Géopolitique Maroc
Géopolitique Maroc
Géopolitique Maroc
Situé au nord-ouest de l'Afrique, le Maroc dispose de deux ouvertures maritimes, à savoir la mer
Méditerranée et l’océan Atlantique.
Selon les dernières statistiques du Haut-Commissariat des Plans, la population marocaine est estimée
à 33 848 242 dont 13 415 803 sont issus du milieu rural.
Les inscrits en niveau collège représente la moitié de ceux ayant reçu une éducation primaire. Leur
nombre continue à baisser au lycée et encore à l’université.
Compte tenu de la richesse du sol dont le Maroc dispose, le secteur agricole y est prédominant : près
de 40% de la population active est employée dans ce secteur qui contribue à près de 15% du PIB, son
poids ayant légèrement diminué. L'orge, le blé, les agrumes, le raisin, les légumes, les olives et le vin
sont les récoltes principales du pays. La croissance économique est excessivement dépendante de ce
secteur.
Le Maroc a peu de ressources minérales ; les phosphates sont sa richesse principale. L'industrie
contribue à près de 30% du PIB et emploie un cinquième de la population active. Il est
essentiellement constitué des secteurs du textile, des articles de cuir, de la transformation des
aliments, du raffinage du pétrole et du montage électronique. De nouveaux secteurs sont tout de
même en plein essor, et tentent ainsi de diminuer la dépendance du royaume à son secteur agricole :
chimie, équipements automobiles, informatiques, électronique, industrie aéronautique.
Le secteur tertiaire contribue à plus de 55% du PIB et emploie près de 40% de la population active. Il
dépend exclusivement du tourisme qui reste dynamique, malgré le ralentissement causé par
plusieurs attentats durant les années 2000. Outre l'octroi de concessions pour beaucoup de services
publics dans les villes majeures, le pays a récemment libéralisé les règles d'exploitation du pétrole et
du gaz. Les procédures d'appel d'offre deviennent de plus en plus transparentes.
Les investissements : Rapport de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) 2016
Par ailleurs, la région de Casablanca accapare la part de lion avec un investissement de 68%, contre
32% réparti sur le reste des régions du royaume.
http://www.entreprendre.ma/Les-secteurs-cles-d-investissement-au-Maroc_a4986.html
L’industrie :
Face aux enjeux d'une économie globalisée en constante évolution, le Pacte National pour
l'Emergence Industrielle (PENI) vise à construire un secteur industriel fort et à créer un cercle
vertueux de croissance.
L'Etat et le secteur privé ont scellé ce Pacte à travers la signature d'un contrat programme couvrant
la période 2009-2015. En consolidant dans un document unique leurs engagements mutuels, les
partenaires apportent à l'ensemble des investisseurs la visibilité nécessaire sur ce que sera l'industrie
marocaine de demain. Cette formule contractuelle garantit par ailleurs la bonne exécution des
mesures décidées en assurant la mobilisation de tous les acteurs autour d'actions précises,
concrètes, concertées et budgétisées.
L’agriculture :
Le secteur agricole contribue à hauteur de 19% du PIB national, partagé entre agriculture (15%) et
agro-industrie (4%). Ce secteur emploie plus de 4 millions de personnes dont environ 100 000 dans
l'agro-industrie.
La nouvelle stratégie agricole, Plan Maroc Vert (PMV), mise en place par le ministère de l'Agriculture
et des pêches maritimes, vise à consolider les succès acquis et à répondre aux nouveaux défis du
Maroc en matière de compétitivité et d'ouverture des marchés.
L’énergie :
Face à l'incertitude et l'instabilité du marché énergétique mondial marquée par la volatilité des prix
et la carence des ressources énergétiques, le Maroc se lance dans un défi majeur celui de la
satisfaction de la demande de la génération actuelle à travers une approche de développement
durable.
La pêche :
Le secteur de la pêche au Maroc s’est doté d’une stratégie intégrée, ambitieuse et globale de
développement à l'horizon 2020 baptisée « Halieutis». Elle vise la mise à niveau et la modernisation
des différents segments du secteur de la pêche ainsi que l'amélioration de sa compétitivité et de sa
performance.
