NOTIONS ET PROBLEMATIQUES

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Révisions | Droit Constitutionnel - examen 2023-2024

I / Définitions

La Constitution : La Constitution est dans un Etat, la règle juridique la plus élevée qui créée les organes de l’Etat, qui attribue
des compétences à chacun de ces organes et qui défini les relations qu’ils entretiennent entre eux.

L’Etat : L’Etat est un territoire unifié sur lequel s’exerce un pouvoir central.

L’Etat moderne : Dans un État moderne, le pouvoir est institutionnalisé et dépatrimonialisé.

La démocratie :

II / Intérêts du sujet

Claude Lévi-Strauss : Pour comprendre les civilisations, il faut comprendre les règles que cette civilisation produit sur elle-
même. Aussi, il existe dans chaque société des variants (culture) et des invariants (structure).

Georges Vedel : Les constitutions antérieures influencent les constitutions postérieures en y laissant des traces : ce sont les
sédiments constitutionnels.

La philosophie libérale est le fruit d’une lente évolution de Platon à Rousseau en passant par Grossisus. La philosophie libérale
estime que la liberté est la condition naturelle et première de l’Homme : c’est le rôle de l’Etat d’assurer ces libertés tout en
prenant en compte que “La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres” John Stuart Mill “La liberté”

Jean Jacques Rousseau : La transition de l’Etat de nature à l’Etat civil se fait par le peuple et le souverain qui ne font qu’un. Les
Hommes se constituent en peuple par le “contrat d’association” et les actions du souverain sont dès lors menées par la volonté
générale pour l’intérêt commun. Rousseau estime que pour déterminer la volonté générale, il faut un législateur neutre, dénué
de tout intérêt personnel et qui disparaît une fois sa tâche accomplie.

Jean Bodin : Il existe trois marques de la souveraineté : celle de donner la loi à tous en général et à chacun en particulier ; celle
du pouvoir de nomination ; celle de déclarer la guerre ou de traiter la paix.

Laferrière : La souveraineté est originaire puisque rien ne la précède, elle est à l’origine de toute construction juridique ; elle
est illimitée puisque rien ne l’empêche d’intervenir dans tous les domaines ; elle est inconditionnée puisqu’il n’existe aucune
règle ou volonté qui lui est supérieure.

Emmanuel Sieyès : La Nation est détentrice unique du pouvoir constituant originaire, elle n’est pas soumise à la constitution
puisqu’elle fait la constitution. La souveraineté s’exerce uniquement dans le pouvoir constituant, échappant ainsi à toute
analyse juridique.

Olivier Beaud : Il existe une hiérarchie entre les pouvoirs créés par la constitution et la volonté du peuple souverain puisque ce
premier tient son origine de la deuxième.

Jacques Ellul : La loi écrite était destinée, dès les constitutions grecques, à protéger les citoyens en se reposant utilement sur
les dispositions des lois à l’exercice de l’autorité.

Montesquieu : Il considère que la loi et la constitution sont des pactes fondamentaux garantissant la liberté individuelle et
citoyenne. Bien qu’il reconnaisse la nécessité occasionnelle de révisions constitutionnelles pour s’adapter aux besoins de la
société, il souligne que cela doit-être fait avec précaution.

Forte évolution de la justice constitutionnelle au XXe siècle : 1920 : Première Cour constitutionnelle en Autriche ; 1948 Italie ;
1949 Allemagne ; 1958 France ; 1971 plusieurs pays méditerranéen ; 1995 Bosnie ; etc…

Louis Favoreu : La loi est l’expression de la volonté générale … dans le respect de la Constitution. Il estime que le contrôle de
constitutionnalité des lois est une garantie de la tendance libérale du système constitutionnel.

René de Lacharière : Critique l’existence d’une Cour constitutionnelle par peur de la formation d’un gouvernement des juges : il
note la tendance politique lors de la nomination des juges constitutionnels ; mais encore leur incompétence générale à statuer
sur des problèmes constitutionnels.

Michel Troper : Le Conseil Constitutionnel peut contrôler la constitutionnalité des lois mais le pouvoir politique détient
toujours le dernier mot.

