Droit Administratif

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Droit administratif - ESCP.

Séance I - Introduction du droit administratif.

Arrêt d’assemblée = plus haute formation du CE. Recueil Leblon = sorte de journal officiel du CE.
Trois parties de la décision du CE : le visa (vu…), les motifs (considérant que… ; considérant
de principe) et le dispositif, c’est la décision du juge administratif, composés d’articles qui motivent
la décision (DÉCIDE….).
. Les conclusions du rapporteur public n’engagent pas le juge. Cela sert à assurer le contradictoire.
Les membres de la juridiction sont les magistrats ou les juges administratifs.

I.L’apparition du droit administratif.

A.Les spécificités du droit administratif.

1.Un droit autonome


Forme de privilège de l’Etat (Dalloz présente la chose plutôt comme une nécessité).
Ordre judiciaire : Section du contentieux du Conseil d’Etat (1er et
Cour de Cassation dernier ressort)
Cours d’Appel
Tribunal judiciaire

← Tribunal des Conflits →

ARRÊT BLANCO, 8 février 1873.


Affirme que le juge administratif devra juger selon des règles spéciales qui ne sont pas le Code Civil.
Art.1382 du CC : “...” (= général et absolu) → faut-il l’appliquer lorsque l’administration cause un dommage
à une personne privée? Application ar.1240??

Réponse de l’arrêt :
“Considérant que la responsabilité qui peut incomber à l’Etat pour les dommages créés aux particuliers par le
fait des personnes, qu’il emploie dans le service public ne peut être régi par les principes qui sont établis dans
le Code Civil pour les rapports de particulier à particulier ; que cette responsabilité n’est ni générale ni
absolue ; qu’elle a ses règles spéciales qui varient selon les besoins du service et la nécessité de concilier des
droits de l’Etat avec les droit privés ; que dès lors au terme des lois ci-dessus visées (1790-1872), l’autorité
administrative est la seule compétente pour en connaître .”

Ce considérant de principe nous dit 4 choses :


➢ écarter l’application du Code civil et du droit civil + généralement.

➢ Application d’un droit spécial = affirmer que l’administration aura des règles qui lui sont propres.
Elle bénéficie d’un droit exorbitant.
2
➢ Droit spécial qui conduit à écarter le fait que la responsabilité de l’administration soit générale
et absolue. On écarte donc, si ce n’est pas déjà fait, l’Art 1382 du CC. En somme, l’Etat n’est
placé dans la situation d’un individu ordinaire. Mise en balance de droits de l’Etat et des droits
des particuliers. (Il arrive que la raison d’Etat soit > aux droits individuels). Règles qui devront
concilier les 2, même si cela se fait pfs au détriment du particulier mais en faveur de l’intérêt
général supérieur. 1

➢ Le Droit civil n’est pas adapté pour protéger l’intérêt général. Il n’a pas été pensé pour cela. Il
faut donc un juge spécial pour trancher ces litiges.

L’arrêt Blanco est fondamental en ce sens qu’il pose la “liaison de la compétence et du fond” : Plus que
deux ordres différents, il y a application de deux droits différents. Règles spécifiques des contrats
administratifs.

2.Un droit prétorien

Droit qui vient de la JP. Pour des raisons de sécurité juridique. L’avantage d’un droit prétorien c’est
qu’il est malléable, très adapté aux cas d’espèce. Les décisions du juge ont une valeur erga omnes.
droit assez peu accessible, peu prévisible, c’est un risque et cela ne répond pas vraiment au principe
de prévisibilité de la justice.

B.La formation du droit administratif

1.Le principe de séparation des pouvoirs


“L’existence même du droit administratif relève du miracle” Prosper Weil. L’administration accepte de
s’auto-limiter. Soumission volontaire au principe de la légalité. Principe de séparation des pouvoirs art.16
DDHC.

2.L’apparition et le développement de la juridiction administrative

LA LOI DES 16 ET 24 AOÛT 1790.

Les révolutionnaires sont pétris de ce conflit là. Ils craignent le pouvoir des magistrats qui peuvent mettre la loi
au pas. L’idée principale de la RF est la substitution de la souveraineté du roi à celle de la nation par
l’intermédiaire de ses représentants. C’est le Corps législatif qui exerce la souveraineté nationale, dont
l’essence est la nation même.
Les révolutionnaires ont la hantise de cette “noblesse de robes”. Peur que l’Art 6 DDHC ne soit pas
appliqué par les magistrats. Alors, l’AN tente de limiter le + possible les pouvoirs des magistrats, souvent issus
de l’ancienne noblesse.

Comment y parvenir ? Ils ont interdit aux magistrats de s’immiscer dans l’exercice du pouvoir politique : loi des
16 et 24 août 1790.

⇒ De là découle en France, la séparation des autorités administratives et judiciaires.

1 nbx affaires relevant de ce type de conflit pdt le confinement en 2020 : privation de libertés individuelles mais pour l’intérêt général.
3
(dans Constitution 1958 : on ne parle pas de pouvoir judiciaire mais d’autorité judiciaire. Pas de Cour Suprême
en France, la juge n’est pas l’acteur des grandes qst de société, c’est le législateur !) Le juge n’est pas
considéré en France comme un véritable contre-pouvoir.

CONSTITUTION DU 22 FRIMAIRE AN VIII


Le contentieux administratif exige qu’on se tourne vers l’auteur, c'est-à-dire l’administrateur lui-même. C’est
devant le supérieur hiérarchique qu’on résout le litige : théorie de la justice retenue (par l’administration elle-
même) ou théorie du ministre-juge.
Henrion de Pansey : “Juger l’administré, c’est encore administrer.”2 ⇒ véhicule l’idée que les juges judiciaires ne
seraient pas à la hauteur du litige. Le meilleur juge de la situation c’est l’administration elle-même. Alors certes
c’est une position assez arbitraire. Protection de l’intérêt de l’Etat > protection de l’intérêt des particuliers.
Napoléon arrive au pwr en tant que Consul. Constitution de l’an VIII (22 frimaire) : création du Conseil d’Etat3
par l’art.52 (dont il a besoin pour asseoir et consolider son pouvoir), lui permet de s’entourer de légistes de
grande qualité.
Art 41 : nomme et révoque à volonté les membres du Conseil d’Etat.
2 fonctions du Conseil d’Etat :
- écrire les lois et les grands textes administratifs = fonction de législation et d’administration.
- Commission chargée de trancher les contentieux qui s’élève en matière administrative → la Commission du
contentieux propose une décision au Chef de l'Etat qui ne deviendra exécutoire que lorsque ce dernier
l’aura acceptée = fonction contentieuse.
→ c’est toujours une justice retenue (le Chef de l’Etat garde le dernier mot) mais avec un
intermédiaire (Comm du cont propose une décision)
Le CE ne peut prendre que des avis, les décisions sont prises par le chef de l’Etat.

LOI DU 24 MAI 1872.


Mais dans les années 1870, souffle un vent de renouveau. Il est question d’en finir avec les méthodes
impériales. Il s’agit alors de créer une justice administrative qui ne serait plus entre les mains du chef de l’Etat.
Réunion d’un corps de juges indépendants pour juger les affaires de l’administration.

Loi du 24 mai 1872 : création d’une véritable justice administrative indépendante, souveraine.

Elle rend des arrêts et non des avis. Elle est distincte de l’administration. Cette loi confie cette fonction à des
légistes, ceux du Conseil d’Etat dans la Commission du contentieux. En somme, la loi supprime le privilège
du Chef de l’Etat de valider la proposition de décisions et elle rend la Commission souveraine,
compétente à rendre des arrêts.

Art. 9 de la loi :
Le conseil d’Etat a toujours 2 fonctions :
- fonction administrative : secrète et au service du gouvernement
- fonction contentieuse : Section du contentieux

Tribunal des Conflits : unique fonction de trancher le conflit de compétence et de déterminer quel est l’ordre
adapté . Rétabli par la loi du 24 mai 1872.
➢ Composé de : 4 conseillers d'Etat, 4 magistrats de la Cour de Cassation (3 ans - 9 ans
max).

2 citation qui pourrait constituer un sujet


3 De nos jours, le Conseil d’Etat a une fonction de conseil, celle de donner des avis.
4
➢ Présidence = Garde des Sceaux mais réforme en 2015 et le ministre de la Justice ne
préside plus.
➢ En cas d’égalité : on ajoute 2 conseillers d’Etat et 2 magistrats.

Deux cas de contentieux :


● conflit négatif4 : l’un et l’autre des 2 ordres se disent incompétents. Alors il revient au TC de
déterminer l’instance compétente
● conflit positif : les 2 juridictions s'estiment compétentes.
○ Soit : elles ont été saisies par deux requérants =/
○ Soit : le préfet demande au TJ de ne pas statuer parce qu’il lui semble que cela relève du TA. Il
adresse un déclinatoire de compétence : demande au TJ de se déclarer incompétent. Si le TJ refuse la
demande, alors l’affaire est portée devant le TC parce qu’il y a conflit (entre TJ et préfet)
! On dit que le TA est exorbitant car cette procédure ne s’applique pas dans le sens inverse.

