These DM 2
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These DM 2
Université de Limoges
Faculté de Pharmacie
Eve-Marie DUPLIN
né(e) le 15 août 1989, à Firminy (42)
Examinateurs de la thèse :
Université de Limoges
Faculté de Pharmacie
Eve-Marie DUPLIN
née le 15 août 1989, à Firminy (42)
Examinateurs de la thèse :
PROFESSEURS :
MAITRES DE CONFERENCES :
PROFESSEURS EMERITES :
BUXERAUD Jacques
DREYFUSS Gilles
OUDART Nicole
A toutes les équipes et pharmaciens que j’ai pu croiser dans mes différents stages:
A Ussel,
J’ai commencé cet internat avec vous, et je ne pouvais pas rêver mieux comme entrée en
matière (quoique légèrement pluvieuse !). Je ne vous oublierais pas.
A Limoges,
Pour avoir contribué à ce que ce semestre soit le plus mémorable de mon internat, et pour
toutes les belles rencontres que j’ai pu y faire.
Et enfin à Toulouse :
Que ce soit à Marchant, à la stérilisation, au CHU (à Rangueil, Purpan et Logipharma) ou
encore à l’Oncopôle : merci pour tout, vous avez tous contribué d’une manière ou d’une
autre au pharmacien en devenir que je suis.
A mes parents,
Pour avoir supporté mes sautes d’humeur, mes angoisses et les révisions au milieu du salon
tout au long de ces longues études ! Pour vos encouragements et pour avoir toujours cru en
moi. Pour votre amour et votre soutien indéfectible. Pour tout ce que vous faites, vous êtes
toujours là où il faut quand il faut.
Maman, pour m’avoir fait préparer les piluliers, inconsciemment ça a du me mettre sur la
voie ! Et puis encore pour bien d’autres choses…Je ne vous remercierai jamais assez.
A ma sœur Aurélie,
Pour avoir été une deuxième maman. Pour avoir tant de fois séché mes larmes, supporté
mes doutes et pris soin de moi. Un simple merci ne suffit pas.
A ma mamie,
Pour ton soutien et ton amour. Pour m’avoir massée tant de fois avec du marc, pour les
soirées crêpes, pour les étés à Chapeauroux, pour les pâtés chauds…
A papi et Quentin,
J’aurais tellement aimé que vous soyez là aujourd’hui.
Au reste de ma famille : pour votre soutien. Pour tous les bons moments passés et ceux à
venir. C’est bon j’ai enfin terminé, vous pouvez arrêter de me demander où j’en suis !
A Théa,
De cette rencontre au stand de la SMERRA à ces 6 derniers mois comme co-internes, on
peut dire qu’il s’en est passé des choses. Merci pour ton soutien et ta bienveillance dans les
bons comme dans les mauvais moments. Pour toutes ces belles années et celles à venir.
A Justine et Nath,
Pour nous avoir si bien accueillis nous les « petites jeunes », et pour maintenant être des
amies fidèles. Pour tous les fous rires partagés, les nombreuses soirées, les anecdotes plus
folles les unes que les autres. Avec vous, on passe forcément un bon moment. Et puis aussi
une pensée pour bébé chat, qu’on voit trop peu. J’espère que tout ça durera encore et
encore.
A Alex,
Parce que tu es ma 4ème copine, toujours à l’écoute et de bons conseils. Pour ta
bienveillance et ta disponibilité. Merci de nous (me) supporter, ce qui, je sais, n’est pas
toujours chose facile…Promis cette année on essaye de se trouver des mecs !
A Jules,
Pour avoir été l’externe (presque) parfait !
A Anne-Laure,
A cette jolie rencontre avec une râleuse de première catégorie ! Pour nos fous rires et nos
médisances. Merci pour ton soutien et pour ces bons moments partagés et ceux à venir.
A Clémence,
Pour ta bonne humeur, les balades, les fous rires, ta grande bouche (presque aussi grande
que la mienne !!), et les retrouvailles (trop peu fréquentes depuis que tu es repartie dans ton
pays…). J’espère quand même que tout cela durera encore longtemps !
A Arnaud,
Merci pour ta bonne humeur, ta disponibilité et pour ce semestre en gériatrie à tes côtés où
j’ai beaucoup appris. Et surtout, merci d’avoir mis à profit tes compétences en statistique
pour cette thèse.
A Popo et Jojo,
Pour ces six mois en gériatrie à vos côtés, et à nos fréquentes retrouvailles.
A mes co-internes de l’IUC, Audrey A, Adeline, Marine B, François, Théa et Maud ; et à nos
PPH préférés Elsa et Hugo : pour les fous rires, les conversations toujours très fines, et
surtout parce que sans vous, ces 6 mois auraient été sacrément longs !
Aux autres toulousains: Charlotte, Chloé, Marion, Loïc, Quentin, Margaux D, Anne-Sophie P,
Elodie M, Laure, Sam, Anne-Lise, Amandine, Thibaut, Anja, Elise, Ann-Lise, Adrien, Benoit,
Julien, Jean, Jeanne, Laura, Olaia, Mireille, Corentin, Mathilde…
AM : assurance maladie
ANSM : agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
ARI : appel à projets recherche innovation
AP-HP : assistance publique – hôpitaux de Paris
ASA : amélioration du service attendu
ATC : anatomique thérapeutique chimique
ATU : autorisation temporaire d’utilisation
CBU : contrat de bon usage
CBUMPP : contrat de bon usage des médicaments, des produits et prestations
CCAM : classification commune des actes médicaux
CCS : coordination des comités de spécialités
CEPS : comité économique des produits de santé
CHU : centre hospitalier universitaire
CLADIMED : classification des dispositifs médicaux
CLMV : correspondant local de matériovigilance
CME : commission médicale d’établissement
CNEDiMTS : commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et
technologies de santé
CODIMS : comité des dispositifs médicaux stériles
CoMéDiMS : commission du médicament et des dispositifs médicaux stériles
CPPCE : comité pertinence des prescriptions et conséquences économiques
CSP : code de la santé publique
CSS : code de la sécurité sociale
DM : dispositif médical
DMDIV : dispositif médical de diagnostic in vitro
DMI : dispositif médical implantable
DMIA : dispositif médical implantable actif
DMS : dispositif médical stérile
DRCI : direction à la recherche clinique et à l’innovation
EP : équipe de pôle
ETS : évaluation des technologies de la santé
EUnetHTA : european network for health technology assessment
Le secteur du dispositif médical (DM) est très hétérogène de par la diversité des
produits qu’il regroupe. Il s’agit d’un secteur fortement dominé par l’innovation et en
constante évolution, dont l’essor est lié au développement des nouvelles technologies et au
progrès de la recherche biomédicale. Ainsi, les dispositifs médicaux ont un cycle de vie
relativement court au regard de celui des médicaments. Cependant, l’innovation a un coût,
pouvant être très élevé parfois.
Dans le contexte de l’augmentation des dépenses de l’Assurance Maladie et des
restrictions budgétaires qui en découlent, la problématique de la diffusion de l’innovation tout
en maitrisant les dépenses de santé est d’actualité, notamment à l’hôpital. En effet, les
établissements de santé ont un rôle primordial à jouer dans la diffusion de l’innovation.
L’évaluation des technologies de santé fait partie des missions des hôpitaux. Elle peut se
faire a priori et a posteriori du référencement d’une technologie de santé.
