Mémoire Technique - V1
Mémoire Technique - V1
Mémoire Technique - V1
Sommaire
I. Glossaire
II. Introduction
Nous pouvons observer aujourd’hui, une prise de conscience grandissante de la nécessité de proposer des
bâtiments accessibles à tous. Dans cette optique, il est indispensable de comprendre les différentes normes PMR,
afin de pouvoir les appliquer correctement.
C’est ce que nous allons voir avec l’historique et l’évolution des normes PMR ainsi qu’une analyse des normes PMR
en France. Dans un second temps, nous verrons comment exploiter la puissance de la maquette numérique et du
BIM en général, afin d’améliorer l’efficacité des normes PMR. Quelle est la plus-value du BIM dans ce domaine ? Et,
quelles solutions le BIM apporte-il ?
Ce mémoire technique aura donc pour objectif de découvrir et dans savoir plus sur l’application des normes pour
l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite dans le domaine de la construction.
Avec plus de 1300 entreprises, 115 000 collaborateurs et plus de 219 299 salariés, Vinci Construction dispose d'un
vaste réseau de filiales de proximité et d'une expertise spécifique sur les grands projets d'infrastructures.
C’est une entreprise qui pilote des projets complexes, sa mission est de gérer des infrastructures et des équipements
qui contribuent à améliorer la vie quotidienne et la mobilité de chacun. Pour cela, Vinci Construction intervient sur
l’ensemble du cycle de vie d’un ouvrage : financement, conception, construction, rénovation et maintenance.
Vinci Construction tante toujours de s’améliorer, une de ses grandes qualités selon moi.
Le projet de VINCI dans un monde en mutation est d’accélérer sa politique d’innovation et sa propre transformation.
Son objectif premier est de concevoir, construire, exploiter et maintenir des villes agréables à vivre, des
infrastructures plus fluides, des lieux de production et de travail plus humains, tout en utilisant au minimum les
ressources non renouvelables, pour pouvoir bâtir un monde durable.
Sur l’ensemble de ses activités, VINCI a pour objectif d’agir sur 3 niveaux :
- Favoriser les techniques et les matériaux de constructions sobres en ressources naturelles.
- Limiter l'extraction de matériaux primaires en favorisant l’emploi de matériaux recyclés.
- Améliorer le tri pour systématiser la valorisation des déchets.
Ainsi, le groupe vise une réduction de ses émissions directes de 40% à l’horizon 2030.
L'équipe est composée de deux pôles, le pôle projet et le pôle développement, tous deux dirigés par Caroline
Reminy.
[Organigrammes service]
Baisse des coûts liés aux Renforcement des liens Meilleure utilisation des
travaux de mise aux normes sociaux et de la ressources naturelles
communauté
b. Evolution des normes PMR
La démarche inclusive de rendre les bâtiments accessibles pour tous a été réellement significative
lorsque la loi Handicap sur l’égalité des droits et des chances a été adoptée en 2005.
Une loi fondamentale pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées, les ERP doivent être accessibles à tous les types de handicap. Ils doivent
permettre à tout le monde, sans distinction, de pouvoir y accéder, y circuler et recevoir les informations
diffusées.
L’objectif de résultat assigné par cette loi est global et porte sur la continuité de la chaîne des
déplacements, qui intègre les transports, l’aménagement de la voirie et des espaces publics et les
bâtiments dans leur ensemble
Cette loi du 11 février 2005 apporte des évolutions pour répondre aux attentes des personnes handicapées
dans cinq grands domaines : la compensation, la scolarité, l'emploi, l'accessibilité, les Maisons
départementales des personnes handicapées.
Elle vient également définir qu’est-ce qu’un handicap. Au sens de la présente loi, toute limitation d'activité
ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison
d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant, représente un
handicap.
Comme toute loi, elle évolue au fil des années et s'adapte aux besoins de la société, ici, aux PMR.
- Le décret no 2006-555 du 17 mai 2006 et les arrêtés du 1er août 2006 instaurent les nouvelles
règles pour les constructions neuves et les nouveaux établissements recevant du public. Normes
applicables aux permis de construire déposés depuis le 1er janvier 2007 et à la création d’ERP et
IOP.
- En 2007 sont précisées les conditions dans lesquelles est établie l’attestation à obtenir par le maître
d’ouvrage en fin de travaux soumis à un permis de construire.