Montesquieu : Un régime politique doit disposer d’un certain équilibre des pouvoirs passant par la séparation des pouvoirs
ainsi que l’existence de procédures de collaborations et de contre-pouvoirs. Pour Montesquieu, un monde sans séparation des
pouvoirs mènerait à une confusion des pouvoirs où le despote règne dans son propre intérêt individuel. Il pense un système où
co-existent trois pouvoirs : la puissance législative (pouvoir législatif), la puissance exécutive des affaires étrangères (pouvoir
exécutif) et la puissance exécutives des affaires civiles (pouvoir judiciaire).
Maurice Hauriou : La DDHC a une valeur supra-constitutionnelle et formule des droits naturels qu’il convient de protéger et qui
doivent influencer les jurisprudences des plus hautes juridictions.

Aristote : Il existe trois types de gouvernement politique qui connaissent un aspect vertueux cherchant l’intérêt général mais
encore un aspect corrompu cherchant le profit individuel : le régime monarchique, qui devient dans ses mauvais aspects une
tyrannie ; le régime aristocratique qui devient dans ses mauvais aspects une oligarchie ; le régime du gouvernement
constitutionnel qui devient dans son mauvais aspect une démocratie.

Louis Favoreu : Les droits fondamentaux répondent à une conception formelle ; il s’agit de tous les droits prévus au sein du
bloc de constitutionnalité

Etienne Picard : Les droits fondamentaux répondent à une approche substantielle ; il s’agit de tous les droits nécessaires dans
une société démocratique.

III / Contexte Historique

-> Contrôle de constitutionnalité :


.Remonte au XVIIe siècle avec Sir Edward Coke ; reprise en 1775 par les juridictions suprêmes des Etats Américains
nouvellement créés
.“Marbury vs Madison” 1803 Cour Suprême : déclare loi de 1789 accordant à la Cour Suprême le droit de nommer
les juges des Tribunaux inférieurs ; contraire à la Constitution et établie par la même son pouvoir de constitutionnalité des lois.
.“Martin vs Hunter” 1816 Cour Suprême affirme sa suprématie sur les autres juridictions.

-> Lit de justice :


.Remonte à l’AR lorsque le Roi était la source de tout droit et de toute justice. Il rendait la justice au sein des
Parlements dans sa formation solennelle : le lit de justice. Ce dernier faisait enregistrer les édits et les ordonnances qui avaient
été contestées par l’usage de “droit de remontrance”.

-> Droits et libertés :


.Après événements d’une importance primordiale, les législateurs/constituants ont toujours rappelé les
droits/libertés dans des textes solennels : RD = DDHC ; Allemagne 1949 (droits et libertés intégrés à la Constitution).

IV / Notions à parfaitement comprendre

-> Qu’est-ce qu’une Constitution ?


La Constitution est au sommet de la hiérarchie des normes (malgré critique de la doctrine vis-à-vis des Traités) et
ne découle dès lors d’aucune norme supérieure. Si la volonté du peuple n’existe pas, alors la légitimation de la constitution doit
passer par des montages juridico-intellectuels : l’avis de la majorité devenant l’opinion du peuple.
La Constitution peut-être écrite (Moderne ; Ve République en France) ou orale (Coutumière ; Grande Bretagne).
La Constitution peut-être d’inspiration libérale : Déclaration d’Indépendance de l’Etat de Virignie en 1776 ;
Déclaration d’Indépendance des USA 1776 ; DDHC 1789 (art 2, 4, 17)

-> Quelle est l’origine de la Constitution ?


.La souveraineté : Le pouvoir constituant originaire serait le moyen juridique par lequel s’exprimerait la volonté du
souverain. Par ailleurs, les constitutions modernes définissent eux-même leur souveraineté (art 3 de la Constitution de 1958
dispose que “la souveraineté nationale appartient au Peuple Français). Il existe une hiérarchie entre la volonté du souverain
(pouvoir constituant) et les pouvoirs créées par la constitution (pouvoirs constitués).
.L’impossible origine juridique : Il n’existe pas de titulaire juridique de la souveraineté sinon ils serait institué par
une règle juridique et serait alors soumis à une règle qui lui est supérieure. S’opposent alors la notion d’ordre juridique qui
requiert un cadre déterminé et limité ; et la notion de puissance souveraine qui ne requiert aucun cadre particulier ni de
puissance limitée.

