Chap2 20-21

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Le banques commerciales La création monétaire

CHAPITRE 2 : LES BANQUES, DES ACTEURS


PARTICULIERS
Institutions Monétaires et Financières

David Guerreiro
david.guerreiro@univ-paris8.fr

Année 2021-2022
Université Paris 8
Le banques commerciales La création monétaire

Table des matières

1 Le banques commerciales
Le bilan des banques
La gestion du bilan
La gestion des risques

2 La création monétaire
Quelques remarques générales
La théorie des réserves fractionnaires : un exemple
Théorie des réserves fractionnaires : généralisation
Le banques commerciales La création monétaire

Un bilan comme les autres ?

Définition du bilan
Le bilan est document comptable qui va lister source des fonds
disponibles et utilisation qui en est faite par entreprise.
Bilan banque est assez spécifique.
Comme pour tout bilan, équilibre entre actifs et engagements :
TOTAL DES ACTIFS = TOTAL DETTES + CAPITAL

Le passif partie I
Engagements (liabilities) de la banque + capitaux propres.
Dépôts mobilisables par chèque ⇒ comptes courants. Passif pour
banque, mais actif pour le déposant.
Dépôts sans moyens de paiement ⇒ comptes sur livrets + dépôts
à terme ⇒ première source de fonds bancaires, +50% passif.
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Un bilan comme les autres ?


Le passif partie II
Emprunts ⇒ prêts contractés auprès d’autres institutions financières,
notamment BC, mais aussi Bc.
Capitaux propres ⇒ valeur nette de la banque ⇒ fonds levés en
vendant de nouvelles actions ou viennent des bénéfices.

L’actif partie I
Fonds récupérés par Bc sont investis dans actifs créateurs de revenus.
Réserves : constituées de dépôts et de monnaie physiquement
détenue par Bc (encaisse de pièces et billets) ⇒ Réserves obli-
gatoires (détenues pour des raisons réglementaires) + Réserves
excédentaires (retraits de déposants/paiements par chèque).
Effets en recouvrement ⇒ Lorsque chèques sont encaissés mais
transfert de fonds n’a pas eu lieu.
Dépôts auprès d’autres Bc ⇒ Petites Bc déposent chez grosses Bc
pour permet d’obtenir services comme achats de titres ou opération
de change. Tendance à disparaitre (concentration bancaire).
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Un bilan comme les autres ?


L’actif partie II
Titres ⇒ comptent pour 25% de l’actif et 10% du revenu des Bc.
Composés de beaucoup d’OAT (bons du trésor) car très liquides.
Prêts ⇒ source principale du profit des Bc (environ 50% des revenus).
Environ 60% des actifs. Caractéristiques des prêts sont qu’ils sont
moins liquides et plus risqués que les actifs (notamment OAT), Bc
dégagent donc plus de rendement sur ces actifs.
Autres actifs ⇒ capital physique (immeubles, ordinateurs, équipe-
ments).

Bilan et transformation des échéances


Banque réalisent profit en :
Vendant des dettes ayant caractéristiques particulières ⇒ com-
binaison spécifique de liquidité, risque, montant et rendement.
Utilisant fonds pour acheter actifs aux caractéristiques différentes.
⇒ Par son bilan banque transforme les actifs/échéances.
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La transformation des actifs/échéances


Explication
Assimilable au processus de production “normal” d’une entreprise.
Inputs sont dettes contractées.
Outputs sont prêts accordés, interventions sur les marchés fi...
VA : transformations des actifs et services financiers offerts.
Principale fonction des banques est d’emprunter à court terme
pour prêter à long terme.

Un petit exemple simplifié


2 épargnants déposent 1500 e sur compte chèque non rémunéré et
2000 e sur compte sur livret rémunéré à 1%. Retraits sont libres.
Passif de la banque = 3500 e ⇒ dettes
Banque octroie prêt de 2500 e à entreprise (7% sur 10 ans), achète
500 e de titres (renta 10% sur 4 ans), conserve 500e en réserves.
Dettes différentes transformées en actifs différents (prêt/titres), à ma-
turités différentes. Conserve réserves pour besoin liquidité des agents.
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Le bilan en T
Pour rendre l’analyse de l’intermédiation plus claire, on utilise le bilan
en T.
On peut ainsi retranscrire l’exemple précèdent.
Première période lorsque les épargnants déposent leurs fonds auprès
de la banque :

