STANO+Simona Des+Sens+Au+Sens La+Culture+Culinaire
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STANO+Simona Des+Sens+Au+Sens La+Culture+Culinaire
Marocaine
Sémiotique, histoire et
communication
Editions CAPITAL
1
La Culture culinaire marocaine
Sémiotique, histoire et communication
ISBN 978-9920-9437-1-0
Dépôt légal : 2020MO0621
2
La Culture Culinaire
Marocaine
Sémiotique, histoire et
communication
3
Table des matières
Introduction
Mohamed Bernoussi
Université de Meknès
Gianfranco Marrone…………………………………………22
Université de Palerme
Ecrire le culinaire
(traduit de l’italien par M. Bernoussi)
Driss Bouyahya………………………………………………48
Université de Meknès
Semiotics of intercultural cooking
Simona Stano………………………………………………….58
Université de Turin
Des sens au sens, goût, dégoût et processus de signification
Tariq Oukhadda………………………………………………..82
Doctorant Université de Meknès
Un précurseur oublié des études culinaires au Maroc et dans le
monde arabe, Maxime Rodinson
Mohamed Bernoussi……………………………………...……94
Université de Meknès
La culture culinaire marocaine à travers un manuscrit andalou du
XIIIème siècle
Nouari Mustapha……………………………………….…….108
Université de Meknès
Culinaire et Histoire au Maroc, le cas de A. Sebti
4
Ezzouaki Hassna……………………………………………...124
Doctorante Université de Fès
La culture culinaire judéo-marocaine comme sujet littéraire
Nouioaur Ahlam………………………………………….…..138
Docteure Université de Bourgogne
Culture ancestrale et gastronomie traditionnelle festive dans la
littérature marocaine de jeunesse : l’exemple de l’album Le
mariage de tata Keltoum
Mohamed Bernoussi………………………………………….153
Université de Meknès
Fantasmagories anglaises sur la culture culinaire marocaine
Khalid Hadji……………………………………..……………167
Université de Fès
La culture culinaire dans le Malhoune, le cas de Ezzerda
Ridouani Driss………………………………………………181
Université de Meknès
Pros and Cons of Moroccan Food
Franciscu Sedda……………………………………………..189
Université de Cagliari
Sur le proceddu ou brève histoire culturelle d'un plat typique de
la Sardaigne entre le XVIème et le XXème siècle
(traduit de l’italien par M. Bernoussi)
5
Des sens au sens :
Goût, dégoût et processus de signification 11
1. Introduction
L’un des plus célèbres aphorismes de Jean Anthelme Brillat-
Savarin (1825) récite : « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce
que tu es ». Une formule très similaire et tout aussi bien connue
est « der Mensch ist, was er isst » de Ludwig Feuerbach (1862),
évident :
qui, dans Homo dieteticus, soutient que « la diète a cessé d’être une mesure
du bien-être pour devenir une condition de l’être. Comme pour dire que si
une fois nous faisions notre régime, maintenant c’est notre régime qui nous
fait » (2015 : positions 160-161 de l’édition Kindle ; c’est nous qui
traduisons).
60
dimension matérielle jusqu’au niveau des processus de
signification et de valorisation.
15 Pour une reconstruction détaillée des différentes significations et utilisations du terme « goût », voir Barros
16 Le gastronome français inclut le goût parmi les six sens humains, avec la
vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le « génésique » (ou « amour physique », qui
régit l’attraction sexuelle et est donc essentiel pour la reproduction de
l’espèce) (voir Brillat-Savarin 1825 [1834] : 57-58).
61
nombreuses, dont elle est parsemée, elle s’imprègne des
particules sapides et solubles des corps avec lesquels elle se
trouve en contact ; mais tout cela ne suffit pas, et plusieurs autres
parties adjacentes concourent à compléter la sensation, à savoir :
les joues, le palais et surtout la fosse nasale, sur laquelle les
physiologistes n’ont peut-être pas assez insisté. Les joues
fournissent la salive, également nécessaire à la mastication et à la
formation du bol alimentaire ; elles sont, ainsi que le palais,
douées d’une portion de facultés appréciatives ; je ne sais pas
même si, dans certains cas, les gencives n’y participent pas un
peu ; et, sans l’odoration qui s’opère dans l’arrière-bouche, la
sensation du goût serait obtuse et tout-à-fait imparfaite » (Brillat-
Savarin 1825 [1834] : 74-75).
