Cage ESSEC
Cage ESSEC
Cage ESSEC
(CAGE)
Objectif du cours
Ce cours a pour objectif d’initier les étudiants débutants à la connaissance et à la maîtrise des coûts
dans le but de pouvoir déterminer les coûts et les résultats l’entreprise. Cette initiation leur permettra
une fois dans l’entreprise, d’être capable d’organiser et de tenir une CAGE afin de fournir aux
dirigeants les informations utiles à leur prise de décision. Ce premier objectif de la comptabilité
analytique est directement lié au second à savoir : initier les étudiants aux méthodes d’évaluation
des stocks et aux techniques d’imputation des charges aux coûts et coûts de revient dans l’entreprise.
Ces deux premiers objectifs entraînent systématiquement un troisième à savoir, l’initiation des
étudiants à la gestion prévisionnelle. Cette technique permet à partir des données historiques et
actuelles, de projeter l’entreprise dans le futur, de mettre en relief les dysfonctionnements observés
par rapport aux prévisions, de détecter leurs causes, leurs origines et d’établir les responsabilités.
Plan de développement de l’UE
Chapitre 1 : Le traitement comptable des charges Incorporables en comptabilité analytique de
4
gestion
Chapitre 2 : Coût d’achat et méthodes d’inventaire des stocks
Chapitre 3 : Détermination du coût de production des Produits finis et du résultat de l’entreprise
Chapitre 4 : Détermination du coût de revient et du résultat analytique
Bibliographie :
1- Béatrice et Francis Grandguillot, (2003), Comptabilité de Gestion ; Méthodes classiques et
modernes de l’analyse des coûts, 6e édition Gualino éditeur, 205 p.
2- Didier Leclère, (2004), L’essentiel de la Comptabilité analytique : analyser les coûts pour bien
décider, éditions d’Organisation, 4e édition, Paris, 200 p.
3- Bell-Bell J- M., Raulet. C et Raulet. C, (1988), Comptabilité analytique et contrôle de gestion
tome 1, éditions Dunod, Paris, 146 p.
4- Bell-Bell J- M., Raulet. C et Raulet. C, (1988), Comptabilité analytique et contrôle de gestion
tome 2, éditions Dunod, Paris, 147 p.
5-Keiser A-M, (1994), Comptabilité analytique et de gestion, éditions Eska, Paris, 224 p.
6-Christian Roulet et al, (1997), Comptabilité analytique et contrôle de gestion, Dunod, Paris, tome
1 et tome 2, 4e édition.
7- Burlaud A et Simon C, (1985), Coûts/Contrôle, Vuibert, Paris.
8- Bertrand-hugues A. (2001), « du contrôle des coûts à la maîtrise des risques », revue française
de gestion, mai, p48-60.
Chapitre 1 : Le traitement comptable des charges Incorporables en comptabilité analytique
5
de gestion
I. Charges incorporées dans les coûts (Charges incorporables)
Comme en comptabilité générale, les charges correspondent aux emplois définitifs (dépenses)
ayant conduit à un appauvrissement de l’entreprise : matières et fournitures consommées,
charges liées à la rémunération du personnel, frais divers liés à la production, à la distribution, à
l’administration et au financement, dotations aux amortissements et aux provisions.
Cependant les charges retenues pour le calcul et l’analyse des coûts ne sont pas toujours
identiques à celles enregistrées en comptabilité générale. En effet, la comptabilité de gestion a
comme objectif de déterminer des coûts économiques en conséquence.
A. Les charges non incorporables
Certaines charges enregistrées en comptabilité générale peuvent être exclues des calculs
analytiques. Il s’agit de charges exceptionnelles ou hors exploitation qui pourraient fausser
l’analyse économique des coûts :
Pertes sur créances irrécouvrables,
Dotations aux amortissements de frais de constitution,
Dotations aux provisions à caractère exceptionnel.
Il peut également s’agir des charges qui ont un caractère de charges d’exploitation. Cela peut
être le cas de charges :
Dont les faits générateurs sont nettement indépendants des activités habituelles de
l’entreprise ;
Exemples :
Impôts et taxes qui ne restent pas définitivement à la charge de l’entreprise ;
Des charges couvrant un risque particulier
Dont le montant ne correspond pas à l’estimation de l’entreprise. Ce sont notamment
certains amortissements et certaines provisions. Aux amortissements comptables on va
substituer les amortissements économiques ou charges d’usage et aux provisions les
charges étalées.
Ces charges qui ne sont pas incorporées dans les coûts sont appelées « Charges non
incorporables ».
B. Les charges supplétives
Inversement, des charges que l’entreprise n’a pas subies et qui ne sont pas enregistrées en
comptabilité générale peuvent être retenues dans les calculs analytiques afin d’obtenir des coûts
économiquement plus significatifs. Il s’agit essentiellement :
De la rémunération du travail de l’exploitant : la prise en compte de cette charge conduit
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à une meilleure évaluation du coût du travail ;
De la rémunération des capitaux propres : la prise en compte de cette charge conduit à
une meilleure évaluation du coût des capitaux mis en œuvre.
Ces charges sont appelées « Charges supplétives ».
