Akira To Kana Titre

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 373

Akira to Kana (titre alternatif : Aimer ne suffit pas)

Posted originally on the Archive of Our Own at http://archiveofourown.org/works/55745947.

Rating: Mature
Archive Warning: Creator Chose Not To Use Archive Warnings
Category: M/M
Fandom: 僕のヒーローアカデミア | Boku no Hero Academia | My Hero
Academia (Anime & Manga)
Relationships: Bakugou Katsuki/Midoriya Izuku, Kaminari Denki/Kirishima Eijirou
Characters: Midoriya Izuku, Bakugou Katsuki, Kirishima Eijirou, Kaminari Denki,
Class 1-A (My Hero Academia)
Additional Tags: First Love, Love
Language: Français
Stats: Published: 2024-05-07 Words: 153,527 Chapters: 17/17
Akira to Kana (titre alternatif : Aimer ne suffit pas)
by Amelnug

Summary

Un homme qui doit apprendre la patience, un autre qui doit apprendre la confiance, un ami
qui se bat seul et un dernier qui a toujours été seul.

Une enfant a l'alter indéterminé, un autre qui doit trouver sa place après avoir tout gagné et
un dernier qui a tout perdu en une journée. C'est dans ce brouhaha d'histoires qui
s'entremêlent comme des fils que la question de la destinée se pose. Parce que malgré les
choix différents et incertains des protagonistes de cette histoire, tout semble convergé vers un
équilibre.

Et si aimer avait été suffisant... s'ils avaient fait le choix qu'aimer était suffisant, ils n'auraient
sûrement pas autant souffert. Seulement quand le destin frappe ont ils vraiment le choix ?
Ame ga suki !

Il pleuvait ce jours-là, il pleuvait très fort et la pluie coulait en s'accumulant entre les trottoirs,
dans les rues, les tuyauteries et entre les maisons. L'avantage de ce genre de journée était que
l'activité tournait au ralentit, les vilains semblaient se calmer, il y avait moins d'incidents, les
commerces étaient vides et la ville semblait emprisonnée dans un rêve... comme lui.

Pour Katsuki Bakugou, le temps s'était arrêté depuis presque 8 ans. C'était l'automne et cela
faisait 7 ans et demi tout juste qu'il était enfermé dans un monde auquel il ne s'est pas
habitué. Katsuki n'avait pas le temps de regarder par la fenêtre et de rêvasser. La pluie
tombait et comme d'habitude il était plongé dans la paperasse. Il devait toujours faire son
travail de manière rapide et efficace, vouloir réussir, être le numéro 1 le plus vite et le plus
spectaculairement possible... c'était son obsession jusqu'au lycée. Jusqu'au moment où il a
présenté ses excuses à Izuku Midoriya, jusqu'au moment où il comprit qu'il faut parfois
accepter la main tendue des véritables amis.

Eijiro Kirishima entra soudainement dans le bureau que Katsuki occupe seul, en attendant
d'accueillir un nouveau collègue. L'agence dans laquelle travaillait le numéro 1 du Japon était
étonnamment une petite agence tenu par un ancien docteur et biologiste cinquantenaire, un
homme de sciences qui s'est présenté à Katsuki environ 2 ans après sa remise de diplôme. Ce
Tanaka était entré dans le bureau de Enji Todoroki un soir de pluie également. Après une
longue discussion, Katsuki avait été convoqué au bureau de son patron. Tanaka était toujours
présent et Enji Todoroki lui annonça de but en blanc et sans pincette que cet homme
souhaitait ouvrir une agence et le recruter, Katsuki Bakugou serait son second employé.

Katsuki en avait été assez surpris, il avait longuement regardé Todoroki, enfin jusqu'à ce que
celui-ci détourne les yeux, comme s'il ne supportait pas d'être fixés par ses iris rouges
inquisiteurs.

- Ce n'est pas comme si je voulais me séparer de toi Bakugou ! S'était exclamé le père du
héros Shoto.

Son regard s'adoucit avant de lever la tête et d'ancrer ses yeux dans celui de son employé.

- Je pense que tu te fiches bien de ton patron Bakugou, quoi qu'il arrive tu seras le numéro 1
du Japon. Mais dans mon agence, tout le monde est débordé, nous vivons le moment présent
! Quand on travaille pour moi, je refuse que l'on soit perdu dans un autre monde et par-dessus
tout je ne supporte pas que mes héros se rajoute du travail. Franchement... Comme si on
pouvait avoir le temps et l'énergie de penser à autre chose vu les journées qu'on passe. Tu n'es
pas avec nous et je ne peux pas te donner du répit... Cet homme le peut.

Katsuki s'apprêtait à répondre comme à son habitude avec véhémence, mais finalement il se
retourna vers Tanaka-san.

Le scientifique inconnu au bataillon lui avait tendu la main en le regardant intensément, un


léger sourire au coin des lèvres et Katsuki n'a pas aimé ça. Putain, cet homme sait quelque
chose que je sais pas.
- Je veux fonder une agence et je vous veux, c'est important.

- Pourquoi ? Si c'est parce que je suis numéro 1 vous pouvez toujours courir, j'entre pas dans
l'agence d'un étranger.

- Bakugou-san, je suis Takeo Tanaka et je peux vous assurer qu'en entrant dans mon agence
vous ferez pas mal de terrain et travaillerez 6 h par jour avec le même salaire et la même
visibilité. Vous pourrez mettre de côté la paperasse... je sais que vous avez un travail
personnel très prenant alors vous aurez tout le tem....

- Haaaaaa tout le monde sait que je veux retrouver Deku !

Il s'interrompit.

Comme d'habitude, c'est frustrant.

La seule obsession qu'il n'a toujours pas réglée dans sa vie ne pouvait que concerner ce nerd
débile qui a toujours si bien su jouer avec ses nerfs.

Mais Tanaka s'était à l'époque figé, les yeux écarquillés.

- Alors vous cherchez vraiment ...

- Si vous croyez être le premier à me proposer de bosser moins vous pouvez dégager, dit-il en
l'interrompant une fois de plus. Vous êtes jamais digne de confiance, quand on est numéro 1
on travaille forcément plus de 10h par jour et je suis très bien capable de le faire !!!

- Peut-être..., l'homme se leva en lissant son costume, Je tiens également à recruter Shoto
Todoroki, Eijiro Kirishima, Ochaco Uraraka, Iida Tenya, Tsuyu Asui, Momo Yaoyorozu et
Hitoshi Shinso en priorité, pensez-vous qu'ils accepteront ? je pensais que votre engagement
les motiverait à me rejoindre.

Katsuki ne cacha pas son étonnement. La plupart étaient dans la classe A de la filière super
héroïque de Yuei, c'était une coïncidence trop étrange pour être hasardeuse.

- Et vous comptez l'appeler comment cette agence, l'ancienne classe A de Yuei, ricana-t-il.

- Non, elle s'appellera Unknown Heroes HM, en hommage à ceux qui ont agi comme des
héros et se sont sacrifiés dans l'ombre, sans être reconnus par la société, dit-il en se dirigeant
vers la porte.

- Et le HM c'est pourquoi ?

Il s'arrêta, la main sur la poignée, et se retourna vers eux.

- Denki est le seul au courant mais je peux vous mettre également dans la confidence. Je
préférerai que ça ne s'ébruite pas mais HM sont les initiales de Hizashi Midoriya.

C'est à ce moment que Katsuki compris que ce crétin de Denki Kaminari était beaucoup plus
informé que ce qu'il lui avait fait croire au lycée.
- Oi... Je signe.

C'était déjà il y a si longtemps.

Il pleuvait autant qu'aujourd'hui le jour où ils ont ramené Kaminari Denki en urgence à
l'infirmerie de Yuei, après qu'il est été retrouvé, allongé, la peau coloré de rougeurs et de
bleus dans un coin de l'aéroport local de Musutafu. En se réveillant il avait dit ne se souvenir
de rien... Katsuki ne l'as jamais cru, surtout sachant qu'il était sorti juste après ce foutu Deku,
il est revenu sans lui, et depuis on ne l'a plus jamais revu.

Stupide Deku mais où es-tu !

- Hey Bakubro t'as bientôt fini ? C'est l'heure de manger mec.

De retour de ses souvenirs, Katsuki n'a même pas répondu. Il soupira en s'allongeant plus sur
sa chaise, les souvenirs remontent souvent à son esprit quand il pleut.

Des souvenirs sans réponses claires.

- Je signe mais je veux savoir d'où vous connaissez Hizashi Midoriya ?

- Je ne le connais pas, avait répondu Tanaka.

- Alors qui vous en a parlé ?

- Haaaa... Bakugou Katsuki je vous plains, votre quête semble condamnée mais je serai
sûrement le seul au Japon à vous laisser honnêtement le temps qu'il vous faut pour la mener à
bien.

- Et comment ? S'agaça Katsuki. Je suis pas stupide, on ne peut pas réduire 10 h de travail à 6
comme par magie.

- Une amie à moi possède un alter qui le peut, en vous touchant elle est capable de parcourir
vos souvenirs directs et ainsi écrire les rapports à votre place. Bien sûr il y aurait malgré tout
un devoir de relecture et de correction de votre part.

- Vous venez avec une solution miracle recruter le tiers de la classe A en appelant votre
agence du nom du père de l'idiot que je cherche depuis 3 ans et vous espérez vous en tirer
sans explications ?!!!!

Tanaka n'avait pas répondu, Katsuki se souvenait de son regard perdu et de son soupir
lorsqu'il avait ajouté que, le jour où Izuku Midoriya reviendrait au Japon, lui aussi espérait
avoir des réponses à ces questions car comme lui il ne comprenait pas grand-chose.

Et c'était tout.

Presque 5 ans plus tard, on en est toujours au même point. Les recherches ne mènent jamais à
rien, comme si un écran de fumée lui gênait la vue, ou comme si on s'acharnait à contredire
tous ses indices. Deku avait disparu, d'un jour à l'autre, en plein hiver, presque à la fin de leur
année de première.
- Mec je suis sérieux descends manger avec nous ! S'exclama son ami du lycée.

Décidément Kirishima avait décidé de lui casser les pieds.

- Ha j'ai pas le temps de manger avec des extras de votre genre j'ai un vol pour le Vietnam j'te
signale.

- Alors tu vas vraiment y aller ???!

Bien sûr qu'il y allait, quelle question... Katsuki se releva avec énergie et commença à ranger
méticuleusement ses affaires.

- Bakugou... Même si... S'il est vivant, on devrait entendre parler de lui, son alter est
tellement fort.

- On peut pas savoir ce qui s'est passé à moins que l'autre débile électrique veuille bien enfin
ouvrir sa grande gueule.

- Denki ne sait rien, c'est notre pote il nous l'aurait dit !!!

Des discussions qui se répètent, métro, boulot, recherches, dodo. Putain c'que c'est frustrant.
Cette fichue pluie qui le nargue en le forçant à se rappeler ce dont il est toujours traumatisé.
Merde, les jours de pluies devraient lui rappeler le jour où il s'est excusé pour la première
fois. Le jour qui a marqué leur nouvelle relation, le jour où ils ont pu sauver Tomura
Shigaraki, celui où All for One est mort, celui où leur classe a enfin pu être libéré... où
chacun a pu reprendre une vie de lycéen, même brisée. Cela le menait directement au
souvenir de sa rentrée en classe de première sous les cerisiers, le jour où cet imbécile de
Deku l'avait rejoint en courant, toujours des bandages dues au dernier combat sur le visage.
Les mains de Katsuki aussi étaient bandées mais il les avait serrées dans ses poches, parce
que, au fond, même si cet idiot de Deku était ridicule à sourire aussi bêtement pour un simple
trajet de rentrée scolaire, lui aussi était heureux de pouvoir profiter de cette seconde chance.
Leur premier trajet ensemble après ses excuses, suivi de tellement d'autres. Tout ça c'était
possible parce qu'avec les autres imbéciles de Yuei ils avaient tenu le coup les jours de pluie.
Mais non, maintenant quand il pleut, il se souvient de ce débile de Kaminari qui explique
qu'il ne sait pas où est Deku, de la saison des pluies qui avait suivit et durant laquelle tout le
monde l'avait intensément cherché.

- Bakugo, avec Denk' et Uraraka on s'est dit qu'on irait voir Mina, elle a pris des congés et ...

- Tant mieux pour vous moi j'y vais.

Il prit soudainement sa veste et descendit les escaliers, au rez-de-chaussée il y avait déjà les
autres.

- Bakugo-kun ! s'était écrié Ochaco Uraraka. Tu viens avec nous on va voir Mina pour
déjeuner !

- Non, je vais au Vietnam, je rentre demain soir.


Ils avaient acquiescé en silence, sauf Kaminari qui ne le regardait pas. Katsuki n'était pas en
colère contre Denki, ils étaient toujours amis, enfin c'est surtout que Kirishima tenait trop à
Kaminari Denki pour que Bakugou fasse du scandale. Au fond ils étaient tous toujours amis,
il n'y avait pas de doutes, mais une certaine gêne et distance les avait séparé, eux et Denki, et
cela datait d'avant la disparition de Deku, même si Kirishima semblait ne s'en être rendu
compte qu'avant la remise des diplômes.

Bakugou l'avait remarqué quasi directement après les batailles contre All for One, lorsque, en
première, il s'était assez rapproché de Deku. Parallèlement il avait pu se rendre compte que
Kaminari Denki était mille fois plus lié à Deku que ce qui semblait paraître en classe. En
première, au début de l'année et avec l'autorisation de Aizawa-sensei, la classe A veillait de
temps en temps tard le soir. À une de ces soirées, Mina et Kirishima avait annoncé qu'il
sortait ensemble, c'est à peu près à cette époque que Denki avait mis une distance avec eux. Il
mangeait plus souvent seul, lorsque Deku était sur son téléphone c'était toujours en
discussion avec lui. Katsuki n'avait pas fait grand-chose quand Denki s'était subtilement
éloigné. Kirishima vivait le grand amour avec Mina et ne s'en rendait pas compte. Lui
cherchait à prouver quelque chose à Deku.... alors pas le temps de s'inquiéter pour cet
imbécile. Pour la classe A, Kaminari était un bon ami de Midoriya, mais sûrement pas assez
proche pour savoir ce qui lui était arrivé. Bakugou n'était pas dupe, alors il n'a pas insisté,
Denki est resté plus ou moins loin et Bakugou sentait son malaise constant.

Malgré cela, Kaminari n'avait pas craqué et ils ne se parlaient pas beaucoup, à moins que
Kirishima ne soit présent ou que l'urgence 'nécessite de leur travail ne l'exige.

Katsuki se dirigea vers la sortie.

- Attends Bakubro ! Kirishima s'approchait en trottinant, je viens avec toi !

- Haaaa... Quand est-ce que tu vas me lâcher la grappe la tête d'orties !

- Hahaha jamais mec ! dit-il en entourant ses épaules de son bras, Denk' tu viens avec nous ?

- Hein ! mais je te signale que je bosse demain moi, pleurnicha-t-il.

- Mais t'as pas posé un congé ?

- Seulement l'aprèm Kirishima, soupira Denki.

- Oi le débile électrique, l'interpella Katsuki, t'a un rendez-vous ou quoi ?

Denki se tendit avant de faire la moue et de regarder ailleurs car ....

Katsuki a toujours eu le don de viser juste.

- Hein ! Denk' c'est vrai ?

Kirishima avait l'air surpris. C'est normal, personne ne s'était jamais interrogé sur la vie
sentimentale de Denki, tout juste quelques taquineries à la pause déjeuner dû à des rumeurs
qui couraient. Cependant il avait été mal interprété, Katsuki ne pensait pas vraiment à un
rendez-vous amoureux.
- Hoooo Denki-kun tu nous cacherais pas des choses, ricana Ochaco en le tapant du coude.

Le regard de Denki se durcit.

- Non pas vraiment... Ochaco je te laisse rejoindre Momo et les autres, j'ai besoin de faire un
tour.

- Eeeeeh, soit pas fâché Denki-kun on rigolait.

- Je sais, je sais, dit-il en levant la main !

Arrivé au niveau de Bakugou et Kirishima, il s'est arrêté et les a regardés.

- Bakugou, je sais que t'a aussi prévu d'aller à New York le mois prochain, je pense que tu
devrais annuler ton vol.

Denki est sorti directement après cela, et c'est Kirishima qui commença à parler.

- Eh ben je crois que c'est bien la première fois que j'entends Denki te parler de tes
recherches.

- C'est vrai... répondit Katsuki en le regardant sortir, tu viens jusqu'au Vietnam avec moi ?
T'as pas envie de voir Mina ?

Ils avaient repris leur marche jusqu'à la voiture de Bakugou.

- Noooon pas vraiment... et puis y aura d'autres occasions ! Je préfère m'assurer que tu ne vas
pas oublier de manger ou de dormir en cherchant Midoriya.

Kirishima avait croisée les bras derrières sa tête. Avec Mina ils avaient rompu quelques mois
avant la remise des diplômes et sont restés amis, ils n'ont pas fait grand-chose ensemble au
final, des sorties, des bisous, des jeux, et très vite ils se sont bien rendu compte qu'ils étaient
amis d'enfances avant tout, comme des frères et sœurs ou des meilleurs potes. Rester plus
d'un an ensemble alors que les deux sentaient qu'il n'y avait pas eu l'étincelle... c'était plus
drôle qu'autre chose. Ou peut être que c'est parce qu'ils étaient trop jeunes qu'ils ne l'ont pas
ressenti. Mais ce n'était pas très grave, ça c'était naturellement terminé et leurs vies ont suivi
leurs cours, sans trop de problèmes, enfin, à part bien sûr essayer de raisonner Katsuki
Bakugou, qui était surchargé de travail. Il ne dormait pas, ne mangeait plus et recherchait
Midoriya sans relâche en parallèle des études et de leurs débuts en tant que Héros pro,
contrairement à la police qui avait bizarrement très vite arrêté les recherches.

Kirishima observa Bakugou en biais, oui il a l'air de mieux dormir, moins de rêves peut-être ?
Il mangeait mieux aussi, mais il n'avait rien abandonné, la même rage de le trouver, je me
demande s'il lui arrive de désespérer ou de pleurer, au moins de frustration, est-ce que s'il le
retrouve un jour Katsuki lui fera la peau ? Même en ayant passé des années au côté de cet
enragé, personne ne pouvait deviner ses réactions. Il pourrait bien dépecer Izuku pour lui
avoir fait vivre autant de frustration. C'est vrai que Bakugou voulait demander à Midoriya de
travailler en duo après la remise des diplômes. Tel que je le connais il aurait sûrement voulu
faire la course à qui deviendrait le numéro 1, cela le fit ricaner.
- Arrête de rigoler comme un idiot la tête d'ortie, appelle l'aéroport et met les en haut-parleur
!

- Tu vas annuler ton billet pour New York ? dit-il en s'exécutant.

- Oui.

Katsuki regardait droit devant lui. Le feu venait de passer au rouge, il s'arrêta et regarda à
gauche la route qui mène à son ancien quartier à lui et Deku, et soupira... pourquoi est-ce
qu'il pleuvait autant aujourd'hui bon sang ?!!!

... Ame ga... suki !...

Katsuki sursauta, sa vue était floue, il l'avait encore entendue et ça ne pouvait pas être un
rêve. Le feu passa au vert, C'est pas grave il faut avancer. Au moins Katsuki se sent mieux,
les jours de pluies ne sont pas si mal, un jour où il pleuvait, il s'est excusé et a fait revenir son
premier véritable ami. Il peut le faire une deuxième fois, Deku je vais te ramener par la peau
du cul s'il le faut.

Quel que soit le malaise entre lui et Denki, Katsuki était au moins sûr d'une chose, il doit lui
faire confiance.

***

Note de l'auteur :

Je ne l'apprends sûrement à pas grand monde mais au cas où Ame ga suki signifie j'aime la
pluie.
Okaeri ...

Un mois est passé, Katsuki Bakugou et Eijiro Kirishima étaient revenus il y a plusieurs
semaines, déçus, surtout Bakugou. Ils avaient pu avoir accès à des enregistrements de
caméras dans les rues de Da Nong et il avait crû apercevoir une silhouette... plusieurs fois la
même silhouette avec des cheveux pas tout à fait noir. C'était il y a quelques mois mais
comment en être sûre... Si Deku était toujours vivant quelque part, à quoi ressemblerait-t-il ?
Grand ou toujours aussi court sur pattes, musclé ? maigre ? en bonne santé ? avec tous ses
membres ou amputé... ?

Mais qu'est-ce que c'est chiannnnt !

Avant d'entamer sa ronde matinal, Katsuki passa devant l'accueil en prenant la direction du
bureau qu'il occupait seul depuis toujours, pour enfin aller se changer. Il y a plus d'un mois,
Tanaka-san lui avait annoncé qu'il aurait éventuellement un collègue, Katsuki avait râlé
pendant des semaines. Il a toujours été beaucoup mieux seul et Bakugou Katsuki ne se
mettrait sûrement jamais en duo avec personne. Tanaka n'en avait plus parlé donc ça ne se
fera peut-être pas, enfin il espérait. Travailler en équipe pourquoi pas, il le faisait sans
difficultés maintenant, mais se coltiner un crétin pendant ses 6-7 h de boulot non-stop, ce
héros a intérêt à être dans le top 10 et à pas trop la ramener !

- Bonjour Katsuki-san ! s'exclama ...

Comment elle s'appelle déjà ??? se demanda Katsuki.

- Hum

Katsuki avait maintenant dépassé l'accueil, plus la peine de se souvenir de cette secrétaire. Il
fallait revoir les enregistrements qu'il avait pu soudoyer à Da Nong dans le quartier pauvre et,
même s'il n'allait plus à New York, Katsuki comptait appeler un journaliste local pour avoir
des informations plus précises sur l'attentat qu'il y avait eu il y a 6 mois. Les bases d'un
immense building avait, semble-t-il, explosé, et le bâtiment s'était écroulé sur lui-même.
Bizarrement il n'y avait aucun fonctionnaire et, même si l'explosion avait eu lieu tôt le matin
à l'aube, il aurait au moins dû y avoir des vigiles, des gardes ou des employés de ménage. Il
n'y a eu aucun mort, juste quelques blessés légers qui avaient subi le flux de poussières et de
débris. Bakugou Katsuki avait appris à s'intéresser à ce qu'il se passait à l'extérieur du Japon
car, si Deku y était vraiment, cela ferait belle lurette qu'il aurait retrouvé.

De son bureau il pouvait voir Denki qui était sorti discuter au téléphone, il parlait avec
véhémence et avait l'air heureux. Peut-être que cet imbécile sort vraiment avec quelqu'un au
final. Après s'être changé, il était directement aller déposer des dossiers à Tanaka-san, mais
son bureau était encore fermé, raaah encore un détour pour rien.

- Oi la tête d'orties je sors pour ma ronde.

- Ça marche Bakugou !
Il était vite sorti en repassant devant cette secrétaire, il faisait beau aujourd'hui malgré les
nuages qui défilaient rapidement. La saison des pluies était passée, et elle de fortes canicules
aussi, ils étaient déjà en octobre et il pleuvait de temps en temps.

Katsuki avait entamé sa ronde tranquillement, les gens qui le reconnaissaient avaient appris à
ne pas l'embêter. Il était le numéro 1 admiré de loin, parce que tout le monde sait que
Dynamight n'a pas sa langue dans sa poche quand on tente de le déranger en plein travail.
Des photos ? Des dédicaces ? Pour ça le Japon pouvait toujours rêver, même si... étonnement,
Bakugou acceptait de faire quelques interviews sans éviter les moyens qui pouvaient lui
donner une visibilité nationale ou mondiale. Si Deku pouvait le voir alors au fond c'était tant
mieux. Il faut qu'il sache qu'il est devenu le numéro 1, qu'il se dépêche de lui envoyer un
signe, si t'es en danger je peux te sauver et si t'es parti de ton plein gré alors t'avais pas le
droit crétin.

***

Dynamight descendait du toit d'un collège en tenant une jeune fille dans les bras. Il devait
vite appeler les urgences car elle avait sauté du toit. Putain ! le genre de sauvetage qui lui
donne très mauvaise conscience.

- Oi gamine tu m'entend ?

La jeune fille ouvrait les yeux avec difficultés, elle tremblait de partout, un état de choc ? Ce
n'était pas l'intuition de Dynamight. Soudainement elle a ouvert les yeux et repoussé le héros
avec une force anormale pour une gosse de 13-14 ans. Merde ! Bakugou s'est élancé à sa
poursuite, elle venait d'atteindre la rue principale, non, elle était au milieu de la rue principale
et la circulation en a été complètement perturbé. Il y avait une voiture encastrée dans un
poteau, et Itsuka Kendou de l'agence Héros Pro Uwabami présente s'est dépêchée de venir en
aide au couple accidenté. Tant mieux Katsuki n'avait plus qu'à se concentrer sur la
collégienne. Dynamight a levé les mains et s'approchait doucement de la gamine, les passants
étaient choquées et certains se dépêchent de partir. La police allait bientôt arriver pour
sécuriser le périmètre, mais, pour l'instant, d'autres curieux s'agglutinent autour de la scène et
cela devenait dangereux.

- Hé je suis là pour t'aider, je te ferai rien je suis un héros, respire tout va bien se passer, lui
assura Dynmight.

- C'est un mensonge !!!! Hurla la jeune fille en relevant la tête.

Ce n'était vraiment pas bon, ses yeux étaient devenus rouges et ses iris complètement dilatés.
Est ce que c'était son alter ou autre chose ?

- Dis-moi comment tu t'appelles ! Je t'assure que tu n'as rien à craindre, je suis là pour toi.

- C'est faux... murmura-t-elle en se tenant les bras, c'est complètement FAUUUX

Un vague de puissance avait surgi de son corps détruisant les vitrines des boutiques et faisant
lever le vent. Les personnes présentes commencèrent à hurler et le panneau de publicité à se
détacher. La petite a continué à crier, son corps à changer, il grossissait et en paniquant elle
donnait des coups puissants mettant en danger tous ceux qui l'entourait. C'est à ce moment
que Uravity est apparu aux côtés de Dynamight pour l'aider.

C'est insuffisant, il y avait trop de monde à gérer. Uravity tentait de communiquer avec la
jeune fille et Dynamight papillonnait autour en utilisant son alter pour sauver le plus de
monde des débris. Itsuka Kendou sécurisa enfin le périmètre et on entendait le bruit des
sirènes de police. La collégienne avait triplé de volume et hurlait toujours, la station-service
avait été endommagé et on sentait d'ici le gaz qui s'échappait, j'peux plus utiliser mon alter,
merde ! Uravity essayait toujours de s'approcher encore plus près de la victime en lui parlant
doucement, imbécile c'est pas l'approche douce qu'il nous faut même Deku sait faire la
différence entre le moment de raisonner et de se battre.

Même si la police et l'ambulance arrive ça ne changera rien à cette situation, au contraire il y


aura plus de monde en danger...

Il faut un alter de force.

Le gigantesque panneau d'affichage finit par se décrocher et tomber.

- AAAAAAAH Dégage !!!!

Dynamight avait pu dévier la trajectoire en se propulsant avec l'air de ses grenades et il était
maintenant bloqué à contenir les débris emmenés par le panneau pour permettre à la femme
présente et tétanisée en dessous de enfin se dégager.

C'est à ce moment précis que tout son monde ralentit. Après que la femme soit partie en
courant, un bras l' attrapa et le tira avec force.

- Pousse toi Katchan !

Une demi seconde plus tard, l'endroit où il se tenait subissait l'une de ces vagues de puissante
destruction... il n'était pas passé loin.

Katsuki tourna la tête pour voir la personne qui l'avait agrippé et sur qui il était tombé allongé
tout de son long... Des yeux d'un vert éclatant et une bouche qui lui parlait sans qu'il
n'entende vraiment ce qu'elle lui disait. L'homme qui l'avait attrapé le repoussa avec un
paradoxale mélange de fermeté et de douceur avant de se lever et de s'avancer, dos à Katsuki
et face à la collégienne, les cheveux courts et bouclés flottant au vent.

- Uravity, dégage le passage ! s'écria-t-il en commençant à courir.

À peine Uravity avait-elle eu le temps de sauter sur le côté, obéissant instinctivement à une
voix qu'elle connaissait, que Deku commença à hurler en levant le poing :

- DETROOIIIIIIT SMAAAAAAAASH

Le coup surpuissant a fait mouche, mettant KO la collégienne allongée au sol, et il descend


maintenant une légère averse. Les quelques personnes encore présentes finirent pas s'enfuir
en courant.
- Il pleut, murmura Itsuka Kendou, il a changé la météo avec son poing.

La légère averse diminuait déjà quand Deku a enfin tourné son visage souriant vers eux. En
fait, la pluie venait de s'arrêter complètement et la lumière qui filtrait des nuages rapides
éclairait maintenant toute la rue.

- Deku-kun ?

Elle n'avait pas l'air sûre, pourtant, quel doute pouvait-il bien rester maintenant...

- DEKU-KUUUUN ! s'écria Ochaco en lui sautant dessus, les larmes aux yeux.

Elle lui tenait fermement les épaules en le regardant de haut en bas, stupéfiée et choquée.
Katsuki était resté immobile à moitié debout à l'endroit où Deku l'avait sauvé, sa voix ne lui
obéissait plus et il le voyait sans y croire....

Une collégienne incontrôlable, un héros qui la maîtrise en un coup tout en changeant la


météo... c'était comme au départ, au commencement, au chapitre 1, mais, et la respiration de
Katsuki s'accéléra à mesure qu'il integre cette information, tout était différent.

Izuku le regardait comme s'il était profondément soulagé dans les yeux. Il tenait les bras
d'Ochaco mais avait ouvert la bouche en amorçant un mouvement vers lui. Mouvement qui
fut stoppé par des voix. Deku a brusquement détourné la tête vers les journalistes qui
arrivaient, avec une expression horrifiée Izuku paniqua intérieurement... il ne faut pas qu'ils
voient mon visage.

- Je suis désolé, murmura-t-il en rabattant sa capuche, voûtant son dos avant de quitter les
bras de Ochaco en courant dans une des ruelles sous-jacentes.

- Deku-kun ! s'écria-t-elle

- Uravity, on s'occuper de la petite, elle a besoin de soins d'urgence, Midoriya peut attendre,
Dynamight il faut... DYNAMIGHT attend !

Heureusement que Kendo était là, Katsuki la remerciera peut-être plus tard mais pour l'instant
il s'était élancé à sa poursuite, attendre tu te fous de moi Kendo si j'attends cet imbécile va
encore disparaître.

- Deku !!!! lui cria-t-il.

Mais il ne s'arrêtait pas, courant à contre sens des passants, ce qui attirait plus l'attention
qu'autre chose. Dynamight à la poursuite d'un homme cachant son visage ce n'était pas
discret. Une voiture noire les suivait soudainement avant de les dépasser et de tourner à
gauche dans une impasse. Katsuki n'a pas mis plus de temps pour attraper Deku violemment
par le bras. En le retournant de cette manière, ils étaient pile devant l'impasse.

- Bakugou, Izuku par ici !

C'est Tanaka-san qui avait ouvert la voiture pour eux, Katsuki ne s'est, là encore, pas posé de
questions avant de traîner Deku vers la voiture et de le jeter dedans et de lui-même s'y
engouffrer. La porte était à peine fermée que Tanaka-san avait déjà démarré.

Les fenêtres étaient teintées et Katsuki tenait toujours le poignet de Deku en le fixant, tous les
deux assis à l'arrière ils reprennent chacun tranquillement leur souffle. Katsuki abaissa alors
de force la capuche de Deku pour mieux l'observer... il a pas l'air blessé, il court bien et il a
utilisé le Detroit Smash d'All Might.

Katsuki le prit avec colère et violemment par le col, provoquant un hoquet de surprise au
triple imbécile qui osait réapparaître de manière aussi inattendue.

- Toi espèce de crétin de Deku on peut savoir d'où tu sors après presque 8 ans !!!!

- Non attends Katchan, c'est ... c'est pas ce que tu crois je...je...

Izuku aniquait comme lui seul savait si bien le faire face à un Katsuki en colère, et d'un côté
c'était rassurant pour le concerné. Deku avait détourné le regard... En fait il flippait vraiment
là, je n'avais pas prévu de revoir Katchan comme ça mais qu'est ce qui m'a pris d'intervenir,
mon corps est encore allé plus vite que moi....

- On se calme derrière, ne vous battez pas, ordonna Tanaka-san.

Katsuki relâcha doucement Deku et se recula légèrement, toujours en le fixant, mais


heureusement il était moins tendu qu'auparavant. Oh oui il avait été en colère contre ce nerd
de malheur qui ne lui facilitait décidément pas la vie, mais le fait de le revoir, là face à lui,
avait étrangement fait s'évaporer toute cette colère, toute cette frustration. En réalité... Il est
soulagé, il s'est calmé, Deku était rentré alors les choses étaient de nouveau revenues à
l'ordre, comme cela aurait toujours dû être. Après une longue respiration, Katsuki entreprit de
mieux se rasseoir sur son siège. Deku remettait son col correctement et c'est à ce moment que
Katsuki aperçut qu'une chaîne brillait à son cou, une chaîne avec un anneau. Décidément,
quand cela concernait cet idiot, Katsuki avait toujours faux sur toute la ligne, les choses ne
peuvent évidement pas être comme avant. Mais Katsuki ne rajouta rien et Izuku ne parla pas
plus, un silence pesant s'était installé depuis quelques minutes déjà avant que Deku n'ose
enfin relever la tête et le regarder.

- Katchan !

Bakugou Katsuki se tourna vers lui, alors d'une voix plus faible il reprit en s'excusant mais en
prenant soin de ne pas se justifier.

- Je suis de retour alors ...pardonne moi.

Katsuki ne répondit rien.

Après un certain temps il hocha légèrement la tête et se retourna en regardant par la fenêtre, il
souriait très légèrement mais Izuku ne pouvait pas le voir sous cet angle.

...Tadaima ! ...

Parfois, Katsuki entend un rire d'enfant raisonner dans son esprit, il lui arrivait de l'entendre
plusieurs fois la même semaine, et d'autre fois ce rire restait muet durant des mois, parfois ce
rire se muait aussi en une voix distinguable et aux mots rassurants.

- Okaeri... répondit-il.

Était-ce à la voix ou à Deku... Au fond, cela n'avait pas d'importance.

Il n'y avait que de rares choses en ce monde capable de le détendre ou de le tendre en une
demie seconde, il y avait ce rire et Deku surtout, ce qu'il a refusé d'accepter pendant des
années. Il y avait aussi son alter, ses parents et quelques fois son ami Kirishima, mais ça il ne
l'avouera jamais, même si... Katsuki a bien compris que cela ne sert strictement à rien d'aller
à l'encontre de ce que le destin a décidé de vous mettre sur son chemin.

Izuku regardait toujours Katchan, perplexe. Il ne savait pas à quoi s'attendre venant de lui et
de ses amis sur son retour soudain. Il pensait devoir encaisser beaucoup de questions, ses
anciens camarades seraient heureux de le revoir en plus ou moins bonne santé. Je pensais que
Katchan serait soit extrêmement en colère, soit complètement indifférent mais sûrement pas
qu'il me souhaite un bon retour. Denki doit avoir raison, j'aurai peut-être dû leur faire
confiance à l'époque.

Izuku détourna lui aussi les yeux vers la fenêtre. Mais au fond ça ne change pas grand-chose
que Katchan ait l'air soulagé de me voir, il ne sait toujours rien... à partir d'aujourd'hui je
vais surement devoir m'excuser souvent.. mais je ne me sens pas prêt.

Un léger sourire se forma sur son visage, un sourire triste et résigné, je suis faible.

- Izuku, reprit Tanaka-san, l'infirmière Chiyo a bien accepté de te prendre en consultation, est
ce que tu as eu le temps de réfléchir à ma demande ?

Deku ne répondait pas et cela crispa Katsuki... putain c'est quoi cette demande ???!!!

- Oi je peux savoir c'qui se passe ?

Après un silence Tanaka repris :

- Il y a environ deux mois, Denki a réussi à retrouver et à prendre contact avec Izuku... c'est à
ce moment que je lui ai demandé de bien vouloir rejoindre notre agence.

- Et vous avez pas pensé que ce serait malin de m'en parler !!!!! Ca fait des années que je
cherche ce stupide Deku et tout le monde le sait, s'écriât Katsuki visiblement très en colère.

Izuku eut un hoquet de surprise et se recroquevilla un peu plus sur lui-même... pas possible,
c'est vraiment vrai alors, Katchan me cherchait.

- Nous n'étions sûrs de rien Bakugou ! Je t'ai déjà informé que tu aurais éventuellement un
collègue de bureau, c'était le maximum que je pouvais dire tant que rien n'était sûr.

- Quoi !

Les deux garçons à l'arrière s'était exclamés en même temps, puis ils se regardèrent :
- Quoi y a un problème Deku, t'es devenu trop bon pour bosser avec le numéro 1 !

- Ce n'est pas ça Katchan, ! Mais je...je n'ai même pas mon diplôme de Héros, il vaut mieux
que tu travailles avec quelqu'un qui soit au moins dans le classement.

Izuku se tut, il se triturait les mains et semblait anxieux.

- T'a jamais eu besoin d'une licence Deku pour être un bon héros, ajouta plus calmement
Katsuki.

Izuku ne lui jeta pas même un regard, insensible à ce pseudo compliment, il sourit de
nouveau, le genre de sourire de looser que détestait Katsuki, triste et résigné. Izuku et Katsuki
étaient complètement déphasés.

- Tanaka-san, je n'ai pas encore pris de décision, ça dépendra de mon examen de santé et de
beaucoup d'autres choses.

Mais enfin c'était ridicule ?!!! Deku était un apprenti héros japonais, le futur symbole de la
paix choisi par All Might lui-même, destiné depuis la naissance à travailler avec le numéro 1,
c'est-à-dire lui ! alors où était le problème ?

- Bakugou je te dépose ici, l'agence est à 2 minutes à pied, je vais accompagner Izuku à Yuei.

- Hors de question !

- Bakugou il te reste encore du boulot je te signale alors fais-moi le plaisir de descendre.

Ce vieux l'avait toujours fait chier mais il ne pouvait pas partir maintenant, il en était hors de
question.

- Deku ! Passe-moi ta chaine ! Ordonna Bakugou.

- Hein !

Ni une, ni deux Katsuki s'empara de force de la chaîne en bloquant le nerd avec ses jambes. Il
ouvrit la porte et la referma immédiatement.

- Katchan rends la moi ! dit Izuku en s'élançant contre la porte et en ouvrant la fenêtre.

Il tendit le bras mais Katsuki l'esquiva.

- Je t'interdis de disparaître, reviens la chercher ou je la fais fondre, démarrez espèce de


patron raté.

- Katchan non attends !

Izuku sortit la tête de la fenêtre et le regarda pendant que la voiture prenait de la vitesse. Ils
ne se sont pas quittés des yeux et Izuku semblait plus que surpris, mais il n'avait pas tellement
réagis, peut-être qu'il tient pas tant que ça à cet anneau pensa Katsuki en enfonçant la chaîne
dans sa poche.
Quand la voiture disparut, il se détourna enfin en prenant finalement le chemin vers
Unknown Heroes.

***

Note de l'auteur :

Tadaima et Okaeri sont les formules respectives au Japon pour : Je suis rentré et bon retour
(chez toi).
Ganbare.

Trois jours s'étaient déjà écoulés et pas une nouvelle de ce crétin de Deku, mais la chaîne
était toujours dans sa poche, elle ne le quittait pas. La veille, Katsuki s'était incrusté pendant
sa pause déjeuner dans le bureau de Tanaka en lui demandant des nouvelles de ce nerd. Il ne
lui avait pas été d'une grande utilité. Apparemment il n'avait pas de réponses sur la décision
de ce crétin aux yeux trop verts.

- Et cet examen médical ça a donné quoi ? lui avait quand même demandé Katsuki.

- Chiyo-san a d'abord voulu en parler directement avec Izuku, c'est compliqué Bakugou.

- Comment ça c'est compliqué ! Est-ce que ça vous amuse de tous vous foutre de moi ?!!!

Il était sorti en trombe et dans une colère noir. Si Tanaka avait des réponses ce n'est pas lui
qui les lui donnerait, Katsuki se précipita d'un pas rageur dans le bureau de Kirishima et de
Kaminari.

- Oi tête d'ortie ! Il est où l'autre roi de la débilité ? demanda-t-il avec sa délicatesse


habituelle.

- Héééé je te signale qu'on est roi de rien du tout Denk' et moi, ou tout juste de la paperasse.

- ...

- Haaa, soupira-t-il, je ne sais pas où est Denki, il a pris un congé et j'ai aucune idée de quand
il reviendra... Il avait l'air occupé ces derniers temps.

- Mon œil ouais qu'il est occupé, ça fait peut être des années qu'il est aussi occupé que moi et
il s'est bien gardé de le dire.

Est-ce que Denki se sentait coupable de quoi que ce soit et surtout de ne lui avoir rien dit ?
Est-ce qu'il a cherché Deku avec la même véhémence que lui ?... Impossible. Katsuki était le
seul à parcourir les rues de sa ville après ses cours, il était le seul sur le coup avec la police et
ses professeurs, il était le seul à voyager régulièrement dans l'année, à travers le monde, à la
recherche d'une trace. Denki était resté longtemps calme et discret. En première et en
terminale surtout, tout le monde avait mis cela sur le choc d'une agression dont il ne se
souvenait pas. À la remise des diplômes, les cerisiers étaient en fleurs et Kirishima l'avait tiré
de force avec eux pour faire le dernier retour de Yuei ensemble. C'était un trajet joyeux,
Kirishima avait tellement titillé Katsuki et taquiné Denki, que, très vite, ils se sont mis à rire
comme avant. À partir de là, l'ancienne classe A avait eu le bonheur de peu à peu retrouver le
Denki blagueur, joueur et vivant de l'époque. Le soir de leur remise de diplôme, au moment
de se séparer, Katsuki les avait observé, bienheureux, partir de leur côté avec le bras de son
ami entourant les épaules de Denki. Une image s'était alors superposé une demi seconde à sa
vision... À la place de Kirishima, un Denki complétement mort de rire marchait aux côtés
d'un Deku sautillant mais semblant fatigué, encore jeunes, habillés tout les deux en tenue de
collégien. Le vent s'était brusquement levé emportant sa vision dans les fleurs de cerisiers
...Ganbare...

Oui, c'est exactement à ce moment-là que les rires qui étaient souvent présents dans son
sommeil depuis un an déjà, s'évertuant à chasser les angoisses montantes de la nuit, s'étaient
mués en une voix. La première chose qu'elle lui a dite, c'est de tenir le coup. Deku putain t'a
raté ta propre remise des diplômes, on aurait dû rentrer ensemble maintenant qu'on est enfin
réconciliés.

- Hey Bakubro..., Kirishima le réveillait encore de ses souvenirs, tu penses vraiment que
Denki a cherché Midoriya de son côté ?

Katsuki n'avait expliqué à personne d'autre qu'à Kirishima sa discussion avec Tanaka et Deku
dans la voiture. Ochaco et Itsuka avaient évidemment parlé de Deku à leurs camarades, la
nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre. Katsuki l'avait confirmé, Izuku
Midoriya est vivant et de retour. Mais il avait prétendu ne pas avoir pu le rattraper, et Tanaka
n'avait rien dit.

- J'en sais rien, répondit-il en s'installant dans le fauteuil de Denki, je pense pas qu'il l'ait
cherché, c'est peut-être une coïncidence qu'il en sache autant mais ...j'y crois pas non plus.

- Denki ne nous aurait rien caché sans raison Bakugou, j'ai confiance en lui.

- Tch... Tu devrais lui dire plus souvent.

Un silence calme s'était installé dans le bureau. La collégienne qui avait été amenée aux
urgences était encore dans le coma, son alter n'avait apparemment rien à voir avec la
puissance destructrice qui s'était emparé d'elle lorsqu'elle était au plus profond du désespoir.
Bakugou avait senti son sang se glacer lorsqu'il l'avait vu sur ce toit, prête à mettre fin à ces
jours... Inutile de se demander pourquoi.

C'est Denki qui brisa ce pesant silence, en entrant gaiement dans la pièce.

- Ben qu'est-ce qui vous arrive les mecs ? Vous faites des têtes, comme si on venait de tuer
quelqu'un !

Au plus grand agacement de Katsuki, ce dernier riait en parlant comme s'il n'y avait rien.

- Toi !!!! Espèce de faux jeton, s'écria Katsuki en prenant Denki par le col.

- Non attend Bakugou c'est vraiment pas ce que tu crois, m'étouffe pas steuplaiiiiiit !!!

- Katsuki ! Lâche le...

Mais Kirishima n'eut pas le temps de commencer une phrase que quelqu'un d'autre
s'engouffra dans la pièce.

- Bakugou-san je voudrais te parler.

Ils se tournèrent tous vers le corps massif et la voix grave si sérieuse de Iida Tenya. Et
Katsuki soupira. Décidément on ne le laissera pas tirer les vers du nez de ce débile électrisé
tranquillement, il le lâcha et se rassit lourdement, complètement saoulé.

- Ben vas-y assis-toi le robot, pourquoi est-ce qu'on vient encore me casser les pieds ? dit-il
en faisant rouler sa chaise.

Katsuki était aussi exécrable et irrespectueux que durant leur première année d'étude. Iida et
tous ces camarades avaient appris à s'habituer à ce comportement durant leurs années au
lycée. Mais ce qui avait bizarrement aidé, c'était l'incroyable évolution de Katsuki Bakugou
au fil de la seconde et de la première. Il avait vite appris à travailler en équipe, il s'était posé,
il devenait de plus en plus calme et respectueux en gardant malgré tout cette profonde estime
de lui qui le rends presque supérieure aux autres dans son esprit. En bref, Katsuki la ramenait
de moins en moins. Et toute cette évolution s'était envolée en terminale, il était redevenu plus
insupportable et fermé qu'auparavant. Aujourd'hui encore, Iida, qui ne le côtoyait que de loin,
avait l'impression que Bakugou n'avait pas retrouvé toute la maturité acquise à l'époque et
Kirishima aussi le pensait silencieusement.

- Bakugou-san, Ochaco est.. Enfin, ce n'est pas que je ne voudrais pas que Izuku soit là ou
que je ne vous crois pas, mais je m'inquiète pour Ochaco.

Évidement qu'il s'inquiète pour sa femme.

- Quoi encore ? grimaça Bakugou.

- Ochaco a commencé à chercher Izuku aussi activement que toi à l'époque, j'ai peur qu'elle
ne se fasse du mal....

Iida semblait y réfléchir sérieusement et s'en inquiéter... ce n'est pas conseillé autant de stress
dans son état.

- En fait, reprit-il, je voudrai m'assurer qu'il n'y ai pas eu un alter ou quelque chose de ce
genre qui soit venue troubler votre...vision, est ce que vous avez une preuve ou quoi que ce
soit que c'était bien notre Izuku qui était là ?

- Haaa tu crois quoi ? Que c'était un mirage ! C'est bien la peine de recommencer à le
chercher maintenant qu'il est là ! Se moqua Katsuki.

Il serrait le poing dans sa poche et sur cette chaîne avec, à son bout, un anneau d'argent
brillant et lourd. On en avait pris soin, cela se voyait malgré toute ses égratignures et
imperfections. Si la chaîne est là alors Deku peut pas être très loin, pas vrai ? Tentait-il de se
rassurer, mais quoi qu'il arrive, il était hors de question de la montrer comme preuve.

Iida grimaça à la réponse amère de Katsuki, mais ne dit plus rien. Kirishima ne se sentait pas
à l'aise dans cette ambiance pesante et regarda Denki, le jeune homme à l'alter d'électricité
semblait réfléchir profondément. Kirishima posa une main sur son épaule en espérant le
réveiller ou le soulager. Parfois il avait l'impression que Denki partait loin en esprit, il n'était
malheureusement plus avec eux, je ne sais pas s'il va bien dans ces moments-là et ça
m'inquiète, alors la seule chose qu'il a trouvé à faire durant toute ces années était de poser sa
main sur son épaule en le regardant doucement. En général, ça fonctionnait bien. Denki
relevait la tête surprit et souriait d'un petit sourire sincère, parfois il riait carrément devant
l'air inquiet de Kirishima, avant de prendre la parole et de reprendre là où sa vie s'était
arrêtée. Cette fois encore il avait relevé la tête en regardant curieusement Eijiro, avant de la
secouer en détournant les yeux, c'est ridicule, ce n'est pas dans les yeux d'Eijiro que je vais
trouver une réponse.

Denki retira la main de Kirishima qui était restée sur son épaule et s'avança d'un pas vers Iida
et Katsuki, à partir de maintenant il va falloir assumer mon petit Denk', plus besoin d'être
réconforté.

- Tenya..., Denki lui fit un petit sourire gêné en regardant sur le côté. Hum...tu...t'as pas à
t'inquiéter ...

Je l'ai enfin ramené, Izuku est là. Et cette pensée le réjouissait tellement qu'il releva
brusquement la tête en souriant d'un grand sourire sincère.

- Dis à Ochaco de se reposer parce que Izuku est de retour !

- Mais ...

- Tenya ! Il faut nous croire. Si j'ai pris deux jours de congé, c'est pour l'aider à finir
d'emménager, vous pouvez arrêter de vous inquiéter, il vient de finir de s'installer et c'est pour
de vrai, il est de retour !

Tous les autres présents dans la pièce retinrent leurs souffles. C'était une nouvelle aussi douce
à entendre qu'à annoncer. Il y avait presque de l'euphorie dans l'air et le silence était devenu
léger.

C'était vraiment bon.

A cet instant, c'est vraiment vrai était sûrement la pensée générale.

Denki inspira un bon coup.

- Bon moi j'étais seulement venue chercher des clés, ria-t-il, j'y retourne !

En moins d'une seconde, il avait pris ses clés et sortait déjà. Katsuki caressait du pouce
l'anneau dans sa poche et respira lui aussi un bon coup, à l'expiration, du soulagement et de la
tension se libéraient enfin. Iida aussi se sentait tellement mieux, nous allons bientôt revoir
Izuku, Ochaco il faut patienter encore un peu !

- Bon et bien je vais y aller aussi, remerciez Denki pour moi s'il vous plaît, dit-il en sortant
également.

Katsuki était resté encore un peu silencieusement dans le bureau de Kaminari et Kirishima.

- Ça va aller mec ? demanda Eijiro.

- Ouaiiis... murmura-t-il après un temps.


Le bruit d'une notification raisonna dans le silence de la pièce, Kirishima se rassit et reprit
son rapport et on l'entendait taper à la machine.

Eijiro Kirishma ne pouvait pas arrêter de repenser à quel point cela avait été difficile d'être
prit entre un Katsuki tendu, rageux, fatigué, et un Denki absent en esprit durant tout ce temps.
Il avait l'espoir que Izuku réussirait là où lui ne pouvait rien. Bakugou sortit son téléphone,
c'était un message de Denki. « Demain à 7h au café caché au coin de la rue, devant l'agence,
soit pas méchant et reste patient Bakugou, je suis sérieux. ». Katsuki releva la tête et
s'allongea complètement sur sa chaise, le visage vers le plafond et les yeux fermés, il souriait
doucement.

- Ouais ça va aller, répéta t-il, détendu et reposé comme il ne l'avait jamais été.

***

Le lendemain matin, Katsuki Bakugou, qui ne commençait généralement qu'après 10h, se


promenait tôt dans les rues un peu plus au nord de l'agence en cherchant un petit café discret.
Et c'est dans un endroit de ce genre qu'il le vit.

Par la petite fenêtre d'un café qui donnait sur l'agence, on pouvait apercevoir Izuku Midoriya,
les coudes sur la table, les mains jointes au niveau du front et tendu comme jamais. Katsuki
eut un petit sourire, le voir stresser comme ça était tellement naturel qu'il n'avait même pas
l'impression que ce n'était que la deuxième fois qu'il se voyait depuis presque 8 ans. Comme
s'il avait toujours été là. Il entra rapidement et vint s'asseoir en face de lui, Deku avait arrêté
de marmonner en relevant brusquement la tête, surpris. Katsuki le dévisagea, un rictus sur le
visage. Deku était à peine plus petit que lui, il avait pas mal séché par contre, il était moins
musclé, son visage avait plus ou moins gardé les rondeurs de sa jeunesse, Deku a grandi en
restant le même. Il n'y avait rien de choquant chez lui, il était comme il l'avait imaginé, tout
semblait normal et fluide.

- Ben alors Deku, le café c'est toujours trop amère pour toi ?

- Katchan ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Katsuki ne répondit pas et regarda par la fenêtre.

- Franchement, qui boit une limonade fraîche à 7h du matin quand il fait même pas 15°
dehors ???

- En fait, ils n'ont pas vraiment refait le plein de cacao, apparemment, leur livraison est en
retard ce matin, alors je n'ai pas pu prendre un chocolat chaud mais...c'est vrai que je n'aime
toujours pas le café.

Izuku retira ses coudes de la table et appela un serveur.

- S'il vous plaît, une salade de fruit et un café bien corsé, demanda-t-il avec assurance.

- Tout de suite messieurs.

- Qui te dit que je voulais commander quoi que ce soit le nerd.


- Il y a des choses qui ne changent pas Katchan, déjà petit tu n'aimais pas manger au réveil, il
fallait toujours attendre au moins une heure. Ça m'étonnerait que tu te sois réveillé avant 6h
aujourd'hui. À Yuei, je me souviens que tu faisais toujours attention à manger sainement,
c'était léger et vitaminé le matin... mais le café corsé ce n'est qu'une supposition.

- Tu devines bien, comme d'habitude.

Comme avant...

Izuku était gêné, par contre je ne me souvenais pas que Katchan reconnaissait mes qualités
de déduction aussi facilement, je pensais qu'il continuait à ne donner que rarement des
compliments.

- Katchan, je pensais que tu étais contre le café parce que c'est un stimulant et qu'avec une
bonne hygiène de vie, c'était inutile d'en boire.

Katsuki regarda de nouveau par la fenêtre, il tapait nerveusement des doigts sur la table.

- Ça doit bien faire 7 ou 8 ans que j'ai pas fait une nuit de 8h complète Deku, alors ouais
quand on dort tard ou qu'on a des insomnies, le café ça aide pas mal à tenir... J'en ai pas
encore pris ce matin, même si j'ai bien dormi cette nuit j'en ai besoin. Faut croire qu'on
s'habitue à tout.

Katsuki le regarda de nouveau dans les yeux.

- Mais il y a quand même des choses qui changent.

Katsuki arrêta de taper des doigts sur la table, il regardait tranquillement Deku, Izuku essayait
de se détendre en observant la vue par la fenêtre. Katsuki ne se cachait pas de le fixer de son
regard rouge et perçant. Le serveur revint rapidement avec la commande et partit tout aussi
rapidement, en laissant le ticket sur la table.

- Tu vas entrer à l'agence Deku, c'est pour ça que tu stresses ?

- Je suis pas sûre que ce soit une bonne idée Katchan...

- Pourquoi ?

- Parce que...j'ai peur.

- Je croyais qu'en combattant Shigaraki et All for One t'avais appris à te dépasser quand
t'avais peur.

- C'est vrai mais... uniquement quand ça concerne les autres.

- T'as toujours eu plus de courage pour aider les autres que pour t'aider toi-même.

Ça sonnait comme un reproche. Tu me fais chier Deku toujours à hésiter quand ça te


concerne !
- C'est quoi tes autres options Deku, partir encore ? Prendre un boulot banal et rester banal
alors que c'est à toi qu'on a confié le One for All, t'étais même pas là quand All Might est...
parti, t'étais même pas là quand ta mère est partie...

Izuku se tendit... Je n'ai plus le choix de partir Katchan, si je suis là c'est parce que je n'ai
plus d'autre choix que de me forcer à rester, ce n'est pas moi qui aurait dû recevoir cet alter,
All Might pardonnez-moi.

- D'ailleurs, il va bien le One for All ? Demanda sérieusement Katsuki.

Katchan le regardait dans les yeux, scrutant la moindre trace de mensonge, est ce qu'il pense
que je suis parti à cause d'un problème avec le One for All ?

Izuku fronça les sourcils.

- Oui bien sûr, regarde.

Il leva la main en activant son alter et on voyait l'énergie verte de sa puissance toujours aussi
impressionnante former des petits éclairs.

- Dans ce cas... t'as une responsabilité, tu peux pas être autre chose qu'un héros reconnu.

- ...

- Tu comptes t'en aller ?

- Non. Répondit immédiatement Izuku, tant mieux, Deku n'a pas hésité.

Katsuki ne savait pas ce qui pouvait le forcer ou le pousser à vivre à nouveau au Japon mais
c'était pour le mieux à ses yeux.

- Alors tu penses à une autre agence ?

- Non, il n'y en a pas d'autres à mes yeux, celle de Tanaka-san a été faite pour moi.

- C'est vrai...

Izuku le regarda étonné, de quoi était vraiment au courant Katchan.

- Il y a ton nom de famille dessus et tous tes anciens amis, c'est fou comme coïncidence, tu
trouves pas ?

Ah il n'est pas au courant de grand-chose et il veut en savoir plus... Izuku se gratta la joue,
inconfortable et mal à l'aise, il ne peut pas vraiment expliquer les choses maintenant, mais il
n'aime pas mentir... surtout à Katchan.

- Je crois que Denki a toujours su que je reviendrais, et en attendant il a convaincu Tanaka-


san de fonder une agence et d'y recruter plusieurs de nos anciens amis, c'est ridicule n'est-ce
pas ?
Donc, si Katsuki avait bien compris, il avait été inutile de le chercher partout. Il fallait
attendre que mon seigneur Izuku daigne pointer son nez et ce débile de Kaminari n'avait pas
pensé à le prévenir.

- Pourquoi t'es parti Deku ?

Izuku ne répondait pas. Ils avaient tous cru qu'il s'était fait attaquer, qu'il était mort, mais il a
purement et simplement décidé de partir. Les paroles de Kirishima lui revenaient en tête.
Izuku ne répondait toujours pas et se mordait la lèvre inférieur, tu vas te faire mal stupide
Deku, alors arrête et accouche à la fin.

- Pardonne moi, Katchan, je suis désolée.

Kirishima lui avait dit : Denki ne nous aurait rien caché sans raison Bakugou, j'ai confiance
en lui. Alors quoi ? Lui aussi il faudrait qu'il fasse confiance ?!!! Et c'est quand que t'as
confiance en moi, je croyais que l'amitié c'était du donnant donnant.

- T'inquiètes pas Deku, t'as tout le reste de ta vie pour trouver le courage de le dire. En
attendant, je vais pas te lâcher... Tous les autres sont au courant de ton retour, ils sont
vraiment heureux, t'as rien à craindre.

Katsuki finit rapidement son bol de fruit et bu son café d'une traite avant de payer et de sortir.
Izuku se releva derrière lui et sortit du café. Katsuki l'attendait, le visage tourné vers la rue
qui menait à l'agence. Katchan était là et d'une certaine manière, Izuku n'arrivait pas à croire
qu'après toutes ses années, ils se retrouvaient à nouveau, l'admirant de si près.

- Allez viens Deku, c'est par là.

Katchan est vraiment fort alors c'est rassurant d'être avec le numéro 1 j'imagine.

***
Matane.

Katsuki et Denki avaient finalement raison depuis le début. Lorsque, ce matin-là, Izuku avait
fait son apparition dans l'agence avec le numéro 1, la secrétaire Shin eut à peine le temps de
lui demander son nom et le but de sa venue, que Ochaco lui avait sauté dans les bras. Ils
s'étaient serrés avec tant de force, et Tenya les avait rejoint les larmes aux yeux pour ce câlin
collectif.

- Venez ! On va dans la salle de détente, Deku-kun je parie que tu meurs d'envie d'un bon
chocolat chaud !

Elle était plus rayonnante que jamais, vraiment heureuse. Iida arborait un visage détendu et
très souriant, loin de sa raideur si sérieuse et naturelle. Elle avait fait asseoir Izuku sur un des
canapés de la pièce de détente et beaucoup de héros sont descendus les rejoindre. Momo
s'étaient rapprochés à l'arrière en tenant la main de Shoto, Izuku s'est immédiatement relevé
pour prendre le dit Shoto dans ses bras avec une profonde amitié coupable. Il l'avait à peine
relâché en riant devant l'air timide du plus jeune Todoroki, que Hitoshi Shinsou passait la tête
par l'ouverture de la porte pour venir serrer la main de Midoriya, un petit sourire discret,
amusé mais pétillant. Il ne pouvait pas rester car c'était l'heure de sa patrouille, comme pour
Tsuyu Asui qui y était déjà. Denki était avec Katsuki près de la porte en les regardant rire
avec tendresse. Ce spectacle il l'avait désiré. Kirishima est apparu derrière eux en courant et
lui avait sauté dessus en hurlant avec enthousiasme son nom, avant de l'affubler d'une
accolade bien virile, ponctuée de tapes dans le dos en lui souhaitant bon retour parmi eux.
Denki avait éclaté de rire, comme la plupart de ceux présent, et laissa Bakugou pour
s'approcher du groupe au centre.

- T'es toujours dans l'excès Kirishima, dit-il amusé en le tirant en arrière par le col.

- Exactement ! La classe A revit aujourd'hui alors à trois, un deux trois...

- PLUS ULTRAAA !!!!! s'était-il tous écrié, avant de se faire prendre par un monstrueux fou
rire général.

Katsuki était toujours légèrement en retrait, Tanaka-san venait de descendre en entendant le


boucan infernal des deux tiers de l'ancienne promotion et le rejoignit.

- Je ne m'attendais pas à voir Izuku aussi tôt... S'il accepte d'intégrer l'agence, est ce que ça
sera aussi bruyant tous les jours ?

Katsuki ne répondit pas mais il souriait franchement.

Deku était complètement détendu et des larmes semblaient avoir coulé sur ses joues. Bien sûr
que l'agence serait plus vivante ! Au fond, tous se retrouver deux ans à peine après leur
diplôme, ça les avait plombés, ça rappelait de mauvais souvenirs. Katsuki pensait
sincèrement que des imbéciles heureux comme ces idiots de Yuei le resteront toute leur vie et
quel que soit les épreuves de la vie. Mais l'agence portait comme le deuil de quelqu'un qu'elle
n'avait pas connu. L'agence était agréable et heureuse, mais silencieuse.
À partir d'aujourd'hui il y aurait une agitation permanente car Izuku lui avait donné vie, c'était
sûre.

- Deku-kun je vais appeler Mina et Hanta ! Momo il faut absolument que tu préviennes
Ojirou, Toru et Aoyama ! Ce soir on se fait un restooo, proposa Ochaco en levant le poing.

- Ça c'est une super idée ! Denk' faut que tu préviennes Kyoka aussi ! S'écria Kirishima.

- En attendant le dîner de l'ex classe A, Izuku, je te veux dans mon bureau immédiatement,
claqua sérieusement la voix de Tanaka à l'arrière.

- Il y a un problème Tanaka-san ? Demanda Momo, mais c'était trop tard il était déjà sorti.

- Ne t'inquiètes pas Yaoyorozu-san, je crois qu'il veut simplement me parler d'organisation, la


rassura Deku en levant les mains.

- Oh Midoriya il va falloir te faire faire le tour de l'agence et t'expliquer comment elle


fonctionne, annonça Todoroki-kun.

- C'est vrai Izuku, on travaille généralement en équipe de 2 et il vaut mieux...

- Ne t'inquiètes pas Tenya, j'ai déjà un partenaire normalement, même si... Étant donné que je
n'ai pas de diplôme de héros, je doute d'avoir le droit de faire du terrain.

- Midoriyaaaa ..., l'appel venait de l'étage.

- Cours Deku-kun, le monstre Tanaka attend au première étage, l'unique porte à droite !

- Merci Ochaco !

En sortant, Izuku croisa le regard de Katsuki... j'ai déjà un partenaire normalement... un


rictus se forma sur le visage du jeune homme et quel partenaire ! Le meilleur partenaire du
Japon, le numéro 1 !

Après cela, Izuku s'était rapidement installé dans le bureau de Katsuki, ils étaient face à face,
et toute l'agence en retenait son souffle. Personne ne se met jamais en duo avec Katsuki, pas
même le numéro 2 Mirio Togata qui avait repris l'agence de Night Eye ou le numéro 3 Shoto
Todoroki. Leurs anciens camarades de Yuei ne se faisaient pas trop de soucis mais ceux qui
n'étaient pas dans leur classe n'attendaient qu'une seule chose, que ça explose.

Ils ont attendu longtemps... c'est-à-dire 3 jours.

Leurs anciens camarades de Yuei ont bien ris en les entendant se crier dessus pendant deux
minutes entières qui rappelaient les prises de tête qu'ils pouvaient avoir régulièrement après
la guerre, à partir du moment où Izuku n'avait plus peut de lui tenir tête. C'était alors de
courtes disputes du quotidien, sans gravité, qui ne laissait pas penser une seconde que leur
amitié serait remise en question. Les curieux n'ont pas eu le temps de monter au deuxième
étage que le calme était déjà revenu.
En fait... c'est décevant car ces deux-là s'entendaient trop bien. Izuku n'était pas du genre à se
disputer donc Katsuki criait auparavant dans le vide, aujourd'hui l'envie de crier sur Deku
pour rien lui était passé depuis belle lurette. Alors leur duo était un exemple d'harmonie,
d'équilibre et de calme.

À la grande surprise de beaucoup dans le futur.

L'agence avait un fonctionnement très simple et beaucoup moins rigoureux que ses
concurrents. Ce qui en faisant un petit havre, calme et moins bordélique, que les autres
pouvaient autant critiquer qu'admirer. Izuku avait pu rapidement rencontrer la femme de
Tanaka, une dame à l'alter particulier. Elle pouvait visionner en quelques minutes plusieurs
souvenirs simultanément et avait signé un contrat de confidentialité pour l'agence. On ne
pouvait que lui donner notre confiance pour accéder uniquement aux souvenirs très récents
d'une patrouille à peine finie. Yoasobi Tanaka pouvait ainsi les transmettre à quelques
personnes pour l'aider à écrire les rapports à la place des héros. L'agence n'étant pas très
grande, il y avait peu de problèmes d'échanges de souvenirs ou de rapport correspondant à
d'autres patrouilles. Il ne s'agissait que d'une proposition pouvant réduire la surcharge de
travail de ceux qui sauvent des vies. Moins encombrés par les papiers que leur travail
demande généralement, les héros de Unkown Heros HM étaient ainsi très représentés sur le
terrain et, par conséquent, était pour la plupart passé dans le top 30.

Cette proposition n'aurait pas eu autant de succès si Katsuki Bakugou ne l'avait pas appliquée
dès son arrivée. Accepter qu'une inconnue trifouille dans nos souvenirs, ce n'était pas évident.
Bakugou lui-même avait hésité, mais il n'a pas eu le choix s'il voulait atteindre son objectif.
Certains ont refusé et travaillaient un peu plus, mais de toute manière, l'agence ne voulant pas
exécuter de performances, il y avait très peu de pression sur les employés. Parmi ceux qui
avaient refusé, il y avait Denki Kaminari, Shoto Todoroki, Hitoshi Shinsou et maintenant
Izuku Midoriya.

Lors du dîner de bienvenue de Izuku, on lui avait présenté Yoasobi-san et il avait été très
étonné de son apparence, elle lui ressemble tellement, c'était la première fois qu'il la voyait
mais pas la première fois qu'ils discutaient. À partir du moment où Yoasobi-san s'était
installé, Izuku ne parlait plus vraiment, déjà qu'il restait très évasif dans ses précédentes
réponses. Pourtant les questions fusaient... Où étais-tu ? Que s'est-il passé ? As-tu beaucoup
voyagé ? Pourquoi tu as disparu ? Ses amis ont très vite compris qu'il n'était pas prêt à donner
des réponses, alors Ochaco avait posé la question qui hantait tous ceux présents, excepté
Katsuki, Denki et les Tanaka.

- Deku-kun... Tu restes avec nous, n'est-ce pas ? Tu ne vas plus jamais disparaître de cette
manière ?

Izuku avait relevé la tête de son plat, il finit d'avaler avant de lui répondre, un peu gêné, mais
souriant tristement.

- Je resterai jusqu'à ce que vous me jetiez dehors.

- Deku-kuuuun arrête un peu !!!! dit-elle en le tapant du poing.

- Haha
- Midoriya a dû faire beaucoup de rencontres durant ses voyages, tu dois avoir des amis dans
le monde entier, entama Ojirou.

- C'est vrai ça Midoriya ! T'a aussi dû en rencontrer des jolies filles, s'exclama Hanta Sero.

Le regard d'Izuku devint vitreux, son visage s'est fermé et il ne put s'empêcher de jeter un œil
à Yoasobi-san, même si peu de personne l'avait remarqué. Bizarrement, Katsuki n'aimait pas
trop la tournure de la discussion et remit son poing dans sa poche, serrant de nouveau la
chaîne en argent qu'il aurait dû rendre à Deku le matin même, au café, quand il le lui avait
demandé sur le chemin vers l'agence.

- Katchan... où est ma chaîne ?

- J'sais pas, lui répondit-il sans réfléchir.

- Ça ne te ressemble pas de mentir.

Il ne répondit pas, c'est vrai que ça ne lui ressemblait pas du tout.

- Haaa... , avait finalement soupiré Izuku. Il faudra me la rendre, j'y tiens beaucoup.

Il regarda Izuku qui avait déjà repris contenance en répondant à Hanta.

Hanta Sero était dans la même agence que Mina, ils se voyaient moins souvent qu'avec les
autres extras de la classe A.

- Sûrement, lui répondit le revenant. Mais je n'ai pas vraiment sympathisé avec qui que ce
soit vous savez.

- Deku-kun ne me dis pas que tu es toujours aussi timide qu'avant ! Alors là ne t'inquiète pas
je vais te trouver quelqu'un avant que tu n'es pu dire ouf.

- Non Ochaco-chan, je...j'ai...

Complètement rouge, Izuku bégayait déjà, quand Yoasobi-san prit la parole pour la première
fois, avec sa retenue et sa distante grâce de corps et de cœur habituelle. Yoasobi-san était une
femme qui inspirait la respectabilité et la dignité, elle semblait garder le souvenir d'une
blessure profonde mais souriait avec facilité, détachement et douceur.

- Je pense que vous devriez laisser tranquille ce pauvre garçon, il n'a pas l'air très intéressé.

Izuku jeta un regard à Katsuki, qui le fixait en attente d'une réponse autre qu'un bégaiement
ridicule, et détourna immédiatement les yeux. C'est ridicule, comme si Deku pouvait avoir le
temps pour ça, il faudrait d'abord qu'on bosse ensemble et qu'il me rattrape dans le
classement.

- Tu sais Ochaco-chan, j'ai toujours plus ou moins préféré être seul... Je ne pense pas que ce
genre d'amour soit nécessaire dans la vie.
Alors pourquoi tu te baladais avec une alliance que t'a jamais eu autour du cou, crétin de
Deku !

- T'a bien raison Midoriya, les filles sont vraiment vaches parfois, s'exclama Ojirou.

- Hééé je te permet pas, se plaignit Toru en renversant son verre.

La table entière partit dans un énorme fou rire et le sujet fut vite oublié. La vie a commencé
son cours avec de nouvelles habitudes. Bakugou n'avait plus besoin de finir vite et de donner
toute sa paperasse à l'équipe de Yoasobi Tanaka, débordée elle envisageait sérieusement
d'engager 2 autres écrivains.

Izuku s'était plus vite habitué qu'il ne l'aurait pensé. Ses anciens camarades ont évité de parler
devant d'autres membres de l'agence du fait qu'il n'avait pas encore de diplôme, ce sujet est
passé sous silence pour permettre l'arrivée d'un nouvel Héros masqué à succès. Les semaines
ont passées de manière fluide et agréable, Izuku et Katsuki avaient des horaires qui diffèrent
comme la plupart des binômes. Deku commençait à 6h du matin et finissait généralement à
15h, alors que Katsuki avait décalé ses horaires, en commençant à 11h pour finir à 18h,
l'équipe de Shinsou et Tsuyu ainsi que celle de Kirishima et Kaminari s'occupaient en général
des patrouilles de nuit, Shinsou, Kaminari et Tsuyu étant ceux qui supportent le mieux de
travailler très tard et très tôt le matin.

- C'est plutôt cool Deku-kun, tu finis super tôt ! Par contre être à l'agence à 6h, je te plains, lui
avait dit Ochaco.

- N'hésite pas à demander d'échanger de temps en temps avec Bakugou ! Avait renchéri Iida.

- Ouais, franchement profite mec ! Je crois bien que t'es le seul avec qui Bakubro accepterait
de faire des concessions.

Kirishima, Ochaco et Iida étaient en salle de repos quand Izuku était descendu prendre un
verre d'eau et s'aérer l'esprit. Ils discutaient donc tranquillement et régulièrement dans la
semaine et c'était agréable.

- Ne vous en faites pas, je ne compte pas déranger Katchan avec ça.

- Ça m'embête pas.

Katsuki s'avança pour prendre un café. En entrant dans son bureau, il n'avait pas trouvé Deku,
alors il était descendu vérifier que tout allait bien. En le voyant dans la salle, il s'apprêtait à
remonter quand il entendit son nom et décida d'intervenir.

- Ça ira Katchan, en fait ces horaires me conviennent parfaitement !

- ...

- En tout cas c'est super que tu finisses un peu plus tôt parce que moi aussi ! On pourra se
voir de temps en temps à l'extérieur du boulot, renchérit joyeusement Ochaco.

- Haha peut être, on verra bien...


La main derrière la nuque, Izuku ne semblait pas emballé, mais dans l'euphorie générale ça
ne se remarquait pas trop. Katsuki ne dit rien.

Deku tenait à ses horaires.

Avec les semaines qui passaient, tout le monde avait pu remarquer qu'il était très ponctuel et
sortait joyeusement de l'agence le plus vite possible, dès que c'était l'heure pour lui. On ne le
voyait pas avant le matin et il ne sortait boire avec ses collègues que très rarement et même...
jamais.

Katsuki avait remarqué d'autres habitudes. Celle par exemple de vérifier compulsivement son
téléphone, alors qu'il a toujours été loin d'en être addict dans sa jeunesse. Celle de ne jamais
remonté son masque de héros à l'extérieur et sûrement pas devant des journalistes, il était
toujours baissé et le cachait parfaitement. Celle d'avaler régulièrement des cachets en buvant
d'une gourde qui contenait autre chose que de l'eau. Celle de ramener sa main à son cou
comme s'il cherchait à triturer sa chaîne avant de se rendre compte, déçu, qu'elle n'était plus
là et de se rabattre sur l'anneau qu'il portait au doigt... Un anneau d'argent, de taille moyenne
mais discret et quasi identique à celui que Katsuki gardait dans sa poche. L'ancienne classe A
pouvait bien se montrer taquine mais jamais grossière ou oppressante alors tout le monde
avait plus ou moins remarqué et compris qu'il s'agissait d'un sujet à ne pas aborder. On évita
de parler de nouveau amour, et on ne lui avait pas posé de questions dessus.

Izuku jouait avec sa bague lorsqu'il était en pleine réflexion.

Pourtant il y a bien une chose dont Katsuki ne se doutait pas jusqu'à deux semaines après le
grand retour de Izuku, avant que n'ait lieu La mission de 3 jours.

***

- Tanaka-san ! Tu n'es pas sérieux ?

Tanaka grimaça, visiblement très mal à l'aise face à Deku.

- Malheureusement si Izuku...

***

La jeune collégienne que Deku avait sauvée se faisait harceler. Tout le monde la connaissait
comme une gentille fille qui n'aurait jamais pu faire quoi que ce soit de mal à quelqu'un. Ses
démons intérieurs semblaient s'être muer pour prendre une forme, pour lui chuchoter de céder
au désespoir au plus vite et de détruire autant qu'elle l'était elle-même.

Et cela n'avait rien à voir avec son alter.

C'est l'équipe de Uravity et Ingenium qui avait enquêté dessus, leurs recherches les ont
conduit à un étranger, un homme en noir que la jeune fille aurait percuté dans la rue qui
menait du collège à l'avenue principale, sur laquelle s'est déroulé toute l'action.

- On ne sait pas où se trouve cet homme aujourd'hui, mais deux cas identiques à celui de cette
collégienne ont été repéré au nord du Japon, le dernier à Ishikari au nord de Sapporo, le
lycéen a préféré se suicider en se jetant à l'eau, sûrement sous le choc d'avoir blessé sa petite
sœur et ne souhaitant pas causer sa mort.

Katsuki, Kirishima, Kaminari et Ochaco se trouvaient présents dans la salle de réunion en


écoutant Tanaka avec attention faire un résumé de la situation.

- Avec Tenya nous pensons que cet homme est toujours dans les environs de Sapporo, il
faudrait aller voir, continua Uravity.

- Vous avez averti les autorités et les agences sur place ? Demanda Denki.

- Oui et ils nous aideront, mais il s'agit de petites agences qui s'occupent surtout de sauvetage
des accidents de terrain, répondit Ochaco.

- Ben tu m'étonnes Ishikari c'est pas très peuplé et à Sapporo ils doivent être occupés. Avec
l'hiver qui arrive, les montagnes sont dangereuses, continua Kirishima.

Katsuki ne dit rien. Tanaka reprit la parole.

- Il faudrait envoyer au maximum deux équipes complètes, j'ai un mauvais pressentiment


concernant cet homme... J'avais pensé à Red Riot, ton alter serait utile pour lutter contre une
puissance physique, tu peux bouger malgré des attaques violentes, Kaminari peut rester à
distance et déverser toute la charge électrique qu'il voudra, la région est plutôt déserte il y a
beaucoup moins de risques. Quant à Katsuki, inutile de justifier pourquoi je te demande d'y
aller, c'est ton affaire à la base.

- Une mission à 3 en dehors de l'agence ça va nous faire changer d'air un peu, dit Kirishima
en s'étirant dans sa chaise.

Si on peut être deux équipes complètes sur cette affaire alors 3 c'est pas suffisant.

- Et pourquoi Deku viendrait pas avec nous ? Demanda Katsuki.

- C'est vrai que c'est un alter de force qui a fait la différence la dernière fois Tanaka-san,
ajouta Ochaco en y réfléchissant.

Tanaka grimaça.

- Je pense qu'on peut se débrouiller à 3 Bakugou, commença Denki.

- On peut se débrouiller à 3 mais on met pas toutes les chances de notre côté, on a besoin de
Deku, répondit-il sur un ton qui ne laissait aucune place aux contestations.

Le silence s'installa et les autres jetèrent un regard discret à Katsuki. Il avait vraiment changé.
Il y a un mois, jamais il n'aurait dit de personne qu'il en avait besoin, seulement qu'il devait
venir à la rigueur. Katsuki n'a jamais besoin de personne se disait le duo de héros Red Riot et
Chargebolt.

Tanka se tourna vers Denki.


- Tu penses que...

- Non, répondit Denki, Izuku acceptera jamais.

- Aaah et pourquoi ? Demanda Katsuki, il m'énerve cet idiot, pourquoi Deku viendrait pas
?!!!

Denki fixait son regard ailleurs et réfléchissait. Izuku n'acceptera jamais de venir, ça fait à
peine deux semaines qu'il est installé.

- Si...à la rigueur, on pouvait me décharger de cette mission et qu'il prenne ma place, il y


aurait une petite chance qu'il accepte.

- Haaa ? S'exclama Katsuki mécontent qu'il est esquivé une explication claire.

- Hein mais Denk' on a besoin de toi sur ce coup-là, je peux pas faire cette mission sans mon
coéquipier ! continua Kirishima.

Denki rougit légèrement, idiot de Eijiro. Denki se redressa sur sa chaise, soudainement assez
anxieux.

- Attendez Tanaka-san, comment on y va ? Il y a la mer entre nos deux îles.

- Il faut y aller en avion...

Denki se stoppa net, en mettant sa tête dans sa main, le coude sur la table. Aïe, aïe, aïe...

- Mais pourquoi les choses sont toujours aussi compliquées, dit-il.

Tanaka s'assit lourdement sur sa chaise en soupirant, la tête déversée sur son siège, face au
plafond en se frottant les yeux.

- Ochaco demande à Izuku de nous rejoindre et ensuite tu pourras disposer, merci pour votre
travail à toi et Tenya.

- Oui bien sûr...

À peine était-elle sortie, la mine légèrement inquiète et confuse, que Tanaka reprenait la
parole.

- Bakugou, je préfère te prévenir que je ne suis pas prêt à me casser la tête pour rien, est ce
que vous pensez vraiment que la présence du héros Deku est nécessaire à la réussite de cette
mission ?

- Oï je comprends pas ce qui vous arrive mais je vous signale que la gravity girl a pas tort sur
le fait que c'est un alter de force qui fait la différence. Si on avait juste besoin de puissance on
aurait pu demander à monsieur je sais pas choisir entre le chaud et le froid, mais là de la
puissance mêlée à un autre pouvoir, que ce soit les explosions, le feu ou la glace, ça rajoute
un facteur risque inutile. Y a personne dans l'agence avec une force brute comme Deku, je
comprends pas où est le problème ?
C'est à ce moment que Izuku a toqué, est entré et que Kirishima a pris sur lui de réexpliquer
toute la situation, légèrement tendu. Izuku l'air confus et sourcils froncés a alors demandé
quelle était le rapport avec lui, étant donné qu'ils y allaient déjà à 3.

- Bakugou, Kirishima, l'équipe d'Ingenium et probablement toute l'agence si on leur exposait


la situation, pense que ta présence est indispensable, lâcha Tanaka après s'être redressé,
maintenant correctement assis sur sa chaise.

- Tanaka-san ! Tu n'es pas sérieux ?

Tanaka grimaça, visiblement très mal à l'aise face à Deku.

- Malheureusement si Izuku...

- On y va en avion, ajouta discrètement Denki.

- Quoi !

Izuku se leva brusquement de son siège.

- Je suis désolé mais je ne peux pas m'éloigner de Musutafu, dit-il sèchement en se dirigeant
vers la porte.

- Deku ! On peut savoir pourqu...

- J'ai dit hors de question !

Il l'avait presque crié en fermant rageusement la porte de la salle de réunion derrière lui. Une
fois dos à la porte, il tenta de calmer le fort tremblement et la panique qui espérait le
submerger... Comment est-ce que Tanaka peux me demander ça ?! J'ai des responsabilités, je
ne peux pas partir et être aussi loin.... Le silence est revenu dans la salle, lourd
d'incompréhension.

- On peut savoir ce qui arrive à ce Deku !

Katsuki fulminait de ne rien comprendre.

- Calme toi Bakubro il doit y avoir une explication, pas vrai Denki ?

Kirishima regardait Denki qui était appuyé contre le mur, les bras croisés et les yeux dans le
vide.

- Izuku ...n'aime pas l'avion on va dire, grimaça-t-il.

Denki se redressa en mettant ses mains dans les poches.

- Je vais aller lui parler, il est sûrement rentré chez lui, on va voir ce que je peux faire.

- Merci Kaminari, dit Tanaka avec soulagement.

- Je peux mettre Hitoshi Shinsou sur l'affaire ?


- ...

- J'ai confiance en lui, à mes yeux il est le plus fiable de cette agence, je pourrais parier ma
vie sur lui sans hésiter.

- Hum...

Kirishima se sentit un peu blessé, mais il n'avait pas le temps de se poser de questions...

Denki se dirigea vers la porte et, en l'ouvrant, il sembla se souvenir de quelque chose.

- La mission est censée durer combien de temps ?

- Dis lui qu'elle ne durera que 3 jours.

- Tanaka ! Je ne mens jamais à Izuku !

- Haaa... Dans ce cas dis-lui la vérité, à savoir que la durée dépendra de votre efficacité là-bas
!

***

Deku aime pas l'avion, mais je t'en filerai des Deku aime pas l'avion, qu'est-ce que ça veut
dire même ! Si cet imbécile a vraiment voyagé, il a forcément pris l'avion !

Katsuki ralentit le pas dans le hall de l'aéroport. Et puis d'abord ça ne collait pas cette
histoire, Deku était mal à l'aise à l'idée de partir avant même de savoir qu'on prendrait l'avion.

Kirishima put enfin le rattraper en soufflant.

- Mec je comprends que tu sois en colère mais tu pourrais m'attendre quand même !

Kirishima et Katsuki s'étaient fait enregistrer et venaient d'arriver au point de rendez-vous


avant l'embarquement. Légèrement en avance, ils attendaient maintenant Denki et Deku.
Enfin... Ils n'avaient pas de nouvelles de Deku depuis l'avant-veille, il n'était pas revenu à
l'agence et Denki non plus, même si lui, au moins, leur avait confirmé sa propre présence.

- Salut les meeeecs !

Une boule d'énergie aux cheveux jaunes, au sweat Pikachu jaune d'un jaune criard bien
assorti à ses baskets venait d'apparaître par derrière et par surprise, en les prenant tous les
deux par les épaules.

- Wow Denk' on peut dire que tu passes pas inaperçu ! s'écria Kirishima.

- Ha tu te pointes enfin le débile électrique !

Katsuki l'avait attrapé par le vêtement, vraiment l'air très en colère.

- Hééé...
J'en ai assez qu'est-ce qu'ils ont tous à m'appeler comme ça ! C'est vraiment de famille.
Denki fit la moue.

- Pas le temps de bouder le crétin ! Il est où Deku ? Reprit Katsuki en ignorant ses
protestations.

- ...Je suis désolé Bakugou mais... Je sais vraiment pas s'il viendra.

- Tu déconnes ! Je croyais que tu allais lui parler !

- Je fais ce que je peux Bakugou mais tu sais aussi bien que moi à quel point il est têtu !

Denki se libéra de son emprise et replaça son sweat.

- C'est bien pour ça que Tanaka réfléchit toujours à deux fois avant de se prendre la tête avec
lui, marmonna Denki en faisant la moue. On a plus qu'à attendre et à espérer.

Katsuki soupira lourdement en s'asseyant sur sa valise. De toute manière, avec leur pass de
héros pro et le type de billet que Tanaka leur avait acheté, il pouvait prendre n'importe quel
avion jusqu'à ce soir 23h59. On attendra toute la journée Deku mais tu dois venir.
Finalement, ils n'ont même pas attendu cinq minutes qu'un jeune homme en sweat noir, la
capuche sur la tête passait l'enregistrement.

- Je crois que c'est Izuku, dit Denki.

- Hein ?

Kirishima et Katsuki se redressèrent en regardant dans la direction que pointait Denki. Le


jeune homme avait pour seul bagage un sac à dos et sa tenue de héros dans un petit sac de
sport. En relevant la tête, il les vit au loin et s'approcha d'eux.

- Hey Midoriya t'es vraiment venu ! Je commençais à me dire que c'était foutu !

Kirishima avait voulu le checker mais se ravisa à la vue de son visage.

- Désolé je suis en reta...

- T'a pas besoin de cacher ton visage, crétin.

Katsuki s'était approché rapidement et avait baissé sa capuche, il mit sa main dans ses
cheveux pour les replacer et constata l'état déplorable de Deku.

Izuku n'avait pas vraiment parlé, mais son visage surpris du geste presque tendre de Katsuki
et pâle ne laissait aucun doute. Il n'a pas dormi de la nuit. Izuku regarda Denki qui lui fit un
sourire encourageant en levant discrètement le pouce vers le haut, et Katsuki retira sa main.

- Allez venez on a encore une bonne demi-heure avant qu'il nous laisse embarquer.

En suivant Katsuki, ils allèrent s'installer à une table. Denki, assis près de Deku, et Kirishima,
installé en face de lui, discutaient pour détendre l'atmosphère en essayant d'inclure Katsuki.
Même s'il répondait, Bakugou n'était pas avec eux. Il observait Deku en face de lui qui
gigotait de partout, il se levait, marchait quelques pas et revenait s'asseoir, les poings joints et
posé contre son front, il tremblait de plus en plus fort, en tapant du pied.

A lors Deku a vraiment peur de l'avion....

- Midoriya est ce que ça va aller ?

Kirishima pouvait, par respect, éviter de rajouter une pression en montrant qu'il avait
remarqué le mal être de son camarade, mais là c'était trop fort pour être ignoré. Plus les
minutes passaient et plus il tremblait et transpirait à grosses gouttes. Izuku retira ses coudes
de la table, sans répondre et dirigea sa main vers son cou, constatant une fois de plus qu'elle
n'y était pas, décidément je n'ai jamais eu de chance.

- J'ai besoin de ma chaîne, murmura-t-il.

- Pourquoi ? Demanda Katsuki.

Izuku releva les yeux vers lui, anxieux presque suppliant mais visiblement en colère.

- Pourquoi est-ce je devrais avoir une raison... c'est ma chaîne Katchan !

- Et tu crois quoi ? Qu'un bout de métal te protègera d'un crash.

À l'entente de ce mot Izuku se recroquevilla sur lui-même, en fermant les yeux.

- Katchan ! S'écria-t-il douloureusement.

Katsuki Bakugou était de nouveau frustré, qu'est ce qui t'arrive Deku ? si t'es avec moi t'a
jamais rien à craindre, la personne qui te l'a donnée cette foutue bague elle est pas là pour te
protéger, et moi je peux.

- Tu m'énerves à supplier comme un perdant Deku ! Qu'est-ce qu'il faut faire pour que t'es un
minimum confiance en moi ?!

Katsuki fouilla sa poche avant de sortir avec brutalité ce bien si précieux aux yeux de son ami
d'enfance.

- Tiens si tu la veux à ce point !!!!

