Projection Stereographique
Projection Stereographique
Projection Stereographique
TUTORIEL
Représentation graphique des données structurales
Objectifs spécifiques
● Présenter les méthodes de représentations graphiques de données structurales.
Théorie
1. Histogrammes et rosaces
2. Les projections
3. Technique de projection stéréographique
4. Traitement statistique des données structurales
Plusieurs techniques graphiques peuvent être utilisées pour analyser les éléments structuraux d'une région. Ces techniques ont
pour objet de faciliter la reconnaissance d'un groupement ou d'une orientation préférentielle de certains éléments structuraux et de
visualiser clairement les résultats.
1. Histogrammes et rosaces
Les histogrammes et les rosaces permettent de représenter l'orientation des structures planaires en deux dimensions et
seront utilisés pour les structures sub verticales (pendage ‹ 70°). Ils seront également utilisés pour représenter des structures dont
le pendage n'est pas connu, par exemple si les données sont interprétées à partir d'images aériennes ou satellitaires. Les
histogrammes permettent de représenter différentes classes de données en abscisses, par exemple de 0 à 180°, s'il s'agit de
direction, avec les fréquences en ordonnés (figure 1).
Figure 1: Histogrammes de joints relevés à trois stations différentes (modifiée de Davis et Reynolds (1996).
Dans le cas des rosaces, les directions seront données sur un cercle, regroupées en tranches de 5° ou 10° par exemple. Les
fréquences sont proportionnelles à la longueur des rayons du cercle indiquant leur direction (figure 2).
Figure 2: Rosaces de direction de joints relevés à trois stations différentes (modifié de Davis et Reynolds, 1996).
2. Les projections
Bien souvent, pour résoudre un problème général en géologie, nous devons préciser le problème en termes géométriques et
tenter de le redéfinir graphiquement. Nous devons régénérer une nouvelle représentation graphique du problème en cause,
comme, par exemple ajouter une vue en coupe à un plan déjà existant. Les techniques de la géométrie descriptive, qui ont pour
but de donner une vision des figures dans l'espace à trois dimensions, nous aideront à poser et à résoudre ces types de
problèmes. La géométrie descriptive est basée sur les projections et utilise des méthodes géométriques pour poser les problèmes
sur une surface plane (2 dimensions) et pour les résoudre en trois dimensions. En géologie, trois types de projections nous
permettent de générer des représentations graphiques afin de mieux comprendre la réalité géologique. Ces trois techniques
consistent en des représentations en plan, soit en deux dimensions:
1. Les techniques cartographiques qui permettent de générer des représentations de ce qui est connu à la surface. On
obtient une représentation en plan (deux dimensions) de données topographiques, hydrographiques et géologiques.
2. Les projections orthographiques (techniques de géométrie descriptive ou géométrie cotée) permettent de générer
des représentations en coupe à partir des données de surface (carte). Ces représentations bidimensionnelles mettent en
valeur les traits morphologiques des objets géologiques en fonction de leur extension en profondeur.
3. Les projections stéréographiques permettent de présenter des données tridimensionnelles sur une surface plane
(bidimensionnelle). Il est possible de représenter les plans, les lignes et les points sur les projections stéréographiques.
Cette technique facilite le traitement d'une quantité importante de données.
Voyons d'abord les cas simples de projections verticales. Ces projections sont construites à l'aide de lignes de projections qui
relient les points d'un objet à la surface de projection (figure 3). Les lignes de projections peuvent être perpendiculaires (c'est le
cas pour les projections orthographiques) ou obliques à la surface de projection.
Figure 3: Projection d'un cube sur un plan. Dans le cas des projections orthographiques, les lignes de projection sont parallèles
entre elles et perpendiculaires à la surface de projection.
Les projections les plus utilisées en géologie sont les projections verticales (profils ou coupe structurale) où la surface de
projection est à 90° de la surface originale (figure 4). Bien souvent, la surface originale sera un plan horizontal (une carte
géologique par exemple). La surface de projection quant à elle s'appellera le plan frontal. La ligne d'intersection entre les deux
surfaces sera appelée la ligne de rabattement. Cette ligne sera visualisée comme une penture qui relie les deux surfaces
entre elles.
