Cours Machines Electriques

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COURS MACHINES

ELECTRIQUES
Institut polytechnique de Saint-Louis
PAR MOUHAMADOU THIAM

COURS MACHINES ELECTRIQUES 1


• Evaluation :
➢La présence aux Cours 3 Pts/20

➢Un Test de 30 min / chapitre 5 Pts/20

➢Travail à faire 5 pts /20

➢Mini projet 7 Pts/20 (10 pages + présentation)

➢L’examen final 20 Pts/20


• Moyen = CC*0,4 +Examen * 0,6

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CHAPITRE 1 : TRANSFORMATEURS
Le transformateur est un convertisseur « alternatif-alternatif » qui permet de modifier la valeur
efficace d’une tension alternative en maintenant la fréquence et la forme de l’onde inchangées.

Les transformateurs sont réalisés en toutes puissances et tensions, de quelques VA et à basse


tension pour l’alimentation de circuits électroniques à quelques centaines de MVA et de kV
pour l’alimentation ou le couplage des réseaux de transport de l’énergie électrique.

Le transformateur est également utilisé comme adaptateur d’impédance en électronique.

Nous étudierons tout d’abord le transformateur monophasé et nous verrons comment en déduire
les propriétés des transformateurs triphasés.

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1.1 Symboles

(a) Symbole du transformateur monophasé. (b) Symbole du transformateur monophasé.

FIGURE 1.1 – Symboles du transformateur.

On peut employer deux symboles pour représenter le transformateur monophasé. Sur


celui de la Figure 1.1 (a), les trois barres verticales symbolisent le noyau magnétique qui
permet à l’énergie magnétique de passer du bobinage primaire au bobinage secondaire.
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1.2 Principe - Équations
1.2.1 Constitution - Principe

Un transformateur comprend :
✓ un circuit magnétique fermé :
• de perméabilité magnétique aussi haute que possible afin de faciliter le plus possible
le passage des lignes de champ magnétique;
• d’hystérésis aussi faible que possible pour limiter les pertes;
• feuilleté (tôles de 0,2 à 0,3 mm d’épaisseur) afin de limiter les courants de
FOUCAULT;
• de résistance électrique aussi élevée que possible, toujours dans le but d’affaiblir les
courants de FOUCAULT, à cette fin on utilise des aciers au sili- cium (2 à 3 %).

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✓ deux enroulements (bobines) :

• le primaire alimenté par un générateur de tension alternative de tension V1 et


comportant n1 spires. Il absorbe le courant I1 . Le primaire transforme l’énergie
électrocinétique reçue en énergie magnétique. C’est un récepteur d’énergie électrique
qui transforme cette énergie en énergie magnétique ;

• le secondaire comporte n2 spires ; il fournit, sous la tension V2 , un courant I2 au dipôle


récepteur. Le secondaire transforme l’énergie magnétique reçue du primaire en énergie
électrocinétique. C’est un générateur d’énergie électrique.

D’après la loi de Faraday, ce flux magnétique variable induit une force électromotrice
(f.é.m.) dans le deuxième bobinage qui est appelé secondaire du transformateur.
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FIGURE 1.2 – le flux magnétique est noté φ.

La conservation de la puissance permet d’écrire au rendement près : 𝑷𝟏 = 𝑷𝟐 .

Le transformateur est réversible, chaque bobinage peut jouer le rôle de primaire ou de


secondaire. Le transformateur peut être abaisseur ou élévateur de tension.

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FIGURE 1.3 – Transformateur cuirassé.

On rencontre essentiellement le transformateur cuirassé (figure 1.3) dans lequel les bobines sont coaxiales. Ce
type de transformateur émet moins de lignes de champ magnétique à l’extérieur (fuites). Que ce soit le
transformateur de la figure 1.2 ou bien celui de la figure 1.3, les deux enroulements sont isolés
électriquement, mais magnétiquement couplés par le flux φ.

Les grandeurs physiques apparaissent dans l’ordre chronologique suivant, il est nécessaire de bien assimiler
cette chaîne de causalité afin de placer correctement tensions et courants sur un schéma :
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On choisit arbitrairement un instant où la d.d.p. du générateur a le sens que l’on souhaite (ici elle est orientée
vers le haut) : voir la figure 1.4.

FIGURE 1.4 – chaîne de causalité du transformateur : étape 1.

A cet instant, le transformateur est un récepteur, le courant sort par la borne « + » du générateur et rentre par une borne
« + » dans le transformateur. On a donc déterminé le sens du courant parcourant l’enroulement primaire à cet instant : voir
la figure 1.5.

FIGURE 1.5 – chaîne de causalité du transformateur : étape 2.


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Le sens du courant primaire détermine, d’après la règle du tire-bouchon de Maxwell par exemple, le sens du flux
magnétique produit à cet instant par l’enroulement primaire. Ce flux est qualifié de « flux inducteur » : voir la figure 1.6.

FIGURE 1.6 – chaîne de causalité du transformateur : étape 3.


En admettant que le courant primaire est en train de croître à l’instant considéré, il en est de même pour le flux
magnétique, canalisé par le circuit magnétique, à travers l’enroulement secondaire. Selon la de Faraday, un courant va
apparaître dans le secondaire (celui-ci étant fermé sur un récepteur). D’après la loi de Lenz, le sens de ce courant
secondaire sera tel qu’il créera un flux induit antagoniste au flux inducteur. La règle du tire-bouchon de Maxwell permet
de déterminer le sens du courant secondaire : voir la figure 1.7.

FIGURE 1.7 – chaîne de causalité du transformateur : étape 4.


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L’enroulement secondaire est un récepteur d’énergie magnétique et un générateur d’énergie électrocinétique. Le courant sort
par la borne « + », la polarité, le sens du vecteur tension secondaire à cet instant en découle : voir la figure 1.8.

FIGURE 1.8 – chaîne de causalité du transformateur : étape 5.


1.2.2 Équations
Soit F1 et F2 les flux de fuites propres à chaque enroulement :

le flux total traversant une spire du primaire est : φ1 = φ + F1

le flux total traversant une spire du secondaire est : φ 2= φ − F2

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FIGURE 1.9 – Flux de fuite au primaire et au secondaire à un instant donné.
𝑉1 = +𝑅1 𝐼1 + 𝑗𝑤𝑛1 𝜑1
𝑉2 = −𝑅2 𝐼2 + 𝑗𝑤𝑛2 𝜑2

(Le signe − provient du sens choisi pour I2 qui est « fourni » par le secondaire.) Le flux commun φ est donné par la relation
de Hopkinson dans laquelle on néglige les fuites devant φ :

𝑛1 𝐼1 − 𝑛2 𝐼2 = ℛ𝜑

ℛ étant la réluctance du circuit magnétique

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Les lignes de champ des flux de fuite se referment dans l’air, aussi les flux de fuite sont-ils proportionnels aux intensités qui
les produisent. Le flux de fuites propres au primaire, F1 est proportionnel au courant dans le primaire, on écrit :

𝑛1 𝐹1 = 𝑙1 𝐼1
𝑙1 inductance de fuite du primaire
De même: 𝑛2 𝐹2 = 𝑙2 𝐼2

𝑙2 inductance de fuite du secondaire

On obtient finalement l’ensemble des équations du transformateur

𝑉1 = +(𝑅1 + 𝑗𝑤𝑙1 )𝐼1 + 𝑗𝑤𝑛1 𝜑1


𝑉2 = −(𝑅2 +𝑗𝑤𝑙2 )𝐼2 + 𝑗𝑤𝑛2 𝜑2
𝑛1 𝐼1 − 𝑛2 𝐼2 = ℛ𝜑

Il reste à introduire les pertes fer du circuit magnétique.

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1.3 Transformateur idéal
1.3.1 Transformateur parfait
Un transformateur parfait :
– n’a pas de fuite magnétiques : 𝑙1 = 𝑙2 = 0;
–n’a pas de pertes Joule : 𝑅1 = 𝑅2 = 0;
– n’a pas de pertes fer.
NOTA : Le transformateur réel est, numériquement, assez proche de ces hypothèses.
Les équations se simplifient : 𝑉1 = 𝑗𝑤𝑛1 𝜑1
𝑉2 = 𝑗𝑤𝑛2 𝜑2
𝑛1 𝐼1 − 𝑛2 𝐼2 = 0

En éliminant le flux commun et en utilisant la relation d’Hopkinson, on obtient la relation fondamentale

𝑽𝟐 𝒏𝟐 𝑰𝟏
𝒎= = =
𝑽𝟏 𝒏𝟏 𝑰𝟐
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𝜑 𝐵𝑚𝑎𝑥
𝐵𝑒𝑓𝑓 = =
𝑆 2

L’induction maximale 𝐵𝑚𝑎𝑥 étant limitée par la saturation des matériaux, nous voyons que pour S , ω, 𝑛1 donnés, la
tension applicable a un enroulement est aussi limitée :

2
𝐵𝑚𝑎𝑥 = 𝑉 ≤ 𝐵𝑠𝑎𝑡𝑢𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
𝑛1 𝑆𝑤 1
En fonctionnement industriel, V1 , ω sont des constantes : par suite la valeur efficace du flux dans le circuit est, elle aussi,
constante.
Connaissant 𝑉1 , 𝐵𝑠𝑎𝑡𝑢𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 , f , S , on peut en déduire le nombre de spires minimum devant constituer le primaire du
transformateur.

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1.3.2 Impédance ramenée
Le rendement est évidemment égal à un : 𝑃1 = 𝑉1 𝐼1 cos 𝜑1 = 𝑉2 𝐼2 cos 𝜑2

Le dipôle alimenté par le secondaire peut être représenté par une f.é.m. E2 et une impédance Z2 (modèle de TH É V E N I N)
comme le montre la figure 1.11.
Cherchons à quel générateur(E1 , Z1 ) est équivalent le montage vu des bornes A et B : 𝑉2 = 𝐸2 + 𝑍2 𝐼2

Éliminons V2 et I 2 en les remplaçant par leur expression en fonction des grandeurs primaires :

𝑛1 𝑛1
𝑉1 = 𝐸2 + 𝑍2 𝐼1 = 𝐸1 + 𝑍1 𝐼1
𝑛2 𝑛2

FIGURE 1.10 – déphasage tension courant au FIGURE 1.11 – Transformateur parfait alimentant un dipôle
primaire d’un transformateur parfait. modélisé par TH E V E N I N.
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FIGURE 1.12 – Modèle de Thevenin du transformateur parfait alimentant un dipôle.

Par identification, on a :
𝐧𝟏 𝐄𝟐
𝐄𝟏 = 𝐄𝟐 =
𝐧𝟐 𝐦
𝐙𝟏 𝐧𝟏 𝟐
= ( ) = 𝐦−𝟐
𝐙𝟐 𝐧𝟐

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1.4 Transformateur réel à vide
1.4.1 Influence de la réluctance du circuit magnétique

Si on ne néglige plus la réluctance ℛ :

𝑉1 = 𝑗𝑛1 𝑤Φ
𝑉2 = 𝑗𝑛2 𝑤Φ
𝑛1 𝐼1 − 𝑛2 𝐼2 = ℛΦ

Le rapport des tensions n’est pas modifié, mais pour les courants, on peut écrire :

𝑛2 ℛ 𝑛2 ℛ𝑉1
𝐼1 = 𝐼2 + Φ = 𝐼2 +
𝑛1 𝑛1 𝑛1 𝑗𝑤𝑛12

Le second terme de cette expression est le courant magnétisant du transformateur 𝐼10

ℛ𝑉1 𝑉1 𝑛12
𝐼10 = = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐿1 =
𝑗𝑤𝑛12 𝑗𝑤𝐿1 ℛ

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Si V1 et ω sont des constantes, I10 est constant.
On peut donc écrire :
𝑛2 𝑉2 𝑛2
𝐼1 = 𝐼2 + 𝐼10 𝑒𝑡 =
𝑛1 𝑉1 𝑛1

Il est recommandé de traduire ces équations par un schéma équivalent au transformateur réel (voir la figure : 1.13) et qui
comprend :
– un transformateur parfait de même nombres de spires n1 et n2 que le transformateur réel ;
– une inductance L1 en parallèle et dans laquelle passe le courant magnétisant I10 .

FIGURE 1.13 – Modèle du transformateur réel à vide, représentation vectorielle des courants.

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1.4.2 Influence des pertes fer

𝑃𝑉 = 𝑃𝑓𝑒𝑟 = 𝑉1 𝐼1𝐹 = 𝑉1 𝐼1𝑣 cos 𝜑1𝑉

La relation ci-dessous se traduit par les vecteurs de Fresnel disposés suivant la figure 1.14 :

𝐼1𝑉 = 𝐼10 + 𝐼1𝐹

Il est commode de compléter le schéma équivalent en représentant les


pertes fer
par une résistance fictive RF , absorbant sous la tension V1 le courant
I1F ; RF est telle que :
𝑽𝟐𝟏
𝑷𝒇𝒆𝒓 = 𝑽𝟏 𝑰𝟏𝑭 =
𝑹𝑭
On aura finalement

FIGURE 1.14 – Décomposition du courant absorbé 𝐼1𝑉 à 𝑛2 𝑉2 𝑛2


vide en courant du aux pertes fer 𝐼1𝐹 et en courant du à 𝐼1 = 𝐼2 + 𝐼1𝑉 𝑒𝑡 =
𝑛1 𝑉1 𝑛1
la création du flux 𝐼10 .

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FIGURE 1.15 – Courant non sinusoïdal absorbé par le transformateur à vide.

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1.5 Transformateur réel en charge
1.5.1 Schéma équivalent

FIGURE 1.16 – Schéma équivalent du transformateur réel en charge : prise en compte des pertes fer et du courant magnétisant.

FIGURE 1.17 – Schéma équivalent du transformateur réel en charge : simplification

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Lorsque les courants sont importants, on doit tenir compte des chutes de tension dans les résistances et dans les
inductances de fuites. Le courant magnétisant et les pertes fer restent liés au flux. Le schéma équivalent de la figure 1.16
traduit les équations complètes :

𝑉1 = 𝑅1 + 𝑗𝑤𝑙1 𝐼1 + 𝑗𝑛1 𝑤Φ
𝑅𝑠 = 𝑅2 + 𝑚2 𝑅1
𝑉2 = 𝑅2 + 𝑗𝑤𝑙2 𝐼2 + 𝑗𝑛2 𝑤Φ 𝑙𝑠 = 𝑙2 + 𝑚2 𝑙1
𝑛2 𝑛2
𝐼1 = 𝐼 + 𝐼1𝑉 =𝐼1 = 𝐼 + 𝐼10 + 𝐼1𝐹
𝑛1 2 𝑛1 2
• Fuites de flux : 𝑙𝑠
• Pertes fer : 𝑅𝐹
• Per cuivre (effet Joule) : 𝑅𝑠
On retrouve le modèle idéal si :
𝐿1 = ∞; 𝑙𝑠 = 0; 𝑅𝐹 = ∞ 𝑒𝑡 𝑅𝑠 = 0

FIGURE 1.18 – Schéma équivalent du transformateur réel en charge : utilisation du théorème du transfert d’impédance pour
ramener la résistance et l’inductance du primaire au secondaire.

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1.5.2 Chute de tension
Le schéma précédent conduit pour les tensions à l’équation :

𝑛2
𝑉 = 𝑉20 = 𝑉2 + 𝑅𝑠 + 𝑗𝑤𝑙𝑠 𝐼2
𝑛1 1

Supposons que le transformateur débite le courant I2 sous la tension V2 dans un dipôle qui présente le déphasage 𝜑2: on peut
construire le diagramme des tensions (diagramme de Kapp) comme le montre la figure 1.19

On appelle chute de tension la


quantité :
Δ𝑉2 = 𝑉20 − 𝑉2 différence des
valeurs efficaces de la tensions
secondaires à vide et en charge pour
une même tension primaire

FIGURE 1.19 – Diagramme de Kapp des tensions.


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On peut matérialiser Δ𝑉2 sur le diagramme de la figure 1.20
en traçant le cercle de rayon 𝑉20 , centré en O :
∆V2 = ac

Si : 𝑅𝑠 𝐼2 ≪ 𝑉2 𝑒𝑡 𝑙𝑠 𝑤𝐼2 ≪ 𝑉2 , on peut considérer que le


rayon du cercle est très grand et confondre la projection ab
avec Δ𝑉2 .
On a alors Δ𝑉2 ≅ 𝑎𝑑 + 𝑑𝑏

𝜟𝑽𝟐 ≅ 𝑹𝒔 𝑰𝟐 𝒄𝒐𝒔 𝝋𝟐 + 𝒍𝒔 𝒘𝑰𝟐 𝒔𝒊𝒏 𝝋𝟐


FIGURE 1.20 – Justification graphique du calcul de la chute de tension.

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1.5.3 Essais et propriétés du transformateur
1.5.3.1 Essai à vide
Le secondaire du transformateur étant à vide (𝐼2 = 0), on mesure 𝑉1 , 𝑉2 = 𝑉20 , 𝑃1𝑉 , 𝐼1𝑉
Les courants primaire et secondaire étant respectivement
très faible et nul, on négligera les pertes cuivres c.à.d. les
pertes Joule On aura : 𝑅1 𝐼12 ≈ 0 𝑒𝑡𝑅2 𝐼22 ≈ 0. La
puissance mesurée est assimilée aux seules fer.
On en déduit :

𝒏𝟐 𝑽𝟐𝟎 𝑷𝟏𝑽
= = 𝒎 𝒆𝒕 𝒄𝒐𝒔 𝝋𝟏𝑽 =
𝒏𝟏 𝑽𝟏 𝑽𝟏 𝑰𝟏𝑽
𝑰𝟏𝑭 = 𝑰𝟏𝑽 𝒄𝒐𝒔 𝝋𝟏𝑽 𝒆𝒕𝑰𝟏𝟎 = 𝑰𝟏𝑽 𝒔𝒊𝒏 𝝋𝟏𝑽
FIGURE 1.21 – Essai à vide du transformateur.

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1.5.3.2 Essai en court circuit
Le secondaire est mis en court circuit par un ampèremètre comme le montre la figure 1.22. Le primaire doit être alimenté
sous une tension réduite V1C C . On mesure : 𝑉1𝑐𝑐 , 𝑃1𝑐𝑐 , 𝐼2 = 𝐼2𝑐𝑐 . Comme 𝑉1𝑐𝑐 est très faible, les pertes fer sont négligeables
et il ne reste que les pertes joules : 𝑷 = 𝑹 𝑰𝟐 d’où R .
𝟏𝒄𝒄 𝒔 𝟐𝒄𝒄 s
On peut également mesurer R1 et R2 en courant continu et faire le
calcul.
Le diagramme de Kapp se réduit à un triangle rectangle (V2 = 0)
dont on connaît le côté (𝑅𝑠 𝐼2𝑐𝑐 ) et l’hypoténuse. On en déduit
(𝑙𝑠 𝑤𝐼2𝑐𝑐 )
𝟐
𝒏𝟐
FIGURE 1.22 – Essai en court-circuit du transformateur. 𝒍𝒔 𝒘𝑰𝟐𝟐𝒄𝒄 = 𝑽 𝑰 − 𝑹𝒔 𝑰𝟐𝒄𝒄 𝟐
𝒏𝟏 𝟏𝒄𝒄 𝟐𝒄𝒄
Par le diagramme de Kapp (figure 1.23), ou en utilisant la relation
approchée du paragraphe précédent, on peut, à partir de ces résultats,
prédéterminer la tension V2 (ou la chute de tension) pour tout courant
𝐼2 débité et tout déphasage 𝜑2 .
Numériquement, pour les transformateurs industriels, la chute de
tension est très faible (quelque % de la tension). Si le déphasage est
négatif et suffisamment élevé (débit sur circuit capacitif ), la chute
FIGURE 1.23 – Essai en court circuit du transformateur. de tension peut être négative (V2 > V20 ) ; c’est un phénomène de
résonance.
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On peut traduire ces résultats par des courbes (figure 1.24) donnant 𝑉2 en fonction de 𝐼2 pour 𝑉1 et diverses valeurs du
déphasage 𝜑2 .
RE M A RQU E S : On applique le théorème de Boucherot :
Puissance absorbée = Puissance fournie + pertes
Puissance fournie : 𝑃2 = 𝑉2 𝐼2 cos 𝜑2
Pertes Joule : 𝑃𝐽 = 𝑅1 𝐼12 + 𝑅2 𝐼22 = 𝑅𝑠 𝐼22
𝑉12
Peres fer : 𝑃𝐹 = = 𝑃𝑉
𝑅𝐹
D’où le rendement :

P2 V2 I 2 cos  2
= =
P1 V2 I 2 cos  2 + PF + PJ
FIGURE 1.24 – Chute de tension du transformateur en
fonction du déphasage imposé par les récepteurs.
V2 I 2 cos  2
=
V2 I 2 cos  2 + PF + Rs I 2
2

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𝑉2 cos 𝜑2 RE M A RQU E : Le rendement est nul pour I2 = 0
η=
𝑃
𝑉2 cos 𝜑2 + 𝑅𝑠 𝐼2 + 𝐼𝐹
2
et I2 = ∞.
Si on suppose V2 et 𝜑2 constants, il est maximum
𝑃
lorsque 𝑅𝑠 𝐼2 = 𝐹 soit lorsque : 𝑅𝑠 𝐼22 = 𝑃𝐹
𝐼2

FIGURE 1.25 – Rendement du transformateur en


fonction du courant débité 𝐼2 .

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L’essai à vide donne les pertes fer et l’essai
Pertes Pertes Pertes
Puissances Actives
en court circuit donne les pertes Joule.
Puissances Joule fer Joule
Pfer = V1 I F
' Numériquement, ce rendement est excellent
fournie PJ 1 = R1 I 21 PJ 2 = R2 I 2 2 pour un transformateur industriel (η > 95 %)
P1 = V1 I1 cos 1
Puissances
disponible
Dans l ’enroulement

Dans l ’enroulement
P2 = V2 I 2 cos  2
Aux bornes de
Dans le fer Dans la
l ’enroulement

secondaire
Charge
primaire

Puissances
Puissances Réactives

disponible
Puissances Q2 = V2 I 2 sin  2
absorbée par le
Puissances
flux de fuite
absorbée par le
Puissances
fournie Q f 1 = l1I 21 Puissances flux de fuite

Q1 = V1 I1 sin 1
magnétisante
Q f 2 = l2I 2 2
QM = V1 I10
'

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1.6 Transformateurs spéciaux

Dans les applications industrielles, on rencontre un grand nombre de transformateurs de construction spéciale. La plupart
possèdent les propriétés de base que nous avonss déjà étudiées :

– La tension induite dans un enroulement est proportionnelle au nombre de spires ;


– Lorsque le transformateur est en charge, les ampères-tours du primaire sont égaux aux ampères-tours du secondaire ;
– Le courant absorbé à vide (courant d’excitation absorbé en permanence) est négligeable par rapport à la valeur du
courant de pleine charge du primaire.

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1.6.1 Autotransformateur

Soit un autotransformateur (Figure 1.26) composé d’un enroulement AB de n1


spires monté sur un circuit magnétique. L’enroulement est raccordé à une
source de tension constante V1 . Comme la tension induite est proportionnelle
𝑛
au nombre de spires, la tension entre ces bornes est : 𝑉2 = 𝑛2 𝑉1
1

Cette relation est la même que celle obtenue avec un transformateur


FIGURE 1.26 – Autotransformateur.
conventionnel à deux enroulements ayant n1 et n2 spires respectivement au
primaire et au secondaire. Cependant, comme les enroulements primaire AB et
secondaire AC ont une borne commune A, ils ne sont plus isolés. Si l’on
branche une charge entre les bornes A et C, le courant I2 provoque la
circulation d’un courant I1 au primaire (figure 1.27).
I1 (n1 − n2 ) = (I2 − I1 )n2
Soit : n1 I1 = n2 I2
FIGURE 1.27 – Tensions et courants dans un
autotransformateur.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 32
Un transformateur à deux enroulements peut être monté en autotransformateur : il suffit de relier le secondaire
en série avec le primaire. Selon le mode de connexion, la tension secondaire peut s’ajouter à la tension
primaire ou se soustraire de celle-ci. Lorsqu’on utilise des transformateurs conventionnels comme
autotransformateurs, il est important d’appliquer les règles suivantes :
– Le courant dans un enroulement ne doit pas dépasser la valeur nominale ;
– la tension aux bornes d’un enroulement ne doit pas être supérieure à la valeur nominale ;
– si le courant nominal circule dans un enroulement, le courant nominal circule automatiquement dans
l’autre (égalité des ampères-tours dans les deux enroulements) ;
– si la tension nominale apparaît aux bornes d’un enroulement, la tension nominale correspondante apparaît
automatiquement aux bornes de l’autre.

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FIGURE 1.28 – Schéma de principe
d’un autotransformateur variable.
FIGURE 1.29 – Autotransformateurs variables.

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1.6.2 Transformateur de tension (TT)

Les transformateurs de tension sont utilisés sur les lignes à haute


tension pour alimenter des appareils de mesure (voltmètre, wattmètre,
etc.) ou de protection (relais). Ils servent à isoler ces appareils de la
haute tension et à les alimenter à des tensions appropriées. Le rapport de
transformation est choisi de façon que la tension secondaire soit d’une
centaine de volts, ce qui permet l’utilisation d’instruments de
fabrication courante pour la mesure de tension élevées.

FIGURE 1.30 – Transformateur de tension sur une


ligne de 140 kV.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 35
Afin d’éviter le risque de choc électrique en touchant l’instrument de
mesure ou un de ses fil de raccordement, un des fils de l’enroulement
secondaire doit systématiquement être relié à la masse. En effet,
même si le secondaire paraît isolé du primaire, la capacitance distribuée
entre les enroulements effectue une connexion invisible qui peut mettre
le secondaire à un potentiel très élevé par rapport au sol si ce dernier
n’est pas raccordé à la masse (Figure 1.31).

Le voltmètre ayant une très forte impédance, le transformateur de


FIGURE 1.31 – Transformateur de tension : tension est pratiquement à vide.
nécessité du branchement du secondaire à la
terre.

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1.6.3 Transformateur de courant (TI)

Les transformateurs de courant sont utilisés pour ramener à une valeur facilement mesurable les courants intenses des
lignes à haute ou à basse tension. Ils servent également à isoler les appareils de mesure ou de protection des lignes à
haute tension (Figure 1.32). Le primaire de ces transformateurs est monté en série avec la ligne dont on veut mesurer
l’intensité. Ces transformateurs étant employés seulement à des fins de mesure et de protection, leur puissance sera faible,
de l’ordre de 15 à 200 VA. Le courant nominal secondaire est généralement compris entre 1 et 5 A.

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On ne doit jamais ouvrir le secondaire d’un TI lorsque le primaire est alimenté. S’il est nécessaire
de retirer un instrument raccordé au secondaire, il faut auparavant mettre le secondaire en court-
circuit et ensuite retirer l’instrument, ou encore, ce qui est souvent plus facile à réaliser, court-
circuiter le primaire. Si on ouvre le circuit secondaire d’un TI, le courant dans le primaire continue à
circuler, inchangé, car celui-ci ne dépend que de la charge du réseau. Les ampères-tours du primaire
ne sont plus compensés par ceux du secondaire, il se produit une saturation du circuit magnétique.
La Figure 1.33 montre que lorsque le courant I1 primaire croît et décroît pendant la première
alternance, le flux croît et décroît également, mais il demeure constant, au niveau de saturation φS
pendant quasiment toute l’alternance. Le même phénomène se produit lors de l’alternance négative.

FIGURE 1.32 – Transformateur de courant.

FIGURE 1.33 – Conséquences sur le flux de l’ouverture


du secondaire d’un transformateur de courant.
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1.7 Transformateur triphasé

En triphasé, on peut utiliser trois transformateurs monophasés identiques dont on groupe les primaires et les secondaires en
étoile ou en triangle.
Il est possible de disposer les enroulements sur le même circuit magnétique. Dans les deux cas, le rapport de transformation
dépend des couplage utilisés et, en outre, un déphasage peut apparaître entre les tensions primaires et secondaires.

Afin de simplifier la réalisation du circuit magnétique et de diminuer le volume occupé par le transformateur ainsi que la
masse de fer utilisée, on réalise souvent des transformateurs triphasés à noyaux coplanaires possédant 3 colonnes. Cela a
pour effet de contraindre les flux dans les colonnes à satisfaire à :

𝜑1 + 𝜑2 + 𝜑3 = 0 (𝑎𝑢 𝑓𝑙𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑓𝑢𝑖𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙 ′ 𝑎𝑖𝑟 𝑝𝑟è𝑠)

On dit qu’un tel transformateur est à flux liés (figure 1.34).


