Cours MACROECONOMIE 1. Chap 1,2,3
Cours MACROECONOMIE 1. Chap 1,2,3
Cours MACROECONOMIE 1. Chap 1,2,3
COURS DE MACROECONOMIE 1
L1-EG
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PARTIE 1
LA COMPTABILITE NATIONALE
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CHAPITRE 1
LES AGENTS ET OPERATIONS ECONOMIQUES
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l’ensemble des citoyens et d’autre part, à assurer une certaine redistribution du revenu
(allocations familiales, prestations de services publics).
- Administrations privées ou ISBLSM (institutions sans but lucratif au service des
ménages) (partis politiques, syndicats, associations, clergé, etc) dont la fonction principale est
la fourniture de services non marchands à leurs adhérents
Puisque les administrations ne vendent pas leurs services, leur revenu est constitué par les
prélèvements fiscaux (impôts et cotisations sociales) pour l’Etat et par les cotisations et les
subventions pour les administrations privées.
d) Les institutions financières
Ceux sont des établissements dont la fonction principale est le financement de l’économie
(collecter l’épargne et l’utiliser pour donner des crédits). Il s’agit principalement des banques,
et des compagnies d’assurance. Les compagnies d’assurance ont pour fonction principale de
collecter et de garantir le versement d’une somme en cas de réalisation du risque couvert.
e) Le « reste du monde »
Il s’agit de l’ensemble des acteurs étrangers ayant des relations avec les acteurs nationaux.
2. Opérations macroéconomiques
La comptabilité nationale distingue trois grandes catégories d’opérations macroéconomiques :
les opérations sur biens et services, les opérations de répartition et les opérations financières.
2.1. Opérations sur biens et services
Les opérations sur biens et services retracent l’origine des biens ou services disponibles dans
l’économie nationale (ressources) et l’utilisation de ces biens ou services (emplois) pendant
l’année considérée. Les opérations sur B et S concernent donc :
a) la production (P)
La production est l’activité de création de biens et services nécessaires à la satisfaction des
besoins humains (se nourrir, s’habiller, se déplacer, se divertir,…). Les activités de production
intéressent trois secteurs: primaire, secondaire et tertiaire. On distingue deux types de
production: production marchande et production non marchande.
La production marchande (Pm) : la production est marchande lorsqu’elle s’échange ou est
susceptible de s’échanger sur un marché, à un prix tel qu’on puisse considérer qu’il vise au
moins à couvrir les coûts de production.).
La production non marchande(Pnm) est définie comme la production qui « est fournie à
d’autres unités soit gratuitement, soit à un prix économiquement non significatif » (c’est-à-
dire qui couvre moins de la moitié des coûts de production) (exemple : éclairage des rues,
sécurité, défense, éducation, santé, services rendus par les associations…).
La valeur ajoutée mesure la contribution propre d’un agent économique à la production
nationale Pour apprécier la valeur ajoutée, il faut enlever la valeur des consommations
intermédiaires utilisées par l’agent économique.
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b) la consommation (C)
On distingue deux types de consommation :
- La consommation intermédiaire: est la transformation de biens ou services dans le
but de produire d’autres biens ou services. Par exemple, le boulanger utilise la farine pour
fabriquer du pain
- La consommation finale : est l’utilisation définitive d’un bien ou service sans que
cela donne lieu à une production quelconque
c) L’investissement
L’investissement est l’acquisition de biens durables pour en produire d’autres. En
comptabilité nationale, deux types d’investissement sont retenus : la formation brute du
capital fixe (FBCF) et la variation des stocks.
a- La formation brute du capital fixe désigne en comptabilité nationale, l’investissement
matériel de l’ensemble des agents économiques. C’est l’ensemble des dépenses consacrées à
l’acquisition de biens de production durables (durée de vie supérieure à un an).
b- La variation des stocks se rapporte aux biens non durables conservés pour une utilisation
ou une vente ultérieure. Il s’agit de l’augmentation ou de la diminution de tous les biens en
stocks : matières premières, produits semi-finis ou produits finis
d) Le commerce extérieur (M et X)
Cette opération porte sur les exportations et les importations de biens et de services entre les
agents résidents et les agents non résidents.
