Cours D'inittiation À La Recherche 2023
Cours D'inittiation À La Recherche 2023
Cours D'inittiation À La Recherche 2023
UNIVERSITE DE LABE
DEPARTEMENT : SOCIOLOGIE
SEMESTRE : 1
Elaboré par
M. Bernard LENO
Mail : lenobernard23@gmail.com
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
D-Stratégies d’enseignement : Cours magistraux, les exposés des étudiants,
pause d’apprentissage, travail groupal, les recherche empiriques.
E- Mode d’évaluation : Les étudiants seront évalués à travers : l’évaluation
écrite 0,35% de la charge de travail ; le travail de recherche empiriques 0,25%
de la charge de travail et une évaluation finale sur table 0,40%. Une évaluation
de rattrapage peut être organisée éventuellement.
E-mail : lenobernard23@gmail.com
H. Références bibliographiques
1. Ouvrages :
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6-Mayer, R., Ouellet, F., Marie, C., St J., Turcott, D. (2000). Méthodes de
recherche en intervention sociale. Gaëtan Morin.
sociales, UJNK.
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méthodologie de recherche, Ecole Pratique de la Chambre de Commerce et
d’Industrie – Abidjan
3. Sylla Mamadou Kaira, 2010, cours d’initiation à la recherche, Institut
Supérieur de Formation à Distance (ISFAD).
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INTRODUCTION
- Résoudre un problème
- Questionner ou réfuter des résultats fournis dans des travaux antérieurs ou une
thèse
- De décrire un phénomène
- Expliquer un phénomène
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trait à la généralité sur l’esprit scientifique et le chapitre II est axé sur les étapes
d’un protocole de recherche ou de la démarche scientifique.
Chapitre I. Généralités sur l’esprit scientifique
Section 1. Notion de science et caractéristiques de la science
Objectif général : Permettre les étudiants de saisir la notion de science et ses
caractéristiques.
Selon Anger (1992), s’il y a un esprit sportif qui caractérise les activités liées au
sport, il y a un esprit scientifique qui imprègne l’activité de recherche. Se
préparer mentalement à une activité, c’est adopter une attitude susceptible d’en
favoriser la réussite. Il en est de l’étudiant inscrit en première année de
sociologie.
Selon Lamoureux (1995), au départ il est connu que la réalité est un univers
vaste, car composé de plusieurs phénomènes. Elle est également complexe, car
chaque phénomène résulte de l’action simultanée de différents éléments. Les
phénomènes de la réalité constituent les objectifs et les buts de la science
exemple la Sociologie.
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Groupements, Coopératives). Cependant cette participation naît également
lentement d’un transfert réel des compétences aux collectivités locales.
Pour aboutir à ses convictions, le scientifique doit accepter les postulats de base
reconnus par la communauté scientifique relativement à la réalité. Ces postulats
sont au nombre de quatre.
1.2.1.1. La réalité est observable selon le premier principe
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Le premier postulat ou principe scientifique affirme que les éléments de la
réalité peuvent être observés, de même que leurs caractéristiques ou propriétés.
Certains objets sont concrets, tels des personnes ou des groupes, des
phénomènes ou des choses ; d’autres sont abstraits, telles des motivations, des
émotions, des intentions. Certains sont extérieurs au sujet qui s’interroge, telles
les actions des autres ; d’autres font partie de lui, tout en étant des objets
d’observation, telles ses propres actions, émotions ou intentions.
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Puisque les relations entre les éléments d’un phénomène sont complexes, la
connaissance scientifique de ce phénomène n’en sera jamais la connaissance
entière et absolue. La science n’est donc qu’une approximation de la réalité, et
son processus d’acquisition de connaissances est continu.
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Une théorie est une construction intellectuelle qui établit une relation entre les
lois (Anger, 1992).
Une théorie va plus qu’une loi dans l’explication de la réalité. Elle établit un lien
entre les lois jusque-là éparses, en faisant ressortir ce qui leur est commun. Le
scientifique interroge les conditions dans lesquelles ces diverses lois se
confirment, il sollicite l’existence d’un principe général qui sous-tend leur
apparition. Finalement il formule une proposition d’explication sous forme de
théorie ou de modèle (Lamoureux, 1995).
Une théorie établit une relation entre des lois, comme une loi établit
une relation entre des faits. Une théorie est donc une loi sur des lois.
1.4. Une évolution dynamique
La science n’est pas un ensemble de connaissances fixes. Au contraire, elle
évolue au fil des interrogations de la société et du perfectionnement de ses
méthodes d’acquisition des connaissances. Pour assurer cette évolution
dynamique, le scientifique doit accepter la possibilité de critiquer les acquis et
de réfuter les théories du moment (Lamoureux, 1995).
