Cours Mathématiques Pour La Physique

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Chapitre 2 Pr.

Taoufik SAID Equations différentielles

Chapitre 2

Equations différentielles

1. Définition :
De manière générale, une équation différentielle est une équation :
- Dont l’inconnu est une fonction y dépendant d’une variable x (ou t).
- Qui fait intervenir y et certaines de ses dérivées y’, y’’, … etc et éventuellement la
variable x (ou t).
Résoudre l’équation différentielle, c’est chercher toutes les fonctions, définies sur un
intervalle, qui satisfont l’équation (on dit aussi intégrer l’équation différentielle).

2. Equation différentielle linéaire du premier ordre :


Une équation différentielle linéaire d’ordre un est de la forme :

𝑦 ′ + ƒ ( 𝑥 ) 𝑦 = 𝑔( 𝑥) (2.1)

- On parle d’équation différentielle d’ordre un sans second membre si 𝑔(𝑥) = 0 (SSM).


- On parle d’équation différentielle linéaire d’ordre un avec second membre si 𝑔(𝑥) ≠ 0
(ASM).
-La fonction 𝑔(𝑥) est le second membre de l’équation, l’équation sans second membre
(SSM) est encore appelée équation homogène.

2.1 Equation différentielle linéaire sans second membre (SSM) :


Nous considérons des équations de la forme :

𝑦 ′ + ƒ(𝑥) 𝑦 = 0 (2.2)

Ces équations SSM sont à variables séparables et aisément intégrables sous réserve de
pouvoir calculer la primitive de la fonction ƒ :
𝑑𝑦
𝑦 ′ + ƒ(𝑥) 𝑦 = 0 ⇔ = −ƒ(𝑥)𝑦
𝑑𝑥
𝑑𝑦
⇔ = −ƒ(𝑥)𝑑𝑥
𝑦
Par intégration on obtient :

1
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

ln 𝑦 = −𝐹(𝑥) + 𝐶
Où 𝐹(𝑥) est la primitive de la fonction ƒ(𝑥) est C est la constante d’intégration.
Finalement on trouve :
𝑦 = 𝐾𝑒−𝐹(𝑥) (2.4)
Où on a posé 𝐾 = 𝑒 𝐶 est une constante.

Exemples :
- Résoudre l’équation : 𝑦′ + 𝑒𝑥𝑦 = 0 (E0)
Solution :
𝑑𝑦
(𝐸 ) ⇔0 = −𝑦𝑒 𝑥
𝑑𝑥
𝑑𝑦
⇔ = − 𝑒 𝑥 𝑑𝑥
𝑦
⇔ ln 𝑦 = −𝑒 𝑥 + 𝐶
𝑥
⇔ 𝑦 = 𝐾𝑒 −𝑒 (C,K) : constantes
- Résoudre l’équation : 𝑦′ = 𝑦3𝑒𝑥 (E’0)

Solution :
𝑑𝑦
(𝐸0′ ) ⇔0 = 𝑦3𝑒𝑥
𝑑𝑥
𝑑𝑦
⇔ = 𝑒 𝑥 𝑑𝑥
𝑦3
1
⇔ = −𝑒 𝑥 + 𝐶
2𝑦2
1
⇔ 𝑦2 =
𝐶−2𝑒 𝑥

⇔ 𝑦=± 1 , C : constante
√𝐶−2𝑒 𝑥

2.2 Equation différentielle linéaire avec second membre (ASM) :


Nous considérons dans ce paragraphe des équations de la forme :
𝑦 ′ + ƒ(𝑥)𝑦 = 𝑔(𝑥) (2.5)

Ces équations avec second membre (ASM) se résolvent en deux temps :


1 On intègre d’abord l’équation sans second membre (SSM) pour obtenir :

𝑦0 = 𝐾𝑒−𝐹(𝑥)
2 On résout l’équation avec second membre ASM, soit en recherchant une solution
particulière 𝑦𝑝 de (E), soit en utilisant la méthode de variation de la constante.

2
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

2.2.1 Recherche d’une solution particulière :


Supposons que l’on dispose d’une solution particulière 𝑦𝑝 de (E), alors la solution
générale de (E) est la fonction définie par :

𝑦 = 𝑦0 + 𝑦𝑝 = 𝐾𝑒−𝐹(𝑥) + 𝑦𝑝 (2.6)
Vérification :
Soit 𝑦 = 𝑦0 + 𝑦𝑝 = 𝐾𝑒−𝐹(𝑥) + 𝑦𝑝. Montrons qu’une telle fonction est bien solution de
(E). 𝑦𝑝 est une solution particulière de (E), elle vérifie donc 𝑦′𝑝 + ƒ(𝑥)𝑦 𝑝 = 𝑔(𝑥), par

ailleurs 𝑦 ′ = −𝐾ƒ(𝑥)𝑒 −𝐹(𝑥) + 𝑦′ 𝑝, donc :


𝑦 ′ + ƒ(𝑥)𝑦 = −𝐾ƒ(𝑥)𝑒 −𝐹(𝑥) + 𝑦′𝑝 + ƒ(𝑥)(𝐾𝑒 −𝐹(𝑥) + 𝑦𝑝)
= −𝐾ƒ(𝑥)𝑒 −𝐹(𝑥) + 𝐾ƒ(𝑥)𝑒 −𝐹(𝑥) + 𝑦′𝑝 + ƒ(𝑥)𝑦 𝑝
= 𝑦′𝑝 + ƒ(𝑥)𝑦 𝑝
= 𝑔(𝑥)
𝑦 = 𝑦0 + 𝑦𝑝 = 𝐾𝑒−𝐹(𝑥) + 𝑦𝑝 est bien solution de (E).

Exemple :
Résoudre l’équation 𝑦 ′ + 𝑥𝑦 = 𝑥 2 + 1 (E)
Solution :
On résout d’abord l’équation SSM : 𝑦 ′ + 𝑥𝑦 = 0 (E0)
𝑥2
On trouve : 𝑦0 = 𝐾 𝑒− 2
On cherche une solution particulière de (E), posons 𝑦𝑝 = 𝑎𝑥 + 𝑏 où a et b sont à
déterminer de telle sorte que 𝑦𝑝 vérifie (E), on trouve a = 1 et b = 0. Une solution particulière
de (E) est donc 𝑦𝑝 = 𝑥.
𝑥2
On conclue sur la solution générale de (E) : 𝑦 = 𝑦0 + 𝑦𝑝 = 𝐾 𝑒− 2 + 𝑥.
Cette méthode repose entièrement sur la connaissance de 𝑦𝑝 qui n’est pas toujours facile à
obtenir. La méthode de variation de la constante est par contre beaucoup plus générale.

2.2.2 Méthode de variation de la constante :


On utilise cette technique lorsqu’on ne peut pas trouver de solution particulière de
l’équation avec second membre (2.5), on résout dans ce cas l’équation sans second membre
(SSM) qui fournit 𝑦0 = 𝐾𝑒 −𝐹(𝑥), puis on fait varier la constante :
En posant dans (2.5), 𝑦 = 𝐾(𝑥)𝑒−𝐹(𝑥), on obtient :

3
Chapitre 3 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

𝐾 ′(𝑥)𝑒 −𝐹(𝑥) − ƒ(𝑥)𝐾(𝑥)𝑒 −𝐹(𝑥) + ƒ(𝑥)𝐾(𝑥)𝑒 −𝐹(𝑥) = 𝑔(𝑥) ⇔ 𝐾 ′(𝑥)𝑒 −𝐹(𝑥) = 𝑔(𝑥)
- 𝐾 ′ (𝑥) = 𝑔(𝑥) 𝑒 𝐹(𝑥)
Ainsi, par intégration et sous réserve que l’on puisse calculer une primitive de 𝑔(𝑥) 𝑒 𝐹(𝑥), on
obtient : 𝐾(𝑥) = ∫ 𝑔(𝑥) 𝑒 𝐹(𝑥) 𝑑𝑥.
Finalement la solution générale de l’équation (2.5) s’écrit :

