Cours MACROECONOMIE 1. Chap 1,2,3

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FACUTE DES SCIENCES FACULTY OF ECONOMICS


ECONOMIQUES AND MANAGEMENT
ET DE GESTION

COURS DE MACROECONOMIE 1
L1-EG

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PARTIE 1
LA COMPTABILITE NATIONALE

La Comptabilité nationale est la représentation synthétique et simplifiée de l'activité


économique d'une nation et des relations des différents acteurs à l'aide d'informations
statistiques quantifiées de façon comptable. Elle mesure l’activité économique des agents
économiques sur le territoire économique national. Les agents économiques sont regroupés en
Secteurs Institutionnels. Les relations entre les agents économiques et avec le reste du monde
forment le circuit économique.

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CHAPITRE 1
LES AGENTS ET OPERATIONS ECONOMIQUES

La macroéconomie étudie principalement les comportements des agents économiques et des


marchés pris individuellement dans le cadre d’équilibre partiel : La détermination de Prix sur
un marché particulier, le comportement de production de biens et services particuliers.
1. Les acteurs de l’activité économique
1.1. Définition de l’agent ou l’acteur économique
Un groupe homogène de décideurs réalisant des opérations économiques identiques et ayant
des caractéristiques communes. Ce groupe peut être d’une ou plusieurs personnes physiques
(individus) ou morales (entreprises). Il s’agit d’un centre de décision autonome
1.2. Classification des agents économiques: secteurs institutionnels
Les agents économiques sont classés selon deux critères: la fonction économique principale
de l’agent et la nature (origine) principale des ressources. Un secteur institutionnel regroupe
donc un ensemble d’agents économiques ayant un comportement analogue (même fonction
économique et même type de ressources principales). On distingue cinq catégories d’agents
(secteurs institutionnels) : les ménages, les sociétés et quasi-sociétés non financières, les
administrations publiques et privées, les institutions financières et le reste du monde
a) Les ménages
Le ménage est constitué de tous les individus qui vivent ensemble sous le même toit qu’ils
aient ou non des liens de parenté et ayant une consommation commune : une famille, un
célibataire, ensemble des internes, etc. La fonction principale d’un ménage est la
consommation des B et S, leurs ressources principales provient de l’offre de travail. Les
ménages pour l’essentiel, fournissent du travail et achètent des B S aux entreprises.
b) Les entreprises
Il s’agit de toutes les entreprises non financières, leur activité principale est la production de B
et S non financiers marchands (c’est à dire les biens et services qui s’échangent sur un
marché à un prix permettant au moins de couvrir les coûts de production). L’activité
des entreprises peut être classée en 3 secteurs: 1. Secteur primaire (agriculture, élevage, et
extraction des minerais). 2. Secteur Secondaire (industrie). 3. Secteur Tertiaire (transport,
commerce, tourisme, artisanat, services, etc.). Elles investissent mais n’épargnent pas. Leurs
ressources proviennent des ventes de biens et services produits.
c) Les Administrations
Elles regroupent toutes les organisations dont l’activité principale est de produire des services
non marchands, c’est-à dire qui accomplissent des tâches d’intérêt général. Dans cette
catégorie, on distingue deux types d’administrations:
- Administrations publiques (Etat, Collectivités locales, Sécurités sociales, etc.) dont la
fonction principale consiste d’une part à produire des services non marchands destinés à

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l’ensemble des citoyens et d’autre part, à assurer une certaine redistribution du revenu
(allocations familiales, prestations de services publics).
- Administrations privées ou ISBLSM (institutions sans but lucratif au service des
ménages) (partis politiques, syndicats, associations, clergé, etc) dont la fonction principale est
la fourniture de services non marchands à leurs adhérents
Puisque les administrations ne vendent pas leurs services, leur revenu est constitué par les
prélèvements fiscaux (impôts et cotisations sociales) pour l’Etat et par les cotisations et les
subventions pour les administrations privées.
d) Les institutions financières
Ceux sont des établissements dont la fonction principale est le financement de l’économie
(collecter l’épargne et l’utiliser pour donner des crédits). Il s’agit principalement des banques,
et des compagnies d’assurance. Les compagnies d’assurance ont pour fonction principale de
collecter et de garantir le versement d’une somme en cas de réalisation du risque couvert.
e) Le « reste du monde »
Il s’agit de l’ensemble des acteurs étrangers ayant des relations avec les acteurs nationaux.
2. Opérations macroéconomiques
La comptabilité nationale distingue trois grandes catégories d’opérations macroéconomiques :
les opérations sur biens et services, les opérations de répartition et les opérations financières.
2.1. Opérations sur biens et services
Les opérations sur biens et services retracent l’origine des biens ou services disponibles dans
l’économie nationale (ressources) et l’utilisation de ces biens ou services (emplois) pendant
l’année considérée. Les opérations sur B et S concernent donc :
a) la production (P)
La production est l’activité de création de biens et services nécessaires à la satisfaction des
besoins humains (se nourrir, s’habiller, se déplacer, se divertir,…). Les activités de production
intéressent trois secteurs: primaire, secondaire et tertiaire. On distingue deux types de
production: production marchande et production non marchande.
La production marchande (Pm) : la production est marchande lorsqu’elle s’échange ou est
susceptible de s’échanger sur un marché, à un prix tel qu’on puisse considérer qu’il vise au
moins à couvrir les coûts de production.).
La production non marchande(Pnm) est définie comme la production qui « est fournie à
d’autres unités soit gratuitement, soit à un prix économiquement non significatif » (c’est-à-
dire qui couvre moins de la moitié des coûts de production) (exemple : éclairage des rues,
sécurité, défense, éducation, santé, services rendus par les associations…).
La valeur ajoutée mesure la contribution propre d’un agent économique à la production
nationale Pour apprécier la valeur ajoutée, il faut enlever la valeur des consommations
intermédiaires utilisées par l’agent économique.