1.4.1. La capacité d’autocritique
Pour que les connaissances acquises et les théories formulées soient fiables, la
science doit se préoccuper de tendre vers l’objectivité. L’atteinte de cet idéal
passe par la critique systématique de toute activité scientifique. Le scientifique
doit donc accepter d’être critiqué par ses pairs et, de ce fait, rendre publics ses
hypothèses, ses méthodes de collecte de données, ses résultats et ses
conclusions. Ce faisant, il permet que quelqu’un d’autre vérifie ses dires (soit en
reproduisant son étude, mais dans des conditions différentes, ou en interrogeant
un aspect plus particulier du phénomène étudié, ou encore en corroborant ses
résultats et ses conclusions) (Lamoureux, 1995).
1.4.2. La capacité de réfutation
La science progresse par sa capacité de réfuter (démentir) ses explications
théoriques. En effet, les explications acceptées comme vraies peuvent devenir
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désuètes par la découverte de faits plus récents. Ainsi, les théories se
construisent, se modifient, puis s’avèrent possiblement périmées. De même, des
théories contradictoires peuvent coexister, tant que des recherches ne mettront
pas à jour les faits nouveaux appuyant l’une plus que l’autre, ou réfutant les
deux à la fois (Lamoureux, 1995).
Récapitulatif de la section : Comme il a été affirmé, la science est un
ensemble organisé de connaissances vérifiées et vérifiables ; elle est donc une
approche rationnelle de la réalité. Toutefois, la science n’est pas la réalité ; en
effet, les théories qu’elle ébauche n’en sont qu’une représentation abstraite.
C’est pourquoi, au fil des découvertes et des remises en question, l’état des
connaissances scientifiques évolue ; la science est dynamique (Lamoureux,
1995).
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Une fois cette étape franchie, le scientifique possède des informations qui lui
permettent d’entrevoir des liens entre certains aspects de l’objet étudié. Il est
alors en mesure de décrire des phénomènes.
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Le scientifique contribue à l’évolution de la science en poursuivant des activités
de quête de connaissances. La réflexion amorcée sur les caractéristiques et les
buts de la science fait ressortir les qualités que doit posséder tout scientifique,
quelle que soit l’ampleur de la recherche (Lamoureux, 1995).
Les qualités essentielles se résument en six thèmes :(la distanciation,
l’objectivité, la rigueur, le raisonnement, l’esprit critique et l’innovation)
3.1. La distanciation
La première qualité du scientifique est de se considérer comme un sujet qui
observe des objets. Il doit développer la capacité de se distancier des objets
étudiés, de prendre du recul par rapport à eux ; il doit être capable de « se mettre
à l’intérieur » de ce qu’il observe dans le but de l’explorer, de le décrire ou de
l’expliquer. Cela est particulièrement difficile en sciences humaines, puisque
l’objet d’étude est justement l’être humain (Lamoureux, 1995).
3.2. L’objectivité
Comme tout être humain le scientifique est mû par son affectivité, dont ses
émotions et ses sentiments, ses valeurs et ses intérêts, ses opinions et ses désirs.
De tels facteurs personnels peuvent être des biais dans ses activités de recherche,
et risquent d’altérer son objectivité (Lamoureux, 1995).
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recueillies. En deuxième lieu, le scientifique doit mener ses activités de
recherche de façon méthodique et systématique ; pour cela, il doit respecter les
étapes de la recherche scientifique (Lamoureux, 1995).
3.4. Le raisonnement
Il fait appel à des opérations mentales et au processus logiques (Lamoureux,
1995).
Les opérations mentales
Les opérations mentales sollicitées par tout travail de recherche sont l’analyse et
la synthèse.
L’analyse consiste à décomposer un tout en ses éléments et à déterminer
les relations qui existent entre ces éléments.
La synthèse consiste à composer un tout à partir de ses éléments et des
liens supposés existants entre eux. Pour élaborer une théorie, le
scientifique fait une synthèse ; pour démontrer sur quoi elle repose, il fait
une analyse.
Les processus logiques
Les processus logiques sont basés sur la déduction et l’induction.
Un raisonnement par déduction passe du général au particulier. Ainsi, la
déduction s’appuie sur une vérité générale en dégager des faits particuliers qui
devraient se révéler vrais ; cette forme de raisonnement permet de faire des
analyses.
Un raisonnement par induction passe du particulier au général. Ainsi,
l’induction s’appuie sur un ensemble de faits pour en tirer une vérité plus
générale ; cette forme de raisonnement permet de faire des synthèses.
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Consiste pour le scientifique de questionner avant d’accepter une idée. Cet esprit
critique se manifeste par un équilibre entre le doute et la tolérance (Lamoureux,
1995).
Le doute
Le scientifique ne doit donc reconnaître aucune vérité comme
immuable(immobile), aucune affirmation comme définitive, aucun énoncé
comme accepté inconditionnellement (aveuglement). Cette attitude de doute se
manifeste par le fait de soulever des questions et d’envisager qu’il existe
probablement des aspects de la réalité qui ne sont pas encore compris.
3.6. L’innovation
Le scientifique ne doit pas craindre d’innover ; c’est une qualité précieuse que
d’être capable d’entrevoir des idées et des approches qui s’éloignent de la
pratique habituelle. Le scientifique doit toujours essayer de poser un regard
neuf sur la réalité. Cette attitude l’aidera à reconnaître des thèmes de recherche
importants qui, à première vue, paraissent anodins parce qu’ils sont censés être
connus ou sans intérêt. Une grande curiosité intellectuelle est donc pour un
chercheur un moyen d’apporter de nouvelles connaissances (Lamoureux, 1995).
