Droit Constit de La Ve République

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Licence 1 de Droit : Cours de Droit Constitutionnel de la Ve République.

Propos introductif :

-> Une première partie sur l’histoire constitutionnelle de la France [1789-1958]


-> Une deuxième partie sur le droit constitutionnel positif de la Ve République Française [1958-x]
-> Le but du semestre est de retravailler tous les concepts vu au 1er semestre (souveraineté, séparation des pouvoirs, etc…)
-> plan du cours disponible sur Moodle + textes travaillés
-> La Révolution s’arrête ici en 1815, mais cette information est discutable sur le plan historique. Le découpage du cours est
chronologique et non thématique.

Ce cours est la propriété intellectuelle de Monsieur Dubos, professeur à l’université Bordeaux IV.

PARTIE 1 |Histoire constitutionnelle de la France de


1789 à 1958
Chapitre 1er : La Révolution [1789-1815]

Section 1 - Elements chronologiques


Dates clefs :
.5 juillet 1788 - Convocation des Etats Généraux
.5 mai 1789 - Ouverture des Etats Généraux
.17 juin 1789 - Les Etats généraux se proclament AN
.20 juin 1789 - Serment du Jeu de Paume

En 1788 sous le règne de Louis XVI. Depuis la seconde partie de son règne, ce dernier accompagné de Turgaud et Necker, s’est
efforcé de réformer le système administratif et fiscal français. Ses tentatives de réformes n’aboutirons pas du fait des actes de
résistance de la noblesse et des parlements d’AR. Le système monarchique était alors composé d’un certain nombre
d’institutions (voir Cour d’Histoire du Droit), les plus importantes étant depuis le XVIIe et XVIIIe siècle les Parlements : le
Parlement de Paris, de Bretagne, de Toulouse, de Bordeaux, etc…

Ces parlements étaient composés d’une catégorie précise de la population : la noblesse de robe (personnes récemment
anoblies par les charges de Louis XVI entre autres choses). Cette noblesse de robe était très hostile aux politiques de réformes
412Louis XVI était le glissement de l’impôt et la suppression de ce privilège. Un privilège, du POV du droit, désigne le fait de ne
pas être soumis au même régime juridique que le reste de la population.
Par ailleurs, ces parlements avaient un pouvoir très important, notamment celui de Paris : juridictionnels, législatifs,
administratifs. Le parlement de Paris était entre autres choses chargé d’enregistrer les ordonnances royales, si ces dernières
n’étaient pas enregistrées alors elles n’entraient pas en vigueur (sauf Lit de Justice) : il existait alors un certain blocage politique
et institutionnel (voir résistance à la réforme Lamoignon).

Louis XVI décide le 5 juillet 1788 de réunir les Etats Généraux, qui n’avaient pas été réunis depuis plus d’un siècle. Les Etats
Généraux réunissent d’une part des représentants de la noblesse, mais aussi du clergé et du Tiers-Etat. Ces représentants sont
élus par leurs pairs. Les représentants du Tiers-Etat sont élus dans le cadre d’un régime censitaire (impôts de 3 jours de L + il ne
fallait pas être un travailleur itinérant). Une fois l’ouverture des Etats Généraux le 5 mai 1789. Le système de décision était un
vote par ordre : chaque ordre valant une voix, la majorité interne déterminant la voix de chaque ordre.
Rapidement, le Tiers-Etat souhaite deux choses :
.D’une part un vote par personne et non un vote par ordre, en fusionnant les représentants des trois ordres en une
Assemblée commune.
.Mais aussi le fait que le Tiers-Etat s’assume ouvertement comme représentant de la nation (signification différente
que celle qu’on lui prête aujourd’hui). Le 17 Juin 1789, les Etats Généraux se proclament désormais AN.

Le 20 Juin 1789, les députés du Tiers-Etats se réunissent dans la salle du jeu de paume. Ces derniers s’engagent à donner à la
France une Constitution écrite, se désolidarisant des lois fondamentales du Royaume (constitution coutumière de l’AR). Cela se
fait dans la continuité des constitutions des anciennes colonies britanniques aux USA en 1796. Le 14 juillet 1789, les
révolutionnaires prennent la Bastille. Le 4 août 1789, dans la nuit, les privilèges sont abolis par les députés du Tiers-Etat. Le
principe d’égalité est alors de mise : tous les individus deviennent alors égaux devant la loi.

Le 26 août 1789, la DDHC est proclamée. C’est un des éléments fondamental de cette période révolutionnaire. Par ailleurs, ce
texte fait encore aujourd’hui partie intégrante du Bloc de Constitutionnalité. L’idée sur laquelle repose ce texte est que les
individus (hommes) qui composent la population française et les individus de manière générale ne sont plus les sujets d’un
monarque mais des Hommes et des citoyens. La DDHC de 1789 est la concrétisation de la philosophie politique libérale. Le
libéralisme politique est un produit de la guerre de religion, impliquant la liberté de conscience et de pratique religieuse. La
liberté est une autonomie : se gouverner soit-même. La liberté est indissociable de l’égalité dans le libéralisme politique : “je ne
suis libre que parce que je suis l’égal de l’autre”. Le libéralisme politique désigne l’antériorité de l’individu et de ses droits sur
la société politique. Ethymologiquement, la politique est ce qui se rapporte à la Citée. Pour Aristote, il est de la nature
(inhérent) de l’Homme de vivre dans une communauté politique (“l’homme est un animal politique”). Pour Hobbes le Léviathan
est le fruit de la volonté de l’Homme : c’est l’aliénation de l’autonomie pour l’assurance de la sécurité. Pour Montesquieu, les
pouvoirs doivent-être séparés : contrer le pouvoir par le pouvoir.

Dans un premier temps, Louis XVI essaye de s’accommoder de cette révolution, de composer avec, alors même qu’une certaine
partie de la jeunesse qui a émigrée. Ces révolutionnaires ne sont alors pas dans leurs grande majorité des démocrates, mais
simplement favorables à une monarchie constitutionnelle (l’Abbé Sieyès entre autres choses). En 1790, le 14 Juillet, la fête de la
concorde est inaugurée à Paris.

Ce sont tous ces épisodes historiques qui permettent de déboucher en 1791 à la création de la première constitution de la
Monarchie Constitutionnelle.

Section 2 - La constitution du 3 septembre 1791

Paragraphe 1 | Une constitution précédée par la DDHC du 26 août 1789

La liberté désigne l’autonomie de l’individu, elle s’exerce dans la seule mesure où l’on est l’égal d’autrui : il n’existe pas de
véritable liberté sans égalité.

La Constitution de 1791 est précédé de la DDHC du 26 août 1789 : avec la RF la liberté de l’individu précède la société politique
libérale.

L’article 2 dispose des droits naturels (inhérents à la nature de l’Homme indépendamment de la société dans laquelle ces
derniers se développent) et imprescriptibles de l’Homme. Le droit naturel est une manière philosophique et métaphysique de
penser le monde dans une certaine forme de transcendance.
-> // mythe de la Caverne de Platon : seuls les philosophes comprennent ce qui est inaccessible au sens des humains (vision
très aristocratique du monde : seul le philosophe Roi peut gouverner). La DDHC permet de justifier le droit positif en avançant la
défense de “’pseudo-droits” naturels.
L’article 2 développe ces droits naturels : “la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression”.
.La propriété car les politiques révolutionnaires étaient des bourgeois : la propriété leur permettant d’exploiter et de
produire des profits (usus, fructus, abusus). La propriété car sous l’AR, les seuls propriétaires étaient les aristocrates. Dès lors,
“”tout le monde”” peut en profiter.
.La sûreté car sous l’AR le monarque disposait de lettres de cachet synonyme de l’arbitraire royal. La sûreté repose
sur l’ “habeas corpus” : on ne peut-être enfermé sans une décision juridictionnelle. La règle de droit est la limitation de
l’arbitraire.
.La résistance à l’oppression : entre démagogie et sympathie sur le plan politique. Totalement infondé sur le plan
juridique, on ne peut pas donner en droit positif le droit de résistance à l’oppression puisque ce dernier est en dehors du droit
lui-même.

Les articles 10 et 11 disposent de la liberté des divergences d’opinions, mêmes religieuses. Rappel de l’épisode de la Saint
Barthelemy sous H4 (protestant puis converti au catholicisme) puis de l’édit de Nantes (permet de laisser les protestants
pratiquer leurs religions). L’Edit de Nantes est révoqué en 1685 sous Louis XIV et Mazarin.
La première des formes de liberté est la liberté de conscience. Dans un système qui se veut démocratique, la liberté
d’expression est fondamentale car les divergences d’opinions et le pluralisme des courants de pensée fondent la base de la
démocratie.

Paragraphe 2 | Une constitution fondée sur la souveraineté nationale

La souveraineté s’oppose historiquement à la suzeraineté :


La suzeraineté repose sur la parcellisation,la propriété privé et les relations personnelles et non institutionnelles
avec le pouvoir. Le Roi est alors le premier des grands seigneurs sans être plus. Le génie de la monarchie française sera de
rompre avec ce système pour asseoir le pouvoir du Roi vis-à-vis des grands seigneurs.
La souveraineté repose sur la centralisation du pouvoir au sein de l’Etat en la personne du Roi. Il est complexe d’affirmer que
l’Etat souverain a la compétence de sa compétence car la souveraineté est limitée par le compétences des autres Etats. La
souveraineté est un pouvoir abstrait qui s’exerce sur un territoire et la population résidant sur ce territoire. Louis XIV disait
“l’Etat c’est moi !” car il est le détenteur de la puissance et des pouvoirs de l’Etat. L’Etat est à la fois une personne physique et
un corps politique qui est le détenteur de la souveraineté de l’Etat.

A) La théorie de la représentation

L’Abbé Siyès dispose le premier de la notion de souveraineté nationale. La souveraineté réside dans l’Etat, et seulement dans
l’Etat, c’est sa caractéristique. Aussi, l’Abbé Siyès fonde la souveraineté nationale pour légitimer l’arrivée au pouvoir d’une
nouvelle source du pouvoir : vous ne voulez plus du Roi, vous ne voulez pas du peuple, vous aurez la nation.
La nation est une entité abstraite réunissant les différents corps composant le peuple et détenant la souveraineté. Le Roi Louis
XVI devient Roi des Français (plus de monarchie absolue DE DROIT DIVIN par la loi salique, il tire sa légitimité si ce n’est du
peuple, de la nation), et compose avec des représentants de la nation élus au suffrage censitaire, en vertu de la Constitution de
1791.
ATTENTION, LA LEGITIMITE N’EST PAS UN PROBLEME JURIDIQUE
La légitimité désigne la fonction aux multiples fondements par laquelle le peuple consent à ce qu’un homme effectue les
compétences propre à son statut.