II. Les garants de la légalité administrative.

A.La juridiction administrative, garante principale de la légalité administrative

1.L’organisation de la juridiction administrative


Organisations spéciales (ex : Cour des comptes) + organisation de droit commun. Trois degrés de
juridiction : un tribunal administratif par département (compétence territoriale), Cour Administrative d’Appel et
le CE.
CJA art.L211-1 : Les TA sont juges de droit commun du contentieux administratif. On parle de requête et pas
d’assignation en droit administratif. 300 membres au CE, dont beaucoup ont une activité hors du conseil d'État
= rayonnement et stratégie d’influence. Différents types de membres : auditeurs, conseillers d'État et maîtres
de requête. Le conseil d’etat est présidé par un vice-président (=plus haut fonctionnaire de France), le
président est le garde des sceaux c’est-à-dire au ministre de la justice.
Les sections administratives composent le conseil d'Etat, qui conseillent le gouvernement. La section du
contentieux rend des décisions de justice. Le CE a deux compétences : il est le conseil et le juge de
l’exécutif. Cela pose problème dans le souci de séparation des pouvoirs, cumul des fonctions fait débat, mais
cette double compétence est établie au niveau constitutionnel. Le CE répond au litige dans une composition
qui dépend de l’importance du litige (une chambre, deux chambres, en section du contentieux avec son
président ou en assemblée du contentieux).
La section du contentieux peut être saisie sur trois fondements :
- Comme juge de cassation en dernier ressort.
- Saisine en appel (cas rare, appel peut être directement formé au CE par exemple en matière
électoral ou dans les référés).
- Directement compétent dans certains litiges, art.R311-1 Code de justice administrative pour
les actes les plus importants du gouvernement.

2.Les compétences de la juridiction administrative

4 voir sujet de l’année dernière : arrêt relevant du TC à commenter


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Compétence attribuée par la loi. Compétence dès lors qu’une personne publique est en cause. Trois grands
types de recours contre un acte administratif : recours pour excès de pouvoirs, recours de pleins
contentieux et les référés.

→ Le recours pour excès de pouvoir est un recours direct en annulation. Le recours pour excès de pouvoir est un
coup de force du CE pour contester les actes de l’administration impériale, et mettre fin à l’arbitraire. Les
justiciables peuvent contester les actes de l’administration afin de subordonner progressivement
l’administration afin qu’elle ne soit plus arbitraire.
Le recours pour excès de pouvoir est dirigé uniquement contre un acte et a pour vocation de le faire
annuler pour l’avenir, mais aussi pour le passé en considérant qu’il n’a jamais existé, qu’il était, depuis son
édition, nul. Rétroactivité de l’annulation et de ses effets. Ce n’est pas un recours indemnitaire, il n’est pas
question d’argent, l’annulation de l’acte suffit à rétablir les droits. Si l’acte est illégal, il est annulé, si l’acte est
légal, l’acte est rejeté.
C’est un recours objectif : seule la violation de la loi ou d’une règle de droit peut être invoquée.
Si l’acte est illégal, il est annulé erga omnes, à l’égard de tous. L’acte n’existe plus pour tout le monde.

→Le recours de plein contentieux vise la réparation. Pour engager la responsabilité de l’administration, il faut
engager un recours indemnitaire, un recours de plein contentieux. En droit administratif, on ne dirige jamais les
requêtes contre les personnes, mais contre des actes (REP) ou contre l’administration elle-même (en cas
de demande d'indemnisation). Lorsqu’on engage directement l'administration pour avoir des indemnités, il
s’agit d’un recours de plein contentieux (RPC). Pour faire un RPC, il faut démontrer la lésion du
patrimoine, il faut un recours préalable (= demander à l’administration de réparer le préjudice … et s’il n’y a
pas réparation au bout de deux mois, on attaque dans les deux mois suivants).

→ En cas d’urgence, il s’agit d’un juge des référés qui rend des ordonnances de référé. Pas de rapporteur
public.
Le premier des référés est le référé de suspension (L521-1). Une fois que la décision est signée par l’autorité
de police, la décision est immédiatement applicable, il s’agit donc de demander au juge de demander dans un
premier temps de suspendre l’arrêté pour qu’il ne soit pas appliqué avant d’être jugé. Il faut pour cela qu’il y ait
urgence dans la demande. Mais les pouvoirs du juge dans un référé de suspension sont limités, il ne peut que
suspendre (et non juger) la mesure.
Il y a aussi le référé liberté, qui permet, toujours dans des conditions d’urgence, de contester une décision de
police qui porte une atteinte aux libertés fondamentales grave et manifestement illégale. Il s’agit donc d’un juge
de l’évidence. Le juge peut alors aller au-delà de la simple suspension. Il peut ordonner certaines mesures.
→ Par exemple, il a pu ordonner la dératisation et la désinfection de la prison de Beaumont. Il peut donc produire des
injonctions précises selon le cas.
→ C’est ce qu’il avait fait dans le cadre du covid aussi suite au référé liberté demandé par le syndicat de médecin au nom
de la liberté à la vie (l’Etat avait été obligé de durcir ses mesures).
→Les arrêtés anti-casseroles ont aussi été interdits en urgence car ils étaient illégaux (les préfets se servaient d’une loi de
2021 contre le terrorisme, alors que les casseroles on ne peut pas vraiment parler de terrorisme mdrr, donc
c’était illégal et anti-libertaire).
Il y a aussi le référé d’urgence concernant les bâtiments en ruine et tout ça qui menace de nous porter
préjudice rapidement.

B.La juridiction judiciaire, garante secondaire de la légalité administrative


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1.La compétence directe du juge pénal

Art.111-5 du Code Pénal : “Les juridictions pénales sont compétentes pour interpréter les actes administratifs,
réglementaires ou individuels et pour en apprécier la légalité lorsque, de cet examen, dépend la solution du
procès pénal qui leur est soumis.”
→ compétence presque totale du juge admin. Le juge pénal ne peut pas annuler un acte administratif.

2.Les questions incidentes de la légalité administrative devant la juridiction civile

Séance II - Les sources du droit administratif.


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I.Les sources internes de la légalité administrative.
A.La Constitution, source de légalité administrative.

1.L’étendue du bloc de constitutionnalité.

Expression de Louis Favoreu.


Principes écrits :
Art.20 et 21 : donne compétence réglementaire au gouvernement (PM).
Art.39 : projet de loi pris après avis du CE.
Art. 61-1 : QPC après CCass ou CE saisies en contentieux.
Art. 6 : tous les citoyens ont accès aux emplois publics (principe du concours).
Préambule constitution 1946, al.9 : Etat donne accès gratuit à l’enseignement à tous les citoyens. = source
depuis 1950.
Charte de l’environnement de 2004 : peu précise. 2008, CE annule texte contraire à la Charte.
Principes non écrits :
PFRLR depuis 16 juillet 1971, le monopole du juge administratif pour annuler un acte administratif est un
PFRLR.

2.L’autorité du bloc de constitutionnalité.


Primauté de la Constitution dans les actes administratifs.
Arrêt DEHAENE, CE, 1950 : contestation sanction pour grève. CE applique Préambule CCons de 1946 qui
reconnaît le droit de grève. Conciliation de deux principes antagonistes constitutionnels de même valeur ; le
droit de grève et la continuité du service public.
Arrêt SOCIÉTÉ EKY, CE, 1960 : les contraventions sont règlementaires, Le CE recherche si un acte
réglementaire est contraire ou non à la Constitution. Contrôle constitutionnalité des actes administratifs.
Arrêt ARRIGHI, CE, 1936 : CE se déclare incompétent pour contrôle de constitutionnalité → moyen inopérant.
Exception à cette inopérance = la QPC.

B.La loi et le règlement, source de droit administratif.

1.La loi, source de droit administratif.


Loi (votée par le parlement) ≠ règlements (adoptés par l'assemblée nationale ou locale). Le juge administratif doit
appliquer la loi en l’interprétant lorsqu'une ambiguïté est présente, il consulte les travaux préparatoires.

2.Le règlement, source de droit administratif.


Arrêt LABONNE, CE, 1919 : Le pouvoir règlementaire (et pas le PR!) incarné premier ministre exerce
l’autorité de police administrative à l’échelle nationale. Le décret Labonne sur le code de la route édicté par le
premier ministre avait été confirmé par le CE. (Idem avec les réformes du code de la route sur la limitation de
vitesse d’Edouard Philippe).
Le préfet de Paris est appelé le préfet de police. Dans les communes, c’est le maire qui exerce l’autorité de
police administrative (en prenant des arrêtés), sauf dans les communes de plus de 20 000 habitants où c’est le
préfet.
Dans le cadre du département, c’est le préfet qui est autorité de police. Il l’est aussi dans le cadre des
manifestations dans les communes de plus de 20 000 habitants (police d’Etat) pour assurer la sécurité. A Paris
(à Marseille aussi), le préfet de police est une autorité distincte du préfet de département : il exerce
essentiellement une autorité de police administrative (aussi un peu judiciaire).
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C.Les principes généraux du droit, source de droit administratif.

1.La nature juridique des PGD.

Les principes généraux du droit, consacrés par le JA.


Arrêt DAME VEUVE TROMPIER-GRAVIER, CE, 1944 : CE censure décision du préfet parce que Mme
Trompier Gravier n’avait pas pu s’exprimer avant que sanction soit prise. PGD : droit de se défendre avant
qu’une sanction soit prise à l’encontre d’une personne.

Arrêt Dame Lamotte, CE, 1950 : opposant le ministre de l’agriculture et Dame Lamotte à propos d’une loi du
régime de Vichy ayant interdit tout type de recours pour excès de pouvoir contre le ministre de l’agriculture (car
celui-ci, sous Vichy, expropriait certains exploitants). Le CE vient briser cette loi en disant que le recours a
pour effet de conserver la légalité de l’acte. Tout acte, même lorsqu’il stipule une interdiction de recours pour
excès de pouvoir, peut être déféré devant le juge pour excès de pouvoir. Même la loi ne peut pas interdire le
recours pour excès de pouvoir. PGD : droit de recours pour excès de pouvoir.
Autres PGD : interdiction de licencier une employée enceinte, égalité devant la loi, obligation de mettre fin à un
texte illégal.

2.La typologie des PGD.


Débat sur force juridique du PGD (supérieur ou inférieur à la loi, valeurs variables en fonction de leur nature).

II.Les sources externes de la légalité administrative.


A.Le droit international, source de légalité administrative.

1.Le principe de la supériorité des traités sur la loi.


Art.55 Constitution : traités > lois.
Art.88-1 et suivants : France participe à l’UE.
Un traité stipule, il contient des stipulations.

2.La mise en œuvre de la supériorité des traités sur la loi.


