Neuropsychologie Du Vieillissement Normal
Neuropsychologie Du Vieillissement Normal
Neuropsychologie Du Vieillissement Normal
LITHFOUS 1
NEUROPSYCHOLOGIE DU
VIEILLISSEMENT NORMAL
INTRODUCTION 4
Quelques concepts clés 5
‣ Démence (ou trouble cognitif majeur DSM-5) : 5
‣ Mild cognitive Impairment (MCI): 5
‣ Subjective cognitive impairment (SCI) 6
Intérêts d’étudier le vieillissement cognitif : 6
Questions à se poser dans l’étude du vieillissement cognitif normal : 6
Limites à prendre en compte dans l’étude du vieillissement cognitif : 6
2. Fonctions exécutives 8
Epreuves sensibles au vieillissement 9
‣ Le Wisconsin Card Sorting Test (WCST) : 9
‣ Trail Making Test (TMT): 9
‣ La tour de Hanoi 9
‣ Test de Stroop 9
‣ Fluences verbales 9
‣ Résolution de problèmes 10
Colette & Salmon (2014) : étude des effets de l’âge sur chacun des processus du modèle de Miyake et al.
11
‣ Mise à jour 11
‣ Flexibilité 12
‣ Inhibition 12
3. Attention 13
Sous-sytème de vigilance : 15
Sous-sytème d’attention divisée: 16
Sous-système d’attention sélective 18
Effets du vieillissement : déclin de l’attention sélective 19
‣ Tâches de recherche visuelle (Lorenzo-Lopez et al., 2008) 19
S. LITHFOUS 2
4. Cognition spatiale 20
Imagerie mentale 20
‣ Génération d’images mentales 20
‣ Rotation mentale 20
Navigation spatiale 21
Perception spatiale : effet du référentiel 21
‣ Représentations égocentriques 21
‣ Représentations allocentriques 21
‣ Représentations d’environnements connus 24
Différences avec la maladie d’Alzheimer 25
5. Mémoire 26
Encodage 26
Récupération 26
Modèle HERA (Tulving, 1994) 26
Modèle HAROLD (Cabeza, 2002) 27
Mémoire de Source 27
Dissociation Remember / Know (soutient l’hypothèse précédente) 28
Mémoire autobiographique 29
‣ Dans le vieillissement 29
‣ Modèle de Conway (1996) 30
5. Langage 31
II. THÉORIES EXPLICATIVES DU DÉCLIN LIÉ À L’ÂGE 35
1. L’hypothèse exécutivo-frontale 35
‣ Données en faveur de l’hypothèse exécutivo-frontale : 35
Fonctions exécutives et mémoire 35
‣ Lien lobe frontal-mémoire 36
Fonctions exécutives et navigation spatiale 36
Fonctions exécutives et cognition spatiale 36
2. Ralentissement de la vitesse de traitement de l’information 36
‣ Données en faveur du ralentissement de la vitesse de traitement : 37
Données issue des potentiels évoqués (PE) 37
Modèle du partage temporel des ressources ( Barrouillet, 2004) 38
Déterminer l’origine du ralentissement cognitif dans le vieillissement (PE) 39
3. La théorie des ressources limitées 40
4. L’hypothèse dopaminergique 40
5. Conclusion 41
S. LITHFOUS 3
INTRODUCTION
Pourquoi étudier la neuropsychologie du vieillissement normal ? Parce que dans le contexte actuel du vieillissement de
la population, le pourcentage de personnes âges (65 ans ou +) dans la population générale tend à augmenter.
En effet, en 2003, l’espérance de vie était de 75,8 ans pour un homme et de 82,9 ans
pour une femme. En 2017 elle est passée à 79,5 ans pour les hommes et 85,4 ans
pour les femmes. Sachant qu’une personne qui est âgée de 65 ans aujourd’hui peut
espérer vivre plus longtemps que ces âges là, jusqu’à 88 ans environ.
Vieillissement pathologique: s’accompagne de troubles cognitifs (difficultés bien plus importantes que celles
observées chez les personnes âgées saines), qui peuvent être objectivés par des tests neuropsychologiques, où l’on
observe des performances déficitaires par rapport aux normes. S’accompagne généralement de répercussions dans la vie
quotidienne (ex : autonomie).
La frontière entre le vieillissement normal et le vieillissement pathologique peut être assez floue. Les maladies
neurodégénératives ont un début assez insidieux, les lésions neurodégénératives débutent bien avant les premiers
symptômes et s’expriment plusieurs années plus tard par un déclin cognitif. Quand on est face à une personne âgée qui
présente un déclin, on peut se demander si ce déclin reste dans la norme ou si ce déclin est pathologique.
Sambuchi et al 2015:
Suivi longitudinal de 28 sujets SCI pendant 2 ans avec évaluation neuropsy semestrielles.
➡ 6/28 sujets ont évolué vers MCI amnésique au bout de 2 ans.
➡ 1/28 sujet : évolution vers MCI amnésique au bout de 1 an puis vers MA au bout de 2 ans
1. Efficience intellectuelle
L’intelligence se dégrade-t-elle avec l’âge ?
IMPACT
Tests d’analogies verbales (similitudes verbales)
Sur l’échelle de performance WAIS
Sur le raisonnement abstrait et spatial
PEU D'EFFET
Les raisonnement mathématiques
Les connaissances générales
L’échelle verbales de la WAIS, incluant le vocabulaire
S. LITHFOUS 7
Duncan et al. (1995) : bonnes performances à des tests neuropsychologiques d’intelligence (WAIS) chez des patients
frontaux mais déficit à un test d’intelligence en théorie exempt de toute influence culturelle (CFIT).
Le CFIT ou « Culture Faire Intelligence Test » : test culturellement équitable de Catell. Items sans question posée,
uniquement visuels. 5 sortes d’items non verbaux:
Analogies : similaires aux analogies verbales, mais sous forme non verbale.
Séries : semblables aux matrices. Il faut trouver la logique puis désigner la forme qui complète la série.
Classifications : extraire l’élément qui ne va pas avec les autres.
Matrices : les matrices de Raven.
Topologies : Exemple extrait du test : 5 cases sont dessinées, dans lesquelles figurent des carrés et des cercles
divers. Désigner dans quelle case on peut dessiner un point situé dans un cercle et en dehors d’un carré…
Selon Duncan et al. (1996), les lobes frontaux sont fortement impliqués dans l’intelligence fluide et c’est pour cette
raison que les patients sont en échec dans ce type de test.
Intelligence fluide
Capacité à penser logiquement et résoudre des problèmes dans des situations nouvelles, indépendantes de
l’acquisition de connaissances.
Nécessaire pour résoudre tous les problèmes de logique, les problèmes scientifiques, techniques ou mathématiques.
➡ La définition de l’intelligence fluide est assez liée à celle des fonctions exécutives.
Intelligence cristallisée
Capacité à utiliser les compétences, les connaissances et l’expérience.
Différent de la mémoire ou de la connaissance, se fonde sur l'accès aux informations de la mémoire à long terme.
Caractérisée par l’étendue des connaissances générales, le vocabulaire et la capacité de raisonner en utilisant des mots
et des chiffres.
Les auteurs ont comparé les deux corrélations entre le score à l’échelle de QI totale et le score aux fonction exécutive:
La corrélation âge-fonctions exécutives est plus forte que la corrélation âge-capacités générales.
