Les Méthodes de Gestion de Projets
Les Méthodes de Gestion de Projets
Les Méthodes de Gestion de Projets
Les méthodes
de gestion de projets
1. Introduction
Gérer un projet, cela signifie traditionnellement ordonner, ordonnancer
les différentes tâches qui vont permettre de mener à bien le projet.
Cette idée fait habituellement référence à des projets unitaires à lance-
ment répétitif ou non, comme la conception-fabrication d’un supertan-
ker, d’une université ou encore d’un chantier de travaux publics.
Mais, depuis quelque temps, avec l’apparition de l’ingénierie simulta-
née (simultaneous engineering ou concurrent engineering), les idées
évoluent. On gère aujourd’hui la conception-fabrication d’une automo-
bile ou d’une gamme de caméscopes comme un projet. Une équipe-
projet, comprenant des hommes du commercial, du bureau d’études,
des méthodes, de la fabrication, de la gestion de production et de la
qualité, est constituée dès le départ du projet et va suivre celui-ci
jusqu’à son aboutissement.
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Gestion de production
92 © Éditions d’Organisation
Les méthodes de gestion de projets
2. La méthode Gantt
C’est une méthode fort ancienne puisqu’elle date de 1918 et pourtant
encore très répandue mais sous des formes et sur des applications
résolument modernes.
Elle consiste à déterminer la meilleure manière de positionner les diffé-
rentes tâches d’un projet à exécuter, sur une période déterminée, en
fonction :
• des durées de chacune des tâches ;
• des contraintes d’antériorité existant entre les différentes tâches ;
• des délais à respecter ;
• des capacités de traitement.
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Gestion de production
Tâches à réaliser
Tâche A : durée 3 jours
Tâche B : durée 6 jours
Tâche C : durée 4 jours
Tâche D : durée 7 jours
Tâche E : durée 5 jours
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Les méthodes de gestion de projets
Temps
Tâches 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
On représente ensuite les tâches ayant pour antérieures les tâches déjà
représentées, et ainsi de suite...
Pour définir les liens existant entre les différentes tâches d’un projet,
on dispose de plusieurs possibilités :
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Gestion de production
96 © Éditions d’Organisation
Les méthodes de gestion de projets
Exemple no 1
La société G. Duval a, parmi ses différentes activités, une activité de
conception-fabrication de scooter des neiges. Pour répondre aux évolu-
tions du marché, elle vient de concevoir un nouveau modèle de scoo-
ter qu’elle compte mettre en vente au cours du prochain hiver. Avant
de lancer en fabrication le nouveau modèle, elle se propose de réaliser
un prototype. La fabrication de celui-ci nécessite les opérations men-
tionnées sur la figure 4.2.
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Gestion de production
Essai du scooter G
D
Pose du pare-brise,
du guidon, des manettes,
F du siège et de la courroie
C
Perçage et soudage
des éléments du châssis E
B A H
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Jours
Tâches 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
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Gestion de production
Jours
Tâches 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Exemple no 2
Heures
Postes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
P1
P2
P3
P4
Heures
Postes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
1/4 h
P1
3/4 h
P2 Lot terminé
en 5 heures 15 minutes
1 h 3/4 2 h 3/4 3 h 3/4 4 h 3/4
P3
P4
2 h 1/4 3 h 1/4 4 h 1/4 5 h 1/4
Remarque
Figure 4.8
Jalonnement au plus tôt avec chevauchement et lots complets
Heures
Postes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
P1
P2 Un seul lot
sur le poste P4
P3
P4
Le Gantt n’est pas utilisé seulement pour gérer des projets de type uni-
taires. On le trouve très souvent dans les entreprises, utilisé dans les
ateliers comme outil de planning d’ordonnancement-lancement de la
production quotidienne.
2.3 Conclusion
L’intérêt principal du Gantt réside dans sa simplicité de construction,
de présentation et de compréhension. C’est un outil qui met visuelle-
ment en évidence la solution simple d’un problème. Il permet de pren-
dre en considération les contraintes modernes du juste-à-temps par le
chevauchement et le jalonnement au plus tard.
Tous ces éléments expliquent l’utilisation encore très actuelle du Gantt.