Le JA est le juge des actes de l’administration, que ce soit un contrôle de légalité, de constitutionnalité, ou de
conventionnalité !
→ En temps extraordinaire, il y a une théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles. Mais c’est de moins en
moins le cas puisque désormais, il y a des régimes d’exception prévus dans la loi.
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Arrêt Dame Kirkwood, CE, 1952 : conventionnalité des actes administratifs. Au sujet d’un décret d’extradition
contraire à la Constitution française.
Arrêt IVG, CCons, 1975 : CCons se juge incompétent pour conformité loi à traité international, ce sont donc
les juges ordinaires qui sont compétents.
Arrêt Société Jacques Vabre, CCass, 1975 : Dans n’importe quelle juridiction ordinaire, le juge peut écarter
l’application de la loi si elle n’est pas conforme aux conventions internationales. Même si la loi est postérieure
au traité. Le CCass donne une valeur maximale aux traités internationaux.
Arrêt Nicolo, CE, 1989 : Le CE a fait de la résistance jusqu’à l’Arrêt Nicolo, 1989. Avant cela, le CE refusait
d’examiner l’exception d’inconventionnalité. Finalement, le Conseil d’Etat s’est plié à la position du Conseil
constitutionnel et de la Cour de cassation. Il a à son tour consacré la primauté des traités internationaux sur
les lois internes, qu’elles soient antérieures ou postérieures, et a donné compétence au juge administratif pour
contrôler la conformité d’une loi à un traité international, même si cette loi est postérieure. ⇒ Entraîne
l’annulation de l’acte administratif. Supériorité de tous les traités sur toutes les lois.

Le contrôle de conventionalité peut être mis en œuvre par toutes les juridictions. Les juges vérifient si cela est
demandé la conventionalité des lois. Conditions du contrôle : traités doit être ratifié ou approuvé, il doit contenir
pour être invocable des dispositions ou des stipulations d’effet direct.

Arrêt GISTI, CE, 1997 : CE recherche stipulation par stipulation si il y a effet direct ou pas. Si une stipulation à
l'effet direct, elle est invocable devant le juge administratif, sinon non. Autorité effective quand la stipulation est
d’effet direct, incarnation.

B.Le droit de l’Union européenne, source de légalité administrative.

1.La primauté du droit de l’Union européenne.


27 Etats membres, issus du traité de Rome de 1957.
2.L’effet direct du droit de l’Union européenne.
Règlements = toujours d’effet direct. Directives = pas toujours d’effet direct.
Arrêt PERREUX, 2009, CE : directives s’appliquent si suffisamment précises.
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Séance III : Les grandes lignes de la procédure administrative contentieuse.

I.La procédure applicable aux référés d’urgence.

Avant 2000, lenteur décision juge admin. CJA = Code de justice administrative (L511-1 et suivants).
loi du 30 juin 2000 relative aux référés devant le juge administratif.
A. Les règles communes de procédure.
Référés rendus par juge unique. Renvoi à formation collégiale de trois juges des référés (affaire complexe ou
médiatisée) + pas de rapporteur public.
Procédure : juge saisi d’une requête, décide si l'affaire doit être instruite ou ne pas pas être objet d’une
instruction.
1. Rejet au titre de la procédure de tri.

L522-3 CJA: procédure de tri, possibilité de rejeter requête pour le juge sans la communiquer à
l'administration qui a pris l’acte administratif critiqué (ex : absence d’urgence, pas sérieux).

2. Instruction contradictoire.
Affaire non rejetée est instruite → communiquée à l’administration en défense. La procédure doit être
contradictoire, par écrit ou par oral.
Forme écrite : écritures des parties ou mémoire en défense de l’administration, puis mémoire en réplique du
demandeur etc.
Forme orale : contradictoire orale sous la forme d’une audience publique, deux particularités devant le juge
des référés.
- Pas de conclusion de rapporteur public en référé, seul juge s’exprime sur ses conclusions.
- Audience participative, débat entre les parties.

B. Les règles particulières de procédure.


1. Référé-liberté.
L521-2 CJA. Permet, toujours dans des conditions d’urgence, de contester une décision de police qui porte
une atteinte aux libertés fondamentales grave et manifestement illégale. Jugement contre actes, abstentions,
pratiques (cf. silhouette sexy) ou comportements de l’administration.
« toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale à laquelle une personne
morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d’un service public aurait
porté, dans l’exercice d’un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale »

2. Référé-suspension.
L521-1 CJA. Décision est signée par l’autorité de police, la décision est immédiatement applicable, il s’agit
donc de demander au juge de demander dans un premier temps de suspendre l’arrêté pour qu’il ne soit pas
appliqué avant d’être jugé. Il faut pour cela qu’il y ait urgence dans la demande. Mais les pouvoirs du juge
dans un référé de suspension sont limités, il ne peut que suspendre (et non juger) la mesure.
« Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en
réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de
l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait
état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la
décision.»
Deux conditions préalables : existence d’un acte administratif dont la légalité est contestée + doit être
prononcé après le dépôt d’une requête en annulation devant le juge principal.
11

La requête devant le juge des référés est complémentaire avec le recours devant le juge principal, c’est une
procédure qui est dépendante d'une autre procédure. Le référé-liberté est une procédure indépendante.

II.Le bien-fondé des référés d’urgence.

A. Les conditions du bien-fondé.

1. Conditions communes : l’urgence.


Juge de référé = juge de l’urgence. Trois niveaux d’urgence :

❖ Pour le requérant, volet concret de l’urgence, appréciation de la situation du demandeur.


CE, 2001, Affaire des radios libres : “il appartient au référent de déterminer concrètement pour l’acte
administratif litigieux lui porte un préjudice grave et immédiat”. Préjudice peut être matériel ou moral.
Présomptions d’urgence au bénéfice du requérant : Cas dans lesquelles l'urgence est présumée
remplie dans le cas du requérant, par principe. (ex : un voisin qui conteste un permis de construire).

❖ Pour l’administration, volet global de l’urgence. Point de vue de l’administration défenderesse,


urgence à ce que l’acte litigieux continue d’être appliqué.
CE, 2001, Préfet des Alpes Maritimes : “l’urgence s’apprécie objectivement”. Association de défense de
l’environnement conteste la décision du préfet autorisant stockage de déchets dans les alpes maritimes → urgence
de santé de l'administration de préserver la santé des habitants des alpes maritimes.

❖ Ou pour l’objet de la procédure. L’urgence du référé liberté est plus urgente que le référé
suspension. La finalité du référé-suspension c’est de permettre la paralysie d’un acte administratif
dans l’attente de la décision du juge du principal, intervenir dans les 9 mois, un an après le dépôt
de la requête. Pour le référé-suspension, l’urgence s’apprécie au regard de la procédure pendante
devant le juge du principal, le juge du fond alors qu’en référé-liberté, l’urgence s’apprécie au regard du
délai de 48h imparti au juge pour se prononcer.

2. Conditions spécifiques d’octroi aux référés.


Référé-suspension : le requérant doit trouver un moyen soulevant un doute sérieux sur l’illégalité de l’acte
admin.
Référé-liberté : le requérant doit montrer que l’administration a fait atteinte de façon grave et illégale à une
liberté fondamentale.

B. Les conséquences du bien-fondé.


1. Mesures ordonnées en référé.
Rejet de la requête : ex : CE, 2023, Manifestations palestiniennes, Après jugement en référé suspension
qui rejet de la requête, toujours un second jugement en fond, qui peut décider que finalement la requête est
fondée.
Acceptation de la requête : juge des référés peut suspendre l’acte, jusqu’à ce que le juge du fond prenne la
décision. Le juge peut décider de prendre des injonctions, ex : le juge peut ordonner en référé retrait des
silhouettes sexy : il prend un ordre à l’encontre de l’administration.
12
2. L'autorité de la chose ordonnée en référé.
Les ordonnances en référé, à l’instar de toutes les autres décisions de justice sont obligatoires et
exécutoires. Ce sont des actes juridictionnelles et non administratifs, bien sûr (séparation des pouvoir).
13
Séance IV : Le REP.

I.La recevabilité du REP.

Question d’ordre publique : question à laquelle le juge doit répondre par lui-même, sans saisine (ex :
habilitation à se prononcer sur le litige ; compétence du juge admin ; habilitation du demandeur). Technique
dite de “l’économie de moyens” qui permet au JA de prendre des décisions sans régler le litige, en se
prononçant seulement sur une partie, lors de rejet au fond de la requête, il ne se prononce pas sur les fins de
non-recevoir.

A.Les conditions de recevabilité relatives à la requête.


1. Les formes de la requête.
Formalisme minimal pour JA, contrairement à saisine JJ.

Art.R411-1 CJA :
“La juridiction est saisie par requête. La requête indique les nom et domicile des parties. Elle contient
l'exposé des faits et moyens, ainsi que l'énoncé des conclusions soumises au juge.
L'auteur d'une requête ne contenant l'exposé d'aucun moyen ne peut la régulariser par le dépôt d'un
mémoire exposant un ou plusieurs moyens que jusqu'à l'expiration du délai de recours.”
+ Copie de l’acte attaqué.

dans un REP = forcément demande de conclusions à fin d'annulation, qui peut être complété par une
demande de conclusions à fin d’injonction ou de conclusions à fin d’abrogation.
REP : Avocat ? pas obligatoire pour saisir le JA en première instance en excès de pouvoir seulement,
dit “saisine sans ministère d’avocat”. En revanche, au stade de l’appel, il faut prendre un avocat aux
conseils (≠ avocat à la cour).
RP (recours en responsabilité = demande des sous) : avocat obligatoire en première instance et
deuxième instance.
RR (en référé) : pas d’avocat nécessaire, ni en première instance ni devant le conseil.

2. La règle de la décision préalable.


Art.r421-1 CJA :
“La juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les
deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée.

