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Études japonaises
57 | 2020
Les architectes de l’ère Heisei (1989-2019). Rôles,
statuts, pratiques et productions
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/ebisu/5402
ISSN : 2189-1893
Éditeur
Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (UMIFRE 19 MEAE-CNRS)
Édition imprimée
Date de publication : 15 décembre 2020
Pagination : 327-370
ISSN : 1340-3656
Référence électronique
Manuel Tardits, « Vivre l’architecture au Japon », Ebisu [En ligne], 57 | 2020, mis en ligne le 20
décembre 2020, consulté le 04 février 2021. URL : http://journals.openedition.org/ebisu/5402
ainsi bénéficié d’une aura débouchant sur des réalisations au Japon, situa-
tion enviable pour leurs confrères d’aujourd’hui. Actuellement, par contre,
on ne compte plus les voyages d’architectes français, les échanges universi-
taires d’étudiants et les stages dans des agences locales, si possible célèbres.
Ces mouvements corrélés, sans s’équivaloir, ne laissent pas d’interroger car
peu songent à rester, malgré l’amplification de cet intérêt pour la « chose
japonisante », Nihonteki na mono 日本的なもの, autrement dit la japonité2.
Le propos ici est donc d’éclairer par le biais d’un cas concret, le mien, les
opportunités offertes par le voyage, l’échange et la permanence du séjour,
les découvertes, la pratique et les questions qu’elles engendrent. Étudiant,
chercheur, puis enseignant, enfin dirigeant d’une école d’architecture inté-
rieure et de design d’une part, co-fondateur d’une agence d’architectes, pra-
ticien donc, consultant et écrivain d’autre part, voici énumérés certains des
temps d’une carrière dans l’Archipel des dernières années de l’ère Shōwa à
l’ère Heisei, qui s’est close en 2019 avec l’abdication de l’empereur Akihito.
Cette liste, quelque peu hétéroclite, montrera surtout toutes les facettes,
souvent inattendues, que prennent ici les carrières d’étrangers.
Raisons de partir
Le Japon du début des années 1980, quand j’ai commencé à m’y intéresser au
cours de mes études d’architecture à Paris, restait encore un pays lointain à la
fois par la relative pauvreté des informations disponibles (l’Internet n’était par
exemple pas encore né et il fallait écumer les bibliothèques sans grand monde
pour vous diriger) et son éloignement géographique. La perestroïka soviétique
n’avait pas encore ouvert le ciel devenu depuis russe aux avions occidentaux ;
le vol à escale interminable, qui passait par Anchorage à un horaire difficile à
identifier (parti d’Europe, on remontait les fuseaux horaires jusqu’en Alaska
avant d’avancer brusquement d’une journée en piquant vers Narita), achevait
de fatiguer et de dérouter. La route du sud ou le transsibérien, qu’utilisaient
parfois les boursiers universitaires lors de leur retour en Europe, relevaient plus
de l’itinéraire mémoriel, du folklore ou du manque d’argent. Les applications
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ou non, que sur une culture exotique plus générale dont elle faisait partie.
Cette connaissance empirique et fragmentaire touchait donc la littérature, le
cinéma, le design, la mode, mais encore, plus ponctuellement, la danse butō ou
l’ikebana. Un jeune étudiant parisien, un peu intéressé par ce pays, glanait ces
pépites au gré d’un article de journal ou d’une manifestation artistique. Dans
mon cas le déclic s’est opéré de cette manière un peu aléatoire, et non pas grâce
à la fameuse exposition sur le ma 間, organisée en 1978 par Isozaki Arata*
磯崎新5 (né en 1931). Cette dernière, qui était destinée à un public occidental
et devait susciter tant de gloses par la suite dans le milieu de l’architecture, je