L’usage des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) est un facteur essentiel pour
l’émergence de la société du savoir et peut activement contribuer au développement humain, à
l’amélioration de la cohésion sociale et à la croissance de l’économie nationale. L’enjeu pour le
Maroc dans le secteur des TIC pour les années à venir est non seulement de pérenniser les avancées
déjà réalisées, mais surtout de permettre l’insertion du Maroc dans l’économie mondiale du savoir,
via une intégration amplifiée et largement diffusée des TI au niveau de tous les acteurs de la société :
État, administrations, entreprises et citoyens.
Le Plan Maroc Numeric 2013 a été construit autour d’une vision et des ambitions claires pour le
Maroc, visant à le positionner parmi les pays émergents dynamiques dans les Technologies de
l’Information et de la Communication.
Le tourisme :
Les nombreux atouts et potentialités du Maroc lui ont permis de devenir une destination touristique
fortement prisée. Avec des paysages contrastés et variés (3500 km de côtes, montagnes, déserts…),
un riche patrimoine culturel (villes impériales, médinas, gastronomie et artisanat), le Maroc constitue
une expérience touristique unique et diversifiée à seulement 2h30 de vol des principales villes
européennes.
La logistique :
Portant notamment sur la réalisation de 70 plateformes logistiques dans plusieurs villes (2.080 ha)
d'ici 2015, la nouvelle stratégie logistique du Royaume, ambitionne d'accélérer la croissance
économique de 0,5 point de PIB par an, soit 5 points de PIB en 10 ans.
Le commerce et la distribution :
Le commerce intérieur contribue à hauteur de 11% du PIB et emploie environ 1,2 million de
personnes soit 12,8% de la population active marocaine. Le commerce intérieur a connu, durant
cette dernière décennie, l’émergence de nouveaux modes de commerce et plus particulièrement les
réseaux de franchise et de grande distribution.
Les exportations marocaines restent majoritairement orientées vers le marché européen (56,4%) : La
France occupe la première place, suivie directement par l’Espagne. Chose qui renforce l’arrimage du
Maroc à l’Europe.
La présence du Brésil et de l'Inde dans le Top 10 des pays clients s'explique notamment par les
marchés de phosphate décrochés par l'OCP dans ces pays ou même les alliances conclues avec
certaines entreprises privées.
Le Maroc reste totalement dépendant de l'étranger pour ses hydrocarbures. Chose qui explique la
présence de l'Arabie Saoudite et de l'Iraq dans le top 10 des fournisseurs du Maroc.
Régime politique :
Le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement, et les deux chambres du parlement, la
Chambre des représentants et la Chambre des conseillers.
Relations internationales du Maroc : Rapport de l’Institut Royal des Etudes Stratégiques IRES 2016
• Un espace de proximité qui représente les relations de voisinage du Maroc avec l'Algérie, l'Espagne
et la Mauritanie ;
• Un espace complexe, constitué par les aires d’appartenance culturelle du Royaume : le monde
arabo-musulman, l’Afrique et l’Euro-Méditerranée ;
• Un espace global, enfin, qui est celui de la nouvelle échelle de la mondialisation : la planète.
Partenariats économiques :
A- Le Maroc et les pays du voisinage :
• Tunisie : Les relations avec ce pays sont stables et durables, dans le cadre du respect des choix
de société des deux pays et de leur engagement ferme en faveur de la démocratie.
• Libye : Le Maroc considère "la nouvelle Libye" (post-printemps arabe) comme un partenaire
fondamental dans l’édification du Maghreb. Depuis l’éclatement du conflit inter-libyen, le Maroc
s’est rangé aux côtés du peuple libyen et a appuyé les efforts de l’ONU pour mettre fin à ce
conflit. A ce titre, il a abrité les pourparlers politiques inter-libyens sur la paix.
• Egypte : Les relations sont marquées par leur durabilité, dans le cadre du respect des choix de
société promus de part et d’autre.
Moyen Orient
• Conseil de Coopération du Golfe : Les relations ont connu un tournant en mai 2011, à la suite
de l’invitation adressée au Maroc pour adhérer à ce groupement : Conclusion en novembre
2012 à Manama d'un plan d'action pour la période 2012-2017 qui définit les domaines de
coopération, les objectifs, les orientations générales et les moyens à mettre en œuvre.
