LE BIM,

UN ENJEU MAJEUR
POUR LES
ARCHITECTES
Cette brochure a été rédigée par Abdelkader Boutemadja.
Elle est produite et dirigée par l’Ordre des Architectes | Conseil francophone et germanophone (Cfg-OA).
Elle a été discutée, amendée, relue et corrigée par le GT BIM ainsi que le département Communication du Cfg-OA.
Imprimée en Belgique.

2
INTRODUCTION 05

LE BIM : UNE AVANCÉE TECHNIQUE ESSENTIELLE 06

1. LE BIM EN DEUX MOTS 06
2. LE BIM N’EST PAS UN LOGICIEL 07
3. LE BIM DOIT ENCORE ÉVOLUER 08
4. LE BIM EN PLEINE EXPANSION 10

LA PLACE DE L’ARCHITECTE DANS LE BIM 12

1. LE BIM : UN ATOUT POUR LES ARCHITECTES 12
2. L’INTÉGRATION DU BIM DANS LES BUREAUX D’ARCHITECTURE 13
3. LE BIM DANS LES PETITS BUREAUX D’ARCHITECTURE 14
4. LA MAÎTRISE DU BIM & SON COÛT 15

LE BIM & L’ORDRE DES ARCHITECTES 16

1. LES EFFETS DU BIM SUR L’EXERCICE DE LA PROFESSION D’ARCHITECTE 16
2. LES ACTIONS DE L’ORDRE 17

QUELQUES RÉFÉRENCES POUR EN SAVOIR PLUS 18

CONTACT 19

3
4
INTRODUCTION
Le Building Information Modeling ou Modèle
d’Information du Bâtiment (en abrégé BIM)
est souvent présenté comme un nouveau
paradigme dans le monde de la construction
qui va modifier la façon de travailler des ar-
chitectes. L’Ordre des Architectes souhaite
vous informer au mieux sur les enjeux du BIM
pour vos activités professionnelles et surtout
vous rassurer.
Le BIM se révèle un atout et sa mise en place
dans les bureaux d’architecture peut se faire
de manière progressive. L’Ordre des Archi-
tectes souhaite aussi montrer sa volonté
d’accompagner l’implémentation du BIM en
Belgique pour assurer une juste place à l’ar-
chitecte dans cette nouvelle façon de gérer le
monde de la construction.

5
 LE BIM :
UNE AVANCÉE TECHNIQUE
ESSENTIELLE

1. LE BIM
EN DEUX MOTS
Le Building Information Modeling ou le La méthodologie BIM s’articule autour d’une
Modèle d’Information du Bâtiment (en abrégé maquette numérique implémentée par dif-
BIM) est une nouvelle façon d’aborder le férents acteurs du projet : elle permet ain-
monde de la construction. Le BIM assure si de prévenir les éventuels problèmes qui
une réelle maîtrise des différentes étapes de pourraient surgir lors du chantier.
conception et de construction d’un bâtiment.

6
 2. LE BIM N’EST PAS
UN LOGICIEL
L’efficacité de ce nouveau processus de Le choix du logiciel BIM se pose fréquem-
construction incite de nombreux maîtres ment. Or, le BIM n’est pas un logiciel mais
d’ouvrage (privés ou publics) à l’adopter pro- bien un processus (complexe) de travail col-
gressivement. Au-delà de la phase de con- laboratif. Il permet aux différents acteurs du
struction, la maquette BIM (finale) est un outil projet de travailler sur une même maquette
de gestion important tout au long du cycle de numérique et de pouvoir simuler toutes
vie du bâtiment. les phases de construction. L’outil de base
du BIM est donc une maquette numérique
En tant qu’acteur majeur d’un projet con-
qu’il faut élaborer grâce à un logiciel 3D
structif, l’architecte doit pouvoir se doter des
« orienté objet1 ». La question de « l’objet »
moyens nécessaires pour participer à ce
est ce qui distingue un logiciel BIM d’un logi-
processus.
ciel 3D standard. Dans un logiciel BIM, nous
ne dessinons plus des géométries mais bien
des objets ayant des caractéristiques com-
Le BIM est un processus constructif ef- me, par exemple, leur matéralité.
ficace que l’architecte doit pleinement
et impérativement maîtriser.
1 Une des particularités des logiciels BIM est de dessiner des objets
(murs, planchers, fenêtres, etc.) et non simplement de dessiner des
formes géométriques. Un dessin devient « objet » quand toutes
ses données lui donnent des caractéristiques telles sa matière, sa
composition, sa résistance, etc.