l’ai tout simplement… manquée ! Ce sont deux autres rencontres muséales
déconcertantes, du début des années 1980, qui ont contribué à infléchir
mon parcours : je veux parler de deux modestes expositions respectivement
consacrées aux architectes Shinohara Kazuo* 篠原一男 (1925-2006) et Andō
Tadao* 安藤忠雄6 (né en 1941). Le nom du second m’était déjà connu par le
biais des revues, bien qu’à cette époque sa production restât surtout consa-
crée à des maisons ou de petits édifices commerciaux dans la région de Kobe
et d’Osaka. En revanche, le premier constituait une véritable découverte qui
bouscula ma compréhension de l’architecture. Quoique les parallélépipèdes
de béton brut d’Andō interpellassent par leur apparente brutalité, à l’excep-
tion de la « maison Azuma » ou « maison à Sumiyoshi » Sumiyoshi no nagaya
住吉の長屋 (1976), si radicale dans sa relation (ou plutôt l’absence de celle-ci,
sa fermeture) au contexte urbain d’Osaka, rien n’égalait le sentiment d’incré-
dulité que l’on éprouvait en admirant certaines des résidences conçues par
Shinohara. La « maison au sol en terre battue » doma no ie 土間の家 (1963),
la « maison de terre » tsuchi no ie 地の家 (1966) où la chambre est souterraine,
mélange d’habitat troglodyte et d’abri antiatomique, ou encore la « maison
Tanikawa » Tanikawa-san no jūtaku 谷川さんの住宅 (1974), sorte de grange au
sol de terre qui épouse la pente oblique du terrain montagneux, remettaient
toutes en cause les notions même de maison, de confort, de convivialité et de
5. Ma : espace-temps du Japon, Festival d’automne, musée des Arts décoratifs, Paris, 1978.
6. Kazuo Shinohara, architecte japonais : 30 maisons individuelles, Société française des
architectes, Paris, 1980 ; Tadao Ando, minimalismes, Institut français d’architecture,
Paris, 1982.
* Les mots suivis d’un astérisque renvoient au lexique situé à la fin du dossier.
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fonctionnalité que l’on pouvait nous apprendre à l’école (fig. 01). Cependant,
loin d’offrir des formes étonnantes ou des géométries complexes et difficiles
à maîtriser, ces œuvres se distinguaient par leur sobriété. Les maisons d’Andō
et de Shinohara étaient juste radicalement différentes ; l’étrangeté le dispu-
tait à la simplicité. La question qui taraudait l’observateur français n’était pas
« comment ont-ils fait », mais « pourquoi ». Tous les architectes gardent des
souvenirs d’émotions parfois intenses devant des lieux, des espaces ou des
constructions, mais le choc se doublait ici d’une perplexité inhabituelle.
Fig. 01
Maison Tanikawa, 1974. Architecte : Shinohara Kazuo.
© Toru Sakaushi.
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7. Nishikawa Takeshi & Naitō Akira, Katsura, un ermitage princier, Office du livre,
Fribourg, Société française du livre, 1978.
8. Jacquet Benoît, « La villa Katsura et ses jardins : l’invention d’une modernité japo-
naise dans les années 1930 » in Fiévé Nicolas & Jacquet Benoît (dir.), Vers une modernité
architecturale et paysagère. Modèles et savoirs partagés entre le Japon et le monde occidental,
Paris, Collège de France, Bibliothèque de l’Institut des hautes études japonaises, 2013,
p. 99-132.
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ou encore Maki Fumihiko* 槇文彦 [né en 1928])9. Mais ces créateurs plus
récents, qui avaient marqué les deux décennies précédentes (1960-1970),
par le fait même d’orner nos manuels d’histoire, évoquaient plus un patri-
moine qu’Andō et Shinohara, fussent-ils contemporains, pour les étudiants
du début des années 1980. Quelques années plus tard, je distinguais aussi
dans leurs œuvres le destin, envié en Occident mais économiquement
peu enviable, rencontré par nombre de leurs collègues architectes japonais
qui se sont retrouvés cantonnés à des projets de maisons individuelles10.
Constatons aussi que l’intérêt actuel retrouvé pour le Métabolisme*, un
temps oublié, reflète les fréquents mouvements de balancier des effets de
mode11.
Cette connaissance assez impressionniste de la scène architecturale japo-
naise, due pour l’essentiel au hasard des rencontres, des événements culturels
parisiens et d’une manière plus large à l’information disponible, tenait aussi
à des raisons qu’il était plus malaisé de saisir depuis la France. D’une part, un
certain nombre de créateurs appréciés au Japon restaient, et restent encore,
souvent méconnus ou sous-estimés à l’étranger. De tels oublis pouvaient
tenir de raisons individuelles, mais les principales étaient que ces architectes
ne rentraient ni dans les canons modernes, ni dans le mouvement du renou-
vellement des idées tels qu’il était symbolisé par les acteurs du Métabolisme
ou d’autres plus récents comme Andō ou Shinohara. Horiguchi Sutemi
堀口捨己 (1895-1984), Murano Tōgo* 村野藤吾 (1891-1984), Shirai
Seiichi* 白井晟一 (1905-1983), Taniguchi Yoshirō 谷口吉郎 (1904-1979)
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12. Voir les ouvrages de Suzuki Hiroyuki 鈴木博之 consacrés à la question des influences
occidentales sur l’architecture japonaise à l’époque Meiji.