Les importations (M) : valeur des biens et services produits par des agents économiques
étrangers et achetés par des agents économiques nationaux.
Les exportations (X) : valeur des biens et services produits par des agents économiques
nationaux et vendus à des agents économiques étrangers.
Pour mesurer les relations avec le reste du monde, la balance des paiements enregistre toutes
les opérations d’échange (biens, services, revenus, capitaux, ….) qui interviennent entre les
agents résidents d’une économie et les non résidents.
e) L’équilibre des opérations sur biens et services : 1ère Identité macroéconomique
L’équilibre des opérations sur biens et services est résumé par l’égalité macroéconomique
suivante : P + M = CI + CF + FBCF + ∆S + X
Ou encore : P = CI + CF + FBCF + ∆S + (X-M), où (X – M) représente le solde commercial
de la nation. Si le solde est positif, la balance des paiements est excédentaire ; si X – M est
négatif, la balance est déficitaire.
Schématiquement l’équilibre s’établit comme suit:
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Ressources Emploi
- Production marchande (prix de vente) - Consommation finale
- Production non marchande (coût total de - Consommation intermédiaire
production)
- Exportations
- Importations
- Formation brute du capital fixe
- Variation des stocks
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2.3. Les opérations financières
Ces opérations nous montrent comment les agents qui n’ont pas dépensé la totalité de leurs
revenus ont utilisé l’excédent, et nous montrent également comment les agents qui ont
dépensé plus que leurs revenus ont financé le déficit. Les opérations financières portent donc
sur les créances et les dettes des différents agents économiques.
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CHAPITRE 2
LE CIRCUIT ECONOMIQUE ET LA COMPTABILITE NATIONALE
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c) Equilibre du circuit économique :
Chaque agent économique est à l’origine de flux entrant et sortant d’un montant équivalent.
Le circuit économique dans son ensemble est donc caractérisé par l’égalité suivante :
Emplois = Ressources
Ainsi, on a les égalités suivantes :
• P + M = C + I + G + X ; en termes réels
• R = C + S ; en termes monétaires
d) Exemple : Circuit économique en économie fermée (Le circuit simplifié à deux
catégories d’agents économiques)
Le marché est approvisionné par la production des entreprises. Celle-ci comprend des biens
de production (biens destinés à produire d’autres biens : matière première, énergie, machines)
et des biens et services de consommation finale (biens destinés à satisfaire les besoins des
ménages). En contrepartie, les entreprises reçoivent le montant de la vente de cette
production. Mais pour produire les entreprises doivent acheter sur le marché certains biens de
production. Ceci correspond aux opérations de consommations intermédiaires et
d’investissement.
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monnaie. Comme toute comptabilité, la comptabilité nationale présente des comptes en
équilibre, en écrivant le solde, capacité ou besoin de financement, à l'intérieur des comptes de
ce secteur.
2.1. Le compte de production
Ce compte décrit la liaison entre la production et la consommation intermédiaire et fait
apparaître la valeur ajoutée (VA) comme solde.
D’après nos hypothèses simplificatrices les entreprises et l’Etat sont les seuls agents
productifs et qui ont des comptes de production. Les soldes de ces comptes sont le PIB
marchand pour les entreprises et le PIB non marchand pour l’Etat.
a) Le compte de production des entreprises :
En produisant des biens et des services, chaque entreprise consomme ou transforme d’autres
produits qui lui sont fournis par d’autres entreprises : c’est la consommation intermédiaire.
La valeur ajoutée est la différence entre la valeur de tout ce qui est produit par l’entreprise et
la valeur de la consommation intermédiaire (CI). Elle est une notion importante car elle saisit
mieux que la production l’apport des entreprises à l’effort productif.
Le PIB marchand (PIBm) est donc la somme des VA de toutes les entreprises.
Exemple : Soit une économie où n’existent que deux entreprises, la première produisant du
blé (Agriculteur) et la deuxième produisant du pain (Boulanger). L’agriculteur consomme un
quintal de blé pour en produire onze quintaux à 20 D le Quintal. Tandis que le boulanger
produit une tonne de pain valant 360 D/ tonne à l’aide d’une tonne de blé.