-> Comment est élaborée la Constitution ?


.Contexte politique = fondamental : de Monarchie à République ; à Empire ; à Monarchie ; à République ; à Empire ;
à République
.Marge arbitraire = volonté arbitraire et individuelle d’un Homme ou d’un groupe d’Homme s’imposent à la
Constitution par certains aspects (De Gaulle avec le discours de Bayeux).
.Trois différents procédés d’adoption de la Constitution :
- Les procédés monocratiques : Chef de l’Etat décide seul (Ex : Charte Octroyé 1814 compromis entre
Monarchie Absolue et Acquis révolutionnaires)
- Les procédés démocratiques :
♦ Assemblée exclusivement chargée de la rédaction et de l’adoption de la Constitution
(n’exerce pas le pouvoir législatif en //)
♦ Assemblée Législative Constituante chargée de la rédaction et de l’adoption de la
Constitution mais exerce en plus le pouvoir législatif en //
♦ Référendum ; complète l’un des deux procédés précédent en apportant une touche
démocratique à l’adoption de la Constitution.
- Les procédés mixtes : juxtaposition de la forme monocratique et démocratique par l’utilisation du
plébiscite (aka Césarisme démocratique).
-> Quelles sont les différentes formes de Constitution ?
.Les Constitutions écrites contemporaines : sa nature et sa pratique repose sur un texte constitutionnel. Elles sont
fondées sur les traditions Grecques et Romaines (voir théorie des Sédiments Constitutionnels de Georges Vedel). Les théories
philosophiques et constitutionnalistes du contractualisme du XVIIe siècle imposent implicitement le modèle d’une Constitution
écrite.
.Les Constitutions coutumières : sa nature et son origine réside dans sa pratique. Elles sont formées d’un élément
psychologique (usage considéré comme ayant valeur obligatoire) et un élément matériel (durée, répétée, claire, constante).
Aujourd’hui, le UK possède une constitution coutumière.
.La pratique constitutionnelle prouve qu’il n’existe de constitutions purement écrites ou purement coutumières.
Elles sont marquées par une forte dominance de l’une des tendance sur l’autre ; mais elles coexistent pourtant :
-règle secondum legem (intervient dans le processus d’application de la règle écrite) ; règle praeter legem
(intervient dans un domaine qui n’entre pas dans le champ d’application de la règle écrite) ; règle contra legem
(prescrit une usage contraire à la règle écrite).
-adoption de “l’habeas corpus” à valeur constitutionnelle par le Parlement Britannique

-> Quelles sont les caractéristiques générales de l’ordre institutionnel ?


.Les pouvoirs établis par la Constitution sont des pouvoirs constitués.
.Le principe de soumission des pouvoirs constitués au pouvoir constituant.
.La Constitution prévoit les conditions de sa révision : réviser c’est modifier son contenu en procédant à l’adoption
d’une loi ordinaire ou constitutionnelle suivant les dispositions prévues par la constitution elle-même. Il existe des règles ne
pouvant faire l’objet d’une révision constitutionnelle : le pouvoir de révision n’est pas pleinement constituant mais est qualifié
de “pouvoir constituant dérivé”.

-> Quelle est la valeur juridique de la Constitution ?