Pour réduire le couplage magnétique entre les trois colonnes, c’est à dire rendre indépendants les flux des trois
transformateurs monophasés élémentaires, on peut ajouter des colonnes latérales (voir figure 1.35).
COURS MACHINES ELECTRIQUES 39
FIGURE 1.34 – Circuit magnétique à 3 colonnes,
FIGURE 1.35 – Circuit magnétique à 5 colonnes,
transformateur triphasé à flux liés.
transformateur triphasé à flux indépendants.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 40


Principes de fonctionnement
IA Ia

VA n1 n2 Va Primaire en majuscules

Secondaire en minuscules

IB Ib Rapport de Transformation

m = n2/n1
VB Vb

IC Ic

VC Vc
Principes de fonctionnement
IA Ia

VA n1 n2 Va

IB Ib Va = m.VA
VB Vb Vb = m.VB
IC Ic Vc = m.VC
VC Vc
Constitution réelle
Convention des enroulements

A Flux sortant du point

Tension orientée vers le point


VA

Va
Constitution réelle
Flux
Flux dans la colonne de retour

1
 N =  A +  B + C =
jn1
(
VA + VB + VC )

= 0 en équilibré
C 
N A

B
Constitution réelle
Flux liés

On supprime la colonne de retour

Attention:
ssi système équilibré
Constitution réelle
Effet d’une composante homopolaire

3. 0 =  A +  B + C
1
C =
jn1
(VA + VB + VC )
1
 A =
jn1
.3.V0

B
 Homopolaire de tension
Constitution réelle
Effet d’une composante homopolaire

V0
0 =
jn1
C
A
  se refermant dans l’air
Flux 3 0

B
Constitution réelle
Effet d’une composante homopolaire


3 0 V0
0 =
jn1
C
Loi d’hopkinson à vide.
A
n1 IA0 = . A + 30 . 0

B
Colonne

 Air
Constitution réelle
Effet d’une composante homopolaire


3 0 V0
0 =
jn1
C
Loi d’hopkinson à vide.
A
n1 IA 0 = . A + 30 . 0

B n1 IB 0 = . B + 30 . 0
n1 IC 0 = .C + 30 . 0

3n1 I0 = 3. 0 + 9 0 . 0
Constitution réelle
Effet d’une composante homopolaire
3n1 I0 = 3. 0 + 9 0 . 0
3  0

1
C I0 = ( + 30 ) 0
 A
n1

B Réluctance très élevée


Courant homopolaire important


1.7.1 Grandeurs caractéristiques d’un transformateur triphasé

La plaque signalétique d’un transformateur triphasé porte, comme en monophasé, les valeurs nominales :

❖ de la puissance apparente utile 𝑆2𝑛 ;

❖ des tensions primaires et secondaires composées, c’est à dire entre fils de ligne ;

si le mode de connexion des enroulements n’est pas fixé on indiquera les valeurs nominales des tensions correspondant à

chaque couplage possible. Exemple : si une plaque porte :

➢ Primaire : étoile 𝑈1𝑛𝑌 = 380 𝑉, triangle 𝑈1𝑛∆ = 220 𝑉

➢ Secondaire : étoile 𝑈1𝑛𝑌 = 220 𝑉, triangle 𝑈1𝑛∆ = 127 𝑉

Cela signifie que les enroulements sont prévus pour travailler les tensions 220 V au primaire et 127 V au secondaire

COURS MACHINES ELECTRIQUES 51


❖ des intensités des courants secondaires en ligne, qui se déduisent des valeurs précédentes par :

𝑆2𝑛 𝑆2𝑛
𝐼2𝑛𝑌 = 𝑒𝑡 𝐼2𝑛∆ =
3𝑈2𝑛𝑌 3𝑈2𝑛∆

Les enroulements secondaires sont donc prévus pour être traversés par des courants d’intensité efficace :

𝐼2𝑛∆
𝐽2𝑛 = 𝐼2𝑛𝑌 =
3

❖ du facteur de puissance secondaire, valeur du facteur de puissance de la charge qui permet d’obtenir le fonctionnement

nominal (tensions primaires et secondaires normales, puissance apparente utile normale).

COURS MACHINES ELECTRIQUES 52


1.7.2 Rapport de transformation

On nommera ainsi le rapport des


valeurs des tensions secondaire et
Définition
primaire de même définition (toutes
Rapport des tensions homologues deux simples ou toutes deux
Va 0 U ab 0
M= =
composées) à vide.

VA0 U AB 0 RE M A RQU E : la valeur de M ne sera


plus nécessairement égale à celle du
Rapport complexe VA rapport des nombres de spires

Tenir compte du déphasage secondaire et primaire noté m.


Va

Va U ab j

π/6
m= = Ex: en Dy11 m = m.e 6

VA U AB

COURS MACHINES ELECTRIQUES 53



1.7.3 Groupes de couplage

Comme tout système triphasé, les enroulements primaires et secondaires peuvent être couplés en étoile ou en triangle. Il
existe une troisième variante consistant à mettre en série, afin de constituer une phase, deux demi-enroulements placés
sur des noyaux différents et à coupler les trois phases ainsi obtenues en étoile. Ce mode de couplage est dit en zig-zag.

(a) couplage étoile (b) couplage triangle

(c) couplage zig-zag

FIGURE 1.36 – Différents couplages d’un primaire ou d’un secondaire.


COURS MACHINES ELECTRIQUES 54
Afin de caractériser d’une manière conventionnelle les couplages des transformateurs triphasés, le primaire est désigné par
une lettre M A J U S C U L E et le secondaire par une lettre M I N U S C U L E. Les lettres employées sont les suivantes :
• Y : couplage étoile primaire ;
• y : couplage étoile secondaire ;
• D : couplage triangle primaire ;
• d : couplage triangle secondaire ;
• Z : couplage zig-zag primaire ;
• z : couplage zig-zag secondaire.

Les différents couplages possibles peuvent induire un déphasage α entre tensions homologues primaire et secondaire. Ce
𝜋
déphasage est toujours un multiple de 30° (6 ). On définit l’indice horaire par un nombre entier compris entre 0 et 11
𝛼
caractérisant le déphasage α des tensions primaire et secondaire homologues. L’indice horaire est défini comme : 𝑛 = 30°

Par analogie avec les divisions d’un cadran de montre à aiguille. On parle de groupe horaire du transformateur.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 55


La détermination du groupe horaire s’effectue comme suit : A, B, C désignent les bornes des enroulements primaires
reliées aux phases R, S, T du réseau primaire, a, b, c celles du secondaire reliées aux phases r, s, t du réseau secondaire.
Les bornes homologues étant repérées par un point, on dispose au centre d’un cadran de montre les vecteurs correspondant
aux tensions primaire et secondaire de façon à placer la borne A à 12 heures (chiffre zéro). Le groupe horaire est fourni par
l’heure de la borne a.

1.7.3.1 Établissement des diagrammes de vecteurs de Fresnel associés aux tensions

Généralement, on utilise des points afin de représenter les entrées des enroulements. On connaît grâce à ces points le sens de
l’enroulement dans une colonne. On peut alors établir une règle au niveau des déphasages entre le primaire et le secondaire
sur une colonne.

FIGURE 1.37 – Tensions homologues en phase.


COURS MACHINES ELECTRIQUES 56
Dans le cas de la figure 1.37, on admettra que 𝑉𝑎𝑛 sera en phase avec 𝑈𝐴𝐵 . On admet ainsi que si les deux pointes des
flèches représentant les tensions sont sur les points, alors on considère que les tensions sont en phases l’une par rapport à
l’autre (à condition bien sûr que les deux enroulements soient sur la même colonne).
Dans le cas de la figure 1.38 , on admettra que 𝑉𝑎𝑛 est en opposition de phase avec 𝑈𝐴𝐵 .

FIGURE 1.38 – Tensions homologues en opposition de phase.


Exemple : Déterminons l’indice horaire du transformateur de la figure 1.39

FIGURE 1.39 – Transformateur triangle étoile. COURS MACHINES ELECTRIQUES 57


1. On trace les tensions des enroulements du primaire (ici ce sont des
tensions composées).
2. On trace les tensions dans les enroulements du secondaire (phase ou
opposition de phase selon les sens des flèches et l’emplacement des
étoiles ou des points) en respectant les règles (ici dans notre cas 𝑉𝑎𝑛
en phase avec 𝑈𝐴𝐵 , etc.).
3. On mesure le déphasage entre la tension simple du primaire et la
tension simple du secondaire et ceci quelque soit le couplage du
primaire et du secondaire). Dans le cas présent, le déphasage est de
330◦ .
330
4. On donne alors l’indice horaire qui est 𝑛 = 30 = 11 ou bien on
considère que la tension primaire est la grande aiguille d’une montre
placée sur midi et on regarde quelle heure indique la petite aiguille qui
FIGURE 1.40 – Vecteurs de Fresnel permettant est la tension secondaire homologue.
la détermination de l’indice horaire du
transformateur triangle étoile.

Il est aisé de modifier l’indice horaire d’un transformateur en effectuant une permutation circulaire des lettres affectées aux
bornes : toute permutation correspond à une augmentation ou à une diminution de 4 de la valeur de l’indice horaire.

RE M A RQU E : les couplages les plus fréquemment rencontrés sont les suivants : Yy0, Yd1, Yz11, Dy11, Dd0, Zy1.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 58
Couplages usuels
Yy0
A B C VA
N

n2/n1

VA
Va

a b c
n

Vc

Va Vb

VC VB

Va n2
m= =
VA n1
Couplages usuels
Dy11 UAB
A B C √3
A
VA

π/6
n2/n1
UAB
Va
a b c B
n C
Vb

VC Vc VB


Va
n2 j
m= = 3.e 6
VA n1
Couplages usuels
Dy11
A B C

Ia
JAB
π/6

IA
JAB
a b c
n
IC

Ic IB Ib


IA n2 −j *
= 3.e 6
=m
Ia n1
Couplages usuels
Dy11
A B C
Les rapports de transformation complexes en tension
JAB et courants sont conjugués


c Va
n2 j
m= =
a b n 3.e 6
VA n1


IA n2 −j *
= 3.e 6
=m
Ia n1

Couplages usuels
A B C Yz11
N
VA

n1 -Vb’’
VA Van
Va’
a b c

n2/2 Vb’’
Va’ n

VC VB
n2/2
Vb’’
Couplages usuels
A B C Yz11
N
VA

n1 -Vb’’
VA Van
Va’
a b c

n2/2 Vb’’
Va’ n

VC VB
n2/2
Vb’’
Couplages usuels
A B C Yz11
N
π/6 VA

n2/2n1
n1 -Vb’’
VA Van
Va’
a b c
√3

n2/2 Vb’’
Va’ n

VC VB

Vb’’
n2/2
n2Va j
m= = 3.e 6
VA 2n1
Couplages usuels
A B C Yz11
N


VA
n1 Van2 j
m= = 3.e 6
VA 2n1
a b c

IA n2 −j
= =m
6 *
3.e
n2/2 I a 2n1
Va’  n

n2/2
Vb’’
COURS MACHINES ELECTRIQUES 67
1.7.3.2 Conditions du couplage en parallèle

Les conditions nécessaires au couplage de deux transformateurs triphasés :

– même rapport de transformation ;


– même indice horaire et donc même déphasage entre tensions homologues primaires et secondaires.
On pourra donc coupler en parallèle des transformateurs dont les indices différent de ±4 à condition d’effectuer les
éventuelles permutations circulaires nécessaires aux niveaux des bornes secondaires. On définit quatre groupe de
transformateurs suivant les valeurs des indices horaires : deux transformateurs d’un même groupe (et de même rapport)
peuvent aisément fonctionner en parallèle.

GROUPE INDICES HORAIRES COUPLAGES


I 0,4,8 Yy Dd Dz
II 2,6,10 Yy Dd Dz
III 1,5,9 Dy Yz Yd
IV 3,7,11 Dy Yz Yd

COURS MACHINES ELECTRIQUES 68


1.8 Mise sous tension des transformateurs

La mise sous tension d’un transformateur (enclenchement) s’accompagne d’un phénomène transitoire généralement de
courte durée mais dont les effets peuvent être extrêmement gênants voire dangereux. Par exemple :

– efforts électrodynamiques importants entre spires ou bobines ;


– échauffements prohibitifs ;
– contraintes diélectriques dangereuses pour l’isolation ;
– creux de tension au primaire si le réseau n’est pas « infiniment puissant ».

1.8.1 Courant d’enclenchement à vide

La mise sous tension d’un transformateur dont le secondaire est ouvert peut s’accompagner d’un appel de courant très
important 𝑖𝑒𝑛𝑐𝑙 . À l’enclenchement, la valeur instantanée de la tension appliquée au primaire vaut :
𝑑Φ1
𝑣1 = 2𝑉1 sin 𝑤𝑡 + 𝛼 = 𝑅1 𝑖𝑒𝑛𝑐𝑙 + 𝑛1 où Φ1 désigne le flux propre créé par 𝑖𝑒𝑛𝑐𝑙
𝑑𝑡

COURS MACHINES ELECTRIQUES 69


La relation entre Φ1 et 𝑖𝑒𝑛𝑐𝑙 n’est pas linéaire à vide, il se produit un effet de saturation très marqué. Néanmoins, pour cette
étude, on supposera que le flux peut être exprimé à partir d’une inductance propre L1 constante, avec :

𝑛1 Φ1
𝐿1 =
𝑖𝑒𝑛𝑐𝑙
Il vient :

𝑛1 Φ1 𝑑Φ1
2𝑉1 sin 𝑤𝑡 + 𝛼 = 𝑅1 + 𝑛1
𝐿1 𝑑𝑡

COURS MACHINES ELECTRIQUES 70


Réaliser une petite recherche bibliographique de 5 pages au maximum sur :

• Les méthodes de maintenance et diagnostic des transformateurs de

puissance

COURS MACHINES ELECTRIQUES 71


Chapitre 2 : Généralités sur les machines électriques
tournantes
2.1 Technologie des machines électriques

Les machines électriques comportent :


1. des matériaux magnétiques chargés de conduire et canaliser le flux magnétique;
2. des matériaux conducteurs chargés de conduire et canaliser les courants électriques;
3. des isolants ;
4. un «contenant» : carcasse d’un moteur, cuve d’un transformateur ;
5. un système de refroidissement.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 72


2.1.1 Matériaux magnétiques

Les machines soumises à des champs magnétiques variables sont le siège de pertes par courants de Foucault et de pertes par
hystérésis, la somme de ces pertes est appelée pertes fer.
Afin de réduire les pertes par courants de Foucault, on feuillète le circuit magnétique. Celui-ci est réalisé par assemblage de tôle
de 2 à 3 dixièmes de millimètre d’épaisseur. Cela réduit la circulation des courants induits (les courants de Foucault). Toujours
afin de limiter les courants de Foucault, on augmente également la résistivité de l’acier employé en réalisant un alliage acier-
nickel-silicium, mais on ne sait pas mettre plus de 3 à 4 % de silicium dans l’alliage. Cela permet de réduire la « perméabilité »
des tôles au courant électrique en maintenant la perméabilité aux lignes de champ magnétique.

Pour réduire les pertes par hystérésis, les métallurgistes soumettent les tôles, qui serviront à confectionner les circuits
magnétiques, à des cycles de laminage à des températures très précises. Le but étant d’obtenir des cycles d’hystérésis très étroits
et d’orienter les domaines magnétiques (domaine de Weiss) afin d’obtenir une direction où la réluctance est minimale. Les pertes
par hystérésis étant fonction de la surface du cycle (et de la fréquence) on les diminue ainsi considérablement.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 73


2.1.2 Matériaux conducteurs
Le cuivre est généralement utilisé pour réaliser les bobinages des machines électriques car, à part l’argent, c’est le matériaux
dont la résistivité est la plus faible. Cependant, pour les lignes de transport de l’énergie électrique où l’on souhaite disposer
de câble assez léger, on utilise l’aluminium. Certaines machines utilisent également l’aluminium en lieu et place du cuivre.
L’or et l’argent sont utilisés pour la réalisation de la surface de certains contacts électriques mobiles.
Suivant les applications, on ajoute au cuivre quelques % de chrome, de béryllium, de cadmium ou encore de nickel.

Matériaux conducteurs Résistivité à 20◦ Celsius en ohm-mètre, Ω·m


cuivre 1, 72 · 10−8
or 2, 04 · 10−8
aluminium 2, 63 · 10−8
argent 1, 59 · 10−8
laiton 7, 0 · 10−8

COURS MACHINES ELECTRIQUES 74


2.1.3 Matériaux isolants - Classe d’isolation
Les conducteurs sont isolés avec du papier, du coton, du bois, du PVC, du caoutchouc, des thermoplastiques . . .
Une fois la machine construite, on l’étuve afin de supprimer l’humidité puis on l’imprègne avec des vernis ou des résines, suit
éventuellement une phase de cuisson.
Classe d’isolation A E B F H
La détermination de la capacité d’une machine à supporter un Température limite en °C 110 115 130 155 180
fonctionnement en régime permanent sous l’effet de la
température est donc primordiale. Cette grandeur est défnie
comme étant sa classe thermique ou classe d’isolation. Dans
notre cas, la classe d’isolation définira la température
maximale de fonctionnement des bobinages. Les trois classes
les plus utilisées et définies par les normes CEI 85 et CEI 34-1
ont été reportées dans le tableau ci-après ; elles fixent les
valeurs limites de l’échauffement et de la température des
bobinages (au point le plus chaud). La classe la plus courante
est la classe F. FIGURE 2.1 – Les trois classes d’isolation les plus courantes.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 75
2.2 Services de marche
Le service des moteurs est indiqué sur la plaque signalétique. il indique le cycle de fonctionnement d’un moteur,
correspondant à sa puissance nominale. Un moteur devant être démarré le matin à 8 heures et arrêté le soir à 20 heures n’aura
pas le même échauffement qu’un moteur d’ascenseur qui n’arrête pas de démarrer et de s’arrêter et donc pas le même type de
service.
Il existe neuf types de services différents, de S1 à S9, les plus courants sont les services S1, S2 et S3.
S1 Service continu
S2 Service temporaire Les fabricants de moteurs doivent assigner
S3 Service périodique intermittent sans démarrage
la capacité de charge du moteur à l’un de
S4 Service périodique intermittent à démarrage
ces types de service et fournir, le cas
S5 Service périodique intermittent à démarrage et freinage électrique
échéant, les valeurs relatives au temps de
S6 Service continu à charge intermittente
fonctionnement, à la période de charge ou
S7 Service ininterrompu à démarrage et freinage électrique
S8 Service ininterrompu à variations périodiques de charge/de vitesse au facteur de service relatif.
S9 Service ininterrompu à variations non périodiques de charge/de vitesse

COURS MACHINES ELECTRIQUES 76


2.2.1 Échauffement des machines électriques

La protection thermique des machines peut être assurée par divers dispositifs, plus ou moins élaborés et coûteux :

✓ mesure du courant dans la machine et calcul de l’échauffement (relais thermique, disjoncteur) ;


✓ sonde interne tout ou rien ;
✓ sont de mesure PT100 ou thermocouple, intégrée au moteur raccordée à un relais de mesure ;
✓ calcul de l’état thermique de la machine par le calculateur du variateur de vitesse qui alimente la machine.

2.2.2 Indice de protection IPxx et IKxx


L’indice IP est donné pour tous les équipements électriques et est indiqué par deux chiffres :

✓ le premier correspond à la protection contre la pénétration des corps solides ;


✓ le deuxième correspond à la protection contre la pénétration des liquides.
L’indice IK détermine le degré de protection du matériel contre les chocs d’origine mécanique.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 77


2.2.3 Plaque signalétique

Une plaque signalétique porte généralement les indications suivantes, voir la figure 2.2 :
✓ Le numéro du modèle propre au constructeur ;
✓ la puissance utile délivrée sur l’arbre du moteur ;
✓ le facteur de puissance
✓ les intensités en ligne en fonction du couplage étoile ou triangle ;
✓ le rendement qui permet de connaître la puissance électrique absorbée par la machine ;
✓ la vitesse de rotation nominale de l’arbre moteur qui permet de déterminer la vitesse de synchronisme
dans le cas d’une machine asynchrone ;
✓ la fréquence des tensions devant alimenter la machine ;
✓ le nombre de phases ;
✓ la température ambiante maximum ;

COURS MACHINES ELECTRIQUES 78


✓ le service de marche ;
✓ la classe d’isolation (définissant la
température maximum en exploitation) ;
✓ les indices de protection IP, voir IK indiquant
par trois chiffres la résistance du moteur à la
pénétration des poussière, à l’eau et aux
chocs mécaniques.
✓ la masse de la machine ;
✓ différentes normes, par exemple IEC 34/1 est
FIGURE 2.2 – Plaque signalétique d’une machine asynchrone.
une norme européenne permettant aux
constructeurs d’harmoniser la contruction
des moteurs en terme de support, diamètre,
hauteur, axe, . . .

COURS MACHINES ELECTRIQUES 79


2.3 Lois générales de la conversion électromécanique

Les machines électriques tournantes convertissent l’énergie mécanique en énergie électrique et inversement : ce sont les
générateurs (électriques) ou les moteurs.
On rencontre :
En courant continu :
– les machines à courant continu : moteur, génératrice (dynamo) ; en courant alternatif :

– les machines synchrones : moteur synchrone, génératrice (alternateur) ;


– les machines asynchrones : moteur asynchrone, génératrice asynchrone.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 80


La loi de Faraday : si la vitesse du conducteur est v , il apparaît une
Quatre lois déterminent le système électromécanique :
f.é.m. E : 𝐸 = 𝐵 × 𝑙 × 𝑣

La loi de Laplace : si le courant dans le conducteur est I , il existe une


force électromagnétique Fe : 𝐹𝑒 = 𝐵 × 𝑙 × 𝐼

La loi d’Ohm : 𝐸0 = 𝐸 + 𝑅 𝐼

La loi de la dynamique : si la vitesse v est constante, elle


implique : 𝐹𝑚 = 𝐹𝑒
FIGURE 2.3 – Principe du générateur d’énergie
Si la résistance est nulle (aucune perte dans le circuit) on a alors :
électrique.
– une vitesse v telle que 𝐸 = 𝐸0 ;

– un courant I tel que 𝐹𝑒 = 𝐹𝑚 .


Les vitesses sont liées aux f.é.m. et les courants aux forces.

Le fonctionnement sera moteur si Fe et v sont de même sens (ce sont les conventions de la figure). La f.é.m. E s’oppose alors
au courant.

Si la vitesse est dans le sens de la force appliquée Fm , on obtient un générateur électrique ; la force électrique Fe s’oppose
alors à Fm .
COURS MACHINES ELECTRIQUES 81
On peut exprimer la puissance au niveau du conducteur sous la forme mécanique ou sous la forme électrique :
𝐸
𝑃 = 𝐹𝑒 𝑣 = 𝐵 × 𝑙 × 𝐼 × = 𝐸𝐼
𝐵𝑙
C’est la puissance électromagnétique. On notera que la conversion d’énergie est parfaitement réversible.
RE M A RQU E : On peut aussi imaginer que l’on translate l’induction magnétique B à la vitesse vs en exerçant une force Fe ,
le circuit étant alors refermé sur R , comme on le voit sur la figure 2.4.

Le conducteur, étant balayé par l’induction, donne naissance à une


f.é.m. E qui engendre le courant I . Il apparaît alors une force Fe
qui entraîne le conducteur dans le sens de vs . Soit v la vitesse du
conducteur : 𝐸 = 𝐵 × 𝑙 × (𝑣𝑠 − 𝑣)
𝐸
𝐹𝑒 = 𝐹𝑚 = 𝐵 × 𝑙 × 𝐼 = 𝐵 × 𝑙 ×
𝑅
D’où :
𝐵2 × 𝑙2
𝐹𝑚 = (𝑣𝑠 − 𝑣)
𝑅
FIGURE 2.4 – Principe du moteur électrique. Le conducteur est entraîné dans le sens de 𝑣𝑠 mais à une vitesse
inférieure v .
C’est le principe du moteur asynchrone.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 82


2.4 Production de forces électromotrices
La rotation des conducteurs dans les machines tournantes engendre l’apparition de f.é.m. Ce paragraphe traite
essentiellement des machines synchrones et des machines à courant continu. Bien qu’on y retrouve les mêmes lois, les
machines asynchrones seront étudiées séparément.

2.4.1 Structure de la machine


Une machine électrique comprend (voir figure 2.5) :
✓ Un circuit magnétique fermé : les lignes d’induction traversent la culasse, les pôles, les entrefers, le rotor, suivant un
tracé représenté sur le schéma ;
✓ des enroulements d’excitation : qui créent le flux magnétique. Ces enroulements sont disposés autour des pôles et
sont alimentés en courant continu ;
✓ le rotor ou induit : cylindrique, il renferme dans des rainures (ou encoches) des conducteurs rectilignes, parallèles à
son axe de rotation. Ces conducteurs seront par la suite reliés entre eux.
Le rotor est entraîné à une vitesse de rotation constante N (en tours
par seconde) ou ω (en radians par seconde) avec ω = 2πN .
Des forces électromotrices seront induites dans les conducteurs du
rotor : elles dépendront de l’induction régnant dans l’entrefer et donc
de la position instantanée du conducteur considéré.

FIGURE 2.5 – Structure d’une machine électrique.


COURS MACHINES ELECTRIQUES 83
2.4.2 Flux magnétique

Mettons en série deux conducteurs diamétralement opposés sur le rotor et soit Φ le flux circulant dans les pôles inducteurs.
On a schématiquement :

FIGURE 2.6 – Spire d’une FIGURE 2.7 – Spire formée de deux


FIGURE 2.8 – Flux coupé par une spire.
machine électrique. conducteurs diamétralement opposés.

On a réalisé une spire qui est le siège d’un flux variable suivant la position de la spire, et dont la forme est donnée à la figure
2.8. Le flux vaut évidemment ±Φ quand la spire est perpendiculaire à l’axe des pôles.
Nous supposerons dans la suite du cours que le flux est à répartition sinusoïdale et donné par : φ = Φ sin ω
Une étude plus complète consisterait par exemple à décomposer φ(ωt ) en série de Fourier . . .

COURS MACHINES ELECTRIQUES 84


2.4.3 Force électromotrice induite

Dans la spire, la force électromotrice induite est : 𝑒𝑠 = Φ𝑤 cos 𝑤𝑡


Φ𝑤
Dans chaque conducteur de la spire, on aura donc : 𝑒𝑐 = cos 𝑤𝑡
2

Disposons n conducteurs à la périphérie de l’induit et soit A un conducteur origine et B un conducteur quelconque. Avec les
notations indiquées à la figure 2.9 la force électromotrice dans un conducteur placé en B est :

Φ𝑤
𝑒𝑐 = cos(𝑤𝑡 + 𝜃 )
2

On remarque que la répartition des forces électromotrices est fixe par rapport à
l’inducteur : les f.é.m. sont maximales sur l’axe des pôles et nulles sur la
direction perpendiculaire ou ligne neutre. Des conducteurs diamétralement
disposés ont des f.é.m. égales mais opposées comme le montre la figure 2.10.

Il reste à regrouper ces conducteurs pour obtenir une f.é.m. plus importante et
facile à recueillir par des contacts glissants (balais ou charbons). Supposons que
nous puissions mettre en série les conducteurs, si le nombre de conducteurs est
FIGURE 2.9 – F.é.m. dans un
très grand on peut écrire :
conducteur. 𝑛
– nombre de conducteurs dans un angle d θ : 𝑑𝑛 = 2𝜋 𝑑𝜃
COURS MACHINES ELECTRIQUES 85
– force électromotrice induite dans ces conducteurs mis en série :
𝑛 𝑛 Φ𝑤
𝑑𝑒 = 𝑑𝜃 × 𝑒𝑐 𝜃 = × cos 𝑤𝑡 + 𝜃 𝑑𝜃
2𝜋 2𝜋 2
Si on considère les conducteurs situés dans un angle (2𝜃0 ) de part et
d’autre du conducteur A :
+𝜃0
𝑛 Φ𝑤 𝑛 Φ𝑤 +𝜃
𝑒= × × න cos 𝑤𝑡 + 𝜃 𝑑𝜃 = × × sin 𝑤𝑡 + 𝜃 −𝜃00
2𝜋 2 −𝜃0 2𝜋 2
FIGURE 2.10 – Signe des f.é.m. par 𝑛
rapport à la ligne neutre. Soit : 𝑒 = × Φ𝑤 × sin 𝜃0 cos 𝑤𝑡
2𝜋
Ou: 𝑒 = 𝑛𝑁Φ × sin 𝜃0 cos 𝑤𝑡

CONSEQUENCES

1. Si on met en série les n conducteurs, soit 𝜃0 = 𝜋 , 𝑒 = 0. On peut donc refermer le circuit de l’induit. Aucun courant
n’y circulera. L’enroulement n’a plus d’extrémités : la symétrie de révolution de l’induit est parfaite. Ce résultat est évident si
on considère que les f.é.m. induites dans les conducteurs s’annulent par symétrie par rapport à l’axe de rotation. L’amplitude
𝜋
de la force électromotrice est maximale pour 𝜃0 = 2 : 𝑛/2 conducteurs en série : 𝑒 = 𝑛𝑁Φ × cos 𝑤𝑡

COURS MACHINES ELECTRIQUES 86


Machine synchrone : 2 bagues conductrices sont reliées à l’enroulement en
deux points fixes (+θ0 et − θ0 ) comme le montre la figure 2.11. Deux b a l a i s
fixes frottent sur ces bagues et on recueille donc la tension alternative
𝑒 = 𝑛𝑁Φ × sin 𝜃0 cos 𝑤𝑡

FIGURE 2.11 – Position des balais


dans une machine synchrone.
Machine à courant continu : On place deux balais fixes en contact avec les
conducteurs passant par la ligne neutre comme le montre la figure 2.12. On
𝜋
recueille donc à chaque instant la f.é.m. induite dans un demi-induit (𝜃0 = 2 ) et

à l’instant où elle est maximale (ωt = 0). On obtient donc une tension constante
de valeur : 𝐸 = 𝑛𝑁Φ
FIGURE 2.12 – Position des balais dans
une machine à courant continu.
Machines synchrone et à courant continu ne diffèrent donc pas dans leurs principes. Les caractères spécifiques de ces deux
types de machines seront développés dans la suite du cours.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 87
2.5 Inductions tournantes
Nous supposerons que les circuits magnétiques ne sont pas saturés, ce qui permet de parler indifféremment de forces
magnétomotrices tournantes ou d’inductions tournantes car les inductions sont alors proportionnelles aux forces
magnétomotrices.

