Pec NCB
Pec NCB
Pec NCB
Audrey WEDDING
Audrey WEDDING
Bibliographie
Annexes
Résumé et mots clefs
1
Introduction :
La névralgie cervico-brachiale (NCB) correspond à une atteinte du système nerveux
périphérique qui touche la fonction normale des racines nerveuses cervicales. Elle est souvent
associée à une douleur chronique et une limitation des activités quotidiennes. Cette pathologie
toucherait 83 personnes sur 100000 avec une forte augmentation chez les personnes entre 40
et 60 ans. [1]
J’ai rencontré Mr O. au début de mon stage. A son arrivée, il était hospitalisé pour une
névralgie cervico-brachiale bilatérale, prédominante à droite, pendant une durée indéterminée.
J’ai tout de suite été très attentive à son cas, d’autant plus qu’il était lui-même très intéressé
par mes recherches et les solutions thérapeutiques que nous pouvions lui apporter.
Par la réalisation de ce mémoire, je souhaite éclaircir, dans une première partie, cette
pathologie et les traitements actuels la concernant. Ce travail de recherche m’a aidé à réaliser
la prise en charge la plus adaptée au cas de Mr O. en accord avec les données actuelles
disponibles.
Dans une seconde partie, je présenterai le bilan initial réalisé avec Mr O. puis le bilan
diagnostique kinésithérapique, qui m’ont permis de définir les objectifs de rééducation et les
principes de la prise en charge.
Je détaillerai ensuite les traitements masso-kinésithérapiques que j’ai réalisé tout au
long de l’hospitalisation de ce patient.
Enfin, j’aborderai le bilan de sortie de Mr O.
Tous ces points constituent la partie de prise en charge du cas clinique, que je
discuterai.
Finalement, la revue de littérature s’intéressera à une problématique et à un traitement
masso-kinésithérapique particulier que j’aurai définis à la suite de la discussion du cas
clinique. Celle-ci sera présentée selon la méthode IMRaD (Introduction, méthode, résultats,
analyse et discussion). Par mes recherches, j’apporterai une réponse à la problématique
initiale que je mettrai en lien avec mon patient.
Au cours de ce travail, je vais éclaircir certains termes et certaines techniques de
rééducation. Sur le plan personnel, je souhaite apprendre un maximum de ma prise en charge
et des recherches documentaires effectuées parallèlement.
Afin de réaliser les bilans les plus complets ainsi que la prise en charge la plus adaptée
au cas de mon patient, j’ai effectué mes recherches sur le site de l’HAS, sur science direct,
em-consulte, à la bibliothèque universitaire ainsi que dans les revues scientifiques disponibles
sur mon lieu de stage. Les mots clefs utilisés sont « douleurs chroniques », « neck pain »,
« douleurs neuropathiques », « névralgie cervico-brachiale », « cervical radiculopathy »,
« bilan cervical ».
2
B. Quelques définitions :
La douleur, selon l’International Association for the study of pain est « Une
expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou
potentielle, ou décrite en de termes évoquant une telle lésion ». [2 p :6] La douleur est
qualifiée de chronique lorsqu’elle comporte les caractères suivants :
- Une récurrence depuis au moins 3 mois.
- Une persistance aux traitements.
- Une diminution significative et progressive de la part du patient aux activités de la vie
journalière.
La douleur chronique peut s’accompagner de manifestations psychopathologiques, d’une
demande de plus en plus accrue en traitements médicamenteux et une difficulté d’adaptation
du patient [2].
Les douleurs neuropathiques sont des douleurs chroniques qui sont le plus souvent
associées à un dysfonctionnement du système nerveux central (SNC) ou du système nerveux
périphérique (SNP). [3][4].
La NCB, est un ensemble de douleurs neuropathiques naissant dans le cou et irradiant
vers les membres supérieurs. Le plus souvent, elle correspond à la compression au niveau
rachidien d’un nerf ou d’une racine. Cette compression peut être intra ou extra durale,
s’intégrant ou non à une pathologie dégénérative [5]. Les radiculopathies cervicales sont
combinées à une diminution de la sensibilité, de la force musculaire, des réflexes dans la zone
de distribution de cette racine. [4][6]
Les cervicalgies regroupent l’ensemble des douleurs de la région cervicale, notamment
au niveau des muscles paravertébraux hauts et de façon bilatérale [7]. Celles-ci sont qualifiées
de « communes » lorsque « la démarche étiologique menée par le médecin ne conduit pas à
une affection précise impliquant une cause et une évolutivité particulière justiciable d’un
traitement spécifique » [8 p.4]. Les cervicalgies associées à une radiculalgie telle que la NCB
ne rentrent pas dans le cadre des cervicalgies communes puisqu’elles nécessitent un
traitement particulier. [8]
1. Cervicalgie :
Bon nombre de facteurs de risques entraînent des cervicalgies, qu’ils soient internes
comme un état de santé moyen, des variations anatomiques, posturales, une détresse
psychologique, des antécédents traumatiques ou externes comme des postures statiques
prolongées, répétitives, le port de charges lourdes, le travail fréquent des mains [9]. Tout
travail manuel induit une sollicitation des stabilisateurs de la région cervico-scapulaire. Cette
réponse sera d’autant plus forte et prolongée que le sera la tâche. Les myalgies du trapèze
supérieur seront en rapport étroit avec les cervicalgies. [10]
2. Hernie discale :
La hernie discale (HD), est une protrusion du disque articulaire situé entre chaque
vertèbre, venant se développer soit à l’intérieur du canal médullaire soit à l’extérieur de la
3
vertèbre. En se développant, elle comprime les structures autour, la moelle épinière ou les
racines nerveuses dans la plupart des cas. Au départ, la HD est qualifiée de « molle » et à
terme, elle peut se déshydrater, perdre de ses capacités d’amortisseur et devenir « dure ». [5]
3. NCB :
Cette pathologie due à la compression du nerf ou d’une racine peut être causée par une
HD qui dans 70% des cas se situera entre la 6ième et 7ième vertèbre. La spondylarthrose
cervicale également est une cause de NCB. [9] A noter que les pathologies d’épaule et les
radiculopathies cervicales sont très souvent confondues. Le rachis cervical et la ceinture
scapulaire sont liés de façon musculaire, conjonctive et neuromusculaire. La posture a
également un rôle important car une position en antépulsion du rachis cervical entraine une
tension excessive de l’élévateur de la scapula. [10] Les patients souffrant de problèmes au
niveau d’une épaule décrivent des douleurs pouvant correspondre à un trajet nerveux. La
différentiation est facilement réalisable grâce au bilan. [7]
D. Conduite à tenir :
Il est nécessaire de pouvoir exclure toute pathologie grave, les « red-flags » qui
peuvent être d’origine traumatique, inflammatoire, tumorale et les fractures, comme par
exemple : une instabilité, une luxation, une fracture, un spondylolisthésis, une insuffisance
artérielle, de l’ostéoporose ou des antécédents de cancer. Si l’un de ces items est positif, c’est
une contre-indication au traitement et une visite médicale est obligatoire. [9][4].
Il est important de réaliser un bilan neurologique et orthopédique complet à la
recherche d’autres déficiences à la pathologie initiale. Un bilan du retentissement fonctionnel
des douleurs sur l’état général du patient ainsi que sur sa qualité de vie est également à
réaliser. [11]
La prise en charge masso-kinésithérapique sera impérativement suivant un axe
physique et mécanique, neurophysiologique et cognito-comportemental. [11]
E. Traitements possibles :
- Physique et mécanique : les massages ainsi que les ultras sons sont à visée antalgique
et défibrosante des tissus. Cet axe comporte également les mobilisations nerveuses à
réaliser très précautionneusement et les mobilisations rachidiennes en ouverture des
trous de conjugaison. L’éducation thérapeutique du patient est ciblée sur les activités
de la vie quotidienne et sur l’aménagement du poste de travail. Le reconditionnement
à l’effort dans le but de restaurer l’amplitude, la fluidité et la célérité du mouvement
en ré-entrainant le système cardio-respiratoire. Il sera adapté à la pathologie et ne
devra pas recréer la symptomatologie douloureuse neuropathique. [11]
- Neurophysiologique : Il est possible de réaliser de l’électrothérapie de basse
fréquence, de la cryothérapie (qui bloque la conduction algique), de la thermothérapie
chaude pour le relâchement musculaire. Le masseur-kinésithérapeute peut utiliser des
techniques de désensibilisation s’il existe des zones hyperesthésiques et des vibrations
mécaniques transcutanées pour l’inhibition du message douloureux. Le thérapeute
pourra également travailler sur les différents plans de glissement du tissu neural. [11]
- Cognitivo-comportemental : la relaxation, le biofeedback négatif, l’éducation
thérapeutique permettent de comprendre ce qui génère et ce qu’entraîne les douleurs
pour mieux les gérer. [11] [12]
Si la rééducation active ne suffit pas, que les symptômes persistent et que l’impact sur
la qualité de vie est trop important, il existe des techniques d’injections percutanées (qui
permettent la résorption des HD par exemple). Le traitement chirurgical est préconisé en
dernier recours. [5]
L’évolution est dépendante de la chronicité de la pathologie. Les patients avec une
pathologie dégénérative comme les HD, les spondylolisthésis etc. auront un obstacle
biomécanique à la récupération de l’ensemble des mobilités et de la physiologie du rachis
cervical. Les patients présentant seulement des paresthésies au niveau des membres supérieurs
auront plus de chance de récupération. [4]
A. Anamnèse :
Il est policier dans un bureau avec un poste non aménagé pour lui. Il vit dans une
maison de plein pied, avec un jardin et se trouve à 18 km de son lieu de travail. Il vit à temps
partiel avec son amie. Il est divorcé et a 3 enfants de 16, 28 et 30 ans, dont deux vivants
proches de lui. Il aime s’occuper de son jardin à raison de 1h par jour, entretenir sa maison et
5
marcher en forêt. Il possède également une maison secondaire dans le sud de la France où il
se rend régulièrement pour se ressourcer et faire des randonnées. Il est droitier et mesure
1,80m pour 75kg.