Charges
supplétive
s
Charges
Charges Charges
incorporées
enregistrées en incorporées
retenues en aux coûts
comptabilité
générale comptabilité
analytique
Charges non
incorporables
NB : La période de calcul des coûts (des charges) en comptabilité de gestion est généralement
plus courte que l’exercice (comptabilité générale) : période trimestrielle ou plus souvent
mensuelle.
II. Distinction Charges directes et charges indirectes : les coûts complets
Les charges directes sont des charges qui se rapportent au coût d’un produit déterminé et à
lui seul. Elles peuvent être affectées sans calculs intermédiaires au coût de ce produit.
Exemples : coût d’achat des matières consommées spécifiquement pour un produit, coût du travail
consacré uniquement à ce produit (main d’œuvre directe).
Les charges indirectes sont des charges qu’il n’est pas possible d’affecter immédiatement au coût
d’un produit déterminé. Cette affectation nécessite un calcul intermédiaire.
Exemples : coût de fonctionnement d’un service approvisionnement chargé d’acheter un ensemble
de matières et fournitures, coût de fonctionnement d’un atelier dans lequel sont fabriqués plusieurs
produits.
Le tableau ci-après indique l’affectation ou l’imputation des charges par rapport aux trois niveaux
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de calcul de coûts.
Approvisionnement Production Distribution
Charges directes
Charges indirectes
Coût D’achat De production De revient
Les ventes de A s’élèvent à 200 000 F et les ventes de B à 700 000 F. Des estimations faîtes par le
comptable, il résulte que 2/5 des achats concernent A, ainsi que 1/3 des charges de personnel et la
moitié des autres charges.
Analyser les charges afin de déceler l’origine de la perte.
Totaux Articles A Articles B
Achats 500 000 200 000 300 000
Charges de personnel 300 000 100 000 200 000
Autres charges 200 000 100 000 100 000
Total Charges 1 000 000 400 000 600 000
Ventes 900 000 200 000 700 000
Résultats -100 000 -100 000 100 000
La perte de 100 000 F est la résultante d’une perte de 200 000 sur A et d’un bénéfice de 100 000
sur B. Il y a lieu de modifier les conditions d’exploitation de l’exercice suivant. L’abandon des
articles A, est une solution à laquelle on pense immédiatement, mais, cet exemple est simplifié
et n’apporte pas suffisamment d’informations pour la prise de décision. En effet, les articles A et
B sont peut-être complémentaires ; d’autre part l’abandon de la production de A ne permettait
peut-être pas de faire disparaître immédiatement toutes les charges qui lui sont attribuées.
Dans la réalité, il faut donc approfondir l’analyse.
Solution
Centres auxiliaires Centres principaux
Total Gestion du Gestion du
Approvisionnement Production Distribution
personnel matériel
Electricité 12 000 - 2 000 3 000 6 000 1 000
Assurances 9 000 900 1 800 900 5 400 -
Transports 28 000 - - 8 400 - 19 600
Amortissement 56 000 5 600 14 000 5 600 16 800 14 000
Répartition primaire 105 000 6 500 17 800 17 900 28 200 34 600
Gestion du personnel -6 500 650 650 3 900 1 300
Gestion du matériel -18 450 3 690 11 070 3 690
Répartition secondaire 105 000 0 0 22 240 43 170 39 590
Nature d’unité d’oeuvre Kg acheté H MOD 100 F de CA
Nbre d’unité d’œuvre 1 000 10 500 000
Coût d’unité d’oeuvre 22,24 4 317 0,07918
Application :
La société ADAMA achète dans le cadre de ses activités 2 types de planches.
- le bois de coffrage
- le bois massif
Les achats du mois de janvier 2008 ont été les suivants :
Eléments Quantités Prix unitaire Montant
3
Bois de coffrage 170 m - 58 700
Bois massif 230 m3 - 102 200
3
Total 400 m - 160 900
Solution :
1) °. Calcul des charges du centre approvisionnement :
- les charges de manutention = 6 000 x 3 = 18 000 F.
- les frais de réception et de magasinage = 13 800 F.
- les charges sociales : (18 000 + 13 800) = 31 800 F x 40 % = 12 720 F.
Coût total du centre approvisionnement = 18 000 + 13 800 + 12 720 = 44 520 F.
Calcul du nombre d’unité d’œuvre : 170 m3 + 230 m3 = 400 m3
Le coût de l’unité d’œuvre est de : 44 520 / 400 = 111, 3 F
Détermination du coût d’achat de chaque type de bois :
Calcul du coût d’achat du bois :
Bois de coffrage Bois massif
Eléments Quantités Prix Unitaire Montant Quantités Prix Unitaire Montant
Prix d’achat 170 m3 -
58 700 230 m3 -
102 200
Frais d’achat 170 m 3
111, 3 18 921 230 m3
111, 3 25 599
Coût d’achat 170 m3 456,59 77 621 230 m3 555,65 127 799
Solution
Dates Libellés Entrées Sorties Stocks
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Qtés PU Montant Qtés PU Montant Qtés PU Montant
1/01/08 Stock in 400 2 000 800 000
07/01/08 Achat 180 1 800 324 000 580 1 938 1 124 000
08/01/08 Vente 312 1 938 604 656 268 1 938 519 384
12/01/08 Vente 130 1 938 251 940 138 1 938 267 444
17/01/08 Achat 520 2 100 1 092 000 658 2 066 1 359 444
22/01/08 Vente 300 2 066 619 800 358 2 066 739 628
22/01/08 Achat 400 1 900 760 000 758 1 978 1 499 628
29/01/08 Vente 350 1 978 692 300 408 1 978 807 024
La valeur du stock final pour cette méthode est de : 408 x 1 978 = 807 024 F.
