Cours 09

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VIII

FLEXION PLANE

Parmi les différentes sollicitations simples étudiées en RDM, la flexion plane tient un rôle
prépondérant car elle est fréquente dans les mécanismes et les problèmes de poutres.

1. Flexion plane simple


Il existe différents types de flexion suivant le système étudié (géométrie de la poutre,
configuration des actions mécaniques extérieures, torseur de cohésion …) :
 0 0 
• Flexion pure : [Tcoh ]=  0 0 
G
 0 Mfz 

 N 0 
• Flexion plane (ou composée) : [Tcoh ]=  T 0 
G
 0 Mfz 

 0 0 
• Flexion plane simple : [Tcoh ]=  T 0  (cas le plus fréquent)
G
 0 Mfz 

 0 0 
 
• Flexion déviée : [Tcoh ]=  Ty Mfy 
 T Mfz 
G z

Hypothèses
En plus des hypothèses générales valables pour toutes les sollicitations de la RDM
(homogénéité, continuité, isotropie pour le matériau ; Navier-Bernouilli et Barré de St Venant
pour les déformations) il faut rajouter des hypothèses supplémentaires, spécifiques à la
flexion :
ƒ La ligne moyenne de la poutre est rectiligne
ƒ La poutre admet un plan de symétrie
ƒ Toutes les forces appliquées à la poutre sont :
- Perpendiculaires à la ligne moyenne
- Situées dans le plan de symétrie longitudinal
ou réparties symétriquement par rapport à celui-ci
- Soit concentrées en un point, soit réparties suivant une loi déterminée
- De position relative et d’intensité constantes au cours de la déformation

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2. Etude expérimentale

a) Essai de flexion plane


Il consiste à mesurer les déformations de flexion d’une poutre lorsqu’on lui applique une
G
force F dont on peut modifier l’intensité et le point d’application.

Sur le flanc d’une section droite (S) de la poutre, on place des jauges (dispositif
extensiométrique) permettant de mesurer les variations de longueur relative ∆l l des portions
de fibres sur lesquelles elles s’appliquent. On place aussi un comparateur permettant de
mesurer la déformation de la ligne moyenne ou flèche.

b) Déformation de la ligne moyenne


Les relevés du comparateur montrent que :
G G
1. Si C est fixe et F varie → la flèche en D est proportionnelle à F
G
2. Si F = Cste et C se déplace le long de la poutre

→ la flèche en D augmente quand C se rapproche du milieu de la poutre


G G G
3. Si on remplace F par une force répartie entre A et B : F = p L

→ la flèche en D diminue nettement


G
4. Si F est constante et fixe et on prend plusieurs poutres → la flèche en D
G
est inversement proportionnelle au moment quadratique de la section : I(G, z) .

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c) Déformations longitudinales
Les relevés des jauges situées sur le flanc de la section (S) montrent que :

GG
1. Les fibres situées en dessous du plan (G, x, z ) s’allongent ( ∆l > 0 )
GG
2. Les fibres situées dans le plan (G, x, z ) ne changent pas de longueur → Plan neutre
GG
3. Les fibres situées au-dessus du plan (G, x, z ) se raccourcissent
4. Les allongements et les raccourcissements relatifs ∆l l sont proportionnels à la distance y
GG ∆l = λ y
de la fibre considérée au plan (G, x, z ) :
l

3. Contraintes

a) Nature des contraintes


Soit une poutre (P) sollicitée en flexion plane simple.

Considérons deux sections fictives dans la poutre :


G
- (S1) perpendiculaire à la ligne moyenne (G, x )
GG
- (S2) parallèle au plan neutre (G, x, z )
Les contraintes dans la poutre sont représentées par :
G
ƒ σx : contrainte normale dans la section droite.
GG
Son signe dépend de la position du point M par rapport au plan neutre (G, x, z )
G
ƒ τxy : Contrainte tangentielle transversale dans (S1)
G
ƒ τyx : Contrainte tangentielle longitudinale dans (S2)

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G G G G G G
σx = σ x , τxy = τxy y et τyx = τyx x

Le théorème de Cauchy (réciprocité des contraintes) permet d’écrire : τxy = τyx = τ

b) Contraintes normales
Dans toute section droite (S) d’une poutre soumise à la flexion simple, les contraintes
normales sont définies par :

Mfz
σ=− G y (Mpa)
I ( G, z )

G
avec σ = valeur algébrique de la contrainte normale σ en M (en Mpa)
(σ>0 → fibre tendue, σ<0 → fibre comprimée)
G GG
y = ordonnée dans (G, x, y, z ) du point M (en mm)
G
Mfz = valeur algébrique du moment de flexion par rapport à l’axe (G, z) (en Nmm)
G G
I(G, z) = Moment quadratique de la section droite par rapport à l’axe principal (G, z)
(en mm4)

Démonstration : Application de la loi de Hooke à l’équilibre de la poutre

Remarque :
G
I(G, z) est constant le long de la poutre, σ max est donc obtenu dans la section droite où M fz

est maximal et pour la fibre la plus éloignée du plan neutre, pour y = υ .

Mfz max
⇒ σ max = G
I(G, z) υ

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c) Contraintes tangentielles
Dans une poutre sollicitée en flexion plane simple les contraintes tangentielles s’expriment
sous la forme suivante :
G
Ty W(G, z)
τ=− G (Mpa)
b I(G, z)
G G
où W(G, z) est le moment statique de la poutre par rapport à l’axe (G, z)

Démonstration : Equilibre d’un tronçon de la poutre

d) Conditions de résistance
Les conditions d’utilisation d’une poutre soumise à la flexion, dans la zone de limite
élastique, sont :
σe τe
σ max ≤ σp = et τ max ≤ τp =
s s
où s est le coefficient de sécurité.
(pondéré par k s’il y a des concentrations de contraintes)

4. Etude de la déformation

a) Définition
Considérons une poutre reposant sur deux appuis linéaires rectilignes parfaits et soumise à
une charge concentrée verticale.

Les actions mécaniques extérieures provoquent la flexion de la poutre. La ligne moyenne se


déforme et la courbe ainsi obtenue est appelée courbe déformée.

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b) Equation de la déformée
L’étude de la déformation élastique de la courbure algébrique de la poutre entre deux sections
droites écartées de ∆x très petit permet d’obtenir une relation entre l’équation la déformée de
la poutre et le moment de flexion :

G
E I(G, z) y' ' (x) = Mfz(x)

où y = f(x) est l’équation de la poutre déformée

c) Application
Calcul de la déformée et de la flèche d’une poutre soumise à la flexion par intégration double
de l’équation précédente et application des conditions aux limites suivant le type de liaisons
(appuis, encastrement …).

Exemple :
Poutre reposant horizontalement sur deux appuis sans adhérence et soumise à une force
G
extérieure ponctuelle verticale F .

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