B. Histoire de la maladie :
Les irradiations dans le membre supérieur droit ont débuté en 2013 mais rien n’était
objectivé à l’IRM.
C’est au début de cette année 2016 que les douleurs à droite sont devenues très gênantes et
ont débuté à gauche. Des vertiges sont également apparus.
Une radiographie du rachis cervical a été effectuée le 18/01/16 où il a été mis en évidence
une discopathie C6- C7 et une étroitesse canalaire sur la diminution de l’espace spino-lamaire.
Par la suite, une IRM a été effectuée le 02/03/16 où il a été conclu une discopathie avec hernie
discale au niveau de C6- C7 et un remaniement débutant en C3- C4. (Annexe I)
Aucun examen complémentaire n’a été effectué pour les vertiges.
C. Antécédents :
La gêne principale du patient est représentée par les douleurs neuropathiques au niveau
des membres supérieurs, prédominantes à droite, ainsi que les vertiges qu’il peut avoir sur son
poste de travail. Il ne ressent pas de faiblesse musculaire mais de réelles tensions, le
« bloquant ».
Certains mouvements comme par exemple : régler son rétroviseur, tourner la tête et
aller chercher un dossier au travail, passer le taille-haie, certains gestes au jardin, lui provoque
des coups d’électricité dans les membres supérieurs.
Il est amené à diminuer ses activités de loisirs pour ne pas déclencher de douleurs et
reste vigilant à chaque mouvement.
Au niveau de l’aménagement de son poste de travail, rien n’est envisageable. Il porte
des lunettes progressives et doit relever les yeux de l’ordinateur pour regarder ses
interlocuteurs, ce qui lui provoque des douleurs, des vertiges, ainsi que des céphalées de type
« névralgie d’Arnold ». Il possède un collier cervical souple qu’il porte seulement lors de
longs séjours en voiture.
Mr O. a eu la possibilité de rentrer chez lui tous les weekends end et de mettre en
place les exercices, les adaptations, les pratiques apprises au centre de rééducation la semaine.
6
Les permissions ont permis d’adapter notre prise en charge aux nouvelles difficultés
rencontrées lors du retour à domicile. De plus elles permettent une gestion de la fatigue au
cours de la vie quotidienne, ce qui est plus difficile au centre de rééducation.
Le Test de Dallas (réalisé par l’ergothérapeute) représentant la répercussion des
douleurs sur la qualité de vie de Mr O. montre les résultats suivants : [2] [13]
1. Plan frontal :
- Antérieur : J’observe un varum de genou d’environ 15° (uniquement présent en
charge) et un angle thoraco-brachial plus important à droite. L’épaule droite est plus
basse. (Fig. 1)
- Postérieur : Aucune déviation de rachis n’est à signaler. (Fig. 2)
o Au niveau du positionnement des scapulas :
▪ Pointe → rachis : 11,5 cm à gauche et 9 cm à droite.
▪ Bord médial de la scapula → rachis : 9,5 cm à gauche et 9 cm à droite.
▪ Angle supéro-interne de la scapula → rachis : 9,5 cm à gauche et 10 cm
à droite.
2. Plan transversal :
- En charge, j’observe une rotation externe des membres inférieurs de 30°, inexistant en
décharge.
- Il n’y a pas d’avancée d’une épine iliaque antéro-supérieure par rapport à l’autre.
- Les mains se positionnent sur la face antérieure des cuisses.
- L’enroulement des épaules est majoré à droite. En décubitus dorsal, je mesure la
distance acromion → bord de la table : 9cm à gauche et 12 cm à droite. (Fig. 3)
- L’ensemble du thorax droit est plus avancé.
3. Plan sagittal :
Je mesure en position debout, la position de certains points par rapport au fil à plomb
(tab. I). Je conclus à une anté-projection du rachis cervical. (Fig 4, 5) [8] [14]
F. Bilan d’exclusion
G. Bilan de la douleur :
H. Bilan palpatoire :
1. Scapula :
Légère diminution de l’abduction de la scapula à droite, avec une sensation d’étirement
musculaire.
2. Clavicule :
Les mobilités sont présentes et physiologiques.
Il n’y a pas de dyskinésie scapulo-humérale.
3. Articulation gléno-humérale :
L’ensemble des mobilités restent physiologiques mais les amplitudes extrêmes
déclenchent des douleurs et des paresthésies (surtout à droite et en abduction). (Tab II)
4. Articulations coude, poignet et main :
L’ensemble des mobilités est physiologique et ne déclenche pas de douleurs.
5. Rachis :
- Global :
o Flexion :
▪ Distance doigts/sol : 13cm, diminution de la flexion globale du rachis.
(Fig. 6) [14]
▪ Schobert étagé (Tab III). [18]
o Extension : Test d’Elsensohn, distance fourchette sternale → mur : 12 cm. [18]
o Inclinaison droite : 52 cm. (Fig. 7) [14]
o Inclinaison gauche : 54 cm.
o Rotation droite : 60° ou 65cm (acromion → épine iliaque postéro-supérieure
controlatérale). (Fig 8) [14]
o Rotation gauche : 60° ou 66 cm.
- Cervical : les points de repères sont : le centre du menton, la pointe de l’acromion et la
fourchette sternale. [8] [18]
o Flexion : 3 cm. (Fig 9)
o Extension : 22 cm. (Fig. 10)
o Inclinaison droite : 13 cm (provoque des douleurs). (Fig. 11)
o Inclinaison gauche : 13,5 cm.
o Rotation droite : 13 cm.
o Rotation gauche : 14 cm.(Fig. 12).
o Etoile de Maigne : (Fig. 13) [5]
▪ Lors de l’inclinaison gauche, le retour à la position initiale a été
difficile.
▪ Lors de l’inclinaison droite, les douleurs étaient essentiellement au
niveau du trapèze supérieur controlatéral.
- Lombaire :
o Flexion : test de Schobert en flexion : 14cm [13] [14]
o Extension : Schobert inversé : 1,5 cm [14]
Tableau II : Mobilité de l’articulation gléno-humérale :
Gauche Droite
Dates 30/08/2016 30/08/2016
Elévation antérieure 120° 120°
Extension 50° 50°
Abduction 90° 80°
Adduction 50° 40°
Rotation externe 40° 40°
Rotation interne Pouce au niveau de Th7 Pouce au niveau de Th9
J. Bilan musculaire :
- Le Test de Shirado est tenu 2 min et 3 sec. Il ne montre pas de diminution de force des
abdominaux. (Fig 14) [13] [14] [18]
- Le Test de Sorensen est tenu 23 secondes. Il objective une diminution de force des
extenseurs du rachis. (Fig 15) [13] [18] [19]
- Il n’y a pas d’amyotrophie au niveau de la ceinture scapulaire ni du membre supérieur
droit.
1. Force de préhension
Le bilan des préhensions est réalisé par une ergothérapeute, avec le dynamomètre de
Jamar [19]. Norme de 51 km pour le côté dominant et 49 kg pour le côté non dominant [20] :
- Gauche : 38kg
- Droite : 37,6 kg
2. Test d’hypo-extensibilité :
- Grand pectoral : en position de chandelier : distance entre la styloïde radiale et la
table : 10 cm à gauche et 12cm à droite. (Fig 16)
- Pas d’hypo extensibilité du grand dorsal
- Psoas : à 90° de flexion d’un membre inférieur : le côté opposé décolle de la table
- Ischios-jambiers : angle poplité gauche : 140° et droit : 130°.