Convergence des points de vue, notamment sur l'urgence d’une transition politique en Syrie, la
solution de deux Etats pour la résolution du conflit israélo-palestinien et la non-ingérence de
l’Iran dans les affaires internes des pays arabes.
• Jordanie : Les liens de fraternité qui unissent Sa Majesté Le Roi Mohammed VI et le Roi
Abdallah II de Jordanie renforcent les excellentes relations qu’entretiennent les pays, fondées sur
l’entente et la concertation. Ces relations se caractérisent par une convergence des points de vue
sur plusieurs questions régionales et par l’engagement des deux monarchies en faveur de la paix
au Moyen-Orient.
• Yémen : Le Maroc a participé à la coalition "Tempête de fermeté", menée par l’Arabie saoudite
contre les rebelles Houtis.
• Irak : La qualité des relations avec l'Irak a été préservée malgré la crise que connaît ce pays.
Depuis le début de la guerre en Irak en 2003, le Maroc maintient sa position constante d'appui à
la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Irak et souligne l’importance de la participation de
toutes les composantes de la société irakienne, sans exclusion, au processus politique.
• Syrie : Marquées par des tensions épisodiques, les relations entre le Maroc et la Syrie se sont
dégradées après la position ferme du Maroc en faveur d’une transition politique dans ce pays. Le
Maroc a abrité, en décembre 2012, la conférence internationale des amis de la Syrie.
• Liban : Les relations entre le Maroc et le Liban reposent sur l’entente et le respect mutuel et
englobent les domaines de coopération politique, culturelle et socio-économique. Autres pays
arabes
• Soudan : Les relations du Maroc avec le Soudan se basent sur le respect des choix de société
promus de part et d’autre. Le Maroc est membre du Comité ministériel arabe, chargé de faciliter
les pourparlers de paix entre le gouvernement soudanais et les factions d’opposition au Darfour.
• Iran : Les relations entre le Maroc et l’Iran se sont dégradées depuis la révolution islamique de
1979. Rompues en 2009, les relations diplomatiques entre les deux pays ont été rétablies en
2015.
• Pakistan : Les relation entre le Maroc et le Pakistan sont basées sur le respect mutuel, la
solidarité et le partage de l’héritage culturel islamique commun. Depuis 2012, une nouvelle
dynamique a été insufflée aux relations bilatérales, à travers le renforcement du cadre juridique,
les échanges de visites, la coopération culturelle et la concertation sur les questions
internationales d’intérêt commun.
• Indonésie : Depuis que les relations diplomatiques se sont établies entre les deux pays en 1960,
elles se sont distinguées par un dialogue régulier et une convergence de points de vue sur les
principales questions d’ordre régional et international.
• Malaisie : Les relations diplomatiques entre le Maroc et la Malaisie ont été établies en 1963.
Elles ont connu une impulsion suite à la visite effectuée en Malaisie par Sa Majesté Le Roi
Mohammed VI en 2003. Pays d’Asie centrale Les relations diplomatiques entre le Royaume du
Maroc et les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale ont été établies entre 1992 et 1993.
L’Asie centrale demeure l’un des derniers espaces intéressant la diplomatie du Maroc.
Il nous semble important de signaler que le retour du Maroc à l’Union Africaine en janvier 2017 a fait
l’objet de signature de 117 accords avec les différents pays du continent.
• Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) : le Maroc, qui est membre de la CEN-SAD
depuis 2001, y joue un rôle actif. Il a abrité trois réunions du Conseil exécutif de cette organisation.
• Conférence des pays Africains riverains de l'Atlantique : Elle est née à partir de l’initiative
marocaine de la Conférence ministérielle des Etats africains, riverains de l’Atlantique afin de
renforcer la coopération sécuritaire et économique et de promouvoir une identité atlantique
africaine.
• Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) : Huit pays d’Afrique de l’Ouest y sont
représentés, avec une population de 80 millions d'habitants. Le Maroc a engagé, depuis 2000, des
négociations pour l’établissement d’un accord commercial et d’investissement préférentiel avec
cette organisation.
• Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) : Le Maroc est devenu en 2005
membre observateur auprès de cette organisation.