S. LITHFOUS 8
• On a 3 tests évaluant les fonctions exécutives qui sont corrélés négativement à l’âge : Le Wisconsin ; le Stroop ; la
Tour de Londres.
• Pour le test de QI :
- Les scores totaux sont négativement corrélés avec l’âge.
- Pour le calcul du QI, on passe par des normes standardisées c’est pour cela qu’il n’est pas corrélé négativement avec
l’âge contrairement aux scores brutes.
➡ Ces données suggèrent que les effets de l’âge sont plus marqués sur les fonctions exécutives que sur le niveau
cognitif général.
Pour résumer, si on s’intéresse à l’efficience intellectuelle, on voit qu’il y un effet de l’âge sur le score au QI. Il
semblerait que l’échelle de performance qui fait appel à l'intelligence fluide soit un peu plus affectée que l’échelle
verbale.
2. Fonctions exécutives
‣ La tour de Hanoi
Tâche de résolution de problèmes.
Modifier la disposition des disques en respectant une série de contraintes.
➡ Tâche sensible au fonctionnement frontal.
➡ Dans le vieillissement : difficultés significative à partir de 4 disques.
‣ Test de Stroop
Inhibition d'une réponse habituelle ou surentrainée.
Inhibition de la réponse de lecture (automatique) et sélection d’une réponse alternative de dénomination de couleur.
➡ Sujets âgés plus sensibles à l'effet d’interférence que les jeunes.
➡ Augmentation du nombre d’erreurs.
➡ Augmentation du temps de réponse.
‣ Fluences verbales
Tâches d’évocation lexicale littérales ou catégorielles.
Capacité d’initiation et de maintient de la représentation du programme de réalisation.
Capacité d’inhibition des réponses interférentes.
➡ Diminution du nombre de mots produits chez les sujets âgés.
➡ Même après contrôle du niveau d’éducation.
S. LITHFOUS 10
‣ Résolution de problèmes
Stratégies cognitives : procédures ou ensemble de procédures permettant aux individus d’atteindre leur but.
4 dimensions évaluées :
Le répertoire : ensemble des stratégies disponibles pour accomplir une tâche.
La distribution : fréquence d’utilisation des stratégies.
La sélection : capacité à choisir une stratégie parmi plusieurs.
L’exécution : implémentation de la stratégie, évaluée par la vitesse d’exécution ou l’efficacité.
➡ Les variations stratégiques dépendent des stimuli, des situations, des individus.
➡ La première dimension qui est affectée, c’est le répertoire puisque les sujets âgées vont utiliser moins de
stratégies que les sujets jeunes.
➡ Sujets âgés utilisent moins de stratégies que les sujets jeunes.
Exemple Duverne & Lemaire (2004):
Tâche de vérification d’inégalités arithmétiques : 271 + 182 < 458 ?
• Sujets jeunes :
- Stratégie de vérification exhaustive quand la réponse proposée est proche de la réponse exacte (6+3<11?).
- Stratégie de vérification approximative quand la réponse proposée est éloignée de la réponse exacte (6+3<14?).
• Sujets âgés : stratégie de vérification exhaustive à tous les essais.
➡ Moins approprié : coût plus important, temps de réalisation supérieur, pas toujours nécessaire.
➡ Capacités de sélection de stratégies décline avec l’âge.
➡ Exécution des stratégies moins efficace (plus de temps nécessaire, plus d’erreurs).
En résumé :
- Réduction du répertoire stratégique, de la fréquence, des capacités de sélection et de l’exécution stratégique
avec le vieillissement.
C'est la question que l’on peut se poser dans le vieillissement, quand on utilise des tests multidéterminés et qu'on
observe une diminution des performances avec l’âge : est-ce qu’on peut en déduire que toutes les fonctions exécutives
sont atteintes sans distinctions ? Ou est-ce que ce déclin serait mieux expliqué par un déclin spécifique dans l’un ou
l'autre processus ?
➡ Quel processus est à l’origine du dysfonctionnement das la réalisation de la tâche ?
Colette & Salmon (2014) : étude des effets de l’âge sur chacun des processus du modèle de Miyake et al.
‣ Mise à jour
Tâche type running span : présentation de séries d’items de longueur inconnue, rappeler uniquement un nombre
spécifié des derniers items.
Nécessite de continuellement modifier le contenu de la mémoire de travail en supprimant l’information qui n’est plus
pertinente et en la remplaçant par une information plus récente.
Résultats : Plus la liste est longue plus l’écart de performances se creuse entre les jeunes et les âgés.
2ème indice de performance : nombre moyen de réponse correctes (max=4) en fonction de l’âge et de la position
sérielle de l’item. → Les performances des sujets âgés sont inférieures à celles des jeunes.
➡ Les résultats suggèrent qu’il y a une diminution des ressources de l’administration centrale (impliqué plutôt
dans le maintient de la mémoire de travail) qui empêche la manipulation des informations en même temps que le
maintient.
➡ Lorsque la charge en MdT est plus faible, les personnes âgées n’ont pas des performances inférieures aux jeunes.
Tâches type n-back : présentation de séries d’items, les sujets doivent décider, pour chaque item présenté, s’il est
semblable ou non à celui présenté n items auparavant.
➡ La charge cognitive augmente avec n.
➡ Avec l’âge les performances cognitives sont beaucoup plus hétérogènes que chez les jeunes.
➡ Cf graphique vieillissement optimal ; déclin cognitif ; vieillissement pathologique.
‣ L’ensemble de ces résultats suggère une diminution des ressources de l’administrateur central de la mémoire de
travail, qui entrave la réalisation simultanée des processus de maintien en mémoire de travail et des processus de
mise à jour.
‣ A noter qu’aucun déficit de mise à jour n’est mis en évidence lorsque la charge en mémoire de travail est faible.
S. LITHFOUS 12
‣ Flexibilité
Renvoie à la notion de déplacer rapidement et efficacement son foyer attentionnel.
Paradigmes de double tâches :
- Réalisation en alternance de 2 tâches simples.
- Réalisation de chaque tâche isolée (condition contrôle).
- Cout de l’alternance : comparaison temps d’exécution tâche d’alternance / tâche contrôle.
On distingue :
- Les couts de flexibilité globaux : coût lié au maintien et à la sélection en mémoire de travail des deux plans mentaux.
- Les couts de flexibilité spécifique : le cout lié à l’opération d’alternance entre les deux plans mentaux.
‣ De nombreuses études ont mis en évidence un déclin de flexibilité avec le vieillissement. Ce déclin est plus
marqué sur les coûts de flexibilité globaux que sur les couts spécifiques.
Résultats:
➡ Coût de flexibilité spécifique égale chez les jeunes (59,2%) et les âgées (46,9% ; t(78) = 1.9).
➡ Cout de flexibilité globale supérieur chez les âgés (69,3)% par rapport aux jeunes (50,7; t(78) = -2,9, p<01).
Autres facteurs modulant les performances de flexibilité des personnes âgées : caractère prévisible ou aléatoire de
l’alternance, l’intervalle de temps entre les tâches (préparation à l’alternance), entrainement préalable.
‣ Inhibition
➡ Performances controversées des sujets âgés pour une grande variété de tâches :
- Test de Stroop
- Amorçage négatif
- Test de Hayling
- Inhibition motrice : Go/No-go
Parfois on voit que les sujets âgés ont des performances diminuées par rapport aux jeunes et parfois on voit qu’elles
sont préservées.