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b) la consommation (C)
On distingue deux types de consommation :
- La consommation intermédiaire: est la transformation de biens ou services dans le
but de produire d’autres biens ou services. Par exemple, le boulanger utilise la farine pour
fabriquer du pain
- La consommation finale : est l’utilisation définitive d’un bien ou service sans que
cela donne lieu à une production quelconque
c) L’investissement
L’investissement est l’acquisition de biens durables pour en produire d’autres. En
comptabilité nationale, deux types d’investissement sont retenus : la formation brute du
capital fixe (FBCF) et la variation des stocks.
a- La formation brute du capital fixe désigne en comptabilité nationale, l’investissement
matériel de l’ensemble des agents économiques. C’est l’ensemble des dépenses consacrées à
l’acquisition de biens de production durables (durée de vie supérieure à un an).
b- La variation des stocks se rapporte aux biens non durables conservés pour une utilisation
ou une vente ultérieure. Il s’agit de l’augmentation ou de la diminution de tous les biens en
stocks : matières premières, produits semi-finis ou produits finis
d) Le commerce extérieur (M et X)
Cette opération porte sur les exportations et les importations de biens et de services entre les
agents résidents et les agents non résidents.
Les importations (M) : valeur des biens et services produits par des agents économiques
étrangers et achetés par des agents économiques nationaux.
Les exportations (X) : valeur des biens et services produits par des agents économiques
nationaux et vendus à des agents économiques étrangers.
Pour mesurer les relations avec le reste du monde, la balance des paiements enregistre toutes
les opérations d’échange (biens, services, revenus, capitaux, ….) qui interviennent entre les
agents résidents d’une économie et les non résidents.
e) L’équilibre des opérations sur biens et services : 1ère Identité macroéconomique
L’équilibre des opérations sur biens et services est résumé par l’égalité macroéconomique
suivante : P + M = CI + CF + FBCF + ∆S + X
Ou encore : P = CI + CF + FBCF + ∆S + (X-M), où (X – M) représente le solde commercial
de la nation. Si le solde est positif, la balance des paiements est excédentaire ; si X – M est
négatif, la balance est déficitaire.
Schématiquement l’équilibre s’établit comme suit:

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Ressources Emploi
- Production marchande (prix de vente) - Consommation finale
- Production non marchande (coût total de - Consommation intermédiaire
production)
- Exportations
- Importations
- Formation brute du capital fixe
- Variation des stocks

2.2. Les opérations de répartition


Les opérations de répartition décrivent la manière dont sont distribuées et redistribuées les
revenus entre les différents agents ayant participé à leur formation (Entreprises, Ménages et
État). Elles permettent d’analyser la formation, la distribution et la redistribution des revenus.
Deux grandes catégories de répartition peuvent être distinguées : La répartition primaire et la
répartition secondaire (redistribution).
a) La répartition primaire :
La répartition primaire est directement liée à la production. Elle porte sur les revenus versés
aux apporteurs des facteurs de production, essentiellement le travail et le capital, en contre
partie de leur participation à la production. Il s’agit : des revenus de travail, des revenus de
capital ou de propriété et des impôts liés à la production.
- Revenus du travail : En contre partie du travail fourni, les ménages reçoivent des salaires
des entreprises et des traitements des administrations.
- Impôts liés à la production et à l’importation : Ces impôts portent sur tous les prélèvements
effectués à l’occasion de la production (TVA) ou de l’importation (Droit de douane).
- Revenus du capital ou de la propriété : loyer, rente, intérêt et profit
Loyer : revenu perçu en contrepartie de la location d’un bien (maison, immeuble,…). Rente :
revenu reçu en contre partie de la location d’un terrain cultivable. Intérêt: prix de location de
l’argent. Profit: revenu qui reste à l’entrepreneur capitaliste après avoir rémunéré les facteurs
de production.
b) La répartition secondaire ou la redistribution
La répartition secondaire ou la redistribution des revenus est assurée par les administrations
publiques (État et organismes de sécurité sociale) qui prélèvent des impôts, des taxes et des
cotisations pour ensuite les répartir sous forme de transferts sociaux afin de corriger
l’inégalité des revenus résultant de la répartition primaire.
Ainsi, l’objectif principal de la redistribution est de corriger les inégalités sociales en
augmentant les revenus des ménages défavorisés et en mettant des services collectifs (santé,
éducation, sûreté…) à la disposition de tous. (Les subventions versées aux entreprises, les
prestations versées aux ménages et les impôts prélevés par l’État sont des exemples
d’opérations de redistribution).