Dans la première partie, nous verrons tout d’abord les exigences réglementaires à
respecter sur tout le parcours du dispositif médical, de sa mise sur le marché jusqu’à l’accès
au remboursement. Dans un second temps, nous nous intéresserons plus particulièrement
à l’évaluation des technologies de santé innovantes en vue du référencement hospitalier.
La deuxième partie est consacrée à la présentation du circuit des dispositifs
médicaux au CHU de Toulouse, ainsi qu’aux spécificités liées aux dispositifs médicaux
innovants. Puis, nous présenterons le nouveau dossier de demande de référencement,
révisé dans le cadre de ce travail.
Enfin, dans la dernière partie, nous nous intéresserons au principe d’aide multicritère à la
décision, en s’appuyant sur un outil proposé et développé par un pharmacien hospitalier de
l’AP-HP, pour aider à l’analyse d’une demande de référencement de dispositif innovant.
Cette approche est basée sur le concept d’Evaluation des Technologies de Santé (ETS) en
anglo-saxon : Health Technology Assessment (HTA). Une première application de cet outil a
été testée à l’AP-HP et a été reprise par le groupe innovation d’Euro-Pharmat. Nous
détaillerons ensuite son application au CHU de Toulouse puis nous discuterons de l’intérêt
de mettre en place ce dispositif sur l’établissement.
Dans cette première partie, l’objectif est de définir le cadre juridique des dispositifs
médicaux en rappelant la définition d’un dispositif médical ainsi que le contexte pour la mise
sur le marché et la prise en charge des dispositifs médicaux, particulièrement à l’hôpital.
Puis, nous ferons un bref point sur la matériovigilance. Nous présenterons ensuite
l’évaluation des technologies de santé innovantes en précisant la définition d’un dispositif
médical dit innovant et détaillerons les différents modèles d’ETS en milieu hospitalier.
En Europe, dans le cadre de l’acte unique, c’est au tout début des années 1990 qu’a
été conçue une réglementation commune à l’ensemble des états membres de l’Union
Européenne. Son objectif est de permettre la libre circulation des produits en Europe, tout en
étant sûr que seuls les produits répondant à des exigences de sécurité et de performance
définies soient mis sur le marché unique, européen.
La première directive européenne a été introduite le 20 juin 1990 et concernait
uniquement les dispositifs médicaux implantables actifs1. Puis, en 1993, la directive
93/42/CEE du 14 juin2 a permis l’introduction d’une définition harmonisée du dispositif
1
Directive du Conseil des communautés européennes du 20 juin 1990 concernant le rapprochement
des législations des États membres relatives aux dispositifs médicaux implantables actifs.
2
Directive 93/42/CEE du Conseil des communautés européennes du 14 juin 1993 relative aux
dispositifs médicaux.
Les directives européennes doivent être transposées dans le cadre juridique de chaque
pays membre de l’Union Européenne. En France, la directive 93/42/CEE a été transposée
en droit français dans le titre Ier du livre II de la cinquième partie du Code de la Santé
Publique (CSP) par :
3
Directive 98/79/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 octobre 1998 relative aux dispositifs
médicaux de diagnostic in vitro.
4
Directive 2007/47/ce du parlement européen et du Conseil du 5 septembre 2007 modifiant la directive
90/385/CEE du conseil concernant le rapprochement des législations des états membres relatives aux
dispositifs médicaux implantables actifs, la directive 93/42/CEE du conseil relative aux dispositifs
médicaux et la directive 98/8/CE concernant la mise sur le marché des produits biocides.
Les modifications apportées par la directive 2007/47/CE ont été transposées en droit
français par :
- le décret n° 2009-482 du 28 avril 2009 relatif aux conditions de mise sur le marché
des dispositifs médicaux qui reprend l’essentiel des modifications de la directive8 ;
- l’ordonnance n° 2010-250 du 11 mars 2010 relative aux dispositifs médicaux qui
intègre la nécessité d’évaluer le rapport bénéfice/risque par l’évaluation des données
cliniques afin de répondre aux exigences essentielles9 ;
- le décret n° 2010-270 du 15 mars 2010 relatif à l'évaluation clinique des dispositifs
médicaux et à la communication des données d'identification à l’ANSM qui détaille les
modalités d’évaluation des données cliniques ainsi que les modalités de déclaration à
l’ANSM de la mise sur le marché des DM10;
- plusieurs arrêtés qui ont été publiés le 15 mars 2010 afin de préciser les modalités
d’application de certains articles de la partie réglementaire du CSP.
5
Loi n° 94-43 du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale.
6
Décret n°95-292 du 16 mars 1995 relatif aux dispositifs médicaux définis à l’article L. 665-3 du code
de la santé publique et modifiant ce code.
7
Décret n°96-32 du 15 janvier 1996 relatif à la matériovigilance exercée sur les dispositifs médicaux et
modifiant le code de la santé publique.
8
Décret n° 2009-482 du 28 avril 2009 relatif aux conditions de mise sur le marché des dispositifs
médicaux.
9
Ordonnance n° 2010-250 du 11 mars 2010 relative aux dispositifs médicaux.
10
Décret n° 2010-270 du 15 mars 2010 relatif à l’évaluation clinique des dispositifs médicaux et à la
communication des données d’identification à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de
santé.
Un dispositif médical est un produit de santé au même titre que les médicaments et
les produits biologiques. Il est défini, d’après l’article L. 5211-1 du Code de la Santé
Publique, comme « tout instrument, appareil, équipement, matière, produit, à l’exception des
produits d’origine humaine, ou autre article, destiné par le fabricant à être utilisé chez
l'homme à des fins médicales et dont l'action principale voulue n'est pas obtenue par des
11
Règlement (UE) 2017/745 du parlement européen et du conseil du 5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux,
modifiant la directive 2001/83/CE, le règlement (CE) no 178/2002 et le règlement (CE) no 1223/2009 et abrogeant
les directives du Conseil 90/385/CEE et 93/42/CEE
12
Code de la santé publique - Article L. 5211-1.
13
Code de la santé publique - Article R. 5211-1.
14
Règlement du Parlement Européen et du Conseil relatif aux dispositifs médicaux, modifiant la
directive 2001/83/CE, le règlement (CE) n° 178/2002 et le règlement (CE) n° 1223/2009, et abrogeant
les directives 90/385/CEE et 93/42/CE du Conseil.
15
Directive 2007/47/CE du parlement européen et du Conseil du 5 septembre 2007 modifiant la
directive 90/385/CEE du conseil concernant le rapprochement des législations des états membres
relatives aux dispositifs médicaux implantables actifs, la directive 93/42/CEE du conseil relative aux
dispositifs médicaux et la directive 98/8/CE concernant la mise sur le marché des produits biocides.
Code de la Santé Publique – Article L. 5211-1.
16
Directive 93/42/CEE du Conseil des communautés européennes du 14 juin 1993 relative aux
dispositifs médicaux.
17
Code de la Santé Publique - Article R. 5211-7.
18
Un guide d’aide à la mise en œuvre de cette classification est disponible : guide MEDDEV (version
2.4/1 Rev 9), élaboré en partenariat avec les industriels du secteur.
19
Annexe 9 de la directive 93/42/CEE révisée par la directive 2007/47/CE.
20
Code de la Santé Publique – Article R. 5211-10.