.La Constitution est placée au sommet de la hiérarchie des normes, mais certaines conditions juridiques doivent-être
remplis pour qu’elles puissent être opposables à des normes inférieures :
- Constitution rigide (organe révisionnel particulier, plus contraignant de contourner conflit de normes) vs
Constitution souple (organes révisionnel = organe législatif, moins contraignant de contourner conflit de normes)
- Contrôle de constitutionnalité des lois : permet à un organe juridictionnel compétent de statuer sur les
conflits de normes constitutionnelles en invalidant ou en validant une loi au motif qu’elle est contraire ou non à certaines
dispositions de la Constitution. Pourtant, forte critique doctrinale : l’article 6 de la DDHC a valeur constitutionnelle et dispose
que “la loi est l’expression de la volonté générale”. Dès lors, peut-elle être remise en cause par un contrôle de
constitutionnalité (légitime l’idée d’un légicentrisme).
♦ Différents types de contrôle :
•contrôle concentré (exercé exclusivement par un organe) ou diffus (exercé par
toutes les juridictions)
•contrôle a priori (saisine avant promulgation) ou a posteriori (saisine après
promulgation)
•contrôle abstrait (conformité générale de la loi à la constitution) ou concret
(conformité conjoncturelle de la loi à la constitution)
•contrôle par voie d’action (demande vise annulation de la loi) ou par voie
d’exception (demande vise l’écartement de la loi au cas d’espèce particulier)
♦ Différents types de modèles :
•modèle Américain : Cour constitutionnelle = Cours Suprêmes entretiennent des
relations hiérarchiques classiques avec les autres juridictions (équivalent C.cass / CE en France) effectuent un contrôle
décentralisé, a posteriori, concret par voie d’exception
•modèle Européen : Cour constitutionnelle indépendante des juridictions de droit
commun ; Contrôle a priori / Contrôle a posteriori (QPC) / Procédures confidentielles pour les Citoyens (“Recours d’Emparo” en
Espagne)
♦ Les limites des contrôles :
•les lois référendaires : En 1962 (élection du président de la République au suffrage
universel direct), le CC s’est déclaré incompétent pour statuer sur la constitutionnalité des lois référendaires puisque le peuple
est souverain. Le CC a établi une distinction entre la volonté directe (référendum, plebscite) et indirecte (Parlement, procédure
législative) du peuple. La JP a été confirmée en 1992.
•la loi de l’écran administratif : le juge administratif est incompétent pour écarter
de l’application un acte réglementaire pris en application d’une loi (cela reviendrait à effectuer un contrôle de
constitutionnalité).
•la problématique de la pratique du lit de justice “adviemente principe cessat
magistratus”. La pratique moderne consiste en une conclusion simple, prévue dans le corps même de l’article 54 : une loi que
l’on veut faire adopter est déclarée inconstitutionnelle par le CC. Alors il faut engager une procédure de révision de la
Constitution afin de faire passer le texte législatif. Cette pratique constitutionnelle inverse la logique de conformité entre règles
inférieures et supérieures. Ex : 1993 loi Pasqua-Debré déclarée inconstitutionnelle. Chirac engage un projet de loi de
constitutionnelle. Ex : TUE en 1992 ; modification de la Constitution pour ratifier le traité de Maastricht.

-> Pourquoi une séparation des pouvoirs ?


.La séparation des pouvoirs est à analyser selon 2 variables qui déterminent si le régime est présidentiel ou
parlementaire :
-la spécialisation fonctionnelle (collaboration ou X) - l’Etat comporte trois fonctions essentielles (E,L,J). La
spécialisation est complète lorsqu’elle intervient exclusivement dans sa fonction principale.
-l’indépendance organique (contre-pouvoirs ou X) - concerne les relations entre E et L ; lorsqu’ils sont
organiquement indépendants, les organes ne peuvent imposer la démission de l’autre, etc…
.Un régime parlementaire est un régime dans lequel la spécialisation fonctionnelle est modérée puisqu’il y a une
certaine collaboration des pouvoirs (art39;art35) ; et où l’indépendance organique est remise en cause (responsabilité politique,
dissolution). Les régimes parlementaires sont bicéphales et bicaméraux pour la plupart. Les régimes parlementaires peuvent-
êtres monistes (responsabilité du gouvernement devant Parlement) ou dualiste (responsabilité du gouvernement devant
Parlement et devant chef de l’exécutif).
.Un régime présidentiel est un régime dans lequel la spécialisation fonctionnelle est totale au même titre que
l’indépendance organique. Les régimes présidentiels sont monocéphales et systématiquement bicaméraux Un tel régime
n’existe pas dans la pratique.