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Section 4. Des sources de connaissance non scientifiques
Objectif général : Conduire les étudiants à saisir les sources de connaissance
Objectifs spécifiques : En fin de cour, les étudiants distinguent les différentes
sources de connaissance non scientifiques.
Il y a cinq sources plus fréquentes de connaissances non scientifiques. Les deux
premières n’ont rien en commun avec la science ; les suivantes peuvent, à
certaines conditions, se retrouver dans une démarche scientifique (Lamoureux,
1995).
4.1. L’intuition
Consiste à se fier de façon spontanée à ses perceptions immédiates ou à
l’apparence des choses pour conclure qu’un phénomène existe.
4.2. Les croyances populaires
Se fier à la tradition, au gros bon sens ou aux superstitions pour croire à
l’existence d’un phénomène, c’est évoluer dans le sens des croyances
populaires. Ces croyances se transmettent principalement de façon orale ; elles
sont donc souvent partagées par les membres d’une même famille, d’un groupe
social.
4.3. L’autorité
Accorder une crédibilité aux affirmations de personnes considérées comme des
experts dans un domaine, c’est se fier à l’autorité comme source de
connaissances.
Les aspects de la réalité n’ont pas été envisagés par la science au même moment.
Piaget (1967 ; 1970) cité par Lamoureux (1995) suggère un parallèle entre la
progression historique des sciences et celle du développement de l’enfant
(Lamoureux, 1995).
Ainsi, tout comme l’enfant qui développe d’abord ses habiletés mentales.
Les sciences formelles, essentiellement abstraites, sont nées en premier.
Puis, comme l’enfant qui s’intéresse ensuite au monde extérieur, les
sciences de la nature sont apparues.
Finalement, comme l’enfant qui se tourne en dernier vers lui- même et
s’interroge sur sa propre dynamique, les sciences humaines ont pris leur
envol.
L’objet d’étude des sciences formelles est abstrait. Les sciences formelles sont
essentiellement la logique et les mathématiques.
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A l’inverse, l’objet d’étude des sciences empiriques, lui, est concret. En effet, les
énoncés des sciences empiriques doivent être vérifiés dans la réalité, et ils ne
seront acceptés comme vrais que s’ils sont adéquatement prouvés par les faits,
par l’évidence empirique. L’objet d’étude des sciences empiriques doit donc être
observable et mesurable. Les sciences empiriques regroupent les sciences de la
nature et les sciences humaines
Sciences
Vérification empirique
Chimie Anthropologie
Physique Economie
Histoire
Politique
Psychologie
Sociologie
Source : Andrée Lamoureux (1995, p. 22), Recherche et méthodologie en sciences humaines, Editions
Etudes vivantes.
Dans ce tableau nous voyons que toutes les sciences visent la vérification
empirique en premier lieu.
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- Les sciences de la nature (Biologie, Chimie, Physique) ;
- Les sciences humaines (Administration, Anthropologie, Economie,
Géographie, Histoire, Politique, Psychologie, Sociologie)
5.2. Les sciences de la nature par opposition les sciences humaines
Les sciences de la nature ont comme objet d’étude les éléments de la nature et
leur fonctionnement ; il s’agit principalement de la biologie (ex. : le
fonctionnement d’un organe), de la chimie (ex. : une molécule) et de la physique
(ex. : le mouvement).
Les sciences humaines ont comme objet d’étude les différents aspects de l’être
humain et de son fonctionnement individuel et social. Il s’agit principalement de
l’administration (ex. : la mise en marché d’un produit), de l’anthropologie (ex. :
les mœurs), de l’économique (ex. : le pouvoir d’achat), de la géographie (ex. :
l’urbanisme), de l’histoire (ex. : les traités entre certains pays), de la politique
(ex. : la popularité d’un chef de parti), de la psychologie (ex. : les émotions) et
de la sociologie (ex. : les transformations de la famille).
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Par cette approche multidisciplinaire, le phénomène est étudié sous différents
angles ; la compréhension qui en résulte est donc une meilleure approximation
de la réalité. La connaissance scientifique acquise est plus complète.
Dioubate (2007) dit que : La recherche est une investigation ou une demande
scientifique ou sociale.
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Ces deux domaines sont complémentaires. En effet, le domaine appliqué est
possible grâce aux connaissances du domaine fondamental, et les connaissances
pratiques du premier viennent s’ajouter à celle du deuxième.
2.1.1.1. La recherche fondamentale
Dans la recherche fondamentale, le chercheur est motivé par des préoccupations
théoriques. En prenant comme point de départ les connaissances accumulées
jusqu’à ce jour sur un phénomène donné, il vise à augmenter la somme des
connaissances scientifiques.