Lorsque la requête tend au paiement d'une somme d'argent, elle n'est recevable qu'après l'intervention
de la décision prise par l'administration sur une demande préalablement formée devant elle.

Le délai prévu au premier alinéa n'est pas applicable à la contestation des mesures prises pour
l'exécution d'un contrat.”

La manifestation de volonté peut aussi être ni écrite, ni non-écrite lorsqu’elle est tacite : il s’agit de décisions
implicites. En France, depuis 1900, le silence gardé par l’administration équivaut, après l’écoulement d’un
certain délai, à une décision : soit d’une décision valant refus (le plus souvent), soit valant accord. C’est une
décision, et cela peut donc être attaqué devant le juge : on peut donc attaquer le silence de l'administration !
Aujourd’hui, le délai valant comme décision implicite de refus est de deux mois.
14
Jusqu'en 2013, le silence vaut rejet. Depuis le art.L231-1 CRPA, on dit que le silence vaut accord, mais cela
s’est assorti de si nombreuses exceptions (> 1500 hypothèses rangées en grandes catégories) que ça n’a
finalement pas changé grand chose.

Le silence vaut refus pour :


- les actes réglementaires : ils sont généraux et impersonnels
- actes à caractère financier : bourse, pension …
- actes avec un lien avec la liberté
- si le demandeur est un membre de l’administration.

3. Le délai pour agir.

Art.r421-1 CJA. La décision explicite peut être attaquée dans un délai de deux mois. Dans le cas d’une
décision implicite, il faut se fonder sur la date de la demande de l’usager, ajouter les deux mois sans
réponse valant comme décision, puis ajouter les deux mois de délai pour attaquer. Cela permet d’attaquer des
actes très anciens : on demande de changer un acte très ancien, puis s’il n’y a pas de réponse pendant deux
mois, on a sinusite deux autres mois pour attaquer.
Acte individuel ≠ acte réglementaire. Pour acte individuel, délai de deux mois ne commence que quand il est précisé dans
acte administratif ou voie de recours. Les décisions individuelles qui ne comportent pas les voies et délais de
recours sont contestables sans limitation temporelle. L’acte individuel n’est pas publié mais notifié. Au bout de
2 mois, il y a forclusion du délai et l’acte n’est plus attaquable. La publicité ne marche pas pour les décisions
implicites (si on veut adresser une demande, il faut un accusé de réception absolument). Si l’administration
oublie de publier son acte, le délai de recours ne s'éteint pas : ça oblige l'administration à publier ses actes.

ARRÊT CZABAJ, CE, 2016 :


Le CE tempère un peu sa jurisprudence. Lorsqu’un acte individuel n’a pas été notifié, il peut être attaqué à
n'importe quel moment en théorie, mais le CE dit qu’à partir de la date où l’individu a eu connaissance de
l’acte, le recours doit être fait dans un “délai raisonnable d’un an”. Depuis, on ne peut plus contester
indéfiniment un acte individuel.

B.Les conditions de recevabilité relatives au requérant.


1. La capacité à agir.

Personne physique : +18 ans, français ou étranger


Personne morale : si agissement au nom de l’association, statuts doivent être rédigée + acte par lequel
l’association saisit le juge “pouvoir d’ester en justice”.

2. La qualité et l’intérêt à agir.

Vérifier la recevabilité du recours du point de vue du requérant. Le requérant ne peut agir devant le JA qu'à
condition de justifier circonstances qui lui sont spécifiques. JA : n’admet pas l’action populaire. Conception
large de l’intérêt à agir.
Qualité pour agir = manière dont on se présente devant le juge admin, titre juridique au nom duquel on saisit
le juge (ex : élève, professeur, habitant d’une commune, titulaire du livret A).
Intérêt à agir : sensibilité, justification du requérant à agir, acte litigieux susceptible de léser le justiciable.
15
ARRÊT ABISSET, 1958, CE :
Agissant en qualité de campeur, conteste arrêt interdisant le camping, mais s’il n’est pas habitant de la
commune.

II.Le bien-fondé du REP.

Arrêt, 1953, CE, Société Intercopie : Fait la distinction entre les causes juridiques devant le JEP. JP toujours
appliquée. Deux causes juridiques en excès de pouvoir : moyens de légalité dit “externes” et “internes”.
Distinction de la JP qui a une valeur, deux mois de délai.
“Le requérant n’est recevable qu’à invoqué en cour d’instance que des moyens qui relèvent d’une
cause juridique qui a été évoquée dans le délai du recours pour excès de pouvoir.”
Au moment de faire la requête, le requérant doit systématiquement soulever un moyen de légalité externe et
un moyen de légalité interne, pour se donner la possibilité de soulever un nouveau moyen dans la suite. Les
nouveaux moyens sont recevables tant qu’il se rattache à une cause juridique invoquée avant. JP très
critiquée. Après l’expiration du délai de recours contre un acte administratif, sont irrecevables, sauf
s’ils sont d’ordre public, les moyens soulevés par le demandeur qui relèvent d’une cause juridique
différente de celle à laquelle se rattachent les moyens invoqués dans sa demande avant l’expiration de
ce délai.

A.Les moyens de légalité externe.


= la façon dont l’acte litigieux a été pris, environnement juridique de l’acte attaqué.
1. L’incompétence.
L’incompétence : Quand l'administration a pris un acte qu’elle n’avait pas la capacité à adopter. Il vérifie sa
compétence du point de vue du lieu (ratione loci), du temps (ratione temporis), et de son champ d’attribution
(ratione materiae). Même si on ne soulève pas ce moyen, la vérification de la compétence de l’auteur de l’acte
est un moyen d’ordre public (mop), donc obligatoire.

Juge sévère sur le sujet sauf en cas de circonstances exceptionnelles.

2. Le vice de forme ou de procédure.


Le vice de forme. : L’acte doit répondre à certaines conditions de forme : il doit être signé – voire contresigné
– , daté, contenir le nom, prénom et qualité de l’auteur de l’acte. Il doit parfois être motivé. Ex : Art.212-1,
CRPA.

Le vice de procédure : De la même manière, les actes doivent suivre une certaine procédure : il faut parfois
consulter le public/des organismes/ du CE, …

Juge n’apprécie pas ce moyen, car l’acte peut être repris sans ce vice, il peut être purgé de cette
illégalité, recours et annulation inutile. Tout manquement au règle de forme ou de procédure ne conduit
pas nécessairement à l’annulation de cet acte.
Dans quel cas le non-respect des étapes préalables entraînent l’annulation de l’acte final ? Réponse
mitigée du CE : il vient parfois limiter les incidences des irrégularités qui affectent la procédure admin
préalable à l’adoption de l’acte litigieux et impacte sa légalité. Il neutralise des illégalités qui affectent le
processus d’élaboration d’un acte admin. Légalité externe car ce qui est en cause n’est pas le contenu
de l’acte mais toutes les étapes admin qui ont précédé l’adoption de l’acte final

ARRÊT DANTHONY, CE, 2011 : Demande d'annulation décret, qui après fusion, crée ENS Lyon. Il invoque
des moyens de légalité externe. Il dit que la procédure est entachée d’irrégularité qui affecte le décret et le
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rend illégal, conteste formalités. Le CE consacre un principe : un vice affectant le déroulement de
procédure n’est de nature à entacher la légalité que si ce vice à une influence sur le sens de la
décision prise ou s’il a privé les intérêts d’une garantie.
Cela signifie qu'un acte illégal n’est pas forcément annulé. Si le vice est considéré comme étant une
garantie, l’acte final est annulé, sinon, il faut rechercher s’il a pu avoir une incidence sur l’acte final. La
consultation des comités techniques paritaires (ctp) étant garantie, le non-respect de cette garantie
entraîne l'annulation du décret. Vérification au cas par cas de la garantie, dite casuistique.

B. Les moyens de légalité interne.


Le détournement de pouvoir
Le détournement de pouvoir : Un acte est illégal lorsqu’il est pris dans l’intérêt particulier de son auteur (et
non de l’intérêt général) même s’il est conforme aux normes supérieures. Ex : un maire ne peut pas faire
annuler le PV de sa femme / le maire de Biarritz avait interdit de se changer ailleurs que dans les cabines de
plages dont il était le propriétaire.
Arrêt PARISET, 1875, CE : préfet demande fermeture fabrique d’allumette de monsieur pariset au nom des
pouvoirs de police du préfet, fait dans un intérêt financier.

La violation de la loi, vice de fond par excellence


La violation directe de la règle de droit : La violation directe de la règle de droit est un vice de légalité
interne (lorsqu’un acte contredit une norme supérieure).

L’erreur de droit : L’erreur de droit, c’est lorsqu’il y a une erreur d’interprétation du droit.

L’inexactitude matérielle des faits : Lorsque les faits sur lesquels s’appuie l’autorité administrative n’existent
pas, il y a inexactitude matérielle des faits. Eg : interdire un marin de naviguer pour cause d’épilepsie, alors
même qu’il n’est pas épileptique.
Arrêt CAMINO, CE, 1916 : il appartient au JAP de contrôler l’exactitude des faits.
Arrêt GOMEL, CE, 1914 : le Conseil d’Etat se reconnaît le pouvoir de contrôler la qualification juridique des
faits opérée par l’administration.
Contrôle de qualification peut aller de absente (ex: copie d’examen), contrôle de l’erreur manifeste
d’appréciation, contrôle normal à contrôle total en proportionnalité (ex: police).

Séance V : Les recours en responsabilité.

I.La responsabilité publique pour faute.

