CHAPITRE1

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CHAPITRE1 : Introduction à la notion d’environnement

1.1. Définition de l’environnement

1. Définition générale :

L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et
artificiels au sein duquel se déroule la vie humaine. Avec les enjeux écologiques actuels,
le terme environnement tend actuellement à prendre une dimension de plus en plus
mondiale.
2. Définition juridique
En entend par droit de l’environnement, le droit de protection, droit de préservation et de
sauvegarde de la nature et de sa composante, c’est la lutte contre toute nuisance pouvant
atteindre l’espace rural, urbain et le patrimoine naturel et culturel. Sa première application fut
en France par l’application de la loi portant sur la protection de la nature rendue publique
le 10 juillet 1979, l’Algérie adopta cette approche en 1983 représentée par l’article 01 du
premier chapitre de la Loi n° 83-03 du 5 février 1983 relative à la protection de
l'environnement, et qui dans son contenu appelle à :
a. la protection, la restructuration et la valorisation des ressources naturelles,

b. la prévention et la lutte contre toute forme de pollution et nuisance,

c. l'amélioration du cadre et de la qualité de la vie.


3. Bref historique

Étymologiquement parlant, le terme " environnement " trouve son origine dans le grec, le
latin et le gaulois. Le terme environnement est polysémique, c'est-à-dire qu'il recouvre
aujourd'hui de nombreuses acceptions. On doit distinguer l'évolution du mot (1) et l'évolution
du sens (2).
a. En-viron-ne-ment vient du terme " virer " (tourner) qui trouve son origine dans le grec
" gyros " (cercle, tour) puis dans sa transformation latine " gyrare " et " in gyrum " ;
dans le latin " virare ", " vibrare " (tournoyer) ; dans le gaulois " viria " (anneau,
bracelet). Les trois origines se sont mélangées avec le temps. De " virer ", l'ancien
français a fait " viron " signifiant " tour " ou " ronde ". Puis, le préfixe " en " a été
ajouté à " viron " pour donner " environ " (entour, autour) (attesté en 1080) qui
provient de la transformation de " in gyrum " et de " envirum " (attesté en 980).
D'" environ " on a fait " environner " (faire le tour), attesté au XII e siècle. Environ au
pluriel " environs " signifiait " alentours ". Puis " à l'entour " a pris la forme
d’environneement " avec deux " e " (attesté en 1154). Pour perdre son deuxième " e "
et donner " environnement " (action d'environner, résultat de cette action) ou
" environnements " (tours, contours, circuits, voire détours), attesté du XIII e siècle au
XVIe siècle.
b. Durant toute cette évolution étymologique, de virer, viron, environ, environner,
environneement, environnement, environment, le radical " vir " a toujours signifié la
forme du " tour " et de l’" arrondi ", qui a donné entour, autour, contours, et par
extension " tous les contours " voire l'" ensemble des contours ". Aujourd'hui la
définition d’environnement " traduit encore cette idée de " tour ", d’" entour ",
d’" alentours ", d’" autour ". Le " ce qui est autour ", le " ce qui fait le tour ", le " ce
qui forme le tour " et le " ce qui est dans l'entour " traduisent bien le concept de
" milieu " à l'échelle locale et le concept de " géosphère ", " biosphère ", d’écosphère "
et de " technosphère " à l'échelle globale. On peut donc remarquer que du simple
" mouvement " (tourner, tournoyer, faire le tour), à la simple " forme " (entour,
contours, anneau) qui traduirait davantage un " contenant ", le terme
d'" environnement " a peu à peu désigné non seulement le mouvement et le contenant,
mais aussi le " contenu ". Le terme anglo-américain " environment " est directement
tiré du vieux français " environnement ".
Le terme français " environnement " a été traduit en latin depuis cinq siècles déjà par Robert