D- Le Maroc et l’Euro-Méditérannée :
La France :
Les relations entre le Maroc et la France sont denses et diversifiées. Les deux pays entretiennent
un dialogue politique renforcé, favorisant la convergence des points de vue au sein des instances
internationales.
La coopération économique se caractérise par son dynamisme et ne cesse de se diversifier au
profit de domaines figurant au rang des priorités du Maroc dont, notamment, l’éducation et la
formation, l’agriculture, l’industrie, l’énergie… ainsi que la coopération décentralisée.
La France demeure un partenaire commercial de choix pour le Maroc. Elle est le premier
investisseur étranger, le principal créancier public du Maroc et le premier bailleur de fonds
bilatéral, au titre de l’aide publique au développement.
Sur un autre registre, la France est le principal pays d’accueil des Marocains du Monde et se
positionne comme premier pays d’origine des transferts des Marocains Résidant à l’Etranger et
première source des recettes touristiques.
L’Amérique du Nord :
Etats-Unis
• Des relations économiques à fort potentiel, au regard des opportunités offertes au Maroc dans
le cadre de l’accord de libre-échange conclu en 2006.
Canada
• Des relations bilatérales connaissant, depuis 2004, une progression des échanges commerciaux
et un développement des flux d’investissements canadiens vers le Maroc.
Mexique
• Une prévalence du pragmatisme économique dans les relations entre le Maroc et le Mexique
malgré la position ambivalente de ce pays à l'égard de l’intégrité territoriale du Royaume. La
balance commerciale est excédentaire en faveur du Maroc.
L’Amérique du Sud :
Les relations du Maroc avec chacun des pays d’Amérique du Sud connaissent des évolutions
contrastées, avec une polarisation sur quelques pays leaders de ce sous-continent :
• Le Brésil est devenu en 2014 le 3ème client du Royaume. Prenant appui sur un cadre juridique
riche, la coopération avec ce pays inclut une dimension militaire, une dimension culturelle et
technique ainsi qu'une coopération décentralisée entre des villes des deux pays.
• Les relation entre le Maroc et l’Argentine, le Chili et le Pérou ont connu une impulsion
particulière, suite à la Visite de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI en 2004.
• Les relations avec la Colombie et le Paraguay se sont nettement améliorées pendant la dernière
décennie. Ces pays entretiennent un dialogue permanent avec le Maroc, mais le partenariat
économique et commercial demeure très faible.
E- Le Maroc et l’Asie :
Inde :
Les relations du Maroc avec l’Inde font l'objet de plusieurs accords de coopération dans le
domaine politique, économique, commercial et culturel. L’Inde est le seul pays asiatique avec
lequel le Maroc réalise un excédent commercial, en raison du poids des exportations marocaines
des phosphates dans le commerce bilatéral.
Japon :
Les relations du Maroc avec le Japon connaissent une évolution sensible sur le plan économique,
en raison surtout de la dynamique des importations en provenance du Japon. Les IDE japonais au
Maroc sont l’œuvre de 35 entreprises, intervenant dans des secteurs variés (pièces automobiles,
câblages électroniques…). Les Japonais représentent 30% des flux touristiques asiatiques, captés
par le Maroc et 0,6% de l'effectif global des touristes visitant le Royaume.
Corée du Sud :
Les relations du Maroc avec la Corée du Sud se caractérisent par une progression régulière des
échanges commerciaux. Depuis le début des années 2000, les entreprises sud-coréennes opèrent
sur le marché marocain dans divers domaines, tels que l’électroménager, la téléphonie,
l’automobile, les chantiers de construction…
Pour répondre à cette question, partant d’un constat : l’état d’arriération du Maroc, situation qui
explique, compte tenu de l’état des relations internationales de l’époque, « l’appétit des puissances »
à l’égard du Maroc ; et parmi celles-ci évidemment la France, qui est son voisin en
Algérie et ne peut manquer d’avoir sur celui-ci des visées particulièrement insistantes. L’acceptation
forcée du Traité de Protectorat en 1912 ouvre une période relativement brève, une quarantaine
d’années, mais au cours de laquelle le Maroc va connaître une transformation considérable sur tous
les plans même si celle-ci ne concerne directement que les choses et ne modifie pas
fondamentalement la condition de la population marocaine. Toutefois, comme l’ont montré les
travaux des historiens, ces quarante années sont à l’origine d’un profond changement social qui, de
diverses façons et plus ou moins profondément, a touché l’ensemble de la société qu’elle soit
rurale ou urbaine, mais dont les conséquences se sont manifestées avec force lors des
dernières années du Protectorat et surtout, naturellement, après l’indépendance.