Arrêt 16 février 2023, CE : exemple de la faute personnelle détachable du service du psychopathe diurétique.
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Pour demander indemnisation il faut prouver un préjudice (sinon il faut aller vers le rep, distinction!) :
- Matériel (corps, biens, revenus, CA)
- Moral, depuis Arrêt Consorts Letisserand, 24 nov 1961 :
(1961 = avant la loi de 1957 sur les véhicules), M. Letisserand, passager d’une motocyclette avec son
fils de 7 ans meurent d’un accident renversés par un véhicule administratif. Jusqu’en 1961, le JA
considérait que “les larmes ne se monnayent pas”. Pour la première fois, dans cet arrêt, le CE
reconnaît que la disparition prématurée d’un être cher est par elle-même indemnisable financièrement.
Il faut que l’être soit proche = ascendants et descendants directs. L’inquiétude est aussi indemnisable

Art.R421-1, CJA. Avant de se tourner vers le juge, il faut toujours faire une demande préalable à
l’administration (différence avec le rep, car acte admin existe déjà, ici on doit susciter la naissance d’un acte
administratif en provoquant une décision de l’administration).

A. La distinction faute de service/faute personnelle.


1. Les domaines de la faute personnelle et de la faute de service.
C’est le critère de détachabilité qui permet de faire la distinction. Selon les formules de Laferrière, il y a
faute de service « l'acte dommageable est impersonnel, s'il révèle un administrateur plus ou moins sujet à
erreur » ; il y a faute personnelle s'il révèle «l'homme avec ses faiblesses, ses passions, ses imprudences».

Arrêt PELLETIER, CE, 1873 : il interdit au TJ d’engager la responsabilité de l’administration selon les règles
de droit civil ( // Blanco), les agents de l’administration sont personnellement irresponsables, c’est la
responsabilité abstraite de l’administration qui est engagée. La faute de l’administration, que l’on appelle la
faute de service, est une faute indétachable de l’exercice des fonctions : c’est donc la faute de l'administration
(= une faute abstraite).

La faute personnelle est la faute d’un homme (et non d’une fonction). La faute personnelle est la faute qui,
lorsqu’elle est commise par un agent public, se détache du service. Il appartient bien aux TC, au JA, et au JJ
de déterminer de quelle juridiction la faute relève.

● Hors du cadre du service


La faute d’un agent public, pas pendant son service. → relève du Droit privé.
Lien avec le service, avec les moyens du services.
● Dans l‘exercice des fonctions
Faute tellement grave qui se détache du service, ne peut pas être excusée par le service. → devrait être traitée par le juge
judiciaire, mais le CE a inventé des mécanismes de cumul de responsabilité.

2. Le cumul des responsabilités.

Arrêt Epoux LEMONNIER, 1910 :


Mme. Lemonnier qui se baladait avec son mari, a reçu une balle dans la tête, à cause d’une fête
foraine mal organisée. Les époux vont devant le TJ pour attaquer le maire pour faute, et le JJ de Clastre les
fait indemniser. Les époux Lemonnier, en 1912, intente aussi l’affaire devant le CE, et Léon Blum, jeune
magistrat du CE, dit dans ses conclusions : “la faute du maire se détache peut-être du service, mais le service
ne se détache pas de la faute”. Il y a bien une faute personnelle du maire, mais le CE dit aussi que cette
faute personnelle a été rendue par la faute de service puisque le fait que le maire soit investi de
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pouvoir de police administrative, qu’il ait pu être mal conseillé a pu permettre la faute personnelle. S’il
n’avait pas été maire, il n’aurait pas pu commettre la faute.
La commune, subrogée au maire (action subrogatoire : l’indemnisation de la Commune ne s’ajoute pas
à celle du maire, mais elle y participe) , est ainsi obligée de verser 12 000 F (le TJ avait estimé l’indemnisation
à 13 000 F, donc il reste 1 000 F pour la poche du maire). L’action subrogatoire permet aux victimes d’être
très vite indemnisées (l’administration prend en charge aussi la part privée du préjudice, et l’agent la
rembourse ensuite) et d’avoir un moyen d’action devant les TA.

3. Les actions récursoires.

L’Etat se retourne contre son agent ou inversement, l’Etat dédommage la victime, et peut par la suite chercher
auprès de l’agent un remboursement de la somme versée.
Arrêt Papon, 2002 :
Maurice Papon se fait condamner par la cour d’assise de Gironde du fait de son activité lorsqu’il était
secrétaire général du corps de Gironde. Il a prêté son concours actif à l’arrestation de 76 personnes juives
déportées à Auschwitz et tuées. Papon fait une action récursoire, et dit avoir obéi à des ordres, mais il a été
condamné par la cour d’assise pour faute personnelle. Le CE a aussi été saisi de la question, puisque Papon
avait considéré qu’il n’était pas seul responsable de la déportation (= il s’agissait d’une faute de service), et
demandait à ce que l’Etat prenne pour lui une partie des indemnités à verser aux victimes. L e CE dit que les
actes de Papon relèvent d’une faute personnelle, mais il dit dans une deuxième partie que la
déportation a été organisée à la demande des autorités des forces allemandes, qu’il y avait un
secrétariat national des questions juives qui ordonnait aux préfets d’aider les allemands.
Le CE reconnaît ainsi une implication de l’administration française dans la déportation. Quelle était
donc la part de faute de service et la faute personnelle : ici, et l’Etat a donc remboursé à Papon 50% de la
somme qu’il avait dû rembourser aux victimes.
→ très rare, action récursoire d’un agent contre une administration.

B. Le degré de la faute de service.


Le CE fait la distinction entre faute simple (pas de droit à réparation, contrairement à art.1240 Code civil) et la
faute lourde qui entraîne réparation.
1. La généralisation de l’exigence d’une faute simple.
Il était exigé, pendant longtemps, que dans le cas d’une faute de service, il fallait une faute lourde pour pouvoir
engager la responsabilité de l’Etat. Cela était très protecteur pour l’administration et donc défavorable aux
victimes. Depuis les années 1960, la faute lourde recule : désormais, une faute simple suffit. Extension du
domaine de la faute simple au détriment de la faute lourde, plus favorable aux victimes, et n’exige plus faute
caractérisée pour réparer.

Arrêt Epoux V. , 1992 :Lors d’une opération, Mme. V fait un arrêt cardiaque qui entraîne ensuite un coma de
plusieurs jours, mais sans faute lourde des médecins. Mais depuis cette affaire, une faute simple en
matière médicale suffit, et elle a été indemnisée.

2. Le maintien de la faute lourde.


Arrêt 18 juillet 2018, affaire Mohammed Merah : dans le champ des renseignements, seule une faute lourde
peut engager la responsabilité de l’Etat. Ici, aucune indemnisation de l’Etat. C’est le CE qui caractérise la
faute lourde.

II.La responsabilité publique sans faute.


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La responsabilité sans faute de l’administration est l’idée que l’administration peut être responsable alors-
même qu’aucune faute n’est imputable à l’Etat, mais que le préjudice trouve sa cause dans un autre fait. La
victime n’aura donc pas à prouver la faute de l'administration. Il y a deux hypothèses de responsabilité
sans faute : la responsabilité pour risque et la responsabilité pour rupture de l’égalité devant les charges
publiques.
→ la responsabilité sans faute est un moyen d’ordre public, seul moyen de fonds qui est d’ordre public.

A. La responsabilité publique pour risque.

Arrêt Cames, 1895 : Un ouvrier travaillant dans un service public reçoit un éclat de métal qui lui invalide la
main gauche, sans qu’il n’y ait aucune faute (ni de lui, ni de l’administration), a été indemnisé pour son
accident du travail car il pratiquait une activité risquée en elle-même. Cet arrêt marque une première.
Personne n’a commis de faute, indemnisation sans faute pour risque.

1. Les collaborateurs occasionnels du service public.


Il y a la responsabilité qui touche les agents et celle qui touche les collaborateurs du service public. Le risque
professionnel, c’est l’agent dans les services publics qui exerce sont activité dans le service public, activité qui
le soumet à un risque.
Arrêt Commune de Saint-Priest-La-Plaine, 1946 : Maire souhaite faire tirer un feu d’artifice, deux habitants
blessés. CE trouve que l'absence d’indemnisation est injuste. Les collaborateurs du service public ont droit à
l’indemnisation.

2. Les choses et activités dangereuses.


Arrêt Regnault-Desroziers, 1919 : Les voisins du fort de Double-Couronne où des grenades étaient
manipulées pendant la guerre — qui a explosé —, qui étaient donc en situation risquée en dehors de toute
faute, ont pu mettre en cause la responsabilité de l’Etat.

Arrêt Ministre de l’Education nationale contre Dame Saulze, 1968 : Institutrice enceinte, pour cause d’une
épidémie de rubéole dans l’école qui mettait son enfant à naître en danger, a été indemnisée alors qu’il n’y
avait eu aucune faute. Situation dangereuse.

L'arrêt Bianchi, 1993 : L’aléa thérapeutique est une sorte de situation dangereuse, il s’agit du cas où on
tombe malade à l'hôpital sans faute particulière du service médical. Les patients sont exposés à des risques

B. La responsabilité pour rupture de l'égalité devant les charges publiques.


L'administration agit, prend des décisions, qui, prises dans l’intérêt général, peuvent porter préjudice à des
personnes individuelles. Deux caractéristiques que doit présenter le dommage subi pour être réparé : le
dommage doit être anormal (grave, supérieur à la vie courante) et le préjudice doit être spécial (restreint à
un petit nombre d’administré.

1. La responsabilité du fait des décisions administratives légales.


Certains actes administratifs tout à fait réguliers (souvent des mesures de police), il peut y avoir des victimes
collatérales. Ex : pour des raisons de sécurité, une voie de circulation est fermée, mais le commerce dans la
rue perd énormément de chiffre d'affaires. Il est alors possible de faire un recours pour rupture d’égalité.

Arrêt COUITÉAS, 1923 : Couitéas, propriétaire d’un immense terrain, demande au préfet que les 8000
autochtones résidant sur son terrain soient expulsés. Le préfet refuse pour maintenir l’ordre public en sacrifiant
20
l’intérêt particulier de Couitéas qui peut donc demander des indemnités. L’acte administratif est légal, mais
victime collatérale.
→ Cette JP permet d’obtenir une indemnisation sans faute des conséquences anormales et spéciales résultant
d’actes juridiques réguliers.