- Quadriceps : à 60° de flexion de genou : le bassin bascule en antéversion.
K. Bilan neurologique :
- Biceps brachial
- Brachioradial
- Triceps
5. Tests de mise en tension des nerfs du membre supérieur :
La mise en tension des nerfs ulnaires et radiaux provoque la symptomatologie
douloureuse de la NCB. J’en conclus que c’est ces nerfs qui sont les plus déficitaires. [9] [22]
L. Bilan sensitif :
1. Superficiel :
Les tests sont réalisés en respectant les dermatomes du membre supérieur : [19]
M. Bilan fonctionnel :
Mr O. réalise tous les actes de la vie quotidienne seul, il doit cependant sans cesse adapter
ces mouvements et trouver des compensations pour ne pas provoquer la symptomatologie
douloureuse.
Tableau V : Testing analytique membre supérieur :
Muscles testés Gauche Droite
Deltoïde moyen et supra épineux 5 4+ : élévation de l’épaule
Deltoïde antérieur et coraco-brachial 5 5
Deltoïde postérieur 5 5
Infra épineux et petit rond 5 4 : coude décollé du corps
Subscapulaire 5 4+
Dentelé antérieur 5 5
Trapèze supérieur 5 4+
Grand pectoral : Faisceau supérieur, 5 5
moyen et inférieur
Petit pectoral 5 4+
Grand rond 5 5
Grand dorsal 5 4
Rhomboïde et élévateur de la scapula 5 5
Biceps 5 5
Brachio-radial 5 5
Brachial 5 5
Triceps 5 5
Long extenseur radial du carpe 5 5
Court extenseur radial du carpe 5 5
Extenseur des doigts 5 5
Extenseur du V 5 5
Extenseur ulnaire du carpe 5 5
Fléchisseur ulnaire du carpe 5 5
Fléchisseur superficiel des doigts 5 5
Fléchisseur profond des doigts 5 5
Fléchisseur radial du carpe 5 5
Long extenseur du pouce 5 5
Court extenseur du pouce 5 5
Long abducteur du pouce 5 5
Court abducteur du pouce 5 5
Opposant du pouce 5 5
Long fléchisseur du pouce 5 5
Court fléchisseur du pouce 5 5
Adducteur du pouce 5 5
Interosseux palmaires 5 5
er
1 ,2 ,3ième ième interosseux dorsaux 5 5
4 ième interosseux dorsal 5 4+
Abducteur du V 5 5
Court fléchisseur du V 5 5
Opposant du V 5 5
Supinateur 5 5
Pronateur 5 5
11
Au Questionnaire Tampa qui met en avant la kinésiophobie et les croyances du patient, il
obtient un score de 49. [23] (Annexe V)
Les Aires de July sont physiologiques.
Au questionnaire Neck Pain and Disability Scale (NPDS) il obtient un score de
1060/2000. [8] (Annexe VI)
A. Structurel :
- Les épaules sont enroulées (surtout à droite) et l’ensemble du thorax droit est plus
avancé. Le rachis cervical est antépulsé.
- Douleurs de type mécanique et neurologique importantes et invalidantes dans la vie de
tous les jours. Localisées préférentiellement en partie postérieure du bras à droite.
- Douleur à la palpation des muscles péri-scapulaire, surtout les trapèzes supérieurs et
les rhomboïdes. Essentiellement à droite.
- Diminution de la flexion antérieure du rachis et des mobilités cervicales.
- Diminution de la force des extenseurs du rachis, de la force de préhension et hypo
extensibilité du grand pectoral.
- Diminution de force des rotateurs externes de gléno-humérale et plus légèrement des
rotateurs internes.
- Tension des nerfs radiaux et ulnaires.
- Hypoesthésie de la face latérale du I et II à droite.
B. Fonctionnel :
- Mr O. réalise tous les mouvements de la vie quotidienne mais cela lui provoque des
paresthésies gênantes. Il est vigilant sur chaque mouvement.
- Il présente une kinésiophobie.
C. Situationnel :
1. Court terme :
- Diminuer les douleurs musculaires : Etirements, massages, thermothérapie chaude.
- Diminuer les douleurs neuropathiques : mobilisations actives, relaxation, mobilisation
neurale.
- Se réapproprier un corps non-douloureux (lutte contre la kinésiophobie) : mobilisation
active dans les secteurs non douloureux, travail en position corrigée, massages,
sophrologie.
2. Moyen terme :
- Réduire les tensions musculaires : levées de tensions, apprentissage d’auto-étirements.
- Améliorer la mobilité cervicale : mobilisation active. En relation avec la diminution
des tensions musculaire et la remise en confiance.
- Augmenter la force musculaire des extenseurs du rachis : travail en auto-
grandissement, travail de déstabilisation rythmique, travail analytique.
- Travailler la sensibilité : touché de différentes matières en mobilisation active du
membre supérieur dans l’espace.
3. Long terme :
- Apprendre les gestes et les postures de protection et d’économie rachidienne : travail
de simulation du poste de travail, de la vie quotidienne, aménagements ergonomiques.
F. Principes masso-kinésithérapiques :
1. Inhérents au patient :
- Respecter les douleurs et la fatigabilité du patient.
- Respecter une prise en charge active basée sur l’éducation du patient pour le rendre
acteur de son traitement.
2. Inhérents à la pathologie :
- Respecter les mouvements physiologiques du rachis cervical.
- Respecter la non-reproduction de la symptomatologie douloureuse neurologique.
- Préférer les mouvements actifs avec contrôle du mouvement par le patient aux
mouvements passifs.
13
IV. Traitements :
A. Massages :
B. Levées de tensions :
J’ai travaillé les levées de tensions des trapèzes supérieurs et des pectoraux, tous les
jours en vue d’une détente la plus importante possible. J’ai fait en sorte qu’elles ne
déclenchent aucun symptôme de la NCB. Mr O. devait seulement ressentir un étirement
musculaire. [9] [24] [25]
Suite au bilan j’ai observé une position en enroulement, une élévation des moignons
des épaules et une antéposition du rachis cervical. Cette posture d’auto-grandissement, ou
étirement axial actif, les épaules basses, le menton légèrement rentré et les scapulas se
rapprochant, est moins contraignante pour l’ensemble du rachis. Elle est couplée au travail des
extenseurs du tronc. (Fig. 18) [26]
D. Mobilisation active :
F. Apprentissage d’auto-étirement :
Comme dans toute pathologie cervicale où les douleurs musculaires sont très
importantes, l’apprentissage d’auto-étirement est nécessaire. J’ai principalement appris au
patient les auto-étirements : des trapèzes supérieurs (Fig. 19), des pectoraux (Fig. 20), des
Figure 18 : Apprentissage de l’auto- Figure 19 : Apprentissage de l’auto-
grandissement, position corrigée. étirement du trapèze supérieur.
I. Mobilisation neurale :
Avec une MK certifiée, j’ai participé aux tests de mise en tension des racines
nerveuses du membre supérieur. Mr O. a été très réceptif aux techniques pour les nerfs
radiaux et ulnaires. J’ai, à raison de une fois par semaine, sur 3 semaines, réalisé des
mobilisations neurales des nerfs ulnaires et radiaux en les mettant en position d’allongement
et en mobilisant un segment de membre afin d’augmenter la mobilité de ces nerfs dans leur
gaine. [11] [22] (Fig. 26, 27)
Le bilan initial ayant montré que ces muscles étaient les plus faibles, je lui ai indiqué
comment réaliser des exercices de renforcement à l’aide d’une bande élastique, en se plaçant
assis devant un espalier. Les coudes au corps (légèrement libres pour obtenir un mouvement
fonctionnel et non purement analytique), j’ai demandé à Mr O. de faire des mouvements de
rotation externe de gléno-humérale. Ce travail s’accompagne d’un travail des extenseurs du
rachis en étirement axial actif du tronc. [24]
K. Travail de la sensibilité :
Lors du bilan, j’ai observé une diminution de sensibilité chez Mr O. Nous avons, avec
les ergothérapeutes, dans le secteur de mobilité non douloureux de la gléno-humérale,
travaillé des exercices de reconnaissances tactiles de différentes matières et de préhension
d’objets. Cette activité permet en plus d’un travail de la sensibilité, une mise en situation
fonctionnelle avec des mouvements de la vie quotidienne. [21]
Figure 21 : Apprentissage de Figure 22 : Apprentissage de
l’auto-étirement des rhomboïdes. la position au bureau.