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2.3. Les opérations financières
Ces opérations nous montrent comment les agents qui n’ont pas dépensé la totalité de leurs
revenus ont utilisé l’excédent, et nous montrent également comment les agents qui ont
dépensé plus que leurs revenus ont financé le déficit. Les opérations financières portent donc
sur les créances et les dettes des différents agents économiques.

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CHAPITRE 2
LE CIRCUIT ECONOMIQUE ET LA COMPTABILITE NATIONALE

1. La mesure de l’activité économique


1.1. Les trois approches
Il existe trois méthodes fondamentales pour mesurer la production des entreprises, donnant
chacune en théorie le même résultat. Il s’agit de
- La méthode des dépenses : Selon cette méthode, on regroupe tous les achats de biens
finals nouvellement produits (ou toutes les ventes des entreprises portant sur des biens
nouvellement produits) qui sont effectués au cours d’une année ;
- La méthode de la somme des revenus : consiste à additionner tous les revenus des
facteurs de production (salaires, intérêts, bénéfices…) engendrés par la production de biens et
services au cours d’une année. Ces revenus comprennent le revenu du travail et le revenu de
capital.
- La méthode de la somme des valeurs ajoutées, qui consiste à déduire de la valeur de
la production de chaque entreprise la valeur des achats auprès d’autres entreprises, y compris
les importations.
1.2. Le Circuit économique
a) Définition
Le circuit économique est une représentation schématique de l’activité économique d’un pays
sous forme de flux de richesse entre les différents agents économiques.
L’activité économique des agents se déroule dans le cadre d’un espace géographique bien
délimité, qui est le territoire national d’un pays. Mais, au delà des frontières de cet espace,
l’activité économique nationale s’effectue avec les agents économiques du reste du monde
dans le cadre des relations économiques extérieures.
Le circuit économique décrit donc les relations entre les différents agents économiques
(ménages, entreprises, institutions financières, administrations et reste du monde). Les
échanges entre les agents sont matérialisés par des flux
b) Les flux :
Deux types de flux peuvent être distingués: flux réel et flux monétaire. À chaque mouvement
de biens ou service (flux réel), correspond un mouvement de la monnaie (flux monétaire)
Exemple: ménages  Travail  entreprise
En contre partie: ménages  salaire  entreprises
Cependant Certains flux sont unilatéraux et n’ont pas de contre partie: il s’agit par exemple du
service gratuit fourni par une administration (flux réel sans contre partie monétaire) ou encore
du don effectué par un ménage à une association (flux monétaire sans contre partie réelle.

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c) Equilibre du circuit économique :
Chaque agent économique est à l’origine de flux entrant et sortant d’un montant équivalent.
Le circuit économique dans son ensemble est donc caractérisé par l’égalité suivante :
Emplois = Ressources
Ainsi, on a les égalités suivantes :
• P + M = C + I + G + X ; en termes réels
• R = C + S ; en termes monétaires
d) Exemple : Circuit économique en économie fermée (Le circuit simplifié à deux
catégories d’agents économiques)

Le marché est approvisionné par la production des entreprises. Celle-ci comprend des biens
de production (biens destinés à produire d’autres biens : matière première, énergie, machines)
et des biens et services de consommation finale (biens destinés à satisfaire les besoins des
ménages). En contrepartie, les entreprises reçoivent le montant de la vente de cette
production. Mais pour produire les entreprises doivent acheter sur le marché certains biens de
production. Ceci correspond aux opérations de consommations intermédiaires et
d’investissement.