➡ Peut s’expliquer par le fait que l’inhibition ne serait pas un processus unitaire.
Exemple :
- Inhibition controlée/intentionnelle : altérée
- Inhibition automatique/non intentionnelle : préservée.
- Mémoire sémantique : test de Hayling (il faut compléter une phrase avec un mot qui n’a rien à voir).
Tâches mnésiques avec oubli non intentionnel (les sujets ne sont pas informés qu’il y a des items à oublier).
- Mémoire de travail: Tâche de reconnaissance d’items
4 lettres présentées simultanément
Après 3 sec : 1 lettre présenté : appartenait à la série de 4 ou non ?
- Mémoire épisodique : 32 paires de mots présentés visuellement : catégorie + item de la catégorie (oiseau - corbeau) 2
catégories : oiseaux/instruments de musique.
Phase de rappel : Présentation 1er mot + 2 premières lettres du 2ème mot (oiseau-co_) seulement la moitié
des mots d’une catégorie.
Rappel différée : rappel d’autant de mots que possible.
Résultats :
‣ Avec l’âge préservation des performances dans les tâches d’oubli non intentionnel.
‣ Déficit des seniors dans les tâches d’oublie volontaire.
‣ Indépendamment des performances mnésiques des séniors.
➡ Suggère une vulnérabilité plus importante des processus d’inhibition volontaire avec le vieillissement, alors que
l’inhibition non intentionnel serait mieux préservée avec l’âge.
Si on reprend le modèle Miyake, on voit que chacun des trois processus est altéré.
Par contre ce déclin ne semble pas égal puisque certains de ces différents
processus peuvent encore être segmentés.
‣ Dégradation de certains processus spécifiques au sein de chaque fonction (i.e
flexibilité globale/spécifique) ?
‣ Distinction processus automatiques/contrôlés ?
Dès qu’une tâche nécessite beaucoup de ressources cognitives elle est plus difficile pour les séniors.
3. Attention
Plusieurs modèles de l’attention ont été proposés ces 30 dernières années :
Insistent tous sur la notion de contrôle exercé par l’attention sur les stimuli.
Reconnaissent tous l’existence d’un système attentionnel (et souvent un système pré-attentionnel).
Les fonctions attentionnelles sont divisées en plusieurs composantes ou sous-systèmes qui varient en fonction des
modèles.
Cependant, on retrouve généralement les notions de sélection, d’attention partagée et de vigilance (ou d’attention
soutenue).
S. LITHFOUS 14
Définition :
William James (1890) : « L’attention est la prise de possession par l’esprit, sous une forme claire et vive, d’un objet ou
d'une suite de pensées parmi plusieurs qui semblent possibles (…) Elle implique le retrait de certains objets afin de
traiter plus efficacement les autres. »
Processus attentionnels :
Processus de sélection : favoriser le traitement des stimuli (ou pensées) pertinents et inhibition des stimuli non
pertinents.
Processus de contrôle : gestion des ressources cognitives nécessaires pour réaliser des actions ou tâches cognitives
volontaires (par opposition aux comportements automatiques qui ne nécessitent pas de contrôle attentionnel).
Niveau d’activation (du sytème attentionnel) : détermine l’efficacité du système attentionnel. Ce niveau d’activation
peut varier, certains facteurs ont un effet sur ce niveau (fatigue, consommation d’alcool, psychotropes pathologies
neurologiques…).
Modèle de Posner & Raichle (1994) :ils ont décrit un réseau cérébral
qui sous-tendrait certains processus attentionnels particuliers.
On distingue 3 pôle au sein de ce réseau
Système attentionnel antérieur : aire motrice supplémentaire et
cortex cingulaire antérieur.
‣ Cortex cingulaire antérieur : détection consciente du stimulus.
‣ Aire motrice supplémentaire : préparation à une réponse
motrice.
Réseau attentionnel postérieur : cortex pariétal ; colliculi
supérieurs ; pulvinar.
‣ Cortex pariétal impliqué dans le désengagement de l’attention.
‣ Pulvinar et colliculi supérieurs : déplacements de l’attention +
amplification du stimulus cible.
Réseau de la vigilance : système noradrénergique du locus
coeruleus.
‣ Locus coeruleus : engagé dans le maintien d'un niveau de vigilance suffisant pour permettre de répondre
rapidement et efficacement à un stimulus. Son activation améliorerait les processus attentionnels sur une longue
période de temps.
➡ Ces trois réseaux seraient distincts mais pas entièrement indépendants.
Ex: si le réseau de la vigilance est activé il va aussi augmenté l’activation des deux autres réseaux grâce aux
connections qu’ils partagent les uns avec les autres.
Sous-sytème de vigilance :
- Alerte, attention soutenue
- Permet de réagir aux stimulations de l’environnement
- Voies noradrénergiques ascendantes (éveil, vigilance), aires préfrontales droites.
S. LITHFOUS 16
On évalue ce système généralement avec des tâches de surveillance : détection de changements de l’environnement
plus ou moins fréquents et apparaissant à des intervalles de temps aléatoires.
Exemple : étude de Berardi et al., 2001 : évaluation de la vigilance à l’aide d’une tâche de détection visuelle.
- Tâche : détection du chiffre 0 parmi des chiffres de 0 à 9.
Tâche en blocs : 6 niveaux de dégradation des stimuli
Durée de la tâche : 8min/bloc
➡ Stimuli dégradés : le fond et le stimuli ne sont pas homogènes, les contours peuvent
être un peu flou
➡ Tâche monotone : ça a pour effet que l’attention fluctue et va avoir tendance à se relâcher
- Sujets : jeunes (20-39 ans) / midle aged (40-59 ans) / âgés (>60 ans).
- Résultats : dégradation des performances au cours de la tâche chez tous les groupes de sujets.
➡ Mais performances équivalentes (détections correctes, omissions, fausses alarmes, temps de réponse) entre tous
les groupes.
➡ Ces résultats vont plutôt dans le sens d’une préservation de la vigilance dans le temps.
➡ Cependant, d’autres études montrent au contraire une dégradation des performances de vigilances chez les
personnes âgées comparativement aux jeunes adultes.
➡ Notamment, lorsque le niveau de dégradation des stimuli ou la fréquence des changements à détecter augmente,
la détérioration des performances des sujets âgés est accentuée (cela sollicite plus de ressources attentionnels).
Ceci pourrait être expliqué par:
- Une limitation des ressources attentionnelles avec le vieillissement.
- Une baisse de l’acuité sensorielle avec l’âge, qui contribuerait à une réduction de la saillance perceptive des stimuli
et ainsi une réduction du niveau d’activation des processus attentionnels
- Protocole :
Résultats:
1. Rappel libre
Nombre de mots rappelés à la tâche de mémoire :
➡ Diminution du nombre de mots rappelés, chez les jeunes comme chez les âgés, lorsqu’une tâche
secondaire est effectuée lors de l’encodage.
➡ Pas d’effet de la double tâche lorsqu’elle est proposée lors du rappel.
➡ Effet similaire pour les deux groupes.
‣ Lorsque la T2 est effectuée à l’encodage cela a un effet sur la performance, ça interfère avec
l’encodage des mots. Les mots sont moins bien encodés et cela impact le rappel.
‣ Alors que lorsque la T2 est présentée lors du rappel il n’y a pas d’effet significatif.
Temps de réponse (TR) à la tâche secondaire :
➡ Effet de la double tâche plus important chez les âgés : augmentation du TR.