M. Balnéothérapie :
Mr O. est allé en balnéothérapie tous les jours afin de permettre une détente optimale
de la région scapulaire et cervicale basse et de permettre des mouvements plus aisés. Il a
également pratiqué des exercices de mobilité et de renforcement pour la région lombaire. [11]
[13]
A. Bilan situationnel :
Après son séjour au CRF, Mr O. se dit plus souple, avec des contractures qui sont
moins importantes mais toujours présentes. Il n’a plus de coups d’électricité dans les membres
supérieurs, mais encore quelques sensations de brûlures lors d’exercices trop intenses. Les
mouvements au-dessus de la tête sont encore douloureux.
Il n’a plus de sensations de vertiges mais encore des névralgies de type « Arnold ».
Le point négatif est, selon lui, une « normalisation de la douleur ». Auparavant il avait
tellement de douleur dans le membre supérieur droit qu’il ne sentait plus vraiment les
douleurs lombaires ni le membre supérieur gauche. En travaillant intensément sur les
membres supérieurs et en particulier le droit, beaucoup de douleurs préexistantes « cachées »
sont réapparues.
Mr O. reste très anxieux du retour définitif à domicile et de sa reprise professionnelle.
Le Test de Dallas (réalisé par l’ergothérapeute) représentant la répercussion des
douleurs sur la qualité de vie de Mr O. montre les résultats suivants :
B. Bilan morphostatique :
1. Plan frontal :
Postérieur : Au niveau du positionnement des scapulas :
16
- Pointe → rachis : 9 cm à gauche et 9,5 cm à droite.
- Bord médial de la scapula → rachis : 9,5 cm à gauche et 10 cm à droite.
- Angle supéro-interne de la scapula → rachis : 10 cm à gauche et 11 cm à droite.
2. Plan transversal :
Un enroulement des épaules est toujours majoré à droite. En décubitus dorsal, je
mesure la distance acromion → bord de la table : 9cm à gauche et 11 cm à droite.
3. Plan sagittal :
Je mesure en position debout, la distance entre plusieurs repères vertébraux du rachis
et le fil à plomb. (Tab. VI). Le rachis cervical est toujours anté-projeté.
C. Bilan de la douleur :
D. Bilan palpatoire :
1. Articulation gléno-humérale :
Les mobilités sont améliorées. L’élévation antérieure et l’abduction à droite réveillent
toujours des douleurs intenses. (Tab. VII)
Tableau VI : Mesure des distances rachis → fil à plomb :
Repères/ Dates 30/08/2016 29/09/2016
Occiput 7,5 cm 7 cm
C3 7,5 cm 7 cm
T1 6 cm 6 cm
T6 0 cm 0 cm
T12 2 cm 2 cm
L2 3 cm 3 cm
S2 0 cm 0 cm
F. Bilan musculaire :
- Le Test de Shirado est tenu 3 minutes. Il ne montre pas de diminution de force des
abdominaux.
- Le Test de Sorensen est tenu 1 minute et 02 secondes. Il objective une amélioration de
force des extenseurs du rachis.
1. Force de préhension
Le bilan des préhensions est réalisé par une ergothérapeute, avec le dynamomètre de
Jamar. Norme de 51 km pour le côté dominant et 49 kg pour le côté non dominant :
- Gauche : 48 kg
- Droite : 46 kg
Tableau VIII : Test de Schobert étagé en flexion :
Distance depuis 1,5 au-dessus EIPS 30/08/2016 29/09/2016
1er 10cm + 5 cm + 5 cm
2ième 10cm + 2cm + 2 cm
3 ième 10cm + 1cm + 1 cm
4 ième 10cm +1 cm + 1 cm
5 ième 10 cm +2 cm + 1 cm
G. Bilan neurologique :
1. Testing analytique :
J’observe une amélioration au niveau du trapèze supérieur et du petit pectoral droit qui
sont cotés à 5. Les sensations de douleurs lors de la réalisation du testing ont disparu.
2. Tests de mise en tension des nerfs du membre supérieur :
La mise en tension des nerfs ulnaires et radiaux provoque la symptomatologie
douloureuse de la NCB mais de façon beaucoup moins prononcée qu’en début de prise en
charge.
H. Bilan sensitif :
1. Superficiel :
- Touché léger : Plus de diminution de sensibilité du touché léger ni de sensation
d’endormissement.
- Pic/touche :
o Droite : 4 erreurs au niveau du pli du coude, de la face antérieure de l’avant-
bras et de la face latérale du I et II.
o Gauche : Rien n’est modifié.
- Discrimination : Rien n’est modifié.
- Au niveau des paresthésies, Mr O. n’as plus les sensations de brûlures,
fourmillements, picotements. Il ressent encore des « coups d’électricité » lors de
mouvements trop intenses. Il n’a plus de sensations de brûlures au niveau de la tempe.
I. Bilan fonctionnel :
Mr O. retrouve des activités de loisirs qu’il avait diminué voir stoppé et connait mieux
les mouvements déclenchant la symptomatologie de la NCB.
Au Questionnaire Tampa qui met en avant la kinésiophobie et les croyances du patient, il
obtient un score de 28. (Annexe V)
Au questionnaire NPDS il obtient un score de 1060/2000 (Annexe VI)
J’ai choisi la NCB car c’est une pathologie que je n’avais encore jamais rencontrée
auparavant. Les radiculalgies, autant au membre supérieur qu’inférieur, touchent beaucoup de
personnes et forment à elles seules une grande partie de la patientèle MK. J’avais déjà
19
quelques notions de rééducation pour les patients présentant ce type de troubles et pourtant la
mise en pratique n’a pas été si évidente.
B. Pourquoi ce patient ?
Cette prise en charge a été satisfaisante car j’ai observé une bonne évolution au niveau
des douleurs mécaniques, neurologiques, des mobilités cervicales, des tensions musculaires,
de la peur du mouvement, des activités sociales et de loisirs. La prise en charge a été
pluridisciplinaire (médecin, ergothérapeute, professeur d’activité physique adaptée,
psychologue et MK), elle a permis à Mr O. de bénéficier d’une prise en charge la plus
complète possible. L’ensemble de ces acteurs m’a également permis de me poser les bonnes
questions afin de rendre cette prise en charge pertinente, ils ont été très disponibles.
Comme dans toute pathologie, l’état du patient fluctuait d’un jour à l’autre, il a fallu
s’adapter au fil de chaque séance. La prise en charge pluridisciplinaire, bien qu’elle soit un
atout à la rééducation a également ses points faibles. Lorsqu’un collègue intensifie ses
exercices, cela peut intensifier les douleurs du patient et, modifier le contenu de la séance du
jour. De plus, avec mes lectures, j’avais envie de réaliser le maximum de tests possibles, ce
qui n’est pas toujours réalisable du fait des positions à adopter pour la réalisation des tests
mais aussi de la redondance des questions posées.
Ce que je regrette le plus dans cette prise en charge, c’est de ne pas avoir plus
approfondi le côté neurodynamique, mobilisation neurale. J’ai réalisé les tests de mise en
tension, mobilisé les nerfs grâce à un segment mobile distal mais j’aurais aimé faire de cette
technique le point central de ma prise en charge, ce qui n’a pas été possible compte tenu de
mes connaissances théoriques et pratiques trop insuffisantes.
20
I. Introduction :
A la suite de mon stage, j’ai voulu approfondir la prise en charge neurodynamique en
posant la problématique suivante :
En quoi la neurodynamique améliore-t-elle la symptomatologie d’un patient
souffrant de névralgie cervico-brachiale par rapport à d’autres techniques masso-
kinésithérapiques ?
Cette thérapie qui, devient de plus en plus connue des masseurs-kinésithérapeutes est
pourtant très peu pratiquée de par la crainte de ceux-ci à mobiliser ce tissu « noble » qu’est le
tissu nerveux. Par ce travail, je souhaite apprendre les bases, les indications, les contre-
indications de la technique neurodynamique afin de pouvoir continuer à me former à cette
méthode dans ma vie professionnelle future.
II. Méthode :
J’ai établi ma recherche documentaire sur des bases de données scientifiques sur
internet comme « PubMed », « Sciencedirect », « Pedro » et sur des moteurs de recherche
comme google scholar et research gate. Pour les articles payants, je me suis référé à la
bibliothèque de mon IFMK qui possède de nombreux abonnements et à la bibliothèque
universitaire. Malgré mes recherches, je n’ai pas pu accéder à quelques livres « clés ».