Figure 4: (a) Ligne de rabattement qui relie les deux surfaces de projection et qui agira comme une penture; (b) La projection
frontale est rabattue dans le plan de projection horizontal par rotation de 90° autour de la ligne de rabattement.
Sur notre feuille de travail (figure 4b), les deux plans seront dessinés horizontalement et la projection frontale sera rabattue autour
de la ligne de rabattement de 90° jusqu'à ce qu'elle se retrouve entièrement dans le plan de projection horizontal et
conséquemment dans le plan de la feuille de travail.
Une fois le rabattement du plan frontal effectué, des droites relient les points du plan horizontal au plan frontal rabattu. Ces
droites, qui s'appellent les lignes de rappel, seront toujours perpendiculaires à la ligne de rabattement. Lorsqu'on projette un
objet qui se trouve à une certaine profondeur sous le niveau du sol, l'image du dessus de cet objet sera projetée dans le plan
horizontal et l'image verticale dans le plan frontal (figure 5). Une ligne de rappel reliera un même point de l'objet d'une projection à
l'autre.
Figure 5: (a) Un cube projeté dans un plan horizontal et un plan frontal. (b) Dans la projection rabattue, les lignes de rappel
relient un même point du cube d'une projection à l'autre. Ces lignes sont perpendiculaires à la ligne de rabattement.
L'utilisation de la technique de projection stéréographique est basée sur la représentation schématique de droites et de plans dans
une sphère de référence. L'orientation de plans, de droites et de points dans l'espace est schématisée graphiquement en les
projetant sur la moitié inférieure de cette sphère à partir du centre de celle-ci (figure 6).
Figure 6: (a) Projection sphérique; et (b) projection stéréographique d'un plan et d'une droite (modifié de Davis et Reynolds,
1996).
Sur une projection sphérique, un plan orienté aléatoirement dans l'espace sera représenté schématiquement par une courbe
correspondant à l'intersection entre ce plan et l'hémisphère inférieur de la sphère de référence (figure 6b). De même, la projection
sphérique d'une droite est représentée par le point d'intersection entre cette droite et l'hémisphère inférieur de la sphère englobant
la ligne (figure 6b). Les projections stéréographiques sont construites à partir des projections sphériques en projetant les traces de
plans et de lignes sur la surface équatoriale de la sphère à partir du point zénith.
Le graphique sur lequel les données sont projetées, le canevas de Wulff, est divisé en 360 plans d'inclinaisons différentes autour
du diamètre N-S d'une sphère de référence. Ce graphique est analogue à une projection équatoriale de la surface de la Terre
(figure 7). Ce type de projection est dit conforme ou équiangulaire puisqu'il conserve les angles entre les plans et les lignes.
Par contre pour analyser la fréquence ou la densité des données structurales, on doit utiliser une projection équivalente ou
équiaire, le canevas de Schmidt ou de Lambert, qui conservera le rapport entre deux éléments de surface (voir Davis et
Reynolds, 1996, figure H.3, page 695).
Figure 7: (a) Projections sphériques; et (b) stéréographiques (tirés de Marshak et Mitra, 1988 et de Davis et Reynolds, 1996).
La projection stéréographique de données structurales est représentée soit par des courbes ou par des points sur la section
circulaire horizontale de l'hémisphère, les courbes (ou grands cercles) représentant les plans et les points (ou pôles) représentant
les droites (figure 8). Sur une projection stéréographique, les droites de forte plongée seront représentées par des points situés
plus près du centre de la projection tandis que pour les droites de faible plongée les points seront situés plus près du périmètre de
la projection (figure 8b. De même, les grands cercles de plans fortement inclinés auront un faible rayon de courbure tandis que
ceux représentant des plans faiblement inclinés auront un rayon de courbure plus prononcé (figures 8d et 8f). De même, un plan
vertical sera représenté par une droite, dont l'orientation correspondra à sa direction, et un plan horizontal correspondra au
pourtour du stéréogramme.