7
 3. LE BIM DOIT ENCORE
ÉVOLUER
Et le choix du logiciel 3D BIM doit s’opérer en Si l’objectif du BIM est de permettre aux dif-
fonction des besoins spécifiques de chaque férents acteurs du processus constructif
métier et de chaque type de projet à réaliser. d’échanger des données et de travailler sur une
maquette unique, force est de constater qu’au-
L’architecte devra donc être attentif au choix
jourd’hui, cet objectif n’est pas encore atteint.
de son logiciel. Ce dernier doit garantir l’in-
dépendance de l’architecte étant entendu En effet, d’une part, le format d’échanges IFC
qu’il existe un dialogue possible entre les lo- rencontre encore quelques problèmes au
giciels choisis par les différents acteurs con- niveau du transfert de données lorsque des
cernés et ce, par le biais du format d’échang- logiciels différents sont utilisés. Et d’autre part,
es IFC (Industry Foundation Classes) créé il n’est pour le moment pas possible de colla-
par « Building Smart ». borer autour d’une seule et même maquette.
Ainsi, ceux qui utilisent actuellement le BIM
travaillent souvent sur 2 ou 3 maquettes dif-
Le BIM n’est pas un logiciel mais une férentes. Celles-ci sont ensuite assemblées
façon de travailler. pour vérifier la bonne superposition des élé-
ments. Dans son processus évolutif, le BIM
se situe au niveau 2 (cf. schéma ci-contre).

Le BIM évolue mais n’est pas encore ar-

rivé à maturité.
8
9
4. LE BIM
EN PLEINE EXPANSION
Même si le BIM est amené à évoluer, il est
utilisé dans bon nombre de pays. Et il devient
la référence pour beaucoup de projets con- Dans un futur proche, le BIM deviendra
structifs. incontournable dans la mesure où il est
notamment source d’économies pour le
Certains pays européens ont rendu le BIM maître d’ouvrage.
obligatoire dans les marchés publics. Et une
directive européenne vise à généraliser l’utili-
sation du BIM dans les dits marchés.
Et si le BIM rencontre un réel succès auprès
des maîtres d’ouvrage (publics et privés),
c’est qu’il leur permet de faire des économies
substantielles tant lors de la construction
d’un bâtiment que lors de sa gestion.
L’économie estimée s’élève de 5% à 20% des
coûts de la construction.