A partir d’une hypothèse ou d’un objectif qu’il vérifiera dans les faits, il planifie
ses activités de recherche de telle sorte que les connaissances mises à jour
puissent être le plus possible généralisées, c'est-à-dire « probablement vraies »
pour des personnes et des contextes autre que ceux qui ont été soumis à sa
recherche. Ces nouvelles connaissances constituent donc un savoir théorique et
se caractérisent par un certain niveau d’abstraction.
2.1.1.2. La recherche appliquée : Dans la recherche appliquée, le chercheur est
motivé par des préoccupations concrètes. Devant une situation problème réelle,
son rôle est de proposer un plan d’action dont les effets permettront
éventuellement de prendre une décision éclairée.
Il planifie donc ses activités de recherche de telle sorte que les connaissances
acquises soient suffisamment spécifiques pour être utiles aux personnes pour
lesquelles il entreprend sa recherche ; évidemment, les résultats obtenus peuvent
inspirer une autre recherche appliquée dans un contexte semblable. Dans ce cas,
les connaissances nouvelles constituent un savoir pratique et se caractérisent par
un certain niveau de spécialisation.
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En général, dans le domaine fondamental, le chercheur augmente la somme des
connaissances théoriques ; et dans le domaine appliqué, il prépare une
intervention pratique.
2.1.2. Les conceptions de la recherche et les règles d’étique
Épistémologie : étude critique d’une science qui peut se faire par elle-même ou
par d’autres qui y portent un regard.
La conception objective : Approche philosophique selon laquelle seule les
phénomènes vérifiables, explicables et quantifiables constituent des objets
d’études scientifique. Cette approche est courante dans l’étude des phénomènes
naturels.
La conception subjective : Approche philosophique selon laquelle des facteurs
subjectifs influent sur toute étude scientifique : cette approche est courante dans
l’étude des phénomène humains.
L’éthique : Règles morales que le chercheur doit respecter. Ces règles ont pour
but de protéger les enquêtés d’une recherche et de protéger la société contre la
manipulation ou abus qui pourraient commis par un chercheur.
La déontologie : C’est l’ensemble des règles d’éthique présentés sous forme de
lois.
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actes épistémologiques. Ces trois actes sont la rupture, la construction et la
constatation (ou expérimentation).
■ La rupture
Il s’agit de prendre du recul avec les idées préconçues autant qu’avec les
catégories de pensées du sens commun, c’est-à-dire qui sont généralement
admises dans une collectivité donnée (par exemple une société nationale, une
communauté confessionnelle ou une catégorie professionnelle) que certains
auteurs parlent carrément de rupture épistémologique, soit de rupture dans l’acte
de connaissance. Pour eux, notamment G. Bachelard, il doit y avoir rupture
radicale entre le sens commun et ses préjugés d’une part et la connaissance
scientifique d’autre part.
■ La construction
La rupture ou, moins radicalement dit, la démarcation, ne se réalise pas
seulement dans le recul réflexif. Elle se concrétise positivement dans le
deuxième acte de la recherche en sciences sociales, celui de la construction.
Il s’agit de « reconstruire » les phénomènes sous un autre angle qui est défini par
des concepts théoriques relevant des sciences sociales. C’est grâce à ce cadre
théorique, que le chercheur peut construire des propositions explicatives du
phénomène étudié et qu’il peut prévoir le plan de recherche à installer, les
opérations à mettre en œuvre et le type de conséquences auxquelles il faut
logiquement s’attendre au terme de l’observation. Sans cette construction
théorique, il n’y aurait pas d’expérimentation valable. Il ne peut y avoir, en
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
sciences sociales, de constatation fructueuse sans construction d’un cadre
théorique de référence.
■ La constatation
Une proposition n’a droit au statut scientifique que dans la mesure où elle est
susceptible d’être vérifiée par des informations sur la réalité concrète. Cette mise
à l’épreuve des faits est appelée constatation ou expérimentation. Elle
correspond au troisième acte de la démarche. C’est le processus de vérification
de l’hypothèse de la recherche.
D’après Angers (1992), le sujet d'une recherche, c'est la réponse que vous allez
donner à la question : « Sur quoi travaillez-vous ? » Il s'agit de dire brièvement
ce sur quoi portera la recherche. Exemple dans le contexte guinéen : Le
développement du quartier, l’assainissement, la santé des populations locales, la
criminalité, le rôle de la femme dans la famille chez la communauté peuhle,
l’autonomisation des jeunes.
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Pour trouver un sujet de recherche, il faut prendre le temps nécessaire pour y
réfléchir et examiner diverses possibilités. Une réflexion suffisante et
approfondie est la seule façon d’éviter les retours en arrière.
Cette réflexion porte principalement sur l'intérêt pour tel ou tel sujet. Si le sujet
pique la curiosité, il donne alors le gout d'investir de l'énergie et du temps dans
la recherche. Un sujet qui semble ennuyeux peut être démotivant, alors qu'un
sujet intéressant peut devenir une passion.
Il faut éviter un sujet trop vaste risquant d'avoir une ampleur démesurée. De
même, un sujet ne doit pas aller au-delà de vos compétences étant donné votre
formation scolaire actuelle et le fait que vous débutez en recherche.