S’il y a saturation, on ne peut parler que des forces magnétomotrices tournantes, dont on déduit, via les courbes
d’aimantation, les flux et les inductions.

2.5.1 Inducteur tournant


Le rotor comporte p paires de pôles (paires Nord-Sud) dont les enroulements alimentés en courant continu créent une
succession de pôles alternativement nord et sud.

A l’instant t = 0, l’induction en un point B de l’entrefer est


représentée à la figure 2.13 : sa période est 2𝜋/𝑝 et sa
variation est supposée sinusoïdale :
𝑡 = 𝑜 𝑏 = 𝐵𝑚 cos 𝑝Θ
FIGURE 2.13 – Champ magnétique créé par un inducteur tournant.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 88
Si le rotor tourne à la vitesse angulaire Ω, l’angle entre le point B et le pôle nord pris ici comme origine devient (Θ − Ωt )
et l’induction en B s’écrit :𝑏 = 𝐵𝑚 cos 𝑝(Θ − Ω𝑡)
En posant 𝑤 = 𝑝Ω, on écrira : 𝑏 = 𝐵𝑚 cos(𝑝Θ − 𝑤𝑡)

L’induction en un point fixe de l’entrefer varie sinusoïdalement à la pulsation ω soit donc à la fréquence 𝑓 = 𝑝 𝑁 car
Ω = 2𝜋𝑁 . On a engendré des inductions tournantes (ou forces magnétomotrices tournantes)

2.5.2 Inducteur triphasé fixe


2.5.2.1 Inducteur triphasé

On alimente par les trois phases d’un réseau triphasé trois bobinages identiques, engendrant chacun p paires de pôles et
2𝜋 120 °
décalés dans l’espace de 3𝑝 𝑟𝑎𝑑𝑖𝑎𝑛𝑠 𝑜𝑢 ( 𝑝
)

COURS MACHINES ELECTRIQUES 89


2.5.2.2 Théorème de Ferraris

Supposons que les bobines de la phase 1 soient seules alimentées par un courant continu
𝐼𝑚𝑎𝑥 . En supposant sinusoïdale la variation de l’induction dans l’entrefer en fonction de
l’angle Θ dont on se déplace par rapport à une origine, on aura en un point B repéré par
Θ une induction : 𝐵1 = 𝐵𝑚𝑎𝑥 cos 𝑝Θ

Si cette phase est, seule, alimentée par un courant alternatif i1 de pulsation ω, l’induction en
ce point s’écrit :
𝑏1 = 𝐵𝑚𝑎𝑥 cos 𝑤𝑡 cos 𝑝Θ

Avec
𝑖1 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 cos 𝑤𝑡
COURS MACHINES ELECTRIQUES 90
2𝜋
De même, la seconde phase, décalée de radians engendrera au même point une induction :
3𝑝

2𝜋 2𝜋
𝑏2 = 𝐵𝑚𝑎𝑥 cos(𝑤𝑡 − ) cos 𝑝(Θ − )
3 3𝑝
𝑑é𝑝ℎ𝑎𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑑é𝑐𝑎𝑙𝑎𝑔𝑒

4𝜋 4𝜋
Enfin, la phase 3 donne : 𝑏3 = 𝐵𝑚𝑎𝑥 cos(𝑤𝑡 − ) cos 𝑝(Θ − )
3 3𝑝
𝑑é𝑝ℎ𝑎𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑑é𝑐𝑎𝑙𝑎𝑔𝑒

En additionnant ces trois expressions, on obtient l’induction crée en un point par une inducteur
triphasé

2
𝑏 = 𝑏1 + 𝑏2 + 𝑏3 = 𝐵𝑚𝑎𝑥 cos(𝑤𝑡 − 𝑝Θ)
3
COURS MACHINES ELECTRIQUES 91
On retrouve la même expression qu’au paragraphe 2.5.1 : l’inducteur triphasé fixe se comporte donc comme un inducteur
tournant. En comparant les expressions, on aura :
Un inducteur triphasé fixe, comportant p paires de pôles par phase, alimenté à la pulsation ω engendre une induction
tournante à p paires de pôles tournant à la vitesse Ns (angulaire Ωs ) telle que :

𝑤 𝑓
Ω𝑠 = 𝑜𝑢 𝑁𝑠 =
𝑝 𝑝

Ce résultat, fondamental, peut être intuitivement prévu : le courant étant successivement maximal dans les phases et les
bobines étant décalées dans l’espace, au déphasage dans le temps correspond un décalage angulaire : en une période T, il y a
1 𝑓
un décalage de 1/p tour et la vitesse de rotation est donc : 𝑁 = 𝑇𝑝 = 𝑝

COURS MACHINES ELECTRIQUES 92


fréquences 50 Hz 60 Hz 400 Hz
p

1 3000 3600 24000 tr/min


2 1500 1800 12000 tr/min

Remarques :
– Si on intervertit deux phases, le sens de rotation est inversé ;
– on peut représenter le phénomène obtenu par un inducteur fictif (ou roues polaires fictives) comportant p paires de
pôles, tournant à la vitesse Ns .

2.5.2.3 Inductance d’un enroulement triphasé

On peut attribuer, en fonctionnement équilibré, une impédance propre à chaque phase : c’est l’impédance cyclique ou
synchrone. Elle tient compte implicitement des couplages existants avec les autres phases.

Un inducteur triphasé présentera donc, par phase, une résistance R et une inductance propre L.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 93


En pratique, on aura : 𝑅 ≪ 𝐿𝜔. Comme l’action simultanée
d’interpréter physiquement le phénomène. Étudions le flux
embrassé par les bobines de la phase 1. Les axes de ces
2𝑘𝜋
bobines sont tels que : Θ = .
𝑝

2
L’induction dans leurs axes est donc : 𝑏 = 3 𝐵𝑚𝑎𝑥 cos 𝑤𝑡

Le flux embrassé par la phase 1 s’écrira donc : 𝜑1


= Φ𝑚𝑎𝑥 cos 𝑤𝑡
Ce flux varie proportionnellement au courant de la phase 1 et
on peut donc écrire pour la phase 1 :

Φ1 = 𝐿 𝐼1 , avec L inductance cyclique ou synchrone.

La f.é.m. d’auto-induction E étant par la suite : 𝐸1 = 𝑗𝐿𝑤𝐼1 .

En représentant, pour simplifier, le cas d’une machine


FIGURE 2.17 – f.é.m. et courant pour une machine bipolaire.
bipolaire pour laquelle Ωs = ω, on aura la f.é.m. et le courant
instantanés comme représentés à la figure 2.17 COURS MACHINES ELECTRIQUES 94
2.5.2.4 Cas particulier : inducteur monophasé

Une bobine alimentée par un courant sinusoïdal engendre une induction de direction fixe qui varie elle aussi sinusoïdalement
en fonction du temps. On peut cependant considérer que ce bobinage engendre lui aussi des inductions tournantes.

Exemple : p = 2

On retrouve la structure d’une phase d’un bobinage triphasé. L’induction engendrée en B s’écrit, ω étant la pulsation :
𝑏 = 𝐵𝑚𝑎𝑥 cos 𝑤𝑡 cos 𝑝Θ
𝐵𝑚𝑎𝑥 𝐵𝑚𝑎𝑥
Ou encore 𝑏 = cos 𝑤𝑡 + 𝑝Θ + cos 𝑤𝑡 − 𝑝Θ
2 2

En comparant aux résultats précédents, on peut considérer qu’un enroulement monophasé fixe, comportant p paires de pôles,
alimenté à la pulsation ω, engendre deux inductions tournantes à p paires de pôles tournant en sens inverses à la vitesse Ns
(angulaire : Ωs ) telle que 𝑁𝑠 = 𝑓/𝑝 . C’est le théorème de Leblanc qui est à la base des machines asynchrones monophasées.
Il n’y a pas de sens de rotation privilégié, le système étant parfaitement symétrique.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 95


Chapitre 3 : Machines à courant continu
Les dynamos à courant continu ont été les premiers convertisseurs électromécaniques utilisés. Leur usage est en régression
très nette en particulier en tant que générateurs de courant. On utilise de préférence des redresseurs à semi-conducteurs
alimentés par des alternateurs.

3.1 Symboles

(b) Moteur à courant


(a) Moteur à courant continu à (c) Moteur à courant continu à excitation composée.
continu à excitation série
excitation indépendante.

(d) Symbole d'une dynamo, machine à courant continu fonctionnant en génératrice.


FIGURE 3.1 – Symboles de la machine à courant continu.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 96
3.2 Constitution d’une machine à courant continu

Une machine à courant continu comprend quatre parties principales :


– l’inducteur ;
– l’induit ;
– le collecteur ;
– les balais également appelés charbons.

3.2.1 L’inducteur

Le bobinage inducteur, traversé par le courant inducteur 𝐼𝑒 , produit


le flux magnétique dans la machine. Il est constitué d’un électro-
aimant qui engendre la force magnétomotrice (F.M.M.) nécessaire à FIGURE 3.2 – Constitution d’une machine à
la production du flux. Dans les machines bipolaires (à deux courant continu.
pôles), deux bobines excitatrices sont portées par deux pièces
polaires montées à l’intérieur d’une culasse. La culasse est
généralement en fonte d’acier, tandis que les pièces polaires sont
formées de tôles d’acier doux, voir figure 3.3 et 3.4
COURS MACHINES ELECTRIQUES 97
FIGURE 3.3 – Culasse, circuit magnétique FIGURE 3.4 – Culasse, circuit magnétique
statorique d’une machine à courant continu. statorique d’une machine à courant continu.

Le nombre de pôles que porte l’inducteur d’une machine à courant continu dépend surtout de la grosseur de la machine.
Plus une machine est puissante et plus sa vitesse est basse, plus grand sera le nombre de pôles.
Les bobines excitatrices d’un inducteur multipolaire sont connectés de façon à ce que les pôles adjacents soient de polarités
magnétiques opposées

COURS MACHINES ELECTRIQUES 98


FIGURE 3.5 – mise en place des bobines sur le FIGURE 3.6 – Inducteur complet d’une machine à
circuit magnétique statorique d’une machine à courant continu.
courant continu.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 99


3.2.2 L’induit
L’induit est composé d’un ensemble de bobines identiques réparties uniformément autour d’un noyau cylindrique. Il est
monté sur un arbre et tourne entre les pôles de l’inducteur. L’induit constitue un ensemble de conducteurs qui coupent les
lignes de champ magnétique. Les bobines sont disposées de telle façon que leurs deux côtés coupent respectivement le flux
provenant d’un pôle nord et d’un pôle sud de l’inducteur.
Le noyau est formé d’un assemblage de tôles en fer doux. Ces tôles sont isolées électriquement les unes des autres et portent
des encoches destinées à recevoir les bobines, voir figure 3.7.

FIGURE 3.8 – Mise en place des conducteurs d’induit dans les


FIGURE 3.7 – Encoche sur l’induit destinée à encoche et soudure de ceux-ci sur le collecteur.
recevoir les conducteurs dits actifs. COURS MACHINES ELECTRIQUES 100
Les conducteurs de l’induit sont parcourus par le courant absorbé ou débité par la machine. Ils sont isolés du noyau par
des couches de feuilles isolantes, voir figure 3.9. Pour résister aux forces centrifuges, ils sont maintenus solidement en
place dans les encoches au moyen de cales en fibre de verre. Si le courant est inférieur à une cinquantaine d’ampères,
on emploie des conducteurs ronds. Au delà de 50 A, les conducteurs sont rectangulaires, ce qui permet une meilleure
utilisation du volume de l’encoche.

FIGURE 3.9 – Mise en place des conducteurs FIGURE 3.10 – Mise en place des conducteurs d’induit
d’induit dans les encoche et soudure de ceux-ci dans les encoche et soudure de ceux-ci sur le collecteur.
sur le collecteur. COURS MACHINES ELECTRIQUES 101
3.2.3 Collecteurs et balais
Le collecteur est un ensemble cylindrique de lames de cuivre isolées les unes des autres par des feuilles de mica. Le
collecteur est monté sur l’arbre de la machine, mais isolé de celui-ci. Les deux fils sortant de chaque bobine de l’induit
sont successivement et symétriquement soudés aux lames du collecteur.

Dans une machine bipolaire, deux balais fixes et diamétralement opposés appuient sur le collecteur. Ainsi, ils assurent le
contact électrique entre l’induit et le circuit extérieur. La construction du collecteur relève de la mécanique de précision,
voir figure 3.12. Les machines multipolaires ont autant de balais que de pôles.

FIGURE 3.11 – Collecteur d’une machine à


FIGURE 3.12 – Collecteur d’une machine à courant
courant continu de faible puissance.
continu de forte puissance.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 102
Les balais permettent l’injection ou la collecte du courant sur le collecteur. Lors de la construction des premières machines à
courant continu, les balais étaient constitués de fils de cuivre disposés comme la paille de riz ou les branches sur les
balais pour nettoyer, d’où le nom de balais (voir figure 3.13). Les balais (aussi appelés « charbon ») sont en carbone (on
choisit souvent du graphite). D’une part, ce matériaux possède une bonne conductivité d’autre part, le frottement du
couple cuivre/carbone est faible et ainsi, le collecteur ne s’use pas prématurément. La pression des balais sur le collecteur
peut être réglée par des ressorts ajustables. Pour les intensités très importantes, on utilise plusieurs balais connectés en
parallèle, voir figure 3.14.

FIGURE 3.14 – Détails de la ligne des balais d’une


machine à courant continu de forte puissance.
FIGURE 3.13 – Balais des premières
machines à courant continu. COURS MACHINES ELECTRIQUES 103
Plaque signalétique d'un MCC

Tension et courant de l’induit


Couple nominal

Tension et courant de
Puissance utile l’inducteur ( excitation)

Vitesse de rotation
Fonctionnement nominal

COURS MACHINES ELECTRIQUES 104


Le type du moteur : LSK 1604 S 02 Le numéro de série N° 70000000 / 001
série : LSK suivi du numéro d'ordre
hauteur d'axe :160 dans la série
Nombre de pôles : 4
Stator de type :S La date d'expédition 01/06/99
Indice constructeur : 02 La masse M 249 Kg

La classe d'isolation Classe /ins class La position de IM 1001


H fonctionnement
L'indice de protection IP 23s L'indice de IC 06
refroidissement
Le couple nominal 810 Nm L'attitude maxi de Altit 1000 m Drive end
Non
: drive end :
fonctionnement Roulement
Roulement
coté entraînement
coté opposé à l'entraînement
La température Temp. 40 ° La puissance nominale 36,3 kW
ambiante maxi de La vitesse nominale 1150 tr.min-1
fonctionnement
La tension nominale de V 440 La tension nominale de V 360
l'induit l'inducteur

COURS MACHINES ELECTRIQUES 105


3.3 Équation générale
3.3.1 Force électromotrice à vide
Nous avons vu au chapitre précédent qu’il était possible d’obtenir une f.é.m. continue en mettant en série les conducteurs
de l’induit et en recueillant cette f.é.m. par deux balais fixes par rapport à l’inducteur et placés sur la ligne neutre. La « ligne
neutre » est l’axe de symétrie d’une machine bipolaire, perpendiculaire à une ligne joignant les pôles.

3.3.1.1 f.é.m. réellement obtenue


Prenons par exemple un induit comportant 8 conducteurs
comme le montre la figure 3.15 (n = 8) et étudions la tension
obtenue.
Le nombre de conducteurs étant fini, la tension obtenue entre
B et B’ ne sera pas rigoureusement constante. Les schémas de
la figure 3.15 représentent le circuit de l’induit et les f.é.m.
des conducteurs. Les f.é.m. 1-1’, 2-2’, ... ont respectivement
même module.
Á l’instant t, les conducteurs 1 et 1’, par exemple, sont en
contact avec les balais. Pendant le passage des conducteurs
sous les balais, la tension varie : elle est maximale quand 1 et FIGURE 3.15 – F.é.m. produite dans une machine à
1’ sont sur la ligne neutre. Quand 1 et 1’ quittent les balais, 4’ courant continu.
et 4 les remplacent à t + ∆t ; les noms des conducteurs
changent mais la répartition des f.é.m. reste identique.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 106
On obtient une tension ondulée comme le montre la figure 3.16. L’ondulation est d’autant plus faible que le nombre n de
conducteurs est élevé (∆t petit). La tension maximale est sensiblement égale à n N Φ et on peut en général négliger
l’ondulation qui ne représente que quelques pour cents de la tension.

FIGURE 3.16 – Tension ondulée produite FIGURE 3.17 – Exemple de bobinage de l’induit d’une
par une machine à courant continu. machine à courant continu.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 107


3.3.1.2 Bobinage de l’induit ; collecteur

Il existe de nombreux procédés de mise en série des conducteurs de l’induit. D’autre part, les balais ne frotteront pas
directement sur les conducteurs mais sur des lames de cuivre reliées aux conducteurs et constituant le collecteur.
EX E M P L E D E R É A L I S AT I O N :
Les connexions sont effectuées à l’avant et à l’arrière de l’induit et, à la figure 3.17 on représente la surface latérale du rotor.
Les flèches indiquent le sens des f.é.m. à l’instant t. On réalise en fait la mise en série représentée sur la figure 3.17, mais
comme 1 = 1’ , 2 = 2’ , 3 = 3’ , 4 = 4’ la tension entre les balais B et B’ est la même que précédemment.
RE M A RQU E :
Bien que reliés aux conducteurs situés le plus près de la ligne neutre, les balais, du fait du bobinage et du collecteur, sont
placés dans l’axe des pôles inducteurs comme l’indique la figure 3.18.

FIGURE 3.18 – Position des balais par rapport à l’induit d’une machine à courant continu.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 108
3.3.1.3 Formule générale de la force électromotrice

On a donc : E = n N Φ

Si l’inducteur comporte 2p pôles, il revient au même de considérer une machine bipolaire avec un induit qui tourne p fois
plus vite que dans la machine à 2p pôles, soit N ⇒ p N
Nous avons vu d’autre part qu’entre les balais, 2 trajets ou « voies d’enroulement » existent pour le courant. Certains
𝑛
enroulement d’induit permettent de répartir les n conducteurs en 2a voies soit : n ⇒ 𝑎

D’où la formule générale:


𝑝
𝐸 = 𝑛𝑁Φ(𝐼𝑒 )
𝑎
où p, a, n, sont des paramètres fixés par construction, et on écrira plus simplement :
𝐸 = 𝑘𝑁Φ(𝐼𝑒 )
La relation entre le flux et le courant d’excitation Ie n’étant pas, en général, mesurable directement, on utilise la courbe
expérimentale donnant, à vitesse constante N0 , la f.é.m. E en fonction du courant d’excitation Ie : c’est la caractéristique
à vide de la machine, obtenue par l’essai à vide. Dans cet essai, la machine est entraînée à vitesse constante N0 par un
moteur auxiliaire ; on fait varier Ie et on mesure E .
COURS MACHINES ELECTRIQUES 109
Pour les faibles valeurs de Ie , le fonctionnement est à peu près linéaire et on peut poser : 𝐸 = 𝑘 ′ 𝑁0 𝐼𝑒
Lorsque Ie augmente, le circuit magnétique se sature et la f.é.m. augmente moins fortement. Enfin, l’hystérésis
introduit un dédoublement des courbes, fonction des cycles effectués. Il subsiste généralement une f.é.m.
rémanente Er en l’absence du courant d’excitation Ie .

FIGURE 3.19 – Essai à vide et caractéristique à vide d’une FIGURE 3.20 – Forces de Laplace s’exerçant sur
machine à courant continu. l’induit d’une machine à courant continu.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 110


3.3.2 Étude en charge
3.3.2.1 Couple électromagnétique

Lorsqu’un courant I circule dans l’induit, il apparaît un couple électromagnétique Ce créé par les forces de Laplace qui
s’exercent sur les conducteurs de l’induit. 𝐶𝑒 = Σ𝐹𝑒 × 𝑟 avec r rayon de l’induit.
Ce couple ne dépend que de I et de l’induction B ou du flux Φ.
En vertu du théorème de Thévenin, le circuit d’induit, entre les deux balais, présente une f.é.m. E et une résistance R égale
à la résistance mesurée aux bornes lorsque E est nulle, c’est à dire à l’arrêt de la machine. On considérera uniquement les
régimes permanents où tensions d’alimentation et courants absorbés sont constants.

FIGURE 3.21 – Schéma équivalent de Thévenin d’une machine à courant continu.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 111


Le schéma équivalent est celui de la figure 3.21.
Supposons que le courant I est absorbé par l’induit sous la tension U (convention récepteur). La puissance P absorbée par
l’induit peut s’écrire :

𝑃 = 𝑈 𝐼 = (𝐸 + 𝑅 𝐼 )𝐼 = 𝐸 𝐼 + 𝑅 𝐼 2
R I 2 représente l’échauffement par pertes Joule de l’induit et des balais.
E I représente la puissance qui disparaît de la forme électrique pour réapparaître sous la forme mécanique. C’est la
puissance électromagnétique Pe qui présente deux écritures :

𝑃 = 𝐸 𝐼 = 𝐶𝑒 Ω = 𝐶𝑒 2𝜋𝑁

𝐸𝐼 ou en remplaçant E :
Soit 𝐶𝑒 = :
2𝜋𝑁

𝑘𝐼
𝐶𝑒 = Φ 𝐼𝑒 = 𝐶𝑒 = 𝐾𝐼Φ(𝐼𝑒 )
2𝜋

Le couple ne dépend que des courants. Son signe dépend du sens du courant. Ici, la convention choisie correspond à la
fourniture de puissance mécanique (Ce et N de même sens) c’est à dire moteur.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 112


3.3.2.2 Réaction d’induit
La circulation des courants dans l’induit s’accompagne de phénomènes parasites :

✓ Résistance de l’induit et des contacts balais/collecteur : Cette résistance R, rencontrée au paragraphe précédent, est la
résistance équivalente aux 2a voies d’enroulement mises en parallèle, en série avec la résistance des contacts
balais/collecteur. Le phénomène est cependant plus complexe car le contact balais/collecteur se présente comme une
résistance non linéaire (fonction du courant I). La chute de tension dans les contacts balais/collecteur restant faible, on
négligera ce phénomène et on mesurera R pour des courants proches du courant nominal.
✓ Réaction magnétique de l’induit : Le passage du courant I produit une force magnétomotrice perpendiculaire à l’axe des
pôles qui modifie la topographie des lignes d’induction. En fonctionnement moteur, on a les sens de courants indiqués sur
la figure 3.22. L’induit constitue une bobine qui crée le flux de réaction d’induit Φr. La ligne neutre est décalée en sens
inverse de la rotation et les balais ne recueillent plus la f.é.m. maximale : la réaction magnétique de l’induit entraîne donc
une réduction de f.é.m. en charge.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 113


Pour rendre cet effet négligeable devant la chute ohmique, on
utilise des pôles auxiliaires, excités par le courant de l’induit
et qui créent une force magnétomotrice opposée à celle de
l’induit comme le montre la figure 3.23.
Commutation : Lorsque le balai passe d’une lame du collecteur
FIGURE 3.22 – Réaction magnétique de
l’induit d’une machine à courant continu. à la suivante, il y a court-circuit momentané d’une section du
bobinage induit et, pendant ce temps, le courant doit changer de
sens dans les conducteurs en commutation ; l’inductance de la
section s’oppose à cette inversion et conduit à l’apparition
d’étincelles (arcs) de commutation. Les pôles auxiliaires
favorisent la commutation.
FIGURE 3.23 – Pôles auxiliaires
d’une machine à courant continu.
3.3.2.3 Formules pratiques
Les formules pratiques utilisent la caractéristique à vide E (𝑁0 , 𝐼𝑒 ) relevée expérimentalement.
𝑁
On en déduit la f.é.m. à la vitesse N pour le même courant 𝐼𝑒 : 𝐸 𝑁, 𝐼𝑒 = 𝑁 𝐸(𝑁0 , 𝐼𝑒 )
0
COURS MACHINES ELECTRIQUES 114
On obtient de même une expression quantitative du couple en fonction de
𝐼𝑒 et de 𝐼 :

𝐸(𝑁, 𝐼𝑒 ) 𝐸(𝑁0 , 𝐼𝑒 )
𝐶𝑒 = 𝐼= 𝐼
2𝜋𝑁 2𝜋𝑁0 0

On considérera que le schéma équivalent d’une machine à courant


FIGURE 3.24 – Schéma équivalent
continu en régime permanent est celui donné à la figure 3.24.
d’une machine à courant continu.

3.4 Moteur à courant continu

L’utilisateur d’un moteur s’intéresse en premier lieu à la caractéristique mécanique Ce = f (N ). Il faut par ailleurs
connaitre le courant absorbé en fonction du couple demandé: c’est la caractéristique électromécanique Ce = f (I ). On
utilise aussi la caractéristique de vitesse N=f(I).

Ces courbes sont généralement tracées avec pour paramètres la tension d’alimentation U ; les propriétés obtenues
dépendent du mode d’excitation.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 115


3.4.1 Démarrage d’un moteur

Si, lorsque la vitesse du moteur est nulle, on applique une tension U aux bornes de l’induit, le courant circulant dans l’induit
𝑈
est alors : 𝐼𝐷 = 𝑅
Ce courant est très supérieur au courant nominal (10 à 100 fois), ce qui entraînerait :
– un échauffement instantané de l’induit très élevé ;
– une chute de tension inadmissible sur le réseau d’alimentation ;
– un couple de démarrage lui aussi très supérieur au couple nominal et risquant de rompre l’accouplement.

Aussi faut-il limiter le courant d’induit en plaçant, lors du démarrage, une résistance 𝑅𝐷 en série avec l’induit. Ce rhéostat
de démarrage est court-circuité progressivement tandis que le moteur prend sa vitesse et que la f.é.m. augmente.