Bakugou la posa rageusement sur la table face à cet imbécile de Deku en détournant le
regard, fulminant d'une colère qui transpirait de sa personne et se faisait sentir de tous.
L'ambiance en était extrêmement tendue. Je ne pensais pas que Bakugou avait gardé la
chaîne dont il avait parlé... Kirishima était étonné et ne comprenait pas grand-chose à la
situation, elle lui échappe complètement et lui donne la désagréable impression de s'immiscer
dans une intimité dans laquelle il n'a aucun droit. Si ce n'est que son ami avait besoin d'aide,
alors il mit la main sur son épaule en tentant de le rassurer. Denki quant à lui regardait Izuku
curieusement, en réfléchissant, puis en détournant les yeux il sourit doucement et avec
tendresse.
- Tu sais Izuku je pense que Bakugou a raison...Parfois...il faut savoir lâcher prise.

Izuku se raidit et reporta son regard sur la table, cette chaîne est lourde, dérangeante, elle
m'étouffe et me serre le cou, mais vu ce qu'elle représente, tout l'amour qu'il y a dedans,
comment je pourrais...comment je pourrais la confier à Katchan. Sur quoi je vais pouvoir me
reposer après, je peux pas lâcher prise comme ça. Il leva les yeux sur Katsuki qui le regarda
de nouveau, semblant attendre quelque chose de lui. Katchan s'est calmé, je voudrai lui faire
confiance, je voudrai tellement lui faire confiance mais j'ai peur, quand c'est Katchan j'ai
toujours peur. Il baissa de nouveau les yeux vers la chaîne en argent en sentant le souffle de
la panique gonfler et dégonfler avant de reprendre plus fort encore.

- Je déteste l'avion...

Il se redressa complètement, se sentant au bord du malaise et prit son sac.

- Tu n'as qu'à la garder, je vais aux toilettes.

En sortant des toilettes, il avait les yeux rouges et Katsuki l'attendait.

- L'embarquement a commencé, les autres font la queue pour nous.

Ils se sont dirigés silencieusement vers l'habitacle. Avant de se mêler à la queue, Izuku
s'arrêta et Katsuki patientait avec lui qu'il se sente prêt. Ce n'était pas un adieu à Musutafu,
c'était juste un au-revoir.

Tout était soudainement flou et le bruit qui entourait Katsuki s'atténua...

...Matane...

- Matane... murmura presque instantanément Izuku.

Katsuki le regarda ébahi et d'un air aussi choqué que ahuri, car, Deku avait répondu à cette
voix. Cet instant de floue devenu familier dans lequel se forme une voix que personne d'autre
que lui n'entendait...Non, Deku est stressé c'est qu'une coïncidence. Izuku avait la tête levée
vers la direction de l'embarquement indiqué sur le panneau, donc il pensait sûrement à autre
chose, et il semblait souffrir. Rien à voir avec cette voix qui, même triste, était tellement
paisible et détendue... rassurante dans un sens.

Dans l'avion, Izuku était assis à côté de Katsuki, la rangée devant Kaminari et Kirishima, côté
couloir évidemment. Il respirait fort et se cachait les yeux avec sa main, tandis qu'avec l'autre,
il faisait des allers et retours compulsifs vers son cou. Si Katsuki était en colère que Deku ne
lui fasse pas confiance, à cet instant il comprit qu'il y avait des peurs qui le dépasseraient de
loin, faire confiance ne suffit pas. Alors, sans regarder Deku, le visage tourné vers la lucarne
et le menton posé sur sa main, le numéro 1 avait délicatement sorti la chaîne de sa poche et la
tenait fermement. Il posa sa main ouverte sur l'accoudoir, la chaîne dépassant entre ses doigts
et l'anneau au creux.

Katsuki attendit quelques secondes.


Deku avait la vue cachée par sa propre main et respirait toujours aussi fortement.
Physiquement aveuglé par sa propre peur, c'est sûr qu'il ne pourrait pas voir la proposition et
le soutien muet de son ami d'enfance. Alors, agacé de s'en rendre compte, Katsuki alla
prendre la main de Deku qui triturait toujours son col pour entrelacer ses doigts au siens et
venir reposer leurs mains ensemble sur l'accoudoir. Izuku, bien que surpris, serra cette main
tout du long et ne la lâcha qu'après l'atterrissage de l'avion quand le courage lui revint assez
pour se lever et se diriger aux toilettes déverser tout ce que son ventre vide contenait.

***

À peine installé dans une sorte de petit appartement appartenant à une agence locale que les
quatre héros décidèrent de se séparer pour mieux couvrir la ville et les alentours. En une
après-midi, le nord, le sud, l'est et l'ouest furent entièrement parcourus, ils avaient très peu
d'indices et n'étaient même pas sûrs du coupable. Néanmoins, Kirishima avait pu retrouver la
trace d'un homme suspect dans les enregistrements de son secteur de recherches. Le soir
même, ils étaient tous penchés devant l'ordinateur de l'appartement, pendant que Kirishima
leur montrait ce qu'il avait pu voir.

- Arrête la tête d'ortie, c'est trop flou et même s'il avait été vu là, c'est bien les seules images,
on peut pas déduire si c'est vraiment lui et vers où il va ?

- Justement, tu ne trouves pas ça étrange Katchan... Il apparaît nulle part ailleurs et pourtant il
a bien dû sortir d'un bâtiment, descendre d'un bus ou je sais pas... Mais à moins d'être aidé
d'un alter de téléportation on ne peut pas apparaître comme ça.

- Peut-être qu'il a des complices... supposa Denki.

- Ça m'étonnerai, repris Katsuki, plusieurs jours sont passés entre notre victime et celle de
Sapporo et seulement quelques heures entre celle de Sapporo et le garçon qui s'est suicidé ici.
Les moments des attaques correspondent aux distances à parcourir. Il doit se déplacer seul.

- Denki t'a ton ordi perso ? Demanda Izuku.

- Ouais toujours... Pourquoi ?

Denki se retourna vers Izuku. Et Izuku le regarda avec insistance, les traits de leur ami à
l'alter électrique se déformèrent.

- Heiiiiin hors de questions !

- Arrête un peu et ramène ton ordi.

- Mais !

- Denkiiii !!!

Denki se leva brusquement en râlant dans sa barbe, c'est pas parce que Monsieur veut rentrer
le plus vite possible que je dois encore me mettre en danger. Il revint vite avec son ordinateur
portable et s'installa sur le canapé, rapidement rejoint par Kirishima à sa gauche et Katsuki a
sa droite, alors que Izuku restait debout derrière le dossier.
- Midoriya, qu'est-ce que tu veux faire avec son ordi ? demanda Kirishima l'air intrigué.

- Moi je ne vais rien faire du tout. Je vais être honnête, je veux vite rentrer chez moi, quitte à
utiliser des moyens pas très légaux.

- Mon œil oui ! C'est moi qui utilise des moyens pas très légaux, répliqua Kaminari.

- Oi le nerd ça veut dire quoi des moyens pas très légaux ?

Izuku ne répondit pas et c'est Denki, occupé à taper sur son appareil, qui reprit la parole.

- À l'agence on aurait pas pu parce que c'est trop facile à pister et ça aurait apporté des
problèmes à Tanaka. Mais avec mon ordi et une protection que je suis en train d'installer
rapidement, je peux plus ou moins m'introduire dans une large base de données.

- Laquelle ? Demanda Bakugou.

- Je répondrai pas à cette question.

- Denk' au risque de paraître pénible je comprends plus grand-chose.

Kirishima était perdu et Denki s'arrêta d'écrire pour regarder Izuku, interrogateur.

- Moi non plus je suis pas sûre de tout comprendre...

- Je pense, repris Izuku de manière hésitante, que le coupable est un homme reconnue par
l'état...Je ne suis pas sûre, mais ça ne m'étonnerai pas qu'il fasse partie des nombreux
criminels qui ont plus ou moins été relâché parce que ça arrangeait tout le monde.

- Qu'est-ce que tu racontes Deku ? Katsuki aussi ne comprenait rien.

Personne ne parlait plus, le silence s'était installé de nouveau et Izuku semblait réfléchir...
Kaminari avait hoché rapidement de la tête aux dires de son ami et reprenait de manière très
concentré sur son PC.

- Denk' ! Kirishima posa sa main sur son épaule, je veux t'aider...alors explique...

Denki quitta son écran des yeux en rougissant légèrement. Il reprit néanmoins rapidement son
travail tout en s'expliquant.

- Izuku pense que la raison pour laquelle nous avons aussi peu d'images de notre suspect est
qu'elle a délibérément été supprimée de tous les enregistrements du Japon.

- Comment ça ? Demanda Katsuki.

- Katchan si tu crois que l'état est transparent je suis désolé de briser ton image du pays. Il
existe plusieurs choses qui restent cachées et l'une d'elles sont les criminelles qui servent des
bénéfices personnels. Pour ce faire, l'un des moyens les plus basiques est de faire croire qu'il
a été appréhendé puis de le relâcher discrètement en échange de plusieurs services que le
vilain se retrouve obligé de rendre à ses sauveurs. Pour cacher son existence, il n'y a rien de
plus simple que d'introduire un programme d'identification dont la finalité est de supprimer
automatiquement de la vision des caméras la présence de ladite personne à protéger. De cette
manière cette personne peut bien se promener où elle veut, comme elle veut qu'on ne pourrait
pas trouver sa trace, elle sera à chaque fois et partout retirée.

- Mais pourtant on en a trouvé des images même si ce n'est que deux, réfuta Kirishima.

- Oui... peut-être parce que ça arrangerait maintenant certaines personnes que cet homme soit
retrouvé et appréhendé de nouveau...Les héros sont aussi des pantins Kirishima, on ne peut
pas y faire grand-chose.

Le silence reprit ses droits sur la pièce, avant d'être interrompu par un claquement de langue
agacé de la part de Denki.

- Laissez-moi moi la nuit..., reprit-il en se levant avec le PC.

- Attends Denki où tu vas ?

La réponse était assez claire, il s'est enfermé dans sa chambre en verrouillant la porte.

- Kirishima, il vaut mieux le laisser, Denki essaie de hacker un système complexe. On ne


risque pas grand-chose s'il ne se fait pas prendre, mais pour ça il faut le laisser se concentrer,
expliquait-il en venant se placer à côté de lui.

- Mais...

- J'ai toute confiance en lui, ajouta-t-il en posant sa main sur son épaule. Rassure-toi Denki a
fait des choses beaucoup plus dures avec ce petit ordinateur ! En fait, je pense qu'on devrait
tous aller se coucher, demain matin on aura une piste et pas mal de travail.

Kirishima dirigea son regard vers la porte de la chambre de Denki, bien sûr qu'il avait
confiance en son coéquipier, même s'il ignorait tout de ses talents d'informaticien. Cependant,
il n'aimait pas l'idée de lui confier tout le travail. Il se dirigea également vers sa chambre,
qu'il partageait avec Katsuki, en leur souhaitant malgré tout une bonne nuit.

Katsuki ne le suivit pas, Izuku commençait déjà à sortir des couvertures du meuble du salon...

- Je savais pas que le débile électrique savait taper quelque chose sur un ordi...

- Katchan ! Denki n'a rien d'un débile ! s'offusqua Izuku.

- Je sais... ce qui m'étonne c'est que tu le saches aussi...Pour quelqu'un qui a vécu 7 ans et
demi à l'étranger, t'a l'air bien au courant des choses plus dures que de hacker une base de
données nationale et top secrète qu'aurait fait cet imbécile.

Izuku se raidit soudainement, c'est vrai que je sais beaucoup de choses de Denki...Je suis
peut-être la personne qui le connaît le mieux et inversement. Il continua à préparer l'endroit
où il dormait.
- Denki est sûrement mon meilleur ami Katchan et c'est aussi mon collègue de travail, même
si je ne l'avais pas vu depuis des années c'est normal que je connaisse ses compétences.

- Tu prends le canapé Deku ?

- Oui, Denki est concentré, je ne veux pas le déranger en dormant dans la même chambre.

- Deku... Je sais bien qu' en 8 ans, t'a dû revoir cet imbécile.

Évidement...Je suis pas bête, idiot de nerd.

- Pas tant que ça Katchan...Je l'ai vu deux fois seulement.

Katsuki s'installa sur le lit improvisé de Deku pendant que l'autre préparait un coussin. Il
retira la chaîne qu'il avait autour du cou et observa la lumière artificielle de l'ampoule se
refléter sur l'anneau qui pendait à son bout. Katchan est plutôt calme, je pensais qu'il serait
en colère contre moi ou Denki de ne pas l'avoir prévenu alors qu'il me cherchait
apparemment.

- C'est une belle alliance.

Izuku vint s'asseoir à côté de lui en regardant l'alliance avec tendresse.

- C'est celle de mon père.

Katsuki cacha sa surprise et ne le regarda pas.

- Et moi qui pensait que tu t'étais marié...

- Je me suis marié.

Là par contre Katsuki ne put cacher sa surprise. Avec un pincement au cœur il abaissa son
bras et regarda Deku.

- Mais uniquement sur les papiers, je ne l'aimais pas de cette manière et on a jamais rien fait
ensemble...J'ai pas d'expérience avec qui que ce soit...On avait tous les deux besoins d'une
fausse identité, alors on s'est fait passer pour un couple. C'était le moyen le plus sûre à ce
moment-là.

- Et elle est où la seule et unique Madame Izuku Midoriya ? Demanda amèrement Katsuki.

Izuku perdit son sourire, l'air triste...

- Elle est morte...

Il se rapprocha un peu plus de lui, pour caresser du bout du doigt l'alliance de son père posé
sur la cuisse de Katsuki. Deku où est-ce que t'es allé risquer ta vie comme ça ? Si elle est
morte c'est que ça pouvait être toi le mort de l'histoire.
- C'était une bonne amie et Denki la connait... mais on avait pas de bagues, je n'aurai jamais
laissé personne d'autre porter l'alliance de mon père.

- D'autre ?

- Personne d'autre que la personne à qui elle est destinée à mes yeux.

- Et à qui elle est destinée cette alliance ?

Izuku regarda Katsuki étonné puis amer, ...c'est trop tard, je n'ai pas compris tout de suite et
tout est allé trop vite, je ne pouvais pas la donner à l'époque.

- Ça c'est encore mon secret Katchan, mais je te l'ai déjà dit, garde là, elle te va bien.

***

Le lendemain arriva bien vite, Izuku préparait un petit déjeuner quand Katsuki et Kirishima
sortirent de leur chambre s'installer à table. Kirishima, d'habitude très joviale, était inquiet et
cela se voyait. Du reste, Katsuki n'avait jamais vraiment été du matin et il n'avait pas trouvé
le sommeil, d'où son air ronchon et grincheux. Il avait regardé cette alliance désormais autour
de son cou avant de se coucher. Pas étonnant qu'elle ait l'air plus vieille et égratignée que
celle que Deku porte vu qu'elle appartenait à son père... si j'ai bien compris ce stupide nerd
ne l'a jamais laissé à personne avant moi. Un jour il voudra la reprendre, qui sait....

- Denki !

Kirishima s'était relevé de table en s'avançant précipitamment vers son coéquipier. Denki
venait de sortir de sa chambre, le regard fatigué et un air endormi, il s'assit avec eux et pris la
tasse de café que lui tendait Izuku en baillant.

- J'imagine que je dois tous vous dire bonjour et vous demander si vous avez bien dormi...

- Denki tu as pu dormir un peu ? S'enquit rapidement Kirishima.

- Non en fait je viens de finir...

- Et t'as trouvé un truc ? Demanda Katsuki.

- Ouais... Notre homme s'appelle Ko Uamari, son alter lui permet de donner vie, durant 15
min consécutives et autant de fois qu'il le veut, aux démons qui nous rongent.

- Qu'est-ce que ça signifie exactement ? Demanda Izuku.

- Si j'ai bien compris, il matérialise les regrets ou les peurs de ceux qu'ils touchent, leurs sens
sont exacerbés et plus réceptifs à toutes les ondes de désespoir qu'ils ne ressentent pas trop
habituellement.

- Ça c'est un sacré alter ! S'exclama Kirishima.


- C'est vrai..., Denki but une gorgée avant de reprendre d'une voix calme. Il a travaillé pour
les services secrets pendant des années en participant aux séances de tortures...Je ne suis pas
sûre qu'il ait trempé dans le trafic d'enfant mais..., Denki s'interrompit en regardant Izuku
dans les yeux, en tout cas il a été un instant dans une organisation secrète dirigé par quelqu'un
que tu connais.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Demanda Katsuki.

- Est-ce que Midoriya est particulièrement en danger ? Demanda Kirishima.

- Mais non... répondit Izuku en agitant les mains.

Puis il remonta la main à son menton en réfléchissant.

- Ko Unamari... ça ne me dit rien du tout, je ne pense pas qu'il connaisse mon visage... ni que
je le connaisse d'ailleurs, je ne risque rien de plus que vous les amis !

Après cela, Denki leur montra un portrait du Ko en question avant d'aller dormir pour
quelques heures.

- C'est bien beau de savoir qui sait mais ça ne nous aide pas à le localiser, commença
Kirishima en regardant la carte de Hokkaido.

- Au contraire, nous supposons qu'il n'a pas d'allié, que quelqu'un au Japon souhaite qu'il soit
retrouvé et qu'il a remonté du sud au nord, exposa Deku.

- Tu penses qu'il veut quitter le pays par Wakkanai ? Demanda Katsuki.

- Rejoindre la Russie par la mer ? Wakkanai est la ville la plus au nord du Japon et c'est aussi
une ville portuaire, continua Kirishima.

- Ce ne sont que des suppositions, soupira Izuku.

Déjà une piste au bout du deuxième jour, les choses étaient toujours bien mieux quand Deku
était là.

Katsuki se leva en prenant les devants.

- Bon on sait quoi faire maintenant, on cherche les bateaux qui quittent le Japon par
Wakkanai dans les prochaines heures et les prochains jours, on attend que notre hackeur pro
se soit reposé trois heures max et on y retourne.

- Mais quand même... pourquoi prendre autant de risques en prenant le bateau, l'avion c'est
plus simple et rapide ? Se demanda Kirishima

- Pas vraiment... crois moi Kirishima, le bateau, c'est la meilleure option pour voyager
incognito, surtout dans une ville portuaire assez vide comme Wakkanai. C'est facile
d'embarquer clandestinement alors que l'avion... l'avion c'est trop dangereux, pour passer
inaperçu.
- On y va maintenant, c'est plus le moment de se poser des questions.

***

Ils étaient à Wakkanai le soir même, Denki avait eu le temps de se reposer et les prochains
bateaux quittaient le port dès l'aube. Il fallait retrouver cet homme avant qu'il ne s'approche
de l'un d'eux. Même si la ville était déserte à cette période, les quais fourmillaient néanmoins
de monde avant un départ, leur mission pourrait être dangereuse pour les civils. Rester proche
de l'eau était aussi un inconvénient pour Kaminari, l'eau salée était beaucoup plus
conductrice, on ne pouvait pas risquer de perdre le contrôle. Ils patrouillaient chacun de leur
côté, l'image du portrait de Denki bien en tête quand la sonnerie d'un téléphone vint briser le
silence environnant. Katsuki, Kirishima et Denki venaient de recevoir un appel de Izuku, il
l'avait repéré négociant le passage par la mer avec un marin, dans un bar de la ville. Les trois
autres héros se dirigèrent directement vers le lieux de sorte à plus ou moins entourer la cible
en convergeant vers elle. Cible qui, justement, venait de quitter le bar au grand bonheur des
héros qui ne voulaient pas risquer de combattre dans un endroit clos et occupé.

Tout est allé très vite à partir de ce moment-là, et Denki aurait du mal à se souvenir de
comment il en était arrivé là...

Est-ce que le vilain l'avait touchée ? Où est-ce qu'il se trouvait exactement ? La voix de Eijiro
lui parvenait de loin mais pas que... Il y avait un hurlement qui lui déchirait l'âme, qui faisait
naître une culpabilité angoissante, il fallait que ça cesse au plus vite et se boucher les oreilles
ne servait apparemment à rien.

Au plein coeur d'un début de tempête, Eijiro, Katsuki et Izuku n'en menait pas large.

- Denkiiiii ! Hurla Kirishima.

- Ça ne sert à rien d'essayer de le raisonner, il n'entend rien, répliqua Katsuki.

L'alter de Denki se détraquait complètement. Le pauvre se tenait la tête comme s'il souffrait
en répétant des je suis désolé à tout va.

- Alors le monstre je t'avais bien dit qu'il ne fallait pas me chercher !

Le vilain s'adressait à Izuku et pour je ne sais quelle raison donnant à Katsuki des envies de
meurtre, il s'acharne à l'appeler de cette manière... Le monstre.

- Katchan, tu dois t'occuper de lui pendant que j'essaie de calmer Denki !

- Ça ne sert à rien, ceux qui sont touchés par son alter n'entendent plus rien, ils sont comme
coupés de tout le reste, répliqua-t-il en connaissance de cause.

Le flux d'électricité que libérait Denki était impressionnant et, malheureusement, il appelait à
lui les orages. Le vent puissant balayait leurs voix et des nuages noirs, lourds d'éclairs se
formaient.

- Katchan ! Denki n'est pas une collégienne à fleur de peau, il a de l'entrainement pour gérer
ses émotions et il a confiance en moi je ne suis pas un étranger je suis son meilleur ami !
Kirishima tu dois me servir de rempart et de paratonnerre.

Kirishima se plaça face à lui en activant son alter, pendant que Katsuki se dirigeait vers le
vilain. Ko Uamari fut le plus rapide en plaçant sa main sur la tête de Denki et c'est à ce
moment que les héros perdirent définitivement sa trace.

Pour cause, au moment où sa main toucha les yeux de Denki, ce fut comme si la vision de
leur ami s'était répandue sur eux tous. La pénombre régnait et on pouvait apercevoir un Denki
autre que celui qui souffrait devant eux, les bras ballants, complètement tétanisé devant des
images d'horreurs. En se tournant dans la direction que fixait leur ami, les trois acolytes
aperçurent ce qui semblait être un souvenir sanglant, son plus grand regret apparement. Il y
avait Izuku Midoriya, plus jeune et plus maigre, blessé et à genoux, hurlant à la mort et au
désespoir, les larmes aux yeux, en serrant une jeune femme inerte sur ses genoux. Ses longs
cheveux blonds tachés de sang formaient un rideau et elle ne donnait plus l'impression de
respirer. À l'arrière, c'était un paysage de pure désolation qui s'offrait à eux, des maisons
brûlaient et des corps sans vie jonchaient le sol.

- Kirishimaaaa approche toi ! Il faut arrêter Denki, lui hurla Izuku, sa voix défiant la tempête.

Katsuki quant à lui se recula le plus possible en évitant des décharges plus dangereuses les
unes que les autres, Izuku était en sécurité derrière Eijiro. Katsuki n'a pas pu voir grand-chose
à partir de là, si ce n'est son meilleur ami qui s'approchait assez pour toucher l'épaule de
Denki et le moment précis où celui-ci réussit à reprendre contenance, à maîtriser ce flux de
douleur. Il n'a jamais entendu ce que Izuku lui avait dit mais ça a marché.

Kaminari Denki a survécu, a mis fin lui-même et avant que les 15 minutes ne passent à cet
alter torturant.

Cependant ce n'était pas suffisant.

Lorsque la tempête s'est calmée et que les décharges ont cessées, Denki s'est tout simplement
écroulé, inconscient et face la première contre le sol.

Le vilain avait disparu.

- Putain non !!!!! s'exclama Katsuki en courant vers les docks.

- Katchan ! L'appela Izuku avant de se raviser. Red Riot occupe-toi de Denki, il ne faut pas
laisser Katchan seul.

L'aube se levait doucement et même à deux, ils ne l'ont pas retrouvé. En utilisant leurs pass
de Héros ils ont demandé l'arrêt du trafic maritime et ont fouillé partout où ils le pouvaient...
Mais l'aube était passé et le vilain demeurait introuvable, la journée durant ne leur apporta
aucun indice. Il ne fallait pas se leurrer, le vilain avait réussi à gagner le temps nécessaire
pour partir. Denki se réveilla, perdu et confus en fin d'après-midi dans un hôpital local. Son
moral mis à part il était en assez bonne santé pour quitter son lit.

La mission avait échoué et ils repartirent le soir même à l'aéroport. Elle n'avait duré que trois
petits jours et laissait derrière elle une amère déception.
***

Note de l'auteur :

Alors tout d'abord je précise que les villes de Ishikari et Wakkanai existe bel et bien sur l'île
au nord de l'île principale et Wakkanai est bien celle la plus au nord. Je vous rajoute
également les équipes de l'agence pour mieux visualiser comment elle s'organise.

Liste des employés de UHHM :

Héros en groupe de 2 : Katsuki/Deku, Kirishima/Kaminari, Ochaco/Tenya, Shoto/Momo,


Jirou/Toru, Tsuyu/Shinsou.

À cela s'ajoute évidement le directeur Takeo Tanaka et la chef de l'édition Yoasobi qui
travaille avec 2 "écrivains" et bien sûr une petite équipe pour receuillir les appels d'urgence (4
personnes qui se relaient) et celle du ménage. Cette petite agence est tout de même
conséquente !

Et enfin Matane signifie simplement Au revoir dans le sens à bientôt et non Adieu !
Sayonara baby.

Le retour en avion a été encore plus désastreux pour Izuku que l'aller. Cette fois il ne tenu la
main de son ami d'enfance que quelques minutes, le temps du décollage, puis il l'avait
délibérément lâché.

Izuku s'était recroquevillé en amenant ses jambes sur lui-même, en plissant ses genoux et en
protégeant son ventre. Il y a des choses qui sont parfois trop dures à supporter et dire que les
vagues de négativité provoquées par l'alter du vilain ne l'avait pas touché était un mensonge.

Je veux rentrer chez moi.

Ça se répétait en boucle dans sa tête, comme en transe il n'entendait déjà plus la voix de
Katsuki Bakugou, il ne pensait qu'à une chose, une personne, il l'a perdu par sa faute, s'il
n'avait pas tout laisser tomber, s'il avait eu le courage de parler, s'il n'était pas monté dans ce
fichu avion, s'il n'avait pas été un monstre... Il se souvenait parfaitement de ce qu'avait dit Ko
Uamari, lorsque son masque était tombé durant le combat.

- Toi ... Toi ! Mais ouiii...ahahaha...Est-ce que t'as pas honte de te faire passer pour un héros ?
Tu n'es même pas un vrai homme, espèce de monstre !

Je l'ai tué. Et la dure vérité devenait assommante lorsque Katsuki Bakugou était à ses côtés.

- Je suis désolé... Katchan je suis désolé aussi...

Mais, enveloppé dans son cocon d'angoisse, il n'entendait pas grand-chose de la réponse de
ses amis inquiets.

Quand il sentit les secousses de l'atterrissage, il utilisa son alter pour sortir le plus rapidement
de cet endroit. Il ne respira mieux que quand le taxi s'arrêta à plusieurs mètres de chez lui,
que quand il commença à courir vers sa maison, que quand il vit que tout ce qui comptait le
plus pour lui était toujours intact, uniquement quand il put accélérer l'allure pour rapidement
aller s'y réfugier et c'est seulement là... qu'il respira correctement et se sentit en parfaite
sécurité.

Hitoshi s'est alors discrètement éloigné de la maison.

Quand Izuku est apparu le lendemain matin à l'agence comme si tout était normal, personne,
pas même Bakugou, n'avait eu le courage d'aborder son état de la veille. Exposé l'échec de
leur mission à l'équipe de Iida et à Tanaka était déjà bien assez désagréable pour eux tous.
Mais leur affaire était désormais classée, personne n'y pouvait plus rien.

Les jours qui suivirent furent moroses et calmes cependant Katsuki était plus que tout irrité et
à fleur de peau. Que voulait dire Deku quand il s'excusait ? Pourquoi le vilain semblait le
connaître ? En quoi n'était-il pas un vrai homme ?
On appelait alors souvent Midoriya pour le raisonner et, si Katsuki la ramène moins en sa
présence, ce n'était toujours pas aussi détendu que au début du mois. Mais avec les jours qui
passaient les choses se tassaient. Un événement tout ce qui a de plus insignifiant est venue
redonner le sourire à ceux qui l'avaient moins. C'était à peine deux semaines après leur retour,
qu'un après-midi tranquille à l'agence fut perturbé par les cris d'un enfant. La secrétaire Shin
était en congé ce jour-là, pourtant, quelle ne fut la surprise de Toru et Ochaco, quand elles
l'aperçurent entrer avec un bébé dans les bras.

Katsuki et Izuku travaillaient dans leur bureau quand Momo vint les interrompre.

- Katsuki ! Izuku ! La secrétaire Shin est venue nous rendre visite avec le bébé qu'elle garde
pour sa sœur, venez prendre une petite pause avec tout le monde.

- Haaa je peux savoir pourquoi vous perdez votre temps avec un enfant.

- Arrête de faire le rabat-joie Katsuki, Izuku tu viens ?

Izuku avait le regard en l'air, il sembla réfléchir une demi seconde, avant d'afficher un
éblouissant sourire et de rapidement les rejoindre.

- Oï Deku !

- J'arrive Katchan, dit-il en ouvrant la porte.

- Tu vas pas me dire que toi aussi t'es du genre gaga devant un gosse.

Izuku se stoppa net.

- Tu n'aimes toujours pas les enfants Katchan ?

- ...

- Ce n'est pas grave Katchan, ajouta t-il, l'air triste et embarrassé, de toute manière je ne tarde
pas.

Katsuki ne se souvenait déjà plus du nom de cette secrétaire, pourquoi il s'intéresserait à son
bébé...

Pourtant il posa son dossier et descendit avec Izuku dans la salle de repos. Connaissant
Katsuki, Izuku avait décidé de rester avec lui assez éloigné des autres, à l'entrée de la pièce.
À ses côtés il profitait de la discussion de loin. La secrétaire Shin, en voyant le numéro 1 s'est
vite rapproché de lui, en tentant d'entamer une discussion elle ne faisait plus très attention à
l'enfant qui commençait à gigoter mal à l'aise.

- Secrétaire Shin, faites attention, je crois que vous le tenez mal, il commence à pleurer, la
prévient Izuku.

Trop tard, l'enfant malheureux et mal tenu pleurnicha fort soudainement, et Katsuki n'a pas
tardé à s'éloigner vers la porte dégoutée d'être descendue pour ça.
- Oooh il vient de baver sur mon nouveau chemisier ! se plaignit la secrétaire Shin.

- Ce n'est pas très grave !

Denki et Kirishima riaient, alors que Momo proposait de le tenir. Quel brouhaha... se dit
Katsuki.

- Momo attend ! Tu dois mieux lui tenir la tête...

Izuku l'interrompit en prenant lui-même l'enfant dans les bras tout en le berçant.

- Il est encore petit, il doit avoir à peine quelques mois, sa tête est trop lourde pour lui.

Katsuki s'arrêta net, Deku c'est pas possible maintenant que t'a le gosse dans les bras tu
remonteras jamais.

Le petit pleurait toujours et Izuku tendit la main vers le petit évier pour se laver rapidement
les doigts avant de tendre l'index vers la bouche de l'enfant, celui-ci n'hésita pas et mit le
doigt dans sa bouche, se calmant petit à petit tout en le suçotant. Izuku eut un petit rire avant
de continuer à bercer l'enfant jusqu'à l'arrêt total de ses pleurs, en le regardant en souriant
avec tendresse.

Katsuki se rapprocha alors d'eux.

- Wow Deku-kun tu es super à l'aise avec les enfants !

- Aha tu trouves Ochaco-chan...

- Mais tu sais on utilise généralement des tétines Izuku, s'exclama Denki, mort de rire.

- Eh ...Je suis vraiment bête, j'ai oublié, répondit Izuku, les vieilles habitudes ont la vie dure.

Izuku releva les yeux de l'enfant en le montrant à Katsuki, l'air de dire, tu vois Katchan c'est
mignon aussi. Katsuki regarda un peu mieux l'enfant et commença à le taquiner en lui
touchant la joue avant de se redresser, peut-être... enfin le sien le serai, pas ceux des autres.

- Ouais ben je continue à penser que c'est pas que des anges ces petites bêtes.

- Bakubro t'es vraiment irrécupérable ! s'exclama Kirishima.

- Je pense que tu ferais un bon père Midoriya.

Shoto avait dit cela calmement et en souriant, mais Izuku était embarrassé. Katsuki n'y avait
jamais pensé, c'est vrai que Deku ferait surement un bien meilleur père que lui, est ce qu'il
voudrait ? Izuku, qui avait arrêté ses bercements regarda de nouveau l'enfant en souriant
tristement.

- Je ne crois pas Shoto. Je ne suis vraiment pas doué pour ça...

Le silence n'avait même pas eu le temps de s'installer que Toru repris gaiement.
- Tu plaisantes Midoriya, déjà au lycée ça se voyait que tu avais la main avec les enfants.

- C'est vrai ça Deku-kun ! Confirma Ochaco en se souvenant nostalgiquement des années


lycée. Eri et Kota était toujours tellement heureux d'être avec toi...

Au début, Izuku ne répondit pas. Il les écoutait rire, c'est vrai que je n'ai jamais rien vu de
plus beau au monde qu'un nouveau-né, mais je suis le pire père que l'on pourrait avoir.

Son sourire triste s'agrandit encore, son regard toujours posé sur le bébé se voila, il sortit son
doigt de sa petite bouche et commença à bouger sa main devant ses yeux. Izuku fermait le
poing puis le rouvrait avant de venir effleurer de ses doigts le visage de l'enfant. Tous les
gestes qu'il effectuait avec ses doigts ou en pliant le poignet était comme une danse qui
hypnotisait le nouveau-né et le faisait rire en tendant les mains.

Izuku Midoriya n'avait pas besoin de jouets ou de tétines pour amuser un enfant.

- En fait... je suis stérile, depuis mes 17 ans, mon état de santé n'est pas bon et je ne peux pas
avoir d'enfant Ochaco-chan.

La nouvelle les a tous surpris et a imposé un silence qui, à son tour, surpris Izuku. Avant qu'il
ne reprenne la parole pour essayer de détendre cette atmosphère, la secrétaire Shin était de
retour, la chemise légèrement mouillée, en reprenant l'enfant des bras de Izuku tout en le
remerciant.

...Sayonara baby...

Elle entama la conversation et les autres lui répondirent calmement. La gêne disparaissant
petit à petit, Izuku s'est alors tourné vers Katsuki qui le regardait.

- Bon plus qu'à y retourner, j'imagine... dit-il en mettant la main derrière sa nuque d'un air
gêné.

Pendant qu'ils montaient les escaliers vers leur bureau, Ochaco sortit de la salle de repos et
les rejoignit rapidement.

- Deku-kun !

Ils se retournèrent vers elle.

- Nous sommes désolés d'avoir autant insisté tout à l'heure, tu n'avais peut-être pas envie de
partager ça avec nous ou en tout cas de cette manière-là, je ne voulais pas te forcer.

- Mais non Ochaco-chan ne t'inquiètes pas, dit-il en secouant les mains, il n'y a vraiment rien
de grave tu sais.

Ils allaient repartir quand Ochaco les interrompit de nouveau.

- Deku-kun !

Ils s'arrêtèrent à nouveau, elle avait l'air embarrassée.


- Je...Tu n'es pas obligé de me répondre mais...Est-ce que tu aimerais en avoir ? des enfants ?
J'imagine que ce n'est pas pour maintenant, rajouta-t-elle très rapidement en rougissant. Mais
en fait je connais un médecin et selon la nature de ton problème médicale son alter peut, peut-
être, aidé, j'ai parfaitement confiance en lui, en fait avec Tenya on est souvent aller le voir
c'est pour ça que j'ose t'en parler tu sais et ...

- Ochaco chan !

Izuku rit d'un rire franc, le débit de parole de sa pauvre amie avait triplé en même pas
quelques secondes. Elle rit également avec lui, en se détendant un peu.

- Bref, je voulais juste te dire Deku-kun que...que tu auras toujours quelque chose à gagner et
surtout rien à perdre à nous faire confiance. Si tu as un problème, quel qu'il soit, tu peux nous
en parler parce qu'on aura peut-être une solution à laquelle tu ne t'attendais pas, on est amis
alors ne l'oublie pas s'il te plaît.

Les paroles de Ochaco lui allaient droit au cœur, si au moins je les avais comprises plus tôt, si
tu savais Ochaco-chan comme je regrette.

- Merci.

Elle repartit tout aussi vite, peut être que je pourrai lui dire un jour.... Il continua à monter les
escaliers avec Katsuki et celui-ci semblait pensif.

- Ça va Katchan ?

- Hum...

***

En sortant de son travail à 18h, Katsuki se dirigea directement vers Yuei. Il avait appelé
l'infirmière Chiyo, elle fermait l'infirmerie à 19h et acceptait de le recevoir. Il allait sûrement
croiser la petite Eri. Katsuki se souvenait du jour où elle était apparue à l'agence
complètement essoufflée. C'était après que le héros Deku soit apparu pour la première fois à
la télévision. En rentrant de patrouille, Izuku lui avait ouvert grand les bras et ils s'étaient
serré fort sans se lâcher durant de longues minutes...C'est vrai que Deku a toujours su s'y
prendre avec les enfants, la preuve, cette petite ne l'avait jamais oublié.

Cette petite avait déjà 15 ans...Le temps filait à toute vitesse et tout ce temps il l'avait tous
passé sans savoir si Izuku Midoriya était encore vivant. Aujourd'hui c'était comme s'il avait
toujours été là mais Katsuki n'oubliait pas... Ils n'avaient pas encore de réponses à ses
questions.

En arrivant à Yuei, le numéro 1 se dirigea machinalement vers l'infirmerie. Il connaissait cet


endroit mieux que sa propre maison, rien n'avait changé depuis son époque si ce n'est que
maintenant l'infirmière Chiyo l'accueillait en lui proposant un café.

- Que puis-je faire pour toi Bakugou-kun ?

- Il y a un mois Deku est venu pour une auscultation, n'est-ce pas ?


- C'est vrai.

- Je peux savoir pourquoi ?

- Il ne m'a pas dit son but ou ses raisons Bakugou-kun...En fait Midoriya-kun a simplement
demandé à effectuer une batterie de tests et d'analyses de routine pour établir un bilan de
santé général.

- Haaa ? Et c'est tout ?

- C'est tout.

- Mais enfin c'est ridicule pourquoi être venu vous voir ? Depuis quand vous vous occupez
d'autres personnes que les étudiants et les profs de Yuei ?

- J'avais refusé au début mais...Tanaka-san m'a supplié en me disant que la personne qui
voulait se faire ausculter refusait si ce n'était pas moi. À ce moment je ne savais pas qu'il
s'agissait de Midoriya-kun et...

- Quoi ? l'interrompit Bakugou surpris.

- Bakugou-kun, tu es bien conscient que je n'ai pas le droit de parler d'un dossier médical
confidentiel à une personne qui n'est pas concerné ?

Katsuki ne répondit pas et se contenta de la regarder. Ah les jeunes je vous jure... se dit
Chiyo-san. Katsuki Bakugou n'était pas n'importe qui, elle avait conscience plus que
quiconque qu'affirmer qu'il n'était pas concerné par la santé de Izuku, ce n'était pas juste. La
mère de celui-ci étant morte, il ne restait sûrement personne d'aussi proche et concerné que
Katsuki. Chiyo-san se souvenait de tout ce qu'elle lui avait appris lorsqu'il était en terminal et
qu'il venait lui demander des cours de premiers soins plus poussés que ceux enseignés en
formation super héroïque.

- Pourquoi veux-tu aller aussi loin Bakugou-kun ?

- J'sais pas dans quel état je vais retrouver ce foutu nerd...Il vaut mieux être préparé à
n'importe quelle situation.

Katsuki était encore un très jeune homme. Il avait tellement grandi depuis l'époque de Yuei et
aujourd'hui il était complètement adulte. Elle n'avait pas demandé qui était le foutu nerd en
question, tout le monde savait que personne n'avait occupé autant de place dans la vie de
Katsuki Bakugou que Izuku Midoriya.

Chiyo-san soupira en reprenant.

- Le cas de Midoriya-kun est étrange et je me fais du souci. Son dossier médical était
complètement vide, à croire que la dernière visite médicale qui l'a eu était avec moi au lycée.
Cela m'a beaucoup étonné et c'est pour cela que Tanaka-san souhaitait effectuer un checking
complet de son état.

Elle s'interrompit en réfléchissant.


- J'ai fait toute les analyses que j'ai pu et Midoriya-kun va globalement bien. Cependant son
système immunitaire semble complètement affaibli... Le taux d'hormones dans son sang était
aussi extrêmement bas...J'en ai parlé à Tanaka-san qui m'a fourni ensuite un dossier sur lequel
il était marqué confidentiel. Tanaka-san m'a expliqué qu'il s'agissait d'une copie d'un dossier
placé sous secret d'état et qui contenait une supposition de l'évolution de l'état de Izuku
Midoriya durant les 9 dernières années. Le début des analyses concordait bien avec son
dossier médical que j'avais repris et complété depuis la seconde. Tanaka-san souhaitait savoir
si cette supposition d'évolution était probable, connaissant son état à ses 15 ans, l'état du
corps de Midoriya aujourd'hui et si celui-ci pouvait vivre une vie de héros malgré les
anomalies flagrantes du dossier.

- Quels sortes d'anomalies ?

- Celles de son système immunitaire et hormonales... Bakugou-kun... à l'heure d'aujourd'hui,


je ne peux pas utiliser mon alter sur Midoriya-kun, son corps semble avoir été complètement
vidé de son énergie vitale... Il ne supporterait aucun type de régénération accélérée. Et son
système hormonal est affaibli, il a été complètement inexistant pendant un moment... Je pense
qu'aujourd'hui, il doit avoir du mal à garder du muscle et cela ne m'étonnerai pas que...

- Que quoi ?

- Qu'il n'ait plus du tout de libido depuis des années, d'ailleurs Midoriya-kun est stérile... Il ne
lui reste que le minimum d'énergie vitale pour vivre. Je ne peux pas savoir si les suppositions
que j'ai tenu en mains sont véridiques mais d'après mon interprétation de ses données...Il y a
quelque chose qui s'est produit, un accident ou un alter aux environs de ses 16-17 ans, qui
aurait semé en quelques semaines un chaos incroyable dans son corps et qui l'aurait très
rapidement vidé de toute son énergie en la pompant durant des mois. Et Midoriya-kun ne
semble pas s'être soigné auprès d'un docteur depuis le lycée...

- Cette énergie qu'est-ce qu'elle serait devenue ? Je comprends pas ça fait des années
pourquoi il se serait pas rétabli ? Il l'a pas retrouvé ?

- Cette énergie a peut-être été pompée durant plusieurs mois avant d'atteindre le seuil de la
survie durant un moment. Après un temps, son activité cérébrale est revenue à un stade
correct mais l'activité hormonale et immunitaire auraient longtemps subi et en subissent
toujours les conséquences. Je ne sais pas si le corps peut vraiment se remettre d'un
traumatisme pareil, surtout s'il n'a pas été soigné immédiatement. Il s'agit d'énergie vitale
dont je parle, les réserves sont immenses mais non renouvelables. Et je ne comprends pas
comment elles peuvent disparaître de cette manière.... À moins de connaître la cause,
personne ne pourra garantir une guérison complète.

- ...

- Néanmoins cela fait des années depuis les 17 ans de Midoriya-kun, son corps s'en est assez
remis pour vivre une vie normale et être un héros, l'adrénaline, l'endorphine et toutes ces
hormones qui provoquent des émotions sont toujours présentes en quantité raisonnable dans
son organisme. Je pense qu'il s'en ai remis plus rapidement que ne le prévoyait la science...
par détermination ou par nécessité il allait déjà mieux deux ou trois ans après, si on en croit
ce dossier hypothétique. Aujourd'hui, Midoriya-kun va bien.
- Mais vous ne pouvez quand même pas utiliser votre alter sur lui ?

- Le mien ou n'importe lequel du type régénération accéléré, cela le tuerait à coup sûr.
Midoriya-kun est au courant bien évidemment, il va bien mais pas encore assez bien.

Katsuki soupira en remerciant la vieille Chiyo et sortit rapidement. Il pleuvait et il n'avait pas
de parapluie, il faudrait faire attention au nerd, si son système immunitaire est affaibli un
simple rhume peut être dangereux... Je comprends pas, comment on peut être à la fois aussi
fort et aussi faible ? Izuku Midoriya était capable d'utiliser le One for All à 100% mais
pouvait mourir d'une grippe, les paradoxes constants qui avaient toujours composé cet
imbécile lui avait surtout toujours fait mal à la tête. Enfant, il était capable de défendre un
camarade opprimé en pleurant de peur devant lui, au collège il était à la fois capable de
l'admirer comme un fanboy hystérique et à la fois de mourir de peur face à sa colère. Au
lycée, il n'avait pas de considération pour lui-même, il était capable de donner sa vie pour
quelqu'un alors qu'il ne savait même pas s'appliquer un pansement . Deku est têtu, il a
toujours été d'une certaine manière égoïste et têtu, ça l'empêche de voir ce qui l'entoure, ça
l'empêche de comprendre beaucoup de choses. C'est vrai que c'est aussi de sa faute, s'il ne
l'avait pas brutalisé, s'il n'avait pas contribué à isoler complètement l'ex sans alter, Deku
aurait plus facilement eu le réflexe de chercher de l'aide... Égoïste et têtu... C'est le genre de
défaut que développent ceux qui ont toujours dû s'en sortir seuls dans la vie.

***

Le lendemain, Katsuki Bakugou arriva à l'agence plus pâle, très irrité et avec une migraine
infernale.

- Ça va aller Kachan ?

- Hum.

- Kachan tu n'as pas l'air bien, tu as pris froid ?

Non, ça n'allait pas. La veille il était arrivé trempé, perdu dans ses pensées il avait mis du
temps avant de se changer et, dans la nuit, il avait développé une petite fièvre. C'était le
comble, lui qui pensait que ce serait Deku le plus faible des deux le voilà malade, décidément
j'ai toujours tout faux quand ça concerne le nerd.

Quelqu'un toqua à la porte aggravant son mal de tête.

- Bakugou-san vous n'avez pas l'air d'aller bien, je vous ai apporté une aspirine, tenez.

Mais qu'est-ce qu'elle lui voulait cette secrétaire à la voix trop aiguë...

- Oh Midoriya-san il y a aussi une enveloppe que Tanaka-san m'a demandé de vous remettre.

Deku ne dit rien lorsqu'il lut la lettre et se contenta de reprendre son dossier en laissant
Katsuki à son médicament. Durant la journée il évita de taper trop fort à l'ordinateur, lorsque
Katsuki s'assoupit il le recouvrit de sa veste et sortit discrètement. Il était bientôt l'heure pour
lui de quitter le bureau, mais il passa d'abord à celui de Kirishima et Denki.
- Kirishima-kun, je pense que Katchan ne va pas très bien...Il vaut mieux le ramener chez lui
et demander à Tanaka-san de lui donner un congé pour le reste de l'après-midi et la journée de
demain.

- Sérieux, il va si mal que ça ?!

- Hum... Katchan tombe souvent malade ?

- Non au contraire... En tout cas ça fait longtemps qu'il a pas pris un congé, encore moins un
congé maladie.

- Bakugou est toujours à fond dans son travail et avant il te cherchait beaucoup Izuku, s'il
nous entendait je pense qu'il dirait quelque chose du genre ... Pas le temps de tomber malade,
bougez-vous les extras !

- Ça c'était une sacrée imitation Denki.

- Ce n'est pas drôle ! S'opposa Izuku. Katchan n'a vraiment pas l'air d'aller bien... Tu ne peux
le ramener chez lui Kirishima ?

- Ben je bosse moi...Tu quittes le bureau Midoriya et t'es son coéquipier, tu pourrais le
raccompagner ?

- Je ne sais pas trop... Je peux pas...

- Izuku attends !

Denki le prit à part dans le couloir,

- Tu peux compter sur moi pour la soirée tu sais ! Et puis Shinsou est en patrouille je peux
aussi lui demander de faire un détour.

- Quoi ! Mais je ne peux pas faire ça comme ça il...

- Izuku ! Il faut que tu parles à Katsuki de toute manière pas vrai ? C'est ta chance !
Raccompagne le, met le au lit et quand il se réveillera essaie de discuter avec lui.

Izuku réfléchit... De toute manière, il est hors de question de laisser Katchan dormir ici, il a
besoin de prendre soin de lui.

- Kirishima-kun tu peux me donner l'adresse de Katchan ?

- Merci mec ! Tiens je te refile aussi le double des clés !

***

- Bakugou il faut que tu rentres chez toi mec, t'es mal là...

Kirishima avait accompagné Izuku à son bureau pour motiver Katsuki.

- Mais tu vas la fermer, c'est bon je me suis juste endormie alors dégage !
Izuku s'approcha de Kirishima en lui assurant qu'il s'en occupait. Quand Kirishima sortit, il se
retourna vers Katsuki qui semblait attendre.

- Allez viens Katchan on y va c'est mieux, lui dit-il en lui tendant la main.

Ça ne fonctionnera peut-être pas, Katchan n'a jamais accepté la main de quelqu'un d'autre que
Kirishima... J'aurai dû insister plus pour qu'il le raccompagne. Il s'apprêtait à retirer sa main,
gêné, lorsque Katsuki l'a pris et s'aida de son ami pour se lever de son siège. Izuku, surpris,
lui sourit avant de se diriger vers la sortie, il voulait le lâcher mais Katsuki avait resserré sa
prise. Cétait finalement extrêmement embarrassant de guider Katchan en le tenant par la
main, et les autres les regardaient curieusement.

Enfin sorti de l'agence, Izuku se dirigea vers la voiture de son coéquipier pour y faire entrer
Katsuki et se mettre au volant. Le chemin se déroula calmement.

- Tu sais conduire le nerd ?

- J'ai pas le permis officiellement mais oui j'ai plus ou moins appris à conduire.

- T'a jamais rien d'officiel Deku.

- C'est vrai, ricana Izuku, c'est très différent de conduire en ville, il a fallu qu'on m'entraîne un
peu avant.

- Deku...

- Hum ?

- Tu vas tomber malade si tu restes avec moi, je sais pas ce que j'ai mais à tous les coups ce
truc est contagieux.

Izuku était surpris.

Ils s'arrêtèrent à un feu rouge.

Ça ne ressemble pas à Katchan de se soucier de ce genre de choses.

- Oh Katchan il commence à pleuvoir !

Katsuki regarda un peu où est ce qu'ils étaient. C'est vrai qu'il pleuvait beaucoup
soudainement et ils étaient au tournant... Sur sa gauche il y avait la route qui les mènerait
directement à leur ancien quartier, il y a un peu plus d'un mois, cette route était différente...
tout était différent mais il se souvient bien que...

Elle aime la pluie....

- Je parie que toi aussi t'aime la pluie Deku...

- Moi aussi ?
- Haaaa....

Katsuki ferma les yeux en soupirant.

Katchan qui n'a pas d'énergie c'est étrange..., Izuku le quitta des yeux pour reporter son
attention sur le feu toujours au rouge.

... la pluie me fait penser à Ame.

- J'aime beaucoup les jours de pluie, c'est vrai... dit-il tristement.

Prévisible pensa Katsuki.

Izuku démarra et tourna à droite en laissant leur ancien quartier derrière eux. La route se
poursuivit paisiblement et, arrivé à l'appartement, Katsuki ne voulait plus bouger. Il avait une
forte fièvre alors Izuku l'aida à marcher jusqu'à sa porte avant de l'ouvrir.

En entrant, Izuku se sentit bizarre, oui c'était aussi très étrange d'être dans le duplex de son
ancien ami d'enfance, à l'aider à monter l'escalier jusqu'à sa chambre. Il l'allongea et
commença à lui poser des questions, mais Katsuki en avait marre. Il avait l'air de demander le
silence en râlant dans sa barbe et en se tournant dos à Izuku. Izuku sourit...

Katchan doit avoir la migraine

Et il s'occupa bien de lui. En le changeant, en lui ajoutant des couvertures, en allant acheter
des médicaments malgré la pluie et en préparant une petite soupe qu'il déposa sur sa table de
chevet. En fait ce n'était pas si étrange de s'occuper de Katchan ou d'être dans sa maison...
parce qu'ils ont vécu toute leur vie côte à côte et ont même vécu ensemble à Yuei.

Katchan n'est pas qu'un collègue de travail, c'est normal de l'aider... et il a l'air fatigué, je lui
parlerai une autre fois.

- Je vais y aller Katchan, alors repose toi bien... et appelle moi s'il y a un problème.

Katsuki se retourna et se recroquevilla sur lui-même en râlant.

- Ça te tuerait de rester un peu, t'es toujours pressé Deku...

Ça en langage Katchan ça veut dire je t'interdis de me laisser... et moi qui pensait qu'il
dormait.

Izuku rit légèrement avant de s'asseoir sur le lit de Katsuki, il mit presque machinalement sa
main sur les cheveux de ce râleur de Bakugou en le regardant et commença à effectuer une
caresse réconfortante. Le geste et l'appui répété sur son crâne le soulageait alors Katsuki ne
dit rien. C'est quand il l'entendit ricaner qu'il brisa le silence ambiant, en parlant calmement et
de manière engourdis.

- Te fous pas de moi Deku.

- Je ne me moque pas de toi Katchan, en fait...


- quoi...

- En fait, tu me fais penser à quelqu'un qui te ressemble beaucoup...Râleur et jamais content,


on ne peut pas s'approcher d'habitude, mais... quand cette personne est malade ou qu'elle a
peur, elle devient très câline et affectueuse, comme un chaton.

- Hum...

- Katchan... Il faut que je te parle de quelque chose d'important, j'ai essayé de te le dire
plusieurs fois mais il y a toujours quel...

C'est à ce moment que la sonnerie de téléphone de Deku les interrompit. Quelque chose qui
vient tout gâcher se dit Bakugou.

Izuku stoppa net sa main et la retira et Katsuki râla encore plus fort.

- C'est pas possible Deku tu peux pas arrêter ce téléphone, putain revient !

- Je suis désolé Katchan mais on m'appelle et il faut que je réponde.

Izuku se leva et sortit de la pièce pour discuter. Toujours à vérifier son téléphone toutes les
cinq minutes... Katsuki finit par se retourner et s'endormir rapidement. Il refit lentement
surface en sentant de nouveau la main de Deku sur son crâne.

- T'es pas parti ?

- Tu avais l'air de vouloir que je reste Katchan, et je ne voulais pas partir.

Un silence agréable s'installa un instant et après un temps, Katsuki commença de nouveau à


parler.

- Il y a un truc Deku dont j'ai jamais osé parler... à Yuei, y avait toujours la tête d'ortie et
l'alien qui venait me casser les pieds alors je leur ai juste dit que je faisais des insomnies et
des cauchemars... Mais... Quelques mois après que tu sois parti...

Katsuki ne parlait plus, il avait fermé de nouveau les yeux, est-ce qu'il s'est rendormis ?
C'était vraiment bizarre, la petite bulle dans laquelle ils étaient enfermés risquait d'exploser à
tout moment.

Katsuki réfléchissait, il avait froid et Izuku l'avait bien sentie. Alors Deku osa s'approcher un
peu plus pour s'installer plus confortablement, le dos adossé à la tête du lit, à moitié allongé,
il replaça Katsuki pour faire reposer sa tête contre son buste. Katsuki se replaça en acceptant
l'étreinte et en remontant la couverture sur eux . Le bras de Izuku entourant Katsuki, il
entrepris de reprendre ses caresses, sa main au niveau de la tête du malade. Izuku se détendit,
Katchan ne m'a pas encore explosé alors il ne doit pas détester que je me sois autant
rapproché... ou alors il est toujours complètement dans les vapes.

Katsuki avait les yeux fermés et profitait simplement de la proximité de son ami.

- Qu'est-ce qu'il y a eu Katchan ? Demanda doucement Izuku.


- La nuit... Il y avait des émotions qui remontent et qui ne m'appartenaient pas comme... de
l'angoisse... et de la peur. J'croyais que j'avais été touché par un alter mais c'est pas possible,
faire des crises d'angoisses à répétition comme ça...Y avait pas que ça, j'entendais aussi des
trucs bizarres...

Izuku abaissa légèrement la tête, ses lèvres effleurant le front et les cheveux de Katsuki
comme pour l'encourager silencieusement.

- Y avait un rire, comme celui d'un gosse... Putain, c'est super chelou mais j'ai souvent rêver
d'un gosse... Et c'était pas la voix du gamin qui riait, c'était la voix d'une fille. Un jour j'ai
arrêté de l'entendre rire et de temps en temps elle dit un mot ou une phrase. Ça fait des années
que ça dure, personne ne l'entend, il y a que moi.

- Mais ce petit garçon que tu voies en rêve...Tu sais qui c'est ?

- Je sais pas... Je sais juste qu'il est blond et qu'il a les yeux verts...Il te ressemble Deku mais
c'est pas toi...

Izuku arrêta ses caresses, ce n'est pas possible ? Est-ce que ses rêves, ce petit garçon ou cette
voix ont un rapport avec moi ?

- Katchan...Tu es sûre que ce petit garçon est blond ? Il n'a pas la même couleur de cheveux
que moi ?

- Tu m'écoutes pas ou quoi... Je te dis qu'il était blond, c'était pas toi Deku, il a même pas de
tâches de rousseurs..., râla Katsuki.

Non bien-sûr que non ça ne pouvait pas avoir quelque chose à voir avec lui. Izuku secoua la
tête, mais qu'est-ce que j'ai cru ? Il eut un petit sourire triste.

- Et la voix de cette fille qu'est-ce qu'elle te dit en général ? Elle essaie de te rendre anxieux ?

- Non...Elle est réconfortante, avant elle chassait les crises de panique qu'il m'arrivait de
sentir le soir.

- Je ne sais pas ce que ça veut dire Katchan, mais si elle te fait du bien alors j'imagine qu'on
saura un jour d'où elle vient... Qui sait ? C'est peut être ton âme-sœur qui te parle.

- Haaaa !

Izuku rit légèrement.

- C'est peut être prémonitoire Katchan, tu vas peut être rencontré une jeune femme bien qui
va s'occuper de toi. Je parie qu'elle aura de très beaux yeux verts et que votre enfant c'est le
petit garçon et il lui ressemblera.

- Mais tu vas arrêter de dire des conneries Deku, j'suis pas en état de te faire taire là.

Izuku continua à rire doucement. C'est vrai Katchan, comment est-ce que je pourrais te
parler de ça alors que tu as littéralement la vie devant toi et tellement d'opportunités ? Même
s'il n'y pense pas maintenant, il y a peut-être des rêves qu'il voudra réaliser...comme celui-
là... Je ne pourrai pas lui dire aujourd'hui désolé Denki.... Moi je suis déjà mort de l'avoir
tué...

- Parfois il ne faut pas se poser de questions, Denki a dit qu'il faut savoir lâcher prise...Tu
sauras bien un jour ce que cette voix ou ce garçon signifiaient.

Katsuki ne dit rien et profita du bien-être et du bienfait sur sa migraine que lui apportait de
dormir sur le cœur battant de Deku.
Melody.

Les membres de l'agence qui ne connaissaient pas le passif des héros Dynamight et Deku
était déjà étonné de leur entente naturel. Mais quand Katsuki revint, après deux jours de
congé, calme, reposé et plus poli qu'il ne l'a jamais été (à sa façon), tout le monde en déduit
que ce Izuku Midoriya était magicien.

Iida Tenya voyait cela d'un très bon œil. Avec Shoto Todoroki et Eijiro Kirishima ils s'étaient
compris sans même s'adresser un mot, les choses étaient enfin redevenu comme avant.
Katsuki avait enfin son point d'ancrage, il avait regagné toute la maturité et la paix qu'il avait
perdu après la disparition de leur ami. Mais malheureusement ça n'allait pas dans le même
sens pour Deku. Ochaco pensait s'être enfin fait comprendre de Izuku, seulement quelques
semaines ont passé et il semblait de plus en plus tracassé.

Un matin, elle lui proposa gaiement de déjeuner ensemble, ils étaient déjà fin novembre et il
commençait à faire sacrément froid. En allant chercher Izuku à son bureau, elle le trouva en
train de se disputer avec Bakugou.

- Mais t'es débile d'oublier de t'habiller ou quoi ! Tu vas pas sortir comme ça !

Oulà Katsuki-kun à l'air en colère.

En arrivant, elle pouffa de rire en le voyant lui rajouter de force une écharpe autour du cou.

- Merci Katchan, j'y vais Ochaco-chan doit m'attendre !

En sortant, il faillit lui rentrer dedans dans le couloir.

- Ben alors Deku-kun, t'a oublié ton écharpe !

- Oui je suis sorti sans ce matin, Katchan m'a prêté la sienne, dit-il en montrant celle qu'il
portait au cou.

Ils marchaient tranquillement en sortant de l'agence et souhaitaient bon appétit à la secrétaire


Shin qui leur rendit un sourire poli mais crispé.

- Tu sais Ochaco-chan...Je m'imagine peut être des choses mais j'ai l'impression que Shin-san
ne m'aime pas beaucoup.

- Hahaha ça c'est parce qu'elle est jalouse.

- De qui ?

- Ben de toi gros bêta ! Ça doit bien faire deux ans qu'elle fait du rentre dedans au numéro 1
du Japon, tel que je le connais Katsuki-kun ne doit même pas avoir retenue son prénom !

- Oh...Oui j'avais remarqué qu'elle essayait de se faire remarquer de Katchan...


- Et là-dessus tu apparais de nulle part et vous agissez comme un vieux couple marié.

- Hein mais pas du tout !

- Je te rappelle c'est l'écharpe de qui que tu portes autour du cou ? Je suis sûre qu'elle rêverait
de la porter... même si je ne comprends pas trop ce qu'elle peut trouver à un enragé aussi
grognon que Katsuki-kun.

- Katchan n'est pas que grognon ou enragé ! Assura Izuku.

Ils venaient d'arriver au restaurant et de s'installer dans un petit coin isolé du public pour
commander tranquillement. Ce restaurant discret était connu des héros de l'agence parce
qu'ils avaient un accord avec le gérant leur permettant de profiter des repas dans une totale
discrétion. Il n'était pas entouré de fans et pouvait en même temps se mélanger à la société.

- Tu vois, tu le défends, lui fit remarquer la jeune femme comme si cet argument allait dans
son sens.

- ... .

Ils bavardèrent tranquillement en attendant leur repas, quand il arriva, Ochaco était affamé et
cela se voyait.

- Hummm je meurs de faim !

- C'est normal dans ton état.

- Humm ? Quel état ? Demanda-t-elle en commençant à manger.

- Hum hein non rien !

La boulette, mais qu'est ce qui m'a pris ?! Regretta-t-il immédiatement.

- Deku-kun je voulais te proposer de manger ensemble parce que tu as l'air un peu déprimé
ces derniers-temps.

- Haaa, soupira-t-il, je suis juste un peu fatigué c'est tout.

- C'est vrai que tu as aussi l'air fatigué mais il n'y a vraiment rien qui te tracasse ?

Ma vie à la maison me fatigue mais plus on approche de la date fatidique et plus je suis
tendu...

- Ça se voit tant que ça ?

- Je pense qu'à part Katsuki-kun et moi, on ne doit pas être beaucoup à l'avoir remarqué.

- Tu penses que Katchan s'est rendu compte de quelque chose ? Il t'en a parlé ?

- Pfff... Katsuki-kun ne parle jamais de rien à personne tu sais, enfin il l'a peut-être dit à
Eijiro..., supposa Ochaco en réfléchissant avant de reprendre son explication. Nan si j'ai dit ça
c'est surtout parce qu'il prend vraiment soin de toi Deku-kun, ça se voit qu'il fait attention à
toi et qu'il te prend toujours en considération. Si j'ai remarqué que ça n'allait pas alors que je
ne suis même pas dans ton bureau, je pensais juste que Bakugou aussi.

Elle reprit une autre bouchée de son plat.

- J'imagine qu'il doit attendre que tu lui en parles.

Izuku reporta son attention sur son plat... Comment lui en parler ? Est-ce qu'il pourrait même
? Ça ne la mettrait pas en danger ? Non, normalement quoi qu'il arrive les choses ne peuvent
plus dégénérer à ce point...Ochaco en apercevant son trouble osa poser la main sur la sienne
et lui fit un petit sourire...

Une aide à laquelle je ne m'attends pas c'est ce qu'elle avait dit la dernière fois...

- Je ...

Soudainement il y eu des coups tapés au carreau de leur fenêtre, il y avait le trio Kirishima,
Kaminari et Bakugou à la fenêtre de leur restaurant, habillé de manière à plus ou moins rester
discret. Même s'il ne passait pas du tout inaperçue en jouant à la fenêtre pour attirer leur
attention.

Ochaco retira sa main pendant que les trois héros rentraient les rejoindre à leur table.

- Ben alors vous aussi vous vouliez manger là ? Ça tombe bien comme coïncidence on peut
se joindre à vous ? S'exclamait Kirishima.

Denki n'attendit pas la réponse et parti s'installer sur la banquette contre la fenêtre, Katsuki se
contenta de se rapprocher du siège de Deku.

- Mais qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans déjeuner à deux les garçons ? Je voulais
discuter avec Deku-kun moi !

- Mais oui t'inquiètes on s'installe quand même, reprit Kirishima, Bakugou avait l'air de
crever de jalousie alors on s'est dit qu'on allait interrompre votre repas en tête à tête histoire
de prouver que tu fais pas des infidélités à Tenya.

- Mais ça ne va pas !

- Ils rigolent Ochaco-chan ne le prends personnellement...

- Mais Deku-kun !

- C'est pas grave..., Izuku se mordit la lèvre, ce n'était pas très important murmura-t-il.

- Oi Deku..., Katsuki lui releva le menton pour le regarder dans les yeux, qu'est ce qui se
passe ?

Izuku n'avait peut-être pas l'impression que Katchan agissait comme s'ils étaient un vieux
couple, mais ce qui est sûr, c'est qu'il était plus tactile depuis leur sieste improvisé.
Ce n'était pas bizarre ou gênant, Izuku était peut être introverti mais il ne détestait pas le
contact physique, et ça semblait naturel avec Katchan, alors ça ne le dérangeait pas. Il
détourna le regard de Katsuki, quittant le contact en semblant réfléchir.

Kirishima ne parla pas pour une fois, il avait bien vu qu'ils avaient interrompu quelque chose.
Si Midoriya voulait enfin se confier sur quelque chose il n'allait pas tout faire rater en parlant
au mauvais moment.

- En fait il y a bien quelque chose qui m'inquiète... Mais je ne peux pas y faire grand-chose.

Bakugou contourna la chaise de Izuku pour s'installer également sur la banquette entre Denki,
à sa droite, et Deku sur une chaise à sa gauche. Kirishima s'était posé entre Denki et Ochaco
qui, elle, restait face à Izuku.

Contre tout attente, c'est Denki qui reprit la parole.

- C'est à propos de la lettre ?

Izuku acquiesça et se redressa face aux regards d'incompréhension de ses camarades. Il tapait
nerveusement des doigts contre la table. Le serveur vint pour les commandes mais Kirishima
lui fit signe que ce sera pour plus tard.

- Il y a quelques semaines j'ai reçu une... invitation à une sorte de soirée à laquelle je ne me
sens pas très en sécurité...

- Tu as été invité à une soirée ! Mais... si tu ne veux pas y aller Deku-kun il suffit juste de
refuser l'invitation.

- Ce n'est pas une invitation que je peux refuser....

- Hein mais pourquoi ? Demanda Kirishima.

Izuku dans un geste nerveux passe sa main derrière sa nuque...

- Dans tous les cas Midoriya, quand on se sent pas à l'aise dans un endroit, il suffit de venir
accompagné !

- Ce n'est pas bête Kirishima-kun demande à n'importe quelle fille de l'agence on acceptera
sans soucis ! Ou alors tu peux y aller avec un ami !

- Hors de question.

C'est Denki qui s'était exprimé.

- Mais Denk' t'es...

- Denki a raison je ne veux mêler personne à cette histoire pour l'instant.

Izuku avait parlé avec clarté et sans hésitation.


- Oi le débile électrique c'est quel genre de soirée ça ?

Denki ne dit rien puis regarda Izuku avant de répondre amèrement.

- C'est le genre de soirée où les gens qui ont du pouvoir se réunissent, la plupart d'entre eux
sont des connards dangereux, pourris jusqu'à la moelle des os et leurs femmes sont encore
pires... Moi aussi j'ai reçu une invitation.

- Alors pourquoi t'y vas pas avec Deku ?

Denki le regarda avec une colère cuisante et grandissante dans les yeux. Ce que Katsuki
n'apprécia pas, bien qu'il se doutait que ses sentiments n'étaient pas tournés vers lui. Est-ce
que Deku se sentirait aussi mal que ce débile de devoir y aller ?

- Je refuse d'y aller, je suis désolé de t'abandonner Izuku mais plutôt mourir que de jouer leur
jeu... Qu'ils aillent tous au diable je les méprise et ils me donnent envie de vomir.

C'était très rare de voir Denki en colère, ce n'était même objectivement jamais arrivé face à
eux.

- Midoriya tu es en danger en allant là-bas ? Demanda Kirishima tout à coup vraiment


inquiet.

- Pas nécessairement... Si je fais profil bas et que je ne vais pas contre leur sens, il n'y a pas
de raison que je n'obtienne pas ce que je veux en ressortant indemne.

- Deku-kun... Je ne comprends pas... si Denki a le choix de refuser alors pourquoi pas toi ?

Izuku sourit tristement...

- J'ai des responsabilités qui me dépassent Ochaco-chan, je n'ai pas le choix de ne pas y
aller...Quitte à ramper devant eux toute la nuit ça m'est égal, du moment qu'ils me permettent
d'obtenir ce que je veux.

- Mais enfin Deku-kun je ne comprends pas...

- C'est compliqué !

Izuku était agacé et avait parlé fort. Son éclat de voix les avait fait sursauter, son angoisse
était presque contagieuse. Katsuki posa discrètement la main sur sa cuisse, ce qui le calma
directement.

Il regarda Katsuki avant de reprendre.

- Disons que ça n'a pas été facile de revenir... Mon retour n'a jamais été garanti et mon
installation définitive au Japon dépend d'eux... Si j'obtiens les papiers que je veux alors plus
personne ne pourra m'obliger à aller ailleurs.

Alors c'était donc ça... Le silence s'installa de nouveau et tout le monde sembla réfléchir.
Kirishima reprit.

- À deux on est toujours plus fort, Denk', je peux te demander pourquoi est-ce que tu veux
pas l'accompagner ?

Denki serra les dents et les poings en abaissant le visage, il ne semblait vraiment pas bien.

- Je peux pas Eijiro... J'y arriverai pas même si j'essayais... murmura Denki.

Ils se regardèrent tous confus, cette discussion anodine prenait des proportions de plus en
plus graves.

- Les personnes présentes à cette réception sont responsables de la mort d'une amie à moi et à
Denki, reprit lentement Izuku.

Cette fois le silence était plus lourd qu'il ne l'a jamais été depuis le début de la conversation.
On entendait les bavardages et le bruit des couverts des autres tables, la vie se poursuivait
animée et joyeuse partout autour d'eux.

Izuku s'étira en longueur et laissa ses jambes tendus sous la table, il était avachi et regardait
vers le plafond, la gorge un peu serré, il repris.

- C'était la fille de Yoasobi-san.

- Tanaka a une fille ? s'exclamait Ochaco, surprise.

Ça a eu le mérite de faire pouffer Izuku et Denki en détendant un peu l'atmosphère. Denki se


redressa et regarda par la fenêtre en attrapant son genoux, le pied sur la banquette, quand
Izuku continua sur sa lancée.

- Naaan, ria-t-il. C'est la fille du premier mariage de Yoasobi-san, elles se ressemblent


beaucoup même si Mel est aussi blonde que les blés, elle doit tenir ça de son père. Denki et
moi on l'a rencontrée par hasard en première... C'est assez bizarre aujourd'hui de travailler
avec sa maman, qui l'aurait cru... C'était une très bonne amie, Denki et elle passaient leur
temps ensemble à l'époque, enfin moi aussi, mais moins quand je suis partie, forcément... Elle
s'appelait Meroji comme Melody en anglais.

Izuku ne dit plus rien et commença a touché l'anneau qu'il portait à la main, signe qu'il
réfléchissait.

- Cette fille a gâché ma vie.

- Je crois que tu veux dire l'inverse Izuku, le contredit Denki en souriant.

Une larme perla le long de la joue de Denki, ça aussi c'était rare, voire Denki pleurer.

- En fait, repris Izuku en se rasseyant un peu mieux, quand je suis parti, elle m'a plus ou
moins suivi à la trace en tenant Denki informé, lorsque nous nous sommes revu quelques
années plus tard, c'était à l'entrée d'un village perdu en Amérique du sud... Pour justifier d'être
ensemble, il avait fallu se faire passer pour un couple marié.
- Pffff, Denki rit, ça c'était très drôle à voir.

- Oui et hum Denki a pu nous rejoindre, c'était la première fois que je le voyais depuis des
années, depuis le lycée... C'était amusant, mais ça n'a malheureusement pas duré longtemps...

Denki repris lentement.

- Certaines personnes présentes au bal auquel on a été invité ont utilisé le prétexte de la
présence de plusieurs « civils » japonais en zone de guerre pour mener une offensive...une
offensive qui ne prenait même pas en compte notre sécurité... quel mensonge.

- Qu'est-ce que ça veut dire Denki ? Demanda Kirishima.

- ...ça veut dire Eijiro, reprit Izuku, que l'armée a ordonné un jet de bombe dans le village où
nous avions été recueillis, sous prétexte que nous étions retenus contre notre gré, ce qui était
faux. Aujourd'hui, Melody est enterrée avec une centaine d'autres familles sur une colline
perdue entre le rio negro et la province de Chubut au niveau de la Patagonie...

L'image que Eijiro et Katsuki avaient aperçue lorsque le vilain avait touché les yeux de
Denki, pendant leur mission à Wakkanai, devient d'un coup plus claire. Le corps ensanglanté
d'une jeune femme blonde sur les genoux d'un Izuku plus maigre, blessé et fatigué, pleurant à
chaude larmes en suppliant un Denki tétanisé de bouger. Denki les fit revenir à la réalité
brusquement en commandant à boire. Lorsque la bouteille arriva il prit un verre cul sec,
Izuku lui aussi sembla reprendre ses esprits, la souffrance se dissipant un peu de son visage.

- Enfin, il y a des choses qui nous dépassent... On ne peut pas y faire grand-chose j'imagine.

Izuku avait dit cela en reprenant sa fourchette, même s'il ne mangeait pas avec.

- Je suis désolée, dit Ochaco les yeux rouges, les amis je suis vraiment désolée.

En jouant avec son assiette Izuku repris.

- Je pense que vous seriez devenu de très bonnes amies Ochaco-chan.

- Ça c'est sûr ! En fait on a été super égoïste de la garder pour nous mais bon... c'est trop
tard...vous nous pardonnerez j'espère.

Denki avait dit cela en leur tirant malicieusement la langue, les deux garçons essayaient de
passer à autre chose.

- Je ne sais pas trop pourquoi je vous ai parlé de ce bal, de toute manière il n'y a pas vraiment
de solution donc bon...

- Attends Deku-kun... Vous avez bien dit que ce seront des gens importants et puissants qui y
assisteront ? insista Ochaco.

Kaminari et Midoriya acquiescèrent.


- Alors j'imagine qu'il y aura des gardes et des vigiles...Il n'y aurait pas moyen qu'un héros
fasse partie des protections du lieu de rendez-vous ? Comme ça, si un héros de l'agence est
présent sur place ce sera déjà mieux que d'y être seul...Ou alors tu peux toujours inviter
quelqu'un.

- Non je ne veux pas qu'on soit relié officiellement à moi, c'est toujours mieux de faire croire
à un hasard je pense...

- Ça c'est une super idée Ochaco ! S'exclama Denki en semblant aller mieux tout à coup.

- Vous pensez que Tanaka aurait des contacts suffisants pour faire passer un héros de l'agence
? Demanda Kirishima.

- Ça ne coûte rien d'essayer en tout cas, assura Ochaco.

Le silence revint, ils avaient encore beaucoup de questions mais ce n'était peut-être pas le bon
moment.

- Dites, votre pause n'est pas finie à vous deux ? Demanda Denki.

Izuku regarda l'heure.

- Mince Ochaco on est en retard dépêche-toi !

Ils finirent rapidement leurs assiettes pour partir au plus vite.

- Eh attendez, je viens avec vous ! S'était écrié Denki.

- Denk' mais t'a pas encore mangé et il nous reste du temps.

- C'est pas grave j'ai pas faim à tout à l'heure les gars.

La tornade Kaminari avait vite rejoint les deux autres, laissant Kirishima et Katsuki, qui
n'avaient pas ouvert la bouche depuis le début, à leur déjeuner. Katsuki avait gardé sa main
sur la cuisse de Deku en un geste encourageant et celui-ci, en se confiant à ses amis, avait
posé sa main sur la sienne, ils ne s'étaient séparé que quand Izuku se rendit compte de son
retard. Katsuki réfléchissait... Qui est réellement cette fille, Melody... Il y avait trop de
coïncidences pour que tout ne soit pas relié.

La mère d'une amie morte il y a des années était mariée à un homme de science qui n'avait, à
priori, rien à voir avec le secteur de travail héroïque. Cet homme avait ouvert une agence qu'il
avait renommé du nom du père de Deku en attendant de le voir revenir au Japon. Deku était
lui-même un mystère et un secret d'état qui nécessitait une autorisation pour revenir vivre
chez lui.

Deku qui se cachait des journalistes, Deku qui avait peur de l'avion, Deku qui était malade et
qui prenait à longueur de temps des comprimés, Deku qui conservait des réflexes de
survivalisme comme une bête traquée. Mais aussi Deku qui faisait des efforts pour s'ouvrir à
eux mais pas trop, comme si une chaîne l'empêchait de trop avancer et qu'il s'en excusait
d'avance. Bakugou porta la main à l'anneau autour de son cou en réfléchissant et se servit
aussi un verre, il était vraiment frustré, la patience ce n'était pas son fort et il rongeait son
frein depuis trop longtemps, mais... avait-il vraiment le choix ?

Kirishima quant à lui, resta regarder par la fenêtre leurs trois amis prendre la direction de
l'agence, en croisant Hitoshi Shinsou. Denki avait levé le bras pour le prendre par l'épaule en
riant, Eijiro en était légèrement triste sans trop savoir pourquoi.

Il y a quelques minutes Denki pleurait et Kirishima n'avait jamais remarqué à quel point il
était bon pour cacher ses émotions. Eijiro ne voulait pas être lourd mais il avait quand même
ce pincement au cœur quand il voyait son ami avec les autres... Parce que Denki était un
extraverti qui avait la joie de vivre et était très avenant avec tout le monde, mais pas avec lui
et Bakugou. C'était toujours Eijiro qui venait le chercher, Eijiro qui lui proposait, Eijiro qui
était tactile, Eijiro qui "tentait de"... et parfois il se demandait si finalement il avait réussi à
construire une amitié solide avec le jeune héros à l'alter électrique.

Denki ne les appelait même pas par leurs prénoms. J'ai confiance en lui, à mes yeux il est le
plus fiable de cette agence, je pourrais parier ma vie sur lui sans hésiter. C'est ce qu'il avait
dit en parlant de Shinsou, avant de partir à Ishikari, et... ça l'avait gêné. Il n'a pas tort
pourtant, Shinsou est fiable, il s'est battu en seconde avec eux et avait eu un rôle très
important. Mais dans la bouche de Denki cela sonnait différemment.

Eijiro Kirishma ne sait pas à quoi s'attendre de Denki Kaminari et ça l'embête de ne pas
connaître autant qu'il l'aimerait son ami alors que d'autres ont pu. Cette fille, Melody, Izuku,
Hitoshi... Et moi alors tu m'a jamais dit ce que tu penses de moi... Mais ce n'est pas juste de
penser ça alors qu'il venait de se confier sur quelque chose d'aussi grave.

Ils avaient tous de plus en plus de questions, le pourquoi du comment Izuku s'est retrouvé à
vivre ce genre d'aventures, personnes ne le comprenaient, et ils se contentent de recueillir des
fragments de l'histoire.

***

Izuku était plus détendue maintenant qu'il s'était confié. Sa popularité montait en flèche alors
qu'il n'avait commencé que depuis 2 mois. Était-ce parce qu'il travaillait directement avec le
numéro 1 et que le public se doutait qu'il s'entendait bien ? Ou alors était-ce parce que les
gens ressentaient sa chaleur humaine et son sourire transparaître malgré son masque ? Ou
tout simplement parce que son alter rappelait autant celui du jeune garçon qui les avait sauvé
de All For One et qui avait mystérieusement disparu... Katsuki lui avait dit un jour d'arrêter
de porter ce masque ridicule.

- Non sérieux Deku, à quoi ça te sers ? T'a même pas changé ton nom de héros depuis le
lycée, tout le monde a reconnu la marque du One For All, ils savent tous que t'es l'ancien
apprenti héros qui s'est battu contre All For One, alors c'est pas un petit masque qui va te
cacher.

- Au contraire Katchan, même s'ils me reconnaissent de cette manière, le nombre de


personnes qui savent que le héros Deku s'appelle Izuku Midoriya est toujours restreint, il n'y
a que mes anciennes connaissances du lycée. Je ne veux pas que les gens puissent me stalker
en sachant quel nom et quel visage se cache derrière Deku...Tu sais Katchan en presque 8 ans
les gens ont oublié à quoi je ressemble, ria Izuku, c'est mieux comme ça.

Deku n'avait peut-être pas tort... Lui on le laissait tranquille au vu de son caractère bien
trempé, mais il voyait bien les héros comme Uravity ou la tête d'ortie galérer quand il ne les
accompagnait pas. Avec sa personnalité, cet imbécile de Deku se fera accoster à tous les
coins de rue sans savoir dire non à un autographe....

Katsuki était aussi allé voir Tanaka plusieurs fois pour connaître l'avancement du problème
de Deku. La réception était organisée pour la soirée du 24 Décembre, c'était Noël pour tout le
monde... enfin presque. Tanaka faisait ce qu'il pouvait mais il ne garantissait rien avant
d'avoir la preuve qu'infiltrer l'un des leurs était réalisable.

Alors pour l'instant tout était au point mort. Ce n'est que deux jours avant la fête que Tanaka
eut le plaisir d'annoncer de bonnes nouvelles.

Il avait réussi à utiliser les contacts de l'inspecteur Tsukauchi, ancien ami de All Might, pour
faire la demande d'intégrer un des héros de l'agence à la sécurité, sous prétexte d'une menace
qu'ils avaient créée de toute pièce. Fournir des preuves d'une fausse menace décelé par leur
agence pour justifier de placer un de leur héros sur place... Décidément avec Deku rien n'est
jamais simple ou légal. Cela avait toutefois fonctionné.

À la question de quel héros se retrouvera sur place, personne n'avait été surpris de
simplement voir Katsuki se redresser du meuble sur lequel il était adossé en regardant
Tanaka. Sauf Izuku, lui il ne l'avait réellement pas vu venir et ça l'embarassa énorme,
pourtant ce sera Dynamight.

La veille du fameux bal de Noël, Katsuki quitta le travail en même temps que Deku, il n'avait
pas pris sa voiture et ils marchèrent ensemble.

- Katchan...Tu n'es pas obligé d'être présent...

- Haaa de quoi tu parles ?

- Je parles...Je parles de demain soir...C'est Noël, je pense que c'est mieux de le passer avec...
tu sais... une amie... Ou la famille... Tel que je connais Mitsuki-san elle doit te hurler dessus
au téléphone tous les jours pour que tu rentres de temps en temps à la maison.

- Hum... En parlant de la vieille, elle voulait absolument t'inviter pour Noël, je crois qu'elle a
pleuré des larmes pour un an quand elle a reconnu ton costume à la télé.

- Elle m'a appelé plusieurs fois au téléphone...Je crois que Kirishima lui a donné mon numéro
et je lui avais dit que je ne pourrai pas venir à Noël...je crois qu'elle pense que j'ai une petite
amie.

Ils marchaient calmement mais Izuku avait l'air un peu gêné, Katsuki s'arrêta donc devant un
petit magasin avec des figurines et des BD comics pour lui montrer des nouveautés. Leurs
épaules se touchaient mais Katsuki ne le remarquait pas. Il essayait de le détendre même si ça
ne fonctionnait pas.
Il était à peine 14h, Izuku avait encore un peu de temps à perdre avant de devoir répondre
présent à ses responsabilités, ça ne le dérangeait donc pas de traîner aux côtés de Katsuki.

Cependant c'était bien la première fois qu'il le faisait hors du lycée ou du travail... Izuku était
tendu.

- Oï qu'est ce qui t'arrive le nerd ? Dis le si j't'ennuie.

Izuku sursauta.

- Hein ? Pas du tout Katchan !

Katsuki soupira.

- En fait, beaucoup de personnes nous dévisagent..., reprit Deku. Je pense qu'elles t'ont
reconnues.

Elles doivent se demander ce qu'un looser de mon genre fait avec le grand Bakugou.

- Katchan... tu n'es pas obligé de venir demain soir. J'allais demander à Shinsou, il est seul à
Noël ça ne le dérangera pas, vraiment je t'assure !

- Pourquoi est-ce qu'on parle encore de ça ? C'est monsieur trois mètres de cernes sous les
yeux ton partenaire maintenant ??!! Et puis je comprends pas trop où est le problème moi
aussi je suis seul pour Noël j'te signale !

- ...

Tout aurait été plus simple si tu ne l'était pas...

Deku semblait réfléchir en fixant la figurine face à lui, Katsuki se calma un peu.

- Tu me donnes une bonne excuse pour rater une réunion de famille alors c'est parfait, on est
tous gagnant,non ?

Izuku le regarda avec un mélange de tristesse et de soulagement. Tu as tort Katchan, tu ne te


rends pas compte, je donnerai n'importe quoi pour voir ma mère quand je le voudrai. Il
détourna le regard vers la boutique.

Katsuki le regarda et se rapprocha en plaçant une main réconfortante sur l'arrière de son
crâne. Il parla calmement en lui frottant doucement le cuir chevelu en un geste agréable.

- T'en fais pas Deku, t'es pas un poids, t'es le seul coéquipier que je voulais avoir, bientôt va
falloir se ramener devant mes vieux et là ils vont tellement te choyer que tu regretteras vite
les moments où tu pouvais rester peinard chez toi.

Izuku eut un petit rire et ils se regardèrent en se souriant légèrement avant d'entrer dans cette
boutique. Deku est ressorti en achetant plusieurs bandes dessinées pour enfant et deux
figurines Dynamight. Les mêmes... et Bakugou l'a bien raillé pour ça, c'est vrai quoi,
pourquoi en prendre deux ?
Izuku a accepté la raillerie et ils se sont peu après séparés, pour rentrer chacun chez eux.

***

Le soir du 24, Katsuki n'avait pas eu l'autorisation de prendre ses grenades. Il portait son
costume d'hiver et ses gants, il était arrivé plusieurs heures avant la réception pour faire le
tour des lieux et connaître son temps de garde et ses horaires de rondes. La soirée durait de
20h à minuit, puis elle se poursuivait dans des chambres et des petits salons privés auxquels il
n'avait pas accès. Katsuki Bakugou n'avait le droit d'être présent que jusqu'à minuit, d'autres
personnes assurent ensuite la sécurité et on ne voulait d'aucun héros qui traîne aux alentours.

C'était une niche, un lieu où tout le monde connaissait tout le monde, où l'hypocrisie était
maître, où des nouvelles alliances ou trahisons se formeraient. Même si Denki ne les avait
pas prévenu, Katsuki l'aurait vite compris, avant même de voir les invités arriver. Invités qui
se présentèrent paré de leurs plus beaux bijoux, le sourire aux lèvres, en montant le tapis
rouge des escaliers.

Bien qu'il soit plutôt sobre, Katsuki faisait un peu plus rustre dans son costume de héros, il
décida donc de retirer le bandeau de ses yeux afin de se fondre un peu plus dans ce décor.

De là où il était, il vit Izuku descendre très bien habillé d'une longue voiture noire, arrêté
devant ce grand escalier il regardait vers le haut l'entrée du bâtiment d'un air triste.

Il est pas mal ce nerd en costume...

Katsuki décida finalement de le rejoindre.

- Yo !

- Katchan !

Deku avait brusquement retourné sa tête vers lui, il est vraiment beau ce crétin... Katsuki se
faisait plusieurs fois la remarque, même en terminale, que Deku avait ce quelque chose de
presque mignon qui donnerait à n'importe qui l'envie de...

Il secoua la tête, quel con... Katsuki a tendance à oublier de maîtriser ses pensées maintenant
que son ami d'enfance est enfin revenu et qu'il n'avait plus à vivre avec son inquiétude ou sa
colère.

- Je ne pensais pas que tu viendrais me parler directement, lui dit Izuku une fois à son niveau'

- Pourquoi pas il faut bien faire semblant d'être surpris de se voir ici.

- Hum...

Izuku ne disait plus rien et regardait à nouveau le bâtiment d'en face.

- Deku !
Quand il tourna de nouveau la tête, étonnée, vers lui, Katsuki se sentit rassuré, ça ira Deku
est réactif et malin, c'est pas comme s'ils allaient l'enfermer dans un cachot et le torturer,
c'est une fête qui a l'air civilisé.

- Deku... de qui est-ce que tu te méfies ici ?

- Personne, répondit-il immédiatement.

- ...

- Katchan je veux pas que tu sois mêlé...

- Arrête de faire chier.

- ... Tu ne les connais pas Katchan... Mais il faut se méfier de n'importe quelle personne qui
voudra me parler à l'écart dans un endroit... discret et plus éloigné. Particulièrement si cette
personne porte un uniforme de l'armée. Je vais faire ce que je peux pour éviter ce genre de
situation mais bon... je n'ai pas l'avantage sur ce terrain.

L'armée hein...

- Izuku Midoriya quel plaisir de vous revoir parmi nous ce soir.