- Des obligations de résultats sont fixées au plus tard au 1er janvier 2015, et pour certains
(préfectures, établissements d’enseignement supérieur) plus tôt, avec l’objectif de répondre
effectivement aux demandes des personnes handicapées.
- Les dérogations sont soumises à une procédure spécifique. Dans le cas des ERP existant, elles ne
peuvent être accordées que sur avis conforme de la CCDSA et sont conditionnées à des mesures
de substitution pour les ERP remplissant une mission de service public.
Motifs des dérogations : par exemple pour un ERP, des contraintes particulières peuvent résulter de
l’implantation de cette construction neuve sur un terrain dont les caractéristiques de taille, de forme,
de relief ou d’inclusion dans un tissu urbain constitué peuvent rendre impossible le respect d’une ou
plusieurs règles d’accessibilité. Ce peut être le cas par exemple d'une construction « en dent creuse
» sur parcelle urbaine étroite ou d’une construction sur site très pentu qui empêche objectivement la
satisfaction d’une des règles d’accessibilité.
- Pour tous types d’établissement des sanctions pénales peuvent être appliquées en cas de non-
respect des obligations d’accessibilité, et des sanctions administratives relatives au non-respect de
l’agenda d’accessibilité programmée pour la mise en accessibilité des ERP et des IOP.
- L'ordonnance du 26 septembre 2014 rend obligatoire la formation à l'accueil des personnes
handicapées pour les ERP accueillant plus de 200 personnes. Les autres ne sont tenus qu'à de la
sensibilisation.
- En 2017, réécriture du livre Ier du code de la construction et de l'habitation (CCH) pour inclure les
changements liés aux normes PMR.
- Stationnements et accès :
En nombre : 2% du nombre total de places prévus pour le public.
En dimension : la place doit être de 5 m par 3,30m avec une bande de 80 cm lui permettant de sortir de sa
voiture.
- Les places doivent avoir une signalisation verticale et horizontale qui permet de se repérer.
- En cas de trottoir, des bateaux sont à prévoir avec une BEV.
- La largeur minimale de la circulation jusqu’au hall d'accueil est de 1,40m, sans parois et libre de
tout obstacle. Toutefois, en cas de rétrécissement ponctuel sur une faible longueur, cette distance
peut-être ramenée à 1,20m (fig.1).
Les accès aux bornes et Sas doivent également respecter les normes PMR.
- Les rampes :
Les rampes d’accès, qu’elles soient, extérieures ou intérieures, sont régis par la même norme.
- La pente maximale autorisée ne doit pas excéder les 4%. Tolérance de 5% est admise pour les
bâtiments existants.
- La distance maximale de la pente ne doit pas excéder 10m.
- A chaque changement de direction un palier de repos horizontal est imposé avec les dimensions
minimales de 1,20 x 1,40m.
- Lorsque la hauteur de la rampe dépasse 40 cm, celle-ci doit être équipée d’une bordure chasse-
roue.
- Les dévers de plus de 2% ne sont pas autorisés
- Les ressauts de 2 cm avec un bord arrondi sont autorisés
- Sas d’entrée :
Les distances minimales à respecter sont :
- 1,40 m dans le cas des sas à portes coulissantes
- 1,70 m dans le cas où il faut pousser les deux portes
- 2, 20 m dans le cas où il faut tirer les deux portes
- 2,60 m dans le cas où il faut pousser 1 porte et tirer l’autre porte
Les portes à tambour, les sas cylindriques, les tourniquets et autres portillons peuvent être implantés
seulement, et seulement si, il existe un autre accès adapté.
Les rampes amovibles de tous types sont interdites dans les ERP neufs.
- Banques d'accueil :
La personne à mobilité réduite doit pouvoir lire, entendre et parler et avoir accès aux commandes
manuelles.
- La hauteur finie extérieure doit être d’au moins 70cm
- La hauteur finie supérieure doit être de 80cm maximum
- La profondeur doit être de 30cm minimum (valeur recommandée environ 50cm)
- La largeur doit avoir une distance minimum de 60 cm
Pour information, il existe aujourd’hui des escalators accessibles PMR fauteuils roulants.
- Les sanitaires:
Commençons par les 8 fondamentaux illustrés ci-dessous:
La loi autorise, dans certains cas, l’espace de manœuvre à l’extérieur du cabinet. La personne en fauteuil
doit alors rentrer en marche arrière, ce qui est assez déplaisant. Heureusement, ce système est quasiment
tout le temps refusé par les commissions d’accessibilité !
