Polycopié TD Hématologie Biologique. PR Bahji 2024

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UNIVERSITE EUROMED FES

FACULTE DE PHARMACIE

Polycopié de travaux dirigés


Hématologie biologique
2ème ANNEE PHARMACIE

Pr Mostafa BAHJI
Pr Azlarab MASRAR

Année universitaire : 2023/2024

1
➢ Première Séance (2 heures) :
Hémogramme : aspects pratiques et interprétation.

➢ Deuxième Séance (2 heures) :


Tests d’hémostase.

➢ troisième Séance (2 heures) :


Groupage standard ABO-RH.

1ère Séance

Hémogramme ou Numération Formule Sanguine


(NFS) Aspects pratiques et interprétation

I. GLOBULES ROUGES (GR) :

L’automate d’hémogramme mesure :


1. Le nombre de globules rouges par unité de volume exprimé en Tera /L
ou 106/mm3 ou 106/µl
Les valeurs de références chez l’adulte sont
- Femme : 4 à 4,5 1012/L
- Homme : 5 à 5,5 1012/L
2. Dosage de l’hémoglobine (Hgb ou Hb)
La concentration de l’hémoglobine par l’action du ferrocyanure de potassium.
La cyanMé-Hgb obtenue est stable, elle est dosée par spectrophotométrie à
540nm. D’autres techniques de dosage d’hémoglobine sans cyanure sont
actuellement utilisée.
Valeurs de références chez l’adulte :
- Femme : 12 à 16 g/dl
- Homme : 13 à 16,5 g/dl
Une valeur inférieure à la normale définit l’anémie.
3. VGM ou VCM
La courbe de Price Jones permet de déterminer la valeur moyenne du volume
globulaire (VGM) de la population analysée des GR. Il exprimé en femtolitre (fl)
ou µm3 (1 fl = 10 -15 l).
Valeurs de référence chez l’adulte : 80 à 99 fl. Il s’agit donc d’une normocytose.
Dans les anémies :
Un VGM normal définit une anémie normocytaire.
Un VGM inférieur à la valeur normale définit une anémie microcytaire.
Un VGM supérieur à 100 fl définit une anémie macrocytaire.
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4. Les autres paramètres peuvent être calculés (ou mesurés selon
techniques) :

a. Hématocrite (Hte) exprimé en % = VGM (fl) x GR (106/µl)


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Valeurs de référence chez l’adulte :
- Femme : 37 à 47 %
- Homme : 40 à 49%
Valeur supérieure à la normale définie la polyglobulie.

b. TCMH exprimé en picogramme (pg) = Hgb g/dl x 10 (1 pg = 10-12g)


GR (106/µl)

Valeurs de référence chez l’adulte : 27 à 32 pg


TCMH normale définie la normochromie
TCMH inférieure à la valeur normale définie l’hypochromie.

c. CCMH exprimée en % = Hgb g/dlx100


Hte (%)
Valeurs de référence chez l’adulte : 32 à 36 %
CCMH normale définie la normochromie
CCMH inférieure à la valeur normale définie l’hypochromie.

d. RDW-CV ou IDC = coefficient de distribution des volumes des GR.


Valeurs usuelles : 11,5 à 14,5%.
RDW supérieur à la valeur normale définit l’anisocytose érythrocytaire.

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II- LEUCOCYTES (GB) :

1. Le taux de GB est exprimé en Giga/L ou 103/mm3 ou 103/µl

Valeurs de référence chez l’adulte : 4 à 10 Giga/L.


Valeur inférieure à la valeur normale définie la leucopénie.
Valeur supérieure à la valeur normale définie l’hyperleucocytose.

2. La formule leucocytaire :
Valeurs de référence chez l’adulte+++:

PNN : 1,8 à 7,7 giga/l


Valeur inférieure à 1,5 giga/l (ou<1.8 giga/l) : neutropénie
Valeur inférieure à 0,3 giga/l (ou <0,5G/L) : agranulocytose
Valeur supérieure à 7,7 giga/l : hyperneutrophilie

Lymphocyte : 1 à 4 giga/l
Valeur inférieure à 1 giga/l : lymphopénie
Valeur supérieure à 4 giga/l : hyperllymphocytose
Monocyte : 0,4 à 0,8 giga/l
Valeur inférieure à 0,4 giga/l : monocytopénie
Valeur supérieure à 0,8 giga/l : hypermonocytose

PNE : < 0,5 giga/l


Valeur supérieure à 0,5giga/l : hyperéosinophilie

PNB :< 0,2 giga/l


Valeur supérieure à 0,2 giga/l : hyperbasophilie

II. PLAQUETTES (PLT) :

L’automate donne :
- Le taux de PLT
- Le VMP ou volume moyen plaquettaire
- PDW ou indice de distribution plaquettaire.
- Actuellement, certains automates mesurent la fraction immature de la
plaquette ou plaquette réticulée.