Avantages
- la valeur des sorties de stock est connue en permanence.
- la valeur des sorties retenue est une valeur proche de la réalité économique du moment,
- le stock final est connu en permanence.
Inconvénients
- calcul long et complexe surtout pour les activités où les mouvements des stocks sont très
nombreux.
- risque d’erreur ou de confusion au niveau de calcul des valeurs des sorties déterminées à chaque
mouvement de stock.
Avantages
- c’est une méthode admise par le système comptable OHADA.
- les stocks sont valorisés à leur coût réel.
Inconvénients
- les sorties de stocks sont sous valorisées en période d’inflation. A l’inverse, les stocks sont
survalorisés en période de baisse de prix.
- l’existence de plusieurs stocks finaux en fin de période.
Le coût de revient d’un produit ou d’une commande ou même d’une prestation de service représente
tout de qu’il a coûté tout au long de son processus de fabrication et de distribution. Il est un élément
fondamental de la détermination du résultat de la comptabilité analytique.
Le coût de revient a plusieurs composantes.
- Dans le cas d’une entreprise commerciale, le cout de revient est égale au cout d’achat des
marchandises vendues augmenté du coût de distribution desdites marchandises et des autres
coûts hors production (cout d’administration, frais de contrôle et de la comptabilité, etc.).
- Dans le cas d’une entreprise industrielle, le CV = coût de production des produits vendus
augmenté du cout de distribution et des coûts hors production.
III. La détermination du résultat de la CAGE
Le résultat de la CAGE résultat de la confrontation entre le coût de revient et le chiffre d’affaires
issus des produits vendus. R= CA-CR
Le résultat global de la CAGE est la somme des résultats partiels des produits vendus.
Du fait de l’existe des charges non incorporables, des charges supplétives, des différences
d’incorporation, des charges non incorporées, etc., le résultat de la CAGE est toujours différent de
celui de la comptabilité générale. Pour vérifier l’égalité des deux résultats, un rapprochement ou
une concordance entre les deux indicateurs est nécessaire. En effet, pour retrouver le résultat de la
comptabilité générale, il convient de retrancher du résultat de la CAGE, les CNI, d’y ajouter ou d’y
soustraire les différences d’incorporation ou d’inventaire et d’y additionner les charges supplétives.
RCG = RCAGE – CNI ± différences d’incorporations ± différences d’inventaires plus les charges
supplétives – les charges non incorporées.
Application cas d’études n° 2 :
La société OUMAROU est spécialisée dans la production et la commercialisation des produits
cosmétiques. Une de ces unités de fabrication produit des crèmes pour soins de visage à partir d’un
mélange de Palmolive (matière « P ») et de Glycérine (matière « G »), ces 2 matières font l’objet
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d’un traitement dans un atelier de malaxage et sont ensuite conditionnés dans des pots de verre de
2 modèles.
- Modèle A :
Pot de 100 grammes.
- Modèle B :
Pot de 200 grammes.
Les données relatives au mois de janvier 2008 sont les suivantes
- stocks initiaux de matières :
* Palmolive 10 kg à 250 F le kg
* Glycérine 25 kg à 100F le kg
* Pot A : « vide » 1 200 unités à 7,5 F l’une.
* Pot B : « vides » 2 100 unités à 13 F l’une.
- Achats de matières :
* Palmolive 300 kg à 220 F le kg
* Glycérine 400 kg à 90F le kg
- sortie de stock des matières :
* Palmolive 250 kg
* Glycérine 360 kg
* Pot A : « vides » 1 000 unités
* Pot B : « vides » 2 000 unités.
- sortie de stock des produits fabriqués :
* Mélange malaxé 550 kg dont 110 kg pour la fabrication de Pot A et 440 pour la fabrication de Pot
B.
- entrée en stock des produits fabriqués :
* Mélange malaxé 600 kg
* Pot A : « rempli » 1 000 unités
* Pot B : « rempli » 2 000 unités.
- stocks initiaux des produits fabriqués :
* Mélange malaxé 40 kg à 480 kg le kg.
- Main d’œuvre directe : (L’heure de travaille coûte 120 F)
* 520 heures dans l’atelier malaxage
* 300 heures dans l’atelier de conditionnement dont 100 heures pour le conditionnement de A et
200 heures pour le conditionnement de B.
- Ventes du mois :
* Pot A : « rempli » 800 unités à 100 F l’unité
23
* Pot B : « rempli » 1 600 unités à 200 F l’unité.