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Désir d’être utile : en réponse à une demande ou à un besoin d’un
organisme ;
Observation de l’entourage : ce que vous avez observé à l’échelle
locale, nationale ou internationale et que vous aimeriez approfondir.
Recherches déjà réalisées : celles dont vous avez pris connaissance ou
dont vous avez eu qui suscite votre curiosité.
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
3- Eviter des sujets ayant des implications personnelles trop fortes. IL ne
faut pas que la recherche soit vue comme l’occasion de régler un
problème personnel ;
4- Eviter de s’engager dans une recherche intéressée, c'est-à-dire une
recherche qui voudrait apporter la preuve de quelque chose ; la recherche
demande honnêteté et objectivité ;
5- Choisir un sujet qui offre la possibilité de faire un rapport intéressant à
l’état actuel des connaissances : le sujet doit valoir la peine d’être traiter.
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
Formulation ou composition de sujets de recherche par les étudiants à travers le
cours de sociologie générale : Le fait social et ses caractéristiques, les domaines
de la sociologie.
Des sociologues réputés ont commencé leurs travaux de recherche sous la forme
d’une interrogation par laquelle le chercheur tente d’exprimer le plus exactement
possible ce qu’il cherche à savoir, à élucider, à mieux comprendre. Citons-en
trois exemples :
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
Poser une question de départ se rapporte à écarter les prénotions. D’après
Mucchielli (2010), Durkheim pose sa fameuse « règle fondamentale » : « Les
phénomènes sociaux sont des choses et doivent être traités comme des choses. »
Ce sont en effet les données de départ du sociologue : « Est chose tout ce qui est
donné, tout ce qui s'offre ou, plutôt, s'impose à l'observation. Traiter des
phénomènes comme des choses, c'est les traiter en qualité de data qui constituent
le point de départ de la science. »
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
fonctionnement de la fiscalité ni des problèmes de la fiscalité mais de juger sur
le plan moral, ce qui ne relève pas de la démarche des sciences sociales.
Une bonne question ne sera pas moralisatrice ; elle cherchera non à juger mais à
bien comprendre pour expliquer.
Objectifs spécifiques : À la fin du cours, chaque étudiant doit pouvoir faire les
lectures, conduire les entretiens exploratoires et utiliser les méthodes
complémentaires.
3.1. Les lectures : Les lectures préparatoires servent d’abord à s’informer des
recherches déjà menées sur le thème du travail et à situer la nouvelle
contribution envisagée par rapport à elles. Grâce à ses lectures, le chercheur
pourra en outre mettre en évidence la perspective qui lui paraît la plus pertinente
pour aborder son objet de recherche.
Le choix des lectures demande à être fait en fonction des critères précis ou
principes:
Lien avec le questionnement de départ ;
Dimension raisonnable du programme de lecture ;
Eléments d’analyse et d’interprétation ;
Approche diversifiées (disciplinaire, par support : ouvrage, revue,
Internet…)
Temps disponible pour la réflexion personnelle, les échanges de vues,
l’écriture.
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
Où trouver à lire?
D’une manière générale, la lecture proprement dite doit être effectuée à l’aide
d’une grille de lecture appropriée aux objectifs poursuivis. Enfin, des résumés
correctement structurés, sous forme de fiches de lecture permettront de dégager
les idées essentielles des textes et de les comparer entre eux.
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
Trois types d’interlocuteurs intéressent ici le chercheur : les spécialistes
scientifiques de l’objet étudié (chercheurs- enseignants), les témoins privilégiés
(professionnels-associatifs…), et les personnes directement concernées (public-
usagers-bénéficiaires…).
Les entretiens exploratoires sont mis en œuvre en même temps que les méthodes
complémentaires, telles que l’observation de certains documents (compte-
rendus-rapports…), au terme de la phase exploratoire, le chercheur est souvent
amené à reformuler sa question de recherche en tenant compte des
renseignements de ses lectures et de ses entretiens.
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
La recherche naît toujours de l’existence d’un problème à résoudre, à clarifier. Il
y a problème lorsqu’on ressent la nécessité de combler un écart conscient entre
ce qu’on sait et ce qu’on devrait savoir. Et résoudre un problème, c’est trouver
les moyens d’annuler cet écart, de répondre à une question.
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
par rapport l’état actuel des connaissances liés à un sujet. Les objectifs indiquent
ces informations à prélever sur le terrain. En fin de recherche ces objectifs de
recherche deviennent des résultats.
VI. L’hypothèse
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
Objectif général : initier les apprenants à la formulation d’une hypothèse de
recherche.
(Fortier, 1997) définit l’hypothèse comme : « une hypothèse est une proposition
de réponse à la question posée ; elle formule une relation entre des faits
significatifs. ». La première opération de concrétisation de la question de
recherche consiste à y répondre, habituellement sous la forme d’une hypothèse.
(Réponse supposée à une question de recherche, une prédiction à vérifier
empiriquement. La vérification empirique qui consiste à confronter des
suppositions avec la réalité par l’observation de cette dernière).
