Droit Et Justice Pour Élèves
Droit Et Justice Pour Élèves
Droit Et Justice Pour Élèves
2017-2018
Ces deux notions recouvrent plusieurs réalités d’où une certaine confusion à clarifier : On
distinguera nettement pour commencer le droit de la morale puisque la morale (au sens strict) se
rapporte aux idées ou pour d’autres aux sentiments, qui m’obligent intérieurement (sans
forcément une contrainte extérieure), alors que le droit désigne l’ensemble des lois (juridiques)
c’est-à-dire un système de règles extérieures appliquées à une société et auxquelles l’individu est
contraint de se conformer sous peine de sanction (ex : contrainte exercée par l’Etat dans nos
sociétés). Droit et morale peuvent se recouper … ou pas. Certaines lois sont loin d’être morales.
Il est nécessaire de bien les distinguer.
1-Le droit
En latin « jus ». Or, paradoxalement, ce terme ne vient pas de « justitia » mais de « jussum », le
commandement … lorsqu’on utilise le mot « droit » on sous entend donc généralement « droit
positif », posé et imposé par les hommes.
Le droit positif peut se diviser en :
Droit civil : règle les relations entre les membres de la collectivité.
Droit administratif : règle les relations entre l’Etat et les personnes privées.
Droit pénal : détermine les sanctions pour non-respect des lois.
Droit international (ou « droit des gens ») règle les relations entre Etats.
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Face à ce droit positif, et même supérieur à lui, certains font valoir le « droit naturel » qui
désignerait les droits que l’homme n’aurait pas besoin de poser, décréter, ni même voter car ils
sont de facto liés à notre nature : tels les droits de l’homme (proclamés et non créés, nous les
aurions naturellement). D’autres encore font valoir le « droit » de la nature qui désignerait,
presque à l’inverse, les lois de la nature en général, principalement le « droit » du plus fort.
Droit / devoir / justice
Les concepts de justice et de droit sont donc ambigus. On les utilise indifféremment dans la vie
quotidienne dans le domaine de la morale et/ou du droit. Ex « j’y ai droit » c’est juste » sous-
entendu moralement, légitiment.
On réservera, pour clarifier les analyses, le terme « droit » au droit au sens strict (l’ensemble des
lois d’un Etat, légalité). En revanche « devoir » (autre notion au programme) doit généralement
être pris au sens moral dans un sujet de dissertation sauf à préciser « devoir civique ». Enfin
« justice » peut désigner le coté juridique (l’institution) ou moral, ne soyez pas ambigu sur le
sens que vous lui donnez.
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2-La justice
Étymologiquement « justice » vient du latin « jus dicare » = « dire le droit ». A priori, être juste
c’est appliquer le droit (les lois). Mais cette définition de la justice est bien restrictive puisque :
Mohamed Elloumi
Tél : 98500453/ 53500453
E-mail : mohamed.elloumi0308@gmail.com
Mohamed Elloumi
« Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et t
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a. Certaines lois « positives «, c'est-à-dire posées, crées par l’homme sont injustes au regard
de la morale. Il faut donc distinguer légalité et légitimité : Est légal ce qui est autorisé
par le droit positif existant, ce qui est conforme au texte de la loi ; est légitime ce qui est
doit être reconnu comme juste dans un contexte déterminé. Exemple : sous une dictature
la censure est « légale »mais est-elle légitime ?
b. Mais l’application d’une loi légal, peut s’avérer inique (injuste) dans certaines
circonstances. La justice passe par un juge, et donc un jugement qui permet de relier une
loi générale à un cas particulier. L’exemple type de l’interdiction du vol : c’est une loi
légale, a priori légitime en général, mais dans certaines circonstances particulières ne
peut-elle pas être considérée comme légitime (nourrir ses enfants) ? Or une loi est
nécessairement générale Rousseau, la loi est l’expression de la volonté générale.
Le titre du chapitre d’ailleurs pose la question des rapports entre droit et justice.
Cependant on ne peut s’en tenir à l’assentiment subjectif, telle loi (générale) ou tel jugement
(particulier) paraîtront simultanément justes à certains, injustes à d’autres. La condamnation d’un
criminel est toujours ressentie comme trop faible par les proches de la victime et trop lourde par
les enfants du coupable…
Il faut donc (II) déterminer une norme, une référence objective, qui permette de distinguer loi
juste et injuste (le légal est le légitime) et qui permette également au juge d’appliquer avec
justice les lois (III), qui sont d’ordre général, à des circonstances particulières. 2
Bref que le droit recoupe la morale, que la justice (institution) soit juste (moralement)…
Mohamed Elloumi
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Mohamed Elloumi
« Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et t
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n’est pas parce que les choses se font qu’elles sont justes. Ce n’est pas parce que la trahison ou le
meurtre existent qu’il est bien de tuer ou trahir. Il faut une justification à la loi.
La théorie contractuelle du droit : A l’époque « moderne », à partir du XVII°, pour les
« théoriciens du contrat », un droit légitime peut être rationnellement compris comme issu d’un
contrat c’est-à-dire d’un accord volontaire entre parties. Paradoxalement elles s’imposent
volontairement des devoirs et des droits réciproques et s’obligent à les respecter.
Contrainte et obligation : on distingue la contrainte (faire quelque chose sous la menace de la
force) et obligation, faire quelque chose parce qu’on s’est engagé à le faire, et donc,
paradoxalement, « volontairement ».
La notion de droit contractuel peut elle-même être limitée par les droits de l’homme ou « droit
naturel » (à ne pas confondre avec le soi-disant droit de la nature, voir plus haut). C’est-à-dire
des droits qui ne sont pas créé par une convention (un accord entre les hommes) mais que les
hommes possèdent parce qu’ils sont hommes : la liberté, l’égalité, la sûreté ne peuvent être
échangées, un « contrat » affirmant prendre la liberté d’un homme, même avec son « accord »,
est nul dans un Etat de droit. Non seulement un « accord » peut être forcé, mais la liberté, par
exemple, ne peut être cédée même volontairement, elle est « inaliénable ». La « propriété » (à ne
pas confondre avec la possession) quant à elle pose problème au niveau de la justice sociale,
certains ne veulent pas l’inscrire dans les droits inaliénables.
Un régime politique juste doit être républicain, c’est-à-dire qu’il s’exerce en vue de l’intérêt 3
général. Ce n’est pas forcément une démocratie (monarchie voire aristocratie constitutionnelle).
Une loi juste est choisie par le peuple souverain (ou ses représentants) et exprime la volonté
générale (Rousseau). Pour les libéraux ce n’est pas suffisant. Il faut des contre-pouvoirs :
séparation des pouvoirs(Montesquieu), droits de l’homme « inaliénables », liberté de la presse,
liberté d’association, décentralisation administrative, extension des jurys (Tocqueville).
savoir pour quelle raison une loi est faite permet d’en suivre l’esprit.
Une application mécanique, à la lettre, conduira à des injustices dans certaines circonstances. Le
premier problème qui se pose est : faut-il proportionner la punition en fonction de la personne,
cela pose problème surtout cela pose problème surtout si tous les hommes sont égaux !
Mohamed Elloumi
Tél : 98500453/ 53500453
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