𝑈
𝐼𝐷 = On calcule 𝑅𝐷 afin que 𝐼𝐷 soit de 1 à 2 fois le courant nominal
𝑅 + 𝑅𝐷
𝐼𝐷 . Pour que le démarrage soit rapide, il faut que le couple soit
élevé donc que le flux soit alors maximum (𝐼𝑒 maximum).
NOTA : On peut aussi limiter le courant en utilisant un limiteur
électronique ; d’autre part, si le démarrage s’opère sous tension
FIGURE 3.25 – Rhéostat de démarrage
variable U, il suffira de faire croître U progressivement.
d’une machine à courant continu.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 116
3.4.2 Moteur à excitation séparée (ou dérivée)

On alimente en parallèle sous la tension continue U l’induit et


l’inducteur comme
le montre la figure 3.26
On étudiera les caractéristiques pour U = c t e et Ie = c t e . On
charge le moteur en lui opposant un couple résistant et on étudie :
FIGURE 3.26 – Machine à courant Ce = f (I ) ; N = f (I ) ; Ce = f (N ).
continu à excitation séparée.
𝑘𝐼 𝐸(𝑁0 , 𝐼𝑒 )
𝐶𝑒 = Φ 𝐼𝑒 = 𝐼
2𝜋 2𝜋𝑁0

Pour chaque valeur de Ie , le couple est donc proportionnel au courant d’induit I . La formule ci-dessus permet,
en utilisant la caractéristique à vide, de calculer la pente de cette droite. On remarque que le courant ne dépend
que du couple.
On peut remarquer qu’au démarrage :

𝑘𝐼𝐷 𝐸(𝑁0 , 𝐼𝑒 )
𝐶𝐷 = Φ 𝐼𝑒 = 𝐼
2𝜋 2𝜋𝑁0 𝐷

COURS MACHINES ELECTRIQUES 117


VI T E SS E :
La loi d’Ohm appliquée à l’induit s’écrit : U = E + R I ou E = U − R I = k N Φ(Ie )
𝑈−𝑅𝐼
D’où: 𝑁 = où, en reprenant la caractéristique à vide (formule quantitative) :
𝑘Φ(𝐼𝑒)
𝑁 𝐸(𝑁, 𝐼𝑒 ) 𝑈 − 𝑅𝐼
= =
𝑁0 𝐸(𝑁0 , 𝐼𝑒 ) 𝐸(𝑁0, 𝐼𝑒 )

Pour chaque valeur de 𝐼𝑒 , le dénominateur est constant et N est donc fonction linéaire du courant I . Pour un courant nul
(donc pour un couple nul), on obtient la vitesse à vide 𝑁𝑉 :

𝑈
𝑁𝑉 = 𝑁0
𝐸(𝑁0, 𝐼𝑒 )
En charge, la vitesse diminue légèrement, car, en pratique, on aura 𝑅𝐼 ≤ 𝑅𝐼𝑛 ≪ 𝑈

CA R AC T É R I S T I QU E M É C A N I QU E :

𝑈 𝑅 2𝜋
On élimine le courant entre les expressions précédentes : 𝑁= − 𝐶𝑒
𝑘Φ(𝐼𝑒 ) 𝑘Φ(𝐼𝑒 ) 𝑘Φ(𝐼𝑒 )

COURS MACHINES ELECTRIQUES 118


Pour chaque valeur de 𝐼𝑒 , la vitesse est une fonction linéaire du couple. Le fonctionnement moteur correspond à 𝐶𝑒 et N de
même sens.
Lorsque 𝐶𝑒 et I sont ici négatifs, il s’agit d’un freinage : la charge est alors motrice (ou entraînante) et le courant est envoyé
vers le réseau.
RE M A RQU E S :
✓ Si 𝐼𝑒 augmente le flux augmente, la vitesse diminue.
✓ Si 𝐼𝑒 diminue au contraire, la vitesse augmente et si 𝐼𝑒 tend vers zéro, la vitesse à vide tend vers l’infini : en l’absence
d’excitation, le moteur s’emballe. Il ne faut donc jamais couper ce circuit.
✓ Si la tension U augmente, la vitesse augmente proportionnellement.

FIGURE 3.27 – Caractéristique mécanique d’une


machine à courant continu à excitation séparée.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 119


3.4.3 Moteur à excitation série

On utilise un moteur dont l’inducteur, réalisé en conducteur de forte section,


peut-être mis en série avec l’induit (voir figure 3.28). On impose donc : I =
Ie , ce qui modifie les propriétés du moteur. On étudiera les caractéristiques sous
tension constante U .
𝑘 𝐸(𝑁0 ,𝐼)
CO U P L E : 𝐶𝑒 = 2𝜋 𝐼Φ 𝐼 = 𝐼
2𝜋𝑁0
FIGURE 3.28 – Schéma d’une machine Pour les faibles valeurs de I , le flux est proportionnel à I et le couple est donc
à courant continu à excitation série. proportionnel au carré du courant d’induit ; en posant : 𝐸 𝑁0 , 𝐼 = 𝑘′𝑁0 𝐼, on a
𝑘
en effet : 𝐶𝑒 = 𝐼 2
2𝜋
Lorsque I augmente, le circuit magnétique se sature, le flux croît moins fortement, de même que le couple. On trace la
courbe point par point à partir des valeurs de la caractéristique à vide. On remarque ici encore que le courant d’induit est lié
au couple.
𝑘 𝐸(𝑁0 ,𝐼𝐷 )
NOTA : Au démarrage : 𝐶𝑒𝐷 = 2𝜋 𝐼𝐷 Φ 𝐼𝐷 = 𝐼 . Ce couple pourra donc être très élevé 𝐼𝐷 > 𝐼𝑛
2𝜋𝑁0 𝐷

COURS MACHINES ELECTRIQUES 120


CA R AC T É R I S T I QU E S M É C A N I QU E S : Il faut éliminer I entre les expressions du couple et de la vitesse.
Comme I intervient dans la f.é.m., il faut procéder point par point.
Pour un couple nul, on trouve un courant nul et une vitesse infinie ; l’allure de la courbe est hyperbolique. On
n’envisage pas Ce < 0 car il faut passer par N = ∞ pour atteindre ce domaine voir figure 3.29

RE M A RQU E S :

1. Si U augmente, le couple reste inchangé et la vitesse augmente proportionnellement à U .

2. Le moteur série peut être utilisé en courant alternatif car le couple est proportionnel au carré du courant, donc toujours
de même signe. Le circuit magnétique doit être entièrement feuilleté pour réduire les pertes fer et le moteur utilisable en
alternatif ou en continu porte le nom de moteur universel. Il est très utilisé pour les petites puissances car sa vitesse n’est
pas liée à la fréquence du réseau.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 121


3.4.4 Moteur à excitation composée

Le moteur à excitation séparée ne s’emballe pas à vide et répercute sur le courant I tout accroissement de couple; le moteur
série s’emballe, mais réduit les appels de courant lors d’une augmentation de couple 𝐼 ∝ √𝐶𝑒 . Pour concilier les avantages, on
utilise un moteur comportant sur les pôles deux inducteurs :

– l’un dérivé, comportant Ne spires, branché en parallèle et parcouru par le courant Ie ;


– l’autre série, comportant Ns spires, branché en série, parcouru par le courant I .
La force magnétomotrice est donc Ne Ie ± Ns I , le signe dépendant des sens relatifs des enroulements : + montage additif
− montage soustractif.
Il est commode de considérer un courant fictif 𝐼 𝑒′ , qui, circulant seul dans l’inducteur dérivé produirait le même flux :
𝑁𝑒 𝐼𝑒′ = 𝑁𝑒 𝐼𝑒 ± 𝑁𝑠 𝐼 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝐼𝑒′ = 𝐼𝑒 ± 𝛼𝐼
Ou 𝛼 est le rapport d’équivalence

COURS MACHINES ELECTRIQUES 122


Ce courant équivalent permet de toujours se ramener à la caractéristique à vide tracée
en excitation séparée en fonction de Ie seul. On obtient le schéma équivalent de la
figure 3.31, dans laquelle on inclut dans 𝑅′ la résistance 𝑅𝑠 de l’inducteur série :
𝑅′ = 𝑅𝑠 + 𝑅
On étudiera les courbes pour 𝑈 = 𝑐𝑠𝑡𝑒; 𝐼𝑒 = 𝑐𝑠𝑡𝑒

FIGURE 3.31 – Schéma On trace point par point la courbe de couple : si le


CO U P L E :
équivalent d’une machine à courant montage est additif, 𝐼𝑒′ augmente avec I et le couple
𝑘 𝐸(𝑁0 , 𝐼𝑒′ ) est supérieur à celui obtenu en excitation séparée
continu à excitation composée. 𝐶𝑒 = 𝐼Φ 𝐼𝑒′ = 𝐼
2𝜋 2𝜋𝑁0 seule.

𝑁 𝑈−𝑅′ 𝐼
VI T E S S E : 𝐸 = 𝑈 − 𝑅′ 𝐼 = 𝑘𝑁Φ(𝐼𝑒′ ) et 𝑁 = 𝐸(𝑁 ′
0 0 , 𝐼𝑒 )

A vide, le couple et I sont nuls : 𝐼𝑒′ = 𝐼𝑒 . On retrouve la même vitesse 𝑁𝑣 qu’en excitation séparée (l’enroulement série est
sans effet).
Si le montage est additif, le flux étant accru par le courant I , la vitesse est plus faible qu’en excitation séparée.
Si le montage est soustractif, la réduction de flux due au courant entraîne un accroissement de la vitesse en charge pouvant
conduire à l’emballement : le montage soustractif est à proscrire (N → ∞ si 𝐼𝑒′ → 0).

COURS MACHINES ELECTRIQUES 123


CA R AC T É R I S T I QU E S M É C A N I QU E S :

On l’obtient en éliminant graphiquement I entre les courbes précédentes, voir figure 3.32.

Comme, en pratique, α est faible, il est


inutile de comparer ces courbes à celles
du même moteur en excitation séparée
seule. on voit que la courbe Ce = f (N )
du nient de l’emballement à vide. On
bénéficie en outre du réglage de la vitesse
à vide Nv par action sur Ie .

FIGURE 3.32 – Caractéristiques mécaniques d’une machine à courant


continu à excitation composée.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 124


3.4.5 Rendement d’un moteur - couple utile

On peut localiser sur un diagramme les diverses pertes de puissances survenant dans un moteur. Par exemple, pour un
moteur à excitation dérivée, on aura le diagramme de la figure 3.33.
Le rendement s’écrira :

𝑃𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒 𝑃𝑢
η= =
𝑃𝑎𝑏𝑠𝑜𝑟𝑏é𝑒 𝑃𝑢 + 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠

FIGURE 3.33 – Diagramme des pertes d’une machine à


courant continu à excitation séparée.
On remarque en particulier que : 𝑃𝑢 = 𝐶𝑢 Ω = 𝑃𝑒 − 𝑝𝑓 − 𝑝𝑚
𝑝𝑓 −𝑝𝑚
Soit : 𝐶𝑢 = 𝐶𝑒 − Ω = 𝐶𝑒 − 𝐶𝑓 où 𝐶𝑓 est le couple de frottement du
moteur; il croit légèrement avec la vitesse de rotation

En partant des caractéristiques mécaniques, on obtient le couple utile en


retranchant le couple de frottement. La figure 3.34 donne les couples
utiles dans les trois modes d’excitation. L’importance du couple de
FIGURE 3.34 – Couple utile d’une
frottement a été exagérée sur la figure.
machine à courant continu en fonction du
mode d’excitation.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 125
3.4.6 Mise en œuvre des moteurs
3.4.6.1 Vitesse de rotation
La vitesse de rotation obtenue dépend des courbes couple-vitesse du moteur et de la charge entraînée : le régime permanent
(N = c s t e ) est obtenu lorsque le couple utile est égal au couple résistant.
On trace sur un même graphe les deux caractéristiques mécaniques et on lit la vitesse obtenue à l’intersection ; par
exemple à la figure 3.35, treuil, hélice ou pompe, entraînés par un moteur à excitation dérivée.

FIGURE 3.35 – Vitesse de rotation d’une machine à courant


continu lue sur les caractéristiques mécaniques.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 126


3.4.6.2 Modes de fonctionnement
Comme l’étude générale l’a montré, le fonctionnement des machines est réversible. Les variables mécaniques sont le couple
utile Cu et la vitesse de rotation N . On distingue quatre quadrants de fonctionnements comme le montre la figure 3.36.
Dans les quadrants 1 et 3, le couple et la vitesse sont de même sens : la puissance
électrique est transformée en puissance mécanique fournie à la charge. Le
quadrant 1 correspond au fonctionnement moteur en marche avant, tandis que le
3 correspond à un fonctionnement moteur en marche arrière.
Dans les quadrants 2 et 4, le couple est opposé à la vitesse. La puissance
mécanique est fournie par la charge qui est alors entraînante, le moteur se
comporte en frein convertissant la puissance mécanique en puissance électrique
qui sera soit renvoyée vers l’alimentation (récupération) soit dissipée dans des
résistances (freinage rhéostatique).
On n’obtient pas toujours tous les quadrants de fonctionnement en raison :
– du type de moteur (séparé ou série) ;
– du mode de réglage (action sur Ie ou sur U ) ;
– du type d’alimentation (réversible ou non).
Une alimentation réversible en courant peut fournir ou absorber du courant,
FIGURE 3.36 – Les quatre quadrants
donc de la puissance. Si l’alimentation n’est pas réversible en courant, le courant
de fonctionnement d’une machine
est toujours de même sens et aucune puissance ne peut être reçue par
électrique tournante.
l’alimentation ce qui interdit tout freinage avec récupération. C’est le cas des
génératrices entraînée par moteur thermique ou par des montages redresseurs à
diodes.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 127
3.4.6.3 Moteur à excitation séparée
ACTION SUR LE COURANT D’EXCITATION Ie
Si Ie décroit, la vitesse augmente, mais le couple diminue. La puissance nécessaire à l’excitation étant faible devant la
puissance utile, ce réglage est simple à réaliser (rhéostat par exemple). La gamme de variation de vitesse obtenue reste
limitée : l’accroissement de Ie devient sans effet lorsque la saturation apparaît et une réduction de Ie conduit, compte tenu
du courant d’induit nominal, à une réduction prohibitive du couple admissible (quadrant 1).
Si l’alimentation est réversible en courant, le couple peut changer de sens et on aura un freinage par récupération (quadrants
1 et 4 de la figure 3.37).
En inversant les connexions de l’induit, on passe au quadrant 3 (inversion du sens de marche) et si l’alimentation est
réversible aux quadrants 3 et 2 de la figure 3.37).

FIGURE 3.37 – Action sur le courant d’excitation


d’une machine à courant continu à excitation séparée.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 128


ACTION SUR LA TENSION D’ALIMENTATION U
La vitesse, à couple constant, est liée linéairement à U .
Si U est positive, on obtiendra le quadrant 1 et, si l’alimentation est réversible, le quadrant 4, voir la figure 3.38. Si U
change de signe, sans que l’alimentation ne soit réversible, on obtient les quadrants 1 et 2 de de la figure 3.38. Par
changement de sens du courant dans l’induit, on aura respectivement les quadrants 3, 3-2, 3-4.
Le fonctionnement U = 0 correspond à un fonctionnement en génératrice à excitation séparée en court-circuit ; c’est un cas
particulier de freinage rhéostatique.
Si l’alimentation est réversible en tension et courant, on pourra obtenir les quatre quadrants.

FIGURE 3.38 – Action sur la tension d’alimentation


d’une machine à courant continu à excitation séparée.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 129


Exemples d’alimentation à tension variable :
Ward Léonard : On alimente le moteur par une dynamo
génératrice entraînée à vitesse constante 𝑁0 par un moteur
asynchrone ou synchrone. En faisant varier l’excitation Ie de la
génératrice, on règle la tension U aux bornes du moteur comme
on peut le voir sur la figure 3.39.
FIGURE 3.39 – Schéma de principe du Ward Léonard.

Le moteur est excité par un courant constant. En négligeant les chutes de tension dans les induits et la saturation, on peut
écrire, 𝐸𝐺 𝑒𝑡 𝐸𝑀 étant les f.é.m. dans les deux machines : 𝐸𝐺 = 𝐸𝑀 ; 𝐸𝐺 = 𝑘𝐼𝑒 𝑒𝑡 𝐸𝑀 = 𝑘 ′𝑁
𝑘
Soit : 𝑁 = 𝑘′ 𝐼𝑒 La vitesse est proportionnelle au courant d’excitation de la génétrice

Le montage est parfaitement réversible et fonctionne dans les quatre quadrants. La génératrice joue le rôle d’amplificateur
de puissance. Ce montage, très souple, était utilisé pour les variations de vitesse dans le cas de puissance très élevée malgré
son mauvais rendement (70 %).

COURS MACHINES ELECTRIQUES 130


Montage à pont redresseur :
L’inducteur est alimenté sous tension constante par un pont de diodes. L’induit est alimenté par un pont redresseur
comportant des thyristors qui permettent de régler la tension moyenne d’alimentation. Le courant ne pouvant s’inverser, il
ne peut y avoir de freinage du quadrant moteur. Si l’on souhaite un fonctionnement dans les quatre quadrants, on a recourt à
un autre pont « tête bêche » ou à un inverseur de courant à quatre contacteurs. Dans le cas de la figure 3.40, le pont mixte
n’autorise qu’un seul quadrant de fonctionnement.
Moteurs de faibles puissances :
Pour les moteurs utilisés dans certains asservissements (puissance inférieure au kW ), on peut envisager :
– d’utiliser une excitation fixe, souvent par des aimants permanents, l’induit étant alors directement alimenté sous
tension variable par un amplificateur de puissance à transistors ;
– d’alimenter l’induit par un courant constant, produit par une alimentation électronique à courant constant. On
commande alors le couple par le courant d’excitation comme le montre la figure 3.41. Si le circuit n’est pas saturé, le
couple est proportionnel à Ie .

FIGURE 3.41 – Asservissement : commande de l’induit


FIGURE 3.40 – Pont mixte alimentant une du moteur à courant continu par courant constant.
machine à courant continu à excitation séparée. COURS MACHINES ELECTRIQUES 131
3.4.6.4 Moteur à excitation série
On peut agir sur l’excitation en shuntant l’inducteur par une faible résistance.
On réduit le flux et on augmente la vitesse. Comme pour le moteur à excitation séparée, l’amplitude de réglage est limitée.
Par action sur la tension d’alimentation U on agit, à couple constant, linéairement sur la vitesse.
On n’envisage que les fonctionnements des quadrants 1 et 3, le passage de l’un à l’autre s’effectuant par commutation. Il
est en effet exclu de freiner en récupération car, lorsque le couple s’annule avant de changer de signe, la vitesse doit
passer par l’infini ! (voir figure 3.42)
Dans ce cas aussi, on peut démarrer le moteur sans rhéostat de démarrage en réduisant la tension U. La variation de
tension s’obtiendra en général en utilisant un pont redresseur à thyristors.
RE M A RQU E S :
1. Lorsque plusieurs moteurs série sont mécaniquement accouplés à une même charge, on peut connecter en série ou en
parallèle leurs circuits électriques et obtenir par ces couplages diverses gammes de vitesses.
2. Pour freiner en récupérant la puissance, on branche momentanément le moteur en excitation séparée en alimentant son
inducteur par une source auxiliaire. On retrouve alors le fonctionnement du paragraphe précédent (quadrants 2 et 4).

FIGURE 3.42 – Caractéristiques mécaniques du moteur à courant


continu à excitation série, quadrant 1 et 3.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 132


3.5 Génératrices à courant continu
Ces génératrices sont de moins en moins utilisées pour produire des tensions continues. On les rencontre encore cependant
comme étage de puissance réversible dans le Ward Léonard par exemple.
Nous avons d’autre part déjà observé qu’un moteur se comportait en génératrice
lors des freinages avec récupération (quadrants 2 et 4) et il est inutile de reprendre ces études. Il reste cependant deux
points importants :
– le freinage rhéostatique ;
– la mesure de vitesse.
3.5.1 Freinage rhéostatique

L’induit du moteur est déconnecté du réseau et refermé sur une résistance 𝑅𝐶 . Le moteur est entraîné par sa charge à la
vitesse N et sa f.é.m. fait circuler un courant I , négatif, dans 𝑅𝐶 .
On aura : 𝐸 + 𝑅 + 𝑅𝐶 𝐼 = 0
𝑘
𝐸 = 𝑘𝑁Φ 𝐼𝑒 et 𝐶 = 2𝜋 𝐼Φ 𝐼𝑒
En éliminant E et I en fonction de N et C, la relation devient :
2
𝑘 Φ 𝐼
𝐶= − 2𝜋 𝑅+𝑅𝑒 𝑁
𝐶 FIGURE 3.43 – Freinage rhéostatique d’un
moteur à courant continu, schéma de principe.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 133
On peut régler ce couple de freinage (opposé à N ) en agissant sur 𝑅𝐶
et sur Ie , voir la figure 3.44. Toute la puissance provenant du freinage
est dissipée dans R et 𝑅𝐶 . On ne peut obtenir le blocage (N = 0 = C ) et
il faut éventuellement, pour caler l’arbre, un frein mécanique.
Afin d’obtenir un freinage même en l’absence de distribution
électrique (problème de sécurité), il est souvent préférable d’utiliser un
FIGURE 3.44 – Freinage rhéostatique d’un moteur
à courant continu, action sur la résistance RC . montage auto-excité de la dynamo (dynamo dérivée).
3.5.2 Génératrice tachymètrique

On peut utiliser une dynamo pour mesurer la vitesse de rotation. La f.é.m. produite proportionnelle à la vitesse est ensuite
introduite dans les chaînes d’asservissements.
Comme on recherche en général une grande précision, on utilise une machine spéciale comportant des aimants permanents
comme inducteur, et qui ne doit débiter qu’un courant négligeable de telle sorte que la tension obtenue soit sensiblement égale à
la f.é.m.. La construction en est particulièrement soignée pour que la f.é.m. soit exempte de bruits et de fluctuations.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 134


3.5.3 Annexe : génératrices auto-excitées

Pour exciter une génératrice, il faut lui fournir un courant d’excitation Ie . On peut utiliser une source auxiliaire de courant
continu (génératrice, ou moteur, à excitation séparée). la génératrice elle même peut fournir son propre courant d’excitation :
la génératrice est dite « auto-excitée » et se trouve totalement autonome. Le courant d’excitation sera alors lié à la tension
ou au courant délivré et les performances de la machine seront modifiées.

3.5.3.1 Génératrice à excitation dérivée

L’inducteur, en série avec un rhéostat d’excitation, est alimenté


par la tension U , voir la figure 3.45. Si Re est la résistance du
circuit d’excitation : 𝑈 = 𝑅𝑒 𝐼𝑒
En appelant 𝐼 ′ le courant débité: 𝑈 = 𝐸 𝑁, 𝐼𝑒 − 𝑅(𝐼 ′ + 𝐼𝑒 )

La dynamo étant entraînée à vitesse constante, on peut, connaissant la


caractéristique à vide, résoudre graphiquement ce système d’équations et FIGURE 3.45 – Génératrice à excitation
trouver la tension U en fonction de 𝐼 ′ . dérivée.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 135


La chute de tension est importante : si 𝐼 ′ augmente, U diminue à
cause de la chute de tension dans R ; par suite 𝐼𝑒 décroît ainsi que E
ce qui renforce la diminution de U . On obtient par calcul, ou
expérimentalement la courbe de la figure 3.46.
En court-circuit, U = 0 ainsi que 𝐼𝑒 ; la f.é.m. due au flux rémanent,
engendre le courant de court-circuit. La caractéristique obtenue montre
FIGURE 3.46 – Courbe tension/courant d’une que ce générateur n’est pas « linéaire »
génératrice à excitation dérivée.

3.5.3.2 Génératrice à excitation série

L’inducteur est parcouru par le courant débité 𝐼 ′ , voir figure 3.47.


Si 𝑅𝑠 est sa résistance, on a : 𝑈 = 𝐸 𝑁, 𝐼 ′ − (𝑅 + 𝑅𝑠 )𝐼 ′
Ce montage est peu utilisé.
RE M A RQU E : On a longtemps construit des génératrices à
excitation composée à deux ou trois enroulements permettant
de produire des tensions ou des courants sensiblement
constants ; ces machines ne sont plus guère rencontrées. On FIGURE 3.47 – Génératrice à excitation série.
préfère utiliser des régulations électroniques, soit associées à
des redresseurs, soit éventuellement à des génératrices
ordinaires.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 136
3.5.3.3 Amorçage d’une génératrice auto-excitée

La dynamo fournissant elle-même son courant d’excitation, une tension ne peut apparaître que s’il subsiste un flux
rémanent ; sinon, pas de f.é.m. et pas de courant inducteur. Le flux rémanent engendre une f.é.m. rémanente qui
fait circuler un petit courant inducteur. Suivant le sens de rotation de la dynamo et le sens des connexions de
l’inducteur, deux cas sont possibles :

✓ le courant inducteur engendre un flux qui s’ajoute au flux rémanent : la f.é.m. croît, donc le courant inducteur et
le flux croissent ; la tension s’établit (amorçage);

✓ le courant inducteur engendre un flux opposé au flux rémanent : la f.é.m. décroit et il ne peut y avoir amorçage. Il
faut soit inverser les connexions de l’inducteur, soit changer le sens de rotation.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 137


Avantages et
Avantages et inconvénients
inconvénients

• Le principal problème de ces machines vient de la liaison entre les balais, ou « charbons » et
• L'avantage principal des le collecteur rotatif. Ainsi que le collecteur lui même comme indiqué plus haut et la
machines à courant complexité de sa réalisation.
continu réside dans leur • De plus il faut signaler que :
adaptation simple aux ➢ Plus la vitesse de rotation est élevée, plus la pression des balais doit augmenter pour
moyens permettant de rester en contact avec le collecteur donc plus le frottement est important.
régler ou de faire varier ➢ Aux vitesses élevées les balais doivent donc être remplacés très régulièrement.
leur vitesse, leur couple ➢ Le collecteur imposant des ruptures de contact provoque des arcs, qui usent
et leur sens de rotation : rapidement le commutateur et génèrent des parasites dans le circuit d'alimentation,
les variateurs de vitesse. ainsi que par rayonnement électromagnétique.
Voire leur raccordement • Un autre problème limite les vitesses d'utilisation élevées de ces moteurs lorsque le rotor est
direct à la source bobiné, c'est le phénomène de « défrettage », la force centrifuge finissant par casser les liens
d'énergie : batteries assurant la tenue des ensemble de spires (le frettage).
d'accumulateur, piles,
etc. • Un certain nombre de ces inconvénients ont partiellement été résolus par des réalisations de
moteurs sans fer au rotor, comme les moteurs « disques » ou les moteurs « cloches », qui
néanmoins possèdent toujours des balais.

• Les inconvénients ci-dessus ont été radicalement éliminés grâce à la technologie du moteur
brushless, aussi dénommé « moteur à courant continu sans balais », ou moteur sans balais.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 138
Maintenance de la machine CC
CONSTAT CAUSE REMEDE
Manque de courant d'excitation • Défaut d'alimentation • Contrôler le variateur
• Inducteurs coupés • Remplacement du stator bobiné
• Inducteurs en court-circuit
Collecteur : • Défaut d'alimentation • Vérifier l'alimentation
• traces d'amorçage • Emplois hors spécifications • Vérifier l'utilisation
• arrachement de métal rayures, • Vibrations • Contrôler l'ambiance
• faux-rond • Ambiance agressive • Réfection du collecteur
• Calage d'induit • Dispositif anti-calage
Vitesse différente dans un sens par Lors du remontage mauvais indexage stator par Recaler le moteur selon procédure indiquée dans la
rapport à l'autre rapport au flasque NDE et / ou calage porte-balais notice générale

Déclenchement des sondes • Ventilation • Contrôler le circuit de refroidissement, la


• Surcharge ventilation forcée et son sens de rotation
• Vérifier le fonctionnement de la machine
entraînée
Usure rapide des balais • Fonctionnement en sous-charge • Possibilité de réduction de la ventilation par
• Vibrations passage de la VF à l'avant (consulter LEROY-
SOMER)
• Revoir équilibrage des parties entraînées
• Support moteur à contrôler

COURS MACHINES ELECTRIQUES 139


Guide de choix d’un moteur CC
Le choix d’un moteur à courant continu doit permettre l’entraînement de la machine accouplée avec les
performances imposées par le cahier des charges à savoir :
• Le nombre de quadrants de fonctionnement
• Le couple sur toute la plage de vitesse :caractéristique Cr = f(Ω)
• La vitesse maximum
• La vitesse minimum
• L’accélération et la décélération maximum
1. Déterminer la puissance a vitesse constante

2. Déterminer la vitesse pour les accélération et décélérations

3. Définir le type de service de moteur

4. Déterminer les tensions maximales d’induit disponible

5. Présélectionner le moteur en fonction de la puissance et la vitesse


COURS MACHINES ELECTRIQUES 140
Guide de choix d’un moteur CC
Etape 1 : Déterminer la puissance a vitesse constante

Il faut donc déterminer la puissance nécessaire à notre application pour les phases à vitesse constante :
Pu = Cnom .Ωnom= Crnom .Ωnom
Le point de fonctionnement se situe à l’intersection des caractéristiques couple / vitesse du moteur et de la charge
entraînée. La Caractéristique couple/vitesse de la machine entraînée doit être connue.

Les moteurs les plus répandus sont le moteur à courant continu (MCC), le moteur asynchrone (MAS) et le
moteur synchrone (MS). Ils ont les caractéristiques mécaniques respectives suivantes :

COURS MACHINES ELECTRIQUES 141


Guide de choix d’un moteur CC

• Les charges à couple constant Cr= cte représentées par une droite horizontale. C’est le cas pour de nombreuses
machines-outils (perceuse, …) et pour le levage.

• Les charges à couple proportionnel à la vitesse Cr=aΩ, ce qui donne une droite qui passe par l’origine. C’est le
cas des pompes hydrauliques.

