2.interpolation Polynomiale
2.interpolation Polynomiale
2.interpolation Polynomiale
UM6P-LSD2
interpolation polynomiale
Safouane TAOUFIK
Safouane.Taoufik@um6p.ma
Table des matières
1 Objectifs : 2
2 Méthode directe(Vandermonde) : 3
4 Erreur d’interpolation : 6
7 TP : 9
1
1 Objectifs :
L’objectif est de trouver une fonction g : R → R dont la courbe passe par n + 1 points
du plan (x0 , y0 ), (x1 , y1 ), ..., (xn , yn ) avec bien sûr les points xi sont deux à deux distincts.
Ces points du plan peuvent être des points de la courbe d’une fonction f , et dans ce cas
yi = f (xi ). L’utilité de cela se résume en deux points essentiels :
— On n’a pas l’expression analytique de la fonction f ,(c-à-d f (x) en fonction de x).
On ne connaît que les valeurs de la fonction f en les points x0 , x1 , ..., xn . (ex : la
réponse d’un système ). Et par conséquent la fonction g dont l’expression analytique
est connue peut remplacer la fonction f .
— On a l’expression analytique de f mais elle est compliquée à manipuler. (exemple :
le calcul de l’intégrale d’une fonction f pour laquelle il est difficile de trouver une
primitive). Et par conséquent cette fonction g dont la forme est plus simple peut
remplacer la fonction f .
2
2 Méthode directe(Vandermonde) :
Soit x0 , x1 , ..., xn des réels deux à deux distincts, et y0 , y1 , ..., yn des réels on cherche
en cas d’existence un polynôme de degré inférieur ou égal à n. (P ∈ Rn [x]) telle que
P (xi ) = yi pour tout i ∈ {0, ..., n}.
Ce polynôme (s’il existe) sera donc de la forme P (x) = a0 + a1 x + ... + an xn avec les ai
des réels. telle que :
a0 + a1 x0 + . . . an xn0 = y0
a0 + a1 x1 + . . . an xn1 = y1
...
a0 + a1 xn + . . . am xnn = yn
Définition 2.1. La matrice A est dite la matrice de Vandermonde associée aux points
x0 , x1 , ...xn
La recherche du polynôme P revient donc à résoudre ce système. Si la matrice A est
inversible alors le polynôme cherché existe et unique.
La question donc est : est ce que la matrice A est inversible ?
La réponse : Oui ? Car son déterminant est non nul puisque il s’agit du déterminant de
Vandermonde avec les xi deux à deux distincts.(Voir le théorème suivant)
Démonstration.
Notons Vn (x0 , ..., xn ) := det(A)
et on considère le polynôme P (x) := Vn (x0 , ...xn−1 , x) (on remplace xn dans la matrice A
par x ).
On remarque rapidement que P (x0 ) = P (x1 ) = P (xn−1 ) = 0 donc x0 , x1 , ... et xn−1 sont
n racines distinctes de P or le polynôme P ∈ Rn [x] il suffit donc de déterminer son coef-
ficient dominant pour connaître l’expression de P .
Si on développe le déterminant selon la dernière ligne on obtient P (x) = Vn−1 (x0 , ..., xn−1 ).xn +
Q(x) avec Q ∈ Rn−1 [x] donc le coefficient dominant de P est Vn−1 (x0 , ..., xn−1 ) et donc :
Y
P (x) = Vn−1 (x0 , ..., xn−1 ). (x − xi )
0≤i≤n−1
3
Et puisque Vn (x0 , ..., xn ) = P (xn )
On obtient donc la relation de récurrence suivante :
Y
Vn (x0 , ..., xn ) = Vn−1 (x0 , ..., xn−1 ). (xn − xi )
0≤i≤n−1
Réponse :
P (x) = 4x2 − x + 3
Remarque. Cette méthode n’est pas une bonne méthode, en effet :
— La matrice A est mal conditionnée.