Les mots-clés recherchés sont en français : « Neurodynamique »,
« Neuromobilisation », « Douleur neuropathique », « Massage neural », « Neuroméningé »,
« inflammation neuro-méningée » et en anglais : « cervical radiculopathy », « neck pain »,
« double-crush », « neurodynamic », « nevral mobilisation », « validity », « reliability ». Le
nombre d’articles bruts trouvés s’est élevé à 45, j’ai gardé 30 articles. Les critères de sélection
ont été les articles gratuits portant sur le membre supérieur, une date postérieure à 2000 (sauf
pour quelques articles clefs). Les critères d’inclusion ont été : des articles portant sur la
neurodynamique, sur le traitement de la névralgie cervico-brachiale (ou d’une radiculopathie
cervicale). Les critères d’exclusion ont principalement été les articles portant de la
neurodynamique du membre inférieur. J’ai réalisé les fiches de lectures et les grilles d’analyse
critique de 4 études scientifiques et d’une revue critique de littérature car elles me semblaient
importantes dans mon mémoire et intéressantes à critiquer. Quatre études scientifiques
s’intéressent à la technique neurodynamique couplée aux tractions cervicales, à la force
développée pendant les tests de mise en tension, aux tractions cervicales et à la technique
McKenzie. Le dernier texte que j’ai choisi est une revue systématique de littérature sur la
technique McKenzie. (Annexes VII, VIII, IX, X, XI) La méthodologie de la revue de
littérature est schématisée en annexe. (Annexe XII)
III. Résultats :
Une dysfonction physique est dangereuse lorsqu’elle est l’expression d’une plainte
clinique. Cependant, nombreuses de ces plaintes sont conditionnées de façon antérieure au
développement du problème. Le clinicien, lorsqu’il prend en charge des patients, doit
21
obligatoirement prendre en compte la part psychologique de la douleur. Il sera important
d’éduquer le patient quant aux croyances, aux convictions qu’il a à propos de la maladie, afin
de contrer le cercle d’évitement de la douleur et de déconditionnement. [3]
Une douleur de type neuropathique périphérique est définie lorsqu’elle est décrite par
le patient sur une distribution nerveuse ou radiculaire, et par un historique de symptômes qui
correspondent au territoire du nerf ou de la racine nerveuse. Elle sera mise en évidence par un
examen neurologique spécifique ou des tests d’imagerie et d’électrophysiologie [28]. La
plupart du temps, c’est une douleur qui devient chronique et qui est associée à des limitations
d’activités de la vie quotidienne. [1] (Annexe VII)
Le système nerveux périphérique, a plusieurs propriétés :
- Il est de consistance viscoélastique, d’une continuité à la fois mécanique, électrique et
chimique parfaite. Certains utilisent la notion de toile d’araignée ou d’holisme. [22]
[29] [30] [31] [32].
- L’élasticité, qui permet une déformation maximale entre 7 et 20% pour le nerf et
moins de 15% pour la racine nerveuse. La défaillance se trouve autour de 7 à 30%
pour le nerf et 25% pour la racine nerveuse. [22]
- Le glissement entre le périnèvre et l’épinèvre du nerf [22]. Lors d’expériences
réalisées sur des cadavres, il a été montré un glissement de 15,3 mm pour le plexus
brachial, principalement lors de la mobilisation de l’épaule. Pour le nerf ulnaire, il a
été montré un glissement de 6,8 mm en distal à 13,8 mm en proximal, principalement
lors des mouvements du coude. Pour le médian, un glissement de 6,8 mm en distal à
14,5 mm en proximal a été objectivé lors des mouvements du coude [22] [32] [33].
On notera également un aspect dynamique de son contenant, qui permet la protection
du système nerveux et sa mobilité. Ce contenant impose au système nerveux périphérique
différents points de tension et de pression suivant la position du corps [6] [29] [31].
Les thérapeutes vont devoir prendre en compte la relation entre les douleurs
neuropathiques et les diminutions de mobilités qui s’installent [22].
Afin de fonctionner de façon correcte, le système nerveux nécessite un apport sanguin
constant par un réseau de vascularisation intrinsèque et extrinsèque [29] [32].
Il est décrit classiquement, par Seddon et Sunderland, différentes atteintes du nerf : la
neurapraxie, l’axonotmésis et la neurotmésis. Une dysfonction du système nerveux
périphérique est donc souvent diagnostiquée lors de l’atteinte de la fonction neurologique du
patient. Or il peut y avoir une inflammation du tissu conjonctif du nerf sans diminution de la
conductibilité de celui-ci, c’est l’état de « pré-neurapraxie ».
Une irritation nerveuse peut être causée par des phénomènes de traction, de
compression, de surutilisation, d’hématome ou d’œdème autour du nerf et d’injection dans le
nerf. L’atteinte sera causée par le système nerveux ou par l’interface. A noter que le contexte
psycho-socio-économique de la personne aura un impact important sur le système
neurovégétatif et immunitaire et va influencer la sensibilité neurocentrale.
L’irritation provoque des pathologies en cascades : L’augmentation de la pression
extra-neurale diminue le retour veineux intra neural et provoque l’hypoxie du nerf. Cela a
pour effet de libérer différentes substances qui permettent la dilatation des artérioles, et
d’augmenter la chimio et la mécano-sensibilité du nerf, provoquant la sensibilisation des
terminaisons nerveuses libres. Il y a création de sites d’impulsions ectopiques. Il en résulte
une réaction inflammatoire du tissu innervé et une diminution de la mobilité. Cette perte de
22
mobilité est dû à la défense musculaire, à la diminution de la viscoélasticité du nerf et à la
prise d’une position antalgique « d’anti-tension nerveuse ». Il y aura ou non apparition de
signes neurologiques (hypoesthésie, parésies) [6] [22] [29] [32] [34]. (Annexe XIII)
Des tests de tension, de neurodynamique et de provocation du tissu neural ont été
développés. Le but est de comprendre l’indépendance dynamique entre le système nerveux
périphérique et les tissus innervés. [29] [31] [33].
B. Concept neurodynamique :
Il a été introduit à partir des années 1970 dans les pays anglo-saxons par Maitland puis
repris dans les années 1990 par des thérapeutes comme Butler et Shacklock. Il est évoqué
pour le traitement des radiculopathies cervicales en vue de faciliter le glissement du nerf et sa
mécano-sensibilité [1] [31] [34] [35].
La neurodynamique, ou mobilisation neurale, ou thérapie neuro-méningée, utilise une
série de mouvements afin d’appliquer une force, une tension et un glissement à une portion du
système nerveux [6] [28] [31].
Les indications de ce traitement sont généralement les neurapraxies. Il est possible de donner
quelques exemples d’indications plus précises :
- Suites opératoires de canal lombaire étroit et HD (hors arthrodèses)
- Chirurgie du sein
- Douleurs chroniques
- Les syndromes douloureux du bras non spécifiques
- Les douleurs musculaires
- Syndromes post traumatiques du rachis cervical
- Syndrome du canal carpien
- Syndrome du défilé thoracobrachial
- L’épicondilalgie
- Les nevralgies cervico-brachiales
- Syndrome de De Quervain
- Syndrome épaule-main
- Sciatiques, lombalgies
- Pubalgies
- Syndrome du piriforme [6] [29]
Les contre-indications sont générales :
- Pathologies malignes de la moelle épinière et de la colonne vertébrale
- Infection inflammatoires aiguës
- Lésion de la queue de cheval ou un traumatisme de la moelle épinière non stabilisé
- Un début récent ou une aggravation des symptômes neurologiques
- Une hydrocéphalie non stabilisée
- Des restrictions de mobilités du rachis dans toutes les directions. [29] [32] [35]
Des précautions sont à prendre lors de la prise en charge de patients présentant des
affections artérielles, des vertiges, des nausées, des migraines et des affections dégénératives
musculaires [32].
Le but des mobilisations neurales est d’égaliser le gradient de pression autour du
système nerveux périphérique par augmentation de l’afflux sanguin, de diminuer la mécano-
23
sensibilité nerveuse, de drainer et d’éviter les compressions ainsi que d’augmenter la mobilité
viscoélastique du nerf d’une façon générale. [6] [29]
Cette technique nécessite des prérequis de la part du clinicien comme la connaissance
et la compréhension des douleurs neuropathiques et de la tension neurale. Il doit également
posséder des connaissances suffisantes en neuro-anatomie [22] [29].
C. Définitions :
1. Présentation :
Un « upper limb neurodynamic test » : (ULNT) ou test neurodynamique des membres
supérieurs permet de détecter une augmentation de la mécanosensibilité du tissu nerveux
périphérique. Plus spécifiquement il permet de mettre en évidence des douleurs
neuropathiques qu’il s’agisse de radiculopathies ou de syndromes du canalaires. Un
changement de la physiologie et de la mobilité du tissus nerveux périphérique associé au
développement d’une symptomatologie douloureuse et d’une limitation d’amplitude sera
confirmée avec un ULNT [22] [28] [31].