• Les charges à couple proportionnel au carré de la vitesse Cr=aΩ^2 ce qui donne une parabole. C’est le cas des
ventilateurs.

• les charges C𝑟 = 𝑎 /Ω et donc une courbe hyperbolique. C’est le cas de l’essorage.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 142


Guide de choix d’un moteur CC
Une fois le régime transitoire terminé (exemple démarrage), la machine et la charge connectée tourneront à la
vitesse indiquée par l’intersection des 2 caractéristiques :

Au régime permanent (vitesse constante) le couple Cu développé par la


machine est égal au couple résistant Cr imposé par la charge : C𝒖 = C𝑹

COURS MACHINES ELECTRIQUES 143


Guide de choix d’un moteur CC
Exemple
Un moteur à courant continu doit entraîner un ventilateur a différentes vitesses. Pour
cela on applique à son induit une tension Ua réglable. La figure suivante donne la
caractéristique mécanique du moteur pour Ua = 10 V. Sur cette figure, on a aussi
représenté la caractéristique mécanique du ventilateur Cr = f(n).

1-Déterminer les valeurs Cu et Ω des coordonnées du point de fonctionnement en


régime établi du groupe moteur-ventilateur pour Ua=10 V.

le point de fonctionnement se trouve a l’intersection des 2 courbes :


Cu =0,45 Nm et Ω = 1 000 tr/min
2-En déduire la puissance utile fournie par le moteur :
Pu = Cu . Ω = 0,45.(2 π .1000/60) = 47,1 W

3-L'intensite la du courant appel‚ pour ce fonctionnement vaut 10,5 A. En déduire la puissance Pa absorbée par le moteur

Pa = Ua.Ia = 10 . 10,5 = 105 W le rendement η = Pu /Pa = 47,1/105 = 44 %

COURS MACHINES ELECTRIQUES 144


Guide de choix d’un moteur CC
Etape 2 : Déterminer la vitesse pour les accélération et décélérations
Il faut également déterminer la puissance nécessaire à notre application pour les accélérations et décélérations

pendant le régime transitoire, La vitesse est régie par la relation fondamentale de la dynamique :
Ce − C𝑹 = 𝑱 (𝒅Ω/𝒅𝒕)
Avec
• J : moment d’inertie sur l’arbre du moteur ;
• 𝒅Ω / 𝒅𝒕 : accélération angulaire.
Comme le moment d’inertie est positif (et reste constant tant que l’on ne change pas de charge ou de moteur) alors :
• Si Ce > Cr , 𝒅Ω 𝒅𝒕 > 0 : le moteur accélère, la vitesse augmente.
• Si Ce < Cr , 𝒅Ω 𝒅𝒕 < 0 : le moteur décélère, la vitesse diminue.
• Si Ce = Cr , 𝒅Ω 𝒅𝒕 = 𝟎 : le moteur tourne à vitesse constante.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 145


Guide de choix d’un moteur CC
Définir le type de service du moteur
Service continu - Service type S1 : Service temporaire - Service type S2 :

• Fonctionnement à charge
constante nominale pendant
un temps déterminé N,
moindre que celui requis
pour atteindre l'équilibre
thermique, suivi d'un repos
d'une durée suffisante pour
rétablir 2 °C.

• Facteur de correction pour


ce service S2.

• Fonctionnement à charge constante nominale


d'une durée suffisante pour que l'équilibre
thermique soit atteint.

• Facteur de correction pour ce service S1 = 1 COURS MACHINES ELECTRIQUES 146


Guide de choix d’un moteur CC
Définir le type de service du moteur
Service Intermittent périodique - Service type S3

• Suite de cycles de service identiques comprenant chacun une période de


fonctionnement à charge constante nominale N et une période de repos R.

• Dans ce service, le cycle est tel que le courant de démarrage n'affecte pas
l'échauffement de façon significative.

• Facteur de correction est S3

COURS MACHINES ELECTRIQUES 147


Guide de choix d’un moteur CC
Déterminer les tensions maximales d’induit disponibles

COURS MACHINES ELECTRIQUES 148


Guide de choix d’un moteur CC
Présélectionner le moteur en fonction de la puissance et la vitesse

Remarque :
Pour une tension d’utilisation différente de 460 V une règle de
trois pourra être appliquée. Par exemple le moteur LSK 2004 qui
offre 160 kW sur son arbre moteur à 1500 tr/min pour une
tension de 460 V ne dispose plus que de 94 kW pour une tension
de 270 V (270/460 x 160kW).
Ce choix est valable pour des conditions d’utilisation normales
suivantes (norme CEI 34-1)
• Température ambiante comprise entre + 5 et + 40 °C,
• Altitude inférieure à 1000 m,
• Pression atmosphérique : 1050 m bar,
• Mode de refroidissement IC 06 (ventilation forcée),
• Classe d’isolation H
• Facteur de forme du courant < 1,04
• Degrés de protection IP 23
• Zone de fonctionnement 2 (humidité absolue comprise entre 5
et 23 g/m3),
6. Pour des conditions d'emploi différentes, on appliquera le(les)
coefficient(s) de correction de la puissance avant de
prédéterminer le moteur.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 149


Guide de choix d’un moteur CC
Prise en compte d’une température ou d’une altitude différente

• La puissance qui peut être fournie par un moteur dépend de ses conditions de fonctionnement , donc la température
ambiante

• L’attitude et le mode de refroidissement sont donc à prendre en compte

• Pour 40 °C et à Att ≤1000 m :

Un moteur de 1 kW peut fournir 1 kW en continu

• Pour 40 °C et à Att = 3000 m :

➢ Un moteur de 1kW peut fournir 0,85 kW


en continu
➢ Pour un besoin de 1kW , il faudra donc
choisir un moteur 1/0,85 = 1,17 kW

COURS MACHINES ELECTRIQUES 150


Guide de choix d’un moteur CC
Etude de cas, choix de moteur cc

➢ La machine à entraîner demande une puissance de 100 kW à 2000 tr/min


➢ La machine fonctionne 10 h par jour et subit 2 démarrages dans la journée
➢ L’ensemble machine/convertisseur est raccordé au réseau triphasé 240/415 V 50 Hz
➢ Les conditions d’utilisation sont considérées comme normales au regard de la norme CEI 34- 1

On reconnaît ici un service continu S1 de la machine. Le facteur de correction pour effectuer le choix du moteur
est de 1. Il n’y a pas lieu de prendre en compte d’autre élément car les conditions d’exploitation restent dans le
cadre des limites définies dans la norme CEI 34-1.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 151


Guide de choix d’un moteur CC
✓ La machine à entraîner demande une puissance de 100 kW à 2000 tr/min

Le facteur de correction étant unitaire la


puissance de 100 kW à 2000 tr/min sera
prise en compte pour le
dimensionnement du moteur.

Ce sont les deux entrées du graphe de


choix de la gamme de moteur LSK, On
remarque que ce graphe est valable pour
une tension moyenne d’induit de 460 V

COURS MACHINES ELECTRIQUES 152


Guide de choix d’un moteur CC

✓ L’ensemble machine/convertisseur est raccordé au réseau triphasé 240/415 V 50 Hz

Le tableau nous indique que pour une alimentation


monophasée de 240 V la tension maximale en sortie du
pont redresseur est de ≈ 200 V et pour une alimentation
triphasée de 415 V la tension maximale en sortie du pont
redresseur est de ≈ 470 V

COURS MACHINES ELECTRIQUES 153


Guide de choix d’un moteur CC
Sur le graphe de choix de la gamme de moteur LSK
donné pour une tension d’induit de 460 V, on place
en abscisse 2000 tr/min et en ordonnée ≈ 460/470 de
100 kW le moteur LSK 1604 se situe au dessus.

Il est donc probable que celui-ci convient dans le cas


d’une alimentation triphasée.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 154


Travail à faire

Réaliser une petite recherche bibliographique de 5 pages au maximum sur :

• Les méthode de maintenance et diagnostic des Moteurs à courant continu

COURS MACHINES ELECTRIQUES 155


Chapitre 4 : Machines synchrones
La machine synchrone est le plus souvent utilisée en générateur, on l’appelle alors alternateur.
Comme toutes les machines électriques tournantes, la machine synchrone est réversible et peut également fonctionner en
moteur synchrone. Dans une première partie l’alternateur sera présenté de façon très simple. Les particularités du
fonctionnement en moteur seront vues à la fin du chapitre.

4.1 Symboles

(b) Symbole d’un moteur (c) Symbole d’un moteur synchrone


(a) Symbole général d’un synchrone triphasé à rotor bobiné.
moteur synchrone. triphasé à aimants.

(d) Symbole d’un alternateur triphasé à rotor bobiné.

FIGURE 4.1 – Symboles de la machine synchrone. COURS MACHINES ELECTRIQUES 156


4.2 Construction - Principe

Quelque soit sa constitution et son nombre de pôles, une machine synchrone est constituée de deux circuits
indépendants :
✓ Le bobinage d’excitation : il est constitué d’un bobinage enroulé sur le rotor et traversé par le courant continu «
d’excitation » : Ie . C’est lui qui permet la création des pôles magnétiques dits « rotoriques » et l’instauration d’un
flux donné dans le circuit magnétique. Ce bobinage est parfois remplacé par des aimants permanents surtout dans le
domaine des petites et moyennes puissances.
✓ Le circuit d’induit : il est constitué des trois bobinages triphasés, de constitution symétrique, pratiqué sur le stator
de façon répartie, et par lesquels transite la puissance électrique de la machine.
Il est à noter que, si les enroulements statoriques sont fixes, celui de l’excitation est tournant.

FIGURE 4.2 – Constitution d’une machine FIGURE 4.3 – Constitution d’une machine synchrone :
synchrone : induit tournant, inducteur fixe. induit fixe, inducteur tournant.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 157
4.2.1 Force électromotrice

Au chapitre 2 nous avons vu que l’on peut produire une tension sinusoïdale à l’aide d’un inducteur fixe et d’un induit
mobile. Cette tension a pour valeur : 𝑒 = 𝑛𝑁Φ sin 𝜃0 cos 𝑤𝑡
Cette tension est recueillie par des contacts glissants (bagues). Seul le déplacement relatif de l’induit par rapport à
l’inducteur importe : on peut donc obtenir le même résultat en prenant un induit fixe et un inducteur mobile. la
réalisation sera plus simple : seul le courant continu d’excitation de l’inducteur traversera des contacts glissants. L’induit
pourra être plus complexe (induit triphasé) et parcouru par des courants plus élevés.
4.2.1.1 Exemple d’enroulement d’induit

On remarque que deux conducteurs de l’induit


diamétralement opposés ont des forces électromotrices de
même module, en opposition de phase. On réalisera donc
un enroulement analogue à celui d’une dynamo à
courant continu : la figure 4.4 montre un exemple pour
10 conducteurs.
On remarque que la f.é.m. est maximale quand les pôles
sont perpendiculaires à l’axe de la bobine ainsi constituée.

FIGURE 4.4 – Induit d’une machine synchrone à 10 conducteurs.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 158


NOTA : Le bobinage de l’inducteur ne présente aucune difficulté de principe : on dispose un certain nombre de spires
autour des pôles du rotor. Cet inducteur sera alimenté en courant continu d’excitation par l’intermédiaire de deux
bagues conductrices.
On peut utiliser un inducteur à pôles lisses (dont l’entrefer est constant) : les spires sont disposées dans des encoches
comme le montre la figure 4.5, ou une machine à pôles saillants (dont l’entrefer est variables) comme le montre la figure
4.7.

FIGURE 4.5 – Inducteur d’une


machine synchrone à pôles lisses.

FIGURE 4.6 – rotor d’une machine


synchrone à pôles lisses. FIGURE 4.7 – rotor d’une machine
synchrone à pôles saillants.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 159


4𝜃0 𝜋
on a : 𝑛1 = 𝑛 soit 𝑛 = 𝑛1 2𝜃 𝑛1 nombre de conducteurs mis en série et 𝑛 nombre de conducteur
2𝜋 0

disposés dans l’induit


La force électromotrice obtenue est d’autre part doublée par l’utilisation des conducteurs diamétralement opposés, soit
finalement, en notant 𝑁𝑠 la vitesse de rotation :
𝜋𝑛1
𝑒= × 2 × 𝑁𝑠 Φ sin 𝜃0 cos 𝑤𝑡
2𝜃0
𝜋𝑛1
𝑒= × 𝑁𝑠 Φ sin 𝜃0 cos 𝑤𝑡
𝜃0

Cas général : alternateur à 2p pôles L’inducteur comporte 2p pôles, et l’induit comporte p fois le bobinage
précédent : par exemple p = 2 ; 𝑛1 = 20, voir la figure 4.8

Cette machine est équivalente à une machine bipolaire pour


𝑤 = 𝑝Ω𝑠
laquelle : ቊ
𝜃 = 𝑝Θ

et comportant le même nombre 𝑛1 de conducteurs. 𝑁𝑠 devenant


p𝑁𝑠 , la force électromotrice s’écrira donc :
𝜋 sin 𝜃0
FIGURE 4.8 – Exemple de bobinage d’une machine 𝑒= × 𝑛1 × 𝑝 × 𝑁𝑠 × Φ × cos 𝑤𝑡
𝜃0
synchrone à 2 paires de pôles et 20 conducteurs sur l’induit. 𝐴𝑣𝑒𝑐 𝜃0 = 𝑝Θ0
COURS MACHINES ELECTRIQUES 160
Sa valeur efficace E est telle que :
𝜋 sin 𝜃0
𝐸= × 𝑛1 × 𝑝 × 𝑁𝑠 × Φ(𝐼𝑒 )
2𝜃0
Le facteur entre parenthèses, appelé coefficient de Kapp, tient compte en particulier de la
répartition des conducteurs à la périphérie du stator et donc des déphasages existant entre les
f.é.m. qui y sont induites.
En introduisant un coefficient k lié à la construction, on aura finalement :
𝐸 = 𝑘𝑁𝑠 Φ 𝐼𝑒
𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝑒 = 𝐸 2 cos 𝑤𝑡
𝑤 = 𝑝Ω 𝑜𝑢 𝑓 = 𝑝𝑁𝑠

Cette dernière formule qui relie la fréquence, le nombre de pôles et la vitesse de rotation, est
identique à la formule de Ferraris sur les inductions tournantes.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 161
4.2.1.3 Caractéristique à vide

La f.é.m. est proportionnelle à la vitesse de rotation et au flux magnétique. La fréquence étant en général imposée, on devra
entraîner l’alternateur à vitesse constante 𝑁𝑠 .
On relève expérimentalement la f.é.m. E en faisant varier le courant continu d’excitation 𝐼𝑒 et on trace la caractéristique
à vide, qui, à un facteur près, est la courbe d’aimantation du circuit magnétique comme le montre la figure 4.9.

4.2.1.4 Alternateur triphasé

Le coefficient de Kapp est maximal pour 𝜃0 → 0 (et


vaut 2,22) ; il décroît si 𝜃0 augmente et ne vaut plus que
1,41 pour 𝜃0 = 𝜋 . Comme les conducteurs, tous en série,
ont les mêmes pertes Joule il est donc peu rentable de
disposer les conducteurs sur toute la périphérie de
2𝜋
l’induit. On peut prendre : 2𝜃0 = Le facteur de Kapp
6
FIGURE 4.9 – Caractéristique à vide d’une machine synchrone. vaut encore 2,12 et la bobine ainsi constituée n’occupe
que le tiers de l’induit.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 162


On peut alors disposer deux autres enroulements identiques, électriquement
indépendants comme le montre la figure 4.10.
Ces enroulements présenteront des f.é.m. de même valeur E , de même pulsation ω,
2𝜋
mais déphasées de 3 en raison de leur disposition dans le stator :

𝑒1 = 𝐸 2 cos 𝑤𝑡
2𝜋
FIGURE 4.10 – Alternateur triphasé : 𝑒2 = 𝐸 2 cos 𝑤𝑡 −
3
répartition des trois enroulements de
l’induit. 4𝜋
𝑒3 = 𝐸 2 cos 𝑤𝑡 −
3
On pourra ensuite coupler en étoile ou en triangle les trois enroulements.
Tout le stator est utilisé. Dans la suite du cours, nous n’étudierons que des
alternateurs triphasés en rapportant les grandeurs à une phase (en ramenant
le montage en étoile
si nécessaire par la transformation de Kennelly). Le schéma de principe
d’un tel alternateur est donné à la figure 4.11.

FIGURE 4.11 – Alternateur triphasé :


schéma de principe.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 163
4.2.1.5 Excitation de la machine synchrone

L’inducteur doit être alimenté en tension continue. on peut utiliser :


✓ Une génératrice à courant continu auto-excitée.
✓ Un petit alternateur dont on redresse la tension. On peut dans ce cas se passer de balais : l’alternateur
d’excitation est à induit tournant ; sa tension, redressée par des diodes, excite l’inducteur tournant de
l’alternateur principal comme le montre la figure 4.12. Le courant i e est fourni par un régulateur
électronique chargé de maintenir la tension de sortie constante, l’alternateur d’excitation sert en outre
d’amplificateur de puissance.
✓ Des redresseurs, commandés ou non, utilisant une tension alternative. Dans le cas d’un fonctionnement
en alternateur, on peut utiliser la tension alternative produite ; on obtient un montage auto-excité qui obéit
aux mêmes conditions d’amorçage que les génératrices à courant continu (présence de flux rémanent en
particulier).

FIGURE 4.12 – Schéma de principe d’un alternateur triphasé sans bagues ni balais.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 164
4.2.2 Fonctionnement en charge

Lorsque des courants triphasés équilibrés parcourent l’induit, ils engendrent (théorème de Ferraris) une induction tournante à
𝑝 paires de pôles, dont la vitesse 𝑁𝑠 est égale à celle du rotor.
On aura donc simultanément dans une machine synchrone deux inductions tournantes, à la vitesse 𝑁𝑠 :

– l’induction 𝐵𝑅 créée par l’inducteur tournant ;


– l’induction 𝐵𝑆 engendrée par le stator.
Le décalage angulaire entre ces deux inductions dépend du déphasage entre la f.é.m. induite E et le courant d’induit I
dans une phase.
𝜋
Si E et I sont déphasés de Ψ, le décalage, en angle électrique, de 𝐵𝑅 et 𝐵𝑆 est ( + Ψ).
2

En effet, nous avons vu que l’induction 𝐵𝑆 était dans l’axe


d’une bobine quand le courant y était maximum alors que la
f.é.m. était maximale quand l’induction 𝐵𝑅 était normale à
l’axe (voir la figure 4.16).
Si la machine n’est pas saturée, on peut superposer les effets des
deux inducteurs et l’étude est particulièrement simple : c’est la
méthode de Behn-Eschenburg qui permet de définir le schéma
équivalent et le couple.
FIGURE 4.13 – Décalage des inductions
COURS MACHINES ELECTRIQUES
statorique et rotorique. 165
4.2.2.1 Schéma équivalent

Comme nous l’avons vu au chapitre 2, la création de


l’induction 𝐵𝑆 correspond à l’existence d’une inductance
synchrone L par phase de l’induit.
D’autre part, chaque enroulement présente une résistance R .
FIGURE 4.14 – Schéma équivalent de la machine synchrone. Le schéma équivalent est donc celui de la figure 4.14.
On aura, par phase, en supposant un courant débité I , avec

un déphasage 𝜑 = 𝑉, 𝐼Ԧ

𝐸 𝐼𝑒 = 𝑉 + 𝑅𝐼 + 𝑗𝐿𝑤𝐼: c’est l’équation de maille qui


donne le diagramme de Behn-Eschenburg qui ressemble à
celui de Kapp pour le transformateur. Mais ici, en raison
FIGURE 4.15 – Diagramme de Behn-Eschenburg de la de l’entrefer, nous aurons : 𝑅 ≪ 𝐿𝜔.
machine synchrone.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 166


4.2.2.2 Détermination des éléments du schéma équivalent

La f.é.m. 𝐸 (𝐼𝑒 ) est connue par la caractéristique à vide. On mesure, en courant continu, la résistance R de chaque
enroulement. On pourrait mesurer directement L ou Lω (mesure d’impédance) mais on préfère utiliser les méthodes
suivantes :

Essai en court-circuit sous excitation réduite On mesure 𝐼𝑒 𝑒𝑡 𝐼𝑐𝑐 . On peut tracer la caractéristique 𝐼𝑐𝑐 (𝐼𝑒 ).

Le flux résultant étant très faible, la machine n’est pas


saturée et la caractéristique en court-circuit est
rectiligne. On obtient ainsi l’impédance interne d’une
phase de l’alternateur :
𝐸(𝐼𝑒 )
𝑅 + 𝑗𝐿𝑤 = 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑉 = 0; 𝐸 = 𝑅 + 𝑗𝐿𝑤 𝐼𝑐𝑐
𝐼𝑐𝑐 (𝐼𝑒 )

On en déduit Lω. Par ce calcul, on voit que Lω est


constant tant qu’il n’y a pas saturation (machine
linéaire).
NOTA : On vient en fait d’appliquer le théorème de
FIGURE 4.19 – Essai en court-circuit de la machine synchrone.
Thévenin à un générateur triphasé linéaire.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 167


Essai sur inductance On fait débiter la machine sur des inductances pures. Le diagramme devient alors celui de la figure
4.21.
Compte tenu des ordres de grandeur, on a : 𝐿𝜔𝐼 ≈ 𝐸 − 𝑉. On mesure donc V
(𝐼𝑒 ) et par comparaison avec la courbe à vide, on a (𝐿𝜔𝐼 ) et (𝐿𝜔). Cette
méthode, plus coûteuse, car il faut des inductances importantes, donne de
meilleurs résultats car 𝐿𝜔 est mesuré dans des conditions de flux plus
normales qu’en court-circuit. Cela revient, en fait, à tenir compte
implicitement de la non linéarité en mesurant 𝐿𝜔 au voisinage des conditions
normales de fonctionnement (proches de la saturation). 𝐿𝜔 est alors un
FIGURE 4.20 – Essai de la machine paramètre, fonction de 𝐼𝑒 , défini autour d’un point moyen, un peu comme les
synchrone : débit sur des inductances paramètres dynamiques en électronique (résistance d’une diode).
pures.

FIGURE 4.21 – Débit sur des


inductances pures : diagramme de Kapp.
FIGURE 4.22 – Essai de la machine synchrone : débit sur des inductances pures.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 168
4.2.2.3 Couple électromagnétique
L’interaction entre 𝐵𝑅 et 𝐵𝑆 engendre un couple électromagnétique 𝐶𝑒 . Il est facile de calculer son expression à partir du
schéma équivalent.

Si la machine fournit les courants triphasés I , sous les tensions simples V,


avec un déphasage φ, on aura :

Puissance électrique fournie : 𝑃 = 3𝑉 𝐼 cos φ.

Pertes Joule dans l’induit : 𝑃 = 3𝑅 𝐼 2 .


𝐽

La somme de ces deux puissances provient du moteur d’entraînement


qui fournit en outre les pertes mécaniques 𝑝𝑚 : 𝑃𝑚é𝑐𝑎 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖𝑒 = 𝑃 +
FIGURE 4.23 – Grandeurs servant au calcul 𝑃𝐽 + 𝑝𝑚 .
du couple électromagnétique de la machine
synchrone. La puissance électromagnétique 𝑃𝑒 , correspondant au couple
électromagnétique 𝐶𝑒 s’écrit : 𝑃𝑒 = 𝑃 + 𝑃𝐽 = 𝑃𝑚𝑒𝑐𝑎 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖𝑒 − 𝑝𝑚 = 𝐶𝑒 Ω𝑠

On obtient ainsi une expression précise du couple, mais peu utilisable pour un raisonnement général. Si on néglige les pertes
(ce qui suppose un rendement égal à un), on aura : 𝑃𝑒 = 𝐶𝑒 Ω ≅ 3𝑉𝐼 cos 𝜑
COURS MACHINES ELECTRIQUES 169
Dans cette hypothèse, le diagramme de Behn-Eschenburg se simplifie (R I est négligeable) comme on le voit sur la figure
4.24 :
Or : 𝐻𝑀 = 𝐿𝑤𝐼 cos 𝜑 = 𝐸 sin 𝜃
3𝑉
D’où : 𝑃𝑒 ≅ 𝐿𝑤 × 𝐻𝑀
3𝑉
et le couple peut s’écrire : 𝐶𝑒 = 𝐿𝑤Ω × 𝐻𝑀
𝑠
𝑤
Ou, enfin, compte tenu de Ω𝑠 = :
𝑝
𝑃𝑒 3𝑝
𝐶𝑒 = ≅ 𝑉𝐸 sin 𝜃
Ω𝑠 𝐿𝑤 2

Compte tenu des conventions de signes utilisées, il s’agit ici d’un


couple résistant (opposé à 𝑁𝑠 ) que le moteur d’entraînement doit
FIGURE 4.24 – Diagramme de Behn-
Eschenburg simplifié pour le calcul du vaincre. Si θ se trouve être négatif, 𝐶𝑒 est alors négatif et donc
couple électromagnétique de la machine moteur.
synchrone.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 170


4.3 Alternateur autonome
La machine synchrone, entraînée à 𝑁𝑠 par un moteur (thermique en général), alimente un récepteur triphasé de facteur de
puissance cos 𝜑. Si on veut assurer une tension 𝑈 imposée, pour un débit 𝐼 et un déphasage 𝜑, on construit le diagramme de
Behn-Eschenburg qui donne la f.é.m. 𝐸 nécessaire et par suite le courant d’excitation 𝐼𝑒 .

Inversement, si 𝐼𝑒 , donc 𝐸 , est fixé, on peut calculer, par ce diagramme, la


tension obtenue pour un débit I et un cos 𝜑 donnés : 𝐸 = 𝑉 + 𝑅𝐼 + 𝑗𝐿𝑤𝐼
On construit 𝑅𝐼 et 𝑗𝐿𝑤𝐼. On connait 𝜑 et donc la direction de 𝑉: on connait 𝐸
On en déduit la solution graphique de la figure 4.26
Ces deux types d’études conduisent aux courbes suivantes (figure 4.27):
FIGURE 4.25 – Alternateur autonome.

FIGURE 4.27 – Courbe de réglage et de la chute de tension de la


FIGURE 4.26 – Alternateur autonome :
machine synchrone en alternateur autonome.
diagramme de Behn-Eschenburg pour le COURS MACHINES ELECTRIQUES 171
calcul de E .
4.3.1 Machine synchrone couplée au réseau

On couple une machine synchrone à un réseau triphasé afin, soit :


✓ de fournir une puissance supplémentaire à ce réseau : la machine synchrone se comporte alors en alternateur ;
✓ de produire de la puissance mécanique : la machine synchrone se comporte alors en moteur synchrone.
Ces fonctionnements sont parfaitement réversibles et nécessitent tous deux les mêmes opérations de couplage.

4.3.1.1 Couplage

On ne peut brancher directement le stator d’une machine synchrone sur un réseau : les courants seraient trop intenses
(limités seulement par l’impédance interne R + j Lω) et si la vitesse du rotor diffère de Ns , il ne pourrait y avoir de
couple : les inductions 𝐵𝑅 et 𝐵𝑆 tournant à des vitesses différentes, le couple produit serait oscillatoire et de valeur
moyenne nulle.
Pour réaliser un couplage optimal d’une machine synchrone, il faut :
✓ l’entraîner à une vitesse N proche de Ns par un moteur auxiliaire ;
✓ l’exciter pour produire des f.é.m. égales aux tensions du réseau ;
✓ coupler quand les f.é.m. et les tensions correspondantes du réseau sont en phase.
Il ne circule alors aucun courant dans l’induit. Le montage pratique est celui de la figure 4.28.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 172


Pour vérifier :
✓ la vitesse : N = Ns ;
✓ l’ordre de succession des phases (1, 2, 3 pour le réseau et
1’, 2’, 3’ pour la machine synchrone
✓ l’égalité des phases : arg E = arg V
On utilise des lampes de couplage qui sont placées en parallèle
sur le disjoncteur de couplage. Ces lampes sont alimentées
sous les tensions 𝑈 ′ = 𝑉 − 𝐸 comme le montre la figure 4.29
FIGURE 4.28 – Couplage d’une machine
synchrone sur un réseau : montage pratique. En agissant sur 𝐼𝑒 , on règle l’égalité |𝐸 | = |𝑉 | à l’aide du
voltmètre. Comme N est différent de Ns , les trois tensions U’ varient à
la fréquence |Ns −N |. Si l’ordre des phases est correct les trois
tensions U’ varient simultanément et les trois lampes s’allument ou
s’éteignent ensemble.
NOTA : Si l’ordre des phases est incorrect, on vérifiera que les
lampes s’éteignent puis s’allument successivement : il faut alors
intervertir deux phases.
On ajuste la vitesse N en agissant sur le régulateur du moteur
d’entraînement (+vite - vite) afin que l’éclat des lampes varie
lentement et on couple à l’extinction des lampes. On a alors E = V .
NOTA : On peut utiliser un synchronoscope dont l’aiguille tourne à une
FIGURE 4.29 – Tensions du réseau et de la
vitesse égale à |Ns − N | et passe par zéro quand V et E sont en phase.
machine synchrone pendant le couplage.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 173
4.3.1.2 Effet du couple appliqué à la machine synchrone

A l’issue du couplage, le courant est nul et si on néglige les pertes, le couple mécanique Cm fourni par le moteur
d’entraînement est lui aussi négligeable. On a donc, pour une phase, le diagramme de la figure 4.30 où V = E .