➡ Effet plus important lorsque la double tâche est proposée lors du rappel.
‣ Ralentissement des performances lorsque la T2 est présentée au rappel mais uniquement chez les
âgées.
‣ Pour être capable de rappeler les mots lors du rappel, ils sont obligés de sacrifier la tache
secondaire et ils vont donc répondre plus lentement.
2. Rappel indicé
Nombre de mots rappelés à la tâche de mémoire :
➡ Effet de la double tâche plus marqué lorsqu’elle a lieu lors de l’encodage.
➡ Pas d’effet de la double tâche lorsqu’elle a lieu lors du rappel.
➡ Effet similaire dans les 2 groupes.
Temps de réponse à la tâche secondaire :
➡ Effet de la double tâche plus important chez les âgés.
➡ Effet plus important lorsque la tâche secondaire est effectuée lors du rappel.
‣ Comme pour le rappel libre, une tache secondaire lorsqu’elle effectuée pendant l’encodage à un effet
délétère.
3. Reconnaissance
Nombre de mots reconnus à la tâche de mémoire :
➡ Diminution du nombre de mots reconnus quand la double tâche a lieu lors de l’encodage.
➡ Effet similaire chez les jeunes et les âgés.
➡ Pas d’effet de la double tâche en reconnaissance.
‣ Puisqu’il n’ont pas encodé les mots, ils ne peuvent pas le récupérer donc les reconnaitre.
Temps de réponse à la tâche secondaire :
➡ Pas d’effet de la double tâche qu’elle soit effectuée au moment de l’encodage ou au moment du rappel.
➡ Effet similaire chez les jeunes et les âgés.
‣ Les temps de réponses sont un peu plus lents chez les âges mais ce n’est pas significatif.
S. LITHFOUS 18
Conclusions :
‣ L’encodage est perturbé par la réalisation concomitante d’une tâche secondaire.
‣ La récupération est peu perturbée par la réalisation d’une tâche secondaire.
‣ Effets similaire chez les jeunes et les âgés.
‣ Temps de réponse à la tâche secondaire augmentés chez les sujets âgés.
‣ Surtout lorsque la tâche secondaire a lieu lors de la récupération.
‣ Effet plus important sur le rappel libre que sur le rappel indicé et la reconnaissance.
➡ Augmentation du coût attentionnel lors d’une double tâche chez les sujets âgés.
➡ Les processus d’encodage et de récupération demandent plus de ressources cognitives avec l’âge.
➡ Un support environnemental permet lors du rappel de diminuer le coût attentionnel engendré par le processus de
récupération.
Avec l’âge les ressources cognitives diminuent et cela se répercute sur les performances secondaires. Les sujets âgés
doivent sacrifier la tâche secondaire et ça se voit au niveau du temps de réaction, surement parce qu’ils privilégient le
rappel des mots.
Selon que le mot soit en rappel libre ou indicé, on n’a pas les même performances. Plus la tache de rappel demande de
ressources, plus les performances sont diminuées dans la tâche secondaire.
➡ Cela soutient l’hypothèse que c’est bien une question de ressources cognitives.
Lorsque la tache secondaire est présentée à l’encodage, le nombre de mots rappelés est diminué chez les jeunes aussi
bien que chez les âgés. La tache secondaire impact trop l’encodage, cela permet de dire que l’encodage est un processus
mnésique qui demande beaucoup d’attention.
Pour essayer de comprendre comment ces performances diminuent avec le temps des chercheurs ont utilisé une épreuve
de potentiels évoqués:
‣ Tâches de recherche visuelle (Lorenzo-Lopez et al., 2008)
- Tâche : indiquer si la cible est présente à l’écran ou non.
- Tache visuelle de détection de cibles:
• Sujets jeunes (18-24 ans)
• Sujets âgés sains (60-84 ans)
- Paramètres mesurés :
• Comportement
- Temps de réponses
• Potentiels évoqués:
- Latences
- Amplitudes
Interprétation:
‣ Ralentissement des temps de réponses chez les personnes âgées compatible avec d’autres observations
expérimentales.
‣ L’augmentation de latence de la N2pc chez les personnes âgées refléterait un ralentissement des processus
d’allocation de l’attention spatiale.
‣ La réduction de l’amplitude de la N2pc chez les personnes âgées reflétait une diminution des ressources
attentionnelles disponibles.
➡ Altération des processus d’allocation de l’attention spatiale dans le vieillissement normal.
POUR RÉSUMER :
‣ Les effets de l’âge sont plus marqués sur les composantes attention sélective et attention divisée.
- Diminution des ressources attentionnelles disponibles avec l’âge ?
- Défaut d’inhibition des informations non pertinentes ?
‣ Relative préservation de l’attention soutenue.
4. Cognition spatiale
Capacité permettant d’acquérir, d’organiser, de se représenter l’espace, de naviguer dans l’environnement, d’atteindre
des objets, de générer et manipuler mentalement des objets…
Concerne le traitement d’information incluant les relations entre individus, objets, espace.
Capacité complexe faisant intervenir des aspects perceptifs, moteurs, spatiaux, mnésiques, imagerie mentale…
Comprends des aspects de bas niveau et des aspects plus intégrés:
• Bas niveau (relativement préservé dans le vieillissement) : fonctions visuo-perceptives, visuo-constructives,
imagerie mentale.
• Haut niveau : navigation spatiale.
Fonctions principalement dépendantes de l’hémisphère droit.
Imagerie mentale
‣ Capacité à générer et maintenir l’image d’un objet, d’un concept, un souvenir, en l’absence de toute perception.
‣ Interaction entre perceptions et représentations d’objets maintenus en mémoire à long terme.
‣ Images mentales maintenues dans le cortex visuel.
‣ Différentes composantes:
- Génération : capacité à élaborer une image mentale
- Maintenance : la capacité à maintenir l’image à partir du moment où elle est générée.
- Balayage visuel
- Rotation : capacité à changer de perspective et de faire tourner un objet.
‣ Effets délétères de l’âge sur la génération et la rotation des images mentales.
‣ Pas d’effets sur le maintien et le balayage.
‣ Rotation mentale
- Déclin des capacités de rotation mentale avec l’âge.
- Capacité fortement soumise aux différences inter-individuelles (cf verbalisateurs/
visualisateurs).
- Déclin même chez les individus ayant de bonnes capacités de rotation mentale.
S. LITHFOUS 21
Navigation spatiale
Capacité à élaborer et à maintenir une trajectoire d’un point de départ à un point d’arrivée dans un environnement.
➡ Représentations égocentriques : centrés sur soi, sur la personne qui s’oriente = le navigateur ; fortement dépendant
de notre propre perspective.
➡ Représentations allocentriques : indépendantes de notre perspective ; repères localisés les uns par rapport aux
autres ; stocker sous forme de cartes mentales ; permet d’évaluer de façon plus précises les distances entre les
repères spatiaux ; flexibles.
‣ Représentations égocentriques
- Evalué par l’apprentissage et le rappel de route (ex : labyrinthes)
➡ Dépendant de la perspective de l’observateur
➡ Repose sur l’apprentissage d’une association repère spatial-changement de direction
- Peut être altéré dans le vieillissement normal
- Ordre temporel des repères altéré (frontal).
- Généralement moins atteintes dans le vieillissement, même si certains auteurs observent un déficit par rapport aux
sujets jeunes en rappel de routes.