Le taux normal des PLT est de 150 à 400 giga/L (150000/µl-400000/µl)


Valeur inférieure à 150 giga/L définie une thrombopénie,
Valeur supérieure à 450 giga/L (ou>500 giga/L) définit une
hyerthrombocytose.

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III- NUMERATION DES RETICULOCYTES :
Les réticulocytes sont les précurseurs anucléés des GR, ils sont
reconnaissables après coloration manuelle qualifiée de coloration vitale par le
bleu de crésyl brillant. Ils peuvent être aussi étudiés sur les automates.
Les réticulocytes reflètent quantitativement la production quotidienne de GR par
la moelle osseuse.

Valeurs de référence : 20 à 80 giga/l pour un taux d’Hb normal


La valeur seuil en cas d’anémie est 120 giga/L :
- anémie régénérative sup. à 120giga/l
- anémie arégénérative inf. à 100giga/l

IV- ASPECTS MORPHOLOGIQUES :

1. Confection du frottis sanguin :


Il doit être confectionné à partir d’un prélèvement veineux sous EDTA ou à partir
d’un sang capillaire au bout du doigt ou au talon.

➢ Etapes de confection de frottis sanguin : (voir figure)


➢ Déposer une microgoutte de sang sur l’extrémité droite de la lame
hématologique (Lame hématologique mesure environ 76 x 26 mm
d’épaisseur environ 1 mm et qualité de verre non frost pour permettre la
conservation éventuelle à froid).
➢ Placer l’étaleur au devant de la goutte, incliner l’étaleur, le sang suit alors
l’arrête par capillarité, et aussitôt étaler d’un seul geste en levant la main
lorsqu’on arrive vers l’extrémité gauche de la lame.
➢ Sécher rapidement simplement par agitation à l’air.

2. Coloration panoptique en MGG :


- Fixation par May Grunwald pur : 3 minutes
- May Grunwald dilué au 1/2 : 2 à 3minutes
- Coloration par Giemsa dilué au 1/10 à l’aide d’eau tamponnée à pH 7,2 :
30min
- Rincer ensuite sous un jet d’eau neutre.
- Les lames colorées sont égouttées et séchées à l’air.

NB : Actuellement des colorations variantes de la coloration MGG sont aussi utilisées.

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Confection de frottis sanguin.

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3. Lecture au microscope :

a. Etude morphologique des GR


Reconnaître une :
- Anomalie de volume des GR
o Anisocytose,
o Microcytose,
o Macrocytose.
- Anomalie de forme des GR
o Codocyte ou GR en cible (Target Cell)
o Dacryocyte ou GR en larme
o Sphérocyte,
o Schizocyte,
o Elliptocyte
o Drépanocyte,
- Des inclusions dans le GR
o Ponctuations basophiles
o Corps de Howell Jolly
o Anneau de Cabot
- Précurseurs du GR
o Erythroblastes

b. Différentielle ou Formule leucocytaire (GB)


Quelques exemples d’anomalies des GB :
- Pseudopelger (en cas de syndromes myélodysplasiques)
- Hypersegmentation des noyaux des PNN (si anémie mégaloblastique
carentielle)
- Lymphocytes hyperbasophiles (Syndromes mononucléosiques)
- Lymphocytes anormaux, syndromes lympho-prolifératifs…
- Cellules immatures : blastes, promyélocytes, myélocytes,
métamyélocytes (leucémies, myélémie, syndromes myélo-prolifératifs…)
c. Examen morphologique des PLT :
- Permet d’apprécier la taille et de juger de la répartition des granules
plaquettaires (macrocytothrombopénies)
- Fausses thrombopénies avec présence d’amas plaquettaires ou de
microagrégats plaquettaires.