2. Les comptes nationaux


Ils servent à enregistrer et à résumer les activités économiques effectuées par les agents
économiques. La comptabilité nationale définit pour chaque agent cinq comptes non
financiers et un compte financier. Les comptes non financiers sont : Le compte de production,
Le compte d’exploitation, Le compte de revenu, Le compte d’utilisation du revenu et Le
compte de capital. Pour chaque compte de secteur, on appelle ressource toute opération qui
représente une entrée de monnaie, et emploi toute opération qui représente une sortie de

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monnaie. Comme toute comptabilité, la comptabilité nationale présente des comptes en
équilibre, en écrivant le solde, capacité ou besoin de financement, à l'intérieur des comptes de
ce secteur.
2.1. Le compte de production
Ce compte décrit la liaison entre la production et la consommation intermédiaire et fait
apparaître la valeur ajoutée (VA) comme solde.
D’après nos hypothèses simplificatrices les entreprises et l’Etat sont les seuls agents
productifs et qui ont des comptes de production. Les soldes de ces comptes sont le PIB
marchand pour les entreprises et le PIB non marchand pour l’Etat.
a) Le compte de production des entreprises :
En produisant des biens et des services, chaque entreprise consomme ou transforme d’autres
produits qui lui sont fournis par d’autres entreprises : c’est la consommation intermédiaire.
La valeur ajoutée est la différence entre la valeur de tout ce qui est produit par l’entreprise et
la valeur de la consommation intermédiaire (CI). Elle est une notion importante car elle saisit
mieux que la production l’apport des entreprises à l’effort productif.

Le PIB marchand (PIBm) est donc la somme des VA de toutes les entreprises.
Exemple : Soit une économie où n’existent que deux entreprises, la première produisant du
blé (Agriculteur) et la deuxième produisant du pain (Boulanger). L’agriculteur consomme un
quintal de blé pour en produire onze quintaux à 20 D le Quintal. Tandis que le boulanger
produit une tonne de pain valant 360 D/ tonne à l’aide d’une tonne de blé.
Travail à faire : Etablir les comptes de production de l’agriculteur et du boulanger.
Correction :

PIBm= ΣVA = 200 + 160 = 360

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b) Le compte de production de l’Etat :

Comme les services produits par l’Etat ne sont pas marchands, leurs évaluation pose un vrai
problème. La comptabilité nationale a retenu une règle d’évaluation simple consistant à
mesurer la valeur des services non marchands par leurs coûts de production. Le coût de ces
services peut être décomposé en deux parties :
- Les consommations intermédiaires de biens et services de toute nature nécessaire à la
production de ses services ;
- Les salaires payés aux fonctionnaires de l’Etat.
Puisque la valeur ajoutée est égale à la différence entre la valeur des produits et celle des
consommations intermédiaires : VA de l’Etat = Salaires versés aux fonctionnaires
Ainsi le PIB non marchand (PIBnm) est mesuré par le total des salaires distribués par l’Etat.

En résumé, pour mesurer la production annuelle d’un pays, il y a lieu d'additionner les
contributions à l'effort productif de toutes les unités économiques, ces contributions étant
mesurées essentiellement par leurs valeurs ajoutées. Le PIB ainsi calculé est appelé PIB aux
prix du marché, par opposition au PIB aux coûts des facteurs. Ce dernier s'obtient en
retranchant les impôts indirects nets des subventions :
PIB au coût des facteurs = PIB aux prix du marché - Impôts indirects nets des subventions.
On peut considérer que le passage au PIB au coût des facteurs constitue une correction et
permet d’obtenir une mesure plus exacte de la valeur de la production nationale car les impôts
indirects s'ajoutent aux prix et les gonflent, donc entraînent une surestimation du PIB alors
que les subventions (comme il s'agit des subventions liées à la production), réduisent les prix
et sont donc à l'origine d'une sous estimation de la valeur de la production.
2.2. Le compte d’exploitation
Il a pour objet l’enregistrement des opérations de répartitions liées à la production. Il
sert à apprécier d’une façon globale la profitabilité et la rentabilité des activités
productives. Le solde qui reste après avoir payé les salaires des employés et les impôts liés à
la production nets de subventions est appelé excédent brut d’exploitation (EBE).

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Conformément à nos hypothèses simplificatrices, seules les entreprises ont un EBE positif, les
ménages ne produisent pas et la valeur ajoutée de l’Etat est constituée uniquement par les
salaires ; Donc l’EBE de l’Etat est toujours nul.
PIBm= Salaires payés par les entreprises + Impôts indirects + EBE – Subventions
d’exploitation.
2.3. Le compte de revenu
Il a pour objet l’enregistrement des opérations de répartition non directement lié à la
production. Il sert à dégager le revenu disponible (RDB) de chaque agent. Les agents pour
lesquels le compte de revenu doit être établit sont les ménages et l’Etat.

2.4. Le compte d’utilisation du revenu


Ce compte indique la répartition du revenu disponible brut entre la consommation et
l’épargne. La consommation finale représente la valeur des biens et services utilisés pour la
satisfaction directe des besoins humains.

Ce compte d’utilisation du revenu s’établit pour les ménages et l’Etat. La somme de leur
consommation finale mesure la consommation nationale. Pour l’Etat il y a encore un
problème de mesure de la consommation finale car elle ne correspond pas à un phénomène
concret et naturel comme c’est le cas de la consommation finale des ménages.
C’est pourquoi on va procéder par convention : La consommation finale de l’Etat coïncide
avec sa production de services non marchands. L’Etat consomme sa production.
Cette convention se justifie par le fait que l’Etat paye pour ses dépenses et non le public ce
dernier en bénéficie gratuitement. L’Etat affecte une partie de son RDB à la satisfaction des
besoins sociaux.