Source : Le Protectorat Français au Maroc, un nouveau regard Michel rousset.
C’est in fine, la société civile qui prend place, portée par un Mouvement en marche lancé il y a moins
de 16 mois, crée et mené par un outsider résolu appelé Emmanuel Macron. Il en impose,
évidemment, par sa rigueur intellectuelle, sa conviction, son charisme, sa force personnelle, son
pragmatisme et, ce qui ne gâte rien, sa jeunesse qui est son armature.
C’est donc une autre France qui dessine son épure et son nouveau visage. On posera d’emblée la
question : quelle sera sa politique africaine et maghrébine ? S’il a lancé le projet d’une task-force et,
par le biais du groupe G5, rassuré dernièrement le Mali face aux jihadistes, tout en mettant en garde
une Algérie trop agitée dans la région, s’il a réussi le tour de force d’imposer déjà une image de
président respecté face à Donald Trump, de conforter l’amitié franco-allemande avec Angela Merkel
après son voyage à Berlin au lendemain de sa victoire le 7 mai dernier, s’il réinvente tout simplement
la politique aussi bien nationale qu’internationale, on est en droit d’espérer que sa vision pour les
pays du Maghreb, puisse s’inspirer de la même éthique qu’il ne cesse de prôner : celle de la
dynamique et du mouvement pour la prospérité et la stabilité.
Peut-être, devrait-on souligner que la convergence avec Sa Majesté le Roi Mohammed VI sera
soulignée sur la base d’un partage des mêmes valeurs, de progrès, de paix et de stabilité. Les deux
chefs d’Etat ont en commun l’attachement à la démocratie et à la défense des libertés. Les entretiens
qu’ils auront ce mercredi en tête-à-tête essentiellement, couvriront un large spectre : l’Afrique, son
développement, l’immigration, le terrorisme, et actualité oblige, le Moyen Orient et la question du
Qatar mis en quarantaine par ses partenaires du Golfe et isolé. Là aussi, une certaine convergence
justifiera une réflexion commune entre Sa Majesté Mohammed VI et le président Macron , sur la
nécessité impérieuse de contribuer à une solution diplomatique et sur le rôle que l’Iran et la Turquie
jouent dans les coulisses, faisant leur cette vieille antienne coloniale qu’un « monde arabe déchiré et
divisé » est un couloir d’interventionnisme pour eux…
Terrorisme et sécurité :
Dossier crucial
S’il y a un domaine où les relations entre le Maroc et la France ont connu un véritable coup
d’accélérateur ces derniers temps, c’est celui sécuritaire. La preuve a été magistralement apportée
au lendemain des attentats de novembre dernier de Paris, où le Maroc a considérablement aidé la
France à faire face à la situation et à neutraliser les auteurs de l’attaque. Le souverain avait été, à
cette occasion, reçu à l’Elysée alors qu’il était en visite privée; à la suite de l’entretien, les deux chefs
d’État ont exprimé «la détermination partagée de la France et du Maroc à mener ensemble le
combat contre le terrorisme et la radicalisation, et à œuvrer à la résolution des crises régionales et
internationales».
En matière de sécurité, le royaume est devenu un partenaire de premier plan pour la France et les
pays d’Europe, notamment de l’Ouest, confrontés aux menaces récurrentes d’attentats ces derniers
temps. La coopération à ce sujet s’étend à la lutte contre la montée de l’extrémisme religieux avec la
prise en charge par le Maroc de la formation des imams de certains pays comme la France, qui
comptent s’inspirer de l’expérience marocaine en la matière.
En plus de cette coopération bilatérale, les deux pays sont également engagés ensemble sur le
dossier de la résolution de plusieurs autres crises, notamment au Moyen-Orient, mais aussi et
surtout dans la région en Afrique (voir encadré), particulièrement en Afrique du Nord. Avec la
perspective d’une intervention militaire internationale sous l’égide de l’ONU en Libye pour sortir le
pays de l’impasse sécuritaire dans laquelle il est plongé, et qui s’est amplifié avec l’émergence de
multiples groupes terroristes, nul doute que le Maroc sera amplement sollicité. Il faut dire que le
royaume a été au premier plan du processus de négociations politiques destinées à mettre fin à
l’instabilité à laquelle est confronté le pays depuis quelques années.
