Droit Bancaire Fiches Iliass

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Le droit bancaire :

Le droit bancaire est un droit de la profession bancaire qui s’adresse aux établissements de
crédit, c’est notamment un droit qui organise l’activité bancaires allant de la réception de fonds
du public aux opérations de crédits ainsi que la mise a la disposition de la clientèle de tous
moyen de paiement ou leur gestion.
Le droit bancaire se caractérise par un in ation législative puisque les textes organisant ce droit
sont nombreux en plus des circulaires multiples.
Le droit bancaire est une subdivision du droit commercial puisque l’activité bancaire est une
activité commerciale selon l’art 6 du code de commerce, ainsi que certaines règles interessant le
droit bancaire qui gure dans le code de commerce tels que le cheque et les autres e ets de
commerces en plus des contrats bancaires qui sont eux aussi redits par le code de commerce
comme le compte le virement l’ouverture de credit etc….
Le droit bancaire a plusieurs sources nationales et internationales, la première source est la loi et
là on parle de la loi bancaire 103-12, du code de commerce du D.O.C et du code pénal, ensuite
on a les circulaires du Mali de BAM publiées au bulletin o ciel après homologation par arrêtés du
ministre chargé des nances (art 24 de la loi bancaire)

La troisième source du droit bancaire est la jurisprudence puisque les juges ont un rôle trés
important qui est de se prononcer sur la quali cation, la validité ou le régime juridique de gures
contractuelles qui ne sont pas réglementées par les textes
La dernière source nationale est l’usage puisque la discipline bancaire est basée sur plusieurs
usages (voir doc)

I. Champ d’application et cadre


institutionnel:
A. Champ d’application :
Dé nition des établissement de credit :

Art 1 : Les établissement de credit sont les personnes morale qui exercent leur activité au
Maroc , quels que soient le lieu de leur siège social, la nationalités des apporteurs de leur capital
social ou de leur dotation ou celle de leurs dirigeants et qui exercent, à titre de profession
habituelle, une i-ou plusieurs ds activités suivantes:
• La réception de fonds du public;
• Les opérations de crédit;
• La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement, ou leur gestion.

Les catégories des établissements de crédits :

Art 10 : Les établissements de crédit comprennent deux catégories, les banques et les sociétés
de nancement.
Les banques et les sociétés de nancement peuvent être classées par BAM en sous-catégories,
en fonction notamment des opérations qu’elles sont autorisées à e ectuer et de leur taille.
Art 11: Sont considérés comme organismes assimilés aux établissement de crédit, les
établissements de paiement, les association de micro credit , les banques o shore, les
compagnies nancières, la caisse de dépôt et de gestion et la caisse de garantie.

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Conglomerat nancier :

Art 20: Sont considérées comme compagnies nancières les sociétés qui contrôlent,
exclusivement ou principalement, un ou plusieurs établissement de crédit.

Art 21 : Constitue un conglomérat nancier tout groupe remplissant les trois conditions suivantes:
- Être placé sous contrôle unique ou in uence notable d’une entité du groupe ayant son siège
social ou activité principale au Maroc ;
- Deux au moins des entités du groupe doivent appartenir au secteur bancaire et/ou du marché
des capitaux;
- Les activités nancières exercées par le groupe doivent être signi catives.

Article 2
Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu’une personne recueille de tiers sous
forme de dépôt ou autrement, avec le droit d’en disposer pour son propre compte, à charge pour elle
de les restituer. Sont assimilés aux fonds reçus du public :
- les fonds déposés en compte à vue, avec ou sans préavis, même si le solde du compte peut devenir
débiteur ;
- les fonds déposés avec un terme ou devant être restitués après un préavis ;
- les fonds versés par un déposant avec stipulation d’une affectation spéciale, si l’établissement qui
a reçu le dépôt ne le conserve pas en l’état, à l’exception des fonds versés auprès des sociétés
légalement habilitées à constituer et gérer un portefeuille de valeurs mobilières ;
- les fonds dont la réception donne lieu à la délivrance, par le dépositaire, d’un bon de caisse ou de
tout billet portant intérêt ou non.
Toutefois, ne sont pas considérés comme fonds reçus du public :
- - les sommes laissées en compte, dans une société, par les associés en nom, les commanditaires
et les commandités, les associés, les gérants, les administrateurs, les membres du directoire ou du
conseil de surveillance et les actionnaires, détenant 5 % au moins du capital social ;
- - les dépôts du personnel d’une entreprise lorsqu’ils ne dépassent pas 10 % de ses capitaux
propres ;
- - les fonds provenant de concours d’établissements de crédit et des organismes assimilés visés à
l’article 11 ci-dessous ;
- - les fonds inscrits dans les comptes de paiement prévus à l’article 16 ci-dessous