- Les vestiaires:
A ne pas négliger, il y en a dans un peu tous les types d’établissement: Ehpad, salles de sport, hôpitaux,
piscines, salles de spectacles, etc.
- Les douches:
Il est nécessaires de faire en sorte que:
- le bac de douche soit encastré
- Une aire de rotation et un espace de manœuvre soient présents à l’intérieur de la cabine de douche
- Le siège de douche soit disposé à l’axe, à 50 cm par rapport au mur et à une hauteur de 50 cm
- La barre de douche soit implantée à 60 cm minimum par rapport au mur
- Les boutons d’eau chaude et d’eau froide soient fixés à une distance minimale de 40 cm du mur et
à une hauteur comprise entre 90 et 130 cm
- Logement accessible:
Les normes à appliquer sont:
- Les passages utiles sont les mêmes. 90 cm pour une porte
- Les règles pour les sanitaire et les douches sont les mêmes également
- Les chambres: minimum 90 cm de chaque côté du lit et une aire de rotation à l’intérieur de la
chambre
Pour qu’une gare soit dite adaptée aux PMR, il faut que l’entièreté du périmètre de la chaîne de
déplacement soit accessible. Incluant le point d’arrêt, celle-ci comprend le bâtiment voyageurs, l’accès aux
quais, les quais, l’information et les services associés.
Les normes PMR pour les gares sont quasiment les mêmes que pour les ERP classiques citées
précédemment excepté pour quelques éléments présents en gare en particulier.
1. LES PORTES AUTOMATIQUES
2. LES PLANS INCLINÉS
3. LA VITROPHANIE
6. LA SIGNALÉTIQUE ET L’ÉCLAIRAGE RENFORCÉS
7. LES ESCALIERS
4. LES BALISES SONORES
5. LES BANDES DE GUIDAGE
8. LE GUICHET D'ACCUEIL ET DE VENTE
9. LES BEV
10. LES QUAIS REHAUSSÉS Le rehaussement des quais à une hauteur normée de 55 centimètres (hors
Île-de-France), par rapport au niveau des voies, permet un accès direct entre le quai et le train.
11. LA BOUCLE MAGNÉTIQUE Ce système d’aide à l’écoute est installé au niveau des guichets, des
espaces de vente et de certains espaces d’attente. Il filtre les sons « parasites » de la gare pour les
personnes malentendantes porteuses d’un appareil auditif qui, grâce à ce dispositif, comprennent plus
clairement les informations données par l’agent SNCF.
12. LES MAINS COURANTES
13. L’INFORMATION EN BRAILLE ET EN RELIEF Présentes sur les mains courantes supérieures des
escaliers
14. LES ASCENSEURS
15. LES PASSERELLES ET SOUTERRAINS DOTÉS D’ASCENSEURS Ils permettent le passage d’un
quai à un autre. Ils sont éclairés et dotés de signalétique directionnelle.
16. LES ÉCRANS PLATS D’AFFICHAGE SNCF renouveler l’affichage de ses écrans d’information et
améliorer leur lisibilité. Ces écrans affichent de gros caractères afin de faciliter la lecture. Les couleurs de
fond d’écran ont été étudiées de manière à donner naturellement, dès le premier coup d'œil, une indication
au voyageur sur la nature de l’information délivrée. Le tableau des arrivées est sur fond vert, celui des
départs sur fond bleu.
17. PLATEFORMES ÉLÉVATRICES ET RAMPES MOBILES Ces équipements, avec assistance humaine,
permettent aux personnes en fauteuil roulant de monter à bord du train en comblant les lacunes verticales
et horizontales entre le train et le quai. Un nouveau modèle d’élévateur, spécialement adapté aux quais
étroits, complète les équipements existants.
LES PORTIQUES D’EMBARQUEMENT Situés à l’entrée des quais grandes lignes, ils sont composés de
portes vitrées qui s’ouvrent et se ferment automatiquement après validation par le voyageur de son billet.
Sur chaque ligne de contrôle un passage élargi permet aux personnes en fauteuil roulant de valider et
passer sans difficulté. Une balise sonore, située à son aplomb, indique aux personnes déficientes
visuelles, équipées d’une télécommande universelle le cheminement à suivre. En hauteur, ces dispositifs
d'auto validation sont équipés d’un portique sur lequel des écrans affichent les informations relatives au
voyage. Le message clarifié et la signalétique adaptée accentuent la visibilité et donc l’accessibilité du
dispositif.