La méthode afin qu’elle soit la plus précise possible se base sur : la standardisation des
tests, la comparaison (d’un membre à l’autre, d’une séance à l’autre), la mise en tension
progressive en épuisant les réserves, le maintien et l’addition des différentes séquences, c’est-
à-dire l’addition des différentes positions. Elle amène à la reproduction de la
symptomatologie. Les différentes séquences permettent la différentiation structurelle afin de
se focaliser sur une partie du système nerveux, en influençant la symptomatologie et
l’amplitude du mouvement des articulations adjacentes. Les symptômes ont tendance à se
développer localement à l’articulation qui est mobilisée dans la plus grande intensité. L’ordre
24
de positionnement des segments au cours de la séquence neurodynamique respecte les
composantes du testing neurodynamique. Dans les cas où des précautions doivent être prises,
les séquences doivent être réalisées en actif en première intention, à distance et du côté
opposé à la lésion. Elles ne sont pas nécessairement réalisées intégralement comme décrit par
la suite et on ne cherchera pas à reproduire la douleur à tout prix. [6] [29] [31] [35] [37] [38]
2. Validité :
Sandmark et Nisell ont évalué la validité des tests neurodynamiques et en ont déduit
une spécificité de 94% et une sensibilité de 77% ainsi qu’une valeur prédictive positive de
85% et une valeur prédictive négative de 91%. [22] [39] [40]. Selon Landis et Koch la
reproductibilité inter examinateur est modérée pour les tests des nerfs médian (K=0,54 pout
ULNT1 et 0,46 pour ULNT2) et radial (K=0,44) et faible pour le nerf ulnaire (K=0,36) [28].
3. Description :
Les tests de base sont les suivants :
- Elévation jambe tendue : pour les syndromes douloureux de la partie inférieure du
corps
- Flexion passive de tête : pour les syndromes douloureux de la partie supérieure du
corps
- Slump test (test d’affaissement) : pour mettre en tension l’ensemble du tissu neural.
[29] [32] [40]
Lors d’une hyper réactivité lors des tests de base, des précautions sont à prendre lors de mises
en tensions plus spécifiques.
Les positions de mise en tension spécifique (ULNT) pour chaque nerf du membre
supérieur sont :
- ULNT 1 : spécifique au plexus brachial et au nerf médian :
o Légère dépression du complexe de l’épaule
o Abduction de la gléno-humérale de 80 à 90°
o Rotation externe de la gléno-humérale
o Supination de l’avant-bras
o Extension des doigts, du pouce et du poignet
o Inclinaison controlatérale de la tête
o Vers l’extension du coude
- ULNT 2 : Spécifique au nerf médian :
o Dépression importante du complexe de l’épaule
o Abduction de la gléno-humérale de 10 à 20°
o Extension du coude
o Supination de l’avant-bras
o Rotation externe de gléno-humérale
o Extension du poignet, des doigts et du pouce
o Vers une légère abduction de 30° de gléno-humérale
- ULNT 3 : spécifique au nerf radial :
o Dépression importante du complexe de l’épaule
o Abduction de la gléno-humérale de 10 à 20°
o Rotation interne de gléno-humérale
o Pronation
25
o Flexion et inclinaison ulnaire du poignet
o Flexion des doigts et du pouce
o Vers une légère abduction jusqu’à 30° de gléno-humérale
- ULNT 4 : spécifique au nerf ulnaire :
o Dépression forte du complexe de l’épaule
o Abduction de gléno-humérale de 80 à 90°
o Extension du coude et supination de l’avant-bras
o Rotation externe de gléno-humérale
o Inclinaison controlatérale de la tête
o Vers la flexion du coude de tel sorte que la main se rapproche de la tête [22]
[32] [39] [41] (Annexe IX)
4. Déroulement :
Afin de réaliser les tests de manière cohérente, le thérapeute doit garder en tête un
raisonnement clinique pertinent pour la construction d’hypothèses : quelles sont les causes,
les structures responsables, les facteurs contribuant et le pronostic de la symptomatologie et
de l’état du patient. Après avoir écarté les contre-indications générales « red flags », le
déroulement de l’examen clinique est classique :
- L’anamnèse avec la description de la douleur du patient : légère (présence de douleurs
nociceptives et parfois de paresthésies), modérée (présence d’une douleur
neuropériphérique et de paresthésies et/ou de dysesthésies) ou sévère (présence de
douleur radiculaire, des paresthésies et/ou de dysesthésies avec la présence de signes
neurologiques).
- L’inspection globale et de la peau.
- La démonstration fonctionnelle : C’est la reproduction du mouvement, connu par le
patient, comme déclenchant la douleur. Le thérapeute pourra différencier une structure
neurale en modifiant la position d’une articulation.
- L’examen neurodynamique : permettant de connaitre la santé physique du système
nerveux, précédemment décrit.
- L’examen neurologique : afin de connaitre le type et la localisation de la dysfonction
lorsqu’il y a atteinte de la fonction neurologique. Il est réalisé par les tests de force
musculaire, les réflexes ostéo-tendineux, les tests de différenciation d’une pathologie
neurologique centrale et les tests de sensibilité.
- L’examen orthopédique : capsulo-ligamentaire, articulaire et fascial. A noter que la
mobilisation des articulations entraine une mobilisation du tissu neural. Il est réalisé
dans une position de non tension neurale.
- L’examen palpatoire de la peau, des interfaces et des nerfs. [29]
5. Qu’est-ce qu’un test positif ?
Les auteurs s’accordent pour dire que c’est la reproduction de la symptomatologie
douloureuse qui rend le test de mise en tension positif. Celle-ci est reproduite du fait de
l’augmentation de la mécano-sensibilité du tissu nerveux périphérique. Cette
symptomatologie peut être augmentée ou diminuée par le mouvement d’un membre ou d’un
segment à distance : c’est la différentiation structurelle (entre une structure neurale et non
neurale). Le test positif s’accompagne d’une résistance tissulaire qui induit une diminution de
l’amplitude du mouvement par rapport au côté asymptomatique (s’il y en a un). Les tests de
26
mise en tension peuvent également induire des réponses sensorielles neurovégétatives. [28]
[29] [30] [33] [40] (Annexe XIV)
80 à 90% des personnes répondent par une douleur à l’étirement et des paresthésies sur
le territoire du nerf ou de la racine mise en tension [22] [28].
Le diagnostic du thérapeute à la fin de ces différents tests doit nous informer de
l’origine des symptômes et de la dysfonction, des facteurs contribuant, de la gestion et du
pronostic de la pathologie. Les origines peuvent être :
- Une fibrose interne, ou à dominance pathophysiologique : par une diminution de la
vascularisation : souvent aigüe ou subaigüe.
- Une fibrose externe ou à dominance pathomécanique : par une diminution de mobilité
et des douleurs en fin d’amplitude : souvent chronique. [22] [29]
E. Le traitement neurodynamique :
1. Présentation :
Les bases du traitement sont proches de celles des tests neurodynamiques. Il utilise le
glissement et la tension neurale dans le but de diminuer la mécanosensibilité du tissu neural,
de normaliser les gradients de pression autour des structures neurales et de lever les
adhérences avec les interfaces périphériques. [22] [29] [31] [34]
2. Déroulement :
Le traitement débute par l’information, l’éducation du patient à propos du traitement
qu’il va recevoir. Il doit comprendre le rôle du système nerveux et comment il interagit avec
la mécanique pour altérer le mouvement. Ces explications sont essentielles afin d’éviter
l’incompréhension du patient et permettre une progression dans le traitement et une
implication du patient pour les exercices d’entretien. Le thérapeute doit à chaque séance
réévaluer le patient afin de réajuster le traitement.
La suite du traitement consiste en la libération de l’interface neurale et non-neurale. Le
travail de massage des tissus mous, des levées de tension, travail des fascias est important.
C’est une phase ou le travail articulaire prend place : par des mobilisations des segments
articulaire et des postures en position de non tension neurale, et l’ouverture des interfaces.
En progression, le travail en tension et en glissement doit être très précautionneux.
Une fibrose interne ou à dominance pathophysiologique doit être traité à distance. Une fibrose
externe, à dominance pathomécanique, peut être traitée par des tensions et des glissements
neuraux plus localisés à la symptomatologie et à la dysfonction. Tous les auteurs s’accordent
à dire que la mise en tension et le glissement lors de la phase de traitement ne doivent pas être
douloureux, pour ne pas provoquer une irritabilité, un stress, supplémentaire au tissu nerveux.
Le thérapeute va effectuer une mobilisation dans un secteur non douloureux de tension ou un
glissement proximal ou distal du tissu nerveux pendant environ 30 secondes, sur 1 à 5 séries
suivant la réponse du patient au traitement. Une pause d’environ 10 secondes est adoptée
entre chaque série avec une technique antalgique possible (ballotements, massage superficiel).
