Christian Gerondeau-Le Climat Par Les Chiffres
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Du même auteur
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Exergue
Prologue
Introduction
1 - L'industrie automobile
3 - Électricité
Conclusion
Épilogue
*
* *
Un bon dessin vaut mieux qu’un long discours, et c’est pourquoi cet ouvrage s’ouvre sur
une série de graphiques de couleur commentés, qui traduisent les chiffres en images. Il est
ainsi possible de comprendre l’essentiel en un simple quart d’heure avant d’aborder le
texte qui leur fait suite et en dit plus encore.
Introduction
Le même constat peut être fait à l’égard de son résumé intitulé à tort
« Summary for policymakers » qu’aucun « policymaker » n’a jamais pu lire
car il est truffé de chiffres au sein de ses 89 paragraphes renvoyant chacun à
d’innombrables références et comprend de multiples tableaux et graphiques
inaccessibles au commun des mortels.
En définitive le seul document qui défraye la chronique, le seul qui
fasse instantanément le tour de la planète et forge l’opinion mondiale est un
communiqué de presse de trois pages.
Celui qui a été publié le 9 août 2021 n’a pas dérogé à la règle et son
retentissement a été immense à tel point qu’il lui est sans cesse fait
référence par tous les décideurs du monde, qu’ils soient privés ou publics.
Intitulé « Le changement climatique est très répandu, rapide et
s’intensifie », et laissant donc entendre sans ambiguïté que les choses se
sont grandement aggravées (faster warming) depuis le précédent rapport de
2015, il annonce des catastrophes en série, affirme que le CO2 en est le
principal responsable, et qu’il faut le plus rapidement en supprimer
totalement les émissions pour avoir une chance d’échapper au désastre.
C’est pour remédier à cette lacune qu’a été écrit le présent ouvrage dans
le but de mettre à la portée de tous les quelques chiffres nécessaires pour
pouvoir appréhender le domaine du climat qui est en leur absence
inaccessible au plus grand nombre, et paraît alors devoir être réservé à
quelques spécialistes au langage ésotérique. La tâche pourrait paraître
impossible, mais les pages suivantes montreront qu’elle ne l’est pas et
qu’après en avoir pris connaissance, il devient possible à chacun de se
forger sa propre opinion sur les multiples aspects que comportent le
domaine du climat et des actes conduits en son nom.
E
1/20 000
Tout d’abord, le GIEC affirme dans son communiqué que « des
réductions fortes et soutenues de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz
à effet de serre limiteraient le changement climatique », mais cette assertion
n’est comme les autres accompagnée d’aucun chiffrage quant à l’ampleur
des mesures à prendre ni aux effets à en attendre.
Une première conclusion découle donc de ces deux constats et elle dit
tout : les émissions de CO2 imputable à l’humanité n’accroissent la masse
e
du CO2 atmosphérique que de 1/200 par an (16 milliards de tonnes en
regard de 3 200). Les relevés de l’Agence Internationale de l’Énergie et des
multiples organismes qui traitent du sujet montrent plus précisément qu’au
sein de ces 16 milliards de tonnes, la part des pays développés dans leur
e
ensemble n’excède pas 5 milliards de tonnes (1/600 de la masse du CO2
présent dans l’atmosphère), celle de l’Union Européenne 1,6 milliard de
tonnes (1/2 000e) et celle de la France 160 millions de tonnes (1/20 000e).
Autrement dit, lorsque notre pays affirme vouloir agir pour « sauver la
planète », ce qu’il peut faire ne concerne que 1/20 000e du problème auquel
il prétend vouloir s’attaquer ! Aucun calcul n’est alors nécessaire pour
comprendre qu’à lui seul, il ne peut rien.
De toute manière, ce ne sont plus les pays développés, mais les pays en
voie de développement qui ont désormais la main car ils sont aujourd’hui à
l’origine des deux tiers des émissions mondiales de CO2, et on verra plus
loin pour quelles raisons ils refusent obstinément de se passer du charbon,
du pétrole et du gaz naturel qu’ils consomment au contraire en quantités
sans cesse croissantes année après année, leurs émissions de CO2
augmentant en conséquence.