10
11
 LA PLACE
DE L’ARCHITECTE
DANS LE BIM

1. LE BIM :
UN ATOUT POUR
LES ARCHITECTES
Le BIM constitue un réel atout pour l’archi- Ceci étant, le BIM n’est pas outil spécifique aux
tecte. Travailler en maquette numérique « ori- architectes. Il est un processus global qui fait
entée objets » lui permet : intervenir différents acteurs de la construction.
- de maîtriser l’ensemble des éléments construc- Il est donc essentiel de définir clairement la
tifs lors de la conception du projet et d’aborder place de l’architecte dans ce processus.
la conception de manière intégrée, et
Le contrat établi entre l’architecte et le maître
- d’offrir un outil unique de communication de d’ouvrage devra par conséquent définir la
ses idées (idées pouvant être ajustées au fur part que prend le BIM dans la mission con-
et à mesure de l’évolution du projet). fiée à l’architecte. Valoriser le travail de l’archi-
Le BIM permet une meilleure coordination tecte qui utilise le BIM et cerner les honorai-
des différentes phases de travaux. res qui sont liés à son utilisation permettront
de créer des missions complémentaires pour
Pouvoir simuler ces phases et produire des les architectes qui lui donneront en parallèle
documents graphiques nécessaires facilitent une meilleure maîtrise du projet.
le suivi du chantier.
Le BIM participe à la valorisation du travail de
l’architecte auprès du maître d’ouvrage tout L’architecte doit piloter la méthodologie
en faisant réaliser à ce dernier des écono- BIM. Elle met en valeur son travail ain-
mies parfois substantielles. si que la nécessité de son intervention.
Et elle lui permet de rester garant de la
qualité architecturale produite.
12
2. L’INTÉGRATION DU BIM
DANS LES BUREAUX
D’ARCHITECTURE
L’intégration du BIM dans un bureau d’ar- Introduire le BIM dans son bureau d’architec-
chitecture doit se faire de manière adaptée, ture doit se faire progressivement. Avant la
progressive et réfléchie. Un bureau d’archi- mise en place d’une stratégie d’implémenta-
tecture qui travaille déjà en 3D (quel que soit tion, il est important de pouvoir le tester sur
le logiciel utilisé) a donc déjà un pied dans certains projets en cours.
le BIM ! Il est donc important d’analyser la
Il est conseillé aux bureaux d’architecture de
méthode de travail mise en place par le bu-
travailler avec le BIM même s’il n’y pas de
reau concerné pour définir correctement les
commande spécifique pour le projet con-
dispositions à prendre afin d’adapter cette
cerné. L’expertise acquise permettra par la
méthode au processus BIM.
suite de répondre aisément aux commandes
Passer de la maquette numérique au BIM qui imposeront le BIM.
suppose d’implémenter cette maquette en
vue de partager des informations diverses
avec les autres acteurs du projet. Il faut donc
bien identifier les informations que l’archi- L’intégration du BIM dans un bureau
tecte doit fournir et partager. Ceci implique d’architecture doit être effectuée de
de vérifier que son logiciel permet de struc- façon réfléchie et progressive en tenant
turer les dites informations et de les trans- compte des spécificités de ce bureau.
mettre notamment au format d’échanges
« IFC ». L’architecte n’est pas le seul à im-
plémenter la maquette numérique d’informa-
tions diverses.
13
3. LE BIM
DANS LES PETITS
BUREAUX
D’ARCHITECTURE
Les premiers bureaux d’architectes intéressés Pour chaque type de projet quelle que soit
par le BIM étaient ceux qui participaient à des sa taille, il est possible de mettre en place un
appels à projets de grande envergure. processus BIM spécifique. L’architecte peut
Mais le BIM n’est pas réservé aux grandes produire la maquette numérique qui répond
structures ! le mieux aux besoins de sa mission. Il peut
choisir de partager son travail avec d’autres
Ce processus constructif a aussi sa place acteurs du projet afin de faciliter la mise en
dans les bureaux d’architecture de petite et exécution de ce dernier. Il peut produire une
moyenne taille. Ces derniers représentent maquette finale qu’il pourra fournir à son cli-
d’ailleurs plus de 70% des bureaux. ent si ce dernier souhaite gérer son bâtiment
Il existe des BIM adaptés pour les « petits » avec le BIM.
projets. Et des études anglaises en la matière Le BIM peut ainsi apporter une plus-value à
ont mis en exergue tous les avantages que moyen et à long termes dans les développe-
les petites structures d’architectes pouvaient ments des bureaux d’architecture de petite et
en retirer : meilleure collaboration entre les de moyenne taille.
membres du bureau, augmentation de la
productivité, plus grande capacité d’analyse
et de simulation, amélioration de la précision
dans la planification du projet, etc. Le BIM est un processus constructif au-
quel il peut être fait appel quelle que soit
la taille du projet.

14
4. LA MAÎTRISE DU BIM
& SON COÛT
Certains ouvrages spécialisés parlent d’un
coût qui pourrait être important pour tout bu- Le BIM est accessible à tous et n’est pas
reau d’architecture qui souhaiterait se lancer forcément onéreux.
dans le BIM. Dans ces coûts sont principale-
ment repris des coûts de logiciels, d’ordina-
teurs pouvant supporter ces derniers, des
formations nécessaires et des pertes de ren-
dement lors de la mise en place du BIM.
D’importants frais seront évités si la mise en
place du BIM s’effectue de façon réfléchie et
progressive tout en se basant sur les acquis
du bureau (notamment en termes de logiciels).
Comme déjà précisé, un bureau d’architec-
ture qui travaille en 3D a déjà un pied dans
le BIM.
Dans un premier temps, il est possible
qu’adapter ses méthodes de travail soit suf-
fisant pour évoluer vers une implémentation
efficace du BIM.

15
 LE BIM
& L’ORDRE DES ARCHITECTES

1. LES EFFETS DU BIM

SUR L’EXERCICE DE LA
PROFESSION D’ARCHI-
TECTE
Le BIM va modifier sensiblement (en tous Dans cette perspective, l’Ordre des Archi-
cas à moyen terme) la manière de travailler tectes participe depuis plus d’un an à un
des architectes. Ils devront, en effet, faire groupe de travail mis en place par le Conseil
preuve d’une vigilance particulière sur cer- des Architectes Européens (CAE). Le CAE
tains aspects fondamentaux de l’exercice de analyse l’impact du BIM sur le métier d’ar-
la profession comme celui de l’atteinte à leur chitecte. Les rencontres entre représentants
monopole (de conception et du contrôle de des différents pays européens permettent
l’exécution), celui de leur indépendance ou d’échanger les expériences et les connais-
celui de leurs droits d’auteur. sances.
Le Conseil francophone et germanophone Un groupe de travail « BIM » interne au Cfg-OA
de l’Ordre des Architectes (Cfg-OA) se doit poursuit, par ailleurs, la réflexion européenne
d’être proactif en préservant la position des sur des problématiques plus proches aux
architectes dans cette nouvelle façon de préoccupations des architectes belges (no-
construire. De par sa faculté de faire des tamment celles liées au respect des normes
propositions au législateur, le Cfg-OA tient éditées par le CSTC).
à participer à l’élaboration des futures légis-
lations qui intégreront de manière durable le
BIM en Belgique.
Le BIM ne doit pas fragiliser le mono-
pole légal dont bénéficie l’architecte ni
son indépendance.