Travail à faire : Etablir les comptes de production de l’agriculteur et du boulanger.
Correction :
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b) Le compte de production de l’Etat :
Comme les services produits par l’Etat ne sont pas marchands, leurs évaluation pose un vrai
problème. La comptabilité nationale a retenu une règle d’évaluation simple consistant à
mesurer la valeur des services non marchands par leurs coûts de production. Le coût de ces
services peut être décomposé en deux parties :
- Les consommations intermédiaires de biens et services de toute nature nécessaire à la
production de ses services ;
- Les salaires payés aux fonctionnaires de l’Etat.
Puisque la valeur ajoutée est égale à la différence entre la valeur des produits et celle des
consommations intermédiaires : VA de l’Etat = Salaires versés aux fonctionnaires
Ainsi le PIB non marchand (PIBnm) est mesuré par le total des salaires distribués par l’Etat.
En résumé, pour mesurer la production annuelle d’un pays, il y a lieu d'additionner les
contributions à l'effort productif de toutes les unités économiques, ces contributions étant
mesurées essentiellement par leurs valeurs ajoutées. Le PIB ainsi calculé est appelé PIB aux
prix du marché, par opposition au PIB aux coûts des facteurs. Ce dernier s'obtient en
retranchant les impôts indirects nets des subventions :
PIB au coût des facteurs = PIB aux prix du marché - Impôts indirects nets des subventions.
On peut considérer que le passage au PIB au coût des facteurs constitue une correction et
permet d’obtenir une mesure plus exacte de la valeur de la production nationale car les impôts
indirects s'ajoutent aux prix et les gonflent, donc entraînent une surestimation du PIB alors
que les subventions (comme il s'agit des subventions liées à la production), réduisent les prix
et sont donc à l'origine d'une sous estimation de la valeur de la production.
2.2. Le compte d’exploitation
Il a pour objet l’enregistrement des opérations de répartitions liées à la production. Il
sert à apprécier d’une façon globale la profitabilité et la rentabilité des activités
productives. Le solde qui reste après avoir payé les salaires des employés et les impôts liés à
la production nets de subventions est appelé excédent brut d’exploitation (EBE).
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Conformément à nos hypothèses simplificatrices, seules les entreprises ont un EBE positif, les
ménages ne produisent pas et la valeur ajoutée de l’Etat est constituée uniquement par les
salaires ; Donc l’EBE de l’Etat est toujours nul.
PIBm= Salaires payés par les entreprises + Impôts indirects + EBE – Subventions
d’exploitation.
2.3. Le compte de revenu
Il a pour objet l’enregistrement des opérations de répartition non directement lié à la
production. Il sert à dégager le revenu disponible (RDB) de chaque agent. Les agents pour
lesquels le compte de revenu doit être établit sont les ménages et l’Etat.
Ce compte d’utilisation du revenu s’établit pour les ménages et l’Etat. La somme de leur
consommation finale mesure la consommation nationale. Pour l’Etat il y a encore un
problème de mesure de la consommation finale car elle ne correspond pas à un phénomène
concret et naturel comme c’est le cas de la consommation finale des ménages.
C’est pourquoi on va procéder par convention : La consommation finale de l’Etat coïncide
avec sa production de services non marchands. L’Etat consomme sa production.
Cette convention se justifie par le fait que l’Etat paye pour ses dépenses et non le public ce
dernier en bénéficie gratuitement. L’Etat affecte une partie de son RDB à la satisfaction des
besoins sociaux.
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L’épargne est par définition la partie du revenu non consommée. Elle est généralement
positive mais elle peut être négative (pour l’Etat) et dans ce cas le pays éprouve un besoin de
financement et s’endette.
2.5. Le compte de capital
Il décrit l’utilisation de l’épargne brute. Ce compte permet de confronter et de comparer
l’investissement et l’épargne des divers agents et de dégager les moyens de financement. Il va
s’avérer que certains dégagent un excèdent : capacité de financement alors que d’autres vont
accuser un déficit : besoin de financement.