BANQUE
Actif Passif
Réserves Compte-chèques +1500 e
+3500 e
(caisse ou coffre) Compte sur livret +2500 e
A la deuxième période, une fois la transformation des actifs réalisés :

BANQUE
Actif Passif
Réserves (coffre) +500 e Compte-chèques +1500 e
Prêts +2500 e Compte sur livret +2500 e
Titres +500e
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Application
On considère trois agents : une banque A, une banque B, un ménage M
et une entreprise E. M est client de A et E est client de B. M dispose de
1000 e sur son compte courant. E dispose de 300 e sur son compte
courant.
1 Dresser le bilan de A et de B.
2 M émet un chèque de 400 e en faveur de E en paiement d’un achat.
Dresser le bilan de A et de B.
3 En repartant de la question 2, réaffecter les actifs entre différents
postes sachant que le ratio des réserves obligatoires est de 10%. Quelle
est la capacité de prêt de A ? de B ? Quelle est la quantité de monnaie
en circulation ?
4 Un cinquième acteur intervient l’entreprise E2. Elle ne possède au-
cunes liquidités et demande un prêt à A de 300 e pour acheter des
fournitures à E. Dresser les bilans de A et B. Quelle est la quantité de
monnaie en circulation ?
5 E2, grâce à l’achat des fournitures réalise un nouveau produit qu’il
vend 500 e à M. Il rembourse son emprunt auprès de A (pas de taux
d’intérêt) et place le reste auprès de B. Dresser les bilans de A et de
B. Quelle est la quantité de monnaie en circulation ?
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Principes fondamentaux gestion bilan

Comme toute entreprise, banque cherche à maximiser profit.


Passe par gestion active de son bilan ⇒ obtenir fonds (engagements)
au prix le plus bas possible, vendre actifs au prix le plus élevé possible.
Toutefois, Bc doit faire face à contraintes qui conditionnent façon
dont elle gère bilan.

Quatre principes de gestion du bilan


1 Gestion de liquidités : s’assurer d’avoir assez de réserves ou d’actifs
liquides rapidement transformables pour faire face à mouvements de
retraits des dépôts.
2 Gestion d’actif : diversification du risque.
3 Gestion de passif : acquisition de fonds à faibles coûts.
4 Adéquation du capital : montant de fonds propres à détenir.
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Gestion de liquidités

Le rôle crucial des réserves


Le montant des dépôts fluctue au gré des opérations réalisées par clients
de la banque :
Bc doit s’assurer qu’elle dispose toujours de liquidités pour faire
face à ces fluctuations.
Rôle des réserves est fondamental.
Trop de réserves font perdre des opportunités de profit à banque
(argent ne “travaille” pas).
Pas assez font subir coûts à Bc qui érodent profit ⇒ Bc se retrouve
avec des réserves insuffisantes (notamment d’un point de vue régle-
mentaire) ⇒ chercher des moyens de trouver liquidité pour rétablir
réserves.
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Gestion de liquidités

Solutions en cas de manque de liquidités


1 Emprunt sur marché interbancaire ou auprès d’une institution
financière spécialisée ⇒ Coût : taux d’intérêt sur emprunt réalisé
(augmentation taille bilan).
2 Vendre une partie des titres et affecter fonds aux réserves ⇒
Coûts : commission, transaction si titres pas assez liquides (taille bilan
inchangée).
3 Acquisition de réserves auprès de la BC par emprunt ⇒ em-
prunt au guichet escompte. Coût : taux d’escompte (augmentation
du bilan).
4 Réduire montant des prêts ⇒ Solution la plus coûteuse (Bc doit
revendre ses prêts à d’autres Bc) : Bc vendeuse n’arrive jamais à
vendre à valeur nominale. (taille bilan inchangée)
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Gestion actif
3 principes fondamentaux :

Principe 1 : risque/rendement
Banque cherche à acquérir actifs avec rendement plus élevé et
risque le plus faible possible.
Pour les emprunts, screening et monitoring sont essentiels.
Screening : s’informer ex-ante (éviter anti-sélection).
Monitoring : auditer ex-post (éviter aléa-moral).
Arbitrage entre risque et rendement (sur titres ou prêts)⇒ rare
voir impossible d’avoir très haut rendement avec faible risque.