Grinschpoun (2014) dit qu’une hypothèse est une affirmation a priori qui met en
relation une conduite avec la cause supposée à cette conduite. C’est la réponse
supposée à la problématique posée. C’est une affirmation parce qu’à une
question (la problématique) peut correspondre plusieurs réponses et ici
l’hypothèse devra être validée ou invalidée par l’analyse des outils utilisés.
Lorsqu’une hypothèse n’est pas validée, reconnue comme vraie par l’analyse
des données, elle est considérée comme fausse.
L’hypothèse à trois caractéristiques, c’est une prédiction, elle doit être cohérente
et elle doit être vérifiable.
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
L’hypothèse doit être cohérente en l’exprimant ; les rapports entre les
idées dans une hypothèse doivent être d’une logique simple et claire.
La troisième caractéristique de l’hypothèse est que son contenu doit
pouvoir être soumis à une vérification empirique. La vérification
empirique, qui est l’une des préoccupations essentielles de la recherche
scientifique, consiste donc à observer la réalité, et l’hypothèse se présente
comme un moyen d’y arriver.
6.3. L’hypothèse principale et les hypothèses secondaires.
Dans le cadre de l’élaboration d’un projet de recherche ou de la rédaction d’un
rapport de recherche,
Le chercheur peut formuler une seule hypothèse ou plusieurs. Pour avoir une
hypothèse principale et des hypothèses secondaires, le chercheur formulera une
première hypothèse qui sera appelée principale et des secondaires découlant de
la première qui seront appelées hypothèses secondaires.
Les hypothèses se formulent au conditionnel ou à l’affirmatif présent.
6.4. Les formes d’hypothèses.
On peut distinguer avec (Lasvergnas, 1987) cité par (Angers, 1992) trois formes
d’hypothèses.
L’hypothèse uni variée : se concentre sur un seul phénomène dont elle
cherche à prédire l’évolution et l’ampleur. Exemple La paupérisation des
ménages (familles monoparentales) évolue dans la ville de Conakry
depuis cinq ans.
L’hypothèse bi variée, porte sur deux faits principaux que la prédiction
relit l’un a l’autre. C’est la forme la plus courante de l’hypothèse
scientifique qui vise à expliquer les phénomènes. Cette relation posée
entre deux faits peut se présenter comme une corrélation, c’est à dire l’un
vari en fonction de l’autre.
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Cours d’initiation à la recherche, Programme de licence en sociologie, FLSH, UL
L’hypothèse multi variée annonce un lient entre plusieurs phénomènes.
Exemple : L’anthropisation pousse à l’avancée du désert qui à son tour
conduit à la rareté des pluies.
Travaux dirigés de formulation d’une hypothèse de recherche
7.1. La conceptualisation.
Le concept est un mot, ou une expression, que les chercheurs ont emprunté au
vocabulaire courant ou construit de toute pièce pour désigner ou circonscrire des
phénomènes de la réalité observable qu’ils désirent étudier scientifiquement.
C’est une représentation abstraite d’une réalité observable ; elle n’est donc
jamais parfaitement conforme au phénomène réel qui, de toute façon, ne peut
jamais être complètement connu (Mace et Pétry, 2017, p. 26).
7.2. La Théorisation.
Les théories sont des piliers qui permettent de mieux éclaircir notre problème
de recherche. Selon (Ouellet, 1982) cité par Angers (1992) une théorie se prête à
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deux utilisations : premièrement la théorie assure une première clarification et
une première mise en ordre du problème, en regard des réflexions déjà faites par
les théoriciens. Elle peut donc aider à la précision du problème.
Supposons que l’étude suivante doit être réalisée ; elle a pour thème : étude des
déterminants sociaux et du niveau d’aspiration scolaire et professionnelle des
enfants.
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réfèrent au thème de l’étude et à la question de recherche ou qui portent sur des
problématiques liées à la question de recherche.
IX. La méthodologie
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Objectifs spécifiques : Vous devez être capable de définir la méthodologie,
distinguer les techniques de collecte de données et les techniques d’analyse des
données.
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La méthode quantitative : Elle fait appel à des mesures ordinales ou
numériques. Les mesures peuvent être ordinaires du genre (plus grand ou
plus petit que) ou numérique avec usage de calculs.
Par exemple l’étude du taux de prévalence du paludisme chez les enfants de 0 à
5 ans dans la Commune Rurale de d’Hafia Préfecture de Labé.
Aujourd’hui, les deux méthodes sont complémentaires dans plusieurs cas de
recherche et elles feront objet de cours aux semestres 2 et 3.
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enquêtés remplissent le formulaire à eux même. Ce questionnaire peut prendre
plusieurs formes
Dans certains cas, plus rares, on apposera d’abord la question ouverte sans que
celle-ci fasse l’objet d’une analyse. Cette question ouverte précédant la question
fermée ne servira qu’à permettre au sujet de clarifier sa pensée pour pouvoir se
situer et répondre de manière fiable à la question fermée qui sera seule prise en
compte.
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problème de recherche amène à se pencher sur de grands ensembles, de larges
populations. L’instrument de l’analyse de statistiques sont les séries.