𝑦 = 𝑒−𝐹(𝑥) ∫ 𝑔(𝑥) 𝑒 𝐹(𝑥) 𝑑𝑥 (2.7)

Exemple :
- Résoudre l’équation : 𝑦 ′ − 𝑦 = 𝑥2 (E)
𝑥

Solution :
On résout d’abord l’équation sans second membre SSM :
𝑦′ − 𝑦 = 0 (E0)
𝑥

𝑑𝑦 𝑦
(𝐸0) ⇔ =
𝑑𝑥 𝑥
𝑑𝑦 𝑑𝑥
⇔ =
𝑦 𝑥
⇔ ln 𝑦 = ln 𝑥 + 𝐶
Il vient : 𝑦0 = 𝐶1𝑥 avec 𝐶1 = 𝑒 𝑐

On utilise ensuite la méthode de variation de la constante en cherchant y sous la forme


𝑥2
𝑦 = 𝐶1 (𝑥) 𝑥 , on remplace y dans (E), on obtient, 𝐶1 ′ (𝑥) = 𝑥, d’où 𝐶1(𝑥) = + 𝐾, et la
2
3
solution générale de (E0) est : 𝑦 = 2𝑥 + 𝐾𝑥

2.3 Equation différentielle linéaire du premier ordre à coefficients constants


Nous considérons cette fois des équations différentielles linéaires du premier ordre à
coefficients, constants, c’est-a-dire de la forme :

𝑦 ′ + 𝑎𝑦 = 𝑔(𝑥) (2.8)

avec a ∈ 𝑅 une constante.


C’est un cas particulier des équations différentielles du premier ordre que nous avons vu
précédemment, en effet, nous avons ici, ƒ(𝑥) = 𝑎. Ainsi, après avoir résolu l’équation SSM,

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Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

la méthode précédente s’applique, soit avec recherche d’une solution particulière, soit par
variation de la constante, la solution particulière 𝑦𝑝, dans ce cas, s’obtient parfois facilement :

- Si 𝑔(𝑥) = 𝑃𝑛(𝑥) un polynôme de degré n, alors 𝑦𝑝 = 𝑄𝑛(𝑥) un polynôme de degré n.


- Si 𝑔(𝑥) = 𝑒𝑚𝑥𝑃𝑛(𝑥) alors on pose 𝑦𝑝 = 𝑧𝑒 𝑚𝑥 , et z devient la fonction inconnue de
l’équation différentielle : 𝑧 ′ + (𝑎 + 𝑚)𝑧 = 𝑃(𝑥), on est ramené au cas précédent.

Exemple :
Résoudre l’équation : 𝑦 ′ − 2𝑦 = 𝑥 3 + 1 (E)

Solution :
On résout d’abord l’équation SSM : 𝑦 ′ − 2𝑦 = 0 (E0)
On trouve 𝑦0 = 𝐶𝑒 2𝑥 .
On cherche ensuite une solution particulière de (E) :
Posons 𝑦𝑝 = 𝑎𝑥3 + 𝑏𝑥 2 + 𝑐𝑥 + 𝑑 où a,b,c et d sont à déterminer pour que 𝑦𝑝 vérifie (E). on
trouve 𝑎 = - 1 , 𝑏 = 𝑐 = − 3 , 𝑑 =-7. Par conséquent :
2 4 8
3
𝑦𝑝 = − 𝑥2 − 43 (𝑥 2 + 𝑥) − 78.

On conclu sur la solution générale de (E), 𝑦 = 𝑦𝑝 + 𝑦0 soit :


𝑥3 3 7
𝑦 = 𝐶𝑒 2𝑥 − − (𝑥2 + 𝑥) −
2 4 8

4. Equations de Bernoulli et Equations de Riccati


1. Equation de Bernoulli
On appelle équation de Bernoulli toute équation différentielle de la forme :

𝑥 ′ + 𝑎(𝑡)𝑥 = 𝑏(𝑡)𝑥𝑛 (2.9)


Où 𝑎(𝑡) et 𝑏(𝑡) sont des fonctions continues de la variable indépendante 𝑡 ou des
constante connues, avec la condition :
𝑛 ≠ 0 et 𝑛 ≠ 1 (2.10)

Bien entendu, si 𝑛 = 0, l’équation de Bernoulli devient une équation linéaire avec


second membre
𝑥 ′ + 𝑎(𝑡)𝑥 = 𝑏(𝑡) (2.11)

et si 𝑛 = 1 l’équation de Bernoulli devient une équation linéaire sans second membre

𝑥 ′ + (𝑎(𝑡) − 𝑏(𝑡))𝑥 = 0 (2.12)

5
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

 Transformation d’une équation de Bernoulli à une équation linéaire


Il est aisé de voir que l’on peut ramener l’équation différentielle de Bernoulli à une
équation différentielle linéaire par les transformations suivantes.

- Divisons tous les termes de l’équation par 𝑥 𝑛 , on obtient


𝑥 −𝑛 𝑥 ′ + 𝑎(𝑡)𝑥1−𝑛 = 𝑏(𝑡) (2.13)
Faisons le changement de variable suivant
𝑦 = 𝑥1−𝑛 (2.14)
- La dérivée des deux membres de la fonction (2.14) donne
𝑦 ′ = (1 − 𝑛)𝑥 −𝑛 𝑥 ′ (2.15)
- Substituons ces transformations dans l’équation (2.13), il vient
𝑦 ′ + (1 − 𝑛)𝑎(𝑡)𝑦 = (1 − 𝑛)𝑏(𝑡) (2.16)

Il est à remarquer que l’équation différentielle (2.16) est linéaire, simple à résoudre par la
méthode de variation des constantes.

Exemple :
Résoudre l’équation différentielle suivante :

𝑥 ′ + 2 𝑥 = exp 𝑡 (E)
𝑡 √𝑥

Solution :
L’équation différentielle (E) est de Bernoulli avec 𝑛 = − 1, divison tous les termes par
2
1
, on obtient l’équation suivante
√𝑥

𝑥 1/2 𝑥 ′ + 2 𝑥3/2 = exp 𝑡 (E1)


𝑡

Introduisons la nouvelle fonction 𝑦 donnée en fonction de 𝑥 par la relation

𝑦 = 𝑥3/2

D’où la dérivée des deux membres de la fonction 𝑦(𝑡) donne

3
𝑦 ′ = √𝑥 𝑥′
2

Portons ses expressions dans l’équation (E1), on est ramené à une équation linéaire avec
second membre

6
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

2 ′ 2
𝑦 + 𝑦 = exp 𝑡
3 𝑡

Il est aisé de voir que cette équation se résout par la méthode de variation des constantes dont
la solution est :

1 1 1 1 𝐶𝑡𝑒
𝑦(𝑡) = 9 (− + − + ) 𝑒𝑡 +
𝑡3 𝑡2 2𝑡 6 𝑡3

2. Equation de Riccati :
On appelle équation de Riccati toute équation différentielle de la forme :

𝑥 ′ + 𝑎(𝑡)𝑥 + 𝑏(𝑡)𝑥2 = 𝑐(𝑡) (2.17)

où 𝑎(𝑡), 𝑏(𝑡) 𝑒𝑡 𝑐(𝑡) sont des fonctions continues de la variable indépendante 𝑡 ou des
constantes connues avec la condition

𝑏(𝑡) ≠ 0 et 𝑐(𝑡) ≠ 0 (2.18)

 Transformation d’une équation de Riccati à une équation de Bernoulli


Il est simple de voir que l’on peut ramener l’équation différentielle de Riccati à
une équation différentielle de Bernoulli par les transformations suivantes :

- Connaissons une solution particulière 𝑥1(𝑡) d’équation de Riccati.