- Avec l’âge, changement de préférence en faveur des représentations égocentriques, bien que les performances
spatiales soient prédites par la préférence pour une stratégie allocentrique.
- Déclin des représentations allocentriques pour encoder les relations entre objets, mais représentations égocentriques
préservées.
‣ Représentations allocentriques
- Difficulté de création de cartes cognitives
➡ Plus d’essais nécessaires pour l’apprentissage par rapport aux sujets jeunes.
- Difficultés d’utilisation de cartes cognitives
➡ Plus d’erreurs dans la localisation de repères spatiaux.
➡ Difficultés pour dessiner le trajet parcouru et reconnaitre les repères sur une carte en 2D de l’environnement.
Résultats en IRMf:
• En haut: structures cérébrales qui sont plus activées chez les sujets jeunes que chez les âgés lors du test de rappel.
‣ Réseau cérébral spécifique de la navigation spatiale: l’hippocampe et le gyrus parahippocampique, cortex
pariétal et cortex rétrosplénial.
- Hippocampe et gyrus parahippocampique : sous-tendent les représentations allocentriques.
- Cortex pariétal : sous-tend les représentations égocentriques.
- Cortex rétrosplénial : impliqué dans la conversion de représentations égo en allo et vise versa.
➡ Chez les sujets âgés on voit que ces structures qui sont cruciales pour la navigation spatiale sont moins activées que
chez les jeunes, ce qui peut expliquer leurs performances plus faibles par rapport aux jeunes.
• En bas: structures plus activées chez les âgées que chez les jeunes au moment du rappel.
‣ Augmentation d’activé du lobe frontal.
- Mécanismes de compensations ?
- Difficulté plus importante pour les séniors ? (Plus une tâche est
difficile, plus les parties préfrontales sont activées).
- Recherche d’une stratégie ?
- Activation plus forte des processus de mémoire de travail pour
compenser son déclin ?
➡ Ce type de tâche sollicite la MdT : maintenir les étapes de
l’itinéraire qui ont déjà été réalisé, les erreurs qui ont déjà
été commises…or les processus de mise à jour en MdT sont
moins performants chez les âgés par rapport aux jeunes.
Etude LNCA
‣ Objectif : déterminer si les difficultés de navigation spatiale chez les seniors sont expliquées par un défaut de création
ou de rappel des représentations spatiales.
‣ Méthode:
- Groupe de sujets jeunes (18-30ans)/groupe de sujets âgés (60-75 ans).
- Phase d’encodage : exploration libre d’un labyrinthe virtuel (4 niveaux de difficulté).
- Phase de rappel :
Résultats:
• Phase d’encodage
➡ Les sujets âgés ont besoin de plus temps que les jeunes pour créer des cartes mentales.
S. LITHFOUS 23
• Rappel libre
➡ Le score est plus élevé chez les jeunes que chez les séniors.
➡ Plus d’erreurs de bifurcation chez les séniors que chez les sujets jeunes
quelque soit le niveau de difficulté.
➡ Chez les seniors le nombre d’erreurs métriques augmente avec le niveau de
difficulté contrairement aux sujets jeunes.
➡ Les performances de rappel libre sont impacté chez les âgées.
• Reconnaissance
➡ Les performances de reconnaissances sont déficitaires également chez les âgées.
➡ Suggère une altération des processus de création de représentations spatiales dans le
vieillissement.
Résultats:
• Rappel immédiat du parcours
‣ 21% d’échecs chez les jeunes / 79% de réussite
‣ Chez les âgés (consigne simple) : 0 retour parfait
➡ Il semble que le fait de donner une consigne
approprié aux séniors leur permettent d’obtenir
des performances équivalentes aux jeunes.
‣ Performances de navigation corrélées aux performances aux tests de fonctions exécutives, mémoire de travail, vitesse
de traitement.
‣ Corrélation positive entre les performances à la tâche spatiale et le volume du codex préfrontal.
‣ Pas de corrélation entre les performances à la tâche spatiale avec le volume de l’hippocampe chez les sujets âgés.
Résultats:
‣ Performances égales entre jeunes et âgés pour jugements de proximité, de distance, ordonnancement des repères.
‣ Performances séniors inférieures à celles des jeunes pour l’apprentissage d’itinéraire nouveau.
➡ Il semblerait que pour les environnements bien connus, les représentations spatiales ne se dégradent pas avec l’âge.
Dans le MCI:
‣ Différents profils en fonction du sous-type de MCI
5. Mémoire
Récupération
‣ Selon que l’on fasse un rappel libre ou une reconnaissance les performances des sujets vont déclinées
de façon linéaire avec l’âge pour le rappel libre alors qu’en reconnaissance les performances ne
déclinent quasiment pas.
- Le rappel libre demande plus de ressources cognitives que la reconnaissance et il semblerait que
les ressources cognitives diminuent avec l’âge et donc il semble que tout les processus de
contrôles déclinent plus que les processus automatiques.
- Le rappel libre sollicite plus fortement le cortex préfrontal ce qui explique que ce sont les
processus d’encodage et de récupération qui sont le plus atteint.
Résultats:
• Performances aux tests de mémoire :
- Sujets « old-high » > sujets « old-low »
- Sujets « old-high » = sujets jeunes
➡ Les sujets hautes performances avaient de meilleurs performances que les sujets basses performances et
leurs performances étaient équivalentes à celles des jeunes.
• TEP :
- Recrutement bilatéral chez les sujets âgés ayant de hautes performances.
➡ Chez les sujets âgés hautes performances ont a une activation bilatérale préfrontal contrairement aux sujets
jeunes et basses performances qui ont une activation latéralisée.
➡ En faveur de l’hypothèse de la compensation.
➡ L’activation bilatérale reflète une réorganisation qui est bénéfique pour les sujets âgés car elle
reflète un haut niveau de performance.
Mémoire de Source
Permet d’avoir une connaissance de la provenance des informations mémorisées.
Contrôle de la source (source monitoring) : ensemble des processus cognitifs impliqués dans l’attribution de l’origine
des souvenirs.
Permet de distinguer :
- Les informations générées intérieurement (pensées, éléments imaginaires) des informations provenant de
l’extérieur (événements perçus).
- Différentes sources externes (e.g entre deux personnes ou entre ce qui a été entendu dans la rue ou à la radio).
- Les différents processus par lesquels un sujet a généré une information : par exemple, différencier ce que le sujet
a pensé de ce qu’il a dit.
Le contrôle de la source constitue aussi un élément nécessaire à la reviviscence phénoménologique qui caractérise le
rappel épisodique.
Observations issues de la clinique neuropsychologique : l’atteinte du contrôle de la source est liée à des
dysfonctionnements de nature exécutive.
Atteinte du contrôle de la source : faux souvenirs (faux rappels, fausses reconnaissances).
➡ La mémoire épisodique est une reconstruction personnelle.
S. LITHFOUS 28
Test du contrôle de la source : le paradigme de Deese - Roedinger - McDermott (DRM) : présentation de listes
composées de mots sémantiquement liés.
‣ Les sujets sains jeunes ou âgés ont tendance à rappeler ou reconnaitre l’item critique.
➡ Les participants vont avoir plus tendance à reconnaitre les leurres critiques que les leurres non critique.
‣ Ces faux souvenirs résulteraient d’une confusion entre la source d’apprentissage et l’information générée
personnellement par le sujet.
➡ Les personnes âgées présentent plus de fausses reconnaissances ou de faux
rappels de leurres critiques que les jeunes adultes.