Classe III et Potentiel très sérieux de Stents coronaires actifs, cathéters héparinés,
DMIA risque prothèses de hanche, valves cardiaques,
stérilets
On peut noter que, quelle que soit la classe du DM, les exigences essentielles à
satisfaire seront identiques, contrairement aux procédures d’évaluation de la conformité aux
exigences qui diffèrent selon la classe. Plus la classe est élevée, plus les procédures sont
contraignantes. L’objectif de cette classification est de fixer des modes de preuve de
conformité aux exigences essentielles en fonction du niveau de risque du DM.
D’autres systèmes de classification des dispositifs médicaux existent avec des
finalités différentes.
Ainsi, nous retrouvons la GMDN (Global Medical Device Nomenclature) qui
correspond à la nomenclature officielle européenne et internationale qui a fait l’objet d’une
norme (ISO 15225 ; 2000). Elle est aujourd’hui entrenue et diffusée par la GMDN agency.
Cette nomenclature est utilisée afin de faciliter les échanges de données réglementaires
entre les différentes autorités compétentes, les organismes notifiés et les fabricants, mais
aussi d’assurer une veille sanitaire (3).
La GMDN est constituée de groupes génériques (termes privilégiés) de dispositifs
parmi lesquels l’ensemble des dispositifs médicaux commercialisés doivent pouvoir être
classés. A chaque groupe générique correspond une définition. La GMDN comprend aussi
des termes de référence correspondant à la base de plusieurs termes privilégiés. A chaque
terme correspond un code unique à cinq chiffres, sans signification, permettant d’identifier
tous les DM. La mise à disposition gratuite de cette nomenclature, essentielle pour favoriser
les échanges et répondre à l’objectif de transparence accrue fait partie des objectifs du
nouveau règlement.
Enfin, un autre système de classification français a été conçu en collaboration entre
l’AP-HP, Europharmat et des fournisseurs de DM : la classification CLADIMED. Celle-ci a
pour objectif de classer les DM consommables en fonction de leur destination anatomique,
en reprenant le modèle de classification internationale des médicaments Anatomique,
Eve-Marie DUPLIN| Thèse d’exercice | Université de Limoges |2017 28
Thérapeutique, Chimique (ATC). La description doit être suffisamment précise afin
d’identifier le produit, mais ne doit pas prendre en compte les éléments variables qui
différencient les références commerciales (3).
CLADIMED comporte cinq niveaux calqués sur les familles ATC de premier niveau,
pour permettre, à terme, de réaliser des analyses macroéconomiques englobant DM et
médicaments21 :
A : Tractus digestif et métabolisme (ATC)
B : Sang circulation sanguine (ATC)
C : système cardio-vasculaire (ATC)
E : Hygiène – Protection (famille spécifique)
F : Soin (famille spécifique)
G : Système urogénital (ATC)
K : Prélèvement injection – exploration (famille spécifique)
M : Système musculaire et squelette (ATC)
N : Système nerveux (ATC)
R : Système respiratoire (ATC)
S : Organes sensoriels (ATC)
V : Divers (ATC)
Cette classification est diffusée au sein des établissements de santé en France et en
Belgique, et fait l’objet d’un suivi dans le cadre du contrat de bon usage des médicaments et
des dispositifs médicaux.
Tout dispositif médical mis sur le marché en France (hors DM sur mesure) doit
répondre aux exigences essentielles et doit avoir obtenu un certificat de conformité : c’est le
marquage CE, qui est un prérequis indispensable22.
D’après la directive européenne 93/42/CEE, le principe de la mise sur le marché d’un
DM est que « les dispositifs médicaux doivent être conçus et fabriqués de telle manière que
leur utilisation ne compromette pas l'état clinique et la sécurité des patients ni la sécurité et la
santé des utilisateurs ou, le cas échéant, des autres personnes, lorsqu'ils sont utilisés dans
les conditions et aux fins prévues, étant entendu que les risques éventuels liés à leur
utilisation constituent des risques acceptables au regard du bienfait apporté au patient et
compatibles avec un niveau élevé de protection de la santé et de la sécurité ».
Ainsi pour obtenir le marquage CE, un DM doit atteindre les performances spécifiées
par le fabricant, dans des conditions normales d’utilisation, en diminuant autant que possible
les risques liés à la conception, à la fabrication et à l’utilisation du produit23.
Afin de renforcer l’importance de l’évaluation clinique, il a été ajouté l’exigence
essentielle 6bis à l’annexe I de la directive 93/42/CEE en précisant que « la démonstration
21
Arrêté du 27 avril 2017 relatif au contrat type d’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins
mentionné à l’article L. 162-30-2 du code de la sécurité sociale
22
Code de la Santé Publique – Article L. 5211-3 et R. 5211-17.
23
Code de la Santé Publique – Articles R. 5211-12 à 14.
24
Code de la Santé Publique – Article R. 5211-16.
25
Code de la Santé Publique – Articles R. 5211-34 et R. 5211-40 à 51.
26
Code de la Santé Publique – Article R. 5211-25.
Le code de la Santé Publique27 précise que : « Sont réservées aux pharmaciens, sauf les
dérogations prévues aux articles du présent code :
1) La préparation des médicaments destinés à l'usage de la médecine humaine ;
2) La préparation des objets de pansements et de tous articles présentés comme
conformes à la pharmacopée, la préparation des produits destinés à l'entretien ou
l'application des lentilles oculaires de contact ;
3) La préparation des générateurs, trousses ou précurseurs mentionnés à l'article L.
5121-1 ; […]
8) La vente au détail et toute dispensation de dispositifs médicaux de diagnostic in vitro
destinés à être utilisés par le public. […] ».
La délivrance de la plupart des DM, notamment à usage individuel, ne fait pas partie du
monopole pharmaceutique officinal, hormis certains objets de pansements et certains
DMDIV.
La notion de monopôle pharmaceutique officinal ne s’applique pas dans les
établissements de santé depuis que l’activité pharmaceutique au sein de ces établissements
a été reconnue comme une activité à part entière et non plus une dérogation à l’exercice
officinal, par la loi du 92-279 du 8 décembre 1992. Elle définit les missions de la pharmacie à
usage intérieur (PUI). Ainsi dans les établissements de santé, le pharmacien hospitalier est
responsable de la dispensation des médicaments et autres produits de santé, dont les
dispositifs médicaux stériles, et d’en assurer la qualité.
Selon le code de la Santé Publique28, « la pharmacie à usage intérieur est chargée de
répondre aux besoins pharmaceutiques de l'établissement où elle est créée et notamment :
- d'assurer, dans le respect des règles qui régissent le fonctionnement de
l'établissement, la gestion, l'approvisionnement, la préparation, le contrôle, la
détention et la dispensation des médicaments, produits ou objets mentionnés à
l'article L. 4211-1 ainsi que des dispositifs médicaux stériles et, le cas échéant, des
médicaments expérimentaux tels que définis à l'article L. 5121-1-1 et d'en assurer la
qualité ;
- de mener ou de participer à toute action d'information sur ces médicaments,
matériels, produits ou objets, ainsi qu'à toute action de promotion et d'évaluation de
leur bon usage, de contribuer à leur évaluation et de concourir à la
pharmacovigilance et à la matériovigilance et à toute action de sécurisation du circuit
du médicament et des dispositifs médicaux stériles. »
-
27
Code de la Santé Publique – Articles L. 4211-1 et L. 5211-5.
28
Code de la Santé Publique – Article L. 5126-5.
La figure suivante résume les différentes modalités de prise en charge des dispositifs
médicaux, et présente les différents organismes économiques impliqués dans la fixation des
tarifs de remboursement.