— Le coût de la résolution du système linéaire est élevé.
On va revenir sur ces deux notions dans le chapitre de la résolution numérique des systèmes
linéaires.
Démonstration.
— La linéarité : (Claire).
— L’injectivité : On a clairement ker(ψ) = 0 donc ψ est injective.
— La surjectivité :Il suffit de remarquer que les deux espaces vectoriels Rn [x] et Rn+1
ont même dimension (n + 1) et donc puisque ψ est injective elle est surjective.
(
1 si i = j
Exercice 3.1. Existent-ils des polynômes Li ∈ Rn [x] telle que Li (xj ) = δi,j :=
0 si i ̸= j
Réponse : Oui. C’est l’image réciproque par ψ de la base canonique de Rn+1 (C0 ,C1 ,...,Cn )
et il s’agit même d’une base de Rn [x] car ψ est un isomorphisme d’après le théorème
précédent.
Définition 3.1. la base de Rn [x] définie précédemment (L0 , L1 , ..., Ln ) est dite base de
Lagrange, et les polynômes Li sont dites les polynômes élémentaires de Lagrange.
4
Soit P ∈ Rn [x] telle que P (xi ) = yi pour tout i ∈ {0, ..., n} (existe et unique d’après
le théorème précèdent).
Exercice 3.2. Écrire P dans la base de Lagrange (i.e : exprimer P en fonction des Li ) ?
Réponse :
X
ψ(P ) = yi .Ci
0≤i≤n
X
= P (xi ).ψ(Li )
0≤i≤n
X
= ψ( P (xi ).Li )
0≤i≤n
Réponse : Li est un polynôme non nul de Rn [x] dont on connaît n racines donc
n
Y
Li (x) = λ (x − xj )
j=0
j̸=i
avec λ un réel.
Puisque Li (xi ) = 1 on obtient donc :
n
Y x − xj
Li (x) =
j=0
xi − xj
j̸=i
Réponse :
P (x) = 4x2 − x + 3
5
4 Erreur d’interpolation :
Soit f : [a, b] → R et x0 ,...,xn (n + 1) réels deux à deux distincts, soit P ∈ Rn [x] le
polynôme d’interpolation de f en les xi . (Il existe et il est unique d’après ce qui précède).
Définition 4.1.
on appelle l’erreur de l’interpolation la quantité :
Théorème 4.1. Si f est de classe C n+1 alors pour tout x de [a, b] il existe un Cx de [a, b]
telle que :
f (n+1) (Cx ) Y
f (x) − P (x) = (x − xi )
(n + 1)! 0≤i≤n
Démonstration.
soit x ∈ [a, b]
— Si : x ∈ {x0 , x1 , ..., xn } : (Ok).
— Sinon : considérer la fonction ψ définie sur [a, b] par :
f (x) − P (x) Y
ψ(t) = f (t) − P (t) − Q (t − xi )
0≤i≤n (x − xi ) 0≤i≤n
et puis :
max[a,b] f (n+1) b − a n+1
E = max |f (x) − P (x)| ≤ ( )
[a,b] 2(n + 1) n
Question : Est ce que pour toute fonction f cette erreur tend vers 0 quand n tend vers
∞ pour ce choix des points ?
6
1
Réponse : Non ! prenons par exemple la fonction f définie sur [−5, 5] par f (x) = 1+x 2
l’erreur pour cette fonction tend vers l’∞ quand n tend vers l’∞, ce qui est illustré dans
la figure suivante (c’est le phénomène de Runge) :
Et puis :
7
Figure 3 – les points de Tchebychev
Théorème 6.1. Si la fonction f est de classe C n+1 alors il existe un C telle que :
8
Démonstration.
indication : il suffit d’appliquer l’inégalité établie en 5.1 entre xi et xi+1 et puis conclure
immédiatement.
7 TP :
TP interpolation polynomiale