Le récit ou l’histoire de vie désigne des entretiens à visée plus large et complète
(raconter une vie) que l'entretien semi-directif. Le récit porte sur une vaste série
de sujets (des souvenirs, des rêves, des espoirs, des craintes, des joies, des
souffrances, le travail, les relations avec les amis, avec la famille, avec les
patrons, la vie sentimentale et sexuelle, la conception de la justice, de la religion
de la politique, la vision du monde, etc.).
Chaque entretien est plus spécifiquement centré sur un thème ou sur une «
tranche de vie », un moment de la « vie ». Plus que dans l'entretien semi-directif,
dans l'histoire de vie, la prise de notes est nécessaire. Il s'agit, en effet, de faire
entendre la parole des personnes interrogées et de proposer au lecteur une «
tranche de vie ». Ce « témoignage » doit cependant être situé par rapport à
d'autres témoignages et à d'autres informations.
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-Entrevue de recherche Guide d’entretien
Méthode qualitative
-Observation en situation Grille
d’observation
Formulaire de
Méthode quantitative -Sondage/questionnaire
questions
Le chercheur prévoit et décrit autant que possible les problèmes que pourrait
soulever le processus de collecte des données. Dans tous les cas, un plan de
recherche doit avoir prévu la façon d'organiser le déroulement : quelle
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population sera interrogée, qui précisément sera soumis par exemple à
l'enquête, quelle sera la taille de l'échantillon, de quelle façon on interrogera,
quelles dispositions administratives ont été prises, de combien d'enquêteurs
disposera-t-on, quels sont les véhicules à disposition ? Quels sont les obstacles
prévisibles à contourner ? etc.
Pour Grinschpoun (2014), elle est constituée par l’ensemble des sujets concernés
par les hypothèses (primaires et secondaires).
10.2. L’échantillonnage.
L’échantillonnage consiste en un ensemble d’opérations permettant de
sélectionner un sous-ensemble d’une population en vue de constituer un
échantillon.
L’échantillon est cette partie de la population auprès de laquelle les
informations seront recueillies. C’est un sou ensemble homogène d’éléments
extrait de la population mère pour servir d’échantillon représentatif. Selon
Grinschpoun (2014) L’échantillon est une fraction de la population concernée
présentant les mêmes caractéristiques que l’ensemble de la population.
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Tableau 3 : Les types et sortes d’échantillonnages.
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plusieurs degrés c’est-à-dire une succession de tirages (par exemple, je tire au
sort une université, puis une UFR, puis une discipline, puis une filière). >
Le choix des strates prises en compte dépend de ce que l’on cherche. Par
exemple pour une enquête sur l’orientation universitaire, on prendra en compte :
les différentes séries de baccalauréat, les mentions obtenues, les différentes
filières.
L’échantillonnage par quota ou proportionnel : consiste à réaliser un
échantillon identique à la population au niveau de certaines caractéristiques ou
variables contrôlées. Les quotas sont choisis en fonction des statistiques connus
sur l’objet d’étude.
L’échantillonnage accidentel : se fait à la convenance du chercheur
L’échantillonnage typique : Ici le chercheur sélectionne les éléments
exemplaires dans une population.
L’échantillonnage par choix raisonné : procédé par lequel le chercheur choisit
de façon délibéré certains éléments d’une population pour former un échantillon.
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- Comparer les résultats d’une recherche aux résultats des travaux
antérieurs.
L’analyse des données est fonction du type d’étude et de son but, selon qu’il
s’agit d’explorer ou de décrire des phénomènes et de comprendre ou de vérifier
des relations entre des variables.
Les statistiques permettent de faire des analyses quantitatives avec usage des
instruments quantitatifs (tableau, graphiques…)
L’analyse qualitative réunit et résume, sous forme narrative, les données non
numériques. Elle peut par exemple faire des catégorisations. L’analyse des
données permet de produire des résultats qui sont interprétés et discutés par le
chercheur.
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Les données étant analysées et présentées à l’aide de textes narratifs, de
tableaux, de graphiques, de figures et autres, le chercheur les explique dans le
contexte de l’étude et à la lumière des travaux antérieurs. En partant des résultats
qu’il discute en vérifiant leur authenticité, en revenant sur les hypothèses, en
convoquant justement les théories et les auteurs qui ont abordé la question
étudiée, il pourra faire des généralisations, tirer des conclusions ou élaborer une
théorie et faires des recommandations.
Il ne s’agit pas de répéter ce que les autres ont fait ni de vérifier des travaux déjà
démontrés. Ici, les travaux antérieurs d’autres chercheurs vont servir de base à la
discussion en usant des citations comme d’un dialogue fictif avec les auteurs. La
recherche est un édifice commun à tous les chercheurs et il convient
d’harmoniser la construction si on veut la poursuivre. C’est dans cette
perspective que toute recherche débouche sur une problématique nouvelle à
partir des derniers éclairages réalisés.
XII. La bibliographie
Objectif général : faire comprendre aux apprenants les contours liés à la
conception d’une bibliographie.
Une bibliographie est une liste de références bibliographiques. Elle identifie tous
les documents qui ont été utilisés pour la réalisation d’un travail de recherche.