Si à l’échelle nationale, il n’y a pas équilibre entre besoin et capacité de financement, il y a
alors un mouvement de capitaux (en cas de besoin le pays doit s’endetter et en cas d’excédent
le pays doit exporter le capital). Dans le cadre de nos hypothèses les entreprises ont toujours
un besoin de financement, les ménages ont une capacité de financement alors que la situation
de l’Etat est indéterminée.
L’investissement en comptabilité nationale regroupe la FBCF et la variation de stock.
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On utilisera toujours : la lettre a pour indiquer l’Etat, la lettre e pour indiquer les entreprises,
la lettre m pour indiquer les ménages, la lettre x pour indiquer l’extérieur. L’Etat a un
privilège sur les autres agents car il peut émettre de la monnaie (∆M) en plus de titres.
Ainsi, pour un agent disposant d’une capacité de financement, il les emploie sous forme
d’acquisitions additionnelles de titres ou de monnaie. Les ménages, en particulier, vont
acheter les titres émis par les entreprises ou par l’Etat et s’ils leur restent un excédent ils
achèteront des titres étrangers. Ils ont la possibilité de garder dans leur portefeuille plus de
monnaie.
Toutes les opérations économiques sur biens et services sont reproduites au sein du TES
(Tableau Entrées-Sorties). Le TES est un tableau destiné à décrire la structure de la
production nationale. C’est un tableau à double-entrée, présentant les ressources de chaque
branche en colonne et les emplois de chaque produit en ligne. Le TES traduit également le
réseau d'interdépendances qui caractérise une économie à un moment donné. En décrivant la
structure des flux de produits au sein d'une économie, il permet de hiérarchiser les activités,
mettant en évidence les branches motrices et les branches entraînées. Le TES se décompose
en cinq cartouches. Il permet de calculer le PIB (Produit Intérieur Brut).
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a. Le tableau des entrées intermédiaires
Exemple : Les produits industriels sont des consommations intermédiaires pour la branche
agriculture (36 milliards d’€), pour la branche industrie (448 milliards d’€), pour la branche
transports (74 milliards d’€), par les institutions financières (5 milliards d’€).
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c. Le tableau de passage de la production des branches à la production des produits
La valeur des ressources au prix d’acquisition est égale à la somme de la production effective
des produits et des importations, auxquels on doit ajouter, pour passer du prix de base au prix
d’acquisition, les marges commerciales, les marges de transport, les impôts sur les produits, et
dont il faut retrancher les subventions sur les produits reçues par les producteurs.
Le tableau des emplois finals permet de constater que les produits de l’industrie entrent dans
les dépenses de consommation finale des ménages et des administrations, servent à la FBCF,
à la variation des stocks et aux exportations.
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A la suite de ces cinq tableaux, il est possible de calculer le produit intérieur brut, qui est égal
à la somme des ressources qui équilibrent les emplois finals en biens et services, µ déduction
faite des ressources extérieures, les importations. Il est également constitué par la somme des
valeurs ajoutées des branches, à laquelle il faut ajouter la TVA grevant les produits et les
droits de douane.
Le TEE récapitule tous les comptes de flux de la comptabilité nationale. Il présente de façon
synthétique l’ensemble des comptes économiques et des comptes d’opération. C’est une
représentation croisée des comptes d’agents et des opérations économiques. On retrouve
en colonnes, les secteurs institutionnels et en lignes, les opérations. Chaque colonne (emploi-
ressource) correspond à un compte de secteur, chaque ligne à un compte d'opérations. Les
comptes de secteurs sont équilibrés, le besoin ou la capacité de financement est égal ou
symétrique au solde des créances et dettes. Les comptes d'opérations regroupent la séquence
des comptes de secteurs. Chaque ligne est équilibrée. L'utilisation du TEE permet d'analyser
l'activité économique récente et passée. - Le PIB au prix de marché: ce dernier permet
d’évaluer la valeur des biens et services issus de la production nationale sous trois angles :
activité, produit et dépense.
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CHAPITRE 3 : LA CONSOMMATION
Introduction
1 - Pourquoi étudier la consommation ?
Un accroissement de la demande globale est de nature à inciter les entreprises à produire plus
et par conséquent à demander plus de facteurs de production (K et L). Ces entreprises
distribuent davantage de revenu. Les bénéficiaires de ses revenus effectuent à leur tour plus de
dépenses. Ce cycle a tendance à se répéter plusieurs fois.