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Globules rouges et plaquettes sanguines Réticulocytes
Frottis sanguin coloré au MGG. Gr × 1 000. Coloration au bleu de crésyl.
.

Polynucléaire neutrophile. Polynucléaire éosinophile.


Frottis sanguin coloré au MGG. Gr × 1 000. Frottis sanguin coloré au MGG. Gr × 1 000.

Polynucléaire basophile. Monocyte.


Frottis sanguin coloré au MGG. Gr × 1 000. Frottis sanguin coloré au MGG. Gr × 1 000.

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Lymphocyte.
Frottis sanguin coloré au MGG. Gr × 1 000.

ETUDE DE CAS :
Une patiente agée de 30 ans, sans antécédent médical particulier, présente une
asthénie apparue depuis 3 mois et pâleur. Les résultats de l’hémogramme
sont donnés dans le tableau :
Hématies: 2,7 x 1012/l Leucocytes: 2.5 x 109/l

Hémoglobine: 50 g/l Polynucléaires neutrophiles : 35 %

Hématocrite: 31 % Polynucléaires éosinophiles : 1%


V.G.M.: 110 fl Polynucléaires basophiles : 1%
C.C.M.H. 34% Lymphocytes : 50 %
RDW 23% Monocytes : 13 %
Réticulocytes: 1%
Plaquettes : 80 x 109/l

1. Décrivez les anomalies présentes sur l’hémogramme.


2. Quelles anomalies érythrocytaires et leucocytaires pouvez-vous faire
rechercher sur le frottis sanguin.
3. Décrire la conduite à tenir au laboratoire devant le résultat de la numération
plaquettaire.

Réponse question 1 :
L’interprétation de l’hémogramme se fait en tenant compte au moins de l’âge
du patient, de son sexe et des conditions physiologiques. Notre patiente est un
adulte de sexe féminin et en période de fertilité sexuelle (femme en période de
menstruation, elle a 30 ans).
Remarque (réponse facultative) : on peut supposer que notre patiente soit
enceinte.
Par conséquent, voici l’interprétation de l’hémogramme de notre patiente :
- Paramètre de la lignée érythrocytaire :

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• Taux d’hémoglobine est de 50g/l, soit 5g/dl : taux inférieur à la limite inférieure
des valeurs de référence d’une femme menstruée qui sont de 12-16g/dl, il s’agit
donc d’une anémie.
• Hématocrite est de 31% : valeur inférieur à la limite inférieure des valeurs de
référence d’une femme adulte qui sont de 37-47%, il s’agit d’un hématocrite
bas.
• VGM (Volume Globulaire Moyen) est de 110fl : valeur supérieure à la limite
supérieure des valeurs de référence d’un adulte qui sont de 80-98 fl ou 80-99 fl
ou de 80-100fl (les trois limites sont acceptées), il s’agit d’une macrocytose.
• CCMH (Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine) est de
34% : valeur incluse dans les valeurs de référence d’un adulte qui sont de 32-
36%, il s’agit d’une normochromie.
• RDW (Indice de Distribution Erythrocytaire ou Cellulaire) est de 23% (il s’agit
de RDW-CV) : valeur supérieure à 15% (Voir valeurs de référence de l’énoncé
11,5-14,5%), il s’agit d’une anisocytose érythrocytaire.
• Taux de réticulocytes à 1% soit 27000/µl (conversion en fonction de la
numération érythrocytaire de notre patiente qui est de 2.7 10 6/µl ou 2.7 1012/l),
donc une anémie arégénérative.
Au total pour la lignée érythrocytaire : une anémie macrocytaire
arégénérative avec anisocytose érythrocytaire.

- Paramètre de la formule leucocytaire :


Remarque indispensable : L’interprétation de la formule leucocytaire doit se
faire toujours selon les valeurs absolues des cellules sanguines et non selon
leurs pourcentages.
• Taux de leucocytes à 2.5 109/l, soit 2500/µl : valeur inférieure à la limite
inférieure des valeurs de référence d’un adulte, il s’agit d’une leucopénie.
• Polynucléaires neutrophiles (PNN) à 35% soit 875/µl, valeur inférieure à
1500/µl,
il s’agit d’une neutropénie.
• Polynucléaires éosinophiles à 1% soit 25/µl : taux normal inclus dans les
valeurs de références d’un adulte.
• Polynucléaires basophiles à 1% soit 25/µl : taux normal inclus dans les
valeurs de références d’un adulte.
• Lymphocytes à 50% soit 1250/µl : taux normal inclus dans les valeurs de
référence d’un adulte.
• Monocytes à 13%, soit 325/µl : taux normal inclus dans les valeurs de
référence d’un adulte.
Au total pour la lignée granulocytaire : une leucopénie avec neutropénie.