Mais, avant d’aller plus loin, une question simple mérite d’être posée.
Pourquoi les chiffres qui viennent d’être cités dans les paragraphes
précédents sont-ils absents de tous les communiqués ainsi que des
« Résumés à l’intention des décideurs » du GIEC alors qu’ils sont
essentiels. Pourquoi ceux-ci ne mentionnent ils pas une seule fois l’ampleur
de la masse du CO2 présente dans l’atmosphère. Pourquoi le chiffre de
3 200 milliards de tonnes n’est-il jamais cité alors qu’il est central ?
*
* *
Chacun sait qu’en octobre et novembre 2022, des jeunes ont arrosé de
divers produits des toiles de peintres célèbres à Londres, la Haye, Berlin,
Rome, Vienne, et ailleurs dans le monde, pendant que d’autres bloquaient
des autoroutes ou commettaient des actes délictueux de diverses natures
avec pour motivation le slogan « Just Stop oil », Halte au pétrole !
Car qui sont les pays qui ne cessent d’accroître leur recours au charbon,
au pétrole ou au gaz naturel ? Là aussi, les chiffres sont nécessaires et ils
sont sans appel. En 2004, les pays riches, membres de l’OCDE, émettaient
13,5 millions de tonnes de CO2 annuellement, c’est-à-dire exactement
autant que les pays en développement qui regroupaient les quatre
cinquièmes de l’humanité. Dix-sept ans plus tard, en 2021, les pays de
l’OCDE ont émis 12,4 millions de tonnes de CO2 ( – 8 %) et les pays en
développement 20,6 millions de tonnes (+ 50 %).
Autrement dit, si l’on en croit le Secrétaire Général des Nations-Unies,
les véritables « radicaux dangereux » les « activistes du climat » sont les
pays pauvres, les Africains, les Indiens, les Indonésiens, les Vietnamiens ou
les Chinois, ceux qui s’efforcent de faire sortir leur population d’une misère
souvent sordide et aux conséquences dramatiques.
La vérité est tout autre, telle qu’elle est résumée par le manifeste « Poor
1
people lives matter » publié dans l’un de mes précédents ouvrages , qu’il
convient de reproduire ici car il dit l’essentiel :
6 – La demande sans cesse adressée par les pays riches et par le GIEC
et l’ONU aux pays en développement de ne pas accroître leurs émissions de
CO2, voire de réduire celles-ci, aurait pour conséquences des millions de
morts si elle était suivie d’effet.
*
* *
Il ne faut donc pas s’étonner que, lors de la « COP 26 » de Glasgow de
novembre 2021, confirmée par celle de Charm El Cheikh en 2022, les pays
en voie de développement aient catégoriquement refusé à l’initiative de
l’Inde d’avaliser la perspective de cesser (phase out) d’avoir recours au
charbon pour adopter un texte préconisant seulement de réduire
progressivement (phase down) son utilisation, ce qui n’engageait personne
2
à rien .
Il faut dire que l’Inde avait décidé la même année d’ouvrir 108
nouvelles mines de charbon, la nature l’ayant dotée de gisements parmi les
plus importants du monde. S’il en était besoin, la comparaison avec la
Chine aurait suffi à convaincre le premier ministre indien d’agir ainsi.
Certes, l’Inde émet quatre fois moins de CO2 que la Chine mais, avec une
population voisine, elle porte en terre chaque année 1 million d’enfants et
de jeunes contre moins de 200 000 en Chine du fait des progrès fulgurants
de ce pays grâce à une électricité abondante (fig. 3).
Qu’ajouter d’autre ?
ALLONS-NOUS À LA CATASTROPHE ?
Allons-nous alors à la catastrophe ? Si l’on en croit le GIEC, la réponse
ne fait aucun doute comme en témoignent de nombreux extraits de son
communiqué de référence d’août 2021 qui méritent d’être cités.