- Substituons le changement de variable
𝑥 = 𝑥1(𝑡) + 𝑦 (2.19)
Pour aboutir à une équation de Bernoulli de la forme
𝑦 + 𝐴(𝑡)𝑦 = 𝑏(𝑡)𝑦2 (2.20)
où 𝐴(𝑡) est une fonction continue donnée par
𝐴(𝑡) = 𝑎(𝑡) − 2𝑏(𝑡)𝑥1(𝑡) (2.21)
 Transformation d’une équation de Riccati à une équation linéaire
Il est aisé de voir que l’on peut ramener l’équation différentielle de Riccati à une équation
linéaire avec second membre par les transformations suivantes :

- Connaissons une solution particulière 𝑥1(𝑡) d’équation de Riccati.


- Substituons le changement de variable
1
𝑥 = 𝑥1(𝑡) + (2.22)
𝑦
Pour aboutir à une équation différentielle linéaire non homogène de la forme

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Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

𝑦 ′ + 𝐴(𝑡)𝑦 = 𝑏(𝑡) (2.23)

où 𝐴(𝑡) est une fonction continue donnée par

𝐴(𝑡) = 2𝑏(𝑡)𝑥1(𝑡) − 𝑎(𝑡) (2.24)

- Intégrons les équations obtenues par ces changements, suivant les cas connus,
équations linéaires ou équations de Bernoulli.

Remarque 1

Il n’est pas toujours évident de trouver la solution particulière de l’équation de Riccati.

Exemple :

Résoudre l’équation différentielle suivante

𝑥 ′ − 𝑥 + 𝑥 2 = 4𝑡2 + 2𝑡 + 2 (E)
Solution :

On remarque dans l’équation (E) que les termes du premier membre sont semblables à
ceux du second membre, il suffit donc de prendre le changement de variable suivant
𝑥1(t) = 𝑎𝑡 + 𝑏 (E1)
Portons l’expression (E1) dans l’équation (E) et égalons les coefficients des termes
semblables, on trouve les constante 𝑎 et 𝑏.

Si la solution particulière du type donné existe, ce qui n’est pas toujours le cas, on
trouve :
𝑎 2𝑡2 + (−𝑎 + 2𝑎𝑏)𝑡 + 𝑎 − 𝑏 + 𝑏2 = 4𝑡2 + 2𝑡 + 2
En égalant les coefficients de même puissance de 𝑡 dans les deux membres, on obtient le
système
𝑎2 = 4
{ −𝑎 + 2𝑎𝑏 = 2
𝑎 − 𝑏 + 𝑏2 = 2
Il est simple de voir que les valeurs 𝑎 = 2 et 𝑏 = 1 sont solution de ce système.
D’où l’existence de la solution particulière 𝑥1(𝑡) sous forme polynomiale
𝑥1(t) = 2𝑡 + 1
Soit le changement de variable suivant
1 1
𝑥 = 𝑥1(𝑡) + = 2𝑡 + 1 +
𝑦 𝑦
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Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Substituons cette expression dans l’équation différentielle (E), afin d’obtenir une équation
linéaire non homogène de la forme
𝑦 ′ + (−4𝑡 − 1)𝑦 = −1
qui se résout par la méthode de variation de la constante.
Comme, on peut mettre le changement de variables suivant
𝑥 = 𝑥1(𝑡) + 𝑦 = 2𝑡 + 1 + 𝑦
dans l’équation différentielle (E), afin d’obtenir une équation de Bernoulli de la forme
𝑦 ′ + (4𝑡 + 1)𝑦 = −𝑦2

Proposition 1
Etant donné une équation de Riccati de la forme
𝐵 𝐶
𝑥 ′ = 𝐴𝑥2 + 𝑥 + 2 (2.25)
𝑡 𝑡
où 𝐴, 𝐵 et 𝐶 sont des constantes, si de plus, on a
(𝐵 + 1)2 ≥ 4𝐴𝐶 (2.26)
alors cette équation admet une solution particulière 𝑥1(𝑡) de la forme
𝑎
𝑥1(𝑡) = (2.27)
𝑡
𝑎
En effet, portons l’expression 𝑥 1(𝑡) = dans l'équation (2.25), on obtient
𝑡
𝐴𝑎2 + (𝐵 + 1)𝑎 + 𝐶
=0 (2.28)
𝑡2
Pour trouver la valeur de 𝑎, il faut que la condition (𝐵 + 1)2 ≥ 4𝐴𝐶 soit remplie.

Proposition 2
Etant donné une équation de Riccati de la forme
1
𝑥′ − 𝑥 = 𝐴 𝑥2 + 𝐶 (2.29)
2𝑡 𝑡
où 𝐴 et 𝐵 sont des constantes, alors cette équation se ramène à une équation à variable
séparables par la substitution de la fonction suivante

𝑥 = 𝑦√𝑡 (2.30)
En effet, portons l’expression 𝑥(𝑡) = 𝑦√𝑡 dans l’équation (2.29), on obtient
√ 𝑡𝑦′ = 𝐴𝑦2 + 𝐶 (2.31)
ou encore
𝑑𝑦 𝑑𝑡
2 = (2.32)
𝐴𝑦 + 𝐶 √𝑡

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Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

3. Equation différentielle d’ordre deux :


1. Equation différentielle linéaire sans second membre à coefficients constants :
On désigne ainsi une équation différentielle de la forme :

𝑦 ′′ + 𝑎𝑦 ′ + 𝑏𝑦 = 0 (2.33)

Avec (a , b) ∈ R2 des constantes.


On cherche des solutions sous la forme 𝑦 = 𝑒 𝑟𝑥 avec r une constante. En remplaçant 𝑦 = 𝑒 𝑟𝑥
dans (2.33) puis en simplifiant par 𝑒 𝑟𝑥 on obtient l’équation :
𝜑(𝑟) = 𝑟 2 + 𝑎𝑟 + 𝑏 = 0, qui s’appelle polynôme caractéristique de l’équation (2.33).
La nature des solutions de l'équation (2.33) dépend de la nature des solutions de 𝜑(𝑟) = 0.
On note Δ = 𝑎2 − 4𝑏 le discriminant de l’équation caractéristique.

- Si Δ > 0, alors 𝜑(𝑟) = 0 admet deux racines réelles distinctes r1 , r2 et l’équation


(2.33) admet deux solutions particulières 𝑦1 = 𝑒𝑟1𝑥 et 𝑦2 = 𝑒 𝑟 2𝑥 , la solution
générale de l’équation (2.33) est donc :
𝑦 = 𝐶 1𝑒 𝑟 1 𝑥 + 𝐶 2 𝑒 𝑟 2 𝑥 (2.34)
où C1 et C2 sont des constantes.
- Si ∆ = 0, alors 𝜑(𝑟) = 0 admet une racine double 𝑟0 = −𝑎/2 et l’équation (2.33)
admet la solution particulière 𝑦𝑝 = 𝑒 𝑟 0𝑥 , en posant 𝑦 = 𝑧 𝑒 𝑟 0𝑥 , on montre que la
solution générale de l’Eq. (2.33) est :
𝑦 = (𝐶1𝑥 + 𝐶2)𝑒𝑟0𝑥 (2.35)
- Si ∆ < 0, alors 𝜑(𝑟) = 0 admet deux racines complexes conjugués 𝑟1,2 = 𝛼 ± i𝛽, la
solution générale de l’Eq (3.33) s’écrit alors :

𝑦 = 𝑒𝛼𝑥(𝐶1 sin 𝛽𝑥 + 𝐶2 cos 𝛽𝑥) (2.36)

Exemple :
Résoudre l’équation,

𝑦 ′′ − 2𝑦 ′ + 𝑦 = 0

Solution :
L’équation caractéristique s’écrit : 𝑟 2 − 2𝑟 + 1 = 0, elle admet une racine double
𝑟0 = 1. Par conséquent, la solution générale de l’équation différentielle est :

𝑦 = 𝑒 𝑥(𝐶 1𝑥 + 𝐶2)

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Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

3.2 Equation différentielle d’ordre deux linéaire avec second membre et à coefficients
constants :
Ils sont de la forme
𝑦 ′′ + 𝑎𝑦 ′ + 𝑏𝑦 = ƒ(𝑥) (2.37)

Ces équations ASM se résolvent en deux temps :

1- On intègre d’abord l’équation SSM, on obtient y0.

