1 Plantesmedicinales Cirad 041219

Usages et valorisation des plantes médicinales
Dr RAMIARISON Claudine
Centre d’Information et de Documentation Scientifique et
Technique - MESupReS
Les espèces forestières et agroforestières introduites et

natives pour répondre au défi socio-environnemental à
Madagascar : même combat ?
Dp Forêt et biodiversité à Madagascar
Antananarivo 04 Décembre 2019
La place des espèces de plantes à usage médicinal à Madagascar
• Elles font partie de la biodiversité du pays - Les politiques environnementales
entre conservation, reboisement , valorisation des espèces
• La médecine traditionnelle et les plantes médicinales dans le système de santé
actuel
→ Dans la politique de 2016, la reconnaissance des pratiques de la médecine traditionnelle
améliorée :
• La médecine traditionnelle est intégrée dans le système national de santé par l’intermédiaire du service
de la Pharmacopée et de la médecine traditionnelle au sein du Min en charge de la santé publique
• La médecine traditionnelle doit se développer avec la disponibilité des remèdes traditionnels améliorés,
en complémentarité de la médecine conventionnelle
• La reconnaissance des savoirs traditionnels liés aux plantes (cf Protocole de Nagoya - CDB – décret
2017 ) et de l’exercice de la médecine traditionnelle avec la création de l’association des tradipraticiens
en 2007 – sous l’impulsion de l’OMS dans sa stratégie (2002)
→ Dans la pratique,
• l’accès aux services de santé, reste limité malgré la mise en place de CSB et par conséquent, le recours
aux plantes médicinales demeure une constante, en particulier dans les zones rurales et isolées.
• des médicaments à base de plantes enregistrés par l’agence du médicament d’Antananarivo ( cf
Homeopharma, IMRA, Aroma forest, …
• en terme environnemental, ces nouvelles orientations ont pour conséquence une augmentation de la
demande en plantes prélevées sur les ressources naturelles, notamment pour les espèces natives
• Par ailleurs, dans la stratégie nationale de la recherche scientifique de
2013, la valorisation des plantes médicinales est une priorité
• Le PDR sur la santé et biodiversité attribue une place particulière une place
particulière à la recherche sur les plantes médicinales et à la connaissance de
cette diversité biologique qui est utilisée par la population et figurant dans les
pharmacopées traditionnelles doivent être complétées et vérifiées
• Une multiplication des travaux de recherches menées au sein des institutions

de formation et de recherche, notamment, dans les domaines de la
phytochimie, l’ethnopharmacologie pour asseoir les connaissances sur les
plantes médicinales en vue de leur valorisation
Espèces introduites et espèces natives tout aussi bien utilisées
• La compilation et la vérification des
documents, des 2 pharmacopées de l’Alaotra
et de l’Ambongo Boina, des monographies sur Répartition des plantes utilisees contre les maladies
les plantes utilisées contre les maladies
respiratoires ont permis d’inventorier : respiratoires selon leur statut
39 familles, 62 genres, 73 espèces Cosmopolite
6%
 51% sont des plantes autochtones Pantropicale
7%
endémiques et non endémiques Endémique
25%
 36% de plantes introduites ont trouvé des

utilisations. Autochtone
26%
 Astéracées : Ageratum, conyzoïdes L.,
Laggera alata , Spilanthes, herbes trouvées Introduite
autour des villages du centre - Bords de 36%
chemins, lisières de forêts, savoka, jachères
 Fabacées tels que:
• Abrus precatorius L. (voamaintilany) qui est très
répandu dans tout le pays, mais surtout dans l’ouest
• Indigofera tinctoria Linn. (Hengitra) qui s’est
naturalisée – sud et sud-ouest
• Solanacées: plantes herbacées ou buissons
• Zingiberacées: Aframomum angustifolium k.
Schum qui a envahi les forêts secondaires de l’Est
 13% de plantes cosmopolites et
pantropicales (Datura)
Espèces introduites et espèces natives tout aussi bien utilisées
27 espèces introduites issues de 13 familles contre la diarrhée
Famille des
Myrtacées,
Anonacées,
Euphorbiacées,
Anacardiées,
Fabacées… Albizia Lebbeck (bonara)
naturalisée dans les
prairies de l’ouest – Psidium cattleyanum,
utilisée également pour les très envahissante
reboisements
Clidemia hirta de la
Plusieurs se sont naturalisées et toutes ne famille des
sont pas envahissantes (Manihot utilissima Melastomataceae,
Pohl ou les espèces Il y a aussi les espèces Arbuste vivace,
fruitières comme les mangifera, les papaya, densément ramifié,
Eugeunia jambolana (rotra), Anacardiées …) qui peut atteindre 5 m
de haut
Impacts des espèces envahissantes sur les milieux naturels et
les espèces natives
Mise en exergue par un certain nombre de
travaux sur la dynamique des formations
secondaires (savoka) tel le cas de :
• Psidium cattleyanum dans la zone
périphérique du Parc national de Ranomafana,
dans la réserve naturelle de Betampona, la
réserve expérimentale de Vohimana où
prédominent les formations secondaires.
• Clidémia hirta, Aframomum angustifolium,
Lantana camara
Les espèces envahissantes s'installent après
les brûlis, ou les coupes rases. Elles sont dans
les clairières, lisières des forêts, lieux
humides, souvent grégaire et couvrant
presque seul les emplacements où les forêts
ont été plus ou moins récemment détruites
(Est)
Lantana camara
Les espèces endémiques
Contre la diarrhée : 11 familles, 19 genres et 21 espèces
Elles peuvent être :
 des arbres comme Bismarckia nobilis, dans les zones
de transition des formations herbeuses de l’Ouest ou
Cedrelopsis grevei (Katrafay) des forêts sèches de
l’Ouest et des fourrés sèche épineuse du Sud-Ouest,
Plantes endémiques antidiarrhéiques
 des arbustes de sous-bois Hazunta modesta
(Andriambavifohy) entre Taolagnaro et Ampanihy, par famille
 des lianes comme Pluchea grevei Baill (Famoty), 4
3,5
La recherche constante de plantes aromatiques et à HE 3
pour le marché international 2,5
2
Besoins des opérateurs de toujours innover avec de 1,5
nouveaux produits : 1
• Cedrelopsis grevei (katrafay) , 0,5