« Avec une hausse de 2°C, les chaleurs extrêmes atteindraient des seuils
de tolérances critiques pour l’agriculture et la santé publique »
« Il ne s’agit pas seulement de températures. Avec la hausse de celles-
ci, de multiples changements s’accélèreront dans des domaines incluant
l’humidité, la sécheresse, les vents, la neige et la glace, la chaleur, la pluie,
les océans, les inondations des zones côtières, et plus encore, avec ce que
tout ceci signifie pour la société et les écosystèmes… ».
LA TEMPÉRATURE TERRESTRE
Comme les données sont disponibles mois par mois sinon jour par jour,
et que chacun peut les consulter sur internet, les responsables du
communiqué du GIEC d’août 2021 ne pouvaient évidemment les ignorer.
Pourquoi ont-ils donc sciemment et scandaleusement travesti la réalité en
titrant que le réchauffement ne cessait de s’accélérer (faster warming) ?
Bien entendu, le lecteur français, qui entend parler tous les jours à
satiété de sécheresses, de vagues de chaleur, d’inondations ou de tornades,
toutes conséquences affirmées du « Réchauffement climatique » ne peut
manquer d’être stupéfait de prendre connaissance de la stagnation de la
température terrestre enregistrée depuis maintenant sept ans.
Les méthodes dégradantes employées pour travestir cette réalité ont été
analysées dans l’un de mes précédents ouvrages 5.
*
* *
La voie du déclin
Avant de tenter de chiffrer ce que coûte à l’économie française sa
contribution à l’illusoire « transition énergétique », il convient de rappeler
les précédentes pages qui ont décrit combien cette dernière relevait de
l’impossible. Celles-ci ont en effet montré que tous les efforts que
pouvaient faire l’Union Européenne, seule au monde à vouloir réellement
agir, ne pouvaient avoir le moindre effet significatif sur l’évolution de la
masse du CO2 atmosphérique, et donc sur le climat s’il dépendait d’elle.
*
* *
Parmi la multitude des secteurs d’activité qui sont frappés par
l’avalanche des dépenses inutiles, quelques-uns justifient maintenant un
examen particulier par l’ampleur de l’impact qu’ils subissent et de ses
conséquences pour les finances publiques et privées.
1. Les Douze Mensonges du GIEC. La religion écologiste 2, Ch. Gerondeau, Éd. de l’Artilleur.
2. Les Douze Mensonges du GIEC, op. cit.
3. Impasses climatiques, François Gervais, Éd. de l’Artilleur.
4. Climat. La part d’incertitude, Steven E. Koonin, Éd. de l’Artilleur.
5. La Voiture électrique et autres folies. La religion écologiste 3, Ch. Gerondeau, Éd. de
l’Artilleur.
1
L’industrie automobile
Mais il ne faut pas rêver. Il n’est pas venu à l’esprit d’un seul des
responsables concernés de formuler une telle requête. Puisque cette
question centrale n’avait jamais fait l’objet de la moindre interrogation
s’agissant de l’ensemble des émissions de CO2 du Vieux Continent,
pourquoi aurait-elle été posée pour l’une de leurs composantes ? Il n’aurait
pourtant pas été difficile de constater que la circulation des voitures sur les
routes européennes engendrait 16 % des rejets annuels totaux de CO2
émanant de l’Union, soit 1/12 000e de la masse de celui-ci dans
l’atmosphère et que, pas plus que les autres mesures envisageables, leur
suppression complète, au demeurant illusoire, ne pouvait avoir la moindre
influence perceptible sur celle-ci et donc sur le climat s’il dépendait d’elle.