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L’épargne est par définition la partie du revenu non consommée. Elle est généralement
positive mais elle peut être négative (pour l’Etat) et dans ce cas le pays éprouve un besoin de
financement et s’endette.
2.5. Le compte de capital
Il décrit l’utilisation de l’épargne brute. Ce compte permet de confronter et de comparer
l’investissement et l’épargne des divers agents et de dégager les moyens de financement. Il va
s’avérer que certains dégagent un excèdent : capacité de financement alors que d’autres vont
accuser un déficit : besoin de financement.
Si à l’échelle nationale, il n’y a pas équilibre entre besoin et capacité de financement, il y a
alors un mouvement de capitaux (en cas de besoin le pays doit s’endetter et en cas d’excédent
le pays doit exporter le capital). Dans le cadre de nos hypothèses les entreprises ont toujours
un besoin de financement, les ménages ont une capacité de financement alors que la situation
de l’Etat est indéterminée.
L’investissement en comptabilité nationale regroupe la FBCF et la variation de stock.

2.6. Le compte financier


Les comptes financiers des différents agents permettent de récapituler les opérations
financières. Ces opérations permettent à ceux qui disposent de capacité de financement de
financer les activités programmées par ceux qui ont des besoins de financement.
Les opérations financières s’accompagnent d’émission des titres de propriétés ou emprunt
reconnaissent les droits de ceux qui ont fourni les moyens de financement. Par exemple
lorsque les entreprises investissent, elles émettent des actions qui représentent des titres de
propriétés d’une partie du capital et donnent droit à une part des bénéfices. Les actions sont
achetées par les ménages car ils ont toujours une capacité de financement. Alternativement,
les entreprises peuvent recourir à l’emprunt en émettant des obligations rapportant un
bénéfice garantit mais sans entraîner un droit de propriétés.
De même l’Etat pour financer son déficit budgétaire peut émettre des titres d’emprunt qu’il
vend aux ménages à travers les banques. Pour la suite de ce cours, il sera supposé qu’il
n’existe qu’une seule catégorie de titres.
Les titres émis par les entreprises par exemple, et acquis par les ménages seront indiqués par
∆Bem. D’une manière générale, les titres émis par l’agent i et acquis par l’agent j seront
indiqués par ∆Bij.

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On utilisera toujours : la lettre a pour indiquer l’Etat, la lettre e pour indiquer les entreprises,
la lettre m pour indiquer les ménages, la lettre x pour indiquer l’extérieur. L’Etat a un
privilège sur les autres agents car il peut émettre de la monnaie (∆M) en plus de titres.
Ainsi, pour un agent disposant d’une capacité de financement, il les emploie sous forme
d’acquisitions additionnelles de titres ou de monnaie. Les ménages, en particulier, vont
acheter les titres émis par les entreprises ou par l’Etat et s’ils leur restent un excédent ils
achèteront des titres étrangers. Ils ont la possibilité de garder dans leur portefeuille plus de
monnaie.

Si l’Etat a un besoin de financement :

3. Les différents tableaux de la comptabilité nationale

La comptabilité nationale synthétise l’information économique dans deux tableaux. Le tableau


entrées-sorties donne une description de l’interdépendance entre les branches (approche par
les produits). Le tableau économique d’ensemble est une juxtaposition des comptes de tous
les secteurs institutionnels (approche par les revenus).

3.1. Le Tableau Entrées-Sorties (TES)

Toutes les opérations économiques sur biens et services sont reproduites au sein du TES
(Tableau Entrées-Sorties). Le TES est un tableau destiné à décrire la structure de la
production nationale. C’est un tableau à double-entrée, présentant les ressources de chaque
branche en colonne et les emplois de chaque produit en ligne. Le TES traduit également le
réseau d'interdépendances qui caractérise une économie à un moment donné. En décrivant la
structure des flux de produits au sein d'une économie, il permet de hiérarchiser les activités,
mettant en évidence les branches motrices et les branches entraînées. Le TES se décompose
en cinq cartouches. Il permet de calculer le PIB (Produit Intérieur Brut).

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a. Le tableau des entrées intermédiaires

Le tableau des entrées intermédiaires constitue le cœur du TES. Il représente le système


productif comme un ensemble de branches se livrant mutuellement à des consommations
intermédiaires. Ces branches font apparaître des relations d'interdépendance. Ainsi la branche
automobile achète des matières premières telles que le verre, le plastique, l'énergie... Ces
relations d'interdépendance sont décrites dans un cadre qui porte en colonnes les branches et
en lignes les produits. Chaque colonne décrit les achats d'une branche en produits des diverses
branches. Chaque ligne décrit les emplois d'un produit par les diverses branches à titre de
consommation intermédiaire.