Principe 2 : Diversification du risque


Principe de réduction du risque global du portefeuille d’actifs.
Acheter des actifs de nature et de maturité différentes ⇒ Permet
de décorréler les actifs au sein du portefeuille.
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
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Gestion actif

Principe 3 : Gestion liquidité


En rapport avec ce qui a été vu plus haut.
Gestion de la liquidité des actifs afin :
1 satisfaire les réserves obligatoires
2 éviter des coûts trop importants
Décider par exemple du degré de liquidité des titres détenus.
Décider du niveau de réserves excédentaires.
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Gestion passif
Avant les années 60
60% des ressources (passif) obtenues grâce à des dépôts mo-
bilisables par chèque.
Banque ne s’occupaient pas du passif : elle le considérait comme fixé.
Prêts au jour le jour sur marché interbancaire très peu développé.

Depuis les années 80


A partir des années 60 le marché interbancaire se renforce, puis
explose dans les années 80.
Permet aux banques de trouver des liquidités de façon rapide, facile
et peu coûteuse.
Au lieu de se reposer sur les dépôts, les banques font largement ap-
pel à des emprunts sur le marché interbancaire afin de pouvoir
constituer leur passif.
Part des dépôts négociables et des emprunts interbancaires passent
de 2% en 1960 à 42% fin 2002.
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Adéquation du capital

Adéquation du capital
• Eviter les faillites ⇒ Banque détient du capital pour réduire la pro-
babilité de devenir insolvable. Plus elle est capitalisée, plus elle peut
faire face à des défauts de paiements de la part de ses clients.
• Niveau de capitalisation a effet sur rendements perçus par proprié-
taires de banque. Ceteris Paribus, un faible niveau de capitalisation
augmente les rendements perçus par actionnaires.
• Banque doit respecter un montant minimal de capital imposé par les
autorités régulatrices ⇒ Ratios prudentiels.
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Gestion des risques de crédit

Gestion des risques de crédit découle directement de gestion des actifs.


Deux problèmes fondamentaux : anti-sélection (ou sélection adverse)
et aléa moral..
Causes : prêteurs ont moins d’information sur occasions d’in-
vestissement et activités des emprunteurs qu’emprunteurs eux-
mêmes ⇒ Asymétrie d’information.
Banques réalisent 2 activités de production : sélection et surveillance.
Sélection : discriminer entre les différents emprunteurs ⇒ les clas-
ser en fonction de leur profil de risque pour choisir uniquement ceux
qui sont profitables ⇒ Screening. Pour celà banque va collecter in-
formation sur emprunteurs.
Surveillance : s’assurer que les termes du prêts sont respectés
une fois les fonds obtenus par emprunteur ⇒ vérifier qu’emprunteur
ne prend pas risque plus élevé que celui qu’il a déclaré ⇒ Monitoring.
Assurer missions conduit souvent à une spécialisation des prêts (au
niveau géographique ou au niveau d’une branche économique).
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Gestion des risques de taux d’intérêt

Depuis les années 80 et mouvement de libéralisation financière, les taux


d’intérêts sont très volatils.
Réduit capacité d’anticipation des rendements.
Rendements avec la variation des taux deviennent de plus en plus
aléatoires.
Problème du décalage entre bilan libellé à taux fixe et bilan libellé
à taux variable.
Si dettes à taux variables > actifs à taux variable une hausse du
taux d’intérêt réduit profit.
Dans le cas d’un taux qui baisse c’est l’inverse, celà augmente le profit.
Ces effets peuvent se voir par la méthode des impasses comptables,
qui consiste à regarder montant net du bilan sensible aux variations
de taux ⇒ Méthode de calcul permettant d’évaluer degré d’exposition
au risque de taux.
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Les activités hors-bilan

Dans le bilan, n’apparaissent que les opérations relevant de droits et


d’obligations susceptibles d’une évaluation monétaire et certaine. Ne
rentrent pas dans le bilan :
Les cessions de prêt : revente de prêts entre institutions financières,
ce qui permet à la banque vendeuse de le retirer de son bilan.
Instruments de gestion des risques (taux, crédits ou change) ⇒ On
fait référence au montage, à la souscription de produits dérivés. On
peut citer par exemple les CDO et les CDS à la base des subprimes,
mais aussi les options ou les swaps.
Ces activités ont pris une place très importante dans la capacité
d’une banque à générer des revenus. Toutefois elles posent d’énormes
problèmes de supervision et régulation.
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Quelques considérations finales


On peut distinguer les banques en fonctions de leur type :
Les banques de détail
Gestion de comptes, fourniture de liquidité et provision de crédit.
Peu d’activités de finance de marché, s’adresse principalement
à une clientèle de proximité (petites entreprises, petits épargnants).