La SNCF dans sa démarche d’accessibilité, a également mis en place une “formation PSH/PMR”, une
formation sur une demi-journée afin de former les agents au contact de la clientèle.
Tous ces travaux sont bien évidemment, en plus d’être long, fortement onéreux.
En effet, 350 millions d'euros par an y sont consacrés, avec en priorité la mise à hauteur des quais et les
ouvrages de franchissement. De plus, un plan de relance avait été annoncé en 2020 en soutien à
l'accessibilité des gares, ajoutant 120 millions d’euros pour accélérer les travaux.
Un budget important pour atteindre l’objectif de 209 gares rénovées avant 2024, pour faciliter la mobilité de
90 % des usagers des transports publics.
- 160 gares nationales à aménager (68 déjà réalisées fin 2020)
- 368 gares régionales (hors île-de-France) à aménager (135 gares déjà réalisées fin 2020)
L’investissement pour 121 gares en île de france adaptées en 2020, s’est élevé à 170 millions d’euros.
c. Défis et Obstacles
Les bâtiments publics sont tenus de respecter ces normes depuis 2007. Cependant, malgré cette
réglementation, de nombreux bâtiments restent inaccessibles.
Les statistiques montrent que la situation de l’accessibilité aux PMR est encore loin d’être satisfaisante. En
France, en 2017, seulement 36% des bâtiments publics étaient accessibles aux PMR , alors que 96% des
établissements s’étaient engagés dans la démarche prévue par la loi en 2015. 4% des établissements ne
s'étaient même pas engagés dans la démarche, ce qui correspond à environ 43 400 établissements.
De plus, une enquête menée par l’observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des
établissements d’enseignement en 2015 a révélé que 70% des établissements scolaires ne respectaient
pas toutes les normes PMR.
On pourrait alors se demander pourquoi ?
La raison pour laquelle l'accessibilité des bâtiments n’est pas aussi facile qu’on le voudrait, est qu’il existe
de multiples défis et obstacles à sa réalisation.
La normalisation de l'accessibilité pour les personnes en situation de handicap demande certes une
certaine expertise et un poids financier important pour les entreprises et les pouvoirs publics. Néanmoins,
elle a de nombreux avantages qui démontrent qu’il est essentiel de tenter de trouver des solutions
notamment grâce aux nouvelles technologie et méthode de travail.
La question du handicap, concerne 12 millions de Français et 8 millions d’aidants [chiffres clés en annexes],
c’est une question au cœur de toutes les politiques et notamment de la construction.
Cependant cette question laisse place à une autre question, pour nous professionnels du secteur du BTP, comment
améliorer l'accessibilité PMR dans la construction ? Mais aussi, quelles sont les possibilités offertes par les solutions
technologiques pour répondre aux défis spécifiques de l'accessibilité ?
- Conception intégrée : Le BIM permet aux différents acteurs du projet (architectes, ingénieurs,
concepteurs, etc.) de collaborer efficacement et de travailler sur un modèle centralisé. Cela facilite
l'intégration des éléments liés aux normes PMR dès la phase de conception, en permettant une visualisation
précise et en temps réel de l'accessibilité des espaces. Les adaptations nécessaires pour se conformer aux
normes PMR peuvent être intégrées dès les premières étapes du projet, évitant ainsi des modifications
coûteuses et chronophages.
Cela comprend : l’identification des exigences spécifiques des normes PMR dès le début du projet ; la
création d’un modèle BIM en incluant les détails pertinents pour les éléments liés aux normes PMR, comme
les rampes d'accès, les ascenseurs, les toilettes accessibles, etc. ; faire une analyse afin de vérifier
l’accessibilité puis apporter des modifications au modèle en fonction des résultats de l'analyse.
- Simulation et analyse : Le BIM permet d'effectuer des simulations et des analyses avancées pour évaluer
l'accessibilité PMR. Par exemple, il est possible de simuler le plan de circulation de l’établissement dans
lequel intégrer le parcours des personnes à mobilité réduite, pour s'assurer qu'ils répondent aux exigences
des normes PMR. Des analyses spécifiques peuvent également être réalisées, telles que la vérification des
pentes, des hauteurs des mains courantes, des dimensions des portes, etc. Ces simulations et analyses
permettent de détecter les éventuels problèmes d'accessibilité avant la construction réelle et de les corriger
efficacement.
