Cours de Droit International Public 1
Cours de Droit International Public 1
Cours de Droit International Public 1
COURS DE DROIT
INTERNATIONAL PUBLIC II
Pr Brusil Miranda METOU
Université de Yaoundé II/ Faculté des sciences juridiques et politiques
Deuxième année de Licence
Cours de Droit international public 2
Pr. Brusil Miranda METOU
PREMIERE PARTIE
Après avoir étudié les sujets et les sources du droit international public, il est indispensable de
savoir comment ce droit est mis en °uvre dans la pratique des relations internationales. Après
avoir étudié la mise en °uvre du droit international, nous allons envisager les modes
pacifiques de règlement des différends avant de voir la sanction de la violation des règles de
droit international, c'est-à-dire la responsabilité.
L'on admet volontiers que les relations diplomatiques et consulaires constituent en relations
Internationales le Critère le plus sûr de la souveraineté d'un Etat: La pratique démontre
qu'avec l'apparition de l'État dans son sens moderne, un Etat est effectivement souverain
quand il entretient des relations diplomatiques par l'intermédiaire de ces propres agents avec
d'autre Etats souverains sur un pied d'égalité. Cette souveraineté se retrouve aussi au niveau
des organisations Internationales quand un Etat y est représenté et participe aux travaux et
activités de ces organisations.
L'effet juridique de ses relations découle du déroulement même des mécanismes qu'elles
engendrent ; les relations diplomatiques mettent en exercice les compétence simultanées de
deux Etats souverains sur un même territoire "un Service public national placé sous la
direction d'un Etat est établi et fonctionne sur le territoire d'un autre Etat qui est aussi atteint
dans son pouvoir le plus fort, dans sa souveraineté territoriale". Conçu de cette façon
l'exercice diplomatique dans les relations internationales modernes implique les problèmes de
toute sorte, du fait de l'existence d'Etats profondément différents sur les plans politiques
économique et social, les antagonismes entre Etats développés et Etats en voie de
développement accroissent les écueils ou encore entre anciennes métropoles et anciennes
colonies. Cette situation crée un sentiment de méfiance et de crainte de domination des
seconds vis-à-vis des Premiers.
A côté de l'aspect maintien de relations amicales, cordiales etc.… les relations diplomatiques
peuvent être aussi un instrument de pression d'un Etat fort sur un Etat faible (tous deux
souverains).
Le droit international adopte et organise ces relations diplomatiques (sans les
institutionnaliser) en vue de faciliter et de renforcer le premier aspect au détriment du second.
Les relations diplomatiques engendrent également un autre type de problème lié à l'existence
de divers sujets du droit International. C'est le cas d'un Etat de siége, d'une organisation
internationale qui est obligée (même s'il ne les reconnaît pas) d'admettre sur son territoire les
missions diplomatiques accréditées auprès de cette organisation par d'autres Etats, d'autres
organisations Internationales ou même par des mouvements de libération nationale (ces
derniers dépendent en général de la bonne volonté des Etats partenaires) ; Cette situation nous
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résultat de l'obliger, dans son propre intérêt à partir sans tarder". Trois principales questions
sont à envisager à ce propos : Etablissements et rupture de relations diplomatiques, leur
modalités et les privilège et immunités diplomatiques.
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problèmes non résolus. Voir Torelli "les relations extérieures du Québec AFDI 1970 (p. 275-
330).
En réalité les Etats fédéraux acceptent difficilement de reconnaître le droit de légation aux
Etats fédérés. (Ils acceptent plus facilement le droit de conclure des traités): c'est dans un
soucis de représentation aux Nations Unies que ce droit a été reconnu depuis 1944 à l'Ukraine
et à la Biélorussie qui entretiennent une mission permanente auprès de l'ONU à New York et
à Genève, par contre ni la RFA (loi fondamentale de 1949) ni la Confédération Helvétique, ni
les Etats-Unis ne reconnaissent ce droit aux entités fédérées (seul l'Empire allemand l'avait
admis jusqu' en 1919) .
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2 – La représentation commune.