C’est à Skhirat que se sont déroulées les cycles de consultation et de concertation avec les différents
acteurs de la crise libyenne en vue de parvenir à l’installation d’un gouvernement consensuel à
Tripoli, préalable à tout retour de la stabilité dans le pays. Il est indéniable que la situation en Libye a
des répercussions sur tous les pays voisins, notamment ceux de la bande sahélo-saharienne qui ont,
à maintes reprises, sollicité le Maroc afin de faire face à la situation. Le royaume dispose, en effet, en
la matière, d’une expérience reconnue au niveau international lui permettant encore de faire face à
ces bouleversements qui contrarient tout effort de développement dans la région.
C’est un fait: l’Afrique et les questions migratoires sont également des sujets d’intérêt commun pour
le Maroc et la France. Dans le sillage de la politique marocaine en Afrique, la France a déjà fait part
de sa volonté de se greffer à la dynamique, dont les résultats pour les deux parties sont assez
édifiants. En plus de la coopération tripartite, les deux pays sont également engagés sur plusieurs
fronts, dont la résolution est désormais une urgence. C’est le cas du développement mais aussi des
tensions sécuritaires avec la situation que vivent plusieurs pays, de la bande sahélo-saharienne
surtout, comme le Mali, le Burkina, le Sénégal ou le Niger et la Côte d'Ivoire. Ces pays font face à la
menace de plusieurs groupes terroristes qui ont multiplié les attentats, ces derniers mois, comme
c’était le cas à Bamako et à Ouagadougou en fin d’année. Des pays où la France est engagée et qui
constituent des partenaires du Maroc, ce dernier ayant continué à jouer un rôle important pour le
retour de la stabilité dans ces pays et, au-delà, à l’image de la Centrafrique. Les deux pays ne sont,
certes, pas engagés de la même manière, et c’est là toute l’importance de la contribution du Maroc
qui mise sur un partenariat gagnant-gagnant, lequel porte ses fruits comme en Côte d'Ivoire où, à la
faveur du retour de la paix, le royaume s’est hissé, en 2015, au rang de premier partenaire
commercial.
Au cours de sa visite en France, le souverain procédera également à Paris au lancement des travaux
de construction de la «Maison de la culture du Maroc». La cérémonie est prévue se tenir le lundi 22
février à l’Institut du monde arabe (IMA) en présence du chef d’État français, François Hollande.
Plusieurs autres personnalités françaises et marocaines sont également attendues à l’évènement
parmi lesquels Jack Lang (directeur de l’IMA), les ministres marocains de la culture, Amine Sbihi, celui
des MRE, Anis Birou ainsi que la nouvelle ministre française de la Communication et de la culture,
Audrey Azoulay. Des personnalités du monde culturel et académique des deux pays seront aussi
présentes pour donner un cachet particulier à la cérémonie. L’ouverture de l’institution entre dans le
cadre des actions du Maroc à l’endroit des MRE, mais également de promouvoir la culture marocaine
au niveau de l’Hexagone, un pays où réside l’une des plus importantes communautés marocaines à
l’étranger.
Alors que se tient aujourd'hui 16 novembre, une Rencontre de Haut Niveau (« RHN ») entre les
Premiers Ministres français et marocain et leurs gouvernements, la 1ère depuis l'élection
d'Emmanuel Macron, il faut rappeler la profondeur et la richesse de relations qui unissent la France
et le Maroc. Tribune des Co-présidents du Club de chefs d'entreprise France-Maroc.
Au cœur de ces relations, se trouvent tout d'abord des liens humains privilégiés. La France est de loin
le 1er pays de la diaspora marocaine avec 1,5 million de Marocains vivant en France, loin devant
l'Espagne (800 000), et soit plus de 40% de la « 13ème région », appellation donnée par la
Confédération patronale marocaine (CGEM) aux marocains entrepreneurs du monde, qui opèrent
avec ceux vivant au Maroc à travers la plateforme électronique MEM (Marocains Entrepreneurs du
Monde), lancée avec le Ministère des Marocains Résidant à l'Etranger et des Affaires de la Migration.
