NOTIONS ET PROBLEMATIQUES
NOTIONS ET PROBLEMATIQUES
NOTIONS ET PROBLEMATIQUES
I / Définitions
La Constitution : La Constitution est dans un Etat, la règle juridique la plus élevée qui créée les organes de l’Etat, qui attribue
des compétences à chacun de ces organes et qui défini les relations qu’ils entretiennent entre eux.
L’Etat : L’Etat est un territoire unifié sur lequel s’exerce un pouvoir central.
La démocratie :
II / Intérêts du sujet
Claude Lévi-Strauss : Pour comprendre les civilisations, il faut comprendre les règles que cette civilisation produit sur elle-
même. Aussi, il existe dans chaque société des variants (culture) et des invariants (structure).
Georges Vedel : Les constitutions antérieures influencent les constitutions postérieures en y laissant des traces : ce sont les
sédiments constitutionnels.
La philosophie libérale est le fruit d’une lente évolution de Platon à Rousseau en passant par Grossisus. La philosophie libérale
estime que la liberté est la condition naturelle et première de l’Homme : c’est le rôle de l’Etat d’assurer ces libertés tout en
prenant en compte que “La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres” John Stuart Mill “La liberté”
Jean Jacques Rousseau : La transition de l’Etat de nature à l’Etat civil se fait par le peuple et le souverain qui ne font qu’un. Les
Hommes se constituent en peuple par le “contrat d’association” et les actions du souverain sont dès lors menées par la volonté
générale pour l’intérêt commun. Rousseau estime que pour déterminer la volonté générale, il faut un législateur neutre, dénué
de tout intérêt personnel et qui disparaît une fois sa tâche accomplie.
Jean Bodin : Il existe trois marques de la souveraineté : celle de donner la loi à tous en général et à chacun en particulier ; celle
du pouvoir de nomination ; celle de déclarer la guerre ou de traiter la paix.
Laferrière : La souveraineté est originaire puisque rien ne la précède, elle est à l’origine de toute construction juridique ; elle
est illimitée puisque rien ne l’empêche d’intervenir dans tous les domaines ; elle est inconditionnée puisqu’il n’existe aucune
règle ou volonté qui lui est supérieure.
Emmanuel Sieyès : La Nation est détentrice unique du pouvoir constituant originaire, elle n’est pas soumise à la constitution
puisqu’elle fait la constitution. La souveraineté s’exerce uniquement dans le pouvoir constituant, échappant ainsi à toute
analyse juridique.
Olivier Beaud : Il existe une hiérarchie entre les pouvoirs créés par la constitution et la volonté du peuple souverain puisque ce
premier tient son origine de la deuxième.
Jacques Ellul : La loi écrite était destinée, dès les constitutions grecques, à protéger les citoyens en se reposant utilement sur
les dispositions des lois à l’exercice de l’autorité.
Montesquieu : Il considère que la loi et la constitution sont des pactes fondamentaux garantissant la liberté individuelle et
citoyenne. Bien qu’il reconnaisse la nécessité occasionnelle de révisions constitutionnelles pour s’adapter aux besoins de la
société, il souligne que cela doit-être fait avec précaution.
Forte évolution de la justice constitutionnelle au XXe siècle : 1920 : Première Cour constitutionnelle en Autriche ; 1948 Italie ;
1949 Allemagne ; 1958 France ; 1971 plusieurs pays méditerranéen ; 1995 Bosnie ; etc…
Louis Favoreu : La loi est l’expression de la volonté générale … dans le respect de la Constitution. Il estime que le contrôle de
constitutionnalité des lois est une garantie de la tendance libérale du système constitutionnel.
René de Lacharière : Critique l’existence d’une Cour constitutionnelle par peur de la formation d’un gouvernement des juges : il
note la tendance politique lors de la nomination des juges constitutionnels ; mais encore leur incompétence générale à statuer
sur des problèmes constitutionnels.
Michel Troper : Le Conseil Constitutionnel peut contrôler la constitutionnalité des lois mais le pouvoir politique détient
toujours le dernier mot.
Montesquieu : Un régime politique doit disposer d’un certain équilibre des pouvoirs passant par la séparation des pouvoirs
ainsi que l’existence de procédures de collaborations et de contre-pouvoirs. Pour Montesquieu, un monde sans séparation des
pouvoirs mènerait à une confusion des pouvoirs où le despote règne dans son propre intérêt individuel. Il pense un système où
co-existent trois pouvoirs : la puissance législative (pouvoir législatif), la puissance exécutive des affaires étrangères (pouvoir
exécutif) et la puissance exécutives des affaires civiles (pouvoir judiciaire).
Maurice Hauriou : La DDHC a une valeur supra-constitutionnelle et formule des droits naturels qu’il convient de protéger et qui
doivent influencer les jurisprudences des plus hautes juridictions.
