INTRODUCTION Une Si Longue Lettre
INTRODUCTION Une Si Longue Lettre
INTRODUCTION Une Si Longue Lettre
Une si longue lettre est le premier roman de l'écrivaine sénégalaise Mariama Bâ publié pour la
première fois en 1979. Écrit en français, l'ouvrage prend la forme d'un roman épistolaire où
Ramatoulaye Fall raconte à Aïssatou, son amie de longue date, son veuvage et sa vie de femme
et de mère. Aux événements de sa vie s'entrelacent ceux de son amie Aïssatou.
Ce roman célèbre aborde le statut des femmes au Sénégal et plus largement en Afrique de
l'Ouest.
THEMES
La place de la femme
L'amour et l'amitié jouent un rôle central dans le parcours de Ramatoulaye dans Modou.
Ramatoulaye, qui a choisi de se marier avec Modou par amour, explore ce que signifie être
amoureux, et le poids de la tradition de la polygamie1.
L'importance de l'amitié est vue notamment avec l’échange épistolaire entre Ramatoulaye et
Aïssatou. À la mort de son mari, Ramatoulaye met à profit la période de deuil pour faire le point
sur sa vie. Elle écrit à Aïssatou pour lui faire part de ses sentiments, de ses réflexions et de ses
ambitions, et disposer de son appui dans son désarroi
Evolution possible du statut de la femme
L’évolution possible du statut des femmes apparaît dans les personnages de Ramatoulaye et
Aïssatou. Ces deux femmes sont puissantes, intelligentes, indépendantes, et elles représentent
le mouvement féministe de l’Afrique. Aïssatou a quitté son mari parce qu’il a pris une deuxième
femme et ce n’était pas le type de mariage qu’elle voulait. Après, elle est partie aux États-Unis
comme traductrice. Cette situation montre qu’elle a le pouvoir et la liberté de choisir ce qu’elle
veut faire. Quand le mari de Ramatoulaye est mort et que plusieurs hommes l’ont demandé en
mariage, elle les a rejetés. Elle n’épousera pas pour d’autres raisons que l’amour
La polygamie
Ramatoulaye Fall : narratrice, mère de douze enfants, épouse de Modou Fall avec qui elle a
vécu trente ans1.
Modou Fall : mari de Ramatoulaye. Le roman débute au moment de sa mort, lorsque
Ramatoulaye prend la plume pour raconter son veuvage à son amie Aïssatou1.
Aïssatou Bâ : meilleure amie de Ramatoulaye, destinataire des lettres. Elle demande le
divorce lorsque son mari prend une deuxième épouse1.
Tamsir, frère du défunt Modou Fall. Il est persuadé qu’il s’impose comme le nouvel époux de
Ramatoulaye, à la suite de la mort de son frère. Elle lui répond : « Je ne serai jamais le
complément de ta collection »1.
Mawdo Bâ : mari d'Aïssatou, il est Toucouleur et appartient au clan Guelwar et réalise donc,
pour sa famille, une mésalliance en épousant Aïssatou, fille de bijoutier. Pour cette raison, sa
mère lui donnera une épouse de leur clan.
Nabou, dite "la petite Nabou" : deuxième épouse de Mawdo Bâ1.
Nabou : mère de Mawdo Ba et homonyme de la petite Nabou1.
Binetou : deuxième épouse de Modou Fall, amie de Daba1.
Daouda Dieng : ancienne connaissance de Ramatoulaye, il espère l'épouser depuis la mort
de son mari1.
Daba : fille ainée de Ramatoulaye. Elle l’encourage à divorcer lorsque l’époux de
Ramatoulaye devient polygame. Elle choisit librement son fiancé, pour une relation
monogamique1.
Farmata : elle voulait être la confidente de Ramatoulaye et c'est elle qui jetait les cauris sur une
natte et prédisait l'avenir de Ramatoulaye. Aïssatou : homonyme de l'amie de sa mère elle était la
plus sérieuse après Daba sa sœur ainée. Elle devient enceinte et cacha sa grossesse à sa mère.
Edition
Une si longue lettre, Dakar, Nouvelles éditions africaines, 1979 ; réédition, Paris, Le Serpent à
plumes, coll. « Motif » no 137, 2001.
Le roman a été traduit en 25 langues. Il a notamment été traduit en anglais en 1981, par Modupe
Bode-Thomas, sous le titre So Long a Letter4, et en wolof en 2016 par Mame Younousse Dieng
et Arame Fall, sous le titre : Bataaxal bu gudde nii
Accueil
L'œuvre est accueillie avec intérêt par les professionnels du livre, et connaît un succès public.
Elle se voit décerner le Prix Noma lors de la Foire du livre de Francfort en 1980. Elle devient
ensuite un classique de la littérature africaine, étudié en classe6,7.
Véronique Tadjo lui rend hommage dans une vidéo [archive] diffusée en 2019 par France24.
En 2021, Axelle Jah Njiké consacre le premier épisode de son podcast Je suis noire et je n'aime
pas Beyonce, une histoire des féminismes noirs francophones [archive], diffusé sur France Culture,
dans l'émission LSD, La série documentaire, au premier roman de Mariama Bâ : Épisode 1 :
"Une si longue lettre, livre pionnier du féminisme africain [archive].
Le livre est classé parmi « les 25 livres féministes qu'il faut avoir lu » par le quotidien suisse
Bibliographie
Pascale Barthélémy, « La formation des institutrices africaines en A.O.F. : pour une lecture
historique du roman de Mariama Bâ, Une si longue lettre », Clio. Femmes, Genre,
Histoire, no 6, 1er novembre 1997 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.381, lire en ligne [archive])
Kidi Bebey, ""Une si longue lettre", un récit-manifeste sur la condition féminine au
Sénégal" [archive], Le Monde Afrique, juillet 2021.
Bouba Tabti-Mohammedi, Mariama Bâ, Une si longue lettre, Paris, Honoré Champion, "Entre
les lignes", 2016.
Diop, Papa Samba, Archéologie du roman sénégalais, Paris, L'Harmattan, 2010.
Habib Latha, Rizwana, "Feminisms in an African Context : Mariama Bâ's so Long a
Letter", Agenda, Empowering Women for Gender Equity, No. 50 : "African Feminisms One",
2001, p. 23-40.