Lors d’une irritabilité trop importante, si la mise en tension ou le glissement n’est pas
possible, le thérapeute se consacrera uniquement au travail des interfaces et à la
neuropalpation. A noter que Shacklock M décrit des niveaux de progression du traitement : de
0 où le traitement sera contre-indiqué à 3 (a, b, c, d) où les mise en tension et les glissements
seront maximaux avec parfois un travail des interfaces simultané. [31]
27
Lors d’une amélioration des symptômes, le thérapeute peut montrer des exercices de
« neurogymnastique » que le patient peut reproduire à la maison. Ils consistent en un travail
en ouverture statique puis dynamique et des mobilisations actives rythmiques pour permettre
le glissement neural.
Ce traitement nécessite une réévaluation permanente du patient. La progression sera
fonction de la réponse du patient au traitement. [22] [29] [31]
F. Autres techniques :
1. Tractions cervicales :
Les tractions cervicales sont un mode de traitement très ancien et classiquement
indiqué dans le cas de névralgies cervico-brachiales, plus ou moins dans les cervicalgies
aiguës (dû à la contraction musculaire réflexe) et en complément d’autres thérapeutiques dans
les cervicalgies chroniques.
Ses points positifs sont : une ouverture ou distraction passive de l’ensemble des
articulations vertébrales et une action mécanique sur le disque intervertébral en diminuant sa
pression. Ceci induit une diminution de la compression des structures nerveuses dans les
foramens. Elles permettent une détente musculaire, ligamentaire et de toutes les unités
fonctionnelles par l’étirement et la distraction des interfaces. Elles préviennent et diminuent
les accroches avec les méninges. Elles ont une action antalgique. Les tractions vertébrales
doivent respecter une montée et une descente progressive de la traction afin d’éviter les
rebonds douloureux. [9] [11] [24] [36] [42] [43] (Annexe X)
Ses points négatifs sont les avis discordants entre les auteurs. Jousse et al. les contre-
indiquent formellement dans le cas de cervicalgie secondaire post traumatique ou de névralgie
cervico-brachiale déficitaire, de signes de souffrance médullaire ou d’atteinte de l’artère
vertébrale. Moeti et al. jugent toutes les manipulations cervicales risquées et dangereuses
lorsque le patient présente un signe de souffrance neurologique mais indiquent les tractions
dans le cas d’une névralgie cervico-brachiale. C’est son manque de validité dans le cadre de
cervicalgies communes ou de névralgies cervico-brachiales qui crée son point négatif.
L’hypothèse de l’action neurophysiologique des tractions sur la douleur n’est que suggérée, et
ses effets ne sont qu’à court terme. [5] [8] [24] [25] [43].
2. Physiothérapie :
L’électrothérapie est connue pour ses effets antalgiques et anti-inflammatoires. Le
couplage de l’électrothérapie de très basse (1 à 10 Hz) et de basse (50 à 100 Hz) fréquence est
indiqué de manière combinée, wobulée dans les douleurs neuropathiques avec des lésions du
tronc ou de la racine nerveuse. Elle est réalisée de manière antalgique. [4] [8] [11] [24] [25]
L’électrothérapie est à réaliser en complément d’autres techniques masso-
kinésithérapiques et comporte des contre-indications absolues : le port d’un pacemaker, la
grossesse, l’application en regard du sinus carotidien et l’application sur un territoire cutané
anesthésique. [8] [9] [25]
D’autres techniques de physiothérapie sont réalisables dans la prise en charge d’une
névralgie cervico-brachiale : les ultrasons ont un effet défibrosant en profondeur, la
cryothérapie bloque la conduction algique et la thermothérapie chaude permet le relâchement
musculaire et la sensation de détente. [11] [38]
28
3. Massage :
Le massage thérapeutique, largement utilisé par les masseurs-kinésithérapeutes,
permet de travailler des plans douloureux cutanés, musculaires superficiels et profonds. Sur
une zone théno-cellulo-myalgique avec un épaississement cutané, il permet l’assouplissement
des tissus grâce à des frictions, des palpés-roulés, du pétrissage, des traits tirés et des
manœuvres vaso-actives.
Le massage thérapeutique est très utilisé dans le cadre de cervicalgies communes en
préambule ou en compléments d’autres techniques, plus actives. Dans le cadre de douleurs
neuropathiques, il permet la diminution ou la suppression des modifications tissulaires et des
douleurs qui accompagnent la neuropathie. [8] [11] [24] [25]
Le point négatif du massage est qu’il ne peut pas être utilisé seul en thérapeutique, il
doit participer à un traitement multimodal. [24] [25]
4. La méthode McKenzie
Cette technique complète le traitement des radiculopathies cervicales. Elle est basée
sur la centralisation ou la périphérisation de la symptomatologie d’un sujet en réponse à des
mouvements répétés ou des postures. Le thérapeute va classer son patient dans un des quatre
syndromes suivants : de dérangement, de dysfonction, postural ou autre. Le syndrome de
dérangement est divisé en sous-syndrome : irréductible ou réductible, divisé en trois
catégories : centralisateur, centralisateur partiel ou non centralisateur. Le but est de trouver la
préférence directionnelle de la douleur : celle qui va diminuer la symptomatologie
douloureuse en centralisant les symptômes (au niveau proximal ou rachidienne) et en
augmentant l’amplitude du mouvement. L’inverse de cette préférence directionnelle induit
une périphérisation des douleurs. La reproductibilité de cette classification est acceptable :
K=0,89 pour le rachis lombaire et K=0,84 pour le rachis cervical mais nécessite des
thérapeutes formés pour classer les patients dans les catégories décrites par McKenzie.
Le traitement sera basé sur des répétitions de mouvements dans la préférence
directionnelle ou non suivant le syndrome présent afin de remodeler les tissus qui limitent le
mouvement et d’éduquer le patient à la connaissance des postures provoquantes de la douleur.
La méthode McKenzie n’est pas toujours basée sur des répétitions d’extension.
Beaucoup d’études montrent des effets favorables de cette méthode à court terme, au
niveau de rachis lombaire et cervical, même si moins d’études sont réalisées sur ce dernier.
Otéro et al. montrent que les études effectuées sur le rachis cervical ont été réalisées avec des
thérapeutes non crédités « McKenzie » et avec une formation de 70h. Ferreria et al. ajoutent
que les manipulations sont plus efficaces lors des lombalgies aiguës. [36] [44] [45] (Annexe
VIII) [46] (Annexe XI)
IV. Discussion
A. De la technique :
J’aurais aimé travailler avec Mr O. d’une façon plus centrée autour de la technique
neurodynamique : le travail des interfaces neurales et non neurales a été respecté par des
levées de tensions, du massage décontracturant et du travail de relaxation. Cependant, j’aurais
pu travailler de façon plus spécifique des points d’accroches nerveux, et surtout l’ouverture
des interfaces, notamment en tractions afin d’ouvrir les trous de conjugaisons. Sur la
technique de glissement et de mise en tension, je n’ai effectué que des mises en tension
nerveuse, certes dans le respect d’une production faible de la symptomatologie de Mr O. mais
après mes travaux, je me rends compte que j’aurais dû commencer par un travail de
glissement plutôt doux, à distance. Le travail d’éducation du patient aux postures déclenchant
la symptomatologie, la compréhension de la physiologie nerveuse et de sa douleur ont été
respectés grâce au travail d’apprentissage de l’auto-grandissement, d’auto-étirements, des
positions de la vie quotidienne et des questionnements du patient. Mr O. à la fin de son
hospitalisation, était beaucoup plus attentif aux réponses de son corps. [22] [29] [32] [39] [41]
Conclusion générale :
Le prise en charge des névralgies cervico-brachiales est complexe, multidisciplinaire
et intègre le patient au centre de la prise en charge. Afin d’être la plus efficace possible, elle
doit être acceptée par le patient, ce qui permet de limiter les répercussions socio-
professionnelles sur l’état de santé du patient.
La neurodynamique est une des techniques qui regroupe l’ensemble des axes de
traitement de cette pathologie, du point de vue physique et mécanique, neurophysiologique et
cognitivo-comportemental. Elle n’est ni la seule, ni la méthode idéale pour soigner une
pathologie. Pour qu’une méthode fonctionne, elle doit prendre en compte tous les axes
précédemment cités et les traiter.
L’association de thérapeutiques « classiques » comme le massage, la physiothérapie,
les tractions et les mobilisations ou une méthode telle que McKenzie ou la
neurodynamique est appropriée. Le traitement doit être conduit avec rigueur, en respectant les
principes inhérents à la pathologie, au patient ainsi que les objectifs définis par le bilan
diagnostic kinésithérapique.
L’étude réalisée dans ce mémoire amène des interrogations concernant la prévention
des radiculopathies, et du phénomène dégénératif de la hernie discale, soulevant la question
de la place du masseur kinésithérapeute dans la prévention de ces pathologies.
Bibliographie
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Le concept neurodynamique partie II : les tests diagnostiques neurodynamiques.
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[41] Byl C., Puttlitz C., Byl N., Lotz J., Topp K.
Strain in the median and ulnar nerves during upper-extremity positioning.