Estienne dans son dictionnaire Français-Latin en 1539 (p.183). On y lit textuellement
" environnement: circundatio, circonscriptio terrae, stipatio ". L'histoire du mot et de ses sens
peut donc remonter assez loin dans le temps.
La première définition technique anglo-saxonne de " environment " est apparue dans les
années 1920 : conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles
(sociologiques) susceptibles d'agir sur tous les organismes vivants et les activités humaines.
Puis l'utilisation du vocable " environnement " s'est développée à partir des années 1960 pour
englober et signifier actuellement les ressources naturelles biotiques (faune, flore) et
abiotiques (air, eau, sol) et leurs interactions réciproques, les aspects caractéristiques du
paysage et les biens que composent l'héritage culturel.
1. L'environnement serait donc — à un moment donné — le milieu dans lequel l'individu
et/ou le groupe évoluent, ce milieu incluant l'air, l'eau, le sol, leurs interfaces, les
ressources naturelles, la faune, la flore, les champignons, les microbes et les êtres
humains, les écosystèmes et la biosphère.
2. D'un point de vue plus sociétal, l'Environnement est le milieu physique, construit,
naturel et humain dans lequel un individu ou un groupe (une famille, un quartier, une
société, une collectivité, une entreprise, Administration, etc.) fonctionne ; incluant l’air,
l’eau, le sol, le sous sol, la faune, la flore, les autres organismes vivants, les êtres
humains et leurs inter-relations.
3. Dans son acception la plus large et partagée, découlant de son étymologie, le mot
Environnement évoque tout ce qui — à un moment donné — est " autour de nous ".
4. Mais en réalité (sauf pour les virus non actifs), la limite physique entre l'individu et " ce
qui est autour de lui " n'existe pas vraiment. Deux exemples peuvent illustrer cette
limite floue :
a. Notre peau semble être une barrière matérielle susceptible d'être la limite entre
notre milieu intérieur et " l'environnement " extérieur. Pourtant, à chaque
inspiration, l'air de notre environnement entre en nous, perd de l'oxygène et
ressort enrichi en vapeur d'eau et en gaz carbonique qui viennent de l'intérieur
de nous-mêmes. Certaines des molécules d'oxygène absorbées vont être
incluses dans notre organisme. D'autres seront rejetées sous forme de CO 2. Il
en va de même pour l'alimentation et l'excrétion, et plus subtilement pour les
hormones absorbées ou émises par les plantes ou les animaux. Même notre
ouïe et notre vision font " entrer " des informations environnementales (ondes
et vibrations) en nous. Bien des ondes électromagnétiques nous traversent de
part en part sans impact, d'autres le font avec plus d'impact. On comprend ici
que l'environnement influe sur les individus, espèces et processus qu'il inclut,
mais qu'également, il est en permanence modifié par eux.
b. Ce n'est pas parce qu'il y a un sol qui leur permet de pousser qu'il y a des
arbres dans une forêt. Les arbres ont aussi grandement contribué à produire et
fixer le sol sur lequel ils vivent. Ce sol résulte pour l'essentiel de la
décomposition de leurs feuilles ou aiguilles mortes, du bois mort, et des
bactéries et champignons symbiotes ou des espèces qu'ils abritent. La terre et
le paysage forestier ne sont pas que l'environnement des arbres, ils sont aussi
leur production.
Néanmoins, le concept est opérant, permettant notamment de désigner ce qu'il faut protéger autour de
nous et des systèmes vivants qui nous entourent, pour que la vie puisse se perpétuer de manière
optimale, pour que les ressources naturelles puissent se renouveler.
1.2. Évolution de la perception de l'environnement

a. Depuis 100 ans, la perception individuelle et collective de l'environnement, comme celle


