Texte Le Pinceau Magique AC Versailles
Texte Le Pinceau Magique AC Versailles
Texte Le Pinceau Magique AC Versailles
Le Pinceau
magique
Le Pinceau magique
Pays d’origine du conte : Chine (762003)
Résumé du conte
Il y a bien longtemps en Chine, vivait un pauvre jeune nommé Ma Liang qui rêvait de devenir
un grand artiste peintre. Une nuit, il reçut dans ses rêves un pinceau magique capable de donner
vie à chacun de ses dessins. Emprisonné par le seigneur local, il parvint à s’enfuir en peignant
une échelle et une fenêtre ouverte. S’envolant sur le dos d’un dragon qu’il avait dessiné,
Ma Liang s’installa dans un petit village et jura de ne plus jamais achever ses toiles.
Mais les hommes de l’empereur le retrouvèrent et il fut emmené au palais. Là, l’empereur lui
ordonna de peindre un arbre d’or sur une île, et un bateau pour l’y conduire. Mais il lui demanda
de peindre tellement de vent, que le bateau coula en laissant l’empereur prisonnier à jamais sur son île.
Droits de reproduction
Les organismes scolaires, sans but lucratif, ont le droit de copier ce conte à volonté.
Il est également disponible sur le site Web de TFO www.tfo.org/outils
Les parents peuvent aussi imprimer ce conte pour en faire la lecture à leur enfant.
10 Contes à lire
La collection comprend les titres suivants :
Le Tigre qui voulait être un homme (Taiwan) Le Roi aux oreilles de cheval (Pays de Galles)
Le Pinceau magique (Chine) John Henry, un homme à la volonté de fer (États-Unis)
Les Trois Sœurs (Norvège) Timoon (Canada)
Perséphone, fille de Zeus (Grèce) Le Chef et le Charpentier (Caraïbes)
Le Tyran et l’Enfant (Burkina Faso) Fionn (Irlande)
Guides pédagogiques
La série Contes du monde entier est accompagnée de deux guides pédagogiques, l’un destiné au personnel
enseignant des écoles de langue française, et l’autre au personnel enseignant des écoles d’immersion.
Ces deux guides pédagogiques peuvent être imprimés sans frais à partir du site Web de TFO
www.tfo.org/guides
Ma Liang lui montra son dessin. C’était un coq qui semblait plus vrai que vrai.
Tout à coup, un faucon qui volait au-dessus de leur tête fonça droit sur eux.
Croyant apercevoir un véritable coq, l’oiseau de proie arracha le dessin des
mains de Ma Liang et s’éloigna en emportant le coq de papier entre ses griffes.
– Ah ! Quel artiste, tu trompes même les oiseaux !, dit en riant la jeune bergère.
– Tu parles d'un artiste, je n'ai même pas de pinceau, soupira Ma Liang.
Puis, il fit un geste à son serviteur. Celui-ci partit à la course, arracha la corde
des mains de la bergère et tira la chèvre jusqu’à son seigneur.
1
– Non ! Rendez-la moi ! supplia la bergère en s’agenouillant dans la neige.
Seigneur, je vous en prie !
Le riche seigneur lui ricana au visage et emporta la chèvre avec lui. La bergère
pleura toutes les larmes de son corps, sous le regard impuissant de Ma Liang.
Que pouvait faire un petit orphelin et une pauvre bergère face à un seigneur
si puissant ? Le soir venu, Ma Liang se rendit à l’école de peinture de son
village. Il ouvrit doucement la porte et écouta le professeur donner son cours
à ses élèves.
– Mes enfants, n'oubliez jamais qu'il faut tenir votre pinceau fermement,
expliqua le professeur. Ensuite, vous travaillerez d'une main assurée et rapide
comme ceci. Et comme cela.
2
– Ça ne sert à rien, soupirait-t-il. Seul un pinceau donnerait vie à ces tableaux.
Je ne serai jamais un peintre.
Ma Liang se coucha sur son lit de paille et s’endormit. Il fit alors un rêve
étrange. Il rêva qu’un vieil homme sage sortait, comme par magie, de l’un de
ses tableaux pour s’approcher de lui et lui dire…
– Ma Liang, voici un pinceau magique. Il est pour toi et rien que pour toi.
Mais souviens-toi toujours que l'important, c'est ce que tu portes en toi.
Peins avec ton cœur !
Puis, le jeune peintre ajouta une nageoire à son poisson. Tout à coup, Ma Liang
et la bergère virent la peinture s’illuminer d’une lumière magique et le poisson
devint… un véritable poisson ! Et hop ! dans l’eau glacée !
3
Intrigués par ce qui se passait près de la rivière, des villageois s’approchèrent
lentement.
Avec des mouvements délicats, Ma Liang peignit une chèvre sur un gros
rocher. Et comme pour le poisson, le pinceau magique donna vie à la chèvre.