Selon Franklin (2013, p. 254-257 ; Weselby, 2014) cités par Mace et pétry
(2017, p.13), il existe quatre principaux systèmes de présentation des citations et
bibliographies utilisés dans le monde : celui de l’APA (American Psychological
Association), utilisé principalement en psychologie, le format Vancouver,
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présent surtout en médecine et dans les sciences naturelles, le format Harvard
et le format Chicago. Les sciences sociales et les sciences humaines
privilégient ces deux derniers formats ou des variations de ces deux formats
selon les universités et les maisons d’édition.
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XIII. Introduction à la rédaction scientifique
Objectif général : familiariser les apprenants à la rédaction scientifique .
Objectifs spécifiques : En de fin de partie, l’étudiant doit être capable de parler
d’une manière générale de la différence entre le projet de recherche et le rapport
de recherche.
13. 1. Le projet de recherche.
Le cycle de la recherche indique les moments forts de la démarche scientifique.
Cette démarche se concrétise, dans un premier temps, par l’élaboration d’un
projet de recherche. Etape préliminaire de la recherche proprement dite, le
projet de recherche rédigé suivant un plan strict et précis circonscrit l’objet
de l’étude et précise la façon de réaliser chacune des étapes du processus de la
recherche.
Par exemple, l’étudiant qui prépare un mémoire ou une thèse est tenu de
présenter d’abord un projet de recherche. De même, le chercheur sociologue qui
fait une demande de fonds ou qui demande l’’autorisation d’entreprendre une
recherche doit soumettre une proposition de recherche, c'est-à-dire une
description détaillée du projet de recherche.
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De fait, le chercheur peut consacrer près du tiers de son temps à élaborer ce
projet, car il va même jusqu'à prévoir de quelle façon il analysera les données
recueillies. S’il a l’intention de soumettre son projet à un organisme dans le but
d’obtenir un financement, il doit de plus prévoir une argumentation conséquente
et faire la preuve de l’intérêt et de la pertinence de la recherche.
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Les parties d’un rapport de recherche correspondent, pour la plupart, aux
étapes de la démarche scientifique. Elles sont présentées ici selon l’ordre où
elles apparaissent dans le rapport, et non selon l’ordre dans lequel le chercheur
les rédige. Par exemple, ce dernier doit avoir terminé la rédaction de son rapport
pour en rédiger le sommaire, qui apparaît au début.
Conclusion
Le cours d’initiation à la recherche présente de façon générale les éléments de
l’esprit scientifique, les étapes de la démarche scientifique et l’introduction à la
rédaction scientifique mais ne traite pas tous les détails liés au processus de la
recherche en sociologie. Cependant il est destiné aux étudiants inscrits en
licence de sociologie en vue de les initier la recherche scientifique. D’autres
cours viendront prendre en détail les chapitres développées dans ce cours à partir
du semestre 2 jusqu’au semestre 6. Ce cours se présente comme une vue
d’ensemble de la recherche en sociologie. Dans son élaboration, il existe des
insuffisances que les travaux ultérieurs pourront corriger. Cependant les
étudiants doivent en faire comme un moyen d’initiation qu’ils combleront à
travers d’autres sources de lecture et cours.
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Questions de consolidation.
1. Qu’est-ce que c’est la science ?
2. Quels sont les principes ou postulats de l’approche rationnelle de la
réalité ?
3. Expliquez les éléments de la représentation abstraite de la réalité par la
science.
4. Comment la science connait-elle une évolution dynamique ?
5. Expliquez les caractéristiques et les buts de la science.
6. Que savez-vous des qualités d’un scientifique ?
7. Dégagez les sources de connaissance non scientifiques.
8. Quelle différence faites-vous entre : sciences formelles et sciences
empiriques ?
9. Définissez la notion de recherche, faites sa typologie et dégager les
conceptions de la recherche et les règles d’éthique.
10.Définissez la question de recherche et dégagez ses qualités.
11.Expliquez les actes de la démarche scientifique.
12.Qu’est-ce que c’est la lecture ?
13.Pourquoi lire ?
14.Citez les principes de la lecture, les catégories de documents à lire, et où
trouve-t-on à lire ?
15.Définissez l’objectif de recherche et dites quels sont ses caractéristiques et
les types d’objectifs.
16.Après avoir défini une hypothèse de recherche, dégagez ses
caractéristiques, sa typologie et les formes d’hypothèses.
17.Qu’appelle-t-on méthodologie sociologique ?
18.Quelles sont les méthodes en usage en sociologie.
19.Quelles sont les techniques de collecte et d’analyse des données en
sociologie ?
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20.A l’aide d’un tableau faites la classification des types et sortes
d’échantillonnages.
21.Définissez les termes suivants : Echantillonnage, population de recherche,
Echantillon.
22.Quels sont les sortes d’échantillonnages ?
23.Qu’est-ce que c’est la bibliographie ?
24. Quelle sont les méthodes d’établissement d’une bibliographie ?
25.Quelle est la différence entre un projet de recherche et un rapport de
recherche ?
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