La Complexification Des Génomes Chap2

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Chapitre 2 : la complexification des

génomes
Au sein d’une espèce, comme les Hommes, les drosophiles ou les petits pois, la grande
diversité des génomes individuels s’explique par la reproduction sexuée et donc des brassages
qui y sont associés, au moment de la méiose et de la fécondation. Cette diversité
intraspécifique est ainsi représentée par la diversité des combinaisons d’allèles portée par
chaque individu. Pour autant, d’autres mécanismes contribuent à la diversité génétique des
individus par l’intermédiaire d’une modification du génome, qui peut en effet se complexifier
par l’intégration de nouveaux gènes.
I. Les transferts horizontaux de gènes enrichissent les génomes
La reproduction sexuée assure le transfert vertical de gènes, c’est-à-dire entre générations. Il
existe cependant des transferts de gènes qualifiés d’horizontaux qui sont des processus
dans lesquels un organisme intègre du matériel génétique provenant d’un autre organisme
sans en être le descendant. Ces transferts se réalisent entre individus non apparentés, pouvant
même appartenir à des espèces différentes. Le caractère universel de l’ADN permet ces
échanges et rend possibles des modifications du phénotype chez les individus receveurs de
gènes étrangers.
Ces transferts de gènes ont été mis en évidence entre des populations différentes de bactéries.
Les transferts horizontaux peuvent se réaliser selon des modalités de transferts variées :
transferts d’ADN libre (phénomène de transformation) ; transferts de plasmide bactérien
(petite molécule d’ADN circulaire indépendante du chromosome bactérien) par « ponts
cytoplasmiques » (phénomène de conjugaison); transferts d’ADN par l’intermédiaire d’un
virus (phénomène de transduction).
Ces transferts de gènes peuvent se réaliser entre de très nombreux groupes d’êtres vivants et
contribuent ainsi à l’évolution des espèces. On aujourd’hui qu’entre 8 et 10 % du génome
humain (soit environ 300 millions de nucléotides) est d’origine virale.
On a ainsi identifié que la syncitine, protéine impliquée dans la mise en place du placenta,
était codée par un gène d’origine virale. On a aussi montré que des transferts de gènes récents
avaient permis l’acquisition de nouvelles propriétés à des bactéries du microbiote humain.
Ces transferts de gènes peuvent concerner également la santé humaine :
– ils sont en effet impliqués dans le développement de la résistance bactérienne aux
antibiotiques en raison de la fréquence des échanges de gènes entre populations bactériennes.
– par ailleurs, l’Homme a su exploiter ces transferts de gènes à travers la transgenèse qui
permet aujourd’hui de produire différentes molécules thérapeutiques, comme l’insuline ou des
vaccins.

II. Endosymbioses, transferts de gènes et conséquences évolutives


Le génome d’une cellule et donc d’un organisme peut évoluer à la suite d’un phénomène
appelé endosymbiose. Il s’agit d’un cas particulier de symbiose, qui est définie comme une
relation durable, entre deux partenaires qui profitent tous les deux de cette association pour
leur protection, leur nutrition …. Dans le cas d’une endosymbiose (“symbiose à l’intérieur“),
l’un des partenaires vit dans un organe ou une cellule du 2d partenaire.
Les endosymbioses sont des relations qui se maintiennent au cours des générations et qui
s’accompagnent d’une évolution du génome des deux partenaires. En effet, des études
génétiques montrent que de génération en génération, la cellule intégrée (bactérie, cellule
eucaryote) perd une fraction de son information génétique qui s’intègre en partie à celle de
l’hôte. Il s’agit donc d’un cas particulier de transfert horizontal de gènes car il est associé à
une relation symbiotique. Ces phénomènes sont fréquents et observables actuellement.
Les mitochondries et des chloroplastes sont deux organites des cellules eucaryotes. L’étude de
certaines de leurs caractéristiques (dimensions, enveloppe et surtout génome) a montré que
ces organites étaient très proches de certaines bactéries (l’ADN des mitochondries et des
chloroplastes est en effet plus apparenté à celui des bactéries qu’à celui de l’ADN nucléaire
des eucaryotes). Ces constats ont abouti à la théorie endosymbiotique selon laquelle les
chloroplastes et les mitochondries auraient pour origine des bactéries symbiotiques qui
auraient intégré des cellules au cours de l’évolution. Les cellules nouvellement équipées
seraient devenues les cellules eucaryotes. Ainsi, ce mécanisme a eu un impact évolutif majeur
(diapo 11).
Par ailleurs, la présence de gènes dans les chloroplastes et les mitochondries permet la
transmission d’information génétique indépendamment du noyau. On parle alors d’hérédité
cytoplasmique.
L’importance de ces transferts horizontaux est révélée par les arbres phylogénétiques (qui
indiquent les relations de parenté entre espèces). En effet, ces arbres sont aujourd’hui établis
essentiellement à partir de la comparaison des séquences d’ADN et de protéines des espèces.

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