Aristote : Il existe trois types de gouvernement politique qui connaissent un aspect vertueux cherchant l’intérêt général mais
encore un aspect corrompu cherchant le profit individuel : le régime monarchique, qui devient dans ses mauvais aspects une
tyrannie ; le régime aristocratique qui devient dans ses mauvais aspects une oligarchie ; le régime du gouvernement
constitutionnel qui devient dans son mauvais aspect une démocratie.
Louis Favoreu : Les droits fondamentaux répondent à une conception formelle ; il s’agit de tous les droits prévus au sein du
bloc de constitutionnalité
Etienne Picard : Les droits fondamentaux répondent à une approche substantielle ; il s’agit de tous les droits nécessaires dans
une société démocratique.
-> Quelle est la place des principes, des droits, des libertés et des valeurs dans la Constitution ?
.Multiples textes à valeur constitutionnelle disposent de principes juridiques, de valeurs n’imposant pas d’actions
spécifiques (DDHC, Constitution Jacobine, préambule 1946, etc…).
.France sous la Ve République :
- pas de déclaration des droits avant Constitution MAIS préambule 1946, DDHC 1789, Charte de l’Environnement
2004.
- décision 16 juillet 1971 concernant la liberté d’association a établi la valeur juridique du préambule de
la Constitution de 1958 et des PFRLR (non écrits) entendus dans ce texte. => étend très largement la compétence du Conseil
Constitutionnel qui se déclare compétent pour protéger les droits fondamentaux que la Constitution garantie ; ainsi il fonde le
bloc de constitutionnalité :
♦Constitution 1958
♦Préambule 1958
♦Préambule 1946
♦DDHC 1789
♦Charte de l’Environnement de 2004 introduit en 2005
♦10 PFRLR (3 conditions nécessaires : antérieurs à 1946, général, continue). Si l’une de ces
conditions ne répond pas, le juge constitutionnel ne peut pas dégager un PFRLR ; par opportunisme politique ou juridique il
dégage alors un PVC : dignité humaine, respect de la vie privée, etc… Le juge constitutionnel peut également dégager des
Objectifs à Valeur Constitutionnelle.
-> Conseil Constitutionnel : “Le Conseil constitutionnel est avant tout une arme contre la déviation du régime parlementaire”
Michel Debré devant le Conseil d’Etat 1958.
Son existence est encadrée par le Titre VII de la Constitution du 4 octobre 1958 : composition art 56 ; compétence art 58, 59,
60 ; saisine a priori 61 ; saisine a posteriori 61-1 ; décision art 62 ; dernier recours art 62al3
.Apparait avec la Constitution de 1958, initialement pensé comme le “garde fou” de la fonction présidentielle afin
de limiter les excès de zèle du Parlement + veiller à la bonne séparation des pouvoirs
.Dans une décision de 1971, le Conseil Constitutionnel s’émancipe et fonde le bloc de constitutionnalité ainsi que le
premier PFRLR sur la liberté d’association.
.Le juge constitutionnel ne peut faire de Déni de Justice, et est donc obligé d’interpréter la loi constitutionnelle, lui
donnant une dynamique propre et faisant du juge constitutionnel un jurislateur.
♦Le Conseil constitutionnel peut déclarer une loi conforme à la Constitution
♦Le Conseil constitutionnel peut déclarer une loi non-conforme à la Constitution.
♦Le Conseil constitutionnel peut aussi déclarer une réserve :
•réserve d’interprétation : Déclare la loi tendancieuse, ne la censure pas mais affirme la ligne
d’interprétation à tenir lors de son application.
•réserve destructive : Déclare une loi constitutionnelle en supprimant seulement certains
articles (loi Darmanin immigration)
•réserve constructive : Déclare une loi constitutionnelle après avoir changé des éléments de
la loi. Le juge devient profondément jurislateur.
.
.Saisine du Conseil constitutionnel :
♦a priori (depuis révision constitutionnelle de 1974) : Président de la République, PM, Président du Sénat,
Président de l’AN, 60 députés/sénateurs ; après adoption et avant promulgation de la loi | avant vote de la loi organique/loi
référendaire/règlement des Assemblées Parlementaires = obligatoire selon art 61al1.
♦a posteriori (QPC) : depuis révision constitutionnelle de 2008 mais mis en application à partir de 2010 ;
tout justiciable devant un procès peut soulever une Question Prioritaire de Constitutionnalité devant le juge de toute
juridiction si il s’estime lésé dans son droit du fait d’une disposition normative inconstitutionnelle. Le juge du fond forme un
premier filtre : il doit estimer si la disposition contestée est applicable au litige ; si la disposition contestée a déjà était déclarée
conforme ; si la question n’est pas dépourvue de caractère sérieux. La juridiction suprême de l’ordre administratif ou judiciaire
forme alors un deuxième filtre : il répond aux questions précédentes tout en prenant en compte les raisons du caractère
sérieux et nouveau de la question. Enfin, la question est transmise au Conseil Constitutionnel qui statue dans les trois mois.
=> PRATIQUE = En 2022, 427 QPC ont été transmises au Conseil d’Etat ; 33 ont été renvoyées au Conseil Constitutionnel (7.72%).