Un homme venait de l'interpeller de derrière et ils se retournèrent en se retrouvant face à une


armoire à glace aussi grande et baraqué que Kirishima, tenant à son bras une très belle femme
brune.

Son costume ne laissait aucun doute. Izuku se replaça droit, un sourire courtois plaqué au
visage, la main droite levée vers son cœur et il s'inclina légèrement.

- Mon général, tout le plaisir est pour moi, je n'aurai pas osé manquer une invitation que vous
avez pris la peine de signer vous-même.

- Chéri est ce lui le fameux garçon dont tu m'a parlé ?

- Exactement. Mais dîtes moi vous m'avez l'air en bien meilleure santé qu'à notre dernière
entrevue à New York, c'était déjà il y a 6 mois, le temps passe vite.

Izuku se releva en le remerciant et en se plaçant sur le côté pour laisser le couple passer
devant eux. Mais la femme se détacha du bras de son mari et s'approcha de Izuku en lui
relevant la tête par le menton pour l'observer sous toute ses coutures.

- Alors tu existes vraiment Izuku Midoriya, ton histoire était tellement invraisemblable que je
n'ai pas voulu croire mon mari. Évite de faire tourner trop de tête ce soir, j'ai entendu dire que
le premier général n'était pas le seul à mourir d'envie de connaître le goût d'un garçon unique
de ton genre. Personnellement... je te laisse avec les hommes, je ne comprends vraiment pas
ce qu'ils pourraient te trouver mais chacun ses fantasmes j'imagine.

Izuku se tendit mais la laissa faire.


Katsuki fulminait, il n'osait pas vraiment comprendre ce qu'elle avait voulu dire par là mais
elle avait intérêt à vite lâcher Deku avant qu'il ne fasse un malheur. La femme rejoint son
époux en souriant d'un sourire cruel et dépourvue de beauté, avant de repartir avec son mari.

Quelques secondes passèrent et Izuku mort de honte, n'osa pas regarder Katsuki.

- Katchan... Essaye de ne pas rester trop loin de moi s'il te plaît, même si les autres
comprennent que tu es là pour ma sécurité...Tant pis, de toute manière ils ne sont pas bêtes.

- Deku qu'est-ce qu'elle a voulu dire ?

Izuku n'avait pas répondu et commença à monter les escaliers de malheur, minuit je ne dois
pas rester après minuit, je peux le faire, Katchan est là, alors il faut que je ne me concentre
que sur une chose, la procureur général...

***

La soirée avançait bien et Katsuki voyait Izuku évoluer dans cet environnement en distribuant
des faux sourires et en serrant les mains de plusieurs personnalités. Katsuki voyait également
les gens le dévisager et chuchoter à son passage et ça l'énervait de ne pas savoir pourquoi.

Il remarqua aussi que Izuku tenait à parler à une femme dans la cinquantaine, ils avaient une
longue discussion et Izuku lui avait, de lui-même, proposé de sortir marcher à l'extérieur.
Alors Katsuki ne les avait suivi que de loin. Le problème, c'est qu'en ce moment il l'avait
perdu de vue et ça c'était plus que stressant, il avait vu Izuku revenir dans la salle principale
avec un sourire sincère cette fois. Mais depuis, il était introuvable. Il était plus de 23h et
Katsuki décida de vérifier les balcons.

C'est là qu'il l'a trouvé accompagné d'un gradé qui semblait l'acculer. Cet homme était
beaucoup trop proche et Deku se laissait plus ou moins faire.

- OOOIIII

L'homme qui semblait murmurer des propositions douteuses à l'oreille de Deku se tourna vers
lui sans s'éloigner. Putain tu fais chier dégage connard !

Katsuki se rapprocha.

- Je peux savoir ce qui se passe ici.

Ce n'était pas une question, c'était un ordre et Izuku avait peur que ça ne plaise pas à cet
officier. Il avait le visage détourné à l'opposé de son ami d'enfance et toujours en étau entre le
mur et cet homme trop proche, il n'osait pas le regarder.

- Vous êtes un héros ? On ne vous a pas appris à laisser de l'intimité aux adultes qui veulent
passer un bon moment.

- Pas quand ce n'est pas consenti, répondit froidement Katsuki.


L'officier commença à se détacher pour mieux voir le héros, mais Izuku réagit soudainement
en le retenant. Il regarda Katsuki d'un air inquiet en secouant légèrement la tête, quoi Deku
me dit pas que ça te plaît d'être dans les bras de ce connard.

- Ha, reprit l'officier en se tournant vers Izuku, personnellement je ne vois rien qui ne soit pas
consentis ici

Il prit Izuku par le visage en ajoutant :

- De de toute manière ce n'est pas comme s'il avait le choix de ne pas vouloir ce que je veux,
ça te ferai de la mauvaise publicité de faire du grabuge n'est-ce pas Midoriya ?

Izuku baissa la tête quand il le lâcha et ne dis rien.

- C'est exactement ce que j'appelle du non consentement, tous les gradés de l'armée sont aussi
bêtes ou vous êtes l'exception, le railla Katsuki.

Mais au fond ce n'était pas de la raillerie, Katsuki mourrai d'envie de lui exploser la gueule...
mais si Deku voulait rester discret, si Deku tenait à obtenir des papiers importants, si l'avenir
de Deku dépendait de cette soirée, alors lui non plus n'avait pas le droit de faire du grabuge.

Si je fais profil bas et que je ne vais pas contre leur sens, il n'y a pas de raison que je
n'obtienne pas ce que je veux en ressortant indemne... ça voulait dire ça aller dans leurs sens
Deku ?

L'homme grimaça en s'éloignant de Izuku.

- Tant pis j'imagine que nous pourrons nous amuser plus tard Midoriya. On t'a sûrement déjà
invité à l'after party ? À moins que tu ne doives rejoindre le premier général dans une des
chambres ?

- Je pensais rentrer directement Monsieur.

- Évidemment, tu préfères passer la soirée avec ton alliance.

L'officier ne semblait pas surpris de la réponse de Izuku, il finit par le lâcher complètement et
marcha vers le salon principal en dépassant Dynamight sans même lui jeter un regard,
laissant Izuku contre le mur, tête baissée. Katsuki s'approcha de lui.

- Deku est ce que ça v...

Il fut interrompue par des voix qui s'approchaient, Izuku les avait peut-être reconnues vu la
manière dont sa tête se releva et ses yeux s'écarquillèrent. Il prit Katsuki par le bras pour
sauter sur le balcon d'à côté et entrer dans la chambre, ils restèrent cachés entre le lourd
rideau et la vitre qui donnait sur le balcon durant plusieurs minutes.

Katsuki regardait d'un air pensif le visage de Deku face à lui, son regard était dirigé vers
l'extérieur.

Nom d'un chien Deku...


- Deku !

Izuku posa enfin son regard sur lui. Katsuki avait-il vraiment besoin de formuler ses
questions à voix haute ? Après un temps, c'est avec une expression honteuse que Izuku prit
enfin la parole, mais il ne lui expliqua pas ce qu'il attendait de lui.

- Je suis désolée Katchan...

Il l'avait murmuré en baissant sa tête et en la posant sur l'épaule du héros.

Katsuki le laissa faire, il était en colère, il ne comprenait pas tout.

Mais il y avait une chose dont il était sûre, c'était toujours compliqué avec Deku et c'est en
partie sa faute. Têtu et égoïste... c'est pour cela qu'il fallait développer une qualité qui lui avait
toujours fait défaut, il fallait patienter avec Deku. Il était en colère mais ce n'était pas la chose
dont avait besoin son ami d'enfance. Alors Katsuki passa ses deux bras autour de lui dans une
étreinte très douce et profita lui-même de sa proximité pour se calmer un peu.

Ça n'a pas pris beaucoup de temps pour que chacun se détende.

- Deku... t'a obtenu ce que tu voulais ?

Izuku hocha affirmativement sa tête toujours enfouie dans l'épaule de son ami d'enfance.

La neige commença à tomber lorsqu'il prit la parole.

- Il est quelle heure Katchan ?

- Aux environs de 23h30...

- Plus qu'une demi-heure alors...

- On reste ici.

Ça aussi ce n'était pas une question et cela fit sourire Izuku.

- Merci Katchan.

***

Ils n'avaient pas échangé une parole depuis et le lendemain à l'agence fut tendue, Ochaco,
Kirishima et Denki passèrent directement les voir au bureau.

- Joyeux Noël Deku-kun et Katsuki-kun !

- Ah Merci Ochaco-chan joyeux noël à vous tous !

Izuku avait oublié... Bien qu'ils aient passé la fin de la soirée l'un dans les bras de l'autre,
Izuku n'avait pas pensé à souhaiter un joyeux noël à Katsuki.

- Bon noël à toi aussi Katchan...


Bakugou ne répondit pas, il se leva et sortit de son bureau pour descendre en salle de repos,
Kirishima s'apprêtait à le rejoindre quand Denki l'arrêta.

- Tu voulais des nouvelles de Izuku alors reste, moi j'ai déjà demandé hier au téléphone, je
vais rejoindre Bakugou.

Quand Denki sortit, Kirishima s'adressa directement à Izuku.

- Ben alors mec, ça c'est si mal passé pour que Bakubro soit d'aussi mauvaise humeur ?

- Non au contraire...J'ai réussi à négocier les papiers que je voulais, plus qu' à attendre que ça
se fasse et que ce soit signé...Je crois que ça va être un peu long mais au moins j'ai une alliée
!

Ils continuèrent à discuter de tout et de rien pendant que Denki descendait prendre un café.

Katsuki s'était appuyé contre le mur, le visage fermé et les bras croisés.

- Eh ben Bakugou, tu fais encore plus peur que d'habitude.

Katsuki grimaça avant de porter son regard sur Denki qui préparait son café.

- Oi la pile électrique...

- Hum ?

- Tu savais que ces connards étaient tous des détraqués sexuels ?

- Pffff hahahaha.

Denki riait à gorge déployée.

- Peut-être, moi je pensais que tout le monde était comme ça avant d'entrer à Yuei. C'est des
gens intelligents et stratégiques surtout, s'ils peuvent se donner du bon temps sans risques, ils
ne se privent pas, mais crois moi que s'ils avaient vraiment voulu Izuku, il ne serait jamais
revenu au pays.

Katsuki ne dit plus rien en serrant les dents.

- Qu'est ce qui s'est passé Bakugou ? Il a été invité à monter dans une des chambres c'est ça ?

- Tch....

- Izuku est un grand garçon tu sais...et il est intègre contrairement à d'autres...

Denki s'arrêta en semblant y réfléchir.

- Tu peux lui faire confiance, ce n'est pas non plus un menteur, il ne te dira jamais l'inverse de
la vérité, lui il se contente de ne juste rien dire... Si quelque chose te tracasse demande lui
clairement peut être qu'il pourra te répondre.
- ...

- Mais je te conseille de ne pas poser toute tes questions d'un coup, parce que ça va le
braquer, il ne répondra à aucune et va essayer de s'éloigner... parfois j'ai l'impression qu'il
n'attend qu'une seule chose, que tu lui donne une bonne raison de partir. J'ai l'impression de le
revoir au lycée, à deux doigts de ne pas revenir le lendemain matin et qu'il faudrait de
nouveau le chercher partout.

- Alors tu l'as vraiment cherché sans m'en parler et tu savais qu'il comptait partir... J'aurais
jamais pensé que t'aurais le cran de faire un truc pareil derrière mon dos pendant des années...

Katsuki ne semblait ni en colère ni surpris, simplement pensif ou moqueur, c'était un constat.

Denki réfléchissait, il avait vite compris l'erreur de Izuku puisqu'il était au premier rang pour
observer la réaction excessive de Bakugou à sa disparition. Oui... il s'était senti mal durant
des années de ne rien pouvoir partager avec personne. D'un autre côté, il ne l'avait jamais
cherché à proprement dit, Melody lui donnait sa localisation et lui se contentaient de
s'acharner sur son ordi à effacer toutes les preuves de son passage, mais ça il ne le dira jamais
à Bakugou. Travailler durant des années à empêcher le numéro 1 du Japon à atteindre son
objectif... il n'était pas suicidaire non plus.

- Je suis désolé Katsuki.

Bakugou fixa Kaminari étrangement.

- On s'appelle par nos prénoms maintenant.

- Non.

C'était seulement pour aujourd'hui, pour aujourd'hui seulement Denki voulait faire comme s'il
s'adressait au Katsuki qu'il avait connu à l'époque, même si ce n'était pas la réalité.

- Ouais ben si, va falloir t'habituer à m'appeler par mon prénom parce que je veux plus de ce
genre de cachoteries la pile électrique.

Denki acquiesça, souriant légèrement et soulagé que Katsuki lui ait pardonné.
Ai shiteru.

Depuis deux ans le japon avait instauré un système qui existait déjà aux États-Unis bien avant
l'âge de bronze de All Might. Ce système, aucun membre de l'agence n'y avait vraiment
réfléchi avant que la nouvelle ne leur tombe dessus un beau matin de janviers. Il y avait deux
sessions dans l'année durant laquelle une agence héroïque était sélectionnée pour envoyer
plusieurs héros en stage de deux semaines. À terme, tous les héros devaient passer par là.
Seulement voilà, le fait que cette année ce soit UHHM qui soit sélectionné ne ressemblait pas
à une coïncidence. En tout cas c'est ce qu'a pensé Denki quand Tanaka les avait réunis pour
leur expliquer la situation.

- Tanaka-san ! Tu n'es pas sérieux ?

Tanaka grimaça, visiblement très mal à l'aise face à Deku.

- Malheureusement si Izuku...

Cette scène donnait comme une impression de déjà vu à Denki...

- Un stage militaire... c'est tellement étonnant d'être les héros sélectionnés à peine quelques
semaines après noël...

Tout le monde regarda Denki qui venait de s'exprimer, Kaminari était cynique parfois. Une
partie de lui qu'il cachait bien en général mais depuis le retour d'Izuku, il avait l'impression
que les gens lui portaient plus d'attention et donc le remarquait plus, son cynisme. Kirishima
n'osa pas parler. Il y avait réuni dans la salle l'équipe de Izuku et Katsuki, Denki et Eijiro et
celle de Shoto et Momo.

- Donc si on a bien compris c'est nous qui y allons pour cette session ? demanda Shoto.

- Oui c'est bien cela...

Denki soupira, il commençait à fatiguer un peu et il sentait d'avance qu'il faudrait jouer des
pieds et des mains pour sortir Izuku du pétrin.

- Y a pas moyens que Izuku et moi on soit pas envoyé en même temps ? Demanda-t-il.

- Aucun je suis désolé.

Denki se leva, mit les mains dans ses poches et demanda à sortir, il avait besoin d'air. Ce
début d'après-midi avait été intense avec une course poursuite d'un vilain et il n'avait pas
dormi la nuit dernière.

En sortant de la salle de réunion il alla trouver Yoasobi-san et Hitoshi pour leur demander de
dépanner Izuku encore une fois. Son ami ne tarda pas à apparaître à ses côtés, il avait
sûrement quitté la réunion un peu plus tôt également. C'était toujours étrange de devoir
demander ce genre de service à Yoasobi-san, leur malaise en sa présence ne s'était pas
dissipé. L'un comme l'autre se sentait encore coupable de ce qui était arrivé à sa fille chérie.
Mais après avoir organisé du mieux qu'il le pouvait, à quatre, les deux semaines qui allaient
bientôt arriver, les deux amis se sentaient plus rassurés.

Denki et Izuku étaient sortirent de l'agence, dans ce petit coin où, autrefois, Denki recevait
des appels qui lui faisaient du bien et le rassurait sur la localisation de ceux qu'il aime.

- Tu sais, je me souviens du jour où t'es réapparu devant Ochaco et Katsuki ! Je te parlais au


téléphone même pas une demi-heure avant juste ici, lui dit-il en riant.

- Ça fait déjà quelques mois... Le temps passe vite.

- Yep mais bon le temps passe bien donc ça va, répondit-il joyeusement.

- Tu sais Denki... Je ne partirai plus jamais sans te prévenir ou sans te prendre avec moi...
Alors tu peux te reposer un peu aussi... Tu te souviens entre nous c'est à la vie à la mort, on
est frères.

Izuku lui avait dit cela en lui tendant la main droite et Denki s'empressa de la serrer en
utilisant également sa main droite. Ce n'était pas une poignée de main, rien à voir, c'était le
rappel d'une promesse qui le mettait toujours de bonne humeur et lui rendait tout l'entrain
qu'il pouvait avoir perdu. Avoir un allié dans la vie, c'était bien la chose la plus précieuse que
l'univers lui avait offert jusqu'à maintenant.

***

Lorsque le minibus que l'agence avait loué arriva au camp d'entraînement, les trois équipes
descendirent avec une légère appréhension.

Plusieurs personnes circulaient, les bâtiments n'étaient pas très haut et on pouvait apercevoir
plusieurs parcours d'entraînement. Le sergent instructeur arriva bien vite et ils furent chargés
de rapidement se changer en uniforme pour rejoindre les nouvelles recrues de l'année. Ils
débuteront dans une équipe à moitié composé de soldats avec plus d'expérience. Des soldats
qui n'avaient pas vraiment évolué au niveau des grades. Une fois tous en ligne face à leur
sergent, celui-ci entama son discours annuel, il rappelait les règles de base et l'interdiction
formelle d'utiliser son alter.

Aujourd'hui, lorsqu'un citoyen ordinaire souhaitait s'enrôler, il devait y réfléchir à deux fois,
car, d'un commun accord, les différents pays avaient décidé d'interdire l'utilisation des alters
en guerre ou en espionnage. Ils avaient trouvé un moyen d'annihiler complètement l'alter de
ceux qui souhaitent s'enrôler, bénéficiant ainsi de la certitude que cette règle ne serait pas
violer, ou en tout cas difficilement. La législation à ce sujet était très stricte, mais là où il y a
des règles, il y a toujours des personnes pour les enfreindre. Il s'agissait de scandales assez
récurrents dans le milieu mais qui n'étaient pas très partagés. L'État préférait afficher les
héros, l'armée et le syndicat restait toujours discret.

Ce moyen d'annihiler à jamais un alter, beaucoup de vilains avaient tenté de le découvrir et de


l'utiliser massivement, notamment Over Haul, mais il restait un secret mondial très bien
caché. Pour les héros qui se devaient de découvrir a minima le monde militaire à travers ce
service, l'annulation définitive et même temporaire des alters n'était pas imposée. On se
contentait d'une signature sur l'honneur et la bonne foi des héros pour leur deux semaines de
camp.

Denki connaissait le monde militaire, enfin, il connaissait plutôt l'univers de la guérilla même
s'il s'était bien gardé de le partager à ses amis. Il savait donc d'avance que les choses risquent
de dégénérer avec notamment l'un d'entre eux. Izuku était aussi inquiet que son ami, s'il y a
bien une personne qui ne supportait pas qu'on soit vulgaire, irrespectueuse ou simplement de
recevoir des ordres... c'était bien Katchan. Ce fameux discour traditionnel au nouveaux
arrivés, celui qui est généralement destiné à les faire sentir comme des sous-humains, Katsuki
n'en avait rien à faire. Quand le sergent s'approcha pour lui gueuler dessus, Katsuki n'avait
pas baissé les yeux ni même positionné au garde à vous.

Son regard intense avait fait voir rouge leur responsable.

- Ooooooh toi t'es du genre tête brûlée ! OI LE HÉROS, DESCENDS D'UN CRAN ICI TU
VAUX PAS MIEUX QUE N'IMPORTE QUEL AUTRE DE CES CONS, JE ME SUIS BIEN
FAIT COMPRENDRE !!!! TU VAS IMMÉDIATEMENT BAISSER LES YEUX OU JE TE
MET EN ARRÊT.

Katsuki baisse les yeux supplia silencieusement Denki. Les arrêts ici ce n'était qu'une jolie
manière de parler de l'équivalent du trou des prisons, soit l'un des pires endroits « en terre
civilisé ». Izuku non plus n'apprécia pas la tournure des événements et commit l'erreur de
s'avancer légèrement pour parler, au moins il détournerait l'attention.

- Sergent instructeur je vous demande de faire preuve d'ind...

Izuku Midoriya n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que le poings du sergent avait volé à
sa figure avec force pour le faire taire, Deku, complètement sonné, se releva néanmoins
rapidement pour se remettre en position.

- Deku !

Katsuki avait à peine bougé que Izuku plaqua violemment sa main sur son torse et le
maintenir immobile. Deku regardait toujours face à lui, en position, sa main n'avait pas bougé
et sa joue le brûlait à l'endroit de l'impact, le sergent tape dur.

- QUI T'A AUTORISE A L'OUVRIR GAMIN ?!!! SI TU TE CROIS DANS UN SOUK


ALORS DEGAGE, ON A PAS BESOIN DE FEMMELETTE DANS TON GENRE.

- Oui sergent.

- J'AI PAS ENTENDU !

- OUI SERGENT.

- ET TOI T'A INTÉRÊT À VITE PRENDRE EXEMPLE PETIT CON, LES TÊTES
BRULÉES DANS TON GENRE FONT PAS LONG FEU AVEC MOI ! EN POSITION
BAKUGOU.
Katsuki se remit directement en position sans un mot et en baissant les yeux. Denki aux côtés
de Kirishima se demandait bien quelle mouche avait piqué Izuku. C'était simplement de
l'intimidation rien à craindre pour l'instant.

À peine le sergent partit que Katsuki rapprocha doucement Deku de lui en le prenant par le
coude et en touchant son visage légèrement inquiet.

- Deku montre... putain ce connard t'a pas raté...

- Katchan !

Izuku, d'abord surpris de l'inquiétude de son ami s'était laissé faire, mais il dégagea
sèchement la main de Bakugou en regardant aux alentours, c'est trop tard Izuku se dit Denki.

- Eh merde, murmura Izuku, avant de s'éloigner.

Katsuki n'a pas compris ce qui s'est passé, Deku était rarement vulgaire et il ne l'avait jamais
repoussé. Ces deux semaines promettent d'être longues...

La journée aussi fut longue, Izuku semblait tenir à finir premier dans les parcours, à mener
son entraînement de boxe en étalant quiconque voulait l'approcher, il s'était complètement
éloigné de Bakugou et l'ignorait.

- Mais qu'est ce qui lui arrive à Midoriya ? Il n'est pas venu nous parler de la journée,
constata Kirishima.

- Il essaie de faire ses preuves... formula Denki comme semblant de réponse.

Momo vint les rejoindre.

- J'avais entendu dire que ce ne serait pas agréable mais au-delà du travail physique à fournir,
ce qui m'étonne le plus c'est l'ambiance générale... elle me met mal à l'aise.

- C'est vrai que c'est très différent de ce que j'avais imaginé, confirma Red Riot.

- C'est parce qu'on est tombé sur la pire équipe, expliqua de nouveau Denki.

- Qu'est ce que tu veux dire Denki ? Demanda Shoto.

Katsuki venait de finir ses pompes à côté d'eux et ne disait rien. Maintenant assis, il buvait de
l'eau en observant Deku de loin, mais qu'est-ce qu'il lui prenait de l'éviter de manière aussi
flagrante ? C'était extrêmement frustrant sachant qu'ils étaient sans cesse collés l'un à l'autre à
l'extérieur de ce camp. Il n'y a bien qu'avec Deku qu'il se montrait tactile et attentionné, et cet
imbécile ne l'avait jamais repoussé.

Katsuki reporta son attention sur ce qu'avait à dire Denki.

- Je ne sais pas... Normalement on a pas le droit d'entrer à l'armée sans un casier vierge mais
ces gars-là me disent rien, ils me font penser à ...
- À quoi Denki ? Demanda Bakugou en finissant sa bouteille d'eau.

- À de mauvaises personnes que j'ai connu dans ma vie... C'est le genre d'ambiance sale qui
fait penser aux prisonniers en centre de détention.

- Denki-kun cela n'a aucun sens..., réplica Momo.

- Ouais... je dois me faire des films mais je pense que Izuku aussi ne doit pas être à l'aise.

Ils durent se séparer à ce moment là pour continuer leur entrainement.

Il y avait aussi en fin de matinée et d'après midi une sorte de cours plus théorique sur le
maniement des armes et sur comment les monter. D'après leur programme, ils étudieront
également quelques notions de stratégie de terrains et différents codes basiques à connaître
dans ces situations-là. C'était intense, le soir quand ils se sont tous retrouvés à une table du
réfectoire pour dîner, ils étaient exténués. Les jeunes héros de UHHM n'avaient pas eu le
temps de beaucoup sympathiser avec leurs camarades, ce qui n'était pas pour déplaire à
Denki. Le débile à l'alter électrique n'avait pas l'air de vouloir se mélanger.

Izuku entrait à peine dans le réfectoire que Kirishima l'invita à rapidement les rejoindre, sa
joue avait doublé de volume et il y avait appliqué une large compresse. Il dut s'asseoir au
bord de la table à côté de Kirishima et face à son amie d'enfance. Il y avait aussi Momo à côté
de Kirishima et en face d'eux, Katsuki au bord de la table, Denki face à Kirishima et Shoto
face à Momo.

Izuku ne parla pas en s'installant et tout le monde commença à manger dans un silence crispé.

- Midoriya est ce que ça va ? Demanda Shoto.

- Hum...

Il regardait son assiette et commença à manger sans leur accordait quoi que ce soit qui
ressemble à une effusion de tendresse à leur égard.

- Eh ben en tout cas c'était pas la joie, je suis mort moi ! Commença Kirishima.

Une discussion légère démarra entre Momo et Kirishima, Shoto donnant son avis également
de temps en temps. Katsuki refusait de parler tant que Deku ne lui donnait pas d'explications
et il n'irait pas la mendier.

Alors pour l'instant, il ne disait rien.

Avec Denki d'habitude si joviale qui se taisait également, l'ambiance était très tendue et
étrange.

- Izuku, le prévint Denki.

Un homme se leva d'une autre table, il se dirigea vers l'un de ses amis en discutant. Izuku se
recroquevilla sur lui-même en levant sa main de sorte à se cacher un minimum du regard des
autres.
- Oui j'ai vue.

Le silence s'installa à leur table, Izuku abaissa la main qui le cachait et continua à manger en
ignorant totalement l'homme qui avait fini par s'avancer vers eux, avant de s'appuyer au bord
de leur table.

- Eh bien vous êtes vraiment des héros, félicitations vous avez bien tenu ce premier jour ! On
a pas eu le plaisir d'être présenté, je m'appelle Nao.

- Ah salut mec ! Moi c'est Kirishima, ici t'a Yaoyorozu, Todoroki, Kaminari et Bakugou, fait
pas gaffe il a toujours l'air méchant c'est normal... et lui c'est Midoriya !

- Oooh alors toi c'est Midoriya ? Tu dois bien avoir un prénom aussi ?

Izuku ne répondit pas et ne le regarda pas. Il continua à manger en levant les yeux vers
Katsuki et en se concentrant sur son plat, plus fermé que jamais. Les autres ne l'avaient
jamais vu aussi tendu devant un inconnu, aussi froid et distant.

- Ben alors vous avez pas l'air très bavards ? Vous êtes la table la plus silencieuse, c'est la
fatigue qui vous rend comme ça ?

- Aha, Kirishima était de plus en plus gêné, hum ouais faut dire qu'on a bien morflé.

- Hey mec... hum Nao, intervient Denki, c'est pas tes potes là-bas qui t'appellent ?

En effet, plusieurs gars semblaient visionner de loin leur discussion comme s'il s'agissait du
film de la soirée.

- Aaah laisse les tomber... Montre voir plutôt ta joue Midoriya, le sergent tape dur pas vrai ?

Ce Nao lui avait agrippé la mâchoire brusquement. Katsuki qui était tout aussi tendu que son
ami d'enfance depuis le début de la journée se leva.

- Oi ça va pas de toucher les gens comme ç...

Izuku s'était violemment dégagé de la prise de cet homme en se levant à son tour et en lui
faisant face, plus irrité que jamais.

- Oooh je vois alors t'es déjà avec lui ? Demanda Nao à Katsuki en désignant Izuku.

- Haaa ?

Katsuki ne savait pas trop ce qu'il devait répondre mais cette discussion ne lui plaisait pas
non plus, décidément quelle sale journée !

- T'en a de la chance Bakugou il a vraiment de beaux yeux quand on peut enfin le voir de près
et puis il a l'air doué, on peut peut-être partager ? Demanda le drôle de personnage en
regardant Izuku, vulgairement intéressé.

- Qu'est ce que....
Katsuki Bakugou venait de s'avancer en colère quand Deku tendit le bras pour lui attraper
l'épaule en l'arrêtant dans son élan.

- J'appartiens déjà à quelqu'un et moi je ne partage pas.

Izuku l'avait dit avec détermination et sans flancher, en le repoussant une nouvelle fois alors
que son vis à vis trop entreprenant approchait sa main. L'indésirable regarda de nouveau
Bakugou et en le voyant prêt à dégainer sa droite, il recula un peu.

- Bon ben dommage, j'aurai au moins essayé, bon appétit les gars, dit-il en repartant.

Izuku, en se rendant compte de ce qu'il venait d'affirmer, devint aussi rouge que les cheveux
de Kirishima. Et Denki éclata d'un rire franc qui les détendit tous.

- Eh ben ça alors ! Izuku j'aurai jamais cru que tu pourrais affirmer ça comme ça ! C'était trop
fort, tu l'as envoyé bouler comme il fallait.

Deku était plus qu'embarrassé et il n'osait regarder personne, il avait l'air de mourir de
honte...Oh mon dieu mais qu'est ce qui m'a pris... J'appartiens déjà à quelqu'un et moi je ne
partage pas.

- Désolé mais je dois y aller, dit-il en prenant son plateau pour décamper le plus vite possible
sans un regard pour ses amis et surtout pas pour Katsuki.

- Deku atten...

- Laisse le Katsuki, le pauvre je crois qu'il osera pas te regarder dans les yeux avant un
moment, ajouta Denki toujours mort de rire.

- Je ne veux pas paraitre idiot mais je n'ai rien compris à ce qui vient de se passer, informa
Shoto.

- Ça c'est normal mec, reprit Denki toujours amusé, mais c'était parfait, au moins j'ai eu les
réponses à mes questions.

- Denki-kun qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda Momo, j'ai l'impression que cet homme a fait
un genre de proposition indécente...

- Et t'a raison c'est bien ce qu'il a fait.

Katsuki se rassit en regardant Denki.

- En fait maintenant je suis sûre que plusieurs de nos camarades dans cette équipe sont
d'anciens détenus et nos supérieurs le savent sûrement.

- Comment tu peux en être aussi sûre ? demanda Momo.

- Parce qu'il y a plusieurs pratiques courantes de ce genre dans les prisons et... comment dire,
il n'y a pas de femmes dans les prisons pour hommes, en général, les nouveaux détenus qui
sont un peu comme moi ou Izuku tapent rapidement dans le viseur des plus forts... Alors en
échange de services rendus, si tu vois ce que je veux dire, les forts protègent les plus faibles.

- Quoi ? s'exclama Kirishima.

- Tu veux dire... que s'ils couchent avec ils sont protégés ? Demanda Katsuki avec sa
délicatesse habituelle.

- Oh pas besoin d'aller jusque-là mais c'est l'idée. Ça se fait aussi pour obtenir des privilèges
des gardes ou des droits de douche, tout est marchandable dans ce genre d'endroit. Si ce mec
a eu ce réflexe alors je peux mettre ma main a couper qu'il a déjà fait plusieurs tours en
prison. Ce matin j'en était quasiment sûre, j'ai bien cru qu'il allait jouir rien qu'en voyant
Izuku se faire taper par le sergent... Je parie que c'est une sorte de sadique..., murmura-t-il
comme pour lui-même.

- Denki !!!! S'exclama de nouveau Kirishima assez choqué.

- Mais enfin qu'est-ce que ça veut dire des garçons comme toi et Izuku ? Demanda
curieusement Shoto qui voulait sincèrement comprendre.

Comme s'il venait de reprendre conscience des personnes qui l'entouraient, Denki rougit
légèrement. Il a peut-être été un peu trop cru... Ce n'était pas comme s'il parlait avec Izuku,
ses amis n'avaient pas l'habitude de ce genre d'ambiance, ils étaient pudiques et respectueux,
comme le monde entier devrait l'être... Il se gratta la tête, confus de la manière d'aborder la
chose.

- Ben vous savez...Les garçons du genre plus petit, plus faible...

- Mais vous n'êtes pas faibles ! Réplica Kirishima.

- Je sais bien mais en apparence, tout est une question d'apparence, on est pas tous aussi
baraqué que toi ou Bakugou... C'est plutôt les garçons de type mignon et imberbe, vous ne me
trouvez peut être pas mignon mais vous avez tort et puis Izuku a une tête de...enfin une tête
à...vous voyez pour des pervers sadiques Izuku a une bonne tête et il le sait très bien.

Cette explication leur glaça le sang.

- D'ailleurs Momo... Je sais pas trop comment ça se passe dans le dortoirs des filles, avec un
peu de chance il n'y aura pas de repris de justice mais... Si tu te sens pas trop en sécurité il
vaut mieux que tu restes collé à l'un de nous et que tu nous le dises.

Momo Yaoyorozu frissonna, elle ne s'attendait pas à devoir passer deux semaines sur ses
gardes. Ils essayèrent de finir de manger en silence, mais personne n'avait plus faim. Ce n'est
que plus tard quand il fallut aller aux douches que l'occasion de discuter se présenta à
nouveau. Shoto y était déjà et Denki avait oublié une serviette alors il s'apprêtait à retourner
au dortoir principal quand il rencontra Kirishima et Katsuki dans le couloir.

- Héhé j'ai oublié ma serviette y a personne au dortoir ?

- Pourquoi tu demandes Denki ? L'arrêta un Bakugou de sale humeur.


- Ah ben pour rien, j'y vais.

Denki les dépassa et s'apprêtait à ouvrir la porte quand Katsuki reprit.

- Parce que le genre de garçons mignons comme toi veulent pas se faire accoster dans les
chambres ?

Denki se retourna vers eux très sérieusement. Kirishima avait pris Katsuki par l'épaule en lui
demandant de se calmer.

- Qu'est ce qu'il se passe Katsuki ?

Denki ne semblait pas blessée par le pic, à une certaine époque il avait l'habitude de bien pire.
Bakugou voulait mettre quelque chose au clair et s'exprimait mal pour se faire comprendre, il
le savait.

- On n'a pas revu Deku depuis le dîner...

Denki se détendit... Alors il est juste inquiet.

- Putain je comprends pas pourquoi est ce qu'il nous a évité toute la journée ?

- Mec ça m'étonnerait que Denki sache...

- Si bien sûre que je sais...

Et c'est surement ça qui l'énerve le plus, il se rend compte que je comprends mieux Izuku que
lui se disait-il avant de reprendre.

- C'est la première impression qui compte, la première impression qui fait tout, c'est pas ta
faute Katsuki, tu pouvais pas savoir mais... En réagissant de cette manière là ce matin tu
as...Tu as automatiquement renvoyé de lui une image de faible, celle de quelqu'un dont il faut
prendre soin. Je crois que Izuku avait bien vu qu'il se faisait reluquer, il aurait aimé s'en sortir
en montrant qu'il fait partie des forts j'imagine... Et pas en se mettant sous la protection de
quelqu'un.

- Denk' tu veux dire qu'au dîner tout à l'heure... Midoriya s'est mis sous la protection de
Bakugou ?

- Il a affirmé leur appartenance mutuelle. Izuku est à Bakugou et il ne veux surtout pas
partager Katsuki... Je vois pas ce qu'il pouvait y avoir de plus clair.

Katsuki commençait à peine à comprendre les conséquences de la phrase qu'avait prononcé


Deku. Il se retourna complètement vers Denki et lui demanda :

- Alors quoi ? Comment faut que je me comporte maintenant avec Deku ?

- Comme d'habitude... Katsuki, tu agis naturellement de manière très possessive avec Izuku je
trouve. Non le changement de comportement viendra pas de toi... C'est Izuku qui va devoir se
rapprocher, il va faire attention à toujours rester à côté de toi, il te repoussera pas si tu veux
être tactile, vous n'avez pas vraiment à changer de comportement, restez naturels comme tout
à l'heure et ce sera clair pour tout le monde.

Katsuki ne dit plus rien et semblait encore en pleine réflexion.

Kirishima le regardait, légèrement inquiet, son pote était vraiment bizarre aujourd'hui.

Denki mit la main sur la poignée du dortoir mais s'arrêta finalement pour regarder de
nouveau le numéro 1.

- Tu l'aimes ?

Les deux amis surpris regardèrent Denki.

- Mais qu'est-ce que tu racontes Denk' ?

Kirishima avait comme l'impression d'être de trop et regardait Katsuki, gêné. Il ne s'était
jamais posé la question des véritables sentiments de son ami à l'égard de Midoriya. La
manière dont il s'était réconcilié au lycée, dont ils avaient fait équipe pour combattre la ligue
des vilains, dont chacun s'est sacrifié pour la survie de l'autre en pleine guerre au détriment de
sa propre vie, la dépression de Bakugou et son déclin quand Izuku est parti, sa manière de le
chercher désespérément, la manière dont il se comportait depuis que Izuku était revenue.

C'est vrai... avec Deku, Katsuki était naturellement à la fois différent et à la fois le même. Il
ne s'était jamais intéressé à rien et à personne d'autre qu'à Deku, il n'y avait jamais eu que
Deku dans toute sa vie...

Comment est ce qu'aucun d'eux n'avait pu comprendre ?

Kirishima le voyait d'ici, son ami passait par le même cheminement. Katsuki, dont les yeux
s'écarquillaient de surprise au fur et mesure de sa réflexion, releva la tête pour répondre à
Denki.

- Ouais...Je l'aime (Ai shiteru).

Denki ne dit rien, il ne parut même pas étonné, il réfléchissait.

- Tu sais Katsuki...Un jour...un jour Izuku m'a dit que... Aimer ne suffit pas... à l'époque je ne
comprenais pas trop et je n'étais pas d'accord. Dans ma vie, j'ai pas eu la chance d'avoir
quelqu'un à aimer alors je n'étais pas d'accord avec lui parce... parce qu'à mes yeux si j'avais
eu au moins une personne, je n'aurais pas autant souffert.

Denki ne dit rien il releva la tête vers eux, très sérieux, il y avait presque de la tristesse dans
ses yeux quand il rajouta :

- Aujourd'hui je comprends ce qu'il voulait dire à l'époque... Si tu l'aimes c'est bien mais... ce
n'est pas suffisant Bakugou.

Denki ne s'attarda pas plus et entra chercher enfin sa serviette. Les deux amis restèrent
immobiles, assez choqués de tout ce qu'il s'était passé en une journée. Au fond, Kirishima ne
s'y était juste pas intéressé, mais que Katsuki aime Izuku ce n'était pas si étonnant, la question
serait plutôt est ce que c'était réciproque ? Mais c'était leur intimité il n'avait pas à s'y engager
alors il décida de ne pas en parler avec Bakugou, à moins qu'il n'aborde lui-même le sujet. Ce
qui le tracassait le plus, c'était Denki, il avait fait référence aujourd'hui à un monde différent
du sien comme s'il avait pu s'y mouvoir facilement autrefois. Il n'avait pas pu rêver cette
impression... l'impression que Denki avait l'habitude de la solitude, l'habitude d'analyser son
environnement et de déceler un certain type de danger que lui ne voyait pas.

C'était extrêmement perturbant.

Après cette discussion, Katsuki ne fut pas étonné de voir Izuku se placer dans la cabine de
douche près de lui, il ne voyait que sa tête dépasser légèrement, la tête et les oreilles
légèrement rouges, Deku ne le regardait pas...

Katsuki reporta son attention sur le pommeau de douche face à lui. Il avait décidé d'arrêter de
réfléchir, les longues réflexions et les marmonnements il laissait ça à Deku, lui, il avait
toujours fonctionné de deux manières : par instinct et par fierté. À l'époque quand les deux
s'opposaient il choisissait la fierté, ce qui lui avait joué de très mauvais tours. Enfant, quand
son instinct lui disait que ce serait Deku le meilleur et que sa fierté refusait de l'accepter, il
choisissait d'agir de manière arrogante, il le regrettait toujours aujourd'hui. Cela fait
longtemps qu'il a compris que suivre son instinct était beaucoup plus sûr, son instinct se
trompait rarement, il était fiable et le libérait de questionnements existentiels auxquels il
n'aurait de toute manière jamais de réponses... Comme par exemple... Pourquoi Deku ?
Depuis quand Deku ? C'est les faibles qui sont toujours là à se demander pourquoi....

Quand il finit de se doucher il attendit également que son ami d'enfance sorte pour rejoindre
le vestiaire. Quand ils y entrèrent il y avait déjà Kirishima et Shoto.

- Wow Midoriya ! J'avais jamais remarqué cette cicatrice, elle est énorme ! S'était exclamé
Kirishima.

Katsuki se tourna enfin vers Izuku, pour le toiser pour la première fois à demi nu depuis le
lycée, c'est vrai qu'il y avait une très large cicatrice sur son bas ventre, sous le nombril, elle
allait de sa hanche droite à sa hanche gauche. Katsuki serra les dents, bien sûr qu'ils ne
l'avaient jamais remarqué... Avec ses horaires, ils se changeaient tous rarement ensemble, ça
n'était d'ailleurs jamais arrivé.

- Hum...Toi aussi Kirishima tu en as gagné des cicatrices depuis le lycée, je n'avais pas vu.

Deku s'était mis à ses côtés pour se changer et cela durant les deux semaines. À
l'entraînement, ils se mettaient toujours en duo. Deku lui apportait souvent une bouteille d'eau
et lui prenait conscience des petites attentions qu'il avait depuis quelque temps déjà pour
l'héritier de All Might. S'assurer qu'il ne prenait pas froid par exemple ou qu'il ne se blessait
pas. Aux cours théoriques, ils s'asseyaient côte à côte, ils n'étaient pas très bavards mais
échangeaient tranquillement quelques mots quand c'était nécessaire, comme d'habitude.

C'était un quotidien qui ressemblait beaucoup à Yuei mais en plus proche, en plus intime et
en plus ambiguë, ils sont encore plus inséparables qu'auparavant et, bizarrement, ce n'était
pas pour déplaire à Katsuki. Il a tout fait pour retrouver Deku et pour qu'il reste avec lui.
Les choses semblaient se passer correctement jusqu'au soir de leur troisième jour avant la fin
de leur deux semaines. Izuku et Katsuki se dirigeaient vers les douches, Deku lui avait déjà
demandé où était Denki... Ah oui il y avait ça aussi, Deku demandait souvent où était tel ou
tel de leur groupe dès qu'il ne l'avait pas vu depuis plus de 10 minutes.

- Tch...Je sais pas il était avec la tête d'ortie y a même pas une demi-heure.

- D'accord...

Ils s'avançaient vers les douches mais il n'y avait personne et même Katsuki trouva cela
étrange, vu l'heure, ce n'était pas normal d'être les premiers. Izuku se précipita, l'air inquiet,
on commençait à entendre des bruits étouffés de l'autre côté de la grande cloison.

- Hey ouvrez !!!!

Deku commença à donner des coups à la porte, elle ne s'ouvrait pas, et les bruits étouffés
s'étaient arrêtés, on entendait des gens déguerpir en ricanant.

- Eh MERDE !!! DENKI DENKIIII T'ES LÀ DEDANS ????

- Deku dégages !

Bakugou utilisa son alter pour exploser la serrure et la porte s'ouvrit enfin. Kaminari était à
moitié nu allongé au sol, recroquevillé sur lui-même, il s'était fait violemment battre et la
douleur lui tordait le visage. La douche était allumée et l'eau venait laver le sang de son nez
cassé et des quelques plaies ouvertes, les salauds qui l'ont bloqué avaient un couteau,
remarqua Katsuki. Il ne tardèrent pas à vite chercher du secours et à amener Denki à
l'infirmerie. Kirishima accouru vers eux en voyant son coéquipier dans un tel état se faire
transporter par Bakugou. Bientôt, ils étaient tous anxieux à patienter avec Momo et Shoto à
l'extérieur de l'infirmerie. Kirishima était immobile face à la porte à attendre de pouvoir enfin
entrer, Izuku faisait les cents pas et Katsuki l'observait de là où il était, adossé au mur contre
la porte, Shoto et Momo était assis en face, inquiets également. Quand l'infirmier les autorisa
enfin à entrer une bonne heure et demie plus tard, Denki était réveillé, allongé sur son petit
lit.

- Eh ben ça alors les mecs, vous avez vu vos têtes on dirait que je suis mort, faut se détendre
on m'a juste un peu tapé dessus.

- Denki qui t'a fait ça ? Demanda Kirishima.

- Ah ben ça je sais pas trop je les ai pas vraiment vu...

- Denki-kun est ce que ça va aller ? Ça a l'air douloureux, vous lui avez donné des anti-
douleurs ? Demanda Momo directement à l'infirmier.

- Bien-sûr, j'ai utilisé un alter de type régénération accéléré pour les fêlures et les os qui
étaient brisés il suffit de patienter pour que le reste guérisse avec le temps, ce sont des plaies
très superficielles.

- Ils l'ont battu au point de lui briser les os ? Demanda Izuku.


L'infirmier ne répondit pas mais Izuku l'arrêta alors qu'il repartait vers son bureau.

- Est-ce que c'était une simple agression ou sont-ils... allés plus loin ? Demanda sérieusement
Izuku.

- Je n'ai rien décelé de ce genre.

- C'est normal Izuku j'ai utilisé le coup secret, je peux t'assurer que cet imbécile aura mal
pendant plusieurs jours ! Denki avait dit cela en riant et tentait de détendre l'atmosphère
comme il le pouvait.

Izuku ne resta pas, il se dirigea directement vers la sortie en colère.

- Izuku c'est bon reviens, n'en fais pas toute une histoire !

Mais Izuku était déjà sortie et Denki soupira en fermant les yeux, ça lui faisait mal de parler
fort. Katsuki se dépêcha de courir après Deku, et Kirishima, qui venait de plus ou moins
comprendre se rapprocha du lit pour s'agenouiller à côté de son ami.

- Denki qui t'a fait ça ?

Denki le regarda fatigué.

- Je te dis que je sais pas et franchement à ce stade quelle importance ça a... murmura-t-il.

- Mais Denk'...

- Eiji' ! L'interrompit Denki, il nous reste deux jours ! En fait j'ai plutôt de la chance je vais
les passer peinard dans un lit pendant que vous allez encore trimer à l'entraînement !

Eiji'... je croyais qu'il détestait m'appeler comme ça. Kirishima se releva en soupirant,
pourquoi Denki s'acharnent à être un tel je m'enfoutiste ? Lui aussi sorti rapidement pour
rejoindre Katsuki un peu plus loin.

Katsuki se tenait à distance raisonnable de Izuku assis à terre, les genoux repliés sur lui-
même et le visage morose.

Ils rejoignirent donc ensemble Midoriya.

- Comment va Denki ? Demanda tristement Izuku à Kirishima.

- Il dit qu'il ne sait pas qui l'a attaqué...

- Évidement qu'il a dit ça...

Izuku s'était pris la tête entre les mains, il se frottait les cheveux en râlant de manière
colérique.

- Deku c'est pas ta faute si... commença Katsuki

- Bien sûr que si c'est ma faute !


Izuku releva la tête vers eux.

- À votre avis c'est la faute de qui si on se retrouve dans la pire équipe de l'armée, celle où ils
réunissent la racaille et les pervers.

Des larmes commencèrent à perler de ses yeux.

- Les deux semaines sont presque fini et j'ai été trop sage ... à votre avis c'est la faute de qui si
Denki préfère se faire briser les os que d'utiliser son alter... Ils étaient dans une douche putain
! En légitime défense l'électricité les auraient rapidement mis KO et les choses auraient été
claires pour tout le monde si je n'entrais pas dans l'équation !!!

Izuku, bouleversé, avait la rage et sanglotait de plus en plus fort.

- C'est pour ça que Denki fait semblant de ne pas connaître ses agresseurs... murmura
Kirishima.

- Oui, Izuku se passa la main sur son visage pour essayer d'essuyer son nez et ses larmes. Je
n'aurais pas dû...Je n'aurai pas dû... c'est ma faute... c'est... encore... encore...

Cette histoire devenait de plus en plus compliquée, Katsuki se baissa au niveau de Deku et
posa sa main sur sa tête.

- Espèce d'égoïste de Deku...Tu crois vraiment que t'es légitime à nous retirer le droit de
choisir ? J'aurai sûrement fait la même chose que lui.

Izuku se raidit, non le grand Bakugou ne se serait pas abaissé à se laisser tabasser ou violé
dans les douches sans répondre quand même.

- Deku il y a quelque chose que tu comprends pas, c'est que ta présence compte plus que tout.
Tu peux pas choisir pour nous et les conséquences de nos choix nous dépassent, c'est toi qui
nous l'a dit la dernière fois.

Izuku releva des yeux mouillés de larmes vers lui.

- C'est toi qui nous l'a dit la dernière fois en parlant de cette fille... Melody. T'avais dit : il y a
des choses qui nous dépassent...On ne peut pas y faire grand-chose.

- Mais elle en est morte..., dit piteusement Izuku.

- ...

- Tu sais Midoriya on est ensemble, je comprends mieux le comportement de Denki mais


j'aurai bien aimé que vous nous expliquiez, ça sert à rien d'essayer de s'en sortir seul je te l'ai
déjà dit à plusieurs c'est mieux, expliqua Kirishima. Faut que je trouve un moyen de
connaître les coupables maintenant.

- Oi si tu te venges ça va se répercuter sur Deku.

- Pas si on fait ça en plein entrainement pas vrai Midoriya ?


Izuku réfléchit, demain c'était boxe, les accidents peuvent vite arriver après tout. Il se calma
un peu en regardant ses amis, reconnaissant de leur soutien infaillible malgré que ce soit lui le
problème, mais tout de même inquiet.

Kirishima reprit la parole.

- Même si on ne peut pas rendre justice à Denki il est hors de question que ces salauds s'en
sorte comme ça, Midoriya faut que tu nous dise jusqu'où on peut aller sans te mettre en
galère.

- En sparring...Si le sergent n'est pas là, personne n'est obligé de sonner la cloche des cinq
minutes...

- Super, maintenant il faut voir qui est l'organisateur de ce coup en traître, continua
Kirishima.

- Il me semble que Denki avait parlé d'un coup spécial Izuku, dit une voix qui venait d'un peu
plus loin.

Shoto s'approcha d'eux.

- Qu'est-ce que c'est ce coup spécial ? Il a peut-être laissé une trace sur l'un des agresseurs,
repris le plus jeune Todoroki.

- C'est..., Izuku rougit légèrement, mordre... j'imagine, murmura t-il.

- Faut qu'on cherche une morsure ? Demanda Kirishima.

- Non... le chef sera forcément celui qui a voulu aller plus loin, Denki l'a mordu je pense,
alors il faut chercher celui qui sera le plus mal à l'aise dans son pantalon.

Cette histoire était dégueulasse et les révulsaient tous au plus haut point.

- J'étais venu vous chercher, ça ne se fait pas d'abandonner la victime seul sur son lit
d'infirmerie, expliqua Shoto.

Katsuki se releva et tendit la main pour aider Deku à en faire de même, Izuku accepta son
aide et lui prit la main également. Ils se dirigèrent tous vers l'infirmerie pour tenir une
compagnie agréable à Denki, c'était la seule chose qu'il redoutait réellement dans sa vie, ce
dont il avait besoin avant tout...

... Ne pas se sentir seul.

Le lendemain, aucun héros présent à l'entraînement ne s'étonna de voir Kirishima s'acharner


avec ses gants sur l'un de leurs camarades pendant que Momo faisait diversion. Il n'eut
aucune pitié contrairement à ce que pensait Katsuki de son ami au trop grand cœur et au
pardon généralement facile. Dans le bus du retour, Momo appuya sa tête sur l'épaule de son
fiancé, soulagée. Elle avait eu l'impression d'avoir passé ces deux semaines dans un autre
monde, un univers dur, cruel, violent, un monde de dégénérés et s'imaginer une extension de
ce monde dans son univers quotidien la faisait frissonner. Elle avait, il y a un mois, pu aider
un enfant qui se faisait battre par ses parents. Cela sans avoir aucune idée de l'angoisse de
sentir à tout moment qu'on pouvait s'attaquer à elle. Aujourd'hui elle comprend mieux ce que
ce petit garçon devait ressentir depuis des années. Elle ferma les yeux pour mieux sentir
l'odeur de Shoto... Quelle horreur d'en arriver à se réjouir d'être parmi les plus chanceux
dans la vie...

***
Il est déjà là.

Katsuki était englué dans l'obscurité, il la sentait lourde sur sa poitrine empêchant ses
mouvements et sa respiration comme s'il était enfermé dans un pot de miel. C'était difficile à
admettre mais même s'il avait conscience qu'il s'agissait d'un cauchemar, Katsuki avait du
mal à s'en défaire. Alors qu'il essayait de se mouvoir et de tenter il ne savait trop quoi pour
s'en sortir, il la vit soudain. Une légère lumière qui le conduit sur le toit de son ancien collège.
Pour avoir vécu cette scène un nombre incalculable de fois, il savait qu'avant même de mettre
un pied sur ce toit, il commencerait à distinguer la silhouette de Deku défaisant les lacets de
ses chaussures, les posant prêt de lui et, en chaussettes, se tournant vers le grillage. Deku
observerait l'horizon dos à lui avant de sortir une paire de cisaille de son énorme sac jaune et
de couper un très large rectangle dans le grillage qui le séparai du vide. Au moment de passer
à travers le grillage, Katsuki réussirai enfin à sortir un bras du pétrole noir qui le gênait et au
son de son appel Deku se tournerait enfin vers lui, surpris et les yeux rouges. Deku se
retournait brusquement et leurs regards se croisent à peine que le rire heureux et cristallin
d'une fillette réussit à faire voler en éclat toute la noirceur qui l'entourait. Ce rire libérateur lui
donnait à nouveau la voix et le contrôle de ses mouvements. L'image de Deku était alors de
plus en plus floue et il le voyait sursauter et trébucher en arrière dans le vide. Mais l'image
s'éloignait, il y avait un autre corps qui se mouvait et l'empêchait de voir si Deku était
complètement tombé. Peut-être qu'il se tenait encore au rebord ? Il fallait absolument aller au
bord du toit et vérifier, mais malgré ses mouvements le toit s'éloignait et restait de plus en
plus floue. Il y avait cette voix d'enfant qui riait, essoufflée, cette fille devait être en train de
courir, le son de la pluie battant fort s'amplifier dans ses oreilles dans qu'il ne pleuve et elle
criait pour la première fois quelque chose dans son rêve :

- Il pleut !!!! Hourra il pleut !!!!!!

Si le toit s'éloignait il y avait une personne qui restait constamment à ses côtés, c'est en
général quand Katsuki calmait enfin sa course inutile qu'il pouvait le voir lui sourire
doucement. Ce petit garçon tellement mignon, ce petit garçon qui ressemblait beaucoup à
Deku. Si ce n'est qu'il était aussi blond que Katsuki et qu'il n'avait pas de taches de rousseur.
Katsuki baissait le visage en général désespéré d'avoir causé le suicide de son ami d'enfance
et le petit garçon s'approchait enfin de lui pour jouer. Il lui prenait simplement la main mais
ça semblait le rendre tellement heureux...Et surtout il y avait ce rire en arrière-plan qui lui
faisait sentir que tout allait encore bien, ce n'est pas ce que Deku a fait. Tout va encore bien, il
faut juste le retrouver. Seulement contrairement aux autres fois, durant lesquels Katsuki
finissait par ouvrir ses yeux perlé de larmes avec la simple certitude qu'il reverrait un jour
Deku. Cette fois, il se réveilla en sursaut, est ce que Deku est vraiment là ? Putain, il ne sait
plus où il est !!! Avant même de reprendre sa respiration, il attrapa son téléphone pour
appeler le dernier numéro de son historique. La tonalité du téléphone retentit, faisant vibrer
ses oreilles et l'empêchant de réfléchir à ce qu'il faisait.

- Humm oui ?

La voix ensommeillée de Deku retentit à son oreille et c'est avec un soulagement total qu'il
put se laisser tomber sur son matelas en reprenant enfin sa respiration.
- Katchan ? Katchan qu'est ce qui se passe, tu respires fort ça va ?

Deku se réveillait petit à petit sous l'effet de l'inquiétude, ça s'entendait sur sa voix.

- Deku...

- Katchan est ce qu'il y a un problème ?

Katsuki distingue le bruit des draps qui se froissent... son ami était prêt à venir dans la
seconde s'il en avait besoin et ça le rassura. Avec un petit sourire, Katsuki le rassura
également à sa manière.

- Je voulais juste te dire...Cette fille...J'avais pas fait attention mais c'est une gamine. Ça peut
pas être mon âme sœur c'est une petite fille.

- Katchan, tu ...hum, Izuku sembla réfléchir quelques instants, ...Et le petit garçon ?

- Je crois qu'il s'appelle Ame... Comme la pluie.

Deku raccrocha immédiatement, ce qui surprit à moitié Katsuki. Mais ce n'était pas grave, il
respira profondément, il était bizarrement confiant. Les choses iraient dans son sens, la vie
allait toujours dans son sens même quand il en doutait, c'était toujours le ressenti final de ses
rêves étranges.

***

Le lendemain, Katsuki commença finalement à sérieusement douter de son ressenti de la


veille, il avait un drôle de pressentiment sur cette journée. Pourquoi c'était toujours lorsqu'il
avait l'impression d'aller mieux et de se rapprocher que Deku s'éloignait le plus ? Depuis leur
retour de ce stage d'enfer, ils n'avaient pas vraiment changé leurs manières d'interagir, le
temps filait comme l'eau d'un ruisseau et c'était agréable d'avoir Deku toujours très proche de
soi, ses collègues ne s'en plaignaient pas car il était beaucoup plus aimable. Mais hier, Deku
lui avait raccroché au nez. Aujourd'hui, il semblait plus concentré sur son travail que jamais
et ne lui répondait que par monosyllabe. Deku était arrivé fatigué et Katsuki s'est demandé s'il
avait réussi à se rendormir après son appel. Izuku était descendu rejoindre l'équipe de Iida et
de Kirishima pour prendre un thé à la salle de repos. Ils avaient tous été très occupés toute la
semaine et ne s'étaient que peu croisés. Comme bien souvent maintenant, Katsuki, qui
répugnait à perdre du temps au travail, se retrouvait à descendre rejoindre son coéquipier, au
plus grand bonheur de ses anciens camarades et notamment de la tête d'orties.

Katsuki était avachi sur un des canapés lorsqu'une voix trop aiguë s'adressa à lui.

- Bakugou-san j'ai rencontré votre mère il y a quelques jours au centre commercial.

- Hein ?

La secrétaire Shin s'adressait directement à lui, alors il prit la peine de se concentrer sur autre
chose que Deku. Cela faisait bien 10 minutes qu'il s'était assis et tentait de lui arracher plus
d'une syllabe. Katsuki s'était finalement contenté de le regarder interagir avec la gravity girl
jusqu'à ce que la secrétaire s'adresse à lui.
- Ha oui cette vieille...

- Mitsuki-san se plaignait que vous veniez rarement la voir, nous avons beaucoup discuté,
votre mère est charmante ! Elle m'a dit avoir hâte de me rencontrer à nouveau.

Izuku s'était levé et éloigné pour prendre un carton dans le fond de la pièce. En entendant la
secrétaire Shin enfin réussir à capter l'attention son coéquipier il avait proposé à Ochaco de
monter le carton pour elle et s'apprêtait à quitter la pièce. Mais en passant derrière le canapé
où était installé Katsuki, il fut interrompu dans son élan. La tête déversée sur le haut du
dossier, Katsuki le regardait d'en bas en l'interpellant.

- Oi Deku d'ailleurs c'est quand que tu passes chez moi ? La vieille voulait nous voir j'te
rappelle...

Katchan...la secrétaire Shin vient de sous-entendre que le contact était passé avec tes parents
pour que tu t'intéresses plus à elle, pourquoi c'est à moi que tu proposes d'aller visiter
Mitsuki-san....

Embarrassé, Izuku se souvenait de l'affreuse nuit de pure panique et de larme qu'il venait de
passer et il détourna le regard....

- Hummm je ne sais pas quand je serai libre Katchan...Mais tu devrais quand même aller
dîner chez toi de temps en temps... Je passerai directement voir Mitsuki-san quand je le
pourrai, inutile d'y aller ensemble.

C'est à ce moment que Izuku se rendis compte que même sa tentative de rester éloigné de
Katsuki faisant vraiment "vieux couple marié" comme disait Ochaco.

- Tch...

Izuku s'apprêtait à repartir quand du fracas se fit entendre dans les escaliers, Tanaka
s'introduisit avec une alarmante précipitation dans la pièce.

- Midoriya ! Je viens de recevoir un appel de Shinsou, il y a eu une attaque... c'est dans ton
quartier Izuku, ta maison est en feu.

Le sang de Izuku ne fit qu'un tour, même pas une demi seconde après avoir entendu la
nouvelle, Izuku avait lâché le carton et sauté par la fenêtre.

- Deku !

- Vite Katsuki il ne faut pas le laisser seul rattrape le !

- Tanaka est ce que... commença Denki.

- Je ne sais pas.

Denki paniquait également en se mordant le doigt, Iida activa ses turbos et Ochaco annula sa
propre gravité pour permettre à son partenaire de la soulever et de l'emmener avec lui à
grande vitesse. Pendant ce temps, Katsuki n'avait attendu personne pour partir à la poursuite
de Deku, Iida le suivant derrière.

Izuku Midoriya filait comme le vent.

- Deku !!!! On peut savoir pourquoi t'a le feu au cul !

À peine l'avait il rattrapé que Katsuki se rendit compte que ce qui se passait à cet instant
même changerait peut-être sa vie à jamais. L'expression de Deku lui laissait seulement
comprendre qu'il n'expliquerait rien et qu'il n'avait qu'un objectif en tête, sa maison.

En arrivant dans le quartier, Izuku ralentit et ce qu'ils virent leur fit froid dans le dos. Le
quartier était complètement ravagé, il y avait des petits incendies qui se déclarent un peu
partout.

- Ce n'est pas normal, pourquoi on a pas reçu d'alerte plus tôt ? s'exclama Ochaco en annulant
son alter.

- Deku, Dynamight il faut se séparer pour commencer à organiser un sauvetage et trouver


l'origine de ce carnage, indiqua Ingenium.

- Non... non... c'est pas possible... pas maintenant... Izuku s'était arrêté, figé de détresse et
semblait chercher quelque chose du regard.

- Deku ! Appela Katsuki.

Mais Izuku ne l'écoutait pas, le visage tordu par l'angoisse il commença à trottiner entrer les
débris.

- AKIRAAAA.... KANAAAA cria-t-il.

- Deku-kun...

Ochaco et les autres commençaient à comprendre que ce n'était pas Deku le héros qui était
présent avec eux aujourd'hui. C'est en continuant à hurler en déambulant parmi les morceaux
de maisons détruites que Izuku eut enfin une réponse.

- Mam... Papaaaaa !

Du haut d'un tas de débris était apparu une petite fille blonde recouverte de poussière, elle
descendit le plus rapidement cette petite colline en courant vers les héros. Ochaco la regarda
plus attentivement cette petite fille... elle la connaissait.

- Kanaaaa !

Izuku se précipita vers elle pour la réceptionner sous le regard ébahi des autres héros qui se
dépêchèrent de se rapprocher.

- Tu vas bien princesse ? Qu'est ce qui s'est passé ? Où est ton frère ?
Izuku la tenait par les épaules à présent et après avoir repris son souffle elle releva un regard
rouge rubis, intense et déterminé.

- C'est Akira Mam...papa ! Akira et moi on a senti qu'on était suivi sur le chemin de l'école !
Ils sont trois, le chef a un alter qui matérialise le désespoir des gens, le deuxième a un alter de
force on dirait le One for All mais pas aussi puissant et je n'ai pas d'information sur la
troisième, je ne sais pas où elle est. Shinsou-san est blessé mais toujours conscient, il faut
organiser d'autres secours en urgence !!!!!

- De quoi tu as besoins ?

La fillette prit le temps de respirer un bon coup pour reprendre encore son souffle avant de
tourner son regard vers Uravity.

- Il y a beaucoup de personnes sous les gravats, je peux les localiser mais j'ai besoin de Tante
Ochaco pour les aider à sortir ! Les autres je les ai déjà évacué avec Shinsou-san.

Izuku tourna la tête vers son amie.

- Ne t'inquiètes pas Deku-kun, je suis là.

- Y a pas que ça, c'est Akira, il... il est en train de se battre, il a réussi à repousser à la lisière
de la forêt les vilains pour faciliter les secours mais ... Il s'en sont pris à Hiro et Akira est fou
de rage, je ne l'ai jamais vu comme ça, il est en train de se détruire les mains !!!!

- Ne t'inquiètes pas, je m'occupe de ton frère...

- Mais Hiro est parti le chercher, j'ai pas pu le retenir avec l'évacuation, il ne sait pas qu'on
s'est déjà battu contre des vilains et il a peur pour Nii-chan, il est perdu et peut être en danger.

- Kana !

Izuku regarda sa fille dans les yeux lui faisant passer un message clair ... Un peu plus de sang
froid.... avant de se relever et de se tourner vers Ingenium et Uravity, poussant légèrement sa
fille vers eux.

- Uravity, Ingenium par-là ! S'écria-t-elle en courant vers la direction qu'elle indiquait déjà.

Deku ne lança même pas un regard à Dynamight et se contenta de se diriger vers le lieu des
explosions, Akira je t'en supplie ne fais rien d'irréparable. En trottinant, ils furent rejoints par
le héros Shoto.

- J'ai fait au plus vite qu'est ce qui se passe ?

- Mon fils de 7 ans se bat contre un alter qui matérialise le désespoir et un alter de force, il y a
une troisième alliée des vilains, d'alter inconnu, non localisé et potentiellement un petit
garçon blond de 7 ans appelé Hiro Masano très proche du lieu du combat.

- Midoriya, je ne savais pas que tu avais un fils mais... il faut rester professionnel.
- ...

Izuku ne répondit pas, rester pro hors de questions, depuis longtemps maintenant Izuku ne
travaillait que d'une seule manière, sa famille d'abord, tant pis pour les autres. Deku accéléra
l'allure.

- Mon fils a un sale caractère, il est aussi têtu que ses deux parents réunis, je me charge de lui
parler et de l'éloigner, Shoto je pense que tu peux t'occuper seul d'un alter de force. Katchan...

Izuku le regarda enfin dans les yeux, qu'est ce que je peux te demander maintenant Katchan...
Il n'avait pas le temps de s'expliquer, rien le temps de faire qu'une explosion jaillissait au loin.
Katsuki se précipita en premier, inquiet, et Shoto se sépara d'eux en apercevant un des vilains
inconscient au sol.

- C'est le fils de Izuku qui a fait ça ? murmura-t-il.

Shoto s'apprêtait à le ligoter quand le vilain repris conscience, Akira n'avait sûrement pas eu
le temps de finir le travail proprement, il faudrait lui aussi combattre. Très vite Shoto comprit
également que c'est à l'alter de force qu'il avait affaire.

Katsuki arriva rapidement à la lisière des arbres, le gosse s'était placé entre le vilain et la
forêt, il s'élança sur le vilain en activant son alter, ses mains... ses mains étaient en sang et de
ses mains jaillissait des explosions... comme moi. Le petit bougeait bien, il faisait attention à
rester entre le vilain et la forêt mais il était essoufflé et avait l'air exténué. Depuis combien de
temps est-ce qu'il se bat ? Si la gamine avait eu le temps d'évacuer autant de gens avec la
seule aide de Hitoshi Shinsou blessé, alors cela devait bien faire 20... 30 minutes que tout
avait dégénéré... Pourquoi aucun secours n'avait été mis en place, pas de police, pas
d'ambulances, pas de héros avant eux.

- Akiraaaaa, hurla Izuku.

L'enfant resta concentré et ne se retourna pas.

- Il faut le rejoindre Katchan, vos alters peuvent déclencher un feu de forêt, il faut prendre le
vilain en sandwich quand les renforts arriveront de notre côté et en attendant le maintenir
occupé dans cette zone.

Izuku se précipita par l'arrière du vilain, en essayant de l'attaquer par surprise, le vilain
esquiva et une rafale jaillit, éloignant très vite Deku. Elle faillit toucher le petit garçon aux
cheveux verts en bataille, couvert d'égratignures et de poussière, qui reprenait encore son
souffle en écarquillant les yeux devant ce qui se déversait dans sa direction, le petit refusa de
regarder sa mort en face et ferma les yeux. Mais c'était sans compter sur Katsuki qui réussit à
s'interposer en activant son alter à une force décuplée, le jet d'explosion contrecarra la rafale
de vent. C'est à ce moment que Akira ouvrit son regard émeraude en contemplant la
silhouette de dos de son sauveur. Dynamight, le héros numéro 1 du Japon se tenait dos à lui et
venait de le sauver... Il tourna la tête vers la gauche, son père venait d'apparaître aux côtés de
Dynamight et le duo de héros dos à lui rayonnait à ses yeux, Enfin là.

- Akira ! Je te préviens, tu dégages immédiatement.


- Non mais ça va pas d'avoir mis autant de temps, ils sont beaux les héros du Japon !!!!!

D'une certaine manière, cela rassura Izuku d'entendre son enfant râler, c'est qu'il n'allait pas
trop mal.

- Akira, tu m'as bien entendu...

- Hors de questions !!!!! Cet enfoiré à voulu abuser de Hiro, je vais le massacrer tu m'entends
!

Izuku n'avait même pas eu le temps de réagir que son fils s'était de nouveau précipité, en
s'aidant de leurs épaules pour passer au dessus d'eux, il hurla en balançant également un jet
d'explosion aussi impressionnant que Dynamight précédemment, sauf que lui il n'avait pas de
grenades.

Le vilain n'était plus visible.

- OOOOOOIIIII Montre toi espèce de lâche !!!! Je vais te faire payer. JE SUIS L'HÉRITIER
DU NUMÉRO 1 ET DU FUTUR SYMBOLE DE LA PAIX DU JAPON, PERSONNE NE
PEUT TOUCHER À CEUX QUE J'AIME T'ENTENDS !

Dynamight observait ce petit bout d'homme à la voix cassée, dont les mains ensanglantées
tremblaient et un sourire fier s'étira sur ses lèvres. Quelle puissance, quel courage pour un
gosse de 7 ans....

- Deku... il me plait bien ton gamin mais il bouge un peu trop.

Katsuki fit un pas en avant et s'adressa directement à Akira.

- Oi le sale gosse ! Tu crois que tu protèges qui en te bousillant les doigts.

Akira se retourna, une colère indescriptible et cuisante brûlait dans son regard vert. Katsuki
se calma et lui sourit plus paisiblement, le regard de Deku quand ils se battaient contre la
ligue des vilains.

- Ton ami s'est enfui paniqué pour toi d'après ce que j'ai compris, il est peut être perdu
quelque part en danger avec un troisième vilain pas loin ! Si tu l'aimes vraiment alors c'est
avec lui que tu devrais être.

Katsuki s'approcha à sa hauteur et posa sa main sur la tête de l'enfant qui s'était figé sur place,
comme en proie au doute.

- Mais...

- Allez dégage petit, écoute ton père et laisse nous nous occuper de te venger... Si ce Hiro a
ne serait que la moindre égratignure parce que t'étais pas là quand il en avait besoin, tu seras
jamais mon héritier, lui dit-il calmement.

Akira se raidit complètement et regarda Dynamight dans les yeux avant de retirer
rageusement la grande main du héros de sa tête.
- Ne me donnes pas d'ordre le vieux !

Il se tourna vers Izuku et, après un intense échange de regard, Akira finit par courir vers le
quartier chercher son ami. Le problème, c'est que le vilain était toujours invisible et ce n'était
pas normal, Izuku se rapprocha de Katsuki en se plaçant en position de défense.

- Katchan tu penses que c'est le vilain de Wakkanai ?

- Y a de fortes chances ouais... et je te rappelle que c'est Dynamight en mission.

Ils ne tardèrent pas à recevoir une autre puissante rafale qui les sépara. C'est à ce moment
bien choisi que le vilain apparu et effleura Izuku, ce qui provoqua la libération d'une énergie
négative extraordinaire de son corps. Elle était telle que Dynamight s'effondra sur lui-même,
mais Izuku ne fléchit pas. Le vilain ne l'avait qu'effleurer son alter n'avait pas été assez
efficace. Putain Deku c'est quoi ce champs vibratoire horrible.... L'avantage c'est que
maintenant, le vilain était visible et l'inconvénient c'est qu'il parlait trop.

- Ben alors le monstre, je pensais pas qu'on se retrouverai aussi vite ! Tu sais que c'est
vraiment triste ce qui est arrivé au patron la dernière fois... Quand la rumeur s'est répandue
que c'est ton petit démon qui l'a eu je n'y ai pas crû ! Mais c'est qu'il est doué ton fils et ta fille
est vraiment mignonne.

Deku ne répondit pas et fonça dans le tas, le vilain esquivait bien mais Katsuki ne le laissa
pas longtemps faire. À deux ils réussirent à le maîtriser, maintenant qu'il ne disparaissait plus
à tout va, ce vilain ne faisait pas le poid. Shoto arriva rapidement après et ils ne tardèrent pas
à lui faire perdre connaissance. Son alter était certes incroyablement ravageur mais il ne
pouvait pas le faire disparaître comme cela. Ils ne savaient rien de cette troisième alliée mais
à moins d'être aussi invisible que Toru... Elle n'était plus là. Un autre vilain se baladait dans la
nature et c'était dangereux de ne pas pouvoir la localiser.

- Shoto tu es blessé ? Demanda le héros Deku.

- Ça va ce n'est que superficiel.

- Ben alors Icy hot t'es pas capable de t'en sortir tout seul, le raillat Katsuki, pendant que
Izuku lui faisait un bandage au bras droit.

- Ça aurait pu être difficile mais cet alter n'est pas à la cheville du One For All du héros Deku,
je n'ai pas eu beaucoup de mal, dit-il en souriant, amusé de toujours se faire taquiner par
Bakugou malgré les années passées.

Izuku avait à peine fini son bandage qu'il s'était relevé et commençait déjà à courir vers le
centre du quartier.

- Oi Deku on a le temps...

Katsuki l'avait rattrapé en le prenant par l'épaule.

- Deku tu nous dois des explications, OI le fils de riche tu restes avec le vilain jusqu'à ce que
la police arrive !
Katsuki s'était retourné pour s'adresser à Shoto qui avait acquiescé en acceptant sa mission
mais Izuku en avait profité pour reprendre son avancé.

- Deku !

- TU NE COMPRENDS PAS !

Non il ne comprenait pas...Il y avait trop de choses incompréhensibles. Deku était stérile mais
il se ramenait avec deux gosses de sept ans au moins, Deku avait disparu du Japon et
parcouru le monde alors il avait fait quoi de ses deux enfants ? Est ce que c'était vraiment les
siens ? Si... bien-sûre que c'était les siens, la ressemblance physique entre lui et son fils était
frappante. En arrivant près de la lisière de cette forêt, il était tombé sur une version miniature
de Deku, mais avec un sale caractère et un alter... un alter qui ressemblait tellement au sien.
La fille... sa "princesse", la petite Kana... Elle avait une voix que Katsuki pourrait reconnaître
entre mille. Le genre de voix qui pourrait s'extasier en criant hourra sous la pluie. Oui... cette
jolie petite fille, tellement blonde, aux regards rubis tellement intense, elle avait l'air d'être
aussi généreuse que son père, c'était sûrement le Kanji utilisé pour son prénom d'ailleurs,
généreux. C'était les enfants de Deku, il le voyait dans le regard angoissé que Izuku lui jetait
en ce moment même, c'était eux ses responsabilités ? La raison pour laquelle Deku rentre
toujours tôt ? Pour laquelle Deku se cache toujours ? Pour laquelle Deku était resté à cette
soirée à Noël, au lieu de la passer avec lui chez ses parents ?

La raison pour laquelle t'a quitté le lycée et t'es parti loin de moi sans rien dire ?

- Katchan ! Je suis désolé... Pardonne moi... C'est ma faute je le sais mais j'ai pas... J'ai pas eu
le temps... Tout s'est passé tellement vite... je peux pas...Je peux pas rester là maintenant,
toute cette histoire est pas fini il faut que je m'en aille... Il faut que je prenne mes enfants et
qu'on parte maintenant !

Izuku sanglotait en secouant la tête, l'air pressé, tourmenté.

- Alors on part où ?

- Katchan... non tu peux pas désolé....

- Deku !

Bakugou le prit par les épaules en le regardant dans les yeux.

- Deku... Je viens tu comprends.

- Et moi je te dis que non !

Izuku se dégagea de son emprise et le son de véhicules lourds se firent entendre au loin.

- NON !!!

Midoriya se précipita vers l'ancien parc, il y avait garé là une ambulance derrière laquelle se
cachait, seule, Kana. Des véhicules militaires sortaient plusieurs soldats armés, au centre du
cercle que formaient l'équipe militaire, se tenait Akira, à genoux, le bras levé devant celui qui
devait être son ami Hiro. Il était deux fois plus mal que précédemment, il se serait fait battre ?
Peut-être par l'homme en tenue qui était en face de lui dans le centre du cercle. Les autres
héros présents étaient également encerclés, plus loin. Mais c'est quoi ce bordel ? Ses anciens
amis de Yuei étaient aussi perplexes que lui, cela se voyait sur leurs visages, ils s'étaient mis
en position défensive mais n'osaient pas s'en prendre aux soldats. Ils n'étaient pas censés être
des ennemis. Uravity et Ingenium avait été rejoints par Red Riot et Charge Bolt, d'eux quatres
il n'y avait que Denki qui n'était pas sur la défensive, comment les choses avait elle pu en
arriver là....

- Commandannnt !

Izuku se précipita vers eux et fut stoppé aux niveaux de ses anciens camarades de classe par
plusieurs soldats armés.

- Midoriya-san vous tombez bien ! Je posais quelques questions à Akira mais je vois qu'il ne
sait toujours pas répondre poliment.

Izuku reprit contenance.

- Commandant ! Quel que soit le sujet de votre affaire je suis sûre qu'elle ne concerne pas le
garçon derrière Akira, c'est un civil vous n'avez aucun droit de le mettre en danger de cette
manière !

- C'est vrai... dégage petit si tu ne veux pas assister à la mise à mort de ce malpoli.

Hiro était un petit garçon extrêmement doux et simple, il est rapidement devenu ami avec
Akira et peu après Kana... Peut-être son seul et plus précieux ami pour l'instant. Mais malgré
ses genoux qui tremblaient, il restait accroché au bras levé de Akira, seule barrière entre lui et
cet homme imposant.

- Hiro ! Reprit Izuku. Viens rejoindre les héros, s'il te plaît...Fais moi confiance...Akira a mal
aux mains ne l'oblige pas à garder le bras levé.

Hiro regarda son ami, il était agenouillé, la tête baissée et il soufflait fort, des gouttes de sang
perlaient de ses mains et ça lui brisait le cœur de le voir comme ça. Alors il enlaça fort de
derrière son camarade auquel il tient tant et enfouit son visage dans son cou en tremblant de
peur.

- Akira, murmura-t-il la voix brisée, s'il te plaît viens avec moi ...

- Hiro ! Je t'en prie viens. Mon fils est un champion ne t'inquiètes pas, c'est lui le meilleur tu
peux le lâcher, il ne s'effondrera pas.

Le chef de cette petite armée ne tarda pas à perdre patience et à s'approcher.

- Commandant ! s'exclama Denki. Nous sommes tous témoins... Si vous malmenez un civil,
tous les héros ici seront témoins.

Denki ne riait pas, il semblait concerné, concentré, il avait l'air de comprendre contrairement
à tous les autres. Katsuki avait rejoint Izuku toujours bloqué par les soldats. Hiro finit par se
lever, tremblant et chancelant, il se dirigea vers les héros et Uravity lui ouvrit grand les bras
pour le garder près d'elle. À peine avait-il quitté ce cercle mortel que Akira avait baissé son
bras douloureux, toujours agenouillé, terrassé par la souffrance et la lassitude.

- Enfin nous pouvons avancer, s'écria l'homme face au fils de Izuku.

Il se rapprocha de Akira et lui mit un coup de pied au ventre qui l'acheva, complètement
étendue à terre, la face au sol en gémissant de douleur. L'homme posa tranquillement sa botte
sur le petit corps face à lui en lui liant les mains et se tourna vers les héros. Akira gigotait en
prononçant des insultes toutes plus osées les unes que les autres. Chacun d'eux, choqués de ce
qu'il se passait s'apprêtait à finalement intervenir.

- Qu'est ce qui vous prend de ... S'avança Kirishima, mais Denki le bloqua.

- On ne peut pas intervenir, expliqua Denki clairement.

Iida et Kirishima le regardaient franchement en colère, Ochaco n'en croyait pas ses oreilles.

- Mais enfin Denki c'est inadmissible, c'est un enfant..., commença Tenya Iida.

- Si n'importe lequel d'entre vous intervient, il sera destitué de son poste de héros et sera traité
comme un ennemi de la nation... Moi ça ne me dérange pas ça fait longtemps que je suis prêt
mais Izuku n'acceptera jamais que vous foutiez votre vie en l'air pour lui.

Ochaco face à ce spectacle, serrait le petit Hiro dans ses bras en lui cachant un maximum
possible la scène qui se déroulait derrière lui. Et Katsuki ne bougeait pas... Il avait comme
tout le monde entendu ce que Denki avait dit et il voyait surtout les poings de Deku serrés. Il
se contenait sûrement d'aller botter le cul de cette face de rat qui osait écraser son fils sous ses
yeux, tout comme lui d'ailleurs. Il ne connaissait pas les enjeux de cette histoire, Katsuki ne
pouvait pas se permettre d'agir sans garder son sang froid parce qu'il n'était plus tout seul,
Deku était revenu avec deux enfants. Il ne serait sûrement pas celui qui les ferait fuir à
nouveau. Alors lui aussi décida de serrer les poings au lieu de directement mettre ce général
en fauteuil roulant pour le reste de sa vie. Il enrageait que l'on touche au gamin.

- Ton fils ne dit rien et je n'ai pas encore eu le temps d'interroger tes anciens amis de Yuei...
Mais j'imagine déjà qu'ils ne doivent rien savoir, enfin tu ne les as sûrement jamais mis au
courant en t'attendant à ce genre de situation. Alors Midoriya... Où est ta petite démone de
fille ?

La question surprit tous ceux présents, excepté Akira, Izuku et Denki. Tout cela seulement
pour savoir où était Kana ?

- Ma fille est à l'école bien sûr... Est ce qu'il y aurait une raison pour qu'elle soit ailleurs ?
Demanda malicieusement Izuku.

- Alors pourquoi ces deux là n'y sont pas ? Il s'est peut être passé quelque chose ? Ton petit
terroriste de fils aurait-il attaqué ses propres voisins ?
- Mon fils n'est pas un terroriste, lui et son ami ont fait l'école buissonnière et ont rencontré
un vilain, ma fille est beaucoup plus sage, ça mérite de se faire marcher dessus peut-être ?

Le général retira son pied d'Akira qui ne bougeait plus depuis longtemps.

- Ton fils a détruit l'un des plus hauts buildings de New York il y a quelques mois et tu penses
qu'il ne serait pas jugé capable de ravager son quartier.

L'attentat de New York sur lequel Katsuki enquêtait avant le retour de Deku....

- Midoriya je te le redemande une dernière fois où est ta fille ?

Izuku ne dit rien, Kana était toujours cachée derrière cette ambulance, les larmes aux yeux
mais elle ne devait pas bouger. C'était la règle, sa sécurité avant tout. Et Katsuki n'osait pas
tourné le regard vers elle mais tous ici pouvait ressentir l'angoisse de la fillette. Kana était
comme une bombe, aucun d'eux ne savait quand elle allait exploser, mais si Izuku était prêt à
laisser cet homme marcher sur son fils au lieu de livrer sa fille, alors quelle sort lui était-il
réservé si l'un d'entre eux la dénoncent ?

Ils ne prendraient pas le risque de le savoir.

- Très bien puisque ce n'est pas clair...

Le général sortit une petite arme qu'il dirigea vers Akira et tira sans sommation sur son
épaule, brisant le coeur de Izuku. Le hurlement de douleur résonna dans les alentours suivi de
plusieurs gémissements fort et s'en était trop pour elle. Kana sortit de sa cachette. Non par
pitié ma Kana... Positionnée la tête basse et de profil, elle ne bougea d'abord pas. Izuku
regarda Tenya en essayant de lui faire passer un message avec ses yeux. Puis elle leva
brusquement la tête et dans un cri de rage elle se précipita sur le commandant, elle n'a pas eu
besoin d'esquiver les soldats, en une vitesse surhumaine elle avait déjà atteint, suspendue
dans les airs, elle allait lui donner un coup de pied qu'il esquiva de justesse, s'éloignant de
Akira. Simultanément, Iida avait utilisé ses turbos pour faire le tour des soldats en les
désarmant, Denki leva le bras vers le ciel et en le baissant il y eut plusieurs éclairs qui
s'abattaient exactement à l'emplacement de chaque soldat, libérant enfin les héros. Izuku se
précipita pour s'interposer entre le commandant et sa fille, mais c'était trop tard. L'adjoint du
commandant qui avait esquivé Iida et donc gardé son arme, s'en était servi pour donner un
coup sur l'arrière de la tête de Kana. Déséquilibrée, elle se fit attraper par l'arrière, une arme
contre sa tempe. Katsuki s'était précipité vers Akira mais là aussi le commandant réussit à le
bloquer.

- Ne vous approchez plus Dynamight où il ne reste rien de la fille, dit-il en désignant son
adjoint qui tenait Kana, prêt à tirer.

Les quelques secondes d'hésitation du héros lui donnèrent le temps de s'emparer de Akira et
de reculer avec lui plus haut sur la colline avant de le jeter à nouveau au sol. Le pauvre enfant
était inconscient et perdait trop de sang.

- Non ! Bakugou ! Kana est trop précieuse pour eux ! Il ne lui aurait rien fait, s'écria Denki.
Peut-être mais comment aurait-il pu le savoir ? S'il comprenait bien les seules personnes sur
lesquelles le commandant avait le droit de taper, ce n'était ni les civils, ni les héros, ni Kana
donc il ne restait que Deku et son fils. Et maintenant c'était trop tard ils avaient le gosse.
Izuku s'empara de l'arme à ses pieds et se releva réellement en colère. La situation devenait
tendue et chacun placé ses pièces sur l'échiquier, Izuku tendit le bras vers l'un des hommes
inconscient à cause de l'électricité.

- Vous n'avez pas le droit de vous en prendre à mes enfants, j'ai un accord oral et bientôt
officiel, vous savez que ce ne sont pas eux qui ont ravagé le quartier.

Le commandant sourit malicieusement.

- Peut être mais tant que rien n'est officiel toi et ta famille êtes sous notre responsabilité, ce
qui signifie que l'armée à le droit de vous arrêter si vous êtes suspecté, c'était si dure que ça
de ne pas faire de grabuge Midoriya ? Allez on les embarque !

Ils allaient repartir avec le gosse inconscient et la petite attachée. Non, il me faut du temps, il
faut gagner du temps.... Izuku se tourna vers ses amis et Denki lui montra son talkie, très bien
s'il ne lui fallait que du temps, Izuku en gagnerait quelque soit le prix. Il fixa son regard sur
sa fille, vas-y Kana je compte sur toi. Denki leva à nouveau le bras et des nuages noirs se
formèrent, l'air environnant devint vite lourd et chargé, Kirishima, Bakugou et Iida
regardaient aux alentour ne comprenant pas. Ochaco serrait toujours Hiro en lui obstruant la
vue et Katsuki était le seul à détecter un flux de puissance venant de la petite fille, avait elle
activé son alter ?

- Commandant ! Relâchez mes enfants immédiatement, ordonna Izuku froidement, en plaçant


discrètement son doigt sur la détente de l'arme qu'il tenait toujours braquée.

Le commandant s'apprêtait à continuer son chemin quand Izuku tira, choquant tout le monde.
Deku n'avait pas pu faire ça. Deku-kun ne l'a pas, c'est impossible... Pourtant, Ochaco ne
pouvait pas se tromper sur le sang qui coulait de la tête de l'homme auparavant inconscient
allongé à quelques mètres d'elle. Elle leva le regard vers son ancien camarade de classe qui
avait placé à nouveau son doigt sur la détente et qui braquait l'arme sur quelqu'un d'autre. Le
commandant aussi avait l'air totalement pris par surprise.

- Commandant ! Je vais encore le répéter, relâchez mes enfants ou je tuerais vos hommes un
par un pendant qu'ils sont encore inconscients... Je suis sérieux.

- Bien sûr que tu es sérieux... Midoriya c'est toujours tes enfants avant le reste du monde, tu
n'as vraiment rien d'un héros, tu n'es même pas un vrai homme.

- J'ai dit "relâchez mes enfants".

- Et moi je te dis que tu peux toujours rêver, j'ai des ordres et tes enfants repartiront avec moi.

Izuku s'apprêtait de nouveau à tirer quand des bruits de sirènes se firent entendre au loin... Le
commandant lâcha une injure avant de se précipiter vers les voitures en traînant Akira, chose
que Izuku ne le laissa pas faire en se plaçant pour tirer plusieurs fois à ses pieds, le camp
militaire avait au moins eu l'avantage de lui apprendre à viser. Katsuki regarda Kana, il ne
sentait plus ce flux d'énergie. La première voiture de police ne s'était même pas arrêtée que
Tanaka ouvrit la portière et se jeta en courant vers eux.

- Arrêtez Commandant vous n'avez plus de droits !!!!