Centres Approvisionnement Atelier de malaxage Atelier de conditionnement
Charges 10 200 130 000 30 000
Le Franc de matières achetées Heures de main d’œuvre Le pot conditionné
Par ailleurs, la rémunération de Monsieur OUMAROU propriétaire dirigeant de la société
OUMAROU s’élève pour le 1er trimestre à 150 000 F et que les charges non incorporables du mois
s’élèvent à 60 000 F.
Travail à faire :
Schématiser le processus de fabrication et calculer le coût de production de pot A et B remplis
valorisation des sorties au CMUP.
Solution : Schéma 1 : Le processus de fabrication de pot A et B remplis
Matière Produit
Palmolive
Sto s
ck Coûts de Pot A
MP Sto
production
ck
plein
de produits Coûts de
Malaxés PS production de
F produits
Conditionnés
Matière
Glycérine Sto Produit
ck
MP
s
Pot A vide Sto
Pot B
ck plein
Em
ba
Pour calculer le coût de production du produit malaxé incorporé dans la fabrication des produits
conditionnés, il nous faut calculer le Coût Moyen Unitaire Pondéré.
Valorisation de stock
Eléments Matières « Glycérine »
Quantités PU Montant
Stock initial 40 480 19 200
Production 600 481,03 288 620,5
Coût moyen pondéré 640 480,96 307 820,5
Sorties (110 + 440) = 550 550 480,96 264 528
Stock final 90 480,96 43 286,4
Total 640 480,96 307 814,4
Différence d’inventaire 307 820,5 - 307 814,4 = 6,1
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Détermination de coût de production des produits conditionnés
Eléments Produit Modèle « Pot A plein » Produit Modèle « Pot B plein »
Quantités PU Montant Quantités PU Montant
Charges directes
Produits malaxés 110 480,96 52 905,6 440 480,96 211 622,4
M.O.D 100 120 12 000 200 120 24 000
Pots vides 1 000 7,50 7 500 2 000 13 26 000
Charges indirectes
Atelier conditionnement 1 000 10 10 000 2 000 10 20 000
Coût de production 1 000 82,405 82 405,6 2 000 140,81 281 622,4
Détermination de coût de revient
Eléments Produit Modèle « Pot A plein » Produit Modèle « Pot B plein »
Quantités PU Montant Quantités PU Montant
Coût de production de produits vendus 800 82,405 65 924 1 600 140,81 225 296
Frais de distribution - - 10 076 - - 24 704
Coût de revient 800 95 76 000 1 600 156,25 250 000
Détermination du résultat de la comptabilité analytique
Eléments Produit Modèle « Pot A plein » Produit Modèle « Pot B plein »
Quantités PU Montant Quantités PU Montant
Prix de vente 800 100 80 000 1 600 200 320 000
Coût de revient 800 95 76 000 1 600 156,25 250 000
Résultat analytique d’exploitation 800 5 4 000 1 600 43,75 70 000
Concordance de résultat
Résultat analytique global = 4 000 + 70 000 = 74 000 F
Résultat global de la comptabilité analytique = 74 000 F
Résultat de la comptabilité générale = résultat de la comptabilité analytique + charges supplétives
– charges non incorporables + ou – différence d’incorporation
Résultat de la comptabilité générale = 74 000 + 50 000 – 60 000 – 6,25 – 6,1 = 63 987,65
Chapitre 4 : Détermination du coût de revient et du résultat analytique
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Nous avons vu précédemment que la composante fondamentale du coût de revient était constitué
des coûts hors production et que le résultat analytique résultait de la comparaison entre un chiffre
d’affaires et un coût de revient.
I. Détermination du coût de revient
Etudier le coût de revient nous oblige à nous intéresser aux coûts hors production.
A. Les coûts hors production
Les coûts hors production sont des coûts qui ne peuvent être imputés qu’aux coûts de revient des
produits vendus. Parmi eux, les coûts de distribution nécessitent une étude particulière.
1. Les coûts de distribution
a. Importance du coût de distribution
Les biens étant produits pour être vendus, leur mise sur le marché entraîne pour l’entreprise des
charges entre la fin de la production et l’arrivée des produits chez les clients.
L’ensemble des charges liées à la distribution constitue pour l’entreprise le coût de distribution, que
nous qualifierons de global lorsqu’il concerne la totalité des opérations de distribution de
l’entreprise.
b. Analyse du coût de distribution
Analyses verticales : par stade de distribution
Le coût de distribution global peut être analysé par répartition entre les différentes phases de
distribution. Dans ce cas il est établi un centre d’analyse par stade au lieu d’un seul centre de
distribution global.
Stade antérieur à la vente : frais d’étude de marché, frais de publicité, frais
d’exposition, …
Stade de la vente proprement dite : commissions des représentants, charges
afférentes aux locaux affectés à la vente, …
Stade postérieur à la vente : frais de livraison, frais de facturation, …
Remarque : le service après-vente entraîne des charges qui peuvent être incluses dans le coût de
distribution au stade postérieur à la vente.
Toutefois les services après-ventes payants peuvent :
Soit venir en diminution des coûts de distribution,
Soit être considérés comme une prestation de service pour laquelle on détermine un coût de
production et un résultat.