Banque d’investissement
Facilitateurs d’accès aux marchés financiers.
Emissions de dettes, Fusac, IPO, mais aussi gestion de patrimoine.
Activités de marché tournées vers grands groupes/fortunes.

Banques universelles
Réalisent les missions des banques de détails et des banques d’in-
vestissement ⇒ en France, système universel.

Notons que ces différences amènent à des régulations différentes car les
prises de risques ne sont pas les mêmes.
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Qu’est-ce que c’est ?

Définition
Processus par lequel masse monétaire d’une zone économique
est augmentée.
Transformation en moyens de paiement d’un ensemble de
créances qui constituent contreparties de la masse monétaire.
Augmentation de la quantité de monnaie en circulation.

Qui crée de la monnaie ?


De manière générale ce sont les IFM :
Banque Centrale (Banque Centrale Européenne, ou plutôt Eurosys-
tème (BCE+ BCN + Etats Membres) dans Zone Euro).
Les établissements de crédit (principalement les banques commer-
ciales)
Trésor (très marginal).
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3 théories sur la création monétaire

La théorie de l’intermédiation
Banques sont uniquement intermédiaires entre ACF et ABF.
Principe : “dépôts font les crédits”.
Banque collecte épargne au préalable et seulement ensuite elle réalise
prêts ⇒ il existe une épargne préalable à tout octroi de crédit.
Banques ne créent pas de monnaie : elles l’allouent.
Banques ne sont pas un acteur spécial, fonctionnent comme toute
autre entreprise privée.
Théorie largement remise en cause par les faits : déconnexion
entre masse monétaire et PIB ⇒ Epargne croı̂t environ au même
rythme que PIB, masse monétaire croı̂t beaucoup plus vite.
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3 théories sur la création monétaire

La théorie des réserves fractionnaires


Monnaie créée par le “système bancaire”, et non pas individuelle-
ment par chaque banque.
“Dépôts font les crédits puis crédits font les dépôts”.
Dépôt dans une banque sera recyclé en prêt ce qui conduira à un dépôt
dans une autre banque qui lui même sera recyclé en prêt moins un
pourcentage (Réserves Obligatoires). Cette boucle se répète jus-
qu’à ce que le montant du dernier dépôt =0 !
A tout moment système bancaire créée plus de dépôts que ceux
placés initialement au début de la boucle ⇒ Multiplicateur mo-
nétaire
Multiplicateur monétaire et création monétaire bornés par les RO.
BC pilote la masse monétaire par biais des RO (base monétaire).
De plus en plus contestée ⇒ déconnexion entre masse monétaire
et base monétaire. Certaines BC n’ont plus de RO.
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3 théories sur la création monétaire

La théorie de la création de crédit


• Prêts (et donc monnaie) sont créés ex-nihilo.
• Banque créent de la monnaie “d’un trait de plume” (jeu d’écriture).
• “Crédits font les dépôts”.
• Banque est acteur économique spécial car seul agent à pouvoir prêter
des fonds à certains agents sans en enlever à d’autres.
• Théoriquement il n’y a plus aucun frein à la création monétaire.
Banques peuvent créer autant de monnaie qu’elles le désirent.
• En vrai, plus compliqué que celà ⇒ si beaucoup de défauts, faillite
de la banque !
• Crédit octroyé que si richesse réellement créée.
• Semble de plus en plus adapté à la façon dont la création monétaire
est effectuée dans le système économique actuel.
• BC ne pilote plus masse monétaire à travers RO, mais elle peut
réaliser des incitations grâce à d’autres instruments.
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Banque Centrale et création monétaire

BC créée de la monnaie en augmentant la base monétaire.


Base monétaire va augmenter par émission supplémentaire de billets.
Méthode 1 ⇒ faire fonctionner la planche à billets. BC réalise une
avance à l’Etat qui ne rembourse pas cette avance.
Méthode 2 ⇒ achat d’OAT sur le marché primaire. Fait baisser le
taux d’intérêt. Si non-remboursé, équivalent à planche à billet.
Méthode 2 bis ⇒ achat d’OAT sur marché secondaire. Fait baisser
taux d’intérêt. Peut favoriser indirectement banques commerciales à
créer du crédit.
Ces deux méthodes relèvent des politiques de quantitative easing.
Politiques monétaires seront abordées en détail ultérieurement.
On ne va pas pour le moment s’occuper de ce versant de la création
monétaire.
A des fins simplificatrices, on retient juste que BC fixe le taux des
Réserves Obligatoires
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Banques commerciales et création monétaire