Les fonds reçus du public :

Article 3 : Constitue une opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par lequel une personne :
- met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour celle-ci de
les rembourser ;
- ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous forme d’aval, de
cautionnement ou de toute autre garantie.
Sont assimilées à des opérations de crédit :
- les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat et assimilées ;
- les opérations d’affacturage ;
- les opérations de vente à réméré d’effets et de valeurs mobilières et les opérations de pension
telles que prévues par la législation en vigueur.

Les exclusions:
Article 23: Ne sont pas soumis aux dispositions de la présente loi :
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1. Bank Al-Maghrib ;
2. la Trésorerie générale du Royaume ;
3. le Service de mandats postaux ;
4. les entreprises d’assurances et de réassurance régies par la loi n° 17-99 portant Code des
assurances, et les organismes de prévoyance et de retraite ;
5. les organismes à but non lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour des raisons d’ordre
social, accordent sur leurs ressources propres des prêts à des conditions préférentielles aux
personnes qui peuvent en béné cier en vertu des statuts de ces organismes ;
6. le Fonds Hassan II pour le développement économique et social régi par la loi n° 36-01 ;
7. les institutions nancières internationales et les organismes publics de coopération étrangers
autorisés par une convention conclue avec le gouvernement du Royaume du Maroc à exercer une ou
plusieurs opérations visées à l’article premier ci-dessus.

B. Cadre institunionnel

Les circulaires du Mali de Bank AL-Maghrib:

Article 24 :
Les circulaires du wali de Bank Al-Maghrib prises en application de la présente loi et des
dispositions législatives et réglementaires en vigueur sont publiées au « Bulletin of ciel » après
homologation par arrêtés du ministre chargé des nances.

Le comite des établissement de credit:


Article 25 : Il est institué un comité dénommé comité des établissements de crédit dont l’avis est
requis par le wali de Bank Al-Maghrib sur toute question, à caractère général ou individuel, ayant
trait à l’activité des établissements de crédit et des autres organismes assimilés visés à l’article 11
ci-dessus.
Le comité mène toutes études portant sur l’activité des établissements de crédit et notamment sur
leurs rapports avec la clientèle et sur l’information du public.
Ces études peuvent donner lieu à des circulaires ou recommandations du wali de Bank Al-Maghrib.
Le comité des établissements de crédit est présidé par le wali de Bank Al-Maghrib. Il comprend en
outre :
- un représentant de Bank Al-Maghrib ;
- deux représentants du ministère chargé des nances, dont le directeur du Trésor et des nances
extérieures ;
- - deux représentants de l’association professionnelle visée à l’article 32 ci-dessous, dont le
président ;
- - le président de l’association professionnelle des sociétés de nancement ;
- - le président de l’association professionnelle des établissements de paiement ;
- - le président de l’association professionnelle des institutions de micro nance.
Lorsqu’il est saisi de questions à caractère individuel, telles que dé nies au paragraphe 2 de l’article
26 ci-après, sa composition est restreinte aux seuls représentants de Bank Al-Maghrib et du
ministère chargé des nances.
Les modalités de fonctionnement du comité des établissements de crédit sont xées par décret.
Le secrétariat du comité est assuré par Bank Al-Maghrib.