Une fois cette étape de simulation terminée, l’exploitant disposera d’un référentiel géométrique exploitable
en phase de travaux. Celui-ci le sera d’autant plus s’il comporte un niveau de détail suffisant. La maquette
numérique pourra alors être mise à disposition des différentes parties prenantes du projet de construction
(architectes, constructeurs, fournisseurs, etc.) qui pourront optimiser leur collaboration en se basant sur un
référentiel commun.
- Gestion des informations : Le BIM permet de centraliser et de gérer toutes les informations relatives aux
normes PMR dans une base de données unique. Cela facilite la coordination entre les différentes parties
prenantes et permet de s'assurer que toutes les informations nécessaires à l'application des normes PMR
sont accessibles et à jour.
- Maintenance et gestion post-construction : Le BIM est également utile pour la gestion post-
construction des infrastructures. Les informations liées aux normes PMR intégrées dans le modèle BIM
peuvent être utilisées pour la maintenance, l'inspection et les activités de gestion ultérieures. Par exemple, il
est possible de planifier les interventions de maintenance des équipements d'accessibilité, de suivre les
éventuelles modifications apportées aux normes PMR, etc.
En cas de modification ou de mise à niveau, les données du modèle BIM peuvent être mises à jour pour entraîner les
changements. Il ne faut pas oublier de s’assurer que les modifications sont adaptées aux normes PMR.
Ainsi, l'utilisation de la maquette numérique et du BIM permet d'intégrer les normes PMR à toutes les phases du
projet, en partant de la conception initiale jusqu'à la maintenance ultérieure. Cela favorise la conformité, la
collaboration et la gestion efficace des espaces accessibles pour les personnes à mobilité réduite.
Il est, par exemple, possible d'utiliser Dynamo, une extension de programmation visuelle disponible sur Revit, pour
aider à vérifier la conformité aux normes PMR dans un modèle Revit.
Dynamo permet de créer des scripts personnalisés pour automatiser des tâches et des analyses dans Revit. Nous
pouvons utiliser Dynamo pour effectuer des vérifications spécifiques liées aux normes PMR :
- Contrôle des hauteurs et des dimensions : Nous pouvons créer des scripts Dynamo qui parcourront le
modèle Revit et vérifieront automatiquement si les éléments, tels que les portes, les rampes ou les
ascenseurs, respectent les dimensions requises par les normes PMR.
- Vérification des pentes : Dynamo peut être utilisé pour analyser les rampes et les pentes dans le modèle
Revit afin de s'assurer qu'elles sont conformes aux exigences spécifiques des normes PMR.
- Espaces de manœuvre : Nous pouvons développer des scripts Dynamo pour vérifier si les espaces de
manœuvre, comme les toilettes, les cuisines ou les bureaux, respectent les dimensions minimales requises
pour garantir l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
- Identification des erreurs : Dynamo peut aider à identifier automatiquement les erreurs de conception
qui pourraient entraîner une non-conformité aux normes PMR, telles que des éléments obstruant les
espaces de circulation ou des pentes trop raides.
Grâce à Dynamo, en créant le bon script, il est possible de voir visuellement où se trouve les erreurs. Nous pouvons
créer ou adapter les scripts Dynamo en fonction des besoins spécifiques des normes PMR. Néanmoins il est
recommandé de valider les résultats obtenus par les scripts Dynamo par une vérification manuelle afin de s'assurer
de leur exactitude.
La synthèse architecturale, également connue sous le nom de coordination architecturale, est un processus essentiel
dans la gestion de projets de construction complexes. Elle consiste à harmoniser et à intégrer les différentes
disciplines et systèmes impliqués dans un projet architectural, tels que la structure, les services techniques,
l'électricité, la plomberie, etc. Elle joue, alors, un rôle important dans l'application des normes PMR dans la
construction. Voici quelques raisons pour lesquelles elle est utile :
- Prise en compte des contraintes techniques : Les normes PMR impliquent des exigences techniques
précises en termes de dimensions, d'espaces de manœuvre, d'inclinaisons, etc. La synthèse architecturale
permet d'évaluer et de résoudre les éventuels conflits ou contraintes techniques liés à l'application des
normes PMR. Elle aide à identifier les solutions appropriées pour répondre à ces exigences tout en
préservant l'intégrité architecturale du projet.