17 Brillat-Savarin écrit à ce propos que “le nombre des saveurs est infini,
car tout corps soluble a une saveur spéciale qui ne ressemble entièrement à
aucune autre. Les saveurs se modifient en outre par leur agrégation simple,
double, multiple ; de sorte qu’il est impossible d’en faire le tableau, depuis la
plus attrayante jusqu’à la plus insupportable, depuis la fraise jusqu’à la
coloquinte” (1825 [1834] : 79-80).
18 Découvert en 1909 par Kikunae Ikeda, l’umami est présent dans la
nutrition humaine depuis des siècles, car de nombreux aliments — tels que
les asperges, les tomates, le chou, des fromages, le lait, etc. — sont
naturellement riches en glutamate monosodique (l’acide aminé qui en est à
l’origine et qui est largement utilisé comme additif pour rehausser la saveur
de certains aliments, en particulier dans la cuisine asiatique). Néanmoins ce
n’est que récemment qu’il a été ajouté aux catégories utilisées par la
physiologie occidentale dans la description des saveurs.
62
Traditionnellement, la physiologie du goût s’est concentrée sur
les premières quatre (cf. Brillat-Savarin 1825 [1834] : 80), mais
historiquement il y a eu aussi des classifications plus riches et
complexes, comme par exemple le modèle aristotélicien, qui
comprenait sept saveurs de base (le sucré, l’aigre, l’âpre,
l’astringent, l’acide, le piquant et l’amer) et deux dérivés
(l’onctueux, dérivé du sucré, et le salé, dérivé de l’amer), ou la
classification linnéenne, qui saisissait dix qualités gustatives
(humide, sec, acide, amer, gras, astringent, aigre, sucré, salé et
muqueux). Si, donc, d’un côté, il y a un nombre infini de
sensations corporelles qui varient d’une personne à l’autre, de
l’autre côté, pour pouvoir parler de ces sensations, nous avons
besoin de partager les mêmes paramètres (intersubjectifs, et donc
culturels) pour les classifier et juger.
De plus, en dépit de la grande variabilité individuelle liée au goût
(entendu comme une expérience proprioceptive), il faut rappeler
que l’appartenance socioculturelle est fondamentale pour
l’évolution de la « sensibilité au goût » (voir Perullo 2008), c’est-
à-dire pour l’élaboration mentale des sensations « goûtées ».
C’est précisément sur ce point que, selon Italo Calvino, le lien
entre « saveur » (sapore) et « connaissance » (sapere) se révèle :
dans Sapore sapere (1982) — réédité en 1986 avec le titre Sotto
il sole del giaguaro —, il associe le côté réceptif (c’est-à-dire
l’impression sensorielle corporelle) avec le côté cognitif du goût,
décrivant ce dernier comme un véritable instrument de
connaissance et de relation avec l’autre, et en inversant de cette
façon la hiérarchie classique des sens . D’où la nécessité,
19
19 Selon laquelle le toucher, la vue et l’ouïe sont les sens les plus
« cognitifs », tandis que l’odorat et le goût sont des sens « mineurs » car ils
nous fournissent plus une « jouissance » qu’une vraie connaissance des
objets externes (cf. Kant 1798 [1796/97]).
63
qui distingue entre « goûteux » (gustoso) et « savoureux »
(saporito) : si le premier est le système de signification qui
s’établit grâce à la reconnaissance sensorielle de figures du
monde déjà connues, de façon que, en goûtant quelque chose, on
est capable — selon des spécialisations individuelles ou bien
contextuelles — d’identifier ce qu’on mange ou boit grâce à ses
modèles sémantiques et culturels, le deuxième représente plutôt
le siège des ‘raisonnements’ sensoriels indépendants, qui opèrent
par des processus de perception, non plus liés à des schémas
cognitifs antérieurs, mais fondés sur une prise en compte directe
des qualités sensibles typiques des substances gastronomiques.
En d’autres termes, si le savoureux réinterprète la soi-disant
« analyse sensorielle » dans une clé sémiotique, le goûteux
rappelle plutôt les liens entre « sapore » et « sapere » décrits par
Calvino, en partant de la perception sensorielle pour aller vers la
dimension cognitive.