- L'article 6 de la même convention admet que : "plusieurs Etats peuvent accréditer la même
personne en qualité de chef de mission auprès d'un autre Etat, à moins que l'Etat accréditaire
ne s'y oppose" d'après cet article, le chef de mission commun sera accrédité autant de fois qu'il
y aura d'Etats qui le chargeront de le représenter. Cette forme de représentation a un grand
avantage puisqu'elle permet aux Etats unis par des intérêts communs de préserver et
d'entretenir la solidarité entre eux. Il est certain que l'État accréditaire ne l'accepte que s'il a les
mêmes affinités et s'il poursuit la même politique à l'égard de tous les Etats accréditants réunis
pour la circonstance.
Par ailleurs la représentation commune doit être distincte du cas où un État n'ayant pas de
représentant diplomatique auprès d'un autre Etat charge un troisième Etat qui est représenté
auprès de cet Etat, d'assurer la défense de ses citoyens et de ses intérêts. Dans ce cas précis
l'ambassadeur de l'État tiers n'est pas spécialement accrédité par le premier Etat.
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En effet les immunités (par exemple les immunités juridictionnelles) constituent des atteintes
à la souveraineté de l'Etat accréditaire, alors que les privilèges relèvent extensivement du droit
interne de l'Etat accréditaire qui a pleine compétence pour les octroyer à l'Etat accréditant .
Les privilèges varient "selon le bon plaisir des divers Etats, les uns les accordant plus
largement, les autres plus étroitement" souligne Fauchille partisan de cette distinction, alors
que d'autres auteurs comme Verdross rejette toute distinction entre privilèges et immunités, ils
pensent que ce sont des termes qui sont équivalents reposant tous sur le droit international :
cette thèse favorise plus l'Etat accréditant. La position de la convention de Vienne est plus tôt
intermédiaire, elle reconnaît la distinction entre les deux termes , mais minimise la portée de
cette distinction. En général et d'après les dispositions de la convention, les immunités sont
totalement fondées sur les règles de droit international, alors que les privilèges peuvent l'être
dans certains cas comme pour les exemptions fiscales, et pas pour d'autres comme pour les
franchises douanières qui restent de simples mesures de courtoisie dépendant souvent dans
leur existence et leur étendue des textes internes (articles : 34 et 36) L'intérêt de cette
distinction est d'ordre pratique puisqu'il s'agit de déterminer les méthodes d'interprétation en
cas du silence des textes, trois théories sont prises en considération.
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§ II – L'Inviolabilité
D'après cette règle l'Etat accréditaire a l'obligation de ne pas porter atteinte aux locaux de la
mission et aux biens qui s'y trouvent.
1) Pour ce qui est des locaux, les agents de l'Etat accréditaire ne peuvent y pénétrer qu'avec
l'accord du chef de la mission, ils sont inviolables et ne peuvent faire l'objet d'aucune
perquisition ni contrôle, bien plus l'État accréditaire doit prendre des dispositions pour que ces
locaux ne soient ni envahis ni endommagés par des éléments incontrôlés (CIJ arrêt du 24 mai
1980, Personnel diplomatique et consulaire des Etats-Unis à Téhéran, recueil 1980 Page 30)
Ce principe de l'inviolabilité a suscité en pratique le phénomène de l'asile politique que la
mission diplomatique accorde à des personnes poursuivies pour des délits politiques.
Les Etats n'adoptent pas les mêmes attitudes à ce propos, ils ne s'accordent pas non plus sur
les modalités de l'asile politique (voir l'affaire Haya de la Torre jugée par la CIJ arrêt du 13
juin 1951 recueil page 71)
Les débats sur cette question ont démontré, la réticence des gouvernements à reconnaître un
droit à l'asile politique, cette attitude peut s'expliquer par des considérations politiques et
juridiques. Lors d'une guerre civile par exemple, l'asile politique peut entraver les relations
entre la mission diplomatique et les autorités de l'Etat accréditaire. Néanmoins l'octroi de
l'asile politique est souvent le résultat d'engagements officieux c'est pourquoi ici l'existence
d'une règle coutumière est très controversé.
