01 La Fibre Optique
01 La Fibre Optique
01 La Fibre Optique
3 Problème de courbure
Considérons maintenant que la fibre se courbe, et pour
Figure 1 – Vue en coupe d’une fibre à saut d’indice simplifier supposons qu’elle décrive un arc de cercle de rayon
de courbure r = 200 mm.
1. Un rayon incident se propage dans l’air dans un plan
axial de la fibre et arrive en I, à une distance OI < a
de l’axe, sur une extrémité de la fibre, sous un angle
d’incidence i0 . On note i1 l’angle que fait le rayon avec
la normale séparant la gaine du coeur. Déterminer la
condition sur i1 tel qu’il y a guidage dans la fibre.
5. Supposons que l’on envoie dans la fibre une impul- 1. Pour un rayon pénétrant dans la fibre perpendiculaire-
sion lumineuse sous la forme d’un faisceau conique ment à sa section, à la limite du bord inférieur, calculer
convergent, de demi-angle au sommet is < im . Calcu- l’angle que fait le rayon avec la normale lorsqu’il ren-
ler le temps t0 mis pour parcourir une distance L pour contre l’interface gaine/coeur. Y’a-t’il réflexion totale,
un rayon d’angle i0 = 0, puis le temps t1 pour un rayon si a = 1 mm ?
d’angle is . Que constate-t’on ?
2. A quelle condition sur le rayon de courbure cette condi-
tion de réflexion totale n’est plus respectée ?
6. Evaluer ∆t = t1 − t0 pour L = 10 m, is = 8 ◦
et
c = 3 × 108 m.s−1 . 3. Citer des applications courantes de la fibre optique.
1
Corrigé de l'exercice
c
1 La ffibre optique à saut d’indice centre. Ainsi la vitesse de propagation croît,
n
1. D’après les lois de Descartes au point I1 , il y a ré- ce qui permet de compenser partiellement la plus
n2 grande longueur de trajet.
flexion totale si sin(i1 ) > comme n2 < n1 . Numé-
n1
n2
riquement, i1 > arcsin = 81, 9◦ . 2 Atténuation du signal
n1
Φentrant
2. Dans le triangle II1 I2 , on a la relation 1. On cherche la distance à laquelle = 10. Avec
π π Φsortant
i1 + r0 + = π, soit r = − i1 , et en ap- A = 10 log(10) = 1, 2 dB/km,
2 2 10 log(10)
pliquant la relation de Descartes en I L= = 8, 3 km
π 1, 2
sin(i0 ) = n1 sin(r) = n1 sin( − i1 ) = n1 cos(i1 ).
2
Donc 2. On fait de même pour les autres longueurs d’onde :
sin(i0 ) = n1 cos(i1 ) L1300 nm = 25 km et L1550 nm = 40 km. On constate
ainsi l’intérêt de choisir une longueur d’onde adaptée
3. Avec la relation cos2 (α) + 2
s sin (α) = 1, pour diminuer les pertes : le choix de 1550 nm est le
n2
2
plus adapté, car il correspond à une atténuation mi-
. Donc
p
sin(i0 ) = n1 1 − sin2 (i1 ) < n1 1 − nimale. On comprend aisément le dilemme quand on
n1
q sait qu’il y a au fond de l’océan atlantique une très
sin(i0 ) < n12 − n22 grande ligne constituée de fibres optiques permettant
une liaison intercontinentale très rapide.
4. Trivialement l’ouverture
q numérique vaut
ON = n12 − n22 = 0, 212
3 Problème de courbure
5. Le rayon lumineux arrivant avec un angle i0 = 0 par- r−a π π
r−a
court une distance L, et met donc un temps 1. Avec cos(α) = , β = − α = − arccos ,
L n1 L r 2 2 r
t0 = = l’application numérique donne
v c
β = 84, 3◦
Dans le second cas, la longueur à parcourir est plus
grande : pour une longueur L selon z, le rayon parcourt n2
Comme arcsin = 81, 9◦ , il y a bien réflexion to-
L n1
une distance avec sin(is ) = n1 sin(rs ). Donc tale et le faisceau est bien confiné.
cos(rs ) s
2
n2
n1 L sin(is )
t1 = 1− 2. A la limite de réflexion totale, β = arcsin
c n1 n1
On constate alors que le temps de parcours est plus π
= − arccos
r−a
⇒
r−a π
= cos( − β), soit
long ! 2 r r 2
a a
6. Finalement
rmin =
1 − sin(β)
= n2 . Numériquement
s
2
1−
n1 L
sin(is ) n1
∆t = 1− − 1 rmin = 101 mm
c n1
Il faut donc un minimum précautionneux lorsqu’on em-
soit numériquement ploie une fibre optique.. De plus, elle reste un peu fra-
∆t = 2, 15 × 10−10 s gile, rappelons qu’il s’agit de verre très fin !
Plusieurs remarques :
3. On peut citer, outre les télécommunications,
• d’une part cela signifie que le débit d’informa- quelques applications médicales comme l’endoscope
tions est limité, car si on envoie deux impulsions permettant un examen non invasif à l’intérieur du corps
pendant un temps inférieur à ∆t, elles vont se humain (il est composé d’un grand nombre de fibres,
chevaucher après propagation certaines servant à éclairer, d’autres à récupérer la lu-
• les technologies de fibres actuelles sont conçues mière émise par la cible éclairée) ; on peut également
de telle sorte à compenser un maximum cette dif- évoquer son utilité en tant que capteur (tempéra-
férence de temps de parcours. L’idée est alors de ture, pression), voire en microscopie (on peut sonder
faire varier continûment l’indice optique du coeur à l’aide d’une fibre optique étirée dans sa longueur à
de telle sorte qu’il décroisse en s’éloignant du des échelles micrométriques).