Conseil national du credit et de l’épargne:


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Article 27: Il est institué un conseil dénommé conseil national du crédit et de l’épargne composé de
représentants de l’administration, de représentants des organismes à caractère nancier, de
représentants des chambres professionnelles, de représentants des associations professionnelles et
de personnes désignées par le Chef du gouvernement en raison de leur compétence dans le domaine
économique et nancier.
La composition et les modalités de fonctionnement dudit conseil sont xées par décret. Le conseil
national du crédit et de l’épargne délibère de toute question intéressant le développement de
l’épargne ainsi que de l’évolution de l’activité des établissements de crédit et des organismes
assimilés. Il formule des propositions au gouvernement dans les domaines qui entrent dans sa
compétence.
Il peut constituer en son sein des groupes de travail pour mener toutes études qu’il juge utiles ou qui
peuvent lui être con ées par le ministre chargé des nances ou le wali de Bank Al-Maghrib.
Il peut demander à Bank Al-Maghrib, aux administrations compétentes, aux organismes à caractère
nancier, aux chambres et associations professionnelles et aux fédérations concernées de lui fournir
toute information utile à l’accomplissement de sa mission.
Le conseil national du crédit et de l’épargne est présidé par le ministre chargé des nances.
Le secrétariat du conseil est assuré par Bank Al-Maghrib.

La commission de discipline:
Article 28: Il est institué une commission, dénommée commission de discipline des établissements
de crédit, chargée d’instruire les dossiers disciplinaires dont elle est saisie et de proposer au wali de
Bank AlMaghrib les sanctions disciplinaires à prononcer en application des dispositions de l’article
178 ci-dessous.
Article 29 La commission de discipline des établissements de crédit est présidée par le vice-wali ou
le directeur général ou son représentant désigné par le wali de Bank Al-Maghrib. Outre son
président, elle comprend les membres suivants :
- un représentant de Bank Al-Maghrib ;
- deux représentants du ministère chargé des nances ;
- deux magistrats nommés par le Conseil Supérieur du pouvoir judiciaire.
Le président de la commission peut faire appel à toute personne dont la collaboration est jugée utile
pour donner à la commission un avis à propos de l’affaire dont elle est saisie.
Cette personne ne prend pas part aux délibérations de la commission.
Le secrétariat de la commission est assuré par Bank Al-Maghrib.

La banque marocaine du commerce étranger,

La banque marocaine du commerce international

La banque populaire

Loi n 103-12 relative aux établissements de crédit et organisme assimilés

Associations professionnelles:

Article 32: Les établissements de crédit agréés en tant que banques et les banques offshore, sont
tenus d’adhérer à une association professionnelle régie conformément aux dispositions du dahir du
3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d’association, tel qu’il a été modi é et
complété.Les établissements de crédit agréés en tant que sociétés de nancement sont tenus
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d’adhérer à une association professionnelle régie conformément aux dispositions du dahir précité.
Les établissements de paiement agréés sont tenus d’adhérer à une association professionnelle régie
conformément aux dispositions du dahir précité.
Les institutions de micro nance agréées sont tenues d’adhérer à l’association professionnelle des
institutions de micro nance régie conformément aux dispositions du dahir précité. Les statuts des
associations professionnelles précitées, ainsi que toutes les modi cations qui y sont apportées, sont
approuvés par le ministre chargé des nances, après avis du comité des établissements de crédit.

Article 33: Les associations professionnelles visées à l’article 32 ci-dessus étudient les questions
intéressant l’exercice de la profession notamment, l’amélioration des techniques de banque et de
crédit, l’utilisation de nouvelles technologies, la création de services communs, la formation du
personnel et les relations avec les représentants des employés.
Lesdites associations peuvent être consultées par le ministre chargé des nances ou le wali de Bank
Al-Maghrib sur toute question intéressant la profession, de même, elles peuvent soumettre au
ministre chargé des nances et au wali de Bank Al-Maghrib des propositions dans ce domaine.
Les associations professionnelles servent également d’intermédiaire, pour les questions concernant
la profession, entre leurs membres, d’une part, et les pouvoirs publics ou tout autre organisme
national ou étranger, d’autre part.
Elles doivent informer le ministre chargé des nances et le wali de Bank Al-Maghrib de tout
manquement, dont elles ont eu connaissance, dans l’application, par leurs membres, des dispositions
de la présente loi et des textes pris pour leur application.
Elles sont habilitées à ester en justice lorsqu’elles estiment que les intérêts de la profession sont en
jeu et notamment lorsqu’un ou plusieurs de leurs membres sont en cause.