-> Quelle est la place des principes, des droits, des libertés et des valeurs dans la Constitution ?
.Multiples textes à valeur constitutionnelle disposent de principes juridiques, de valeurs n’imposant pas d’actions
spécifiques (DDHC, Constitution Jacobine, préambule 1946, etc…).
.France sous la Ve République :
- pas de déclaration des droits avant Constitution MAIS préambule 1946, DDHC 1789, Charte de l’Environnement
2004.
- décision 16 juillet 1971 concernant la liberté d’association a établi la valeur juridique du préambule de
la Constitution de 1958 et des PFRLR (non écrits) entendus dans ce texte. => étend très largement la compétence du Conseil
Constitutionnel qui se déclare compétent pour protéger les droits fondamentaux que la Constitution garantie ; ainsi il fonde le
bloc de constitutionnalité :
♦Constitution 1958
♦Préambule 1958
♦Préambule 1946
♦DDHC 1789
♦Charte de l’Environnement de 2004 introduit en 2005
♦10 PFRLR (3 conditions nécessaires : antérieurs à 1946, général, continue). Si l’une de ces
conditions ne répond pas, le juge constitutionnel ne peut pas dégager un PFRLR ; par opportunisme politique ou juridique il
dégage alors un PVC : dignité humaine, respect de la vie privée, etc… Le juge constitutionnel peut également dégager des
Objectifs à Valeur Constitutionnelle.

-> Quelles sont les caractéristiques d’un État ?


.Un seul gouvernement (au sens large, qui détient la compétence de sa compétence)
.Un seul territoire (domaine spatial de l’ordre juridique étatique)
.Un seul peuple (ensemble des individus soumis à la législation d’un État)

-> Quelles sont les différentes formes d’Etat ?


.Les Etats peuvent prendre différentes formes : Unitaire, Régional ou Fédéral.
-Etat Unitaire : il n’existe qu’une seule entité étatique et un seul système institutionnel. Règles locales dans le
domaine établie par la loi + subordonnée à celle-ci.
♦L’Etat unitaire peut-être déconcentré : pouvoirs décisionnels confiés aux représentants de l’Etat/service
de l’Etat au niveau local tout en dépendant exclusivement de l’Etat (ex : Préfet).
♦L’Etat unitaire peut-être décentralisé : transfert des pouvoirs décisionnels en matière administrative à
des autorités locales élues localement et nommées collectivités territoriales (commune, département, région) ;
depuis 1982 en France jusqu’à sa consécration en 2003.
-Etat Régional : Les structures centrales de l’Etat Unitaire sont maintenues (Parlement, Exécutif, etc…).
Communautés et Régions disposent d’un pouvoir législatif différent du Parlement central ; les lois votées ne pouvant rentrer
dans le cadre des compétences régaliennes + s’applique qu’aux territoires concernés.
-Etat Fédéral : L’Etat fédéral répond à trois grands principes : la superposition, l’autonomie des Etats Fédérés, la
participation des Etats Fédérés.
♦Superposition : “e pluribus unum” (un seul à partir de plusieurs) ; Etats Fédérés agissent dans leurs
domaines, disposent de leurs propres constitutions ; État Fédéral détenant des compétences nécessaires tout en préservant
l’autonomie des Etats.
♦Autonomie (limitée) des Etats Fédérés | Souveraineté d’un État = a la compétence de sa compétence
lui permettant de déterminer ses propres pouvoirs ; Autonomie d’un État = exercice de compétences législatives limitées par la
Constitution qui attribue ces compétences et empêche de les modifier. Autonomie se traduit juridiquement par : des
institutions (Parlement + Exécutif local) et des règles juridiques (soumis à deux règles sur le territoire : celles de l’Etat fédéral et
celles de l’Etat fédéré) propres à l’Etat fédéré. Les degrés d’autonomie varie selon la Constitution de l’Etat fédéral selon 3
grandes tendances : autonomie la plus totale possible (USA) ; constitution détaillant de manière exhaustive et égalitaire les
compétences des Etats Fédérés (Canada) ; Constitution favorisant la compétence de l’Etat central (Inde). Des Cours
constitutionnelles s’assurent que les Etats fédérés n’excèdent pas leurs domaines de compétence : le droit fédéral reste
supérieur au droit fédéré dans la hiérarchie des normes.
♦Participation des Etats fédérés au pouvoir fédéral : le parlement est toujours bicaméral et la Chambre
Haute représente toujours les Etats Fédérés (US = Sénat, Canada = Sénat, Allemagne = Bundesrat, Suisse, Inde, etc…).| Les
membres de la Chambre Haute peuvent-être élus de différentes manières (mécanismes +/- égalitaire) : US = 2/État au suffrage
universel direct ; Allemagne= min3 représentants MAIS si +2m habitants alors 4, 6m alors 5, 7m alors 6. | Etats Fédéral =
grande autonomie et fort pouvoir de la Chambre Haute qui pèsent dans la révision constitutionnelle, etc… | Participation à la
nomination du pouvoir exécutif MAIS SEULEMENT SELON REGIME POLITIQUE plus que la forme de l’Etat (pas d’influence aux
USA mais influence en Allemagne puisque le Bundesrat participe à l’élection du président de la République).
Les institutions de la Ve REPUBLIQUE