Par ailleurs, on peut constater que de nombreux et récents logiciels de
type APS (Advanced Planning and Scheduling) intègrent les principes
des diagrammes Gantt. Toutefois, son utilisation devient difficile quand
le nombre de tâches ou de postes devient très important.
3. La méthode PERT
3.1 Généralités
PERT est l’acronyme de Program and Evaluation Review Technique,
« Technique d’élaboration et de contrôle des projets » pourrait-on tra-
duire en français.
La méthode PERT date de 1958 et vient des États-Unis où elle a été
développée sous l’impulsion de la marine américaine. Celle-ci a en
effet créé à cette époque-là une force de frappe nucléaire dont faisait
partie un programme de missiles à longue portée POLARIS qui
représentait :
• 250 fournisseurs ;
• 9 000 sous-traitants ;
• 7 ans de réalisation prévue.
Opérations à réaliser
A B C D E
15 20 12 7 1
Durée
A B
A
C
• A et B sont simultanées.
• C et D sont convergentes.
• A précède C.
• B précède D.
Figure 4.13
Exemple comportant des tâches simultanées et convergentes
A C
B D
A C
B D
Première étape
Pour construire le graphe, il faut tout d’abord déterminer la manière de
positionner les différentes opérations. Plusieurs méthodes permettent
d’apporter une solution à ce problème. Nous parlerons ici de la
méthode des niveaux qui se développe à partir du tableau des
antériorités :
On définit le niveau 1 comme étant l’ensemble des tâches n’ayant pas
de tâches antérieures.
On barre dans le tableau des antériorités les tâches qui n’ont plus
d’antériorités et on obtient le niveau suivant, et ainsi de suite...
Les niveaux ainsi définis nous donnent la position des sommets de
début des tâches correspondantes.
En appliquant cette démarche à notre exemple, nous obtenons les
tâches de niveau 1 : A, B et H. Barrons-les dans le tableau des antério-
rités pour définir les tâches de niveau 2 (figure 4.16).
La seule tâche n’en ayant pas d’antérieure est E ; elle est de niveau 2.
Poursuivons en barrant la tâche E (figure 4.17).
Deuxième étape
Elle consiste à numéroter les sommets. La numérotation se fait de gau-
che à droite dans la partie gauche des sommets (figure 4.20).
2
A:2 E:1 6
C:1 D:2
B:1 X:0 G:1
1 3 5 8 9
Troisième étape
2
2
4
A:2 E:1 6
C:1 D:2
0 B:1 1 X:0 3 6 G:1 7
1 3 5 8 9
Quatrième étape
2
2
2 4
A:2 E:1 6
C:1 4 D:2
0 B:1 1 X:0 3 6 G:1 7
1 3 5 8 9
0 3 3 6 7
H:3 X:0 F:2 5 X:0
7
3 6
4
3
Cinquième étape
Sixième étape
Réseau principal
Sous-réseau
Réseau principal
Sous-réseau
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
• coût de la main-d’œuvre ;
Signalons ici pour mémoire que la méthode CPM, pour Critical Path
Method (« méthode du chemin critique »), est fondée sur la relation
durée-coût et a pour objectif, à partir d’une solution acceptable en ter-
mes de durée et de coût, de parvenir à une réduction maximale de la
durée, pour une augmentation minimale du coût.
4. Conclusion
Nous avons décrit dans ce chapitre les deux méthodes d’aide à la ges-
tion par projet : planning Gantt et graphes PERT. Le PERT est une tech-
nique de gestion des projets utilisée en général pour des projets
importants en taille, coût et durée, alors que le Gantt est davantage uti-
lisé pour des projets de moindre importance et même de gestion quoti-
dienne de l’atelier.
Toutes deux sont des outils de visualisation. Le PERT a un avantage
par rapport au Gantt : il met clairement en évidence les liens existant
entre les différentes opérations. Cependant, contrairement au Gantt, un
PERT réalisé manuellement rencontre rapidement des problèmes de
conception en raison de sa complexité de construction.
Ces deux méthodes pourtant déjà anciennes sont toujours d’actualité
grâce à leur intégration dans la plupart des logiciels de gestion de
production et de gestion par projet. L’intégration d’algorithmes sophis-
tiqués, laquelle serait ingérable à la main, rend les versions informa-
tisées de ces méthodes d’une redoutable efficacité.