Il s'approcha en tenant un papier dans sa main droite.

- Izuku Midoriya vient de recevoire un compte rendu de jugement, une attestation et la


permission officiel et signé de la commission et du conseil de guerre, les enfants de Izuku
Midoriya, Akira Midoriya et Kana Midoriya sont reconnus comme des citoyens japonais,
innocents et dont le séjour de réhabilitation a pris fin hier à minuit.

Le commandant avait échoué dans sa mission de récupérer les enfants tant qu'ils le pouvaient
et ce n'était vraiment pas bon pour lui. Néanmoins il se contenta de grimacer et de donner un
dernier coup dans le corps d'Akira le faisant rouler au sol vers le bas de la pente jusque là où
se tenait les héros.

- Nii-chan !

Kana à peine relâché couru vers son grand frère et s'agenouilla devant lui. Elle retira son t-
shirt et appuya sur la plaie pour arrêter le sang qui coulait toujours de son épaule. Ce fut
comme le signal d'une toute nouvelle agitation, les soldats sur lesquels Izuku avait tiré
reprirent conscience et se relevèrent sans blessures apparentes, quel miracle ce n'est pas
possible ! se dit Ochaco. Les infirmiers accouraient vers les héros et Ingenium les guida
directement vers l'endroit où était restait ceux qu'ils avaient évacué de l'attaque des vilains.
Denki se précipita vers Kana pour la prendre dans ses bras et deux urgentistes se dépêchèrent
de se placer aux côtés de Akira. Mais Katsuki ne suivait pas tout cela, il avait essayé de se
rapprocher de Izuku, celui-ci avait été saisi par plusieurs hommes et les héros s'arrêtèrent de
bouger en voyant le commandant se rapprocher de Deku et le prendre par son vêtement tant
qu'il était bloqué par les soldats.

- Toi... ça t'amuse de faire semblant de tuer des soldats pour gagner du temps, tu dois être
bien content Midoriya...

L'officier se recula.

- Très bien... embarquez le !

Kirishima se précipita près de Katsuki pour intervenir.

- Attendez ! Vos soldats ne sont pas morts, ils ont même pas été blessés, vous n'avez pas le
droit de nous prendre Midoriya comme ça.

Le commandant ne prit même pas la peine de lui répondre, s'il rentrait les mains vides, il
aurait de gros soucis, avoir le père en otage ce serait déjà mieux que rien. Les soldats
attrapèrent Midoriya sans ménagements, celui-ci se débattit au début puis il se laissa faire en
se tournant vers ses amis et ses enfants.

- Katchan !
Le soldat lui mit une belle trempe pour qu'il se taise mais Izuku releva le regard vers son ami
d'enfance, pitié Katchan, Denki restaient avec eux, ne faites rien !

- Mam... Papaaaa ! Non arrêtez !

Kana se dégagea de Denki et se rapprocha au niveau de Katsuki. Tanaka ne bougeait pas, il


ne pouvait pas agir et regardait les choses se dérouler aussi impuissant que révolté. Katsuki
fulminait de ne rien faire depuis le début mais le regard de Izuku avait été clair, reste
tranquille... Il fallait de nouveau lui faire confiance, patienter, et ça l'enrageait. Où est-ce
qu'ils l'emmenaient ? Qu'est ce qu'ils allaient lui faire ? Les infirmiers faisaient entrer le
brancard de Akira dans l'ambulance pendant que Izuku montait de force dans une voiture aux
couleurs de l'armée. Kana semblait aussi perdu que lui. À son niveau, elle regardait en
alternant les deux choses se faire en pleurant, derrière Akira et devant Deku.

Denki se précipita vers elle en s'agenouillant à sa hauteur.

- Hey Princesse, ne t'inquiètes pas je vais avec ton frère ! Je t'assure que je ferai attention à
lui, personne ne l'approchera s'il n'est pas un médecin sûr qui le soignera.

- Oncle Denkiii..., dit-elle en sanglotant.

Denki lui prit le visage entre ses mains.

- Kana il faut vraiment que j'accompagne ton frère dans l'ambulance, il faut que tu attendes
encore un peu, sois forte et reste avec Katsuki, tu comprends.

- Mais maman...

- Tu te souviens de la nouvelle règle s'il y a une urgence tu dois te tourner vers moi ou
Tanaka-san ou Katsuki, restes je te promet qu'on se retrouve vite.

Denki la prit dans ses bras avant de la lâcher et de rejoindre au plus vite l'ambulance qui
démarrait. Tanaka était occupé, tout le monde bougeait dans tous les sens. Ochaco s'occupait
de Hiro, Kirishima devait conduire la police à Shoto et aux deux vilains ligotés. L'agitation
permanente et les vagues de personnes parlant et se déplaçant autour d'elle lui donnait le
tournis. Mais en relevant les yeux, elle vit Katsuki, toujours immobile comme une ancre sûr à
ses côtés et le regard perdu dans la direction dans laquelle ils avaient enlevé Deku. Kana
regarda également dans cette direction en se rapprochant de Katsuki.

Elle pleurait toujours.

- Notre maison a complètement brûlé....

Katsuki reporta enfin son regard sur la gamine qui avait la tête baissée. Quand il était petit, il
était allé une fois avec sa mère rendre visite à Deku. Katsuki ne savait pas pourquoi c'était ce
souvenir là précisément qui lui revenait à l'esprit. Il était un petit imbécile qui s'était moqué
de l'appartement rudimentaire dans lequel son ami vivait. Sa mère avait eu honte de lui et lui
avait donné un coup sur la tête en le réprimandant, alors que le petit Izuku baissait la sienne
gêné. Mais Inko était apparue de la cuisine en riant de sa méchanceté, elle avait déposé le
verre de lait devant son fils en lui caressant l'arrière de la tête avec la chaleureuse tendresse
propre à un amour maternel inconditionnel.

- Tu sais Katsuki, ce n'est pas la maison qui compte, c'est le foyer, lui avait dit Inko Midoriya.

Izuku avait levé la tête, la mère et le fils se regardaient avec affection et Deku n'avait plus
honte du tout puisqu'il affichait un de ses sourires qui dévorait la moitié de son visage.
Katsuki était non seulement trop petit pour comprendre la différence entre foyer et maison,
mais il avait ressenti de la jalousie envers son ami qui se faisait dorloter alors qu'il était un
sans alter aussi maladroit. Tandis que lui, qui était le meilleur de sa classe, venait de se
recevoir une frappe. Aujourd'hui, il y avait la fille de son ami qui pleurait et son fils dans une
ambulance... Tant que Deku ne sera pas là et même lorsqu'il reviendra, il prendra soin d'eux.

C'était la petite fille de ses rêves, il en était sûre. Alors il se rapprocha également de la
gamine en fixant à nouveau l'horizon.

- Un jour... Ta grand-mère m'a dit que ce n'était pas la maison qui comptait, c'était le foyer.

- Mais... Maman me manque...

Sa mère, qui pouvait bien être la fille que Deku avait pu aimé au point de la mettre enceinte
au lycée ? Il ne savait rien d'elle, comment pourrait-il consoler sa fille ? Kana eut un hoquet
de pleurs et releva ses yeux sanglotant vers lui, Katsuki la regarda également dans les yeux.
C'est drôle... elle avait les yeux aussi rouges que lui ou Kirishima.

Il lui sourit paisiblement.

- Ton père sera bientôt de retour, lui dit-il.

Kana tourna de nouveau la tête vers l'horizon, confuse, avant de le regarder à nouveau en
souriant également.

Plus rassurée, elle lui prit la main.

- Il est déjà là, lui répondit-elle doucement.

La chaleur et le soulagement qui envahirent son corps et son esprit lui rappelèrent cette
certitude qu'il avait toujours en général, mais surtout lorsqu'il se réveillait en pleine nuit,
après que la voix de la gamine ait ri à son oreille. Celle que la vie irait toujours dans son sens,
celle que tout irait bien.

***
Destinés.

Katsuki avait conduit Kana dans un second temps à l'hôpital où avait été admis son frère, il y
trouva Denki en train de se disputer avec l'administration au rez-de-chaussé. Il était d'abord
retourné à l'agence avec ses camarades pour se changer, se doucher et boire de l'eau après
cette après-midi surchargé. Ochaco s'était occupé de nettoyer et désinfecter Kana sans dire un
mot, la petite aussi ne disait rien, elle restait collée à Katsuki et ne le lâchait pas. Puis,
Ingenium et Shoto proposèrent de rester à l'agence lorsqu'ils virent Tanaka se préparer à
rejoindre Akira, de sorte que Kirishima, Ochaco et Katsuki puissent le suivre. Ils avaient pris
leurs voitures et les voilà en ce froid début de soirée à chercher Denki. Le héro Chargebolt
n'avait pas donné de nouvelles depuis les deux bonnes heures où ils s'étaient séparés.

- Oi la pile électrique !

- Oh Katsuki et... KANAAA !!!!

La petite quitta la main de Katsuki et courut dans ses bras, il la porta en la berçant.

- Ma belle mais t'es toute propre !

- Oui c'est Tante Ochaco et Katsuki-san qui se sont occupée de moi !

Denki l'embrassa en riant dans le cou, Kirishima, Ochaco et Bakugou l'observait agir avec
cette petite fille comme s'il l'avait toujours connu. Eijiro sourit tristement...C'est évident qu'ils
se connaissaient, Midoriya ne cache jamais rien à Denki on dirait.

- C'est sûre que t'es beaucoup mieux comme ça princesse.

- Denki ! L'appela Kirishima.

Denki reporta son attention sur lui et les autres.

- Comment va le garçon ? Demanda Kirishima.

Ochaco lui donna un coup dans les côtes, il ne fallait peut-être pas parler de ça devant sa
sœur.

- Vous inquiétez pas, Akira est aussi solide qu'un roc, dit-il en les guidant dans le couloir vers
la chambre du petit.

- C'est vrai ! Maman dit toujours que Nii-chan est un champion, renchérit la petite.

- Hé ! la reprit durement Denki.

- Oui enfin je veux dire que c'est Papa qui l'appelle tout le temps son champion.

Arrivés devant la porte, Tanaka ouvrit pendant que Denki reposait la petite, elle accouru au lit
où son frère dormait profondément.
- Les médecins disent qu'il a perdu beaucoup de sang mais que ça ira pour lui, il a
énormément d'énergie et de vitalité, ils ont utilisé un alter de régénération qui a fonctionné
deux fois plus vite que prévu, expliqua Denki.

- Ce n'est pas étonnant... Commenta Tanaka en pleine réflexion.

Katsuki se rapprocha du lit, le gosse n'avait pas l'air de dormir aussi profondément que prévu,
il avait le sommeil léger. Tch...ce gosse fait semblant, il veut me la faire à l'envers ou quoi ?
Ou alors il mettait simplement du temps à émerger, Katsuki ne dit rien et retourna donc
s'adosser au fond de la pièce.

- Que va t'il se passer pour Deku-kun ? Demanda Ochaco.

- ...

Peu sûr de lui-même, Tanaka ne répondit pas tout de suite et il tourna le regard vers Denki,
celui-ci semblait réfléchir.

- Kana, ton père t'a laissé des instructions ? lui demanda-t- il finalement.

- Mam...Papa nous a laissé un code 311 avant de monter dans la voiture.

- Un code 311 qu'est ce que c'est que ça ? Demanda Kirishima.

- Si je me souviens bien, il y a trois instructions principales, se soigner, se déplacer et se


secourir. 3 ça veut dire oui pour se soigner, 1 et 1 ça veut dire ne pas se déplacer et ne pas se
secourir...Les instructions de Izuku sont claires, les enfants doivent se soigner et attendre son
retour. Ça vaut de même pour nous, j'imagine..., supposa Denki.

- C'est ridicule...

Une voix faible émergea finalement du sommeil, Akira venait de se réveiller mais il avait l'air
d'avoir du mal à bouger.

- Akiraaaaaa mon filleul adoré !!!!!! s'écria Denki en s'approchant du lit.

- Haaaa dégage le débile électrique tu m'empêches de respirer ! murmura le garçon.

- Mais je t'ai même pas encore touché, pleurnicha Denki.

Cette scène fit rire Kirishima et tous se tournèrent vers lui.

- Excuse-moi, je me présente je suis Eijiro Kirishima alias Red Riot et je suis heureux de te
rencontrer Akira.

Kirishima souriait de ses belles dents de requin en s'approchant également du lit.

Akira le regarda curieusement mais le héros à l'alter de durcissement reprit.


- Tu sais petit, t'étais vraiment super cool tout à l'heure quand tu protégeais ton ami ! T'es
bien le fils d'un héros franchement c'était la super classe !

Akira, encore sonné et sous l'effet de ses médicaments, ne ressentait pas encore la douleur et
les informations montaient lentement à son cerveau. Mais quand ce fut le cas, il rougit,
fortement embarrassé. Toujours allongé sur son lit, il reprenait de mieux en mieux
connaissance et commençait à s'agiter en parlant plus fort.

- Haaaa et puis d'abord je peux savoir qui t'appelle petit, j'ai rien d'un petit, je suis le garçon le
plus fort du Japon !

- C'est bon je viens de comprendre ! S'exclama Eijiro. En fait, tu parles exactement comme
Bakubro.

- Haaaa ? firent deux voix simultanément.

C'est à ce moment que tous les autres éclatèrent d'un rire franc et libérateur.

- Non c'est vrai personne d'autre que lui ne traite Denki de débile électrique, continua
Kirishima, ce qui accentua le rire de tous.

- Hééééééé ! Denki boudait à présent.

- Tch..., lâcha Katsuki en tournant la tête.

Akira en profita pour le regarder, légèrement intimidé.

Katsuki Bakugou.

Ils ne se ressemblaient pas du tout physiquement, mais maintenant il comprend mieux


pourquoi son père lui disait qu'ils avaient le même caractère. Est ce qu'il lui ressemblerait
plus en grandissant ? Kana s'approcha pour tenir le bras de son frère qui n'était pas blessé. Ils
se regardèrent un instant perdus, comment les choses allaient évoluer maintenant ?

Akira se força à se relever.

- Hé doucement mon grand, commença Ochaco, je ne pense pas que tu devrais bouger tout de
suite.

- J'ai pas le temps de rester allongé ici.

- Akira, commença Tanaka, les instructions de ton père sont clairs alors c'est non.

Finalement, ils reprirent tous leur sérieux en voyant Akira complètement redressé et assis au
bord de son lit en soufflant de douleurs.

- Et quand est ce qu'on a jamais obéi à notre père ? Ils nous l'ont pris !!! Qui sait ce qu'ils lui
font subir en ce moment, on doit aller le chercher !

- Tu obéis toujours à ton père Akira, contra très justement Denki.


- Oi le sale gosse ! l'interpella Katsuki, adossé au mur du fond.

- Haaa qui tu traites de sale gosse le vieux !

Katsuki ne pouvait que confirmer qu'ils se ressemblaient beaucoup et ça le surprenait plus


qu'il n'est capable de le montrer.

- Qui est ta mère ? Demanda Katsuki sérieusement.

Le silence s'imposa dans la salle et Akira se raidit, il mit du temps à répondre.

- J'ai pas de mère.

- Bien sûr que si et il faut qu'on aille...

- Bien sûr que non ! Cria Akira, la voix cassée et la tête baissée en interrompant Kana.

Katsuki l'observa, ce petit garçon bandé de partout qui s'était redressé pour aller sauver la
peau de Deku. Il s'approcha de lui et posa sa main sur sa tête, Akira le regarda surpris, ça lui
rappelait l'instant où Dynamight lui avait demandé de lui obéir quand ils étaient face au
vilain. Katsuki était concentré sur le petit car son visage étonné était le même que celui de
son ami d'enfance. Quand cet enfant n'était pas occupé à râler ou à froncer les sourcils un
rictus mauvais au visage, quand cet enfant était surpris, on pouvait mieux distinguer ses
grands yeux verts. Avec sa bouche entrouverte, il devenait le portrait craché de Deku, mais
sans taches de rousseurs. Kana se rapprocha d'eux également et prit à nouveau la main de
Katsuki, celle qu'elle avait serré toute la soirée avant de se jeter dans les bras de son oncle
Denki.

- Dans ce cas, vous venez avec moi tous les deux.

- On va chercher Maman ? Demanda Kana.

- Non, on va chez mes parents et on attend d'avoir plus d'infos sur cet imbécile de Deku.

- Mais ce sera trop tard !!! Insista Akira.

Katsuki le regarda intensément et Akira ne détourna pas le regard, il a peur mais il flanchera
pas, ça c'est un petit homme, se dit Katsuki amusé, s'il est bien éduqué il finira par baisser
les yeux. Akira baissa finalement les yeux et appuya sa tête contre le ventre du héros debout
face à lui, Katsuki commença à lui frotter les cheveux en appliquant un appuie répété.

En fait, tu me fais penser à quelqu'un qui te ressemble beaucoup... Râleur et jamais content,
on ne peut pas s'approcher d'habitude, mais...quand cette personne est malade ou qu'elle a
peur, elle devient très câline et affectueuse, comme un chaton.

C'est vrai, la voix heureuse de la personne qu'il aimait retentissait à nouveau dans la tête de
Dynamight. Deku a raison, Akira ressemblait à un chaton qu'il fallait rassurer en ce moment.

- Akira t'es vraiment têtu...Humm...Vous savez ce que je pense ? Demanda Denki en penchant
la tête sur le côté.
- Non mais dépêche toi Denki parce que la journée commence à devenir longue, s'exaspèra
Tanaka.

- Ben je pense que Izuku n'a rien fait de mal, il n'a pas commis de crime, ils ne l'ont arrêté
qu'en espérant nous intimider. En espérant que des têtes brûlées comme Akira foncent et
s'introduisent par effraction dans une zone interdite au non-militaire. Histoire de pouvoir vous
prendre en flagrant délit et d'obtenir ce qu'ils veulent depuis le début, expliqua Denki. Mais si
nous ne faisons rien, ils seront obligés de rapidement le relâcher.

- Mais qu'est ce qu'ils veulent obtenir ? Demanda Ochaco.

Katsuki senti Akira se tendre contre lui et Kana se rapprocher en tremblant légèrement.
Tanaka et Denki se regardèrent.

- Ça malheureusement, c'est une trop longue histoire que je n'ai ni le temps, ni l'envie, ni le
droit de vous raconter, finit Denki en regardant ailleurs.

Après un temps de silence assez désespérant, Eijiro tapa dans ses mains pour réveiller
l'assistance.

- Dans tous les cas, une chose est sûre... c'est que ces gens là, je sais pas trop qui mais tant
pis, ne toucherons pas à un cheveux des enfants de notre pote. Akira, Kana je m'engage sur
mon honneur viril à ne jamais rien laisser vous arriver !

- Woooow tu es trop cool Tonton Eijiro ! Kana avait retrouvé le sourire.

- Ouais je sais !

- Mais tu vas arrêter un peu ! Ria Ochaco.

Elle se rapprocha également en s'agenouillant devant Kana qui avait toujours ses mains sur
celle de Katsuki.

- Je vous promets sur mon honneur aussi que je mettrai ma vie en jeu s'il le faut pour vous
protéger.

- Non pas toi Tante Ochaco !!! Il faut absolument que tu prennes soin de Kazuhiko !

- Alors c'était vraiment toi !

Kana lâcha Katsuki pour mettre ses deux mains sur sa bouche et à ce moment précis le
médecin entra pour leur ordonner de quitter la pièce. Ils étaient trop nombreux dans une
chambre où le patient devait être allongé et se reposer. Katsuki ressentit, bizarrement, un
certain malaise à se détacher du fils de Deku, finalement il fit quelque chose qu'il ne se serait
jamais imaginé faire le matin même. Il se baissa de sorte que la tête du petit était à présent
appuyé sur son épaule, il accentua la pression à l'arrière de son crâne et claqua un léger baiser
sur le haut de sa tête, dans ses boucles aussi rebelles que celles de Deku.

- A demain sale gosse, dit-il en quittant la chambre d'hopitale, Kana sur ses talons toujours lui
tenant la main et laissant un Akira derrière lui plus que perplexe.
- Les garçons, je pense que Kana devrait passer un examen médical elle aussi, annonce
Ochaco dans le couloir.

- Hein ! Non je déteste les médecins, je veux pas rester !!!! Protesta la petite.

- Mais tu as reçu un coup à la tête, on aurait dû l'emmener bien plus tôt, insista Ochaco.

- Non je veux rester avec Katsuki papa !

Ils s'arrêtèrent tous, surpris, en la regardant et Denki éclata de rire.

- Ben alors Katsuki papa, répéta t-il moqueur, t'en dit quoi ?

- Haaaa !!!!

Katsuki était tout rouge.

- Hé la gamine je pense pas que ton père soit d'accord pour que tu m'appelles comme ça.

- Mais non ça le dérange pas !

Les enfants sont tous aussi têtus ou c'est juste ceux de ce stupide Deku. Tanaka prit la parole.

- Je pense que ce qui dérangerait le plus Izuku ce soit qu'elle se fasse examiner dans
n'importe quel hôpital et par n'importe qui...Je vais appeler Recovery Girl, il a confiance en
elle, elle pourra la diagnostiquer rapidement, elle a le matériel contrairement à moi....

- Super idée Tanaka, moi j'y vais ! Dit Denki.

- Attends Denk' où tu vas ?

Denki s'était déjà élancé dans le couloir mais il s'arrêta pour se tourner vers eux.

- Je vais commencer à faire mes petites recherches, on connaissait pas ce commandant mais
je vais lui faire la misère d'avoir touché à mes filleuls !

- Mais comment tu vas faire ça Denki ? Demanda Ochaco.

- Hummm disons que je vais utiliser des moyens pas très légaux, bon je vous laisse ! Occupez
vous bien de Kana, bye bye princesse !

- Au Revoir Oncle Denki, à demain j'espère !!!!

Denki s'était déjà élancé en courant vers la sortie et en levant le bras en guise d'au revoir.
Kirishima l'observa partir, son ami toujours plein d'énergie, qui semblait ne se laisser abattre
par rien, qui avait l'air d'avoir des réponses à tout ces derniers temps... Eijiro se souvenait de
l'époque où il lui avait demandé de faire équipe quand il est arrivé à l'agence UHHM et que
Denki bossait seul. Quand il avait dit à Jiro qu'il voulait lui demander de former un duo, elle
avait ri en lui disant, qu'étant donné qu'il était plutôt fort, c'était mieux de s'allier à une
personne particulièrement intelligente pour créer un équilibre. Non pas que les autres le
pensaient bête, lui ou son partenaire, mais c'est vrai que Denki est idiot, fort mais un peu
idiot. Il n'avait pas l'intelligence de Momo ou l'esprit de déduction de Izuku. Mais Eijiro s'est
vite rendu compte que, finalement, Denki n'était pas si idiot qu'il en donnait l'impression, il
comprenait vite et réfléchissait aussi bien et parfois mieux que d'autres. En fait, même
auparavant il avait réponse à tout, c'est juste que ça se voyait moins. Mais surtout il ne se
laissait abattre par rien, toujours à prendre les choses en riant ou en souriant. Ce qui est censé
être grave devenait plus léger, plus exprimable et donc plus gérable. Comme le fait que leur
ami Izuku était sûrement devenu père à 17 ans... Eijiro l'admire des fois pour cela mais
d'autre fois ça l'inquiète aussi.

- Bon et bien plus qu'à y aller. Kana j'imagine que tu montes dans la voiture de Katsuki papa
avec Ochaco et Eijiro, se moqua Tanaka.

- Ouiiiiiiii !

En montant, Ochaco leur demanda ce que voulait dire des moyens pas très légaux, Kirishima
et Bakugou se regardèrent en repensant à leur mission de 3 jours.

- On t'expliquera, lui dit Kirishima.

Et ils purent enfin démarrer pour leur nouvelle destination, décidément quelle longue
journée...

***

L'infirmière attitrée de Yuei était encore avec son apprentie Eri quand Tanaka les avait
appelé. Prévenue de ce travail de dernière minute, elles avaient patienter jusqu'à l'arrivée des
héros. Eri et la petite Kana se sont tout de suite bien entendues. Bien que surprise de voir la
fille de son idole, Eri s'appliqua à suivre à la lettre les instructions de la vieille Chiyo pour un
examen complet.

- Eh bien le fait qu'elle n'ai pas eu de vertige ou de mal de ventre quelques heures après avoir
reçu le coup est de bonne augure et je n'ai pas décelé de traumatisme crânien, je pense que
cette petite va bien, déclara Chiyo Shuzenji.

Katsuki ressentit un grand soulagement qu'il n'exprima pas. La jeune Eri était rentrée à
l'internat à présent, il faisait nuit et tout le monde se tenait autour du lit sur lequel Kana avait
fini par s'endormir.

- Cette petite a beaucoup de vitalité et une activité cérébrale très intense, ajouta Chiyo-san.

- Denki nous a dit que les médecins trouvaient que Akira aussi avait beaucoup de vitalité,
remarqua Kirishima.

- Qui est Akira ? demanda Chiyo-san.

- C'est son frère jumeau... Enfin ce sont de faux jumeaux, répondit Tanaka.

- Alors ils sont jumeaux, murmura Ochaco, c'est vrai qu'ils ont l'air d'avoir le même âge.
- Cette énergie qui la parcourt, j'ai eu l'impression de la reconnaître, dit Chiyo-san, j'ai cru
reconnaître l'énergie pure que dégageait All Might durant son âge d'or.

Personne ne dit plus rien, chacun à ses pensés ils réfléchissent. Ochaco s'assit sur le lit de la
petite et commença à lui caresser tendrement les cheveux.

- Oi la gravity girl tu te sens pas trop à l'aise là !

- Dit celui qui a décidé de s'accaparer les enfants pour lui.

- Haaaa !

- C'est vrai Bakubro, tout à l'heure t'a dit que tu les prenais avec toi, faut pas être jaloux on te
les laisse t'inquiètes.

- Et alors, il faut bien que quelqu'un s'en occupe.

- Deku-kun était pareil tout à l'heure ! On aurait dit un lion prêt à bondir sur celui qui touchait
à ses petits.

- OI bande d'attardé, c'est normal ! Vous avez pas capté ce qui s'est passé tout à l'heure ou
quoi !

- Katsuki tu parles trop fort, tu vas la réveiller, informa Tanaka.

Bakugou se reprit en décidant de baisser d'un ton et Tanaka leur expliqua.

- Lorsque Izuku devait s'absenter ou qu'il avait un rendez-vous quelconque, nous nous
arrangions avec Denki pour qu'il reste avec eux. Si ce n'était que pour une journée et que
Denki ne pouvait pas se libérer, c'est Shinsou qui acceptait de faire un petit tour de temps en
temps ou de surveiller de loin que tout aille bien.

- Shinsou ! Shinsou savait pour Midoriya ? Demanda Kirishima, ébahi.

- Hum c'est Denki qui a pensé à lui quand il a fallu vous envoyer en mission plusieurs jours à
Wakkanai. Ça m'a étonné aussi je dois l'avouer...Enfin, dans tous les cas Shinsou s'est reçue
un sacré coup et il est convalescent, Denki t'as laissé les enfants et tu en as pris de toi même
la responsabilitée Bakugou...Alors tu es toujours prêt à les garder avec toi ?

- Mais il était pas question qu'il reste ailleurs je croyais que c'était clair tout à l'heure !

- Bakugou-kun, je pense que par précaution, la jeune Midoriya devrait rester à l'infirmerie
pour cette nuit, tu pourras venir la chercher demain matin, informa l'infirmière.

- Non je reste ici, on sait jamais... Si tout va bien, on ira chercher son frère ensemble demain
matin.

Chiyo-san ne dit rien, Bakugou-kun était têtue mais cette école restait sa deuxième maison, il
n'y avait pas de mal qu'il prenne le lit à côté d'elle. Aussi elle laissa la clé et souhaita bonne
nuit à toute la compagnie avant d'aller dans sa chambre proche de l'internat des élèves. S'il y
avait le moindre souci Bakugou appellerait et elle serait présente en moins de cinq minutes.
Tanaka aussi décida de les quitter pour rejoindre son agence. Il avait plusieurs choses à régler,
le fait qu'il n'y ai eu que des héros de UHHM présent sur un lieux où il y avait eu de tels
ravages allaient alimenter les médias. C'est une situation rare qu'il n'y ait qu'une seule agence
sur le coup d'une affaire aussi importante. Il faudra s'arranger avec les autres agences
locales pour que leurs héros puissent patrouiller dans nos zones habituelles. Tant que le
héros Deku n'était pas de retour, il ne se voyait pas demander à Iida, Ochaco, Eijiro, Denki,
Katsuki ou Hitoshi Shinsou de reprendre du service. Et ils constituaient déjà la moitié de
l'agence, avec Izuku cela ferait plus de la moitié de l'agence absente. Tanaka en avait des
choses à régler alors il partit rapidement.

Ochaco reporta son attention sur la petite.

- Vous savez...Je la connais cette petite fille, annonça-t-elle.

- Hein alors toi aussi tu connaissais les enfants de Midoriya ! s'exclama Eijiro.

- Mais noon c'est pas ce que je voulais dire ! J'ai..enfin...avec Tenya on ne voulait pas en
parler tout de suite, mais bon ça fait plus de 3 mois alors ...En fait, on va avoir un bébé...

- Wow mais c'est génial ça félicitation !

- Oui merci Kirishima-kun ! Ça fait longtemps qu'on en voulait un mais on a eu un peu de


mal...

D'où le fait qu'elle est conseillé un médecin à Deku la dernière fois se dit Katsuki.

- Quel rapport avec les gosses de Deku ? Demanda-t-il.

- Eh bien on ne savait pas du tout que ça avait fonctionné, et il y a un peu moins de trois
mois, on se promenait dans un parc pas très loin du quartier de Deku-kun et c'est là que j'ai
vu cette petite fille jouer. Tenya était allé me prendre une boisson chaude et quand elle m'a
vu, elle s'est très vite approché...

{Ochaco s'en souvenait bien, Kana n'avait pas eu peur d'elle.

- Tu es Tante Ochaco ? l'amie de Maman.

- Hein oh mais euh je ne sais pas, qui est ta maman ?

- Wooow Uravity tu es encore plus jolie en vrai ! avait-elle dit en l'entourant de ses bras.

- Kanaaaa on y vaaaaaa ! avait retenti une voix au loin.

- J'arrive ! Dis Tante Ochaco quand est ce qu'il arrive Kazuhiko?

- Hein ?

- Mais làààà, elle avait posé sa main sur son ventre.


- KANA !

- OUIIIIII, au revoir Tante Ochaco, prends soin de Kazuhiko-chan pour moi !!! ]

- et ...Elle avait deviné que j'avais un enfant...Je ne comprends pas comment. J'y avais
réfléchi toute la nuit et le lendemain matin, j'ai fait un test pour vérifier. Il était positif.

Ochaco réfléchissait en caressant toujours la tête de la petite.

- Je ne sais pas si c'est son alter mais cette fille n'est pas ordinaire et le fait de savoir que
plusieurs haut placé dans l'armé peuvent s'en prendre à Deku-kun et à eux... ça me terrorise.

Personne ne parla. Katsuki avait vu Akira se battre, il n'était pas face à son premier vilain.
Bien que aveuglé par sa colère, il avait considéré son environnement et s'était placé de sorte à
éviter de provoquer un feu de forêt. Et Kana leur avait fourni directement les informations
importantes, elle avait choisi de quelle héros elle avait besoin et à participer à l'évacuation.
Quelle enfant de 7 ans pouvait avoir ce genre de capacités ? Le genre d'enfant qui a vécu
toute sa vie en situation de risques élevés peut-être. Même au lycée, les élèves de la filière
super héroïque de seconde étaient moins expérimentés.

- Vous pensez vraiment que c'est Akira le responsable de l'attentat de New York de l'année
dernière ? demanda Kirishima.

Personne ne lui répondit. Eijiro réfléchissait...à peine deux jours avant que ce gigantesque
building ne s'effondre sur lui-même, Denki avait pris des congés non prévus. Il était parti sans
prévenir ni donner de nouvelles et Tanaka leur avait simplement dit qu'il était allé se reposer
quelques jours... L'effondrement, décrit comme un acte criminel, avait été retransmis dans le
monde entier. Denki n'est revenu qu'une semaine après. Aurait-il rejoint Izuku et sa famille
aux Etats-Unis ? Est ce qu'il aurait utilisé ses talents cachés pour venir en aide à la famille
Midoriya ? C'est ridicule, aucun d'eux ne pourrait organiser un attentat criminel, je peux pas
y croire...

- On peut savoir ce que vous faites encore ici, allez dégagez tous les deux, leur dit calmement
Katsuki.

Kirishima et Ochaco ne firent pas plus d'histoire, ils se levèrent et quittèrent enfin les lieux.

- Essaie de dormir un peu Bakugou, lui conseilla Kirishima.

Katsuki se rapprocha du lit et observa la petite. Kana était vraiment belle. Ses cheveux mi-
longs étaient lisses, ils retombent dans son dos comme une petite rivière blonde étincelante.

- Eh ben toi...Il va falloir faire gaffe, quand tu grandiras t'en fera sûrement tourner des têtes.

Il se plaça finalement dans son lit, près d'elle et l'enveloppa de ses bras avant de s'endormir,
ce petit trésor niché et protégé au creux près de son cœur. Contrairement à la crainte de
Kirishima et malgré son angoisse de ne pas savoir pour Deku, Bakugou dormit très
profondément d'un sommeil réparateur cette nuit-là.
Le lendemain arriva bien vite, et avec lui, une morveuse trop énergique pour une personne
qui n'était pas du matin comme lui. Mais elle est comme Deku c'est pas possible !

- C'est bon calme toi on est bientôt arrivé.

- Mais j'ai tellement hâte ! Est ce que Mitsuki-san te ressemble ? ou alors tu ressembles à
Grand-père Masaru ?

- Mais tu vas la fermer Kana ! Explosa finalement son frère.

- Nii-chan t'as pas le droit de me parler comme ça, Maman a dit que tu devais faire attention
ou sinon tu aurais des ennuis avec les autres enfants et les adultes !

- Ouais ben le jour où Papa reviendra je ferai gaffe là je vois pas pourquoi je me retiendrais.

Katsuki ricana, en voilà un autre qui n'était pas du matin. Il est allé le chercher à 9h car sa
petite sœur était trop calme, inquiète et loin de toute sa famille, elle n'avait pas le moral au
café dans lequel il lui avait pris un petit déjeuner. Maintenant elle ne s'arrête plus.

- Oi t'es sûre d'appeler mon vieux grand-père ?

- Tu penses qu'il ne va pas aimer ?

Katsuki réfléchit en effectuant sa manœuvre pour garer la voiture face au garage de ses
parents.

- Tant que c'est pas la vieille que t'appelle grand-mère, je pense que ça va.

Les enfants sortirent et s'arrêtèrent face au jardin en regardant la grande maison, Akira avait
les mains bandées et le bras en écharpe, Kana quelques pansements au visage. C'est vrai que
Izuku et Katsuki vivaient dans le même quartier mais Izuku était dans un petit appartement
des immeubles de la rue d'à côté, la maison de Katsuki était bien plus grande et imposante,
elle était plus belle...

- Bon on y va.

- Hum, lui dit Kana beaucoup plus calmement, intimidée.

Il sonna chez lui et son père lui ouvrit.

- Katsuki ! Il le prit dans ses bras. Ça fait longtemps mon fils.

Puis il se tourna vers l'intérieur de la maison pour appeler Mitsuki Bakugou. En revenant vers
lui, il aperçut les enfants qui se tenaient derrière lui. Kana était juste derrière son frère et lui
tenait le bras. Cela fit rire intérieurement Katsuki, comment une gamine aussi à l'aise au
milieu de héros, de vilains ou de soldats armés peut presque trembler de peur devant mes
parents... Masaru ne cacha pas sa surprise et regarda son fils étrangement avant de les faire
entrer sans poser plus de question.
- Toi espèce de fils indigne ! Est ce que ça te tuerait de rendre visite de temps en temps !
s'exclama Mitsuki en apparaissant enfin dans le couloir.

- Je peux savoir qui tu traites de fils indigne la vieille, je te signale que ...

Elle donna une tape légère à Katsuki ce qui l'interrompit, avant de le prendre également dans
ses bras une bonne minute. Elle le lâcha rapidement en voyant les deux enfants. Akira aussi
droit et solide qu'un rocher malgré ses bandages et Kana, cachée, mais curieuse, qui sortait la
tête de derrière le dos de son frère.

- Eh ben ça alors Katsuki Bakugou ! On ne te vois plus pendant quelques mois et tu reviens
avec deux enfants ! On te laisse peut être vivre ta vie comme tu l'entends mais ce n'est pas
une raison pour nous cacher ...

- Mais ce sont pas les miens ! Qu'est ce que t'a dans le cerveau, c'est l'âge qui te ramollit !

Au mots de Dynamight, Akira s'était raidit mais sa sœur s'était rapprochée se voulant
réconfortante.

- Katsuki je ne te permets pas !

- Je pense que ce n'est pas le moment mes chéris, les interrompit Masaru. Venez, allons dans
le salon les enfants.

Il s'était directement adressé à eux en souriant et en leur montrant le chemin. En entrant dans
le salon Akira tourna la tête observateur.

- La décoration te plaît petit, je viens de changer les rideaux c'est beaucoup mieux comme
cela.

Akira regarda madame Bakugou, surpris.

- Hum...

Ce n'était pas la décoration qui l'intéressait. Mitsuki le regarda attentivement et s'agenouilla à


sa hauteur.

- C'est fou, tu es le portrait craché de Izuku... C'est le fils de ma meilleure amie.

- C'est parce que c'est son gosse, il s'appelle Akira, et Kana c'est sa sœur.

- Quoi ?

Elle les regarda de nouveau attentivement un moment, puis, son regard s'adoucit.

- Bienvenue chez vous dans ce cas, les enfants.

Kana la regarda avec des yeux brillants.

- Ça ne vous dérange pas qu'on soit là.


- Mais bien sûr que non chérie, tu es chez toi, sens toi à l'aise, ta place est avec nous.

Akira baissa les yeux, en se mordant la lèvre inférieur, et Kana qui serrait toujours fort les
mains sur l'épaule de son frère, le lâcha pour sauter dans les bras de la femme toujours
agenouillé.

- Merci Grand-mère Mitsuki !

C'était peut être une grande et belle maison mais ils y avaient malgré tout leur place et c'était
un soulagement pour eux. Masaru s'assit au côté de son fils sur le canapé pendant que son
épouse discutait avec Kana, lui demandant son âge.

- Ta mère et moi, nous étions inquiets, il parait qu'un quartier entier aurait été brûlé par des
vilains, plusieurs explosions ont retenti nous avons pu les entendre d'ici. Aux informations ils
parlent beaucoup de ton agence...J'imagine que tu y étais ?

Si la grand-mère et la petite fille discutaient joyeusement, Akira, qui se tenait légèrement en


retrait, avait la tête tournée vers eux et écoutait attentivement sans s'en cacher. Katsuki le
regarda aussi et cela lui fit finalement détourner les yeux. Quand je pense que c'est le petit
qui a tout explosé...

- Ouais j'y étais...C'est le quartier dans lequel vivait Deku, il a été enlevé et sa maison a
brûlé...On sait pas où il est, c'est pour ça que je me suis permis de ramener les gosses ici.

- Seigneur... Mais tu as bien fait, Masaru réfléchi quelques instants, alors ce sont les enfants
de Izuku, ils sont vraiment beaux.

Katsuki se dit que malgré leurs bandages, ils étaient magnifiques.

- Et leur mère ? Demanda Masaru.

- J'en sais fichtre rien...Akira dit qu'ils n'en ont pas...

Masaru appela le petit, en lui faisant signe de la main.

- Akira...vient là mon grand. Je t'en prie, assieds toi.

Il le plaça entre lui et Katsuki puis reprit la discussion sur un autre sujet plus léger avec son
fils. La journée se passa comme un rêve pour les deux enfants. Akira garda le silence tout du
long mais profita de la discussion des adultes pour se détendre. Rester avec les grands sans
avoir à s'exprimer mais tout en ayant l'impression de faire partie du tout, ne pas être un objet
décoratif. C'était ce qu'il lui fallait pour se sentir mieux. Mitsuki cuisina toute la journée avec
Kana, elles s'amusèrent bien et Kana se prêta au jeu de faire semblant de ne plus s'inquiéter
pour Izuku. Après dîner, la question se posa de où aller dormir les enfants.

- Ils dorment dans ma chambre et je prendrai le salon.

Akira fronça les sourcils en entendant Katsuki parler.

- C'est une bonne idée ! Les enfants venez avec nous, acquiesça Mitsuki.
Ils montèrent tous les quatres l'escalier et Katsuki ouvrit la porte de son ancien chez lui. Tout
y était comme auparavant, sa mère s'occupait de nettoyer régulièrement et n'avait rien jeté de
ce qui lui appartenait.

- Katsuki papa c'est là que tu dormais quand tu était petit ?

- Hum.

- Eh oui mes chéris, d'ailleurs votre papa venait souvent avec votre grand-mère Inko et il
s'enfermait avec mon fils pour jouer au héros pendant des heures ici quand ils étaient tout
petits, leur raconta Mitsuki nostalgiquement.

Elle avait gardé dans un coin de sa tête qu'il faudra reparler avec Katsuki de cette appellation
étrange de la part de Kana. Ce n'était pas la première fois dans la journée et ça l'intriguait.
D'autre part, sous ses airs je m'en foutiste, son fils avait semblé garder constamment un œil
sur les deux enfants. Cela lui faisait plaisir qu'il se sente enfin concerné par autre chose que le
besoin impérieux d'être le meilleur et celui d'avoir le dernier mot. Cet étrange comportement
la rassurait, mon garçon est peut être assez mature pour comprendre l'importance d'avoir une
famille.

- On peut pas dormir ici, on a qu'à échanger, on prend le salon et toi le vieux tu repars dans
ton ancienne chambre, s'exclama Akira.

- Mais enfin, il n'y aucun problème à rester mon grand je t'assure, insista Mitsuki.

Akira venait pour la première fois de la journée d'aligner plus de trois mots, Katsuki le
regarda attentivement.

- C'est quoi le problème morveux ?

- On est au premier étage et je peux pas utiliser mon alter. Le salon est au rez-de chaussé avec
plusieurs ouvertures s'il faut s'en aller rapidement et puis la cuisine peut se fermer à clé et elle
a aussi des sorties accessibles. S'ils se passent le moindre truc je peux pas nous sortir de là
sans mon alter, c'est trop haut, lui répondit-il comme si c'était une évidence.

- Tch.... Je peux savoir d'où te vient la manie d'analyser comme ça tous les endroits où t'es.

- Papa fait tout le temps ça... Ça nous a déjà sauvé la vie.

Mitsuki ne dit rien, totalement abasourdi.

- Quand on dort sous le toit du numéro 1 du Japon c'est inutile de se soucier de ce genre de
chose, réplica Katsuki.

Akira s'apprêtait lui aussi à répliquer de manière cinglante et ils allaient encore se disputer,
pour la troisième fois en à peine 24 heures, quand Kana l'appela.

- Nii-chan vient voir !


Akira s'approcha de la commode près du lit et il pu voir ce qui captait toute son attention. Il y
avait, posé là, une petite photo dans un cadre simple, avec Izuku et Katsuki qui étaient encore
très petits, bras dessus bras dessous, souriant de manière à montrer chacun la première dent
qu'ils leur manquaient. Akira gardait un silence quasi religieux face à cette photo.

- Il était mignon quand il était petit...Grand-mère Mitsuki a raison vous vous ressemblez
comme deux gouttes d'eau, murmura t-elle à son frère.

Katsuki s'assit sur son lit et observa également la photo. Il l'avait replacé là après s'être
réconcilié avec Deku et la regardait souvent pour se donner du courage à continuer ses
recherches pendant les premières années, quand il vivait encore chez ses parents. Sa mère
avait plusieurs albums de famille et dans plusieurs d'entre eux Izuku et sa mère apparaissent,
enfin surtout dans les premiers albums. Dans les autres, Katsuki et lui ne se parlaient déjà
plus mais ils continuaient d'assister ensemble aux événements importants et donc à se voir
régulièrement, parce que Inko était la meilleure amie de la vieille peau qui lui servait de
mère. Mitsuki s'appuya contre la porte et les regarda de loin...

- Nii-chan on le reverra quand... Ils lui font du mal tu penses ?

- ...Bien sûre qu'ils lui font du mal mais c'est papa, il tiendra le coup, papa tient toujours et
Oncle Denki va nous venger tu vas voir.

- Tch...

Ils se tournèrent vers Katsuki, les jointures de ses mains, qu'il tenait en prenant appuie avec
ses coudes sur ses genoux, étaient blanches tellement il les serrait de colère. Pourquoi est ce
qu'il se retrouvait à jouer les baby sitter alors que cet imbécile était il ne savait où à subir il ne
savait quoi...

...Bien sûr c'est Katchan ! Katchan tiendra le coup, il tient toujours, c'est lui le plus fort !
Regarde champion comment le meilleur peut utiliser son alter...

Katsuki sursauta, sa vision s'était flouté une demie seconde, mais ce n'était pas la voix de
Kana cette fois qui avait surgit. C'était celle de Deku...Il se tourna brusquement vers les
enfants. Ils ne semblaient pas avoir été troublés par quoi que ce soit. Sauver les enfants c'est
sauver Deku d'une certaine manière... Mais d'où venait ce souvenir qui ne lui appartenait
pas....

- Tch...Quand cet imbécile reviendra je vais le tuer je vous préviens !

Kana rit franchement et Akira le regarda surpris.

- Hein ?

- Katsuki papa est inquiet !

- Bien sûr que je suis inquiet...Deku compte beaucoup trop.

Le regard perdu qu'il avait fait souffrir sa mère, juste en face, et elle décida de quitter la
pièce, la gorge nouée.
***

La nuit même, Katsuki eut du mal à trouver le sommeil, il avait toujours la chaîne de Deku au
creux de son poing, fermé, et posé sur le front. Il ferma les yeux et s'endormit finalement.
C'était le genre de sommeil étrange dans lequel on vit un rêve à demi floue, qui nous donnait
le ressenti que tout était vrai, mais en même de savoir que tout était faux.

Katsuki était assis sur un lit, dos contre le mur et les jambes étendues face à lui, il avait
l'impression d'être fatigué et en colère, quand du bruit se fit entendre dans la pièce d'à côté.
Deku en sortit, en peignoir blanc, les cheveux mouillés et une serviette autour du cou, il
semblait surpris. Deku s'approcha sans trop de gêne l'air plus inquiet qu'autre chose...Enfin,
Katsuki savait qu'il était censé apercevoir son inquiétude, la vérité c'est qu'il savait plus qu'il
ne voyait Izuku s'approcher, il rêvait.

- Katchan ? Tu as bu ? Tu es sûre que ça va ?

Katsuki ne comprit pas trop la réponse qu'il lui avait faite mais elle sembla mettre Deku mal à
l'aise. Son ami finit par s'asseoir à ses côtés, dans la même position que lui et répondit
quelque chose qu'il ne comprit pas non plus, mais qui l'énerva à nouveau...Est ce qu'ils se
disputaient ? Katsuki n'en avait pas vraiment l'impression mais qui sait. Deku regardait face à
lui et répondait calmement. Il ne détectait pas ce qu'il lui disait, peut-être que le Katsuki de
son rêve comprenait les enjeux de cette discussion, mais lui, il était focalisé sur ses lèvres.
Elles déblatèrent des choses inutiles et il ne fut pas étonné de sentir son corps se tordre pour
mieux se baisser et mettre son visage face au sien en les embrassant légèrement. C'était
agréable. Katsuki se recula et l'embrassa une deuxième fois, une troisième fois, jamais
rassasié, il accentua la pression la quatrième fois en entrouvrant plus la bouche. Deku,
décontenancé, fut déséquilibré, Katsuki en profita pour le faire glisser allongé sur le lit et se
placer au-dessus. Son peignoir se défaisait mais il se força à ne pas regarder plus bas, il se
sentit parler à Deku et il n'entendait que de très loin sa réponse mais elle devait être positive
puisqu'il se sentit également le droit de recommencer encore et encore, à l'embrasser pendant
une durée indéterminée.

C'est ainsi qu'il ouvrit doucement les yeux, en pleine nuit, respirant profondément, la
sensation agréable de Deku toujours sur ses lèvres. Katsuki se redressa en apercevant qu'il
tenait toujours l'alliance de Deku dans sa main. Même adolescent il n'avait pas le souvenir
d'avoir fait ce genre de rêve... Il tourna le regard vers l'escalier menant à sa chambre, encore
dans les vapes et sans se poser trop de questions, il décida d'y monter voir les enfants. En
entrant, il vit Akira endormi, assis par terre contre le lit et Kana dans le lit. Est ce que ce
gamin plus têtu qu'une mule avait voulu veiller en montant la guarde ? Quel imbécile
s'exaspéra Katsuki. Il entra complètement et porta Akira sur le lit en plaçant une couverture.
Il s'occupa ensuite de placer un futon près de son ancien lit et s 'y installa du mieux qu'il put
pour finir enfin sa nuit. Le lendemain matin, Katsuki senti un poids sur sa poitrine, en
ouvrant les yeux sur le côté il eut la surprise de distinguer un mini Deku très proche de lui et
complètement endormi. Si Akira dormait dans son futon par terre et si près de lui alors le
poids sur sa poitrine...Gagné c'était bien Kana. Il eut un petit rictus amusé, si on lui avait dit,
il y a moins de 48h, qu'il aurait embrassé un gosse sur la tête et dormit avec eux deux fois de
suite sans supporter de s'en séparer plus de quelques minutes, il aurait dit à ce fou d'aller se
faire foutre. Il plaça sa main sur le dos de la petite et la caressa doucement. Il n'avait plus qu'à
attendre qu'elle se réveille, elle aurait rapidement de l'énergie tandis que Akira ralerai
surement qu'elle parle trop fort aussi tôt et il comprend le petit garçon, car lui non plus n'était
pas du matin.

***

Ils en étaient au cinquième jour de cohabitation et l'ambiance devenait de plus en plus tendue
dans la maison Bakugou. Les enfants dormaient avec Katsuki et la journée ils s'appliquaient à
trouver des occupations, Masaru avait pris quelques jours de congé pour apprendre à Akira à
jouer aux échecs. Mais, malgré la bonne volonté du père de Katsuki, personne ne pouvait le
détourner de ses deux inquiétudes principales. Kana dessinait à côté de Katsuki quand il lui
demanda.

- Hey...

Elle se tourna vers lui, en attente de la suite. Il ne savait pas comment l'appeler, gamine c'était
trop violent, princesse trop intime...mais d'un autre côté ils étaient très tactiles et dormaient
ensemble toute les nuits maintenant et c'était la fille de Deku...Il pouvait simplement l'appeler
Kana, après tout c'est à ça que servent les prénoms généralement.

- Kana...comment va ton frère ?

- Hummm bien, je crois qu'il a plus mal aux mains, il est triste de pas pouvoir utiliser son
alter parce que ça va encore mettre des mois à guérir.

Le médecin avait expliqué que d'après leurs observations, Akira avait déjà eu les mains
traumatisées d'une précédente surutilisation de son pouvoir, le fait d'être de nouveau dans le
même état les avait un peu refroidi pour tester un alter de régénération accéléré. Son épaule et
autres blessures étaient donc complètement rétablies mais il portait toujours ses bandages aux
mains.

- J'imagine...On m'a jamais empêché d'utiliser mon alter pendant des mois...

C'était comme si on vous rendait sourd ou aveugle, un de nos sens manquait à l'appel. Même
si 80% des habitants du japon n'avait pas le droit d'utiliser leur pouvoir, il ne se passait pas
une journée sans que chacun d'eux ne l'active une fois. Parfois sans but précis, pour le simple
fait de savoir qu'il était là.

- C'est à New York qu'il s'est fait mal la première fois ?

- Oui l'année dernière.

- C'est vraiment lui qui a explosé le bâtiment ?

- Oh mais y'avait pas que lui ! le défendit-elle. Hummm Nii-chan n'est pas très patient mais
c'est pas ses mains qui le dérange... dit-elle en reprenant son croquis.

- Qu'est ce qui le dérange ?


- Il a dit que ça irait pour Maman, c'est peut-être vrai, ils ont pas le droit de lui faire du mal,
mais Nii-chan est quand même inquiet...Et puis il y a Hiro...

Katsuki ne s'était pas trompé...C'est bien Deku qu'elle appelle Maman, cette gosse aussi avait
des problèmes pour nommer les gens. L'ambiguïté avait fait que ses propres parents n'avait
pas encore remarqué, ils ne savaient pas qu'elle ne parlait pas d'une femme. Mais lui avait
vite compris que la gamine oscillait et se forçait à appeler le nerd Papa devant les autres,
seulement, le naturel revient vite au galop, surtout avec lui se dit Katsuki assez conscient de
cette constatation.

- Hiro c'est le petit garçon qui était avec vous.

- Oui ! On a pas de nouvelles et Akira est super inquiet, sa maison était juste à côté et elle
aussi elle a brûlé...En plus, j'ai pas retrouvé sa maman...

Kana s'arrêta de dessiner et regarda du côté de son frère, dans le jardin. Katsuki posa une
main sur sa petite tête et elle reprit.

- J'ai pas osé le dire à Nii-chan mais je crois que la maman de Hiro est morte et comme elle
était toute seule avec lui, je ne sais pas où il va aller...

Il y avait eu trois morts durant cette attaque de vilain, deux femmes et un cinquantenaire
célibataire. Il y avait donc des chances pour que ce soit vrai. Elle se tourna vers Katsuki.

- Si Maman meurt tu ne nous abandonnera pas ?

Katsuki sourit.

- Non, mais Deku mourra pas.

- Je sais...Et quand il reviendra, tu nous abandonnera ?

- Non, dit Katsuki en se relevant, il s'appelait comment déjà ce garçon...Hiro Masano c'est
bien ça ?

- C'est ça !

- Okay alors laisse moi faire ma grande.

- Ouaiiiiis Maman a raison t'es le meilleur Dynamight !

Katsuki eu comme un déjà vu d'il y a quelques jours...Regarde champion comment le


meilleur peut utiliser son alter...

Il allait sortir rapidement quand Kirishima sonna à sa porte, accompagné de Uraraka qui
portait un sac de douceurs.

- Hey salut mec ! Comme tu veux pas répondre au téléphone, on s'est dit qu'on allait s'inviter
nous même !
- Ooooh Kirishima-kun et...Mais vous êtes Uravity, enchantée je suis la mère de ce malpoli,
je vous en prie entrez, les invita Mitsuki.

Katsuki soupira, mais pourquoi on venait l'embêter jusque chez ses parents. Il se décala pour
les laisser entrer. Ils étaient venu voir les enfants et leur changer le moral, Kirishima l'avait
aussi pris à part pour lui demander s'il avait des nouvelles de Denki.

- Il répond pas Bakubro ça m'inquiète...

- Ça va je te rappelle que c'est Deku qu'on a enlevé, cet idiot de Denki va surement bien.

- Oh Oncle Denki va venir tout à l'heure ! J'en suis sûre !

Ils regardèrent Kana surpris de sa prédiction, était-ce une prédiction où lui avait-on murmuré
sa venue ?

- Eh bien moi je te fais confiance, ma petite Kana lui dit Ochaco. Humm, est-ce que tu aimes
les dango ? J'en ai apporté plusieurs brochettes si vous voulez.

- Les garçons venez quelques secondes, leur demanda Masaru.

Ils laissèrent Ochaco avec Akira et Kana dans la cuisine et vinrent rejoindre le vieux couple
Bakugou qui se tenait devant la télévision allumée. Heureusement que Ochaco tenait les
enfants occupés, car un scandale médiatisé avait éclaté sur plusieurs hauts placés du ministère
de la défense, ces accusations-là ne concernaient pas des enfants de 7 ans et Masaru
s'empressa d'aller jeter son journal. Ils s'étaient regardés gravement avant d'éteindre la
télévision pour de bon. La plus grande consolation de Katsuki était d'avoir reconnu l'officier
présent le jour où il avait rencontré les enfants de Izuku.

C'est un peu après l'heure du goûter que Denki apparut à la porte des Bakugou un carton plein
dans les bras.

- Eh ben ça alors je m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde ! s'exclama- t-il avec sa
joie de vivre habituelle.

- Oncle Denkiiiiiiii !

- Oncle Denki !

Kana sautillait partout et Akira avait accouru du jardin où il neigeait un peu, comme soulagé.
Kaminari Denki avait l'air de ne pas avoir dormi pendant des jours mais cela n'entachait en
rien son sourir habituel.

- Héhé bonjour les amis !

- Oncle Denki, tu as quoi dans le carton ?

Akira s'était approché aussi, silencieux contrairement à sa sœur mais souriant, la seule
présence de Denki venait lever un peu la tension qui s'appesantissait au fil des jours.
- Ah ça ! Hum attendez ! Bonjour Bakugou-san je suis un collègue de votre fils, salua d'abord
Denki poliment.

Il se plaça ensuite au centre de la pièce et posa le carton qui semblait lourd.

- Alors j'ai fait un petit tour dans l'ancien quartier et j'ai trimé sang et eau pour retrouver
quelques affaires à vous. Regardez ce que j'ai !

Denki ouvrit le carton et sortit une figurine de Dynamight.

- Nii-chan tu as vu c'est la figurine que maman t'a acheté ! et la mienne ? Elle est où Oncle
Denki, tu l'as ?

- Non... mais regarde j'ai une BD qui a pas brûlé oh et puis il y a aussi ton carnet ! C'est
vraiment cool Kana tu dessines trop bien, il faudra les refaire dans un carnet propre...Comme
ça ce sera comme s'il n'y avait rien eu !

Katsuki observa attentivement la figurine de lui que Akira tenait, un grand sourire sur le
visage et s'approcha. En le voyant, Akira, gêné, la cacha derrière son dos. Katsuki lui tendit la
main.

- Quoi ? Demanda Akira avec brusquerie.

- Arrête de faire le malin et passe moi ça deux secondes...Je te la rendrais.

- Raaaaah... râla Akira en lui donnant le petit objet.

Katsuki reconnut rapidement le petit objet que Deku avait acheté en décembre, peu avant
Noël... T'en fais pas Deku, t'es pas un poids, t'es le seul coéquipier que je voulais avoir,
bientôt va falloir se ramener devant mes vieux et là ils vont tellement te choyer que tu
regretteras vite les moments où tu pouvais rester peinard chez toi. Ses propres paroles
résonnaient dans son esprit et il resta silencieux, ils étaient tous là avec ses parents mais
encore une fois sans Deku, le destin était cruel parfois.

- Katsuki qu'est ce qu'il se passe ? Demanda sa mère.

- Oh Katsuki c'est vrai, Izuku m'avait dit que vous aviez acheté les figurines et les BD
ensemble ! s'exclama Denki.

- C'est vrai Katsuki papa ? Alors c'est toi qui nous a pris les figurines ? C'est trop dommage la
mienne n'est plus là, dis tu m'en prendra une autre ? S'il te plait Katsuki papa et j'en veux
aussi une de Deku, de Red Riot et de Uravity !

- Hein ben et moi, princesse ? Demanda Denki.

- C'est pas la peine moi je veux que les plus cools.

- Heeeeee c'est vraiment méchant ça !


Toute l'assemblée était en fou rire, sauf Akira qui se contentait de sourire face à la bonne
humeur générale et Dynamight.

- Et merde alors... murmura Katsuki de plus en plus mal et Akira se rapprocha, en le


regardant étrangement inquiet.

- Moi j'ai toujours trouvé...J'ai toujours trouvé que toi et Oncle Denki vous étiez les plus cool,
lui dit Akira, embarrassé et ressentant le besoin d'intervenir.

Évidemment que Kaminari était cool, c'est peut-être lui qui a permis l'arrestation de ces
membres du ministère impliqués dans un attentat qui a mené à trois morts, des familles à la
rue et des dégâts matériels terribles. Que l'armée soit présente avant même les médecins, qu'il
n'y ait eu aucune fuite sur ce qui se passait dans ce quartier avant une demie heure après
l'arrivée des vilains, c'était évident qu'il s'agissait d'un coup monté. Denki les avait vengé en
transmettant des informations, en utilisant des moyens pas très légaux. Et Denki malgré son
manque flagrant de sommeil avait également pris la peine de passer du temps à chercher des
objets qui auraient survécu dans les débris. Akira tendit la main pour reprendre sa figurine, il
rougit en ajoutant.

- C'est quand même celle là ma préférée...Je suis content qu'elle soit pas brûlé...

- Putain fait chier ! Pesta Katsuki en lâchant le jouet au sol.

Katsuki sortit rapidement et sa mère voulut le ramener par l'oreille quand Masaru l'arrêta.
Akira ne comprenait pas trop ce qui n'allait pas et ramassa son objet favori tristement...Est ce
que ça l'énervait autant de le voir avec une figurine de lui ? Alors Akira le suivit dans le
garage où un sac de boxe pendait parmis les anciennes affaires de Katsuki. Celui-ci disait des
obscénités en se défoulant dessus.

- Et merde, merde, merde, va te faire foutre Deku !

Il pestait contre son père et Akira ne comprit pas pourquoi. Il resta bien 10 minutes à
l'observer se vider de sa colère en gardant sa figurine dans ses mains blessées. Quand Katsuki
se calma finalement, il se posa lourdement sur un vieux canapé deux places à jeter, les mains
dans la tête, tourmenté et fatigué. Akira s'approcha alors face à lui.

- Est ce que tu nous détestes... nous et Papa ?

Katsuki garda un moment le silence, penser à tout ce qu'il s'était passé depuis le retour de
Deku le rendait de plus en plus frustré de ne rien faire. D'être gentiment assis là à attendre
encore une fois Deku, ce n'était pas facile pour lui. Il leva le regard sur le petit garçon face à
lui. Pour les enfants ça ne devait pas être facile, pour ses amis qui riaient gaiement avec Kana
dans le salon ça ne devait pas être facile non plus. Il avait l'impression d'être non seulement
inutile mais également trop faible pour cacher correctement la tempête qui le traversait depuis
cinq jours. Akira était plus fort que lui.

- Je me sens inutile...ça ne veut pas dire que je vous déteste, au contraire.

Il regarda Akira dans les yeux.


- Je vous aimes un peu trop tous les trois mais tu le gardes pour toi ok ?

Akira acquiesça lentement et vint s'asseoir près de lui, il avait toujours sa figurine abîmée
dans les mains.

- Papa parle tout le temps de toi à la maison...Il dit qu'on se ressemble beaucoup. Tu sais,
Papa est vraiment fier de moi et Oncle Denki nous a dit une fois que s'il pouvait il parlerait à
tout le monde de nous. Il m'appelle Champion parce que je suis le meilleur !

- Pfff, ricana Katsuki, c'est normal...Quand on a un fils comme toi, on veut le montrer à tout
le monde.

- Alors toi aussi tu penses que je suis fort ? On a le même alter et t'es le numéro 1 donc je
serai aussi le plus fort un jour !

Mais qu'est ce qu'il lui prend au sale gosse ? je le pensais pas être du genre à demander des
compliments...Ou alors il veut que je reconnaisse sa valeur ?

- Qu'est ce que tu veux me dire exactement ?

- ...Je veux dire que...que...Kana et moi on est vraiment gentils tu sais et on est très intelligent
aussi et super fort...Et papa aussi !

- Je le sais déjà ça.

- Alors...pourquoi tu voulais pas de nous ?

Mais de quoi parlait-il ? Akira qui semblait avoir une confiance inébranlable en lui et n'avoir
besoin de personne semblait en pure détresse affectionnelle en ce moment. Il n'y avait pas
que leurs alter, ce gosse a aussi les mêmes défauts que lui.

- Mais qu'est ce que tu racontes...Il y a cinq jours je ne savais même pas que vous existiez.

Akira releva la tête vers lui.

- Si tu avais su ?

- J'ai cherché votre père pendant des années...Il y a pas une journée qui est passée depuis le
lycée sans que je vous cherche...Maintenant les choses ne seront plus jamais comme avant, tu
comprends ?

- Ça veut dire que tu ne nous abandonneras pas ? On va rester ensemble, c'est sûre ?

Katsuki tourna également la tête vers lui, Akira se mordit la lèvre inférieur et serra un peu
plus fort des mains son jouet. Katsuki ne comprenait pas vraiment, Alors...pourquoi tu
voulais pas de nous ? Il n'avait jamais dit qu'il ne voulait pas d'eux, on ne lui a pas laissé de
choix...En l'espace de quelques heures les deux enfants lui avaient fait part de leur peur de
son rejet, ça ne faisait pourtant que cinq jours, comment peuvent-ils être si attaché à un
grincheux comme lui ? Comme si je pouvais rejeter les enfants de Deku... Katsuki posa sa
main sur la tête du petit.
- Jamais je vous abandonnerai, on ne se séparera pas.

Il aime Deku, il aimera ses enfants. Surtout ceux-là, ils lui sont destinés, de ça il en était sûre.

***
Hizashi Midoriya.

Ochaco n'avait pas pu rester jusqu'au soir, après avoir dîner chez les Bakugou, Katsuki
raccompagna ses deux amis à la porte et en profita pour aborder le sujet de la journée qui
l'intéressait vraiment, c'est à dire Hiro Masano.

- Oi la pile électrique.

- Hum ?

- C'était toi pour le scandale avec les officiers de l'armée ?

Kirishima, qui avait commencé à marcher sur la petite rue du quartier se tourna vers eux,
intéressé.

- Ah je vois pas trop de quoi tu parles...Oh mais ça me fait penser que je vous ai pas raconté
le truc de fou qu'il m'est arrivé ce matin. On a effectué une perquisition surprise chez moi,
comme dans les films ! Ils ont voulu me prendre mon petit ordi aussi mais manque de bol,
comme je l'avais cassé, je l'ai brûlé avec d'autres affaires à moi dans le jardin....

Kirishima et Katsuki se regardèrent comprenant le sous entendu, si Denki ne disait rien


clairement c'est qu'il était peut être sur écoute ou quelque chose dans le genre.

- Vous imaginez même pas à quel point j'étais super triste, il était inutilisable j'ai perdu plein
de photos et de souvenirs incroyables.

Traduction : il n'avait plus accès à ses programmes, à ses virus et tout ce qu'il utilisait pour
hacker n'importe quelle banque de données.

- C'est pas grave Denk', il y en aura d'autres, avait dit kirishima en mettant son bras autour
des épaules de Denki et en s'appuyant sur lui.

- Mais t'es lourd Kirishima !!!

- Mais je suis fatigué, allez soutiens-moi un peu.

- Oi vous allez arrêter votre petit jeu oui !

- Qu'est ce qui se passe Bakubro ?

- Je voulais savoir...est-ce que vous connaissez les personnes mortes la semaine dernière ?

Kirishima se détacha légèrement de Denki pour se redresser en reprenant rapidement son


sérieux.

- Moi je connais plus ou moins l'une des personnes, dit Denki à la grande surprise de son ami
aux cheveux rouges. Akira et Kana sont très amis avec leur voisin Hiro Masano...Il vivait
avec sa maman et Izuku s'entendait bien avec elle. Hiro venait quasiment tous les jours jouer
à la maison, ça arrangeait sa mère parce qu'elle subvenait seule à leurs besoins et ses horaires
ne lui permettaient pas de retrouver son fils à la sortie de l'école. Cette femme fait partie des
trois personnes qui sont mortes...

Katsuki réfléchi, ça collait avec ce que lui avait dit Kana plus tôt.

- Hiro...C'est l'enfant qui était avec Akira le jour de l'attaque ? S'assura Kirishima.

Denki acquiesça.

- Et t'a une idée de où est le gosse ?

- J'ai pas eu le temps de le chercher...Répondit leur ami à l'alter électrique.

- C'est pas grave Denk', on va s'en occuper tu devrais dormir ce soir, lui conseilla Kirishima.

- Ouais, demain on se retrouve devant l'agence, j'ai besoin de retrouver ce gamin, ordonna
Katsuki.

Denki était d'accord et soupira, laissant ainsi entrevoir toute la lassitude qu'il cachait jusque-
là. Cela signa la fin de leur conversation et Kirishima repartit en taquinant son partenaire sous
le bras.

Le lendemain arriva bien vite et pour la première fois depuis le début de cette histoire,
Katsuki se prépara à sortir de chez ses parents. Il remarqua rapidement l'air confus et
légèrement angoissé de Kana.

- Tu...tu vas où Katsuki papa ?

Katsuki mettait ses chaussures dans le petit couloir quand Kana apparut derrière lui avec
Akira pas très loin.

- J'ai une petite affaire à régler, je sais pas à quelle heure je pourrai rentrer.

Katsuki se releva et sortit également son manteau, il faisait froid en ce début Février.

- Je compte sur vous pour être sympa avec les vieux...Soyez sage, je fais le plus vite possible.

- Mais...

- Heeey dit doucement Katsuki en s'approchant d'elle pour lui relever le visage et en
regardant son frère derrière, il faut apprendre à me faire confiance maintenant. Je vais pas
disparaître.

- De toute manière on s'en fiche bien de où tu vas... allez viens Kana je vais t'apprendre les
dames, Masaru-san a dit que c'était plus facile.

Akira avait dit cela en reprenant toute l'orgueil et la suffisance qui le caractérisait
généralement. Le petit qui lui avait montré sa fragilité la veille semblait s'être plus ou moins
remis, ce n'était pas une mauvaise chose. Katsuki se rendait tous les jours compte à quel point
Deku avait essayé d'éduquer son fils du mieux qu'il le pouvait, Kana était naturellement
docile et gentille, c'était peut être plus facile. Akira avait un fort caractère allié à des traits de
personnalités difficiles à gérer chez un enfant, l'agressivité, le caprice, la colère, l'impatience,
l'orgueil, la susceptibilité, être râleur ou têtu. La preuve c'est que sa mère, elle-même de fort
caractère, n'avait pas réussi à le canaliser durant son enfance et son adolescence. Mais Akira,
qui donnait l'impression d'avoir les mêmes défauts que lui, était à la fois semblable et à la fois
très différent du petit garçon qu'était Katsuki à son âge. Akira ne doutait pas de sa force mais
ne semblait pas se sentir supérieur, il pouvait insister de manière têtue mais il finissait
toujours par baisser les yeux par respect devant les adultes. Akira ne doutait pas de sa force
mais n'en devenait pas tyrannique. C'est Deku qui a réussi ça ? Surement, parce que lui en
avait été incapable seul avant d'avoir causé la chute de All Might en seconde. C'est pour cela
que Katsuki était rassuré de voir le petit croiser ses bras à l'arrière de sa tête, en proposant de
son air sans prise de tête à sa sœur de jouer à un jeu simple sur lequel ils seraient à égalité.

***

Denki avait l'air d'avoir dormi cette nuit, Kirishima l'avait retrouvé adossé au mur extérieur
de l'agence, habillé d'un sweat et d'une casquette noir. Il avait les yeux tournés vers le ciel
dans une expression presque douloureuse.

- Midoriya te manques à ce point ? Lui demanda-t-il en s'approchant de son ami.

Denki baissa le regard en souriant tristement.

- C'est parce que je l'aime... Lui et ses enfants, sont ma seule famille.

Kirishima se sentit mal, pour lui et à cause de ce qu'il venait de dire, il était peut-être un peu
jaloux. Denki lui avait dit il y a deux ans que ses parents étaient morts récemment.

- Ha dis pas ça devant Bakugou parce que je crois que lui il en pince de manière vraiment
romantique pour lui.

Denki ricana et pourquoi moi je ne pourrais pas ? Mais bon ce n'était pas le cas, donc la
remarque de Kirishima n'avait pas d'importance.

- Hum d'ailleurs tu nous as toujours pas dit si t'avais une petite amie...Tu sais que c'est devenu
le plus grand mystère de l'univers depuis quelques mois, repris Kirishima.

- Hum ? Denki le regarda plutôt surpris.

- Tu sais, ça fait depuis un peu avant le retour de Midoriya que les gens se demandent avec
qui tu sors...C'est dans la plupart des magazines.

- T'écoutes les ragots des journalistes toi maintenant ?

- Noon mais tout le monde s'intéresse un peu à ce qu'on peut dire sur nous, on est des
personnages publique depuis quelques années.

- Pas moi, ça ne m'intéresse pas du moment que...


Denki semblait perdu dans une réflexion lointaine.

- Que quoi ?

- Qu'ils sont tous loin de la vérité, il n'y a que les apparences qui compte Eiji, la première
impression et l'apparence, si les gens croient aux apparences alors je n'ai pas besoin d'aller
vérifier ce qu'ils disent sur moi parce que...de toute manière, les apparences sont toujours
fausses et tant mieux.

Kirishima mit sa main sur son épaule, une fois de plus son ami semblait se perdre dans un
labyrinthe dont il ne comprenait pas la logique.

- C'est peut être valable pour les journalistes mais pas pour les amis...pas vrai Denk' ?

Denki releva les yeux vers lui pour rire légèrement devant la mine inquiète de son ami et
changer de sujet, encore... Il reprend là où sa vie s'était arrêtée et m'esquive.

- Mais qu'est ce que tu racontes Kirishima ! Oh d'ailleurs c'est pas la voiture de Katsuki qui
fait le tournant ?

- Ben pourquoi c'est plus Eiji ! On se connait depuis des années même Bakubro tu l'appelles
par son prénom, pleurnicha gentiment Kirishima.

- Parce que Eiji c'est pas toi, allez viens il faut aller rejoindre sa seigneurie sinon il va encore
nous dire qu'on lui fait perdre du temps.

Denki s'avança rapidement vers Katsuki qui ouvrait la portière de sa voiture, laissant un
Kirishima perdu et toujours un peu triste derrière, comment ça Eiji c'est pas moi ? Avec
Denki les choses vont rarement dans le sens qu'il aimerait et c'est une sensation toujours aussi
frustrante.

Les trois acolytes se dirigèrent vers le bureau de Tanaka pour avoir plus d'informations sur ce
qui les intéressait aujourd'hui. A savoir, s'assurer que Hiro Masano allait bien et
éventuellement organiser une visite pour Akira et Kana.

- Ah le petit Hiro...Attendez laissez moi regarder, dit-il en s'approchant de son ordinateur. Il a


été pris en charge par les urgences et comme il se porte bien, ce sont les services sociaux qui
ont pris le relais. Il est pour l'instant placé en foyer.

Denki frissonna...

- Lequel ? Demanda-t-il.

- Celui au nord Denki... Musutafu est peut-être une très grande ville mais tu sais bien qu'elle
n'a qu'un seul établissement de ce genre.

- Qu'est ce qu'il va lui arriver ? Demanda Kirishima.

- Je ne sais pas comment se passe ce genre de chose Eijiro, je n'en est aucune idée...Répondit
Tanaka.
- Oi patron, vous avez accès à son dossier, vous savez s'il a de la famille ou un truc du genre ?
Demanda Katsuki.

- Il en a pas...murmura Denki, il est comme Izuku et sa mère...

- Midoriya et sa mère ? Kirishima ne s'était jamais posé de questions sur son ancienne
situation familiale.

- Ouais en gros son père l'a abandonné il y a des années, comme pour le nerd.

- Tu devrais pas dire ça Katsuki, lui conseilla Denki.

- Haaa ?

- Je suis sérieux, dis pas ça parce que ce n'est pas très juste et ça le fait toujours souffrir.

Katsuki ne dit donc plus rien, parce qu'il savait très bien qu'il existait toujours plusieurs
aspects de la vie du nerd qu'il ne connaissait pas. Notamment le pourquoi on utilise le nom
d'un homme qui a abandonné sa famille il y a deux dizaines d'années pour appeler une agence
super héroïque.

- Ben alors y a plus qu'à aller faire un petit tour là bas.

Katsuki se leva et salua Tanaka, c'est Kirishima qui s'occupa de le remercier correctement. En
sortant de l'agence, tout le monde était plongé dans ses réflexions. En arrivant devant le
foyer, Katsuki stationna et regarda le grand bâtiment face à eux.

- Vous pensez que ça se passe comment dans ce genre d'endroit ? Demanda Kirishima.

- J'en sais rien...lui répondit Katsuki.

- ...C'est simple si aucune famille ne l'adopte dans les trois mois il sera transféré à l'orphelinat
de la ville d'à côté...

- Sérieux mais trois mois c'est super court ! Remarque Kirishima.

- Trois mois c'est déjà bien assez long...murmura lugubrement Denki.

Katsuki jeta un regard curieux au débile électrique assis à l'arrière, et lui proposa de dormir
un peu dans la voiture pendant qu'ils allaient faire un tour avec la tête d'ortie, parce que,
apparemment, ses derniers neurones venaient de crever.

Katsuki et Kirishima comprirent ce que voulait dire Denki à peine quelques minutes après
être rentré. Ils avaient été reçus poliment mais avec froideur, les explications ne différait pas
de la synthèse que Denki leur avait faite dans la voiture. Et ils eurent la mauvaise surprise
d'apprendre qu'il n'avait pas le droit de sortir Hiro de cet endroit à moins de l'adopter.

- Mais enfin c'est pas la mer à boire quand même, une simple visite à des amis du petit et en
plus sous la garde des meilleurs héros du Japon.
- Je suis désolé Bakugou-san mais les règles sont claires, si vous voulez le voir à l'extérieur
sous votre tutelle, il faut au moins déposer un dossier de candidature pour son adoption.

Kirishima essaya de le calmer du mieux qu'il pu et demanda stratégiquement à voir l'enfant.


S'ils ne pouvaient pas organiser une sortie, il devait au moins s'assurer qu'il allait bien. Un
surveillant les conduisait dans le couloir qui menait à la cour où se trouvaient les enfants
logés dans ce foyer quand il s'arrêta brusquement au moment d'ouvrir la porte. Dehors il y
avait un adulte agenouillé au niveau de Hiro et qui discutait avec lui.

- Mais enfin c'est interdit !

Le surveillant les laissa planter là et sortit les rejoindre.

- Comment Denk' a pu arriver là ? se demanda Kirishima en restant sur place.

Katsuki le regardait parler avec le surveillant et l'enfant, puis, le pion quitta la cour sans venir
les chercher et Denki reprit sa discussion avec Hiro. Il lui tendit la figurine de Dynamight de
Akira en lui souriant tristement. Hiro la prit et commença à sangloter en se blottissant dans
les grands bras réconfortants du héros à l'alter électrique.

- Oh merde le petit pleure Kats...

- C'est bon, on s'en va.

- Mais...

- Il vaut mieux qu'on aille attendre Denki à la sortie.

- Pourquoi ?

- Ce gosse est toujours sous le choc de ce qui lui arrive...et il nous connaît pas, je pense que
s'il nous voit ça va automatiquement lui rappeler de mauvais souvenirs. Denki nous dira si ça
va pour lui.

Eijiro Kirishima ne dit rien et suit son ami sur le chemin de la sortie en ayant du mal à quitter
l'image de son ami réconfortant l'enfant. Denki, lui, ne sortit qu'une bonne demie-heure plus
tard, il s'apprêtait à prendre le chemin de chez lui quand il entendit klaxonner.

- Ben les mecs vous m'avez attendu ? Dit-il surpris en ouvrant la portière arrière.

- Évidemment, on ne va pas t'abandonner dans cet endroit lugubre, répondit Kirishima.

Denki sentit sa gorge se nouer un peu...

- Merci... Eiji.

- Alors il va comment ? Continua Kirishima, heureux mais sans se laisser perturber.

- Il est perdu...Il ne s'entend pas très bien avec ses camarades.


- Tch...

- Qu'est ce qu'on peut faire pour lui ? Demanda la tête d'orties.

Ils réfléchissaient dans le silence en prenant la route, quand Denki commença à remuer mal à
l'aise. Kirishima lui tendit un petit truc à grignoter et une bouteille d'eau du siège passager à
l'avant avant de fixer à nouveau la route face à lui.

- T'as un truc en tête Denk" ? Lui demanda-t-il.

- ...

- Oi la pile électrique les plans en solo, on a dit que c'était fini tu te souviens ! Lui rappela
Katsuki.

Bien sûr que je m'en souviens se dit Denki en souriant, Katsuki avait été clair après Noël, plus
de cachoteries.

- Je pensais...Enfin je me disais que j'allais monter mon dossier de candidature pour


l'adoption et l'envoyer ce soir.

- Quoi ? S'exclama Kirishima.

- J'ai pas beaucoup de chance parce que je ne suis pas marié et que...bon c'est un métier
dangereux d'être héros mais...Je pense pas encore qu'il y ai des personnes intéressées, Hiro
vient juste d'arriver. Et puis avec eux c'est premier arrivé premier servis... Ils feront pas de
vagues si ça leur permet de vider un peu les lieux.

- Mais Denk' attend ! C'est pas rien d'adopter un enfant, je veux dire...Faut y réfléchir, ce
genre de chose ça prend du temps.

- Non justement ! Kirishima tu comprends pas...Chaque minutes dans cet endroit est en train
de le traumatiser, c'est justement ça qu'il nous manque...On a pas le temps... Et puis de toute
manière... c'est juste en attendant de trouver une vraie famille, je ne le prends pas
définitivement.

Katsuki n'avait pas formulé d'avis et continua sa conduite silencieusement. Arrivé sur la route
de chez lui, il ouvrit enfin la bouche.

- Tu comptes le dire aux gosses ?

Denki réfléchit quelques minutes.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée tant que rien est fait. Akira tient beaucoup à
Hiro, c'est lui qui m'a demandé de lui passer sa figurine. Il se mettrait sûrement en colère s'il
savait où il était, ce n'est pas une bonne idée d'aborder le sujet.

- Non je lui dirai ce qu'il doit savoir Denki, contredit Katsuki, on ment pas à des enfants et je
mentirai pas à ceux de Deku.
- Alors qu'est ce que tu comptes dire exactement Bakugou ? Demanda sérieusement
Kirishima.

- Je leur dirai qu'il est en bonne santé, que la pile électrique lui à donner la figurine
Dynamight et qu'il va tout faire pour le prendre avec lui, il faut juste attendre.

C'était la vérité globale, sans être trop inquiétante et avec une belle note d'espoir, c'était
parfait pour faire patienter Akira et Kana.

***

Cette nuit-là, malgré qu'il soit entouré de Akira et Kana, Katsuki fit de nouveau un rêve
étrange. Un rêve qui n'était pas de la même nature que celui qu'il faisait depuis des années,
avec la voix de Kana qui le détend et le rassure sur le fait que Deku n'a jamais sauté du toit.
Ce n'était pas non plus un genre de rêve érotique floue, qui lui évoquerai un souvenir qu'il n'a
pas vécu comme la dernière fois. C'était d'une autre sorte. Katsuki visualise correctement le
paysage où il est mais il n'y avait jamais été. Cette longue plage de sable blanc qui donnait
sur une eau transparente, puis d'un bleu turquoise, avant de virer soudainement en une
couleur sombre et profonde au passage de la barrière de corail au loin, il était sûre de n'y
avoir jamais mis les pieds. La mer le fascina quelques minutes, avant qu'il ne tourne la tête
vers sa gauche et que son souffle se coupe à la vue de Deku, face à l'horizon, les yeux fermés,
un air songeur, voire rêveur ou envieux. Comme s'il souhaitait que l'horizon l'absorbe, Deku
semblait se pencher légèrement vers lui, avant de se réveiller brusquement en attendant un
cri.

- Deku... L'appela Katsuki toujours sous le choc.

Deku était maigre, il était affreusement maigre, son regard, lorsqu'il ouvrit les yeux, était
éteint, ce n'était pas le Deku qu'il connaissait, il avait l'air plus jeune. En fait, il semblait avoir
son apparence de lycéen, ou à peine plus âgé, excepté que sa chemise blanche et ouverte
laissait percevoir à quel point ses muscles avaient fondus. Le cri au loin reprit et Deku se
dépêcha de rejoindre un petit coin sous les arbres où était installé un bout de tissu et au-
dessus...Deux enfants de très bas âge.

- Deku...murmura-t-il de nouveau en le suivant.

Cette fois, il était maître de ses mouvements et il n'eut aucun mal à rejoindre le coin d'ombre.
Izuku s'assit en tailleur face aux enfants et les observa un moment, un léger petit sourire sur
le visage. Le petit garçon, que Katsuki devinait être Akira, semblait de mauvaise humeur et
tendait les bras vers son père. Izuku releva son fils pour le mettre debout à l'endroit où il était
et se rassit à sa place, laissant son fils dans un équilibre plus ou moins fragile.

- Allez mon grand ! On va voir si tu vas y arriver cette fois allez vient !

Izuku lui tendit les bras et Katsuki s'agenouilla près d'Izuku, il n'osait pas le toucher mais se
plaça à ses côtés pour mieux observer Akira qui commença à se déplacer approximativement.
Un pas.

Deux pas.

Trois pas.

Au quatrième, Akira tomba sur les genoux de Izuku en pleurant toute les larmes de son
pauvre petit corps.

- Bravooo ! Mon Akira !

Izuku prit l'enfant pour le serrer dans ses bras avant de le porter au ciel.

- Tu es un champion mon fils ! Katchan aurait sûrement été fier de toi !!!!

Katsuki sursauta et Deku écarquilla également les yeux comme surpris de ses propres
paroles.

- Enfin... murmura-t-il avant de reprendre en regardant son enfant dans les yeux, dans tous les
cas ça ne change rien au fait que tu es un champion ! Marcher à même pas 10 mois ! Tu es le
meilleur mon grand champion !

Izuku le tenait maintenant dans ses bras et utilisait sa main libre pour jouer avec le sable qui
s'éparpillait au vent ce qui semblait calmer et fasciner le petit auparavant en pleurs. Il
effectuait des mouvements avec cette main en pliant le poignet ce qui finit par faire rire
Akira. A ce son, les yeux de Izuku reprirent petit à petit vie et la fierté de plus en plus
grandissante dans sa poitrine se reflétait maintenant sur son visage, en lui donnant un air de
meilleure santé. Katsuki, qui observait cette scène complètement ébahi et fasciné, ne
remarqua pas tout de suite que si Akira n'avait d'yeux que pour son père, Kana, elle, semblait
le voir puisqu'elle riait en tendant les mains vers lui. Le doute n'était pas permis, vu leurs
positions respectives ce n'était pas Izuku qu'elle réclamait.

- Est ce que tu me vois Kana ? Demanda-t-il sérieusement.

La petite émit des gazouillements heureux, qui interpellèrent Izuku.

- Bah alors chérie, tu as vu un animal ou quoi ? lui demanda Izuku en la rapprochant de lui.

Elle gardait les yeux fixés sur Katsuki et continua de rire avant de l'appeler...papa.

- Quoi chérie répète ! Izuku tourna Kana vers lui, l'espoir dans la voix.

- Mama !

Izuku ne cacha pas sa déception et finit par mettre sa main sur la tête de la petite avant de lui
dire en souriant que ce n'était pas grave, qu'elle finirait bien par y arriver un jour.

- Izukuuuu !!!!

Une voix grave l'appela de loin.


- On arrive, répondit-il en rangeant le peu d'affaires présent et en portant ses deux enfants.

Cette voix grave, Katsuki la connaissait bien mais il ne se souvenait pas d'où elle venait. Il
voulut marcher derrière Izuku pour le suivre, quand le sable sembla glisser sous ses pieds,
tout ce qui entourait Deku, qui s'éloignait dos à lui, s'obscurcissait. Cela le fit fortement
paniquer avant de complètement le réveiller. Akira était toujours allongé à sa droite et Kana
avait de nouveau trouvé le moyen de s'allonger sur lui.

***

La journée du lendemain, Katsuki ne put rien avaler, il avait du mal à quitter la proximité des
enfants et avait décidé de mettre la chaîne qu'il gardait toujours dans sa poche, autour du cou.
Il y a quelques jours, sa mère lui avait demandé pourquoi Kana avait pris l'habitude de
l'appeler Katsuki papa. Il n'avait pas su quoi lui répondre, si ce n'est qu'elle était assez grande
pour faire ce qu'elle voulait cette gamine et que lui, ça ne le dérangeait pas de toute manière.
Aujourd'hui, il avait peut-être un semblant de réponse. Et le temps s'écoula...

Ochaco, Tenya, Shoto, Kirishima et Shinsou avait repris le travail, seuls Denki, Katsuki et
Izuku manquaient encore à l'appel. Le matin du neuvième jour, ils étaient le 14 février. Kana
dessinait comme elle en avait pris l'habitude sur la petite table du salon, Akira était allongé
sur le canapé attendant que le grand-père Masaru descendent son jeu d'échec et Katsuki,
silencieux, restait adossé au meuble de la cuisine surveillant de loin le salon pendant que sa
mère s'occupait déjà de préparer le déjeuner. Si Mitsuki était heureuse de voir son fils
concerné, elle s'inquiétait néanmoins de son silence et de son manque d'appétit. Cela lui
rappelait les premiers mois de la disparition de Izuku, quand, en revenant de chez Inko, qui
avait pleuré tout son saoul sur son épaule, elle assistait au retour de l'école assez silencieux de
son garçon. Quelle affreuse période...pour elle, comme pour ceux qu'elle aimait le plus.

Katsuki se redressa en voyant Kana sursauter fortement, la petite se releva rapidement en


regardant vers la fenêtre. Katsuki rejoint le salon suivit de sa mère, torchon en main.

- Maman est là...murmura-t-elle.

Akira ouvrit les yeux et se redressa aussi en la regardant, une sensation d'espoir gonflant dans
ses entrailles.

- Akira je crois que c'est maman ! Maman est là !!!!!

Kana s'était jeté dans le couloir pour arriver à la porte d'entrée toujours fermée à clé et essaya
désespérément de l'ouvrir.

- Katsuki papa vite ouvre la porte s'il te plaît !!!!!

- Attends Kana, tu es vraiment sûre, c'est pas un piège ? Demanda Akira.

- Je sais pas il y a juste maman pas loin, vite Katsuki papa, il a besoin d'aide.