13. Jacquet Benoît, Matsuzaki Teruaki & Tardits Manuel, Le charpentier et l’architecte :
une histoire de la construction en bois au Japon, Lausanne, Presses polytechniques et uni-
versitaires romandes, 2019, p. 271-275.
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14. On peut citer les œuvres non traduites de Fukuyama Toshio 福山敏男 sur l’architec-
ture des sanctuaires ou les nombreux ouvrages d’Ōta Hirotarō 太田博太郎 sur différents
types d’architectures traditionnelles.
15. Bunriha ou Bunriha kenchikukai 分離派建築会, « Association d’architecture de la
Sécession » (créée en 1920) est un des premiers mouvements d’architecture japonais. Il
se référait au mouvement de la Sécession viennois ou à d’autres mouvements d’avant-
garde européens tels le Jugendstil ou l’École d’Amsterdam.
16. Watkins David, Morality and Architecture: The Development of a Theme in Architectural
History and Theory from the Gothic Revival to the Modern Movement, Oxford, Clarendon
Press, 1977.
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France, passe encore que l’on puisse parler de Philibert Delorme (1514-
1570) comme de l’un des premiers architectes français par opposition à
ses collègues italiens de la Renaissance, mais vers 1987 le défenseur le plus
intransigeant d’une spécificité hexagonale, n’aurait pas eu l’idée saugrenue
de se lancer dans un décompte générationnel pour essayer de situer l’archi-
tecte français Jean Nouvel, né lui-même en 1945 et contemporain d’Itō. Au
Japon pourtant, une telle distinction, pour surprenante et exagérée qu’elle
soit, n’est pas sans logique. Si l’on considère que l’architecture commence
avec les premiers diplômés du début des années 1880, des figures comme
Tatsuno Kingo* 辰野金吾 (1854-1919) ou Itō Chūta composent en effet la
première génération. Quoique le comptage s’avère délicat, marqué d’arbi-
traire et que ces filiations s’étiolent peu à peu (on en parlait à la fin des
années 1980 mais beaucoup moins aujourd’hui), Itō Toyō est peut-être bien
de la quatrième ou de la cinquième génération ; tout ce qui précède la pre-
mière n’appartiendrait en conséquence pas au champ architectural. Cette
séparation sur laquelle je reviendrai est au cœur même du débat dialectique
récurrent entre japonité-occidentalisation et tradition-modernisation, qui
imprègne nombre de discours et d’œuvres aujourd’hui encore. Pour les étu-
diants et les chercheurs français, qui partaient dans les années 1980, cela
signifiait souvent et plus concrètement choisir entre Kyoto et Tokyo pour
s’établir. Partir à Kyoto était, et demeure encore un peu, un équivalent du
voyage à Rome, lieu par excellence de la découverte de l’histoire, tandis que
Tokyo, ville nouvelle du début du xviie siècle souvent reconstruite, évoquait
plutôt New York ou Los Angeles, autrement dit le monde contemporain.
Durant cette décennie 1980, un jeune étudiant étranger pouvait éprou-
ver quelques difficultés, par ignorance, à élaborer un système de référence
synthétique et cohérent de l’architecture nippone. Je souhaitais donc partir
par goût personnel, une fois mes études en France accomplies, mais c’est
par le truchement des étonnements et des découvertes partielles et partiales
que le Japon a su susciter un intérêt plus direct et a constitué un motif
de destination. La mécanique du départ fut ensuite réglée sur la longue
préparation pour obtenir une bourse du Monbushō 文部省 (ministère de
l’Éducation japonais17) qui précéda mon arrivée en octobre 1985 à l’uni-
17. À l’exception de l’échange déjà cité entre l’université de Kyoto et l’École natio-
nale supérieure d’architecture de Paris-La Villette, les deux principales structures
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Raisons de rester
La durée de ma bourse n’était que d’une année et demie ; une surprise m’at-
tendait pourtant. Quelques semaines après mon arrivée, durant le premier
semestre dédié exclusivement à l’apprentissage accéléré du japonais, dont la
maîtrise préalable n’était pas exigée mais dont l’étude sur place, par contre,
l’était, j’allai me présenter à mon futur professeur. Or, dès cette première
entrevue, Maki m’annonça qu’il serait tout disposé à me faire entrer dans un
programme de master, plutôt qu’à me laisser conserver mon statut présent
de chercheur associé à son laboratoire. Libre à moi d’accepter ou de refuser,
mais il me fit comprendre qu’en intégrant ce programme, il serait plus à
même de s’occuper de moi. Dans la même logique, l’extension de ma bourse
pour une année supplémentaire aurait de fortes chances de m’être accordée.