- Paramètres plaquettaires :
Le taux plaquettaire est à 80.109/l soit 80000/µl : valeur inférieure à la limite
inférieure des valeurs de référence d’un adulte (150000-400000/µl), il s’agit
d’une thrombopénie. Néanmoins, avant de conclure pour une thrombopénie et

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en absence d’antériorité, il faut procéder au laboratoire à la confirmation de ce
taux pour éliminer toute fausse thrombopénie (voir question n°3).
Au total pour les PLQ : une thrombopénie

EN RESUME : l’hémogramme de notre patiente montre pancytopénie définie


par l’association d’une anémie, d’une neutropénie et d’une thrombopénie.

Réponse question 2:
Devant cette pancytopénie, le frottis sanguin en coloration MGG est
indispensable pour rechercher les anomalies suivantes (il est suffisant de les
citer et donner une définition) :
- Anomalies érythrocytaires :
• Macrocytose : présence de taux significatif d’hématies de grande taille sur le
frottis sanguin témoignant d’un VGM supérieur à 100fl.
• Anisocytose : distribution anormale des hématies à des tailles différentes
témoignant d’un RDW-CV>15%.
• Corps de Jolly : inclusion cytoplasmique basophile pouvant se trouver dans
les hématies de certaines macrocytoses comme le cas de notre patiente.
• Corps de Dohle (réponse facultative).
- Anomalies leucocytaires :
• Neutropénie : confirmation de la neutropénie par décompte des PNN par
rapport aux leucocytes.
• Le pic de nombre de lobes nucléaires des PNN à > 3 lobes (déviation à droite
de la courbe d’Arneth) dans les carences vitaminiques en B12 et folates, cette
situation peut se trouver chez notre patiente qui présente une pancytopénie
avec macrocytose érythrocytaire. A l’état normal, le pic des lobes des PNN est
de 3 lobes.
Réponse question 3:
Devant un taux bas de plaquettes <150000/µl et en dehors d’antériorités, il est
indispensable au laboratoire de procéder à l’exclusion des fausses
thrombopénies qui peuvent survenir in vitro après prélèvement sanguin pour
hémogramme. En effet, le technicien doit éliminer :
- Fausses thrombopénies avec présence de micro-caillots : elles surviennent
le plus souvent après des prélèvements difficiles ou mal homogénéisés. Un
examen direct entre lame et lamelle d’un échantillon du prélèvement sanguin
permet de mettre en évidence des filaments de fibrine et/ou des amas
plaquettaires. Le frottis sanguin sur MGG montre des amas plaquettaires.
La solution pour ces fausses thrombopénies est de refaire un deuxième
prélèvement en respectant l’homogénéisation douce par 8 à 10 retournements
avec un prélèvement franc. Le taux plaquettaire se corrige et se normalise et
les amas plaquettaires disparaissent.
- Les fausses thrombopénies EDTA dépendantes : chez certains patients et en
présence d’EDTA, les plaquettes s’agrègent est dessinent des amas
plaquettaires visibles à l’examen à l’état frais ou sur frottis sanguin coloré au
MGG. Cette agrégation plaquettaire survienne in vitro en présence d’EDTA qui

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réagit avec des anticorps anti GPIIbIIIa plaquettaires présents chez certains
patients.
La solution pour pallier à ces fausses thrombopénies est de faire une
numération manuelle des plaquettes sur un prélèvement capillaire en Unopette
ou de procéder à l’immunocomptage plaquettaire sur cytomètrie en flux ou
changer l’anticoagulant EDTA par le citrate. Il faut préciser qu’il faut tenir compte
que le prélèvement réalisé sur anticoagulant citrate est dilué par ce citrate
(multiplier par 1.1 pour rendre la numération plaquettaire corrigée qui sera le
seul paramètre de l’hémogramme à rendre sur prélèvement citrate).
- Fausses thrombopénies avec satellitisme plaquettaire : Sur le frottis sanguin,
on observe des plaquettes qui adhèrent le plus souvent aux PNN.