Plusieurs hypothèses possibles pour expliquer le déclin du contrôle de la source dans le vieillissement :
Déclin des fonctions exécutives : certains auteurs observent des corrélations significatives entre les capacités de
contrôle de la source et la performance à des tests évaluant les fonctions exécutives (e.g. WCST, fluences verbales…)
chez des sujets âgés sains.
Par contre d’autres auteurs ne retrouvent aucune corrélation significative chez des sujets âgés sains entre les mesures
du contrôle de la source et les mesures du fonctionnement exécutif (WSCT).
Certaines études suggère que le contrôle inhibiteur serait plus particulièrement corrélé aux capacités de contrôle de la
source. Là encore, des corrélations entre faux souvenirs et performances à des tests d’inhibition ne sont pas
systématiquement observées.
NB : Limites : plusieurs types de contrôles de sources (ex: distinction entre source interne et externe ; différenciation de
plusieurs sources externes) ; souvent les auteurs ont utilisé des tests multidéterminés.
Déclin de la mémoire épisodique : des corrélations entre les capacités de contrôle de la source et les performances à
des tests épisodiques ont été observées.
Dans le vieillissement : on aurait peut être tendance à retenir l’idée générale d’un sujet plutôt que les détails pour
compenser le déclin mnésique ?
Idée que comme le système de mémoire épisodique est plus atteint dans le vieillissement normale alors que la mémoire
sémantique reste préservée, les sujets âgés vont s’appuyer sur la mémoire sémantique préférentiellement pour les tâches
de mémoire.
S. LITHFOUS 29
Mémoire autobiographique
Elle a souvent été associée à la mémoire épisodique alors qu’en réalité elle comporte plusieurs composantes:
Une composante épisodique : événements spécifiques (qui ont lieu une seule fois), souvenir vifs et riches en détails
perceptifs, émotionnels…
Une composante sémantique : connaissances générales sur son passé, informations relatives à soi (par exemple: le
lieu de travail, le nom des collègues, les sorties entre amis), événements répétés, pauvres en détails.
Les connaissances sémantiques personnelles résultent d’un phénomène de décontextualisation progressive de la trace
mnésique épisodique au cours du temps et des répétitions d’événements similaires (théorie de la sémantisation).
‣ Dans le vieillissement
Pour Conway un souvenir épisodique est reconstruit, c'est-à-dire qu’il n’est pas forcément stocké en mémoire à long
terme comme le théorise Tulving. Les informations de mémoire autobiographique sont organisées en mémoire à long
terme, pas selon une dichotomie sémantique personnelle-épisodique, mais selon le niveau de spécificité du souvenir.
On va distinguer 3 niveaux de spécificité :
Les périodes de vie (niveau le plus général) : se mesurent en années ou en décennies et sont regroupées par thèmes
(ex: mon parcours universitaire). Ces représentations contiennent des connaissances sur les personnes, les activités et
les sentiments appartenant à une période. Peuvent contenir des connaissances peu détaillées et plusieurs périodes de
vie peuvent être regroupées sou la forme d’un thème commun.
Les événements généraux : représentent des connaissances qui reflètent des expériences
mesurées en jours, semaines ou mois avec des événements répétés (exemple : les
conférences à l’université) ou des événements spécifiques supérieurs à une journée (ex:
le congrès à Montréal). Ces souvenirs d’événements génériques peuvent être organisés
sous forme de mini-histoires (ex: ma formation doctorale). Ils représentent la porte
d’entrée privilégiée pour l’accès à nos souvenirs pendant le processus de construction
du souvenir.
Evénements spécifiques : riches en détails perceptivo-sensoriels, mesurés en secondes,
minutes ou heures, donc inférieurs à 24h, et qui correspondent au registre
phénoménologique de la trace mnésique (exemple : image, sentiment, odeur). Ces détails sont récupérés via les
événements généraux en priorité (porte d’entrée principale) et ensuite la récupération de ces détails permet la
reconstruction (le rappel) de ces souvenirs d’événements spécifiques situés dans le temps et l’espace et dont le
contexte d’encodage est réexpérimenté mentalement.
Lorsque l’on essaye de se souvenir d’un événement en particulier, le processus de récupération est le plus souvent
stratégique et indirect passant par des connaissances générales (périodes de vie et événements généraux) pour accéder
aux connaissances plus spécifiques (détails d’événements spécifiques). L’accès au détails spécifiques peut aussi être
involontaire et direct le souvenir semblant surgir dans la conscience à partir d’un indice très particulier comme une
odeur, une saveur ou une mélodie.
➡ Ce processus de reconstruction des souvenirs est souvent indirect via les événements généraux et dépend
énormément du système de l’administrateur central de la mémoire de travail. Cette reconstruction d’événements
uniques est modulée par la notion de self (le modèle d’identité du sujet).
Selon Conway le self module à la fois l’encodage et la reconstruction de ces souvenirs épisodiques. De même on ne se
rappel pas forcement les souvenirs de la même façon, si entre temps on a changé. On n'est pas forcement la même
personne à 45 ans qu’à 20 ans. Selon lui c’est en fonction des objectifs et de l’identité. Cette reconstruction du souvenir
dépend de l’administrateur central et donc les lobes frontaux ont une place cruciale dans la reconstruction d’événements
uniques Conway propose aussi un réseau neuronal qui sous-tend la mémoire autobiographique avec les lobes frontaux
qui sous-tendent l’administrateur central et donc qui vont être impliqués dans la récupération active du souvenir
épisodique. Les événements généraux vont être sous-tendus par le cortex temporal externe (rôle dans la mémoire
sémantique). Les régions postérieurs (notamment carrefour pariéto-temporo-occipital) impliqués dans la récupération
des détails sensoriels lors de la reconstruction du souvenir.
La récupération des souvenirs autobiographiques implique un vaste réseau cérébral largement distribué dans lequel
le rôle du lobe frontal est essentiel.
S. LITHFOUS 31
Même si le nombre de souvenirs épisodiques est réduit pour les séniors par rapport aux jeunes, le nombre de souvenirs
qui définissent le soi reste préservé.
➡ Cela suggère que ces souvenirs ont une nature particulière et resteraient mieux préservés dans le vieillissement.
➡ Souvent les souvenirs qui définissent le soi se trouvent dans la période de jeune adulte.
Le modèle de Conway est interessant car il ajoute cette notion de soi contrairement à Tulving qui ne s’intéresse pas trop
à ce qui a trait à la sélection des souvenirs.
➡ Tout les événements vécus n’ont pas la même valeur et il semblerait que ceux qui ont une plus grande valeur
soit mieux préservés.
Le seul domaine de mémoire préservé semble être la mémoire sémantique qui tend même à augmenter légèrement
avec l’âge. On a plus tendance à avoir des souvenirs sémantisés dans le vieillissement normal.
5. Langage
Le langage est probablement l’une des fonctions les mieux préservées dans le vieillissement avec la mémoire
sémantique.
La structure du langage:
Le lexique : le vocabulaire : noms, verbes, adjectifs, adverbes
La syntaxe : permet la combinaisons des différents élément de vocabulaire dans la phrase.
La mémoire sémantique : requise pour la compréhension et l’expression du langage.
Dans le vieillissement:
Le langage est la fonction la mieux préservée.
‣ Mémoire sémantique :
Les scores aux tests de vocabulaires sont équivalents, voire supérieurs chez les
personnes âgées par rapport aux sujets jeunes.