- Que se passe-t-il ? Demanda Masaru Bakugou en descendant rapidement l'escalier face au


corridor de l'entrée.
Katsuki ne prit pas la peine de répondre, les mains un peu tremblantes il se dépêcha d'ouvrir
la porte et les enfants de s'engouffrer à l'extérieur. Kana sortit dans la rue et regarda à droite
et à gauche, l'air confuse, avant de se décider en se précipitant en courant et en appelant son
père de cette appellation étrange qu'elle seule lui donnait. Akira la suivait de près et Katsuki
également, à distance raisonnable, tout en tournant la tête de tous les côtés à la recherche de
Deku, Mitsuki et Masaru n'étaient pas loin. Akira et Katsuki n'étaient qu'en t-shirt mais ne
s'en souciaient pas, ils ne ressentaient pas vraiment le froid et suivirent Kana dans les
différents tournants. Quelques minutes plus tard, ils longeaient le grillage du parc dans lequel
Katsuki et Izuku jouaient enfants, celui où il l'avait appelé pour la première fois Deku. Ils
s'arrêtèrent, car à face à eux, il y avait quelqu'un habillé d'un simple sweat noir, capuche sur
la tête qui longeait également le parc en s'aidant du grillage pour marcher. Kana qui était resté
immobile s'exclama soudainement.

- Maman !

- Papa c'est papa ! Dit également Akira.

Ils n'attendirent pas plus pour courir vers Deku en l'appelant, il avait retiré sa capuche et
lâché le grillage pour courir du mieux qu'il pouvait rejoindre ses enfants en les écrasant de
son poid sur le sol. Même en ayant perdu l'équilibre, il les enlaça en murmurant leurs
prénoms et en resserrant ses bras autour d'eux. Izuku revivait, il n'y avait pas meilleur
sensation sur terre que les serrer aussi fort que possible, c'était un besoin pressant et un
remède à toutes les maladies, à n'importe quelle angoisse. Masaru et Mitsuki se tenait
toujours en retrait, le père Bakugou regarda sa femme et elle comprit ce qu'elle devait faire.
Elle retourna chez elle pour préparer un bain chaud, une trousse de premier secours et un peu
de nourriture, laissant le reste de la famille sur place. Masaru resta discret, mais Katsuki se
rapprocha du trio allongé dans la neige de février.

- Deku...

Izuku releva la tête de la neige, ses yeux larmoyants mais soulagé apparemment de voir
Katsuki en pleine forme, il lui sourit largement avant de se relever un minimum permettant à
ses enfants de s'asseoir sur le sol.

- Deku !

Katsuki lui attrapa le bras pour le relever complètement et l'attira à l'intérieur du parc, par
l'entrée qui était près d'eux, de l'autre côté du grillage sur lequel Deku prenait maintenant
appui. Akira et Kana eurent à peine le temps de se relever que Masaru s'approcha d'eux pour
leur faire partager son manteau.

- Oi le vieux, ramène les à l'intérieur avant qu'ils crèvent de froid...steuplait, ajouta Katsuki.

- Dépêche toi Katsuki, Izuku a l'air blessé, lui ordonne son père.

- Hum...

A peine les enfants s'étaient-ils éloignés, encore assez surpris de cette tournure d'événement,
que Katsuki reporta son regard sur Deku. Deku le regardait avec angoisse, il se demandait
comment il allait pouvoir tout expliquer à son ami d'enfance, qu'il avait eu des enfants à 17
ans, que pour différentes raisons il ne pouvait pas les assumer devant tout le monde, les
dangers qu'il a couru, l'enfant qu'il avait tué ...Qu'est ce que Katsuki allait croire de lui ?
Comment est ce que les choses se passeraient à l'agence ? Je ne suis pas prêt, je ne suis pas
prêt, pas maintenant, je peux pas c'est trop tôt pour se faire détester par tout le monde...

- Alors c'était ça ton grand secret...tu comptais me le dire quand que t'a eu des gosses Deku,
c'est à cause de ça que t'a quitté le lycée ?

Katsuki avait la gorge nouée et transpirait la colère...Allez Deku dis moi que je vais me
tromper, qu'il faut pas sauter aux conclusions tout de suite. Mais non, Izuku se contenta de se
mordre la lèvre inférieure en baissant le regard.

- Tu devais vraiment l'aimer cette fille pour la mettre en cloque au lycée, ajouta-t-il avec
amertume.

- Non c'est pas vrai ça Katchan ! rétorqua-t-il, j'ai pas eu...J'avais pas le choix...Je

- Te fous pas de moi Deku, je te connais t'aurai jamais fait ça comme ça avec n'importe qui,
foutre en l'air ta carrière de héros pour une fille et ne même pas avoir le courage de l'assumer.
Espèce de lâche tu t'es sauvé avec elle la queue entre les jambes au lieu de venir tout nous
expliquer ! lui cria-t-il en tapant du poing sur le grillage au niveau de la tête de Deku.

- C'est faux Katchan !

Deku avait enfin relevé le regard vers lui, d'abord déterminé puis gêné, Exactement dis moi
où j'ai tord Deku, explique moi ce truc que j'arrive pas encore à comprendre...Parce que,
pour Katsuki ça ne pouvait pas être ça, il y avait ce petit quelque chose qui rendait ce
scénario logique, tout simplement, invraisemblable.

- C'est faux Katchan, reprit Izuku plus doucement mais toujours paniqué. Ce n'est pas ça, je
n'aurai pas pu...j'aurai jamais pu...je...je t'ai jamais mentis je te jures...J'ai jamais eu ce genre
d'expérience, j'aurai pas pu...

- Je croyais qu'à cette époque, y'avait que moi et le One For All dans ta tête Deku, expliqua-t-
il un peu perdu.

- Il n'y a que toi, je t'assure il n'a jamais eu que toi, j'aurai jamais pu...

Izuku commençait à respirer fort, il secouait la tête et balbutiait à cause des pleurs qui
l'étouffaient de plus en plus. Il n'avait pas l'air prêt à dire autre chose que le fait que ce n'était
pas ce qu'il croyait. Katsuki attendait qu'il lui dise quoi croire...Mais ça ne sera pas pour
maintenant, alors il se rapprocha un peu plus de sorte à plus ou moins l'enlacer et Izuku posa
sa tête contre son épaule en sanglotant fortement, il ne pouvait plus parler maintenant que ce
pleurnichard pleurait.

- Je pouvais rien te dire Katchan...On venait de se réconcilier...tu m'aurais détester


Katchan...Je pourrais pas te dire...je peux p... mais je te jures que c'est pas ça, j'aurai
jamais...j'aurai jamais fait ça je te jures...y a toujours eu que toi.
Est ce que c'était une demie déclaration ? Deku s'était complétement perdu dans une crise de
panique et de pleurs et Katsuki décida d'arrêter cette torture, son ami d'enfance était blessé,
avait sûrement froid et faim. Katsuki avait pensé lui tirer les vers du nez immédiatement, que
sous le choc il l'ouvre enfin, parce que s'il fallait attendre une discussion calme avec lui, il ne
l'aurait jamais. Deku esquivait la vérité au lieu de mentir, Denki avait raison quand il lui avait
expliqué que trop lui en demander d'un coup ne ferait que le braquer...Alors une fois de plus,
il n'avait pas d'autres choix que de patienter que les réponses arrivent petit à petit. Au fond,
même pour lui, s'était peut-être mieux de pouvoir assimiler au fur et à mesure les
renseignements qu'il tirerait, en se battant pour que Deku et ses gosses restent près de lui, à
leur place...au lieu de recevoir la vérité comme un très gros morceau à avaler qui ne passera
pas. Alors, à ce moment précis, Katsuki Bakugou décida de se contenter de cette vérité, Deku
n'avait jamais aimé quelqu'un d'autres que lui, quelque soit les circonstances de la naissance
de Akira et Kana et quelque soit les raisons pour lesquels il n'avait pas cherché de l'aide
auprès de ses amis, cela ne remettrait pas en cause leur lien, le lien qu'ils ont toujours plus ou
moins partagé et qui est si fort aujourd'hui. Ils s'appartiennent mutuellement après tout.

- Je sais Deku...murmura Katsuki.

A l'entente de la réponse de son ami à son charabia incompréhensible, Izuku commença un


peu à se calmer, trop honteux pour relever la tête et trop fatigué pour marcher seul. Katsuki se
tourna en se penchant de manière à porter Deku sur le dos, celui-ci ne se débattit pas et se
laissa emporter jusqu'à la vieille maison des Bakugou, dans laquelle il n'avait pas mis les
pieds depuis presque 10 ans. Arrivé à la maison, Katsuki monta directement l'escalier vers
l'étage, il l'allongea et vérifia rapidement qu'il n'avait rien de cassé et à son tour, il s'occupa
bien de lui. En le désinfectant, en l'aidant à entrer dans le bain, en le changeant et en le
couchant dans son ancien lit. Celui que Akira et Kana avaient déserté pour squatter son futon.
Les deux enfants étaient à l'entrée de la chambre et observaient de loin tous les gestes de
Katsuki, légèrement inquiets. Quand celui-ci finit par relever la couverture sur le corps de
leur père, ils s'approchèrent pour l'embrasser doucement en lui souhaitant un bon repos, avant
de descendre rejoindre Mitsuki pour le déjeuner. Quand les enfants sortirent, Katsuki soupira
en s'apprêtant à en faire de même quand il fut retenu par la main de Izuku.

- Merci de m'avoir cru...et...de t'être occupé de mes enfants, murmura-t-il le regard déjà
ensommeillé.

Katsuki ne répondit pas, il le regarda fermer doucement les yeux et releva les boucles rebelles
qui lui barraient le front pour déposer un léger baiser que Izuku ne sentit pas, déjà endormi.

Quand Katsuki descendit rejoindre ses parents et les enfants au rez-de-chaussé, il fut étonné
de voir que rien avait changé. Akira était assis avec son père, ils avaient entamé leur partie
d'échec, Kana était retourné sur ses croquis, sa mère finissait le déjeuner et mettait la table...
Alors Katsuki prit sa place habituelle sur le canapé près de Kana. Deku dormait depuis des
heures maintenant, et Akira avait rejoint Kana pour jouer aux dames.

- Ma petite Kana vient là je vais te brosser les cheveux.

Mitsuki s'était pris d'affection pour la petite fille et aimait prendre soin d'elle, lui apprendre ce
qu'elle savait faire, les plats qu'elle cuisinait et ne manquait pas chaque matin et chaque soir
de lui brosser les cheveux. Akira les avait donc laissés assises par terre et se rapprocha de
Katsuki sur le canapé.

- Tu as les cheveux tellement lisses ma belle, je ne sais pas à quoi ressemble ta maman mais
j'ai l'impression que tu as pris les cheveux de ta grand-mère.

- De Grand-mère Inko ? Grand-mère Inko était trop belle.

Katsuki et sa mère la regardèrent surpris.

- Tu l'as déjà vu Kana ? lui demanda Matsuki.

- Oui bien sûr plein de fois même, répondit-elle joyeusement.

- Pas moi, dit Akira amèrement.

Mitsuki le regarda, inquiète. Le petit garçon avait les mains derrière le dos et le regard un peu
perdu, il semblait assez affecté, voir même affligé par ce constat. Elle s'exclama
soudainement.

- Mais nous avons beaucoup de photos de Inko ! Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt, Akira !
toi et ta sœur vous voulez que je les sorte ?

Akira se tourna vers eux, les yeux brillants d'espoir à cette perspective, aussi elle n'attendit
pas sa réponse pour sortir différents albums et tendre sa photo préférée d'elle et de sa
meilleure amie. A l'époque où elles étaient encore très jeunes, minces et pleines d'énergies,
avant que Inko ne rencontre son futur mari. Akira tenait la photo de ses deux mains, fascinés
et souriant devant le visage de sa grand-mère, qu'il n'avait jamais vu. Les photos
s'enchaînèrent, les unes à la suite des autres sous les commentaires râleurs de Katsuki et les
exclamations ravies de Kana qui avait son mot à dire sur chacune d'elles. Deku et Katchan
enfants, accompagnés de leurs parents, Akira observaient tout cela en silence, il essayait
d'enregistrer les visages et semblait très concentré sur sa famille. Cela faisait une bonne heure
déjà qu'ils passaient un moment agréable, Masaru, revenu des courses, les avait rejoints. Et
Izuku s'était réveillé au chaud dans une chambre qu'il n'avait pas vue depuis des années.

- Katchan...murmura-t-il.

Il n'était pas là et Izuku, ragaillardi de son sommeil réparateur, se leva récupérer de ses
anciens vêtements quelques affaires importantes, pour descendre constater que la famille
Bakugou ainsi que ses enfants visualisaient les souvenirs d'une sortie au parc d'attraction.

- Regardez moi ça, il ne lâchait jamais la main de Izuku à cette époque !

- C'est parce que cet imbécile n'avait pas le sens de l'orientation à l'époque, râla Katsuki.

- Dit plutôt que tu voulais le forcer à faire ensemble ce que tu aimes ! lança Mitsuki
accusatrice, pauvre Izuku, il n'arrivait jamais à te dire non...

Katsuki allait répliquer sèchement quand Masaru leur demanda de se calmer, ça n'a pas
d'importance puisque cela était devenu un souvenir dont il riait joyeusement aujourd'hui.
Izuku ricana, il n'aurait pas imaginé ça en quittant le centre de détention dans lequel il se
trouvait ce matin même. Est ce que ses enfants étaient vraiment intégrés ? Ils avaient l'air
heureux, entourés de la bonne famille...de ce qu'ils avaient toujours mérité....

- Papa...n'avait pas l'air heureux, dit soudainement Akira.

Izuku sursauta en entendant son champion parler pour la première fois depuis plusieurs
minutes. Il tenait une photo d'eux du collège. Katsuki la lui prit doucement des mains et
l'observa attentivement. Deku et lui était sur la même photo mais se tenait éloigné l'un de
l'autre. C'est vrai, il avait un sourire crispé et regardait en biais Katsuki toujours grognon.
Katsuki passa la main sur la photo.

- C'est parce que je lui ai mené la vie dure...Dit-il.

- J'ai connu pire, résonna la voix de Deku derrière eux, enfin... Aujourd'hui j'ai connu pire.

Il s'approcha et contourna le canapé pour se placer entre Katsuki et Akira, Akira était toujours
debout entre le canapé et le fauteuil sur lequel Mitsuki était assise, son mari et Kana penché
sur l'album qu'elle feuilletait à ce moment-là. Masaru alla chercher une bonne tasse de thé
fumante pour Izuku et Katsuki lui ajouta un plaid sur les épaules, ce qui l'étonna et le gêna au
début.

- Merci, dit-il embarrassé en amenant la tasse à ses lèvres.

- Et Grand-père Hizashi ? Demanda soudainement Kana.

Akira releva également un regard interrogateur et même demandeur.

- Cet homme était toujours derrière l'appareil, il a abandonné sa famille quand Izuku n'avait
que trois ans, comment voulez-vous qu'il soit sur les albums familiaux....Déclara Mitsuki
froidement.

Les enfants ne dirent rien au début.

- Je crois que je l'ai vu qu'une fois, murmura Kana. Je crois que Grand-père était très beau
aussi.

Izuku observait son fils, il connaissait bien son grand champion, malgré son air neutre, il
voyait bien que son enfant était triste. Akira était sensible et aurait voulu avoir ses deux
parents avec lui, pouvoir connaître son grand-père et bien d'autres choses que devrait
connaître n'importe quel enfant...Le voir le regard perdu, en pleine réflexion, ne pouvait que
lui serrer douloureusement le cœur. Izuku avait un faible, un sentiment et une relation
particulière avec chacun de ses garçons et sa fille. Il déposa sa tasse et sortit de la petite
poche de son t-shirt une ancienne photo. Elle avait l'air usée et défraichie. De là où il était,
Katsuki ne voyait pas ce qui était représenté.

- Je n'ai que celle-là...C'est la seule photo de mon père, dit Izuku en la tendant à Akira.

Akira la prit et l'observa longuement, Kana aussi se rapprocha et ne dit rien. Les deux
enfants, un léger sourire aux lèvres se recueillaient sur l'image de leurs deux grands parents
côte à côte et tenant chacun la main d'un très petit Izuku qui devait faire ses premiers pas.
Izuku observait les deux enfants hypnotisés par la photo en reprenant sa tasse et en la collant
à sa joue. La chaleur réconfortante du mug le détend un peu alors qu'il avait la gorge nouée, il
ferma les yeux en profitant du silence et en les ouvrant, il s'adressa à son fils.

- Tu peux la garder champion.

- Non...murmura Akira, c'est pas juste c'est ton seul souvenir de Grand-père.

- Garde là, j'y tiens.

Katsuki remonta sa main à la chaîne qu'il avait autour du cou, ce n'était pas le seul souvenir
que Deku chérissait de son père.

- Maman...On part où cette fois ? demanda Kana.

Izuku se raidit et Katsuki reporta toute sa concentration sur l'instant présent. Akira était aussi
tendu et serrait plus fort la photo entre ses mains. Deku continua à l'observer attentivement,
c'est vrai que la règle était simple et ils ne l'avaient jamais violé avant aujourd'hui. S'ils
avaient été séparés, il devait quitter les lieux dans les trois heures qui suivaient leurs
retrouvailles...mais ce n'était pas une vie. Si Denki et Tanaka avaient fini par le convaincre de
revenir, s'il avait pris le risque de mettre sa vie et celles de ses enfants en danger à New York,
c'était justement pour donner une chance à Akira et Kana de connaître une vie normale. La
famille Bakugou retenait son souffle. Akira ne disait toujours rien. Mon champion s'est
attaché à Hiro et Kana à cette nouvelle vie, je ne peux pas les leur refuser...

- Cette fois vous venez chez moi, s'exprima Katsuki avec naturel.

Tout le monde se tourna vers lui. Izuku le plus surpris de tous.

- Qu'est ce que tu racontes ? Kachan on ne peut pas...

- Et je peux savoir pourquoi ? Je te signale que votre maison est en cendres et moi j'ai la place
pour trois personnes de plus, y a pas à discuter.

- Mais on peut prendre un hôtel et ...

Katsuki se releva comme s'il n'y avait plus rien à discuter, en s'adressant à sa mère.

- Bon la vieille c'est prêt ? Je crève la dalle.

- Katsuki parle sur un autre ton !

- Katchan ! Deku lui avait attrapé le bras.

Katsuki lui serre également le bras et le releva avec vigueur, ce qui le déséquilibra. En
s'appuyant sur lui, Izuku était plus proche, il en rougit, et Katsuki en profita pour lui
murmurer à l'oreille d'arrêter de la ramener pour rien.

- Laisses toi faire Deku...


Durant le dîner, Izuku se rendit compte petit à petit du lien qui s'était déjà créé entre ses
enfants et son ami d'enfance. Légèrement mal à l'aise lorsqu'il entendit pour la première fois
Kana appeler Kachan Katsuki papa, il décida de ne rien dire. La neige tombait de nouveau
dans le jardin des Bakugou et Izuku l'observa tranquillement du salon, le téléphone fixe de la
maison toujours dans ses mains. Il venait d'appeler Denki pour le rassurer, lui dire qu'il était
sorti et en sécurité. Lui dire également qu'il restait et dormirait chez Katsuki à partir du
lendemain.

- Tu es sûre ? lui avait demandé son ami, assez surpris.

- Non pas vraiment...

- Izuku...Je pense que c'est pas une mauvaise chose, au moins t'aura peut être l'occasion
d'enfin parler à Katsuki.

- Pour qu'il nous mette à la porte...Je ne vais rien dire, Katchan a...de l'affection, parce que je
suis quelqu'un qu'il a toujours connu et parce qu'il ne sait toujours rien. Je ne vais pas
m'imposer Denki, j'ai pas...pas le droit, tu comprends.

- Tu te trompes ce n'est pas que de l'affection Izuku... et puis si t'a pas le droit lui il l'a plus ou
moins...Enfin, tous les autres ont vu Akira et Kana...qu'est ce que tu vas faire ? Tu comptes
leur dire pour toi et Melody ? Et l'alter de Kana ?

- L'alter de Kana est indéterminé...je leur dirai peut-être, pour le reste...personne ne m'oblige
à rien...

- C'est pas sympa, ils vont sentir que t'es pas honnête.

- ...

- Izuku...ça me rappelle quand je me demandais chaque soir à Yuei si je te reverrai en cours le


lendemain, j'aime pas ça...Mais si...si tu décides de t'en aller...

- Bien sûr...Denki cette fois tu viendras avec moi, je te le promet.

- ...

- Et merci pour...tu sais...

Izuku faisait naturellement référence à la vengeance personnelle menée par son ami contre les
personnalités qui faisaient, en ce moment, l'objet de plusieurs scandales.

- Denki ?

- Oui ?

- Je me demandais...Tu te souviens, le soir où ton secret est parti en fumée ?

- ...Ouais...c'est drôle que tu parles de ça, j'y repense souvent ces dernières semaines...
- Tu... me l'as jamais vraiment avoué mais est ce que ça aurait un rapport avec Kirishima-kun
et Katchan ?

- J'ai crû, j'y ai vraiment crû mais avec le temps qui passe je pense que non...c'est pas grave,
mon secret est parti en fumée... Pourquoi tu demandes maintenant ?

- Parce que...Si un jour je dois partir, je ne veux pas qu'on se sépare et je ne veux pas non plus
t'obliger à choisir entre rester avec eux ou m'accompagner moi.

- Mon frère de cœur passe toujours en premier ! Izuku te préoccupe pas de ça maintenant,
moi je pense que ce retour se passera bien !

Ils avaient raccroché sur cette note d'espoir...auquel Izuku n'était pas sûre de croire. Il
regardait le jardin dans lequel Akira et Kana s'amusaient et en souriait. Animé d'une énergie
nouvelle, il retira le plaid qui le recouvrait et entreprit d'ouvrir la fenêtre de la petite terrasse
et d'aller rejoindre ses enfants pour courir dans la neige et s'amuser avec eux. Les deux
remèdes à toutes ses angoisses parcouraient le jardin en riant. Assailli par ses enfants et
surtout courbaturé de son séjour inattendu hors de chez lui, il fut battu à plate couture par les
deux tornades de pure énergie qui occupait toutes ses pensées et son esprit généralement.

- Oi les morveux ! C'est l'heure du...Putain mais c'est pas possible Deku on peut savoir ce que
tu fous là !!!

- On joue avec la neige Katsuki papa tu viens avec nous ?

Katsuki soupira et sortit les rejoindre dans le jardin.

- C'est l'heure du bain dépêchez vous avant que j'me fâche, dit-il calmement et loin de
sembler en colère.

Izuku reprenait tranquillement son souffle, yeux fermés, un grand sourire de bien être au
visage et allongé en étoile dans la neige pendant que les enfants le lâchait, se relevaient et se
dirigeaient vers l'intérieur. Katsuki s'approcha de lui, Akira en avait profité pour rappeler au
vieux de ne pas lui donner d'ordre en lui tirant la langue mais Katsuki ne broncha pas. Arrivé
à son niveau, il s'agenouilla et se baissa, leurs visages quasiment face à face. Quand Izuku
ouvrit les yeux, il se sentit trop proche de Katsuki, mais il ne détourna pas le regard et sourit
légèrement amusé ou simplement heureux. Katsuki en fut soulagé sans le montrer, Deku
n'avait pas l'air mal à l'aise. Baissé de cette manière, la chaîne qu'il portait à son cou se libéra
de son vêtement, pendant maintenant entre eux. Izuku loucha un peu dessus, l'alliance de son
père, avant de regarder à nouveau Katsuki. Cette fois mal à l'aise, il détourna la tête vers la
maison. Katsuki décida alors de s'asseoir en tailleur correctement, éloignant ainsi son visage
et sortit la main de sa poche pour l'approcher de la joue de Deku. Il posa sa main chaude sur
cette joue et commença de petits cercles du pouce, Izuku ne retira pas sa main et ne s'éloigna
pas de lui mais continua à préférer l'observation de la maison.

- Deku...Tu devrais pas jouer comme ça, tu vas tomber malade.

Izuku reporta enfin le regard sur le visage de Katsuki.


- Akira et Kana n'ont pas l'habitude de la neige, je crois que c'est la première année où ils en
voient, ça fait tellement plaisir de jouer avec eux sous la neige.

- Deku...je te parles de ta santé, et si tu tombais malade.

Izuku l'observa un peu, puis ferma les yeux et porta sa main sur celle de Katsuki, chaude,
toujours posée sur sa joue. Il déglutit avant d'avouer :

- Je.. je prends plusieurs médicaments, parce que je suis un peu en carence de beaucoup de
choses...

- ...je sais...

Izuku ouvrit les yeux.

- C'est pour ça que je te dis de faire gaffe espèce d'imbécile ! D'ailleurs c'est déjà bien de voir
qu'ils t'ont rien cassé là-bas vu qu'on ne peut pas te soigner rapidement.

Izuku eut un petit rire avant de se souvenir d'une chose importante.

- Kachan ! Est-ce que Hiro va bien ? Il a pu rentrer chez lui correctement j'espère.

- Il...Deku la mère du petit est morte, il est dans un foyer et Denki va essayer de l'adopter.

Les yeux de Izuku s'écarquillèrent, un peu choqué, il réfléchit longuement avant de, de
nouveau, détourner le regard.

- Akira est au courant ?

- Pas de la mort de la mère du petit.

- Je...ne lui dit pas tout de suite...il va croire que c'est sa faute... Katchan si on avait pas été là,
jamais ce quartier ne serait dans cet état.

- C'est faux Deku et tu le sais...

Une larme coula le long de la joue de Izuku.

- Elle était si gentille Katchan, c'était devenue une amie...Katchan on a rendu cet enfant
orphelin.

- Deku !

Il reporta son regard sur lui, il commençait à sangloter fort. Katsuki rapprocha finalement son
visage pour coller leurs deux fronts, leurs mains toujours jointes au niveau de cette joue,
Katsuki reprit la parole.

- Reste Deku tu m'entends...je suis sûre que...tes parents auraient préféré que tu restes eux.

- Katchan...mais qu'est ce que tu peux savoir de mes parents...


- Je sais que ta mère a pleuré pendant des mois mais elle avait pas l'air surprise que tu sois
plus là...Tu l'avais prévenu ?

- J'ai prévenu personne, Denki...Denki s'y attendait et il... il l'a senti alors il m'a suivi. J'ai
jamais rien dit à ma mère Katchan, je lui ai jamais dit au revoir et Hiro n'a surement pas eu le
temps non plus.

Les larmes de Izuku parcouraient librement ses joues à présent. Après un silence, Katsuki
reprit.

- Je sais aussi que ton père ne vous a pas abandonné... Pourquoi il est parti Deku ? Il avait
peur que son quartier aussi soit ravagé ou quoi ?

Izuku ne répondit pas et continua à pleurer.

- Deku...tes parents auraient préféré que tu restes pas vrai ?

- Ouiii...répondit-il en sanglotant, ils me manquent Katchan...mes parents me manquent. Ça..


s'est passé trop vite, tout s'est passé trop vite, j'ai pas... pas eu le temps de me rendre compte...
toutes ses années sont passées comme dans un rêve bizarre, parfois un cauchemar...et quand
je suis revenu vous... vous aviez tous tellement grandi, vous êtes adultes et vous avez tous
une vie alors que moi, j'ai...j'ai l'impression que le lycée c'était encore hier.

- Deku...

Katsuki avait envie de lui dire que s'il s'était confié à eux, tout le monde l'aurait aidé, il
n'aurait pas eu cette impression, ils ne se seraient jamais quittés. Mais ça ne semblait pas être
le moment de l'accabler de reproches, la seule chose qu'il pouvait faire c'est le persuader de
rester à ses côtés et d'y croire.

- Deku... tu dois faire ce que tes parents voulaient pour toi et ce qui est bien pour tes enfants
tu comprends ?

Izuku acquiesça au bout d'un temps et Katsuki soupira, soulagé, avant de enfin rompre le
contact entre leurs fronts. La neige recommença à tomber sur eux et après un long moment
paisible durant lequel les pleurs de Izuku se calmèrent, celui-ci reprit la parole.

- Katchan...Tu sais c'est vraiment drôle...

- Quoi ?

- On a pas eu de neige à Noël mais aujourd'hui il neige...et aussi...tu portes l'alliance de mon
père un 14 février, dit-il en se redressant.

Katsuki ne comprit pas vraiment et lui tendit la main pour l'aider à se relever, il fronça les
sourcils.

- Et alors ?

Izuku eut un sourire triste en se redressant et accepta son aide pour se relever.
- Rien...ça n'a jamais eu d'importance...

...mais je t'aime... et j'aurai aimé que ce soit réciproque Katchan.

***
La vie chez Katsuki.

En ouvrant la porte de son appartement, Katsuki eut l'impression d'ouvrir en réalité toute son
intimité à Deku, Akira et Kana. Il ne le regrettera pas, même plusieurs années passées. Il se
souvient encore du moment précis où il est entré, puis s'est tourné vers Deku, il portait Kana
d'un bras et tenait la main de son fils de l'autre. Izuku avait déjà vu son appartement mais
Akira et Kana semblaient aussi intimidés que 10 jours auparavant, lorsqu'il les avait amenés
chez ses parents. Izuku observait cet environnement d'un œil nouveau, le nombre de fenêtres,
les distances entre chaque porte, l'escalier est ralentissant, la moquette permet de se déplacer
sans bruit mais il n'y en avait pas partout et...

- Deku !

Izuku sursauta puis secoua la tête pour chasser ses idées, c'est vrai qu'aujourd'hui leur ennemi
était vaincue et il n'était plus sous la responsabilité de personne... surement pas celle du
ministère de la Défense. J'ai eu ce que je voulais...ou presque. En effectuant le premier pas,
Izuku prit la ferme décision de ne pas rester plus que nécessaire. Et c'est ainsi qu'ils
entamèrent une cohabitation de plusieurs mois. Katsuki les avait installés du mieux qu'il le
pouvait, il gueulait sur Akira quand il osait lui répondre, il faisait attention à ce que le côté de
la chambre des enfants qui était réservé à Kana soit décoré selon ses envies. Il insista pour
que Deku prenne son lit au moins les premières nuits pour qu'il se rétablisse correctement de
ses légères blessures, ce que Izuku refusa tout à fait en installant un futon dans la chambre
des enfants, entre le côté de Akira et celui de Kana. La première nuit était étrange, Izuku
essuyait les assiettes de leur vaisselle pendant que Akira et Kana prenaient un bain, il s'arrêta
en les entendant se disputer à l'étage pour monter s'occuper d'eux. Katsuki qui était en train
d'arranger comme il pouvait la chambre des petits juste à côté s'approcha, curieux de
découvrir un Izuku qui gérait deux enfants avec douceur, patience et fermeté. Deku avait l'air
d'être un bon parent et cela lui pinça le cœur d'une manière qu'il ne comprenait pas, il
repensait à son rêve, il n'avait jamais vu les enfants au stade de bébé dont il fallait s'occuper,
sauf en rêve. Est ce qu'un jour il aurait lui aussi l'habitude des ses deux tempêtes que
symbolisait Akira et Kana ? La première nuit était étrange, parce que son chez lui d'habitude
si silencieux était soudainement très animé, Deku avait ramené de la vie dans leur agence et
dans sa maison. Akira et Kana n'étaient pas des enfants bruyants, mais ils vivaient et se
mouvaient dans son environnement, longtemps auparavant plat, avec tellement d'aisance que
Katsuki ne pouvait plus l'imaginer autrement qu'avec leur présence, à eux et à celle de Deku.
Ça ne faisait que quelques heures pourtant. La première nuit était aussi très étrange parce que
Katsuki, après avoir accompagné Izuku qui conduisait les enfants hors du bain dans la
chambre, ne put rester que quelques minutes à l'entrée, le voir les sécher et les habiller avant
de partir dans la sienne frappé par cette bizarrerie. Deku les mettait au lit et c'est à ce moment
qu'il avait compris que les enfants et Deku dormaient de leurs côté et lui d'un autre. 9 nuits
consécutives et il n'en avait passé aucune loin de Kana, puis d'elle et de son frère, alors c'était
étrange d'être séparé de cette manière. Il avait dormi seul toute sa vie mais se réveiller en
sentant les petits à ses côtés ou sur lui était une sensation tellement rassurante, que
maintenant, son lit lui semblait trop grand. Il soupira lourdement, assis sur son lit, quand
Kana toqua à sa chambre, elle n'osa d'abord pas s'approcher et entrer, mais lorsque Katsuki
releva les yeux vers elle, il lui fit un petit signe. C'était le feu vert pour qu'elle accourt
gaiement vers lui en entourant son cou de ses petits bras. Katsuki eut un sourire léger et
discret avant de la porter pour l'asseoir sur ses genoux, tout en conservant leur accolade. Elle
s'écarta de lui pour lui parler en face.

- Maman m'a dit que je pouvais venir dire bonne nuit.

- Hum...bonne nuit ma grande.

- Katsuki papa, si je veux dans la nuit est ce que je pourrais venir dormir avec toi ?

Katsuki ricana.

- Tu demandes la permission maintenant ?

- Diiiis je peux ?

- Ouais bien sûr, murmura-t-il en la reprenant dans ses bras.

- Le vieux, je viens dire bonne nuit.

Akira était également entré, à quelques pas du lit il s'était adressé à Katsuki en ajoutant que
Kana devait se dépêcher parce qu'il voulait éteindre rapidement la lumière.

- Bonne nuit morveux, lui souhaita Katsuki en le voyant sortir presque immédiatement.

- Je suis pas un morveux, le corrigea Akira du couloir.

Katsuki ricana à nouveau avant de lâcher Kana, de l'embrasser sur la joue et de la laisser
repartir. Après quelques minutes, il se leva du lit et descendit pour retrouver Deku qui avait
repris son travail dans la cuisine, comme s'il n'avait jamais été interrompu par ses enfants. Il
l'observait, Deku était dans sa cuisine, en train de se baisser pour ranger ses assiettes dans son
placard, Deku était chez lui pour une durée indéterminée et ça lui plaisait. Il prit conscience
que, d'une certaine manière, c'est ce qu'il avait toujours voulu. Katsuki voulait demander à
Deku de former un duo à la remise des diplômes, il n'y avait pas encore trop réfléchi à cette
époque, mais cela aurait surement inclut de quitter ensemble leurs parents... Izuku galérait
pour trouver l'emplacement de la poêle, alors il s'approcha à son niveau pour la lui prendre.

- Je la range là en général, expliqua-t-il en la plaçant lui-même à sa place.

- Ah merci Katchan.

Ils continuèrent la vaisselle côtes à côtes.

- J'ai demandé à Tanaka deux jours de plus pour avoir le temps de vous installer
correctement, le temps que tu te reposes un peu aussi.

- Mais Katchan...t'es pas obligé de prendre du temps pour...

- Arrête Deku, l'interrompit Katsuki, faut faire des courses pour les gosses, ils ont plus de
vêtements et le strict minimum comme affaires de toilettes...Faut aussi qu'on achète une
commode pour leur chambre...Je sais toujours pas comment faire pour toi, va falloir
déménager le bureau pour y mettre un lit et...

- Katchan c'est pas la peine de faire tout ça ! Je t'assure que c'est juste en attendant, je veux
pas que tu te déranges.

- Ça ne me dérange pas...

Izuku semblait mal à l'aise en reprenant sa besogne.

- Je suis désolé...Je ne voulais vraiment pas nous imposer.

Katsuki finit de se laver les mains et prit un torchon.

- Deku...Quand on était en première...je voulais te demander de former un duo de héros avec


moi.

Izuku leva le regard vers lui, assez surpris, former un duo avec celui que l'on considère
comme son plus grand rival et le garçon le plus maladroit du monde, ce n'était pas courant,
mais il le laissa parler.

- J'y avais pas encore réfléchi très sérieusement mais j'avais déjà des idées avant que tu te
casses. Pour entrer dans l'agence d'Endeavour, il aurait fallu qu'on déménage tous les deux
plus proche du centre ville. À l'époque, je me disais qu'il faudrait qu'on se prenne un appart
ensemble, vu que ta mère aurait pas pu te le payer et plutôt mourir que de demander à mes
vieux d'être à leur frais, à deux ça aurait été plus facile. Je pensais qu'on démarrerait comme
ça, on serait vite monté dans le classement et on aurait ouvert notre propre agence...Moi le
futur numéro 1 et toi le nouveau symbole de la paix.

Aujourd'hui ils n'auraient jamais le temps d'ouvrir leur propre agence et Katsuki doutait
réellement que Deku veuillent quitter celle qui portait le nom de son père. Katsuki se retourna
pour sortir une bouteille d'eau du frigo et continua.

- Le jour où j'ai pris cet appart, j'ai pensé qu'il serait bien pour ton retour, je venais à peine
d'entrer à Unknown Heros et ta mère était déjà morte, t'aurais pas eu de maison. La chambre
des gosses, c'est la tienne à la base...c'est pour ça qu'il y avait déjà un lit. Alors ose pas me
dire que tu veux pas t'imposer ou je sais pas quel idée qui peut bien te passer par le cerveau...
je te voulais ici.

Oui, d'une certaine manière, Katsuki avait toujours voulu vivre avec Izuku. Depuis le lycée, il
ne s'imaginait pas sans lui, alors cette situation lui convenait parfaitement. Katsuki lui tendit
le verre d'eau qu'il avait servi.

- Tiens crétin, prends tes médocs.

Izuku qui était resté figé sur place durant sa déclaration, pris lentement le verre et les
médicaments. Pendant qu'il buvait, une larme coula sur sa joue. Ce scénario était un rêve qu'il
aurait rapidement accepté de vivre si les choses s'étaient passées autrement, si Katsuki lui en
avait directement parlé à l'époque. C'était émouvant pour lui mais c'était aussi trop tard, parce
que Izuku avait une famille et qu'un jour ou l'autre Katsuki en aura une aussi...Ils ne sont plus
de jeunes diplômés à peine majeur à qui ils restent quelques années de flottement avant de se
poser de manière stable. Penser à la vie qu'il aurait pu avoir lui donne mal au cœur, mais il y
avait Akira et Kana à l'étage au-dessus, et il ne les regrette pas non plus. Aujourd'hui, ils sont
déjà entrés dans cet âge où ils doivent réfléchir à se poser de manière stable et définitive.
Izuku ne pouvait toujours pas s'imposer longtemps.

Aucun des deux ne comprenait encore les besoins de l'autre.

Le lendemain, Katsuki se réveilla en sentant un petit corps endormi au-dessus de lui...


Décidément...se dit-il amusé. La première personne qu'il vit après Kana c'était Deku et son
immense sourire dans la cuisine, Akira ne s'est réveillé que bien plus tard après que Katsuki
soit rentré de son footing. Il eut à peine le temps de se laver que Kana venait le chercher pour
manger. Maintenant qu'il n'avait plus ses parents dans les pattes, Katsuki avait l'impression
d'enfin profiter, il n'osa pas demander à Deku toute les explications qu'ils lui devaient. En
revenant au boulot, il faudrait en discuter ensemble, car les rapport que chacun avait pu écrire
lors de leurs convalescence n'avait ni queue ni tête et ne donnaient aucune information
logique aux journalistes qui y allaient de leurs propres hypothèses depuis maintenant plus de
10 jours. Pour l'instant, Katsuki avait décidé de faire comme si la situation était normale.
Après être allé faire différentes courses au centre commercial, et heureusement que Deku
n'avait jamais montré son visage en public, cela lui permettait de se déplacer avec ses enfants
sans craindre de se faire reconnaître, ils rentrèrent en milieu d'après midi. Les adultes épuisés,
les enfants plein d'énergie et agréablement heureux de pouvoir ranger leurs nouveaux
vêtements. C'est à ce moment précis que Deku reçut un appel plus que alarmant de Denki.

- Attends Denki qu'est ce que tu racontes ?

- Je te dis que je suis venu rendre visite à Hiro, mais ça fait déjà une bonne demie-heure que
tout le monde le cherche, il est plus là Izuku !!!!

- Ne t'inquiètes pas tout de suite Denki, c'est peut être une mauvaise farce de ses camarades
ou je ne sais p...

- Izuku !

- J'arrive tout de suite, attends moi à l'entrée d'accord.

- Qu'est ce qui se passe ? Lui demanda Katsuki qui n'avait pas tout suivi.

Izuku lui demanda directement d'utiliser sa voiture.

- Oi le nerd et tes gosses ? Ils peuvent rester seuls ?

- Quoi ? Pourquoi ?

- Je viens avec toi.

- Mais ...
Izuku réfléchit et jeta un œil à l'étage, il ne serait pas assez de trois pour retrouver Hiro. Il
appela ensuite Akira et Kana pour leur dire qu'avec Katsuki, ils allaient rejoindre leur Oncle
Denki, et qu'il faudrait rester seuls quelques heures. Loin de s'en plaindre, les enfants ne
paraissaient pas alarmer outre-mesure et n'insistaient pas sur la nature de cette urgence.

- Oi Deku t'es sûre que ça va aller pour eux ? Demanda Katsuki en laissant Izuku prendre le
volant.

- Oui ils ont l'habitude depuis longtemps de devoir passer des heures seuls.

- Il se passe quoi ?

- Hiro aurait apparemment disparu....Denki est à l'entrée du foyer et il est inquiet.

- J'appelle la tête d'orties.

Katsuki s'exécuta immédiatement et le reste du trajet se déroula en silence. Katsuki ne put


s'empêcher de remarquer que Izuku ne semblait pas avoir besoin qu'on lui indique la route.
Denki n'avait pas eu le temps de lui décrire comment y aller pourtant ils arrivèrent à peine un
quart d'heure plus tard, pour trouver Denki assis sur les marchés et Kirishima tout essoufflé.

- T'a des turbos aux jambes maintenant la tête d'ortie, lui dit-il en guise de salut.

- En fait j'étais pas très loin j'ai couru un peu.

Izuku s'approcha de Denki.

- Qu'est ce qu'il s'est passé exactement Denki ?

Il était toujours assis, la tête dans les bras et légèrement tremblants, est ce qu'il ...paniquait ?
se demanda Katsuki. Kirishima et Katsuki se regardèrent, c'était quand même rare de le voir
aussi désemparé. Denk' ne se laisse jamais abattre par rien d'habitude...

- Je suis venue rendre visite au petit, je voulais le faire sortir pour une promenade maintenant
qu'ils ont validé mon dossier...

Denki releva la tête, anxieux et confus, il ajouta :

- Ils l'ont cherché mais ils l'ont pas trouvé et ça fait une demie heure que leur petit jeux dure à
l'intérieur...

- Oi c'est pour ça que tu nous a appelé, le gosse joue à cache cache et t'ameute tout le monde
comme...

Kirishima l'interrompit en lui attrapant le bras.

- Ce que Bakugou veut dire, commença Kirishima, c'est qu'il est peut être encore à l'intérieur.

Denki le regarda, exaspéré.


- Et moi je te dis qu'il a fugué !

Kirishima le ressentit comme un cri de détresse.

- Dans ce cas on se sépare, est ce qu'ils ont prévenu la police ? Demanda Izuku.

- Bien sûr que non, ils vont attendre jusqu'au soir au moins ! Izuku, il...il pourrait être
n'importe où, je sais pas quand il est parti...

- On va se séparer pour parcourir la ville, ne t'inquiète pas Denki on l'a découvert assez tôt, il
ne lui arrivera rien, je te le promet.

Deku avait posé sa main sur son épaule en le regardant intensément. Denki était extrêmement
tendu et inquiet, Hiro pouvait être n'importe où et surtout avec n'importe qui, Izuku devinait
que c'est ce qui devait lui faire le plus peur. Ils se sont presque immédiatement séparés pour
chercher dans tous les endroits possibles, Kirishima était également retourné jusqu'à l'ancien
quartier, mais rien. Deux heures plus tard, ils étaient tous à nouveau réunis, Katsuki avait
appelé l'infrastructure qui était censée gérer sa sécurité, mais l'enfant n'avait pas réapparu. Ils
marchaient silencieusement vers le poste de police le plus proche après les avoir prévenu par
téléphone, quand Denki arrêta brusquement Izuku, en désignant un parc. C'était déjà la
cinquième fois que Denki les arrêtait alors ils allaient vérifier sans trop y croire. C'était un
parc pour enfants et en cette froide journée, il semblait vide. Mais un homme en long
manteau se tenait là avec un petit garçon blond qui lui tenait la main et le suivait docilement.
Denki vit rouge et Katsuki comprit immédiatement. En une demi seconde, il avait sommé à
l'homme de s'arrêter, ce qu'il ignora puisqu'il porta l'enfant et accéléra le pas. Cinq minutes
plus tard, cet homme était à terre sous le genou de Dynamight, Izuku appelait la police et
Kirishima tentait de calmer Denki qui venait de violemment gifler le petit jusque là dans les
vapes. Cette gifle avait résonné fort, surprenant tous ceux présent, l'homme maîtrisé voulu en
profiter mais Dynamight resserra sa prise, Kirishima abasourdi assistait maintenant au
"réveil" du petit, il avait l'air perdu.

- Espèce de connard ! Qu'est ce que tu lui as fait prendre ? s'adressa Denki à l'homme à terre.

- Je n'ai rien fait vous vous trompez, c'est le fils d'une voisine, il était perdu je le ra..aaAAAH

Dynamight avait resserré sa prise douloureusement. Après quelques secondes encore de


floue, Denki attrapa les épaules du petit en lui hurlant dessus, en colère et alarmé.

- Imbécile ! Est ce que tu te rends compte de ce qui a failli t'arriver ! Hiro !

Le petit commençait à sangloter, il regardait à droite et à gauche complètement perdu avant


de finir par laisser déborder toute la panique qui montait en lui. Denki se calma soudainement
et le serra dans ses bras, lui-même surprit de l'affolement qui l'avait envahi.

- Je suis désolé Hiro, je ne voulais pas te frapper pardonne moi, murmura-t-il dans le dos de
l'enfant.

- Les autres...les autres enfants sont méchants avec moi Denki-san, je vou...voulais t'appeler
mais ils m'ont...p...pas laissé.
- Je sais...je sais Hiro mais c'est bientôt fini je te le promet, lui dit finalement Denki.

Le petit garçon aux cheveux blonds et aux yeux gris comme un ciel d'orage sanglotait
toujours aussi fort quand la police arriva enfin, il avait été drogué pour le rendre plus docile
et malléable et se trouvait maintenant au poste de police avec les héros, la gifle de Denki
l'avait réveillé immédiatement. Cette fugue ne changeait pas grand-chose pour Hiro, il devait
retourner au foyer le soir même, le temps que les procédures d'adoption s'achèvent, un dossier
validé ce n'était pas encore définitif. Quand le vieux directeur vint le chercher, Denki
s'adressa directement à lui pour le prévenir qu'à partir de ce soir, il appellerait le service en
charge plusieurs fois par jour pour effectuer pression.

- Ça ne m'étonne pas de vous Kaminari-kun, vous êtes têtu.

C'est la seule réponse qu'il lui accorda avant de sortir avec l'enfant. Katsuki démarra sa
voiture pour raccompagner chacun chez soi. Kirishima était à l'arrière avec Denki et
l'observait attentivement, son coéquipier n'avait pas ouvert la bouche depuis le départ du
directeur, il regardait par la fenêtre perdu dans ses pensées, des pensées qui n'avaient pas l'air
heureuse.

- Denk' tu veux dormir chez moi ?

Kaminari se retourna surpris vers lui.

- Allez mec ! C'est mieux que de rester tout seul ce soir, t'as pas l'air bien alors viens !

Une notification apparue sur le téléphone de Denki, après avoir lu le message, il regarda de
nouveau par la fenêtre, l'air assez gêné.

- Je serai pas tout seul ce soir....

Personne ne dit rien. Arrivé dans la rue de Denki, Katsuki s'arrêta et le laissa sortir, Denki
était parti, les mains dans les poches, pensif et sans même leur dire au-revoir, attristant encore
plus Kirishima.

- Attends Katchan !

Izuku avait ouvert la portière pour le rejoindre, ils discutaient à quelques mètres de la voiture
dans la nuit. Denki pleurait, et l'envie d'aller les rejoindre démangeait Kirishima.

- Oi la tête d'orties...C'est bon laisse Deku faire un peu.

- Mais...Bakugou...t'a pas l'impression des fois, qu'on aura beau faire tout ce qu'on peut pour
le comprendre, Denki est inaccessible.

- ...Il y a quelque chose qu'on ne capte pas encore...que ce soit pour Deku ou Denki, il nous
manque des pièces du puzzle et je pense que le seul moyen de comprendre un jour, c'est de
rester avec eux...tu vois ce que je veux dire.

Kirishima voyait ce qu'il voulait dire...depuis le lycée, il avait envie de passer du temps avec
son ami, de rester avec lui, de le comprendre, d'avoir l'impression d'être particulier à ses
yeux. Et c'est de cette manière qu'il avait très vite compris que s'il était d'apparence ouvert,
extraverti et accessible, il n'en était rien du tout en réalité. Denki était discret sur sa vie, ses
parents, ses amis intimes...qui aurait pu deviner au lycée que Izuku Midoriya et Denki
Kaminari étaient aussi proches. Personne, car on ne savait pas ce qui pouvait bien passer par
la tête du surnommé Pikachu, sauf Bakugou, il l'avait sentit et prévenu. Aujourd'hui Izuku et
Denki ne cachaient plus du tout leur complicité...Kirishima soupira lourdement, avec qui
Denki allait finalement passer la soirée ? Il avait l'air d'avoir besoin de réconfort mais de
fermement refuser la sienne, il va trouver cet apaisement avec qui ? Lorsque Izuku revint
dans la voiture, aucun des deux ne le questionna. Mais Kirishima ne put cacher sa joie quand
3 heures plus tard, Denki a sonné chez lui avec de la boisson en lui parlant de la
retransmission de l'équipe japonaise de football au mondial qu'il y avait sur la chaîne
sportive.

- Je pensais que tu viendrai pas Denk' ! Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir !

Denki s'était contenté de rire légèrement avant d'allumer la télé.

- J'avais un petit truc à régler avant de venir chez toi Eiji ! Maintenant je crois qu'on peut dire
que je suis officiellement libre tous les soirs !

La seule chose que put en déduire Eijiro avec cette certitude, c'est que la personne qui était
censée passer la soirée avec lui, ne le fera plus. Denki restera avec lui dorénavant...enfin il
l'espère.

***

Katsuki avait repris son travail et la semaine passa, Izuku finissait de se rétablir et la semaine
suivante, c'était à son tour de reprendre du service. La bonne nouvelle tomba le week-end de
sa reprise, Hiro Masano était légalement sous la tutelle de Kaminari Denki. Il s'installe chez
lui le vendredi et Denki pensait le placer dans la même école que Akira et Kana, afin qu'il ait
le plaisir de retrouver ses deux amis et un semblant de repère, le plus rapidement possible. Le
lundi qui venait était donc un retour pour Izuku et Hiro... La veille, Izuku était assis sur le
canapé de Katsuki et regardait pensivement le plafond, Katchan n'était pas là, il avait travaillé
toute la journée du dimanche et en aurait encore pour un moment. Akira lisait tranquillement
un manga sur son lit et Kana vint le rejoindre pour un énorme câlin.

- Hmmm qu'est ce qui se passe princesse ? lui demanda Izuku, toujours assis, en la serrant un
peu plus fort.

- Hiro revient demain c'est sûre ?

- Oui chérie...répondit-il en lui caressant le dos.

- Akira va l'ignorer je pense...

- ...

- Qu'est ce qu'il faut faire ? Tu as toujours dit qu'on mettait en danger les personnes qui
s'attachaient à nous.
- C'était avant...on a fait tout ce qu'on a pu maintenant pour pouvoir être avec ceux qu'on
aime.

- Oui, je sais pas si Nii-chan a bien compris...d'ailleurs tu sais ! J'aime beaucoup Katsuki
papa.

Elle releva le visage pour lui montrer son plus beau sourire, bien sûr je savais que vous
adoreriez Katchan ! Izuku le lui rendit d'un sourire encore plus lumineux, avant de lui tapoter
le nez du doigt. Elle se replaça correctement et ils s'endormirent calmement. Quand Katsuki
rentra deux heures plus tard, il eut "l'agréable" surprise de les trouver toujours sur ce canapé.

- Mais c'est pas possible !!! Oi le nerd tu vas te massacrer la nuque si tu passes ta nuit comme
ça. Deku !

Izuku ouvrit lentement les yeux, puis les referma en souriant légèrement. Katsuki retira
rapidement sa main de l'épaule de cet imbécile qui n'avait pas l'air plus intelligent qu'un
enfant et Izuku glissa le long du dossier pour se retrouver complètement allongé dans le
canapé en serrant toujours sa fille.

- Deku...

- Humm...ça s'est bien passé à l'agence aujourd'hui Katchan ?

Katsuki commença à retirer son manteau.

- Plus ou moins...Les autres ont hâte de te revoir, il y a une réunion à 10h pour éclaircir la
situation de ton ancien quartier...Tanaka n'a pas reçu de réponse du gouvernement.
Apparemment ils nous laissent le soin d'inventer une histoire valable à transmettre aux
médias... Ils en ont plus qu'assez des rumeurs qui courent.

Izuku serra un peu plus fort son grand bébé dans les bras et ferma de nouveau les yeux...une
réunion à 10h, alors cela signifiait qu'il ne pourrait pas y échapper cette fois. Jusqu'où pourra-
t-il dire la vérité ? Jusqu'où ses amis seront-ils capables d'entendre la vérité ? Décidément, les
résolutions qu'il avait prises avec Denki deux semaines auparavant au téléphone ne
changeront pas. Il ne dira que le minimum, son intimité ne les concerne absolument pas.
Katsuki se rapprocha d'eux et se baissa à leur niveau, de sorte à pouvoir tendre la main vers le
visage de Deku et masser de son pouce son front, à l'endroit où ses sourcils se froncent de
tracas. En fait si... son intimité le concernait lui.

- Deku...

Un faible rire s'échappa du dit Deku.

- Katchan, tu sais que tu m'appelles souvent pour rien. Tu ne finis jamais ce que tu veux dire.

Katsuki l'observa un peu se moquer de lui, il l'appelait pour le plaisir de le voir se retourner
vers lui. Pour le soulagement qu'il puisse capter son attention, il avait toujours capter son
attention. Depuis petit il sentait les yeux trop verts et trop grands de Deku sur lui, l'admirant
et toute sa concentration focalisée sur lui. Il avait eu tort de prendre l'attention que lui portait
Deku comme acquise.

- Tu commences à 6h demain ? demanda-t-il doucement, presque un murmure, il ne fallait


pas réveiller Kana entre eux.

- Oui comme avant.

- Mais les gosses commencent à 8h...

- Oh...si ce sont les enfants qui t'inquiètent il ne faut pas Katchan ! J'ai l'habitude de me lever
plus tôt et de préparer le petit déjeuner et les bento pour tout le monde. Le matin ils savent
s'occuper d'eux tout seul et ils vont à l'école quand c'est l'heure !

- ...

Katsuki détourna le regard, retira sa main et s'assit complètement au sol pour appuyer son dos
contre le bas du canapé, il ferma les yeux en acquiesçant. Izuku sentait qu'il était très proche
de lui, il n'avait qu'à tendre les doigts qui était au dos de sa fille pour pouvoir effleurer
l'arrière de la tête de son ami d'enfance, mais il ne le fera pas. Katchan a l'air épuisé.

- Ils ont des téléphones et m'envoient des messages régulièrement dans la journée dès qu'ils
doivent se déplacer, reprend Izuku.

- ...

Katsuki comprenait peut-être un peu mieux pourquoi Deku regardait régulièrement son
téléphone, avait-il peur qu'un accident arrive alors que ses enfants étaient encore considérés
comme dangereux et inaptes à vivre en société ? Il y a à peine quelques semaines et depuis
leur retour au Japon, ils n'avaient même pas la citoyenneté.

- Katchan ? Tu veux les accompagner c'est ça ?

- ...

- Tu as besoin de dormir le matin Katchan, tu es rentré tard ce soir.

Katsuki tourna la tête vers lui et ils se regardèrent un moment.

- Deku...

- ... Je te fais confiance Katchan ...

Izuku ferma les yeux.

- Je t'ai toujours fait confiance, ça n'a jamais été le problème.

Izuku finit par s'endormir complètement et Katsuki par le couvrir d'une couverture chaude
après avoir porté Kana dans sa chambre.
***

Le lendemain, lorsque Katsuki s'était réveillé, Izuku était déjà partit, il avait mis son alarme à
7h et pouvait observer que les enfants aussi.

- Oh Katsuki papa est réveillé en même temps que nous !!!!

Kana se lavait joyeusement le visage dans la salle de bain quand Katsuki était apparu. C'est
vrai que quand les enfants avaient repris l'école, il y a quelques jours, il avait l'habitude de se
réveiller naturellement assez tard et Deku était déjà rentré après les avoir accompagnés, il ne
les voyait que le soir.

- Ouais ouais merci on a des yeux...murmura Akira, la brosse à dent dans la bouche.

Ils étaient à trois dans cette salle de bain, la première finit rapidement et avec toute l'énergie
du monde alla mettre la table pour trois. Katsuki l'a suivi rapidement et Akira arriva dernier
en traînant des pieds. Un matin d'une banalité qui deviendra quotidienne se profilait à
l'horizon. Ils mangèrent tranquillement et Katsuki les aida à se préparer complètement,
vérifiant bien qu'ils avaient tout. Akira râlait un peu, c'est bon ils n'étaient quand même pas
assez bêtes pour oublier leur déjeuner.

- Et ta bouteille d'eau crétin, le réprimanda Katsuki.

- Oh...

Il courut la chercher et purent enfin sortir dans la fraîcheur matinale se diriger vers la petite
école primaire du quartier d'à côté. Kana respira l'air du matin d'un air heureux et satisfait,
elle sautillait aux côtés de son Katsuki papa en déblatérant toutes sortes d'histoires
innocentes, Akira donnait l'impression de dormir en marchant, il pouvait se le permettre le
numéro 1 les accompagnait, pas la peine d'être d'une vigilance maladive. Kana sentait le vent
du printemps arriver et Katsuki ne put s'empêcher de sourir à cette remarque. C'est vrai que
dans quelques jours ils seraient en mars, le printemps puis l'été allaient bientôt arriver, les
vacances aussi, il faudrait leur trouver des occupations. Des promenades, de l'escalades, du
sport, de la piscine, la mer de Mustafu n'était pas la plus belle mais il suffisait de s'éloigner un
peu pour passer des journées très agréables. Lui aussi n'avait pas pris de vacances depuis des
années...en fait depuis l'été de leur seconde, en première, il combattait toujours la ligue et
depuis il n'avait fait que chercher Deku. Les jours où le découragement l'enveloppait
entièrement, il traînait chez lui ou se contentait de laisser la tête d'orties le faire sortir.

- Préparez vous les morveux parce que l'été ici, c'est le temps de la randonnée !

- Yeaaah ça sera comme sur les photos de Grand mère Mitsuki ?

- Exactement !

- Alors le vieux faisait vraiment de l'escalade ? le railla Akira.

- Oi sale gosse, on peut savoir qui t'appelle le vieux, on verra bien si t'a autant d'énergie que
le vieux devant une falaise.
- Nii-chan adore marcher dans la nature, ça va être trop bien !!!

***

En arrivant à l'agence, la secrétaire Shin le salua joyeusement, bien plus gaie passé la saint
Valentin qu'elle ne l'était généralement, il n'y fit pas attention car Deku montait justement les
escaliers vers la salle de réunion. Il le rattrapa rapidement et ils se sourirent avant de
reprendre la direction de la salle sans s'adresser un mot. Katsuki avait conscience de son léger
retard mais Deku n'avait pas l'air pressé. Ils sont arrivés les derniers. Il y avait le couple
Tanaka ainsi que tous les héros de l'agence, excepté Hitoshi Shinso qui avait passé une bonne
partie de la nuit en service et devait être endormi chez lui. La plupart des héros n'avaient pas
revu Deku depuis presque un mois, aussi Takeo Tanaka demanda le calme en prenant
rapidement la parole.

- Dynamight et Deku vous êtes en retard, installez-vous. Comme je le disais, notre agence a
été mêlée à une affaire qui nous dépasse. Nous avons simplement transmis que plusieurs
vilains s'étaient introduit dans le quartier et que nous nous en sommes occupé. Mais la
présence sur place d'une équipe militaire ainsi que le temps monumental que nous avons mis
à nous rendre compte de ce qu'il se passait intriguent les médias. Le ministre de la Défense
s'est contenté de louer la dévotion de nos héros à sauver la vie des citoyens...mais il faut
fournir un rapport aux autres agences qui sont dans le flou et réclament des explications. C'est
pour ça que nous sommes ici aujourd'hui. Cette histoire concerne tous les héros de l'agence, il
faut que nous décidions de la version qu'il faudra donner aux médias lors des prochaines
interviews et de celle que nous donnerons à nos collègues.

Tout le monde se tut, Tsuyu amena son doigt à sa joue en pleine réflexion.

- Kroaaa...Pour savoir quelle version donner, il faut déjà qu'on comprenne ce qu'il s'est
passé...Je n'étais pas là mais malgrès ce qu'on m'a raconté, je ne vois pas comment l'armée a
pu être mêlée...

Izuku se raidit, il serra le poing sous la table et échangea un regard avec Denki, il était assis à
côté de Kirishima. Enfin, connaissant la dynamique entre ces deux là, Izuku imaginait plutôt
que c'était Kirishima qui était venu se placer à ses côtés.... haaaa que faire, c'est maintenant,
il faut que je me lève. Denki se redressa toujours sur sa chaise en le regardant, le message du
sourire qui venait de doucement éclore sur son visage était très clair, il lui disait allez vas-y
lance toi Izuku... Il avait vaguement conscience de la présence de son ami d'enfance, assis à
ses côtés et du regard scrutateur de Yoasobi-san. Elle devait se demander jusqu'où il irait dans
ses révélations, parlerait-il de sa fille, la jolie et défunte Melody ? En aurait-il le cran ? Je ne
dois pas regarder Katchan... La seule chose qui importait c'était de ne pas se tourner vers lui,
sinon la culpabilité remonterait à sa gorge en une nausée acide, la dure vérité devenait
assommante lorsque Katsuki Bakugou était à ses côtés, comme lorsqu'il était dans cet avion.
Il se leva finalement.

- J'ai des explications à donner à ceux qui ne comprennent pas encore tout ce qu'il s'est passé.

Katsuki l'observa, remarquant bien à quel point il l'évitait. Izuku ne savait pas par quoi
commencer. Jusqu'au moment de parler il n'aura pas pu déterminer ce qu'il devrait expliquer
ou pas, tout les regards étaient sur lui, autant se laisser porter.
- Je pense que...tout le monde maintenant doit avoir entendu parler de...mes deux enfants...

Évidemment, la plupart était présent le jour de l'attaque, il n'y avait que Tsuyu la coéquipière
de Shinsou et l'équipe de Jirou et Toru absents mais elles en avaient entendu parler. Izuku
était accourue à son quartier et leurs anciens camarades de classe avait pu y rencontrer deux
enfants qui aidaient à l'évacuation et combattaient comme des pros. Deux enfants qui sont
sortis des collines de débris pour sauver des dizaines de vies. Deux enfants qui l'ont appelé
papa...

- J'ai...enfin je pense aussi que vous vous doutez que le nom de cette agence fait référence à
un certain Hizashi Midoriya...C'était...c'est mon père.

Izuku reprit une inspiration en levant enfin les yeux sur ses amis, il sourit légèrement en
continuant son explication, pour l'instant, personne n'en devinait le but.

- Mon père avait un alter particulier, il l'avait hérité de ses propres parents et ainsi de suite,
dans notre famille ça s'est toujours passé comme ça. C'est un alter qui a intéressé beaucoup de
personnes et le gouvernement s'en ai mêlé de manière plus visible lorsque les alters sont
devenus communs dans notre société, il y a quelques générations. Je ne connais pas le nom
de famille de mon père, parce que lorsqu'il a rencontré ma mère, il l'a épousé en prenant son
nom. C'est une habitude de famille j'imagine, qui lui a permis de vivre quelques années de
tranquillité et je suis né. J'ai été déclaré sans alter et ça a dû énormément le rassurer mais il ne
pouvait pas rester; parce que le gouvernement interne et une...organisation de vilain le
recherchait. Je...j'ai toujours plus ou moins su que ma mère et moi nous étions surveillé, notre
courrier, nos appels téléphoniques, on le savait parce qu'un officier s'est présenté chez nous
pour nous le dire clairement. Moi je ne les intéressais pas particulièrement car comme vous le
savez, avant le One for All j'étais un sans alter... mais les enfants que j'aurai un jour c'était
différent...

C'était le moment où il devait rester concentré, regarder devant lui, éviter au maximum
Katsuki, Denki ou n'importe lequel de ses amis. Il ferma les yeux...Ame, Melody. Sa main
passa rapidement sur son ventre, le vol 306, cette fichue secte. Une grimace de douleur se
forma sur son visage, mais il ouvrit immédiatement les yeux, à nouveau concentré et d'une
voix un peu plus éteinte, plus lente et plus mécanique il continua finalement.

- Quand j'ai su que j'aurai des enfants, je n'ai pas eu d'autres choix que de partir le plus vite
possible avec eux. Il s'est passé énormément de choses entre-temps et j'ai attrapé la première
perche que m'ont tendu Denki et Tanaka-san pour revenir au Japon, l'organisation qui nous a
pourchassé à été anéantis l'année dernière, à New York. Le seul problème qu'il nous restait
c'était que le ministère de la Défense, les services secrets et le conseil militaire souhaitaient
toujours s'accaparer ma fille...

Izuku fit une pause, il n'en revenait pas de ce qu'il était en train de faire, il regarda rapidement
Denki, aussi concentré que les autres, pendus à ses lèvres. Mais qu'est ce qu'il fait, il ne
devait pas en parler, il aurait dû quitter les lieux au maximum trois heures après avoir
retrouvé ses enfants et s'en allait le plus vite possible.

C'est quoi tes autres options Deku, partir encore ? Prendre un boulot banal et rester banal
alors que c'est à toi qu'on a confié le One for All, t'étais même pas là quand All Might
est...parti, t'étais même pas là quand ta mère est partie...

Sa discussion avec Katsuki lui revenait soudainement, ils ne pouvaient pas rompre ses
promesses aux morts. Oui, il aurait pu faire comme son père et tenter une vie banale mais il
avait toujours rêvé de devenir un héros et il aurait réussi. Amoureux depuis toujours d'un
garçon...comment il aurait pu s'intéresser à une fille et fonder une famille ? Normalement, il
aurait dû succéder à All Might, rester avec le garçon qu'il aimait, le voir devenir numéro 1 et
fonder sa propre famille, Izuku aurait dû finir sa vie seule mais heureux d'avoir atteint ses
objectifs. Pourquoi le destin s'acharnait à lui jouer un si mauvais tour...de toute les personnes
sur qui cela aurait pu tomber, pourquoi c'est le gay qui ne veut pas d'enfant qui en a eu deux
au lycée ?

- Ma fille a 7 ans, elle s'appelle Kana Midoriya, son alter est "indéterminé", son frère jumeau
s'appelle Akira Midoriya, son alter est "explosion", il lui permet de produire une substance
semblable à de la nitroglycérine dans la sueur de ses mains et de provoquer ainsi des
explosions.

Izuku se tut quelques instants, bien conscient de la surprise qui se peignait sur tous les
visages de ses amis.

- Nous avons à nous trois et avec l'aide de Denki détruit un building qui a enseveli les
fondations et le repère principal de la secte responsable de la mort de mon père et de notre
persécution. Les autorités japonaises en sont bien conscientes et ont utilisé ce prétexte pour
nous placer sous la responsabilité de l'armée. Le moindre faux pas leur aurait donné une
autorisation pour isoler ma fille. Denki, Akira, Kana et moi-même avons été particulièrement
prudents.

C'était le moment de développer un peu plus sa théorie mais il était déjà fatigué de toutes ses
révélations. Denki se redressa sur sa chaise pour le remplacer, ce qui permit à Izuku de
s'asseoir légèrement tremblant.

- On pense que l'armée à voulu utiliser les héros pour capturer un vilain qui faisait partie de
cette organisation, Ko Unamari, c'était notre mission de trois jours à Hokkaido, expliqua
Denki. Le problème c'est qu'elle a échoué, ils ont donc sûrement réussi avec pas mal de temps
de perdu à le contacter discrètement. Lui et deux autres vilains se sont attaqué au quartier en
s'arrangeant pour qu'aucune agence super héroïque ne soit prévenu, histoire de faire le plus de
ravage possible, d'affaiblir un maximum Akira et Kana et lorsque l'armée interviendrait, ils
n'auraient plus qu'à cueillir les Midoriya comme des fleurs fanés.

- Le plan ne s'est pas passé comme prévu étant donné qu'on a pu intervenir, l'interrompit
Shoto en réfléchissant.

- Sous l'insistance de Izuku et les recommandations de Denki, nous avons choisi de révéler à
Hitoshi Shinsou certains points clé du problème Midoriya, expliqua Tanaka. Je l'ai chargé de
garder un œil sur les enfants de loin et il a pu me prévenir de ce qu'il s'est passé.

- Mais alors...l'armée à embarquer les enfants de Midoriya-kun ? Demanda Jirou perplexe.


Même si on est intervenu, ça ne change pas grand-chose à la situation.
- Si...on a pu gagner du temps...murmura Katsuki.

- Quel temps ? demanda Momo.

- Le temps qu'il fallait à Deku-kun pour obtenir la citoyenneté et la protection pour ses
enfants. C'est pour ça qu'ils n'ont rien pu faire contre eux, comprit rapidement Ochaco.

- C'est vrai que je ne l'ai pas dit mais depuis mon retour, j'ai fait ce que je pouvais pour
légaliser la situation de mes enfants...J'attendais la dernière validation et Tanaka-san l'avait
reçu la veille de l'attaque...même si on ne s'en était pas rendu compte.

- Donc à partir de maintenant tes enfants sont en total sécurité Izuku ? voulut s'assurer Iida.

Izuku tiqua.

- L'organisation a été anéantie et le gouvernement ne peut rien faire ouvertement...j'imagine


qu'on n'a pas été autant en sécurité depuis des années effectivement...

C'était une situation inédite, cette bizarrerie encore étrangère perturbait son fils, Izuku en
avait conscience...à cause de son statut de sans-alter, il avait vécu une vie normale, il savait
ce que c'était de se sentir en totale sécurité dans son lit. Mais ses enfants mettraient un temps
à s'habituer à une vie normale.

- Donc si on a bien compris, toute cette histoire est une ruse pour enlever Kana Midoriya,
mais elle a échoué et personne d'autre que notre agence n'en portera la responsabilité,
demanda Tsuyu.

Le silence revint, toutes ses révélations étaient lourdes à digérer, elle expliquait beaucoup de
choses mais plusieurs détails manquent encore cruellement à Katsuki pour comprendre
exactement par quoi était passé Deku. Kirishima s'en rend également compte...la mère des
enfants, comment Denki a pu être autant mêlé à cette histoire de famille, le lien avec cette
fille... Melody. Katsuki croisa le regard de son ami du lycée aux cheveux teintés de rouge...le
lien avec Tanaka et Yoasobi-san, cette peur inexpliquée de l'avion... Trop de détails que
personne ne se sentait le droit de demander à éclaircir. Iida osa malgré tout.

- Izuku, est ce que la mère des enfants est en sécurité ? Tu es en contact avec elle ?

Deku se tendit et baissa les yeux. Denki lança un long regard à Yoasobi-san. Elle se contenta
de se lever et d'amener une bouteille d'eau.

- Elle est morte, osa dire Denki.

Kirishima s'étouffa tout seul, Denki avait menti. Il en était sûre parce que son meilleur pote à
l'alter explosif semblait persuadé que le deuxième parent était en vie et que s'il parlait de
Melody alors Izuku leur avait certifié qu'elle n'avait jamais été qu'une bonne amie. Ce n'était
pas la mère de Akira et Kana. Kirishima l'observa attentivement, Denki connaissait tous les
plis et replis de cette histoire...Au point que Izuku le laisse mentir à sa place.

- Il faut faire le tri de ce que nous pouvons dire aux autres agences et aux médias, s'exclama
l'épouse de Tanaka en se servant de l'eau.
Et c'est un autre casse-tête qui démarra dans l'agence UHHM. Izuku ne voulait pas que les
médias harcèlent ses enfants mais d'un autre côté, ils ne pouvaient pas éluder la cause
principale de tous leurs soucis.

Il fut finalement décidé que les autres agences, essentiellement composé de héros et de
directeurs de confiance, seraient mis au courant que les survivants d'une organisation de
vilain se sont attaqué aux enfants du héros Deku et que l'armée qui surveillait cette
organisation s'est rendu sur place...C'était assez bancale car les militaires avait toujours laissé
les vilains au bon soin des héros. UHHM osa prétendre aux autres agences et aux médias que
le retard de communication était dû à l'alter du troisième vilain non identifié. Pour les médias,
l'histoire ne diffère que légèrement, des vilains avaient attaqué le domicile du héros Deku et
avaient ravagé le quartier, seulement un héros de UHHM était présent, organisant
l'évacuation en occupant les vilains le temps que les renforts arrivent. Ils n'en dirent pas plus,
pas moins et au bout de quelques semaines, l'histoire se tassa d'elle-même...bien que ceux qui
passent près de l'ancien quartier, peuvent toujours apercevoir des couronnes de fleurs en
hommage aux blessés et aux trois morts.

***

Si les quelques semaines qui suivirent semblait avoir permis à l'agence de retrouver sa
routine, tout le monde restait malgrè tout conscient que la femme qui accompagnait Unamari
et son coéquipier était toujours en liberté. Les amis de Izuku était venu leur rendre visite
régulièrement, autant pour apporter leur aide à son emménagement complet chez Katsuki,
que pour rencontrer les deux enfants. Katsuki râlait pas mal, il y avait décidément trop de
monde chez lui, comment pouvait-il profiter du calme et de la sérénité que pouvait lui
apportait la présence de la famille Midoriya si on venait à l'embêter tous les deux jours. Il
réfléchissait aussi énormément, il se souvenait à son retour à l'agence avoir aperçu
l'accumulation de lettres et de chocolat de ses fans, cadeaux de la saint Valentin. Bon sang
quelle idée de l'encombrer à ce point, voilà bien une fête à laquelle il n'avait jamais fait
attention, Katsuki s'était empressé de demander à la secrétaire Shin de tout jeter. Celle-ci s'en
était rapidement occupée, le soir même, elle l'avait arrêté alors qu'il sortait enfin de l'agence
pour rentrer chez lui. Il pleuvait beaucoup et Deku l'avait prévenu par message qu'il faisait
des courses pas loin et qu'il avait un parapluie à partager pour le retour. Deku n'était pas
encore revenu travailler à l'agence à ce moment-là et il préférait rester éloigné. Il avait évité
ses amis jusqu'à presque un mois après l'attaque et Katsuki trouvait cela ridicule, mais une
réunion serai organisée dans quelques jours alors il sera obligé d'y assister. Il savait comment
Izuku réfléchissait, il était toujours inquiet de tout et angoissait sûrement de faire face aux
seuls amis qu'il avait jamais eu, à leurs reproches, pourquoi tu ne nous as pas dit que tu avais
des enfants ? Qui est leur mère ? C'est pour cela que tu as quitté Yuei ? Tant qu'il n'avait pas
éclairci la situation, il resterait assez éloigné de UHHM.

Face aux portes automatiques vitrées, Katsuki s'apprêtait à sortir rejoindre Deku quand la
secrétaire Shin l'arrêta.

- Je sais que c'est un peu tard Bakugou-san, mais je voulais vous offrir des chocolats pour la
saint Valentin, j'ai pu en distribuer à toute l'agence mais ceux-ci sont particulièrement pour
vous, ils sont épicés...
Katsuki s'apprêtait à refuser d'un "non merci" qui conclurait vite leur discussion, lui
permettant de enfin rentré, quand il se souvint du dîner de la veille. Deku était en train de
cuisiner un curry, très épicé, épicé comme Katsuki l'aimait mais trop épicé pour lui c'était sûr.
Il lui en avait d'ailleur fait la remarque devant les enfants, cuisiner un plat que seul lui
pourrait manger c'est sympa mais inutile.

- Mais c'est pour moi aussi !!!! s'était directement exclamé la petite Kana en levant le poing.

Izuku avait ri devant l'air surpris de Katsuki et la grimace de dégoût de Akira, le petit garçon
s'expliqua.

- Mais comment vous pouvez manger aussi épicé ? ça brûle la langue et la gorge, y a aucun
plaisir.

- Ne t'inquiètes pas Katchan, j'ai déjà fait du poulet frit pour Akira et moi, on a un palais plus
sensible, on préfère un bon vieux Katsudon.

- Pas moi ! Moi je veux du curry super épicé comme celui de Katsuki papa.

- Ha tu veux des épices, dégage Deku laisse moi gérer le dîner.

Izuku s'était décalé, légèrement effrayé pour la bouche de sa fille, ils s'étaient regardé avec
Akira avant d'exploser de rire.

Alors voilà, en voyant les chocolats épicés, c'était plus fort que lui, il ne pouvait pas
s'empêcher de penser à Kana, si elle a les mêmes goûts que lui...elle aimera sûrement.

- Ouais m'rci, répondit Katsuki à la secrétaire en prenant les chocolats avant de rapidement
sortir.

Izuku l'attendait devant le café dans lequel ils avaient discuté et pris un petit déjeuner avant
son grand retour face à ses amis, il y a plusieurs mois. Il venait d'arriver quand la secrétaire
Shin avait arrêtée son ami d'enfance et n'a pu qu'assister de loin à la scène entre eux en
serrant un peu plus le sac plastique qu'il tenait à la main. Il détourna le regard, maussade et
pensif... de notoriété publique un Noël ou une saint Valentin sous la neige était un cadre
romantique parfait. Il devait être le seul à le voir sous cet angle ce jour-là...de toute manière,
il s'en doutait déjà un peu.

- Oï le nerd, on passe rapidement au Konbini ? lui avait demandé Katsuki en marchant.

Katsuki l'avait vite rejoint, le visage comme à son habitude fermé, Izuku lui avait simplement
fait un petit sourire en guise de salut et ils avaient commencé à marcher en silence sous la
pluie. A la petite épicerie, Katsuki s'était dirigé vers les chocolats en lui demandant ce qu'il
préférait, lui et Akira. Il n'a pas tout de suite compris. Ce n'est qu'une petite heure plus tard,
quand son ami d'enfance partagea ses chocolats épicés avec Kana, en tendant une boîte à la
saveur plus douce à Akira et lui, qu'il comprit ce qu'avait eu Katsuki en tête. Il sourit en
pensant qu'il n'aurait jamais imaginé le grand Bakugou lui offrir une sucrerie, mais il n'en
mangea pas. Parce que pour lui, cela avait une signification différente de l'intention de
Katsuki, il y en avait eu des paquets de chocolats épicés qu'il avait laissés discrètement à
Katsuki, mais celui-ci les avait jetés à la poubelle avec les autres durant ses années de
primaires et ses années de collège. Katchan ne les a jamais remarquées mais il porte quand
même mon alliance, c'est vraiment cruel. Izuku posa la main sur la tête de son fils en le
regardant manger tranquillement, Akira occupé à dévorer son chocolat devant la télévision et
habitué aux gestes d'affection de son père ne s'en préoccupa pas plus que ça. Dehors il
pleuvait toujours beaucoup et Izuku finit par détourner son regard vers le ciel... Ame me
manque.

C'est comme ça, il ne pouvait pas s'en empêcher mais il n'était pas en phase avec ses enfants
et Katsuki, ils étaient dans leur monde à bavarder devant la télévision et lui il regardait par la
fenêtre en culpabilisant.

Pour Katsuki, chaque jour qui passait était une preuve qu'il aurait du mal à se séparer de
Deku et des enfants. Après tout ce qui leur était arrivé, l'avion, Noël, le camp, l'attaque, cette
deuxième attente insupportable... surtout, il aimait Deku et ses enfants et il savait que c'était
réciproque. Mais Deku n'était pas encore totalement avec lui, il lui arrivait souvent de le
sentir. Katsuki comprenait un peu mieux la frustration de Kirishima face à l'inaccessibilité de
Denki. Finalement, le mois de Mars passa, la veille de leur rentrée en Avril, Kana était excité
et incontrôlable. Bizarrement Katsuki avait pensé que des deux enfants, Akira serait le plus
insolent, le plus fauteur de trouble et donc le plus compliqué à gérer. Mais à mesure des
semaines qui passaient, il voyait le petit se détendre, moins sur le qui-vive et prêt à bondir sur
une urgence, il laissait alors paraître un caractère calme et posé, fier mais réfléchis, Akira ne
cherchait pas les problèmes à longueur de journée et il était moins tête brûlé qu'il le pensait,
Akira respectait les règles. Seulement Katsuki voyait bien en les amenant à l'école chaque
matin, que c'était en réalité un solitaire. S'il ne cherchait pas les problèmes, il ne cherchait pas
non plus des amis ou une quelconque attention, ça devait aider. Katsuki se surprenait de
temps en temps à réfléchir sur sa propre enfance. S'il avait lui-même eu assez confiance en
lui depuis tout petit ou en tout cas assez confiance en lui pour ne pas chercher à tout prix
l'attention et l'admiration des autres, fichu complexe de supériorité... Alors il aurait sûrement
été un solitaire comme lui, une sorte de génie qui préfère rester dans son coin sans en avoir
rien à faire des autres. Il serait sûrement resté avec Deku...à eux deux il ne se serait jamais
senti seul, sa jeunesse aurait été beaucoup plus tranquille s'il avait eu la maturité qu'il avait
aujourd'hui. Deku était un bon père, il en avait donné la preuve quotidiennement depuis des
semaines, il faisait particulièrement attention à Akira, il l'encourageait, l'appelait son grand
champion, lui disait qu'il pouvait tout atteindre dans sa vie car il serait toujours le meilleur.
Evidemment mon fils est le meilleur. Au bout de quelques semaines toute l'agence avait
entendu cette phrase au moins une fois, Deku était gaga. Mais il lui faisait régulièrement
aussi des rappels sur le fait qu'il n'était pas un petit roi. Fait attention aux autres Champion;
Partage mon grand, tu n'es pas tout seul: Akira les meilleurs doivent aussi être indulgents;
Tu n'es pas le centre du monde mon Champion mais c'est pas grave tu n'en as pas besoin; Tu
es le meilleur mon grand et même quand tu ne l'es pas c'est pas grave parce que la seule
personne à qui tu dois te comparer c'est toi-même. Avec sa douceur habituelle, Izuku
domptait régulièrement son caractère, c'était un travail de tous les jours qui demandait une
patience dont lui et Mitsuki étaient dépourvus. Akira l'écoutait, il avait une tendresse qu'il ne
cachait pas pour son père, il ne lui refusait pas ses gestes d'affection, un jour Akira lui avait
dit qu'il devait faire des efforts car Izuku avait besoin de lui. Je dois faire de mon mieux parce
que papa a besoin de moi. Deku ressemblait un peu à son propre son père...oui l'attitude de
Akira lui faisait penser à sa manière de se comporter lorsqu'il était en présence de Masaru
Bakugou...Alors qu'est ce qui avait bien pu échouer dans sa propre éducation...Est ce que
c'était l'influence de la société dont Akira a totalement été immunisé au vue de son passé ?
Ou alors la nécessité d'être fort pour trois dans une famille qui n'avait jamais pu compter sur
rien d'autre qu'elle-même pour s'en sortir ? Pourtant Kana ne semblait pas aussi
mature...Deku était un bon père, s'il parlait souvent de son fils cela ne signifiait pas qu'il
délaissait sa princesse, Deku a peut être compris que si Akira avait besoin de se sentir
reconnu pour son propre développement, pour Kana ce n'était pas une nécessité. Alors Deku
utilisait une autre manière de faire avec elle...il était plus tactile, l'écoutait raconter toutes ses
journées et l'encourageait dans sa créativité. Il était dans l'action avec Akira et plus passif
avec Kana, ils étaient très différents ces deux enfants là.

- Deku...tu penses que je suis trop...brute avec les petits ? Lui demanda-t-il un jour pendant
qu'il essuyait la vaisselle.

- Hein ?

Katsuki râla, il était déjà assez mal-à-l'aise d'en parler et de reconnaître une faiblesse,
pourquoi Deku mettait des plombs à capter ce dont il parlait. Izuku l'avait regardé les yeux
écarquillés comme un poisson.

- Les gosses...j'ai jamais été doué avec les gosses...je suis trop rude avec eux ?

Deku avait fini par lever les yeux vers le plafond, assis sur le canapé, il réfléchissait et
Katsuki détestait ça, c'est bon putain t'a juste à dire oui ou non !

- Je pense que non...Kana a l'habitude avec Akira elle sait bien que ce n'est jamais contre elle,
elle a bon caractère alors tant que tu la rassure sur ton... affection pour elle, je pense que ça
va. Et Akira..., Deku eut un petit rire, je crois que ça lui fait du bien que tu sois là à te prendre
la tête avec lui de temps en temps, c'est challengeant et mon fils a besoin de défi, il est encore
petit alors il a besoin de faire ses preuves. J'espère que quand il grandira...il saura se contenter
de vivre avec une personne calme qui ne le met pas au défi toutes les 10 minutes.

Akira encore petit, c'est bien quelque chose que Deku admettait rarement, Katsuki reposa son
assiette en réfléchissant. Izuku reprit.

- Je ne pensais pas que tu t'inquiéterais pour ça Katchan...Mais tu sais, il suffit que tu restes
naturels avec eux, je leur parlais souvent de toi depuis qu'ils sont petits, ils te connaissent
bien c'est pour ça qu'ils sont à l'aise...Akira et Kana n'ont besoin de rien d'autres que de toi.
Que tu les aimes...ça leur suffit amplement.

Peut-être que ça suffit si on est un ami proche de la famille, mais pas quand on est un
parent...les paroles que lui avait rapporté Denki il y a quelques mois lui reviennent en
mémoire.

- Non Deku ça suffit pas...il faut que je leur dise...et qu'ils aient confiance en moi, je ne les
abandonnerai pas.

Katsuki avait dit cela en fixant Deku dans les yeux, celui-ci incapable de supporter l'intensité
de ce regard et tout ce que signifiait ses paroles se détourna et monta se coucher sans un mot.
Le lendemain était un jour de repos pour Katsuki et la rentrée pour Akira et Kana, alors il en
avait profité pour faire des courses et proposer à Deku de ramener les gosses de l'école
l'après-midi. Deku n'avait émis aucune objection, il avait été mis sur une mission de
reconnaissance avec l'équipe de Jirou et Toru, il en aurait sûrement pour un bon moment.

- Katsuki papa !!! Mes amies vont au parc on peut y aller aussi ?

- Hum...ça te va gamin ?

Akira avait haussé les épaules sans répondre, Katsuki s'inquiétait un peu pour lui, il avait l'air
plus maussade que d'habitude. Assis sur le banc, il observait les enfants jouer dans le parc,
Akira était debout devant le banc dos à lui et les mains dans les poches, il regardait aussi sa
sœur s'amuser de loin. Kana l'appelait régulièrement pour lui demander de la regarder et
Katsuki lui répondait volontiers. Kana avait beaucoup d'énergie, mais ce qui attira l'attention
de Katsuki, c'était la présence à moins de deux mètres de son banc d'un autre petit garçon,
blond, aux yeux gris qui serrait de ses petites mains une figurine Dynamight assez abîmée.
Hiro... Hiro était dans leur école depuis quelques semaines et observait Akira de loin, Katsuki
comprit un peu mieux pourquoi le petit n'était pas enchanté à l'école ou au parc, il évitait son
ancien camarade et ne lui accordait pas un regard. Les yeux fermement fixés face à lui, Akira
avait sûrement repoussé Hiro plusieurs fois si celui-ci n'osait même plus s'approcher. Mais le
gamin que Denki avait recueilli les avait quand même suivi au parc. Katsuki sortit son
téléphone pour envoyer un message à Denki, lui aussi était en repos, il s'inquiétait sûrement
de ne pas le voir rentrer immédiatement. Katsuki se souvenait encore de lorsque lui et Deku
étaient enfants, ils ne communiquaient pas beaucoup de leurs petits problèmes de gosse à leur
parents, ils auraient dû...jusqu'à la fin Inko n'avait pas su qu'il avait harcelé Deku au collège.
Il imaginait sans mal que Hiro n'avait pas dû dire à Denki qu'à l'école Akira ne faisait pas
attention à lui, comme Akira ne parlait jamais de Hiro à la maison. Katsuki reporta son
attention sur Kana au loin et au bout de quelques minutes s'adressa directement à son héritier,
finalement aussi immature et fier que lui à l'époque.

- Oi sale gosse...tu comptes l'ignorer jusqu'à quand ?

Akira se raidit, comprenant directement de qui parlait Katsuki.

- En quoi ça te regarde ? lui demanda Akira.

Katsuki ne répondit pas et quelques minutes de silence passèrent.

- Tu comprends pas, reprit Akira, les gens qui se rapprochent de nous seront un jour ou l'autre
en danger...si je reste avec lui, il va souffrir.

- C'est maintenant qu'il souffre, tu le vois très bien...

- Sa mère est morte à cause de moi et cet imbécile m'en veux même pas, il a dit qu'il voulait
rester avec moi...Je...tu comprends pas le vieux, si ce vilain a osé poser ses sales doigts sur lui
c'est parce qu'il savait que je tenais à lui. C'est ma faute, tant que je serai là il va souffrir.