29
Code de la Sécurité Sociale – Article L. 165-1.
L’inscription sur le LPPr est valable pour une durée maximale de 5 ans, renouvelable
à la demande du fabricant. La CNEDiMTS réévaluera le dossier en tenant compte des
données liées à son utilisation usuelle.
A chaque code LPPr correspond un tarif de remboursement, un prix de cession, un
prix limite de vente, et des dates de prise en charge. En fonction du taux d’évolution des
dépenses, la liste, les prix de cession et le tarif peuvent être révisés à l’initiative de
l’Assurance Maladie ou de la HAS.
I.1.5.2 Prise en charge des dispositifs médicaux dans les établissements de santé
Depuis 2004, les établissements de santé publics et privés sont financés dans le
cadre d’un système de tarification à l’activité (T2A).
Le principe de ce financement consiste à financer les établissements de santé en
fonction de leur activité qui est mesurée par des profils de soins pour un même profil de
patient : les groupes homogènes de malades (GHM). Ainsi, chaque GHM est associé à un
tarif groupe homogène de séjour (GHS), ce tarif de remboursement permettant de couvrir les
coûts liés à l’hospitalisation d’un patient.
Le financement de la plupart des DM utilisés dans les hôpitaux est intégré dans les
GHS (implants d’ophtalmologie, sutures, agrafes digestives...).
30
Code de la sécurité sociale - Article L.165-11.
31
Arrêté du 28 novembre 2013 fixant au titre de l’année 2013 les catégories homogènes de produits
de santé mentionnées aux articles L. 165-11 et R. 165-49 du code de la sécurité sociale.
32
Code de la sécurité sociale - Article R. 165-51.
33
Code de la sécurité sociale – Article R. 165-52.
34
Code de la sécurité sociale. Article L.162-22-7.
35
Arrêté du 4 mai 2017 portant création du titre V dans la liste des produits et prestations
remboursables prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale et portant inscription des
stents retrievers TREVO PROVUE et TREVO XP PROVUE de la société STRYKER à ce même titre &
Arrêté du 4 mai 2017 portant inscription du ballon à élution de principe actif IN.PACT ADMIRAL de la
société MEDTRONIC France au titre V de la liste des produits et prestations remboursables prévue à
l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale.
Dans le cas des DM et/ou actes dits «innovants», la CNEDiMTS peut proposer une
mesure de prise en charge dérogatoire et temporaire pour les DM pour lesquels les données
cliniques disponibles montrent un intérêt certain mais ne présentent pas un SA suffisant.
C’est le « forfait innovation ».
L’article L. 165-1-1 du Code de la Sécurité Sociale36 précise que « tout produit,
prestation ou acte innovant peut faire l'objet, à titre dérogatoire et pour une durée limitée,
d'une prise en charge partielle ou totale […]. La prise en charge est décidée par arrêté des
ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale après avis de la Haute Autorité de
Santé. L'arrêté fixe le forfait de prise en charge par patient, le nombre de patients concernés,
la durée de prise en charge, les conditions particulières d'utilisation, la liste des
établissements de santé pour lesquels l'assurance maladie prend en charge ce forfait, et
détermine les études auxquelles la mise en œuvre du traitement innovant doit donner lieu,
ainsi que les modalités d'allocation du forfait aux établissements de santé. […] Le forfait
inclut la prise en charge de l'acte et des frais d'hospitalisation associés et, le cas échéant, la
prise en charge du produit ou de la prestation ».
Le forfait innovation consiste en une prise en charge dérogatoire et temporaire d’une
technique innovante car conditionnée à la réalisation d’une étude visant à fournir des
données manquantes.
L’éligibilité d’un DM ou d’une technique se fera au regard de son caractère innovant,
de la pertinence du protocole de l’étude ainsi que du bénéfice clinique potentiel apporté au
patient37 (réponse à un besoin non couvert ou insuffisamment couvert ; amélioration
significative de la santé des patients).
Le caractère innovant du produit de santé ou de l’acte repose 4 critères cumulatifs :
- Le degré de nouveauté,
- Le niveau de diffusion (diffusion précoce, absence de prise en charge, niveau de
disponibilité),
- Le niveau de risque pour le patient ou l’opérateur (études cliniques disponibles)
- L’objectif potentiel de l’utilisation de la technologie :
o Apporter un bénéfice clinique important
o Réduire significativement les dépenses de santé (bénéfice médico-
économique) au minimum avec une non-infériorité clinique.
36
Code de la Sécurité Sociale – Article L. 165-1-1
37
Code de la Sécurité Sociale – Article L. 165-1-1.
38
Code de la Sécurité Sociale – Article L.165-2.
39
Code de la Sécurité Sociale – Article R. 165-4.
40
Code de la Sécurité Sociale – Article R. 165-14.
41
Code de la Sécurité Sociale – Article L. 162-38.
42
Code de la Santé Publique – Article R. 665-48.
43
Code de la Santé Publique – Articles L. 5212-2 et R. 5212-14.
44
Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.
45
Code de la Sécurité Sociale - Article R. 165-63.
De plus, afin de qualifier le caractère innovant d’un produit de santé, l’AFFSaPS (ex-
ANSM) a établi une classification visant à préciser le degré d’innovation selon leurs impacts
clinique et technologique.
Innovation
5 Rupture technologique et Impact clinique fort
majeure
Nouveauté
3 Incrémentation technique et Impact clinique modéré
substantielle
Nouveauté
2 Incrémentation technique ou Impact clinique modéré
modérée
Nouveauté
1 inexistante ou Technologie connue et Impact clinique inchangé
mineure
46
Source : d’après l’AFSSaPS (ex-ANSM) (10).
I.3.2.1 Définition
L’évaluation des technologies de santé est destinée à fournir une information, une aide à
la décision à différents niveaux (15) :
- Autorités de santé : décisions d’autorisation de commercialisation
- Instances politiques nationales ou régionales : définition des priorités de santé
publique
- Assurance maladie et organismes complémentaires : décisions de remboursement
- Professionnels de santé : détermination des recommandations de bonne pratique
- Etablissements de santé : décisions de référencement
- Industries de santé : choix de stratégie marketing
- Fonds d’investissements : décisions de financement
- Organismes de recherche : identification des besoins non couverts
De fait, selon l’organisme d’ETS, l’évaluation des technologies de santé ne sera pas abordée
de la même manière. Cependant, l’ETS se doit d’être un processus rigoureusement
structuré.
Une trame commune a été réalisée par Goodman, qui a proposé dix étapes décrivant la
méthodologie générale de l’évaluation des technologies de santé(16):
1. Identifier le sujet à évaluer
2. Définir la problématique
3. Déterminer la structure responsable du projet et organiser l’évaluation
4. Recueillir les données pertinentes
5. Collecter de nouvelles informations
6. Interpréter les données collectées
7. Synthétiser l’ensemble des données
8. Formuler les conclusions et recommandations
9. Diffuser les conclusions et recommandations
10. Analyser et suivre l’impact des recommandations
Les étapes ne sont pas nécessairement réalisées selon cette chronologie selon la
technologie évaluée, et il faut distinguer la démarche globale, de l’évaluation proprement
dite.
Dans le cadre du projet de réaliser un réseau européen collaboratif, et d’harmonisation
des pratiques d’ETS en Europe, l’EUnetHTA47a proposé un outil : l’HTA Core Model® (17). Il
s’agit d’un modèle comportant neuf domaines, eux-mêmes subdivisés en sous-domaines
puis en aspects.