Assez flatté, mais surtout très perplexe, je m’interrogeai sur la raison d’un
tel égard. Au-delà de mon cas personnel, car en réalité Maki me connaissait
encore trop peu pour pouvoir réellement juger de ma valeur sinon de ma
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motivation, cette proposition, qui ne serait sans doute pas mise sur la table
aussi directement aujourd’hui, caractérise bien la période. En ce moment
d’euphorie économique de la décennie 1980, le Japon, qui restait encore le
pays éloigné dont je parlais plus haut, souhaitait combler ce déficit relatif
de reconnaissance internationale et préparer l’avenir. Si les étudiants chinois
et coréens, les plus proches voisins, étaient déjà nombreux dans les grands
établissements universitaires de l’Archipel, ce n’était pas encore le cas des
Occidentaux pour lesquels la barrière de la langue et l’éloignement consti-
tuaient des obstacles. Le geste de Maki, très généreux et ouvert au demeurant,
s’inscrivait dans ce contexte. Après réflexion et quelques recherches auprès de
prédécesseurs boursiers, je décidai d’accepter cette offre et de rester. Deux ans
plus tard, j’obtins un master en ingénierie, avant de continuer en doctorat
dans la même université, sous la direction de son successeur Ohno Hidetoshi
大野秀敏 (né en 1949). In fine « Je suis resté parti19 ».
Chez Maki
20. « A Plan for Tokyo, 1960 - Toward a Structural Reorganization » (Tōkyō keikaku
東京計画1960).
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1976) (ils sont loin de constituer des exceptions mais je les cite car leurs noms
me reviennent à l’esprit au moment d’écrire), quelle surprise de voir autant de
maquettes, de pistes lancées en parallèle, d’allers-retours, d’abandons ou de
croisements hybrides, pour n’aboutir souvent qu’à des parallélépipèdes tout
en retenue. Pour conclure sur la stricte pédagogie, certains questionneront
sans doute ce mélange des genres mis en œuvre au sein de l’université et cette
parcimonie de la parole. Personne ne niera toutefois la forte implication qui
se créait, laissant à de jeunes étudiants le loisir de prendre confiance en eux et
de s’exprimer, à condition de se plier à cette discipline.
Un projet fédérateur
Même si je taille un peu à la serpe dans les souvenirs, afin d’en extraire des
lignes de force qui apparaissaient avec moins de clarté sur le moment, j’ai eu
la chance de bénéficier d’une opportunité dont j’ai vite mesuré l’importance.
Le géographe Augustin Berque, qui dirigeait le bureau français de la Maison
franco-japonaise21 de 1984 à 1988, décida de mettre en place un groupe
interdisciplinaire d’études de la ville et de l’urbanité japonaises dont le travail
serait sanctionné par deux colloques tenus respectivement à Tokyo en 1987 et
à l’abbaye de Royaumont en 1989, suivis d’une publication de leurs actes22.
Berque, bien placé pour s’en apercevoir, prit la mesure du manque d’infor-
mations et de travaux en français dans le domaine de la recherche urbaine à
cette époque. Conscient aussi du faible nombre de spécialistes francophones
de la question, il décida de faire appel à tous les talents, reconnus ou non (le
plus souvent la deuxième alternative était la bonne), présents à cette époque
dans l’Archipel. Au prix d’une certaine prise de risques, une petite équipe de
volontaires, pour la plupart encore étudiants ou jeunes chercheurs, s’occupe-
rait des cas de figures locaux, équipe à laquelle se joignirent des personnalités
plus affirmées au moment des colloques. Les thèmes traités s’étendaient de
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23. Sorensen André, The Making of Urban Japan: Cities and planning from Edo to the
twenty-first century, Londres, New-York, Nissan Institute/Routledge Japanese Studies
Series, 2002, p. 107-108.
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24. Maki Fumihiko et al., Miegakure suru toshi 見えがくれする都市 (La ville évanescente),
Tokyo, Kajima shuppankai 鹿島出版会, 1980.
25. Jinnai Hidenobu, Tokyo no kūkan jinruigaku 東京の空間人類学 (Tokyo, une an-
thropologie de l’espace), Tokyo, Chikuma shobō/chikuma gakugeiko 筑摩書房/ちくま
学芸文庫, 1985. Traduction anglaise : Tokyo, A Spatial Anthropology, Berkeley and Los
Angeles, University of California Press, 1995.
26. Ashihara Yoshinobu, Kakureta chitsujo, 21seki no toshi e mukatte 隠れた秩序―21世紀
の都市に向って, Tokyo, Chūōkōron 中央公論, 1986. Traduction française : L’ordre caché.
Tokyo, la ville au xxie siècle ?, Paris, Hazan, 1994.