Agrégats plaquettaires
Frottis sanguin coloré au MGG. Gr × 1 000.

Phénomène de satelletisme
Frottis sanguin coloré au MGG. Gr × 1 000.

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2ème Séance

Tests d’hémostase
I. Temps de saignement (TS) :

1. Principe

Le temps de saignement mesure la durée de l’hémorragie provoquée par une


brèche dermo-épidermique. Il explore l’hémostase primaire. Il doit être réalisé
en dehors de toute prise médicamenteuse antiplaquettaires.

2. Méthodes

a. Méthode d’IVY incision

Matériel :
Appareil de mesure de la pression artérielle, matériel pour incision, papier filtre
épais, chronomètre, coton imbibé d’éther, gants

Technique :
➢ Mettre en place le brassard de l’appareil à tension et régler la pression à
4 cm de mercure qui doit être maintenue le long du test.
➢ Désinfecter la peau de l’avant bras par l’éther. Attendre au moins une
minute.
➢ Réaliser une incision de 1 cm de long et 1 mm de profondeur.
➢ Déclencher le chronomètre, absorber le sang avec le papier filtre toutes
les 30 secondes jusqu’à l’arrêt de l’hémorragie.

Résultat :
TS normal est inférieur à 8 mn, il est allongé s’il est supérieur à 10mn.

b. Méthode d’IVY 3 points

Au lieu d’appliquer une incision, réaliser 3 points de piqûres espacés d’un


centimètre et formant les sommets d’un triangle.

Résultat :
Le TS normal est inférieur à 4mn, il est allongé s’il est supérieur à 5 mn.

3. Indications :
Exploration d’un syndrome hémorragique.

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4. Variations pathologiques TS allongé :

Thrombopénies
Thrombopathies.
Maladie de Von Willebrand
Déficits constitutionnels ou acquis en fibrinogène,

II. Le temps de Quick

1. Principe
Le temps de Quick est le temps de coagulation à 37°C d’un plasma pauvre en
plaquettes citraté, en présence d’un excès de facteur tissulaire, de
phospholipides et de calcium (Thromboplastine calcique).
Le temps de Quick consiste à comparer en présence de thromboplastine
calcique, les temps de coagulation d’un plasma pauvre en plaquettes par
rapport à un plasma témoin normal traité dans les mêmes conditions.
2. Expressions :
Le temps de Quick est exprimé en secondes. Le résultat est converti
- En pourcentage ou TP : taux de prothrombine
- En INR chez le sujet traité aux antivitamines K (AVK).

3. Indications

a. Bilan préopératoire,
b. Bilan hépatique
c. Bilan d’une hémorragie,
d. Surveillance de traitement AVK

4. Matériel et Méthode

➢ Prélèvement citraté (9 volumes de sang, 1 volume de citrate


trisodique), centrifugé 15 minutes à 2500g, le plasma pauvre en
plaquettes peut être traité ou congelé à -80°C.

➢ Réactifs

- Thromboplastine calcique lyophilisée


- Tampon
- Pool de plasmas normaux
- Contrôles : normal et pathologique.

➢ Mode opératoire

- Préparation de la gamme d’étalonnage :

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La gamme d’étalonnage est réalisée à l’aide de plasma étalon titré à
100% : le diluer au 1/2, 1/4, 1/8 en tampon.
- Le plasma pur correspond à un TP de 100%.
- La dilution au ½ correspond à un TP de 50%.
- La dilution au ¼ correspond à un TP de 25%.
- La dilution au 1/8 correspond à un TP de 12.5%.

➢ Technique manuelle en bain-marie :

Dans un tube à hémolyse à 37°C introduire successivement :


- Plasma.. …….0.1 ml (laisser incuber environ : 1minute)
- En déclenchant un chronomètre, ajouter la thromboplastine
calcique… .….0.2 ml
- Mélanger et noter le temps de coagulation.
A partir de la droite d’étalonnage, déduire les TP des échantillons de patients
à étudier.

INR (International Normalized Ratio) est calculé pour les patients sous AVK :
INR= (TQ patient / TQ témoin)ISI

Résultats : Valeurs de référence du TP : 70 à 100%


Si patient sous traitement AVK : INR 2 à 4 (La zone thérapeutique de l’INR varie
selon les indications du traitement AVK).