II. Relations entre les


établissements de credit et
leur clientèle
1. Le compte :
Comptes bancaires - Ouverture

1.. - Les comptes bancaires peuvent être classés en fonction de leur nature ou en considération de la
qualité de leur titulaire.

A. - Classi cation des comptes en fonction de leur nature :


le Code de commerce distingue uniquement entre deux types de comptes bancaires : le compte à
vue et le compte à terme

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1° Compte à vue :

Le compte à vue est dé ni par l’article 493 du Code de commerce comme un contrat par lequel la
banque convient avec son client d’inscrire sur un relevé unique leurs créances réciproques sous
forme d’articles de crédit et de débit, dont la fusion permet de dégager à tout instant un solde
provisoire en faveur de l’une des parties.

Le Code de commerce, dans son article 493, donne une seule dé nition au compte à vue, sans
aucune prise en considération de la variété des comptes à vue dans la pratique (comptes chèques ou
comptes dépôts réservés aux particuliers pour leurs besoins personnels ; comptes courants ouverts
aux personnes physiques ou morales pour le besoin de leurs activités professionnelles, etc.).

En comparaison avec le compte à terme, le compte à vue présente surtout la particularité de donner
au client la libre disposition du solde du compte. Cette liberté, qui n’est pas gratuite, prive le
titulaire du compte de toute rémunération (les banques ne peuvent, conformément à la circulaire de
Bank Al-Maghrib n° 2/G/2011 du 28 octobre 2011, servir des intérêts créditeurs que sur les dépôts
en compte sur carnet, les dépôts en dirhams convertibles et les dépôts à terme).

Le compte à vue peut être ouvert en devises ou en dirhams convertibles pour les personnes
étrangères résidentes ou non- résidentes, aux Marocains résidents à l’étranger et aux Marocains
béné ciaires de dotations touristiques (Instruction générale des opérations de change, 3 janv. 2022,
art. 157).

L’article 493 du Code de commerce distingue trois caractéristiques du compte à vue.

2° Compte à terme

Les comptes à terme sont régis par les articles 506 à 508 du Code de commerce. Ces comptes
reçoivent des dépôts, qui doivent demeurer bloqués juqu’à l’échéance xée au moment de
l’ouverture du compte, qui ne peut être inférieure à un mois.

La rémunération constitue la principale caractéristique de ces comptes. En contrepartie de laquelle


les fonds déposés dans un compte à terme doivent demeurer bloqués jusqu’à leur échéance.

Aucun retrait de ces fonds n’est accepté. Toutefois, le titulaire d’un compte à terme peut béné cier
des avances garanties par les fonds déposés sur son compte (Circulaire de Bank Al-Maghrib n° 2/G/
11, 28 oct. 2011 relative aux intérêts créditeurs, art. 14 ; Circulaire n°15/W/16 du 18 juillet 2016
xant les conventions types précisant les clauses minimales du compte à vue, à terme, et de comptes
titres, annexe 2, convention type du compte à terme, art. 3).

Dans la pratique, aucune clôture avant terme du CAT n’est autorisée, en dépit des termes de l’article
508 du Code de commerce, qui prévoit la possibilité de résilier ce compte avec l’accord de la
banque.

B. - Classi cation des comptes selon leur titulaire


1° Comptes collectifs :

On parle de compte collectif lorsque plusieurs personnes conviennent de conclure un seul compte.

Le compte collectif trouve son fondement dans l’article 490 du Code de commerce selon lequel
l’établissement bancaire peut ouvrir des comptes collectifs avec ou sans solidarité.

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Le compte collectif emprunte souvent la forme du compte joint utilisé par les époux, sans pour
autant être lié à leur régime matrimonial.

Le compte collectif est régi par le droit commun de l’indivision et il est de ce fait soumis à deux
principales règles.

D’une part, le compte ne peut fonctionner qu’avec la signature de l’ensemble des co-titulaires, sauf
si ces derniers conviennent de désigner un ou plusieurs mandataires pour effectuer les différentes
opérations sur le compte.