27. Sant’Elia Antonio, Città Nuova, 1914.
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Fig. 02
Complexe de la nouvelle gare de Shibuya, 2018.
© Manuel Tardits.
28. Jinnai Hidenobu (dir.), Ethnic Tokyo, Process Architecture, 72, Tokyo, Process
Architecture Publishing Co., Ltd., 1987.
29. Sakariba : littéralement « lieux animés » dans les zones populaires d’Edo.
Flores Urushima Andrea, « Sakariba » in Bonnin Philippe, Nishida Masatsugu &
Inaga Shigemi (dir.), Vocabulaire de la spatialité japonaise 日本の生活空間, Paris, CNRS
Éditions, 2014, p. 391-392 ; Tardits Manuel, « Initiateurs urbains. Gares et grands ma-
gasins » in Berque, op. cit., p. 309-320.
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Modèle et maïeutique
30. Choay Françoise, « Six thèses en guise de contribution à une réflexion sur les
échelles d’aménagement et le destin des villes », in ibid., p. 221-227.
31. Naitō Akira, Edo to Edojō 江戸と江戸城 (Edo et le château d’Edo), Tokyo, Kajima
shuppankai, 1966 ; Seidensticker Edward, Low City, High City: Tokyo from Edo to the
Earthquake: How the Shogun’s Ancient Capital Became a Great Modern City, 1867-1923,
New York, Alfred A. Knopf, 1983 ; Seidensticker Edward, Tokyo Rising: The City since
the Great Earthquake, New York, Alfred A. Knopf, 1990 ; Pons Philippe, D’Edo à Tokyo.
Mémoires et modernités, Paris, Gallimard, 1988.
32. La typo-morphologie est une méthode d’analyse spatiale qui se base sur une étude
comparative de types physiques pour les bâtiments et de formes pour les espaces ainsi
que de leurs relations. Un des principaux ouvrages en français à illustrer cette approche
est Panerai Philippe, Castex Jean & Depaule Jean-Charles, Formes urbaines, de l’îlot à
la barre, Marseille, Éditions Parenthèses, 1997 [1977]. Si le terme est un peu passé de
mode, tous les nombreux manuels thématiques qui sélectionnent des types de construc-
tion ou montrent des séries de plans de villes évolutifs participent néanmoins de cette
méthode comparative.
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livre sur cette métropole à mes yeux encore trop mal définie ; un récit qui
serait pour Tokyo, la plus grande conurbation planétaire, le pendant ambi-
tieux des ouvrages de Rem Koolhaas, Reyner Banham ou Robert Venturi
et ses confrères sur la ville américaine33. Ce n’était pas modeste de notre
part, mais Tokyo valait bien cette messe (fig. 03). Finalement, lenteur et
divergences d’opinions m’ont conduit à continuer seul ; quinze ans plus
tard, mon thème de départ, qui était de définir concrètement le chaos, avait
enflé monstrueusement pour exploser en une multitude de chapitres et
composer un livre qui corresponde mieux par cette structure à ce désordre
que j’espérais « résorber » en l’explicitant34. Deux livres séminaux auxquels
je dois rendre hommage pour la beauté de leur écriture à la fois légère,
drôle et limpide, leur sujet et leur mode fragmenté sont à l’origine de cette
métamorphose : Chroniques japonaises de Nicolas Bouvier et The Inland Sea
de Donald Richie35.
33. Koolhaas Rem, Delirious New York, Oxford, Oxford University Press, 1978 ;
Banham Reyner, Los Angeles: The Architecture of Four Ecologies, Londres, Allen Lane,
1971 ; Venturi Robert, Scott Brown Denise & Izenour Steven, Learning from Las Vegas,
Cambridge MA, MIT Press, 1972.
34. Tardits Manuel, Tôkyô, Portraits et Fictions, Poitiers, le Lézard Noir, 2017 [2011] :
tokyofictions.com.
35. Bouvier Nicolas, Chroniques japonaises, Paris, Payot & Rivages, 2002 [1989] ;
Richie Donald, The Inland Sea, Berkeley, Stone Bridge Press, 2002 [1971].
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Fig. 03
Tokyo Labyrinth.
Illustrations pour Tôkyô, Portraits et fictions, 2011.
© Nobumasa Takahashi.
36. Tardits Manuel, Tōkyō dansō 東京断想, Tokyo, Kajima shuppan, 2014.
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Fig. 04
Trois manières de répondre à la même législation sur les prospects.
Illustrations pour Tôkyô, Portraits et fictions, 2011.
© Manuel Tardits.