-> Président de la République : “Au chef de l’Etat […] l’attribution de servir d’arbitre au-dessus des contingences politiques”
Discours à Bayeux 16 juin 1946.
Son existence est encadrée par le Titre II de la Constitution du 4 octobre 1958 : élection art 6, 7 ; devoir art 5 ; compétence
gouvernementales art 8, 9, 10, 13, ; contre pouvoir art 12 ; chef des armées art 15 ; exercice des pouvoirs exceptionnels art
16 ; droit de grace art 17 ; relations avec le parlement art 18 ; contreseing art 19
.Fonction présidentielle pensée par de Gaulle et Debré pour être très fort et exercer une forte suprématie sur le
Parlement (cf. Régime Parlementaire Rationalisé) - Discours de Bayeux et Discours d’Epinal en 1946 sont des annonces de ce
que sera la réalité institutionnelle de la Ve République : il faut que le président soit un arbitre au dessus des contingences
politique.
.Responsabilité du président :
- art 67 : Irresponsabilité pénale pour les actes commis dans l’exercice de ses fonctions SAUF
condamnation par CPI (art 53-2) + SAUF destitution par Haute Cour en cas de manquement manifestement incompatible avec
l’exercice de son mandat (art 68).
- art 67al3 : Responsabilité pénale pour les actes commis en dehors de l’exercice de son mandat MAIS
inviolabilité tant qu’il occupe ses fonctions.
- art 19 : Irresponsabilité politique du président de la République qui ne peut-être destitué (en dehors de
la procédure de destitution menée par la Haute Cour). Les actes du président sont contresignés par le Premier
Ministre et le cas échéant les ministres responsables : ils endossent la responsabilité politique de l’acte présidentiel,
puisque eux-mêmes sont responsables devant le Parlement.
.Président : arbitre ou capitaine ? Principe = art 20 : si le gouvernement mène la politique de la nation, alors le
président est arbitre et le PM capitaine.
- Arbitre :
♦art 5 : Il veille au respect de la Constitution ; assure par son arbitrage le bon fonctionnement
des pouvoirs publics.
♦art 8al1 : il choisi un PM qui assurera la meilleure majorité au Parlement, pour le bon
fonctionnement des institution (ex : Philippe ; Borne ; Attal)
♦art 12 : le président se place au dessus des contingences politiques et dissous l’AN (pour le
bon fonctionnement des institutions).
♦art 16 : le président garant des institutions par la prise des pouvoirs publics exceptionnels
lorsque la conjoncture le demande. Etroitement surveillé de manière régulière par Sénat, AN et CC.
♦art 20 : Le gouvernement mène la politique de la nation SEULEMENT si la période est à la
cohabitation.
♦art 21 : Le PM dirige l’action du gouvernement
♦art 61 : Le droit de saisine du CC permet au président de s’assurer du bon respect de la
Constitution : il surveille l’action parlementaire.
♦art 64 : Il est le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire + assisté par CSM
- Capitaine :
♦art 9 : Le président de la République préside le Conseil des Ministres
♦art 11 : Le président peut décider d’engager une procédure référendaire, et empêcher le
vote du Parlement sur un texte si il estime que la conjoncture lui est favorable + si fait majoritaire (sur proposition du
gouvernement)
♦art 14 : compétent en terme de relations internationales (accrédite les ambassadeurs +
envoyés extraordinaires étrangers)
♦art 18 : Le président dispose d’un droit de message au sein des Assemblées + peut
directement s’adresser aux Assemblées lors d’une réunion en Congrès à Versailles (investiture, révision constitutionnelle, etc…).
♦art 20 : Si il y a une absence de cohabitation et que le mandat se déroule en fait majoritaire,
alors président est Capitaine (+ révision constitutionnelle de 2000 : inversion du calendrier électifs et passage au quinquennat) :
lettre de démission à blanc PM totalement subordonné au Président ; “vie publique.fr” “Le PM est responsable devant le chef
de l’Etat, ce qui n’est pas le cas en période de cohabitation”.
-> Le gouvernement : “Le peuple donne les forces, et le gouvernement les lumières” Antoine de Rivarol
Son existence est encadrée par le Titre III de la Constitution du 4 octobre 1958 : compétence art 20 ; organisation art 21 ;
contreseing art 22 ; des conditions pour être membre art 23.
-> Le Parlement : “Le Parlement doit-être l’image, l’instrument et le lieu d’expression de l’Etat de droit, un espace de dialogue,
de concertation et de consens.” Abdourakhane Ba 1991
Son existence est encadrée par le Titre IV de la Constitution du 4 octobre 1958 : organisation et mode d’élection art24, art25,
art 28 ;
- Prérogatives du gouvernement :
♦art 44-3 : vote bloqué ; gouvernement peut demander à tout moment à l’AN ou au Sénat de
se prononcer par un seul vote sur tout ou partie d’un texte en ne retenant que les amendements qu’il a proposé ou les
amendements dont il n’est pas l’auteur mais qu’il a accepté.
♦art 38 : ordonnances ;
-> La Démocratie