2. La responsabilité du fait des lois et conventions internationales.

Arrêt société LA FLEURETTE, 1938 : Pour des raisons d’intérêt général, le législateur impose une loi sur les
produits laitiers. La société La Fleurette se voit interdire l’un de ses produits. Il y a ici aussi une rupture
d’égalité devant les charges publiques puisque la nouvelle règlementation prive le commerce d’une partie de
son activité. C’est ici la responsabilité en tant qu’Etat législateur qui est mise en cause et non celle en tant
qu’administration. Le CE admet la réparation sur la base de la responsabilité sans faute pour rupture de
l'égalité devant les charges publiques, société la Fleurette était bien la seule à avoir été affectée. Très rare,
la loi provoque un préjudice spécial.

Arrêt COMMUNE DE GAVARNIE, 1963 : Cheval, moins de d’achat. Réduction du CA de Mr Ben. Pas de
faute mais réparation, spécial et anormal.

Séance VI : La police administrative

I.La notion de police administrative.

Définition de Réné Chapus, police administrative : “une activité de service public qui tend à assurer le maintien
de l’ordre public dans les différents secteurs de la vie sociale en prévenant les troubles qui pourraient
l’atteindre”.
Actes réglementaires ≠ actes individuels. Un décret est pris par le PR ou le PM, peut être individuel ou réglementaire.
Pour contester un décret il faut aller devant le CE. Des dizaines d’autorités peuvent prendre des arrêtés.
L’exercice de police administrative est une obligation, obligation de prévenir l’ordre public, cela engage la
responsabilité si manquement.
21

A. La distinction police administrative et police judiciaire.


1. Le critère de la finalité de l’acte.
Acte de répression = police judiciaire ; Acte de prévention = police administrative.

Arrêt Consorts Baud, 1951 : des malfaiteurs étaient poursuivis par des forces de police. Ils se sont réfugiés dans un
café. Un client, en voyant arriver les malfaiteurs et la police, s’enfuit en courant, Les forces policières s’imaginent qu’il
est lié aux malfaiteurs et l’abat. Cette affaire est portée devant les tribunaux et le → CE se considère incompétent : car
l’action de police avait ici pour but de réprimer les malfaiteurs (les poursuivre en vue des les arrêter et les = les
réprimer), action de la police était de nature judiciaire et pas administrative, fixe critère de distinction entre
PA et PJ : la finalité de l’action de police.

En contentieux, la PJ relève toujours du juge judiciaire, c’est toujours l’Etat central qui est mis en cause (seule
autorité de PJ). La PA en contentieux relève exclusivement de la juridiction administrative, elle peut être
exercée par un grand nombre d'autorités (l'État, maire, président de l’université…).

2. Les limites du critère de finalité de l’acte.


Arrêt, Société le Profil, 1978 : entreprise qui manie d’importants montants d’argent en liquide qu’elle dépose
à la banque. Elle avait demandé à la police d’assurer la protection de son employée se rendant tous les jours à
la banque car on pouvait imaginer qu’elle pouvait être en danger. Deux gardiens de la paix l’accompagnent sur
son trajet. Mais leur présence n’empêche pas des voleurs d’arracher la mallette et de s’enfuir.
- avant l’intervention des malfaiteurs : police administrative : on assure la protection au cas où ; c’est
préventif
- après la commission de l’infraction : devient une opération de police judiciaire. Répression
⇒ Le TC considère que le préjudice résulte essentiellement de la défaillance de la police
administrative, bien qu’il y ait eu une infraction. Elle en est la source et est donc responsable du
préjudice.

B. Les pouvoirs de police administrative générale et de la police administrative spéciale.


1. Les caractéristiques de la PAG et de la PAS.
Une PAG et des PAS. Sont-elles exclusives ou cumulatives ?
Il y a PAG lorsque l’objectif de la mesure est d’assurer l’ordre public à l’égard de tous les administrés et de
toutes les activités sur un territoire donné.
Trois autorités : Activité de PAG nationale, seul PM est habilité à prendre une mesure de PAG pour le
territoire nationale (ex : décret de 2014 relatif à la vitesse maximale sur le périphérique, confinement en
2020 par E.Philippe). Autorités locales (préfet) et maires.
Arrêt Néris-les-Bain, 1902 : Concours des mesures de PAG. Interdiction des jeux d’argent sauf en
cas de dérogation donnée par le ministère de l’intérieur, prise au titre du pouvoir de PAG du préfet.
Arrêté du préfet complété par arrêté du maire, plus stricte. L’autorité locale peut intensifier la règle
nationale.
Police spéciale : police de la mer, du cinéma, aux aéroports… Différenciation en PAS et PAG : autorité qui
peut prendre la mesure et la nature. Une autorité de PAG peut aussi être une autorité de PAS (ex : le maire).

2. Le cumul de la PAG et de la PAS.


Est-ce que l’existence d’une PAS gêne une PAG ? Un principe : caractère exclusif de la PAS.
Arrêt de Saint-Denis, 2009 : articulation d’une PAS et d’une PAG. Les autorités de polices spéciales
accordent à Orange et Bouygues d'implanter des antennes relais à Saint-Denis, mais le maire de Saint-Denis
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n’en veut pas aux alentours des crèches. Orange demande l’annulation de l'arrêté du maire. Le CE rend une
décision sur la combinaison entre PAS et PAG : l’existence d’une PAS interdit la mise en œuvre d’une
PAG.
Mais des exceptions.
Arrêt Lutetia, 1954 : la société de film Lutetia s’est vue interdire – alors même que les films avaient été
autorisés à l’échelle ministérielle, PAG) certains films qui avaient fait scandale sur le territoire de Nice. Cette
interdiction est motivée par le maire de Nice (1954) en ces termes, les films sont “contraires à la décence et
aux bonnes mœurs”, PAS. Le Conseil d’Etat avait validé cette interdiction à condition que des circonstances à
l’échelle locale l'expliquent, ce qui à Nice, avec le lobby du cinéma, pouvait se défendre. Décision contraire à
décision Saint-Denis mais coexiste, plutôt logique du plus sévère, comme dans Néris-les-Bains.
Dans Saint-Denis, les deux polices poursuivaient le même objectif, dans Lutetia objectifs différents. Pour
qu’une mesure d’une PA soit légale, elle doit être prise en fonction de circonstances locales.

II.Le but de la police administrative.


A. La préservation de l’ordre public.
Définition qui a évolué dans le temps, extension des matières qui entre dans le champ de l’ordre public.
1. La conception actuelle.
article L2212-2 du code général des collectivités territoriales (CGCT) : “la police municipale a pour objet
d’assurer le bon ordre, la sécurité, la sûreté et la salubrité publiques”.
Maurice Hauriou a qualifié ces rubriques “d’ordre public matériel et extérieur”.

2. La conception actualisée.
Nouveaux éléments, dits “immatériels”, beaucoup plus subjectifs et “intérieurs” car ils concernent les espaces
clos. Deux éléments : la dignité de la personne humaine et la moralité publique.
Arrêt Morsang-sur-Orge, 1995 : activité dans un espace clos, et nain professionnel et consentant. Les maires
au nom de leur pouvoir de PAG ont interdit cette activité, la dignité de la personne humaine fait partie de
l’ordre public, qu’un maire doit obligatoirement prévenir. La dignité de la personne humaine est objective
et universelle, pas de dépendance à des circonstances locales (différence avec arrêt lutetia!). Seul cas dans la
police administrative ou on ne prend pas en compte les circonstances locales.
Arrêt Dieudonné M’Bala M’Bala, 2014 : qui avaient été interdit par le préfet de la ville en tant que comportant
des propos racistes et antisémites : le CE confirme cette interdiction, et affirme donc que de simples propos,
de simples paroles peuvent constituer une atteinte à la dignité humaine et au respect et valeur des
principes républicains, ainsi qu’à la moralité publique.
La morale publique fait partie de l’ordre public (déjà dans Lutetia).
Après les attentats de 2016, plusieurs villes de la Côte d’Azur avaient fait des arrêtés anti-burkinis considérant
que le burkini était une atteinte aux bonnes mœurs et à la laïcité. La laïcité en tant que telle est-elle une
composante de l’ordre public ? L’ordonnance du CE de 2016 annule ces arrêtés en disant qu’il n’appartient
pas au maire de se fonder sur d’autres considération que l’ordre public matériel et extérieur compte tenu des
circonstances extérieures pour interdire l’accès au plage. Et ici, il considère que compte tenu des
circonstances locales (eg : les plages naturistes), l’interdiction du burkini n’était justifiée par aucune raison
d’hygiène, aucune raison de décence, … Ces arrêtés anti-burkinis ont donc été jugés illégaux. La laïcité ne fait
pas partie de l’ordre public. Mais en revanche, l’autorisation du port du burkini dans les piscines municipales
de Grenoble avait été sanctionné par le CE puisque cela créait une véritable inégalité dans le traitement des
usagers : il n’y a pas de raison de favoriser une religion plus qu’une autre dans l’accès à la piscine (les mecs
sont bien obligé d’avoir des maillots moule bite). La raison annulant cette autorisation n’est pas la laïcité
mais plutôt l’égalité entre les usagers.
23
B. Le contrôle des mesures de PAG : le contrôle du but et de la proportionnalité.
M.Corneille “La liberté est la règle et les restrictions de police, l’exception”

Arrêt CE, 1933, Benjamin : Contrôle des juges très strictes de la proportionnalité. Interdiction de la venue de
Mr Benjamin à Nevers. Mr Benjamin conteste cette interdiction. Le CE juge que l’interdiction prononcée est
disproportionnée par rapport au risque que la venue de Nevers pouvait causer à l’ordre public. Annulation de
l’arrêté. Le JA vérifie la proportionnalité des mesures de police administrative générale.