Cela met en évidence une autre dimension fondamentale du goût,
c’est-à-dire son rapport avec le langage : c’est à travers ce
dernier, en effet, que le passage de l’expérience subjective et
intériorisée liée au niveau du « sapore » calvinien à la
connaissance intersubjectivement partagée (« sapere ») peut se
réaliser, ce qui remet en question le rôle de la corporéité dans la
langue elle-même (v. Cavalieri 2011 : VIII). À cet égard, Jean-
Jacques Boutaud a proposé l’idée d’un « concept gustatif »
(1997) — postérieurement redéfini « image gustative » (2005) —
comme le résultat de l’interrelation parmi trois différents niveaux
: la dimension sensorielle, la dimension figurative et la
dimension proprement gustative (qui s’étende jusqu’à l’image de
la scène alimentaire pragmatique et performative). Cette
perspective souligne la nécessité d’adopter une approche multi-
perspective à l’analyse de l’« expérience gustative », c’est-à-dire
une méthode capable de « comprendre » la différence entre le
simple manger — acte visant à nourrir le corps et commun à
différentes espèces animales et végétales — et dégoûter —
opération cognitivement plus complexe qui distingue l’être
humain et implique une évaluation consciente et soigneuse. Cette
dernière opération se configure comme un processus
intrinsèquement « poli-sensoriel » ou « multimodal », car,
comme on l’a déjà mentionné, elle implique non seulement le
goût, mais aussi la vue (qui joue un rôle essentiel dans les
64
phénomènes que Claude Fischler (1990) décrit en termes de
« néophilie » et « néophobie » ), l’odorat (qui complète et
20
69
le provoque, et précisément grâce à cette « adhérence » acquiert
une valeur cognitive par rapport à cet objet (cf. Kolnai 1929). En
d’autres termes, à l’ère de la gastro-anomie fischlérienne, le
dégoût semble être de plus en plus remis en question comme un
défi captivant qui invite à retrouver le lien entre « sapore » et
« sapere », tout en conduisant des sens au sens de la nutrition —
et en particulier à ce sens social et politique revendiqué par des
voix qui, de Kant (1925) à Bourdieu (1979) et Eagleton (1990) , 27
29 Des dents, qui triturent les aliments, à la salive, qui forme une pâte à
savourer, jusqu’à la langue et à tous les autres appareils qui ont des papilles
gustatives.
73
la réaction de rejet de la nourriture, qui est refusée et expulsée
exclusivement en fonction d’associations cognitives et/ou
morales.
Pour revenir à la dimension esthésique, bien que Marrone,
dans le sillage de Brillat-Savarin, insiste sur le rôle de l’odorat, la
caractérisation multimodale du (dé-)goût nous incite à ne pas
négliger les autres sphères sensorielles. Dans ce sens, beaucoup
d’attention a été portée au toucher (comme le montrent les
travaux de Fontanille (2004) cités plus haut), ainsi qu’à la vue
(considérons, par exemple, les réflexions de Fischler (1990) sur
la néophobie et la néophilie, ainsi que Cavalieri 2011 et Spinelli
2011), l’ouïe ayant été en grande partie négligée. Le même
auteur de la Physiologie du goût accentue plutôt ses points de
détachement de la perception gustative, en précisant que cette
dernière est « simple en actualité », c’est-à-dire qu’elle ne peut
pas être affectée par deux saveurs à la fois, tandis que l’ouïe est
capable de percevoir et comparer différents stimuli sonores
simultanément (Brillat- Savarin 1825 [1834] : 87). D’autre part,
comme le souligne Bordron, la dégustation utilise un lexique tout
à fait comparable à celui des critiques musicaux, et aussi des
parfumeurs : « une hypothèse serait que le goût, l’odorat et l’ouïe
ont besoin de temps pour constituer leur objet, la vue et le tact
paraissent en disposer dans l’immédiateté » (2002 : 654). À partir
de cette observation, Herman Parret (2005) fait une comparaison
des morphologies temporelles de la perception gustative et de la
perception auditive, révélant la nécessité d’adopter un regard qui
dépasse la simple subdivision en catégories relatives à une
organisation temporelle d’ordre topologique pour aborder la
dimension aspectuelle, c’est-à-dire la conversion de ces
catégories narratives en « processus ». Plus spécifiquement, en
relation au cas particulier du vin, il reprend la triade introduite
par Bordron pour décrire la syntaxe de la dégustation en ces
termes :
7. Conclusion
Nous avons considéré jusqu’ici les principaux aspects du goût et
du dégoût, en soulignant leur caractérisation cognitive et aussi
morale. Rappelant le modèle développé par Eric Landowski
(2005) pour décrire les quatre régimes de construction du sens, il
nous semble ainsi pouvoir affirmer, en conclusion, que tant le
75
régime de la programmation (basé sur un principe de régularité
pour lequel les objectifs conçus auparavant par les sujets sont
réalisés) comme celui de la manipulation (basé sur une logique
d’intentionnalité selon le modèle classique d’interaction entre
sujet et objet) ne sont pas en mesure de décrire adéquatement le
déploiement de l’expérience (dé-)gustative . Constamment à la
30
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