Analyses horizontales
Les calculs étant faits par période, souvent mensuelle, c’est déjà une première analyse, dans le
temps, lorsque l’on récapitule les périodes.
D’autres analyses des coûts de distribution sont possibles et sont souvent pratiquées en même temps
27
que celles des ventes.
Par secteur géographique
Suivant les secteurs dans lesquels la production est écoulée, les charges de distribution sont
différentes : transports, charges du réseau de distribution, … et une analyse sur ce critère peut
fournir des informations intéressantes.
Par canal de distribution
Si toute la production est écoulée par le même canal, le problème ne se pose pas (par exemple si
tout est vendu à des grossistes).
c. Composantes du coût de distribution
Le coût de distribution résulte de l’addition des charges directes et des charges indirectes.
Les charges directes
Ce sont les charges qui peuvent être rattachées à un produit déterminé (étude de marché, publicité
spécifique, certains transports ou manutentions…).
Il s’agit essentiellement de frais de personnels et de prestation de services.
Les charges indirectes
Ces charges qui ne concernent pas un produit déterminé sont regroupées dans les centres de
distribution. Généralement plus importantes que les charges directes, elles constituent souvent
l’ensemble du coût de distribution. Dans ce cas, il est inutile de déterminer un coût de distribution,
le centre distribution est alors directement réparti entre les coûts de revient.
Quant à l’imputation aux coûts de distribution s’ils sont calculés ou directement aux coûts de
revient, elle se fait le plus généralement en l’absence d’unité d’œuvre en prenant pour assiette de
frais, le coût de production des produits vendus.
B. Les autres coûts hors production
Afin de réduire l’arbitraire du calcul des coûts de production et de ne pas inclure dans la valeur des
stocks, des charges à caractère trop général, le normalisateur OHADA définit des charges « hors
productions » autres que le coût de distribution qui doivent également être imputées non aux coûts
de production mais aux coûts de revient, en retenant pour assiette de frais le coût de production des
produits vendus (ou éventuellement des produits fabriqués). Ces charges apparaissent dans
plusieurs centres d’analyse tels que :
Administration générale,
Gestion financière.
C. Le coût de revient proprement dit
Le coût de revient d’objets ou prestations de services représente tout ce qu’ils ont coûté au cours du
cycle d’exploitation, lorsqu’ils ont atteint le stade final, distribution incluse.
1. Composantes du coût de revient
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La définition ci-dessus permet de dire qu’un coût de revient résulte de la consommation d’éléments
suivants :
a. Pour une entreprise commerciale
Coût de revient = coût d’achat des marchandises vendues + coûts hors production
(approvisionnement)
b. Pour une entreprise industrielle
Coût de revient = coût de production des produits finis vendus + coûts hors production
Remarque : nous insistons sur le fait qu’il s’agit du coût de revient des produits vendus. En
conséquence, en présence de stocks, il est essentiel de ne pas prendre comme composante le coût
de production des produits finis pendant la période (ou coût d’achat des marchandises achetées pour
une entreprise commerciale) mais celui des produits vendus. Ce qui nécessite une évaluation des
sorties de stocks.
II. La détermination du résultat analytique
Il faudra distinguer entre résultat élémentaire et résultat global sur produits.
A. Résultats élémentaires
La confrontation des ventes (chiffre d’affaire) et des coûts de revient permet de dégager les résultats
par produits ou par commandes en calculant leur différence. Ce résultat ainsi obtenu est qualifié
d’élémentaire par opposition au résultat global qui découle de l’agrégation des résultats
élémentaires.
Résultat = chiffre d’affaires (montant des ventes) – coût de revient
B. Résultat global sur produits
Pour obtenir ce résultat, il suffit de faire la sommation des résultats partiels (élémentaires) sur
produits.
Ce résultat n’est pratiquement jamais égal au résultat donné par la comptabilité générale. Plusieurs
raisons expliquent cette divergence :
Les charges non incorporables
Les charges supplétives
Les différences d’inventaire
Application : exercice du chapitre précédent
Travail à faire :
1) Déterminer le résultat analytique réalisé sur les produits de modèle A et B pleins, sachant
que les frais relatifs à la distribution s’élèvent à 10 076 F pour le produit du modèle A plein
et 24 704 F pour le produit du modèle B plein.
2) Déduire le résultat de la comptabilité générale.
Chapitre 5 : La méthode des coûts variables
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La méthode du coût variable (ou méthode du « direct costing »), en application de laquelle sont
affectées aux coûts non seulement les charges variables (directes et indirectes) mais également la
quote-part des charges fixes spécifiques à chacune des activités.
Comme on peut le constater, cette méthode repose sur la distinction entre les charges variables et
les charges fixes, notions essentielles qu’il convient d’examiner dans un premier temps.
Remarque : Lorsque les quantités augmentent, la quote-part de charges fixes imputées à chaque
produit diminue, c’est le phénomène d’économie d’échelle.
Les charges fixes ne sont constantes que dans la limite d’une certaine structure productive. Dans
l’exemple précédent, supposons que l’accroissement de l’activité au-delà de 4 000 articles nécessite
de nouveaux investissements (accroissement des dotations aux amortissements), l’embauche de
nouveaux salariés… et, en conséquence, un accroissement des charges fixes de 60 000. Les charges
fixes s’élèveront donc à 200 000 F (soit 140 000 + 60 000).
