Fiche N°4 (Femmes, Soyez Soumises À Vos Maris)

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FICHE N°4 : Littérature d’idées du XVIème siècle au XVIIIème siècle

Parcours associé : Écrire et combattre pour l’égalité, Voltaire, “Femmes, soyez soumises à vos maris”,
1766

Lecture linéaire 4 : TEXTE UNIQUE

INTRODUCTION

Le XVIIIe siècle est connu comme le « siècle des Lumières » : des idées nouvelles se répandent,
notamment la dénonciation de toutes les formes d’injustices et d’inégalités. En littérature, l’écrivain se
fait le porte-parole de combats et prend ouvertement position : c’est l’émergence d’une nouvelle
littérature d’idée, portée par les idéaux révolutionnaires d’égalité pour tous, y compris des femmes. Ainsi,
Voltaire, écrivain et philosophe français du XVIIIe siècle, est une figure majeure de la philosophie des
Lumières. Il marque son époque par sa production littéraire et ses engagements politiques, notamment
par son influence considérable dans les décennies qui précédent la Révolution française. Dans cet extrait
de Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques publié en 1766, il dénonce de façon originale l’inégalité
dont les femmes sont victimes. L’auteur met donc en scène une discussion entre une femme, la
maréchale de Grancey, et un homme d’église l’abbé de Châteauneuf. Celle- ci est scandalisée par un
passage de Saint Paul : femmes soyez soumises à votre mari.

« Lecture du texte »

 Problématique : Comment Voltaire communique son opinion sur l’égalité des sexes, à travers le
portrait d’une femme insolente ?

PLAN :

 Ligne 1 à 14 : Dialogue avec une femme insolente


 Ligne 14 à 27 : Une diatribe

Analyse linéaire

I - Dialogue avec une femme insolente

Toute rouge : toute = adverbe d’intensité = donne une idée que cette femme est intense dans tout ce
qu’elle fait, dans ses émotions, dans son comportement, partage une émotion extrêmement forte et
violente

Traînait = verbe péjoratif, traduit sa négligence et exprime un certain mépris.

“Je crois” = modalisateur d'atténuation = prend des précautions oratoires, dispose toute de même d’une
certaine éducation

Mais son caractère insolent revient naturellement : “quelques recueils de lettres” = quelques : adjectif
indéfini qui a un aspect extrêmement dévalorisant

“J'ai jeté le livre” : utilisation du verbe jeter = tempérament excessif, femme impérieuse qui prend des
décisions sans appel “Comment madame !” = point d’exclamation = texte est sacré, l’abbé est scandalisé,
outré qu’elle puisse parler ainsi de ce texte sacré
Femme émet une comparaison entre saint Paul a son mari (homme hors du commun, ordinaire par
apport a un saint) et cela est extrêmement irrespectueux

Votre = adjectif possessif = pas son saint Paul, seul l’abbé le respecte = blasphématoire

Phrase interrogative : était-il marié ? = on ne s’interroge pas sur la vie des saints, va tenter l’argument ad
hominem = extrêmement audacieux

Bien = adverbe d’intensité = ne dit jamais rien à moitié

Je lui aurais fait voir du pays = expression populaire = tempérament bouillonnant qui fait qu’elle laisse
passer une expression populaire

Conclusion I

Ainsi l’auteur effectue le portrait d’une femme excessive qui permet de justifier ses propos, ce qu’il pense
: il signe en tant que narrateur, et pas d’auteur, afin d’éviter la censure.

Transition : Ainsi deux intérêts à ce portrait : il nous fait sourire car décalage entre ce qu’on a et ce qu’on
attend ; tempérament excessif qui permet de justifier la violence du discours que celle-ci va avoir par la
suite : diatribe contre les principes de l’Eglise.

II – Diatribe (discours polémique violent sur quelqu’un ou quelque chose)

Question rhétorique : et pourquoi soumises svp ? cherche à faire réfléchir le lecteur

Je n’ai pas trop gardé ma parole = modélisateur d'atténuation = euphémisme = n’a pas de sens, elle n’est
pas fidèle et son mari non plus = distance avec la religion car lorsqu’on se mari serment à Dieu =
prononce ce serment à l'église sans être honnête et n’ont pas investi la promesse qu’ils se sont faite

= confesse à l’abbé comme si de rien n’était, ce qui est extrêmement choquant pour l’époque

Somme nous donc des esclaves = métaphore comparant femme à des esclaves = dénonce l’esclavage à
travers cette phrase et cherche à défendre les femmes en même temps.

La femme rappelle les sacrifices d’une épouse :

Maladie de 9 mois = périphrase = ne dit pas le terme grossesse ce qui est choquant

Elle rappelle aussi la récurrence des menstruations, à travers la périphrase : “des incommodités très
désagréables pour une femme de qualité” :

Très = modélisateur d’intensité pour souligner son propos

+ Hyperbole : douze maladies = exagère encore


Emploi de l’impératif : Obéissez = la nature veut qu’elle ait tous les mois des règles et qu’en plus elles
puissent mourir lors de la naissance = témoigne des efforts fournis par les femmes

Certainement la nature ne l’a pas dit = introduit par adverbe de certitude ; argument d’autorité =
négation totale, ce qui constitue l’autorité suprême n’est pas la religion, mais la nature

Elle utilise ensuite le ton de l’humour pour critiquer les hommes.

Elle critique par exemple Molière avec métonymie de la barbe : du côté de la barbe est la toute puissante

Ainsi en se moquant du premier attribut masculin de l’homme, tout en utilisant l’ironie, celle-ci se place
au-dessus de l’homme et met en avant son caractère insolent, qui

CONCLUSION

Ce texte est donc un véritable coup d’éclat. Voltaire s’empare de la condition féminine, en dénonçant le
fait qu’elle soit déterminée par l’éducation religieuse, par le mariage et les stéréotypes. Ainsi, le texte est
la représentation de l’opposition entre l’abbé, incarnant la tradition et le sexe masculin, et la Maréchale
qui condamne la soumission des femmes avec virulence. Ceci passe d’abord par la confrontation de
l’abbé avec une femme insolente, puis par la diatribe que la Maréchale va mener. Dans sa Déclaration des
droits de la femme et de la citoyenne de 1791, Olympe de Gouges défendra également la condition de la
femme en soulignant que sa soumission à l’homme est contre nature.

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