§ 1 : Inviolabilité personnelle :
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§ 2 : Immunité juridictionnelle :
l’immunité de juridiction pénale dont jouit l’agent diplomatique est absolue, qu’il soit ou
non dans l’exercice de ses fonctions. Cette immunité s’étend au domaine de juridiction
administrative et civile, sauf s’il s’agit de procès relatif à un immeuble lui appartenant
personnellement et se trouvant sur le territoire de l’Etat accréditaire, c’est le cas aussi pour
une succession ou une profession libérale ou commerciale que l’agent exerce en dehors des
activités officielles. Quand cette immunité s’applique elle englobe bien les mesures
d’exécution.
Par ailleurs et selon la coutume certaines pratiques nationales instituées (la doctrine), la
convention de vienne admet la possibilité de renonciation à l’immunité juridictionnelle et par
conséquent l’agent diplomatique ne peut être exempté de la juridiction de l’Etat accréditaire
(art 32-4). La pratique française à ce niveau est d’exiger cette renonciation d’une manière
claire nette sans équivoque et autorisée par l’Etat accréditant (voir C.A Paris dame Nzie ,c/
vessah 17 Mars 1978 , J D I 1978 p605-609).
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I : L’institution consulaire.
De la même manière que les missions diplomatiques, les postes consulaires sont des services
publics de leur Etat national sur le territoire d’un État étranger. Et d’après les articles deux et
quatre de la convention de 63 ; l’établissement des relations et des postes consulaires est
soumis au consentement mutuel des deux parties.
Les relations, consulaires ont un caractère essentiellement administratif ; c’est pourquoi leur
établissement est indépendant de celui des relations diplomatiques et même de la
reconnaissance mutuelle des Etats concernés. Ce qui implique que la rupture des relations
diplomatiques n’entraîne pas nécessairement celle des relations consulaires.
L’Etat de résidence (celui qui reçoit les postes consulaires) peut donner son consentement à
l’établissement par l’Etat d’envoi de plusieurs postes consulaires sur son territoire. Le poste
consulaire agit alors sur ce qu’on appelle une circonscription consulaire (circonscription
territoriale) Tout chef de poste consulaire ne peut exercer ses fonctions dans l’Etat de
résidence qu’après avoir reçu l’autorisation ou l’exequatur. L’Etat d’envoi muni le chef de
poste d’une lettre de patente ou lettre de commission ou lettre de provision (en France
l’exequatur est délivré par décret du Président de la République)
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C’est l’art 5 de la convention de 63 qui codifie les anciennes pratiques et fonction des consuls,
on peut dire que ces fonctions se résument principalement à des fonctions purement
administratives elles n’ont aucun rôle de représentation politique. (évolution importante sur le
plan diplomatique.)
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Les Etats souverains participent aux activités des organisations internationales par
l’intermédiaire des missions diplomatiques permanentes ou spéciales. De même que les
organisations internationales peuvent être représentées auprès des Etats .Cependant on ne peut
prétendre assimiler ce type de relations aux relations diplomatiques entre Etats, encore moins
dans le 2éme cas. En effet parler de droit de légation à l’image de celui qui existe entre Etats
serait en abuser.
Trois particularités d’ordre pratique sont à envisager à propos du droit de légation en
relation avec les organisations internationales :
- le problème qui se pose ici et que le droit applicable en la matière manque de fermeté et de
vigueur (contrairement à celui applicable dans les relations entre Etats) ce manque incombe
surtout à la jeunesse du phénomène (création des organisations internationales) cette situation
crée des difficultés hétérogènes : selon qu’il s’agit du droit de légation active ou du droit de
légation passive. Dans la dernière hypothèse par exemple, on peut être confronté à divers cas
soit que l’Etat représenté est membre ou non de l’organisation, reconnu ou pas par l’Etat hôte,
ou que sa représentation est permanente ; plusieurs pratiques ont été adoptées à ce niveau.
En décembre 1963 la C D I s’est penchée sur le problème des relations entre les Etats et les
organisations internationales, ou entre les organisations internationales entre elles. Deux
attitudes ont été dégagées le 14 Mars 1975 la Convention de Vienne sur la représentation des
Etats dans leurs relations avec les organisations internationales fût adoptée.
* Dans son art 5 la convention pose le principe de légation passive de l’organisation. Mais vu
la portée très limitée aux seules organisations universelles, ajouté à cela les vives critiques des
Etats, cette convention n’a pu entrer en vigueur.