D’autre part, en dehors du cas de la solidarité stipulée ou si le compte a un caractère commercial


(Code de commerce, art. 335), chaque co-titulaire est tenu envers la banque au paiement du solde
débiteur du compte, dans la limite de sa quote-part dans l’ indivision .

Cette règle est cependant dépourvue d’intérêt dans la pratique, et les banques prennent soin de
stipuler la solidarité dans la convention du compte collectif conclue avec leur client, sans que cela
ne puisse être considéré comme une clause abusive.

Il s’agit d’une solidarité passive et active :

passive, dans la mesure où chaque co-titulaire est débiteur de l’intégralité du solde débiteur du
compte ;

active, dans la mesure où les parties peuvent con er à une seule personne le soin de disposer de
l’intégralité du solde créditeur du compte, lequel fonctionnera alors par la signature d’un seul co-
titulaire.

La solidarité n’est pas sélective et l’approbation préalable d’une opération par l’ensemble des
cotitulaires n’est pas nécessaire dès lors que l’opération en question n’a pas, expressément, été
exclue dans la convention de compte .

Une banque peut ainsi valablement délivrer une carte de paiement à l’un des cotitulaires d’un
compte collectif sans l’accord des autres, dès lors qu’aucune partie n’a formulé une opposition à la
délivrance ou à l’usage de la carte.

L’ouverture du compte collectif peut être sollicitée par toute personne physique. L’ouverture de ce
compte pour les personnes morales risque d’engager la responsabilité de la banque si cette
ouverture dissimule un abus de biens sociaux.

2° Comptes multiples
Une personne physique ou morale peut tre titulaire de plusieurs comptes de la m me nature ou de
nature diff rente (par exception cette r gle, un client ne peut tre titulaire que d’un seul compte
sur carnet - article 2 de la Circulaire de Bank Al- Maghrib n° 2/G/11 du 28 octobre 2011 relative
aux int r ts cr diteurs). Ces comptes fonctionnent d’une mani re ind pendante.

a) Ind pendance des comptes multiples

- L’ind pendance des diff rents comptes ouverts au nom d’une seule personne entra ne, notamment,
les cons quences suivantes :

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la compensation entre les diff rents soldes de ces comptes n’est pas admise (Cass. com., 23 mars
1999, n° 96-10.092, in dit) ;

la provision d’un ch que tir sur un compte donn doit tre appr ci e au regard du compte
concern , sans prendre en consid ration la situation des autres comptes. Aussi, un ch que peut tre
rejet pour insuf sance de provision, m me si le solde des autres comptes permet son paiement par
la banque ;

les commissions et int r ts pr lev s sur un compte ne prennent en consid ration que la situation du
compte concern . Leur paiement ne peut tre cart au pr texte qu’un autre compte pr sente un
solde cr diteur.

b) Am nagement conventionnel

- Le principe de l’ind pendance des comptes multiples peut tre mis en chec par les parties. Deux
moyens sont utilis s cet effet : l’accord de fusion et l’accord de compensation.

L’accord de fusion ou d’unit de compte est une convention par laquelle la banque et son client
conviennent que les diff rents comptes ouverts au nom de ce dernier constituent de simples
rubriques d’un seul et m me compte. Tout se passe comme si c’ est un seul compte qui est ouvert
par le client, dont le solde global servira comme r f rence pour savoir si le client est passible ou
non des int r ts d biteurs ou si un ch que mis pr sente une provision suf sante.

Pour tre fusionn s les comptes doivent tre de la m me nature. Il est interdit par exemple, de
fusionner un compte vue avec un compte terme (l’absence de fongibilit de leurs articles exclut
l’unit de compte entre un compte courant et un compte titres .

En revanche, une lettre d’unit de comptes peut tre tablie entre des comptes de m me nature
libell s en monnaie diff rente.

L’accord de compensation peut concerner m me des comptes qui ne sont pas de la m me nature. Il
permet, notamment l’ tablissement de cr dit, de fusionner, g n ralement tout moment, le solde
cr diteur d’un compte avec le solde d biteur d’un autre compte. Il constitue une garantie pour la
banque qui ne sera pas tenue d’exercer des recours pour recouvrer sa cr ance.