47
European network for health technology assessment
Domaines
Sécurité
Efficacité clinique
Considérations éthiques
Aspects organisationnels
Aspects sociaux
Aspects juridiques
Les établissements de santé sont très différents les uns des autres, il n’existe pas un
seul modèle d’ETS en milieu hospitalier qui sera applicable pour tous.
Dans son travail de thèse, Nicolas Martelli, a en 2015, fait un état des lieux. Ainsi, en
2007, un groupe de travail de la société savante Health Technology Assessment
international (HTAi) s’est proposé de conceptualiser les différents modèles organisationnels
Finalité
professionnels)
Dans le modèle des « ambassadeurs », des cliniciens reconnus comme des leaders
d’opinion scientifique dans leur spécialité jouent le rôle « d’ambassadeurs » en assurant la
diffusion d’avis et de recommandations concernant les technologies de santé au sein des
établissements hospitaliers. Ceux-ci aident leurs collègues à intégrer les recommandations à
leur pratique.
Ce modèle s’envisage davantage comme l’expression d’une volonté nationale que
d’une initiative locale et son succès est étroitement lié à la notoriété des « ambassadeurs »
et à leur implication dans la diffusion des recommandations (20).
L’unité d’ETS est le modèle le plus abouti pour l’évaluation des technologies de santé
en milieu hospitalier. Il s’agit d’une structure exclusivement dédiée à l’ETS en établissements
de santé impliquant, à plein temps, des professionnels spécialisés tels que des cliniciens,
des épidémiologistes, des économistes ou des statisticiens (20). L’unité d’ETS a ainsi les
capacités à mener une évaluation de qualité et basée sur une méthodologie rigoureuse. Si
besoin, elle dispose également des ressources nécessaires pour générer de nouvelles
données lorsque celles récoltées n’ont pas le niveau de preuve escompté.
L’unité d’ETS constitue le mode d’organisation le plus apte à s’affranchir des conflits
d’intérêts puisqu’il apparait comme un tiers évaluation indépendant. Du fait du haut niveau
d’expertise requis, c’est également celui le plus difficile à mettre en place.
Comité interne
Cette étude a également permis de mettre en évidence que les critères privilégiés
pour l’ETS étaient : la sécurité, l’impact budgétaire et l’efficacité. De plus, dans 76% des cas,
les ETS ne sont pas utilisées uniquement pour l’aide à la décision mais également afin
d’élaborer des recommandations de bon usage (18).
Les établissements de santé sont utilisateurs de nombreux DM. Hormis les DM que
l’on pourrait qualifier d’usage « courant » (seringues, pansements, etc…), certains DM vont
plus particulièrement être diffusés au sein des établissements : on peut citer les DM
implantables, utilisés et posés par les chirurgiens ; et les équipements biomédicaux,
thérapeutiques ou diagnostiques.
De plus, le champ des DM innovants représente un véritable enjeu hospitalier. En
effet, les hôpitaux, notamment les CHU, sont le terrain naturel du développement et de la
première diffusion de ces innovations, dans un souci constant d’amélioration de la prise en
charge des patients.
49
Code de la Santé Publique – Article R6111-10
Depuis 2004, le CHU de Toulouse est structuré en pôles d’activités regroupant toutes les
activités du CHU et répartis selon trois grandes catégories de pôles :
50
Données 2015.
51
Arrêté du 27 avril 2017 relatif au contrat type d’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins
mentionné à l’article L. 162-30-2 du code de la sécurité sociale
52
Code de la santé publique - Article L. 6144-1.
Historiquement, les CoMéDiMS ont été définis dans le CSP dans l’article R5126-48,
qui a été abrogé par le décret 2010-1029 du 30 août 2010, confiant leurs missions aux CME.
Dans la plupart des établissements de santé, la CME continue de délèguer la
coordination de la prise en charge médicamenteuse à la CoMéDiMS. Elle participe à la
définition de la politique du médicament et des dispositifs médicaux stériles à l’intérieur de
l’établissement et de ce fait, est impliquée dans la mise en place du Contrat de Bon Usage
(CBU).
La CoMéDiMS participe par ses avis à :
- l'élaboration de la liste des médicaments et des dispositifs médicaux stériles dont
l'utilisation est recommandée dans l'établissement .
- l'élaboration des recommandations en matière de prescription et de bon usage des
médicaments et des dispositifs médicaux stériles et de lutte contre l’iatrogénie
médicamenteuse .
- définir, en concertation avec les professionnels de santé, les priorités thérapeutiques
pour élaborer une politique cohérente du médicament54.
53
Code de la santé publique - Article R. 6111-10.
54
Code de la santé publique - Article R. 5126-48.
En 2016, les dépenses des produits de santé sur le CHU de Toulouse représentaient
environ 200 millions d’euros, dont 80 financés par les recettes des GHS (50 M€ pour les
DM). Une augmentation des dépenses dans le GHS a été constatée, en particulier pour les
DM intra GHS (+ 6.6%).
Cette augmentation des dépenses intra GHS peut s’expliquer par plusieurs causes :
- l’augmentation de l’activité médico-chirurgicale ;
- pour le DM, l’augmentation de l’utilisation des DM hors GHS entraine de facto la
hausse des DM intra GHS nécessaires à leur pose ;
- la radiation de produits, ou d’indications, de la liste hors GHS ;
- le référencement des médicaments ou des dispositifs médicaux innovants, ou
nouveaux pour notre établissement, dont certains sont coûteux et non couverts par
les recettes des GHS.
Afin d’accompagner le financement des produits de santé coûteux et non couvert par les
GHS, une commission de référencement des produits de santé onéreux, appelée
CoMéDiMS de niveau 2, a été créée fin 2016.
Ses principales missions seront :
- d’accompagner l’innovation en permettant le référencement de produits de santé
onéreux, dont l’intérêt médical est reconnu, mais qui est insuffisamment couvert par
les recettes des GHS,
- d’orienter les pôles cliniques et médico-techniques vers une démarche
d’autofinancement de ces produits en les accompagnant dans la recherche de pistes
d’économie sur d’autres produits de santé,
- d’aider les pôles demandeurs par un financement complémentaire grâce à un budget
spécifique attribué à la commission, lorsque l’autofinancement est insuffisant.
II.3.2.2.1. Méthodologie
Afin d’actualiser le dossier de demande d’inscription, nous nous sommes basés sur
les critères des mini-ETS ainsi que sur des modèles de dossiers utilisés dans d’autres CHU
pour le référencement des DM innovants qui ont été recueillis par le biais d’Europharmat.
La mini-ETS est un des quatre modèles organisationnels utilisés pour l’évaluation des
technologies de santé en milieu hospitalier. C’est un outil d’aide à la décision pour le
référencement qui se présente sous la forme d’un questionnaire comportant 26 critères
répartis en 4 thèmes (annexe 4) : la description de la technologie, la population cible, les
conséquences organisationnelles et les aspects économiques(25).
Nous avons donc recherché la présence ou non de ces critères dans les différents
dossiers de référencement des autres CHU (n = 4).
Puis, dans le but d’obtenir un dossier le plus complet possible, nous avons recueilli
les autres points demandés dans ces mêmes dossiers afin de les intégrer ou non dans le
nouveau dossier selon leur pertinence.