Acteur principal de la création monétaire.
Comme vu dans application, création monétaire passe par octroi
de crédit.
Crédits font dépôts, dépôts font crédits :
1 Crédits font dépôts ⇒ Banque accorde un crédit à un agent ⇒ agent
va payer des fournisseurs ⇒ fournisseurs déposent paiement à la banque !
2 Dépôts font crédits ⇒ Avec dépôts fournisseurs, banque a de nouvelles
ressources ⇒ banque n’aime pas ressources improductives : elle va
donc octroyer des prêts !
Crédit a effet multiplicateur : multiplicateur des dépôts vs mo-
nétaire.
1 Multiplicateur des dépôts ⇒ augmentation des dépôts suite à un
dépôt initial.
2 Multiplicateur monétaire (ou de crédit) ⇒ quantité de crédit créée
suite à une augmentation initiale des dépôts ⇒ Mesure la quantité
de monnaie créée.
3 En l’absence réserves obligatoires ces deux multiplicateurs tendent
vers +∞. Réserves obligatoires, mais aussi préférence pour la liquidité
vont borner ce multiplicateur.
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Illustration de la création monétaire

Partons du bilan de la banque A et supposons que le taux de RO =


10%.
BANQUE A
Actif Passif
Réserves Compte-chèques +100 e
+100 e
(caisse ou coffre) Compte sur livret +0 e

Banque A n’aime par ressources improductives et accorde donc un


crédit à un client :
BANQUE A
Actif Passif
Réserves +10 e +100 e
Compte-chèques
Crédits +90 e +90 e
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Illustration de la création monétaire


Agent à qui Banque A a prêté ne va pas laisser argent sur compte cou-
rant : va payer par exemple fournisseur qui est domicilié dans banque
B (dont on suppose que le bilan était vierge : ni actif ni passif).
BANQUE A
Actif Passif
Réserves +10 e Compte-chèques +100 e
Crédits +90 e +90 e
-90 e

BANQUE B
Actif Passif
Réserves 0 e Compte-chèques 0e
Réserves +90 e Compte-chèques +90 e
Banque B possède maintenant une capacité de crédit de 0.9×90 = 81
e. La masse monétaire a augmenté, passant de 100 e avant l’octroi
de crédit à 100 + 90 = 190 e après.
Il peut encore y avoir création monétaire car banque B a une
capacité de crédit.
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Illustration du multiplicateur de dépôts

Banque Dépôts Crédits Réserves


additionnels obligatoires 10%
A 100 −→ 90
10
B 90 −→ 81
9
C 81 −→ 72.9
8.1
D 72.9 −→ 65.61
.. 7.29
. ··· ···
···
∞ ··· ···
somme 1000 900 100

Dépôts multipliés par 10.


Crédits multipliés par 9 (par rapport au dépôt initial).
Réserves = montant final des dépôts - montant final des crédits.
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Explications
Rappel : une série géométrique de raison |q| < 1 est convergente
quand n −→ +∞. Elle a pour limite :
+∞
X a
a × 1 + q + q 2 + q 3 + ... = a qn =
 
n=0
1−q

Pour multiplicateur de dépôts, série géométrique où q = (1−0.1) =


0.9 et où a =
 100 :
100 × 1 + (1 − 0.1) + (1 − 0.1)2 + (1 − 0.1)3 + ...


+∞
X 1
= 100 × 0.9n = 100 × = 1000
n=0
1 − (1 − 0.1)

Pour multiplicateur de crédit, q ne change pas et a = 100 × (1 −


0.1) :
[100 × (1 − 0.1)] × 1 + (1 − 0.1) + (1 − 0.1)2 + (1 − 0.1)3 + ...
 

+∞
X (1 − 0.1)
= [100 × (1 − 0.1)] × 0.9n = 100 × = 900
1 − (1 − 0.1)
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Modèle simple
Hypothèses
Le coefficient de réserves obligatoires est fixe.
Les banques ne détiennent pas de réserves excédentaires, uniquement
réserves obligatoires ⇒ Tout dépôt supplémentaire se transforme ne
crédit au montant de réserves obligatoires prêt.
Le secteur privé non bancaire n’effectue pas d’opération de conversion
en billets ⇒ Toutes opérations réalisées par jeu d’écriture sur comptes.