Le Maroc accueille aussi un grand nombre de Français, plus de 50 000, et se situe ainsi au 2ème rang
des pays non européens après les Etats Unis, pour le nombre de Français expatriés. Prolongement
économique et culturel de ces liens humains, le tourisme témoigne aussi de cette proximité, les
Français représentant un tiers des plus de 10 millions de touristes que le Maroc reçoit chaque année.
Les échanges commerciaux entre les 2 pays sont dynamiques : le Maroc est le 1er partenaire
commercial de la France en Afrique et 13% ses importations viennent de France. Les exportations du
Royaume vers la France sont en hausse depuis 2012 et le solde commercial a été au cours de ces 3
dernières années tantôt favorable à la France, tantôt au Maroc. Trois chiffres encore reflètent cette
proximité économique : la France est le 1er investisseur étranger au Maroc avec de 34% des
investissements directs étrangers réalisés, et ce malgré la montée des investisseurs du Moyen Orient
ou d'Asie, et 35% des transferts de fonds en provenance des Marocains résidant à l'étranger. Plus de
800 entreprises françaises sont implantées au Maroc.
Le Premier ministre français est en visite dans le royaume chérifien pour renforcer un partenariat qui
va au-delà des questions économiques. Le Premier ministre français Édouard Philippe effectue depuis
ce 15 novembre (jusqu'au 16) une visite au Maroc pour coprésider, aux côtés du chef du
gouvernement, Saâdeddine El Othmani, les travaux de la 13e rencontre de haut niveau maroco-
française. Un rendez-vous qui se renouvelle chaque année depuis plusieurs années maintenant avec
les différents locataires de l'Élysée. En effet, depuis la décrispation des relations diplomatiques entre
le royaume chérifien et la France, leur partenariat est relancé avec encore plus de force. « Dans un
contexte de relation d'amitié exceptionnelle entre la France et le Maroc, le Premier ministre,
accompagné de neuf ministres, coprésidera avec son homologue, Saâdeddine El Othmani, la 13e
rencontre de haut niveau à Rabat, indique Matignon. Cette rencontre s'orientera autour des
thématiques économiques bilatérales et de la mise en œuvre de notre coopération en faveur de
l'Afrique. »
Imprimer la marque Macron-Philippe
La jeunesse et l'éducation seront également au cœur des discussions avec une visite du Premier
ministre sur le tout nouveau campus Afrique-Atlantique de l'Essec Business School près de Kénitra. Il
déjeunera avec des étudiants des grandes écoles françaises installées au Maroc. Le Premier ministre
ouvrira également avec son homologue le forum économique franco-marocain, en présence de près
de 150 entreprises françaises et marocaines. C'est le deuxième déplacement d'Édouard Philippe hors
UE après Tunis début octobre. Dans un savant jeu d'équilibriste, Emmanuel Macron tente de
respecter chacun de ses interlocuteurs au cœur du Maghreb en leur accordant tour à tour des
rencontres privilégiées. Évidemment, l'objectif premier est de ne surtout pas froisser Alger, en
concurrence permanente avec son voisin chérifien. Comme il avait déclaré le 1er avril à Marseille, «
nous allons refonder non pas une nouvelle politique de la Méditerranée simplement, nous allons
refonder une route de la liberté et de la responsabilité qui ira de l'autre rive de la Méditerranée et
qui traversera toute l'Afrique ».
Et aujourd'hui, rien dans cette stratégie ne peut se faire sans le Maroc, qui est en train de devenir un
véritable hub africain sous l'impulsion du roi Mohammed VI. Avec une croissance économique de 5 %
en moyenne depuis vingt ans, le Maroc vient de réintégrer l'Union africaine et s'apprête à entrer
dans la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) dès le 16 décembre, à
Lomé (Togo), à l'occasion du sommet de la Cedeao. Le gouvernement vient d'annoncer la création
d'un poste de ministre aux Affaires africaines en plus de 2 cellules de suivi dans le cadre des 980
conventions de coopération conclues sur le continent par Rabat.