2- On résout l’équation ASM en recherchant une solution particulière yp de l’Eq. (2.37) et


dans ce cas 𝑦 = 𝑦𝑝 + 𝑦0 (solution générale).

Exemple :
Résoudre l’équation :

𝑦 ′′ − 2𝑦 ′ + 𝑦 = 2𝑥2 − 𝑥 − 1 (E)

Solution :
- Résolution de l’équation SSM :
𝑦0 = (𝐶1𝑥 + 𝐶 2)𝑒 𝑥 .
- On cherche alors une solution particulière yp sous la forme :
𝑦𝑝 = 𝑎𝑥2 + 𝑏𝑥 + 𝑐 (solution particulière de la forme du second membre). Soit
solution de (E), on trouve par identification 𝑎 = 2, 𝑏 = 7, 𝑐 = 9, on en déduit que :
𝑦𝑝 = 2𝑥2 + 7𝑥 + 9
est une solution particulière de (E).
- La solution générale de (E) est : 𝑦 = 𝑦𝑝 + 𝑦0 c’est-a-dire :
𝑦 = (𝐶1𝑥 + 𝐶 2)𝑒 𝑥 + 2𝑥2 + 7𝑥 + 9

3.3 Solutions particulières :


Nous allons résumer dans un tableau les solutions particulières dans le cas d’équation
différentielles avec un second membres (ASM) ‘simple’.

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Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Equation différentielle du 1er ordre Solution particulière


linéaire à coefficient constante
Soit 𝜑(𝑟) = 𝑟 + 𝑎 l’équation caractéristique
𝑦 ′ + 𝑎𝑦 = 𝑔(𝑥)

Second membre de la forme : 𝑦𝑝 = 𝑥𝑘𝑄 𝑛 (𝑥) avec d°Qn = d°Pn

𝑔(𝑥) = 𝑃𝑛(𝑥) avec d°P = n k = 0 si 0 n’est pas sol_de l’équ_ 𝜑(𝑟) = 0

k = 1 si 0 est sol_ de l’équ_ 𝜑(𝑟) = 0

Second membre de la forme : 𝑦𝑝 = 𝑥 𝑘 𝑒 𝛼𝑥 𝑄 𝑛 (𝑥) avec d°Qn = d°Pn

𝑔(𝑥) = 𝑒𝛼𝑥𝑃𝑛(𝑥) avec d°P = n k = 0 si α n’est pas sol_de l’équ_ 𝜑(𝑟) = 0

k = 1 si α est sol_ de l’équ_ 𝜑(𝑟) = 0

Second membre de la forme :

𝑔(𝑥) = 𝐴 cos 𝛽𝑥 + 𝐵 sin 𝛽𝑥 𝑦𝑝 = 𝐶1 cos 𝛽𝑥 + 𝐶2 sin 𝛽𝑥

Equation différentielle du second Solution particulière


ordre linéaire à coefficients constants
Soit 𝜑(𝑟) = 𝑟 2 + 𝑎𝑟 + 𝑏 l’équation
𝑦 ′′ + 𝑎𝑦 ′ + 𝑏𝑦 = 𝑔(𝑥)
caractéristique

Second membre de la forme : 𝑦𝑝 = 𝑥𝑘𝑄 𝑛 (𝑥) avec d°Qn = d°Pn

𝑔(𝑥) = 𝑃𝑛(𝑥) avec d°P = n k = 0 si 0 n’est pas sol_de l’équ_ 𝜑(𝑟) = 0

k = 1 si 0 est racine de l’équ_ 𝜑(𝑟) = 0

k = 2 si 0 est racine double de 𝜑(𝑟) = 0

Second membre de la forme : 𝑦𝑝 = 𝑥 𝑘 𝑒 𝛼𝑥 𝑄 𝑛 (𝑥) avec d°Qn = d°Pn

𝑔(𝑥) = 𝑒𝛼𝑥𝑃𝑛(𝑥) avec d°P = n k = 0 si α n’est pas sol_de l’équ_ 𝜑(𝑟) = 0

k = 1 si α est racine de l’équ_ 𝜑(𝑟) = 0

k = 2 si α est racine double de 𝜑(𝑟) = 0

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Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

4.Equation différentielle d’ordre deux avec des coefficients non constants et sans
second membre :
1. Cas des équations incomplètes :
- Absence de y, 𝐹(𝗑, 𝑦 ′ , 𝑦 ′′ ) = 0
L’astuce consiste ici à poser 𝑧 = 𝑦′, ce qui permet de ce ramener à 𝐹(𝑥, 𝑧, 𝑧 ′ ) = 0, qui
est une équation différentielle d’ordre un, on résout d’abord 𝐹(𝑥, 𝑧, 𝑧 ′ ) = 0, ce qui donne
𝑧 = ƒ(𝑥, 𝐶1) puis on résout 𝑦 ′ = 𝑧, ce qui permet d’obtenir 𝑦 = 𝐹(𝑥, 𝐶1) + 𝐶2.

Exemple :
Résoudre l’équation :
(𝑥 2 + 1)𝑦′′ + 𝑥𝑦 ′ = 0. (E0)
Solution :
On pose 𝑧 = 𝑦′, d’où :
(𝐸0) ⇔ (𝑥2 + 1)𝑧′ + 𝑥𝑧 = 0
𝑑𝑧 𝑥
- =− 𝑑𝑥
𝑧 𝑥 2+1

- ln 𝑧 = − 1 ln(𝑥 2 + 1) + 𝐶
2
𝐶1
- 𝑧=
√1 + 𝑥 2
Reste à résoudre :
𝐶1
𝑦′ = (E1)
√1+𝑥 2
𝑑𝑦 𝐶1
(𝐸1 ) ⇔ =
𝑑𝑥 √1+𝑥 2

- 𝑦 = 𝐶1 argsh(𝑥) + 𝐶2 = 𝐶1 ln (𝑥 + √ 𝑥 2 + 1) + 𝐶2

- Absence de x, 𝐹(𝑦, 𝑦 ′ , 𝑦 ′′ ) = 0 :
Dans ce cas on pose encore 𝑦 ′ = 𝑧 d’où :
𝑦 ′′ = 𝑑𝑧
𝑑𝑥

= 𝑑𝑧 𝑑𝑦
𝑑𝑦 𝑑𝑥

= 𝑧 𝑑𝑧
𝑑𝑦

Ce qui nous ramène à considérer z comme une fonction de y, on est ainsi ramené à
l’équation :
𝐹 (𝑦, 𝑧, 𝑧 𝑑𝑧 ) = 0, avec 𝑑𝑥 = 𝑑𝑦 .
𝑑𝑦 𝑧

13
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Exemple :
Résoudre l’équation :
2𝑦𝑦 ′′ = 𝑦′2 + 1 (E)
On pose 𝑧 = 𝑦 ′ = 𝑑𝑦 ⟹ 𝑦 ′′ = 𝑧 𝑑𝑧
𝑑𝑥 𝑑𝑦

On remplace 𝑦 ′ 𝑒𝑡 𝑦′′ par ces expressions dans l’équation (E) on trouve :


𝑑𝑧
2𝑦𝑧 = 𝑧2 + 1
𝑑𝑦
Où les variables se séparent :
2𝑧 𝑑𝑦
𝑑𝑧 =
𝑧2 + 1 𝑦
ce qui donne
𝑦 = 𝐶1(𝑧2 + 1)
Sachant que
𝑑𝑦 𝑑𝑦 𝑑𝑧
𝑧= =
𝑑𝑥 𝑑𝑧 𝑑𝑥
ce qui conduit à :
𝑥
𝑧= +𝐶
2𝐶1 2
En remplaçant cette expression dans l’expression de y, on obtient finalement,

𝑥 2
𝑦 = 𝐶1 (( + 𝐶2) + 1) .
2𝑐 1

3.5 Equation différentielle d’ordre deux linéaire sans second membre et à coefficients
non constants :
On appelle ainsi une équation différentielle de la forme :

𝑦 ′′ + 𝑎(𝑥)𝑦′ + 𝑏(𝑥)𝑦 = 0 (2.38)

Ces équations ne se résolvent que si on dispose d’une solution particulière 𝑦𝑝.