- Alors pourquoi t'a pas dit à ton père que tu voulais partir ce jour-là ...?
Kana a demandé où ils iraient le jour où Deku est revenu, 10 jours après l'attaque. Akira
n'avait pas donné d'avis, il était resté sans un mot observer la photo de Hizashi Midoriya et
maintenant il serrait ses poings toujours bandés dans ses poches comme frustré de se rendre
compte de son incapacité à s'éloigner ou à s'approcher de son ami... Katsuki oubliait parfois
qu'il ne pouvait toujours pas utiliser son alter, est ce que, d'une manière ou d'une autre, cela
influait aussi sur son moral ? Apprendre de la bouche de Hiro que sa mère était morte n'avait
pas non plus fait du bien à ce pauvre Akira.

- La pire erreur que j'ai faite dans ma vie a été de repousser le premier véritable ami que j'ai
eu.

Katsuki l'avait avoué d'une traite, Akira se tourna vers lui assez surpris de sa révélation...il
parlait de son père ? Katsuki finit par poser son regard sur lui.

- Si tu étais véritablement le plus fort, tu ne fuirais pas...Si c'est à cause de toi que sa mère est
morte alors tu devrais rester avec lui et faire deux fois plus attention...

Pour Katsuki se rapprocher par sentiment de culpabilité n'était pas non plus la relation la plus
saine à entretenir mais...

- Il faut rester avec ceux auxquels on tient....

Quel qu'en soit le prix ou la raison il fallait rester ensemble, parce que s'ils tiennent vraiment
à l'autre leur relation finira par s'éclaircir d'une manière ou d'une autre, comme lorsqu'il s'était
excusé face à Deku, au lycée. S'il avait accepté Deku à l'époque de sa petite enfance,
beaucoup de chose seraient très différentes, la vision du monde de Deku aurait été différente,
il lui aurait parlé de ses problèmes, Deku n'angoisserait pas autant, ils n'auraient jamais été
séparé, Katsuki aurait connu Akira et Kana depuis tout petit... Si Deku s'occupe aussi bien de
ses gosses c'est parce qu'il avait supporté le sale caractère de Katsuki toute sa vie, quand on a
fait ou subit toutes les erreurs possibles et imaginables qu'on puisses prendre dans sa vie
comme lui...on ne veut pas les voir répétés par ses enfants. Akira se tourna vers Hiro, en
sentant le regard de Akira sur lui, le petit garçon s'était immédiatement relevé en le regardant
avec espoir, il s'accrochait à la figurine de Dynamight comme si c'était le seul lien qu'il lui
restait avec Akira. Il y avait aussi des enfants à l'arrière qui parlaient avec Hiro, il semblait
plus le taquiner qu'autre chose, mais le petit garçon ne faisait pas attention à eux, jusqu'à ce
que l'un d'eux lui arrache violemment sa figurine.

- Hé t'as pas le droit rends la moi !

Hiro gigotait dans tous les sens pour la récupérer, assez énervé, les enfants s'en prenaient
souvent à lui au foyer, ça c'était calmé à l'école mais tout le monde le traitait encore
d'orphelin et il n'y pouvait rien.

- Oï c'est moi qui lui ai offert la figurine alors tu vas te dépêcher de lui rendre baka !

Akira s'était approché d'eux et il n'avait pas l'air de vouloir rire...comme d'habitude en fait.
Akira était assez intimidant pour les autres enfants avec ses bandages aux mains, en plus il
était meilleur qu'eux en tout, alors ils n'aimaient pas trop se frotter à lui.
- Tiens fillette ! Lui avait dit le garçon qui lui avait pris mini-Dynamight.

Il avait lancé la figurine à la tête de Hiro avant de s'enfuir en courant avec ses amis. Katsuki
observa Akira se rapprocher du jouet et le ramasser pour le tendre à Hiro. Hiro avait le visage
baigné de larmes et la tête baissée.

- Pourquoi...je comprends pas, qu'est ce que j'ai fait de mal ?

Akira s'approcha et attrapa le bras de Hiro pour lui faire tenir le jouet. Est-ce que Deku s'était
longtemps demandé ce qu'il avait fait de mal ? Pourquoi avait-il été rejeté ? Katsuki ne
pouvait pas s'empêcher d'y penser en espionnant la discussion des enfants. Pourtant Deku lui
avait tout pardonné...

- Je comprend pas...pou...pourquoi tu me détestes Akira ? Qu'est ce que j'ai fait de mal ?

- T'as rien fait Hiro...pardonne moi.

Hiro releva brusquement la tête avant de sourire petit à petit.

- Alors ça veut dire que tu ne m'en veux plus, on peut rester ensemble maintenant ?

- Hum...on reste ensemble maintenant...

***
Le temps de s'éloigner.

La fin d'avril s'écoula calmement, la douceur du printemps et les fleurs de cerisiers avaient
enchanter le quotidien de l'agence, Izuku respirait cet air en compagnie de Ochaco, il rentrait
ensemble de déjeuner, elle passerai avec son gros ventre de femme enceinte de presque 8
mois dire bonjour à son mari avant de rentrer chez elle. La mission de repérage et de
reconnaissance qu'il avait effectuée avec Jirou et Toru avait occupée Izuku tout le mois. Cela
l'empêchait de trouver du temps pour chercher un nouvel endroit pour lui et les enfants. Mais
lui-même ne se pressait pas. Était-ce par fainéantise ou parce que lui et les enfants se
sentaient vraiment bien chez Katsuki ? Il ne le savait pas vraiment et refusait d'y réfléchir.
Finalement, les choses se passaient bien de cette manière alors pourquoi se presser ? Cet
après midi là, Katsuki et lui avaient prévu de s'entraîner un peu et de rentrer tôt.
Régulièrement dans le mois, l'agence s'arrangeait pour libérer du temps d'entraînement, la
secrétaire Shin avait proposé de conduire les héros Dynamight, Deku et Red Riot cette après
midi là.

- Hooo toi, Bakugou et la secrétaire Shin dans un espace clos en plein entraînement...je me
demande qui survivra.

Remarque qui venait purement et simplement d'une Ochaco en manque de commérage


apparemment.

- Mais qu'est ce que tu racontes ! Je ne vois pas pourquoi ça se passerait mal...

- Mais...l'encourage-t-elle à poursuivre.

- ...C'est vrai que je ne suis pas très à l'aise avec elle...je crois qu'elle ne cache plus du tout le
fait qu'elle ne m'aime pas...

- Pffff hahahaha tu m'étonnes maintenant tu n'oses même plus déjeuner avec Bakugou.

Il y a moins d'une semaine, elle avait proposé en salle de repos à Katsuki de déjeuner avec
elle. Izuku se souvenait que Katchan était particulièrement fatigué ce matin-là, il était assis
sur le canapé de la salle, les yeux fermés et ne les a même pas ouvert pour lui dire que non il
déjeunait avec Deku. Alors forcément, Katsuki avait loupé le regard, mi envieux mi frustré et
un brin accusateur, qu'elle avait envoyé à ce pauvre Izuku et qui avait fait pouffer de rire
Momo et Ochaco présente à ce moment-là.

- Ah ha c'est pas la peine on est pas obligé de déjeuner ensemble Katchan ! Tu devrais inviter
Shin-san au restaurant, ça te changera aussi, s'était empressé de conseiller Izuku en agitant les
mains, très embarrassé.

- Ha ? Katsuki ouvrit les yeux pour les diriger vers Deku, tu déconnes ton bento va crever si
je fais ça !
- Ah Midoriya-san vous a préparé un bento ? demanda-t-elle un sourire crispé plaqué au
visage.

- Pppas spécialement Shin-san mais comme Katchan m'héberge depuis l'incident de mon
quartier, je peux bien le remercier en lui facilitant certaines tâches, e..en plus je ne cuisine pas
aussi bien que lui donc mes bentos sont vraiment très moyens je suis sûre que le restaurant
avec vous sera mille fois mieux, pas vrai Katchan ?

Réduit à encourager et à aider l'homme qu'il aime à sortir avec une fille...mais qu'est ce qu'il
n'avait pas été obligé de faire dans sa vie...Kirishima, présent également, avait été un peu
surpris de l'attitude de Izuku, il faudrait qu'il en parle avec son ami parce que manifestement
quelque chose n'était pas passé.

- Tch...il y a trop de sauce, de gras et d'exhausteurs de goût au resto, quand c'est fait maison
au moins on est sûre que c'est sain, en plus je vois pas ce qu'ils ont tes bento, hors de question
de gaspiller celui-là.

Le résultat est que Katsuki n'était pas allé au restaurant avec la secrétaire et que depuis, Izuku
le fuyait pour déjeuner, ce que le numéro 1 ne comprenait pas vraiment. Un matin, Izuku
avait même trouvé les bento déjà préparés par Katsuki, inutile de dire qu'avec son talent en
cuisine, c'était délicieux et qu'il n'avait pas pu s'empêcher de le manger en sa compagnie. En
revenant au présent, Izuku soupira, Ochaco a raison, à part cette fois-là, il n'osait plus
déjeuner avec Katsuki et sentait bien que celui-ci ne comprenait pas pourquoi.

- Honnêtement Ochaco...tu pourrais pas discuter avec elle ?

- Hum pourquoi faire ? lui avait-elle demandé en avalant sa bouchée.

- Je ne sais pas, lui faire comprendre qu'il n'y a jamais eu ce genre de chose entre Katchan et
moi...

Ochaco le regarda sérieusement en abaissant ses baguettes, même un aveugle pouvait voir
que Katsuki avait toujours été différent avec lui, ses anciens camarades de Yuei et elle n'en
avait jamais discuté avant le retour de Deku au Japon. Pour la simple et bonne raison qu'ils
avaient finis par croire que Deku était mort, à quoi bon réfléchir sur le type de deuil que se
résoudra à un moment ou un autre à porter Bakugou, le deuil d'un ami ou le deuil d'un
amant...quoi qu'il arrive, le jour où Katsuki Bakugou aurait abandonné, ils auraient
finalement tous perdu Izuku avant tout. Mais depuis le retour de Deku et avec les mois qui
passaient, ça ne choquerait personne d'apprendre que l'attachement de Katsuki envers lui
dépasse la simple amitié... au point que la secrétaire Shin, qui ne connaissait pas leur passif,
se sente menacé sans même savoir si Dynamight pouvait être attiré par le même sexe. Lui
faire comprendre qu'il n'y a jamais eu ce genre de chose entre Katchan et moi...mais peut-être
qu'ils s'étaient tous trompés, après tout, seuls les concernés peuvent savoir avec certitude.

- Je ne pense pas que je lui en parlerai Deku-kun, l'intimité de Bakugou-kun ne concerne que
lui, je ne me risquerai pas à jouer les entremetteuses.

- C'est vrai, tu as raison...


Mais qu'est ce qui lui avait pris de demander ça, même au lycée il avait l'impression d'être
plus mature. Cela lui faisait si peur que ça de voir Katsuki s'intégrer aussi bien à sa famille et
se contenter d'être avec eux ?

L'entraînement de l'après midi se passait pour l'instant plutôt bien, Izuku était assez heureux
de se rendre compte qu'il reprenait du muscle et malgré les traumatismes par lesquels son
corps est passé, il était aussi endurant que les autres, au camp militaire déjà il avait pu se
rendre compte avec joie qu'il tenait bien le rythme. Le rendez vous qu'il avait fixé avec ce
médecin que Tanaka lui avait conseillé devrait bien se passer, malgré les régulières douleurs
au ventre qu'il ressentait toujours, son corps allait de mieux en mieux, Deku avait bon espoir.
Concentré et reprenant son souffle, il se dirigea vers l'endroit où il avait posé son sac pour en
sortir une petite serviette de sport verte qu'il passa sur son front. Kirishima et Katsuki
jouaient à celui qui tiendrait le plus longtemps au gainage, ce qui le fit rire de là où il était. La
secrétaire Shin s'approcha alors de lui en lui tendant une bouteille d'eau et il la remercia.

- Bakugou-san a l'air en très bonne condition physique vous ne trouvez pas ? lui dit-elle.

- Ah...oui, Kirishima-kun aussi je trouve, je me demande qui va gagner..., répondit-il en se


tournant à nouveau vers eux.

- Ce sera Bakugou-san évidemment !

- ...

Izuku eut un petit sourire, avant qu'elle ne reprenne.

- Midoriya-san ?

Il tourna son regard vers elle et perdit rapidement son sourire.

- J'ai entendu dire qu'avant de disparaître vous aviez fait toute votre scolarité avec Bakugou-
san. Vous devez bien le connaître ?

- Ah...hum...c'est vrai mais nous n'étions pas vraiment amis alors je ne sais pas si on peut dire
que je le connais tant que ça...

- Mais pourtant Bakugou-san vous a cherché avec acharnement pendant des années, vous
n'étiez même pas ami ?

Izuku était gêné, il jouait un peu avec sa serviette, mal à l'aise à l'idée de la regarder en face.

- Vous..hum...vous avez une question en particulier Shin-san ?

- Oui je voulais vous demander si vous connaissez un peu le genre de fréquentation de


Bakugou-san ?

- Fr...fréquentations ?

Izuku n'y croyait pas, pourquoi c'est à lui qu'elle demandait ce genre de chose ?
- Vous vivez avec lui en ce moment, vous savez peut-être s'il a une petite amie ?

- Une...euh non je...je ne pense...enfin ce n'est pas l'impression qu'il donne en tout cas...,
bégaya-t-il.

Les yeux de la jeune femme brillait d'espoir quand elle se tourna finalement vers Deku.

- Les personnes avec qui il est sorti étaient plutôt comment ? Vous connaissez son type de
fille Midoriya-san ?

Izuku respira profondément et se tourna également vers elle...sa gêne disparu en peu en la
regardant, il l'a comprenait d'une certaine manière de vouloir lui demander, Katsuki était un
garçon fermé, c'était dure d'avoir des informations sur ses goûts, en tout cas en matière de
fille. Il n'eut pas besoin de réfléchir longtemps pour se souvenir que Katchan n'avait jamais
été dans une relation affichée avec quelqu'un de toute sa scolarité...ou en tout cas jusqu'au
mois de février de leur première, après il ne pouvait pas savoir... Mais delà à dire qu'il n'avait
jamais rien vécu avec personne, il n'en saurait sûrement jamais rien, ils n'ont jamais été assez
amis pour parler de ces choses là même après avoir vaincus All for One.

- Je suis désolé secrétaire Shin, mais je ne pourrais sincèrement pas vous le dire parce que je
ne sais pas moi-même, ensuite j'ai été absent tellement longtemps que je ne pourrai pas
savoir...Vous devriez demander à Kirishima-kun, c'est son meilleur ami, il en sait sûrement
plus... ou à Katchan directement, ajouta Deku dans un murmure.

Izuku reporta de nouveau son regard sur Katsuki et Kirishima, leur amitié était tellement
évidente, c'était à lui qu'il fallait poser ce genre de question. Il se souvenait de l'époque où
Denki se glissait dans sa chambre sous l'œil et la barbe de Aizawa-sensei, il râlait souvent
que Kirishima l'avait abandonné pour Bakugou ou Mina. Izuku ne le comprenait qu'en partie
parce qu'il avait l'impression de n'avoir tout simplement jamais atteint le stade qui lui
permettrait au moins de se sentir abandonné par Katsuki, il n'avait juste jamais été accepté,
comment aurait-il pu se sentir abandonné pour un autre ami ? Il ne pouvait pas nier qu'au
lycée, il lui arrivait de regarder leur relation avec envie en se demandant ce qu'il avait fait de
mal pour n'avoir jamais rien pu construire avec Katchan. La secrétaire Shin le ramena sur
terre.

- Pourtant vous donnez l'impression d'être très complice à l'agence...Vous n'êtes pas si proche
que ça finalement ?

Ah alors c'était sa réelle finalité...lui faire admettre sa véritable relation avec Katsuki, il lui
répondit donc lentement, comme s'il venait lui-même de s'en rendre compte, mais non c'est
simplement que cela faisait mal à chaque fois.

- Non...on n'a jamais été si proche que ça...on est devenu que récemment de bons amis et c'est
tout...

- Je comprends ! Je suis désolé d'avoir dérangé votre temps de repos Midoriya-san, je


demanderai à quelqu'un de plus proche de Bakugou-san, merci quand même.
Elle s'éloigna plutôt soulagée, Izuku ne la trouvait pas forcément méchante...elle avait juste
un objectif et souhaitait l'atteindre depuis quelque temps déjà. Mais son cœur s'était de
nouveau brisé au rappel de la réalité, on n'a jamais été si proche que ça...on est devenu que
récemment de bons amis et c'est tout....

- Ben alors le nerd tu dors ou quoi ?

Katsuki s'était approché en enfouissant sa main dans ses cheveux, Izuku n'y fit pas plus
attention que ça, toujours perdu dans ses pensées. Kirishima les avait vite rejoint en blaguant.

- Mec me dit pas que c'est toi que la secrétaire Shin essaye de draguer maintenant ?

- Haaaa arrête un peu tes conneries la tête d'orties.

Visiblement Katsuki n'appréciait pas la blague, ce qui n'étonnait pas Kirishima, il se tourna
vers Deku qui regardait ailleurs. Izuku avait le défaut de toujours trop réfléchir, il afficha un
petit sourire amère, me draguer moi mais quelle idée...avec le corps qu'il avait et son passé
comment une femme ou même un homme pourrait être attiré par lui. Même les blagues de
Kirishima lui faisaient mal aujourd'hui.

- Midobro on va faire quelques tours de terrain pour finir, tu nous accompagnes ?

La cicatrice sur son ventre se réveillait et le lançait à nouveau, quelques fois son ventre se
nouait douloureusement. Maintenant qu'il n'y avait plus de danger immédiat, il ne pouvait
plus nier ce problème. Katsuki le regarda attentivement en mettant à nouveau sa main sur sa
tête.

- Oï Deku y a un problème ?

Katsuki commençait à sérieusement s'inquiéter, il y a à peine cinq minutes Deku semblait


pourtant en excellente forme. Comme sorti de sa transe, Izuku le regarda avant d'écarter sa
main de sa tête.

- Hum... oui ça va, ne vous inquiétez pas ! Je me sens pas trop de forcer aujourd'hui, je vais
me doucher maintenant je pense, je vous attend dans les gradins.

- Comme tu le sens mec, tu viens Bakugou ?

- Ouais ouais...

Katsuki observa son imbécile de Deku un peu plus attentivement.

- T'es sûre que ça va ?

- Mais oui, j'y vais aussi Katchan tu devrais te dépêcher de le rejoindre on doit bientôt rentrer.

Deku se tourna pour se diriger dans la direction opposée de Kirishima, mais fut arrêté par
Katsuki qui lui attrapa l'épaule de l'arrière.
- J'ai des médocs dans mon sac si t'a besoin Deku et des fruits secs, si tu te sens encore faible
prends...

- Katchan !

Izuku était exaspéré, arrête ça...ce n'est pas étonnant que les gens pensent que nous sommes
complices si tu réagis comme ça avec moi. C'était comme quand il avait reçu le coup de
poing du sergent instructeur à peine 10 minutes après être arrivé au camp militaire... il n'avait
pas besoin de renvoyer une fausse image de leur relation. Katsuki resserrera un peu plus sa
prise, non ce n'est pas parce que Deku lui criait dessus qu'il allait le lâcher tant qu'il n'était pas
sûr que ça irait. Izuku regrettait déjà son éclat, comment pouvait-il se fâcher comme ça contre
lui, c'était exagéré... Katchan avait tout de même de l'affection pour lui, il ne pouvait pas juste
le repousser parce que son affection... c'était à la fois trop et pas assez.

- Je veux dire...merci Katchan mais c'est pas grand chose je t'assure.

Katsuki s'approcha un peu surpris du comportement étrange de son ami d'enfance, il posa sa
main sur la joue de Deku en le regardant attentivement.

- T'es sûre ?

- Hum... acquiesça Izuku en fuyant son regard.

Décidément c'est vrai qu'il est beaucoup plus tactile avec moi qu'avec les autres et il est aussi
observateur, c'était plus facile quand tu ne me regardais jamais Katchan... Katsuki le laissa
finalement partir avant de rejoindre Kirishima, il avait déjà presque fini son premier tour.

Le retour se passa tranquillement, Izuku était monté à l'arrière et Katsuki l'avait suivi, ce qui
avait déçu la secrétaire Shin qui conduisait aux côtés de Red Riot. La journée tourna
définitivement au cauchemar pour Izuku quand ils entrèrent à l'agence et qu'ils trouvèrent
tous ceux présents, réunis autour de Hitoshi Shinsou tenant un journal ouvert, le visage assez
choqué ou effrayé. Mais qu'est ce qu'il se passe ? se demanda Kirishima.

- Hey les gars qu'est ce que...commença-t-il en s'approchant d'eux.

Il s'interrompit de suite en voyant la photo qui prenait fièrement les trois quarts de la page, le
héros Charge bolt porté par un homme, cet homme avait les mains sous son derrière, son
visage était caché par sa casquette et par l'angle d'inclinaison qui lui permettait de
parfaitement embrassé passionnément Denki Kaminari. Izuku écarquilla les yeux avant de
tirer Hitoshi vers lui et de monter rapidement les marches vers son bureau. Celui-ci un peu
dans le gaz avait simplement lâché le journal que Kirishima attrapa pour mieux regarder, c'est
pas possible c'est une blague. Le titre était pourtant clair : Charge bolt s'offre du plaisir aux
portes d'un Love hotel. L'article parlait directement de la surprise de découvrir que le héros
qui montait en popularité depuis deux ans était en réalité gay et tergiversait maintenant sur la
personne qui l'accompagnait. Kirishima, un peu perdu, ne tarda pas à tendre le journal à
n'importe qui pour monter le plus vite possible rejoindre Midoriya. Izuku devait savoir avec
qui Denki était et si c'était un simple montage. Denki m'aurai dit s'il était gay on se connait
depuis tellement longtemps, s'il avait un petit ami j'aurai été le premier au courant.... Katsuki
était juste devant lui et il n'attendit pas pour ouvrir la porte de son bureau permettant à
Kirishima d'entrer et de surprendre la conversation qui avait déjà commencé.

- Ce n'est pas moi Midoriya !!!

Shinsou semblait agité, un peu paniqué et Izuku complètement exaspéré.

- C'est pas toi qui quoi ? Demanda Kirishima alarmé.

Cette question eut le mérite de reporter leur attention sur eux. Hitoshi respira un bon coup
avant de tourner la tête vers la fenêtre et Izuku porta la main à son visage plus exaspéré que
jamais, mais c'est pas vrai pourquoi cette journée est aussi désastreuse...

- Katchan ferme la porte.

Katsuki n'aimait pas recevoir des ordres mais c'était Deku alors il ne se posa pas de question
avant de la refermer, Kirishima ne tarda pas à s'avancer pour s'adresser à eux.

- Vous...vous étiez au courant que Denki sortait avec un garçon ? demanda-t-il.

- Ce n'est pas le plus important pour l'instant Kirishima-kun, affirma Izuku en fixant Shinsou.

- Ce n'est pas moi Midoriya, ça fait des années maintenant, on a toujours été
discrets...Franchement quel intérêt j'aurai à afficher Denki de cette manière là ?!

Izuku réfléchissait, il se prit la tête entre les mains, en effet Denki avait particulièrement
confiance en Shinsou et il se trompait rarement.

- J'ai jamais rien dit pour tes enfants Midoriya, tu penses que je me serai amusé à envoyer une
photo de nous à la presse ?

- C'est...toi ? Avec Denki, sur la photo c'est toi ? réalisa doucement mais sûrement Kirishima.

Shinsou le regarda sans lui répondre, avant de reporter son attention sur Midoriya, qui reprit
en le rassurant.

- Denki a toujours eu confiance en toi et...moi aussi, je te crois mais...vous ne vous êtes
jamais fait prendre alors pourquoi maintenant?

- Non...Midoriya je sais à quoi tu penses et...moi aussi ça m'inquiète mais je crois qu'on se
trompe tout les deux et que ce n'est qu'une coïncidence.

Comment ça pourrait être une coïncidence ? Izuku avait envie de pleurer, un peu moins de
deux mois après l'affaire de son quartier, les médias qui affichait plusieurs officiers militaires
que Denki avait dénoncé officieusement s'enflammait maintenant sur lui, comment ça pouvait
n'être qu'une coïncidence.

- Deku qu'est ce qu'il se passe ? La pile électrique est gay, c'est bon chacun sa vie, il assumera
devant les médias et bientôt on en parlera plus...
- Ce n'est pas le problème Bakugou, lui assura d'une voix sans appel Shinsou.

- Denki t'a...il vous est arrivé de parler avec Denki, tu es au courant de quoi exactement ? lui
demanda Izuku.

Kirishima regardait Shinsou l'air ébahi, c'est pas vrai c'est pas possible...

- Haaa de pas grand chose, le genre confession sur l'oreiller c'est pas trop le style de Denki...

- Confession sur l'oreiller...murmura Kirishima, toi !

Il s'avança pour prendre violemment Shinsou par le col et Katsuki l'attrapa par derrière pour
l'écarter.

- Oï qu'est ce qui te prend !

Kirishima se dégagea brutalement et garda la tête baissée, Katsuki l'écarta de force et se


tourna vers les deux autres qui n'avaient pas bougé, ne s'attendant pas à ce petit excès de
colère dont ils ne devinaient pas l'origine.

- Deku qu'est ce qui se passe ?

- Denki...il a été affiché par les médias à peine quelques semaines après le procès de certaines
personnes et je ne sais pas si on s'en prend à lui intentionnellement, ça m'inquiète
Katchan...j'ai peur pour lui.

- C'est une coïncidence Midoriya...si quelqu'un avait vraiment les moyens de lui faire du mal
il les auraient utilisés, franchement une photo où on s'embrasse ce n'est pas une sex tape y a
quand même pire !

- Et peut être que c'est de l'intimidation, une sorte d'avertissement et si le pire était justement
à venir, réplica Izuku.

- Dans ce cas, la seule solution c'est d'attendre, de toute manière Denki ne mettra sûrement
pas les pieds hors de chez lui avant plusieurs jours.

Kirishima lui lança un regard dur que Shinsou ignora superbement, il s'approcha d'Izuku et
posa sa main sur son épaule avant d'ajouter.

- J'étais là le soir où Denki a tout brûlé...son ordi, ses dossiers, il ne restait absolument rien
Midoriya, je pense réellement que c'est une coïncidence...

- Que ce soit une coïncidence ou pas, Denki doit détester ça...murmura Izuku.

- Détester quoi ? demanda Kirishima.

Le fait que ce soit Hitoshi qui lui répondit l'agaçait encore plus.

- Qu'on parle ouvertement de quelque chose de vrai sur lui, tel que je le connais Kaminari ne
vous aurai tout simplement jamais dit qu'il était de ce bord là.
- Deku ! Arrête un peu de sauter aux pires conclusions directement, notre pote est gay, il a été
pris en photo par un paparazzi, c'est pas encore la mort. C'est arrivé à la gravity girl et son
mec y a quelques années ils ont fait scandale pendant une semaine et puis c'était fini...Il se
passera la même chose pour le débile électrique.

Kirishima se souvint alors de ce que Denki lui avait avoué récemment, ça ne m'intéresse pas
du moment qu'ils sont tous loin de la vérité, il n'y a que les apparences qui compte Eiji.

- Vous vous aimez ? Demanda-t-il brusquement à Hitoshi Shinsou.

Katsuki avait du mal à comprendre son ami du lycée, il s'était mis en colère et ne semblait
toujours pas se calmer, mais il était également curieux de connaître la réponse de Shinsou.

- Mais qu'est ce que...enfin c'est pas possible je peux savoir pourquoi je devrai répondre à
cette question ? s'offusqua Shinsou embarrassé.

Kirishima se plaça face à lui très sérieusement, il semblait moins en colère et plus intéressé
par la réponse à cette question.

- Parce que c'est important...tu l'aimes ?

Hitoshi soupira et ramena sa main à l'arrière de sa nuque, assez gêné.

- Non...C'est pas ce qu'on cherchait, ça a toujours été purement physique, on se plaisait bien
et comme je suis pas du genre à parler de ce qui concerne les autres, Denki me fait confiance
pour ne pas ébruiter...ce genre de relation.

Kirishima ne savait pas vraiment s'il était soulagé, déçu, en colère ou toujours choqué mais
après avoir obtenu la réponse qu'il voulait, il ne s'attarda pas et alla s'enfermer dans son
propre bureau. Après quelques secondes, Izuku soupira, sa cicatrice lui jouait encore des
tours, il porta sa main à son ventre.

- Ça ne va pas Midoriya ? Tu es pâle...lui fit remarquer Hitoshi.

Katsuki détourna rapidement la tête de la porte qu'avait fermé violemment Kirishima pour
porter son attention sur Deku.

- Oï Deku !

Il l'attrapa par le coude avec douceur et le tourna vers lui, c'est vrai qu'il est pâle, il ne s'en
rendait pas compte avant qu'il n'emménage avec les enfants chez lui, mais souvent, le soir,
Deku s'installe sur le canapé en fermant les yeux, il était un peu pâle et donnait l'impression
d'avoir besoin de quelques minutes de calme. A l'agence, il semblait toujours aller bien
mais...passer quasiment 24h/24 à proximité, lui donnait chaque soir des preuves que sa santé
n'allait pas réellement bien. Shinsou se sentit bien vite de trop et laissa échapper un simple "je
vous laisse, occupe toi de lui Bakugou" avant de sortir à son tour. Katsuki en profita pour
rapprocher doucement Deku de lui, est ce qu'il me fait un malaise là ?

- Deku...
Il tremblait légèrement, Izuku avait des sueurs froides, Katsuki le rapprocha encore et Deku
se laissa faire pour se retrouver contre Katsuki, celui-ci l'enlaça doucement, comme le soir de
Noël, en l'attrapant d'un bras pour le maintenir par les hanches. Au bout de quelques minutes,
Katsuki sortit de sa poche un caramel, ouvrit le sachet d'une main, se refusant à
complètement lâcher Deku et le lui tendit directement aux lèvres. Katsuki ne comprenait pas
trop, il avait pourtant l'air de mieux en mieux, il avait pris du muscle, il prenait des
compléments matin et soir.

- Laisse-le fondre dans ta bouche Deku.

Izuku acquiesça et suivit son conseil, quand il se sentit mieux, il se dégagea avec douceur de
Katsuki.

- Il vaut mieux rentrer Katchan, murmura-t-il simplement.

Sur le retour, Katsuki mourrait d'envie de se rapprocher de Deku, il avait l'impression qu'il
pourrait tomber à tout instant, il avait voulu lui prendre son sac de sport mais celui-ci s'était
éloigné. Maintenant, il marchait à quelques pas derrière lui quand Deku s'arrêta.

- Katchan...Je...j'ai pas l'habitude que tu marches derrière...

Et moi Deku j'ai pas l'habitude que tu refuses mon aide, que tu refuses de déjeuner avec moi,
de t'entraîner avec moi, que tu t'éloignes comme ça, que tu me regardes pas, je déteste
carrément, si t'a un problème dis le et on le réglera ensemble ! Néanmoins, il prit sur lui et
soupira avant de se rapprocher à son niveau. Toujours en regardant devant lui, Katsuki
entama la conversation sur un ton nonchalant.

- Alors comme ça, la pile électrique s'envoie en l'air avec monsieur trois mètres de cernes
sous les yeux depuis des années...

Izuku eut un hoquet de surprise, il ne s'attendait pas à ce que Katchan parle de ça à nouveau,
ça le mettait assez mal à l'aise.

- Je sais pas trop ce qui me surprend le plus...le fait que ce débile est compris le concept de
sex friends ou le fait que de nous trois c'est finalement lui qui a le plus d'expérience dans ce
domaine là.

- Katchan !

- Quoi ? On est adultes, on peut parler de ça avec maturité.

Izuku reprit sa marche en regardant face à lui également.

- Vous trois...c'est Kirishima-kun, toi et Denki ?

- Hum...

Izuku réfléchit un instant avant de reprendre.

- Je ne pensais pas que Kirishima-kun avait peu d'expérience...


- Tu veux dire qu'il en a pas.

Deku le regarda intrigué.

- Cette tête d'ortie est un romantique, un peu comme toi... il a un balais dans le cul pire que le
robot...enfin non ça en vrai je sais pas si c'est possible, mais il ferait jamais rien si c'est pas
avec quelqu'un avec qui il sort depuis un bout de temps...et comme il est jamais sorti avec
personne d'autre que Mina alors forcément il a pas testé grand chose.

- C'est vrai que Kirishima-kun semblait un peu choqué de savoir qu'ils avaient ce genre de
relation sans s'aimer...

- Ouais...je crois qu'il se serait pas imaginé Denki comme ça...mais je comprends pas trop, il
fait ce qu'il veut après tout...

Katsuki se tut et réfléchit, pourquoi est ce que ça le choquait autant à la tête d'ortie...après
tout Denki trainait pas mal avec Mineta au début du lycée, il n'était pas aussi pervers que lui
mais ça ne devrait pas l'étonner que Denki tiennent parfois moins aux sentiments qu'au
plaisir, c'était un choix comme un autre. Personnellement ce n'était pas sa manière de faire.
Plaisir ne pouvait qu'être allié à la bonne personne, à l'expression de quelque chose qui le
transcende, il jeta un coup d'œil à Deku, il n'aurait pas non plus aimé que Deku ait cette
mentalité...ou alors c'est le fait qu'il soit avec un garçon ? C'est vrai que c'était étonnant,
Denki n'en avait jamais fait mention... d'un autre côté il avait vite osé lui demander en face
s'il aimait Deku...alors les relations entre mecs, il aurait pu se douter qu'il en avait l'habitude.

- Katchan...toi ça ne...ça ne te dérange pas que Denki préfère être avec un garçon ?

- Haaaa ?

Mais qu'est ce qu'il raconte ce stupide Deku ? Est ce qu'il avait conscience qu'il vivait
ensemble maintenant, deux garçons et deux enfants ? Pourquoi aurait-il du mal avec le fait
d'être gay ?

- Non bien sûr que non...C'était juste surprenant...murmura-t-il.

Il observait Deku qui avait l'air en pleine réflexion, il fuyait un peu son regard, comme depuis
la fin de l'entraînement, Katsuki patienta encore un peu...Deku était sur le point de parler
d'une chose qui lui trottait en tête, il le savait parce qu'il mordait sa lèvre inférieur et entortillé
discrètement l'une des sangles de son sac avec sa main, il regardait ailleurs quand il lui parla
enfin ce qui lui passait par le crâne.

- Et...ça veut dire que toi aussi Katchan...tu...tu n'as pas eu beaucoup d'expérience ?

Tout ça pour ça ? Alors là Katsuki était déçu ou surpris, il soupira et répondit néanmoins
sérieusement à cet imbécile qui se faisait trop de bile pour un rien.

- Comme si j'avais eu le temps d'y penser Deku...bien sûr que non, j'ai autant d'expérience
que toi.
J'en ai pas si tu ne m'as pas mentis Deku. Mais il ne doutait pas tellement de lui, la présence
de ses deux enfants dans le parc où ils se rendaient ne changeait pas grand-chose à son
opinion, Deku l'avait toujours aimé, lui, et n'aurait jamais rien fait avec personne d'autre, ou
en tout cas pas volontairement. L'alliance qu'il portait toujours à son cou en était la preuve
concrète, Deku et lui s'appartiennent mutuellement.

- Mais... reprit Izuku, tu n'as jamais v...voulu, enfin je veux dire, tu dois bien avoir un type de
personne qui te plait, non ?

- Ha..., il le regarda un peu ça devenait embarrassant, le genre mignon et maladroit peut-être.

Deku tourna brusquement le regard vers lui, les yeux grand ouverts et la bouche fermée, il
semblait cogiter un maximum, Katsuki s'amusait de ses réactions, le cerveau du nerd tournait
à plein régime avant de soudainement avoir l'air déçu...

- Katchan, tu as déjà ressenti...du désir pour quelqu'un ?

Katsuki s'étouffa tout seul avant de s'appuyer sur le petit muret du parc dans lequel jouaient
les enfants en ce moment même. C'était le parc habituel, ils avaient marché jusqu'à eux et leur
faisaient signe, ils pourront ensuite rentrer ensemble. Izuku occupait ses yeux à surveiller les
moindres faits et gestes de Akira, Kana et Hiro au loin, il ne semblait plus tellement gêné, un
peu attristé. Comment aurait-il pu imaginer le matin même qu'il oserait demander cela à
Katsuki ? Sa discussion avec la secrétaire Shin ne pouvait pas l'y avoir poussé ? Mais Katsuki
répondait à ses questions, c'était lui qui avait commencé à en discuter...On est adultes, on
peut parler de ça avec maturité...ça ne change pas grand-chose au fait que Deku n'aurait
jamais pensé être assez proche pour qu'il accepte de se confier à lui sur ce sujet.

- J'avais pas le temps Deku...je voulais être numéro 1 et je voulais te retrouver...mais


dernièrement...ouais il m'est arrivé de vouloir tenter des...trucs de ce genre.

Katsuki repensait notamment à son rêve, Deku dans un peignoir à moitié défait...c'était assez
excitant, c'est vrai. Izuku le regarda réagir à son propre souvenir, Katchan avait soudainement
légèrement rougit, les yeux fermés comme s'il semblait se souvenir de quelque chose d'assez
plaisant. Elle devait être vraiment désirable cette personne... Il reporta son regard sur les
enfants avec un pincement au cœur. Katsuki finit par ouvrir les yeux et l'observer à son tour,
Deku avait le même genre de regard nostalgique et triste...comme s'il voulait que l'horizon
l'aspire enfin, comme sur cette plage, dans son rêve.

- Et toi Deku ?

Deku ne semblait pas quitter cette plage, toujours le regard perdu dans le vide ou dans un
océan de souffrance, il prit la parole lentement.

- Moi j'avais trop mal au collège pour me concentrer sur autre chose que la douleur, j'étais
trop jeune aussi...au lycée je devais être à la hauteur du One for All, je n'avais pas le temps
non plus...après ça je ne pouvais plus en ressentir...

- Qu'est ce que tu veux dire Deku ?


- Je veux dire que s'il prenait l'envie à quelqu'un de vouloir se mettre avec moi...cette
personne serait vite déçu sur ce plan là...je suis monstrueux et je suis malade, Katchan, je n'ai
ni la vigueur, ni l'endurance, ni l'envie pour ces choses là, mes hormones ne sont pas encore
assez synchro j'imagine...

- Qu'est ce que tu racontes monstrueux ? Ça se soigne peut-être Deku...

- Peut-être...

- Deku...Il entoura ses épaules de son bras pour le rapprocher de lui et lui faire enfin tourner
la tête vers lui, c'est peut-être simplement comme une carence, il suffit de prendre soin de
soit, de vivre sans stress et d'être avec la bonne personne...c'est pas comme si t'étais né
comme ça, tu l'es devenu, comme si t'avais pris une bonne grippe qui te coupait l'appétit, non
?

- Katcha...

Katsuki l'approcha encore de lui, le ramenant contre son torse ce qui lui coupa la parole, leur
petite différence de taille lui permit de poser son menton sur sa tête et de le serrer fortement
en inspirant profondément dans ses cheveux bouclés.

- Ça s'arrangera, l'appétit reviendra...et même si ce n'est pas le cas...Y a tellement pire


Deku...au moins t'es vivant et t'es là.

Izuku était abasourdi de la position dans laquelle il s'était retrouvé en quelques secondes.
Néanmoins il se laissa aller dans les bras chauds et réconfortants de son ami d'enfance,
inspirant son parfum rassurant, il enfouit sa tête dans son cou en fermant les yeux.

- Tu as raison, je suis là Katchan...

***

Le lendemain arriva bien vite pour Izuku et son rendez vous de l'après midi également. Il n'en
avait pas parlé à Katsuki, il aurait peut-être dû, sa santé se prêtait bien à la discussion de la
veille. Katchan ne l'avait pas lâché durant plusieurs minutes dans ce parc, si Deku ne
ressentait pas de désir ça ne l'empêchait pas de trouver agréable et réconfortant de s'enlacer.
Ses enfants étaient encore très petits quand il se forçait à les tenir régulièrement dans ses bras
et à les serrer, parce que Tanaka lui avait expliqué que les contacts physiques pour les bébés
étaient très importants pour leur développement. A cette époque, Izuku avait l'impression
d'évoluer dans une éternelle brume, au fur et à mesure de ses efforts pour être tactiles et
aimants avec Akira et Kana, il s'était sentis sortir de cet enfer quotidien, de l'impression d'être
détaché émotionnellement du monde. Se forcer l'avait peut être aidé à rapidement sortir d'une
crise hormonal dont il n'avait pas idée...il allait beaucoup mieux en à peine quelques mois,
Akira et Kana lui avait donné une raison de se battre.

Izuku traversa les portes de la sortie de l'hôpital, cette visite le laissait perplexe et pensif, c'est
quand il avait l'impression que les choses allaient mieux que le destin s'occuper de briser ses
espoirs. C'était un constat qu'il se faisait régulièrement, mais cette intuition se vérifia une
nouvelle fois quand il entendit une voix forte l'appeler.
- Izuku !

Mitsuki s'approcha rapidement de lui surprise et bien heureuse de le croiser, elle insistait
régulièrement pour que les enfants viennent passer la nuit à la maison et si Izuku avait
accepté une ou deux fois...il était toujours gêné de les voir se comporter comme de réels
grands-parents. Parfois, Deku sentait ce pincement de culpabilité terrible à devoir infligé à
ceux qui l'entourent autant de souffrances. Akira et Kana étaient bien trop à leurs places, et
lui ne pouvait que penser à celui qui auraient dû être avec eux...le garçon qu'il a tué, il ne
pouvait non plus s'empêcher de penser que ce moment ne durera pas éternellement, il faudra
faire un choix qui risquait de heurter ses enfants ou lui même. Izuku chassa rapidement ses
pensées lugubres en souriant à Mitsuki-san.

- Bonjour Mitsuki-san ! Je ne m'attendais pas à vous voir.

- Ah c'est moi qui ne m'attendait pas à te voir sortir de l'hôpital ! Tout va bien Izuku rassures
moi ?

- Oui ! Ne vous inquiétez pas ! Ce n'était qu'une visite de routine, il en faut bien de temps en
temps pour les héros, avait-il répondu en paniquant légèrement.

Izuku n'aimait pas mentir mais tant pis pour cette fois, il était fatigué et ne se sentait la force
de rien.

- Tant mieux, je rentrais après avoir fait des courses, mon mari a pris la voiture aujourd'hui
mais ça me permet de marcher un peu.

- Je peux ?

Izuku désigna les sacs qu'elle tenait et les prit après son accord en lui assurant qu'il pouvait la
raccompagner jusqu'à chez elle.

- Moi aussi ça me fera du bien de marcher, lui avait assuré Izuku.

- Mon petit Izuku tu es un garçon tellement bien, ta mère est sûrement très fière de toi de là
où elle est...

Mitsuki reporta le regard sur le chemin qui lui faisait face, avant de finir.

- Comme elle l'a toujours été d'ailleurs.

Izuku ne répondit rien, c'était toujours un sujet très dur pour lui et qu'il avait du mal à
aborder. S'il comprenait que Mitsuki-san avait pu faire son deuil pendant des années et ne
plus souffrir de la séparation, il n'en était rien pour lui. Son départ a été précipité et même si
sa mère avait dû rapidement comprendre le pourquoi...il n'avait pas pu lui en parler. Toutes
ses années étaient passées tellement vite, les trois premières, il a vécu isolé avec ses enfants,
anesthésié du monde qui l'entourait, sa solitude était comme un état de douleur permanent sur
lequel il n'avait eu aucun contrôle. Après les trois ans des enfants, son monde s'était mis en
mouvement constant, emprisonné dans une totale angoisse, il n'avait pas vu le temps passer,
occupé à survivre au jour le jour, il n'envisageait pas d'avenir. Quand Denki et Tanaka l'ont
forcé à le faire, ils s'étaient, avec les enfants, réfugiés au Vietnam juste après après New York,
il avait enfin pu respirer de nouveau en imaginant un futur convenable, si sa vie n'avait
finalement été qu'une suite de souffrances, il refusait que ses enfants paient le même prix que
lui ou que son père. Seulement, au moment où il respirait de nouveau comme n'importe quel
homme normal, presque 8 ans étaient passés, All Might était mort et sa mère...n'était plus là.
Contrairement à Mitsuki, son deuil avait à peine commencé, ce n'était de toute manière pas le
premier, il y avait Ame...

- Izuku-kun je suis vraiment contente de te voir, je voulais justement te poser des questions.

- Hum ?

- Est-ce que mon fils va bien ? Cet ingrat ne nous appelle jamais ! S'il n'était pas venu
déposer les enfants au début du mois, je ne l'aurai même pas vu depuis la mi-février.

- Haha oui Katchan va bien.

- Il n'est pas insupportable au moins ? S'il est désagréable, n'hésite pas à le remettre à sa place
et à venir à la maison, ça ne nous dérange absolument pas, tu y es chez toi.

Cette parole était à double tranchant, Izuku en avait conscience mais elle le réconfortait d'une
certaine manière, alors il acquiesça en la remerciant.

- Je voulais aussi te demander, tu es bien en équipe avec Katsuki ?

- Oui pourquoi ?

- Je voulais savoir ce que tu pensais de Shin-san qui travaille dans votre agence.

Complètement étonné et confus, il regarda Mitsuki décontenancé.

- Mais pourquoi vous voulez savoir ce que je pense de la secrétaire Shin ?

- Eh bien je l'ai rencontrée quelques fois un peu par hasard, elle va au club de gym de mon
quartier et nous avons sympathisé, pendant notre première discussion, il y a à peine deux
jours, elle a avoué à demi-mot qu'elle appréciait beaucoup Katsuki ! C'est bien quelque chose
que j'avais peur de ne jamais entendre !

Stupéfait, Izuku sentait d'ici la discussion qui se profilait à l'horizon, elle lui faisait peur.

- Tu comprends Izuku, je m'inquiète pour lui ! J'ai eu de la chance de rencontrer Masaru, il


m'a accepté comme je suis. Katsuki doit faire des efforts sur son caractère mais savoir qu'il
serai avant tout accepté comme il est...c'est très important pour moi...ça me rassurerai en tant
que mère de voir que mon fils n'est pas seul et cette jeune femme à l'air vraiment bien. J'y
réfléchissais en marchant quand je t'ai vu, alors je me demandais quelle était ton avis, tu les
côtoies régulièrement à l'agence, tu penses que cette personne serait bien pour mon fils, tu
crois qu'il serait intéressé ?

Quelle ironie... lui il avait toujours accepté Katchan tel qu'il est, même quand il devait être la
personne qui souffre le plus de ce qu'il était, pourtant personne ne l'avait remarqué, pas même
le concerné... Il chassa cette pensée qui n'avait décidément rien à faire là et réfléchit
honnêtement durant quelques minutes avant de répondre à Mitsuki Bakugou.

- La secrétaire Shin est très concentré et assidu dans son travail, elle est le genre de personne
à avoir un objectif et à ne pas lésiner sur les moyens pour l'atteindre...sur ce point elle
ressemble beaucoup à Katchan...je ne la connais pas très bien, mais je n'ai jamais entendue du
mal d'elle, et je ne l'ai jamais entendue dire du mal de quelqu'un...

- C'est très bien si c'est une personne intègre et travailleuse, mon fils ne supporterai pas d'être
avec une femme qui aime le commérage. Ils s'entendent bien Izuku ? Elle serait le genre de
Katsuki ?

Il avait peu à peu l'impression d'étouffer mais d'une certaine manière, Izuku s'attendait à se
retrouver dans cette situation un jour...seulement, il pensait devoir renvoyer Mitsuki-san à
Kirishima et assister de loin à ce qui suit généralement ce genre de conversation. Le fait qu'il
finisse par renseigner lui-même Mitsuki était l'un de ses coups durs du destin qu'il ne pouvait
pas prévoir et qu'il ne pouvait pas éviter. Mal à l'aise, il prit sur lui et sur la culpabilité qui lui
nouait la gorge, pour répondre une fois de plus honnêtement et sans se considérer lui et les
enfants dans l'équation. Si Katsuki se mariait il ne saurait pas quoi faire, devrait-il lui dire
immédiatement pour Akira et Kana...est ce qu'il voudra les prendre avec lui ? S'il ne disait
rien, Katsuki se marierait avec la secrétaire ou une autre, et ferai sa vie en ayant sa propre
famille...Mais ce serait terriblement cruel pour Akira et Kana. Izuku s'arrêta quelques
secondes...mais qu'est ce que j'ai fait, j'ai laissé mes enfants s'habituer à la vie avec deux
parents...un sentiment d'urgence le poussait à courir chez lui, prendre leurs affaires et partir
loin. Pour pouvoir, plus tard, expliqué à Akira et Kana que ce n'est pas que Katsuki ne voulait
pas d'eux, c'est simplement qu'il ne savait pas et que eux ne pouvaient pas s'imposer, ce serait
sa faute et les enfants pourront lui en vouloir ou en parler à Katsuki dans plusieurs années.
Mais au moins, ils n'auraient pas souffert de l'absence d'un deuxième parent, puisqu'ils
n'auront pas eu l'occasion de vivre longtemps de cette manière.

- Izuku tout va bien ?

- Hein ?

- Tu es tout pâle mon grand, tu n'es pas malade au moins ?

- Ah non non ne vous inquiétez pas Mitsuki-san...en fait je réfléchissais...vous vouliez savoir
comment se comporte Kachan avec la secrétaire Shin ?

- Oui...je ne voudrais rien lui imposer, surtout que je ne sais pas si elle est son genre.

- Hum...Katchan m'a...il m'a dit qu'il préférait les filles...les filles dans le genre mignon et
maladroit...ça ne correspond pas beaucoup à la secrétaire Shin...enfin je veux dire le côté
maladroit sinon Shin-san à l'air très belle.

Il s'embrouille, ce qui fait rire Mitsuki aux éclats.

- Hahaha Izuku moi qui pensait que mon maniaque de fils ne supporte pas les imperfections
des autres...maladroit je ne m'y attendais pas !
- Katchan n'est plus comme ça Mitsuki-san ! Il...il travaille souvent en équipe et compose
avec les points forts et les points faibles des autres sans râler je vous assure !

C'est vrai que Katsuki avait beaucoup changé, c'était sûrement ce qui l'avait fait retomber
amoureux. Au collège, il avait trop mal pour accepter que ce soit bien de toujours aimer
Katsuki, mais ensuite, il a arrêté de s'en prendre à lui, Katchan était toujours le plus fort, il
l'avait toujours admiré et forcément quand ses bons côtés sont ressortis au lycée...Izuku ne
pouvait que l'aimer à nouveau ou du moins accepter le fait qu'il l'a toujours aimé, maintenant
qu'il ne l'embêtait plus c'était moins grave.

- Ça me rassure ce que tu me dis là mon petit Izuku, ça me rassure beaucoup, je n'arrive


jamais à savoir ce qui se passe autour de mon fils, il ne m'a jamais partagé ses expériences et
sa vie en général, c'est triste à dire mais même si nous nous ressemblons beaucoup j'ai
l'impression de ne pas le connaître ou le comprendre.

- ...

Izuku en était désolé pour elle, Katsuki a toujours été difficile à cerner, le seul à qui il s'était
sûrement ouvert, c'est Kirishima...un pincement d'envie et de jalousie le prenait souvent au
lycée à ce constat. Lui, il connaissait Katsuki simplement parce que la vie l'avait toujours mis
à proximité de lui, par conséquent, il comprenait bien comment Katchan fonctionnait mais ne
partageait rien avec lui malgré tout. Il avait toujours été à la fois très proche et très éloigné de
lui...alors il comprenait la secrétaire Shin et Mitsuki-san, sauf qu'il était plus proche que loin
en ce moment et ce n'était décidément bon pour personne. Il est temps de s'éloigner.

- Mais tu ne m'as toujours pas dit, elle serait peut-être un bon parti, mon fils est intéressé ?

- Il ne m'en a jamais parlé...Katchan est toujours poli avec elle...elle vient souvent lui parler et
il prend le temps de l'écouter même s'il ne répond pas toujours avec...hummm "entrain" ?

- C'est déjà bien que sa compagnie ne le dérange pas...

- Hum.

- Il y a quelque temps elle m'a demandé quels chocolats il pourrait apprécier, c'était pour la
Saint Valentin n'est ce pas ? Il les a acceptés ?

- ...oui.

- Mais c'est un très bon signe ! J'espère qu'il se montrera correct avec elle, si tu vois qu'il ne
l'est pas, rapporte lui notre conversation ! Ça l'empêchera peut-être de tout gâcher.

- ...

- Et sinon comment vont les enfants ? Kana a rendu son carnet ? Elle était tellement stressée
la pauvre petite...

- Oui, elle a eu une bonne note Mitsuki-san.


Izuku n'était pas d'humeur à parler, cette discussion lui avait fait plus de mal que de bien, ce
rendez-vous chez le médecin également. Alors il se contenta de répondre poliment et Mitsuki
ne remarqua rien jusqu'à ce qu'ils se séparent à la porte de chez elle. Elle voulut l'inviter à
prendre au moins un café à l'intérieur, mais Izuku refusa fermement. Décidément, cette
maison n'était pas son chez lui et il n'avait rien à y faire. Sur le retour, il passa par le petit parc
de son enfance, il longea le long muret en observant les alentours vides, ses mauvais
souvenirs de cet endroit noyaient les quelques moments de bonheur qu'il avait crû avoir en
commun avec son ami d'enfance. Dans le bac à sable, Katsuki avait pris son sceau et avait lu
son prénom Deku...pas loin du toboggan, c'était là que Katsuki s'était battu, ou plutôt l'avait
battu pour la première fois, quand il avait voulu défendre un de leurs petit camarade. Chaque
mètre carré était un souvenir déplaisant, Izuku soupira, la gorge nouée et le cœur lourd, avant
de finir par s'asseoir, appuyé contre ce mur, les bras autour de ses genoux repliés sur lui. Il
resta quelques secondes, les larmes lui montant aux yeux. Son père lui manque, sa mère lui
manque, Ame lui manquait aussi... Akira et Kana devaient être en train de s'amuser chez
Katsuki pendant qu'il leur faisait le dîner, était-il donc le seul à n'avoir de place nulle part ?
Au bout de quelques minutes quelqu'un s'installa également contre ce mur, assis en tailleur, la
capuche rabattu sur le visage, Izuku devinait aisément qui avait pu le rejoindre, la seule autre
personne qu'il connaissait à n'avoir de place nulle part dans ce monde, à être seule. Izuku
tourna la tête pour tomber sur un Denki les yeux rouges mais un petit sourire aux lèvres.
Izuku le connaissait bien, alors il sourit également, si Denki était triste et avait pleuré, ça ne
changeait pas le fait que son ami était heureux de tomber sur lui en ce début de soirée, Denki
était heureux de ne pas être seul alors un petit sourire étirait son visage.

- Hitoshi nous a dit hier que tu ne mettrais pas les pieds dehors avant un bon moment,
expliqua Izuku.

- Il s'est trompé...je suis allé voir mes parents.

Denki revenait donc du cimetière, pas étonnant qu'il ait les yeux rouges.

- Je me disais bien que c'était bizarre que tu passes par là...alors j'imagine que Hiro est avec
mon Champion.

- Et ouais !

Denki s'installa un peu plus confortablement en regardant le soleil se coucher sur le petit parc
face à eux. Izuku sentait que les réponses de Denki étaient crispées, ils vont finir en pleur
tous les deux.

- Qu'est ce que tu penses de cette histoire des médias Denki ?

- Je pense que c'est une coïncidence, personne ne m'a contacté et puis j'avais récupéré tout ce
qui me concernait et je l'ai détruit alors bon...

- Humm...

- Comment ils ont réagi à l'agence ?

- Surpris...mais ne t'inquiète pas ils l'accepteront tous.


- Ouais...plus le temps passait et plus je me disais que ça ne servait pas à grand chose de
cacher que j'étais gay... mais y avait Kirishima...

- Justement Denki...c'est le seul à n'avoir pas très bien réagis je crois... Il a l'air...en colère que
tu sois avec quelqu'un...

- Mais...je suis pas avec Hitoshi, corrigea Denki en fronçant les sourcils, vous lui avez dit ?

- Oui...c'est ça en fait, qui a l'air de le mettre en colère.

Le silence s'installa quelques secondes, avant que Denki ne reprenne la parole, à la fois agacé
et la gorge nouée.

- J'y comprends rien du tout...il m'a abandonné au lycée et quand tu es parti... je me suis
retrouvé seul, encore...je...je déteste être seul Izuku.

Plusieurs larmes coulaient maintenant sur son visage, et Izuku aussi se sentit un peu débordé
en regardant le ciel orangé.

- Il m'a abandonné pour la fille qu'il aimait... oh je lui en veux pas... il avait raison, et
puis...on force pas les sentiments, c'est juste...c'est juste que je comprends pas pourquoi est ce
qu'il réagit comme ça maintenant.

- Comment il réagit, Denki ?

- T'a...tu l'as bien vu, il insiste toujours pour que je sois là, il fait toujours tout pour passer du
temps avec moi, pour en savoir plus, il ne veut juste pas...me...me laisser. Pendant un
moment...je pouvais même plus voir Hitoshi parce qu'il...il m'invitait constamment...

- J'imagine que c'est parce qu'il tient beaucoup à toi...

- Mais...moi je ne veux pas, répondit Denki en sanglotant, moi je ne veux pas..je veu...enfin
je veux dire...il me connaît pas...il a aucune idée d'à quel point je suis dégoûtant et...j'ai pas
en..envie qu'il me connaisse...

- Tu n'es pas dégoûtant Denki...t'a juste jamais eu de chance, les hommes ne naissent pas tous
égaux dans la vie...et bizarrement... j'ai l'impression qu'il y en a qui doivent subir plus
d'épreuves que les autres.

- C'est...c'...c'est injuste Izuku, mes parents me manquent...mon ... mon Eiji me manque...

Izuku patienta quelques instants que son ami finisse de relâcher la pression, ça ne l'étonnait
pas que Denki craque, il n'a jamais aimé qu'on se rapproche de la vérité quand ça le concerne.
Cette affaire dans les médias ne faisait que lui rappeler toutes les choses qui font que sa vie
pourrait se transformer en cauchemar.

- C'était cet homme pas vrai...le grand baraqué avec une casquette que j'avais vu de loin sur la
plage de Musutafu que je nettoyais à l'époque... C'était lui Eiji, ton secret, n'est ce pas ?

Denki acquiesça douloureusement.


- C'est drôle, sa silhouette me fait penser à celle d'aujourd'hui de Kirishima-kun...tu penses
qu'ils ont un lien de famille ou quelque chose du genre ? lui demanda Izuku.

- J'ai...j'y ai vraiment crû tu sais...quand je l'ai vu pour la première fois à Yuei avec Katsuki,
j'en étais quasiment sûre mais...il était trop jeune et il ne me connaissait pas, Kirishima n'a
pas de frère ou de cousin plus vieux.

- Peut-être que le Eijiro d'aujourd'hui a utilisé un alter pour remonter le temps ou un truc
comme ça ?

- Non...je ne pense pas...jusqu'à maintenant il ne me connaît toujours pas, on avait dix ans
d'écart... s'il avait remonté le temps la date serait passé depuis 2 ans, on dirait qu'il ne me
connaîtra jamais, j'ai perdu espoir Izuku c'était peut-être un Eiji d'un monde parallèle ou
simplement quelqu'un de totalement différent. Mais j'en ai assez d'attendre. Ce n'est pas mon
Eiji et je n'ai pas envie d'essayer de construire quelque chose avec ce Kirishima ou quelqu'un
d'autre... J'pourrais pas... faire confiance, tout expliquer, je veux pas...j'veux...

Denki ne finit pas sa phrase, il s'était calmé et ne pleurait plus. Izuku aussi se sentait mieux,
le soleil était quasiment couché maintenant.

- Tu veux quelque chose d'impossible... finit pour lui Izuku.

Denki se tourna vers lui, il voulait savoir comment les choses s'étaient passé chez le médecin,
et aussi pourquoi il se retrouvait à l'opposé de chez Katsuki, assis dans ce parc à sécher ses
larmes. Au moment où il s'apprêtait à lui demander, une sonnerie bruyante vint rompre leur
instant de paix, Izuku sortit son téléphone et regarda Denki, les deux amis avaient pu voir que
l'appel venait de Katsuki et Deku n'avait pas envie de répondre, si c'est important il
rappellera non ? Izuku était toujours indécis quand la sonnerie s'arrêta, il attendit face à
l'écran allumé et Denki put lire en même temps que lui le message que Katsuki envoya moins
d'une minute plus tard. Katsuki voulait savoir où il était parce que c'était l'heure de dîner et
que les enfants voulaient l'attendre... Izuku éteignit son portable sans répondre à ce message.
Ils reportèrent tous les deux leurs regards vers l'horizon, même s'ils sentaient la fraîcheur de
ce début de mai les envelopper, aucun d'eux ne voulait bouger, ils profitaient encore des
derniers rayons.

- Qu'est ce que tu veux Izuku ? Lui demanda lentement Denki.

Izuku ne prit pas la peine de réfléchir très longtemps, il savait ce qu'il voulait depuis le début
de cette histoire.

- Je veux retourner sur mon île, Denki. Je veux y retourner avec toi, il n'y a que là bas que j'y
ai trouvé une place, c'est un endroit hors du temps...mais je ne veux pas être séparé de mes
enfants...et sur cette île déserte, il n'y aucun avenir...Je n'ai pas le droit de les priver d'une vie
normale, alors...

- Alors toi aussi tu veux quelque chose d'impossible... finit pour lui Denki quand il vit que
Izuku s'était arrêté plusieurs secondes.

Ils observèrent longtemps encore l'horizon avant que Denki ne reprenne la discussion.
- Je veux retrouver un homme qui n'existe pas et qui doit bien avoir 10 ans de plus que moi,
et toi, tu veux retourner vivre comme un ermite sur une île abandonnée...eh ben on bat des
records, ironisa Denki.

- Pfff...

- Et pourquoi tu ne dis pas tout à Katsuki ? Il pourrait réagir très différemment de ce que tu
crains...

- Qui pourrait deviner comment réagirait Katchan ?

- ...

- Je veux dire... j'ai eu deux enfants tout seul...toute leur secte me traitait de monstre et ils
n'étaient pas les seuls...tu ne m'as pas vu à ce moment là mais demande à Tanaka-san, il y
avait quelque chose d'assez monstrueux dans mon apparence...et même si Katchan arrive à
passer outre... ça ne veut pas dire qu'il m'aimera moi... à la rigueur il reconnaîtra Akira et
Kana comme ses propres enfants.

- Mais s'il t'aimait ? lui demanda très sérieusement Denki.

- Ha tu rigoles...c'est improbable, je... je ne suis pas aimable de cette façon là Denki et même
s'il ne me détestait pas, ça m'étonnerait que Katchan soit attiré par les garçons.

- Tu peux pas savoir, Bakugou n'est jamais attiré par personne... alors s'il t'aimait... est ce que
ce serait suffisant cette fois ?

Izuku prit au moins le temps de réfléchir cette fois.

- Non Denki ça ne suffirait pas... parce que... je devrai lui parler de Ame...et Katchan m'en
voudra toute sa vie, s'il m'aime se sera pire pour moi parce que...parce qu'il sera très en
colère, il ne me pardonnera pas.

- ... tu n'es pas un monstre Izuku... toi aussi t'a pas eu de chance c'est tout...

- Même si tu penses que je ne suis pas un monstre... ce ne sera pas forcément le cas pour les
autres... je ne regrette pas d'avoir été... "monstrueux"... pendant plusieurs mois. Parce que
Akira et Kana valent tous les sacrifices que j'ai pu faire dans ma vie... y compris le fait que je
ne sois pas en bonne santé aujourd'hui.

- Et... si Katsuki te pardonnait ?

- ça fait trop de si pour que ça marche...Je suis malade Denki...je ne pourrais satisfaire les
besoins de personne et même si Katchan se fichait aussi de l'aspect sexuel d'une relation...le
médecin m'a dit... il m'a dit que je devrai peut-être me faire opérer...et je ne sais pas...si ça ne
marche pas Denki, qu'est ce que...qu'est ce qui va arriver à mes enfants ?!

Izuku, soudainement épouvanté et terrifié par ce constat, s'était tourné vers Denki. Celui-ci
lui sourit tendrement et affirma de manière rassurante.
- S'il t'arrive quoi que ce soit alors tu pourras toujours compter sur moi Izuku, surtout pour les
enfants...mais il ne t'arrivera rien, parce que tu es mon frère de cœur et que tu ne peux pas
mourir comme ça.

- Comment tu peux en être aussi sûre Denki...

Denki lui tendit sa main droite et Izuku mit quelques secondes avant de comprendre, il
attrapa la main tendue vers lui et Denki lui assura un grand sourire aux lèvres.

- Parce que toi et moi c'est à la vie à la mort Izuku tu t'en souviens, y en a pas un qui partira
avant l'autre !

C'était un théorème farfelue mais après tout, Izuku avait été le premier à le formuler... alors il
ne pouvait pas le réfuter ou en douter. Ils se levèrent et commencèrent à marcher vers chez
eux.

- Tu rentres dîner avec nous Denki ?

- Naaaan... tu peux garder Hiro pour ce soir ?

- Tu vas pas faire de bêtise ? Ne rappelle pas Shinsou, tu as dit que c'était fini !

- Mais nan...j'ai juste envie d'être seul...

- Mais tu détestes être seul...

- En fait, j'ai envie de me bourrer et d'être saoul à en tomber raide dans mon canapé et je vais
commander une pizza !

Izuku rit, plus amusé que inquiet, Denki avait l'alcool un peu triste mais pas mauvais, il
n'était pas du genre à faire des bêtises quand il avait bu un coup de trop, alors Izuku le laissa
partir. Demain, Denki assurera la garde du soir, alors il ne commencera que tard dans l'après-
midi, Izuku ne s'inquiétait donc pas pour lui. Quand il rentra, Kana se jeta sur lui et Katsuki
était à la cuisine.

- Oi le nerd t'en a mis du temps pour des courses ! Et en plus tu rentres sans rien...

- Ah oui désolé...Akira est en haut ?

- Ouais ce sale gosse lit un manga avec son pote, d'ailleurs va falloir que je le raccompagne
chez le débile électrique.

Izuku finit de retirer ses chaussures avec une Kana en Koala sur lui et en passant par la
cuisine il posa sa main sur le bras de Katsuki en une légère caresse en lui assurant que ce
n'était pas la peine, Hiro dormait avec Akira ce soir. Katsuki l'observa passer, surpris que
Deku ait engagé un contact physique, il avait l'air d'être dans les vapes, Deku semblait vidé
de toute énergie quand il s'affala sur le canapé en serrant sa fille.

- Ça va ?
Katsuki se rapprocha et s'assit à côté d'eux, Kana finit par embrasser son père sur la joue
avant de monter à l'étage, les laissant seuls.

- Hey ?

Katsuki posa sa main sur le genou de Izuku et celui-ci ne broncha même pas, il avait les yeux
fermés et la tête déversée sur le dossier, il faisait frais à l'extérieur alors il se réchauffait petit
à petit dans ce petit salon, en sentant les petites caresses en cercle qu'effectuait Katsuki avec
son pouce, à l'intérieur de sa cuisse...

- Y a un problème ? demanda à nouveau Katsuki.

- Humm non...

Izuku ouvrit ses yeux verts et les tourna vers son ami d'enfance, il ne pouvait pas s'empêcher
de se dire que malgré les apparences Katsuki serait sûrement un compagnon très attentionné,
Mitsuki n'avait pas à tant s'en faire pour son fils. Celui-ci se rapprocha encore de Izuku et
ramena la main qui était sur son genou au niveau du crâne. Katsuki jouait de ses doigts dans
ses cheveux lui appliquant une sorte de massage réconfortant, Izuku reporta le regard face à
lui et se contenta d'en profiter. Katsuki s'inquiétait, qu'est ce qu'il était resté faire aussi tard
pour revenir dans cet état, il se rapprocha encore et finit par poser son front contre la tempe
de son ami d'enfance.

- Deku...si y avait un problème tu me le dirai, pas vrai ?

Izuku ne répondit pas et Katsuki ne s'éloigna pas

***

Kirishima marchait déjà depuis une bonne heure tard dans la nuit, il avait toujours du mal à
digérer ce qu'il avait appris la veille. Il ne savait pas trop pourquoi, mais cette image de
Denki lui hantait l'esprit et il ne voulait toujours pas y croire... ce qui le dérangeait le plus
était sûrement que son camarade n'ai pas pris la peine de le lui dire. Il ne comprenait pas,
comment le voyait Denki ? était-il au moins un ami à ses yeux ? Quel besoin y avait-il de
volontairement caché qu'il avait déjà quelqu'un dans sa vie...

- Mais Shinsou ne l'aime pas...

Denki...il ne savait pas ce qu'en pensait Denki...peut être qu'en allant lui parler, les choses
seraient plus claires. Il prit donc la première à gauche et marcha moins de 10 minutes pour
arriver aux portes du bâtiment qui l'intéressait, il ne s'était pas rendu compte qu'il se
promenait aussi proche du quartier de son coéquipier. Quelqu'un sortait alors il en profita
pour entrer et prendre les escaliers jusqu'au bon étage. Quand il sonna, une forte
appréhension le prit...qu'est ce qu'il allait pouvoir lui dire ? Denki n'était pas venu bosser
aujourd'hui...c'était normal étant donné la masse de journalistes présents toute la journée aux
portes de l'agence. La porte finit par s'ouvrir sur son coéquipier en short long, torse nu et
bière à la main avec un sourire taquin au visage. Sourire qui disparaît vite pour une
expression plus étonné et ensuite déçu.
- C'est toi Kirishima...haaaaan je croyais que c'était le beau gosse de la pizzéria...

Dans une attitude désinvolte et nonchalante, Denki se tourna pour repartir vers son salon et
Kirishima le suivit en fermant la porte. Étant derrière lui, il pouvait voir son coéquipier à
moitié nu marcher comme si tout était normal avant de s'affaler allongé sur son canapé.

- Désolé de te décevoir...répondit finalement Kirishima en jetant un œil au salon.

Il y avait pas mal de cannettes dont plusieurs vides sur la table et ça l'inquiéta avant tout.
Denki s'étira en se positionnant sur le dos, une main sur son ventre et l'autre bras
complètement flasque et pendant hors du canapé. Eijiro se rendit compte que, non seulement
il n'avait pas l'habitude d'un Denki bourré, mais en plus son ami était en réalité très pudique
et se dénudait rarement sans raison. Même en pleine chaleur Denki n'aimait pas se mettre à
l'aise de cette manière ou alors il ne le faisait jamais devant lui. Ça le gêne de voir son ami
aussi nudiste tout à coup...mais c'est vrai ça !

- Si quelqu'un d'autre avait sonné tu aurais ouvert dans cet état là Denki ? demanda
sérieusement Kirishima.

- Hum...personne ne vient jamais sonner de toute manière...Hitoshi avait les clés alors...

La mention de leur camarade ne fit que le mettre en colère.

- Mais tu viens de dire que tu attendais quelqu'un !

- Hum...c'est le nouveau livreur de la pizzéria, il est super mignon...mais en fait...je suis bête,
j'ai rien commandé pour ce soir.

- Denki ! Tu...

Kirishima finit par soupirer, Denki ne cachait plus ses préférences...ou alors il était
complètement saoul.

- Habille toi au moins, je te signale que tu m'a ouvert la porte ! Et qu'est ce qui t'a pris de
boire autant, Denk' t'a mangé quelque chose au moins ? Tu vas avoir mal si tu ne fais que
boire...

- T'es fâché Eiji ? C'est la première fois que tu me cries dessus... quoique non c'est pas la
première fois t'étais souvent fâché contre moi avant...

- Mais qu'est ce que tu racontes ?

Eijiro ne comprenait pas...c'est vrai qu'il ne cachait pas sa mauvaise humeur aujourd'hui, mais
c'est la première fois qu'il se mettait en colère contre lui...Denki n'avait jamais vu de lui que
son inquiétude pour lui et son amitié. Il prit un plaid au hasard et le lança sur son ami pour le
couvrir a minima.

- Je ne me suis jamais fâché contre toi avant aujourd'hui, ajouta-t-il sèchement en


commençant à ranger les canettes vides.
Pour ce faire, il s'était agenouillé au niveau de la table basse.

- Ah bon ? Et pourquoi t'es fâché aujourd'hui ?

Le but de sa visite lui revint soudainement et il s'arrêta.

- Denki...tu as vu les journaux et la télévision... tu sais ce qu'on dit sur toi ?

- Haaaaaannnnn qu'ils aillent voir ailleurs tous ces imbéciles, ils y connaissent rien à l'amour.

Denki lui avait tourné le dos en disant cela et ajusta un peu sa couverture. Kirishima n'aimait
pas cette attitude.

- Comment ça ils n'y connaissent rien à l'amour !

- Crie paaaaaas....supplia celui-ci en se mettant les mains sur les oreilles.

- Denki...est ce que tu l'aimes ?

Le silence qui s'imposa donna le frisson à Kaminari, il retourna sa tête, interrogateur, vers son
coéquipier toujours agenouillé devant la table basse.

- Hein ?

- Tu l'aimes ? Shinsou ?

Sa main tremblait sur la canette, il n'aimait pas attendre une réponse...peut-être que Denki
aimait profondément Shinsou et cet imbécile ne voulait pas commencer une relation sérieuse
alors Denki aurait accepté la première proposition venue pour rester proche de lui. Si c'était
ça il faudrait qu'il réveille Denki, qu'il lui dise qu'il mérite mille fois mieux qu'une relation
sans sentiments.

- Toi aussi t'a bu Eiji ? Pfffff c'est ça avoue...

- Je suis très sérieux ! l'interrompit Kirishima en haussant le ton. Cette fois je suis très sérieux
Denki, tu pourras pas t'en sortir en blaguant, je veux la vérité...

- Mais c'est pas lui que j'aime...en plus on se voyait pas si souvent que ça...

- Mais tu...je comprends pas Denki, pourquoi t'as ce genre de relation si tu l'aimes pas...?

Denki le regarda attentivement avant d'éclater de rire, ce qui mit Kirishima mal à l'aise...il
savait qu'il avait bu un coup de trop mais son ami se moquait de lui, alors qu'il considérait
son cas très sérieusement, Denki le prenait avec désinvolture, comme une chose légère, cette
fois ça l'agaçait plus que tout..

- Hahaha Kirishima, je t'envie tu sais...

- Quoi ? Pourquoi ?
- Parce que tu fais partie des gens qui croient encore que sexe et amour vont toujours
ensemble, franchement t'a quel âge ?

- Je...ce n'est pas ça ! Je sais très bien que ça ne va pas toujours ensemble mais...une intimité,
c'est quelque chose que tu donnes à quelqu'un en qui tu as confiance !

- Et alors ? Avoir confiance, ça n'est pas forcément aimer !

- Mais pas pour toi Denki...tu mérites d'avoir les deux...

- Je mérites rien du tout !

Un silence lourd suivit l'affirmation de Denki.

-Je veux juste pas être seul tu comprends Kirishima...

- Mais pourquoi tu dis ça alors que je suis là.

- Mais t'es pas la personne que je veux...

Cette parole le glaça des pieds à la tête, c'était un rejet avant même qu'il n'ait tenté quoi que
ce soit...et même s'il n'avait jamais compté faire de proposition de ce genre à son ami, il le
ressentit comme une gifle. Kirishima finit par lâcher ce qu'il tenait en main et se précipita
vers la sortie de l'appartement de Denki pour fuir. Il marcha d'un pas rapide, complètement
embrouillé, contrit et mortifié pour rentrer chez lui, le visage crispé et les yeux mouillés, il ne
savait pas pourquoi Denki l'avait blessé à ce point mais son chagrin était désagréable et
crucifiant.

Les jours qui suivirent furent insupportables pour lui, Denki était revenu à l'agence, le sourire
aux lèvres et les mains jointes dans une attitude ridiculement suppliante et exagérée, comme
il savait si bien le faire, pour s'excuser de la pub qu'il donnait à UHHM.

- Je suis désoléeeee les amis j'aurais dû vous le dire plus tôt, histoire d'éviter ce genre de
choc, avait-il dit en pleurnichant.

Kirishima n'avait pas tort sur le fait que Denki avait la capacité de rendre tous les problèmes
et particulièrement ceux qui le concernent légers, acceptables et donc résolvables. Ses amis
avaient simplement ri, rassurés que leur amis soit comme à son habitude, ils lui affirmèrent
que ce n'était pas un problème pour l'agence et qu'il avait bien le droit de vivre sa vie comme
il l'entendait. Bien sûr aucun de ceux qui n'étaient pas dans le bureau de Bakugou et Midoriya
ne savait que la deuxième personne sur la photo était Shinsou. Denki avait dû donner une
interview contenant un discours dans lequel il s'excusait du comportement frivole qu'il avait
eu en fréquentant ce genre d'établissement...c'était la routine pour les figures célèbres du
Japon surprises dans leur vie intime. Katsuki avait raison, au bout d'une semaine, les médias
n'en parlaient déjà plus et les choses étaient redevenu comme si cet événement n'était jamais
arrivé. Sauf pour lui, Kirishima se sentait toujours blessé par le comportement qu'avait eu
Denki, son ami ne donnait d'ailleurs pas l'impression de se souvenir qu'il était passé chez lui.
Eijiro avait une sensation désagréable et lancinante bloquée dans la gorge qui lui retirait
l'envie de sourire, l'envie de dormir et lui coupait l'appétit. Son coéquipier réagissait et
travaillait avec lui comme tous les jours, mais il n'était pas dupe sur la déprime qui l'avait
saisi, l'agence entière en a été ébranlée. Un jour, Denki le prit par la main et l'emmena à
l'extérieur, dans un petit coin de la cour de l'agence pas très accessible et à la seule vue de la
fenêtre de Bakugou, ce qui leur offrait un petit endroit privé. Kirishima le lâcha en lui
demandant ce qu'il voulait.

- On est dans le même bureau Denki, si tu voulais me dire quelque chose, c'était pas la peine
de venir là...

Il s'était exprimé sur un ton fatigué, lassé et triste, Denki ne le reconnaissait pas, Katsuki non
plus et c'est pour cela que celui-ci était venu le voir la veille. Il lui demandait ce qu'il se
passait avec Kirishima, il n'y comprenait rien et n'était pas doué en communication alors le
grand Bakugou lui avait demandé des explications, bien sûr il n'en avait aucune, Eijiro était
un mystère pour lui aussi. Mais ça ne pouvait pas durer, voir son ami, ou en tout cas l'homme
qu'il n'arrivait pas à quitter, en dépression, c'était honnêtement l'une des choses les plus dures
et les plus tristes qu'il est vu... pourtant il en avait vu des choses dures dans sa vie.

- Mais regarde Eijiro il fait super beau ! On est en plein printemps, on va pas rester bloqué
dans ce bureau ! Allez viens...

Il désigna le peu de place qu'il avait à côté de lui. Quand Kirishima s'y installa en soupirant,
Denki releva les yeux vers le ciel bleu en souriant.

- Ça me fait plaisir ! Je suis content que tu sois là Eijiro.

Kirishima le regarda et un léger sourire s'étira sur ses lèvres, il ne se sentait toujours pas très
bien mais voir Denki sourire était agréable. Il n'était pas en colère contre son ami, seulement,
il ne se sentait pas bien, dans un mauvais mood, comme englué dans quelque chose qui le
dépasse, il n'allait juste pas très bien. Denki reprit la parole.

- Tu sais à chaque fois que je voulais téléphoner à Izuku à l'époque je venais ici ! C'est calme
et discret et comme j'étais au téléphone je ne me sentais jamais seul...mais bon c'était pas
toujours pour entendre de bonnes nouvelles...

- Pourquoi...

Kirishima parlait doucement, il hésitait à vouloir entendre la réponse à sa question.

- Pourquoi est-ce que tu es aussi attaché à Midoriya ?

Denki le regarda, interrogateur, ce qui l'embarrassa, il détourna le visage en passant sa main


sur la nuque.

- Je veux dire...un jour tu m'as dit que tu aimais Midoriya et ses enfants et je l'ai tout de suite
compris dans le sens amical...maintenant je me demande si c'était vraiment ça... Votre amitié
est super forte, il est toujours au courant de tout ce qui te concerne...

- Oh...
Denki baissa les yeux au sol, ils étaient tellement proches que leurs épaules se frôlaient, il
répondit en souriant toujours.

- Bien sûr que je parlais dans le sens amical, c'est vrai qu'on est très proches, c'est un peu long
à expliquer tu sais...

Denki le regarda à nouveau.

- Mais t'as rien à envier à Izuku ! J'ai jamais passé autant de temps avec quelqu'un dans ma
vie qu'avec toi.

- Dis pas de bêtises...

- C'est vrai j'te jure ! Peut-être...peut-être qu'un jour tu comprendras mais c'est la stricte vérité
Eijiro.

- Ça fait plaisir à entendre...

Eijiro se détendit et regarda également l'horizon, un poil plus serein.

- Eijiro j'ai...je voyais pas si souvent que ça Hitoshi, cette photo datait de plusieurs mois
et...le soir où Hiro à disparu on a décidé de plus se revoir de cette façon là.

- Le soir où tu es venu regarder le match avec moi...

- Ouais...

- Denki je sais pas pourquoi tu dis que tu mérites pas d'avoir le meilleur mais c'est faux...moi
j'aurai bien aimé être assez proche de toi pour être au courant de tes relations et...pour avoir
l'occasion de te le dire...

- Je suis désolé...tout ce que tu veux du moment que t'arrêtes de faire cette tête Eiji...

- Quelle tête ?

- Comme si t'avais avalé un poisson pas frais !

- Heeeeey !

Ils se taquinèrent et se chamaillèrent plusieurs minutes, Kirishima se sentit revivre, si Denki


le comprenait maintenant, alors il n'aurait plus à fournir des efforts au quotidien pour
entretenir un lien à sens unique. Finalement, lui aussi avait une place pour lui, si Denki
détestait plus que tout la solitude alors il se sentit heureux d'avoir insisté depuis toujours pour
rester avec lui. Beaucoup de choses iraient mieux maintenant qu'il sentait que Denki ferait
des efforts, il ne le laissera pas couler s'il se sent mal. Le problème qu'il avait cependant
découvert, depuis la fin de cette mésaventure...c'est qu'il avait une nette tendance à vouloir le
garder uniquement pour lui...

***
La vie chez Izuku.

- Summer tiiiiiime ! s'écria Kana joyeusement.

Izuku rit avant de la rejoindre en courant pour la porter.

- Non princesse ! C'est encore le printemps.

- Mais l'été sera bientôt là je t'assure !

- Ça je veux bien le croire....hum il fait tellement chaud.

Deku l'avait posé pour s'étirer en longueur, Akira et Katsuki, tous deux les mains dans les
poches, observèrent les deux bienheureux devant eux en soupirant. Izuku ne tarda pas à se
tourner vers eux en souriant et en leur demandant joyeusement.

- Alors cet appartement ? Ce n'est pas très grand mais il est chaleureux, vous ne trouvez pas,
Akira ?

Akira fit une petite grimace.

- Il est loin de l'école, j'pourrais pas rejoindre Hiro avant d'y aller...Mais ça va, il est sympa.

Katsuki lui lança un regard en murmurant discrètement "traître", en réponse, le petit garçon
lui tira la langue, Katsuki en était désespéré, finalement ce petit monstre ne faisait que très
bien se cacher de son père pour lui mener la vie dure. Il reporta son attention sur son
coéquipier dont il ne comprenait plus rien en ce moment... Depuis que Deku était rentré
l'autre soir, le lendemain de l'article scandaleux sur la pile électrique, il y a maintenant deux
semaines, son ami d'enfance s'était mis en tête de trouver un appartement au plus vite pour
déménager. Deku lui avait emprunté son ordinateur pour s'informer régulièrement auprès des
bonnes agences et c'était déjà sa deuxième visite d'appartement, la première ayant eu lieu la
veille, et bien sûr il y avait également participé.

- Hein mais pourquoi tu viens aussi Katchan ?

- Parce que t'es pas doué Deku...t'es capable de prendre n'importe quoi sans réfléchir !

- Mais personne ne va essayer de rouler un héros non ? Prononça la voix fluette de la petite
fille avec eux.

Ils étaient la veille à l'entrée du duplex de Katsuki et se préparaient à sortir pour la première
visite, quand Kana les avait interrompus tout en étant concentré sur les lacets qu'elle avait du
mal à nouer. Katsuki s'agenouilla devant elle pour l'aider et en profita pour lui faire la morale.

- C'est une discussion de grands Kana tu dois pas nous couper.

- Katchan je t'assure que je suis raisonnable, t'a eu ta journée de congé pour demain et tu ne
voulais pas sortir alors profites en.
- J'aurais pu en profiter si t'avais pas le feu au cul pour t'en aller crétin !

- Vous avez fini c'est bon on peut sortir maintenant ? demanda Akira lassé d'être une fois de
plus le premier à être prêt.

- Oï sale gosse j'te prie de respecter tes aînés, ne nous coupe pas !

Ce n'était qu'une des nombreuses petites disputes quotidiennes auxquelles assistaient Akira et
Kana à la maison depuis deux semaines. La première fois que Izuku avait semblé trouver un
appartement lui convenant, il s'était plongé dans le dossier si bien que Katsuki l'avait fait
sursauté en apparaissant avec deux tasses de thé. Assez stupéfait de découvrir ce que faisait
son abruti de Deku, il avait serré les dents en se contentant de lui dire que ça va, rien ne
pressait pour déménager. Connaissant son ami d'enfance, il pensait que le rassurer quelques
jours sur le fait qu'il n'était ni une gêne ni un poids pour lui serait suffisant, deux semaines
plus tard il était toujours là à parler dans le vide. Deku ne l'écoutait pas et il n'avait toujours
pas trouvé de raison de l'empêcher de s'enfuir de chez lui. C'était l'impression qu'il avait,
Deku s'était soudainement refermé, évitait ses gestes d'affection, l'abandonnait de plus en plus
à l'agence au profit de ses collègues et voulait de nouveau partir.

Katsuki secoua la tête avant de porter son attention sur la petite famille qu'il accompagnait
pour la deuxième fois.

- Pas très grand, tu te fous de moi Deku, c'est trop petit, surtout la cuisine !

- Mais je suis pas un chef Katchan, la cuisine n'a pas besoin d'être aussi grande, on s'en est
déjà sorti avec moins que ça.

Katsuki lui lança un regard noir que Izuku esquiva brillemant, ça l'agaçait toujours d'entendre
parler des difficultés que la famille Midoriya avait pu rencontrer. Les autres de UHHM
auraient pu penser que Bakugou serait justement friand et content d'avoir des détails de cette
histoire, parce qu'il l'avait cherché depuis si longtemps. Mais c'était le contraire, la mention
de ces "détails" l'horripilait au plus haut point, sûrement parce que, justement, il voulait
maintenant connaître l'histoire dans son entièreté, et aussi parce que ça l'emmerdait pas mal
de savoir que Deku a préféré galérer que lui demander de l'aide.

- Deku... si les gosses doivent vivre ailleurs j'ai aussi mon mot à dire dans cette histoire et il
est hors de question qu'ils mangent entre le lave linge et la poubelle.

Ce genre de pique qu'il aimait lancer de temps en temps depuis deux semaines avait au moins
eu le mérite de faire tourner le visage de Deku vers lui. Ils se regardèrent assez intensément et
Katsuki ne céda pas, il avait son mot à dire sur les enfants il en était sûr...ou presque...pas tout
à fait en réalité...mais Deku ne l'avait jamais contredit.

Izuku soupira finalement en détournant le regard, d'un coup assez las, désespéré d'une
certaine manière.

- J'imagine que tu as raison...


Ce constat ne lui plaisait pas, le sentiment d'urgence que Izuku avait ressenti en parlant avec
Mitsuki ne s'apaisait pas. Comme un feu brûlant dans sa poitrine, il avait de plus en plus
l'impression qu'il aura beau courir dans tous les sens, il n'échappera pas aux flammes, c'était
aussi dérangeant que les insinuations de Katsuki sur son droit dans la vie de Akira et Kana,
mais Katchan ne pouvait pas se douter de quoi que ce soit... Izuku était surement trop tendu
alors il pensait prendre certaines remarques pour ce qu'elles n'étaient pas réellement. Son ami
d'enfance semblait avoir très mal pris sa décision de commencer à chercher activement un
autre chez eux... Mais que pouvait-il y faire ? Cette situation n'est pas censée être éternelle,
Katsuki les dépannait, ils devraient bien partir un jour, au temps que ce soit le plus vite
possible, il releva la tête.

- Mais ce n'est pas grave on aura facilement un rendez vous pour la semaine prochaine, j'ai
fait une liste, les enfants vous serez à l'école mais comptez sur moi pour trouver un endroit
parfait !

Izuku avait relevé le poing plus motivé.

- On va manger ?

- Ouaiiiiis !

Akira s'était exclamé avec Kana en cœur, en se précipitant pour rejoindre son père et sa sœur.
Katsuki soupira de les voir ensemble réagirent en symbiose, ils sont bien de la même famille
ces trois là et il avait décidé que cette famille était la sienne alors il ne les laissera pas partir
comme ça.

Un air chaud passa emportant le pollen du printemps, c'est vrai qu'il faisait beau...

- J'ai une meilleure idée.

Comme une seule et même personne, ils se tournèrent tous les trois vers lui, et Katsuki put
enfin sortir les 4 billets de sa poche. Son jour de congé ne devait pas servir à rien, il l'avait
prévu depuis longtemps, heureusement que cette visite d'appartement était assez tôt dans la
journée, il n'était même pas midi.

- On va au parc d'attractions ? dit Katsuki avec cet air narquois et orgueilleux qui
n'appartenait qu'à lui.

La réaction des trois abrutis devant lui fut homogène, leurs visages passèrent de la surprise à
l'émerveillement le plus total, c'est vraiment des gosses, mais Katsuki était fier de son effet.