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édifice organise de manière unique sa relation avec tous ses voisins ; chacun
sculpte littéralement son bâtiment, qui constitue un volume indépendant
et détaché, en fonction des nombreux prospects (sur rue, au nord, sur les
voisins) qui touchent ses multiples faces et ne sont pas figés (fig. 05 et 06).
A-A' B-B'
Fig. 05
Application des prospects sur différentes coupes. Maison à Jingumae, 2012.
Architecte : Mikan
© Manuel Tardits
Fig. 06
Maison à Jingumae, 2012. Architecte : Mikan
© Manuel Tardits
LES ARCHITECTES DE L’ÈRE HEISEI (1989-2019) TÉMOIGNAGES | 351
Quand un bâtiment recule par rapport à la rue (ce qui est donc permis,
voire encouragé au Japon alors que la France l’interdit), la diagonale, qui
fixe son prospect depuis le côté opposé de la même rue, se recule d’autant.
À chaque recul, correspond une nouvelle diagonale ! Cette simple transla-
tion engendre en retour un autre épannelage. Le législateur ne désire qu’une
chose : éclairer et élargir la rue. Le constructeur cherche de son côté le
meilleur rapport entre l’espace qu’il abandonne au sol mais qu’il gagne en
hauteur. Chacun respecte donc la règle avec scrupule, mais la multiplica-
tion à l’infini de ces jeux de recul et de hauteur produit un désordre formel.
Il serait ainsi réducteur de penser que les architectes japonais se désinté-
ressent de l’harmonie urbaine et se préoccupent surtout de liberté formelle.
Disons plutôt que la loi elle-même les encourage à s’affranchir de cette
notion d’ordonnancement de l’espace public. De même l’idée de contexte,
qui n’est pas absente des débats, offre une autre lecture. Exemple concret :
il y a quelques années, en 2007, alors que nous construisions un immeuble
de logement à Shibuya, nous avions utilisé ces évaluations de prospects
(subtilité supplémentaire, nous avions même fait appel à un nouveau mode
concurrent de calcul appelé tenkūritsu 天空率37). En nous reculant, nous
avions donc élargi ponctuellement la rue, et réalisé un immeuble plus haut
sur rue que ses voisins, dont les étages supérieurs apparaissaient comme
coupés en diagonale au couteau. Cette légère « dent creuse » rompait donc
l’alignement de la rue. Mais par le biais d’une expression très sobre nous
avions pourtant cherché une forme qui s’harmonisât à celles des construc-
tions environnantes assez communes.
37. Tenkūritsu 天空率 (pourcentage de ciel). Ce terme définit un procédé récent (2003)
de calcul de l’impact des ombres portées d’un bâtiment sur la rue. Au lieu d’appliquer
les règles habituelles de prospect en imposant des diagonales à l’enveloppe extérieure
de la construction sur sa seule hauteur, on projette la forme du bâti (non seulement sa
hauteur mais aussi sa largeur) sur un écran sphérique pour évaluer en trois dimensions
l’impact direct de son ombre sur la rue. On peut donc ainsi jouer à la fois sur le recul
de la construction sur la rue mais aussi sur celui de ses pignons, afin de la faire monter
plus haut et droite. La raison incitative est qu’il est souvent plus simple d’aménager des
étages dans des volumes cubiques plutôt que biseautés. Le législateur considère de son
côté qu’en calculant finement l’impact direct sur la rue on augmente le « pourcentage
de ciel » tenkūritsu, et donc de lumière. Une fois encore on constatera que ces règles
techniques ne se préoccupent que de luminosité.
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codes et les maîtriser. Cette langue très différente que j’apprenais à marche
forcée, ces maisons absconses de Shinohara que je souhaitais élucider, ces
gares immenses dans lesquelles je cherchais à ne plus me perdre, cette ville
que je cherchais à cerner en la parcourant à moto et en déménageant avec
frénésie, ces maisons anciennes et pénombreuses ou ces grandes barres,
comme amidonnées, toujours orientées au sud que j’habitais parfois, étaient
toutes des indices d’une recherche personnelle et patiente. Comprendre de
manière pragmatique le sens de la société dans laquelle on vit et l’expression
physique de sa présence. Après quelques années consacrées presque exclu-
sivement à apprendre le projet chez Maki, je souhaitais synthétiser mes
connaissances locales. Cet aspect de recherche, même si je ne me considère
pas comme un véritable chercheur, ayant moins sa patience rigoureuse que
la clairvoyance du peintre sur le motif, me semblait vital pour arriver à vivre
et à travailler dans ce pays. Car en même temps que j’évoque cette maïeu-
tique, j’avais entamé une carrière d’architecte praticien.