La démocratie représentative n’as pas de fondement pleinement démocratique, c’est un régime mixte (entre monarchie,
démocratie et aristocratie) : la démocratie désigne la non distinction entre gouvernants et gouvernés. Le système du
gouvernement représentatif se fonde sur l’élection d’individus qui gouvernent à notre place : des élus. Les élus doivent-être
exemplaires.
-> Voir Bernard Manin “Principes du gouvernement représentatif”

La Constitution de 1791 est un régime très mixte avec deux représentants de la nation : entre monarchie (avec le Roi),
aristocratie (Chambre Parlementaire) et un soupçon démocratique (élection au vote censitaire).
.Titre III ; Article 1 : “La souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la Nation,
aucune section du peuple, ni aucun individu ; ne peut s’en attribuer l’exercice.”
.Titre III ; Article 4 : “Le gouvernement est monarchique”
.Titre III ; Article 5 : “Le pouvoir judiciaire est délégué à des juges élus à temps par le peuple”

B) Un suffrage restreint

Le suffrage est restreint (outre le fait que les femmes n’y soient pas mentionnées) : l’article 1 de la section II du Chapitre 1er de
la Constitution de 1791 dispose que les citoyens doivent être actifs à savoir :
.Être né ou être devenu français (naturalisation)
.Être âgé de 25 ans et plus
.Être domicilié
.Payer une contribution
.Ne pas être dans un état de domesticité.

Ce sont ces dispositions qui déterminent l’aspect censitaire du suffrage.

Paragraphe 3 | Une séparation stricte des pouvoirs

Avec la constitution de 1791, le régime est un régime de séparation stricte des pouvoirs dans le sens où il n’existe pas de
mécanisme de contrôle du pouvoir exécutif sur le législatif et vice-versa.

A) Le pouvoir exécutif

Dans la constitution de 1791, le Roi est à la tête de l’exécutif. Ce dernier est soumis à la loi, il prête serment à la nation (il est
dès lors le Roi des Français) bien que sa personne soit inviolable et sacrée. Sa nomination se fait dans la continuité de l’AR sous
l’empire de la loi salique. Ce Roi n’a qu’une fonction exécutive, il met seulement en oeuvre la loi. Pourtant, il a pouvoir non
négligeable d’interaction avec le corps législatif.

Il n’existe pas de lien entre les ministres et l’Assemblée comme dans un système de séparation souple des pouvoirs. Au seul Roi
appartient le pouvoir de nomination et de révocation des ministres. 33

Ce modèle de séparation stricte est complexe : si la majorité parlementaire ne correspond pas à la politique menée par le Roi,
alors nous nous retrouvions en situation de blocage législatif. Aussi il existait en permanence une opposition entre le Roi et la
Chambre parlementaire.

B) Le pouvoir législatif

La constitution de 1791 a la particularité de consacrer un monocaméralisme législatif. Les révolutionnaires ne voulaient pas de
deuxième chambre parlementaire car ils ne souhaitaient pas laisser une part du pouvoir législatif aux aristocrates (Chambre
hautes = Chambres des Pairs de France / Chambre des Lords / etc…). En outre, ils ne voulaient pas de bicaméralisme car les
révolutionnaires se refusaient le passage à un système fédéral afin d’assurer l’unification du système juridique, désormais
national.

C) Les relations entre les pouvoirs

Les révolutionnaires fuient le modèle du régime parlementaire britannique : le Corps législatif ne pourra pas être dissolu par le
Roi, les ministres ne pouvaient être révoqués QUE par le Roi. En outre, le Roi a un droit de veto suspensif : ce dernier peut
s’opposer à la loi.

Après la fuite à Varennes, la Révolution s’accélère et les acteurs se radicalisent tant les Montagnards que les Girondins (car
beaucoup de députés de Gironde). Le Roi est déclaré coupable de trahison et est condamné à mort.

Les Montagnards prennent une avance parlementaire et mènent la Constitution Montagnarde de 1793.
Section 3 - La constitution du 6 messidor An I (24 Juin 1793) : un régime d’assemblée
La Révolution est avant tout Parisienne, en témoigne le drapeau tricolore.

La Constitution de 1793 est un régime d’assemblée. Elle repose sur la déclaration des droits qui précède ladite constitution
Montagnarde. Cette constitution ne sera jamais mis en oeuvre, laissant place au gouvernement de la Terreur sous forme de
comités, notamment le “Comité de Salut Public”.

Paragraphe 1 | De nouveaux droits de l’Homme

En 1793, une nouvelle déclaration des droits consacre des nouveaux droits de l’Homme sur lesquels la Constitution
Montagnarde se fondera dans ses dispositions.

L’article 17 consacre, à mi-chemin entre droit de propriété et liberté de travailler, la liberté d’entreprendre (aussi, l’idée d’une
constitution prévoyant des dispositions comme l’ancêtre du gauchisme est un mythe de propagande).
L’article 18 consacre la différence entre la liberté de travailler et de marchandage, de son propre fait ou de celui d’un autre, de
son corps. Cet article s’inscrit dans un contexte où l’esclavagisme dans les colonies françaises fonctionnait à plein régime.
Pourtant il ne fait pas référence à ces actes mais aux servages sous l’AR.
Les articles 21 et 22 permettent la naissance des prémices d’un service public social : la santé et l’éducation.
L’article 120 : //une loi immigration aux antipodes de celle menée aujourd’hui.

Paragraphe 2 |Une constitution fondée sur la souveraineté populaire

Cette constitution est celle qui a souhaité mettre en place de manière la plus fondamentale possible le modèle d’une
démocratie directe.

A) La souveraineté du peuple

La souveraineté repose alors sur le peuple souverain. Tous les citoyens forment le peuple souverain. Ces derniers nomment
leurs députés et délèguent à des électeurs le choix des administrateurs, des juges, des arbitres, etc… Enfin, ils délibèrent sur les
lois.

B) La citoyenneté

Pour être citoyen il faut :


.être un homme
.né et domicilié en France
.etc…

Le suffrage est donc universel MASCULIN : il n’y a pas de distinctions faite selon le travail, l’impôt, etc…

C) Le pouvoir législatif

Seul le pouvoir législatif est à l’origine des projets de lois. Ces projets de lois sont examinés et font l’objet d’un rapport puis
sont envoyés dans les communes qui forment des Assemblées Primaires (communales) qui votent le projet. Si la majorité des
Assemblées locales par département (Assemblées Départementales) n’a pas réclamé, alors le texte est adopté.

D) Le pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif vient du peuple, mais c’est le corps législatif qui lui-même désigne cet exécutif : la séparation des pouvoirs
législatif-exécutif n’est pas effective, l’exécutif étant exclusivement sous le contrôle du législatif. La Constitution de 1793
dispose donc d’un régime d’Assemblée.

La forte instabilité politique, entraîne les +révolutionnaires modérés à se retourner contre Robespierre. Cela se conclue sur le
coup d’Etat de Termidor, laissant place par la suite à la Constitution du 5 fructidor An III.

Section 4 - La constitution du 5 fructidor An III (22 août 1795) : un régime de séparation


stricte

Paragraphe 1 |La déclaration des droits de l’Homme et du citoyen

On y retrouve à nouveau une déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Néanmoins cette dernière introduit une notion
nouvelle : celle de devoirs (d’obligation en langage juridique).

La notion de devoirs est soumise à débat : l’idée commune selon laquelle les citoyens ont le devoir de se soumettre à l’impôt
ou aux lois est fausse, tous les individus sont soumis à ces obligations indépendamment de la citoyenneté française. Les
dispositions prévues au rang d’obligations dans cette déclaration ressortent plus de la morale que du droit. La modernité
politique est fondé sur le fait que la morale reste à titre principal de la sphère privée, de l’autonomie ; tout le reste qui relève
du collectif dépend de la politique et du droit.

La seule obligation citoyenne est la défense de son territoire en temps de guerre.

L’article 8 dispose que “c’est sur le maintien des propriété que reposent la culture des terres, toutes les productions, tout
moyen de travail, et tout l’ordre social”.

Paragraphe 2 |Un régime de séparation stricte des pouvoirs

Cette constitution dispose d’un régime de séparation stricte des pouvoirs, formant la période du directoire. Elle ne remet pas
en cause le suffrage universel, mais le canalise assez mal.

A) Le pouvoir législatif

Pour la première fois, le système législatif est bicaméral :


.Le Conseil des Anciens : La chambre Haute
.Le Conseil des Cinq-Cent : La chambre Basse

Les critères d’électivité sont resserrés : pour être député de la Chambre des Cinq-Cent il faut avoir plus de 30 ans, avoir été
domicilié pendant plus de 10 sur le territoire de la République avant l’élection. Pour être élu membre du conseil des Anciens il
faut avoir plus de 40 ans, être marié ou veuf, avoir résidé 15 ans sur le territoire de la République, etc…

B) Le pouvoir exécutif

Il existe une certaine continuité dans la constitution de 1793 et la Constitution de 1795 : l’exécutif n’est pas indépendant et le
gouvernement est formé de directeurs élus par le pouvoir législatif. Le gouvernement, nommé directoire, est composé de cinq
membres nommés par la Chambre Haute sur proposition de listes formées par la Chambre basse.

Les ministres sont responsables pénalement.

