Mathematiques en MPSI
Mathematiques en MPSI
Mathematiques en MPSI
1. Montrer qu’il existe h dans C tel que le changement de variable y = x + h transforme l’équation
(1) en une équation (2) : y 3 + py + q = 0, (p, q) ∈ C2 .
Que dire si p = q = 0 ? Dans toute la suite, on supposera (p, q) 6= (0, 0).
2. Dans l’équation (2), on pose y = u + v, avec (u, v) dans C2 .
uv = − p
3
Montrer que si on impose (3) , alors y = u + v est solution de (2).
u3 + v 3 = −q
3. Les nombres complexes u et v étant supposés vérifier (3), montrer que u3 et v 3 vérifient l’équation
p3
(4) : t2 + qt − = 0, dont on note t′ et t′′ les solutions dans C.
27
4. Soit α une racine cubique d’une solution non nulle de (4).
p p 2 p
Montrer que y0 = α − , y1 = jα − j , y2 = j 2 α − j sont solutions de (2).
3α 3α 3α
5. Plus précisément, montrer que y0 , y1 et y2 sont les solutions de (2).
6. En déduire l’expression des solutions x0 , x1 , x2 de l’équation (1).
4p3
7. On se place dans le cas particulier q 2 + = 0. Que dire de l’équation (4) ?
27
p
Montrer qu’on peut choisir α tel que α2 = − .
3
Quelles solutions obtient-on alors pour l’équation (1) ?
8. Dans cette question, on suppose que a, b, c, d sont réels. On pose ∆ = 4p3 + 27q 2 .
(a) Si ∆ > 0 montrer que (1) a une racine réelle et deux racines complexes conjuguées.
(b) Si ∆ < 0, montrer que (1) a trois racines réelles.
(c) Si ∆ = 0, montrer que (1) a une racine réelle simple et une racine réelle double.
Corrigé du problème
1. Avec les notations de l’énoncé :
ax3 + bx2 + cx + d = 0 ⇔ a(y − h)3 + b(y − h)2 + c(y − h) + d = 0
⇔ ay 3 + (b − 3ah)y 2 + (c − 2bh + 3ah2 )y + d − ch + bh2 − ah3 = 0
b c − 2bh d − ch + bh2
⇔ y3 + − 3h y 2 + + 3h2 y + − h3 = 0
a a a
b
On voit qu’il faut poser h = pour éliminer le terme en y 2 .
3a
b
On a alors : ax3 + bx2 + cx + d = 0 ⇔ y 3 + py + q = 0, avec y = x + h, et h = .
3a
−b2 + 3ca 2b3 + 27da2 − 9cba
Après calcul, p = , et q = .
3a2 27a3
NB : si p = q = 0, 0 est solution triple de (2) donc −h est est solution triple de (1).
2. Posons y = u + v, les complexes u et v satisfaisant aux conditions (3).
On trouve effectivement y 3 = u3 + v 3 + 3uv(u + v) = −q − py donc y 3 + py + q = 0.
p3
3. Le système (3) implique les égalités u + v = −q et u v = − .
3 3 3 3
27
p3
Celles-ci signifient que u3 et v 3 sont les solutions de (4) : t2 + qt − = 0.
27
p3
4. Par hypothèse, α3 vérifie (4), donc α6 + qα3 − = 0. Soit k dans {0, 1, 2}.
27
p 2k
Posons uk = j k α, vk = − j et yk = uk + vk . On retrouve les y0 , y1 , y2 de l’énoncé.
3α
p3 6k p3 1 p3
On trouve uk + vk = j α −
3 3 3k 3
j =α − 3
= 3 α − 6
= −q.
27α3 27α3 α 27
p p
On obtient aussi : uk vk = − j 3k = − .
3 3
Ainsi uk et vk vérifient (3), ce qui prouve que les yk = uk + vk sont solutions de (2).
5. Montrons que ∀ y ∈ C, y 3 + py + q = (y − y0 )(y − y1 )(y − y2 ).
= y0 + y1 + y2
σ1
Mais on sait que (y − y0 )(y − y1 )(y − y2 ) = y 3 − σ1 y 2 + σ2 y − σ3 , avec σ2 = y0 y1 + y0 y2 + y1 y2
σ3 = y0 y1 y2
On doit donc prouver σ1 = 0, σ2 = p, et σ3 = −q.
p
Tout d’abord il est clair que σ1 = y0 + y1 + y2 = (1 + j + j 2 )α − (1 + j 2 + j) = 0.