A noter : corrélation des scores de vocabulaire avec le niveau d’études.
➡ Il semble qu’il y ait une variabilité inter-individuelle importante cela peut être
expliqué par le niveau d’étude des sujets.
Est-ce que ce phénomène de mot sur le bout de la langue touche toutes les catégories de mots ?
Est-il dépendant des capacités de mémoire épisodique ?
Pour chaque mot le sujet répond « je sais », « je ne sais pas » ou « j’ai le mot sur le bout de la langue ».
Puis choisit une réponse parmi 4 propositions.
Résultats :
Corrélations significatives:
‣ Positive entre l’âge et les réponses « je sais » pour les catégories
de lieux et personnes célèbres.
‣ Négative entre l’âge et les réponses « je ne sais pas » : plus les
sujets sont âgés, plus ils savent, plus ils ont la réponse et donc
moins ils répondent par « je ne sais pas ».
‣ Positive entre l’âge et les réponses « j’ai le mot sur le bout de la
langue » pour les noms propre puisqu’on l’observe pour les lieux
et les personnes célèbres.
➡ On a une corrélation positive entre l’âge et les connaissances
sémantiques puisque plus les sujets sont âgés plus ils ont les
réponses.
Le phénomène de mot sur le bout de la langue n’est pas modulé par les performances en mémoire épisodique.
RÉSUMÉ
Toutes les catégories de mots et toutes les
modalités (verbale/visuelle) peuvent
donner lieu à un MBL.
Cependant, les MBL chez les personnes
âgées affectent prédominamment les
noms propres.
Les MBL chez les personnes âgées ne
sont pas liés à un déclin de la mémoire
épisodique.
Nombre de MBL selon la catégorie de mot Rôle de la mémoire épisodique dans le MBL
Compréhension du langage:
Bien que globalement préservée dans le vieillissement, quelques discrètes difficultés de compréhension peuvent être
observées.
Ces difficultés peuvent être expliquées par:
Un ralentissement de la vitesse de traitement de l’information qui altérerait la compréhension du langage oral.
Des difficultés de mémoire de travail peuvent expliquer les difficultés de compréhension et de production de
phrases à syntaxe complexes.
Une perte d’audition : la perte d’audition due à l’âge affecte principalement les fréquences élevées qui
correspondent en partie aux fréquences de la voie humaine.
‣ Performances:
- En moyenne, les personnes âgées ont des performances inférieures à celles des jeunes surtout pour les phrases les
plus complexes.
- Mais : forte variabilité dans le groupe des personnes âgées : bon (=jeunes) et mauvais performers.
‣ Données IRMf:
Aire de Wernicke dans l’HG plus activée chez les sujets jeunes que chez les sujets âgées qui présentent de hautes
performances.
➡ Aire cruciale dans la compréhension du langage qui fait partie du réseau central du langage.
Aire de Wernicke dans l’HD + cortex préfrontal dorsolatéral gauche plus activées chez les sujets âgées avec de
hautes performances que chez les sujets jeunes.
➡ Les personne âgées à hautes performances semblent activer plus de structures, ils recrutent un réseau cérébral
élargie.
➡ Cortex préfrontal dorsolatéral gauche : refléterait l’activation de la boucle phonologique de la MdT.
➡ L’activation de l’aire de Wernicke à droite augmente avec l’augmentation du niveau de complexité de la
phrase.
➡ Cela suggère que chez les sujets âgés qui ont de hautes performances, ces hautes performances s’accompagnent
aussi d’une réorganisation des organisations cérébrales et pour maintenir ces performances élevées, ils recrutent un
réseau cérébral du langage élargi : aire de Wernicke controlatéral et cortex préfrontal dorsolatéral à gauche.
Aires cérébrales plus activées chez les sujets âgés à haute performances par rapport aux sujets à faible performances.
On observe deux structures qui sont les aires de Broca et Wernicke dans l'HG qui font parties du
réseau central du langage. Ces aires là sont plus activées chez les séniors qui présentent de hautes
performances.
➡ Donc le réseau central serait plus activé chez les séniors et en plus par rapport aux jeunes, ils
recrutent un réseau plus élargie.
Aires cérébrales plus activées chez les sujets âgés à faible performances par rapport aux sujets à haute performances.
Chez les sujets âgées qui présentent de faibles performances le cortex préfrontal ventrolatéral gauche, est plus activé
que les sujets à haute performance. Cette zone serait impliquée dans la résolution de problèmes verbaux.
Interprétation: les personnes âgées à faibles performances adopteraient une stratégie de résolution de problème pour
résoudre la tâche. Cette stratégie ne serait pas forcément appropriée.
➡ Peut être qu’elle vient compenser le fait que le réseau central du langage soit moins activé chez ces personnes par
rapport à celles qui ont de meilleures performances, pour compenser cette moindre activation, peut être qu’ils
utilisent une autre stratégie.
➡ Ou alors c’est parce qu’ils activent cette zone qu’ils activent moins le réseau central.
➡ Cette stratégie ne serait pas appropriée pour résoudre la tâche et serait pour cette raison associée à de plus faibles
performances.
Pour arriver à un niveau comparable à celui des jeunes, les personnes âgées à hautes performances recrutent en
compensation des aires cérébrales qui font parties du réseau étendu du langage avec l’aire de Wernicke droite et des
aires impliquées dans la mémoire de travail (cortex dorsolatéral gauche).
Comme précédemment, le fait de recruter des aires cérébrales supplémentaires peut être associé à un plus haut
niveau de performance et peut être considéré comme un mécanisme de compensation chez les personnes âgées.
Ces résultats mettent en évidence qu’il peut exister des difficultés de compréhension dans le vieillissement normal, mais
ces difficultés de compréhension resteraient plutôt discrètes, elles se manifesteraient surtout lors de phrases à syntaxes
complexes pour le langage oral. Tous les séniors ne serait pas égaux face à ces difficultés de compréhensions.
➡ Les différences inter-individuelles sont vraiment majorées avec l’âge (≠profils de vieillissement).
S. LITHFOUS 35
1. L’hypothèse exécutivo-frontale
‣ Lobes frontaux particulièrement affectés par le vieillissement.
Modifications neuroanatomiques et neurochimiques importantes.
LF plus touchés par rapport aux autres aires cérébrales.
‣ Déficit exécutif marqué chez les sujets âgés.
Par rapport aux performances des sujets jeunes aux tests évaluant les fonctions exécutives.
‣ Idée que le déclin dans plusieurs tâches est causé par un dysfonctionnement localisé.
➡ Le déficit exécutif dans le vieillissement normal serait à l’origine des effets de l’âge sur de nombreuses
fonctions cognitives (e.g. mémoire, résolution de problèmes, cognition sociale…)
Chez les sujets âgés, déficit plus marqué lors du rappel dans les tâches de mémoire
impliquant un rappel libre par rapport au rappel indicé.
➡ Tableau similaire aux patients frontaux.
‣ Performances de navigation
- Inférieures aux sujets jeunes dès les 1ers essais d’apprentissages indépendants de la mémoire.
- Déclin de la mémoire de l’ordre temporel et de la mémoire associative → frontal.
- Corrélées à des mesures exécutives et attentionnelles.
- Dépendantes du fonctionnement du LF : modification de l’activité frontale observée + corrélation avec le
volume du lobe frontal prédit les performances de navigation.