Cet exemple nous permet de tirer une règle générale. Cette règle consiste à dire que : sur une longue
période, les charges fixes varient par paliers.
C. Les charges semi-variables
Il arrive parfois que certaines charges comportent une partie fixe alors que l’autre varie en fonction
du niveau d’activité. Exemple : la rémunération des commerciaux.
II. Le compte de résultat différentiel
L’utilisation des charges variables permet la mise en évidence des résultats intermédiaires par le
calcul de coûts partiels et de marges, termes qu’il faut préalablement définir.
A. Terminologie
Résultat : différence entre prix de vente et coût de revient (logique des coûts complets).
Marges : différence entre un prix de vente et un coût partiel. Exemple : la marge sur coût variable
(M/CV) qui se définit donc comme la différence entre le chiffre d’affaires et l’ensemble des charges
variables nécessaires à l’obtention des produits.
Le taux de charges variables est le rapport des charges variables totales sur le chiffre d’affaires.
TCV = 100 – TM/CV ou encore TM/CV = 100 – TCV ou encore TCV + TM/CV = 100
31
B. Structure du tableau d’exploitation différentiel
Eléments Calculs Montant Pourcentage
Chiffre d’affaires PxQ CA CA/CA x 100
Charges variables VxQ CV (CV/CA) x 100
Marge sur coût variables (P – V) Q M/CV (M/Cv)/CA x 100
Charges fixes CF CF CF/CA x 100
Résultat M/CV – CF R R/CA x 100
Chiffre d’affaires : CA
P x Q
Charges variables : CV
V x Q
Cette méthode d’analyse permet de constater que l’activité « Meubles » procure à elle seule une
marge sur coûts variables suffisante pour couvrir l’intégralité des charges fixes, alors que l’activité
« Electroménager » n’en couvre que 48%. Elle ne permet pas cependant de déterminer de façon
satisfaisante un seuil de rentabilité. En effet, compte tenu des taux de marge sur coûts variables
différents pour chaque activité, l’expression mathématique du seuil de rentabilité est la suivante :
Soient X = chiffre d’affaires de l’activité « Meubles »
Y = chiffre d’affaires de l’activité « Electroménager »
Alors : 0,2154X + 0,1680Y – 594 250 = 0
Toute combinaison (X, Y) pour laquelle cette équation est vérifiée constitue un seuil de
33
rentabilité.
Cette activité permet de constater que l’activité « Radiateurs Thermex » présente de sérieux
problèmes de rentabilité. Le volume de l’activité n’est pas suffisant pour couvrir l’intégralité des
135 000 F de charges fixes spécifiques. Ce produit contribue à faire baisser la rentabilité globale de
l’entreprise : sans Thermex, l’entreprise aurait réalisé un bénéfice de 30 000 F.
La méthode permet également de calculer le seuil de rentabilité spécifique à chaque activité : chiffre
d’affaires minimum nécessaire à la couverture des charges fixes spécifiques :
Radior : 150 000/0,106 = 1 415 000 soit environ 566 appareils
Thermex : 135 000/0,06281 = 2 149 340 soit environ 710 appareils.
Chapitre 6 : L’utilisation en gestion du seuil de rentabilité et d’autres indicateurs de risque
36
Une analyse de charges basée sur la distinction entre charges variables et charges fixes permet de
déterminer le seuil de rentabilité (ou point mort) de l’entreprise, niveau minimum d’activité en deçà
duquel elle serait déficitaire. Ce seuil constitue un très bon indicateur du risque d’exploitation.
I. Le seuil de rentabilité
A. Définition et calcul
Le seuil de rentabilité (chiffre d’affaires critique) correspond au montant du chiffre d’affaires pour
lequel l’entreprise couvre la totalité de ces charges (CV + CF) et donc dégage un résultat nul. Il est
aussi appelé chiffre d’affaires critique (CAC) ou point mort (PM). Ce n’est qu’au-delà de ce montant
de chiffre d’affaires que l’entreprise obtient un résultat bénéficiaire. Le calcul de ce seuil passe par
celui de la marge sur coût variable, marge disponible après que le chiffre d’affaires ait couvert les
charges variables :
Le seuil de rentabilité correspond alors au montant du chiffre d’affaires pour lequel la marge sur
coût variable couvre exactement les charges fixes.
La marge de sécurité représente le montant de chiffre d’affaires qui peut être supprimé par une
conjoncture défavorable sans entraîner de perte pour l’entreprise.
Cette marge est souvent rapportée au chiffre d’affaires annuel. On parle alors d’indice de sécurité
(IS).
IS = MS/CA ou (CA – CAC) /CA ou (1 – CAC/CA)
IP = (CF/CA) x 100
Plus la valeur de cet indice est faible, plus l’entreprise peut facilement atteindre son seuil de
rentabilité.
C. Le coefficient de volatilité ou levier opérationnel (LO)
Il exprime le pourcentage de variation du résultat obtenu pour une variation en pourcentage du
chiffre d’affaires.