-> Conseil Constitutionnel : “Le Conseil constitutionnel est avant tout une arme contre la déviation du régime parlementaire”
Michel Debré devant le Conseil d’Etat 1958.

Son existence est encadrée par le Titre VII de la Constitution du 4 octobre 1958 : composition art 56 ; compétence art 58, 59,
60 ; saisine a priori 61 ; saisine a posteriori 61-1 ; décision art 62 ; dernier recours art 62al3

.Apparait avec la Constitution de 1958, initialement pensé comme le “garde fou” de la fonction présidentielle afin
de limiter les excès de zèle du Parlement + veiller à la bonne séparation des pouvoirs

.Dans une décision de 1971, le Conseil Constitutionnel s’émancipe et fonde le bloc de constitutionnalité ainsi que le
premier PFRLR sur la liberté d’association.

.Le juge constitutionnel ne peut faire de Déni de Justice, et est donc obligé d’interpréter la loi constitutionnelle, lui
donnant une dynamique propre et faisant du juge constitutionnel un jurislateur.
♦Le Conseil constitutionnel peut déclarer une loi conforme à la Constitution
♦Le Conseil constitutionnel peut déclarer une loi non-conforme à la Constitution.
♦Le Conseil constitutionnel peut aussi déclarer une réserve :
•réserve d’interprétation : Déclare la loi tendancieuse, ne la censure pas mais affirme la ligne
d’interprétation à tenir lors de son application.
•réserve destructive : Déclare une loi constitutionnelle en supprimant seulement certains
articles (loi Darmanin immigration)
•réserve constructive : Déclare une loi constitutionnelle après avoir changé des éléments de
la loi. Le juge devient profondément jurislateur.
.
.Saisine du Conseil constitutionnel :
♦a priori (depuis révision constitutionnelle de 1974) : Président de la République, PM, Président du Sénat,
Président de l’AN, 60 députés/sénateurs ; après adoption et avant promulgation de la loi | avant vote de la loi organique/loi
référendaire/règlement des Assemblées Parlementaires = obligatoire selon art 61al1.
♦a posteriori (QPC) : depuis révision constitutionnelle de 2008 mais mis en application à partir de 2010 ;
tout justiciable devant un procès peut soulever une Question Prioritaire de Constitutionnalité devant le juge de toute
juridiction si il s’estime lésé dans son droit du fait d’une disposition normative inconstitutionnelle. Le juge du fond forme un
premier filtre : il doit estimer si la disposition contestée est applicable au litige ; si la disposition contestée a déjà était déclarée
conforme ; si la question n’est pas dépourvue de caractère sérieux. La juridiction suprême de l’ordre administratif ou judiciaire
forme alors un deuxième filtre : il répond aux questions précédentes tout en prenant en compte les raisons du caractère
sérieux et nouveau de la question. Enfin, la question est transmise au Conseil Constitutionnel qui statue dans les trois mois.
=> PRATIQUE = En 2022, 427 QPC ont été transmises au Conseil d’Etat ; 33 ont été renvoyées au Conseil Constitutionnel (7.72%).

-> Président de la République : “Au chef de l’Etat […] l’attribution de servir d’arbitre au-dessus des contingences politiques”
Discours à Bayeux 16 juin 1946.