Si on augmente le couple Cm fourni par le moteur, le rotor accélère et les


f.é.m. se décalent en avance par rapport aux tensions V. Il apparaît alors des
FIGURE 4.30 – Diagramme de Behn-
courants triphasés I tels que : E = V + j LωI (en négligeant RI). Le
Eschenburg de la machine synchrone juste
diagramme est alors celui de la figure 4.31 et montre que la machine
après le couplage.
synchrone oppose alors un couple électromagnétique résistant Ce,
proportionnel à sinθ. L’équilibre dynamique est atteint pour un angle θ tel
que : Ce = Cm . θ devient fixe et on a alors : N = Ns . Le rotor tourne
exactement à la vitesse du champ tournant. La puissance fournie par le
moteur est transmise au réseau : la machine synchrone fonctionne en
alternateur.
FIGURE 4.31 – Diagramme de Behn-
Eschenburg de la machine synchrone : après le Si le couple appliqué est négatif, c’est à dire si on remplace le moteur
par une charge mécanique, le rotor ralentit et les f.é.m. se décalent en
couplage et une augmentation du couple
arrière. On obtient un fonctionnement symétrique : le couple de la machine
moteur.
synchrone change de signe, comme θ, et devient moteur. A l’équilibre on a :
Ce = Cm et N = Ns .
La puissance reçue par la charge provient du réseau : la machine
synchrone fonctionne en moteur synchrone.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 174
FIGURE 4.32 – Diagramme de Behn-Eschenburg de la machine synchrone en fonctionnement moteur.
Avec les conventions utilisées (I fourni), on voit que cos 𝜑 est négatif (puissance « fournie » négative). Il sera plus
commode de considérer les courants absorbés I’ par le moteur synchrone :
𝐼 = −𝐼 ′
et de parler de la puissance absorbée : 𝑃 = 3𝑉𝐼′ cos 𝜑 .
Le fonctionnement alternateur ou moteur dépend uniquement du sens du couple mécanique appliqué. En régime établi, la
vitesse de rotation est égale à celle des inductions tournantes : 𝑁 = 𝑁𝑠 .
Le couple électromagnétique tend à maintenir le rotor à la vitesse des champs tournants : on l’appelle couple synchronisant.
RE M A RQU E S :
– Les couples applicables sont limités car θ est solution de :
3𝑝
𝐶𝑚 = 𝐶𝑒 = 𝑉𝐸 sin 𝜃
𝐿𝑤 2

Ici, V et E ont même module et il n’y aura de solution que si : 𝐶𝑚 <


3𝑝 2
2 𝑉
𝐿𝑤
Si 𝐶𝑚 sort de ces limites, le couple délivré par la machine synchrone
ne peut plus retenir le rotor : il y a décrochage du rotor. Les courants
deviennent très intenses et comme 𝑁 𝑒𝑡 𝑁𝑠 sont devenus très différents,
il n’y a plus qu’un couple électromagnétique alternatif, nul en
FIGURE 4.33 – Caractéristique mécanique de moyenne. Cet incident brutal et dangereux doit donc être évité.
la machine synchrone, limites de décrochage.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 175


– La vitesse du rotor est constante en régime établi, mais,
lors de l’application d’un couple Cm, comme le rotor se
décale d’un angle θ, sa vitesse instantanée doit fluctuer
avant de reprendre la valeur 𝑁𝑠 . On obtient en général une FIGURE 4.34 – Oscillation de vitesse lors de
oscillation amortie de la vitesse : l’application brutale d’un couple résistant.

– L’utilisation en moteur synchrone suppose l’emploi d’un moteur auxiliaire de petite puissance permettant le
démarrage et le couplage à puissance nulle. Les dispositifs d’électronique de puissance permettent désormais de
démarrer en alimentant le stator par des tensions de fréquence très faible.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 176


4.3.2 Diagramme de Blondel
4.3.2.1 Diagramme de Blondel

On suppose que le réseau est à tension V et fréquence constante. Pour étudier l’influence du couple et du courant
d’excitation de la machine synchrone on utilise le diagramme de Behn-Eschenburg dans lequel le vecteur V est invariant.
Pour simplifier l’étude, on négligera les pertes Joule : 𝑅 𝐼 ≪ 𝐿𝜔𝐼 .
Au paragraphe 4.2.2.3, nous avons vu que 𝐻𝑀 est proportionnel à la puissance électrique fournie (𝑃 ≅ 𝑃𝑒 ) et au couple
électromagnétique Ce , si V est constant.
𝑄
On a de même 𝑂𝐻 = 𝐿𝑤𝐼 sin 𝜑 = 𝐿𝑤 3𝑉 .
𝑂𝐻 et 𝐻𝑀 mesurent les puissances active et réactive fournie au réseau : on peut donc lire directement ces puissances en
mesurant les projections de O M sur deux axes orthogonaux gradués en puissances actives et réactives avec :
3𝑉
𝑃 = 𝐿𝑤 𝐻𝑀 = 𝐶𝑒 Ω𝑆
3𝑉
𝑄 = 𝐿𝑤 𝑂𝑀

FIGURE 4.35 – Diagramme de Blondel de la machine synchrone.


COURS MACHINES ELECTRIQUES 177
On lit directement l’angle 𝜑 : φ = (𝑂𝑃 ; 𝑂 𝑀 ). Enfin OM est proportionnel au courant 𝐼

Si P est positive, le fonctionnement est alternateur, si


P est négative, le fonctionnement est moteur.
On peut limiter ce diagramme à sa portion utile :
– la f.é.m. est limitée, par la saturation, à une
valeur Em : cercle centré en A et de rayon Em ;
– le courant débité doit être inférieur ou égal à
sa valeur nominale In : cercle centré en O et de
rayon LωIn ;
– l’angle θ doit être inférieur à 90°. Pour
conserver une marge de sécurité et éviter le
décrochage, on fixe en général une limite inférieur
: |θ| < θm .
RE M A RQU E S :
– Dans ce diagramme, on suppose Lω constant ;
– si l’on tient compte de R , le diagramme de
Blondel est plus compliqué mais obéit aux
mêmes principes.

FIGURE 4.36 – Diagramme de Blondel de la machine synchrone,


diverses limitations. COURS MACHINES ELECTRIQUES 178
4.3.2.2 Utilisation du diagramme

Le diagramme comprend quatre quadrants. Lorsque le vecteur 𝑗𝐿𝜔𝐼Ԧ se situe au-dessus du vecteur 𝑉 , la machine
fonctionne en alternateur comme le montre les figures 4.37 et 4.38. Lorsque le vecteur 𝑗𝐿𝜔𝐼Ԧ se situe en-dessous du vecteur
𝑗𝐿𝜔𝐼,Ԧ la machine fonctionne en moteur comme le montre les figures 4.39, 4.40 et 4.41. La puissance change bien
évidemment de signe lorsque la machine passe d’alternateur à moteur ou inversement, il en résulte que la projection du
vecteur 𝑗𝐿𝜔𝐼Ԧ sur la verticale, donnant un segment de longueur proportionnel à la puissance active, change
de signe elle aussi.
Selon la valeur de l’excitation, on peut avoir un alternateur qui fournit de la puissance réactive ou qui en absorbe ainsi
qu’un moteur synchrone qui absorbe ou produit de la puissance réactive.

FIGURE 4.37 – Diagramme de Blondel de la machine FIGURE 4.38 – Diagramme de Blondel de la machine synchrone
synchrone fonctionnant en alternateur sur-excité fonctionnant en alternateur sous-excité fournissant la puissance
fournissant à la fois de la puissance active et de la active et de la puissance au réseau et absorbant de la puissance
puissance réactive au réseau. réactive sur ce même réseau.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 179
FIGURE 4.39 – Diagramme de Blondel de la machine FIGURE 4.40 – Diagramme de Blondel de la
synchrone fonctionnant en moteur sur-excité absorbant de la machine synchrone à l’excitation « normale »
puissance active sur le réseau tout en lui fournissant de la fonctionnant en moteur n’absorbant que de la
puissance réactive. puissance active sur le réseau.
RE M A RQU E : La machine synchrone est la seule
machine que l’on sache faire fonctionner en moteur à
cos 𝜑 = 1.
Nous avons déjà vu l’influence du couple appliqué à la
machine synchrone. Il reste à étudier l’influence de Ie .
Supposons que l’on applique, après le couplage, un couple
mécanique moteur : la machine synchrone oppose, à
l’équilibre, un couple Ce et fournit au réseau une puissance
FIGURE 4.41 – Diagramme de Blondel de la machine active P. Le point M (figure 4.42) vient en M1 , d’ordonnée P.
synchrone fonctionnant en moteur sous-excité absorbant Si on fait varier Ie, E varie. Si le couple appliqué reste
à la fois de la puissance active et de la puissance constant, le point M se déplace sur la droite d’ordonnée P .
réactive sur le réseau. COURS MACHINES ELECTRIQUES 180
Si Ie augmente, E croit, le point se déplace vers la droite. On
obtient par exemple M2 : pour ce point, l’alternateur fournit de la
puissance réactive au réseau.

Si Ie diminue, le point vient par exemple en M3 : l’alternateur


fournit toujours P mais absorbe cette fois de la puissance
réactive.

FIGURE 4.45 – Diagramme de Blondel : déplacement du – le couple appliqué détermine la puissance active échangée ;
point de fonctionnement sur une droite d’équipuissance. – le courant d’excitation détermine la puissance réactive
échangée.

On voit aussi que le courant d’excitation permet de régler la


valeur du déphasage 𝜑
Du diagramme précédent on déduit aussi le courant I fourni, proportionnel à OM. On voit que si Ie est faible (cas M3), O
M3 et donc I est élevé.

Si Ie est élevé (cas M2 ), le courant est à nouveau élevé. Le courant I passe par un minimum lorsque OM est porté par l’axe
OP (𝜑= 0 ; Q = 0).
COURS MACHINES ELECTRIQUES 181
On peut représenter I en fonction de Ie à puissance P constante. on
obtient un réseau de courbes en V, ce sont les courbes de Mordey de
la figure 4.43. Ces courbes sont en particulier limitées par la
saturation et par les risques de décrochage. Ces caractéristiques
illustrent le comportement d’un alternateur couplé sur un réseau
beaucoup plus puissant que lui et entraîné par un diesel ou une
turbine à puissance constante. Le réseau lui impose la tension et la
fréquence. Chaque valeur du débit de fluide, eau ou vapeur pour
une turbine, ou du « cran de pétrole » pour un diesel correspond à
une valeur de la puissance absorbée et donc de la puissance utile.
Si, à débit ou cran de pétrole constant, on modifie l’intensité du
courant d’excitation Ie , on ne change pas la puissance active qui
ne dépend que de la turbine ou du diesel, mais on change la
FIGURE 4.43 – Courbe de Mordey. puissance réactive échangée entre l’alternateur et le réseau.
On peut relever directement ces courbes ou les prédéterminer en
écrivant : 𝑃𝑢 = 3𝑉𝐼 cos 𝜑 = 𝑐𝑡𝑒

Pour le moteur synchrone, on obtient le même réseau de courbes : le moteur synchrone présente un facteur de
puissance réglable : sous-excité (Ie faible), il absorbe de la puissance réactive ; sur-excité, il fournit de la puissance
réactive.
C’est la seule machine électrique dont le facteur de puissance est réglable lorsqu’elle fonctionne en récepteur.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 182


RE M A RQU E S : Dans le fonctionnement à puissance active nulle (couple mécanique nul), la machine synchrone ne peut
qu’échanger de la puissance réactive avec le réseau : sous-excitée, elle en absorbe et se comporte comme une inductance
réglable ; sur-excitée, elle en fournit et se comporte comme un condensateur réglable.
Dans ce cas elle peut servir à relever le facteur de puissance d’une installation (compensateur synchrone).

4.4 Couplage des alternateurs


A bord des navires, la centrale de production de l’énergie électrique est équipée de plusieurs alternateurs plutôt que
d’un seul dont la puissance serait suffisante pour alimenter tout le bord. Ce choix permet :
– de limiter les effets provoqués par la panne d’un alternateur (un unique alternateur en panne priverait le navire de
toute puissance électrique) et de réduire la puissance de la machine de secours à prévoir ;
– de répartir la puissance demandée par le bord entre plusieurs alternateurs fonctionnant au voisinage de leurs
puissances nominales et donc au voisinage du rendement maximum ;
– de simplifier les problèmes de réalisation et d’exploitation des alternateurs.
La marche en parallèle de plusieurs alternateurs pose deux problèmes :
– la régulation de tension de chaque alternateur ;
– la régulation de fréquence de chaque machine et donc la régulation de vitesse de la machine qui entraîne
l’alternateur.
Le premier problème est résolu par le fonctionnement en parallèle, chaque alternateur se voit imposer la tension du
réseau sur lequel il est couplé. La régulation de la tension du réseau ainsi constitué devient un problème d’ensemble, il
convient d’agir sur toutes les machines du réseau et non sur l’une d’entre elles seulement.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 183
Il en est de même pour le problème de la régulation de fréquence : un alternateur couplé sur un réseau voit sa fréquence,
2𝜋𝑓
et donc sa vitesse de rotation Ω𝑠 = imposé par le réseau à moins qu’il ne soit capable d’entraîner tous les autres alter-
𝑝
nateurs du réseau à la fréquence qu’il imposerait. La régulation de fréquence est à résoudre au niveau de l’ensemble des
machines.
La mise en service d’un alternateur résout les problèmes suivant :
– couplage de l’alternateur sur le réseau ;
– répartition des puissances entre cette machine et le réseau (répartition des puissances actives et réactives entre deux
alternateurs en parallèle) ;
– répartition optimale des puissances ; Le couplage en série n’est pas utilisé car il conduit à un
– stabilité du fonctionnement de l’alternateur. fonctionnement instable. En effet le graphe vectoriel des f.é.m.
(en prenant le courant commun à deux alternateurs comme
origine des phases) serait celui de la figure 4.44. Si
l’alternateur n°1 prenait de l’avance, l’angle ψ1 deviendrait
plus grand. La puissance électromagnétique E1 I cos ψ1 de cet
alternateur deviendrait plus petite et il opposerait au diesel ou à
la turbine qui l’entraîne un couple résistant plus faible, cause
d’un nouvel accroissement de vitesse. La marche en série est
donc instable et par conséquent inutilisable Sauf le cas très
rare de deux alternateurs mécaniquement accouplés (les angles
ψ1 et ψ2 sont alors liés entre eux). Le couplage série servirait
FIGURE 4.44 – Couplage en série de deux alternateurs. à obtenir des tensions élevées mais c’est ce que permet le
transformateur statique.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 184
4.4.1 Condition préalable au couplage
Employons une analogie mécanique pour bien comprendre la nécessité du couplage : l’embrayage à crabots (voir figure
4.45 ), très employé dans les boites de vitesse. Pour que la liaison mécanique s’établisse, les cannelures mâles doivent
s’enfoncer dans les cannelures femelles. Pour ce faire, la différence de vitesse entre les deux disques portant les
cannelures doit être très faible sinon chaque partie comportant des cannelures – qu’elles soient mâles ou femelles – a
l’impression d’avoir en face d’elle un disque plein uniforme et l’embrayage est impossible. Même si la différence de
vitesse est suffisamment faible, l’embrayage ne sera possible que si chaque partie est en phase avec l’autre, c’est à dire
si les cannelures mâles sont bien en face des femelles. On comprend bien que si les cannelures mâles (respectivement
femelles) d’un disque sont en face des cannelures mâles (respectivement femelles) de l’autre disque, l’embrayage sera, là
aussi, impossible.

Cet exemple mécanique montre la nécessité :


– d’avoir les deux axes à des vitesses très proches ;
– d’avoir un déphasage quasi nul
On peut assimiler le champ statorique et le champ rotorique aux deux disques portant des
cannelures d’un embrayage à crabots. Pour que ces deux champs se couplent, il est
nécessaire que leur vitesse relative soit faible et qu’ils soient à peu près en phase.
Soit un générateur G débitant dans un réseau extérieur quelconque. Soit U la tension entre FIGURE 4.45 – Embrayage
les bornes de couplage. à crabots.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 185


Désignons par E, la f.é.m. du générateur G, par Z son impédance interne. Suivant que cette f.é m. E sera supérieure ou
inférieure à U au moment où nous fermerons l’interrupteur de couplage, la machine G, fonctionnera comme génératrice ou
réceptrice et sera parcourue par un courant I donné par la relation :
𝐸−𝑈
𝐸 = 𝑈 + 𝑍𝐼 → 𝐼 = 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟
𝑍
𝑈−𝐸
𝐸 = 𝑈 − 𝑍𝐼 → 𝐼 = 𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟
𝑍
Comme l’impédance Z du générateur G, est généralement très petite, le courant I peut prendre, pour une différence assez
faible entre E et U, une valeur assez importante et cela brusquement au moment où l’on ferme le disjoncteur de couplage.

Ce courant détermine un brusque couple résistant (E>U) ou un brusque couple moteur (E<U). Dans les deux cas, le groupe
subit un à coup préjudiciable à sa bonne tenue mécanique. C’est pourquoi, lorsqu’on couple un générateur sur des bornes
AB (en parallèle avec d’autres), on donne préalablement à sa f.é.m. E (tension entre bornes à vide) une valeur égale à la
tension U entre A et B.

En courant alternatif, les tensions et f.é.m. sont périodiques. Les conditions ci-dessus doivent être réalisées à tout instant de
leurs périodes ; autrement dit la courbe de la f.é.m. e(t) de l’alternateur à coupler doit se superposer à la courbe de la
tension u(t) entre les barres desquelles sont déjà connectés les autres alternateurs. Or, pour que deux sinusoïdes se
superposent, il faut :
COURS MACHINES ELECTRIQUES 186
– Un même ordre de succession des phases ;
– l’égalité de leurs valeurs maximales, donc de leurs valeurs efficaces ;
– l’égalité de leurs fréquences ;
– l’égalité des phases (un déphasage nul entre elles).

Le dispositif de la figure 4.46 permet de vérifier que ces conditions sont remplies. Le même ordre de succession
des phases se traduit par des « feux battants », l’égalité des fréquences et des phases par l’extinction permanente des
lampes. Il est toutefois préférable de vérifier l’égalité des tensions à l’aide du voltmètre situé sur le tableau de couplage.
En pratique, on réglera la fréquence de l’alternateur à coupler à une valeur légèrement supérieure à celle du réseau. Les
lampes clignoteront lentement, passant toutes ensembles par des phases de luminosité maximum (opposition de phase)
et d’extinction. Si une phase d’extinction dure environ 3 secondes, les fréquences seront suffisamment proches pour que
l’on puisse envisager de coupler. On estimera le milieu d’une phase d’extinction (déphasage nul) et on donnera l’ordre
de couplage à cet instant.

On peut améliorer la précision du couplage en utilisant le dispositif (b) de la figure 4.47 où les feux sont dits «
tournants ». Le couplage sera commandé à l’extinction de L1 et à l’égalité de luminosité de L2 et L3 . Cela peut
s’apprécier plus finement que le milieu de la phase d’extinction des lampes connectées à feux battants.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 187
(a) Couplage à feux tournants. (b) Couplage à feux tournants.
FIGURE 4.46 – Dispositifs de
détermination du déphasage à feux battants. FIGURE 4.47 – Dispositifs de détermination du déphasage à feux
tournants.
Pour une précision accrue, il est conseillé d’utiliser un synchronoscope lorsque celui-ci est présent sur le tableau de couplage.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 188


4.4.2 Répartition des puissances entre deux alternateurs

On a déjà envisagé (4.3.2.2) le cas d’un alternateur couplé sur un réseau et nous en avions tiré les conclusions suivantes :
– la puissance active fournie au réseau par l’alternateur ne dépend que de la machine d’entraînement (turbine ou
diesel) puisque la vitesse de rotation est imposée par la fréquence du réseau ;
– la puissance réactive fournie au réseau est aussi fonction du courant d’excitation Ie .
On peut en déduire les manœuvres à effectuer pour répartir les puissances actives et réactives entre deux ou plusieurs
alternateurs :
– on répartie la puissance active demandée par le réseau (en laissant inchangé le courant d’excitation des alternateurs)
en agissant sur l’admission du fluide dans les turbines ou en agissant sur le cran de pétrole des diesels qui
entraînent les alternateurs ;
– on répartie la puissance réactive demandée par le réseau en modifiant les courants d’excitations Ie .
On peut visualiser ces opérations en adoptant des diagrammes de Behn-Eschenburg simplifiés (on néglige R devant la
réactance synchrone Lω).
On part d’un alternateur fournissant P t et Q t comme le montre la figure 4.48. Ensuite, juste après la fermeture des pôles du
disjoncteur de couplage de l’alternateur n°2, le diagramme de Behn-Eschenburg devient celui de la figure 4.49.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 189


On commande, par l’intermédiaire du « plus vite », le cran de
pétrole du diesel ou le débit dans la turbine de l’alternateur n°2
jusqu’à ce que cet alternateur fournisse la même puissance que
l’alternateur n°1. Simultanément, on agit sur le « moins vite »
de l’alternateur n°1 pour qu’il fournisse moins de puissance.
Sans cela, la fréquence du réseau augmenterait. Les extrémités
des vecteurs E1 et E2 décrivent des arcs de cercle, l’extrémité
de E1 descend, celle de E2 monte, comme le montre la figure
4.50.
On surveille les wattmètres des alternateurs sur le tableau de
couplage afin de s’assurer que les puissances débitées par les
FIGURE 4.48 – Diagramme de Behn-Eschenburg deux alternateurs deviennent identiques, égales à la moitié de
montrant la répartition des puissances: avant le couplage celle que demande le réseau. Ensuite, on surexcite l’alternateur
du deuxième alternateur . n°2 pendant que l’on désexcite le n°1. L’alternateur n°2 va
fournir de la puissance réactive pendant que le n°1 en fournit
moins.
On surveille des varmètres ou, à défaut, les ampèremètres des alternateurs, afin de s’assurer de l’égalité des puissances
réactives débitées par chacun des deux alternateurs (égalité des intensités affichées par les ampèremètres). Pendant cette
opération, les extrémités des vecteurs E1 et E2 de déplacent sur des droites horizontales d’équipuissance (Pt /2) comme le
montre la figure 4.51.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 190


FIGURE 4.49 – Diagramme de Behn-Eschenburg montrant la
répartition des puissances: le deuxième alternateur vient juste d’être
couplé . FIGURE 4.50 – Diagramme de Behn-Eschenburg
montrant la répartition des puis-
sances : pendant et après l’égalisation des
puissances actives.

FIGURE 4.51 – Diagramme de Behn-Eschenburg montrant la


répartition des puissances : pendant et après l’égalisation des
puissances réactives.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 191
4.4.3 Conséquences des fautes de couplage

Les limites admissibles des écarts de tension, de fréquence, de déphasage sont :


– tensions : ±5 % ;
– phase : 5° max.
En dehors de ces limites, trois fautes peuvent être commises lors du couplage d’un alternateur sur des barres :

Inégalité des tensions : si les vecteurs U, représentant la tension entre les barres, et E sont en phase mais inégaux, le
courant dans l’alternateur A (courant représenté par la différence de ces deux vecteurs) sera entièrement réactif. Ce courant
ne produira aucun couple sur l’alternateur au moment du couplage, mais s’il est excessif, il pourra déterminer dans les
enroulements de dangereuses forces électrodynamiques.
Différence de phases : (entre la f.é.m. de l’alternateur et la tension U entre barres), elle donne lieu entre l’alternateur et les
barres à un courant qui est surtout actif et qui correspond à un couple moteur ou résistant suivant que E est déphasé en
arrière ou en avant de U. Si ce couple, qui se produit brusquement à la fermeture de l’interrupteur de couplage, est
important (grand déphasage entre E et U), il peut déterminer une détérioration de l’accouplement entre le moteur et
l’alternateur ou, plus grave, une rupture d’arbre.
Différence des fréquences : dans ce cas la roue polaire parcourt un certain angle jusqu’à ce que sa vitesse soit exactement
égale à la vitesse de synchronisme. Si l’alternateur tourne trop vite avant le couplage, il prendra rapidement de la charge, ce
qui pourra provoquer, par décalage en arrière des roués polaires des autres alternateurs, la marche en moteur de certains
d’entre eux et par conséquent le fonctionnement intempestif de relais à retour d’énergie. Par ailleurs, si la roue polaire
s’avance d’un angle excessif, l’alternateur risque de se décrocher. Signalons enfin que les conséquences d’un mauvais
couplage par différence de phases ou de fréquences sont aggravées par les oscillations pendulaires auxquelles ces fautes
donnent lieu. COURS MACHINES ELECTRIQUES 192
4.4.4 Répartition optimale des puissances
L’ensemble des deux alternateurs identiques en parallèle présente des pertes Joule minimales lorsque les puissances
active et réactive des deux alternateurs sont égales.

Désignons par :

✓ 𝐼1 , 𝐼2 , 𝐼, les courants des alternateurs et celui du réseau;

✓ 𝐼𝑟1 , 𝐼𝑟2 , 𝐼𝑟 , les composantes réactives de ces courants

✓ 𝐼𝑎1 , 𝐼𝑎2 , 𝐼𝑎 , les composantes actives de ces courants

Les pertes Joule dans l’ensemble des deux alternateurs supposés identiques de résistance statorique 𝑅 s’exprime :
𝑃𝑗 = 3𝑅 𝐼12 + 𝐼22 = 3𝑅 𝐼𝑎1
2 2
+ 𝐼𝑟1 2
+ 𝐼𝑎2 2
+ 𝐼𝑟2 = 3𝑅 𝐼𝑎1 + 𝐼𝑎2 2
− 2𝐼𝑎1 𝐼𝑎2 + 𝐼𝑟1 + 𝐼𝑟2 2
− 2𝐼𝑟1 𝐼𝑟2

Comme le courant du réseau alimenté est supposé changement:


𝐼𝑎1 + 𝐼𝑎2 = 𝐼𝑎 = 𝑐𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝐼𝑟1 + 𝐼𝑟2 = 𝐼𝑟 = 𝑐𝑡𝑒

Le minimum de 𝑃𝑗 correspondra aux égalités : 𝐼𝑎1 = 𝐼𝑎2 𝑒𝑡𝑒𝑡 𝐼𝑟1 = 𝐼𝑟2 , en effet:

𝜕𝑃𝑗 𝜕𝑃𝑗 𝜕𝑃𝑗 𝜕𝑃𝑗


𝑑𝑃𝑗 = + + +
𝜕𝐼𝑎1 𝜕𝐼𝑎2 𝜕𝐼𝑟1 𝜕𝐼𝑟2
COURS MACHINES ELECTRIQUES 193
Or :
𝜕𝑃𝑗 𝜕𝑃𝑗 𝜕𝑃𝑗 𝜕𝑃𝑗 𝜕𝑃𝑗
= 2𝐼𝑎1 − 2𝐼𝑎2 Si 𝑃𝑗 est minimum, alors 𝑑𝑃𝑗 = 0 → 𝜕𝐼 = 𝜕𝐼 = 𝜕𝐼 = 𝜕𝐼 = 0 → 𝐼𝑎1 = 𝐼𝑎2 𝑒𝑡 𝐼𝑟1 = 𝐼𝑟2 .
𝑎1 𝑎2 𝑟1 𝑟2
𝜕𝐼𝑎1
Cela correspond, puisque la tension U est la même pour les deux alternateurs, à l’égalité de
𝜕𝑃𝑗
= 2𝐼𝑎2 − 2𝐼𝑎1 leurs puissances actives et réactives,
𝜕𝐼𝑎2
𝜕𝑃𝑗
= 2𝐼𝑟1 − 2𝐼𝑟2
𝜕𝐼𝑟1
𝜕𝑃𝑗
= 2𝐼𝑟2 − 2𝐼𝑟1 Mode opératoire du couplage d’un alternateur sur un réseau alimenté
𝜕𝐼𝑟2
Dégrossissage de la vitesse : on agit sur la consigne du régulateur de vitesse du moteur d’entraînement et on règle ainsi la
fréquence (contrôle par le fréquencemètre).
Réglage de l’excitation à vide : on agit sur la consigne du régulateur de tension de manière à régler la f.é.m. à vide. On
prendra E légèrement supérieure à la tension U du réseau (contrôle par le voltmètre).
Vérification de la concordance des phases et mise au synchronisme : on exerce une action fine sur le régulateur de
vitesse (contrôle par le synchronoscope et/ou par les lampes de synchronisation).