Remarque :
𝑦𝑝 = 𝑒 𝑥 est solution particulière de toute équation différentielle de la forme :
𝑦 ′′ + 𝑎(𝑥)𝑦′ + 𝑏(𝑥)𝑦 = 0, à condition que : 1 + 𝑎(𝑥) + 𝑏(𝑥) = 0.
Connaissant 𝑦𝑝 on pose 𝑦 = 𝑧 𝑦𝑝, z devenant la nouvelle fonction inconnue de x. Il en
résulte :

𝑦 ′ = 𝑦′ 𝑝𝑧 + 𝑦𝑝𝑧′ et 𝑦 ′′ = 𝑦′′𝑝𝑧 + 2𝑦′ 𝑝 𝑧 ′ + 𝑦𝑝𝑧′′

14
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Ainsi,

(𝐸0) ⇔ 𝑦 𝑝′′ 𝑧 + 2𝑦 𝑝 ′ 𝑧 ′ + 𝑦 𝑝 𝑧 ′′ + 𝑎(𝑥) (𝑦 ′ 𝑧 + 𝑦 𝑝 𝑧 ′ ) + 𝑏(𝑥)𝑦𝑝𝑧 = 0

- 𝑦𝑝 𝑧 ′′ + (2𝑦𝑝 ′ + 𝑎(𝑥)𝑦𝑝 ) 𝑧 ′ + (𝑦 𝑝 ′′ + 𝑎(𝑥)𝑦 𝑝 ′ + 𝑏(𝑥)𝑦𝑝 ) 𝑧 = 0

- 𝑦𝑝 𝑧′′ + (2𝑦′𝑝 + 𝑎(𝑥)𝑦𝑝)𝑧′ = 0.

On pose alors : 𝑢 = 𝑧′ ce qui ramène à une équation différentielle d’ordre un à variables


séparables :

𝑑𝑢 𝑦′𝑝
𝑦𝑝 𝑢′ = −(2𝑦′𝑝 + 𝑎(𝑥)𝑦𝑝)𝑢 ⟹ = −(2 + 𝑎(𝑥)) 𝑑𝑥
𝑢 𝑦𝑝

Par intégration on trouve :

ln 𝑢 = −(2 ln 𝑦𝑝 + 𝐴(𝑥)) + 𝐶 avec 𝐴(𝑥) = ∫ 𝑎(𝑥) 𝑑𝑥

𝑒 −A (𝑥 )
Ainsi : 𝑢 = 𝐶1 𝑦𝑝2
où on a posé 𝐶1 = 𝑒 𝑐

𝑒 −A (𝑥 )
Reste à résoudre 𝑧 ′ = 𝐶1 𝑦𝑝2
c’est-a dire 𝑧 = 𝐶1𝐹(𝑥) + 𝐶2 ce qui conduit finalement à la

solution générale de l’équation différentielle (E0) de départ:

𝑦 = 𝑦𝑝(𝐶1𝐹(𝑥) + 𝐶2) (2.39)

Exemple :
Résoudre l’équation :

(𝑥 + 1)𝑦′′ − (2𝑥 − 1)𝑦′ + (𝑥 − 2)𝑦 = 0 (E0)

Solution :

On constate que 𝑦𝑝 = 𝑒 𝑥 est une solution particulière de (E0).


On pose 𝑦 = 𝑧𝑒 𝑥 d’où 𝑦 ′ = 𝑒 𝑥 (𝑧 + 𝑧′) et 𝑦 ′′ = 𝑒 𝑥 (𝑧 ′′ + 2𝑧 ′ + 𝑧)
En remplaçant dans (E0) et en simplifiant, on obtient :
(𝑥 + 1)𝑧′′ + 3𝑧 ′ = 0
3
On pose alors : 𝑢 = 𝑧′ ce qui donne : (𝑥 + 1)𝑢′ + 3𝑢 = 0 ⟹ 𝑑𝑢 = − 𝑑𝑥
𝑢 𝑥 +1
𝐶1
Ainsi : ln 𝑢 = −3 ln(𝑥 + 1) + 𝐶, il vient :𝑢 = 𝑧′ = où on a posé 𝐶1 = 𝑒 𝐶
(𝑥+1)3

15
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

𝐶1
Finalement, 𝑧 = − + 𝐶2.
2(𝑥+1)2

La solution générale de (E0) est donc :

𝑘1
𝑦 = 𝑒𝑥 ( + 𝐶2)
(𝑥 + 1)2

6.Equation différentielle d’ordre deux linéaires à coefficients non constants avec second
membre :
Sont de la forme :
𝑦 ′′ + 𝑎(𝑥)𝑦′ + 𝑏(𝑥)𝑦 = 𝑔(𝑥) (2.40)

1) Si on connait une solution particulière 𝑦𝑝, la solution générale est alors :


𝑦 = 𝑦0 + 𝑦𝑝 où 𝑦0 est la solution de l’équation homogène.

Exemple :
Soit l’équation (I) : 𝑥 2 𝑦 ′′ + 𝑥𝑦 ′ − 𝑦 = 𝑥 3 dont les solutions de l’équation homogène
𝐶1
sont 𝑦01 = 1 et 𝑦02 = 𝑥, alors : 𝑦0 = + 𝐶2𝑥.
𝑥 𝑥

A la vue du second membre, l’integrale particulière sera un polynome de 3ème degré :


3
𝑦𝑝 = 𝑎𝑥3 + 𝑏𝑥2 + 𝑐𝑥 + 𝑑. On obtient donc, en remplaçant dans (I) : 𝑦𝑝 = 𝑥8 d’où la solution
𝑥3 𝐶1
générale 𝑦 = + + 𝐶2𝑥
8 𝑥

2) Si on ne connait pas de solution particulière, on applique la méthode de Lagrange


appelé aussi méthode de variation de la constante, dans laquelle on va faire varier les
constantes i.e : 𝐶1 = 𝐶1(𝑥) et 𝐶2 = 𝐶2(𝑥).
On dérive 𝑦 = 𝐶1(𝑥)𝑦1 + 𝐶2(𝑥)𝑦2 pour obtenir :

𝑦 ′ = 𝐶1(𝑥)𝑦′1 + 𝐶2(𝑥)𝑦′ + 𝐶′1(𝑥)𝑦1 + 𝐶 ′2(𝑥)𝑦 2 (2.41)


2

On impose alors que


𝐶′1(𝑥)𝑦1 + 𝐶 ′2(𝑥)𝑦 2 = 0 (2.42)

En dérivant (2.41) on obtient :


𝑦 ′′ = 𝐶′1(𝑥)𝑦′1 + 𝐶 ′2(𝑥)𝑦′ 2 + 𝐶1(𝑥)𝑦′′1 + 𝐶2(𝑥)𝑦2′′ (2.43)

En remplaçant Eq.(2.41) et Eq.(2.43) dans l’Eq.(2.40) on trouve :

16
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

(𝐶′1(𝑥)𝑦′1 + 𝐶 ′2(𝑥)𝑦′ 2 + 𝐶1(𝑥)𝑦′′1 + 𝐶2(𝑥)𝑦2′′ ) + 𝑎(𝑥)(𝐶1(𝑥)𝑦1′ + 𝐶2(𝑥)𝑦2′ )

+ 𝑏(𝑥)(𝐶1(𝑥)𝑦1 + 𝐶2(𝑥)𝑦2) = ƒ(𝑥) (2.44)

Comme 𝑦1 et 𝑦2 sont des solutions particulières, l’équation se simplifiée en deux système :

𝐶′ (𝑥)𝑦1 + 𝐶 ′2(𝑥)𝑦 2 = 0
{ 1 (2.45)
𝐶′1(𝑥)𝑦′1 + 𝐶 ′ 2 (𝑥 ) 𝑦′2 = ƒ(𝑥)

Comme 𝑦1 et 𝑦2 sont linéairement indépendantes :

𝑦1 𝑦2
(Wronskien) : W(𝑥) = │𝑦′ 𝑦′2 │≠ 0 (2.46)
1

On a alors les solutions 𝐶1(𝑥) et 𝐶2(𝑥) qui par intégration dépend chacune d’une constante
arbitraire, d’où la solution générale.