III. Temps de céphaline + activateur (TCA)


1. Principe

Le TCA consiste en l’incubation à 37°C d’un plasma pauvre en plaquettes


pendant un temps précis (selon le réactif utilisé), en présence de
phospholipides (PL) et d’un activateur de la phase contact puis ce plasma pré-
incubé sera recalcifié et on constate le temps de sa coagulation.

2. Indications

Bilan préopératoire
Bilan d’une hémorragie
Surveillance de l’héparinothérapie curative par héparine non fractionnée.
Syndrome des antiphospholipides

3. Matériel et réactifs
➢ Prélèvement citraté (9 volumes de sang, 1 volume de citrate
trisodique), centrifugé 15 minutes à 2500g, le plasma pauvre en
plaquettes peut être traité ou congelé à -80°C.

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➢ Technique manuelle en bain marie :

Matériel et accessoires Réactifs


BM thermostaté à 37°c - Céphaline lyophilisée ou prête à
Micropipettes 0,1 l’emploi
Chronomètre - Ca Cl2
Gants - Plasma témoin
Crochets - Contrôles : normal et pathologique
Compresses
Cristallisoirs contenant l’eau
javellisée
Tubes à hémolyse en verre

➢ Mode opératoire en technique manuelle :

Le TCA du malade doit être comparé à celui d’un plasma témoin

Dans un tube à hémolyse placé au bain marie à 37 °C


Plasma témoin, 0,1 ml
Céphaline + activateur 0.1 ml
Mélanger et laisser incuber exactement 3 mn
En déclenchant un chronomètre, ajouter le CaCl2 pré incubé à 37°C 0,1 ml
Mélanger, surveiller l’apparition du caillot par le crochet ou par
retournements successifs du tube à réaction.
Saisir le moment de la formation du caillot en arrêtant le
chronomètre.

Les plasmas des patients sont traités sur le même mode opératoire

4. Expression des résultats

➢ Le TCA patient est exprimé en secondes, il est donné par rapport au TCA
témoin.
➢ Les valeurs de référence : TCA patient/ TCA témoin ≤ 1.2
➢ Un allongement de TCA si TCA patient/ TCA témoin >1.2

5. Variations pathologiques
- Déficits constitutionnels ou acquis en facteurs de la voie endogène.
- Anticoagulants circulants.
- Syndrome des antiphospholipides.
- Héparinothérapie curative par HNF (TCA patient doit être de 2 à 3 fois
celui du témoin).

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ETUDE DE CAS :

Un enfant âgé de 12 ans est admis aux urgences pour gonflement du genou,
très douloureux à l’examen. L’on suspecte un hématome. Le bilan d’hémostase
: Numération plaquettaire 300 Giga/L, TP 75%, TCA 96s/24s, Fibrinogène 3g/L.
Temps de saignement 2 min (Ivy 3 points).
Questions :
1. Le temps de Quick : principe, mode opératoire, les trois modes d’expression
des résultats et les valeurs de référence du TP chez un adulte.
2. Interprétez le bilan d’hémostase de cet enfant en précisant les valeurs de
référence de chaque test ?
3. Quel diagnostic envisagez-vous ?
4. Quel(s) examen(s) complémentaire(s) demandez-vous pour conforter ce
diagnostic?

Réponse question 1:
Le temps de Quick :
- Principe du temps de Quick : Temps de coagulation à 37°C d’un plasma
pauvre en plaquettes (PPP) en présence d’un excès de thromboplastine
calcique (Facteur tissulaire + phospholipides + calcium).

- Mode opératoire de temps de Quick en méthode manuelle sur bain marie :


Incubation à 37°C du PPP (1 Volume = 100µl) et de thromboplastine calcique
(2 Volumes = 200µl). Constater l’apparition du caillot de fibrine et noter le temps
en seconde.