COURS MACHINES ELECTRIQUES 194


Couplage proprement dit : ordre de fermeture du disjoncteur dès que le synchronisme est atteint :
– à feux battant : lorsque les lampes sont éteintes (pendant des intervalles de temps supérieures à 3 secondes) ;
– à feux tournant : lorsqu’elles sont au maximum de luminosité (pendant des intervalles de temps supérieures à 3
secondes) ;
– au synchronoscope : lorsque l’aiguille tourne dans le sens des aiguilles d’une montre (vitesse légèrement supérieure à
la vitesse de synchronisme du réseau) et passe par midi moins 10, moins 5.
Charge de l’alternateur, répartition des puissances actives : on fait débiter l’alternateur sur le réseau de manière à le
charger progressivement (contrôle par l’ampèremètre). Ceci se fait en agissant sur la consigne du régulateur de
vitesse du moteur d’entraînement (+ vite et - vite). Il y a lieu d’agir simultané- ment sur tous les régulateurs de
vitesse afin de maintenir la fréquence du réseau à sa valeur nominale. On répartit de cette manière, les puissances
actives entre les alternateurs (contrôle par les wattmètres).

Répartition des puissances réactives : on réduit les courants de circulation entre alternateurs (courant déwatté) par
action sur les consignes de tension (égalisation des facteurs de puissance) de manière à se rapprocher du fonctionne-
ment optimum. Il y a lieu d’agir simultanément sur tous les régulateurs de tension afin de maintenir la tension du réseau
à sa valeur nominale. Le contrôle des facteurs de puissance se fait en utilisant les varmètres ou en observant les
ampèremètres (égalité des courants débités lorsque les puissances actives et réactives sont les mêmes).

COURS MACHINES ELECTRIQUES 195


CHAPITRE 5 : MACHINES ASYNCHRONES
Les machines asynchrones sont très utilisées (on estime que 80 % des moteurs de la planète sont des moteurs asynchrones)
car leur coût est inférieur à celui des autres machines, de plus ces machines sont robustes .

5.1 Symboles

(a) Symbole du moteur asynchrone à cage (b) Symbole du moteur asynchrone


d’écureuil. à rotor bobiné.

FIGURE 5.1 – Symboles du moteur asynchrone.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 196


5.2 Structure - Principes de fonctionnement
5.2.1 Structure

Une machine asynchrone comprend généralement :


– un stator triphasé comportant p paires de pôles par phase,
identique à celui d’une machine synchrone ;
– un rotor constitué de conducteurs mis en circuit fermé. On
rencontre deux types de rotor :
➛ rotor bobiné : l’enroulement, semblable à celui du stator,
comporte p paires de pôles par phase ; les trois paires sont reliées à FIGURE 5.2 – machine asynchrone à
trois bagues qui permettent d’insérer un rhéostat dans le circuit rotor bobiné.
rotorique. Ce moteur est aussi nommé moteur à bagues.
➛ rotor à cage : le rotor est constitué de barreaux de cuivre ou
d’aluminium reliés aux deux extrémités par deux couronnes
conductrices. Ce modèle (en forme de cage d’écureuil) peu coûteux
et très robuste est le plus répandu.
Afin d’éviter l’affaiblissement du champ magnétique statorique dû à
une trop grande réluctance, le rotor est empli de disques de tôles
d’acier de faible épaisseur (2 à 3 dixième de millimètre) et isolés
électriquement par traitement chimique de la surface (phosphatation).
Pour mémoire, le fer est le matériau le moins réluctant. FIGURE 5.3 – machine asynchrone à
rotor bobiné.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 197
FIGURE 5.4 – les trois bagues de FIGURE 5.5 – rotor à cage
FIGURE 5.6 – rotor à cage d’écureuil, le rotor
l’arbre moteur d’une machine d’écureuil, la cage vide de
est en aluminium injecté et moulé sous pression
asynchrone à rotor bobiné. fer à gauche et emplie de
sur les rondelles de fer ; celles-ci ont été
rondelles de fer à droite.
éliminées avec de l’acide afin de rendre la cage
d’écureuil parfaitement visible.

Les enroulements du stator sont connectés aux phases d’alimentation par les branchements effectués sur la plaque à
bornes. Les trois ensembles de p bobines par phase sont connectés aux 6 bornes de la plaque à bornes de la manière
indiquée par la figure 5.8.
C’est au niveau de la plaque à bornes que l’on peut modifier le couplage de la machine. La figure 5.9 montre comment
effectuer un couplage en étoile grâce aux barrettes de cuivre effectuant la liaison entre les six bornes. La figure 5.10 montre
comment effectuer un couplage en triangle.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 198


FIGURE 5.7 – L’aspect extérieur d’un
FIGURE 5.8 – Plaque à bornes FI G U R E 5.9 – Couplage du stator en
rotor à cage ne permet pas de distinguer
d’une machine asynchrone triphasée. étoile d’une machine asynchrone triphasée.
la cage d’écureuil pourtant bien présente à
l’intérieur.

FIGURE 5.10 – Couplage du stator en triangle


d’une machine asynchrone triphasée. COURS MACHINES ELECTRIQUES 199
Choix du couplage

• Si la plus grande tension de la plaque signalétique du moteur correspond à la tension entre phases du
réseau on adopte le couplage Y.

• Si la plus petite tension de la plaque signalétique du moteur correspond à la tension entre phases du
réseau on adopte le couplage .

Réseau d'alimentation Plaque signalétique Couplage


230 V 400 V 230 V 400 V Y
230 V 400 V 400 V 690 V
Tension simple Tension composée Tension d’un enroulement Tension entre deux enroulement

COURS MACHINES ELECTRIQUES 200


5.2.2 Principes de fonctionnement

𝑓
Le stator, alimenté par un réseau de fréquence f, crée une induction tournante 𝐵𝑠 de vitesse 𝑁𝑠 , telle que : 𝑁𝑠 = 𝑝
Supposons le rotor immobile : il est balayé par cette induction et des forces électromotrices sont engendrées dans les
𝑑𝜑
conducteurs (loi de Faraday 𝑒 = 𝑑𝑡 ).
Comme les circuits rotoriques sont fermés, des courants rotoriques prennent naissance. Il apparaît des forces
électromotrices dues à l’action de l’induction statorique sur les courants rotoriques. En vertu de la loi de Lenz, ces
forces tendent à entraîner le rotor dans le sens des inductions tournantes. Il existe un couple de démarrage, le rotor se
met à tourner si le couple est suffisant.
Pour qu’il y ait couple, il faut donc :
– que les circuits rotoriques soient fermés, sinon les courants rotoriques sont nuls ;
– que la vitesse N prise par le rotor soit différente de la vitesse NS de l’induction.
Si 𝑁 = 𝑁𝑠 , les conducteurs tournent à la vitesse de l’induction statorique, aucune
f.é.m. n’est induite, et par conséquent aucun courant ne circule dans le rotor : il ne
peut y avoir de couple.
On obtient donc un résultat très différent de celui de la machine synchrone pour
laquelle il n’y avait de couple qu’au synchronisme. Pour la machine synchrone :
FIGURE 5.11 – Principe de
fonctionnement d’une machine
asynchrone.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 201
– si 𝑁 < 𝑁𝑠 couple moteur ;
– si 𝑁 = 𝑁𝑠 couple nul
– si 𝑁 > 𝑁𝑠 couple de freinage.
RE M A RQU E S :
Le nombre de pôles doit être le même au rotor et au stator.

FIGURE 5.12 – Une machine asynchrone comporte le même


nombre de pôles au rotor et pour une phase statorique.

5.2.3 Glissement - fréquences rotoriques


5.2.3.1 Glissement
L’origine des courants rotoriques réside dans la différence des vitesses 𝑁𝑠 et 𝑁. On introduit une grandeur fondamentale,
sans dimension, le glissement g définit par :
𝑁𝑠 − 𝑁 Ω𝑠 − Ω
𝑔= =
𝑁𝑠 Ω𝑠
Notons que:
𝑁 = 0; 𝑔 = 1 𝑑é𝑚𝑎𝑟𝑟𝑎𝑔𝑒
𝑁 = 𝑁𝑠 ; 𝑔 = 0 𝑠𝑦𝑛𝑐ℎ𝑟𝑜𝑛𝑖𝑠𝑚𝑒
0 < 𝑁 < 𝑁𝑠 ; 0 < 𝑔 < 1 𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟
𝑁 > 𝑁𝑠 ; 𝑔 < 0 𝑔é𝑛é𝑟𝑎𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒
COURS MACHINES ELECTRIQUES 202
5.2.3.2 Fréquences rotoriques

La vitesse relative de l’induction statorique par rapport au rotor est : 𝑁𝑠 − 𝑁 = 𝑔𝑁𝑠


Par suite, le rotor ayant p paires de pôles, la fréquence des f.é.m. et des courants est donc :
𝑓
𝑓𝑅 = 𝑝 𝑔𝑁𝑠 𝑒𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑁𝑠 =
𝑝
𝑓𝑅 = 𝑔𝑓

La fréquence des grandeurs rotoriques est proportionnelle au glissement. En général, le glissement sera faible et la
fréquence rotorique sera faible elle aussi (quelques hertz).

AP P L I C AT I O N : On peut mesurer directement le glissement en mesurant la fréquence rotorique 𝑓𝑅 . Comme g est


faible, la précision obtenue est meilleure qu’en mesurant 𝑁𝑠 , 𝑁 et en faisant la différence. Dans le cas du moteur à rotor
bobiné, il est facile d’accéder à une tension détectable (entre deux bagues par exemple). Pour le moteur à cage, on peut,
si nécessaire, détecter les faibles tensions induites entre les extrémités de l’arbre.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 203


5.2.3.3 Inductions tournantes

𝑓𝑅 𝑔𝑓
Les courants rotoriques, de fréquence 𝑓𝑅 , engendrent à leur tour une induction rotorique qui tourne à la vitesse = = 𝑔𝑁𝑠
𝑝 𝑝

L’induction rotorique tourne donc, elle aussi, à la vitesse 𝑁𝑠 par rapport au stator : 𝑔𝑁𝑠 + 𝑁 = 𝑁𝑠
Quelle que soit la vitesse du rotor, les inductions statoriques et rotoriques ont toujours la vitesse 𝑁𝑠 . De leur composition
provient le couple électromagnétique 𝐶𝑒 qui est produit à la vitesse 𝑁𝑠 comme dans une machine synchrone et transmis au rotor.
Les lois de la dynamique impliquent qu’en régime permanent (𝑁 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒), ce couple soit égal au couple mécanique
résistant 𝐶𝑚 opposé au rotor.

FIGURE 5.13 – Les champs rotoriques et statoriques


d’une machine asynchrone tournent à la même vitesse.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 204


5.2.3.4 Bilan de puissance

On peut regrouper sur un diagramme les diverses pertes de puissance active du moteur :

FIGURE 5.15 – Diagramme de bilan de


puissance d’une machine asynchrone.
FIGURE 5.14 – Diagramme de bilan de puissance d’une machine asynchrone.

✓ Puissance absorbée : 𝑃𝑎 = 3𝑉1 𝐼1 cos 𝜑1 .


✓ Pertes Joule du stator : si 𝑅1 est la résistance d’une phase statorique, alors 𝑃𝑗𝑠 = 3𝑅1 𝐼12

COURS MACHINES ELECTRIQUES 205


✓ Pertes fer stator : comme pour le transformateur, elles seront liées au carré de la tension : 𝑃𝑓 .
✓ Puissance électromagnétique 𝑃𝑒 , c’est la puissance transmise du stator au rotor par les inductions tournantes à la
vitesse 𝑁𝑠 : 𝑃𝑒 = 𝐶𝑒 2𝜋𝑁𝑠

✓ Pertes Joule rotor : si 𝑅2 est la résistance d’une phase rotorique et 𝐼2 le courant rotorique, on aura : 𝑃𝑗𝑅 = 3𝑅2 𝐼22 . Pour
une cage, on définit une résistance et un courant équivalent en assimilant la cage à un enroulement polyphasé.
✓ Pertes fer rotoriques : elles sont faibles en fonctionnement normal car la fréquence rotorique est petite. On les
négligera en pratique devant les pertes joule dans les conducteurs du rotor.
✓ La puissance mécanique est fournie par le rotor à la vitesse 𝑁 : 𝑃𝑚 = 𝐶𝑚 2𝜋𝑁 = 𝐶𝑚 Ω.
✓ Les pertes mécaniques correspondent à un couple de frottement C f .
✓ La puissance utile, délivrée sur l’arbre de sortie du moteur, s’écrit en introduisant le couple utile : 𝑃𝑢 = 𝐶𝑢 2𝜋𝑁 = 𝐶𝑢 Ω
On a évidemment : 𝐶𝑢 = 𝐶𝑚 − 𝐶𝑓 . L’équilibre dynamique du rotor implique l’égalité des couples 𝐶𝑒 et 𝐶𝑚 . Il en résulte
une propriété remarquable du moteur :
𝑃𝑒 = 2𝜋𝑁𝑠 𝐶𝑒 = 𝑃𝑚 + 𝑃𝑗𝑅 = 2𝜋𝑁𝐶𝑒 + 𝑃𝑗𝑅
𝑃𝑗𝑅 = 2π𝐶𝑒 𝑁𝑠 − 𝑁 = 2π𝐶𝑒 𝑔𝑁𝑠 = 𝑔𝑃𝑒
𝑃𝑗𝑅 = 𝑔𝑃𝑒 = 𝑔𝐶𝑒 Ω𝑠

COURS MACHINES ELECTRIQUES 206


En négligeant les pertes fer du rotor, on voit que les pertes Joule du rotor sont directement liées à la production de
puissance électromagnétique. Si 𝐶𝑒 n’est pas nul, comme g est nécessairement différent de zéro, il faut qu’il y ait des
pertes Joule rotor.
Cette constatation, spécifique des machines asynchrones, implique une incidence directe sur le rendement. On a :
𝑃𝑢 𝑃𝑢 𝑃𝑚 𝑃𝑒 𝑃𝑚
η= = × × <
𝑃𝑎 𝑃𝑚 𝑃𝑒 𝑃𝑎 𝑃𝑒
𝑃𝑚 𝑁
Or : 𝑃 = 𝑁 = 1 − 𝑔
𝑒 𝑠
Donc : η < 1 − 𝑔
Le rendement est directement lié à la vitesse de rotation. Ainsi, par exemple :
𝑁
✓ Si N = 2𝑠, le rendement sera inférieur à 0,5;
✓ Si N = 0,9𝑁𝑠 , le rendement sera inférieur à 0,9
Il faudra donc, en pratique, limiter le fonctionnement du moteur aux faibles glissements, sinon le rendement devient faible
et l’échauffement du rotor important.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 207


5.3 Équations - Schéma équivalent
5.3.1 Équations
Le fonctionnement étant en régime triphasé équilibré, on étudie que les grandeurs relatives à une phase. Soit 𝐼1 le courant
d’une phase statorique et 𝐼2 celui d’une phase rotorique. Ces courants engendrent des forces magnétomotrices tournantes de
vitesse 𝑁𝑠 : 𝑛1′ 𝐼1 𝑒𝑡 𝑛2′ 𝐼2 . 𝑛1′ 𝑒𝑡 𝑛2′ étant les nombres de spires de chaque enroulement corrigés par les coefficients de Kapp
pour tenir compte de leur disposition géométrique à la périphérie de l’entrefer.

En prenant la même convention de signe que pour le transformateur, la relation de Hopkinson permet d’obtenir le flux Φ
engendré par le stator et le rotor, ℛ étant la réluctance du circuit magnétique :

𝑛1′ 𝐼1 − 𝑛2′ 𝐼2 = ℛΦ

𝑛1′ 𝐼1 est en phase avec 𝐵𝑠𝑡𝑎𝑡𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 et 𝑛2′ 𝐼2 en opposition avec 𝐵𝑟𝑜𝑡𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒

Comme pour le transformateur, on peut introduire le courant magnétisant 𝐼10 correspondant au flux Φ et ajouter le courant

𝐼1𝐹 représentant les pertes fer du circuit magnétique :

COURS MACHINES ELECTRIQUES 208


𝑛1′ 𝐼1 = ℛΦ
𝑛1′ 𝐼1 − 𝑛2′ 𝐼2 = 𝑛1′ 𝐼10 + 𝑛1′ 𝐼1𝐹
Ou :
𝑛2′
𝐼1 = 𝐼10 + 𝐼1𝐹 + ′ 𝐼2
𝑛1
La loi d’Ohm Faraday appliquée à un enroulement statorique donne, en notant 𝑅1 la résistance de la phase et 𝑙1 son
inductance de fuites : 𝑉1 = 𝑗𝑛1′ 𝑤Φ + 𝑗𝑤𝑙1 𝐼1 + 𝑅1 𝐼1
Au rotor, le flux Φ a la même valeur efficace mais il tourne, par rapport au rotor, à une vitesse apparente (gΩS ) et la
pulsation rotorique est donc 𝑔𝜔 = 𝑤𝑟 . On aura donc, en notant 𝑅2 la résistance d’un enroulement et 𝑙2 son inductance
de fuites : 𝑉2 = 𝑗𝑛2′ 𝑔𝑤Φ − 𝑗𝑔𝑤𝑙2 𝐼2 − 𝑅2 𝐼2
Comme les phases du rotor sont en court-circuit, on aura : 𝑉2 = 0; si on utilise un rhéostat rotorique, on inclut sa résistance
dans 𝑅2 .
En divisant par g l’expression précédente, on obtient, compte tenu de 𝑉2 = 0:
𝑅2
0 = 𝑗𝑛2′ 𝑤Φ − 𝑗𝑤𝑙2 𝐼2 −
𝐼
𝑔 2
On peut interpréter aisément cette expression en considérant un courant 𝐼2 , de même valeur efficace que le courant
rotorique réle 𝐼2 , mais de pulsation w au lieu de (gw).

COURS MACHINES ELECTRIQUES 209


5.3.1.1 Schéma équivalent

Ces équations conduisent à un schéma équivalent de transformateur dont le primaire est le stator et le secondaire le rotor.
Avant de diviser l’équation de maille du rotor par g, on a le schéma de la figure 5.16.

FIGURE 5.16 – Schéma équivalent d’une machine


asynchrone, stator et rotor sont à des pulsations FIGURE 5.17 – Schéma équivalent d’une machine asynchrone,
différentes. stator et rotor sont à la même pulsation ω.

En divisant l’équation 5.3.1 par g, on fait apparaître un schéma équivalent 5.17 où stator et rotor sont à la même pulsation ω.
Bien que le courant 𝐼10 soit relativement plus élevé, en raison de l’entrefer, que dans le cas du transformateur, on peut
cependant négliger la chute de tension supplémentaire due à ce courant dans 𝑅1 et 𝑙1 et transformer le schéma ainsi que le
montre la figure 5.18
COURS MACHINES ELECTRIQUES 210
Ou en
ramenant tout
au rotor, on
obtient le
schéma de la
figure 5.19 :

FIGURE 5.18 – Schéma équivalent d’une machine FIGURE 5.19 – Schéma équivalent d’une machine
asynchrone, stator et rotor sont à la même pulsation ω. asynchrone, stator et rotor sont à la même pulsation ω.

2
𝑛2′
Avec : 𝑙𝑠 = 𝑙2 + 𝑙1 inductance de fuite ramenée au rotor
𝑛1′
La figure 5.19 représente convenablement les propriétés du moteur asynchrone. On remarque que le glissement et la
𝑅
résistance rotorique n’interviennent que couplés dans le rapport 𝑔2 .
𝑅2
est une résistance fictive, fonction de la vitesse de rotation N , on l’appelle résistance motionnelle
𝑔

En particulier, pour g= 0 (𝑁 = 𝑁𝑠 ), le courant 𝐼2 est nul puisque 𝑅2 est infini, on retrouve les résultats de l’étude
préliminaire. Le courant statorique comprend uniquement 𝐼10 et 𝐼1𝐹 . Ce fonctionnement correspond au couple
électromagnétique nul et le courant absorbé est alors nommé courant à vide 𝐼1𝑉 : 𝐼1𝑉 = 𝐼10 + 𝐼1𝐹
Le moteur à vide est équivalent à l’inductance 𝐿1 du stator (le rotor, sans courant, n’intervient pas):
COURS MACHINES ELECTRIQUES 211
𝑛1′ 2
𝑉1 = 𝑗𝑤𝐿1 𝐼10 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐿1 =

On peut, en outre, retrouver le bilan des puissances actives ; la puissance absorbée se retrouve :
– en pertes fer stator dans la résistance 𝑅𝐹 ;
– en pertes Joule stator dans la résistance 𝑅1 ;
𝑅2 𝑅2
– en puissance électromagnétique 𝑃𝑒 correspondant à la puissance dissipée dans : 𝑃𝑒 = 3 × × 𝐼22
𝑔 𝑔
Or, les pertes Joule rotorique s’écrivent toujours : 𝑃𝑗𝑅 = 3𝑅2 𝐼22 = 𝑔𝑃𝑒
𝑃𝑚
La différence 𝑃𝑒 − 𝑃𝑗𝑅 est donc la puissance mécanique et le rendement est inférieur à : η < =1−𝑔
𝑃𝑒

5.3.1.2 Couple et courant à glissement faible

L’utilisation normale du moteur asynchrone correspond aux faibles glissements g (𝑔 < 0,1) et les calculs étant alors
particulièrement simples, il est utile de commencer par cette étude:
𝑅 𝑅2
On suppose donc: 𝑔2 ≫ 𝑙𝑠 𝑤 𝑜𝑢 𝑔 ≪ 𝑙 𝑤
𝑠
2
𝑛2′
𝑅1 𝑛′ étant à priori négligé.
1

La notion de glissement faible est toute relative car elle dépend de la valeur de 𝑅2 devant 𝑙𝑠 𝑤 . Le schéma équivalent est alors
𝑛2′ 𝑔
de la figure 5.20 et on obtient : 𝐼2 = ′ 𝑉1
𝑛1 𝑅2
COURS MACHINES ELECTRIQUES 212
FIGURE 5.20 – Schéma équivalent d’une machine FIGURE 5.21 – Diagramme vectoriel d’une machine
asynchrone à glissement faible. asynchrone à glissement faible.
2
𝑛2 𝑔
𝑠𝑜𝑖𝑡 ∶ 𝐼1 = 𝐼1𝑉 + 𝑉1
𝑛1 𝑅2

Lorsque la vitesse N varie, le point M se déplace sur la droite ∆. Pour 𝑁 = 𝑁𝑠 (𝑔 = 0), il est en A. La puissance
électromagnétique 𝑃𝑒 et le couple 𝐶𝑒 sont tels que :
2
𝑅2 2 𝑅2 𝑛2′ 𝑔²
𝑃𝑒 = 3 𝐼2 = 3 𝑉12 2 = 𝐶𝑒 Ω𝑠
𝑔 𝑔 𝑛1′ 𝑅2
2
3 𝑛2′ 𝑔 2 𝑔 2
Soit 𝐶𝑒 = 𝑉 𝑜𝑢 𝐶𝑒 = 𝑘 𝑉
Ω𝑠 𝑛1′ 𝑅2 1 𝑅2 1 COURS MACHINES ELECTRIQUES 213
Pour un réseau donné (𝑉1 et Ω𝑠 constantes), le couple est
proportionnel au glissement si 𝑅2 est constante.
On en déduit la caractéristique mécanique 𝐶𝑒 = 𝑓(𝑁), en
traçant tout d’abord 𝐶𝑒 = 𝑓(𝑔), et en effectuant le changement
d’origine comme le montre la figure 5.22

REMARQUE : Si la tension 𝑉1 est constante, on peut


transformer le diagramme de courants en diagramme de FIGURE 5.22 – Caractéristique mécanique d’une machine
puissances, en projetant le point M sur deux axes orthogonaux asynchrone à glissement faible.
comme le montre la figure 5.23
𝑂𝐻 = 𝐼1 cos 𝜑1
𝑃𝑎 = 3𝑉1 𝐼1 cos 𝜑1 = 3𝑉1 𝑂𝐻
𝑄𝑎 = 3𝑉1 𝐼1 sin 𝜑1 = 3𝑉1 𝑂𝐾

On peut donc graduer les axes P et Q. on a : 𝐾𝐴 = 𝐼1𝐹


Comme 𝑝𝐹 = 3𝑉1 𝐼1𝐹 = 3𝑉1 𝐾𝐴, à la même échelle 𝐾𝐴 représente les pertes
fer statoriques
𝐴𝑀 représente donc, toujours à la même échelle, la puissance
électromagnétique (donc aussi le couple)
𝑃𝑒 = 3𝑉1 𝐼1 cos 𝜑1 − 3𝑉1 𝐼1𝐹 = 3𝑉1 𝐴𝑀 = C𝑒 Ω𝑠
FIGURE 5.23 – Diagramme des puissances
d’une machine asynchrone à glissement faible. COURS MACHINES ELECTRIQUES 214
5.4 Étude du courant et du couple
Si on ne néglige plus les fuites, ni la résistance du stator, on a d’après le schéma équivalent de la figure 5.20 :
𝑛2′ 1
𝐼2 = ′ 𝑉1
𝑛1 𝑛2 2 𝑅2
𝑅1 𝑛 + 𝑔 + 𝑗𝑤𝑙𝑠
1

Cette expression , correcte, facilement utilisable pour des calculs ponctuels, conduit à une étude générale assez complexe.
Pour permettre une étude complète simple, nous négligerons, comme dans le cas de la machine synchrone, la résistance
𝑛2 2
statorique. Même si le glissement est élevé, cette hypothèse reste approximativement vérifiée si 𝑅1 𝑛 ≪ 𝑤𝑙𝑠 . On a alors :
1
𝑛2′ 1
𝐼2 = ′ 𝑉1
𝑛1 𝑅2 + 𝑗𝑤𝑙
𝑔 𝑠

COURS MACHINES ELECTRIQUES 215


Étude directe du couple

L’étude du couple peut se déduire du diagramme du cercle


puisque 𝑚𝑀 est proportionnel au couple. On peut aussi,
comme dans l’étude simplifiée, en faire une étude directe :
2
3𝑅2 2 𝑅2 𝑛2′ 2
1
𝑃𝑒 = 𝐼2 = 3 𝑉1 = 𝐶𝑒 Ω𝑠
𝑔 𝑔 𝑛1′ 𝑅2 2
2 𝑙2
+ 𝑤 𝑠
𝑔
Soit aussi
2
3 𝑛2′ 2
1 1
𝐶𝑒 = 𝑉1
Ω𝑠 𝑛1′ 𝑤𝑙𝑠 𝑅2 𝑔𝑤𝑙
+ 𝑅 𝑠
𝑔𝑤𝑙𝑠 2
Si le réseau est fréquence fixe, on aura :
1 𝑅2 FIGURE 5.31 – Caractéristique mécanique de la machine
𝐶𝑒 = 𝐾𝑉12 𝑔 𝑔 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑔0 =
0
+ 𝑤𝑙𝑠 asynchrone en fonction du glissement.
𝑔 𝑔 0
1
L’étude de cette expression montre que le couple passe par un maximum pour 𝑔 = 𝑔0 : 𝐶𝑒𝑚𝑎𝑥 = 𝐾𝑉12 2
𝑔
• 𝑔 ≪ 𝑔0 ∶ 𝐶𝑒 ≈ 𝐾𝑉12 𝑔
0
𝑔
• 𝑔 ≫ 𝑔0 ∶ 𝐶𝑒 ≈ 𝐾𝑉12 𝑔0
Ces remarques permettent de tracer la courbe de la figure 5.31 que l’on pourra aussi reconstituer en reprenant le
diagramme du cercle.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 216
5.5 Mise en œuvre de la machine asynchrone
5.5.1 Caractéristiques du moteur asynchrone
Les calculs précédents permettent de représenter le courant 𝐼1′ ,
le facteur de puissance, le couple en fonction de la vitesse N.
Sur la figure 5.32 on trouvera en traits pleins les résultats de
l’étude approchée et en traits pointillés les résultats de l’étude
complète.
Couple électromagnétique

Le couple est proportionnel au carré de la tension et fonction du


𝑅
rapport 𝑔2 . Pour un même couple, si on augmente R2 , le glissement
augmente dans le même rapport (le couple maximum reste inchangé)
comme le montre la figure 5.32.
𝑔 𝑔′ FIGURE 5.32 – Caractéristique mécanique de la
𝐶𝑒 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 ↔ = ′ (𝑎𝑓𝑓𝑖𝑛𝑖𝑡é 𝑝𝑎𝑟𝑎𝑙𝑙è𝑙𝑒 à 𝑙 ′ 𝑎𝑥𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑏𝑠𝑐𝑖𝑠𝑠𝑒𝑠) machine asynchrone en fonction de la vitesse du rotor.
𝑅2 𝑅2

COURS MACHINES ELECTRIQUES 217


Pour g fixé, le courant est proportionnel à la tension. Il
𝑅
est fonction, lui aussi, du rapport 2 comme le montre
𝑔
la figure 5.33. La valeur du courant minimum est
proche de celle du courant magnétisant 𝐼10 et elle
correspond à un glissement négatif (𝑁 > 𝑁𝑠 ).
𝑅2
La figure 5.34 montre le cos 𝜑1 fonction de . Il
𝑔
passe par un maximum lorsque 𝐼1 est tangent au cercle.