Son existence est encadrée par le Titre II de la Constitution du 4 octobre 1958 : élection art 6, 7 ; devoir art 5 ; compétence
gouvernementales art 8, 9, 10, 13, ; contre pouvoir art 12 ; chef des armées art 15 ; exercice des pouvoirs exceptionnels art
16 ; droit de grace art 17 ; relations avec le parlement art 18 ; contreseing art 19

.Fonction présidentielle pensée par de Gaulle et Debré pour être très fort et exercer une forte suprématie sur le
Parlement (cf. Régime Parlementaire Rationalisé) - Discours de Bayeux et Discours d’Epinal en 1946 sont des annonces de ce
que sera la réalité institutionnelle de la Ve République : il faut que le président soit un arbitre au dessus des contingences
politique.
.Responsabilité du président :
- art 67 : Irresponsabilité pénale pour les actes commis dans l’exercice de ses fonctions SAUF
condamnation par CPI (art 53-2) + SAUF destitution par Haute Cour en cas de manquement manifestement incompatible avec
l’exercice de son mandat (art 68).
- art 67al3 : Responsabilité pénale pour les actes commis en dehors de l’exercice de son mandat MAIS
inviolabilité tant qu’il occupe ses fonctions.
- art 19 : Irresponsabilité politique du président de la République qui ne peut-être destitué (en dehors de
la procédure de destitution menée par la Haute Cour). Les actes du président sont contresignés par le Premier
Ministre et le cas échéant les ministres responsables : ils endossent la responsabilité politique de l’acte présidentiel,
puisque eux-mêmes sont responsables devant le Parlement.

.Président : arbitre ou capitaine ? Principe = art 20 : si le gouvernement mène la politique de la nation, alors le
président est arbitre et le PM capitaine.
- Arbitre :
♦art 5 : Il veille au respect de la Constitution ; assure par son arbitrage le bon fonctionnement
des pouvoirs publics.
♦art 8al1 : il choisi un PM qui assurera la meilleure majorité au Parlement, pour le bon
fonctionnement des institution (ex : Philippe ; Borne ; Attal)
♦art 12 : le président se place au dessus des contingences politiques et dissous l’AN (pour le
bon fonctionnement des institutions).
♦art 16 : le président garant des institutions par la prise des pouvoirs publics exceptionnels
lorsque la conjoncture le demande. Etroitement surveillé de manière régulière par Sénat, AN et CC.
♦art 20 : Le gouvernement mène la politique de la nation SEULEMENT si la période est à la
cohabitation.
♦art 21 : Le PM dirige l’action du gouvernement
♦art 61 : Le droit de saisine du CC permet au président de s’assurer du bon respect de la
Constitution : il surveille l’action parlementaire.
♦art 64 : Il est le garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire + assisté par CSM
- Capitaine :
♦art 9 : Le président de la République préside le Conseil des Ministres
♦art 11 : Le président peut décider d’engager une procédure référendaire, et empêcher le
vote du Parlement sur un texte si il estime que la conjoncture lui est favorable + si fait majoritaire (sur proposition du
gouvernement)
♦art 14 : compétent en terme de relations internationales (accrédite les ambassadeurs +
envoyés extraordinaires étrangers)
♦art 18 : Le président dispose d’un droit de message au sein des Assemblées + peut
directement s’adresser aux Assemblées lors d’une réunion en Congrès à Versailles (investiture, révision constitutionnelle, etc…).
♦art 20 : Si il y a une absence de cohabitation et que le mandat se déroule en fait majoritaire,
alors président est Capitaine (+ révision constitutionnelle de 2000 : inversion du calendrier électifs et passage au quinquennat) :
lettre de démission à blanc PM totalement subordonné au Président ; “vie publique.fr” “Le PM est responsable devant le chef
de l’Etat, ce qui n’est pas le cas en période de cohabitation”.

-> Le gouvernement : “Le peuple donne les forces, et le gouvernement les lumières” Antoine de Rivarol

Son existence est encadrée par le Titre III de la Constitution du 4 octobre 1958 : compétence art 20 ; organisation art 21 ;
contreseing art 22 ; des conditions pour être membre art 23.