Figure 8: Projections sphériques et stéréographiques de droites et de plans. a) et b) Droites d'inclinaison différente. c), d), e) et f)
Plans d'inclinaison différente (tiré de Davis et Reynolds, 1996).
Figure 10: Technique de projection stéréographique d'une droite (tiré de Ramsay et Huber, 1983).
21° sur la circonférence du canevas et d'effectuer une rotation de 21° du claque autour du centre du canevas de façon à ce que le
repère 21° soit situé sur le Nord. Calculer 72° sur l'axe E-W du cercle à partir du point Est de la circonférence. Choisir le grand
cercle qui correspond à cet angle et tracer ce grand cercle.
Figure 11: Technique de projection stéréographique d'un plan (tiré de Ramsay et Huber, 1983).
Figure 12: Technique de projection stéréographique de la normale d'un plan (tiré de Ramsay et Huber, 1983).
Figure 13: Technique de projection stéréographique d'une ligne dans un plan (tiré de Davis et Reynolds, 1996).
Figure 14: Projection stéréographique de l'angle entre deux lignes (tiré de Davis et Reynolds, 1996).
3.6 L'intersection entre deux plans: direction, plongement et angle de chute (rake ou pitch)
Sur une projection stéréographique, la ligne d'intersection entre deux plans correspond au point d'intersection des grands cercles
de ces plans (i sur la figure 15). Pour trouver l'angle entre deux plans, il s'agit de projeter les plans sur le stéréogramme et de
trouver leur pôle respectif (πA et πB sur la figure 15). Le problème est donc réduit à trouver l'angle entre deux lignes et s'exécute
tel que décrit au point 5.
Figure 15: Projection stéréographique de l'intersection et de l'angle entre deux plans (tiré de Ramsay et Huber, 1986).
Il est aussi possible de mesurer l'angle de chute de l'intersection entre les deux plans dans un ou l'autre des deux plans. Prenons
par exemple le plan orienté à N160/70 de la figure précédente et cherchons l'angle de chute de l'intersection sur ce plan. On doit
ramener le grand cercle de ce plan sur l'axe N-S et calculer la distance angulaire entre le pourtour du stéréogramme et le point
d'intersection sur le grand cercle représentant le plan, soit 23° vers le SE (figure 16).
Figure 16: Projection stéréographique de l'angle de chute d'une droite (ici l'intersection entre les deux plans) sur un des deux
plans.
Figure 17: Étapes à suivre pour la projection stéréographique de densité. (a) et (b) Comptage de la densité de points par
surface; (c) et (d) Nb de données par unité de surface et densité en % = Nb de pts par surface de 1%/Nb total de pts x 100; et (e)
Contours de densité en (%).
Ce document a été préparé à partir des volumes de référence de géologie structurale suivants que vous pouvez consulter pour
des renseignements supplémentaires concernant les techniques de représentations graphiques de données structurales.
Davis, G.H. and Reynolds, S.J., 1996. Structural geology of rocks and regions, 2nd Edition, John Wiley and Sons, New York, 776
p.
Hatcher, R.D. 1995. Structural geology, principles, concepts and problems, 2nd Edition, Prentice Hall, Englewood Cliffs, 525 p.
Hobbs, B.E., Means W.D and Williams, P.F., 1976. An outline of structural geology, John Wiley and Sons, 571p.
Marshak, S. and Mitra, G., 1988. Basic methods of structural geology, Prentice Hall, Englewood Cliffs, New Jersey, 446 p.
Ramsay, J.G. and Huber, M.I., 1983. The techniques of modern structural geology, vol. 1: strain analysis, Academic Press,
London, 307p.
Vialon, P., Ruhland, M. et Grolier, J., 1976. Éléments de tectonique analytique, Masson, Paris, 118 p.