FIGURE 5.33 – Courant absorbé par une machine


asynchrone en fonction de la vitesse du rotor.

Le facteur de puissance est en pratique faible (au maximum


voisin de 0,8) : la machine asynchrone consomme toujours une
puissance réactive importante.

FIGURE 5.34 – cos 𝜑 d’une machine asynchrone en


fonction de la vitesse du rotor.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 218
RE M A RQU E : Les résultats précédents supposent que 𝑅2
et 𝑤𝑙𝑠 sont des paramètres fixes. Ceci est vrai pour les moteurs
à rotor bobiné et pour les moteurs à cage formée de barreaux
de faible section. Si la section des barreaux est grande ou si
les barreaux s’enfoncent profondément dans le rotor, la
répartition des courants à l’intérieur de ces conducteurs
dépend de la fréquence rotorique (effet de peau), il en résulte
une variation de 𝑅2 et de 𝑤𝑙𝑠 en fonction de g. Le cercle du
diagramme se transforme en une figure plus complexe. La FIGURE 5.35 – Caractéristique mécanique d’une
courbe de couple peut alors présenter plusieurs extrémums machine asynchrone à rotor à encoches profondes
(voir figure 5.35), ce qui peut être souhaitable. présentant plusieurs extrémums.

5.5.2 Démarrage du moteur asynchrone

5.5.2.1 Démarrage direct


Si le réseau le permet, on peut démarrer un moteur en le branchant directement à l’aide d’un contacteur sur le réseau. Le
courant de pointe au démarrage, ID, est alors de 6 à 7 fois le courant nominal. Sur des réseaux où l’absorption d’un tel
courant de démarrage peut entraîner un creux de tension préjudiciable (réseau peu « puissant »du type de ceux des navires)
il est nécessaire de prévoir des dispositifs de démarrage dont le but est de réduire le courant absorbé lors du démarrage.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 219


5.5.2.2 Démarrage étoile-triangle

On utilise un moteur qui doit être normalement couplé en triangle sur le réseau. Un commutateur permet de brancher,
𝑈
pendant le démarrage, le stator en étoile. Chaque enroulement, placé sous la tension 𝑉 = 3absorbe un courant divisé par
3. Du fait du couplage, le courant de ligne est divisé par 3 par rapport au cas précédent

Comme la tension aux bornes d’un enroulement est divisé par 3 le couple est lui aussi
divisé par 3 comme le montre la figure 5.37. Il faut donc que le couple obtenu au
démarrage reste supérieur au couple résistant.
A la fin du démarrage en étoile, on obtient la vitesse Ny ; on commute les enroulements en
triangle et la vitesse tend vers Nd. Ce mode de démarrage est très simple mais conduit à un
faible couple au démarrage et à un brutal régime transitoire lors du passage d’étoile à
triangle.

FIGURE 5.37 – Caractéristique mécanique


FIGURE 5.36 – Démarrage étoile-triangle COURS MACHINES ELECTRIQUES lors d’un démarrage étoile-triangle. 220
d’une machine asynchrone.
5.5.2.3 Démarrage par impédances statoriques

On réduit la tension stator en insérant, lors du démarrage, des résistances ou des inductances en série avec les
enroulements du stator comme le montre la figure 5.38. Le couple au démarrage est réduit dans un rapport réglable. Ce
mode de démarrage est plus souple : on peut fractionner les impédances et les court-circuiter progressivement.
NOTA On peut aussi alimenter le moteur sous
tension réduite par un auto-transformateur comme le
montre la figure 5.39. Sur cette figure, le démarrage
s’effectue généralement en trois temps :
1. KM3 est ouvert et KM1, KM2 sont fermés ce
qui permet d’alimenter le stator sous tension réduite
par l’intermédiaire de l’auto-transformateur ;
2. KM1 est ouvert, KM3 est toujours ouvert et
KM2 fermé. L’auto-transformateur ne fonctionne
plus mais les impédances situées en amont des
prises sur l’auto-transformateur font chuter la
tension (dans une moindre mesure que
l’abaissement de tension du à l’auto-
transformateur).
3. KM3 est fermé, le moteur est alimenté sous la
tension du réseau. FIGURE 5.39 – Démarrage
FIGURE 5.38 – Démarrage par par auto-transformateur.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 221
insertion de résistances statoriques.
5.5.2.4 Démarrage par résistances rotoriques
Les procédés précédents étaient
utilisables, que le moteur soit à
cage ou à rotor bobiné. Dans ce
dernier cas, on peut utiliser un
rhéostat rotorique qui agit sur le
glissement : si R2 augmente, on
peut alors augmenter le couple
au démarrage et réduire l’appel FIGURE 5.41 – Caractéristique
du courant (voir la figure 5.40). mécanique lors d’un démarrage par
Les figures 5.42 et 5.41 montrent insertion de résistances rotoriques.
respectivement le dispositif de
puissance d’un démarreur à
insertion de résistances
rotoriques à deux temps et la
déformation de la caractéristique
mécanique. Avec RD on obtient
la vitesse N1 . En court-circuitant
R2 on atteint N2 . Dans le cas
de la figure 5.41, le démarrage FIGURE 5.42 – Démarrage en deux
direct n’aurait pas été possible FIGURE 5.40 – Démarrage en trois temps
par insertion de résistances rotoriques. temps par insertion de résistances
car Cdémarrage < Crésistant . COURS MACHINES ELECTRIQUES
rotoriques.
222
5.5.3 Réglage de la vitesse

5.5.3.1 Action sur le nombre de pôles


On peut construire un moteur à cage dont le stator comporte plusieurs enroulements à nombre de pôles différents. Selon
le branchement réalisé, on obtient des vitesses de synchronisme NS , et par suite N , différentes ; les vitesses pourront être
très éloignées (exemple : moteur 50 Hz ; p1 = 2 ; p2 = 12).
Lorsque le rapport des vitesses désirées est égal à 2, on peut utiliser un seul enroulement statorique comportant des
prises intermédiaires. Selon les branchements relatifs des deux demi-enroulements on obtient 2p ou 4p pôles, c’est le
montage Dahlander illustré par les figures 5.43 et 5.44.

FIGURE 5.43 – Détail du montage Dahlander pour une


phase. FIGURE 5.44 – Montage Dahlander : branchement
du stator.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 223


5.5.3.2 Action sur la résistance rotorique

Si le moteur est à bagues, on peut utiliser le


rhéostat rotorique pour, à couple donné, augmenter
le glissement. On réduit ainsi la vitesse, mais le
𝑁
rendement diminue η < 𝑁 . L’intérêt de ce réglage
𝑠
est d’être progressif.
RE M A RQU E : En utilisant des convertisseurs
électroniques on peut prélever les courants
rotoriques à la fréquence fR , les mettre à la
fréquence f et les renvoyer au réseau. Pour le
moteur, tout se passe comme si on augmentait les
pertes Joule rotor, le glissement augmente. Le
rendement global reste en réalité acceptable
puisque la différence entre les puissances Pe et Pm
est renvoyée au réseau. Ce type de montage
s’appelle cascade hyposynchrone et est illustré à
la figure 5.45. La cascade hyposynchrone ne
s’emploie plus guère aujourd’hui, son emploie était
FIGURE 5.45 – a) Schéma de principe d’une cascade hyposynchrone
réservé aux machines de puissance supérieure à
b) déformation de la caractéristique mécanique due à l’action de la
500 kW.
cascade hyposynchrone.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 224
5.5.3.3 Action sur la tension statorique

Que le moteur soit à cage ou à rotor bobiné, la variation


de la valeur efficace de la tension statorique au moyen
d’un gradateur déforme la caractéristique mécanique
comme l’indique la figure 5.46. C’est un moyen simple
de variation de vitesse, mais la plage de variation de
vitesse est très réduite, limitée entre la vitesse permettant
l’obtention du couple maximum et la vitesse de
synchronisme. L’obtention de très faible vitesse n’est pas FIGURE 5.46 – Déformation de la caractéristique mécanique
possible.
d’une machine asynchrone par modification de la tension
statorique.
5.5.3.4 Action sur la fréquence

On peut enfin faire varier la vitesse en alimentant le


moteur sous une fréquence f variable au moyen d’un
cycloconvertisseur ou d’un onduleur autonome. La
𝑓
formule de Ferraris 𝑁𝑠 = 𝑝 montre que la
variation de f entraîne celle de Ns et donc de N .
C’est le meilleur moyen d’obtenir une vitesse
variable. La figure 5.47 montre comment se
déforme la caractéristique mécanique sous l’effet de FI G U R E 5.47 – Déformation de la caractéristique mécanique
la variation de fréquence. d’une machine asynchrone par modification de la 225 fréquence
COURS MACHINES ELECTRIQUES
statorique.
5.5.4 Réversibilité - Freinage
5.5.4.1 Réversibilité
Reprenons le diagramme du cercle, nous avons essentiellement
considéré les glissements compris entre 1 et 0 (0 < 𝑁 < 𝑁𝑠 ) .
Comme le montre la figure 5.48, le diagramme permet d’envisager
les autres cas. Négligeons, pour simplifier, les pertes fer stator, et
étudions la distribution des puissances actives :
𝑃𝑎 ≅ 𝑃𝑒 ≅ 𝑚𝑀
𝑃𝑚 ~𝑥𝑀
𝑃𝑗𝑅 ~𝑚𝑥
Moteur : 0 ≤ 𝑔 ≤ 1 ou 0 ≤ 𝑁 ≤ 𝑁𝑠 : arc AD de la figure 5.48
𝑚𝑀 = 𝑚𝑥 + 𝑥𝑀
Soit :
𝑃𝑎 = 𝑃𝑗𝑅 + 𝑃𝑚
Frein : 𝑔 > 1 soit 𝑁 < 0 : arc DB de la figure 5.48.
Le champ tournant statorique et le rotor tournent en sens inverses:
𝑚𝑥 = 𝑚𝑀 + 𝑀𝑥 FIGURE 5.48 – Le diagramme du cercle permet de
Soit: voir le fonctionnement en génératrice ou en
𝑃𝑗𝑅 = 𝑃𝑎 − 𝑃𝑚 freinage hypersynchrone.

La puissance mécanique fournie étant négative, le moteur freine la charge : 𝑃𝑗𝑅 = 𝑃𝑎 + 𝑃𝑚


Les pertes Joule rotor dissipent 𝑃𝑎 𝑒𝑡 𝑃𝑚 . Ce fonctionnement ne pourra, en pratique, être obtenu que sous tension réduite en
COURS MACHINES ELECTRIQUES 226
raison des courants trop élevés.
Génératrice asynchrone : 𝑔 < 0 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑁 > 𝑁𝑠 ; arc AB de la figure 5.48
On entraine le moteur au-delà de la vitesse de synchronisme
𝑀𝑥 = 𝑀𝑚 + 𝑚𝑥
Soit:
−𝑃𝑚 = −𝑃𝑎 + 𝑃𝑗𝑅
𝑃𝑚 est négative, donc absorbée; de même 𝑃𝑎 est négative, donc fournie au réseau : 𝑃𝑚 = 𝑃𝑎 + 𝑃𝑗𝑅
La machine asynchrone entraînée à une vitesse supérieure à la vitesse de synchronisme fournit de la puissance au réseau ;
Ce apparaît alors comme un couple résistant, voir la figure 5.49. La génératrice asynchrone permet, sans problèmes de
couplage et de régulation précise de vitesse (cf. alternateurs) de fournir de l’énergie active à un réseau triphasé déjà alimenté
par ailleurs par des machines asynchrones.
Le fonctionnement autonome de la génératrice ne peut exister : elle doit recevoir la puissance réactive engendrant l’induction
tournante de référence.
La génératrice asynchrone, compte tenu de la simplicité de l’installation (absence de coupleur automatique, de régulation
de vitesse), est assez répandue. Pratiquement toutes les petites centrales hydrauliques de moins de 5 MW sont constituées
d’une génératrice asynchrone.

FIGURE 5.49 – Différents modes de fonctionnement deMACHINES


COURS la machine asynchrone sur la caractéristique mécanique.
ELECTRIQUES 227
Freinage
– En survitesse : si la charge tend à entraîner le rotor à une
vitesse supérieure à 𝑁𝑠 , on obtient un fonctionnement en
génératrice et donc un freinage.
– Si on inverse deux phases aux stator pour obtenir un
champ tournant en sens inverse de la rotation du rotor, on
obtient un couple de freinage. Si le rotor est bobiné, on
peut régler l’intensité du freinage en modifiant la
résistance
rotorique comme le montre la figure 5.50.
– On peut aussi injecter du courant continu dans les
enroulements statoriques.
On crée un champ de direction fixe dans la machine, le rotor
est freiné par un FIGURE 5.50 – Dosage de l’intensité du freinage
couple d’autant plus élevé que N est importante. hypersynchrone d’une machine asynchrone à rotor bobiné
L’impédance d’une phase par action sur la résistance rotorique.
rotorique étant beaucoup plus faible en continu qu’en
alternatif, on abaisse la
tension à une valeur de 40 à 50 V au moyen d’un
transformateur avant de la
redresser par un pont de diodes qui alimente deux phases du
stator.
COURS MACHINES ELECTRIQUES 228
5.4 Moteur monophasé

5.4.1 MOTEUR UNIVERSEL


Moteur série alimenté par un courant alternatif

Amélioration
Lissage du courant donc du couple
Feuilletage du circuit magnétique

Application: La plupart stationnaire


outil portable (perceuses, sableuse, etc.), aspirateur, taille-haie,
machine à coudre, robot culinaire, etc.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 229


5.4.2 MOTEUR ASYNCHRONE MONOPHASE
D’après le théorème de Leblanc, un enroulement monophasé
𝑤
produit deux inductions tournantes de vitesse : ± 𝑝 = ±Ω𝑠 .
Le rotor ne démarre pas seul car il est également sollicité
dans les deux sens de rotation par chacune des deux
inductions tournant en sens inverse l’une de l’autre. On peut
définir les glissements par rapport aux deux inductions
tournantes :
Ω𝑠 − Ω Ω
𝑔1 = =1−
Ω𝑠 Ω𝑠
Ω𝑠 + Ω Ω FIGURE 5.51 – Les deux couples créés par une
𝑔2 = = 1+ = 2 − 𝑔1 machine asynchrone monophasé en fonction du
Ω𝑠 Ω𝑠
glissement.
En supposant la machine non saturée, on peut considérer que
le couple résulte de la somme des couples C1 et C2 exercés
sur le rotor par les deux inductions tournant en sens inverse
comme le montre la figure 5.51.
Le moteur ne démarre pas seul, il faut le lancer dans un
sens ou dans l’autre. Comme le montre la figure 5.52, le
couple s’annule pour une vitesse inférieure à celle de
FIGURE 5.52 – Couple d’une machine asynchrone
synchronisme. La vitesse de synchronisme d’un moteur
monophasé en fonction de la vitesse du rotor.
asynchrone monophasé est donnée par la même formule que
𝑓
pour une machine triphasée : 𝑁𝑠 = 𝑝 COURS MACHINES ELECTRIQUES 230
Une perturbation dans un sens fait démarrer le moteur.

Equilibre instable Equilibre stable

Moteur à pôles fendus ou démarrage par condensateur

Moteur à pôles fendus


Principe
Une spire conductrice en court-circuit (spire de Frager) est inséré sur une partie du circuit
magnétique de chacun des pôles.

Il permet d’obtenir deux flux inducteurs déphasés dans un moteur à pôles saillants.

Domaine d’application limité à des petits moteurs (100 à 200 W ).

COURS MACHINES ELECTRIQUES 231


Figure 5.53 : Schéma de principe moteur à
pôles fendus

COURS MACHINES ELECTRIQUES 232


Moteur à démarrage par condensateur

Un enroulement auxiliaire possédant le même nombre de pôles que l’enroulement principal est utilise

Il est place sur le stator monophasé mais décalé spatialement de 90o.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 233


Pour lancer le moteur, on utilise une seconde phase, comportant
le même nombre de pôles, placée en quadrature dans l’espace
par rapport à l’autre et alimentée par un courant déphasé, lui
𝜋
aussi, de 2 par un condensateur (voir la figure 5.54), on crée
ainsi un champ tournant unique qui fait démarrer le rotor. Un
interrupteur centrifuge peut couper cette phase auxiliaire
lorsque le rotor a atteint une certaine vitesse, le rotor
«s’accrochera» au champ tournant dans le même sens.
FIGURE 5.54 – Machine asynchrone monophasé, schéma
RE M A RQU E S :
de principe des deux phases en quadrature dans l’espace et
– La phase auxiliaire peut rester connectée pendant tout le dans le temps, caractéristique mécanique.
fonctionnement.
– En asservissement, on utilise de tels moteurs diphasés. Le principe est identique mais pour qu’en agissant sur une
des tensions on modifie le couple produit et pour qu’il y ait freinage on utilise des moteurs à fortes résistance
rotorique (𝑔0 > 1).
Si 𝑈𝑐 = 𝑈𝑀 , la courbe de couple est celle d’un moteur asynchrone. 𝐶𝑚 est obtenu pour 𝑁 > 0.
Si 𝑈𝑐 = 0, contrairement au moteur monophasé, le seul couple obtenu correspond à un freinage (ce résultat se retrouve si
on fait la construction du paragraphe précédent à partir de courbes de couple dont le maximum correspond à un glissement
𝑔0 > 1).
Pour des valeurs intermédiaires de 𝑈𝑐 , on obtient les courbes de la figure 5.54. Les deux sens de rotation correspondent
aux deux sens de branchement de 𝑈𝑐 . Par action sur la tension de commande 𝑈𝑐 , on obtient les deux sens de rotation et le
freinage. COURS MACHINES ELECTRIQUES 234
Condensateur
On distingue deux familles
Condensateur de marche ou "condensateur permanent
Condensateur de démarrage
Après le démarrage ile est déconnecté

Condensateur de marche ou condensateur permanent Cp

On trouve des condensateurs de deux technologies :

- à isolation papier imprégné d'huile, qui se présentent sous forme de tubes en aluminium sertis avec une soupape de
sécurité située à coté des cosses Faston de raccordement.

- à film de polypropylène métallisé - auto cicatrisants : la plupart du temps en boîtier plastique blanc scellé à la
résine, mais certaines marques les font encore sous tube aluminium serti.
Les tensions d'isolement habituelles sont de l’ordre de 400 – 450 V

COURS MACHINES ELECTRIQUES 235


Condensateur de démarrage Cd
Ce sont des condensateurs de fortes valeurs, réalisés en technologie "électrolytique", pour
service intermittent.
Ils se présentent comme un cylindre de plastique ou encore de bakélite noire.
Ce sont des condensateurs "électrochimiques" non polarisés, dits "pour démarrage de moteur
monophasé"
Leurs tensions d'isolement sont de : 110, 160, 220, 260, 330 V~

LES CONTACTS DE DEMARRAGE


On a trois types principaux

Contacteur centrifuge

Relais d'intensité

Relais de tension :

COURS MACHINES ELECTRIQUES 236


Contacteur centrifuge
C’est le plus répandu. Il est monté sur l'arbre, coté opposé entraînement, derrière le ventilateur.

Relais d'intensité
Il est monté en série avec la phase de marche, opérant
un contact rapide sur phase auxiliaire. Principe

le relais colle avec l'appel de courant au démarrage, le


contact se ferme et alimente la phase auxiliaire (en série
avec le condensateur si il y a), mais le courant décroît
brusquement dans la phase principale quand le moteur
approche de sa vitesse normale, ce qui a pour effet
d'ouvrir le contact quand la valeur de seuil du relais est
atteinte et de couper l'alimentation de la phase de
démarrage

COURS MACHINES ELECTRIQUES 237


Relais de tension :
Monté en parallèle sur la phase auxiliaire (hors condensateur) :
collé ou non suivant l'évolution de la tension aux bornes de la
phase de démarrage Principe

La tension aux bornes de la phase auxiliaire croit avec la


vitesse du moteur ; le contact NC du relais alimente la phase
auxiliaire pendant le démarrage. A une certaine tension de
seuil, lorsque la vitesse du moteur est proche de sa vitesse
normale, le relais colle, coupant l'alimentation de la phase de
démarrage. La tension induite dans la phase auxiliaire suffit à
maintenir le relais collé en marche,

COURS MACHINES ELECTRIQUES 238


Autres relais • Thermistance PTC de puissance :

Relais temporisé classique


C’est les relais temporisé classique

Thermistance PTC de puissance


Il s’agit d’une grosse varistance qu’on insère en
série avec la phase de démarrage. le courant qui
la traverse l'échauffe. La résistance augmente et
interrompant le circuit de démarrage.
Utilisé dans les groupes hermétiques de certains
réfrigérateurs (Danfoss, Maneurop...) • Relais électroniques
Relais électroniques
L'organe de commutation est constitué d'un triac, et d'une
tempo électronique

COURS MACHINES ELECTRIQUES 239


Moteur asynchrone 3~ en monophasé

Moteur triangle
Moteur étoile

COURS MACHINES ELECTRIQUES 240


COURS MACHINES ELECTRIQUES 241
Tableau des valeurs

COURS MACHINES ELECTRIQUES 242


Choix d’un moteur asynchrone
Les critères de Choix

Le choix d'un moteur asynchrone et de son mode de démarrage dépendent de


• la puissance installée du réseau d’alimentation (qui définit l’appel du courant admissible).

• La chute de tension au démarrage doit être ≤ à ± 5% de la tension réseau.

• La tension d’alimentation du moteur doit être compatible avec celle du réseau.

• Le moteur asynchrone doit être choisi pour fonctionner à puissance nominale, c’est à cette puissance que le
rendement du moteur et le cos ϕ sont les meilleurs

• Le démarrage d’un moteur asynchrone ne peut avoir lieu que si le couple moteur est à chaque instant supérieur
au couple résistant de la machine à entrainer. (Le couple résistant d’une machine définit l’effort que la charge
mécanique oppose au maintien de sa mise en mouvement. Il s’exprime en Newton mètre (Nm)).

• Couple résistant, puissance et réseau constituent les facteurs principaux pour le choix d’un moteur asynchrone
triphasé et son mode de démarrage.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 243


Choix d’un moteur asynchrone
Les divers couples résistants

Machine à puissance constante


(enrouleuse, compresseur, essoreuse)

Machine à couple constant (levage,


Broyeur, pompe…)

Machine à couple proportionnel à la


vitesse,
(mélangeur)

Machine à couple proportionnel au carré


de la vitesse (ventilateur, pompe
centrifuge)

COURS MACHINES ELECTRIQUES 244


Choix d’un moteur asynchrone
Couple de démarrage

• Pour que le moteur entraine une machine, il lui faut un couple de démarrage.

• Celui-ci doit d’une part décoller la masse (de moment d’inertie J) de la machine et d’autre part vaincre le
couple résistant relatif à la machine.

• On désigne par Ta le couple d’accélération (qui n’existe que pendant la mise en vitesse de la masse d’inertie J)
et Tr le couple résistant de la machine (qui se maintien durant tout le fonctionnement du moteur)

• Ainsi le Couple de démarrage Td peut se calculer

Td = T a +T r

COURS MACHINES ELECTRIQUES 245


Choix d’un moteur asynchrone
Courbe de Couple d’un moteur asynchrone

Couple moteur (Démarrage direct)

Au moment du démarrage, le couple moteur est en moyenne


de 1,5 à 2 fois le couple nominal.

COURS MACHINES ELECTRIQUES 246


Choix d’un moteur asynchrone
Couple d’accélération

• Selon le temps mis à la machine à entrainer pour atteindre sa vitesse nominale, le couple d’accélération
sera plus ou moins important

• Le Couple d’accélération dépend des masses à mettre en mouvement (J) et de la variation de la vitesse de
rotation (vitesse angulaire) dans le temps

Ta : Couple d’accélération en Nm

Ta = J. J: Moment d’inertie des masses à mettre en mouvement en Kg.m2
dt
dΩ : Variation de vitesse angulaire en rad/s Ω = 2.π.n
t: Durée de démarrage en s

COURS MACHINES ELECTRIQUES 247


Choix d’un moteur asynchrone
Réducteur de vitesse
Rapport : 1/38
rendement : 0,71

Treuil diamètre 0,5 L’approvisionnement en matière première d’un four


m à coke est réalisé par une benne guidée par rails et
Vitesse : 0,42 tr/s tirés par un câble entrainé par un moteur
rendement : 0,90
asynchrone.
Poulie
rendement Le temps d’accélération dt ne doit pas dépasser 0,8s
0,9

Sachant que le réseau triphasé est de 400V, choisir le


Four moteur dans la documentation constructeur (préciser
800 Kg son type son rendement et son facteur de puissance).

COURS MACHINES ELECTRIQUES 248


Choix d’un moteur asynchrone
Calculer la vitesse linéaire V = Ω x r de la benne
En déduire la puissance Pcharge à fournir à la charge

V = 2  π  0.42  0.25 = 0.659 m / s Pcharge = F x V = 8507 x 0,659 = 5606 W

Calculer la force F1 due à la pesanteur de la benne chargée.


En déduire la puissance utile Pu que doit fournir le moteu
F1 = m  g = 800 x 9.81 = 7848 N Pcharge Pcharge Pcharge 5606
total =  Pu = = = = 9748W
Pu ηtotal ηr ×ηt ×ηp 0.71× 0.9× 0.9
Calculer la force F2 nécessaire à l’accélération
Calculer la vitesse de rotation du moteur
 = dV / dt = 0.659 / 0.8 = 0.8237 m / s 2 n moteur = n treuil / (1 / 38 ) = 38 x n treuil
F2 = m   = 800  0.8237 = 659 N
n moteur = 38  0.42 = 15.96 tr / s ou 958 tr / min
Calculer la force totale F Choisir le moteur dans la documentation
constructeur préciser son type son rendement et son
F = F1 + F2 = 7848 + 659 = 8507 N facteur de puissance. (Réseau triphasé 400V)

COURS MACHINES ELECTRIQUES 249


Choix d’un moteur asynchrone

COURS MACHINES ELECTRIQUES 250


Maintenance d’un moteur asynchrone
Défaut Causes possibles Remède
Le moteur ne démarre pas Alimentation coupée Vérifier et corriger le raccordement
Le moteur ne démarre pas ou Moteur prévu en démarrage triangle mais Corriger le raccordement
difficilement raccordé en étoile
Mauvais sens de Rotation Moteur mal raccordé Inverser deux phases du Réseau

Le frein ne débloque pas (cas d’un moteur Débloquer le frein


frein)

Le moteur ronfle et absorbe beaucoup Bobinage défectueux Ramener le moteur dans un établissement
de Courant agréé pour réparation

Le rotor frotte
Fusibles sautent ou disjonctent Court-circuit dans les câbles d’alimentation Éliminer le court-circuit

Court-circuit dans le Moteur Faire éliminer le court-circuit dans un


atelier agréé
Câbles mal raccordés
Corriger le raccordement
Défaut à la terre du moteur
Faire éliminer le court-circuit dans un
COURS MACHINES ELECTRIQUES atelier agréé 251
Maintenance d’un moteur asynchrone
Défaut Causes possibles Remède
Sous charge, vitesse fortement réduite Surcharge Faire une mesure de puissance; si
nécessaire
installer un moteur plus grand ou réduire
Chute de tension la charge

Augmenter la section du câble


d’alimentation
Moteur trop chaud Surcharge Faire une mesure de puissance; si
nécessaire installer un moteur plus grand
ou réduire la charge
Ventilation insuffisante
Dégager les couloirs de ventilation
Température ambiante trop élevée
Respecter la plage de température
Moteur branché en triangle et non en étoile autorisée

Mauvais contact au niveau du câble Corriger le raccordement


d’alimentation (marche
temporairement sur deux phases Supprimer le mauvais contact

COURS MACHINES ELECTRIQUES 252


Travail à faire

Réaliser une petite recherche bibliographique de 5 pages au maximum sur :

• Les méthode de maintenance et diagnostic des Moteurs Asynchrone

COURS MACHINES ELECTRIQUES 253


Maintenance d’un moteur asynchrone

COURS MACHINES ELECTRIQUES 254

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