II.3.2.2.2. Résultats
Parmi les critères des mini-ETS présents dans les dossiers d’inscription des CHU, nous
avons obtenu les résultats suivants (n=4) :
Introduction
L’ensemble des dossiers de référencement des CHU identifient clairement le demandeur
à l’origine de la demande ainsi que l’identification du DM (dénomination, type, classe).
Cependant, un seul CHU ne demande pas les autres acteurs impliqués dans la demande
(notamment le fournisseur du dispositif).
75%
Technologie
Une revue de la littérature, ainsi qu’une présentation des publications avec le meilleur
niveau de preuve et le degré de nouveauté sont retrouvés sur l’ensemble des grilles des
différents CHU.
Les 3 items suivants, recommandations par une société savante, l’effet attendu et
l’indication, ne sont demandés que dans 75% des dossiers. L’expérience institutionnelle ou
personnelle pour ce DM, ainsi que la présence d’études actuellement en cours sur cette
technique ne sont présentes que dans la moitié des dossiers.
Plus étonnement, le risque ou les effets indésirables induits par le dispositif innovant ne
sont demandés dans aucune des grilles des hôpitaux interrogés.
Figure 9 : Critères de technologie des mini-ETS retrouvés dans les grilles des CHU.
Risques ou EI 0%
Organisation
La majorité des critères d’organisation sont retrouvés dans la moitié des dossiers
d’inscription. Seuls l’expérience extérieure et le délai de déploiement dans l’établissement
sont retrouvés dans une seule grille.
Figure 10 : Critères d’organisation des mini-ETS retrouvés dans les grilles des CHU.
Economie
L’impact en terme de coût (économie ou supplémentaire) est retrouvé dans 75% des
dossiers. Et, la moitié des grilles ont comme critères les coûts de démarrage, avec
notamment la nécessité de réaliser des travaux, et les conséquences en termes d’activités.
Par contre, l’incertitude liées aux calculs économiques et les coûts engendrés pour les
autres hôpitaux, critères difficilement évaluables, ne sont présents dans aucuns dossiers.
La plupart des critères des mini-ETS ont été repris dans le dossier final de demande
de référencement, y compris les critères qui n’étaient pas ou peu retrouvés dans les grilles
des autres CHU. Notamment, le risque ou les effets indésirables induits par cette technique,
ainsi que la nécessité de formation, qui nous semblent être des critères importants dans la
décision d’inscription d’un produit de santé.
Les critères présents dans les grilles des autres établissements de santé ont été listés :
Tableau 9 : Liste des critères retrouvés dans les grilles des CHU55
A B C D
Indication X 0 X X
Marquage CE X 0 X X
Nom/fabricant X 0 X X
Description X 0 X X
ASA/ASR X X 0 X
55
X : présence du critère / 0 : absence du critère – A,B,C et D représentent les différents CHU.
Formation X 0 0 X
Coût total X 0 X 0
GHS/GHM/LPPR X 0 X X
Modalités de financement X 0 0 X
Liens d'intérêts X X X 0
Stockage 0 0 0 X
Classe 0 0 X X
Expérience 0 0 X X
Suivi clinique 0 0 0 X
Prix unitaire X 0 X X
Population cible X X X X
Impact organisationnel 0 0 X 0
Ethique 0 X 0 0
Identification du demandeur X X X X
En plus des critères des mini-ETS retrouvés, d’autres critères pertinents ont été
retrouvés dans l’analyse des grilles. En effet, nous avons décidé d’ajouter la population cible
concernée par la technique ainsi que la nécessité ou non de formation à l’utilisation de ce
nouveau produit, qui nous parait être un critère indispensable. La substitution à un DM déjà
référencé dans l’établissement est également un point non négligeable.
II.3.3.1 ARI
II.3.3.2 EDIT
En 2011, la DRCI du CHU de Toulouse a lancé une plateforme dédiée aux dispositifs
médicaux, EDIT, dans le but de répondre à l’évolution de la réglementation des DM vers une
« évaluation clinique obligatoire ».
EDIT est un réseau regroupant des compétences internes au CHU de Toulouse et
des compétences de partenaires externes en lien avec les industriels du dispositif médical.
Cette plateforme offre ainsi des services sur mesure d’accompagnement de projets sur les
dispositifs médicaux. Elle accompagne le CHU de Toulouse dans son rôle de promotion de
l’innovation.
Sa mission principale est d’accompagner les professionnels médicaux, paramédicaux et
les industriels, dans le développement des dispositifs médicaux. Les autres missions d’EDIT
sont :
- l’examen de la réglementation et des recommandations des agences européennes et
américaines ;
- le soutien au montage de projets ;
- des conseils méthodologiques selon les types d’études ;
- l’évaluation médico-économique sur des populations cibles ;
- l’analyse de la littérature ;
- l’encadrement des TEC : saisie des données et exploitation ;
- le recueil et suivi de la Matériovigilance…
Il s’agit d’une structure permettant la professionnalisation et l’organisation de moyens
d’évaluation des DM. En effet, elle met à disposition des compétences techniques, médico-
Pour notre étude, nous avons utilisé l’outil d’aide à la décision « IDA » pour
Innovative Device Assessment, développé par N. Martelli à l’AP-HP (33).
Cet outil est fondé sur les critères de la mini-ETS applicables aux DM innovants à
usage individuel et sur la méthode PAPRIKA. Il a été développé en prenant exemple sur les
travaux barcelonais ayant abouti à la Matrix4Value®. Ainsi, de la même manière que pour la
Matrix4Value®, le principe de la somme pondérée pour chaque catégorie de critère
(« risque » et « valeur ») a été utilisé pour agréger les résultats.
La faisabilité et la praticité de l’outil ont été testées rétrospectivement sur 10 dossiers
de DM innovants à usage individuel, présentés en CODIMS à l’AP-HP.
Nous allons donc développer succinctement les principales étapes ayant permis
d’aboutir à cet outil, avant de tester sa mise en œuvre au CHU de Toulouse.
Pour l’élaboration de l’outil IDA, une enquête sur l’organisation de l’ETS en milieu
hospitalier en France a été menée auprès de 18 CHU. Lors de cette enquête, les
pharmaciens hospitaliers ont été interrogés sur les éléments pris en compte dans
l’évaluation lors d’une demande de référencement de DM innovant. Les critères mis en
évidence lors de cette enquête ont été comparés à ceux mis en évidence lors d’une revue de
la littérature sur la mini-ETS. Ceci a permis d’aboutir à une liste de 26 critères répartis selon
les 4 dimensions de la mini-ETS (technologie, économie, organisation et patient).
Parmi ces 26 critères, une sélection a été réalisé afin d’obtenir la liste des critères
décisionnels devant constituer l’outil d’aide multicritère à la décision.
La sélection des critères décisionnels a pris en compte plusieurs aspects :
- le respect des 4 principes de la MCDA, incluant en particulier la possibilité d’associer
un niveau de performance ;
- la nécessité d’équilibrer les catégories « risque » et « valeur » dans la répartition des
critères sélectionnés afin de pouvoir appliquer l’algorithme de la Matrix4Value®.
Parmi les 26 critères issus des recherches initiales, 13 ont donc été retenus selon le
respect des principes de la MCDA.
Dans le but du respect de l’équité entre « risque » et « valeur », certains critères ont été
regroupés. Au final, 10 critères décisionnels ont été sélectionnés, dont 5 dans la catégorie
« risque » et 5 dans la catégorie « valeur ».