La jeune bergère fut folle de joie. Les villageois, eux, furent stupéfaits.
– Alors Ma Liang, il paraît que tu fais des tours de magie avec ton pinceau ?,
demanda le seigneur en ricanant. Montre-moi ça. Peins-moi exactement le
même.
4
On enferma Ma Liang dans une vieille grange sombre et froide. La nuit
tombée, le jeune peintre sentit la faim lui tordre le ventre et le froid lui pénétrer
dans les os. Il lui fallait trouver une solution au plus vite. Et il la trouva.
Le serviteur voulut ouvrir la porte mais elle était coincée par le froid.
Alerté par les cris, Ma Liang se dépêcha de peindre sur le sol une longue
échelle de bois. Ensuite, il la déposa sur le mur et grimpa rapidement
jusqu’à la fenêtre.
5
Il écarta rudement son serviteur et défonça la porte d’un grand coup de pied.
Quand il entra dans la grange, il vit Ma Liang au haut de l’échelle : il était en
train de peindre une ouverture autour de la fenêtre. Le seigneur s’empressa de
grimper à sa poursuite, mais les barreaux de l’échelle cédèrent sous son poids
énorme et il retomba durement sur le plancher. Ma Liang en profita pour
sauter par l’ouverture qu’il avait peint et atterrit dehors, dans la neige. Il prit
ses jambes à son cou.
Et il revint rapidement sur ses pas, juste à temps pour voir le vieux tronc
s’effondrer en flammes au fond du ravin.
6
De l’autre côté du ravin, Ma Liang vit les deux hommes s’éloigner enfin.
Au fond de lui, il ressentit toute la reconnaissance qu’il avait envers son
pinceau magique.
e Le pinceau magique
e Un cadeau béni
e Un vrai coup de chance
e Mais risquer ma vie
e Montre-toi sage
e Fais-en bon usage
e Qu'il neige ou qu'il pleuve
e Que le tonnerre gronde
e Que la tempête fasse rage
e Tous les jours je m'entraînerai
e Pour montrer ce que je sais
e Je créerai des oiseaux en papier
e Je peindrai un dragon vigoureux
e Je dessinerai mille bateaux argentés
e Aux voiles couleur de feu
e Toute l'année j'apprendrai à peindre
e Sans jamais me plaindre
e Ensuite je pourrai
e Accéder à la vérité
e Peindre c'est magique
e Je tiens l'avenir dans mes mains
e Et dans l'espace entre terre et ciel
e Voir le phœnix s'envoler
e Se réchauffer au soleil
e Voguer sur ses ailes dorées
e Avec mon pinceau magique
e Je peux peindre mon destin
7
Quelques jours plus tard, assis à la table d’un petit commerce du village,
Ma Liang s’exerçait à peindre une cigogne. La commerçante jeta un coup d’œil
à sa peinture.
Tout à coup, en selle sur de beaux chevaux noirs, des hommes armés arrivèrent
au galop dans la rue.
À ce moment, et sans que Ma Liang s’en aperçoive, une toute petite goutte
de peinture s’écoula du pinceau magique et alla s’écraser sur la cigogne pour
former son œil. Aussitôt, le grand oiseau prit vie et s’envola au-dessus de la tête
des gardes impériaux.
Ma Liang fut mis aux arrêts, puis on l’emmena devant l’empereur en personne.
8
– C'est donc toi dont j'ai tant entendu parler, dit calmement l’empereur à
Ma Liang. Il parait que tu as un pinceau extraordinaire avec lequel tu fais
des tours de magie. Montre-moi. Peins !
Ma Liang obéit. Il peignit une libellule sur sa main qui prit vie et s’envola.
– Je crois qu'ensemble, tous les deux, nous allons devenir les plus grands
peintres de tout le pays. Qu'en penses-tu ?
Ma Liang se tut.
9
– Parfait !, s’exclama tout de même l’empereur. Maintenant je veux que
tu peignes une salle pleine d'or.
– Mais une fois que cet or sera utilisé, vous n'en aurez plus, votre grandeur,
fit remarquer le jeune peintre. Par contre, si je peins un arbre d'or, l'or
repoussera sans arrêt.
– Hum, c'est très intelligent, s’étonna l’empereur. Mais ça sera difficile de
le protéger des voleurs, non ?
– Si je peins l'arbre sur une île déserte, votre grandeur, vous n'aurez pas à
le protéger, expliqua Ma Liang.
Et, à l’aide de son pinceau magique, le jeune peintre peignit sur un grand mur
un arbre d’or sur une île déserte.
10
Encore une fois, Ma Liang obéit à l’empereur. Un éclair déchira le ciel et
une tempête de pluie s’abattit sur la mer déchaînée.
Fin
11