16
2. LES ACTIONS
DE L’ORDRE
Le Cfg-OA mène diverses actions visant à - réfléchir sur les modalités d’intégrer le BIM
sensibiliser la profession sur la nécessité de dans les contrats d’architecture ;
se familiariser avec le BIM et à interpeller le
- encourager les formations sur le BIM in-
législateur sur les spécificités de ce nouveau
tégrant les préoccupations des architectes
processus constructif et sur les précautions
(sans se limiter aux formations sur les logi-
à prendre dans le cadre de la mise en place
ciels) ;
d’une nouvelle législation.
- formuler des propositions sur le statut du
Ainsi, le Cfg-OA s’attache à :
« BIM manager » (rôle qui devrait revenir à
- sensibiliser les architectes aux enjeux du BIM l’architecte).
pour l’exercice de leur profession, (par le bi-
ais de ce document, par celui d’articles dans
l’Archinews du Cfg-OA ou par celui d’ateliers
d’informations organisés spécifiquement à L’Ordre veut aider ses membres à faire
l’attention des architectes à Bruxelles et en face à l’incontournable défi BIM.
Région wallonne) ;
- élaborer des recommandations à l’intention
du législateur (afin que soient prises en con-
sidération les préoccupations des architectes
au niveau de leur indépendance, du respect
de leur droit d’auteur ou de l’accessibilité aux
marchés publics) ;
17
 QUELQUES RÉFÉRENCES
POUR EN SAVOIR PLUS

1. OUVRAGES SPÉCIALISÉS
-
Olivier CELNIK, « BIM & maquette - Randy DEUTSCH, « BIM and Integrated
numérique : Pour l’architecture, le bâti- Design », Wiley (éds.) 2014.
ment et la construction », Eyrolles (éd.),
- Éric LEBÈGUE, « BIM et maquette
2014.
numérique », 2015.
- Fabrice D’ORSO, « Le BIM et la maquette
- Éric LEBÈGUE, « Conduire un projet de
numérique : Dans la maison individuelle
construction à l’aide du BIM », Eyrolles
et le logement collectif en zone urbaine et
(éd.), 2015.
périurbaine », PC (éd.), 2014.
- Karen KENSEK, « Manuel BIM : Théorie et
applications », Eyrolles (éd.), 2015.
2. SITES INTERNET
- Karen KENSEK & Douglas NOBLE (Foreword
- HexaBIM :
by Chuck Eastman), « Building Information
https://www.hexabim.com/
Modeling : BIM in current and future prac-
tice », Willey (éds.) 2014. - Bulding Smart Benelux :
http://www.buildingsmart.nl/site/
- Robert WEYGANT, « BIM content develop-
ment », Wiley (éds.) 2014. - La lettre du BIM :
http://www.lalettredubim.com/
- Chuck EASTMAN & Paul TEICHOLZ, « BIM
handbook », Wiley (éds.) 2014. - MediaConstruct (Building Smart français) :
http://www.mediaconstruct.fr/

18
 CONTACT

- The BIM Game (en construction) : Vous vous posez une question ou vous êtes
http://bimgame.eu/ à la recherche d’une information précise à
laquelle vous n’avez pas trouvé de réponses
dans cette brochure ?
3. WEBINAR Contactez le groupe de travail BIM de
l’Ordre des Architectes à :
Voir ou revoir le webinar (séminaire en ligne)
bim@ordredesarchitectes.be
d’Abdelkader Boutemadja, spécialiste BIM
de l’Ordre des Architectes ? Le groupe de travail vous répondra dans les
meilleurs délais.
Le séminaire est disponible, à partir du mois
d’août, sur :
http://www.ordredesarchitectes.be/fr-be/
news-list/webinar-bim

19
E.R. : Ordre des Architectes / Conseil francophone et germanophone - Olivier Dupuis - rue du Moulin à Papier 55 – 1160 Bruxelles / 1re édition : 201606