.Le statut des ministres et des membres du gouvernement :


-art 8 : Président nomme PM ; PM propose membre du gouvernement qui sont nommés par Président
-art 23 : Incompatibilités parlementaire et gouvernement (séparation L et E)

. Responsabilité des membres du gouvernement + relations avec le législatif :


- art 61-1 et suivants : responsabilité pénale du gouvernement devant CJR (depuis 1993)
- art 49al3 : engagement responsabilité politique du gouvernement dans le passage d’une loi (= s’expose
à une motion de censure) + pratique constitutionnelle “vote de confiance” après discours de politique générale du
PM
- art 44 : gouvernement dispose d’un droit d’amendement
- art 41 : gouvernement peut opposer l’irrecevabilité d’un amendement du Parlement si celui-ci ne relève
pas du domaine de la loi (art 34)
- art 45al1 : interdiction des cavaliers législatifs sinon gouvernement peut opposer l’irrecevabilité
-art 54 + 61 : PM peut saisir le conseil constitutionnel pour qu’il statue sur la constitutionnalité d’un
Traité ou d’une loi.

-> Le Parlement : “Le Parlement doit-être l’image, l’instrument et le lieu d’expression de l’Etat de droit, un espace de dialogue,
de concertation et de consens.” Abdourakhane Ba 1991

Son existence est encadrée par le Titre IV de la Constitution du 4 octobre 1958 : organisation et mode d’élection art24, art25,
art 28 ;

.Statut des Parlementaires :


- Députés (577) = suffrage universel direct ; scrutin uninominal à deux tours ; min 18 ans ; mandat=5 ans
- Sénateurs (348) = suffrage universel indirect (collège électoral=160K) ; nombres de sénateurs /circo
varie selon démographie : scrutin majoritaire à deux tours (circo 1/2 sénateurs) et scrutin de listes à la représentation
proportionnelle (circo 3et+).
- Mandat collectif + mandat représentatif (art 27 : tout mandat impératif est nul) ; immunité
parlementaire (art 26)

.La loi est-elle l’expression de la volonté générale ?


- Processus d’élaboration de la loi :
♦art 39 : initiative des lois partagées entre Parlementaires et PM
♦art 39al2 : PROJET de loi de financement de la sécurité sociale + PROJET de loi budget de
l’Etat = déposés sur le bureau de l’AN
♦art 43 : projet/proposition de loi confié à une commission permanente (parlementaires +
membres du gouvernement)
♦art 44al1 : commission amende le texte MAIS amendements irrecevables pour les
parlementaires (finance de l’Etat, règlements, cavaliers législatifs, etc…)
♦art 42al3 : discussion en première lecture qu’après 6 semaine de délais ;
♦art 44 : Projet/Proposition discutée en séance plénière bien que certains amendements
restent irrecevables. Deux hypothèses : loi votée en termes identiques et est adoptée (10jours pour promulguer la loi /
nouvelle délibération art10al2) ; loi rejetée (soit navette parlementaire jusqu’à l’adoption ; soit CMP 14 parlementaires sur
décision du PM / déclaration conjointe des présidents des 2 chambres avant d’être renvoyée devant le Parlement : soit elle est
adoptée, soit le gouvernement peut demander à l’AN de statuer en dernière lecture sans amendements recevables sauf accord
du gouvernement art 45al3)
- La gestion de l’horloge parlementaire :
♦art 48 : ordre du jour partagé entre le gouvernement et le parlement (2 semaines chacun/4
semaines) MAIS 2 semaines du Parlement = 1semaine contrôle du gouvernement ; 1 semaine élaboration des textes.
♦art 48al3 : seul le gouvernement peut modifier l’ordre du jour
♦art 51-1 : 1jour/mois aux groupes d’oppositions pour niches parlementaires

- Prérogatives du gouvernement :
♦art 44-3 : vote bloqué ; gouvernement peut demander à tout moment à l’AN ou au Sénat de
se prononcer par un seul vote sur tout ou partie d’un texte en ne retenant que les amendements qu’il a proposé ou les
amendements dont il n’est pas l’auteur mais qu’il a accepté.
♦art 38 : ordonnances ;

-> La Démocratie

-> Souveraineté populaire ou Souveraineté Nationale ?

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