The journal of hand surgery 2002 ; 27A (6) : 1032-1040.
Référence de l’article :
Savva C., Giakas G., Efstathiou M., Karagiannis C., Mamais I.
Effectiveness of neural mobilization with intermittent cervical traction in the management of
cervical radiculopathy : a randomized controlled trial.
International journal of osteopathic medicine 2016 ; 21 : 19-28
Mots clés : Cervical radiculopathy ; neck pain ; spinal manipulative therapy ; neurodynamics
Remarque (s) :
Cet article est complet et permet d’avoir un jugement objectif avec notamment une remise en
question importante à la fin de l’étude.
8. Si c’est une revue de littérature ou une méta-analyse, est-ce que l’article présente la
méthodologie de recherche documentaire ?
11. Quelles sont les références citées dans l’article susceptible d’être intéressante pour
répondre à la question initiale ?
Butler D.
The neurodynamic techniques : a definitive guide from the noigroup team. Australia ;
minneapolis Minn.
Noigroup Publication for NOI Australasia 2005. Distributed by OPTP.
Conclusion : Cet essai est clair et permet de donner une base de traitement, il manque de
statistiques (écart type et moyenne) mais discute bien des biais qui peuvent exister.
Annexe VIII : Fiche de lecture n°2 : [45]
Référence de l’article :
Clare HA., Adams R., Maher CG.
A systematic review of efficacy of McKenzie therapy for spinal pain.
Australian journal of physiotherapy 2004 ; 50 : 209-216
Mots clés : Spine, Lumbar pain, Cervical pain, Exercises, Meta-analysis, Physical therapy
Problématique : Quelle est l’efficacité de la méthode McKenzie dans la prise en charge des
rachialgies non spécifiques ?
Argumentation du choix : cet article est une revue systématique qui étudie des articles sur la
technique McKenzie afin de répondre à la problématique précédemment citée. Des critères
d’inclusion des articles sont précisés.
Clare HA., Adams R., Maher CG.
A systematic review of efficacy of McKenzie therapy for spinal pain.
Australian journal of physiotherapy 2004 ; 50 : 209-216
Cette revue systématique va comparer des études cliniques randomisées afin de démontrer les
bienfaits de la méthode McKenzie sur les douleurs rachidiennes. La technique sera comparée
soit à un placebo (ou l’absence de traitement) soit à d’autres techniques standard
Remarque (s) :
Article qui montre ses points forts et ses points faibles. Permet de voir la validité de la
méthode McKenzie.
8. Si c’est une revue de littérature ou une méta-analyse, est-ce que l’article présente la
méthodologie de recherche documentaire ? OUI
9. Est-ce que les biais sont discutés ? OUI
10. Quelles sont les limites de l’étude ?
Il n’y a pas d’études qui montre les effets à long terme, pas de données supérieures à 3 mois.
Les études ne font pas de différence entre les patients avec une rachialgie et ceux avec une
irradiation dans un membre. Il y a des imprécisions en ce qui concerne les résultats sur
l’absentéisme professionnel. Enfin, certaines analyses montrent que d’autres traitements ont
plus d’efficacité sur les rachialgies aigues. Il y a peu de recherche sur les cervicalgies.
11. Quelles sont les références citées dans l’article susceptible d’être intéressante pour
répondre à la question initiale ?
Kay MA and Helewa A (1994): The effects of Maitland andMcKenzie techniques in the
musculoskeletal management of low back pain: A pilot study.
Physical Therapy 74, 5S:S59
Référence de l’article :
Byl C., Puttlitz C., Byl N., Lotz J., Topp K.
Strain in the median and ulnar nerves during upper-extremity positioning.
The journal of hand surgery 2002 ; 27A (6) : 1032-1040
Mots clés : Upper-limb tension test, excursion, differential variable reluctance transducer,
cubital tunnel syndrome, carpal tunnel syndrome
Problématique : Quelle est la force appliquée sur les nerfs médians et ulnaires pendant les
tests de mise en tension du membre supérieur par les cliniciens pour évaluer la dysfonction
nerveuse ?
Résumé de l’article (10 lignes) :
Cette étude cherche à montrer quelle force le clinicien développe lors des tests de mise
en tension du nerf médian et ulnaire. Elle est réalisée sur des cadavres grâce à un appareil de
mesure : Differential variable reluctance transducers (DVRTs). La recherche s’effectue sur un
mouvement continu et non continu. L’étude sera basée sur les travaux de D Butler.
Tout d’abord, elle rappellera la physiologie du système nerveux (en lien avec la
continuité parfaite de celui-ci), puis elle donnera les fondements de la méthode
neurodynamique. Ensuite C Byl va décrire le matériel et la méthode nécessaire à la recherche
en cours. Dans un second temps elle présentera les résultats en séparant une composante
continue et non continue de mouvement. Des tableaux et des graphiques seront exposés afin
d’imager les résultats. Enfin les résultats seront discutés.
Remarque (s) :
Ce texte est intéressant pour connaitre l’élasticité du tissu nerveux périphérique, les
positions articulaires nécessaires à la mise en tension. Cependant, étant réalisé sur un nombre
très restreint de cadavres, il reste très peu reproductible en clinique.
Référence de l’article :
Moeti P., Marchetti G.
Clinical outcome from mechanical intermittent cervical traction for the treatment of cervical
radiculopathy : a case series.
Journal of orthopaedic & sports physical therapy 2001 ; 31 (4) : 207-213
Tout d’abord, cet article va expliquer la mécanique du rachis cervical ainsi que les
effets de la traction sur les composants musculo-squelettique. Ensuite il mettre en avant le
fonctionnement du disque inter-vertébral.
Par la suite, la méthodologie de cette étude sera expliquée, les critères d’inclusions des
patients dans la recherche. Puis le traitement reçu par les sujets sera détaillé. Enfin les
résultats seront analysés. Moeti et al. finiront par discuter ces résultats et conclueront cet essai
afin de répondre à la problématique initiale.
Remarque (s) :
Ce texte est cohérent, il y a cependant peu de sujet pour réaliser cette étude et ils ne
sont pas randomisés. La comparaison s’effectue entre le début et la fin du traitement.
7. Si c’est une étude scientifique ou une étude de cas: est-ce que les résultats
présentent :
- Les moyennes NON
- Les écarts types NON
- Des tableaux et des graphiques cohérents avec le texte OUI
- Les valeurs de p NON
8. Si c’est une revue de littérature ou une méta-analyse, est-ce que l’article présente
la méthodologie de recherche documentaire ?
9. Est-ce que les biais sont discutés ? OUI
10. Quelles sont les limites de l’étude ? Peu de statistiques des résultats, différentes
chronicités de la pathologie des patients. 6 patients ont reçu des mobilisations et des
manipulations cervicales, ce qui a dû influencer le résultat.
11. Quelles sont les références citées dans l’article susceptible d’être intéressante pour
répondre à la question initiale ?
- Harris PR. Cervical traction. Review of literature and treatment guideline. Phys
Ther. 1977 ; 57 : 910-915
- Viikari-Juntura EV, Porras M, Laasonen E. Validity of clinical tests in the
diagnostic of root compression in cervical disc disease. Spine. 1989 ; 14 : 253- 257
Référence de l’article :
Otéro J., Bonnet F.
Cervicalgies : prévalence des syndromes MacKenzie et des préférences directionnelles.
Kinesither Rev 2016 ; 169(16) : 2-10
Remarque (s) :
Ce texte donne une bonne idée de la validité de la méthode McKenzie sur les cervicalgies.
7. Si c’est une étude scientifique ou une étude de cas : est-ce que les résultats
présentent :
- Les moyennes NON
- Les écarts types NON
- Des tableaux et des graphiques cohérents avec le texte OUI
- Les valeurs de p NON
8. Si c’est une revue de littérature ou une méta-analyse, est-ce que l’article
présente la méthodologie de recherche documentaire ?
9. Est-ce que les biais sont discutés ? NON
10. Quelles sont les limites de l’étude ?
Ne concerne qu’une catégorie de praticiens : ceux qui ont reçu la formation MDT. L’étude
est réalisée sur une prise en charge en libéral et n’est pas généralisable partout.
11. Quelles sont les références citées dans l’article susceptible d’être intéressante
pour répondre à la question initiale ?
- Tan JC, Nordin M. Role of physical therapy in the treatment of cervical disk disease.
OrthopClinNorthAm1992;23:435–49
- Aker PD, Gross AR, Goldsmith CH, Peloso P. Conservative management of
mechanical neck pain: systematic over view and meta-analysis. BMJ1996; 313: 1291–
6.
Mots clefs :
double crush, mobilisation neurale, neurodynamique, neuroméningée, nevralgie cervico-
brachiale, radiculopathie cervicale, tension neurale négative.