Section 5 - La constitution du 22 frimaire an 8 (13 décembre 1799) : un régime autoritaire


Nous sommes le 18 brumaire, coup d’état contre le régime du directoire, qui a été organisé par Sieyès au profit de Bonaparte «
le petit caporal ». Sur le plan général, c’est un événement intéressant car cela inaugure quelque chose qui perdurera « le coup
d’état militaire », qui n’est pas nouveau, qu’on connaissait sous la Rép romaine notamment. Le coup d’état militaire n’existe
pas dans un système monarchique mais plutôt les systèmes démocratiques, le coup d’état militaire c’est la réponse à une
certaine attente de la population. Le général Pinochet est arrivé après un coup d’état militaire, qui avait été coorganisé par les
militaires chiliens et par Richard Dickson. Bonaparte a relancé une mode qui avait été créée par Jules César.
Le coup d’état prétend répondre à quel type de situation ? peur du désordre, crainte de l’anarchie = coup d’état. Quelle défaite
militaire a permit d’instaurer la démocratie en France ? Défaite de Sedan en 1870 Ce coup d’état du 18 brumaire débouche sur
la Constitution de l’an 8 de 1799. Elle est très importante car de nombreuses institutions sont nées de cette Constitution.

La première = le conseil d’état, a été crée par la C de l’an 8, sa structure est restée la même depuis. C’est l’équivalent de la CC
pour les juridictions admin, juridiction suprême, ce qui le caractérise est sa dualité fonctionnelle, chargé de conseiller le gvt, sur
tous les projets de lois du gvt avant d’être déposé sur le bureau d’une des deux assemblées, et le conseil d’état fait une analyse
juridique sur ce projet, et d’empêcher une inconstitutionnalité ; un certain nbr de décret réglementaire passe en Conseil d’état
(section contentieuse et 5 sections administratives).

Le préfet est né de cette Constitution, il est chargé de représenter l’état dans les départements, placé sous l’autorité
hiérarchique du ministre de l’intérieur, fonction de police administrative, notamment en matière d’environnement, conseil des
collectivités territoriales, s’assure du respect de la loi par les collectivités.

C’est à cette époque qu’il y a un contrôle de constitutionnalité confié au Sénat.


Cette Constitution en 1799 est conçue comme une Constitution républicaine, mais en 1804, il y a un changement de régime
politique, c’est la proclamation de l’empire.

Paragraphe 1 |Le pouvoir exécutif

Le pvr exécutif initialement est partagé entre trois consuls. Cette terminologie de consuls évoque la république romaine
comme source d’inspiration, le sénat et le peuple romain.

Art 39, 40 : Le fait que la Constitution n’a pas un intérêt général et impersonnel mais désigne
nommément les consuls. De plus ils sont nommés pour 10 ans, et moins le peuple est alors
convoqué. Ce qui caractérise le gvt représentatif c’est lé récurrence des élections. Ils peuvent être indéfiniment rééligible, il n’y
a pas de limitation dans le temps des mandats. On remarque aussi que c’est le premier consul qui prédomine, il n’y a pas
d’égalité entre les consuls, de triumquera, il y en a un qui exerce le pvr exécutif.
Art 41 : La justice doit être indépendante, institutionnellement et personnellement. Et dans cet article, il n’y a pas vraiment
indépendance, car il les nommes, mais qu’il ne peut pas les révoquer = principe de mobilité, et l’inamovibilité = on ne peut pas
être déplacé d’une juridiction à l’autreArt 44, 52 : le gvt est chargé de l’exécution des lois ; actes réglementaires, arrêtés
ministériels, prient pour mettre en œuvre les lois. L’autre fonction de l’art 41, il nomme les membres du CE, les ministres…
Alors qu’ils n’ont pas le même degrés dans la hiérarchie : un ministre est un homme politique, ce n’est pas un fonctionnaire,
donc ce n’est pas un gvt collégial comme dans un système démocratique. Différence magistrat – juge = les juges consulaires
dans les tribunaux de commerce, le prud’hommes, les membres du CE Petit à petit cette C sera révisée par des sénatus consuls,
il ne faudra pas attendre longtemps pour que la dérive autoritaire apparaisse (2 août 1802) ce régime est donc consacré par
cette révision de la Constitution. Art 3 : régime autoritaire, le culte de la personnalité. Puis révision Constitutionnelle de 1804,
le citoyen Bonaparte devient empereur.

Pourquoi empereur ? Pourquoi empereur des français ?

On retrouve le droit romain avec « empereur », mobiliser la gloire de Rome, depuis la Renaissance, l’Antiquité est de nouveau à
la mode. Cela permet d’éviter la terminologie du roi, alors que si on a un empereur, on a un régime monarchique. Son pouvoir
il le tient de la nation, car ces révisions constitutionnelles, ont tout de démocratique car elles sont passées par le peuple
français. Le citoyen Bonaparte était malin car il a utilisé un procédé démocratique pour siphonner la démocratie. La
Constitution de la république de Weimar qui était l’une des C les plus démocratiques avec Adolphe Hitler, chez certains il y a
une peur du référendum car on a peur que ce soit un instrument de la démagogie. Cela veut dire que le système démocratique,
le gvt représentatif, est toujours très fragile. Le système représentatif est fragile, il va essayer de mettre en place un régime
mixte.

Paragraphe 2 |Le Sénat conservateur

La marque d’un système de type aristocratique.

Art 21 : racine du contrôle de constitutionnalité, c’est pour cette raison historique que la France mettra bcp plus de temps que
les états comparables à mettre en place le contrôle de constitutionnalité des lois. Il a des fonctions importantes car il désigne
les autres membres du pvr législatif. Les sénateurs sont nommés par le Sénat, processus par lequel un organe nomme lui-
même ses membres = cooptation, proposés par le corps législatif, le tribunat et le premier consul.

Paragraphe 3 |Le morcellement du pouvoir législatif

Il est ainsi plus faible et le pvr exécutif se retrouve renforcé, il n’y a que le gvt qui a la compétence de l’initiative dans le procédé
de législation. Il y a le Tribunat, discute les projets de loi, il ne décide pas de la loi. Le corps législatif ne peut pas débattre. Il n’a
que le droit de véto.

Paragraphe 4 |Un suffrage universel dévoyé

Art 7,8,9 : ce régime a un côté aristocratique (car il y a élection) si élection = aristocratie. « Les plus propres » = élite, les plus
doués. Le Sénat et le consul élisent les fonctionnaires publics, alors qu’aujourd’hui ce n’est pas un concours. Concours = pour
objectiver le processus de recrutement. Chez Aristote il y a l’idée qu’un bon régime politique est un régime modéré, donc qu’il
doit emprunter à tous les régimes.

Comment se finit le gvt ?

Départ de l’empereur en 1814, revient après Cents Jours, avec une nouvelle C qui ne verra pas le jour, puis défaite de Waterloo
en 1815. On peut considérer que c’est la fin de la Révolution, mais elle est en réalité dès le coup d’état du 18
brumaire.

Chapitre 2eme: L’instabilité constitutionnelle au XIXe siècle [1815-1870]

Section 1 - Les éléments chronologiques

8 juillet 1815 : retour de Louis XVIII.


16 septembre 1824 : mort de Louis XVIII.
29 mai 1825 : sacre de Charles X.
27, 28, 29 juillet 1830 : les Trois Glorieuses.
9 août 1830 : Louis-Philippe prête serment devant les Chambres.
14 août 1830 : Charte, monarchie de Juillet.
9 juillet 1847 : début de la campagne des Banquets.
24 février 1848 : abdication de Louis-Philippe, proclamation de la IIème République.
2 mars 1848 : gouvernement adopte le principe du suffrage universel. Début de la IIème République.
21 juin 1848 : fermeture des Ateliers Nationaux.
4 novembre 1848 : Constitution de la IIème République
10 décembre 1848 : élection du Président de la République au suffrage universel direct. Louis
Napoléon Bonaparte.
2 décembre 1851 : coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte.
14 janvier 1852 : nouvelle Constitution.
25 mai 1864 : abolition du délit de coalition.
19 juillet 1870 : déclaration guerre franco-allemande.
2 septembre 1870 : capitulation de Sedan.

Section 2 - La restauration : la Charte constitutionnelle du 8 juin 1814

Paragraphe 1 |Un retour à l’Ancien Régime

De faire comme si le passé révolutionnaire n’avait pas existé et le retour à l’AR. Il y a un problème pour deux raisons : ceux qui
reviennent au pvr, ne sont pas tous favorables à ce total retour à l’AR, certains sont favorables à une monarchie
constitutionnelle, c’est le cas de Louis 18 qui avait bien comprit qu’on ne pourrait pas totalement revenir à l’AR. Ensuite c’est
impossible de faire cela comme si la révolution française n’avait pas existée. (Préambule charte constitutionnelle de 1815) :

- Caractères qui font références à l’AR : « la divine providence », « longue absence » =


(l’émigration des aristocrates, qui ont pactisé avec les ennemis pour combattre la France),
« la paix » (congrès de vienne), « sujets » (citoyens)
- « Charte constitutionnelle » = aporie ? (Contradiction) terminologie de l’AR magna carta
- L’AR a tjrs eu la capacité de changer = nouvelle adaptation remontée à Louis le Gros.
- Née l’idée d’une grande famille, on perd le concept de Nation, le roi est le père.
- « Fait concession et octroi » acte unilatéral, du monarque à l’égard de ses sujets.
- Les deux monarques de la restauration seront Louis XVIII, et Charles X Louis XVIII frère de Louis XVI, car Louis XVI
avait un fils mais il est mort (Louis XVII), et comme Louis XVIII n’avait pas d’enfant, loi salique

[...]

Section 5 - Le second Empire : La constitution du 14 Janvier 1852 (1852-1870)

Paragraphe 1 |Une démocratie de façade

Le second Empire est né des décombres fraîchement construit de la IIe République. Cette dernière avait prévue une élection du
président de la République au suffrage universel direct : Louis Napoléon Bonaparte ayant été élu. Ce régime de séparation
stricte des pouvoirs s’est soldé par un coup d’Etat le 2 Décembre 1851, transformant le régime en Empire. Le chef de l’Etat a
donc été élu, mais ne sera plus ré-élu.

Le régime est donc à la fois fondé sur la souveraineté nationale et sur la souveraineté populaire.

A) Le pouvoir exécutif

La constitution elle-même prévoyait des règles de dévolution du pouvoir exécutif fondée sur la loi salique. La justice est rendue
au nom du chef de l’Etat. Le président peut dissoudre le corps législatif mais le corps législatif ne peut pas dissoudre le
gouvernement (séparation à la fois stricte et souple).