3α
p 2k p2 2p p2 2p
Ensuite yk = j k α − j ⇒ yk2 = j 2k α2 + 2 j 4k − j 3k = j 2k α2 + 2 j k − .
3α 9α 3 9α 3
2
p
On en déduit ensuite S2 = y02 + y12 + y22 = (1 + j + j 2 ) α2 + 2 − 2p = −2p.
9α
1 2
On remarque que σ2 = (σ1 − S2 ). Il en découle σ2 = p.
2
Enfin, on trouve successivement :
p p 2 p p p2 p
y0 y1 y2 = α − jα − j 2
j α− j = α− α + 2+
2
3α 3α 3α 3α 9α 3
2 3 2 3
p pα pα p p p
= α3 + + − − − = α3 − = −q (voir question (4))
9α 3 3α 27α 3 9α 27α3
Conclusion : y0 , y1 , y2 sont les solutions de l’équation (2).
p 2k b
6. Les solutions de (1) sont les xk = yk − h = j k α − j − avec k dans {0, 1, 2},
3α 3a
7. Par hypothèse, le discriminant de l’équation (4) est nul.
q
Cela signifie que les solutions t′ , t′′ de cette équation sont confondues : t′ = t′′ = − .
2
q q2 p3 p 3
Dans ces conditions α = − donc (α ) = α =
3 2 3 6
=− = − .
2 4 27 3
p
Cela signifie que − est élément de {α2 , jα2 , j 2 α2 }.
3
Mais on sait que si α est une racine cubique de t′ , les autres sont jα et j 2 α. Élevées au carré, ces
trois possibilités donnent α2 , jα2 et j 2 α2 . D’après ce qui précède, l’un de ces trois carrés (que l’on
p
peut alors considérer comme celui de α) est bien égal à − .
3
4p 3
p p
Conclusion : si q 2 + = 0, on peut choisir α tel que α2 = − , donc tel que α = − .
27 3 3α
On en déduit y0 = 2α, y1 = jα + j α = −α, et y2 = j α + jα = −α.
2 2
b b q p
Finalement : x0 = 2α − , x1 = x2 = −α − , avec α3 = − et α2 = − .
3a 3a 2 3
8. (a) Puisque ∆ = 4p3 + 27q 2 > 0, le discriminant de (4) est strictement positif.
Cette équation possède donc deux racines réelles distinctes t′ et t′′ .
Soit α la racine cubique réelle de t′ par exemple.
p b p 2 b p b
Posons x0 = α − − , x1 = jα − j − , et x2 = j 2 α − j− .
3α 3a 3α 3a 3α 3a
On sait que x0 , x1 , x2 sont les solutions de (1).
Il est clair que x0 est réel, alors que x1 et x2 sont conjugués (car j = j 2 .)
(b) Puisque ∆ = 4p3 + 27q 2 < 0, le discriminant de (4) est strictement négatif.
Cette équation possède donc deux racines complexes conjuguées distinctes t′ et t′′ .
Ainsi les racines de (4) sont α3 et son conjugué α3 .
p3
On en déduit (produit des racines) que |α|6 = α3 α3 = − .
27 p
En prenant les racines cubiques réelles, on trouve alors l’égalité |α|2 = − .
3
p p p b b
Ainsi α α = − , ou encore − = α, donc x0 = α − − = 2Re (α) − .
3 3α 3α 3a 3a
p 2 b b b
Enfin x1 = jα − j − = 2Re (jα) − et x2 = 2Re (j 2 α) − .
3α 3a 3a 3a
On constate effectivement que les solutions x0 , x1 , x2 sont des nombres réels.
b b q p
(c) Dans (7) on a trouvé x0 = 2α − , x1 = x2 = −α − , avec α3 = − et α2 = − .
3a 3a 2 3
Ici 4p3 = −27q 2 6 0 donc p 6 0.
p
r
On en déduit que α est égal ou opposé à − , donc qu’il est réel.
3
Il en découle que x0 , x1 , x2 sont réels (x1 = x2 est une solution double.)
p p
r
2
9. Comme on l’a vu en (9b), on a r = |α| = − . Autrement dit, r =
2
− .