0
• Helichrysum Cinnamosma fragrans (mandravasarotra
, saro, utilisation des feuilles)
• Helichrysum cordifolium DC. , H. gymnocephalum
(dc.) H. Humb (rambiazina), qui se retrouve dans les
formations secondaires
Les pressions sur les ressources endémiques et non endémiques : exemple d’évaluation écologique effectuée pour
comprendre les pressions et menaces qui pèsent sur les populations de Cedrelopsis (Rutaceae) et définir leurs
statuts de conservation
Quelles perspectives pour Madagascar
Compétition entre les deux espèces native et introduites mis en relief par un
certain nombre travaux de recherche :
• L’introduction d’espèces introduites répondait à des besoins économiques ou
environnementaux. Ce sont généralement des espèces utiles, allant des bois de
reboisement à croissance plus rapide, nécessaire (Acacia dealbata, Eucalyptus spp,
Pinus), à des arbres fruitiers d’origine très diverses, en passant par des herbacées qui
peuvent être des adventices. Certaines espèces sont des plantes ornementales.
• Des travaux de recherche ont bien démontré que, par manque de contrôle, les impacts
négatifs sur les espèces natives se sont accélérés, en relation plus particulièrement
avec la déforestation, les brûlis et autres feux végétation.
Les espèces envahissantes prédominent dans les forêts secondaires qui remplacent désormais une
partie considérable de la forêt originelle des basses terres et défavorise la régénération des espèces
natives qui sont de croissance plus lente généralement
Il a été noté, par ailleurs, que les espèces natives sont moins résistantes aux feux
Des enjeux qui évoluent :
 Déforestation et feux font partie des causes permanentes des envahissements
 La disparition progressive des espèces végétales natives ou plantes endémiques et
l’invasion d’espèces exotiques peuvent – elles altérer l’équilibre écologique
affectant les fonctions et services de l’écosystème?
Les invasions biologiques sont désormais considérées comme l'une des principales
menaces à la biodiversité mondiale.
Objectif 9 d’Aichi
• Les plantes exotiques dans le cadre de la mise en œuvre D’ici à 2020, les espèces exotiques
des objectifs d’Aïchi : nécessité d’un contrôle, suivi de envahissantes et les voies
l’envahissement : il faut continuer l’évaluation de la d’introduction sont identifiées et
propagation des espèces envahissantes. classées en ordre de priorité, les
• Le système de quarantaine et un contrôle espèces prioritaires sont contrôlées
phytosanitaire sont-ils suffisants pour empêcher ou éradiquées et des mesures sont
l’introduction d'organismes nuisibles exotiques ? en place pour gérer les voies de
pénétration, afin d’empêcher
• Les zones de de conservation doivent être surveillées l’introduction et l’établissement de
afin de détecter de nouvelles espèces à un stade ces espèces.
précoce de l'invasion.
D’autres orientations à prendre en considération
• Les essences introduites peuvent avoir des productivités très élevées, elles sont adaptées aux
conditions de vie, peuvent ouvrir de nouvelles perspectives économiques, de production de bois, de
combustible, de biocarburants, d’alimentation, de ﬁbres, de médicaments… et ainsi contribuer au
développement durable du pays.
• La valorisation des plantes médicinales et protection de l’environnement : analyse de l’impact des
prélèvements de ressources sur les écosystèmes quand on sait que le pygeum, cedrelopsis grevei,
plantes endémiques impliquent l’abattage des arbres , d’où nécessité d’une gestion plus rationnelle
pour assurer la pérennisation
• En termes économiques, l’exportation de plantes sous forme d’HE est en pleine expansion . Il y a une
demande nationale et extérieure
Plus de 1 300 plantes introduites sont connues, dont environ 600 se sont naturalisées et dont certaines
sont des espèces envahissantes.
 Compléter la connaissance des espèces exotiques et envahissantes, leur évolution, propagation et
impact sur les milieux naturels, leur potentiel pour le développement économique et social.
• Une cohabitation entre les écosystèmes naturels, les agroécosystèmes et les espèces introduites
permettrait d’assurer une nécessaire complémentarité d’usage pour les besoins des populations.
Atténuation et Adaptation au changement climatique , un nouvel enjeu

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 36% de plantes introduites ont trouvé des

• Cedrelopsis grevei (katrafay) , 0,5

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