B) Le Sénat

Le Sénat est la pièce institutionnelle la plus importante en dehors de l’empereur. Par ailleurs, son fonctionnement témoigne
d’une certaine continuité de l’aristocratie : composé de cardinaux, de maréchaux, des amiraux ; nommés à vie et inamovibles.
.Les cardinaux : ils sont nommés par le Pape avec l’accord du chef de l’Etat (cf. Gallicanisme) et élisent ce dernier.
Cela témoigne d’une persistance de l’influence de l’Eglise Catholique dans la politique française. En outre, ils sont pour la
plupart réactionnaires et anti-républicains.
.Les maréchaux et amiraux : ils sont nommés par l’empereur et sont au sommet de la hiérarchie militaire, assurent
l’ordre et la sécurité sont conservateurs.

Il existe dès lors une circularité entre la Chambre Haute et le pouvoir exécutif. La Chambre haute est compétente en matière de
contrôle de constitutionnalité des lois.

C) La Chambre basse
L’élection se fait au “suffrage universel” masculin. Cependant, il existait un dispositif de “candidature officielle” : les candidats
soutenus par l’empereur disposaient d’une aide financière pour la campagne électorale ; leurs bulletin de vote étaient
distingués des autres.

Le Conseil d’Etat a alors un rôle législatif : elle a un droit de veto sur l’adoption des amendements proposés par la Chambre
basse. Aussi, la constitution peut servir la mise en place d’un régime autoritaire.

Paragraphe 2 |Une libéralisation progressive

Sous le IInd Empire, le monde connaît une certaine montée en puissance des Républicains. Malgré l’absence de liberté de
réunions, les républicains organisent des banquets : ce ne sont point des réunions politiques formelles, mais elles servent de
lieux de campagnes et servent la propagation du modèle Républicain en France.

Louis Napoléon Bonaparte avait compris qu’il devait lâcher les rennes pour garder le pouvoir. Aussi, un mouvement de
libéralisation s’est propagé dans la France des années 1860’s-1870’s ; se concrétisant dans l’adoption de la loi de liberté
syndicale en 1864. Avec le développement du capitalisme, les droits des ouvriers étaient alors mis à mal.

En 1870, Louis Napoléon Bonaparte voulait faire adopter un sénatus-consulte qui libéralise l’Empire mais assure également la
passation de pouvoir à son fils. A la même période, la France déclare la guerre à la Prusse et perd rapidement. Louis Napoléon
Bonaparte est capturé et enfermé par les Prussiens. Les conditions du traité de paix sont :
.Le paiement d’1 milliard de franc d’or (somme absolument considérable).
.Le rattachement de l’Alsace Moselle
En outre, l’Allemagne s’unifie dans la galerie des Glaces du Château de Versailles.

Chapitre 3eme : L’implantation de la démocratie libérale [1870-1958]

Section 1 - Repaires historiques


Voir moodle

Section 2 - La naissance de la IIIe République [1870-1875]

Paragraphe 1 |La République avant les lois constitutionnelles de 1875

Une fois que le Traité d’Armistice de 1870 est signé, il persiste une grande situation de confusion : Louis Napoléon Bonaparte
étant retenu en Prusse.

La commune de Paris en 1870 apparaît alors dans ce contexte politique particulier : un système de démocratie directe s’installe
dans la capitale ; les républicains modérés et conservateurs fuyant la ville. Menés par Adolphe Thiers, Paris est mis en État de
siège par les militaires et la commune de Paris prend fin.

A partir de 1870, une période d’incertitude politique apparaît : Léon Gambetta proclame la République la même année.
Pourtant, les élections législatives organisées donnent aux Républicains une majorité seulement relative face aux légitimistes et
aux orléanistes ; deux groupes monarchistes opposés. Thiers est élu chef du pouvoir exécutif de la République Française
(conservateur mais républicain) mais ce dernier démissionne, ne disposant plus d’une majorité suffisante au Parlement. Les
députés élisent alors le monarchiste Mac Mahon à la tête de l’exécutif. La République doit alors former une constitution qui
prendra la forme de trois lois constitutionnelles :
.La première dispose du rôle du Sénat.
.La seconde dispose de l’organisation des pouvoirs publics ; avec l’amendement Walon qui passe à une voix
désignant le chef de l’Etat comme président de la République.
.La dernière dispose des rapports entre les pouvoirs publics.

La troisième république est née à la fois en 1870 et formellement en 1875. La Constitution peut-être interprétée par les juges
constitutionnels mais aussi par les différents acteurs de la constitution. Sous la troisième République où il n’y avait pas de juges
constitutionnels, cette interprétation était le fruit du seul acteur constitutionnel : elle est le produit d’une forme de “coutume
constitutionnelle”. La coutume est une pratique (répétition d’un comportement) qui fait l’objet d’un usage répété et d’une
certaine croyance des sujets de droits en cette dernière.

Section 3 - La IIIe République

Celui qui détermine la norme n’est pas l’auteur du texte mais son interprète. L’interprétation dispose que la signification du
texte juridique se construit à partir des faits qui se présente devant son juge.

-> Lecture du discours préliminaire sur le Code Civil par Portalis.


Paragraphe 1 |L’équilibre entre l’exécutif et le législatif dans les lois constitutionnelles de 1875

A) Les pouvoirs du président de la République

Le président de la République a beaucoup de pouvoirs mais tous ses actes doivent être contresignés par les ministres. Le
contreseing permet au gouvernement d’endosser la responsabilité politique des actes du président de la République : il y a un
transfert de la responsabilité politique du président vers le gouvernement ; gouvernement qui pourra lui-même être renversé
par le Parlement (article 2 à 5 de la Constitution).

Le système est orléaniste : le gouvernement est responsable devant le chef de l’exécutif et devant la chambre basse.

B) Le pouvoir des Assemblées

Le pouvoir législatif est bicaméral réparti entre Chambre des Députés et le Sénat. Le gouvernement est responsible devant les
DEUX chambres et plus seulement la Chambre basse.
-> Pourquoi ? Car la IIIe République sert alors de période de transition avant le retour à une monarchie constitutionnelle sur
le modèle de la monarchie de Juillet. La présidence qui appelle à devenir une monarchie, a alors besoin de soutien de la part de
conservateurs : le Sénat EST conservateur. L’idée est qu’il y est un contre-pouvoir à la Chambre basse.

En outre, la confection des lois reviens à la fois à la Chambre des députés ET au Sénat. Le bicamérisme est donc égalitaire.

Paragraphe 2 |Une coutume constitutionnelle favorable au Parlement

A) La crise du 16 mai 1877

Les élections législatives de Mars 1876, une très forte majorité Républicaine (361) face à une minorité de Conservateurs (153).
Le président Mac Mahon tente alors de jouer le jeu parlementaire en nommant président du Conseil un Républicain très
modéré : Jules Simon. Mais très vite un conflit s’oppère entre Jules Simon et le président Mac Mahon, si bien que ce premier
démissionne. Contrairement à la loi du régime parlementaire (tout en disposant néanmoins d’une majorité conservatrice au
Sénat) mais conformément à l’opinion de Mac Mahon, le président nomme le 16 mai 1877 un conservateur monarchiste
comme président du Conseil : Albert de Broglie.

En quelques heures, l’exécutif se retrouve face à une crise institutionnelle : il ajourne les Chambres pour un mois avant de
dissoudre la Chambre basse conformément aux procédés constitutionnels le 25 juin 1877. Les nouvelles élections législatives se
concluent sur la victoire des Républicains (323 contre 208) menés par l’opportuniste Gambetta : “Quand la France aura fait
entendre sa voix souveraine, croyez le bien, Messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre”. Gambetta fait savoir durant la
campagne électorale que rien ne pourra aller à l’encontre de la voix du peuple une fois cette dernière définie : ce message est
directement adressé au chef de l’exécutif.

Mac Mahon est défait et se soumet à la volonté du peuple le 14 Décembre 1877 : il reconnaît le parlementarisme du régime et
affirme l’impossible orléanisme au sein de la IIIe République. En 1879, il démissione ; Jules Grevy le remplace.

B) La Constitution Grevy - l’effacement du président de la République

La soumission de Grévy à “la grande loi du Régime parlementaire” conduit à une sorte de “coutume contra-legem”, ie la
désuétude (la disparition du procédé) du droit de dissolution qui ne sera plus jamais utilisé sous la IIIe République.

C) Le légicentrisme

Le régime Parlementaire deviendra un régime d’Assemblée ou le pouvoir s’exerce au niveau législatif et essentiellement dans la
Chambre basse : c’est ce que l’on nomme le légicentrisme (le règne de la loi, qui n’est en réalité que la prépondérance de la
Chambre basse). Ce légicentrisme se caractérise par deux procédés :

1. Toute puissance et impuissance du Parlement

Avec le UK et les USA, la France est à cette époque-là le seul pays démocratique.

Le Parlement est à la fois tout puissant et impuissant : il maîtrise le gouvernement, ce qui est responsable d’une très forte
instabilité gouvernementale sous la IIIe République (pour autant il y a une très grande stabilité du personnel politique : Léon
Gambetta, Jules Ferry, Jean Jaurès, Félix Faure, Léon Blum, Aristide Briand, Georges Clemenceau).

L’important est alors d’avoir une grande stabilité de l’exécutif garante de l’ effectivité de l’action publique. Dans cette
perspective apparaissent la pratique des “Decrêts-loi” par laquelle l’exécutif peut légiférer sur le domaine de la loi.
Afin d’assurer une certaine stabilité de l’exécutif, de nombreuses alliances politiques se font et se défont.

C’est sous la IIIe République que se développe l’antiparlementarisme chez les monarchistes et chez les bonapartistes entre
autres choses (Charles Maurras, etc…) face à différentes affaires médiatico-politiques : Affaire Oustric; Affaire du gendre de
Jules Grévy; Affaire Stravinski (crédit municipal de Bayonne). L’extrême droite fait des ravages dans les sondages et dans le
militantisme dès le début des années 1930’s.
2. L’absence de contrôle de constitutionnalité des lois

Il n’existe pas de contrôle de constitutionnalité des lois : ce n’est pas le rôle du Sénat comme dans les Constitutions des Ier et
IInd Empires. Les juges se refusent à tout contrôle de constitutionnalité : “la loi est l’expression de la volonté générale” et ne
peut dès lors pas faire l’objet d’un contrôle juridictionnel.

-> La loi est-elle vraiment l’expression de la volonté générale ?