Ex : deux arrêtés du préfet du Var, interdisant aux personnes ayant un casier judiciaire dans les stupéfiants les
empêchent de circuler dans la commune de Hyères. Ils durent 3-4 jours ce qui les empêchent d’être contestés,
mais Paul Cassia a vaincu. C’était un arrêté préfectoral, saisi devant le tribunal administratif de Toulon. C’est un référé
liberté, combien de temps pour se prononcer ? 48h, délai indicatif. “Mesure ni adaptée ni proportionnée face au risque” -
“atteinte grave à la liberté d’aller et venir” → application du principe de proportionnalité. En référé liberté, il
faut que le juge soit convaincu que l’arrêt porte une atteinte grave à une liberté. L’association de défense des
libertés a pu attaquer l’arrêté, on peut se poser la question de l’intérêt et de la qualité pour agir. L’association
peut contester des actes nationaux, si elle a des relais locaux.
Arrêt LDH, 2015, CE : Maire prend un arrêté interdisant la fouille des poubelles en 2011. La ligue des droits
de l’homme (LDH) conteste cette décision. L’association n’avait pas d’intérêt pour agir, elle avait été déboutée
de sa demande au TA. Dans le domaine des libertés publiques, si c’est l’objet social de l’association,
l’association peut contester les actes à l’échelle nationale. → principe général du droit. L’acte est donc
suspendu. En pratique, la suspension a un effet définitif. Dans un second temps, on forme un recours en
excès de pouvoir où on demande l’annulation de l’acte.
→ BIEN RÉVISER LE RÉFÉRÉ ET LA POLICE ADMINISTRATIVE.
24

Séance VII : Le Service public.

I.La notion de service public.

Arrêt Blanco : “le service public n’est pas régi par le Code Civil”. Encore faut-il identifier le service public.
Avant assimilation entre Etat et service public. Mais pas si simple que ça, puisqu’existait déjà le procédé de
concession de service public.
Arrêt Gaz Deville-lès-Rouen, 1874 : éclairage public pas réalisé par la ville mais par une société privée au
moyen de la concession.

A. Les éléments du service public.

Art.L6324-4 Code des transports : ce qui relève des aérodromes est un service public.
Arrêt Narcy, CE, 1963 : Critères cumulatifs jurisprudentiels d’identification du service public : mission d’intérêt
générale, contrôle de l’administration et exercice par l'organisme en cause de la prérogative de
puissance publique (PPP). Méthode du faisceau d’indices consacrée.

1. L’activité d’intérêt général.


L’intérêt général : C’est une activité essentiellement désintéressée qui est profitable prioritairement à la collectivité, mais
ce qui n’empêche pas aussi qu’elle soit profitable pour le prestataire (ex : Air France). Pas forcément viable
économiquement, ce but justifie que le service public puisse être déficitaire. ⇒ Critère éminemment évolutif et politique.
Le juge a une appréciation large de ce critère. Ex : plage privée, intérêt général pour le tourisme. Limite de
cette conception, qui est très subjective.
Arrêt Banco et Bingo, CE, Section, 1999 : les jeux de hasard ne sont pas de service public, car le seul but
est le profit, la Française des jeux n’est pas un service public.

2. La présence d’un organisme public.

Régie ou externalisation (voir tableau). Lien contractuel, contrat de concession.

B. La distinction entre service public administratif - service public industriel et commercial.

Personne publique = régie Personne privée (sous le contrôle


de la PP) = externalisation

SPA - Police - crèches municipales


- prison - cantines
- armée - activités culturelles ;
- EPA

SPIC - RATP SNCF, EDF, Engie, Air France


- tous les EPIC
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(Air France ; SNCF ; EDF du


temps de leur nationalisation)

1. Les critères de distinction.


Il arrive que le législateur qualifie le service public. Si le législateur ne prend pas position, c’est au juge de
décider.
Arrêt Bac d’Eloka, 1921, CE : En 1920, un bac traverse la lagune en Côte d’Ivoire, chargé de 18 personnes
et de 4 automobiles. Cependant il coule brusquement. La Société était propriétaire de l’une des 4 auto coulées
et cherche réparation à son préjudice auprès du TJ. Mais le préfet (= lieutenant gouverneur des colonies), en
appliquant l’Arrêt Blanco, considère que l’affaire relève du TA. Mais, le 22 janvier 1922, le CE dit que la
compagnie exploite le bac “dans les mêmes conditions qu’un industriel ordinaire”. Distinction entre
les SP appartenant par nature aux administrations et celles comparables à une personne privée,
industrielle.
Distinction sur mode de rémunération (fac vs ESCP) et objet du service public.

SPIC SPA
industriel et commercial administratif
droit privé → TJ droit public → TA
Quelques hypothèses exceptionnelles ou le fonctionnement du SPIC relève du JA.
Arrêt Hijab FFF, 2023, CE : Interdiction signe ostensible religieux pour les affrontements de sport. La FFF est
une personne privée gérant un service public. CE se prononce sur la compétence du JA de se prononcer sur
la question. Si FFF est un SPA, alors JA est compétent.

2. Les conséquences de la distinction.


Conséquences sur les usagers (=ceux qui bénéficient des prestations du service public) et sur les tiers. Les
principes communs sont des règles que doivent respecter tous les services publics. Louis Rolland, professeur
de droit, a théorisé ces principes, les “lois de Rolland” qui régissent tout le droit public. Il s’agit de principes
qui traduisent ce qu’est le service public, c’est-à-dire un droit du public : continuité, mutabilité et égalité.

II.Le régime du service public.


A. Les rapports entre le service public et les usagers (“lois” du service public)
1. Le principe de continuité.
2. Le principe de mutabilité.
3. Le principe d’égalité.
Trois déclinaisons du principe d’égalité : la gratuité, la neutralité et l’égalité lato sensu.
La gratuité n’est pas inhérente au service public, et ne l’est pas pour les SPIC. Il est très rare qu’un
SPA soit gratuit (ex : lycée). Un SPA, contrairement au SPIC, ne peut pas faire de bénéfice.
La neutralité pose le problème de concilier le service public et la liberté d’expression. Ce principe est
appliqué différemment selon les personnes concernées, selon qu’on soit agent ou usager du service public.
Pour les agents publics, le principe de neutralité est maximal (interdiction d’exprimer conviction religieuse,
philosophique ou politique), cf. arrêt hijab. Mais liberté d’expression renforcée des professeurs d’université
dans leurs compétences. Exception pour les agents à cette interdiction, il est permis et recommandé aux
agents du service public d’enseigner les valeurs de la République. La neutralité a des effets inverses sur les
usagers du service public. Les usagers sont libres d’exprimer leurs opinions et convictions. Mais deux
exceptions, une exception prévue par la loi pour les collèges et lycées (2004) et exception qui tient au respect
de l’ordre public par les usagers. Les hijabeuses sont des agents publics, donc pas de hijab, validé par le CE
au nom de l’ordre public (contrairement à ce qu’avait dit le rapporteur public, contradictoire).
L’égalité lato sensu, principe fondamental du fonctionnement des services publics.
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Arrêt Denoyez et Chorques, 1974 : Le CE reformule cette différenciation des situations. Avant la construction
du Pont de l’Île de Ré, un service de bac assurait les liaisons de l’île à La Rochelle. Il avait réservé un tarif
préférentiel aux habitants de l’île. Denoyez et Chorques contestaient cette décision car ils habitaient en
Charente-Maritime et avaient une résidence secondaire sur l’île de Ré. Ils se plaignent de l’inégalité de
traitement. Le CE pose ce principe que l’égalité de l’accès et de traitement dans le service public ne
signifie pas l’uniformité des tarifs, et les critères géographiques justifient la différence des tarifs. Il peut
donc y avoir des tarifs préférentiels en fonction de la zone de résidence. De la même manière, les situations
familiales, les situations de handicap, voire des situations de ressources, ont été des situations jugées comme
différentes permettant de justifier des traitements différents.
→ Deux dérogations au principe d’égalité : différence de situation appréciable entre les usagers d’un même service
public ; raison d’intérêt général.

B. Les rapports entre le service public et les tiers (service public et concurrence).
1. Service public et droit français de la concurrence.
2. Service public et droit européen de la concurrence.
Un rep est formé contre une décision et non une pratique.
27
Séance VIII : Le contrat administratif.

I. La notion de contrat administratif.

Le contrat est un accord de volonté, pas un acte unilatéral. Contenu du contrat = stipulation. Contrat est un
acte administratif plurilatéral. Tous les contrats passés par une administration ne sont pas des contrats
administratifs, les administrations peuvent passer des contrats de droit privé. Marché public et concession de
service : principaux contrats passés/conclus par les administrations. Chaque type de contrat suit une
législation spécifique. Il n’y a pas de définition officielle du contrat administratif, mais il existe deux méthodes
d’identification.
Code de la commande publique, art.6 : “S'ils sont conclus par des personnes morales de droit public, les
contrats relevant du présent code sont des contrats administratifs”. Parfois le législateur intervient et qualifie le
contrat de privé ou d’administratif. Le juge doit déterminer la nature du contrat, car il a un régime spécial. Le
TC peut être amené à trancher, le juge judiciaire aussi.
Méthode du faisceau d’indice.

Définition du contrat administratif : Est administratif le contrat conclu par une personne publique ou pour le
compte d’une personne publique et qui, soit comporte des clauses exorbitantes du droit commun soit fait
participer le cocontractant au service public.

A. Le critère organique du contrat administratif.

1. La nécessité d’au moins une personne publique partie au contrat.


En principe, au moins une personne publique. Mais il y a des exceptions. Si un contrat est conclu par deux
personnes privées, il est censé être de droit privé.
Arrêt UAP, 1983, TC : Un contrat conclu entre deux personnes publiques est présumé être administratif,
principe dit d'administrativité. Sauf si le contrat n’est pas administratif dans son contenu. → arrêt ne sert à rien.