Exemple : Les produits industriels sont des consommations intermédiaires pour la branche
agriculture (36 milliards d’€), pour la branche industrie (448 milliards d’€), pour la branche
transports (74 milliards d’€), par les institutions financières (5 milliards d’€).

La diagonale du tableau d'entrées-sorties, représente une catégorie spéciale de consommation


intermédiaire : l'intraconsommation (c’est à dire l’auto-consommation d’une branche). Les
consommations intermédiaires sont évaluées au prix d'acquisition, hors TVA déductible.

b. Le tableau des comptes de production et d’exploitation des branches

A la suite du tableau des consommations intermédiaires, le compte de production décrit la


relation entre la production effective des branches et la consommation intermédiaire
nécessaire à celle-ci. Il dégage un solde : la valeur ajoutée brute. Cette ligne est importante
puisqu'elle permet de calculer le PIB. Le compte d'exploitation décrit les opérations de
répartition de la valeur ajoutée. Il va décomposer la valeur ajoutée et lui ajouter les
subventions d'exploitation que sont la rémunération des salaires, les impôts liés à la
production, la consommation de capital fixe, l'excédent net d'exploitation.

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c. Le tableau de passage de la production des branches à la production des produits

Ce tableau permet le passage de la production des branches à la production des produits


(indispensable pour les lignes qui présentent des équilibres ressources – emplois des produits).

Normalement, la production de la branche automobile devrait être égale à la production du


produit automobile puisqu’une branche est l’ensemble de toutes les unités qui produisent le
même produit. Cependant, cette égalité n’est pas toujours respectée en raison des transferts
de produits fatals (un produit fatal est un produit dont la production est techniquement
complètement liée à celle d’un autre produit de telle sorte que l’on ne peut isoler ses coûts de
production, exemple du gaz et du coke) et des ventes résiduelles (il s’agit de certains biens ou
services produits et vendus par les administrations dans des conditions telles qu’on ne peut
isoler leurs coûts de ceux d’autres produits, exemple des polycopiés vendus par une université
aux étudiants).

d. Le tableau des ressources en produits

La valeur des ressources au prix d’acquisition est égale à la somme de la production effective
des produits et des importations, auxquels on doit ajouter, pour passer du prix de base au prix
d’acquisition, les marges commerciales, les marges de transport, les impôts sur les produits, et
dont il faut retrancher les subventions sur les produits reçues par les producteurs.

e. Le tableau des emplois finals

Le tableau des emplois finals permet de constater que les produits de l’industrie entrent dans
les dépenses de consommation finale des ménages et des administrations, servent à la FBCF,
à la variation des stocks et aux exportations.

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A la suite de ces cinq tableaux, il est possible de calculer le produit intérieur brut, qui est égal
à la somme des ressources qui équilibrent les emplois finals en biens et services, µ déduction
faite des ressources extérieures, les importations. Il est également constitué par la somme des
valeurs ajoutées des branches, à laquelle il faut ajouter la TVA grevant les produits et les
droits de douane.

2. Le Tableau Economique d’Ensemble (TEE)

Le TEE récapitule tous les comptes de flux de la comptabilité nationale. Il présente de façon
synthétique l’ensemble des comptes économiques et des comptes d’opération. C’est une
représentation croisée des comptes d’agents et des opérations économiques. On retrouve
en colonnes, les secteurs institutionnels et en lignes, les opérations. Chaque colonne (emploi-
ressource) correspond à un compte de secteur, chaque ligne à un compte d'opérations. Les
comptes de secteurs sont équilibrés, le besoin ou la capacité de financement est égal ou
symétrique au solde des créances et dettes. Les comptes d'opérations regroupent la séquence
des comptes de secteurs. Chaque ligne est équilibrée. L'utilisation du TEE permet d'analyser
l'activité économique récente et passée. - Le PIB au prix de marché: ce dernier permet
d’évaluer la valeur des biens et services issus de la production nationale sous trois angles :
activité, produit et dépense.