Pas vraiment, les députés disposent d’un mandat représentatif et pas d’un mandat impératif. Avec un mandat représentatif,
l’élu n’est pas juridiquement retenu par ses engagements auprès de ses électeurs. La loi exprime donc la volonté des députés,
bien qu’ils aient été choisis par le peuple de citoyen.

Paragraphe 3 | La protection des libertés publiques

Sous la IIIe République, la DDHC a une forte valeur symbolique mais aucune valeur juridique. La défense des libertés passe par
la loi et non par une déclaration des droits ou par la constitution (c’est dans une certaine mesure une continuité du
légicentrisme).

-> Loi du 16 Juin 1881 : Gratuité de l’enseignement (Loi Ferry)


-> Loi du 30 Juin 1881 : Liberté de réunion - élément fondamental du fonctionnement du régime démocratique.
-> Loi du 29 Juillet 1881 : Liberté de la presse - élément fondamental de la garantie du pluralisme politique.
-> Loi du 28 Mars 1882 : Enseignement primaire obligatoire - L’école n’est pas obligatoire, l’enseignement (même à domicile)
l’est.
-> Loi du 28 Mars 1884 : Liberté syndicale - Permet l’organisation de syndicats en personnes morales.
-> Loi du 1er Juillet 1901 : Liberté d’association -
-> Loi du 9 Décembre 1905 : Sur la séparation des Églises et de l’Etat - (regarder PFRLR de la Ve République plus tard dans le
cours) ; Ce n’est pas une loi contre la religion ; Ce n’est pas une loi qui met en place un athéisme d’Etat mais la liberté de
conscience. La laïcité est la manière dont la France a garantit la liberté de religion.
Bloc de constitutionnalité est composé :
.De la Constitution du 4 Octobre 1958
.Du préambule de la Constitution de 1958 qui fait référence à :
-la DDHC
-le Charte de l’Environnement de 2004
-le préambule de la Constitution de 1946 qui fait référence :
.aux PFRLR

Le Conseil d’Etat puis le Conseil constitutionnel en 1971 reconnaissent la liberté d’association comme ayant valeur
constitutionnelle, puisque faisant parti des PFRLR.

La troisième république se termine dans “la drôle de guerre”.

Section 4 - Le Régime de Vichy


Le gouvernement laisse les pleins pouvoirs à Pétain. Lorsque les Allemands pénètrent en France, le gouvernement fuit à
Bordeaux. Aux alentours du 15 juin 1940, de Gaulle quitte la France depuis Mérignac pour rejoindre Londres.

Le 10 Juillet 1940, une loi constitutionnelle est votée par le pouvoir constituant dérivé (La Chambre des députés et le Sénat) :
tous les pouvoirs sont donnés au gouvernement de la République sous l’autorité de la signature du Maréchal Pétain. La loi
constitutionnelle annonce l’arrivée prochaine d’une nouvelle constitution respectant de nouvelles valeurs fondamentales : le
travail, la famille et la patrie.

La loi est-elle constitutionnelle : la République peut-elle mettre elle-même fin à sa propre existence ?

Dès lors qu’il n’y a pas de distinction entre pouvoir constituant originaire et dérivé, alors ce dernier peut défaire le premier. Sur
le terrain procédural, la question peut-être questionnée : un grand nombre de députés étant absents. Cependant, aucune règle
ne disposant d’un seuil minimum de parlementaires, sur le plan juridique cette loi constitutionnelle parraît irréprochable.

La IIIe République persiste sour l’empire de cette loi constitutionnelle nouvelle, la nouvelle constitution n’ayant jamais été
adoptée. Un régime antidémocratique, autoritaire et collaborationniste est mis en place petit-à-petit. Des lois antisémites sont
adoptées, puis les autorités de l’Etat Français s’investissent de plus en plus activement dans la déportation des juifs résidant sur
le territoire français.

Section 5 - Le Gouvernement Provisoire de la République Française


Le 9 août 1944 remet en place la légalité républicaine sur le territoire continental de la France à nouveau libre. Pour le Général
de Gaulle, le régime de Vichy a existé politiquement mais pas juridiquement.

Cependant, ce raisonnement ne tient pas la route dans le sens où la loi constitutionnelle de 1940 ne peut-être considérée
comme inconstitutionnelle. L’article 1er de ladite ordonnance dispose que la République n’a pas cessé d’exister.
Paragraphe 1 : L’ordonnance du 9 août 1944 relative à l’établissement de la légalité républicaine sur
le territoire continental

Au sein d’un ordre juridique, ie d’un ensemble de normes et d’organes qui forment l’Etat ; les juges ou une autorité
administrative peuvent prononcer la nullité d’un acte. La compétence est le fruit des fonctions induite par un statut qui est
conféré par une autorité juridique.

Aussi le général de Gaule, en 1944, ne dispose d’aucune habilité juridique pour déclarer l’Etat français comme “nul et non
avenu”. De même qu’il ne dispose d’aucune autorité pour se déclarer président du GPRF. Sa légitimité est historique, pas légale
ni rationnelle. Chez Weber, il existe trois formes de légitimité :
.Celle qui vient de Dieu
.Celle qui vient du charisme
.Celle qui vient d’un dispositif juridique
Ainsi, le Général dispose simplement d’une légitimité charismatique au sens de Weber.

L’article 1er dispose que “la forme du Gouvernement de la France est et demeure la République. En droit celle-ci n’a pas cessé
d’exister”. C’est ambiguë. Les colonies sont exclues car la légalité républicaine n’y a pas été retirée contrairement au territoire
continental.

L’article 2 dispose de la nullité des actes juridiques à valeur constitutionnelle, législative ou réglementaire consacrés après le 16
Juin 1940 ; étant considéré comme inconstitutionnel (ce qui, sur le plan juridique, est très largement remis en cause). Cela rend
l’alinéa 2 du même article d’autant plus ambivalente, puisque celui-ci dispose que “cette nullité doit-être expressément
constatée” (passage des textes au peigne fins les uns après les autres). Aussi, il sera mis en place une liste (sous forme
d’ordonnance) de tous les actes de Vichy qui seront frappés de nullité.

-> Cette question s’est reposée lors de celle impliquant la responsabilité de l’Etat pour l’application d’actes promulgués sous
l’Etat français.
La responsabilité pénale désigne le comportement détermine par la société comme délétère pour la collectivité.
La responsabilité civile désigne tout fait quelconque de l’Homme qui l’oblige à réparer ses dommages.
L’Etat peut-être civilement responsable. L’Etat français a été mis en cause pour la déportation de masse des juifs vers la
Pologne. Des individualités (Papon, Laval, etc…) ont d’abord été mise en cause ; avant de se poser la question de la
responsabilité de la France. Ainsi, la défense de Papon reposait sur le fait que ses actes avaient été commis alors qu’il était en
fonction, dès lors, la responsabilité était celle de l’Etat. Le Conseil d’Etat a reconnu en 2002 que Vichy était la France. Dès lors,
l’Etat doit partiellement tout du moins, réparer ses méfaits.

Paragraphe 2 : L’ordonnance du 17 août 1945

-> La deuxième question qui se pose est celle de la continuité ou de la rupture avec la IIIe République.
Pour y répondre, l’article 1er de l’ordonnance s’en remet au peuple souverain par voie référendaire : faut-il former une
nouvelle Assemblée Constituante ou s’en remettre aux institutions consacrées par les lois constitutionnelles de 1875 ?

Le pouvoir constituant dérivé devient originaire à l’article 4 qui dispose que si le Corps électoral souhaite le passage à une IVe
République, alors une nouvelle Assemblée Constituante formera une nouvelle Constitution. Le pouvoir constituant originaire ne
prend essence dans aucun texte juridique pré-existant. Il est le fruit direct d’un pouvoir souverain. Le pouvoir constituant
dérivé prend essence dans un texte juridique qui lui pré-existe et qui lui est supérieur ; il a le pouvoir de modifier ce même
texte.

Le peuple décidera le passage à une IVe République : une nouvelle Assemblée Constituante est alors formée. Ce passage à une
nouvelle République permet le passage d’un système de non-droit, de flou juridique et par la même d’incertitude
démocratique.

L’Assemblée Constituante (à majorité communiste et à très forte majorité de gauche) rédigera un premier projet de
Constitution qui dispose de la mise en place d’un régime d’Assemblée ; projet rejeté par référendum en Avril 1945. Une
nouvelle Assemblée Constituante (toujours de gauche mais avec plus de sièges pour le MRP) sera formée ; cette dernière
élaborera un nouveau projet de Constitution adoptée en Octobre 1946 et qui donnera naissance à la IVe République.

Section 6 - La IVe République

Paragraphe 1 : La genèse de la Constitution

La IVe République est une grande période de croissance économique pour la France (Trente Glorieuses) ; bien que le régime
politique fonctionnait fort mal.

La question de la décolonisation est très présente au sein de la IVe République (Tunisie, Maroc, Algérie, etc…). Par ailleurs, des
grands Hommes de la IVe République sont très investis dans cette question car directement concernés : Léopold Sédar Sanghor.
La IVe République marque aussi la période de développement de l’arme nucléaire en France. Les CEE apparaissent en 1950.
Paragraphe 2 : Un régime d’Assemblée

A) Le pouvoir législatif

C’est un système d’Assemblée qui comporte la particularité de consacrer un bicamérisme au Parlement : l’Assemblée Nationale
et le Conseil de la République. Les deux chambres sont très inégalitaires.

Le système se caractérise par un pouvoir législatif très fort et un pouvoir exécutif très faible.

B) Le pouvoir exécutif

Le président de la République est élu par le Parlement. L’article 30 dispose que le président de la République dispose d’un
pouvoir de nomination, en outre il ratifie les traités. Le président est irresponsable : tout le pouvoir est dans le gouvernement.
Ce gouvernement est sous la dépendance de la Chambre basse du Parlement.

Les ministres ne sont responsables QUE devant la Chambre basse, contrairement à la IIIeme République.

Ce grand pouvoir de l’Assemblée est manifeste dans l’article 45 alinéa 2 et alinéa 3 ; ainsi que l’article 48. En effet, le président
du Conseil doit présenter, à sa nomination, son discours de politique générale devant la Chambre Basse. Après ce discours de
politique générale, une motion de confiance est votée et détermine si le gouvernement nommé entre en fonction ou non (à la
majorité absolue des suffrages). Cela obligeait donc les politiques à trouver une frontière entre compromis et soumission.