La demande globale englobe quatre composantes : la consommation Publique (G), la
consommation privée (C), les investissements (I) et les exportations (X). Or dans la plupart
des pays la consommation apparaît comme la principale composante de cette demande
globale ; c’est pourquoi elle est au cœur du débat sur l’efficacité des politiques de relance par
la demande. L’étude de la fonction de consommation permet de montrer comment la demande
peut être le moteur de l’activité économique.
2 - Définition de la fonction de consommation
La fonction de consommation est une relation de comportement qui établit le lien entre la
consommation et ses facteurs explicatifs. J.M.Keynes est le premier économiste qui s'est
intéressé, de façon approfondie, à la fonction de consommation en retenant comme facteur
essentiel pour l'expliquer: le niveau de revenu disponible.
En effet, l'expérience montre que plus le revenu est élevé plus la consommation est
importante. D'autres auteurs ont remis en cause une telle relation : Théorie de revenu relatif ;
théorie de revenu permanent et celle du cycle de vie.
1. La fonction de consommation keynésienne
1.1. Fondement, forme et propriétés
a) Fondement
Keynes s’appuie sur l’existence d’une loi psychologique fondamentale selon laquelle « en
moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation au fur et
à mesure que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du
revenu ».
L'analyse de Keynes repose donc sur deux idées : 1. La fonction de consommation est une
fonction croissante du revenu disponible global ; 2. Les accroissements de consommation sont
inférieurs aux accroissements de revenu.
Le revenu global aurait ainsi deux emplois : la consommation C et l’épargne S, ainsi Y = C +
S. L’épargne apparaît comme un élément résiduel, dépendant de la consommation, elle-même
dépendant du revenu. Tout revenu est partagé en consommation et en épargne.
b) Forme
La fonction de consommation de Keynes a la forme suivante : Ct cYt C0 , avec Co : la
consommation autonome ou le minimum incompressible ; Yt = le revenu disponible de la
période (c’est-à-dire le revenu après impôt)
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c) Propriétés
P1 : La fonction de consommation est fonction croissante de revenu disponible
P2 : La propension marginale à consommer (Pmc) notée c qui représente la part de
l'accroissement du revenu disponible consacré à l'achat de biens et services est positive mais
inférieure à 1. 0<C / Y Pmc<1 ; 0 < c < 1
P3: Si le revenu augmente, la propension moyenne à consommer (PMC) qui représente la
proportion du revenu consacré à la consommation, diminue (PMC=C/Yt).
P4 : PMC > Pmc
P5 : PMC + PMS = 1 et Pmc+Pms =1
La propension moyenne à épargner égale à (1 - C/Yt) et la propension marginale à épargner
égale à (1 - dC/DYt), notée s.
1.2. Représentation graphique
Graphiquement la fonction de consommation peut prendre trois formes :
Dans le 1er cas (I), C = c Yt. Si le revenu est nul, la consommation est nulle aussi. La
propension moyenne à consommer est égale à la propension marginale à consommer, elle
même constante.
Dans le second cas (II), C = c Yt + Co. La fonction de consommation admet une
consommation incompressible même lorsque le revenu est égal à 0. La propension marginale
à consommer est constante, elle est inférieure à la propension moyenne qui est fonction
décroissante du niveau de revenu.
Dans le troisième cas (III), C = c Yt (fonction concave). La propension moyenne et la
propension marginale à consommer tendent à diminuer avec l’augmentation du niveau de
revenu. C’est le troisième cas qui correspond aux indications données par Keynes dans son
chapitre X, cependant les manuels ont préféré retenir - par souci de simplification graphique -
la relation C = cYt + Co.
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1.3. Exemple numérique
Il apparaît un niveau de revenu Y*, pour le quel l’intégralité du revenu est consommée, et
donc où l’épargne est nulle. Ce revenu correspond à un seuil de rupture car il marque le
passage de la désépargne (prélèvement sur un patrimoine antérieurement constitué ou
emprunt) à l’épargne.
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2.2 Exemple
Considérons, une économie ou la Pmc = 0,8. Supposons que l'Etat décide de construire un
barrage d'un montant égal à 100 MD. Quel est l'effet sur le revenu, d'une telle action ?