- Les trois modes d’expression des résultats en:


➢ Seconde par rapport au temps témoin
➢ Taux de Prothrombine (TP) exprimé en % (Cette conversion se fait grâce à
une droite de Thivolle). Valeurs de référence du TP chez un adulte : 70-100%.
➢ INR = [TQ patient/TQ témoin] ISI (INR : utilisé pour la surveillance du
traitement Anti -vitamine K afin de réduire les variations liées aux différentes
thromboplastines). INR : International Normalized Ratio, ISI : International Index
Sensibility.
Réponse question 2:
Le bilan d’hémostase de cet enfant montre :
Il s’agit d’un enfant âgé de 12 ans (en hémostase, il est considéré comme un
adulte). Le bilan d’hémostase :
- Numération plaquettaire 300 Giga/L : taux normal (valeurs de référence 150-
400Giga/l soit 150000-400000/mm3 ou 150000-400000/µl)
- TP 75% : résultat normal (valeurs de référence 70-100%)

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- TCA 96s/24s : soit TCA patient/TCA témoin =4 (ce rapport est supérieur à1.2
donc allongement de TCA
- Fibrinogène 3g/L : résultat normal (valeurs de référence 2-4g/l)
- Temps de saignement 2min (Ivy 3 points) : résultat normal (valeurs de
référence 2-4 minutes).
>>> Au total, le bilan d’hémostase de cet enfant montre un allongement isolé
de TCA.

Réponse question 3:
L’enfant présente un hématome (syndrome hémorragique avec allongement
isolé de TCA : le diagnostic possible est une hémophilie (la réponse peut être
l’une des réponses suivantes : une hémophilie A ou hémophilie B ou un déficit
en FXI).
Réponse facultative : On peut évoquer le diagnostic de la maladie de Willebrand
qui peut s’accompagner d’un temps de saignement normal.

Réponse question 4:
Les examens complémentaires sont :
Dosages des facteurs de la coagulation qui allongent uniquement le TCA et
dont le déficit donne une hémorragie. Ces dosages concernent le Facteur VIII,
le facteur IX et le facteur XI. Par ailleurs, un déficit en facteur XII allonge le TCA
mais ne donne pas de syndrome hémorragique.
Réponse facultative : On peut évoquer le dosage de Willebrand.

3ème Séance

Groupage standard ABO-RH


1. Principe

- Le groupage ABO se fait par deux épreuves concordantes entre elles :


• Epreuve globulaire : Beth-Vincent qui consiste à rechercher, par
technique d’agglutination, les antigènes(Ag) à la surface des GR en
utilisant des sérums tests antiA, antiB et antiAB.
• Epreuve plasmatique : Simonin qui consiste à rechercher, les
agglutinines
(AC) présentes dans le sérum et qui sont dirigées contre les antigènes
absents du GR, à l’aide de GR tests A, B et O.
- Le groupage standard RH consiste à rechercher, par technique
d’agglutination, l’antigène D à la surface du GR en utilisant le sérum test
antiD.

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2. Prélèvement

Obtenu par ponction veineuse sur un flacon anticoagulé.

3. Matériel et consommables pour méthode manuelle :

Matériel et accessoires Réactifs


- Verres à pied contenant de l’eau - Sérums tests antiA, antiB, antiAB
physiologique - GR tests A, B, O
- Plaque de réaction d’agglutination - Eau physiologique
- Cristallisoir contenant de l’eau javellisée - Sérum test antiD
- Pipettes Pasteur…

Techniques manuelle en plaque :


Sur une même plaque, réaliser les deux épreuves globulaire et plasmatique
(ABO) et l’épreuve globulaire (RH).

Epreuve globulaire :
➢ Sur la plaque, placer successivement une goutte de chaque sérum test,
➢ Ajouter à l’aide d’une pipette Pasteur, une goutte d’une suspension
globulaire de l’échantillon en eau physiologique sur chacune des gouttes
des sérums tests,
➢ Mélanger à l’aide d’un agitateur à usage unique,
➢ Constater l’agglutination immédiate des GR.

Epreuve sérique :
Sur la même plaque, constater selon le même mode opératoire, l’agglutination
des GR tests avec le plasma du patient.

Recherche de l’antigène D :
Sur la même plaque, les GR sont testés avec le sérum test antiD.

IMPORTANT :
- La détermination du groupe sanguin doit être accomplie par deux
techniciens et des réactifs de deux lots différents.
- Une carte de groupe sanguin ne doit être délivrée qu’après deux
déterminations pratiquées sur deux prélèvements différents.

4. Interprétation des résultats

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Epreuve globulaire Epreuve plasmatique

Beth Vincent Simonin

AntiA AntiB AntiAB GRA GRB GRO

Groupe A + - + - + -

Groupe B - + + + - -

Groupe AB + + + - - -

Groupe 0 - - - + + -
(+ : présence agglutination, - : absence agglutination)

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