Aussi, la IIIe République est une période de blocage politique, législatif et exécutif : la France tourne grace à l’administration.
L’article 50 dispose de la procédure de dissolution de l’AN. Le président, après réunion en conseil des ministres et avis du
président de l’AN ; et dans la condition particulière où deux crises ministérielles auraient eu lieu dans une période 18 mois ;
peut dissoudre la Chambre basse du Parlement.

Paragraphe 3 : La protection des droits fondamentaux

C’est un retour avec la tradition des constitutions révolutionnaires. Pour la première fois, grace au préambule de la Constitution
de 1946, la DDHC refait son apparition.
La question de droit qui se posait était alors : quelle est la valeur normative de ce préambule ?

La première institution à répondre à cette interrogation était le Tribunal Civil de la Seine (ancêtre du TJ de Paris) dans l’affaire
de la nullité du testament de la dame de veuve Lang en faisant valoir le principe de non-distinction de l’Homme selon “la race”
présent dans le préambule de 1946.

Pour la première fois, une déclaration des droits consacre une égalité entre les hommes et les femmes ; le droit de grève ; le
suffrage universel ; etc… POURTANT, l’Algérie était un considérée comme un département français du fait de l’exode de
métropolitains, dits pieds noirs, en Algérie depuis 1830. Beaucoup étaient des agriculteurs. MAIS tous les habitants n’étaient
pas des citoyens de la République. Aussi, les “événements d’Algérie” se transforment petit à petit en une situation de guerre
civile.

A la fin de 1957, début 1958 on est proche d’une situation d’un “coup d’Etat militaire”.

PARTIE 2 | Droit constitutionnel de la Ve République

Chapitre 1er : Les principes constitutionnels qui fondent la Ve


République

Section 0 - Chronologie

Avec la loi constitutionnelle du 3 Juin 1958, le pouvoir constituant dérivé écarte la procédure de révision constitutionnelle ; de
la même manière qu’avait pu le faire le Maréchal Pétain avec la loi constitutionnelle de 1940 instituant l’Etat français. Le
Général de Gaulle méprise par la pareille la procédure juridique. Pour autant, ce dernier estimait en interview dans les années
1960’s que “Ce n’est pas à mon âge que je vais commencer une carrière de dictateur”.

L’idée sous jascente est : quelles sont les règles fondamentales sur lesquelles se fonde la Ve République ?

L’article 1er de la Constitution de 1958 dispose que la France est laïque, indivisible, démocratique et sociale. Elle assure une
égalité devant la loi pour tous les citoyens ; elle respecte toutes les croyances. Enfin, une révision constitutionnelle du 28 mars
2003 dispose que son organisation est décentralisée.
L’article 2 dispose des symboles et caractéristiques de la Ve République : la langue Française, le drapeau tricolore, la
Marseillaise, la devise et sa formule de principe : “gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple”. Cette formule est
relativement creuse en plus d’être assez infondé : le peuple ne gouverne pas, les représentants élus le font.

Section 1 - Les principes des pères fondateurs


Il faut comprendre quelles sont les idées de Michel Debré et du Général de Gaulle lors de l’élaboration de la Constitution de
1958.

Paragraphe 1 : La consécration de l’autorité du chef de l’Etat (De Gaulle)

Les idées constitutionnelles du Général de Gaulle ont été exprimées dans le très célèbre discours de Bayeux du 16 juin 1946
dans un contexte de ré-élection d’une Assemblée Constituante dans le cadre de l’élaboration de la Constitution de la IVe
République. C’est de ce discours de Bayeux qu’est né la Ve République. Après ledit discours, Blum dans un article du journal “Le
Temps” qui estimera qu’un pouvoir si fort de l’exécutif doit-être élu au suffrage universel direct. Le suffrage universel direct fait
peur à l’époque : après la IIe République, l’idée que le suffrage universel direct est une machine à dictateur est globalement
reconnue.

Il y souhaite un système bicaméral. Dans un État unitaire, la chambre haute manifeste une forte dimension aristocratique dans
le sens où elle va s’entendre comme un contre-pouvoir de la Chambre basse au sein même du pouvoir législatif. Le pouvoir
législatif est donc divisé en deux sous la Ve République :
.Une Chambre basse : l’Assemblée Nationale.
.Une Chambre haute : Le Sénat.

Pour de Gaulle, le pouvoir exécutif ne doit pas procéder du parlement : il souhaite éviter le retour à un régime d’Assemblée et
consacrer un exécutif bicéphale très fort à la Ve République. Le pouvoir exécutif reste pour autant collectivement responsable
devant le pouvoir législatif.

Ce qui fait que le président de la République a du pouvoir, c’est certes qu’il soit élu au suffrage universel direct (pas avant 1962)
mais surtout qu’il dispose d’une majorité à l’Assemblée.

Paragraphe 2 : Rationaliser le parlementarisme (Debré)

Michel Debré entend éviter le retour à la IIIe République par un autre moyen : la rationalisation du parlementarisme. Dans un
discours devant le Conseil d’Etat le 27 août 1958, il témoigne de son souhait d’un régime parlementaire mais avec un pouvoir
exécutif ayant les moyens d’encadrer les excès du Parlement (49.3).

L’exécutif ne doit pas être sous la coupe de la Chambre Basse et doit dès lors disposer d’outils constitutionnels soumettant le
Parlement.

La stabilité de la République s’explique par l’existence d’une forte majorité parlementaire et donc la tendance au bipartisme.
Ce n’est plus le cas aujourd’hui en France.

Section 2 - Une république démocratique


La première des caractéristiques fondamentales de la Ve République est qu’elle est démocratique. Le système n’est
évidemment pas uniquement dans un système démocratique (au sens de démocratie directe).

Paragraphe 1 : La démocratie représentative

Il s’agit en réalité d’un système de démocratie représentative. Le système électif peut par ailleurs être direct ou indirect. Tous
les nationaux français majeurs des deux sexes sont électeurs selon les dispositions de l’article 3.

La souveraineté nationale est fondamentale à l’exercice de la souveraineté populaire : elle permet de déterminer la distinction
entre qui est électeur et qui ne l’est pas.

A) La diversité des élections

1. Elections politiques, administratives, professionnelles

Dans un système représentatif contemporain, il n’existe pas seulement des élections politiques. Le processus électif permet de
faire fonctionner d’autres institutions que des institutions politiques avec leurs propres conditions d’éligibilité : des élections
administratives (au sein des Universités notamment : les personnels votent au même titre que les étudiants) ; des élections
juridictionnelles (juges au sein du Conseil de Prud’hommes et des Tribunaux de Commerce) ; élections professionnelles
(battonier du bareau, etc…) ; etc…
2. Elections nationales, locales et européennes

A l’échelle nationale existent les élections législatives, sénatoriales et présidentielle. A l’échelle locale existent les élections
municipales, départementales et régionales. Enfin à l’échelle européenne existent les élections au Parlement Européen.

Par ailleurs pour les élections municipales et au Parlement Européen, la condition de nationalité européenne est fondamentale ;
le droit de vote et d’éligibilité ne s’exerce pas dans l’Etat duquel on a la nationalité mais dans notre lieu de résidence (un
Allemand habitant en France aura un droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et européennes).

B) Les modalités du scrutin

1. Les modes de scrutin


La question renvoie avant tout à la question des modes de scrutin. Le scrutin peut-être direct (les électeurs votent directement
pour un représentant) ou indirect (les électeurs votent pour des “grands électeurs” qui les représentent et qui servent
d’intermédiaires qui voteront eux-mêmes pour des représentants).

Le scrutin peut-être uninominal majoritaire à deux tours auquel cas les électeurs votent une première fois : soit un candidat
obtient la majorité absolue (50% + 1 voie) ; soit personne n’obtient de majorité absolue auquel cas un deuxième tour est
organisé entre les candidats ayant réunis le plus de voie (deux personnes ou plus). Le scrutin uninominal à deux tours avec deux
candidats au second tour pousse aux alliances politiques et au bipartisme sur l’échiquier politique avec un clivage gauche-
droite.

Le scrutin peut-être fait à partir de liste à la représentation proportionnelle on répartie les sièges à proportion des voies. C’est
le cas en Israël. Il existe une plus grande représentation d’une pluralité de partis politique permettant une photographie
parfaite de la diversité des opinions des citoyens. Cependant cet éclatement du paysage politique entraîne un jeu d’alliance
responsable d’instabilité gouvernementale.

2. La parité

Le problème est celui de l’accès à la parité au sein des élections au vue des modes de scrutin. Aussi, on n’exige pas un nombre
égal d’Homme et de Femmes pour les élections ; pourtant l’idée d’une parité est favorisée désormais sur les listes électorales.

Le problème qui risque de se poser bientôt est la question des nouveaux genres : comme fait-on d’une part pour leur éligibilité
mais en plus pour assurer une certaine parité ?

C) Les partis politiques

1. La consécration constitutionnelle des partis politiques

La constitution consacre l’existence des partis politiques. En effet l’article 4 de la Constitution de 1958 dispose que “les partis et
groupements politiques concourent à l’expression du suffrage”.

Les partis politiques sont indispensables à l’existence d’une démocratie représentative. En effet, la pluralité des idées est la
condition primordiale à l’existence d’une démocratie. Les partis politiques favorisant la sociabilisation et fabriquent l’opinion
d’une certaine façon. En outre, ce sont les partis politiques qui permettent de fonder des majorités parlementaire et donc une
gouvernance stable.

2. Le statut des partis politiques

a) La liberté de création

Une liberté dans la création des partis politiques est nécessaire ; pour autant peut-on placer une limite constitutionnelle à
l’existence de partis anti-démocratiques et illibéraux ?

En France il existe des dispositions constitutionnelles qui permettent la dissolution de groupements.

b) Le financement

Les questions de financement des partis politique est également très importante : doivent-ils provenir de fonds publics ? de
fonds privés ? sont-ils imposables ?