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CHAPITRE 3 : LA CONSOMMATION
Introduction
1 - Pourquoi étudier la consommation ?
Un accroissement de la demande globale est de nature à inciter les entreprises à produire plus
et par conséquent à demander plus de facteurs de production (K et L). Ces entreprises
distribuent davantage de revenu. Les bénéficiaires de ses revenus effectuent à leur tour plus de
dépenses. Ce cycle a tendance à se répéter plusieurs fois.
La demande globale englobe quatre composantes : la consommation Publique (G), la
consommation privée (C), les investissements (I) et les exportations (X). Or dans la plupart
des pays la consommation apparaît comme la principale composante de cette demande
globale ; c’est pourquoi elle est au cœur du débat sur l’efficacité des politiques de relance par
la demande. L’étude de la fonction de consommation permet de montrer comment la demande
peut être le moteur de l’activité économique.
2 - Définition de la fonction de consommation
La fonction de consommation est une relation de comportement qui établit le lien entre la
consommation et ses facteurs explicatifs. J.M.Keynes est le premier économiste qui s'est
intéressé, de façon approfondie, à la fonction de consommation en retenant comme facteur
essentiel pour l'expliquer: le niveau de revenu disponible.
En effet, l'expérience montre que plus le revenu est élevé plus la consommation est
importante. D'autres auteurs ont remis en cause une telle relation : Théorie de revenu relatif ;
théorie de revenu permanent et celle du cycle de vie.
1. La fonction de consommation keynésienne
1.1. Fondement, forme et propriétés
a) Fondement
Keynes s’appuie sur l’existence d’une loi psychologique fondamentale selon laquelle « en
moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation au fur et
à mesure que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du
revenu ».
L'analyse de Keynes repose donc sur deux idées : 1. La fonction de consommation est une
fonction croissante du revenu disponible global ; 2. Les accroissements de consommation sont
inférieurs aux accroissements de revenu.
Le revenu global aurait ainsi deux emplois : la consommation C et l’épargne S, ainsi Y = C +
S. L’épargne apparaît comme un élément résiduel, dépendant de la consommation, elle-même
dépendant du revenu. Tout revenu est partagé en consommation et en épargne.
b) Forme
La fonction de consommation de Keynes a la forme suivante : Ct  cYt  C0 , avec Co : la
consommation autonome ou le minimum incompressible ; Yt = le revenu disponible de la
période (c’est-à-dire le revenu après impôt)

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c) Propriétés
P1 : La fonction de consommation est fonction croissante de revenu disponible
P2 : La propension marginale à consommer (Pmc) notée c qui représente la part de
l'accroissement du revenu disponible consacré à l'achat de biens et services est positive mais
inférieure à 1. 0<C / Y  Pmc<1 ; 0 < c < 1
P3: Si le revenu augmente, la propension moyenne à consommer (PMC) qui représente la
proportion du revenu consacré à la consommation, diminue (PMC=C/Yt).
P4 : PMC > Pmc
P5 : PMC + PMS = 1 et Pmc+Pms =1
La propension moyenne à épargner égale à (1 - C/Yt) et la propension marginale à épargner
égale à (1 - dC/DYt), notée s.
1.2. Représentation graphique
Graphiquement la fonction de consommation peut prendre trois formes :

Dans le 1er cas (I), C = c Yt. Si le revenu est nul, la consommation est nulle aussi. La
propension moyenne à consommer est égale à la propension marginale à consommer, elle
même constante.
Dans le second cas (II), C = c Yt + Co. La fonction de consommation admet une
consommation incompressible même lorsque le revenu est égal à 0. La propension marginale
à consommer est constante, elle est inférieure à la propension moyenne qui est fonction
décroissante du niveau de revenu.
Dans le troisième cas (III), C = c Yt (fonction concave). La propension moyenne et la
propension marginale à consommer tendent à diminuer avec l’augmentation du niveau de
revenu. C’est le troisième cas qui correspond aux indications données par Keynes dans son
chapitre X, cependant les manuels ont préféré retenir - par souci de simplification graphique -
la relation C = cYt + Co.

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1.3. Exemple numérique

Pmc = 0.8 Ct = 0.8 Yt + 100 St =0,2 Yt – 100

Il apparaît un niveau de revenu Y*, pour le quel l’intégralité du revenu est consommée, et
donc où l’épargne est nulle. Ce revenu correspond à un seuil de rupture car il marque le
passage de la désépargne (prélèvement sur un patrimoine antérieurement constitué ou
emprunt) à l’épargne.

2. Effet d'une variation de la dépense sur le revenu: Le multiplicateur


Les propriétés de la fonction de consommation keynésienne constituent le fondement de la
théorie du multiplicateur et par conséquent le fondement des politiques économiques
proposées où l'activité économique est tirée par la demande. Le multiplicateur désigne le
pouvoir potentiel dont dispose une économie à multiplier sa production suite à un
accroissement de la demande.
2.1. Le mécanisme
Une variation de la demande implique une variation de la production. Cette dernière, génère
des revenus qui à leur tour engendrent un accroissement de la consommation ; donc de la
demande et par la suite de production etc.

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2.2 Exemple
Considérons, une économie ou la Pmc = 0,8. Supposons que l'Etat décide de construire un
barrage d'un montant égal à 100 MD. Quel est l'effet sur le revenu, d'une telle action ?
La dépense initiale, soit 100MD, se traduit par un accroissement de la production de 100MD
ce qui implique un accroissement de revenu de même montant. Les bénéficiaires de ce
revenu en dépensent 80 % soit 80 MD (en consommation), ce qui induit une augmentation de
la demande et de la production de 80 etc.
L'opération se répète plusieurs fois : Chaque revenu additionnel crée des dépenses de
consommation à raison de 80 %; Ces dépenses génèrent à leur tour un montant équivalent de
revenu.