2. Les contrats administratifs conclus entre personnes privées.


Le contrat peut être administratif alors même qu’il est conclu entre deux personnes privées. Cela est le cas
lorsqu'une personne privée agit pour le compte d’une personne publique, elle est mandataire de la personne
publique.
Arrêt Société équipement de la région Montpellier-Rennes, CE, 1975 : Deux personnes privées passent un
contrat. Mais le CE déduit d’un certain nombre d’éléments qu’une des sociétés est mandataire d’une personne
publique. Le critère organique peut être rempli.

B. Les critères matériels du contrat administratif.

Le critère organique doit être complété d’un critère matériel.

1. Le critère de l’exorbitance.
Arrêt Société des granites Porphyroïde, 1912, CE : Léon Blum juge. Lille veut acheter des pavés, c’est une
personne publique, le critère organique est rempli. Le CE s’attache à étudier le contenu du contrat. Il n’y a rien
dans son contrat qui le diffère, dans son contenu, d’un contrat privé. Pour être administratif, le contrat doit
comporter au moins une clause exorbitante du droit commun.
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Pas de définition claire de ce qu’est une clause exorbitante du droit commun. En 1950, tentative de définition
en négatif “une clause qui ne peut pas se trouver dans un contrat classique”. Elle ne pourrait pas s’y trouver
pour deux raisons : première raison, la clause est relative à des prérogatives de puissance publique (ex :
exonération fiscale), deuxième raison, la clause met les parties aux contrats en situation inégalitaire (ex : TC,
2010, CE, le restaurant doit tout le temps rendre des comptes à la commune, même pour acheter une chaise) .

2. Le critère de la participation au service public.


Cette participation doit présenter une certaine intensité. Le contrat doit faire participer le cocontractant “à
l’exécution même du service public”.
Arrêt Époux Bertin, 1956, CE : faits de la fin de la WW2. Consorts Bertin nourrissent les soviétiques, contrat
passés avec le Ministère des Affaires Étrangères. Mais ce dernier ne veut pas les payer. Dans ce contrat,
critère organique rempli, mais pas de clause exorbitante du droit commun car ce contrat est verbal. Donc le
critère de l’arrêt Granite Porphyroïdes des Vosges ne pouvait pas être appliqué. Le CE consacre donc un
second critère matériel, permettant d’identifier les contrats administratifs : l’exécution même du service public.
Mais notion restrictive (ex : personne qui fait le ménage dans une école publique ne participe pas directement
à l’éducation, donc pas de participation au service public).

→ Cette identification sert bien à savoir quel juge est compétent.

II. Le régime du contrat administratif.

Les règles spécifiques qui s’appliquent au contrat administratif. Art.1103 Code civil : les contrats légalement
formés tiennent de loi à ceux qui les ont fait.
Arrêt Compagnie générale d’éclairage de Bordeaux, CE, 1916 : En principe le contrat de concession règle
de façon définitive les obligations du concessionnaire et du concédant. Pas d’égalité, l'administration est
toujours dans une position plus favorable que le cocontractant. L’administration dispose de prérogatives
inhérentes au contrat → spécificité du contrat administratif.

A. La vie du contrat administratif.

1. La naissance du contrat administratif.


La manière dont est conclu un contrat administratif. Les contrats administratifs sont conclus à l'issu d’une
procédure très formalisée. Cela doit permettre d’éviter la fraude ou la mauvaise utilisation de l'argent public. Le
formalisme encadre la passation des contrats. Un contrat administratif est conclu à l’issu d’une procédure
formalisée, qui implique une publicité de l’intention de contracter et une mise en concurrence des parties
intéressées.
Chaque type de contrat administratif relève d’une procédure de passation particulière, définie par le code de la
commande publique. Les marchés publics sont de différents types, soumis à des régimes particuliers en
fonction de leur montant. 3 types : -100 000 €, -143 000 €, +143 000 €. Catégorie 1 peut être passé sans
publicité, catégorie 3 a un formalisme très fort. Mais en principe, publicité et mise en concurrence
préalables.

CCP, L2132-1, Publicité : une administration doit le faire savoir quand elle veut faire passer un contrat. Forme
particulière, avis d’appel public à concurrence. Cela sert à informer les entreprises potentiellement intéressées.
Quand la publicité est faite, mise en concurrence des entreprises. Procédure du choix du cocontractant varie en fonction
du type de contrat et de son montant. Il n’y a pas de caractère discrétionnaire (sauf pour les contrats de catégorie 1). Des
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critères sont posés par l’admin, qui servent par la suite à noter les entreprises. → La mise en concurrence vient objectiver
le choix, choix de l’offre “la plus économiquement avantageuse”.

2. L’exécution du contrat administratif.


Situation dissymétrique.
Les prérogatives de l’administration contractantes : prérogatives au bénéfice de l’administration, inhérente
au contrat administratif.
Arrêt Distillerie Magnac-Laval, CE, 1958 : prérogatives en vertu des règles générales applicables au contrat
administratif.
Arrêt Compagnie Générale Française des Tramway, 1910, CE : Décision unilatérale du préfet qui demande
augmentation du train en service durant l’été. L'arrêté du préfet modifie un contrat préalable, de manière unilatérale →
privilège de l’administration. La Compagnie Française des tramways demande l'annulation de l’arrêté. Le CE reconnaît un
pouvoir de modification unilatérale du contrat par l’administration → prérogative de l’administration
contractante. Seule la rémunération du cocontractant ne peut être touchée.
Droits financiers ouverts au bénéfice du cocontractant pour contrebalancer les prérogatives de l'administration,
pour compenser la modification de l’économie du contrat en cours d'exécution. Cette compensation financière
résulte du fait que le CE considère que l’entreprise cocontractante a toujours droit au respect de l’équilibre
financier du contrat.

Reprise : Arrêt Compagnie générale d’éclairage de Bordeaux, CE, 1916 : JP époux Bertin. Prix du charbon
multiplié par 5 du fait de la WW1. La compagnie doit éclairer un étant déficitaire. Le CE consacre la théorie de
l’imprévision.
La théorie de l’imprévision vient compenser pour le cocontractant un aléa économique dans l’exécution du contrat.
→ Quand l’équilibre financier du contrat est bouleversé, l’entreprise a droit à une compensation financière sur
la base de la théorie de l’imprévision. Le cocontractant doit exercer le nouveau contrat mais doit être
indemnisé.

B. La fin du contrat administratif.

Contrat administratif prend fin dans 99% des cas lorsqu’il a été complètement exécuté, prestations prévues
réalisées ou expiration. La résiliation anticipée donne toujours lieu à une compensation financière si c’est
l’admin qui résilie le contrat, dans l’autre sens, l’entreprise n’a pas à indemniser l’administration.
Arrêt Aéroport Notre-Dames-des-Landes, 2018, CE : Projet annulé, Vinci a été indemnisé jusqu’en 2071.
Catastrophe pour les finances publiques, pas un cailloux posé par Vinci.

Le cocontractant peut depuis peu résilier un contrat.


Arrêt Grenke Location, CE, 2014 : Une entreprise peut pour la première fois procéder à une résiliation
unilatérale d’un contrat administratif. L’administration ne payait pas la société.

Examen : Le commentaire d’arrêt.

Plan 2 parties/2 sous-parties. Cf. Boris Barraud, l’usage du plan en deux parties.
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Question sur le plan. Dans l’introduction, il y a des éléments de l’arrêt. Rappel des faits/procédure/solution. On flaire le
bon juriste au plan. Pas de titre imprécis (≠ des pouvoirs conférés par le législateur). Le titre doit synthétiser l’arrêt. Être
critique. On va nous demander quelque chose de basique. Présenter une décision de justice de façon formalisée. On doit
comprendre ce qu’il va être dit en lisant le titre. Annoncé l’idée en coup de poing.
Il faut expliquer l’arrêt au regard du cours.
L’introduction doit commencer par une accroche. Reprendre les faits de l’arrêt et la procédure, puis l’annonce
de plan.

Titre = titre de cours


Combien d’arrêt ?

Conseil d'État, 5ème - 6ème chambres réunies, 09/11/2018, 411626


Les riverains se plaignent que ce n’est pas propre : atteinte de salubrité publique. Cela relève de la police
administrative générale. Législation par arrêté. Le maire doit agir, il en a l'obligation cf.Arrêt Morsang sur
Orge. Le maire n’a pas exercé sa fonction alors qu’il doit le faire. L’administration fait preuve de carence.
L’association la vie dejean demande un recours en responsabilité, de plein contentieux, avec un avocat et
demande préalable à l’admin, délai de deux mois. Il faut le dire dans l’introduction : le préjudice peut être
matériel ou moral.
L'association a pour objet social la protection des gens de Dejean. C’est un recours de plein contentieux,
expliquer qu’il faut un avocat.
Procédure : jugement de PA, arrêt de CAA, la ville et le préfet se pourvoient en cassation. Le CE dit qu’en matière de
police, pas besoin de faute lourde. → distinction entre faute lourde et simple. Confirmation du recul de la faute lourde →
l’expliquer avec un arrêt. Préjudice moral à réparer de 5000€.

I. Existence d’une carence :L’absence illégale de l’absence d’exercice de pouvoirs police administrative
générale.
A. L’autorité de police est obligée d’agir.
B. La carence fautive de l’absence de police.
Recherche de faute simple qui conduit à l’indemnisation de tous les préjudices. Préjudice moral (cf. Le
Tisserand).

II. Conséquences d’une carence : Les conséquences de la responsabilité de la ville (indemnisation).

Principe/Exception.
Existence ou Absence/Conséquence.
Cause/Conséquence.
Droit interne/droit international.
Procédure/Fond.

Choix entre dissertation et CA. Pas de conclusion. Faire des transitions.


→ Arrêt en deux points, traités en cours.

Un mot clef → un arrêt. Citer des arrêts, des références. Un arrêt par sous-partie minimum.
Sous partie : Faits et application de la JP dans l’arrêt. MAXIMUM DE CONNAISSANCE.

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