En France, les partis sont financés publiquement et les fonds privés sont très limités afin d’éviter les conflits d’intérêts et le
lobbyisme.

c) La transparence

La transparence de la vie politique est imposée par des contrôles réguliers des comptes de campagne et des financements
politiques. Des recours sont possibles devant le Conseil constitutionnel.
Paragraphe 2 : La démocratie directe

A) Les referendum nationaux

1. Le referendum législatif

Le referendum législatif est consacré à l’article 11 de la Constitution de la Veme République.

a) Le champ d’application du referendum

La question est de savoir déterminer le champ d’application du referendum législatif : il est plus restreint que le domainchamp
est en effet limité par l’article 11. La logique du gouvernement représentatif domine donc sur la logique de la démocratie : des
représentants du peuple au Parlement ont un champ d’intervention illimité (sauf limites relatives au respect de la hiérarchie
des normes) là où le peuple est restreint.

Le champ d’application du referendum :


.la ratification des traités. Il s’agit d’une prérogative du pouvoir exécutif, nonobstant le président de la république
doit avoir l’accord du législatif pour les traités les plus importants : que ce soit par le biais du parlement ou d’un referendum.
Un traité est un acte conventionnel qui lie au moins deux sujets de droit qui expriment leur souveraineté. Un traité peut-être
économique ; sur l’environnement ; militaire ; sur du droit pénal ; relatif à la protection des droits de l’Homme. Tout peut faire
l’objet d’un traité : il est l’expression de la souveraineté même d’un État. Cependant, le droit international public limite cette
idée : il est impossible pour un traité de remettre en cause l’existence et la souveraineté d’un État qui n’est pas signataire ; il
est impossible pour un traité de prévoir des crimes.
.l’organisation des pouvoirs publics. Cette formule est très large (collectivités territoriales ; etc…). Attention,
l’organisation des pouvoirs publics et la révision de la Constitution sont deux formules proches.
.réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale. Encore une fois, le champ d’application
est assez large.

Le Conseil constitutionnel n’intervient pas par principe dans l’interprétation des référendum législatifs. Le président de la
République est par principe l’interprette de ces lois référendaires.

b) Les conditions du recours au referendum

Avec l’article 11 de la Constitution, il y a deux hypothèses à différencier :


.d’une part le référendum à l’initiative du gouvernement.
.mais encore le référendum sur proposition conjointe des deux assemblées publiée au JORF.

Encore une fois, c’est le président de la République qui mène la danse : c’est lui qui a la décision finale de convoquer ou non le
peuple.

Le RIP est quant à lui partagé entre 1/5 des parlementaires mais encore 1/10 des électeurs inscrits sur les listes électorales.
Récemment, LR aimerait organiser un RIP sur un nouveau projet de loi immigration après sa défaite sur le projet récent.
Cependant, le Conseil constitutionnel intervient sur ce référendum d’initiative partagée en contrôlant son respect à la
constitution. Le RIP et le référendum à l’initiative de l’exécutif ne sont pas sur un pied d’égalité.

c) Le refus du Conseil constitutionnel de contrôler les lois référendaires

De surcroît, le Conseil constitutionnel se déclare incompétent dans le contrôle des lois référendaires. La décision généralement
citée, à plus ou moins juste titre est celle du 6 novembre 1962, lorsque le général de Gaulle a engagé une loi référendaire pour
modifier la constitution.

Pour que le conseil constitutionnel se déclare compétent pour contrôler les projets ou propositions de loi de révision de la
constitution, il faut que la constitution consacre une différenciation entre pouvoir constituant originaire et pouvoir constituant
dérivé.

En revanche, en 1992, le traité de Maastricht a été ratifié par un référendum : le conseil constitutionnel a été saisi et a
maintenu sa jurisprudence (la loi était bien de niveau législatif) ; le référendum est l’expression du peuple souverain.
L’intervention du peuple dans le référendum législatif tire son pouvoir de la constitution. Cependant, cette décision du juge
constitutionnel, si elle est sur le plan juridique très primitive, elle demeure sur le plan politique plus que légitime du fait de son
apport démocratique.

d) Aperçu des différents référendums législatifs

1961 ; référendum sur l’autodétermination en Algérie - 75% de OUI


1962 ; référendum sur les accords d’Evian
1972 ; référendum sur l’élargissement de la CEE
1988 ; référendum sur l’autodétermination en Nouvelle Calédonie
1992 ; référendum Traité de Maastricht
2005 ; référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe - 54,88% de NON + 30,66% d’abstention
Tous ces référendums ont un apport international ; aucun n’est sur une question de type législative.

2. Les référendums constitutionnels

Il s’agit soit du référendum organisé sur le fondement de l’article 89 ; soit du référendum organisé sur le fondement de l’article
11 lorsque le Général de Gaulle souhaite faire passer le suffrage universel direct à l’élection du président de la République.

La monarchie devient l’alliée de la démocratie contre l’aristocratie : il s’agit d’un appel au peuple.

B) Les référendums locaux

Cette démophobie se retrouve chez les référendums locaux. Il existe énormément de référendums locaux au niveau des
Länders en Allemagne.

En France, c’est l’article 72-1 de la Constitution de 1958 qui consacre des dispositions à l’instauration de référendums locaux.
Au niveau des collectivités locales existent différentes modalités pour organiser des référendums (aller voir dispositions)

Section 3 - Une République indivisible

Paragraphe 1 : Indivisible et décentralisée

Une République indivisible permet de faire écho aux acquis révolutionnaires : la fin des privilèges, de l’organisation en ordre, du
système féodal, etc… L’article 1er de la DDHC dispose par ailleurs que “les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en
droit”.

L’indivisibilité dispose de l’impossibilité de mettre en place un État fédéral (où il existes plusieurs ordres juridiques ; l’Etat fédéré
n’est soumis qu’à la Constitution) ; mais un système unitaire décentralisé (où il existe un seul ordre juridique ; les collectivités
sont soumises à la loi nationale).

Paragraphe 2 : Indivisible et fédéralisée

A) L’appartenance à l’Union Européenne

La République Française peut-être considérée comme fédéralisée dans le sens où elle appartient à l’Union Européenne. L’Union
Européenne n’est pas à proprement parler une fédération mais une Organisation Internationale du POV du droit.

Pour autant, le TUE et le TFUE dispose des compétences exécutives et législatives qui s’imposent aux autres Etats membres.

“J’ai pris ma décision, faites entrer les juristes” George Clémenceau.

B) La primauté de l’union

On saute cette partie du cours

Section 4 - Une république laïque

Le principe de la légitimité de l’ordre politique était, sous l’AR, d’ordre religieux. La sécularisation dans l’occident moderne
caractérise l’autonomisation du politique à l’égard du religieux et vice-versa. L’autonomie n’est pas pour autant synonyme
d’indépendance. Dans un débat démocratique et politique, l’intervention des représentants des religions sont, au même titre
que les représentants d’associations LGBT, en faveur de la défense de l’environnement, etc… des participants légitimes.

En dépit du processus de sécularisation du pouvoir au XIXe siècle en France, demeurait des liens très étroits entre la sphère
politique et la religion catholique Romaine : au Sénat sous le IInd Empire, siégeaient des cardinaux. Jusqu’à la première guerre
mondiale, l’Eglise catholique (Le Vatican) était totalement hostile à la démocratie représentative et à la République. Le principal
allié des gouvernements autoritaires, dynastiques, etc… était l’Eglise catholique.

Paragraphe 1 : Un principe d’origine législative

L’objectif des républicains était donc d’arriver à séparer les Églises de l’Etat. Elle parvient à construire un État qui n’a pas de
religion avec la loi de 1905. Par ailleurs, l’athéisme est une religion dans le sens où elle est une croyance où il n’y a pas de Dieu.
La laïcité n’est donc pas un Etat contre les religions mais un Etat qui n’a pas de religion ; en ce sens, la loi du 9 décembre 1905 a
pour objectif de conduire un Etat sans religion avec l’idée que la meilleure des garanties de la liberté sans religion est d’avoir un
Etat sans religion.
L’article 1er dispose que la république assure la liberté de conscience. VOIR LES TROIS PREMIERS ARTICLES DE LA LOI DE 1905.

Dans la plupart des Etats démocratiques, la puissance publique a avec au moins les grandes religions (au sens quantitatif) des
liens conventionnels (sur le modèle du Concordat). Par exemple en Allemagne, les fiches d’impositions permettent aux citoyens
de choisir qu’une petite part de leurs impôts partent pour différentes Églises. Le UK est le pays démocratique où les Églises et
l’Etat entretiennent les liens les plus importants.

La seule chose qu’impose la laïcité entendue dans la loi de 1905 est la neutralité de la puissance publique. C’est pour cela que
lorsqu’on a voulu interdire les signes religieux à l’école, il a fallu une loi spéciale : cela ne correspond pas à la définition de la
laïcité de la loi de 1905. Autrement dit, le champ de la laïcité s’est étendue au-delà de son cœur d’origine qui était la neutralité
de l’Etat.

Par ailleurs, qu’est-ce qu’un signe religieux : est-ce qu’une barbe a une signification religieuse ? Quid des abayas ? des croix ?
des kippas ?

Ce qui se passe est l’extrème inverse de l’effet recherché : l’Etat fait une place à la religion dans sa politique. En outre, l’Etat
finance des écoles privées à caractère religieux sous contrat. Par ailleurs la succession aux diocèses ne sont pas imposables :
c’est un manque à gagner pour l’Etat.

Paragraphe 2 : L’interprétation du Conseil constitutionnel

Par la décision du 21 février 2013, le Conseil constitutionnel saisi par une QPC ; la question se pose de savoir si le maintien du
régime concordataire en Alsace Moselle, est immédiatement compatible avec l’article 1er de la Constitution selon lequel la
République est laïque. En effet, l’Alsace Moselle salarie des représentants des cultes, sur le moyen qu’elle n’est pas soumise à
la loi de 1905.

Le Conseil constitutionnel estime que le principe de laïcité impose le respect de toutes les croyances. Le législateur de 1905 a
prévu le système des aumôneries (pour permettre la liberté de religion) qui est une obligation ; les aumôniers devant être
rémunérés par l’Etat. Aussi, la jurisprudence du Conseil constitutionnel dispose que l’Etat possède des obligations positives, et
que par la pareille la logique de laïcité assurant la liberté de religion entendue dans l’article 1er de la Constitution ; n’est pas
rompue. De surcroît, la jurisprudence retient que les travaux préparatoires de la Constitution de 1946 réutilisés dans ceux de la
Constitution de 1958 ; disposent que les dispositions législatives et réglementaires particulières retenues dans les différentes
régions françaises ; connaissent une continuité normative. Concrètement, le Conseil constitutionnel procède à une mise en
abyme interprétative.