2.3 Formalisation
Considérons une économie fermée, décrite par le modèle suivant:

Le multiplicateur Keynésien (m) signifie que lorsqu'une composante de la demande globale


augmente, la production augmente plus rapidement.
2.4. Représentation graphique
D = C+I + G
D = C(y) + I + G

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Un accroissement de l'investissement fait déplacer la courbe de la demande vers le haut.
Il génère un accroissement de revenu plus important.
Selon la théorie de multiplicateur, il apparaît que l'Etat est capable de relancer l'économie
par une politique budgétaire. Le budget comporte deux volets : celui des dépenses et celui des
recettes :

3. Les dépassements de la Théorie Keynésienne


3.1. L’effet patrimoine
La consommation des ménages peut ne pas être financée par les seuls revenus. Certains
d’entre eux peuvent disposer d’actifs monétaires liquides ou d’actifs réels ou financiers qu’ils
peuvent vendre pour effectuer des achats, notamment de biens de consommation durable. La
prise en compte du patrimoine conduit à écrire la fonction de consommation sous la forme :
Ct  cYt  dAt ; d est la propension à dépenser des actifs et At représente le montant des actifs
détenus à la période t.
3.2. L’hypothèse des encaisses réelles de A. C Pigou
La hausse du niveau général des prix diminue la valeur réelle des encaisses, alors que la
baisse du niveau général des prix augmente leur valeur. Il s’ensuit que les consommateurs
dans le premier cas, auront tendance à réduire leur consommation, et à l’augmenter dans le
second cas. Ceci se retrouve dans les calculs du pouvoir d’achat des consommateurs (c’est à
dire de la consommation en termes réels).
Ct Y
 c t  C0
p p

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3.3. L’hypothèse du revenu relatif de J.S Duesenberry
L’analyse keynésienne reposait sur l’hypothèse du revenu courant : les changements de
consommation de la courte période dépendaient des variations du seul revenu courant. Or J.S
Duesenberry montre que le niveau de consommation atteint pendant une période donnée
dépend non seulement du revenu courant mais aussi du niveau le plus élevé atteint pendant la
période précédente, soit :
Ct  cYt  C0 R0 , R0 étant le revenu le plus élevé atteint dans le passé.

Il s’ensuit qu’au cours d’une crise économique ou d’une récession, les consommateurs
s’efforcent de défendre le genre de vie précédemment adopté. Cette persistance des habitudes
de consommation se traduit, en période de baisse conjoncturelle des revenus, par une
augmentation de la propension marginale à consommer. La consommation ne suit pas
proportionnellement la baisse du revenu. C’est ce que l’on appelle l’effet Cliquet ou de
Crémaillère de Duesenberry.
3.4. Le revenu permanent de M. Friedman
Dans sa théorie du revenu permanent, M. Friedman avance que les valeurs de la
consommation et du revenu prévues par le consommateur, dépendent non seulement du
montant des recettes et des dépenses en cours, mais également des constatations du passé et
des anticipations sur l’avenir. Les valeurs de la consommation et du revenu prévues sont
appelées revenu permanent Rp et consommation permanente Cp. Ceux-ci sont à distinguer de
la consommation transitoire et du revenu transitoire qui n’ont pas d’influence sur la loi
générale de la consommation de M. Friedman.
M. Friedman ajoute qu’il existerait une stricte proportionnalité entre la consommation
permanente et le revenu permanent : C p  cY p . Les consommateurs adapteraient leur
consommation à l’évolution de leur revenu permanent et non au revenu courant.
3.5. L’hypothèse du cycle de vie de Modigliani
Elaborée par l'économiste américain Franco Modigliani en 1963. Cette théorie soutien que la
consommation représente une proportion constante de revenu de ménages tout au long de leur
durée de vie qui peut être divisée en trois périodes principales : La vie non active, La vie
active et la retraite.

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La première période (la vie non active) : durant la vie non active et malgré l'absence du
revenu courant la consommation est stable en raison de la richesse léguée par les parents et de
l'emprunt.
La deuxième période (Celle des années de vie active) : L'individu gagne des revenus qui vont
en croissant. Il rembourse ses dettes et accumule une richesse financière (titres financiers ou
titres de propriétés).
La troisième période (La retraite): utilisation de la richesse accumulée pour combler le
désépargne dû à la baisse du revenu courant.
Pendant la jeunesse, le revenu est relativement bas, tandis que pendant l'âge adulte il atteint
un niveau maximum pour décliner par la suite.
L'apport de cette théorie réside dans la proposition selon laquelle les individus consomment
des proportions différentes de leur revenu selon leur âge (pendant la jeunesse et après la
retraite la consommation dépasse le revenu). Cette théorie met l'accent également sur la
richesse nette totale comme facteur déterminant des décisions de consommation. Ces
richesses comprennent la valeur présente actualisée des revenus futurs de travail, des titres
financiers et des biens de propriété.

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