Ainsi, un LO de +2 signifie que pour une variation positive de 10% du chiffre d’affaires, le résultat
augmenterait de :
Variation Résultat = LO x 10% = 20%
Il représente aussi l’élasticité du résultat par rapport au chiffre d’affaires d’où son nom de
coefficient de volatilité.
Il s’écrit : LO ou e R/CA = [(R2 – R1)/R1] / [CA2 – CA1)/CA1]
Cas d’application
On rependra les données des exemples précédents concernant l’entreprise MAISCAM sachant
qu’au cours de l’exercice écoulé il a été vendu 3 500 articles au prix unitaire de 315 F.
On demande de déterminer :
1. Le résultat réalisé ;
2. Le seuil de rentabilité, en valeur et en quantités ;
3. La date du point mort ou date du seuil de rentabilité ;
4. La marge de sécurité et l’indice de sécurité ;
5. L’indice de prélèvement et le levier opérationnel par rapport au niveau 4000 Unités.
Solution
1. Le résultat réalisé
Eléments Quantités Unitaire Montants %
38
Chiffre d’affaires 3 500 315 1 102 500 100
Coûts variables 3 500 265 927 500 84,127
Marge sur coûts variables 3 500 50 175 000 15,873
Coûts fixes 140 000
Résultat 35 000
Seuil de Rentabilité en Quantité = Charges fixes / Marge sur Coût Variable Unitaire
882 000 ⇒ X
X = 360 (882 000) /1 102 500 = 288 jours soit vers le 18 octobre
1. La relation coût-activité
L’imputation rationnelle (IR) a été conçue comme un correctif au calcul des coûts réels par la
méthode des coûts complets. L’analyse précédemment effectuée a principalement porté sur la nature
des éléments de coûts et sur la combinaison de ces éléments, pourtant, elle a totalement laissé dans
l’ombre l’étude des niveaux d’activité des conséquences de leurs variations sur celui des coûts. Or,
nous savons que parmi les charges, il est possible de distinguer :
- Les charges fixes ou sensiblement fixes et quel que soit le niveau d’activité (dans certains
cas) ;
Tout coût comprenant en principe des CF et des CV, son niveau dépend donc du volume d’activité
x
Le montant f est donc 𝑓 𝑛 de x qui une fonction décroissante c'est-à-dire une branche d’hyperbole
pour x > 0
CV
De ce qui précède, il est clair que l’étude du comportement des charges montre que les CFU sont
décroissantes en fonction de l’activité. Les CR n’échappent pas au comportement des CF quand
Bien même ils intègrent les charges en privilégiant l’aspect direct ou indirect. Les CR calculés
mensuellement en fonction de l’activité vont donc être différents sans qu’il soit possible de nommer
les causes des variations constatées : Est-ce une simple conséquence mathématique du
comportement des CF ou y a-t-il d’autres causes que doit rechercher le gestionnaire et qui
nécessitent les actes de gestion ?
Pour résoudre ce problème, une technique a été élaborée qui permet d’éliminer l’influence de
l’absorption des CF sur le CR : c’est la méthode de l’IR des CF.
2. Fondement de la méthode
2.1.Evolution des CR et variation de l’activité
Exemple : un restaurant qui facture en moyenne 2000 repas/ mois, a, mensuellement 9000 FCFA
de CF. Les CV sont de 7 FCFA par repas.
TAF :
1) Présenter un tableau du CRU pour les volumes mensuels d’activité suivants (nombre de
repas) 400, 600, 1 000, 1 500, 2 000, 2 500, 3 000 ;
Solution
Volume
400 600 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000
Charges
CVU 7 7 7 7 7 7 7
30
20
10
0 x : nombre de repas
Le tableau et la courbe montrent que le CR s’élève très rapidement lorsque le volume d’activité
« tombé » au-dessous de 2000 repas par mois et qu’il s’abaisse légèrement lorsque ce volume
dépasse 2000 repas ; ainsi, les CRU décroissent avec l’activité alors que nous nous situons sur le
même palier de CF et donc sur une même structure donnée. La méthode de l’IR des CF va donc
éliminer l’influence de la répartition des CF sur les quantités.
2.2.Elimination de l’influence de l’activité sur les coûts
Deux notions fondamentales sont à retenir : l’activité dite normale et le coefficient d’IR
a) L’activité dite normale
Pour chaque centre d’analyse et dans le cadre d’une structure donnée, les gestionnaires définissent
un niveau d’activité considéré comme représentant les conditions les plus fréquentes d’activité. Ce
niveau est appelé activité normale et sert de référence. Cette notion d’activité normale est la clé de
voûte de toute la méthode de l’IR.
b) Le coefficient d’IR (CIR)
Il est égal au rapport entre l’activité réelle (Ar) et l’activité normale prédéfinie (An), c’est-à-dire :
CIR Ar An .
Les CF seront alors imputées dans les coûts en fonction du CIR. Cette pratique fait assimiler le
comportement des CF à celui des CV.
Exemple
En reprenant l’exemple précédent et considérant 2000 repas comme le nombre de repas de l’activité
normale (An).