- Coordination des équipements d'accessibilité : Les normes PMR peuvent nécessiter l'installation
d'équipements spécifiques tels que des rampes d'accès, des ascenseurs, des mains courantes, des
signalisations tactiles, etc. La synthèse architecturale permet de coordonner ces équipements avec la
conception globale du bâtiment, en intégrant leur emplacement, leur dimensionnement et leur intégration
esthétique de manière harmonieuse.
- Validation de la conformité : La synthèse architecturale aide à effectuer des vérifications et des
validations régulières pour s'assurer de la conformité aux normes PMR tout au long du processus de
conception. Elle permet de détecter les erreurs potentielles et de les corriger avant la construction réelle,
réduisant ainsi les coûts et les retards liés à d'éventuelles modifications.
Ainsi, la synthèse architecturale facilite l'intégration des exigences PMR dès la phase de conception, coordonne les
équipements d'accessibilité, valide la conformité tout au long du projet et favorise la communication entre les
parties prenantes.
La maquette BIM peut également être un support pour la mise en accessibilité de son ERP grâce à la possibilité
d’auditer la maquette.
Afin d’établir un bilan sur l’accessibilité d’un bâtiment et orienter un projet de mise en accessibilité, il est essentiel
d’initier un audit mettant en confrontation l’état actuel du bâtiment et de ses équipements avec les normes qui le
régissent.
La maquette BIM du bâtiment peut alors être le support collaboratif idéal dans lequel effectuer directement cet
audit. En effet, il est possible de vérifier la conformité du bâtiment en lui-même (largeur des couloirs, rampes d’accès
ou ascenseurs, accessibilité des issues de secours, etc.) ainsi que des éléments qui le composent (localisation du
mobilier, hauteur des tables, accessibilité des sanitaires, etc.).
Par exemple, chez IBIM, dans le pôle projet, nous avons auditer la maquette BIM CEA du projet LVMH, un ERP neuf.
Nous avons donc effectué un contrôle sur l’accessibilité du bâtiment en fonction des normes PMR/PSH. Cela
concerne donc les sanitaires et douches, les accès et banques d’accueil, les espaces de manœuvre et les espaces
d’attente sécurisés.
Nous analysons et comparons les éléments dans la maquette avec les normes PMR auxquels ils correspondent.
Par exemple, ici, sur cet extrait du RDJ et RDC, la billetterie et la banque d'accueil ne sont pas conformes. Nous
prenons alors une capture d'écran avec à côté un extrait de la norme à respecter.
Pareil ici pour les WC.
Enfin, un commentaire en fin du compte rendu est laissé en marquant qu’il faut faire attention à respecter le code
du travail et les normes PMR/PSH mises en vigueur pour les ERP neufs.
Le principal concerné se doit alors de faire les modifications avant le prochain contrôle.
Cette méthode de travail permet d’éviter les erreurs en phase de construction ainsi que de mieux gérer la bonne
application des normes PMR.
En permettant de surpasser certaines contraintes financières, l’usage du jumeau numérique doit accélérer la mise en
accessibilité des ERP en France, dont les enjeux sociaux associés ne sont pas négligeables.
Ainsi, en utilisant le BIM et ses outils, les professionnels de la construction peuvent améliorer la conformité aux
normes PMR et créer des espaces accessibles pour les personnes à mobilité réduite.
VII. Conclusion
Pour conclure, la mise en place des normes PMR dans la construction est essentielle pour répondre aux
besoins des personnes en situation d’handicap. En effet, elle permet l’inclusion sociale et économique pour ces
personnes, ainsi que le respect de leurs droits fondamentaux, et contribue notamment à la baisse du chômage pour
les PMR, 12% en 2022.
De plus, la bonne application des normes PMR attire, contribue à la diversité et à la mixité sociale, et donc stimule
l’économie locale.
Ainsi, pour s’assurer d’une mise en efficacité de l’accessibilité, il est nécessaire que les professionnels de la
construction soient sensibilisés et bien formés aux réglementation PMR, puis pour éviter des pertes financières
importantes, il est important d’introduire le BIM dans la démarche d’adaptation des infrastructures, cela comprend
d’inclure les normes dans toutes les phases d’un projet sans oublier la conception.
Il ne faut pas oublier que ce domaine est en constante évolution et il est fondamental de continuer à explorer des
solutions pour garantir un accès universel à tous.
VIII. Bibliographie
IX. Table des matières