Les critères décisionnels utilisés dans l’outil d’aide multicritère à la décision sont
présentés avec leur définition et par catégorie dans le tableau 10.
Eve-Marie DUPLIN| Thèse d’exercice | Université de Limoges |2017 74
Tableau 10 : Critères décisionnels de l'outil d'aide multicritère à la décision (33).
III.2.3. Cotation
La cotation des dossiers consiste à évaluer et attribuer une note pour chaque critère
décisionnel.
Nous avons utilisé les grilles de cotation réalisées lors du test de l’outil à l’AP-HP (33)
(annexe 6). Il sera donc possible d’attribuer les notes (-1, 0 ou 1) selon l’impact de la
nouvelle technologie sur les différents critères de « risque » et de « valeur ».
Les résultats obtenus avec l’algorithme pour l’ensemble des dossiers analysés, ont
été reportés graphiquement avec le « risque » en ordonnée et la « valeur » en abscisse.
Afin de comparer les résultats obtenus par l’algorithme et ceux rendus par le comité
de coordination des dispositifs médicaux du CHU de Toulouse, nous avons calculé un
coefficient Kappa de Cohen linéaire pondéré (37).
La pondération de ce coefficient permet de mettre en évidence l’importance du
désaccord entre les modalités de jugement. En effet, l’obtention d’un avis « défavorable »
avec l’outil alors que l’avis rendu par le comité est « favorable », correspond à un désaccord
plus important qu’entre un avis « sursis à statuer » et « défavorable » par exemple.
Afin d’interpréter ce coefficient Kappa linéaire pondéré, nous utiliserons l’échelle de
Landis & Koch qui propose un tableau de correspondance entre le degré d’accord et le
coefficient Kappa (38).
III.3.1. Pondération des critères par les membres du comité de coordination du CHU de
Toulouse
Nous avons requis l’avis des membres experts du comité de coordination des
dispositifs médicaux du CHU pour réaliser la pondération des critères.
Parmi les membres permanents de ce comité, 22 ont répondu au questionnaire de
pondération dont 11 médecins, 7 pharmaciens, 2 épidémiologistes, 1 ingénieur qualité et 1
ingénieur biomédical. A ces membres, les pharmaciens familles dispositifs médicaux du
CHU ont également réalisé la pondération, et étaient au nombre de 9.
En plus des résultats obtenus, nous avons souhaité comparer les pondérations
médianes entre les médecins et les pharmaciens, ainsi que mettre en parallèle les résultats
des pondérations du CHU de Toulouse et de la CODIMS de l’AP-HP (réalisée lors de
l’élaboration de l’outil). Les pondérations moyennes de chaque critère décisionnel ont été
comparées au moyen de tests de Wilcoxon. Comme des comparaisons multiples ont été
réalisées, nous avons utilisé la méthode de Hochberg afin de tenir compte de l'inflation du
risque de première espèce (alpha) pour conclure sur les comparaisons de chaque critère
décisionnel entre Paris et Toulouse (39). Une différence significative sera considérée pour
une p-value inférieure ou égale à 5%.
Afin d’évaluer l’intérêt de la mise en place de cet outil, nous avons voulu comparer les
résultats obtenus avec l’outil d’aide multicritère à la décision aux avis rendus par le comité de
coordination des dispositifs médicaux.
Pour sélectionner les dossiers à analyser, nous avons repris les demandes de
référencement présentées en comité de coordination en 2015 et 2016, à l’aide des archives
de la CoMéDiMS.
En 2015, 29 dossiers ont été soumis au comité de coordination des dispositifs médicaux
(annexe 7). Sur ces 29 dossiers, nous en avons exclus 7 pour les raisons suivantes :
- 5 dossiers étaient des retours d’expérience après 1 an d’utilisation,
- 1 dossier a été renvoyé vers le comité de spécialité correspondant,
- Et 1 dossier correspondait à une utilisation dérogatoire d’un dispositif non marqué
CE, après accord de l’ANSM.
En 2016, 17 demandes de référencement ont été présentées en comité de coordination
(annexe 8). Un seul dossier a été exclu de l’étude car il s’agissait de l’utilisation, hors
marquage CE, d’un produit déjà référencé au sein de l’établissement.
Au total, 38 dossiers ont été analysés et cotés. Parmi ces demandes de référencement,
29 ont reçus un avis « favorable » au référencement, et 9 ont été classés en « sursis à
statuer », principalement pour des problèmes de financement. Aucun dossier présenté sur
les deux dernières années n’a reçu un avis « défavorable » par le comité.
Par la suite, nous avons établi le niveau de performance de chaque critère pour chaque
dispositif à l’aide des comptes rendus des comités, des dossiers de demande de
référencement et des présentations faites en comité. La cotation a été réalisée par un
pharmacien spécialisé sur les dispositifs médicaux, qui est également responsable du
pilotage du comité de coordination, et par un interne en pharmacie.
III.4. Résultats
III.4.1. Pondération des critères par les membres du comité de coordination du CHU de
Toulouse
Les 22 membres et les 9 pharmaciens familles ont réalisé leur propre pondération en
ligne via le logiciel 1000minds®. La figure 15 présente la médiane de ces pondérations.
On peut constater que les 5 critères de la catégorie « valeur » obtiennent les poids
les plus importants avec des pondérations comprises entre 11% et 15%. Les poids des
critères décisionnels relatifs à la catégorie « risque » sont moins élevés et le critère
« FORMATION/COMPETMED » a été considéré comme le moins important par les
membres avec 2%.
INDESIRABLE
VOLUMEPAT/TRAVA 15% BENEFICEPOTENTIEL
UX S
14%
5%
COUTPATIENTCAS QUALITEVIE
9% 13%
Médiane
MONTGHS/REMBOU 8% 14%
2% PREUVE
RS
6%
11%
COUTUNIT RECOHTAEXP
FORMATION/COMPE
TMED
INDESIRABLE
20%
VOLUMEPAT/TRAV BENEFICEPOTENTIE
AUX 15% LS
10%
COUTPATIENTCAS QUALITEVIE
5%
Cliniciens
0%
Non cliniciens
MONTGHS/REMBO
PREUVE
URS
COUTUNIT RECOHTAEXP
FORMATION/COMP
ETMED
Nous avons également souhaité mettre en parallèle les résultats des pondérations
médianes entre le CHU de Toulouse et la CODIMS de l’AP-HP (réalisée lors de l’élaboration
de cet outil).
Les membres du CODIMS de l’AP-HP avaient également répondu au même
questionnaire via le logiciel 1000minds®. De même que pour Toulouse, les 5 critères de la
catégorie « valeur » obtiennent les poids les plus importants avec des pondérations
comprises entre 12% et 14%. Les poids des critères décisionnels relatifs à la catégorie
« risque » sont moins élevés et le critère « FORMATION/COMPETMED » a également été
considéré comme le moins important par les membres avec 3%.
On peut noter que la CODIMS de l’AP-HP a accordé une plus grande importance aux
critères concernant l’existence d’avis ou de recommandations par une société savante et les
conséquences organisationnelles pour le service de soin (en termes de flux de patients et de
travaux). Cependant, il n’existe pas de différence significative entre les pondérations
moyennes des deux villes (p = 0.005) pour l’ensemble des critères (annexe 9).