II. - Ouverture du compte bancaire

A. - Diff rents teneurs du compte

- Un compte bancaire peut tre ouvert par les banques, qui sont habilit es recevoir du public des
fonds vue ou d’un terme gal ou inf rieur deux ans. Les banques sont les teneurs de compte les
plus actifs.

D’autres tablissements peuvent galement ouvrir des comptes bancaires dans les limites pr vues
par la loi ou dans leurs d cisions d’agr ment. Il en est notamment ainsi des soci t s de nancement
qui peuvent ouvrir des comptes, sous r serve du respect des dispositions sur la r ception des fonds
du public pr vues par les articles 12 et 14 de la loi n° 103-12 ; les banques participatives, dont les
op rations ne peuvent donner lieu la perception et au versement des int r ts ; les tablissements de
paiement peuvent galement ouvrir des comptes dits « comptes de paiement ». Conform ment
l’article 16 de la loi n° 103-12, ces comptes sont exclusivement utilis s aux ns d’op ration de
paiement.

B. - D marchage

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- En application de l’article 45 de la loi n° 31-08 dictant des mesures de protection du
consommateur, constitue un acte de d marchage, le fait de proposer l’ouverture d’un compte
bancaire, en se rendant physiquement au domicile des personnes, sur le lieu de travail ou les lieux
non destin s la commercialisation des produits.

L’op ration de d marchage doit faire l’objet d’un contrat crit et doit, peine de nullit , pr voir les
mentions pr vues par l’ article 48 de la loi n° 31-08. Le contrat en question doit permettre au
consommateur de se r tracter dans le d lai de sept jours, dans les conditions pr vues par l’article 49
de la m me loi.

De m me, l’ouverture du compte ne doit pas donner lieu, en faveur du client, titre gratuit, une
prime consistant en produits, biens ou services sauf s’ils sont identiques ceux qui sont li s au
compte en question (l’ouverture du compte ne peut pas donner lieu, par exemple, une offre
d’abonnement aupr s d’un op rateur de t l communication). Cette disposition n’est pas applicable
aux objets de faible valeur. L’infraction cette disposition est punie d’une amende de 1200
10.000dh. En cas de r cidive, l’amende est port e au double.

Par ailleurs, la banque ne doit pas subordonner l’ouverture du compte la souscription d’un autre
produit ou service (par exemple la souscription d’une assurance). L’infraction cette disposition est
punie d’une amende de 2000 20 000 dirhams.

C. - Libert de contracter et droit au compte 1° Libert de contracter

- La banque est libre d’ouvrir ou non un compte un postulant.

La libert pour la banque de refuser de contracter est reconnue par le l gislateur en raison du
caract re intuitu personae de la relation entre la banque et son client.

La possibilit pour la banque de refuser d’ouvrir un compte emporte d’autres libert s comme celle
de subordonner, dans le cadre d’une politique commerciale d’exclusion des petits comptes,
l’ouverture de compte au versement pr alable d’une certaine somme d’argent.

La facult pour la banque de refuser de contracter est quasi absolue. Elle peut tre impos e m me
un consommateur. La banque n’encourt aucune sanction et ne s’expose nullement la sanction de
refus de vente pr vue par les articles 57 et 182 de la loi n° 31-08 dictant des mesures de protection
du consommateur (amende de 1 200 10 000 dirhams ; en cas de r cidive, dans les cinq ans de la
premi re infraction, l’amende est port e au double).

2° Reconnaissance du droit au compte

- Le droit pour une banque de refuser de contracter doit se conjuguer avec le droit d’une personne
d’ouvrir un compte bancaire.

Prenant en consid ration ce droit, l’article 150 de la loi bancaire pr voit que « toute personne ne
disposant pas d’un compte vue et qui s’est vue refuser, par une ou plusieurs banques, l’ouverture
d’un tel compte apr s l’avoir demand par lettre recommand e avec accus de r ception, peut
demander Bank Al-Maghrib de d signer un tablissement de cr dit aupr s duquel elle pourra se
faire ouvrir un tel compte. Lorsqu’elle estime que le refus n’est pas fond , Bank Al-Maghrib
d signe l’ tablissement de cr dit aupr s duquel le compte sera ouvert. Ce dernier peut limiter les
services li s l’ouverture du compte aux op rations de caisse ».