- Yeaaaaahhhh Katsuki-papa ! Maman a raison c'est toi le meilleur !

Kana était revenu jusqu'à lui pour prendre sa main et le tirer vers la voiture.

- Alors comme ça Deku c'est moi le meilleur ? lui dit-il fier de le taquiner.

Le visage de Izuku rougit furieusement en détournant le regard, et laissa place à de la gêne,


puis à un petit sourire, il ne pouvait rien faire contre Katsuki, son ami d'enfance avait déjà
une place dans leurs trois petits coeurs et restait le noyau de leur famille, Izuku leva les yeux
au ciel, bleu, pur, sans nuage. Cela ne servait sûrement à rien de déménager mais il devait
quand même le faire et Katchan devra faire un choix. Même si c'est injuste pour lui et pour
eux, parce que Katsuki ne comprend sûrement pas tout, ce serait nécessaire, en attendant, il
ne pouvait pas le chasser, juste s'éloigner.

***

En ce début de mois de juin, Kirishima semblait un peu préoccupé, assis à son bureau, il
faisait son travail dans le calme, la température montait petit à petit et les melons
grossissaient à vue d'oeil à cette période du Japon, les enfants des écoles avait déjà changé
d'uniforme et la vie se portait pour le mieux... aussi bien qu'elle ne l'avait jamais été en fait.

Denki entra joyeusement dans le bureau.

- Salut Eiji !

- Salut Denk' !

- T'as pu venir bosser malgré la soirée d'hier ?

- Ben oui j'suis peut être pas capable d'enchainer des nuits blanches comme toi mais je n'ai
rien d'une chochotte !

Denki en rit chaleureusement, la veille, ils avaient assisté à l'un des premiers festivals de la
période estivale, ils s'étaient quittés peu après minuit, Denki était allé alors chercher un Hiro
endormi chez Bakugou. En marchant dans le quart de lune, heureux de la fraîcheur de ce soir-
là et à deux dans les rues vides, Kirishima semblait vraiment heureux. Sortir avec Denki aussi
régulièrement, comme auparavant, était agréable et son ami était plus présent maintenant. Il
n'avait plus cet air légèrement dans les vapes à réfléchir à une chose dont il ne savait rien, que
ce soit Izuku à l'autre bout du monde ou Shinsou ou encore autre chose...Denki l'appelait Eiji
tous les jours maintenant, il souriait franchement et riait joyeusement, il faisait moins de
cynisme et plus de mauvaises farces à l'agence, comme durant leurs seconde à Yuei, il n'avait
plus l'air loin de lui. Kirishima en profitait bien, même s'il n'appréciait toujours pas de voir
son ami enrouler son bras autour du cou de Hitoshi quelques fois à l'agence, en blaguant et en
riant avec lui comme si de rien était. Shinsou n'avait pas un comportement différent de
d'habitude avec lui, personne ne pouvait s'imaginer qu'il y ait eu quoi que ce soit entre
eux...mais Kirishima ne pouvait s'empêcher à tout moment de le rappeler vers lui, d'attirer
son attention se sentant mieux de le voir bouder, pleurnicher et se plaindre face à lui, que de
le voir rire avec les autres, particulièrement Shinsou.

Ce n'était pas très bien, même Bakugou n'était pas aussi possessif avec Midoriya, il en avait
conscience, mais ce n'est pas ce qui le préoccupe réellement.

C'est à ce moment que Izuku passa par leur bureau pour les saluer, il rentrait toujours aussi
tôt l'après-midi, même si, maintenant, il lui arrivait d'échanger avec Katsuki.

- Oh je t'accompagne Izuku ! Je viens d'arriver je vais sortir pour ma première patrouille.


Denki s'est vite précipité vers Izuku. Kirishima les salua donc tous deux et réfléchit quelques
secondes seul dans son bureau avant de se lever et de rejoindre Bakugou dans le sien.

- Salut mec !

- Tch...on s'est vu toute la journée pourquoi tu m'dis encore salut...

Katsuki était concentré sur son ordinateur apparemment, mais Kirishima s'installa malgré tout
au bureau de Midoriya, il fit rouler la chaise jusqu'à la fenêtre et l'ouvrit. Le bureau du
numéro 1 était dans un angle du bâtiment, si la fenêtre de Bakugou ne donnait que sur le petit
coin discret de Denki, celle de Izuku, par contre, lui donnait une vue sur l'entrée de l'agence.
Alors il observa un petit temps et en silence la rue face à l'agence, Deku et Charge bolt
sortaient pour la rejoindre en discutant. Denki parlait toujours et comme d'habitude avec
énergie, Izuku se contentait de répondre calmement en souriant et en riant quelques fois.
Katsuki le rejoint à la fenêtre, la main au front comme en proie à une légère migraine.

- Toi aussi il t'arrive d'avoir mal à la tête Bakugou quand tu les regardes ?

- Haaa ? Qu'est ce que tu racontes ?

Katsuki retourna à son bureau mais au lieu de reprendre sur son ordinateur, il resta tourné
vers Kirishima.

- Qu'est ce qui se passe la tête d'orties, t'a un problème ?

Kirishima réfléchit un peu, et reporta son regard vers l'extérieur, Denki venait de saluer un
Izuku riant et amusé, et de partir en courant du côté opposé en agitant la main. Tel qu'il le
connaissait, Kirishima imaginait qu'il avait encore trop tardé à parler avec son collègue, sa
patrouille commençait loin et Denki était encore en retard.

- Bakubro y a un truc que je comprends pas très bien et ça m'arrive de plus en plus souvent...

Katsuki ne dit rien et le laissa continuer.

- Je...tu vas me traiter de fou mais ça fait quelques mois qu'il m'arrive de faire des rêves ou
d'avoir des flashs un peu bizarres...

Katsuki fronça les sourcils.

- Je me prenais pas trop la tête jusqu'à il y a quelques semaines... là ça m'arrive vraiment de


plus en plus souvent...j'ai aussi la migraine quand je vois Midoriya et Denki discuter
ensemble...Par exemple là, c'était trop étrange... j'ai eu une image qui est arrivé comme un
flash de Denki et Midoriya avec des uniformes du collège...Ils étaient encore petits et
Midoriya avait son ancien sac jaune, le même qu'au lycée...ils rigolaient et parlaient de la
même manière qu'aujourd'hui et ça m'a donné comme un début de migraine...

Katsuki l'observa, complètement abasourdi, avant de se reprendre.

- Comme si tu voyais des souvenirs que t'avais jamais vécu c'est...des émotions qui
t'appartiennent pas...
- ...Ouais...Tu dois me prendre pour un malade mais il m'est arrivé plusieurs fois cette année
de rêver de Denki mais le Denk' d'avant, juste des images, quand il marche dans la rue,
devant son ancien collège ou au konbini, des scènes banales...et parfois quand il courait
rejoindre Midoriya...sauf que c'est bizarre...c'est pas sensé être arrivé et... je faisais pas gaffe
avant, mais là ça fait bien deux semaines que ça m'arrive quasiment tous les jours.

Katsuki détourna le regard, s'il devait le traiter de malade alors qu'est ce qu'il serait, lui. Cela
faisait depuis leur remise des diplômes que Katsuki sentait que des choses qu'il ne connaissait
pas se mêlaient dans son cerveau, mais il avait senti que ça s'était calmé depuis le retour de
Deku alors pourquoi maintenant c'était au tour de la tête d'orties ?

- Hey tu...ça a commencé depuis le retour de Deku ?

Kirishima réfléchit un peu.

- Oui je crois, à peu près...mais c'est très fort depuis la période où on a rencontré les enfants
de Midoriya...

Katsuki expira un bon coup et après quelques minutes se remit à son travail...Parfois il ne
faut pas se poser de questions, Denki a dit qu'il faut savoir lâcher prise...Tu sauras bien un
jour ce que cette voix ou ce garçon signifiaient. Maintenant il sait que la voix de ses rêves
était celle de Kana...le petit garçon s'appelle Ame et il sait aussi que la forte migraine et la
fièvre qui l'avaient pris il y a plusieurs mois, lui annonçaient justement le prénom de Ame. Il
sait aussi que ce jour-là, quand Deku le tenait dans ses bras après l'avoir raccompagné pour la
première fois chez lui, dans son duplex, il devait se douter de qui était ce petit garçon, il a dû
penser que c'était Akira. Ce que Katsuki ne sait pas, c'est qui est Ame ? Et pourquoi est ce
qu'il entretient un lien psychique si fort avec Kana et lui, mais pas avec Akira...

- Laisse tomber la tête d'orties...parfois quand on sait pas, il faut lâcher prise.

Kirishima reporta son regard sur le ciel bleu qui apparaissait derrière les vitres de Midoriya...
Tu sais Izuku je pense que Bakugou a raison...Parfois...il faut savoir lâcher prise. Eijiro se
souvenait bien de cette scène à l'aéroport, Denki avait conseillé son ami avec toute la
tendresse et la compréhension du monde. Ne pas savoir...parfois Denki lui parlait comme s'il
aurait dû savoir quelque chose, comme s'il avait dû lui-même laisser tomber en voyant qu'il
ne savait pas, et c'est peut-être ce qui avait toujours mis une distance entre eux... Kirishima se
leva.

- Attends la tête d'orties...

Kirishima se tourna vers lui, l'air accablé et affligé de la conclusion mentale qu'il avait eu des
paroles de Katsuki.

- J'ai pas dit qu'il fallait abandonner, lâcher prise...c'est pas abandonner, on saura bien un jour
ce que ça signifie tout ça...

Kirishima prit le temps d'intégrer la subtilité que Katsuki avait mis en évidence, c'est vrai que
lui aussi refuse de ne pas savoir où d'abandonner.
***

Le temps suivit son chemin et l'événement le plus marquant du mois de juin vint bouleverser
la vie de Ochaco Iida...la naissance d'un petit garçon potelé, un ange aux yeux de Kana. Le
jour où elle avait perdu les eaux, Kana avait été tellement surexcité qu'elle s'était fait punir
quatres fois pour agitation, Izuku n'en fut pas étonné, en fait, aucun de ceux qui avait été aux
premier rang le jour de l'attaque de l'ancien quartier de Midoriya n'était étonné de voir l'état
de la gamine alors qu'aucun adulte ne l'avait prévenu de l'accouchement. Après la naissance
du petit, Katsuki l'avait amené rendre visite à Ochaco à l'hôpital, Izuku avait semblé tendu et
ne voulait pas l'accompagner à la clinique, la petite avait finalement été intimidée face au lit
dans lequel Ochaco était encore allongée, son bébé pas loin, le petit garçon n'avait que trois
jours et ses parents ne le quittaient pas.

- Qu'est ce qui t'arrive Kana ? Soit pas timide approche..., lui avait gentiment permis Ochaco.

- Mais...

Elle se tourna vers son Katsuki-papa et celui-ci mit sa main derrière son dos en la poussant
délicatement.

- Je te présente...commença Ochaco.

- Kazuhiko-chan...finit-elle.

- Bakugou tu connaissais le prénom ?! Nous nous sommes pourtant décidé il y a à peine deux
jours, s'étonna Tenya.

- Ha ? J'en savais rien moi...mais je croyais que c'est comme ça qu'elle voulait appeler son
gosse la gravity girl.

- C'était l'un des deux choix finaux si on avait un garçon..., insista Tenya.

Katsuki leva les yeux au ciel en réfléchissant quelques secondes... Deku avait peut être parlé
un jour du fait qu'ils avaient décidé de ne pas connaître avant la naissance le sexe du bébé.
Ochaco reprit néanmoins en regardant son fils et en se penchant vers lui.

- Mais moi je savais que ce serait un garçon, je le sentais.

Elle releva les yeux vers Kana.

- Même si une petite chipie m'avait donné un indice...

Tenya en rit et reporta le regard sur le bébé allongé aux côtés de sa femme. Ochaco n'en avait
pourtant pas finie avec la petite Midoriya mais elle se retint en voyant Kana enfin oser
s'approcher très près de l'enfant. Celui-ci ouvrit un peu les yeux en direction de la fille de 7
ans et commença à agiter un peu les pieds.

- Pourquoi...pourquoi il ne me sourit pas ? demanda Kana un peu attristée.

C'est Tenya qui lui répondit.


- À cet âge là, il n'est pas encore assez musclé pour te sourire mais c'est déjà une très forte
réaction vu ses capacités, je ne l'ai pas encore vu autant bouger.

Ochaco prit l'enfant allongé dans ses bras pour le rapprocher de Kana en se baissant, Kana
fini par poser ses mains sur le bras de Ochaco et baisser la tête de sorte que son front frôle le
ventre du bébé, Kazuhiko se calma quasi instantanément, la petite main du bébé posé
naturellement dans les cheveux blonds, lisses, soyeux et tellement beaux de Kana, il
gémissait doucement. Kana releva un peu la tête pour mieux regarder son visage et lui
murmura :

- Je suis enchanté de te rencontrer dans ce monde Kazuhiko-chan, j'avais vraiment peur que
tu sois fâché, tu souris tout le temps d'habitude...

Elle rapprocha sa main de la joue du nouveau né dans une caresse tendre et légère, et repris
comme si elle lui murmurait un important secret .

- Mais ne t'inquiètes pas...je vais attendre ton premier sourire et ton premier rire aussi...je vais
attendre le temps qu'il faut qu'on ne soit plus en décalé, et en attendant on reste ensemble.

Le bébé gémissait, Katsuki ne comprenait pas vraiment et fronçait les sourcils sans,
néanmoins, oser éloigner la petite fille. Ochaco reposa son enfant, il lui arrivait souvent de se
poser des questions sur l'alter de Kana, il restait un mystère complet, même si elle était
heureuse que la fille de Izuku ait pris son enfant sous son aile. Elle jeta un regard à Katsuki et
ricana, Bakugou-kun avait posé une main sur l'épaule de Kana, il était plus protecteur avec
les enfants qu'elle ne l'aurait imaginé, où alors c'est parce que ce sont ceux de Deku-kun ? La
fatigue eut rapidement raison de la jeune maman et ils ne s'attardèrent pas beaucoup à
discuter, Tenya ne put s'empêcher de vouloir serrer la main de Katsuki en le remerciant de sa
visite. C'est vrai il était touché, depuis tout le temps que Ochaco, Tenya et lui se
connaissaient il n'avait jamais fait un pas vers eux. C'est sa nature, mais c'était tout de même
au point de se demander si Bakugou viendrait à leur mariage. Quelle bonne surprise cela
avait été pour les jeunes mariés et leur camarades de classe présents lorsque, ce jour-là, il
était arrivé au milieu de la cérémonie, en costume simple, s'asseoir au fond de la pièce, des
cernes noires lui mangeaient encore régulièrement le visage à cette époque-là. C'était à peine
deux semaines après l'ouverture de UHHM, Katsuki était encore froid, fatigué, désagréable,
déprimé et rude avec ses coéquipiers, ils le supportaient bien parce qu'il n'avait pas toujours
été autant comme ça. Ce jour-là, Katsuki n'en avait rien à faire du mariage du robot et de la
miss infini, il avait mieux à faire, avec le temps qu'il réussissait à libérer dans cette nouvelle
agence, ses recherches avait pu doubler d'intensité. Mais il était quand même venu parce que,
si Deku n'assiste pas au mariage de ses deux meilleurs amis, alors il devrait faire acte de
présence pour lui... et aussi parce que l'une de ces grandes déceptions dans ses recherches a
été de s'attendre à voir Deku débarquer à cette cérémonie, jusqu'à la dernière seconde il y a
crû.

Il n'est jamais venu.

En voyant Katsuki répondre d'un grognement à son mari et en lui répliquant à elle, qu'il ne
faudrait pas abandonner l'agence trop vite, avant d'enfin sortir de la pièce en prenant Kana par
la main, Ochaco ne put s'empêcher de sourire. Kana suivait Katsuki tout en tournant la tête
vers la petite famille de trois dans cette chambre d'hôpital et agitait la main en signe d'au
revoir avec un petit sourire.

- Tu penses que c'est à nous qu'elle dit au revoir ou à Kazuhiko ? lui demanda Tenya.

- Hummm...je pencherai vers Kazuhiko d'abord...

Elle soupira encore une fois avant de s'allonger plus confortablement, bienheureuse et
détendue.

- ...C'est vraiment mieux quand Deku-kun est là, murmura-t-elle.

Tenya ne put que hocher la tête, complétement d'accord, Katsuki était plus détendue et
respectueux, Akira et Kana était une bénédiction pour tout le monde, Kana surtout pour leur
fils, c'était évident. Comment leur monde avait pu tourner sans Izuku...? Au ralenti peut-
être.... se disait Ochaco.

***

Katsuki était en ce début de juin assis à la table de sa cuisine, ouverte sur le salon, la pièce
était aussi éclairée par le soleil vif de l'après midi que sa pièce à vivre. Accoudé et appuyant
son front contre ses poings liés, il réfléchissait encore à comment il en était arrivé là. Il y a à
peine 4 jours, Deku revenait chez lui, heureux de la visite qu'il venait de faire en annonçant
qu'il avait signé le bail à la grande surprise de toute la famille. Katsuki en avait laissé tomber
la bouteille d'eau qu'il tenait.

Aujourd'hui il avait aidé la petite famille à s'installer, prêt à bondir sur la première
incommoditée qu'il verrait dans ce putain de trois pièces, salon, cuisine et salle de bain déjà
meublé...mais il n'avait rien trouver à redire. C'était petit comparé à son duplex mais bien
suffisant pour une famille de 3 à 4 personnes. Après avoir découvert les lieux et s'être
emportés dans l'excitation du rangement, les enfants n'avaient même pas remarqué Katsuki
partir discrètement pour les laisser se débrouiller seul dans leur nouveau chez eux. Katsuki
avait l'impression que les choses s'étaient passées très vite, il avait quitté cet appartement sans
un au revoir, surprenant un peu Izuku qui le rappela dans les escaliers. Mais il était déjà sorti
pour réfléchir au calme.

Les choses s'étaient passées trop vite.

Deku avait été comme d'habitude têtu, mais il n'imaginait pas qu'il trouverait un endroit avant
de lui faire changer d'avis...surtout qu'il ne savait pas trop comment le faire changer d'avis.
Les enfants devaient avoir l'habitude d'emménager régulièrement, mais il n'avait même pas
demandé après lui, c'était une chose qui le mettait aussi en rogne. La journée entière finit par
s'écouler, le soleil commençait à se coucher et la lueur orangé se diffusait par les grandes
baies vitrées de son ancien salon, il ne lui en fallut pas plus pour se lever avec énergie, aller
préparer un petit sac de sport avec ses affaires personnelles et quitter sa maison vidée de ce
qui en faisait il y a quelques heures encore son chez lui.

Un peu plus tôt, Izuku était occupé à crier à Akira et Kana de se dépêcher avec les derniers
vêtements pour venir manger. Il rangeait serpillères, balais et chiffons pour enfin admirer son
travail global, ce serait une maison agréable pour eux, il en était sûre. C'est Akira qui arriva
en premier et il vint s'installer directement à table.

- Ce que j'ai faim !!!!

- Je sais champion...attend que je réchauffe tout ça.

Izuku s'occupa de sortir les tupperwares préparés en avance chez Katsuki pour les chauffer.
Akira, d'un air ennuyé, rêvassait un peu en attendant son repas et sa sœur.

- Il est passé où le vieux, on l'attend pas pour dîner ?

Izuku s'arrêta brusquement, ses enfants avaient-ils bien conscience de ce que cela signifiait de
vivre dans deux endroits différents, eux et Katchan ? Il ne savait pas exactement quoi lui
répondre et il n'en eut pas vraiment besoin puisqu'on sonna à sa porte à ce moment-là.

- J'y vaiiiiiiis !

- Attends Kan...

Kana s'était élancé comme une flèche et avant que Izuku et Akira n'atteignent le couloir, elle
tournait la clef de la serrure et tirait sur la lourde porte pour laisser apparaître le héro numéro
1 Dynamight avec un sac plein.

- Katsuki papa je savais que c'était toi !!!! Kana lui faisait toujours sa fête et cela fit sourire
Katsuki.

- Ben t'arrive pile le vieux on allait manger, lui dit Akira, loin d'être étonné.

Katsuki entra en faisant au passage une petite caresse sur la joue de Kana et s'adressa
directement à Akira en lui demandant de mettre son sac dans le salon, aidé de sa sœur il
s'exécuta sans rouspéter, sous les yeux surpris de Izuku.

- K... Katchan ?

Izuku demandait des explications en prononçant doucement le surnom de son ami d'enfance
avec ses grands yeux mi-inquiets, mi-interrogateurs. Katsuki avait fini de retirer ses
chaussures et de donner son sac aux enfants, il s'avança dans le couloir jusqu'à atteindre un
Deku déconcerté, en passant devant lui il mit sa main sur son épaule.

- Ben alors Deku t'es devenu un arbre ou quoi ?

- Katchan !

Le dit Deku s'était tourné en suivant le mouvement de Katsuki et le retint par la manche,
Katsuki se tourna également vers lui, il n'était pas sûre de ce qu'il faisait, s'imposer sans être
sûre de ses hypothèses c'était un pari que le numéro 1 avait décidé de relever malgré ses
doutes.

- Quoi Deku ?
- Tu...tu veux rester pour la nuit ? Tu es sûre ?

- Il faut bien que quelqu'un amène les gosses à l'école le matin...

- Katchan...je veux dire...

Izuku se tut, Katsuki ne cachait pas qu'il comptait vivre avec eux mais ce n'est pas suffisant
pour lui...il y avait encore tellement d'étapes avant d'être sûre qu'ils étaient le choix final de
son ami d'enfance.

- Deku...

Katsuki releva le bras pour tenir la joue de Izuku dans sa main en appliquant une petite
caresse du pouce, il voulait s'assurer de ne pas faire une erreur.

- J'ai le droit pas vrai ? Je leur ai promis...j'ai promis aux enfants que même après ton retour
j'les abandonnerai pas...t'es d'accord pour me laisser faire, n'est ce pas ?

Izuku n'eut pas besoin de réfléchir longtemps, que pouvait-il faire d'autre ? Il avait au moins
la consolation de se dire qu'il n'avait jamais forcé la main de la personne qu'il aime. Katsuki
ne put reprendre son souffle que lorsque Izuku se détendit et hocha légèrement la tête. C'est à
ce moment que Akira et Kana revinrent du salon.

- On peut passer ? Je vous signale qu'on a à peine déjeuner ce midi, j'ai vraiment faim là !

- Moi aussi ! insista Kana.

À peine décalé que les enfants s'étaient engouffrés dans la cuisine en passant devant les deux
adultes.

- Je crois que le micro-onde s'est arrêté, tu viens t'asseoir Katsuki-papa ? lui avait-elle dit en
lui indiquant sa place.

Il n'en fallut pas plus pour autoriser Katsuki à s'installer, ils dînèrent ensemble, la soirée se
déroula comme s'ils étaient encore dans ce duplex, Katsuki dormit dans le canapé ce soir là et
depuis, la vie suivit son cour dans le même ordre qu'elle était déjà avant cette excentrique
lubie, aux yeux de Katsuki, de vouloir déménager.

Néanmoins, les choses ne se déroulèrent pas aussi calmement pour Izuku. Le mois de mai
finit de s'écouler et au début du mois de juin, il reçut une visite à laquelle il ne s'attendait pas.

C'était un dimanche, il était occupé en cuisine quand la sonnerie retentit le faisant sursauter, il
y avait de quoi car Katsuki et les enfants étaient sorti il y avait à peine un quart d'heure, il
vérifia son portable... Non, aucun d'eux n'avait dû oublier quelque chose ils l'auraient prévenu
par message sinon, par contre son portable était déchargé alors il s'en occupa avant de se
diriger vers la source de son dérangement.

Arrivé à l'entrée, quelle ne fut sa surprise en apercevant par le petit trou que la secrétaire Shin
était à sa porte. Il s'empressa de se sécher les mains avec le torchon qu'il avait apporté avec
lui de la cuisine et lui ouvrit.
- Ah bonjour Midoriya-san.

- Bonjour Shin-san, je ne m'attendais pas à vous voir aujourd'hui, il y a un problème ?

- Est-ce que Bakugou-san est là ?

- Hein ?

Izuku, un peu ébahi, pris le temps de réfléchir...très peu de personnes à l'agence savait que
Katsuki avait fini par le suivre dans ce déménagement, en fait... quasiment personne...

- Eh bien non Katchan n'est pas ici...

- Oh...

Ce n'était pas un mensonge après tout. L'expression de la femme qui se tenait debout face à
lui était difficile à cerner, était-elle rassurée ou méfiante quand à son honnêteté ? Elle ne le
croyait pas, Izuku le voyait... Shin-san reprit néanmoins rapidement.

- Tant mieux...il y a une chose dont je voudrais discuter avec vous Midoriya-san.

Assez embêté, Izuku ne put que l'inviter à entrer et lui servir un thé, il ne savait pas vraiment
à quoi s'attendre mais il espérait que ce ne soit pas trop long. Parce que même si Katchan
aimait bien rester plusieurs minutes observer les enfants s'amuser dans le grand bassin de la
piscine municipale par la vitre dédiée aux parents, il ne restait généralement pas toute l'après-
midi. Notamment pour éviter d'être reconnu par des fans, parfois la casquette et le masque ne
suffisait pas et il reviendrait bientôt.

- Je vous en prie Shin-san installez vous.

- C'est une jolie cuisine Midoriya-san elle est bien organisée...

Izuku lâcha un petit rire gêné en se grattant l'arrière de la tête, forcément Katchan tient
beaucoup à avoir une belle cuisine, mais il n'irait pas le lui dire.

- Je suis désolée, à part la cuisine, le reste de la maison n'est pas très en ordre...

- C'est d'avoir deux enfants j'imagine...

- C'est beaucoup de ça, c'est vrai...

Face à face sur cette petite table, Izuku regrettait soudainement de ne pas l'avoir invité à
prendre place dans le salon, certes ce n'était pas rangé mais il s'y serait senti moins mal à
l'aise que directement face à elle.

- Que se passe-t-il secrétaire Shin ? Rien de grave j'espère...

Elle posa sa tasse et prit le temps de réfléchir.


- Non...en fait je suis passé chez Bakugou-san, hier il a bien accepté que je prenne son
numéro de téléphone mais il ne m'a pas répondu lorsque je l'ai contacté. Alors je suis passé le
voir aujourd'hui à son appartement mais il n'y était pas.

-Ah...

- En fait, le gardien m'a dit que cela faisait presque deux semaines qu'il n'avait pas dormi
chez lui...je me demandais s'il était chez vous....

- Hum...mais je...enfin ça m'étonne un peu que Katchan ait accepté de vous donner son
numéro mais il ne fait pas beaucoup attention généralement à son portable, il...il vous
rappellera sûrement plus tard, il ne faut pas s'inquiéter pour lui.

- Et pourtant je m'inquiète !

Elle avait reposé avec brusquerie sa tasse sur la table.

- Pourquoi cela vous étonnerait que Bakugou-san m'ait donné son numéro ?!

- Ah...je ne voulais pas insinuer quoi que ce soit je...

- Et pourtant vous le faites ! Maintenant que Katsuki-san n'a plus à vous courir après, il a
accompli son devoir d'amitié envers vous, il peut enfin penser un peu plus à lui et peut-être à
son futur. Vous ne le connaissez pas si bien que ça Midoriya-san, en tout cas pas assez pour
pouvoir vous l'approprier et c'est vous-même qui me l'avait dit !

Ses mots étaient assez durs à entendre, notamment parce qu'il en avait conscience également,
mais Katchan pense à lui et c'est en le prenant en compte qu'il a choisi de rester avec ses
enfants, alors que pouvait-il y faire ? Izuku lui répondit donc en baissant les yeux, d'un air
triste et résigné, le genre d'air dont Izuku savait bien ce qu'en pensait Katsuki...un air de
perdant, de looser, mais c'est comme ça, il ne se sentait pas autrement.

- Je suis désolé Shin-san, mais je ne me l'approprie pas...

- C'est faux et vous le savez bien ! Vous n'êtes jamais loin de lui, je peux savoir pourquoi est
ce qu'il ne doit jamais faire attention à rien d'autre qu'à vous ? C'est injuste ! lui cria-t-elle en
plein visage.

Izuku ne savait pas trop quoi lui répondre, la jeune femme venait se libérer de sa frustration
en s'en prenant à lui et d'un côté... il ne pouvait que la comprendre.

- Je sais que c'est injuste pour vous..., lui répondit encore Izuku, sur le même ton que
précédemment.

De ce que Izuku voyait et comprenait de sa situation, cette femme avait tenté en vain de se
faire remarquer durant 2 ans au moins, si c'était peine perdu auparavant, depuis son retour,
tout le monde s'accordait à dire que Katsuki était plus agréable. Izuku ne savait pas vraiment
si c'était le cas, mais dans ce cas, le meilleur comportement de son ami d'enfance n'aurait fait
que lui ouvrir une porte d'espoir. La secrétaire Shin avait plongé tête dedans et avait raison de
chercher à enfin tenter sa chance, d'ailleurs rien ne disait que ça ne marcherait pas pour eux
deux finalement.

Izuku eut un pincement au cœur en pensant que Katchan lui avait passé son numéro de
téléphone aussi facilement, elle n'avait eu qu'à le lui demander. À l'époque de la seconde, il
s'était pris une explosion en pleine figure lorsqu'il lui avait demandé en même temps que les
autres élèves de la 2-A, en première il n'avait jamais eu son numéro. Certes ils s'entendaient
mieux, mais ils se voyaient également tous les jours et dormaient à l'internat, Izuku n'avait
pas osé, et ce n'était pas nécessaire. Parfois Katsuki lorgnait au-dessus de son épaule lorsqu'il
discutait par message avec Denki dans la salle commune de leurs dortoirs, après la guerre et
leur totale réconciliation...

- Tch...on peut savoir ce qu'il a de si intéressant à te raconter le débile électrique ????

Izuku s'était souvent retourné vers lui, étonné, alors qu'ils étaient assis sur le canapé de
l'internat. Maintenant encore il se souvenait de l'apparence de son ami lorsqu'ils avaient 16
ans. Katchan était vraiment beau, en jogging, plus jeune, moins musclé, cet air toujours
sauvage sur son visage, accentué par cette coiffure dans tous les sens qui était encore plus
folle en sortant de la douche. Il n'était pas si différent d'aujourd'hui mais après tout, Izuku
l'avait toujours trouvé beau...pourtant malgré cette remarque, Katsuki ne lui avait jamais
demandé son numéro...peut-être attendait-il qu'il le lui propose une seconde fois... Est ce que
ça l'aurait vraiment intéressé de pouvoir échanger avec lui à n'importe quelle moment par
l'intermédiaire d'un téléphone ? Peut-être que oui...ou alors Katsuki ne se sentait pas le droit
d'insister à ce moment-là.

Izuku se fit soudain cette réflexion qui le fit prendre conscience de quelque chose
d'important, il ne sait pas pourquoi mais il commença à en faire part à la femme face à lui.

- Katchan m'a...il m'a longtemps persécuté dans notre jeunesse...

Cette révélation la fit soudainement se raidir et elle attendit que Izuku s'explique un peu
mieux. Elle imaginait tout d'abord très mal le numéro 1, malgré son caractère, persécuter le
Midoriya qu'il semble tant chérir aujourd'hui, mais en plus cet argument n'avait aucun rapport
avec leur discussion.

- Il...il s'en ait beaucoup voulu...Katchan est comme ça...parfois même quand il est en droit
d'avoir quelque chose...il en fera le sacrifice s'il estime qu'il ne l'a pas mérité...

C'était le cas de la première place au championnat de Yuei de leur seconde par exemple,
c'était peut-être aussi le cas avec son numéro de téléphone en première... Si Katsuki attendait
que Izuku le lui propose ce n'était peut-être pas par fierté mal placé... mais parce qu'il se
souvenait de la manière dont il lui avait explosé la face injustement la première fois, il ne s'en
sentait pas encore le mérite après l'avoir tant persécuté... Comment savoir ?

Aujourd'hui il vivait dans la même incertitude.

- Katchan...s'en ait longtemps voulu de m'avoir fait vivre ça...je pense que c'est pour ça qu'il
m'a cherché... et aussi pour ça qu'il veille sur moi et ma famille...
La secrétaire Shin ressentait une colère amère maintenant, cet homme se moquait-il d'elle ?
On ne pouvait pas faire tout ça uniquement par sacrifice.

Izuku reprit la parole.

- Mais...je suis...enfin je pense comme vous que Katchan devrait penser à lui et à son futur. Et
je ne serai jamais un obstacle pour quelqu'un qui voudra ou pourra le lui faire comprendre....

C'est vrai...que pouvait-il faire de plus que ce qu'il a déjà fait ? Rien...c'est à Katsuki Bakugou
de faire des choix maintenant.

- C'est ridicule...

La secrétaire Shin avait également baissé la tête, elle serrait les dents et les poings en proie à
une forte animosité envers le héros face à elle, mais elle finit par se détendre.

- Très bien...puisque vous en avez conscience, cela ne vous dérange pas que je commence à
fréquenter Bakugou-san.

Izuku, toujours visage baissé, hocha lentement la tête négativement, il n'avait rien à y redire
si c'est ce qui pouvait rendre son ancien ami heureux.

La femme face à lui le remercia donc pour le thé et prit son sac pour sortir rapidement, sûre
de réussir à enfin plaire à la personne qu'elle veut. En arrivant à l'entrée, la porte s'ouvrit sur
Katsuki et les enfants. Izuku se raidit brusquement lorsqu'il entendit l'exclamation étonnée de
Kana qui voyait une inconnue chez elle. Katsuki la rassura rapidement et présenta la
secrétaire Shin aux deux enfants qui la saluèrent poliment. Peu après, les deux petits étaient
entrés en lançant un salut rapide à Izuku avant de monter dans leur chambre tester le nouveau
jeu que Katsuki leur avait acheté pour les consoler de la fermeture temporaire de la piscine.
Non pas qu'ils aient besoin d'une consolation, mais ce cadeau faisait en réalité plus plaisir à
Katsuki qu'à eux, et ils n'iront pas le refuser. Alors, tout à leur joie, ils n'avaient pas fait
attention à la position prostrée de Izuku, toujours prisonnier de la chaise de sa cuisine. Deku
assista de loin à la discussion durant laquelle Shin-san s'émerveillait de l'énergie des enfants
et Katsuki enchérissait en disant que ces deux là de toute manière c'était toute une histoire,
avant de se décaler pour la laisser sortir. Izuku en profita pour se lever et traverser le couloir
pour atteindre sa chambre discrètement, mais c'était peine perdue. Katsuki s'aperçut vite de sa
présence et referma rapidement la porte derrière Shin-san en l'appelant. Izuku ne répondit pas
immédiatement, il avait d'ailleurs fermé la porte de sa chambre.

- Tch...c'est pas vrai mais il est sourd le nerd aujourd'hui ou quoi ?

Katsuki marmonnait dans sa barbe en fermant à clefs et en se dépêchant de traverser lui-


même le couloir jusqu'au niveau de la porte de sa chambre.

- Oï Deku t'es bouché ou quoi ? J'ai appelé deux fois pour te prévenir que la piscine était
exceptionnellement fermée, l'informa-t-il en toquant à sa porte.

- Désolé Katchan...je crois que j'ai laissé le téléphone charger dans le salon, lui répondit-il à
travers la porte.
- Haaa...mais fait gaffe un peu quand même, râla Katsuki pour la forme.

- Oui...je ne me sens pas très bien Katchan, je vais dormir un peu, je ferai de quoi manger
après...

Katsuki s'en inquiéta immédiatement, en plus il voulait lui demander ce que la fille de leur
agence pouvait bien foutre ici. Apparemment, ce n'était pas le moment alors il se contenta de
soupirer et de s'éloigner.

Quand Izuku sortit quelques instants plus tard de sa chambre, sa maison était entièrement
rangée et Katsuki avait un tablier autour de la taille, il évoluait de manière fluide dans sa
cuisine pour préparer un repas qui sentait de la porte de sa chambre très bon.

- Katchan...

Katsuki se tourna vers lui, mais il n'était pas très soulagé, Deku avait le teint pâle. Katsuki ne
comprenait pas pourquoi mais depuis bien un mois, Deku semblait régulièrement se sentir de
plus en plus faible. Katsuki posa les ustensiles qu'il maniait il y a un instant et ouvrit grand
ses bras.

- Viens là imbécile...

Il ne s'enlaçait pas souvent, à chaque fois, il y avait une raison ou un contexte particulier.
C'est peut-être pour cela que Izuku ne réfléchit pas avant de se diriger au creux de ses bras...
parce que pour une fois, c'était de l'attention gratuite. Non, en réalité Izuku se voilait la face,
Katsuki était bien plus affectueux avec lui qu'il ne l'avait jamais été dans leur passé ou avec
un autre. Mais il est fatigué, Izuku était vraiment fatigué de tout ce qui lui était arrivé. Il y a
des souvenirs qui seront toujours très durs à supporter, sa vie ne pouvait pas redevenir aussi
insouciante qu'avant la guerre contre All for One, alors... qu'on lui laisse au moins le droit de
se reposer contre le torse de son ami de temps en temps.

- Deku où est ce que t'a mal ? lui demanda doucement Katsuki en serrant un peu plus sa prise.

- Partout...j'ai mal partout Katchan.

Katsuki ne savait pas quoi y répondre, il ne comprenait toujours rien...

- Katchan ?

- Hum ?

- Tu devrais penser un peu plus à toi tu sais ?

- Haa ?

Ce n'était pas la première fois que Izuku lui faisait cette remarque. Deku était tellement
fuyant pendant cette recherche d'appartement, maintenant qu'il acceptait enfin son soutien,
Katsuki se sentait utile, mais il racontait de nouveau n'importe quoi.
- Tch...Deku, je comprends jamais rien à ce qui te passe par la tête..., lui avoua-t-il en
plongeant son nez dans cette chevelure verte indomptable.

- Je voulais dire que... tu sais que je ne t'en veux plus pour le collège, tu le sais Katchan ?

Le dit Katsuki se raidit immédiatement, Deku ne parlait jamais de cette période, même quand
ils étaient au lycée il n'en avait pas parlé. Il se sentait toujours très mal à l'aise et l'image de
ses rêves, celle de Deku sur ce toit, le hantait toujours aujourd'hui. Katsuki baissa un peu le
bras pour mieux l'attraper par la taille et le rapprocher de lui, ce qui surprit Izuku, ils étaient
maintenant très étroitement enlacés, trop peut-être ... Katsuki plongea cette fois le nez dans
son cou en inspirant un peu plus le parfum qui s'en dégageait, si auparavant il ne pouvait que
angoisser dans son lit en ne comptant que sur la voix de Kana pour lui assurer que Deku était
toujours vivant... là, il pouvait le serrer aussi fort qu'il le pouvait, il ne disparaîtra pas.

- Ouais...je sais Deku...

- Hum... et toi tu t'en veux toujours Katchan ?

Katsuki le serrait un peu trop fort maintenant, Izuku ne put s'empêcher de remonter son bras
pour jouer de ses doigts dans les cheveux de l'arrière du crâne de Katsuki.

- Ouais je m'en veux Deku...j'aurai dû comprendre...

- Comprendre quoi ?

- ...

Katsuki se détacha de lui sans pour autant le lâcher complètement, il passa sa main sur le
visage de Deku comme une caresse. Comprendre qu'il avait tort de se sentir en insécurité face
à lui... Katsuki avait bien conscience de sa bêtise, rabaisser Deku pour être supérieure à lui, se
sentir admiré aussi par lui, c'était finalement une source de souffrance pour eux deux.

- Katchan... tu veux te faire pardonner ?

Katsuki fronça les sourcils, ça ne ressemblait pas à Deku de raisonner de cette manière avec
lui, il répondit par l'affirmative, prêt à ce qui était possible. Mais s'il lui disait de rentrer chez
lui et d'abandonner les gosses, ce serait l'impossible.

- Je veux... je ne veux plus que tu t'en veuilles et je ne veux pas que tu prennes soin de ma
famille par devoir tu comprends...tu mérites d'avoir tout ce que tu veux dans la vie Katchan....

Un énorme poid se libéra des épaules de Katsuki, ou plutôt, il sentit qu'il y avait comme un fil
tendu à l'intérieur de lui-même qui venait de rompre, libérant plusieurs émotions et désirs
qu'il avait du mal à coordonner. Mais c'était pour le mieux, Deku ne le regardait pas dans les
yeux et pourtant il avait très envie de le rapprocher encore plus de lui et c'est ce qu'il fit. Il
inspira et expira plusieurs fois en faisant passer ses grandes mains dans le dos de Deku. Ce
qu'il voulait...ce qu'il voulait...il n'avait pas à retenir quoi que ce soit, il pouvait lui faire
comprendre maintenant, Deku avait-il déjà une idée de ce qu'il voulait ? Le sentir contre lui
et savoir qu'il venait de complètement le libérer lui donner envie de fondre sur ses lèvres
immédiatement, mais c'était encore un peu tôt, il s'excite tout seul alors que Deku lui tapotait
l'épaule en se plaignant qu'il le serre trop fort.

Avant de se séparer complètement de lui, Katsuki lui prit le visage entre les deux mains et
l'embrassa sur le front, l'expression de Deku à ce moment là aurait mérité une photo, les joues
rouges et grimaçant un peu sous l'effet du choc, il s'écarta brusquement de lui en appuyant ses
mains sur ses épaules et en bégayant.

- K kkkk...Katchan ! Mais enfin qu'est ce qui t'a pris !

Il ramena sa main au niveau de son front en touchant la zone embrassée par Katchan.

- Quoi c'est pas toi qui avait dit que j'méritais ce que je voulais ! l'accusa Katsuki assez amusé
de cette réaction exagérée, ça ressemblait bien à son nerd de réagir comme ça.

- Justement tu ne devrai faire ça qu'avec la personne que tu ...

Izuku s'arrêta brusquement, il ne pouvait pas croire ce que venait d'insinuer Katsuki, et ce
qu'il s'apprêtait à insinuer à l'instant, complètement gêné et intimidé, Izuku se retourna pour
ne plus avoir à affronter le sourir triompheur du numéro 1 et quitta la pièce.

- On mange dans 10 minutes Deku ! l'informa Katsuki de la cuisine.

- Très bien !

La porte de la chambre de Deku claqua en résonnant dans la maison avant que le silence ne
s'installe à nouveau. Katsuki se sentait bien, plus léger il retourna à la cuisson du repas sans
retirer ce rictus de fierté de son visage, plus rien ne l'arrêtera maintenant.

Sauf une chose... La propre mère de Katsuki. Elle insistait pour dîner avec son fils, il ne
comprenait pas trop ce qu'elle lui voulait mais dès qu'on essayait de lui retirer du temps qu'il
pourrait passer avec les enfants et Deku, cela devenait un sujet de dispute. La solution
naturelle avait donc été de passer régulièrement rendre visite avec les gosses et Deku à ses
vieux. Solution parfaite, Kana et son entrain naturelle donnait de la vie et de l'occupation à sa
mégère de mère, Akira aimait s'amuser à différents jeux de société avec son père, les deux
interagissaient de manière posé et mature, c'était un plaisir à observer...Et justement, lui il
avait Deku pour lui seul et ils les observaient ensemble de loin, ils pouvaient discuter et se
disputer sur les capacités des nouveaux héros, Katsuki pouvait l'aider à reprendre ses anciens
carnets d'analyses et les continuer. À la mort de Inko, c'est Mitsuki et son fils qui avaient dû
vider son appartement, Katsuki avait mis le maximum de carnets, posters et goodies précieux
dans deux cartons qui étaient restés tout ce temps entre le mur du fond du garage et son
ancien sac de boxe. Aujourd'hui ils en sortaient un à chaque visite aux parents et tâchaient de
le compléter. Être avec Deku hors du travail ou de la maison sans avoir à faire gaffe à Akira
et Kana était comme un vent frais et original qui balayait le rythme de sa routine, c'était un
vent bienvenue et Katsuki voyait son ancienne maison d'un œil nouveau. Alors ça ne le
dérangeait plus de passer toutes les deux semaines, ou parfois toutes les semaines, quelque
heures dans cet autre chez eux. Finalement cette affaire s'était bien résolue, et tout allait
toujours mieux quand Deku était là.
Le mois de Juin se poursuivit lentement, durant les deux semaines qui avaient suivi cette
petite discussion, il ne se gênait pas pour embarrasser Deku autant de fois qu'il le souhaitait,
d'une manière un peu plus aguicheuse, en se délectant de chaque réaction, des rougeurs sur
ses joues et de son air scandalisé la première fois qu'il lui avait tapé le cul pour l'inciter à
avancer. Izuku ne comprenait pas trop ce qui arrivait à son ami d'enfance, il n'avait pas du
tout prévu que leur relation évolue dans ce sens là. Il pensait que Katsuki partirait chez lui et
viendrait rendre visite aux enfants de temps en temps, pas qu'il continue à l'emmener chez ses
parents et qu'il flirte en plus ouvertement avec lui. Mais s'il y a bien une personne qui le
mettait par contre extrêmement mal à l'aise, c'était la secrétaire à l'accueil qui assistait sans
rien dire aux taquineries de Katsuki tout en fusillant Izuku du regard.

Deux semaines après que ce petit jeu ait commencé, elle arrêta Katsuki dans le hall lorsqu'il
sortait enfin du boulot.

- Katsuki-san !

Il s'était retourné un peu surpris de l'entendre l'appeler par son prénom.

- Je viens également de finir ma journée... nous pourrions faire quelques pas ensemble.

- Ha ? Désolé j'dois me dépêcher.

- Mais nous habitons du même côté ! et je...

- Tch...j'vis plus vraiment à la même adresse, d'ailleurs le patron m'avait prévenu de venir
faire changer celle sur mon dossier.

- Oh...bien sûr je le ferai demain matin ! Je dois mettre quelle adresse ?

- Celle de Deku.

Shin-san ne pouvait pas dire qu'elle ne s'en doutait pas mais elle le prit quand même
douloureusement.

- Eh bien nous pouvons marcher dans la direction de chez Midoriya-san...je voulais vous
parler et ça ne vous fera pas perdre de temps.

L'avantage, et qui était aussi un désavantage dans certaines situations, c'est que Deku habitait
dans un quartier beaucoup plus proche de l'agence que son ancien chez lui, il était donc
vraiment inutile de venir en voiture. Ils commencèrent à marcher dans le silence, cela
convenait bien aux deux, la secrétaire Shin était ravie d'être aux côtés du numéro 1 et celui-ci
avait, du reste, toujours préféré le silence au babillages ennuyeux et inutile... En plus la voix
de cette femme était trop aiguë pour lui, il s'en était rendue compte lorsqu'il avait eu la
migraine il y a quelques mois.

- Katsuki-san on m'a dit que vous aimiez beaucoup le sport...

- Ah ? Ouais...

- Surtout la boxe non ?


- Hum...

- J'ai des places pour le match de demain, est ce que cela vous intéresserait de m'y
accompagner ?

Katsuki se tourna vers elle en se demandant clairement pourquoi c'était lui qu'elle invitait. Il
réfléchit un peu, le match de demain serait très intéressant, notamment parce qu'un ancien
champion allait tenter de reprendre son titre. Il avait prévu de le voir à la télévision bien sûr,
mais c'était bien mieux en vrai, et il n'avait jamais assisté à un match, il était toujours occupé.

- Il vous resterait pas une place en plus ?

- Non, pourquoi ?

Katsuki soupira un peu déçu, il pensait pouvoir refiler les gosses à Denki le temps d'une nuit
et y aller avec Deku aussi.

- Bon tant pis alors...

La secrétaire Shin aurait pu lire sur son visage qu'il voulait également inviter Midoriya-san,
mais loin de se laisser abattre, elle s'approcha un peu de lui, l'arrêtant dans sa marche.

- Mais nous pouvons y aller ensemble ! Votre mère a réservé les billets parce qu'elle savait
que ça vous plairait et demain vous êtes libre puisque vous avez échangé avec Midoriya-san.

- Mais qu'est ce que la vieille vient faire là dedans ?

- Mitsuki-san est devenue une amie du club de gym ! Je vous en avais déjà parlé Katsuki-san.

- ...

Ça lui semblait bizarre, mais sa mère avait parfois de ses lubies... il ne comprenait pas
vraiment pourquoi elle avait voulu lui faire plaisir en passant par l'intermédiaire de quelqu'un
d'autre... Mais d'un autre côté, lui aussi et pendant longtemps, n'avait pas su montrer son
affection directement aux gens qu'il aimait. Au lycée, il passait souvent par un intermédiaire,
un moyen détourné, une excuse bidon pour s'occuper des extras de sa classe.

- Haaaaa..., il soupira lourdement, puis la contourna pour reprendre son chemin.

- Katsuki-san !

Il se retourna brusquement, elle avait crié, ce n'était vraiment pas l'endroit pour hurler son
prénom, tout le monde savait que le numéro 1 s'appelait Katsuki Bakugou et ils étaient à 5
minutes de l'agence, heureusement que la rue était plutôt vide. Le soleil commençait à se
coucher, il était 20h passé et Katsuki commençait à fatiguer de sa journée, Deku et les enfants
l'attendaient et il voulait prendre un bain avant de manger avec eux.

- Mais ça va pas, lui fit-il en s'approchant de la jeune femme.

- Katsuki-san, vous voulez bien m'accompagner demain soir à ce match s'il vous plaît ?
Katsuki soupira en se pinçant l'arête du nez, le soleil se couchait déjà et diffusait un océan
orangé dans la rue, alors que leurs deux silhouettes, assez proches, s'étiraient en longueur sur
le sol, et Katsuki se sentit aussi étiré et fatigué que son ombre. Il releva le regard vers la jeune
femme qui était restait les yeux fermés et les poings serrés. Il ne comprenait pas trop et
s'apprêtait à refuser quand une migraine le prit soudainement. Il releva cette fois la main vers
son front en fermant les yeux, ce coucher de soleil à l'arrière de la secrétaire devenait un peu
trop éblouissant. En ouvrant les yeux, il eut un de ses flashs qu'il savait partager maintenant
avec Kirishima. À la place de la secrétaire Shin c'est un Deku dans l'exact même position
qu'il vit, un Deku baigné dans la même lueur crépusculaire, yeux fermés d'abord,
appréhendant une réponse qui le décevrait.... soudainement ils s'ouvrirent pour laisser place à
une profonde déception, une souffrance pure et quelques larmes qui coulèrent. Putain pleures
pas Deku... Katsuki referma les yeux, ce n'était vraiment pas ce qu'il voulait voir maintenant.

- D'accord..., murmura-t-il toujours en se tenant le front et les yeux fermés.

- Vraiment ?!

La secrétaire Shin tout à sa joie, ouvrit les yeux et Katsuki n'y vit pas le trou béant du
désespoir qui était présent dans ceux teintés de vert de son ami d'enfance.

- Alors nous pourrions nous retrouver à 19h demain, je vous enverrai l'adresse Katsuki-san !

Katsuki se retourna dans la direction qu'il voulait suivre initialement et lui répondit d'une
onomatopée qu'elle prit pour un accord, avant de continuer sa route en marchant
tranquillement.

Katsuki était pensif et perplexe, parce que pour une fois ce n'était pas un souvenir qui ne lui
appartenait pas qu'il venait de voir. Non...c'était le sien, l'un des nombreux moments où Deku
avait voulu lui parler au collège. Il était alors tellement jeune, en portant cet uniforme Katsuki
se rendait toujours compte à quel point son ami n'était qu'un enfant à ce moment-là. C'était à
l'époque où Deku osait encore essayer de comprendre Katsuki et de réparer leur amitié, il
venait le voir et se tenait aussi tendu que Shin-san. Au début, Deku le regardait avec des
grands yeux plein de l'espoir d'entendre une réponse qui lui fera comprendre pourquoi
Katsuki le traitait aussi mal, ensuite il se contentait de fermer les yeux en rassemblant son
courage pour tenter de lui parler, comme il venait de le voir dans ce flash, un jour, le trou
béant de la déception l'a fait arrêter de s'approcher de lui.

Katsuki se stoppa en pleine marche.

Malgré sa jeunesse, Deku avait au moins la maturité de savoir qu'il n'y avait qu'en
comprenant l'autre que ce lien si spécial entre eux pouvait perdurer. La seule chose qu'il avait
faite à chaque fois a été de lui lancer une réplique toujours plus cinglante, car il était satisfait
de voir que Deku dépendait toujours autant de lui. Katsuki se rendait compte aujourd'hui, à
quel point chacune de ses répliques n'avait fait que creuser plus profondément le puits de
désespoir que Deku cachait au fond de ses prunelles noires. Finalement, au bout de deux ans
de collège, Izuku avait arrêté de venir vers lui, depuis et jusqu'à 10 ans plus tard, il ne lui
parlait plus de manière à lui transmettre ce qu'il pensait. Il connaissait Deku comme sa poche,
il savait comment il réfléchissait mais cela lui sauta aux yeux aujourd'hui, il n'était pas sûr de
comment il ressentait, parce que Deku ne le lui disait plus depuis bien trop longtemps. Si son
ami d'enfance osait maintenant lui poser des questions directes sur lui, ses sentiments ou ses
émotions, même rarement et seulement récemment, ce même Deku ne lui donnait que bien
plus rarement ce genre d'informations sur lui-même... ce qu'il ressent de Katsuki est en réalité
un mystère complet... honnêtement, il ne saurait même pas dire ce que Deku voudrait le plus
aujourd'hui, à quoi il aspirerait... Chacun de ses problèmes n'avait été mis en lumière que par
la force des choses, c'était à chaque fois comme un coup du destin.

Deku ne s'est jamais confié ni à lui ni à personne.

Putain mais qu'est ce que j'ai fait...

À quoi s'attendait-il ? Un enfant rejeté sa vie entière ne prendra pas l'habitude de se livrer
facilement, Deku n'était déjà pas de nature à se mettre en avant mais là, Katsuki Bakugou
l'avait carrément muselé tellement fort et tellement jeune que sa bouche en est restée cousue
jusqu'à aujourd'hui. Depuis deux semaines que Katsuki s'amusait à taquiner Deku, celui-ci ne
lui a jamais dit si cela lui plaisait ou non. Il réagissait de gêne mais il ne l'encourageait pas, il
ne l'empêchait pas non plus... Katsuki aurait aussi bien pu, sans le vouloir, lui faire mal
physiquement qu'il ne le lui dirai pas. Il y réfléchissait tout au long du retour, puis, à la
maison, Akira et Kana l'empêchèrent d'y réfléchir toute la soirée. Ce soir-là, les enfants
dormaient tard pour compenser le peu de temps passé avec Katsuki, ils y tenaient et Deku ne
les en empêcha pas, riant joyeusement en les observant du salon.

Katsuki se sentit alors rassuré.

Non, Deku ne pouvait pas jouer la comédie et ne pouvait rien lui cacher, ces réflexions
précédentes étaient sûrement vraies, elles s'appliquaient peut-être, mais il aurait tort de ne pas
se faire confiance, à lui et à Deku. Ce que le nerd ressentait il pouvait le voir tous les jours, de
la timidité quand Katsuki le draguait ouvertement, de la joie à se voir ensemble à quatre dans
cette maison, de l'inquiétude lorsqu'il était soudainement appelé en mission, de la confiance
quand lui même devait partir en mission et lui laisser ses enfants. Oui, s'il y a bien une chose
qui a survécu de ce lien, c'est leur incapacité à cacher leurs réelles émotions, Katsuki n'avait
jamais pleuré devant personne d'autre que Deku et Deku pouvait mentir à tous ses amis...
mais jamais à lui.

Leur aventure avec Shigaraki et l'apparition du One for All en avait été la preuve...

- Katchan ?

Katsuki le regarda, sortant de ses réflexions.

- Tu m'aides ?

Deku avait sorti des draps pour lui préparer un lit confortable, comme chaque soir depuis
qu'il dormait chez Izuku, il se dépêcha donc de le rejoindre. Ensemble, il prirent les deux
coins externes et se séparèrent pour l'étendre correctement.

- Qu'est ce qui se passe Katchan ?


Katsuki s'arrêta dans son mouvement pour lever les yeux vers lui, forçant également Izuku à
s'arrêter. Deku releva alors ses grands yeux verts interrogateurs en penchant la tête sur le
côté. Bon sang ce qu'il était mignon parfois...Katsuki était profondément gêné, moins par son
observation personnelle que par ce qu'il avait à lui demander.

- Tch... Qui te dit qu'il se passe quelque chose...

- Tu sais que tu peux tout me dire Katchan ?

Izuku avait redressé son visage et son corps en ramenant un peu le drap vers lui, il avait l'air
plus inquiet. C'est normal, Katsuki semblait rarement autant gêné devant lui et ça ne l'avait
pas rassuré de voir son Katchan aussi perdu dans ses pensées ce soir.

- Ouais je sais mais...

Katsuki réfléchit un peu, non ce n'était pas le moment de lui demander ce qu'il pensait
vraiment de lui, de lui demander comment se faire pardonner, surtout quand Deku lui en avait
lui-même parlé il y a deux semaines. Katsuki doit avoir confiance en eux. Il venait d'ailleurs
de se rendre compte qu'il avait accepté de sortir avec la secrétaire Shin et ça l'embarrassait...
Mais ce n'était qu'un match de toute manière alors il n'y avait vraiment pas de quoi l'être.

Katsuki se détendit rapidement, ce qui le dérangeait vraiment, c'était surtout de rentrer tard le
lendemain soir et de ne pas passer la soirée avec eux.

- Haaa demain je vais sûrement rentrer tard, vaudrait mieux que je dorme à mon appart pour
pas vous réveiller.

- Hein ? Mais... tu finis tôt Katchan on a échangé nos horaires...

- Ouais mais y a le match de boxe et on m'a invité à y aller.

- ...

Izuku ne dit rien d'abord, Katsuki entreprit d'étendre maintenant correctement le drap et Izuku
suivit le mouvement en baissant les yeux sur sa tâche, il serrait assez fort de ses doigts le drap
et ne pouvait pas nier qu'il avait la gorge nouée. Il se sentait assez triste, Katsuki ne devait
pas savoir qu'il était au courant que c'était la secrétaire Shin qui l'avait invitée. Il ne dira
rien...Izuku avait été clair la dernière fois, son ami devait faire au mieux pour lui...peut-être
que Katchan est enfin en train de faire un choix.

Le lendemain, Katsuki quitta l'agence en passant une dernière fois par son bureau. Il vit son
nerd préféré debout et feuilletant un dossier, il entra rapidement claquer un baiser sur sa joue.

- Katchan !!!!!

Izuku se tenait la joue en rougissant fortement, l'air contrarié, puis il remarqua que son
Katchan était habillé en tenue civil... il était beau même habillé simplement. En civil, il
paraissait plus commun et cela rappelait à Deku son apparence de lycéen.

- Tu vas y aller habillé comme ça Katchan ?


- Ouais... J'retourne à l'appart d'abord pour vous faire au moins le dîner avant d'y aller.

Izuku reporta son attention sur le dossier qu'il tenait toujours en main.

- Dans ce cas là, tu devrais en profiter pour te changer.

- Ha pourquoi ? C'est qu'un match j'vais pas à un gala.

Izuku ne dit d'abord rien, bien conscient que c'était un rendez-vous.

- Tu es beau Katchan... tu devrais te mettre en valeur.

Katsuki ne s'y attendait pas et en rougit un peu, il mit les mains dans ses poches, embarrassé,
et finit par frotter les cheveux bouclés de Deku en lui demandant ce qu'il pouvait bien
raconter comme absurdités avant de ressortir du bureau. Face à l'agence, il releva les yeux
vers la fenêtre de son ami d'enfance, vivement qu'il rentre de ce match. S'il n'était pas trop
tard, il reviendra dormir chez Deku, comme ça son nerd pourra l'admirer dans des vêtements
plus élégants.

C'est ainsi que Katsuki se dirigea vers l'appartement de Izuku pour préparer à dîner, sortir
chercher les enfants et Hiro, pour les emmener au parc, veiller sur eux avant de revenir à
l'appartement. Il se changea finalement, en mettant une chemise et une petite veste plus
élégante avec son jean. Il dit au revoir à Akira et Kana en demandant au petit garçon blond, le
même Hiro qui les quittait rarement, de bien veiller sur eux jusqu'au retour de Deku dans
moins d'une demi-heure, puis se dirigea vers le lieu de rendez-vous. Maintenant qu'il y
réfléchissait c'était plutôt étrange de se retrouver aussi tôt...un match en soirée commençait
généralement tard, à 21h ou même 22h et il était à peine l'heure de dîner. C'était d'ailleur la
raison pour laquelle il avait crû que la secrétaire Shin lui avait demandé de l'accompagner, si
elle était fan de boxe et voulait y assister ce n'était pas rassurant pour elle de se retrouver dans
les rues tard dans la nuit.

Mais en arrivant à la destination que le GPS indiquait sur le tableau de bord de sa voiture, il
fut étonné de voir un petit restaurant, discret et à la bonne franquette, convivial et chaleureux,
mais... restaurant quand même...qu'allaient-ils faire au restaurant ?

- Katsuki-san !

L'interpellé venait à peine de sortir de la voiture en observant de plus près la pancarte de


restauration d'un œil étonné, lorsqu'elle l'avait interpellé. La secrétaire Shin arriva rapidement
à son niveau.

- J'croyais que vous m'aviez donné votre adresse...

- Non pas du tout...j'ai pensé que ce serait mieux de dîner avant d'aller voir le match.

- Quoi ?

Un peu pris au dépourvu, il la regarda abasourdi, la secrétaire Shin lui prit le bras et s'avança
vers le restaurant, mais Katsuki les arrêta immédiatement en retirant son bras.
- Oï vous avez jamais parlé de se faire un resto ?

- Je suis désolé Katsuki-san si ça vous prend au dépourvu mais ne vous inquiétez pas c'est un
endroit tranquille et je connais bien le patron, nous ne serons pas dérangé par vos
admirateurs.

- Ça n'a rien à ...

- Dépêchez vous Katsuki-san, le match commence dans moins de deux heures et il faudra
faire la queue assez vite.

- Alors autant y aller tout de suite.

- Mais nous pouvons manger quelque chose d'abord, vous avez à peine déjeuner aujourd'hui...

Katsuki soupira complètement saoulé, dans quoi s'était-il embarqué ? Foutue Deku qui
arrivait toujours au mauvais moment même dans son esprit, il aurait dû simplement refuser la
veille au lieu de se laisser attendrir par un souvenir du passé. Un homme ouvrit la porte face à
eux et s'approcha en souriant, d'âge mûr et avenant, il tendit son bras vers le numéro 1.

- Bonsoir Bakugou-san je suis heureux de vous rencontrer en personne, ma belle soeur parle
énormément de vous à mon épouse.

- Haaan ne dit pas ça ! s'écria la secrétaire Shin en rougissant.

Katsuki observa le nouvel arrivé en chien de faillance et ne répondit pas à sa tentative de


poignée de main.

- Katsuki-san, je vous présente le patron du restaurant, il s'agit du mari de ma sœur aînée,


nouvellement père du petit garçon que j'avais amené une fois à l'agence, vous vous en
souvenez ?

Si Katsuki s'en souvenait ? Oui bien-sûr mais là n'était pas la question, il devait s'isoler avec
cette secrétaire un peu tordue pour lui expliquer qu'il ne voulait plus rester et ceux sans
l'afficher devant sa famille. Mais il n'en eut pas vraiment le temps que cet homme l'avait
entraîné à l'intérieur du restaurant et lui indiquait un endroit assez discret, une table pour
deux... c'était trop intime à ses yeux.

- Je vous en prie Katsuki-san tenez le menue.

La secrétaire, aux anges, lui tendait le papier plastifié, il le prit et le posa sur le côté, assez
contrarié de s'être plus ou moins fait prendre en otage. Elle tenta de lui demander ses
préférences mais il détourna le regard, bouche cousue, il ne comptait pas lâcher un mot.

Katsuki était assis nonchalamment à cette table, l'une de ses mains dans les poches, quand le
patron revint pour leur commande en souriant.

- Alors que prendrez-vous ?

- Je ne sais pas encore... Katsuki-san ?


Katsuki posa sur elle son regard rouge, intense et brillant de la naissance d'une colère qui
commençait à grouiller et à grogner au creux de son ventre bien plus qu'une quelconque faim.
Shin-san ne tint pas longtemps face à l'intensité des deux rubis fixés sur elle, elle balbutia
n'importe quel plat au hasard et quand le serveur s'adressa à nouveau à Katsuki, elle fut enfin
libérée de ce regard accusateur et scrutateur.

- Un café..., répondit Katsuki au patron de l'établissement.

Ce dernier repartit confus et assez attristé de ne pas pouvoir faire goûter un de ses plats au
numéro 1 du Japon.

- Je suis contente que vous ayez accepté de m'accompagner à ce match Katsuki-san.

Katsuki détourna le regard, commençant enfin à comprendre ce qu'il se passait, il tapotait


avec les doigts de sa main libre sur la table en bois, puis se tourna de nouveau vers son date
du jour, puisque c'était apparemment ce qui avait été prévu.

- Vous aimez vraiment la boxe ? demanda-t-il peu convaincu d'une réponse positive honnête.

- Ah...hum oui, je trouve que c'est un peu violent en réalité...mais j'admire les sportifs qui ont
la détermination et la discipline d'en faire autant.

- Putain..., lâcha Katsuki avec un petit rire ironique et amer en secouant la tête.

- Mais Katsuki-san... je pensais que ce serait une bonne idée de premier rendez vous.

Il en eut la chair de poule, mais quel imbécile de ne pas avoir compris plus tôt, c'était
évident... Heureusement qu'il n'avait pas dit à Deku avec qui il sortait ce soir, qu'est ce qu'il
en aurait pensé sinon ?

- Je... en fait c'est votre mère qui m'avait conseillé cela comme rendez-vous, si ça ne vous
plaît pas nous pouvons aller ailleurs !

- Mais qu'est ce que ma vieille peau de mère vient encore faire dans cette histoire !!!!!

C'est peut-être à ce moment-là que la secrétaire Shin comprit qu'elle n'aurait décidément
aucune chance avec lui. Ses épaules se détendirent, elle baissa le regard assez attristée, en
répondant du mieux qu'elle pouvait à l'homme en ébullition face à elle.

- J'ai toujours été très intéressé par vous Katsuki-san... cela m'étonne que vous ne l'ayez
toujours pas remarqué en fait.

Katsuki se raidit et décida de l'écouter attentivement.

- Vous aviez accepté de prendre mes chocolats de Saint Valentin et hier de m'accompagner en
rendez-vous...

- J'aime déjà quelqu'un d'autre depuis longtemps.

C'était au tour de la secrétaire Shin de se raidir sur sa chaise, elle répliqua amèrement.
- Pourtant vous n'êtes pas avec cette personne il me semble... et votre famille n'a pas l'air au
courant.

- J'peux savoir ce que vous voulez dire là.

- Je veux dire que Mitsuki-san est d'accord pour que je sois sa belle-fille et que ce serait très
agréable pour tout le monde si vous vouliez le considérer, je vous aime beaucoup Katsuki.

Katsuki se retint du mieux qu'il put de ne pas exploser la table sous sa main, mais pour qui se
prenait cette fille ?! Cela ne la regardait absolument pas ! Et puis qu'est ce qui lui prenait
aussi à sa mère de vouloir lui organiser un mariage ?! Elles étaient devenue folles ou quoi ?
Violemment irrité et sentant qu'il allait bientôt perdre le contrôle, Katsuki mit sa deuxième
main dans sa poche de jean. Il valait mieux ne pas faire une scène dans un endroit public, il
n'avait pas intérêt à être à la une des réseaux sociaux le lendemain et cette femme ne méritait
pas non plus de réponse violente, juste quelque chose de net et sans équivoque.

- Oï j'veux pas comprendre ce que vous insinuez, ma mère n'a rien à voir avec ça, mes
histoires de famille vous regardent pas, j'ai dit que j'étais pas intéressé et à l'avenir j'ferai
gaffe à plus laisser croire l'contraire, bonsoir.

Katsuki se leva sans attendre de réponse pour sortir directement, en ignorant le patron qui
revenait avec un plat et un café, et la femme qui était resté prisonnière de sa chaise, le coeur
brisé d'avoir fini rejeté clairement et sans appel.

Mais que venait-il de se passer... Avait-il vraiment accepté un rendez-vous pareil avec elle ?
Et sa mère, sa mère putain sa mère mais qu'est ce qui lui avait pris ? Katsuki rentra dans sa
voiture et en frappa le volant plusieurs fois de rage, mais qu'est ce qui venait de se passer ?! Il
démarra au quart de tour sa voiture pour se diriger directement vers son ancien quartier. Il
entra chez ses parents après avoir toqué deux ou trois fois assez violemment à leur porte puis
se souvint qu'il avait les clés.

Son père était au salon et se releva rapidement, surpris de l'intrusion.

- Katsuki c'est toi ? Mais enfin qu'est ce qu'il se passe ?

Son unique enfant avait traversé la maison, l'air hors de lui et déchaîné.

- Elle est où maman ?

- Katsuki ? Katsuki c'est toi ?

Sa mère descendit les escaliers étonnée et un peu alarmée. Avant d'arriver en bas, son fils
s'approcha en la désignant du doigt.

- Toi ! Non mais je peux savoir ce qui t'es passé par la tête la vieille ?

- Katsuki je te prierai de ne pas me parler sur ce ton !

- Et moi j'te prierai de pas essayer d'organiser ma vie !!!


- Katsuki, c'est ta mère alors parle lui autrement et calme toi.

Son père l'avait interpellé avec fermeté, il n'élevait jamais la voix à moins qu'il ne dépasse
réellement les bornes, alors le numéro 1 lui obéit.

- Que s'est il passé ? lui demanda sérieusement Masaru.

Il respira profondément et tenta d'expliquer la situation.

- Cette vieille peau m'a arrangé un rendez-vous avec une fille.

- Quoi ? Hoooo mais oui c'était ce soir ! Tu y es allé j'espère ?

Katsuki serra les poings et s'apprêtait à répondre avec sa délicatesse habituelle, mais son père
l'arrêta immédiatement en levant la main.

- Mitsuki de quoi tu parles ?

- Mais je te l'ai dit chéri !!! Il y a la collègue de notre fils qui était très intéressée par lui, elle
me demandait parfois des conseils et je lui ai réservé des places au match de boxe de ce soir
pour eux deux.

- Alors t'a vraiment voulu me caser avec une inconnue comme ça !

- Ce n'est pas une inconnue Katsuki, j'avais cru comprendre qu'elle pourrait éventuellement te
plaire !

- Et j'peux savoir qui t'a fait croire ça, ça peut pas être moi vu que t'a jamais pris la peine de
m'en parler !

- Mais enfin Izuku ne m'a pas contredit quand je lui en ai parlé il y a quelques mois !

Katsuki en tomba des nues, sa colère fondit comme neige au soleil. Désarçonné par cette
information, il prit le temps de la digérer un peu. Ses parents ne disaient rien en voyant le
regard complètement vide et perdu de leur enfant.

- Deku... Deku était au courant que cette fille m'aimait ?

- Katsuki..., commença son père mais sa femme le coupa pour enfin pouvoir s'expliquer.

- Katsuki je suis ta mère et ça m'inquiète de te savoir seul tout le temps, j'ai rencontré cette
femme qui m'a dit que tu l'intéressais et j'ai rencontré Izuku quand il sortait de l'hopital il y a
quelque temps déjà, je lui en ai parlé parce que je sais qu'il est proche de toi ! Bon c'est vrai,
il ne m'a pas contredit mais il ne m'a non plus dit que tu étais pour... Alors j'ai juste pensé
l'aider un peu, cette jeune femme avait l'air très sincère à ton éguard !

Katsuki en était toujours bouche bée, Deku avait été à l'hôpital ? Et il savait que sa mère
aurait voulu une belle-fille, pas n'importe laquelle mais leur collègue à l'agence qui l'aimait
déjà... Katsuki baissa la tête en réfléchissant. Mais qu'est qui avait bien pu passer dans la tête
de son nerd depuis des mois ?
- Katsuki, reprit sa mère inquiète de le voir réagir ainsi,...mon chéri je ne voulais sûrement
pas t'imposer quoi que ce soit, si tu ne te vois pas avec elle il n'y a aucun problème, il y en
aura d'autres et je n'interviendrai pas.

- C'est impossible..., murmura Katsuki.

Masaru se rapprocha d'eux et voulut parler mais Katsuki l'interrompit en relevant la tête et en
regardant sa mère dans les yeux.

- Il n'y a que lui, tu comprends ! Y a jamais eu que Deku.

Katsuki se reprit un peu et se passa la main sur le visage, finalement il l'a retira et Masaru fut
surpris de distinguer quelques rougeurs, il respira finalement une dernière fois avant de les
regarder cette fois tous les deux.

- Il n'y a que de Deku dont je suis sûre, j'veux être avec personne d'autre bon sang.

Mitsuki ne sut pas vraiment comment le prendre au début, stupéfaite et la bouche ouverte,
elle tourna la tête vers son mari. Masaru ferma les yeux quelques secondes... évidement, ils
auraient dû s'en douter, Izuku avait tellement participé à l'évolution de son fils qu'il avait
trouvé normal de les voir et de les savoir aussi proches... mais chacune de leurs visites
ressemblait à des réunions de famille, ce n'était pas si étonnant comme dénouement.

Il rouvrit les yeux.

- Izuku a deux enfants...

- Ce sont les miens.

Masaru fronça les sourcils.

- Ce n'est pas ce que tu nous a dit lorsque tu les as amené la première fois Katsuki.

- C'est parce que j'ai fait une erreur... j'ai fait beaucoup d'erreurs avec Deku.

Masaru réfléchit quelques secondes, sa femme était toujours statufiée au milieu de l'escalier,
il finit pas se rappprocher et posa sa main sur l'épaule de son fils.

- Il va falloir éviter d'en faire trop Katsuki, si tu veux que Izuku comprenne cette fois.

Katsuki posa sur son père un regard reconnaissant, il jeta également un œil à sa mère.

- Ka... Katsuki je...je n'avais pas compris, pardonne moi.

- C'est pas grave la vieille tu pouvais pas savoir... mais...

Katsuki sortit alors la chaîne qu'il avait toujours au cou avec l'anneau à son bout.

- C'est... l'alliance que ta meilleure amie avait offert au père de Deku, il me l'a laissé et je vais
la mettre au doigt bientôt, j'espère.
Les deux hommes face à Mitsuki ne pensait pas qu'il était possible d'écarquiller encore plus
les yeux, mais ils en eurent la preuve en observant la réaction de la seule femme de la
maison. Mitsuki finit par s'asseoir sur les marches de l'escalier en cachant son visage, c'était
beaucoup trop à assimiler en une soirée. Katsuki ne vit pas la nécessité de s'attarder plus, il
laissa son père s'occuper de sa mère et recula avant de sortir de la maison.

L'air chaud de ce mois de Juin ne l'aida pas à calmer le tourbillon de pensées qui lui traversait
l'esprit à ce moment-là. Il l'avait fait, il avait expliqué ses réelles intentions envers Deku. Pour
la première fois, il avait osé aussi dire quelque chose dont il n'était pas du tout sûre... Ce sont
les miens... et cela lui fit peur. Il marcha vers sa voiture et commença à rouler sans destination
précise. La situation avait beau avoir été éclaircie avec ses parents et cette fille, Katsuki
n'était toujours pas satisfait. Il finit par se garer n'importe où, il avait besoin de réfléchir...
Deku se fichait-il de lui ? Mais enfin il n'avait pas été assez clair ou quoi ? Katsuki sortit
prendre l'air. Putain mais c'est pas vrai, il le voyait comment ce nerd de mes deux ? Comme
un connard qui flirte avec lui ouvertement pour ensuite aller au premier rendez-vous venu...
Katsuki entra dans l'un des bars qui longeait la rue. Il s'installa au comptoir et demanda un
verre d'alcool pendant qu'une petite télévision diffusait maintenant le début de ce foutu match
de boxe... il avait roulé longtemps apparemment...Tch...quel match inintéressant... pourtant
Katsuki sirota son verre et le suivait en regardant les différents rounds s'enchaîner. Putain
mais pourquoi Deku a pas contredit la vieille... certes il n'avait pas mis de mot sur leur
relation, mais c'était pour ne pas le brusquer... parce qu'il y avait encore beaucoup de chose à
éclaircir entre eux et que Denki lui avait dit qu'il se braquerait s'il y allait trop vite... parce
que les choses se passaient si bien de cette manière, alors pourquoi passer tout de suite à
l'étape supérieur. Et merde alors ! Il était passé à l'étape supérieure ! Deku l'avait bien vu non
? Katsuki continua à ruminer dans son coin, jusqu'à la fin de ce foutu match... il était presque
minuit, mais il était hors de question de rentrer chez lui.

En ouvrant la porte de l'appartement de Izuku, Katsuki ne fut pas surpris d'y voir les lumières
éteintes, il marcha directement vers les chambres des enfants, elles étaient vides... Mais la
lumière était allumée dans celle de Deku. Il s'approcha et toqua doucement à la porte
entrouverte. Aucune réponse, alors il entra en prononçant le surnom du héros mais c'est le
bruit de la douche qui lui donna sa réponse.

Le lit de Deku était en face collé contre le mur, il n'était jamais entrée dans cette chambre.
Deku s'en occupait seul, la porte ouverte l'avait laissé maintes fois voir à quoi elle
ressemblait, mais c'était la première fois qu'il y mettait un pied. Las et toujours un peu en
colère, il s'approcha du lit et s'y assis, dos contre le mur et jambes tendues face à lui, en
fermant les yeux. Il n'était plus si en colère en réalité mais il était fatigué, déçu, confus, sa
tête tournait un peu mais il était encore très sobre. Il ne s'était pas resservi après les deux
verres sachant qu'il conduisait, alors il n'avait plus qu'à attendre...

Il n'attendit pas longtemps et ouvrit les yeux en entendant le bruit de l'eau s'arrêter, l'une des
portes de la salle d'eau donnait directement sur sa chambre et c'est celle que Izuku allait
forcément utiliser. Katsuki n'en cru pas ses yeux quand il vit Deku sortir, en peignoir blanc et
une serviette autour des épaules en se frottant les cheveux. Probablement nu sous le peignoir,
c'est cette scène qui lui fit comprendre qu'il s'apprêtait à vivre un moment qu'il avait
littéralement rêvé... Mais il n'eut pas le temps de s'attarder sur cette remarque parce que la
première chose qu'avait vu son ami d'enfance en entrant dans sa chambre, c'était lui, assis sur
son lit et la surprise peignait son visage.

- Katchan ? Mais qu'est ce que tu fais là ? Je croyais que tu rentrais chez toi après le match.

Katsuki ne lui répondit pas, il se contenta de le regarder, sourcils froncés, il était fatigué et en
colère et Izuku ne comprenait pas pourquoi. Commençant à sérieusement s'inquiéter, Deku
s'approcha sans trop de gêne malgré sa nudité sous son habit blanc.

- Katchan ? Tu as bu ? Tu es sûre que ça va ?

- À ton avis est ce que j'ai l'air d'aller ?

Izuku sembla mal à l'aise et il l'était réellement, il vint s'asseoir contre le mur à côté de
Katsuki et commença à parler calmement, en regardant ses mains posées sur ses genoux
tendues et visibles à travers le peignoir.

- Ton rendez-vous ne s'est pas bien passé Katchan ?

- Alors t'était putain d'au courant... lâcha Katsuki douloureusement.

Un petit sourire triste s'étira amèrement sur le visage de Deku et il continua.

- La secrétaire Shin a l'air d'être quelqu'un de bien...

- J'en ai rien à faire Deku, dit-il avec désinvolture et irritation.

- Pourtant... ce n'est pas une mauvaise idée de penser à se poser Katchan... tu aurais pu passer
le reste de la soirée avec elle...

- Quoi ?

Katsuki s'était mis en colère, alors Deku n'avait rien compris à ce qu'il ressentait. Cet
imbécile baissa les yeux, il se triturait les mains et notamment la bague toujours à son doigt.
Le silence revint dans la chambre et Katsuki reprit sa position initiale, pourquoi c'était
toujours aussi compliqué avec lui...

- J'en ai rien à faire de cette fille Deku...

Celui-ci tourna un visage surpris vers lui avant de retrouver son occupation première, se
regarder jouer avec sa bague.

Perdu dans ses pensées, Izuku lui murmura...

- Alors tu ne l'as pas raccompagné chez elle ?

- Non, répondit-il fermement.

- Et tu ne l'as même pas embrassée...

- Et je peux savoir pourquoi j'devrais faire ça ?


Izuku réfléchit un peu avant de répondre.

- Je ne sais pas...parce qu'elle est jolie...ou parce que...une fois, Ochaco m'avait dit que les
filles aimaient bien finir leur premier rendez-vous avec un baiser... Tu aurais peut-être dû
Katchan...

Le nerd était complètement à côté de la plaque...en parlant de baiser cela lui rappela quelque
chose, il lança un regard à Deku, ses yeux se baissèrent au niveau de ses lèvres et de sa
clavicule à nu en se souvenant de la fin de son rêve.

- Tu te fous de moi Deku...ou alors tu le fais exprès...

- Katchan...Mitsuki-san a raison tu sais...

Izuku était clairement mal à l'aise, ses lèvres tremblaient légèrement, il avait la gorge nouée
quand il parla à nouveau et cela s'entendait.

- Tu es le héros numéro 1 du Japon, tu ... tu es encore jeune et beau et fort et...tu vas avoir
tellement d'opportunités dans la vie...tu...tu comprends Katchan, il faut...il faut que tu
réfléchisses à...

Izuku n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que Katsuki Bakugou s'était baissé pour
l'interrompre d'un baiser léger, chaste et doux. Ils n'avaient fait que poser ses lèvres mais
c'était suffisant pour décontenancer son Deku. Le voilà Deku, ton baiser de fin de rendez-
vous. Heureux de l'effet produit et satisfait de ne pas se faire rejeter, il se recula avant de
l'embrasser une deuxième fois, une troisième fois, la quatrième fois il entrouvrit légèrement
la bouche pour approfondir le baiser. Comme c'était bon, c'était mille fois plus bon qu'en
rêve... Deku avait répondu, ce qui le motiva à le faire glisser le long du mur sur le lit et se
placer au-dessus. Mais Izuku lui attrapa les épaules en commençant à paniquer.

- Katchan non attend ! Tu...tu...on peut pas...on peut pas...

- Pourquoi ?

- Parce que...tu n'écoutes pas ce que je te dit...il va falloir que tu choisisses quelqu'un...tu
comprends...quelqu'un qui soit digne de toi.

Quelques larmes commencèrent à couler de ses yeux alarmés, Katsuki ne comprenait pas
bien ce qu'il insinuait par là, mais il mit sa main sur sa joue d'un geste rassurant, il rapprocha
son visage du front de Deku et déposa un long baiser dessus mais Deku, là encore, l'écarta.

- Katchan...tu n'as pas compris...je...je suis pas la bonne personne, je suis...

Katsuki l'avait interrompu encore en l'embrassant plusieurs fois, Deku se laissait faire mais il
paniquait intérieurement pour plusieurs raisons, la première étant que Katchan ne savait pas
encore tout, regrettera-t-il lorsqu'il comprendra qu'il lui avait fait du tort ? Regrettera-t-il...
Ame...

- Kat...chan...hum... tu...
Interrompu plusieurs fois par la bouche de Katsuki, Izuku ne pouvait pas en placer une,
finalement il passa ses mains comme une caresse de part et d'autre du visage de Katsuki pour
le relever légèrement, Katsuki en grogna de frustration et le regarda intensément.

- Fais pas semblant de pas avoir compris Deku, c'est toi...c'est toi que j'ai choisi.

Izuku en resta frappé d'étonnement, quelques larmes de plus coulèrent, il avait l'air de souffrir
intérieurement, Katsuki n'était pas sûr de très bien comprendre ce que signifiait cette réaction.
Il avança ses coudes et ses mains au niveau de sa tête et en effectuant ce mouvement, la
lourde chaîne qu'il portait toujours se libéra de ses vêtements pour laisser pendre l'alliance
entre eux. Izuku en eut un hoquet de surprise et loucha quelque temps sur la bague. Katsuki
le regardait faire, son expression était toujours aussi torturée, tourmentée, qu'est ce que t'a
Deku ? Vas-y libère le ce secret que tu supportes pas de me cacher. Katsuki finit par avancer
sa main vers celle de Deku pour entrelacer leurs doigts, il sentait ainsi l'alliance qu'il portait
toujours à la main gauche et que tout le monde avait oublié, avec son autre main de libre il
alla perdre ses doigts dans la chevelure sombre et bouclée de son nerd. Cet action eut le
mérite de pouvoir reporter l'attention de Deku sur lui. Izuku sanglotait carrément et lui, il
sentait à quel point c'était tendu entre eux à ce moment précis.

- Katchan...je peux pas...je suis désolé...

- Deku...

Katsuki inspira alors plusieurs fois en passant son nez dans son cou puis sur son visage en
une longue caresse parsemé de baisers.

- Deku...putain...il faut...faut que je sache...dis moi la vérité.

Il se recula pour le fixer dans les yeux, Katsuki n'avait jamais été aussi crispé, aussi nerveux
et aussi anxieux.

- C'est les miens ?

- Katchan..., l'implora Izuku en fermant les yeux mais Katsuki raffermit sa prise sur lui.

- Ce sont mes enfants aussi...ils sont de nous deux Deku...pas vrai ?

Tendu comme la corde d'un arc au-dessus de Deku, il attendit quelques secondes, Deku avait
toujours les yeux fermés, il était agité et tentait lascivement d'échapper à cette prise. Izuku
finit par ramener de nouveau sa main libre sur l'épaule de Katsuki en serrant sa chemise et
hocha la tête positivement en retenant un sanglot.

Katsuki resta fixé sur lui jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux de nouveau, ses yeux plein de
souffrance laissait voir le trou béant du désespoir généralement bien caché, mais jamais avec
lui, Katsuki avait l'habitude de voir le tourment de Deku même quand tout semblait aller pour
le mieux.

- Salaud t'es parti avec mes enfants Deku...


Katsuki ne savait pas vraiment ce qu'il ressentait, d'abord une déception immense de ne pas
avoir vécu avec Akira et Kana depuis le début et c'est seulement après que la vérité le
transcenda complètement. Lui procurant un soulagement qu'il n'avait jamais ressenti, même
au retour de Deku en octobre, non là c'était plus fort que tout, presque physique. Tellement
fort qu'il alla enfouir son visage dans le cou du nerd, le souffle coupé, il se laissa
complètement aller sur lui.

- Oh mon dieu...Deku...

Il serra Izuku toujours en pleurs dans ses bras avec force et celui-ci l'enveloppa également de
ses bras en caressant l'arrière de sa tête, Katsuki sur son torse n'en revenait pas, une larme
finit par se frayer un chemin sur sa joue.

- Deku...putain Deku...

- Ils sont...ils sont aussi beaux et intelligents et forts que toi Katchan...tu sais il n'y a pas eu
une minute qui est passée sans qu'ils ne me rappellent toi.

- Ils sont magnifiques...mes enfants sont magnifiques...

Izuku savait que Katsuki était très attaché à Akira et Kana mais il ne pensait pas qu'il
accepterait si facilement d'être leur père, il ne pensait pas non plus être le choix final de
Katchan. Après quelques minutes, Katsuki se releva légèrement et amena de nouveau son
visage qui commençait aussi à ruisseler de quelques larmes au niveau de celui de Deku et on
peut dire qu'ils s'embrassèrent longtemps, Katsuki essaya de toute ses forces de ne pas laisser
son regard traîner plus bas, sentant bien que le peignoir de Deku se défaisait petit à petit
depuis tout à l'heure. Mais il ne s'arrêta pas avant longtemps, en fait, pas avant que Deku ne
se soit entièrement calmé, ses sanglots cessant à mesure qu'il se sentait rassuré de voir
Katsuki rester auprès de lui. Après s'être abreuvé suffisamment et mutuellement l'un de l'autre
et maintenant que leurs respirations s'étaient calmé, Katsuki se repositionna sur le torse de
celui qui sera dorénavant son amant.

Respirant simplement et satisfait de sentir que Deku passait à nouveau ses bras autour de lui,
Katsuki reprit la parole. Il y avait deux choses qui l'obsèdent depuis que Deku avait confirmé
toutes ses hypothèses...être avec Deku et serrer les enfants dans ses bras.

- Où sont-ils ?

Izuku répondit d'une voix rauque, abîmé par sa crise de larmes.

- Chez...chez Denki, ils voulaient y rester cette nuit avec Hiro...j'ai pas pu leur dire non...je ne
savais pas que tu reviendrais chez nous Katchan.

Katsuki entama une caresse légère sur le bras de Deku, il se releva pour se mettre sur le côté
et prendre le nerd dans ses bras, de cette manière il pouvait lui caresser la tempe. Les yeux
perdus dans le vide au dessus des boucles folles de Deku, il réfléchissait.

- Ils savent Deku...ils savent que je suis leur père...


- J'ai...je leur ai rien dit pendant longtemps Katchan...mais Akira est...il est tellement
intelligent tu sais...la première fois qu'il t'a vu à la télévision, il était émerveillé...surtout en
voyant ton alter...et je leur parlais tout le temps de toi depuis bébé, je crois qu'il a fait ses
déductions tout seuls...mais Kana...

- Kana ?

- Je...je crois que c'est son alter...je ne sais pas comment il fonctionne, mon père n'a jamais eu
le temps de me l'expliquer et je...ça me fait peur...parfois j'ai l'impression qu'elle sait tout sur
tout...elle a une intuition incroyable et je rêve souvent d'elle...ou plutôt je sais que parfois elle
vient dormir avec moi pour m'empêcher de cauchemarder...quand j'ai ma fille avec moi je
revois systématiquement mon père et ma mère...pendant un instant je suis redevenu le petit
garçon qui marchait sur la plage entre mes deux parents...Et je sais qu'elle a déjà vu des
personnes qui ne sont pas avec nous...comme mon père, ma mère et le fils de Ochaco avant sa
naissance...