Exemple :
Résoudre l’équation :

𝑦 ′′ + 4𝑦 = tan 𝑥 (E)

Solution :
L’équation homogène est : 𝑦 ′′ + 4𝑦 = 0 dont les solutions sont :

𝑦0 = 𝐶1 cos 2𝑥 + 𝐶2 sin 2𝑥

Cherchons les solutions générales par la méthode de Lagrange, on a :

𝐶′1 (𝑥) cos 2𝑥 + 𝐶 ′ 2 (𝑥) sin 2𝑥 = 0 (1) x sin 2𝑥


{ 1
−𝐶′1 (𝑥) sin 2𝑥 + 𝐶 ′ 2(𝑥) cos 2𝑥 = tan 𝑥 (2) x cos 2𝑥
2

De (1) + (2) on trouve :

 𝐶′2 = 1 sin 𝑥 cos 2𝑥 = 1 (sin 2𝑥 − sin 𝑥 )


2 cos 𝑥 2 cos 𝑥

Par intégration 𝐶2 = − 1 cos 2𝑥 − 1 ln cos 𝑥 + 𝑘 2


4 2

 A partir de (1) : 𝐶′ 1 cos 2𝑥 = −𝐶′ 2 sin 2𝑥 ⟹ 𝐶′ 1= 1 (cos 2𝑥 − 1)


2

D’où : 𝐶1 = 1 sin 2𝑥 − 1 𝑥 + 𝑘 1
4 2

17
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Finalement la solution générale de l’équation (E) s’écrit :

1 1 1 1
𝑦 = ( sin 2𝑥 − 𝑥 + 𝑘1) cos 2𝑥 + (− cos 2𝑥 − ln cos 𝑥 + 𝑘 2 ) sin 2𝑥
4 2 4 2

4. Système d’équations différentielles


1. Définition d’un système d’équations différentielles :

Exemple :
Le système suivant :
𝑦′1(𝑥) = (2𝑥 − 1)𝑦1(𝑥) + 2(1 − 𝑥)𝑦2(𝑥) + 2𝑥
{ 𝑦 ′ (𝑥) = (𝑥 − 1)𝑦 (𝑥) + (2 − 𝑥)𝑦 (𝑥) + 𝑥 (2.47)
2 1 2

Est un système de deux équations différentielles, dont l’écriture matricielle est :

𝑦 ′ (𝑥) = 𝐴(𝑥). 𝑦(𝑥) + 𝑔(𝑥) (2.48)

Où,

𝑦′ (𝑥) = ( 𝑦𝘍1 ' ), 𝑦(𝑥) = (𝑦1(𝑥)) , 𝐴(𝑥) = ( 2𝑥 − 1 2(1 − 𝑥) ) et 𝑔(𝑥) = ( 2𝑥 )


𝑦' 𝑦 2(𝑥) 𝑥
(2.49)
2 𝑥−1 2−𝑥

Définition :
On appelle système d’équations différentielles linéaires du premier ordre un système
de la forme :
𝑦 ′ (𝑥) = 𝐴(𝑥). 𝑦(𝑥) + 𝑔(𝑥) (2.50)

- Où 𝐴(𝑥) est une matrice donnée dont les éléments 𝑎 ij (𝑥) sont des fonctions de la
variable x.
- Le second membre 𝑔(𝑥) appartient à 𝑅 𝑛 , ses composantes 𝑔i(𝑥) (i=1,n) sont des
fonction de la variable x.
- On dit que le système est à coefficients constants si la matrice A ne dépend pas de la
variable x.
- On dit que le système est homogène si 𝑔(𝑥) = 0, ∀𝑥.

18
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

4.2 Equation différentielle d’ordre n :

Une équation différentielle linéaire d’ordre n se met sous la forme d’un système de n équation
différentielles linéaires du premier ordre. En effet soit l’équation :

𝑧(𝑛)(𝑥) + 𝛼𝑛−1(𝑥)𝑧(𝑛−1)(𝑥) + ⋯ + 𝛼 1(𝑥)𝑧′(𝑥) + 𝛼0(𝑥)𝑧(𝑥) = 𝑔(𝑥) (2.51)

On pose:

{
𝑦1(𝑥) = 𝑧(𝑥)
𝑦2(𝑥) = 𝑧 ′ (𝑥)

𝑦𝑛(𝑥) = 𝑧(𝑛−1)(𝑥)


{ 𝑦′1(𝑥) = 𝑧′(𝑥) = 𝑦2(𝑥)
𝑦′2(𝑥) = 𝑧 ′′ (𝑥) = 𝑦3(𝑥)

𝑦′ 𝑛 (𝑥) = 𝑧(𝑛)(𝑥) = −𝛼𝑛−1(𝑥)𝑦𝑛(𝑥) − ⋯ − 𝛼1(𝑥)𝑦2(𝑥) − 𝛼0(𝑥)𝑦1(𝑥) + 𝑔(𝑥)
(2.52)

Alors l’équation (2.51) se réécrit :

𝑦 ′ (𝑥) = 𝐴(𝑥). 𝑦(𝑥) + 𝑔(𝑥) (2.53)

Où :

(2.54)

(2.55)

et

(2.56)

19
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Exemple :
Soit l’équation différentielle suivante :

𝑧 ′′ + 𝑏(𝑥)𝑧′ + 𝑐(𝑥)𝑧 = 0,

𝑏(𝑥) et 𝑐(𝑥) étant des fonctions réelles.

Transformer cette équation différentielle du second ordre en un système d’équations


différentielles du premier ordre.

Solution :

𝑦 (𝑥) = 𝑧(𝑥) 𝑦′ (𝑥) = 𝑦2 (𝑥)


On pose, { 1 ′
⟹{ 1
( )
𝑦2 𝑥 = 𝑧 (𝑥) 𝑦′2(𝑥) = 𝑧 ′′ (𝑥) = −𝑏(𝑥)𝑦2(𝑥) − 𝑐(𝑥)𝑦1(𝑥)

Soit,

𝑦 ′ (𝑥) = 𝐴(𝑥). 𝑦(𝑥)

Avec,

0 1
𝐴(𝑥) = ( −𝑐(𝑥) −𝑏(𝑥) )

4.3 Systèmes linéaires homogènes à coefficients constants :


Ce sont des systèmes de la forme,

𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦 où 𝐴 = (𝑎 i,j ) = (𝐶𝑠𝑡𝑠) (2.57)

Théorème :
Soit 𝑣 un vecteur propre de 𝐴 associe à la valeur propre 𝜆, alors : 𝑦 = 𝑒𝜆𝑥𝑣 est
solution du système 𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦

4.3.1 Cas valeurs propres sont réelles :


Corollaire :
Si 𝑣1, 𝑣2, … , 𝑣𝑛 est une base de vecteurs propres de A associent aux valeurs propres
𝜆1, 𝜆2, … , 𝜆 𝑛 , alors 𝑦1 = 𝑒 𝜆 1𝑥𝑣1, 𝑦2 = 𝑒 𝜆 2𝑥𝑣2, … , 𝑦𝑛 = 𝑒 𝜆 𝑛𝑥𝑣𝑛 est un système fondamentale
de solution de 𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦

20
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Exercice :
Résoudre le système,
𝑦′ = 𝑦 + 2𝑦2
{ 𝑦′1 = 𝑦1 (s0)
2 1

(𝑠0 ) ⇔ 1 2)
𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦 avec, 𝐴 =(1 0

- Cherchons les valeurs propres de A. Le


polynôme caractéristique de A est :
𝑝(𝜆) = 𝑑𝑒𝑡(𝐴 − 𝜆. 𝐼) où I est la matrice identité.
𝑝(𝜆) = │1 − 𝜆 2│= 0 ⇔ 𝑝(𝜆) = (𝜆 + 1)(𝜆 − 2) = 0.
1 −𝜆
Les valeurs propres sont : 𝜆1 = −1 et 𝜆2 = 2

- Cherchons les vecteurs propres 𝑣1, 𝑣2 correspondantes aux valeurs propres 𝜆1 et 𝜆2


respectivement.
𝛼 𝛼
Soit 𝑣 ( ), on a (𝐴 − 𝜆 . 𝐼)𝑣 = 0 ⇔ (𝐴 + 𝐼) ( ) =0
1 𝛽 1 1 𝛽

2𝛼 + 2𝛽 = 0
- {𝛼 +𝛽 =0
- 𝛼 = −𝛽
𝛼
Soit , 𝑣1 ( ) = 𝛼 ( 1 ) on prend 𝑣1 ( 1 )
−𝛼 −1 −1
2
De même on a (𝐴 − 𝜆2. 𝐼)𝑣2 =0, on trouve, 𝑣2 ( )
1
La solution générale est,
1 2 𝑦 = 𝐶1𝑒−𝑥 + 2𝐶2𝑒2𝑥
𝑦 = 𝐶1𝑒 −𝑥 ( ) + 𝐶2𝑒 2𝑥 ( ) ⇔ { 1
−1 1 𝑦2 = −𝐶1𝑒 −𝑥 + 𝐶2𝑒 2𝑥
 Si A admet des valeurs propres multiples, on peut encore appliquer la méthode
précédente à condition que la multiplicité algébrique de chaque valeur propre soit
égale à la dimension du sous espace propre associé.

Exemple :
Soit la matrice A définie par,

Le polynôme caractéristique de la matrice A est, 𝑝(𝜆) = (1 + 𝜆)2(𝜆 − 2)

21
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

A admet une valeur propre 𝜆1 = 2 et un vecteur propre associe


Elle a aussi une valeur propre double 𝜆2 = −1 qui admet deux vecteurs propres linéairement
indépendants :

Donc la solution générale du système est :

4.3.2 Cas valeurs propres sont complexes :


Si λ est une valeur propre complexe de A et 𝑣 le vecteur propre correspondant alors 𝑣ҧ
est le vecteur propre associe à la valeur propre 𝜆ҧ.
Donc il suffit de travailler avec l’une des valeurs propres complexes, soit 𝑦 = 𝑒𝜆𝑥𝑣 et la
solution générale 𝑦g est :

𝑦g = 𝐶1𝑅𝑒(𝑦) + 𝐶2𝐼𝑚(𝑦) (2.58)

Exemple :

𝑝(𝜆) = 𝑑𝑒𝑡(𝐴 − 𝜆. 𝐼) = 0 ⟹ 𝜆 = ±i
- Vecteur propre de la valeur propre λ = i :

4.3.3 Cas la matrice A non diagonalisable :


Supposons que A, de degré n, a seulement k (k < n) vecteurs propres linéairement
indépendants. Nous avons k solutions de 𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦 de la forme 𝑒𝜆𝑥𝑣. Il manque 𝑚 = (𝑛 − 𝑘)
solution pour avoir un système fondamentale de solution.

22
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Soit λ valeur propre de A de multiplicité m, nous allons construire ces m solution


explicitement.
Définissons m vecteur, ℎ1 , ℎ2 , … , ℎ𝑚 par :

(𝐴 − 𝜆. 𝐼)ℎi = ℎi−1 (2.59)

et,
2 𝑚−1
𝑦i = 𝑒 𝜆𝑥 (ℎ i + 𝑥ℎ i −1 + 𝑥2!ℎ i −2 + ⋯ + (𝑚
𝑥

−1)! i −𝑚 +1
), i = 1, 2, … , 𝑚 (2.60)

Alors les 𝑦i sont des solutions linéairement indépendants de 𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦

Exemple :
Résoudre,
𝑦′1 = 2𝑦1 + 𝑦2 + 𝑦3
{ 𝑦′2 = −2𝑦1 − 𝑦3
𝑦′3 = 2𝑦1 + 𝑦2 + 2𝑦3
(s0)

Solution :
2 1 1
(𝑠0) ⇔ 𝑦′ = 𝐴. 𝑦, 𝐴 = ( −2 0 −1 )
2 1 2

𝑝(𝜆) = 𝑑𝑒𝑡(𝐴 − 𝜆. 𝐼) = (𝜆 − 2)(𝜆 − 1)2

Les valeurs propres sont : 𝜆1 = 2 et 𝜆2 = 1 (double).


Cherchons les vecteurs propres correspondants,

−1 −1
- (𝐴 − 𝜆1𝐼)𝑣1 = 0, on trouve 𝑣1 ( 2 ) , soit 𝑦1 = 𝑒 2𝑥 ( 2 )
−2 −2
0 0
- (𝐴 − 𝜆2𝐼)𝑣2 = 0, on trouve 𝑣2 ( 1 ) , soit 𝑦2 = 𝑒 𝑥 ( 1 ) ,
−1 −1
un seul vecteur propre 𝑣2, alors A non diagonalisable.
0 𝛼
On pose ℎ1 = 𝑣2 = ( 1 ) et cherchons le deuxième vecteur propre ℎ2 ( 𝛽 ) comme suit,
−1 𝛾
−1
(𝐴 − 𝜆2𝐼)ℎ2 = ℎ1, on trouve ℎ2 ( 0 ) , soit 𝑦3 = 𝑒 𝑥 ( ℎ 2 + 𝑥ℎ1)
1

23
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

La solution générale du système (s) est :

−1 0 −1
𝑦 = 𝐶1 ( 2 ) 𝑒 + ( 𝐶2 ( 1 ) + 𝐶3 ( 𝑥 ) ) 𝑒 𝑥
2𝑥

−2 −1 1−𝑥

4.4 Systèmes linéaires non homogènes à coefficients constants :


Il est de la forme :

𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦 + 𝑔(𝑥) (2.61)

La solution du système (s) se fait en deux temps,

- On résout le système homogène (s0) : 𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦


- Pour trouver une solution de (s), il suffit d’utiliser la méthode de variation de
constante. On cherche une solution sous la forme :
𝑦˜ = 𝐶1 (𝑥)𝑦1 + 𝐶2 (𝑥)𝑦2 + ⋯ + 𝐶𝑛 (𝑥)𝑦𝑛 (2.62)

On pose :

𝐶1(𝑥)
𝐶(𝑥) = ( 𝐶 2 ( 𝑥) ) (2.63)

𝐶𝑛(𝑥)

L’équation (2.62) se réécrit sous forme matricielle :

𝑦˜ = 𝑦(𝑥). 𝐶(𝑥) (2.64)

et

𝑦˜ ′ = 𝑦 ′ (𝑥). 𝐶(𝑥) + 𝑦(𝑥). 𝐶 ′ (𝑥) (2.65)

On remplace 𝑦˜ et 𝑦˜′ dans l’Eq.(2.61) on trouve :

𝑦′(𝑥). 𝐶(𝑥) + 𝑦(𝑥). 𝐶 ′ (𝑥) = 𝐴. 𝑦(𝑥). 𝐶(𝑥) + 𝑔(𝑥) ⟹ 𝑦(𝑥). 𝐶 ′ (𝑥) = 𝑔(𝑥)

D’où, il vient
𝐶 ′ (𝑥) = 𝑦(𝑥)−1 . 𝑔(𝑥) (2.66)

On détermine 𝐶′1, 𝐶′2, … , 𝐶′ 𝑛, et on déduit 𝐶1, 𝐶2, … , 𝐶𝑛.