Vie de groupe
38. On ne comptait que trois femmes sur quarante-deux chefs de projets dans un ouvrage
récent publié par cette même firme en 2018 : Soshiki sekkei jimusho ga idomu. Toshi to ken-
chiku no teian : Kume sekkei no projekuto 組織設計事務所が挑む 都市と建築の提案―久米
設計のプロジェクト (Défis des bureaux d'étude techniques intégrés. Les projets de Kume
sekkei : des propositions urbaines et architecturales), Tokyo, Nikkei BPsha 日経BP社.
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Fig. 07
Antenne régionale de la NHK, Nagano, 1998. Architecte : Mikan
© Shigeru Hiraga.
39. Kamo Kiwako 加茂紀和子 (née en 1962), Sogabe Masashi 曽我部昌史 (né en 1962),
Takeuchi Masayoshi 竹内昌義 (né en 1962) sont tous les trois diplômés de l’Institut
technologique de Tokyo (TIT). Manuel Tardits (né en 1959) est diplômé de l’Unité
pédagogique d’architecture no 1 (ENSA Paris-Malaquais) et de l’université de Tokyo.
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et intense des efforts que nous avons dû déployer trois années durant a cer-
tainement joué. Pour répondre à une commande d’une taille aussi inhabi-
tuelle pour nous et à l’exigence sourcilleuse de la radio-télévision nationale
NHK, respectueuse du résultat du concours mais inquiète du manque d’ex-
périence de sa jeune équipe, nous nous devions de rester soudés au dehors,
même si en interne les discussions étaient vives. Car si notre groupe a ses
règles de convivialité existentielle et créative, chacun d’entre nous garde sa
personnalité. La mienne tient sans doute pour partie à celle d’être français.
Mais plus qu’une forme d’exotisme, cela ressemble à un trait de caractère,
qui s’efface devant les tâches quotidiennes et les efforts communs des quatre
associés. Pour accéder à la commande dans un contexte très compétitif, qui
ne laisse que peu d’opportunités aux agences de petites ou moyennes tailles,
mieux vaut unir ses forces, offrir la peau lisse d’un agrume qui laisse une
autonomie structurée à ses quartiers internes.
Je mesure encore maintenant notre chance, en écoutant Itō Toyō me
confier de manière résignée (je cite de mémoire) : « Vous rendez-vous
compte ? Aucun des architectes à qui on confiait la conception des grands
bâtiments olympiques de 1964, que ce soit Tange ou un autre, n’avait plus
d’une quarantaine d’années. Pour les Jeux de 202040, à l’exception du stade,
aucun architecte n’a été appelé. » En effet, seules de grandes firmes ano-
nymes réaliseront cette vitrine internationale de l’excellence nippone41. Si
les maisons contemporaines japonaises, réalisées par des architectes sont si
connues à l’étranger, c’est aussi parce qu’elles constituent pour beaucoup
40. Les Jeux olympiques 2020, qui devaient se tenir en été 2020 à Tokyo, ont été repor-
tés en raison de la pandémie de Covid-19. (N.D.L.R.)
41. Pour comprendre la remarque d’Itō Toyō, il faut savoir qu’au Japon on établit une
distinction entre les firmes et les ateliers d’architecture. Les premières sont de grandes
entreprises formées de centaines, voire de milliers d’architectes salariés anonymes, que
complètent des bureaux d’études techniques intégrés. Les seconds sont des structures
beaucoup plus petites, entre un et quelques dizaines d’architectes. Si les ateliers d’archi-
tecture font la célébrité de l’architecture japonaise, ce sont les firmes et les grandes
entreprises de construction zenekon* ゼネコン qui réalisent la grande majorité des projets
de taille importante.
Tardits Manuel, « Zenekon/sekkei jimusho » in Bonnin, Nishida & Inaga, op. cit.,
p. 542-543.
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leur seul destin de créateur42. Un prix cher payé pour une indéniable
créativité !
Identité nippone
42. Mikan a construit un peu plus de cinquante maisons, ce qui constitue 25 % de tous
nos projets réalisés.
43. Shinohara Kazuo, Shinohara Kazuo, Tokyo, Toto shuppan TOTO出版, 1996 : 61-
62 ; Jacquet, Matsuzaki & Tardits, op. cit., p. 230-231.
Shinohara s’exprimait surtout par aphorismes et ne développait que peu ses arguments.
Mais cette formule soulignait les principes de frontalité et de compositions planaires
– des juxtapositions de pièces contiguës qui renforcent une perception de l’espace plus
horizontale que verticale – à l’œuvre dans l’architecture traditionnelle.