Car la liste des aspects négatifs de la voiture électrique est longue. Tout
d’abord, celle-ci est loin de ne pas émettre de CO2 alors que c’est là le motif
premier avancé par les instances européennes pour justifier sa
généralisation. Non seulement sa fabrication et celle de ses batteries de
400 kilos en moyenne en engendrent de grandes quantités, mais la suite de
ce document montrera pourquoi, dans les pays qui ne sont pas dotés
massivement de réacteurs nucléaires ou de ressources hydrauliques, et sont
donc de loin le plus grand nombre, la majeure partie de l’électricité qu’elles
utiliseront sera nécessairement issue de centrales à charbon ou à gaz,
réduisant à néant ou presque ce qui est présenté comme l’atout majeur des
véhicules électriques. Une voiture électrique émet alors bien souvent au
cours de sa vie autant de CO2 au total qu’une voiture diesel.
Les choix ainsi effectués par les particuliers et les entreprises sont
conformes à l’intérêt général car les différents modes de transport ne sont
pas des vases communicants. Pour la grande majorité des trajets,
l’automobile est irremplaçable comme l’a rappelé l’épisode des gilets
jaunes, car les origines et les destinations des trajets sont la plupart du
temps très dispersées ce qui explique qu’elle n’ait pas d’alternative réaliste
hors des centre-villes. La distance moyenne des trajets quotidiens en voiture
est en outre de 10 kilomètres, contre 3 pour le vélo et moins de 1 pour la
marche à pied. Quant aux transports collectifs, ils ne conviennent qu’aux
zones très denses qui ne regroupent qu’un dixième de la population
nationale, notamment dans la région capitale où personne ne conteste leur
rôle central.
e
Les pouvoirs publics en sont ainsi restés au XIX siècle, comme en
témoigne la décision de relancer à grands frais des trains de nuit ou des
« autoroutes ferroviaires » de transport de fret, bien que toutes les tentatives
correspondantes aient connu l’échec en France et en Europe, à l’époque de
la voiture, du camion, et de l’avion.
Or cette solution de simple bon sens a toujours été écartée par nos
pouvoirs publics, ni même envisagée un instant pour ne pas heurter les
organismes syndicaux et la doxa verte, « l’argument écologiste » venant
dorénavant conforter leur refus d’agir pour l’intérêt général.
Électricité
L’évidence inaperçue
Pour comprendre à quel point le fait d’avoir suivi notre voisin d’Outre-
Rhin a été une erreur, il faut d’abord s’intéresser à la politique sans issue
que mène celui-ci quant à lui.
I – L’ALLEMAGNE
En matière d’électricité comme dans d’autres, la politique suivie par
l’Allemagne au cours des deux décennies écoulées a été dictée par les
« Grünen », c’est-à-dire les écologistes idéologues d’outre-Rhin, adeptes de
deux priorités contradictoires : la suppression du nucléaire, et celle des
rejets de CO2 résultant de la production de l’électricité par des centrales
thermiques à charbon ou à gaz.
Mais le rythme de l’hydrogène vert est la porte de sortie qui permet aux
« grünen » allemands de refuser de reconnaître que le développement des
énergies renouvelables intermittentes implique la pérénité du recours au
charbon et au gaz naturel et donc des émissions de CO2 qui en découlent.
L’examen des relevés quotidiens publiées par RTE révèle alors une
vérité insoupçonnée (fig. 14) que confirme l’examen de l’année 2019.
Puisque nous n’avions aucune possibilité d’utiliser sur notre territoire cette
électricité aléatoire car nos besoins étaient satisfaits par ailleurs, nous avons
été contraints d’en exporter en 2019 près de 80 % hors de nos frontières, à
un prix le plus souvent sans aucun rapport avec celui qui a été versé aux
promoteurs des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques ! Et il y a pire :
après avoir réduit au maximum possible la production de nos centrales
thermiques, nous freinons de temps en temps nos réacteurs nucléaires quand
nous ne pouvons pas exporter cette électricité supplémentaire dont nous
n’avons aucun besoin ! Les éoliennes qui défigurent nos paysages ne
nous servent à rien puisque nous ne pouvons pas utiliser leur
production !