Section 5 - Une république garante des droits humains

Paragraphe 1 : La reconnaissance par la Constitution française des droits et libertés fondamentaux

Un régime démocratique n’a pas de valeurs mais des PRINCIPES. Ce sont ces principes qui structurent les spécificités
du régime démocratique. La garantie des droits de l’Homme est l’un de ces principes. Les droits de l’Homme sont garantis
constitutionnellement sous la Ve République par les textes cités dans la constitution ou son préambule à savoir : la DDHC de
1789 ; le préambule de la Constitution de 1946 ; la Charte de l’Environnement de 2004. .La DDHC dispose d’un certain nombre
de libertés ; au même titre que le préambule de la Constitution de 1946 (droit de grève, égalité H-F, etc…). Les PFRLR ne sont
pas énumérés : comment peut-on les définir ?

.L’existence du bloc de constitutionnalité par la jurisprudence constitutionnelle (arrêt de la veuve Lang) accorde une
valeur constitutionnelle aux textes cités dans la Constitution ET dans son préambule. Les PFRLR cités dans le préambule de
1946, lui-même cité dans le préambule de 1958 ; ont alors valeur constitutionnelle. Il faut comprendre que dans le texte qu’est
la Constitution en elle-même, ne protège pas beaucoup de droits et libertés fondamentaux ; ce sont les textes constitutionnels
du bloc de constitutionnalité qui ont cette fonction de “catalogue”.

.Le premier à dégager un PFRLR (sur la liberté d’association) est le conseil d’Etat dans sa décision du 11 juillet 1956
sur les “amicales des amanites de Paris”. La décision du 16 juillet 1971 du Conseil Constitutionnel en dénombre d’autres, mais
ce n’est pas de Conseil constitutionnel qui mène le premier ce raisonnement consistant à intégrer les PFRLR au bloc de
constitutionnalité. Pour déceler un PFRLR il faut :
- Une loi de la République (Acte du Parlement).
- Principe Fondamental (Certaine stabilité du principe + fonctionnement essentiel pour la République).

Paragraphe 2 : La conscience des droits et libertés garantis

Le droit à l’égalité en droit (Art 1 DDHC) - La liberté ne peut exister sans égalité et vice-versa : “La liberté des uns s’arrête là où
commence celle des autres”
Le droit de propriété (Art 1 et 17 de la DDHC)
La liberté de religion
La liberté d’opinion
La liberté d’expression
La liberté d’association
Le droit au respect de la vie privée
Le droit à la sûreté (Art 66 Constitution) - fait de ne pas pouvoir-être arbitrairement détenu.
La présomption d’innocence
Le principe de la légalité des délits et des peines
Le principe de proportionnalité des délits et des peines
Le principe de non-rétroactivité de la loi pénale
Le droit de grève
Le droit à la résistance à l’oppression (prévue à l’Art 2ou3 de la DDHC) - Lorsqu’un système devient oppressif, la resistance
contre ce système est autorisé. Mais si l’ordre juridique donne le droit de résister à une disposition oppressive, alors on ne
résiste pas puisque c’est l’ordre juridique qui donne ce droit. Ce droit est donc vain en droit positif.

Ces constitutionnalisation permettent de structurer les spécificités du régime démocratique afin d’éviter toute dérives
despotiques, tant publiques que privées. Ces droits, principes et libertés permettent de limiter le pouvoir par le libéralisme
politique : avant la société politique pré-existe l’individu.

-> Quid de la constitutionnalisation du droit à l’IVG ? Le droit à l’IVG a été placé dans l’article 34 de la Constitution qui dispose
de domaine de la loi et NON PAS D’UNE LISTE DE DROIT ET LIBERTE.
“La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une
interruption volontaire de grossesse”. Pour autant, la Constitution reconnaît à la femme la liberté de recourir à l’IVG. Dès lors,
des QPC pourront, dans le futur, être soulevées sur ce motif. Cependant, le législateur reste totalement libre dans les
conditions dans lesquelles cette liberté s’exerce : le législateur peut-il porter atteinte à la liberté garantie ? Le liberté de recours
à l’IVG s’oppose à la liberté de conscience du médecin : on ne peut le contraindre à opérer un avortement.

Paragraphe 3 : La garantie des droits et libertés par les juridictions

Le Conseil Constitutionnel protège les droits et libertés fondamentales par la QPC. Les juridictions judiciaires et administratives
garantissent les droits et libertés prévues par la loi ; mais encore forment le premier filtre de QPC.

En outre, le Conseil d’Etat garantit la liberté d’association, de manifestation, de religion, etc… (voir dissolution des soulèvements
de la Terre). D’une certaine manière, c’est aussi le rôle du parquet que d’assurer la garantie des droits et libertés
fondamentales. La garantie des droits et libertés fondamentales ne se font pas que par le contrôle de conventionnalité et de
constitutionnalité.

La CEDH et la Cour de Justice de l’UE sont aussi bien des juridictions garantes des droits et libertés, une fois les voies de recours
internes épuisées.

Section 6 - Une constitution rigide


Une Constitution souple entend une procédure de révision constitutionnelle suivant la procédure législative. Une Constitution
rigide entend une procédure de révision constitutionnelle plus complexe que la procédure législative.

La Constitution de 1958 est rigide, mais présente également certains aspects souples ?

Paragraphe 1 : L’article 89 de la Constitution

L’article 89 dispose d’une Constitution rigide MAIS le général de Gaulle a utilisé par deux fois l’article 11 qui dispose de
l’adoption des lois par référendum pour réviser la constitution .

L’article 89 dispose que l’initiative de révision provient du Président de la République sur proposition du premier ministre ET
aux membres du parlement (projet et proposition). Il faut que la loi constitutionnelle soit adoptée dans les mêmes termes par
les deux Assemblées : il s’agit d’un bicamérisme égalitaire. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum
TOUTEFOIS, le président de la République décide de soumettre le PROJET de révision au Parlement réunis en Congrès.

Pourtant, l’usage de l’article 89 dispose d’un renversement entre le principe et l’exception : l’immense majorité des révisions
constitutionnelles ont été adoptées par le Congrès alors que seulement 2 ont été adoptées par référendum. Cela témoigne
d’un caractère plus aristocratique que démocratique du pouvoir.

Paragraphe 2 : L’article 11 de la Constitution

Si il existe une disposition spéciale relative à la révision de la constitution, il est légitime d’estimer qu’elle seule peut organiser
la révision. L’article 11 dispose d’un référendum législatif.

En 1962, de Gaulle pour des raisons politiques liées à la situation en Algérie ; estime qu’il lui fallait un bain de démocratie
directe rapide. Aussi, dans la mesure où la Constitution de la Ve République offrait une suprématie présidentielle, il fallait qu’il
jouisse d’une légitimité démocratique directe. Il souhaite ainsi rendre l’élection présidentielle au suffrage universel direct. Le
Parlement qui se voit sapper cette prérogative, est contre. De Gaulle use alors de l’article 11 de la Constitution pour réviser la
Constitution.

Deux écoles s’affrontent :


.les normativistes qui voient la réponse dans l’interprétation stricte des textes normatifs.
.les théoriciens réalistes estiment que le président de la République est un interprète de la Constitution, le Conseil
Constitutionnel ne peut pas intervenir et n’est alors pas compétent pour disposer d’une jurisprudence.

De Gaulle est alors accusé de reproduire le schéma de prise de pouvoir de Napoléon III. Cela est d’autant plus vrai qu’il utilise le
référendum comme un plebiscite. Il ne peut être accuser de ne pas avoir été démocrate : lorsque son référendum sur la
réforme régionale et du Sénat n’est pas passé en 1969, ce dernier a démissionné.

Chapitre 2nd : L’organisation constitutionnelle des institutions de la Ve


République
Section 1 - Le pouvoir gouvernemental
-> Pourquoi pouvoir gouvernemental et par pouvoir exécutif ?
Le pouvoir exécutif est celui qui EXECUTE les lois. Le pouvoir gouvernemental est celui qui mène la politique de la nation, il
GOUVERNE.

Ce qui caractérise le pouvoir gouvernemental en France est son dualisme : d’une part la présidence de la République mais
encore le Premier Ministre.

Paragraphe 1 : Le président de la République

A) Le statut

1. L’élection / 2. Le mandat

Initialement il n’était pas élu au suffrage universel direct mais par un Corps composé de parlementaires et de représentants des
collectivités territoriales. Depuis 1962, le président de la République est élu au suffrage universel. Initialement élu pour 7 ans, la
révision constitutionnelle de 2000 dispose désormais d’un quinquennat de la présidence de la République. Cette révision a été
pensée pour faire concorder les agendas électifs législatifs et présidentiels afin d’éviter toute période de cohabitation : en
votant pour un président de la République puis en lui offrant une majorité. Cette majorité est aujourd’hui plus que relative à
l’Assemblée Nationale.

Les article 6 et 7 de la Constitution disposent des caractéristiques de l’élection présidentielle. La loi organique du 6 Novembre
1962 dispose du système des 500 signatures (art 7) : entre démophobie et continuité du système aristocratique. Le président
ne peut pas enchaîner plus de deux mandats consécutifs (art 6) - permet d’éviter un lien avec l’idée d’une monarchie.

2. La vacance, l’empêchement et le décès

Article 7 : En cas de vacance, d’empêchement ou de décès de la présidence de la République, le président du Sénat occupe les
fonctions de président de la République jusqu’à ce que de nouvelles élections soient organisées.

3. Les immunités

Le président de la République dispose d’une immunité de juridiction : un certain nombre de ses actes ne peuvent faire l’objet
d’une action en justice.

Article 67 et 68 disposent :
.Par principe, il n’est pas responsable des actes liés à sa fonction durant l’exercice de son mandat (sauf par CPI et
Haute Cour)
.Cessation de l’immunité à la date d’un mois après la fin de l’exercice de ses fonctions.
.Le président de la République peut renoncer à ce droit d’immunité (voir divorce de Sarkozy).

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