* La seconde attitude incluant les discussions à propos du droit de légation active des
organisations Internationales est en progression très lente.
- Une seconde difficulté dans les relations entre organisations internationales est que nous
sommes en présence de deux sujets de droit de natures différentes. Les organisations
Internationale ne sont pas souveraines (comme les Etats dans les relations diplomatiques) par
conséquent leurs représentants ne peuvent prétendre aux privilèges et immunités, ni à partir de
la théorie de l’exterritorialité ; ni même à partir de celle de la représentativité .Seul leur
caractère strictement fonctionnel peut leur procurer ces privilèges, c’est en tout cas ce qui
ressort de l’art 105 de la charte des N .U. qui ne reconnaît le caractère diplomatique au
représentants des Etats membres que « s’ils leur sont nécessaires pour exercer en toute
indépendance leurs fonctions en rapport avec l’organisation ».
* Dernière difficulté est posée par l’exercice du droit de légation passive de l’organisation
internationale .
En effet trois intérêts sont en jeux : ceux de l’Etat d’envoi, l’organisation internationale et
l’Etat hôte, celui qui abrite le siège de la dite organisation. (Les intérêts sont doubles quant il
y a des problèmes entre l’Etat hôte et l’organisation).
L’Etat hôte en acceptant sur son territoire le siège d’une organisation internationale, s’engage
d’une manière explicite dans l’accord de siège à ne pas entravez les travaux de cette
organisation. Mais dans un souci de préserver sa sécurité, l’Etat hôte peut refuser la présence
sur son territoire de personnes qu’il juge indésirables ; qu’il s’agisse de représentants d’Etats
membres dans l’organisation, ou d’observateurs des Etats non membres, de délégués des O N
G ou mouvement de libération nationale ,ou pétitionnaires ,ou en général toute personne
appelée à participer au travaux de l’organisation( cf le cas d’un pétitionnaire entendu par la
quatrième commission des Nation Unies en 1963 et qui risquait de faire l’objet d’une mesure
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d’extradition de la part des Etats-Unis : affaire Galvao). Dans la pratique l’Etat hôte, ne peut
s’opposer qu’exceptionnellement à l’accès des personnes autorisées par l’organisation à son
siège. De même qu’il n’est pas tenu d’accorder des privilèges et immunités particuliers
(même si des fois il le fait voir : R.GOY « l’accès au siège des organisations Internationales
RGDIP p 357,1962)
§ 2 Délégations aux organes des organisations ou aux conférences tenues sous leurs
auspices.
Les dispositions des conventions sur les privilèges et immunités, les accords de siège des
organisations du système des Nations Unies et selon la pratique des organisations régionales ,
Les règles européennes aux délégués des Etats membres et aux observateurs des Etats non
membres adoptées par la convention de 1975 sont sensiblement similaires à celles prévues par
la convention de 1969 sur les missions spéciales. A ce niveau se pose par ailleurs le problème
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La nécessité d’informer sur l’action de l’organisation comme par exp : les centres
d’information des Nations Unies, ces représentants sont en général soumis à un statut fixé par
des accords spéciaux ayant, une certaine similitude avec le statut du diplomate, notamment en
ce qui concerne l’agrément de l’Etat hôte et les privilèges et immunités internationalement
connus.
En revanche ils sont nettement distincts des diplomates par leurs fonctions même, qui restent
limitées par le principe de spécialité ; il existe parfois des exceptions à cette règle comme par
exemple : le cas des coordonnateurs - résidents considérés par l’Etat hôte comme des «
ambassadeurs » du système des Nations Unies auprès du gouvernement.
Parfois et c’est très rare l’organisation peut établir une représentation permanente auprès d’un
Etat non membre, on peut citer la représentation « des commutés européennes » auprès des
Etats-Unis qui d’après une loi américaine de 1971 bénéficie du statut diplomatique. Il en a été
de même pour la mission des C.E à Londres entre 1955 et 72 .Actuellement nous pouvant
citer l’exemple des représentants des délégations de la Commission Européenne dans les Etats
non membres de l’UE.
B) En ce qui concerne les missions spéciales, elles sont globalement soumises aux mêmes
règles applicables à la diplomatie ad hoc.
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