➡ Déficits de navigation dans le vieillissement proviendraient plus d’une atteinte frontale exécutive que de
processus purement spatiaux et hippocampiques.
‣ Evaluation:
- Mesure du temps de réponse à des tâches très simples type comparaison de lettres, comparaison de lignes, code de la
WAIS.
- Corrélation âge-temps de réponse.
➡ Si tâches complexes, ne permet pas d’éliminer l’influence du niveau culturel, des savoirs, des
stratégies.
➡ Si tâche uniquement perceptives ou motrices, ne permet pas d’estimer la durée des processus
cognitifs (mais uniquement sensoriels ou moteurs).
Les sujets âgés ont un temps de réponses toujours plus long que les sujets jeunes.
S. LITHFOUS 37
Résultats Comportementaux :
Résultats PE:
a = temps de réponse
N = nombre de traitements
T = temps de réalisation total de la tâche
Résultats:
➡ Charge cognitive déjà bien supérieure chez les séniors chez les seniors par rapport aux sujets jeunes en condition
fixe.
➡ Différence moins importantes avec la condition adaptée.
➡ Effet du ralentissement de la VTI chez les séniors.
Cependant
‣ Méconnaissance des mécanismes qui sous-tendent un changement de vitesse de traitement.
‣ Ralentissement qui affecte toutes les fonctions de façon homogène ≠ fonctions touchées différemment ?
‣ Le ralentissement de traitement pourrait s’expliquer par des déficits sensoriels (cf: vieillissement des organes
sensoriels) ou un ralentissement moteur.
Résultats :
- Augmentation de l’amplitude de la P1 et N1 chez les âgés / jeunes
en conditions de choix complexe.
Résultats comportementaux :
‣ Augmentation du TR chez les sujets âgés pour la tâche de temps de réaction de choix.
➡ Ralentissement uniquement pour la tâche plus complexe.
En résumé:
Modification de l’amplitude des composantes perceptives chez les seniors.
Pas de différence au niveau de l’initiation de la réponse motrice (LRP).
Différence au niveau du traitement moteur (composante MRP).
➡ Ces résultats suggèrent que le ralentissement moteur handicape les sujets âgés lorsque les tâches employées
requièrent une réponse motrice.
4. L’hypothèse dopaminergique
‣ Propose que le déclin cognitif lié à l’âge a pour origine une dysrégulation du système dopaminergique.
➡ Il a été montré qu’avec l’âge, des anomalies de la régulation de la dopamine sont observées au niveau du circuit
striato-frontal.
➡ Des fluctuations du taux de dopamine peuvent altérer la cognition.
➡ Dans le vieillissement, des études de marquage de la dopamine ont montré que la concentration de dopamine liée
aux récepteurs dopaminergiques est fortement corrélée aux performances cognitives, en particulier à des tests
évaluant les fonctions exécutives.
➡ En faveur d’un déficit cognitif plus global que focalisé.
S. LITHFOUS 41
5. Conclusion
‣ Toutes ces théories ont un point commun : explication du déclin cognitif lié à l’âge par un mécanisme commun.
‣ Différence : elles se situent à différents niveaux d’explication : neuronal, structural, architecture cognitive.
‣ Pourtant, elles ne s’excluent pas mutuellement.
Généralités
‣ Pathologie psychiatrique la plus fréquente du sujet âgé
‣ Cause importante de dépendance
➡ Retentissement important sur la qualité de vie → La dépression peut augmenter l’isolement des personnes âgées
➡ Facteur important de coût en matière de dépense de santé
‣ Largement sous-diagnostiquée : 3% de dépression chez les plus de 65 ans (chiffre de la prévalence française mais
sous diagnostiquée par rapport au moins de 65 ans).
‣ Interférence entre les facteurs propres au vieillissement et la présentation de la dépression chez le personnes âgées :
Importance des plaintes somatiques : elles vont moins forcement rapporter des plaintes (tristesse) mais plutôt
somatiques (de douleurs).
Troubles cognitifs
Troubles anxieux
‣ Prévalence :
- 3% des sujets de + de 65 ans
- Augmentation de ce chiffre pour les patients hospitalisés (50)%
- Sous traitement des dépressions (seuls 55% des patients âgés déprimés en maison de retraite sont traités par
antidépresseurs).
1. Critères du DSM
Trouble dépressif majeur:
A. Symptômes 1) et 2) obligatoires + au moins cinq des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une
durée de deux semaines ou plus et avoir représenté un changement par rapport à un fonctionnement antérieur. Les
symptômes ne peuvent pas être imputés à une autre affection médicale.
(1) Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet
(sentiment de tristesse, vide, désespoir) ou observée par les autres (pleurs).
(2) Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute
la journée, presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
(3) Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime (par ex. modification du poids corporel en un mois
excédant 5%), ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours.
(4) Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
(5) Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un
sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur).
(6) Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
(7) Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée presque tous les jours.
(8) Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le
sujet ou observée par les autres).
(9) Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes avec ou sans
plan précis de suicide.
B. La symptomatologie est responsable d’une détresse cliniquement significative ou d’une détérioration du
fonctionnement social, professionnel ou tout autre domaine fonctionnel important.
C. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance ou à une autre affection médicale.
D. Le trouble n’est pas mieux expliqué par un trouble schizo-affectif, une schizophrénie, un trouble schizophréniforme,
un trouble délirant ou un autre trouble du spectre de la schizophrénie ou un autre trouble psychotique spécifié ou
non spécifié.
E. Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque ou hypomane.
S. LITHFOUS 43
2. Symptomatologie
Humeur dépressive :
- Tristesse intense et qualitativement singulière
- Accompagnée généralement d’anhédonie, aboulie
- Ennui, anesthésie affective
- Ou au contraire : irritabilité, labilité émotionnelle, hyperthermie douloureuse.
Asthénie (fatigue, fatigabilité) typiquement majorée en début de journée (contrairement à d’autres pathologies
accompagnées de fatigue).
Idées suicidaires
Ralentissement psychomoteur
- Ralentissement psychique
- Trouble de l’attention, de la concentration, troubles mnésiques
- Ruminations
- Bradyphémie (ralentissement de l’élocution)
- Prosodie monocorde
- Peut être remplacé par une agitation
Ralentissement moteur
- Pauvreté gestuelle et hypomimie/amimie
- Apragmatisme
- Incurie (négligence physique) et clinophilie (rester au lit une grande partie de la journée)
Symptômes anxieux
- Anxiété très fréquente dans le syndrome dépressif
- La plupart des troubles anxieux (trouble panique avec ou sans agoraphobie, trouble phobique…) peuvent
compliquer une dépression.
Obstacles au diagnostic:
Certaines idées reçues assimilant tristesse à vieillesse, surtout après 80 ans
- La dépression ne fait pas partie du processus normal de vieillissement.
- Attitude projective : considérer un sentiment de tristesse voire un désir de mort comme normal lorsqu’il est
exprimé par un sujet âgé qui présente par ailleurs des troubles somatiques ou des conditions de vie difficiles.
- Banalisation de l’asthénie, de l’insomnie, de la perte de poids, des plaintes somatique.
4. Diagnostic différentiel
Confusion, dépression, démence
- Trois troubles fréquents du sujet âgé
- Présentation clinique associant à divers degrés troubles de l’humer, troubles des fonctions supérieures, troubles
comportementaux, troubles de l’attention ou de la vigilance, divers symptômes somatiques.
- A bien distinguer
➡ Pas les mêmes implications pronostiques et thérapeutiques.