La liste pourrait être poursuivie sans fin dans tous les domaines de
l’activité nationale ou presque, comme celui de l’agriculture avec les projets
de « méthanisation » qui commencent, eux aussi, à gaspiller sans raison
l’argent public…
Car cette liste est sans fin ou presque, allant de l’interdiction de chauffer
les nouveaux bâtiments au gaz ou au fioul et donc de l’obligation d’avoir
recours à l’électricité, à des normes d’isolation de plus en plus strictes qui
renchérissent le coût du mètre carré et réduisent en conséquence les
surfaces des nouvelles constructions, sans oublier les innombrables
subventions accordées aux propriétaires des logements existants aux frais
du contribuable pour des pompes à chaleur et autres dispositifs supposés
contribuer à « sauver la planète ».
Ce sophisme a conquis le monde depuis 30 ans, faute que lui aient été
opposés les quatre constats majeurs mis en évidence dans cet opuscule sur
la base des chiffres qui, seuls, peuvent s’opposer au discours ambiant
infondé et qu’il convient de rappeler ici.
• Les ordres de grandeur ne permettent tout d’abord pas d’avoir la
moindre influence significative sur la masse gigantesque du CO2 présente
dans l’atmosphère. En regard de ses 3 200 milliards de tonnes, que pèsent
les émissions annuelles de l’Union Européenne, seule au monde à vouloir
agir, qui l’accroissent de 1,6 milliard de tonnes par an (1/2 000e) ou a
fortiori de la France avec ses 160 millions de tonnes annuelles (1/20 000e),
sans même parler des 50 chefs d’entreprises culpabilisés par le chef de
l’État français pour 16 millions de tonnes (1/200 000e) ? Si tout le monde
affirme vouloir réduire les émissions de CO2, l’humanité – et tout
particulièrement les pays en voie de développement – n’est nullement prête
à se passer des énergies fossiles qui les engendrent car ils répondent à 80 %
de ses besoins énergétiques et ils continueront à le faire pendant très
longtemps et jusqu’à la fin du présent siècle au moins 1.
e
• Mais Gustave Flaubert n’avait-il pas écrit dès le XIX siècle dans son
Dictionnaire des idées reçues :
– Eté : toujours exceptionnel
– Hiver : voir été
• Enfin, s’agissant de notre pays, un constat vient clore la liste. Les
éoliennes dont nous voulons couvrir notre territoire et nos mers ne nous
servent à rien, pas plus que les panneaux photovoltaïques, puisque nos
besoins en électricité sont très largement couverts sauf circonstances
exceptionnelles par notre parc nucléaire et par nos barrages, et que nous
sommes en conséquence contraints d’exporter la production de ces énergies
intermittentes lorsque le vent souffle et que le soleil brille, ou de freiner nos
réacteurs pour lui laisser la place, comble d’inconséquence.
La liste des absurdités pourrait être poursuivie sans fin, mais il suffit de
s’arrêter là pour que la conclusion s’impose. Depuis 30 ans, le monde est
aveuglé et a perdu la raison. La dimension du présent ouvrage n’a permis de
développer ici qu’une petite fraction des conséquences de la prise de
pouvoir au sein de l’Organisation des Nations-Unies par les ONG
écologistes depuis le congrès mondial de Rio de Janeiro de 1992 qui faisait
suite au rapport du « Club de Rome » qui annonçait en 1972 qu’il n’y aurait
plus de pétrole en l’an 2000…
Car c’est à Rio que le monde fut frappé d’une stupeur qui persiste
encore 30 ans plus tard. Auparavant, le thème du climat n’intéressait que
quelques spécialistes et restait ignoré des responsables politiques et des
médias. Mais tout changea lorsque le Canadien Maurice Strong, qui avait
auparavant créé le « Programme des Nations-Unies pour l’Environnement »
puis plus tard le GIEC, réussit à convaincre le Secrétaire Général des
Nations-Unies de l’époque de convoquer tous les Chefs d’État du globe à
un congrès mondial sans précédent et de lui en confier la présidence 2.
L’écologie n’était donc qu’un prétexte pour faire prévaloir une vision du
monde que décrit mieux un autre mot venu du fonds des temps, celui
d’apocalypse. C’est de religion apocalyptiste qu’il s’agit en vérité et non de
religion écologiste.