INDESIRABLE
15%
VOLUMEPAT/TRAVAUX BENEFICEPOTENTIELS
10%
COUTPATIENTCAS 5% QUALITEVIE
Toulouse
0%
Paris
MONTGHS/REMBOURS PREUVE
COUTUNIT RECOHTAEXP
FORMATION/COMPETMED
Le tableau suivant (tableau 12) regroupe la liste des DM innovants qui ont été
analysés et côtés. On peut retrouver pour chaque dispositif le score global des critères de la
catégorie « risque » et de la catégorie « valeur ». Ce score correspond à la somme des
produits du poids (pourcentage de la médiane obtenue et ramené à un nombre entier de
base 100) et de la cotation (-1, 0 ou 1) de chaque critère.
Figure 18 : Représentation graphique des scores globaux obtenus pour les dossiers
présentés en 2015.
30 HOLT
GAST
25 VASC
AUDIT
20 CAGE
DFPP
15 DIAL
10 THORA
ODONT
5 OZON
STAP
0 KT
-5 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 CORO
-5 INJ
ENDO
-10 FILT
ONDE
-15
STIM
-20 CIV
COUV
-25 AORT
LASER
N.B : HOLT et ODONT ayant les mêmes scores globaux, les deux points sont superposés.
Figure 19 : Représentation graphique des scores globaux obtenus pour les dossiers
présentés en 2016.
30
ARTHRO
MICRO
20
THROMB
MORC
10 KTDIAL
LOMB
0 ENDAO
-20 -10 0 10 20 30 40 50 60 70 RADIO
-10 CRYO
NEONAT
EVENT
-20
LITH
ANNO
-30 HYBR
TAVI
-40 POMP
Les représentations graphiques (figures 18 et 19) des scores globaux nous permettent
de déduire les avis obtenus à l’aide de l’algorithme. Ainsi :
- En 2015 :
GAST, VASC, AUDIT, DIAL, THORA, CORO, ONDE, STIM, COUV, AORT et
LASER auraient bénéficié d’un avis « favorable » à leur acquisition ;
DFPP aurait bénéficié d’un avis « défavorable » à son acquisition ;
HOLT, CAGE, ODONT, OZON, STAP, KT, INJ, ENDO, FILT et CIV seraient
en « sursis à statuer ».
- En 2016 :
MORC, KTDIAL, LOMB, RADIO, NEONAT, ANNO, HYBR et TAVI auraient
bénéficié d’un avis « favorable » à leur acquisition ;
MICRPO aurait bénéficié d’un avis « défavorable » à son acquisition ;
ARTHRO, ENDAO, CRYO, EVENT, LITH et POMP seraient en « sursis à
statuer ».
Le tableau 13 permet de comparer les avis rendus par le comité de coordination des
dispositifs médicaux du CHU de Toulouse à ceux obtenus avec l’algorithme.
Le taux de concordance (p0) entre les avis suggérés par l’algorithme et les avis
rendus par le comité de coordination des dispositifs médicaux est de 61% (0.61). Le calcul
du coefficient Kappa de Cohen linéaire pondéré aboutit à un coefficient de 0.25, ce qui
correspond selon l’échelle de Landis & Koch à un accord faible.
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doctorat : pharmacie. Angers.
16. Goodman CS. HTA 101: Introduction to Health Technology Assessment. Bethesda, MD:
National Library of Medicine (US); 2014.
Inscription d’un produit de santé géré par la Pharmacie sur la liste des produits référencés au CHU
DM Médicament
Dossier demande
référencement
Pilotes de Comité FOCOMED48
Spécialité Dossier complet
Choix du circuit
Réunion Dossier complet
Hebdomadaire Choix du circuit Retour au
demandeur
Pilotes de Comité
Spécialité Type A Fiche de synthèse
Analyse FOCOMED47
Réunion Type A
Hebdomadaire Analyse
Dossier demande
Type B
Type B référencement
Comité de Spécialité Analyse
Analyse FOCOMED48
Dossier demande
CCS DM Type C
référencement
Analyse
FOCOMED48
Favorable
Favorable
CCS
EOC Information
ACRONYME DU
DESCRIPTION DU DM INNOVANT INCLUSION
DM INNOVANT
HOLT Holter implantable Oui
Non : absence de
ENDOTHO Endoprothèse aortique thoracique marquage CE, utilisation
dérogatoire
ACRONYME DU DM DESCRIPTION DU DM
INCLUSION
INNOVANT INNOVANT
Non : utilisation hors
COIL Coil
marquage CE
Système de fixation
ENDAO Oui
d'endoprothèse aortique
Lunettes à oxygène de
NEONAT Oui
néonatalogie
Plaque de renfort anti-
EVENT Oui
éventration
Fragmentation de lithiase
LITH Oui
salivaire par endoscopie
- d’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner
ma reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement ;
En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les
mœurs et favoriser les actes criminels.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Les dispositifs médicaux (DM) sont des produits de santé qui représentent un ensemble
hétérogène de plus de 800 000 références, allant de la plus simple à la plus complexe. Il
s’agit d’un secteur fortement dominé par l’innovation et en constante évolution. Cet essor
d’innovation peut présenter un coût pouvant être très élevé. Une des missions des hôpitaux
est de favoriser la diffusion de l’innovation tout en maitrisant les dépenses de santé. Les
décisions concernant le référencement des dispositifs médicaux innovants se basent sur le
principe de l’évaluation des technologies de santé (ETS) et doivent donc prendre en compte
plusieurs critères simultanément.
L’objectif de ce travail était d’évaluer l’intérêt de la mise en place d’un outil d’aide à la
décision au référencement des DM innovants: l’outil IDA (Innovation Device Assessment).
L’outil présente 5 critères décisionnels de risque et de valeur, dont la pondération a été
réalisée par les membres du comité de coordination des DM du CHU de Toulouse. 38
dossiers, présentés en 2015 et 2016, ont été analysés et côtés rétrospectivement. Ceci
permettant d’obtenir un score global correspondant à différents avis possibles : favorable,
sursis à statuer et défavorable. Ces avis ont été comparés aux avis rendus en comité de
coordination. Si l’outil d’aide à la décision ne remplace pas la prise de décision de
référencement par le comité de coordination des DM, les différences constatées pour
certains dossiers peuvent être source de discussion au sein du comité. C’est sans doute là
sa plus-value permettant ainsi d’offrir une approche modélisée la plus objective possible
Medical devices are health products which represent a heterogeneous set of more than
800,000 references. It is a sector dominated by innovation and in constant evolution.
However, this innovation may have a very high cost. One of the missions of hospitals is to
promote the diffusion of innovation while controlling healthcare costs. To guide the selection
of expensive and innovative medical devices, we based on health technology assessment
(HTA) process. HTA refers to the the systematic evaluation of properties, effects, and/or
impacts of health technology. It is a multidisciplinary process to evaluate the social,
economic, organizational and ethical issues of a health intervention or health technology.
The aim was to test a multiple-criteria decision tool for the introduction of medical devices:
IDA tool (Innovation Device Assessment). This tool is composed by 5 criteria of risk and 5 of
value. The weight of each criteria was determinated by the medical devices committee of the
University Hospital Center of Toulouse. Thirty eight cases, presented in 2015 and 2016,
were retrospectively analyzed to obtain a score corresponding to different possible opinions:
favorable, adjournment and unfavorable. These decisions were compared with the decisions
of the committee. If the multiple-criteria decision tool doesn’t replace the decisions of the
medical devices committee, the differences found may be a source of discussion.