3° B n ciaires du droit au compte

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16.. - Le droit au compte b n cie toute personne ne poss dant aucun compte ouvert au Maroc, et
qui s’est vue refuser l’ ouverture d’un compte bancaire par une ou plusieurs banques.

La personne concern e peut tre une personne physique ou morale, marocaine ou trang re,
r sidente ou non au Maroc. Elle dispose d’un droit au compte, m me si elle est « interdite
bancaire ».

4° Mise en œuvre du droit au compte

- 12. Pour pouvoir b n cier du droit au compte, le postulant doit adresser une lettre recommand e
avec accus de r ception une ou plusieurs banques.

En cas de refus (expresse ou tacite) d’ouverture du compte, l’int ress peut demander Bank Al-
Maghrib de d signer un tablissement de cr dit aupr s duquel elle pourra se faire ouvrir un tel
compte (la loi n’impose aucun d lai Bank Al-Maghrib pour proc der cette d signation. Le
demandeur ne peut pas imposer ses choix cet tablissement, en exigeant, par exemple, que le
compte soit ouvert aupr s d’une agence situ e proximit de son domicile ou de son lieu de
travail).

Lorsqu’elle estime que le refus n’est pas fond , Bank Al-Maghrib d signe l’ tablissement de cr dit
aupr s duquel le compte sera ouvert.

L’ tablissement de cr dit d sign ne peut pas refuser d’ouvrir le compte sollicit , sous peine
d’engager sa responsabilit aussi bien civile vis- -vis du postulant, que disciplinaire conform ment
l’article 85 de la loi n° 103-12.

Toutefois, le droit au compte ne dispense pas le postulant de produire l’ensemble des pi ces
n cessaires pour l’ouverture du compte. d faut, l’ouverture du compte peut tre compromise.

C’est dans ce sens que le tribunal de commerce de Lyon a, par une ordonnance de r f r du 1er
mars 2018, rejet la demande d’ une soci t tendant voir condamner un tablissement de cr dit,
d sign par la banque centrale, lui ouvrir, sous astreinte, un compte de d p t, consid rant que la
soci t n'avait pas produit les justi catifs d'identit demand s, notamment son extrait k-bis.

5° Services li s au droit au compte

- L’article 150 de la loi n° 103-12 autorise l’ tablissement de cr dit d sign limiter le


fonctionnement du compte ouvert dans le cadre du droit au compte aux op rations cde caisse, c’est-
-dire celles qui se r alisent en esp ce aux guichets (guichets physiques ou automatiques). Il s’agit
principalement des versements d’esp ces, des retraits de fonds, des remises de ch ques
l’encaissement. Ces op rations sont aujourd’hui largement d pass es, vu le recours tr s fr quent
aux op rations r alis es distance.

6° Cl ture du compte ouvert dans le cadre du droit au compte

- La loi n° 103-12 ne pr voit aucune disposition quant la possibilit pour la banque d sign e de
cl turer le compte apr s son ouverture, comme elle ne subordonne nullement sa cl ture l’accord,
au respect d’un d lai particulier ou au moins l’ information pr alable de Bank Al-Maghrib.

Cette cl ture demeure donc possible, en observant le d lai de pr avis de 60 jours pr vu par l’article
503 du Code de commerce (sans pr avis en cas de faute lourde commise par le client l' gard de
l’ tablissement ou dans l’utilisation du compte). En cas de cl ture de son compte, le client concern

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doit initier une autre proc dure aupr s de Bank Al-Maghrib pour d signation d’ une banque aupr s
de laquelle il peut ouvrir son compte.

Dans ce sens, il a t d cid qu’on ne peut reprocher un tablissement bancaire la cl ture du


nouveau compte ouvert dans le cadre de la proc dure du droit au compte que le client utilisait pour
exercer une activit de service de paiement incompatible avec un usage normal de ce compte .

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