La dépense initiale, soit 100MD, se traduit par un accroissement de la production de 100MD
ce qui implique un accroissement de revenu de même montant. Les bénéficiaires de ce
revenu en dépensent 80 % soit 80 MD (en consommation), ce qui induit une augmentation de
la demande et de la production de 80 etc.
L'opération se répète plusieurs fois : Chaque revenu additionnel crée des dépenses de
consommation à raison de 80 %; Ces dépenses génèrent à leur tour un montant équivalent de
revenu.
2.3 Formalisation
Considérons une économie fermée, décrite par le modèle suivant:
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Un accroissement de l'investissement fait déplacer la courbe de la demande vers le haut.
Il génère un accroissement de revenu plus important.
Selon la théorie de multiplicateur, il apparaît que l'Etat est capable de relancer l'économie
par une politique budgétaire. Le budget comporte deux volets : celui des dépenses et celui des
recettes :
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3.3. L’hypothèse du revenu relatif de J.S Duesenberry
L’analyse keynésienne reposait sur l’hypothèse du revenu courant : les changements de
consommation de la courte période dépendaient des variations du seul revenu courant. Or J.S
Duesenberry montre que le niveau de consommation atteint pendant une période donnée
dépend non seulement du revenu courant mais aussi du niveau le plus élevé atteint pendant la
période précédente, soit :
Ct cYt C0 R0 , R0 étant le revenu le plus élevé atteint dans le passé.
Il s’ensuit qu’au cours d’une crise économique ou d’une récession, les consommateurs
s’efforcent de défendre le genre de vie précédemment adopté. Cette persistance des habitudes
de consommation se traduit, en période de baisse conjoncturelle des revenus, par une
augmentation de la propension marginale à consommer. La consommation ne suit pas
proportionnellement la baisse du revenu. C’est ce que l’on appelle l’effet Cliquet ou de
Crémaillère de Duesenberry.
3.4. Le revenu permanent de M. Friedman
Dans sa théorie du revenu permanent, M. Friedman avance que les valeurs de la
consommation et du revenu prévues par le consommateur, dépendent non seulement du
montant des recettes et des dépenses en cours, mais également des constatations du passé et
des anticipations sur l’avenir. Les valeurs de la consommation et du revenu prévues sont
appelées revenu permanent Rp et consommation permanente Cp. Ceux-ci sont à distinguer de
la consommation transitoire et du revenu transitoire qui n’ont pas d’influence sur la loi
générale de la consommation de M. Friedman.
M. Friedman ajoute qu’il existerait une stricte proportionnalité entre la consommation
permanente et le revenu permanent : C p cY p . Les consommateurs adapteraient leur
consommation à l’évolution de leur revenu permanent et non au revenu courant.
3.5. L’hypothèse du cycle de vie de Modigliani
Elaborée par l'économiste américain Franco Modigliani en 1963. Cette théorie soutien que la
consommation représente une proportion constante de revenu de ménages tout au long de leur
durée de vie qui peut être divisée en trois périodes principales : La vie non active, La vie
active et la retraite.
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La première période (la vie non active) : durant la vie non active et malgré l'absence du
revenu courant la consommation est stable en raison de la richesse léguée par les parents et de
l'emprunt.
La deuxième période (Celle des années de vie active) : L'individu gagne des revenus qui vont
en croissant. Il rembourse ses dettes et accumule une richesse financière (titres financiers ou
titres de propriétés).
La troisième période (La retraite): utilisation de la richesse accumulée pour combler le
désépargne dû à la baisse du revenu courant.
Pendant la jeunesse, le revenu est relativement bas, tandis que pendant l'âge adulte il atteint
un niveau maximum pour décliner par la suite.
L'apport de cette théorie réside dans la proposition selon laquelle les individus consomment
des proportions différentes de leur revenu selon leur âge (pendant la jeunesse et après la
retraite la consommation dépasse le revenu). Cette théorie met l'accent également sur la
richesse nette totale comme facteur déterminant des décisions de consommation. Ces
richesses comprennent la valeur présente actualisée des revenus futurs de travail, des titres
financiers et des biens de propriété.
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