24
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

Exemple :

𝑦′1 = 𝑦1 + 2𝑦2 + 𝑒 𝑥
Résoudre, { (s)
𝑦′2 = 2𝑦1 + 𝑦2

Solution :

(𝑠) ⇔ 𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦 + 𝑔(𝑥),
où :
2) 𝑥
𝐴 = (1 et 𝑔(𝑥) = ( 𝑒 )
2 1 0

- Cherchons les solutions du système homogène (s0) : 𝑦 ′ = 𝐴. 𝑦

𝑝(𝜆) = 𝑑𝑒𝑡(𝐴 − 𝜆. 𝐼) = (𝜆 + 1)(𝜆 − 3)


𝑝(𝜆) = 0 ⟹ 𝜆1 = −1 𝑜ù 𝜆2 = 3 , deux valeurs propres réelles.
- Cherchons les vecteurs propres 𝑣1 et 𝑣2 correspondants aux valeurs propres 𝜆1 et 𝜆2.

(𝐴 − 𝜆1 . 𝐼)𝑣1 = 0 ⟹ 𝑣1 ( 1 ), soit 𝑦1 = 𝑒−𝑥 ( 1 )


−1 −1
1 1
(𝐴 − 𝜆2 . 𝐼 )𝑣 2 = 0 ⟹ 𝑣 2 ( ) , soit 𝑦2 = 𝑒 3𝑥 ( )
1 1

La solution 𝑦0 du système homogène est :

𝑦0 = 𝐶1𝑒−𝑥 ( 1 ) + 𝐶2𝑒3𝑥 ( 1 )
−1 1

- Variation des constantes 𝐶1 et 𝐶2 :


On a trouvé que :

𝐶 ′1(𝑥)𝑒 −𝑥 + 𝐶 ′ 2 (𝑥)𝑒 3𝑥 = 𝑒 𝑥 (1)


𝑦(𝑥). 𝐶 ′ (𝑥) = 𝑔(𝑥) ⟹ {
−𝐶 ′ 1 (𝑥 )𝑒 −𝑥 + 𝐶 ′ 2 (𝑥) 𝑒3𝑥 = 0 (2)

(1) + (2) ⟹ 𝐶 ′ 2(𝑥) = 1 𝑒 −2𝑥 d’où 𝐶2 (𝑥) = − 1 𝑒 −2𝑥 + 𝑘 2


2 4

(1) − (2) ⟹ 𝐶 ′ 1(𝑥) = 1 𝑒 2𝑥 d’où 𝐶1(𝑥) = 1 𝑒 2𝑥 + 𝑘 1


2 4

- La solution générale du système (s) s’écrit :

1 1 1 1
𝑦 = ( 𝑒 2𝑥 + 𝑘1) 𝑒 −𝑥 ( ) + (− 𝑒 −2𝑥 + 𝑘 2 ) 𝑒 3𝑥 ( )
4 −1 4 1

25
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

5 Applications des équations différentielles


5.1 Mouvement d'une particule dans un milieu résistif

(1) Considérons une masse m rebondie sur un ressort et immergé dans un liquide
(milieu résistif) de sorte que la masse subit une force proportionnelle à sa vitesse.
Trouvez le mouvement de la masse. Nous établissons l'équation du mouvement de
cette masse. La force totale est

(2.67)

où -kx est la force due au ressort et -cv est la force de résistance du milieu, c et k
sont la proportionnalité des constantes. x, v et a sont respectivement le déplacement
de la masse par rapport à sa position d'équilibre, la vitesse et l'accélération. Ainsi,

(2.68)

de sorte que
(2.69)

Il s’agit d’une E.D linéaire du second ordre. Les racines de cette équation sont

(2.70)
Nous discutons des cas suivants :
Dans ce cas, m1 et m2 sont négatifs et la solution de l’équation
(2.69) a la forme :

(racines égales) : Dans ce cas, la solution est représentée par

Dans ce cas, nous avons des racines complexes. Ainsi,

Où Les deux premiers cas sont respectivement appelés mouvement


sur-amorti et amortissement critique. Le troisième cas, appelé mouvement sous-
amorti, se produit assez souvent dans les systèmes mécaniques. En effet, dans tous
les cas, x implique un terme qui diminue rapidement avec le temps t.
26
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

(2) Vibrations libres :


Il s’agit du cas le plus simple de mouvement libre et non amorti. Dans ce cas,
l’équation (2.69) se réduit

Ou (2.71)

La solution générale de l’équation (2.71) est

où A et B sont des constantes.


(3) Vibration libre forcée :
Nous supprimons maintenant le terme d'amortissement de notre système et
considérons le cas de vibration libre forcée, où le terme de forçage est périodique et a
la forme Dans ce cas, l’E.D régissant le mouvement de la masse m est
donnée par

Dans ce cas, la solution générale de l’E.D donne

Maintenant, le cas très intéressant est quand c'est-à-dire lorsque la fréquence


de la force externe est égale à la fréquence naturelle du système. Ce cas est appelé
cas de résonance, et la E.D du mouvement pour la masse m est

Nous voyons que le coefficient du terme cosinus (l'amplitude) dans l'équation (6.12)
devient infiniment grand lorsque Un tel phénomène fut à l’origine de
l’effondrement du pont de Tacoma (USA) en 1940.

27
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

5.2 Équation de Schrödinger

Cette équation décrit le mouvement des microparticules (par exemple électron, proton,
neutron, etc.). C'est une D.E. du second ordre, il a la forme

ou

où E = constante, est l'énergie totale de la particule de masse m, V est l'énergie


potentielle de la particule, est connue sous le nom de constante de Planck.
est appelée fonction d'onde de la particule, puisque les microparticules ont une
nature ondulatoire. Ainsi, la solution dépend uniquement de la forme du potentiel
V(x).

Exemples :

In this case the solution is obtained by the method discussed previously

28
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

5.3 Circuit électrique

Considérons un circuit électrique composé d'un condensateur (C), d'une inductance


(L), d'une résistance (R) et d'un générateur de puissance (E). La tension totale est la
somme des tensions de chaque composant. Donc,

Où est la chute de tension aux bornes de l'inductance (L est appelée l'inductance),


IR est la chute de tension aux bornes de la résistance et est la chute de tension
aux bornes du condensateur (C est appelé capacité, Q est la charge).
L'équation ci-dessus peut s'écrire sous la forme (puisque )

qui est une E.D du second ordre non homogène à coefficients constants (L; R; C). La
solution d'une telle équation est déjà donnée à la section précédente. Comme indiqué
précédemment, ce système présente une ressemblance avec le système mécanique
étudié à la section précédente. Par exemple, le bouton de réglage d’une radio est
utilisé pour faire varier la capacité du circuit de réglage. De cette manière, la fréquence
de résonance est modifiée jusqu'à ce qu'elle coïncide avec la fréquence de l'un des
signaux radio entrants. Dans ce cas, l'amplitude du courant produit par ce signal sera
maximale par rapport aux autres signaux. De cette façon, le circuit de syntonisation
sélectionne la station souhaitée.

29
Chapitre 2 Pr. Taoufik SAID Equations différentielles

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