Le multiplicateur de dépôts...
Rapport entre l’augmentation totale des dépôts, et l’augmentation des
dépôts qui en est à l’origine.
∆D variation montant total des dépôts, d0 le dépôt initial, di les
dépôts intermédiaires générés par crédit et r0 taux de réserves obliga-
toire :
+∞ +∞
X X 1 d0
∆D = di = d0 × (1 − r0 )n = d0 × =
i=0 i=0
1 − (1 − r0 ) r0
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Modèle simple

Le multiplicateur de dépôts... suite


∆D
Le multiplicateur des dépôts d0
est égal à :

∆D 1
=
d0 r0

On peut se rappeler aussi que d0 = ∆R, où ∆R sont les variations


de réserves suite au dépôt initial d0 . Dans notre exemple, il n’existe
ni billets, ni réserves excédentaires. Dans ces conditions, ∆R est la
monnaie banque centrale.
1
∆D = × ∆R
r0
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Du multiplicateur des dépôts au multiplicateur monétaire


Limites multiplicateur des dépôts
Hypothèses simplificatrices.
Banques ne détiennes pas de réserves excédentaires =⇒ réserves
pour faire face à retraits liquides / banque ne veut pas prêter.
Secteur privé non bancaire n’effectue pas d’opérations en billets.
Prendre en compte ces éléments modifie multiplicateur.

Traduction mathématique des hypothèses


Impose que réserves excédentaires, RE, et billets détenus par secteur
non bancaire, soient proportionnels au montant des dépôts, D.

RE = e × D
B =b ×D

Sachant RO = r0 × D. Les réserves, R, deviennent alors :

R = RO + RE
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Du multiplicateur des dépôts au multiplicateur monétaire


En se servant des équations précédentes, on peut réécrire la monnaie
banque centrale (ou base monétaire) :
MBC = R + B = (r0 × D) + RE + B
MBC = (r0 × D) + (e × D) + (b × D)

MBC = D × (r0 + e + b)

Le montant de dépôts est donc :


 
1
D = × MBC (1)
r +e +b

En se rappelant que la masse monétaire M 1, qu’on appelle ici M est


égal aux billets + dépôts à vue, on peut écrire M comme :
M
M = (1 + b) × D ⇐⇒ D = (2)
(1 + b)
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Le multiplicateur monétaire

En combinant (1) et (2), on obtient :


 
1+b
M = × MBC (3)
r0 + e + b

Multiplicateur monétaire (ou de crédit)


(3) est l’équation dont on se sert pour calculer multiplicateur.
Pour rappel multiplicateur est la variation de la variable dépendante
suite à une variation de la variable indépendante ⇒ mathématique-
ment c’est la dérivée ! ! !
Dans notre cas, le multiplicateur monétaire, m :
 
dM 1+b
m = = (4)
dMBC r0 + e + b
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Déterminants du multiplicateur monétaire

Multiplicateur monétaire < multiplicateur des dépôts ⇒ exis-


tence de billets limite la création des dépôts (agents convertissent
partie des dépôts en billets).
Modification des réserves obligatoires ⇒ modification multiplica-
teur monétaire via r0 . Si r0 % ⇒ m &. Si r0 & ⇒ m %.
Modification du coefficient de réserves excédentaires ⇒ modification
multiplicateur monétaire via e. Quand e % ⇒ m & et quand
e & ⇒ m %. Facteurs qui conduisent banque à revoir e : taux
d’intérêt / coût d’opportunité (relation négative entre taux d’i et e) ;
retraits de dépôts anticipés (relation positive).
Modification préférence pour billets⇒ modification multiplicateur
monétaire via b. Quand b % ⇒ m & et quand b & ⇒ m %,
si et seulement si r0 + e < 1 (ce qui est généralement le cas dans
réalité).
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Application

Soit une économie où le taux de réserves obligatoires est de 10%, la


préférence pour les billets de 20%, et le taux de réserves excédentaires de
15%.
1 Calculer le multiplicateur si la préférence pour les billets et le taux de
réserves excédentaires est de 0%. Comment s’appelle ce multiplica-
teur ? Quelle est la valeur des dépôts générés si le dépôt initial est de
500 e ?
2 Calculer le multiplicateur en conditions normale. Comment s’appelle
ce multiplicateur ? Quelle est la valeur des des dépôts générés si le
dépôt initial est de 500 e ?
3 Répondre à la question précédente si la préférence pour les billets
passe à 15% ? Que constater-vous ?
4 Répondre à la question 2) si les réserves excédentaires passe à 20%.
Que constatez-vous ?

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