3inspection Palpation 2 2
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Préambule
L'examen physique respiratoire associe l'examen physique du thorax (inspection, palpation,
percussion et auscultation) et un examen extrathoracique ciblé (cou, mains, membres inférieurs,
aires ganglionnaires...) à la recherche soit de répercussions d'anomalies respiratoires, soit d'éléments
d'orientation étiologiques. La première démarche de cet examen physique doit systématiquement
être une recherche rapide de signes de gravité. Viennent ensuite l'inspection et la palpation qui
précèdent généralement la percussion et l'auscultation. Ce découpage, utile à l'organisation des
informations recueillies en vue de leur synthèse et de leur interprétation, n'est évidemment que
théorique. L'examen physique du thorax se fonde sur deux ordres de comparaison : la comparaison
de ce que l'examinateur observe avec sa connaissance de l'examen normal; la comparaison "haut-
bas" et "droite-gauche" d'autre part (à la recherche de dissymétries). Enfin, un certain nombre de
données "générales" peuvent avoir une importance particulière dans l'interprétation d'une
sémiologie de nature respiratoire : état nutritionnel, musculature et allure générale.
1. Inspection du thorax
1-1 Posture
En l'absence d'anomalies respiratoires, le thorax est en position "verticale neutre" chez un patient
assis ou debout, et il n'y a pas d'appui sur les membres supérieurs.
Les patients souffrant d'une distension thoracique aiguë ou
chronique, consécutive à une obstruction bronchique (asthme,
bronchopneumopathie chronique obstructive [BPCO], certaines
formes d'insuffisance cardiaque) adoptent souvent une position
caractéristique associant appui sur les membres supérieurs
(coudes sur des accoudoirs, mains sur les cuisses), tête rentrée
dans les épaules, buste penché en avant : position dite du
"tripode" (fig 1).
fig 1
fig 2
- pectus carinatum -thorax en
carène- : déformation inverse,
c’est-à-dire une protrusion
sternale antérieure (fig 3)
fig 3
1
classiquement, on "quantifie" l'importance de l'orthopnée en demandant au patient s'il doit dormir en position assise ou demi-assise, et en lui
demandant combien d'oreillers il doit utiliser pour ne pas éprouver de gêne respiratoire. Ce signe n'est pas spécifique à lui seul, mais peut avoir une
valeur d'orientation en fonction du contexte clinique. L'orthopnée fait ainsi partie des signes d'insuffisance cardiaque gauche, des signes de distension
thoracique en particulier aiguë (crise d'asthme), et des signes de dysfonction du diaphragme (isolée ou au cours de maladies neuromusculaires). Dans
ce dernier cas, l'orthopnée est la conséquence du mouvement vers le thorax du contenu abdominal au passage en position couchée ; l'existence d'une
gêne respiratoire lors de l'antéflexion du tronc -ramasser un objet, attacher ses lacets- ou lors de l'entrée dans l'eau -bain, piscine- peut avoir la même
signification.
fig 4
fig 5
anomalies liées à une atteinte de la cage thoracique dans le cadre d'une pathologie locorégionale
ou générale :
- relief anormal (voussure, saillie...) pouvant témoigner d'une localisation tumorale osseuse ou
musculaire, ou d'une abcédation infectieuse.
2. Inspection du cou
L’inspection du cou ne peut être dissociée de celle du thorax au cours de l'examen physique
respiratoire. La respiration normale n'entraîne au niveau du cou aucune activité musculaire visible
et aucun mouvement particulier. Tout au plus peut-on observer, en particulier chez des sujets jeunes
4
ce signe, popularisé sous le nom du médecin américain qui en a publié la description vers 1920, devrait en réalité être appelé signe de Flint, du nom
du médecin anglais qui l'avait décrit préalablement vers 1860. Il fait partie des rares signes physiques respiratoires qui ont fait l'objet d'études précises
de sensibilité et de spécificité (voir référence dans la section "pour en savoir plus").
5
deux erreurs sont fréquentes : 1/ l'assimilation du pouls inspiratoire avec le tirage inspiratoire, qui en est la conséquence extrême (la contraction des
muscles inspiratoires du cou -pouls respiratoire- entraîne le déplacement inspiratoire de la portion interne des clavicules -tirage stricto sensu-) ; 2/
l'attribution du pouls inspiratoire aux muscles sterno-cléido-mastoïdiens ; en fait, il est du à l'activation des scalènes, qui lorsqu'elle est intense peut
soulever les sterno-cléido-mastoïdiens qui les recouvrent et donner l'impression qu'ils se contractent ; leur recrutement est tardif, et constitue un signe
de gravité majeur.
5. Conclusions et remarques
Comme souvent en sémiologie, on connaît mal la sensibilité et la spécificité des signes physiques
respiratoire, et il existe généralement une grande variabilité inter-observateurs. Ce sont néanmoins
des éléments d'orientation et des bases de communications importants, qui doivent être recherchés
systématiquement et avec une technique d'examen adéquate pour avoir toute leur utilité.