*
* *
On pourrait se demander si notre pays serait apte à montrer la voie au
reste du monde s’il ne m’était possible de témoigner qu’il l’avait déjà fait
dans un autre domaine. Jeune ingénieur, il me revint il y a cinq décennies ;
de faire bouleverser le cours des choses en France, en Europe et au-delà, à
l’égard d’un autre problème capital, celui des accidents de la route,
première épidémie de l’époque, alors considérée comme l’inéluctable
contrepartie de la démocratisation de l’automobile.
Avec 18 000 morts par an et plus de 350 000 blessés, notre pays
connaissait une hécatombe sans cesse croissante quand une série de
mesures, telles que l’obligation du port de la ceinture de sécurité, la
limitation générale de vitesses, et la lutte contre l’alcool au volant, renversa
le cours des choses à la surprise universelle.
À l’issue de cet ouvrage chacun sait ce qu’il en est : la vérité veut que la
température terrestre soit restée en moyenne remarquablement stable au
cours des années concernées, avec même une légère tendance à la baisse et
nullement à la hausse catastrophiste évoquée à satiété, non seulement par
les médias et les gouvernements, mais d’abord par les organismes dits
« scientifiques » en charge de ce dossier présenté comme central pour notre
époque. Mais qui pourrait croire un instant que les Nations-Unies, par le
biais notamment de leur émanation le GIEC, désinforment
systématiquement le monde entier au point de semer une peur infondée en
faisant croire que le CO2 est un « polluant » alors qu’il est indispensable à la
vie, et en ayant recours à des scénarios qui relèvent de la science-fiction
(fig. 16) ? Il y avait d’ailleurs quatre à huit fois plus de CO2 dans
l’atmosphère du temps des dinosaures et des premiers mammifères, et la vie
sur la Terre était exubérante (fig. 17). Nous en conservons d’ailleurs les
traces lointaines, puisque l’organisme humain peut supporter sans aucun
problème des concentrations de CO2 plusieurs fois supérieures à celle qui
règne aujourd’hui dans l’atmosphère terrestre.
Lorsque Darwin, de retour des Galapagos, fit connaître que les espèces
évoluaient dans le temps, il se heurta à l’incrédulité des tenants de leur
immuabilité.
Pasteur lui-même ne dut-il pas se battre pendant des années contre les
meilleurs « scientifiques » de son époque, convaincus de la génération
spontanée des microbes, utopie responsable de milliers de morts chaque
année puisqu’elle rendait inutile le simple fait de se laver les mains avant
d’opérer un malade ?
Or jamais le monde n’a été autant spécialisé qu’à notre époque, et donc
une proie facile. Les milliers de scientifiques collaborant aujourd’hui aux
travaux du GIEC font confiance à ceux qui sont chargés d’élaborer la
synthèse de leurs multiples contributions. Et il en va de même de ceux qui
établissent le « Résumé à l’attention des décideurs » auquel participe plus
d’une centaine d’auteurs, chacun n’écrivant que quelques lignes afférentes à
sa propre spécialité, la plupart se gardant de porter un jugement sur
l’ensemble du document.
Les affirmations erronées que contient celui-ci et qui inspirent alors les
communiqués de presse du GIEC qui font ensuite le tour du monde,
n’émanent en définitive que de quelques auteurs aveuglés par leur vision
négative de l’humanité, et qui trouvent dans la « religion écologiste » la
justification de leurs convictions intimes, qu’ils aient d’ailleurs une
formation initiale scientifique ou non.
Quant aux autres scientifiques, les vrais, qui bien malgré eux
cautionnent les contrevérités qui règnent sur le monde depuis 30 ans, ils ont
oublié une autre citation de Descartes plus véridique que jamais et qui
s’adresse à tous : « L’unanimité des opinions n’est pas une preuve qui
vaille ».
*
* *
Quo usque ad tandem, Catilina, abutere patienta nostra ?