du paysage a beaucoup évolué. On est passé d'un environnement plutôt local à un
environnement planétaire. La télévision, les images de la conquête de l'espace, la vision
concrète, photographique de la planète vue de la lune ou de satellites ont fortement élargi
la perception que nous avons de notre environnement.
a. On peut penser que pour un nombre croissant de gens :
1. l'environnement tel que ressenti au quotidien est de moins en moins naturel ou rural et
de plus en plus urbain, construit et contrôlé ;
2. l'environnement est contrôlé par la collectivité, voire privatisé, mais agit de moins en
moins pour l'individu qui le subit de plus en plus ;
3. l'environnement est moins un objet naturel connu qu'on peut exploiter à merci comme
le faisaient le chasseur-cueilleur puis l'agriculteur, le pêcheur, le forestier ou le
mineur... Il faisait l'objet d'une exploitation directe par plus de 90 % des gens. il n'est
plus exploité directement que par un faible pourcentage de la population (agriculteurs,
pêcheurs, forestiers, exploitants miniers et carriers..). Il fait l'objet d'une exploitation
indirecte et souvent délocalisée, moins facile à percevoir ;
4. l'environnement est de plus en plus perçu comme une ressource finie, qu'on ne
considère plus comme inépuisable ou renouvelable à l'infini ;
5. l'environnement est un bien commun, que nous avons le devoir de léguer aux
générations futures.

1.3. Limites spatio-temporelles

a. Le concept est d'abord spatial, mais chacun comprend intuitivement que l'environnement
résulte aussi de la longue histoire de la co-évolution des espèces sur la planète. Pour parler
de l'environnement " préhistorique ", on parle de paléo-environnement. Sa compréhension
est utile pour comprendre par exemple les conséquences de la régression de la biodiversité
ou des modifications climatiques.
b. L'environnement est " global " ; à la fois proche et global, et sur la terre, l'environnement
proche et global est modifié en permanence par les êtres qui y vivent, les processus qui s'y
déroulent et des influences externes (l'activité solaire, etc.).
Pour une échelle géographique et à un moment donné, il regroupe l'ensemble des facteurs abiotiques
(physiques, chimiques) et biotiques biologiques, écologique et sociaux susceptibles d'avoir un effet
direct ou indirect, immédiat ou différé (futur) sur les êtres vivants, les processus écologiques, éco-
paysagers et les activités humaines et la qualité de vie.
En réalité, le sens du mot varie aussi selon la culture et la catégorie socio-professionnelle de celui qui
l'emploie. Ainsi, un industriel verra d'abord dans le terme environnement une référence à " pollution ",
alors qu'un cadre pensera plutôt " cadre de vie ", qu'un artisan ou commerçant pensera " ville ",
pendant qu'un agriculteur imaginera " voisinage ", et un employé " Nature ". Une grande
administration (région, département) pensera écosystème, écologie du paysage, Trame verte, alors
qu'une petite commune verra la question de la gestion de l'eau et des déchets, ou des nuisances sonores
ou de voisinage, ou des espaces verts "... là où le sociologue évoquera l'environnement familial ou de
travail...
Le terme environnement est pour ces raisons contesté par la majorité des écologistes et écologues, qui
y voient notamment une connotation trop anthropocentriste. Ils parleront plutôt — par exemple —
d'écosystèmes, de biomes, de biogéographie, de biosphère, voire de symbiosphère.

1.4. Environnement et politique


En politique, ou dans les milieux associatifs, le terme fait plutôt référence au monde naturel tel que
globalement perçu par l'homme, comme ressource, pas, peu, difficilement ou coûteusement
renouvelable, et comme subissant les impacts croissants du développement et des pollutions.
a. Il évoque aussi notre qualité de vie.
b. Les efforts visant à limiter la pollution, à réduire le gaspillage énergétique, à améliorer le
traitement des déchets etc. est parfois appelé environnementalisme.
a. Le souci humain pour son environnement, entre autres, a créé des mouvements politiques
dits " écologistes " ou verts. Ces mouvements envisagent une nouvelle politique, visant à
concilier le développement humain et la restauration, la protection et une bonne gestion de
l'environnement.
L'écologisme, éventuellement de droite ou de gauche, est incontestablement de plus en plus reconnu
dans notre société comme l'atteste le relatif succès des Verts en Europe et les sondages qui depuis
quelques années classent l'environnement (selon les lieux et moments) au 1 er, 2e ou 3e plan des
préoccupations avec le chômage et la lutte contre l'insécurité.
Le terme environnement ne doit pas être confondu avec le terme écologie, qui fait référence à la
science des processus et cycles de vie dans le monde naturel, sans se limiter à l'humanité.
Une autre définition, de l'environnement est " le milieu dans lequel un organisme fonctionne, incluant
l'air, l'eau, la terre, les ressources naturelles, la flore, la faune, les êtres humains et leurs
interrelations ", selon la norme ISO 14001:1996.
Autres : l'environnement est présent comme étant l'ensemble des conditions naturelles et culturelles
susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines. Le macro-environnement est
l'environnement de l'entreprise qui l'influencera et auquel celle-ci devra s'adapter. L'environnement est
en perpétuelle mutation: nouvelles idées, nouveaux produits, nouveaux modes de communication.