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à mon avis, les projets en béton d’Andō en Europe sont parmi ses moins
réussis. Leur suppose-t-on une sensibilité particulière au contexte, aux
formes, à l’espace, aux matières, aux couleurs ? Il suffit d’ouvrir quelques
publications locales pour découvrir de fort beaux projets et nombre d’autres
plus oubliables. On verra surtout une grande variété d’écritures. Comme
pour leurs collègues français, trouver une constante relève de la gageure : que
partagent les œuvres de Kuma Kengo* 隈研吾 (né en 1954), de SANAA*,
de Ban Shigeru* 坂茂 (né en 1957) ou de Fujimoto Sōsuke (Sou)* 藤本壮介
(né en 1971) si souvent appelés en France ?
Isozaki Arata, subtil connaisseur de la scène nippone, a toutefois répondu
d’une manière globale et fine à cette question de la japonité (cf. note 2).
Selon lui, cette dernière naît lors de la rencontre avec l’Occident après
1853. Avant, la question ne se posait pas car aucun argument d’ordre onto-
logique n’existait ; nul besoin de se définir par rapport à l’autre quand il
n’y a pas d’autre, le shogunat Tokugawa ayant cadenassé le pays depuis le
début du xviie siècle. À la manière de Monsieur Jourdain, les charpentiers
de l’Archipel faisaient donc de la prose japonaise en bois sans le savoir. Ils
perpétuaient une tradition composée d’éléments importés ponctuellement
de Chine et de Corée, suivis de longues périodes d’adaptations et d’évo-
lutions locales de ces systèmes constructifs et de ces archétypes exogènes.
Sejima Kazuyo* 妹島和世 (née en 1956) ne semble a priori rien dire d’autre,
quand, répondant à un journaliste italien qui la questionnait sur le sujet,
elle évoque son sang44. Elle ne se pose, dit-elle, jamais la question de sa
japonité mais les Occidentaux ne cessent de le faire. Japonaise par essence,
elle fait donc, c’est une évidence mais pas une volonté explicite, de l’archi-
tecture japonaise ! Monsieur Jourdain se profile à nouveau. Mais si l’argu-
ment d’Isozaki éclaire le débat sur la japonité, qui constitue effectivement
la pierre de touche de toute l’architecture japonaise du xxe siècle, la fin de
non-recevoir en apparence tautologique de Sejima contribue au contraire à
brouiller l’argument. Non, le Japon n’est pas indescriptible et son architec-
ture est loin d’être ineffable.
Les architectes constituent, comme nous l’avons déjà dit, un corps
de métier né au début de l’ère Meiji avec un agenda éducatif clairement
44. Spita Leone, « Ventinove domande a Kazuyo Sejima e Ryue Nishizawa », Saper cre-
dere in architettura, 21, Naples, Clean edizioni, 2003.
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Dans le cas précis d’un architecte français qui travaille au Japon, le problème
de la japonité se pose aussi mais d’une manière d’autant plus ambiguë.
Si nombre d’architectes nippons éludent le débat, comment et pourquoi
prétendre, étranger de surcroît, comprendre quelque chose d’une tradition
et s’en réclamer ? Ignorer pourtant l’avant Meiji, voire les œuvres d’avant
et d’après-guerre, pour ne s’intéresser qu’à ses proches contemporains, c’est
rester ignorant et se priver de la richesse d’une culture. Fils d’ethnologue,
la modestie et l’empathie, liées à une connaissance théorique renforcée par
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Fig. 08
Dessin conceptuel pendant la phase du concours de l’hôpital Cognacq-Jay. Le plan-masse
montre les jardins sinuant entre les différentes ailes, 1999. Architecte : Itō Toyō.
© Itō Toyō.
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Fig. 09
Hôpital Cognacq-Jay, 2007. Architecte : Itō Toyō.
© Manuel Tardits
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45. Ensemble de manifestations artistiques et architecturales qui a lieu tous les trois ans
dans les îles de la mer Intérieure.
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Fig. 10
Chantier du pavillon de la sardine, Ibukijima, 2016.
Architecte : Mikan.
© Frank Salama.
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Fig. 11
Le pavillon de la sardine, Ibukijima, 2016. Architecte : Mikan.
© Manuel Tardits
46. Tardits Manuel, « Sun-shaku-jō-ken » in Bonnin, Nishida & Inaga, op. cit., p. 468-
470. Six shaku de 30,30 cm font un ken de 1,818 m.
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Koolhaas Rem & Obrist Hans Ulrich 2011 Richie Donald 2002 [1971]
Project Japan: Metabolism Talks…, The Inland Sea, Berkeley, Stone Bridge
Cologne, Taschen. Press.
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