TAF : calculer les CIR pour ces différents niveaux d’activité.
43
Ar 400 600 1000 1500 2000 2500 3000
CIR 0,2 0,3 0,5 0,75 1 1,25 1,5
CVU 7 7 7 7 7 7 7
CF imputées CF CIR 9000 0, 2 1800 9000 0,3 2700 9000 0,5 4500 9000 0,75 6750 9000 1 9000 9000 1, 25 11250 9000 1,5 13500
Nous constatons que l’IR permet d’obtenir dans les coûts, un montant de CFU indépendant du niveau d’activité.
Les différences d’imputation rationnelle (≠ d’IR) calculées représentent la part des CF sous ou
sur imputées dans les coûts par rapport au montant réel de ces dernières. Cette pratique ne
modifie pas le montant réel des CF mais uniquement le montant imputé dans les coûts. Les
différences d’imputation expriment : un coût de chômage ou un boni de sur-activité.
Remarque : lorsque l’on n’utilise pas le système de coût préétabli, la fraction non imputée aux
coûts, appelée coût de la sous-activité, constitue une différence d’incorporation
Exemple
- CF réelles : 9 000 ;
s’écrit : Yr v f Ar .
44
Coût total Coût rationnel
CR
An Activité (HP)
3. Intérêt de la méthode
Malgré l’utilisation de l’imputation rationnelle des CF, les coûts unitaires varient, il faut en
chercher les causes dans une modification des conditions d’exploitation et donc dans un
dérapage des consommations variables.
Somme toute, la grande difficulté dans la mise en œuvre de la méthode de l’IR des CF est la
définition de l’An. Certes, elle est définie comme une action fréquemment observée lorsque les
conditions d’exploitation sont habituelles mais, il reste encore que l’unanimité soit faite sur
cette mesure. En plus, cette méthode est difficile et lourde à mettre en œuvre et c’est pourquoi
très peu d’e/ses l’utilise dans la pratique.
45
Le Cm représente le supplément de coût nécessaire à la production d’une unité supplémentaire
du bien. Il représente la différence entre deux coûts totaux successifs, constituant ainsi la
variation du coût total consécutive à une variation de la production. C’est la dérivée du coût
total par rapport à la quantité.
Considérons :
- un premier niveau de production An auquel correspond un coût total Cn ;
Cm calculé au niveau An Cn 1 Cn
coûts moyens ou coûts unitaires sont obtenus en divisant les coûts précédents par le nombre
d’unités produites. On a :
CF
CFM Cout de structure unitaire
q
CT CT
CTM ou CM
q q
D’où la RG suivante :
CTU ou CMU
Coût
PVU
CVU
CFU
46
Quantités
La courbe du CMU ou du CTU décroit d’abord, passe par un minimum, puis croît. Il apparaît
donc que la courbe représentative de variation du CTU en fonction des quantités est une
fonction somme passant par un minimum. Si le PV unitaire est constant, l’abscisse de ce Min
représente le niveau d’activité pour lequel ce résultat unitaire est Max. mais dans une entreprise,
le problème ne se pose pas en termes unitaires mais en termes globaux. Il s’agit de rechercher
quel est le niveau d’activité qui procure un résultat global Max, c’est pour la résolution de ce
problème, celui de l’optimum économique, que l’apport du Cm est déterminant.
3. ASPECTS MATHEMATIQUE DU CM
CT q CT ' CT
CM ' ' 0 0 (CT ) ' Cm
q q2
CT
Donc : q(Cm) CT 0 Cm
q
CT
Lorsque le CM est minimum, alors : CM Cm .
q
47
Coût et PV
Cm+Y2
CMU=Y1
Résultat
unitaire
PVU=Y3
Xm Quantités
C’est le niveau d’activité pour lequel le profit (résultat global) est maximum. Pour un PV
constant, le résultat global est maximum quand le PV Cm . Si on généralise, le résultat est
Re cette globale ( R(q)) PVU q f q , le résultat global est maximum quand sa dérivée
est nulle.
R'(q) 0 si PVU f ' q
c
Désignons par v, le le PV unitaire. Le résultat unitaire s’écrit : v c v . Le résultat total
x
c
s’écrit v x vx C R .
x
Ce résultat total est max lorsque sa dérivée est nulle c'est-à-dire R ' v c ; elle est nulle lorsque
v c c'est-à-dire v Cm . Autrement dit, le résultat Max est obtenu pour la valeur de x qui
correspond à l’abscisse du point des concours des courbes : Y3 PVU v , Y2 Cm C ' .
Sur la figure ci-dessus, la valeur de x correspondante est Xm, l’aire hachurée, produit de Xm
par le résultat unitaire représentant le résultat total.
48
C’est le niveau d’activité pour lequel le CM est minimum. A ce niveau, la production est
réalisée au moindre coût. Pour un PV constant, le minimum du CM correspond au maximum
du résultat unitaire et donc au maximum de rentabilité exprimé par résultat unitaire/prix de
vente. On peut montrer que le CM est minimum quand il est égal au Cm.
CT
En effet, CM f q q .
q
Le CM est minimum quand sa dérivée s’annule. Soit :
49