1.5. Comment l’homme a modifié son environnement ?


Après avoir domestiqué le feu, les hommes ont commencé à modifier leur environnement et ce, en
favorisant la production de certains végétaux utiles, en exterminant les animaux venimeux et
dangereux et en allumant des incendies pour défraîchir et ouvrir des espaces.

a. Transition agricole

L’agriculture et l’élevage sont apparus (indépendamment) au Moyen – orient, en Chine et en


Amérique centrale, il y a de cela environ 10.000 ans. Une apparition progressive et simultanée à
l’évolution de la chasse. L’activité de chasse a causé la disparition de plusieurs autres espèces
animales comme le Dodo de Madagascar ou l’aurochs de Varsovie. L’agriculture a connu une grande
expansion, alimentée par de nouvelles découvertes alimentaires qui ont aidé à améliorer les conditions
de vie et donc à prolonger la durée de vie des êtres vivants et à favoriser une croissance
démographique démesurée.

b. Transition industrielle

Autres que les effets de l’agriculture sur la faune et la flore, l’apparition de forge, de verrerie, de
constructions navales, de tanneries,... a contribué à défraichir les forêts et à polluer les rivières. Ceci a
concerné une partie limitée de l’Europe, puis ça s’est généralisé à une grande partie du monde. La
progression des effectifs de l’humanité s’est accompagnée d’un synchronisme quasi-parfait de notre
entrée dans une société, dont l’activité industrielle est basée sur l’exploitation des énergies fossiles
dites ressources non renouvelables. Ces dernières (charbon, pétrole et gaz naturel) ont favorisé
l’expansion du progrès technologique. Ces phénomènes technologiques ont amélioré la productivité
agricole par la mécanisation des activités agricoles ancestrales.

1.6. La démographie, bouc émissaire ?

Après une longue période de faible croissance démographique, la population humaine a connu un
essor considérable au XIXème et au XXème. On estime qu’elle devrait plafonner à la fin du XXI
siècle aux alentours de 10 milliards d’individus. Une question se pose :

La croissance démographique serait-elle responsable de la pauvreté, de l’instabilité sociale, des


crises écologiques, etc. ?

Depuis l’apparition de l’agriculture, l’expansion démographique implique plus d’individus à nourrir et


donc plus d’espace à cultiver. Ce fait implique forcément une grande exploitation des ressources
naturelles physique (eau, sol, etc.) ou de ressources vivantes (poissons marins, têtes bovines, ovines,
etc.)

La croissance démographique est non homogène. En effet, six pays totalisent actuellement la moitié de
la croissance annuelle. Il s’agit de, l’Inde, la Chine, le Pakistan, le Nigeria, le Bangladesh et
L’Indonésie. Les nations développées totalisent une population stable de 1,2 milliard d’individus.
Dans certains pays développés, (Japon, Allemagne, Italie, etc.) la population a même baissé. La
problématique démographique est traitée par les politiciens avec beaucoup de réserves. En effet,
réduire les naissances concerne en premier lieu les pays en développement. Elles constituent
néanmoins une force de travail et une assurance sur l’avenir. Si les pays du nord accusent l’explosion
démographique des pays du sud d’être une des causes majeures de la dégradation de l’environnement.
Ces derniers affirment en retour que les problèmes écologiques proviennent essentiellement des modes
de développement adoptés par les pays industrialisés.

Par convention, on dira que tout dépend du projet social adopté (les choix prioritaires en
matière de développement économique et social), c’est ainsi que notre démographie
conditionnera l’ampleur de l’impact de nos activités sur la biosphère (d’après Lévêque et
Sciama, 2005).

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