3 3
D’autre part α3 ∈ {t′ , t′′ }, avec t′′ = t′ , et α3 = r3 (cos 3θ + i sin 3θ).
On en déduit 2r3 cos 3θ = α3 + α3 = t′ + t′′ = −q (somme des racines de (4).)
q 1 3q 3
s
Ainsi cos 3θ = − 2 = − . Soit ϕ un angle tel que cos ϕ = cos 3θ.
2r r 2p p
ϕ ϕ
Alors par exemple α3 = r3 (cos ϕ + i sin ϕ) et on peut choisir α = r cos + i sin .
3 3
Dans ces conditions, les racines de (1) sont x0 , x1 , x2 , avec :
b ϕ 2kπ b p ϕ 2kπ b
r
xk = 2Re (j α) −
k
= 2r cos + − = 2 − cos + − .
3a 3 3 3a 3 3 3 3a
1
10. (a) Avec y = x + h = x − , on trouve : 8x3 − 12x2 − 18x + 19 = 0 ⇔ y 3 − 3y + 1 = 0.
2
p
r
Ici p = −3, q = 1, ∆ = 4p3 + 27q 2 = −81 < 0, et r = − = 1.
3
q 1 −2π
On trouve cos ϕ = cos 3θ = − 3 = − donc par exemple ϕ = .
2r 2 3
ϕ 2kπ b −2π 2kπ 1
Les solutions de (1) sont x0 , x1 , x2 , avec :xk = 2r cos + − = 2 cos + + .
3 3 3a 9 3 2
Plus précisément, on trouve, à 10−3 près :
2π 1 4π 1 10π 1
x0 = 2 cos + ≈ 2.032, x1 = 2 cos + ≈ 0.847, x2 = 2 cos + ≈ −1.379
9 2 9 2 9 2
1
(b) En posant y = x + , on trouve : 8x3 + 12x2 − 18x + 5 = 0 ⇔ y 3 − 3y + 2 = 0.
2
Ainsi p = −3, q = 2 et ∆ = 4p3 + 27q 2 = 0. Mais y 3 − 3y + 2 = (y + 2)(y − 1)2 .
Les racines de (2) sont donc −2 et 1 (cette dernière étant racine double.)
5 1
On en déduit que les racines de (1) sont − et (double.)
2 2
(c) En posant y = x + 2, on trouve : x3 + 6x2 + 10x + 8 = 0 ⇔ y 3 − 2y + 4 = 0.
Ainsi p = −2, q = 4 et ∆ = 4p3 + 27q 2 = 400 > 0.
On constate que y = −2 est solution de y 3 − 2y + 4 = 0.
On en déduit y 3 − 2y + 4 = (y + 2)(y 2 − 2y + 2) = (y + 2)(y − 1 − i)(y − 1 + i) = 0.
Les solutions de (2) sont donc −2, 1 − i et 1 + i.
On en déduit celles de l’équation (1) : −4, −1 − i et −1 + i.
Le fait d’avoir trouvé une racine évidente de l’équation (2) permet d’éviter le recours à la
8
méthode générale, dans laquelle l’équation (4) s’écrit t2 + 4t + = 0.
√ √ 27
10 3 10 3
Ses racines sont t′ = −2 + et t′′ = −2 − .
9 9
Numériquement t′ ≈ −0.075499102 et la calculatrice donne α ≈ −0.4226497295.
p b 2
La racine réelle est x0 = α − − =α+ − 2 ≈ −4.000000004
3α 3a 3α
On retrouverait de même les deux autres racines (qui sont conjuguées) avec l’incertitude dûe
à l’utilisation d’une valeur approchée de α.
— Si ∆ = 0, c’est-à-dire si f (y ′ ) = 0 ou bien f (y ′′ ) = 0 :
Dans ce cas y ′ (ou bien y ′′ ) est une solution double de l’équation (2).
L’application f s’annule encore une fois sur l’intervalle ouvert ] − ∞, y ′ [ (dans le cas où
f (y ′′ ) = 0) ou sur ]y ′′ , +∞[ (dans le cas où f (y ′ ) = 0).
Dans ce cas, l’équation (2) a une solution réelle simple, et une solution réelle double.
On a ainsi retrouvé (qualitativement) les résultats de la question (9).