- C'est pour ça que tu dis que son alter est indéterminé ?

- Oui...je sais qu'on a voulu se l'approprier depuis des centaines d'années, il a l'air inoffensif
alors je ne comprenais pas mais...plus le temps passe et plus je comprends que je n'ai...je n'ai
aucune idée de ses limites et de sa puissance, je ne sais pas tous les domaines qu'il recouvre...

- Personne ne s'approchera d'elle Deku...je te le jure.

Izuku releva le regard vers lui, ses grands yeux implorants et fatigués, mais Katsuki ne le
laissera pas se fatiguer, il le rapprocha encore plus de lui, ce mouvement berçant son bien-
aimé.

- Dors Deku...

Izuku resserra sa prise.

- Katchan...Katchan...

- Ouais, j'suis là Deku...

- Pardonne moi...il y a encore quelque chose mais j'arrive pas...j'arriverai pas ce soir...je suis
désolé...

- C'est pas grave Deku on a tout notre temps...on y arrivera bien un jour et je partirai pas...

Izuku ferma les yeux alors qu'un nouveau sanglot le prit et s'endormit dans les bras de
Katsuki. Celui-ci n'en revenait toujours pas, il le savait en réalité, il s'en doutait depuis
longtemps mais il ne pouvait pas demander le comment à Deku maintenant, il allait encore
falloir lui faire confiance et patienter.
250 $ la f********.

À la sonnerie de son réveil, Izuku ouvrit les yeux difficilement, c'est vrai qu'il travaillait tôt
aujourd'hui comme tous les matins. Il reprenait ses horaires habituels après avoir échangé la
veille avec Katsuki... Katchan ! Izuku se leva brusquement en tendant le bras sur le côté.
Katsuki n'était pas là et lui était toujours en peignoir. Il se leva rejoindre le salon où il fut
rassuré de voir son ami d'enfance, s'il pouvait encore l'appeler comme ça, à la fenêtre avec un
café.

- Katchan ?

Katsuki était perdu dans ses pensées et ne lui répondit pas, Izuku serra son propre poignet en
appréhendant un peu et commença à mordiller sa lèvre inférieure...comment en était-il arrivé
là ? Katsuki n'aurait pas dû rester avec lui la veille, mais puisqu'il l'avait fait, est ce qu'il ne
pouvait pas en profiter un peu ? La première réaction de Katsuki a été de l'insulter en
apprenant qu'il l'avait privé de ses enfants, ça ne l'étonnait pas, il avait raison. Mais après ils
étaient restés enlacés toute la nuit et ça... ça l'étonnait par contre.

- Katchan ?

Cette fois, Katsuki l'avait entendu et tourna la tête vers lui, un sourire de vainqueur s'installa
sur son visage quand Katsuki l'aperçut, le genre de sourir possessif que Izuku n'aurait jamais
cru lui être adressé un jour par le numéro 1. Il ne savait pas si ce qui arrivait le mettait dans
une gêne extrême ou si c'était la peur que Katsuki se rende compte que c'était bien lui qu'il
avait choisi, qui le faisait se sentir aussi timide et inquiet. Katsuki but encore une gorgée de
café avant de tendre le bras vers lui. Izuku s'approcha et Katsuki l'attrapa pour le ramener
contre lui.

- Tu devrais arrêter de t'promener comme ça Deku.

- Me promener ?

Katsuki désigna son seul vêtement.

- Hum, pourquoi ?

- Parce que t'as pas envie que je te bouffe tout cru tout de suite.

- Katchan !

Il voulut s'écarter mais Katsuki ne le laissa pas faire, il reposa même sa tête sur celle de son
nerd.

- Katchan...je suis un garçon...

- Hum...
- Katchan !

Izuku s'écarta de lui cette fois pour bien le regarder dans les yeux, peu sûre de lui et craintif.

- Katchan je suis Deku, tu sais... Izuku Midoriya.

Katsuki râla, ne comprenant pas bien où il voulait en venir.

- On a grandi ensemble Deku encore heureux que je sache que t'es un garçon qui s'appelle
Izuku Midoriya.

Izuku se repositionna contre Katsuki, plus soulagé.

- Je voulais être sûr que tu comprennes...je ne veux pas que tu restes sans t'en rendre compte
ou que tu te forces.

Katsuki ne pouvait pas non plus lui en vouloir de ne pas trop y croire... mais il lui en voulait
quand même, c'était pourtant évident que ça finirait comme ça entre eux.

- Katchan tu commences tard normalement, pourquoi tu es déjà réveillé ?

- J'vais chercher les gosses chez cet idiot de chargeur ambulant.

- Mais tu as tout le temps de...

- Non, répliqua-t-il fermement, je veux voir mes enfants Deku, je veux passer une partie de
mon samedi avec eux, tu comprends ?

Izuku en fut assez touché, il hocha la tête.

- Oui je comprends.

- J'vais y aller.

- D'accord.

Mais Katsuki ne le lâchait pourtant pas, et Izuku ne s'éloignait pas non plus, pour partir il
fallait qu'au moins l'un d'eux fasse un mouvement, mais ils étaient toujours l'un contre
l'autre... Jusqu'au moment où Katsuki finit par l'attirer un peu plus vers lui pour l'embrasser
doucement. Izuku ne s'y habituera pas, que Katsuki l'embrasse, c'était trop nouveau, agréable
et différent à chaque fois. Après deux ou trois baisers tendres au goût de café, Katsuki relâcha
enfin sa prise et Deku s'écarta de lui, Izuku le regarda poser sa tasse et se diriger vers l'entrée
pour finir de s'habiller. Il l'accompagna et, avant de sortir définitivement, Katsuki revint vers
lui pour l'embrasser encore, une fois, deux fois, trois fois, bon... un nombre non calculé de
fois et de manière plus langoureuse, plus intense, avant que Izuku ne détourne un peu la tête
faisant que maintenant la bouche de Katsuki était occupé à papillonner dans son cou, cela le
chatouilla plus qu'autre chose.

- Katchan... arrête, dit-il en riant, je vais être en retard et toi tu dois aller chercher Akira et
Kana.
Katsuki s'arrêta petit à petit.

- Ouais cette fois j'y vais Deku.

Katsuki pensa à eux, ses deux gosses de presque 8 ans qui dormaient sûrement encore chez
Denki, ses deux enfants, des prodiges, intelligents et forts, des êtres uniques dont il était
responsable et il ne savait comment mais avec qui ils partageaient un lien du sang.

Il s'écarta de Deku après un dernier baiser et se dirigea rapidement vers la porte, puis sa
voiture, il avait vraiment hâte de les voir, plus que d'habitude. Maintenant qu'il était sûr de
lui, il ne les lâchera pas. Quand Denki lui ouvrit la porte tout ensommeillé encore, il le
dépassa rapidement pour retrouver Kana dans la cuisine.

- Katsuki papa !!!!!

Elle lui sauta dans les bras et Katsuki la fit tourner avant de la serrer aussi fort que possible,
elle lui faisait les sourires de d'habitude, c'était son rire habituel, l'expression de la même joie
quand elle voyait apparaître le numéro 1 que chaque jours de sa vie depuis qu'ils vivaient
ensemble.

- Salut princesse...

Katsuki par contre ne put s'empêcher de ressentir une joie plus profonde que d'habitude.

Quand Hiro apparu dans la cuisine en tirant un Akira bougon, il ne put pas non plus
s'empêcher d'observer son petit bout d'homme aussi grincheux que lui, les matins où il ne
pouvait pas embrasser Deku (c'est à dire tous les matins de sa vie jusqu'à aujourd'hui).

À sa vue, Akira grimaça.

- Roh c'est pas vrai...le vieux t'étais obligé de venir aussi vite ?

- Akira...

Katsuki le regarda, le portrait de Deku sans ses taches de rousseur, le portrait de Deku avec
ses propres expressions faciales, il tenait la main de Hiro et ne voulait sûrement pas se
séparer si vite de son ami. Katsuki en sourit discrètement et tout en portant Kana, il
s'approcha de lui, Akira leva les yeux pour le regarder fixement, sérieusement, le visage
fermé. Comme le premier jour face au vilain, quand il lui avait demandé d'obéir à son père,
Katsuki posa une main sur sa tête. Son fils avait été tellement courageux, ses mains étaient
toujours bandées même après des mois mais qu'est ce qu'il était beau son enfant...

- Hey petit respecte un peu ton père, si tu veux être mon héritier faudra que t'apprennes à
m'écouter.

Akira fronça un peu son visage, il était toujours à moitié endormi, Katsuki s'en rendit bien
compte. Après quelques secondes, essentielles apparemment pour la réflexion du petit, celui-
ci lui répondit en le fixant toujours.

- Toi aussi t'appelle ton père le vieux... pourtant tu le respectes beaucoup non ?
Cette réplique lui transperça le cœur, c'était une phrase banale comme Akira pouvait en
prononcer tous les jours... Cependant, il en comprenait le réel sens aujourd'hui... comment
avait-il pu passer à côté de tous ses doubles sens ? Akira parlait et agissait pourtant
naturellement... Si Akira ne l'avait jamais appelé papa, ce n'est pas qu'il ne l'avait jamais
accepté comme tel... Bien plus que lui, son fils avait conscience de qui il était et ça le rassura.
Depuis le début Akira et Kana le voulait, l'avait accepté, craignait son rejet et une fois
rassurés, ils agissaient comme les enfants de leurs parents et ce sans se poser de question. En
réalité, il l'avait toujours appelé papa... mais à sa manière.

Une forte émotion enserra son cœur, une émotion comme il ne l'avait jamais ressenti.

Papa parle tout le temps de toi à la maison...Il dit qu'on se ressemble beaucoup. Tu sais,
papa est vraiment fier de moi et Oncle Denki nous a dit une fois que s'il pouvait il parlerait à
tout le monde de nous. Il m'appelle Champion parce que je suis le meilleur !

Deku... putain Deku avait fait son job, il avait créer un lien malgrè la distance entre ses
enfants et lui.

- Je t'aime Akira...

Akira écarquilla les yeux et détourna le visage complètement gêné en se libérant rapidement
de la main de Katsuki et en rageant.

- Non mais ça va pas le vieux et puis me donne pas d'ordre j'te respecte assez pas la peine de
me rappeler de t'écouter !

Katsuki refusa d'y réfléchir plus que ça, Akira et lui se ressemblaient beaucoup et le petit
avait l'habitude d'entendre Izuku lui dire qu'il l'aimait. Mais pour lui c'était différent, ils ne se
le diraient pas souvent mais Akira saura lui montrer quand il aura besoin d'être rassuré sur ce
plan là. Après tout, il l'avait déjà fait à peine 5 jours après leur première rencontre, dans le
garage de ses parents.

***

À partir de cet instant beaucoup de choses changèrent pour Izuku et Katsuki, surtout dans
leur intimité, mais personne n'y vit grand-chose avant longtemps. Akira et Kana remarquèrent
néanmoins que Katsuki se permettait de prendre souvent leur père dans ses bras, notamment
en rentrant le soir ou en partant le matin, sinon ils évitaient les brusques effusions de
sensualité devant des enfants, devant leurs enfants. Mais ce que Akira et Kana, bien dans leur
lit, ne pouvaient pas voir, c'était les longs moment de proximité qu'ils passaient dans une
douceur totale. Dès le lendemain des aveux de Izuku sur la parentalité du numéro 1, Katsuki
était revenu au soir toquer à sa chambre. Après être rentré, Katsuki avait regardé intensément
Izuku, il s'était approché sans prononcer un mot et Izuku l'avait laissé faire. Chaque soir ou
presque, ils se retrouvaient à s'embrasser quelques minutes, parfois plusieurs dizaines de
minutes avant de s'endormir dans ce grand lit. C'est vrai que c'était surtout ça qui avait
changé pour Akira et Kana. Le matin, au réveil, Katsuki n'était plus dans le canapé et la
chambre de leur père était fermée, Kana devait maintenant toquer avant de demander à
dormir avec eux. Ils ne faisaient que s'embrasser, mais parfois Katsuki s'arrêtait brusquement,
il sortait même de la chambre quelques minutes avant de revenir prendre son petit-ami dans
les bras pour s'endormir directement après un dernier baiser plus chaste. Izuku ne comprenait
pas vraiment ses brusques interruptions. Katsuki n'éprouvait peut-être pas beaucoup de plaisir
à l'embrasser... est ce qu'il le faisait mal ?

Au début, Izuku ne se formalisait pas des pauses qu'imposait Katsuki à leurs séries de baisers,
parce que souvent, dès le lendemain, son Katchan reprenait l'initiative, ce qui le rassurait. Il
ressentit néanmoins une angoisse immense lorsque l'homme qu'il aime s'est permis pour la
première fois de fermer et baisser les rideaux de leur bureau à l'heure du déjeuner pour
l'enlacer par derrière, le prenant par surprise.

- Katchan... on a du travail je te rappelle.

- C'est la pause Deku... faut bien se recharger un peu.

- Katchan....

Izuku, amusé de son comportement, s'était tourné pour lui simplifier la tâche, seulement il ne
s'attendait à ce que la demande innocente d'affection et d'attention de Katsuki se transforme
en un un quart d'heure plus intense. Izuku fut obligé de s'asseoir sur son bureau pour subir
son assaut. Quand il était lui-même fatigué ou essoufflé, il présentait simplement son cou et
laissait Katsuki le ravager comme il le voulait. Malgré la chaleur de cette mi-Juillet, ils
étaient collés l'un à l'autre, Izuku aimait beaucoup cette proximité, à défaut d'être excitante,
elle était au moins agréable et réconfortante pour lui. C'est ce qu'il pensait jusqu'au moment
où Katsuki le mordit pour la première fois. C'était là, à la base de la clavicule et au moment
où il avait senti les dents de Katchan qu'une sorte de décharge l'avait parcouru, une décharge
qui l'avait fait gémir assez fort. Le bruit avait alerté Katsuki, arrêté brusquement par la
surprise, il le regardait avec des yeux écarquillés qui rendait Izuku extrêmement mal à l'aise.

- Je suis désolé c'est sorti tout seul.

Katsuki se rapprocha encore et dans un balancement contrôlé, réduisit complètement l'espace


entre leurs torses pour le serrer tendrement dans ses bras.

- C'est normal Deku, t'inquiètes pas...

Katsuki en était en réalité assez heureux car il y avait un gros déséquilibre entre eux et ce
depuis des semaines maintenant. Il avait voulu attendre suffisamment pour le mettre à l'aise
mais bientôt il lui en parlera... ou peut-être qu'il arrêtera tout simplement de le cacher.

Sur cette réflexion, Katsuki reprit avec bonheur sa besogne jusqu'au moment où leur porte
s'ouvrit brusquement. Izuku ressentit une deuxième angoisse terrible et à peine plus calmé
quand il vit que seul Kirishima avait été assez fou pour se permettre de s'introduire dans le
bureau du numéro 1 sans toquer. Eijiro, la main toujours sur la poignée, devint rapidement
aussi rouge que ses cheveux en les voyant enlacés, la chemise de Deku complètement
dépareillée et le visage aussi rouge d'avoir embrassé son meilleur pote.

- Dddddésolé...j'ai pas...

- Putain mais tu vas dégager ! rugit le numéro 1.


Katsuki se détacha pour balancer à la porte une bouteille d'eau que Kirishima avait esquivée
en refermant avant même de finir de formuler ses excuses. Eijiro courut à son bureau et
referma derrière lui. Toujours aussi surpris de ce qui venait de se passer, il restait dos contre
sa propre porte, Denki avait été surpris de cette brusque arrivée.

- Ben alors Eiji' t'a vu un lion ou quoi ?

- Crois moi c'est pas si loin de ça...

- Hein mais tu devais pas aller passer son dossier à Izuku ?

- Si mais...mais...en fait...il était occupé...

Denki soudainement inquiet se rapprocha pour quitter lui même le bureau aller jeter un coup
d'œil à celui qu'il considérait comme son meilleur ami, mais Eijiro le retint par le bras.

- Non attends...

- Mais il s'passe quoi à la fin Eiji' ?

Son coéquipier qui se vantait de vouloir tendre un maximum vers la virilité absolue, le lâcha
et pris bien 3 teintes de rouge en détournant le regard, terriblement gêné. Quand Denki
entendit enfin la raison, il ne put s'empêcher d'éclater de rire, devant le regard désapprobateur
et boudeur de son coéquipier.

- Ils se roulent une pelle et c'est pour ça que t'es comme ça ?

- Mec attends je crois que tu te rends pas compte...Bakubro rrrroulait tu sais quoi à Midoriya
!

- Et alors ? Quel est le problème puisqu'ils s'aiment ? En plus Katsuki nous l'avait dit tu
t'souviens pas ?

Denki toujours moqueur rejoignit son bureau et s'y posa.

- Mmmais c'est...je sais...c'est juste qqque j'm'y attendais pas.

- Ils sont amoureux, me dit pas qu'il te faut un dessin Eiji' tu peux pas être aussi innocent ! En
plus t'es sorti avec Mina ils vous arrivaient de vous embrasser de temps en temps.

- Quoi ! Mais non, je...c'était pas à ce point...ou en tout cas je m'en souviens pas...là
c'était...plutôt intense.

- Ho alors tu penses qu'ils sont en train de le faire dans le bureau là ?

- Denk' !

Eijiro le regarda choqué, plus affecté et embarrassé qu'il ne l'aurait cru. Denki éclata de rire
avant de lui lancer un petit sourire triste et se décida à arrêter de le taquiner, il reporta son
regard sur le dossier qu'il devrait sûrement remettre à Izuku lui-même un peu plus tard en se
balançant nonchalamment sur sa chaise.

- Je t'envie Eiji'...

Kirishima était maintenant mal à l'aise de ce changement d'humeur, il se rapprocha du bureau


face à celui de son coéquipier pour s'y installer.

- De quoi ? lui demanda tout de même Eijiro intrigué.

- De pouvoir être gêné pour aussi peu...

- C'est pas si peu d'embrasser la personne qu'on aime, surtout si elle nous aime aussi !

Le regard de Denki se perdit un peu, comme auparavant quand Kirishima sentait que son ami
partait loin en réflexion et qu'il aurait du mal à le faire revenir.

- Peut-être...moi je n'ai pas pu savoir..., murmura t-il.

Le souvenir des quelques mois de bonheur de Kirishima et Mina ne le faisait plus souffrir
maintenant que le temps était passé... mais tout de même Eijiro était un adulte, il avait
sûrement une expérience ou en tout cas une idée de ce que cela devait être de vivre de
l'intimité avec quelqu'un qu'on aime d'amour. Il en ressentait un petit pincement au cœur en
pensant qu'il n'avait pas eu cette chance à l'époque, et qu'il ne l'aurait sûrement plus jamais, il
fallait qu'il arrête de reporter sur Eijiro la relation qu'il aurait voulu vivre. Denki soupira
intérieurement, Kirishima avait tout de même de la chance de pouvoir vivre ses sentiments si
honnêtement, lui, il était une cause perdu aussi bien sur ce plan là, que sur celui de la
sexualité.

Denki secoua brusquement la tête pour chasser cette idée ainsi que ses douloureux souvenirs.

- Bon c'est pas tout mais moi je crève la dalle, je vais manger et tu fais ta ronde.

- Ouais, à plus ! confirma Red Riot.

Son ami s'apprêtait à sortir immédiatement, alors Eijiro s'était finalement relevé en vitesse.

- Denk' ?

- Hum ?

Denki s'était retourné mais Kirishima ne savait pas vraiment ce qu'il voulait lui dire, il voulait
lui demandait, comme plusieurs fois il lui était arrivé cette année, ce qui lui était passé par la
tête... mais Denki ne lui répondait jamais et semblait amère, voir encore plus blessé qu'avant
sa demande... Alors il abandonna pour cette fois encore.

- Hum... non rien... bon'app mec !

- Merci !
Kirishima se rassit quelques minutes, en fait il avait du temps avant de faire sa ronde, ce qui
le dérangeait c'est qu'elle serait avec Hitoshi Shinsou cette fois. Habituellement, le héros à
l'alter de lavage de cerveau travaillait de nuit, Kirishima se raidit en repensant d'ailleurs au
nombre de fois que Denki travaillait également de nuit... Mais il arrivait des périodes depuis
toutes ses années ou leur patron, Tanaka, insistait pour faire complètement basculer leurs
horaires de travail. De sorte que Denki, Hitoshi et Tsuyu, puisque c'était eux qui supportent
au mieux ce genre de de plages horaires, puissent venir en journée et être libérés avant le soir.
Cela explique pourquoi même Denki était là à l'heure du déjeuner avec eux aujourd'hui.

Kirishima soupira et alla attendre Shinsou à l'entrée de l'agence.

Ils y allaient à deux car le quartier ciblé était particulièrement riche en mauvaises rencontres,
en vol à l'arraché et autres. Kirishima avait vu ce quartier dégénérer en à peine deux ou trois
mois, il y passait souvent car c'était sur son chemin pour aller chez Denki. Kirishima attendit
bien cinq minutes à l'intérieur que son partenaire du jour n'arrive, avant que la secrétaire Shin
à l'accueil ne l'interpelle.

- Kirishima-san ?

- Oui ?

- Vous attendez Shinsou-san ? Parce qu'il est juste en face de l'agence avec Charge bolt.

- Hein ?

Kirishima se retourna pour regarder l'extérieur, mais quel imbécile ! Shin-san reprit :

- Mais oui il était sorti à sa pause déjeuner.

Il la remercia rapidement et sortit du bâtiment. Denki et Hitoshi discutaient tranquillement,


enfin c'est plutôt Denki qui parlait avec énergie et Shinsou qui hochait la tête avec un micro
sourire sur le visage.

Eijiro n'aimait pas du tout ce qu'il voyait et s'approcha d'eux.

- Hey les gars !

À leur niveau il mit le bras autour des épaules de Hitoshi, ce qui surprit la victime de cette
intrusion subite dans son espace vital.

Kirishima ajouta.

- C'est pas cool Shinsou je t'attendais pour y aller.

- Mince c'est moi qu'il l'ai retenu ! J'avais oublié que c'était avec lui ta patrouille, s'excusa
Denki. Franchement c'est vraiment cool d'en faire avec Hitoshi, c'est la première fois que
vous êtes dans la même équipe non ?

- Ouais ! Kirishima afficha un sourire crispé sans lâcher Shinsou qui commençait à sentir un
peu trop le poids de Red Riot.
- Hum bon on va y aller Denki, finit par dire l'homme aux trois mètres de cernes sous les
yeux.

-Ouais je vous laisse ! On se fait un bar un de ces quatres Hitoshi ?

- Si Kirishima veut bien me lâcher je serai libre de mes mouvements oui...

Denki les salua, il repartit vers l'agence en riant et Eijiro le suivit du regard en s'écartant de
Shinsou, celui-ci replaça son costume en observant le visage presque mortifié de Kirishima.

Il soupira avant de commencer à marcher.

- Si c'est de moi que tu as peur Red Riot arrête ton manège parce qu'entre Denki et moi c'est
fini depuis longtemps, ça n'a même jamais été d'ailleurs.

Eijiro le regarda en chien de faïence, avant de baisser la tête et de se dépêcher de le rejoindre.


Son attitude envers Shinsou n'était pas vraiment voulue, elle était spontanée mais il ne se
comprenait pas. Ça ne lui était jamais arrivé de se sentir aussi désagréable avec une personne
qui ne le méritait pas, un héros qui était doué, digne de confiance, un ancien camarade, en
somme quelqu'un qui n'avait rien fait.

Si, il avait fait quelque chose...

- Je peux savoir ce que j'ai fait de mal ?

Shinsou était étonnamment bavard avec lui aujourd'hui, et lui, étonnement silencieux avec un
ami, il soupira exaspéré.

- ...

- C'est parce que j'ai couché plusieurs fois avec Denki ?

Kirishima se tendit, sa question était trop crue. Il réfléchit, de toute évidence ça ne pouvait
être que ça.

- T'as... été correct avec lui ? voulut s'assurer Kirishima, bien que le sujet le dérangeait au
plus haut point.

- Je suis pas un violeur...

- C'est pas ce que j'insinuais.

Mais c'est vrai, Kirishima ne pouvait pas nier qu'il se posait toujours des questions sur sa
relation avec Denki.

- Je comprends pas... si c'est fini pourquoi est ce que vous vous parlez toujours autant ?
insista Eijiro.

- On ne se parle que rarement.


- Ah oui et on peut savoir ce que vous allez faire au bar ?

Kirishima utilisait un ton amère et capricieux, Shinsou ne l'avait jamais vu comme ça avec
personne.

- Parler, étant donné qu'on ne l'a pas fait depuis longtemps.

Kirishima fronça les sourcils mécontent et détourna le regard.

- Je ne comprends pas...qu'est ce qu'il a bien pu te trouver...

Shinsou ne savait pas s'il devait se sentir insulté par cette remarque mais il comprenait
maintenant ce qui se passait en réalité dans le cerveau de son coéquipier du jour, alors il ne se
formalisa pas de ce que disait Kirishima, il était simplement jaloux. Shinsou regarda vers le
ciel en continuant sa marche, les nuages défilaient rapidement mais malgré le vent il regrettait
beaucoup d'avoir un costume aussi couvrant avec des bandelettes autour du cou, il faisait trop
chaud.

- C'est vrai que je ne suis pas trop le style de Denki...

Kirishima se tourna vers lui, honteux tout de même d'être aussi intéressé.

- Ah... Denki a un style de mec ?

- Bien-sûr, il ne t'en a jamais parlé.

- On ne parles pas de ce genre de chose, répondit avec fermeté Kirishima, il s'adoucit


néanmoins pour lui demander, et donc... c'est quoi son style ?

Shinsou en était lassé d'avance, ces deux-là se tournaient donc autour depuis des années et
personne ne l'avait jamais compris. Il laissa échapper un bâillement, en fait il n'était pas
vraiment sûr que Kaminari soit intéressé par le garçon qui marchait à ses côtés, du peu
d'informations qu'il avait sur le passé de Denki c'était une extrapolation pure de se dire qu'ils
se tournaient autour, mais cette histoire ne le concernait pas et ne l'intéressait pas non plus.
S'il pouvait simplement faire en sorte que Kirishima arrête de le prendre pour une menace ça
l'arrangerai bien, et puis il n'allait pas mentir.

- Les mecs dans le genre viril mais avec un cœur d'artichaut si je ne me trompes pas.

- ...vraiment..., murmura Kirishima.

- Ah et qui savent se servir de ce qu'ils ont dans le pantalon aussi.

Kirishima prit pour la deuxième fois de la journée 3 teintes de rouge sur les joues, mais enfin
que se passait-il ? Tout le monde faisait des sous-entendus sexuels aujourd'hui.

- Denki... Denki peut pas être assez intéressé par ça pour faire l'impasse sur les sentiments. Je
ne pense pas qu'il soit comme ça.
Hitoshi haussa les épaules, il voulait bien aider mais il ne jouera pas les entremetteurs toute la
journée, il voulait rapidement en finir.

- Il est pas comme ça...il sera jamais infidèle si c'est ce que tu penses, Midoriya m'a dit un
jour que c'était l'ami le plus loyal qu'il ait jamais eu. C'est vrai que c'est peut être sa plus
grande qualité.

- ...mais ami ce n'est pas la même chose que petit ami...

- Haaaan, soupira-t-il lassé. De ce que je sais, plus jeune, Denki était très amoureux de
quelqu'un, il l'aime toujours mais s'est résigné. De ce que j'ai compris il a décidé qu'il n'était
pas assez fort pour attendre toute sa vie quelqu'un qui ne reviendra pas, alors il a essayé de
voir ailleurs c'est tout, je ne sais pas si on peut m'en blâmer.

Kirishima déglutit, il ne s'attendait pas à entendre ça. C'est pas si peu d'embrasser la
personne qu'on aime, surtout si elle nous aime aussi ! ; Peut-être...moi je n'ai pas pu savoir....
Hitoshi reprit rapidement.

- Denki accorde beaucoup d'importance aux sentiments à sa manière.

Kirishima ne le comprenait pas vraiment, s'il y accordait beaucoup d'importance alors il


n'aurait pas offert son intimité à quelqu'un qu'il n'aimait pas... Un ami ce n'est pas un petit
ami, alors voilà, le fait que Denki n'aimait pas Hitoshi, il avait du mal à y croire... ou à
l'accepter. Parce que s'il le faisait, c'est comme s'il reconnaissait ne pas du tout connaître et
comprendre son ami et ça le gênait beaucoup.

- Si j'avais un ou une petite amie...ça ne me plairait pas qu'elle sépare facilement sentiments
et intimité physique, réfléchit Kirishima à haute voix.

Hitoshi le regarda blasé.

- Alors heureusement que tu sors pas avec Denki et que t'es pas le mec qu'il aimait au collège.

Bizarrement, cette remarque aussi ne lui plut pas.

***

Le soir même, Katsuki prit une décision. Deku était dans ses bras, ils s'embrassaient
passionnément depuis une demi-heure maintenant et il sentait un petit problème pointer le
bout de son nez, seulement voilà, au lieu de vite s'éloigner, il bascula au dessus de Deku et se
colla encore plus à lui. Quelle ne fut la surprise de Izuku lorsqu'il sentit quelque chose de dur
contre ses propres hanches. Il écarquilla les yeux et fut deux fois plus surpris que Katsuki
écarte ses genoux et s'immisce entre ses cuisses.

- Katchan ! Il l'écarta en le repoussant par les épaules.

Katsuki dû s'arrêter avec ses lèvres mais déjà entre les cuisses de son petit ami, il en profita
pour plier le genoux de Deku et le remonter vers lui.

- Katchan ! Katchan...tu...je...
- Quoi Deku ?

- Il faut qu'on s'arrête, je...tu...es pas dans ton état normal.

Katsuki sourit avec arrogance.

- Quoi c'est parce que je bande ?

- Katchan !

Deku avait fermé les yeux, il était aussi rouge que Katsuki se l'était imaginé une fois qu'ils
aborderaient cette discussion.

- C'est pas la première fois Deku que tu me fais bander.

Izuku ouvrit les yeux et se mordit la lèvre inférieure, Katsuki en profita pour l'embrasser
avant de continuer.

- En général je m'arrête et ça passe tout seul, ou alors je vais me soulager avant qu'on se
couche, mais toi je t'ai jamais senti excité Deku.

Izuku afficha un air contrit, il était mortifié de ne pas s'en être rendu compte avant, que devait
penser Katsuki de lui, qu'il ne le désirait pas ?

- Ma...ma libido fonctionne pas très bien Katchan...Je suis désol...

- Deku ! c'est important, faut que je sache...Tu te sens forcé de me répondre quand je veux
t'embrasser ? Je sais même pas si t'y prend du plaisir, tu me dis pas et j'peux pas deviner.

- Je...

Izuku ne savait pas trop quoi répondre, il ne savait pas quoi dire pour ne pas l'offenser ou le
faire fuire.

- Dis moi la vérité espèce de nerd qui réfléchit trop. Tu ressens quoi quand je t'embrasse ?

- C'est...agréable, réconfortant et...c'est précieux, c'est comme quand tu me prends dans tes
bras...c'est vraiment bien.

- Pas de ventre qui se tord ? De décharges électriques ? C'est toujours moi qui vient, si je le
faisais pas on pourrait ne pas s'embrasser avant des jours Deku.

Izuku se sentait mal, il ne savait vraiment plus quoi dire.

- Est ce que t'a envie de moi Deku ? Si je m'arrête t'a envie de recommencer ? T'as envie
d'aller plus loin ?

- Je suis désolé Katchan...mais je...mon corps...fonctionne au ralenti. ça ne veut pas dire que
je suis asexué, tu sais...j'aime bien tout les moments qu'on passe ensemble, mais je ne suis pas
autant excité que toi j'imagine. Je n'ai pas forcément envie de commencer quelque chose mais
ça ne me dérange pas que tu viennes vers moi et que tu restes et... si un jour tu ne le fais pas...
ça m'inquiète parce que... comme je crois que je ne ressens pas autant de chose que toi...je ne
sais pas si j'ai fait une erreur et que ça été désagréable pour toi.

Katsuki s'en doutait un peu, il plaça sa tête sur le torse de Deku et attendit quelques minutes
que son excitation passe, Deku jouait avec ses cheveux.

- T'a gémis cette après-midi Deku.

Le concerné réfléchit un peu en reprenant ses caresses.

- Oui...C'est vrai que...le moment où tu m'as mordu...j'ai senti quelque chose de plus fort...je
n'ai pas pu me contrôler.

- Tu penses que c'est un signe que ça revient petit à petit ?

- ...Je ne sais pas...Je suis allé faire des analyses la semaine dernière, tu te souviens ?

Katsuki hocha la tête, il ne pouvait pas nier que l'espoir qu'il aille chaque jour un peu mieux
ne pouvait pas le quitter. Katsuki cuisinait beaucoup et lui faisait prendre pas mal de
compléments et vitamines dans ce but.

- Le docteur que je vois en ce moment m'a dit que c'était très concluant, depuis quelques
semaines il y a beaucoup de choses qui reviennent petit à petit à la normale.

- Tch...qu'est ce que t'attendais Deku pour me le dire.

- ...Je préfère que tu m'embrasses au lieu de parler j'imagine ?

- Alors ça va c'est pas désagréable ?

- Nooon, rit Izuku touché du soucis que se faisait son Katchan.

- Oï le nerd, tu me le dis si ça va trop loin ou si j'te fais mal.

- Oui...bien sûr... mais avec toi ça ne peut être que parfait Katchan.

- Imbécile...

Izuku réfléchit encore un peu avant d'ajouter.

- Katchan...je ne veux pas que tu te sentes frustré, si tu veux quelque chose je ferai tout pour
que tu l'ais alors demande moi... et puis fais le... ne fais pas attention à moi.

- Double imbécile c'est exactement ce que je voulais pas entendre !

Katsuki comprit que ce n'était toujours pas le moment pour eux, Izuku n'était toujours pas
dans la même dynamique que lui et pire, ça ne le dérangeait pas de se forcer. C'était ridicule,
hors de question de fonctionner de cette manière. Je suis malade, Katchan, je n'ai ni la
vigueur, ni l'endurance, ni l'envie pour ces choses là. Mais c'était il y a quelques mois
maintenant, au moins, il réagissait de plus en plus à ses stimuli, alors la cause n'était pas
complètement perdue, il fallait simplement être encore patient et ne pas lâcher. Il s'en ai
remis plus rapidement que ne le prévoyait la science... par détermination ou nécessité il allait
déjà mieux deux ou trois ans après, c'était bien ce que lui avait dit la vieille Shio. Deku était
fort, il allait mieux quand on lui donnait une raison de se battre, un jour la vigueur reviendra,
un jour c'est Deku qui viendra spontanément vers lui et ce jour-là pourrait arriver bien plus
vite que prévu.

Parce que son Deku le surprenait toujours.

***

Le mois de Juillet se termina pour Katsuki sur cette note d'espoir, pour Kirishima c'était bien
différent. Ils étaient le 29 Juillet et il venait d'apprendre que l'anniversaire de Denki était
passé il y a un mois exactement, le 29 Juin. Comment avait-il pu ne jamais y penser...
personne n'y avait jamais pensé ! Eijiro ne connaissait pas forcément l'anniversaire de tous
ses amis, sachant que la plupart travaillait avec lui et qu'il se voyait tous les jours, on pouvait
dire qu'ils passaient assez de temps de qualité pour ne pas se sentir obligé de se réunir pour
cette occasion particulière. Mais Denki n'était pas comme tous ses amis, il aurait voulu le
fêter. Cette constatation le mettait d'assez mauvaise humeur. Ajoutez à cela ce qu'il se passait
depuis bien deux semaines, Kirishima ne comprenait pas bien son comportement, il savait
juste ce qu'il voulait obtenir, même s'il en avait honte.

Mais t'es pas la personne que je veux... lui avait dit Denki.

Plus Kirishima y réfléchissait et mieux il se rendait compte qu'il aurait voulu être la personne
que Denki voulait. Depuis quelques semaines, Eijiro était encore plus ouvert aux autres
qu'avant car il voulait sentir le regard de Denki quand il donnait son attention à d'autres. La
veille, Mina était venue leur rendre visite, ils avaient bien rigolé et bien mangé avec Sero qui
l'accompagnait et Jirou de leur agence, il ne manquait que le chef de leur ancienne bande,
Bakugou. C'est quand Mina l'a pris à part pour lui parler qu'il comprit son erreur.

- Mais qu'est ce que tu fais Kiri ?

- De quoi tu parles ?

Les autres payaient encore leur part à l'intérieur du restaurant, eux ils étaient sortis
directement pour attendre à l'extérieur. Mina fronça les sourcils en mettant les mains sur les
hanches.

- Ben c'est pas pour paraître chiante mais si je te connaissais pas, tu me donnerait presque
l'impression de vouloir flirter avec moi.

- Quoi ? Mais non pas du tout, je t'assure !

Kirishima réfléchit, c'est vrai que comme Mina était avec eux il avait voulu s'asseoir à côté
d'elle au lieu de sa place habituelle près de Denki et c'est vrai qu'il lui avait beaucoup parlé, il
lui a versé son eau, il a beaucoup blagué... bon d'accord il pouvait comprendre que son
attitude était ambiguë parce qu'il avait accordé une attention inhabituelle à son ex.
D'habitude, ils agissent comme des potes, là il l'avait même prise dans ses bras à la surprise
de la jeune femme. Il soupira, exaspéré de son propre comportement.

- Haaaa c'est pas ça du tout, je t'assure...

- Ben ça je m'en doutais, mais t'es bizarre aujourd'hui.

Jirou et Denki sortirent à leur tour, il ne manquait plus que Sero qui les avait rejoints
rapidement et la soirée avait continué. Denki n'avait pas semblé troublé d'avoir été abandonné
par Kirishima ce soir-là. C'est ce qui le dérangeait le plus, Eijiro avait de nouveau cette
impression... qu'il soit présent ou non dans la vie de son coéquipier, c'était du pareil au même,
il ne comptait pas autant qu'il l'aurait voulu. Alors apprendre de la bouche de Izuku que le
petit Hiro avait préparé une surprise pour l'anniversaire de son tuteur un mois auparavant en
lui demandant de l'aide, ça l'avait aussi mis mal. Denki ne lui avait pas raconté que, pour la
première fois depuis longtemps, quand il était revenu le soir chez lui, quelqu'un l'attendait
avec un gâteau préparé avec l'aide d'un adulte et un dessin qui lui avait sûrement réchauffé le
cœur.

- Hein mais je savais pas que c'était le 29 juin son annniv' ! S'était exclamé Kirishima sous le
regard surprit de Izuku, lorsqu'il le lui avait raconté.

- Ah vraiment ? Ça ne m'étonne pas trop, Denki n'est pas du genre à parler de lui...mais je
pense que ça lui a fait très plaisir, il ne l'a surement pas fêté depuis la mort de ses parents.

Après avoir dit cela, Izuku se rendit compte de ce qu'il avait laissé échapper et se tourna d'un
air coupable vers Kirishima.

- Ça va ça Midoriya...je savais déjà que ses parents sont morts il y a deux ans.

Kirishima n'a pas pu manquer le froncement de sourcils du petit ami de Bakugou, il se


demanda quelle information il avait encore pu manquer, mais il se sentait déjà assez mal de
se rendre compte qu'il ne connaissait pas assez bien son ami pour réfléchir à ça.

Aujourd'hui, ils avaient passé le mois d'août et Kaminari avait l'air d'avoir pris sur lui le fait
que Kirishima souhaitait un peu d'espace. C'est ce que pensait Eijiro car Denki ne se
formalise pas de ses tentatives de s'éloigner et le laissait faire, de la même manière qu'au
lendemain de l'article scandaleux sur lui, Denki avait semblé intérioriser que Eijiro voulait
passer du temps avec lui. Denki le laissait faire ce qu'il voulait sans en être atteint. Alors
Kirishima voulait rester seul, il avait laissé son ami pour la pause déjeuner et était monté sur
le toit. Assis au sol et les genoux repliés vers lui, il préférait rester un peu en solitaire et
observer les alentours du bâtiment de l'agence en réfléchissant. Denki était sorti déjeuner
dans la cour avec Midoriya, il les voyait d'ici, et cela le déprimait encore plus. Il enfouit alors
son visage dans ses bras, la porte du toit s'ouvrit et il entendit une personne marcher jusqu'à
lui et se placer dos au mur contre lequel il se trouvait.

- Avec cette chaleur c'est pas mal le toit, dit Katsuki d'un air neutre.

- Pourtant t'aimais pas manger sur le toit du lycée avec nous Bakubro.
C'est vrai, Katsuki n'aimait pas les toits et voir la jeune collégienne de l'affaire Wakkanai
sauter en octobre n'avait pas arrangé sa répulsion pour cette partie des bâtiments.

- Qu'est ce que tu fais là la tête d'orties ? T'es bizarre ces derniers temps.

- Hum... Tu trouves... et toi ? Tu manges avec Izuku d'habitude...

- Tch si t'avais pas laissé tomber le chargeur ambulant, Deku serait pas partie manger avec
lui.

Kirishima était silencieux, il ne lui répondit pas avant longtemps.

- Et ça ne te dérange pas ? lui demanda Eijiro.

- Ha pourquoi ?

Parce que ce qu'il avait essayé de faire depuis deux semaines...c'est tenter de rendre Kaminari
jaloux.

Mais il n'y arrive pas.

Katsuki n'était donc jamais jaloux.

- Je sais pas Bakubro...Tu te sens pas triste parfois qu'il soit pas plus... jaloux ?

- Mais qu'est ce que tu racontes la tête d'ortie ?

Eijiro ne dit rien, il était agenouillé et son menton reposait toujours sur ses bras.

- Tu me demandes si ça me met pas en rogne de pas voir Deku jaloux pour moi ?

- Humm...

Eijiro semblait embarrassé de parler de ça, son ami était moins à l'aise avec ses émotions que
ce que pouvait penser Katsuki, c'était une surprise.

- Tch... Ça serait ridicule de se sentir comme ça... parce que c'est Deku.

Son ami toujours au sol tourna la tête vers lui et Katsuki continua son explication légèrement
embarrassé.

- Des preuves que ce nerd ne regarde jamais que moi, j'en ai à la pelle, il suffit que je me
baisse pour les ramasser. Pourquoi j'me sentirai mal qu'il me tape pas une crise de jalousie
quand je sais que je suis le seul avec... avec lui .. Tu comprends ? C'est avec moi que le nerd
dort toutes les nuits... si je veux l'embrasser, il se tourne vers moi pour me faciliter la tâche...
C'est de Deku dont on parle, il laissera jamais quelqu'un d'autre que la personne qu'il a choisi
faire ça. La jalousie inutile ça t'indique rien du tout. Deku coche déjà toutes les cases qui
comptent alors je comprends pas trop pourquoi j'me poserai ce genre de questions.
Eijiro garda le silence, réfléchissant, alors Katsuki en profita pour l'observer un peu avant de
rajouter.

- J'étais pas trop concentré à l'époque, mais il me semble pas que t'étais jaloux avec Mina.

- Humm non je ne crois pas que je l'étais....

- Quoi elle arrivait à combler toute tes baignoires infinies de demande d'affection ? se moqua
Katsuki.

- Je ne sais pas vraiment si c'était ça...Je crois que... je lui en demandais pas autant.

- Et tu en demandes autant à cet idiot qui s'électrocute tout seul ?

- Hey !

Katsuki ricana, il respectait énorme Denki mais c'était dans sa nature de railler les gens et
c'était drôle. Cependant, il reprit rapidement son sérieux et le calme vint apporter un silence
apaisant.

- Pose toi les bonnes questions la tête d'ortie... être jaloux ça t'aidera à rien, faut que
l'essentiel soit clair entre vous...

Eijiro réfléchissait toujours et Katsuki se sentit un peu mal de ne pas lui apporter de solution
mais bon ce n'était vraiment pas son fort ce genre de sujet.

- Ou alors t'es peut-être jaloux de nature j'en sais rien, j'y connais pas grand choses aux gens
ou à la manière dont ils s'expriment, on est tous différent...Je suis pas en train de dire que
c'est mal de se sentir comme ça. Ça sert juste à rien... je pense... et ça fait souffrir de ce que
j'vois.

Eijiro ne bougeait toujours pas et avait la tête enfouie dans ses bras. Katsuki soupira.

- Allez viens la tête d'ortie, je suis sûre que si t'es sincère... ça s'arrangera d'une manière ou
d'une autre ton histoire.

Kirishima voulait bien croire que ce serait suffisant, il ne dit rien et continua à observer
Denki qui croquait dans son sandwich en discutant joyeusement... Denki était toujours
heureux en compagnie de Izuku.

...Quand je suis avec lui, je ne me sens jamais seul Eiji, c'est mon meilleur ami et la
personne en qui j'ai le plus confiance...

Kirishima avait de nouveau une très forte migraine, elle se répète souvent depuis plusieurs
jours, sa jalousie n'était pas la seule chose qui l'éloigne de Denki. Cela devenait
physiquement difficile de se tenir prêt de lui, s'il ne voulait pas que le garçon, auquel il
semblait tenir plus qu'à son ex à l'époque où ils étaient heureux ensemble, n'aille se pendre au
cou d'un autre, il faudrait pourtant faire un effort... parce que Denki déteste la solitude.
Quelque jours plus tard, Kirishima y réfléchissait encore, Il faut que l'essentiel soit clair entre
vous, il y comptait vraiment mais il ne savait pas ce que voulait dire l'essentiel. Qu'est ce qu'il
faudrait mettre au clair ? je sais pas pourquoi tu dis que tu mérites pas d'avoir le meilleur
mais c'est faux...moi j'aurai bien aimé être assez proche de toi pour être au courant de tes
relations et...pour avoir l'occasion de te le dire... ça il l'avait déjà mis au clair, il lui avait dit
vouloir être plus proche. À part Izuku, s'il y réfléchissait objectivement, Kirishima devait
reconnaître qu'il était effectivement le plus proche de Denki. Même s'il voulait communiquer
avec son coéquipier, il ne saurait pas quoi lui dire. Il était minuit passé et la chaleur de la
journée d'août avait laissé place à un semblant de fraîcheur, Eijiro marchait vers l'agence,
Denki avait bientôt fini son service et Eijiro lui avait proposé de le rejoindre.

Son ami avait accepté avec enthousiasme.

- Eiji ça me fait trop plaisir !

C'était déjà ça au moins, Denki n'hésite pas à montrer son affection dès qu'ils se voyaient.

-J'aime pas te laisser seul..., lui répondit Eijiro avec un petit sourire.

- Ça j'ai remarqué, enfin à part pour déjeuner, ça fait longtemps maintenant que j'peux plus
rien te voler pour grignoter.

Ils étaient repartis ensemble dans la nuit noir.

- Faut passer chez Izu' pour prendre Hiro, on vient de m'envoyer un message, il s'est endormi
le pauvre.

- Tu ne veux pas le laisser chez eux ?

- Naaaan il me manque trop, déjà qu'il est à l'école toute la journée mais en plus je reprends
les horaires d'avant, je vais commencer à bosser à peine deux heures après la fin de ses cours.

- Ouais c'est vrai... moi aussi tu vas me manquer, nos horaires seront encore décalés...

- Quoi j'te manque d'habitude Eiji' ?

- Bien sûr, souvent...

Denki se tourna vers son ami, il était bizarre ce soir, comme d'ailleurs depuis quelques mois
en réalité. À croire que le voir devant un love hotel l'avait complètement fait dérailler. Eijiro
semblait réfléchir intensément à ce qu'il s'apprêtait à dire, alors Denki lui accorda toute son
attention et lui laissa le temps de s'exprimer.

- Parfois... tu me manques même quand t'es là Denki.

Celui-ci rougit fortement mais ça ne se voyait pas dans la nuit, il reporta son regard vers le
chemin qui lui faisait face, idiot.... Seulement voilà, la réalité lui revint très rapidement en
tête et Denki perdit vite ses rougeurs, c'est vrai que Eiji lui manque.

- Moi aussi j'ai souvent cette impression, lui répondit-il tristement.


Ils finirent par continuer leur chemin jusqu'à chez Izuku, arrivé chez lui, Hiro était
complètement endormie alors Kirishima proposa de le porter. Ils avançaient maintenant à
trois, le petit enfant blond ,totalement avachi dans ses bras, avait une respiration régulière, il
s'était auparavant assoupie près de Akira comme un bienheureux.

Eijiro le regarda un peu, c'est vrai qu'il était attachant.

- Tu l'aime bien Denki pas vrai ? remarqua Eijiro.

Denki s'approcha un peu d'eux et passa sa main dans les cheveux du petit garçon, c'est vrai
qu'il s'était énormément attaché à lui. Il ne s'imaginait pas vraiment s'en séparer mais il
n'avait pas le choix. Cet enfant méritait deux parents et une vie stable, pas un héros au passé
douteux... héros... c'est un métier dangereux. Il avait la gorge nouée rien que d'y penser.

- Y a...y a un distributeur là je vais me prendre un truc.

- Tiens Denk' j'ai de la monnaie dans la poche arrière du jean.

Denki s'approcha de lui, il n'aurait pas cru qu'à presque une heure du matin il serait là à
mettre sa main sur la fesse de Kirishima pour sortir de quoi faire passer sa tristesse à l'idée de
se séparer d'un petit garçon avec qui il n'avait aucun lien du sang. De toute manière, il n'avait
plus de lien du sang avec personne sur cette Terre. Il prit la monnaie et alla se prendre un
sorbet rafraîchissant. Bien que cela ne soit pas très bien vu au Japon, il commença sa glace
tout en marchant aux côtés de Kirishima et Hiro.

- Ça fait du bien je parie, lui dit Kirishima.

- T'imagine pas, il faisait trop chaud dans ce bureau !

Ils tournèrent au coin de la grande allée pour entrer dans la rue qui menait chez Denki tout en
bavardant. Ils sentirent plus qu'ils ne virent un petit groupe de jeunes qui traînait là, appuyé et
assis sur un banc. Deux héros et un enfant endormie se fichait pas mal de petits jeunes qui
galèraient pour galérer, ils n'avaient pas l'air bien méchant, alors au lieu de leur faire la
morale, les deux héros prirent sans se concerter le parti de simplement passer leur chemin en
continuant leur discussion banale. Seulement voilà, Denki sentit venir le problème, et de loin,
quand l'un des jeunes se leva vers eux.

- Heeey mais regardez qui voilà ce serait pas le héros gay par hasard ?

D'autres le rejoignirent en se plaçant devant eux, Denki soupira, il était une heure du matin, il
avait eu une longue journée et aurait souhaité déguster sa glace en paix. Kirishima fronça les
sourcils prêt à répliquer, mais Denki, comme habitué à se faire accoster de manière aussi
vulgaire, reprit son sorbet en bouche et continua son chemin en espérant que son ami le suive
avec l'enfant sans rien dire.

- Putain un héros qui aime se la prendre dans le cul, hey dis nous tu supplies les criminnels de
baiser ?
Oula Denki la sentait mal cette histoire, à son passage plusieurs sifflements et remarques
assez obscènes fendaient l'air, c'était dérangeant, honteux pour lui mais tant pis, ce ne serait
pas la première fois. Seulement voilà, la situation était étrange, il avait une drôle d'intuition...

- Hey faites gaffe à votre manière de parler, lança Kirishima en se tournant vers eux toujours
avec Hiro dans les bras.

- Pourquoi c'est toi qui le baise en ce moment ?

Ils les avaient enfin dépassés quand celui qui semblait être le chef s'était adressé à Kirishima,
Eijiro se mit en colère et répliqua néanmoins calmement.

- Vos parents vous ont jamais appris la dignité ? Vous devriez rentrer chez vous au lieu de
jouer au caïd.

- Houuuu alors c'est ça, le jeune s'approcha un peu plus, Charge bolt en fait tu préfères te
faire enculer par des héros, t'es aussi payer pour ça ?

Denki jeta un petit coup d'œil en arrière au niveau du pantalon du garçon qui avait parlé et il
comprit. Kirishima s'apprêtait à faire quelque chose quand la réponse de Denki le coupa en
lui glaçant le sang.

- C'est 250$ la féllation.

Denki était légèrement tourné vers les jeunes et Kirishima dans son dos. Il porta d'un geste
lent le reste de sa glace et d'un petit sourire sûr et suffisant, il sortit la langue comme pour
mimer l'acte, laissant Eijiro sans voix et coupant le bec à ceux qui l'ouvraient trop un peu plus
tôt.

Denki reprit.

- Ben alors ? T'es pas intéressé ? C'est trop cher pour toi peut-être...

Denki se tourna finalement et s'approcha d'un pas nonchalant la main dans la poche et en
engloutissant le reste du sorbet, il en ressortit le bâton et continua.

- En fait je couche plus maintenant mais pour 250$ je t'envoie au ciel.

- Ttttoi ! Espèce de gay, j'ai rien d'un pédé moi ! Bégaya l'imbécile.

Denki prit un faux air contrit.

- Ah c'est dommage ça t'a l'air d'en avoir dans le pantalon... mais si tu sais pas t'en servir, tant
pis !

Il avait haussé les épaules et dans un grand geste il s'était retourné. Kirishima était
estomaqué, figé sur place en portant Hiro et, depuis l'offre obscène de Denki, il y avait une
vibration étrange dans l'air, il voyait floue et ça devenait insupportable pour son mal de crâne.
- Comment ça je sais pas m'en servir espèce d'enfoiré de héros, viens là, tu vas bouffer mon
truc et pour rien du tout !

- J'crois pas non.

La voix réprobatrice de Izuku avait retentit comme un écho, surprenant Eijiro qui s'était
tourné vers lui. En effet, Izuku Midoriya était là, tenant un sac en plastique, les sourcils
froncés, clairement en colère face à ce qu'il voyait.

Il s'approcha de quelques pas, fixant le garçon face à Denki.

- Je ne vous le conseille pas, Charge bolt a tendance a laissé passer des décharges électriques
douloureuses quand on le force.

- Putain mais t'es qui toi ?!

Izuku laissa échapper son black whipe et les éclairs d'énergie du One for All et Denki en fit
de même. Son aura, malgré le sourire toujours présent sur son visage, était effrayante. Les
jeunes ne s'attardèrent pas plus longtemps, ils s'enfuirent littéralement face aux trois héros,
bienheureusement, Hiro ne s'était pas réveillé malgré le boucan. Kirishima se sentait mieux, il
resserra sa prise sur l'enfant et s'approcha de Denki.

- Denki ! Je peux savoir ce que ça signifie.

Celui-ci se tenait dos à lui en observant les imbéciles déguerpirent, et Kirishima ne


comprenait pas comment les choses avaient pu dégénérer à ce point.

Denki se tourna enfin vers lui, l'air rieur.

- Ben quoi si on peut même plus blaguer.

Ils ne dirent rien pendant un moment et pour cause Izuku et Eijiro observaient attentivement
Denki, lui, il était plutôt concentré sur la direction qu'avait pris le groupe en courant, la fixant
le visage fermé. Kirishima eut peur... Il avait une drôle d'appréhension, ne sachant pas ce qui
passait par la tête de son coéquipier alors que Izuku, semblait très bien comprendre puisqu'il
l'interpella directement.

- Denki ?

- ...

Denki finit par complètement se tourner vers la direction de ses agresseurs, leur faisant de
nouveau dos.

- Denki, reprend Izuku, on est plus des enfants, on ne peut pas se lancer à corps perdu dans
des histoires... compromettantes.

Denki rabattu sa capuche sur sa tête et répondit pour la plus grande angoisse de Kirishima.
- Tu as vu ce qu'il s'est passé Izuku...ce n'était pas normal, il en faut du cran pour accoster un
héros, si on les laisse repartir comme ça, ils vont violer la première personne qui passera.

- Denki !

Kirishima se mit à son niveau, et l'attrapa par l'épaule mais le héros à l'alter électrique se défit
facilement de sa prise et s'éloigna.

- Qu'est ce que tu veux faire ? lui demanda tout de même Kirishima.

- Ils avaient pris un aphrodisiaque Eiji... quand dans un quartier des jeunes puceaux se
promènent en bandant c'est que quelqu'un distribue quelque chose de pas légal.

- Alors on y retournera, l'agence surveille ce quartier c'était la zone de Hitoshi et Kirishima-


kun, assura Izuku.

- C'est vrai on reviendra en plein jour ce sera plus sûr et..., commença Eijiro.

- Ça ne servirait à rien et vous le savez...

Denki sortit un masque de sa poche et le mis à son visage, il essaya de se donner une allure
négligée autant qu'il put et se tourna une dernière fois vers eux.

- Je vais en reconnaissance, Izuku tu peux t'occuper du petit pour moi ?

Izuku l'observa intensément, et insista une dernière fois.

- Denki... les choses ne sont plus comme avant...

- C'est faux Izuku, regarde toi...je parie que t'es ressortie pour m'apporter à dîner... rien n'a
vraiment changé.

Eijiro ne comprenait pas mais il savait que se charger d'une mission ça ne se faisait pas seul
et à la dernière minute... et il s'inquiétait, c'était une chose de se battre contre des vilains et
une autre de risquer l'agression sexuelle.

- Denki...

Hiro dormait toujours dans ses bras mais il s'agita un peu en marmonnant.

- Ça va aller ne vous inquiétez pas, Eiji je compte aussi sur toi pour t'occuper de Hiro !

Il l'avait dit en commençant à courir dans la direction des jeunes délinquants, et Kirishima ne
put une nouvelle fois rien faire. Son coéquipier n'en faisait qu'à sa tête pour sa plus grande
angoisse.

Il tourna un visage interrogateur vers Izuku, celui-ci regardait au sol.

- Qu'est ce que tu faisais là Midoriya ?


- Je... Je me suis rendu compte que j'avais oublié de passer une part du dîner à Denki... il a
toujours faim et il sait pas cuisiner alors je suis sortie pour vous rattraper.

Izuku releva finalement le visage vers Kirishima et put se rendre compte de la peur qui
peignait son visage, il s'approcha de lui et tenta de le rassurer comme il le pouvait.

- Ne t'inquiètes pas Kirishima-kun, Denki va nous donner des nouvelles rapidement, il faut
juste qu'on prévienne Tanaka-san demain matin.

- Peut-être qu'il ne se passe rien de grave dans ce quartier...

Izuku grimaça.

- La seule chose que je sais c'est que Denki a généralement une très bonne intuition, il s'en
vante souvent. Mais ça ne veut pas dire qu'on doit s'inquiéter, c'est un bon héros et il ne se
mettra pas en danger.

Kirishima ne savait pas trop ce qu'il devait croire, mais il retourna à l'appartement de Denki
en laissant Midoriya, jugeant que Hiro s'y sentira bien plus à l'aise que chez lui, et il y resta.

Il dormit sur le canapé et décida d'occuper les lieux jusqu'au retour de son coéquipier.

Coéquipier qui ne revint pas avant un très long moment. En effet, Charge bolt avait été retiré
de toutes les missions auxquelles il participait, il vivait maintenant de nuit et devait traîner,
pour son plus grand malheur, dans les pires endroits de la ville comme une sorte d'infiltré.

Kirishima ne le vit pas de la semaine, l'agence était tellement vide à ses yeux qu'il avait de
nouveau perdu sa joie de vivre.

Il arrivait parfois, depuis que UHHM avait été créé, que Denki parte en vacances. Maintenant
que tout le monde savait qu'il avait plus ou moins gardé contact avec Midoriya depuis sa
disparition, on soupçonnait ses "vacances" d'être un prétexte pour tenter de le rejoindre.
Seulement, il s'agissait de vacances organisées et personne ne savait rien de ce qu'il allait
faire réellement à ce moment-là. Aujourd'hui, la disparition du jour au lendemain de Denki
était d'une nouvelle sorte qui plongeait la plupart de ses anciens camarades de Yuei dans une
angoisse permanente. Il était seul pour cette mission et elle dura dans le temps. À la fin de la
semaine suivante, Hiro commença à se poser de sérieuses questions sur son tuteur. Il
déprimait et s'inquiétait. Akira le voyait souvent regarder par la fenêtre de leur petite école
primaire, et le petit garçon à l'alter explosif le tirait pour rentrer le soir. Bien qu'il s'entende
parfaitement avec le héros Red Riot, Hiro avait eu l'impression de partager une chose
particulière avec Denki-san, l'idée que son absence dure encore lui pesait le coeur... mais il
n'en dit rien à personne, Akira l'avait deviné et Kana lui disait régulièrement que son Oncle
Denki allait bien.

- Je t'assure Hiro-chan ! Oncle Denki est super fort et s'il va mal je le saurai et je préviendrai
Maman pour que les héros aillent le sauver.

Hiro ne le dit pas à haute voix mais il ne pouvait s'empêcher d'y penser... et si Denki ne
revenait pas, comme son père, comme sa mère avant lui.
Un après-midi, alors qu'il revenait de l'école, il vit Eijiro Kirishima debout dans le salon et
tenant une photo de son tuteur, l'air triste et fatigué. Le petit garçon se dit alors qu'au delà de
leur bonne entente naturelle, il partageait au moins une chose avec le héros à l'alter de
durcissement... de l'affection pour celui qui l'avait recueilli.

- Il reviendra ? avait-il demandé à Eijiro sur le moment.

Surpris de l'arrivée de l'enfant, Kirishima avait reposé la photo.

- Bien sûr... il t'aime beaucoup Hiro... n'en doute pas, tu es plus important que tout à ses yeux.

Les larmes lui montèrent aux yeux, le petit garçon au regard gris comme l'orage se retint
comme il put, mais sans succès. Sa mère lui manquait toujours autant, généralement lorsque
ça lui arrivait, il allait se blottir dans les bras de Denki-san sans se poser de questions.
Maintenant, il ne savait pas trop quoi faire... mais Red Riot était là pour lui alors il se
contenta de le dire à haute voix.

- Ma mère me manque Red Riot...

Kirishima s'approcha de lui et mit sa main sur sa tête pour lui frotter les cheveux de manière
réconfortante.

- Tu peux m'appeler Eiji si tu veux...

- Eiji-san ?

- Ouais ?

- Je suis content que tu sois là, mais j'ai hâte que Denki-san revienne...

- Moi aussi bonhomme... moi aussi.

Quand la troisième semaine du mois d'août se passa sans Denki, tout le monde commença à
se sentir agité... Ce n'était vraiment pas normal. Izuku essaya de ne pas y penser, surtout alors
qu'il était blottis contre le corps de Katsuki. Il s'était beaucoup trop vite habitué à cette
relation mais n'était pas encore tout à fait confiant malgré les deux mois et plus déjà...Au
contraire, plus les semaines passaient et plus il oscillait comme le vent entre deux directions.

Dire ou ne pas dire, faire confiance ou pas, se suffire de s'aimer ou briser ce qu'ils avaient
déjà...

- Deku... parle moi des gosses quand ils étaient petits...

- Hein ?

- T'as bien entendu.

Izuku réfléchit quelques secondes, que pouvait-il bien raconter à Katsuki...

- Kana t'as toujours appelé Maman ?


Izuku se raidit, mal à l'aise... mince, alors est ce qu'il allait devoir faire un choix tout de suite
?

- Hum oui...

- Pourquoi elle fait ça ?

- C'est compliqué...

Katsuki lui remonta le visage en le prenant par le menton, Izuku ne réussit pas à tenir
longtemps, il se releva et s'assit sur le canapé du salon.

- Tu me le dira pas hein ?

- Je ne sais pas trop pourquoi... elle n'a jamais voulu m'écouter, j'ai abandonné, maintenant je
la laisse faire comme elle veut....

- C'est pas la vraie réponse ça...

Izuku détourna le visage à l'opposé de Katsuki, ses enfants et lui auraient décidément
beaucoup trop à perdre s'il se mettait à parler, il voulait changer de sujet.

- Oh Katchan je... je voulais te rappeler que Akira va pouvoir enlever ses bandages à la fin du
mois...il...il est vraiment impatient, je crois qu'il aimerait que tu lui montres des trucs avec cet
alter...

- Pourquoi il ne me l'a pas demandé directement ?

- Mon champion est beaucoup trop fière, tu le connais Katchan.

Katsuki se rapprocha et enlaça Deku par derrière, il mit sa bouche près de son oreille pour lui
murmurer son reproche.

- Et toi t'es assez lâche pour utiliser notre gosse pour te défiler.

- Pouah, vous pouvez pas faire ça ailleurs !

La voix venait de l'entrée du salon, Akira et Hiro se tenaient debout et la grimace qu'affichait
le fils du numéro 1 ne laissait aucun doute sur le fait qu'il était celui qui s'était exprimé à
l'instant.

- Tch sale gosse quand tu tombes sur des gens qui savent pas que t'es là, tu signales ta
présence poliment ou tu la boucle et tu te fais petit.

- Ben je viens exactement de signaler ma présence là.

- Poliment, t'es le premier de ta classe alors tu comprends très bien ce mot !

- Haaaaa..., soupira Akira. Papa on voulait sortir aller à la piscine.

- Hum, où est ta sœur ? lui demanda Izuku.


- Dans sa chambre.

Izuku réfléchit un instant, puis se pencha vers l'oreille de Katsuki d'un air taquin et joueur.

- Je vais te raconter quelque chose sur les petits... ils adorent la mer.

Katsuki sourit, comprenant bien ce que voulait insinuer Deku, ravi d'avoir le plaisir de
l'annoncer à son fils, avec qui le dialogue était parfois difficile, il se tourna vers Akira.

- Oï Akira va préparer vos affaires, on va à la plage aujourd'hui.

Le petit garçon brun le regarda à la fois surpris et heureux.

- Sérieux le vieux on va vraiment voir la mer ?!

Katsuki lui fit signe que oui et se tourna vers Hiro pour lui demander s'il y était déjà aller.

- Je crois, quand j'étais tout petit Katsuki-san mais je ne m'en souviens pas.

- Tu vas voir Hiro c'est trop bien j'adore la mer, vient je te prête un maillot.

Pour le plus grand bonheur de Hiro et des adultes de la maison, Akira le prit par la main pour
l'entraîner avec un enthousiasme non caché dans sa chambre.

Izuku était plutôt satisfait de son idée... la mer, les enfants sont nés sur une plage et
bizarrement il s'agissait de leur endroit préféré, eux ils n'ont jamais oublié que là où il y avait
de l'eau ils étaient heureux.

Un hourra retentit de la chambre de Kana.

Katsuki, aux anges, se leva pour aller les aider, non sans avoir tout d'abord embrasser Izuku
en passant, comme en remerciement de l'avoir laissé profiter de son idée. Deku comprenait de
mieux en mieux Katsuki, enfin il le comprenait mieux depuis plusieurs mois déjà, seulement
ça ne changeait pas grand chose. Une sorte de crampe le prit au niveau du ventre... il en était
toujours régulièrement dérangé... Heureusement que ça n'était pas encore arrivé en patrouille
ou en mission. Il connaissait assez Katsuki pour être sûr de ses sentiments mais ça ne
changeait pas grand chose au fait qu'il n'osait pas encore accepté ce qui était arrivé il y a 8
ans, ni le formuler à voix haute. Seul Tanaka était au courant, même Denki ne savait rien
alors comment pourrait-il en parler à Katsuki.

Il devait aussi prendre une décision par rapport à cette opération, le temps pressait il allait
devoir se faire opérer ou se laisser dépérir, sachant qu'il allait de mieux en mieux, le médecin
pense qu'il faudrait lui retirer les vestiges de ces poches le plus vite possible... mais là encore,
en parler à Katchan le forcerait à avouer l'inavouable à ses yeux.

Il avait mal.

***
Lorsque Akira avait enlevé ses bandages dans la journée du 30 août et utilisé à nouveau son
alter, même pour quelques étincelles, il ressentit un profond et indescriptible soulagement.
Les larmes lui montèrent aux yeux et Katsuki en fut très surpris. Cependant cela ne devait pas
être si étonnant, l'alter se rapprochant beaucoup dans le ressenti d'un membre à part entière du
corps, on ne pouvait qu'être bouleversé de ne plus en avoir l'usage, tout comme de le
retrouver apparement. Si Katsuki comprenait bien, c'était la deuxième fois qu'il était
traumatisé de le perdre. Allongé sur le lit, il regarda ses propres mains... que ferait-il sans ses
explosions ? Il regarda Deku, occupé à plier et ranger des vêtements, comment avait-il fait sa
vie durant sans en avoir... un alter ? Katsuki n'en pouvait plus, il voulait savoir beaucoup de
choses, la patience n'était pas son fort mais il n'avait pas intérêt à faire fuir Deku... parfois j'ai
l'impression qu'il n'attend qu'une seule chose, que tu lui donne une bonne raison de partir,
j'ai l'impression de le revoir au lycée, à deux doigts de ne pas revenir le lendemain matin et
qu'il faudrait de nouveau le chercher partout...

- Putain mais qu'est ce que j'donnerai pour enfin comprendre..., murmura-t-il.

-Tu m'a dit quoi Katchan ?

Izuku se releva en le regardant d'un air interrogateur.

- Je disais que je veux t'acheter une bague Deku.

Celui-ci rougit de toutes ses forces et se redressa avec une grimace d'ahuri, Deku était
mignon comme ça, il donnait bien envie qu'on lui croque les joues.

- Je...je...je mais ça va pas Katchan qu'est ce qui te prends ?!

- Quoi ? On vit ensemble et on a déjà des gosses, même si je comprends toujours pas
comment mais apparemment j'vais devoir attendre une bonne éternité avant de savoir... donc
autant que tout le monde sache au moins qu'on est liés maintenant.

- Mais...tu...on a pas besoin que tout le monde soit au courant..., murmura Deku.

Izuku reporta son attention sur ce qu'il faisait, le premier sentiment qui lui vint à la réponse
de Deku était de la colère... comment ça pas la peine que tout le monde sache ? De quoi
avait-il honte exactement ? Il allait exploser à la seconde mais il se retint, notamment parce
qu'il vit les mains de son nerd préféré trembler... Il soupira, non Deku n'avait pas honte de lui,
au fond il le savait très bien... mais il avait peur d'officialiser quoi que ce soit. Katsuki n'était
pas non plus du genre à afficher sa relation à n'importe qui et n'importe comment. Mais il
aurait voulu qu'au moins les personnes proches le sachent, qu'il y ait une preuve matérielle et
visible qu'il ne servirait à rien de tenter quelque chose avec l'un ou l'autre... parce que d'une
certaine manière, malgré leur individualité, ils s'appartiennent mutuellement.

Seulement voilà, Deku portait déjà une bague et il ne savait pas d'où elle venait, cette alliance
en tout point identique à celle qu'il portait autour du cou et que son compagnon tripotait à
chaque fois qu'il se sentait mal, il ne comprenait pas d'où elle pouvait venir. Il lui fallait
fournir des efforts monstrueux pour ne pas le harceler avec cela, parce qu'il avait décidé de
lui faire confiance. Pourtant il aurait bien aimé également porter au doigt ce qui pendait
toujours de son cou.
Katsuki s'approcha du héros le plus apprécié en ce moment, celui qu'on commençait à
surnommé le nouveau symbole de la paix.

- Deku.

Celui-ci resta dos à lui concentré sur le linge, il tremblait un peu d'appréhension à chaque fois
qu'il sentait Katchan sur le point de lui demander dans un ultimatum toutes les réponses à ses
questions.

- Deku... c'est pas mon truc de dire ce genre de chose... mais des fois faut mettre le plus
important au clair...je t'aime et je veux porter l'alliance de ton père.

Izuku se tourna vers lui, la surprise faisant passer toute son angoisse et retenant aussi toute
son attention.

- J'suis sérieux, t'es une sorte de constante depuis toujours alors faut que je sache maintenant
si tu m'aimes aussi, reprit Katsuki.

Izuku ouvrit la bouche comme un poisson hors de l'eau... décidément... pourquoi son
compagnon de vie, ancien rival, ancien harceleur, ancien ami tenait à le faire passer par
autant d'émotions ?.Mais il répondit avec assurance, en pesant bien ses mots, il ne pouvait pas
mentir, surtout sur ce sujet là, cela ne servait à rien.

- Je t'aime aussi Katchan...je t'aime depuis toujours tu sais.

Les épaules de Katsuki se détendirent, il ferma les yeux et hocha la tête légèrement avant de
se tourner à nouveau vers sa place sur le lit et de s'y allonger, croisant les bras sous sa tête. Il
respira profondément, il entendit Izuku reprendre son travail, même si Deku ne l'avait
toujours pas autorisé, il ne lui avait pas non plus interdit pour l'alliance. Si Deku lui dit
qu'il'aime et n'a jamais aimé que lui alors tout va bien, ce ne sera qu'une question de temps et
Katsuki était assez fort pour tout supporter, même un nerd insupportable et lâche. Katsuki
Bakugou ne baisse jamais les bras et obtient toujours ce qu'il veut, sa victoire était inscrite
dans son prénom et sa destinée.

Les choses iraient toujours dans son sens.

En l'occurrence, il n'imaginait pas obtenir autant de ce qu'il voulait en aussi peu de temps.
Parce que, le lendemain soir, après s'être assuré que les enfants dormaient bien, Deku s'était
approché de lui et l'avait embrassé intensément et de lui-même, ce qui était très surprenant...
alors Katsuki le laissa mener la danse. Après cela Izuku s'allongea à son tour dans son lit,
proche du souffle court de son compagnon.

Katsuki se tourna vers lui et l'attrapa en l'enlaçant complètement au creux de son propre corps
(en cuillère) avant de plonger dans son cou, il y inspira doucement le parfum de cet imbécile
de nerd qui jouait un peu trop avec ses nerfs.

- Katchan...tu me sers un peu fort...

- Et toi tu prends un peu trop la confiance.


Izuku toujours emprisonné par les bras de son Katchan ne put que tourner la tête pour lancer
un regard malicieux et taquin à Katsuki.

- Peut-être...

Katsuki n'attendit pas plus longtemps pour se précipiter sur ses lèvres insolentes en les
embrassant, en les mordant prouvant ainsi à Deku à quoi ressemblait un véritable baiser. Il
était venu le chercher pour la première fois de lui-même et espérait vraiment s'en sortir à si
bon compte ? Le problème c'est que la tension montait beaucoup de son côté, il faisait nuit
mais il faisait chaud, il était excité et Deku avait dû le sentir contre son derrière cette fois
encore.

- Hum...Katchan...

Katsuki, après encore quelque minutes, daigna enfin lui libérer la parole et Izuku se tourna
complètement vers lui en passant sa main sur son visage et sa joue.

- Katchan je t'aime vraiment... et je pensais pas ressentir ça... mais ces derniers jours il
m'arrive aussi parfois d'avoir envie qu'il y ait quelque chose... quelque chose en plus...

Katsuki abasourdi ne savait pas quoi dire, il baissa les yeux sur le caleçon de Deku et sa
surprise doubla à la vue d'une légère bosse...elle n'était pas énorme mais il n'avait jamais vu
ou senti Deku bander.

Si l'excitation lui revenait...ça ne pouvait être qu'une preuve que quelque soit son mal, il
guérissait.

- Katchan..., Izuku s'approcha de lui-même et entama un autre baiser long et profond.

Il se laissa faire quelques secondes avant de renverser Deku sur le dos et de s'imposer de tout
son poids sur lui, entrechoquant leurs intimités respectives, ils en gémirent simultanément.
Katsuki ramena ses mains vers le visage du nerd et les passa sur ses cheveux et sous sa tête le
surélevant un peu.

- Deku...moi aussi j'veux aller plus loin cette fois.

Izuku le regarda dans les yeux en pesant le pour et le contre, d'un côté il en avait très envie...
d'un autre il ne se sentait pas capable physiquement d'aller au bout. Mais il y avait le regard
intense de Katsuki posé sur lui alors il hocha simplement la tête à cette demande formulée
façon si... Katchan. Quelque soit les conséquences de leurs actes, ils ne pourraient plus
revenir en arrière. Après cette nuit, il faudra tout dire, tout expliquer, mais s'il avait assez
confiance pour faire l'amour pour la première fois avec son homme, il devrait aussi lui faire
confiance pour le reste, c'était cela qu'on appelait prendre ses responsabilités.

Alors Izuku chassa ses derniers doutes et embrassa de lui-même et une nouvelle fois Katsuki,
avant d'abandonner pour qu'il puisse diriger leur échange, avant de le laisser écarter ses
cuisses et s'y installer, s'occuper (même si cela pris du temps) de complètement l'exciter,
avant de le préparer en soufflant fort dans son cou d'anticipation à ce qui allait arriver. C'était
assez désagréable mais il le laissa faire, parce qu'il tenait au bien être de Katsuki et quoi qu'on
en dise, il tirait du plaisir tout de même à être étroitement enlacé et embrassé. Quand Izuku se
jugea prêt, il en informa son amant et Katsuki, en cachant sa nervosité, passa à l'acte avec
plus de délicatesse et de patience qu'il aurait crû être capable d'en faire preuve, surprenant par
la même son Deku. Mais ce n'était que le début, Izuku l'encourageant à se faire plaisir, à ne
pas se retenir et la nuit dura longtemps pour eux, même si le réveil fut catastrophique aux
yeux de Katsuki.

Le lendemain matin, le soleil filtra très tôt entre les volets, les deux amoureux étaient
étroitement enlacés et Katsuki ouvrit difficilement les yeux. Il se sentait un peu étrange et
comprit rapidement le problème, mais quel imbécile... il ne s'était pas retiré du derrière de
Deku. Il tacha donc de le faire en douceur ce qui fit grogner son amant, Izuku se réveilla
également et Katsuki l'enserra de ses bras en caressant le corps qu'il s'était fait un plaisir de
découvrir en profondeur cette nuit.

- Katchan..., murmura Izuku.

- Hummm....

Celui-ci lui embrassa le cou et le visage mais ralentit, sentant un problème plus sérieux à
l'horizon, Izuku n'avait pas l'air bien.

Il prit son visage des deux mains.

- Deku...y a un souci ?

Izuku hocha négativement la tête et se détacha pour enfouir le visage dans son oreiller en
gémissant, Katsuki en profita pour prendre du recul et écarter un peu la couverture, il y avait
pas mal de sang sur le draps et il en eut la tête qui tourne, ce sang ne venait pas de lui... il
venait de...

Katsuki releva la tête vers Deku et simultanément la sonnerie d'urgence de son bipeur retentit.
Putain non c'est pas le moment ! Katsuki se leva pour aller le chercher, un peu dans les vapes.

- Dynamight une urgence dans les quartiers Est, Charge bolt demande des renforts.

- Que...

Pour la première fois Katsuki hésitait, il ne savait pas quoi faire, complètement perdu, il
passa son regard sur Izuku dans le lit et sur son bipeur.

- Eh Merde alors !!!!!

- Katchan !

Katsuki se leva en commençant à faire les cents pas dans la chambre. Putain mais c'était pas
possible, il y était allé pas à pas la veille, il... il n'avait pas eu l'impression d'y être aller
comme un bourrin.

- Putain mais commment j'ai pu faire ça !


Katsuki y était allé trop fort la veille, ça ne pouvait être que sa faute, il n'avait pas le temps
pour appeler l'hôpital, les enfants dormaient encore, si l'ambulance arrive ils vont paniquer...
surtout Akira.

- Dynamight est-ce que vous me recevez ? Je répète c'est un code S, Charge bolt demande des
renforts d'urgence.

- Katchan... Faut y aller, t'inquiètes pas pour moi c'est normal je t'assure.

Katsuki s'immobilisa pour le regarder, comment ça c'est normal, depuis quand c'est normal de
saigner du cul. Il rapporta son bipeur/Talkie Walkie au niveau de sa bouche.

- Bien reçu, j'y vais.

Il s'approcha du lit en s'habillant.

- Deku t'appelle une ambulance t'entends.

- Non Denki a besoin d'aide..., avait-il dit en mettant en position assise.

- Fait pas chier merde Deku soigne toi !

Il s'approcha de lui et l'embrassa une dernière fois.

- J'suis désolé, putain je pensais pas que ça te blesserai, tu te soignes t'entends et on en parle à
mon retour, compris ?

- Katchan...

Mais il n'eut rien le temps de dire de plus que Katsuki l'embrassa encore une dernière fois
avant de quitter l'appartement au plus vite persuadé d'être rejoint par Kirishima rapidement.

***

Note de l'auteur :

Alors je préfères prévenir que le prochain chapitre est également le dernier, celui qui va clore
l'aventure et tous les mystères que vous n'aurez pas encore deviné ! Ce sera vraiment un très
long chapitre mais j'espère que ceux qui passent par là apprécieront !
Aimer ne suffit pas.

Arrivés à la géolocalisation de leur ami à l'alter électrique, Red Riot et Dynamight trouvèrent
Earphone Jack à l'écoute de ce qu'il se passait au sous-sol.

- Red Riot, Dynamight par ici ! les appela Invisible Girl.

C'était apparemment l'équipe de Jirou et Toru qui avaient été appelés en renfort avec eux.
Katsuki n'avait pas la tête à ça, Deku saignait dans leur lit et il avait un mauvais
pressentiment. Son instinct, aussi infaillible que celui de Denki Kaminari, lui donnait
l'impression qu'il ne se reverrait pas avant longtemps. A ce moment, il ne se doutait pas de la
dure réalité et de l'épreuve qui l'attendait.

- Vous avez des informations ? Denki a appelé des renforts mais on ne nous a pas dit s'il va
bien ? s'inquiéta immédiatement Eijiro.

- Pour l'instant...commença Toru.

- Haaa pour l'instant rien du tout ! Ragea Kyoka Jirou en retirant ses earphones, aussi inquiète
que les autres pour son ami. J'ai d'abord identifié au moins trois personnes au premier niveau
du sous-sol, l'un d'entre eux avait un rythme cardiaque rapide, je pense que c'est Denki....

- Si Charge bolt nous a appelé en renfort au lieu de sortir et nous transmettre des
informations, c'est qu'on devrait pouvoir foncer dans le tas, proposa Katsuki.

- Ou alors c'est un piège et il s'est fait attrapé...contra Toru.

Tout le monde se tourna vers Kyoka.

- Honnêtement je ne sais pas, je suis arrivé il y a à peine cinq minutes et quand j'ai commencé
à écouter il n'y avait que deux rythmes cardiaques. Un troisième est apparu de nulle part,
peut-être par un alter de téléportation et maintenant il y en a qu'un seul.

Ils étaient au niveau d'une usine à l'apparence abandonnée, complètement à découvert, il ne


pouvait pas être sûr de ne pas être vu par des caméras. Alors Katsuki prit le parti d'entrer
directement dans le bâtiment pour chercher le sous-sol.

- C'est ridicule, Dynamight et si c'était un piège ? insista Toru.

- Alors tant pis...murmura Kirishima.

Il n'avait pas le temps de se poser des questions, un appel à l'aide avait été envoyé par Denki,
si ce n'est pas eux qui effectuait le premier pas alors il restera bloqué en dessous. Katsuki et
Eijiro se regardèrent une dernière fois pour être sûrs avant de se lancer à l'intérieur. La fille
invisible les suivait avec un appareil pour communiquer avec Jirou, celle-ci devait rester en
arrière en cas de problème.
Il faisait sombre mais ils n'eurent pas le temps de faire ou de penser quelque chose de cet
endroit qu'une voix retentit.

- Bienvenue Héros.

Elle venait d'une femme derrière eux, à peine le temps de se retourner qu'elle fit entendre son
rire et les aspergea...d'eau ? Les trois héros ne sentirent que quelques gouttes sur le visage et
la regardèrent, mais ce fut suffisant pour que de là où elle se trouvait, Jirou ne distingue plus
rien. C'était un silence pesant dans ses écouteurs et elle n'entendait battre le cœur d'aucun de
ses amis ni même du vilain... mais qu'est ce que cela signifiait ?

Katsuki, Eijiro et Toru ont ouvert les yeux dans un espace sombre, et sans forme...ou plutôt
sans symétrie. Cela pouvait être une salle comme une plaine, ils ne distinguaient quasiment
rien. Néanmoins, le cœur de Eijiro faillit s'arrêter de battre lorsqu'il vit à quelques mètres
Denki assis et les bras attachés dans le dos.

- Hey salut les gars...s'exclama-t-il le souffle court.

- Denki !

Eijiro se précipita mais fut arrêté par l'apparition soudaine d'un homme le séparant de son
ami, cet homme, Katsuki et Eijiro l'ont tout de suite reconnu, Ko Unamari leur faisait face un
sourire mauvais sur le visage.

- C'est pas possible...

Katsuki bouillait de colère, cet homme, il l'avait appréhendé et envoyé en prison alors que
faisait-il ici ... et la femme qui les avait envoyé dans cette endroit étrange...Katsuki se tourna
vers elle...cette femme avait la capacité d'apparaître et de disparaître à sa guise, elle avait la
capacité d'en fair de même avec son coéquipier et eux, c'était donc le troisième vilain de ce
coup monté contre la famille Midoriya, le jour de l'attaque qui avait fait morfler Akira et
Kana.

- Heureux de vous revoir, le monstre n'est pas venu aujourd'hui ?

- Connard ose encore traiter Deku de monstre et je te ferai regretter d'avoir voulu goûter à la
liberté !

- Monstre ou pas j'en ai rien à faire je vais vous anéantir avant de partir.

- Hahahaha...

Cette femme se moquait d'eux ouvertement et cela ne fit que rajoutait à la tension que
Katsuki ressentait déjà, il allait les exploser. Kirishima et Denki ne se quittaient pas du regard
et sans que personne ne puisse s'en rendre compte, Kaminari Denki réussit à se défaire de ses
liens et tenta une attaque dans le dos du vilain. La femme, son alliée, ne perdit pas de temps
et leur lança de nouveau de l'eau à la figure ce qui bloqua Denki. Le vilain se tourna vers lui
et le regarda malicieusement.
- Eh bien vas-y Charge bolt attaque ! Mais si tu utilises ton alter, avec toute cette eau tes amis
aussi seront électrocutés...

Denki recula alors brusquement, c'est vrai qu'il n'était pas en position de faire quoi que ce soit
avec son alter, il n'avait même pas le costume qui permettait de localiser son électricité, la
seule chose qui lui restait c'était ses capacités physiques, il n'en manquait pas mais...

- Je t'ai tellement traumatisé la dernière fois Charge bolt ?

Denki le regarda perdu et en position de combat, bien sûr... il avait été paralysé par sa propre
peur.

- La dernière fois c'était moins une, le monstre avait raison tu as un très bon contrôle de tes
émotions... au point de choisir ce qui te ferait le plus chier de ressentir devant tes amis ! Mais
tu ne prendras pas le risque d'un contact physique une deuxième fois n'est ce pas... Doré Or ?

Denki commençait à paniquer, il avait réussi à gérer une fois pour la paradoxale raison qu'il
ne s'y attendait pas, il a fallu réagir au plus vite et il n'avait pas eu le choix. Cette fois
pourrait-il vraiment décider lui-même de prendre ce risque ? Toru avait essayé de contacter
Jirou mais l'appareil ne fonctionnait pas et ses coéquipiers...elle écarquilla les yeux face à ses
coéquipiers, ils n'allaient pas bien.

- Les garçons, qu'est ce qui vous arrive ?

Eijiro voulait activer son alter et se battre au corps à corps pour rejoindre Denki mais depuis
le matin il avait une migraine infernale qui allait en s'amplifiant...surtout depuis les cinq
dernières minutes en réalité. Toru jeta également un coup d'œil au numéro 1, il était à terre et
se tenait la tête.

- Red Riot ! s'écria Toru.

Ce n'était pas seulement cette migraine, il y avait une musique tonitruante, un rythme infernal
dans sa tête qui l'empêchait de réfléchir et lui lacérait le cerveau. Ce rythme s'accéléra encore
et encore devenant de plus en plus insupportable et la salle s'obscurcissait.

- Mais enfin qu'est ce qui se passe ?! paniqua Toru.

Denki était toujours paralisé et regardait l'état de ses amis empirer sans aucune raison.

- Vous ne comprenez pas n'est ce pas ? J'aurai bien aimé qu'à la place de ce héros ce soit
Midoriya mais tant pis...il faut croire que c'était le destin Red Riot, s'exclama Ko. Vous savez
que mon alter permet de donner de nouveau vie à vos pires souvenirs, l'un d'entre vous a-t-il
une idée de ce que sont les combinaisons d'alter ? Hum ? Personne ?

Ce vilain avait un regard fou et heureux de prendre sa revanche.

- Des quatres héros de Wakkanai si ce n'est pas Midoriya alors c'est lui qui a le pire passé !

Dit le viain en désignant Denki du doigt. Katsuki n'arrivait pas à réfléchir correctement,
contrairement à Denki qui semblait cogiter du mieux qu'il pouvait, il leva les yeux vers la
femme derrière eux en murmurant...

- Le temps...un déplacement dans le temps...

Eijiro releva le regard vers lui avant de tourner la tête vers l'ennemie qui se tenait à l'arrière.
Denki comprit instantanément et se précipita en hurlant.

- Ne la regarde paaas !

Trop tard, cette musique démentiel s'accéléra pour semblait atteindre son apothéose, Katsuki
et Kirishima avait croisé les yeux de cette femme, au désespoir de Denki et ils disparurent
soudainement sous les yeux effarés de Toru.

A présent seuls, deux vilains contre deux héros, Denki réagit au quart de tour. La somme d'un
alter de transport allié à un alter de souvenirs, le résultat était pourtant évident ! Et le
déclencheur, il l'avait vu à l'instant...c'était les yeux de cette femme. Toru était invisible c'était
un atout majeur, sans connaître les proportions de la jeune femme, la vilaine ne pourrait pas
la regarder exactement dans les yeux. Les deux alters étaient impressionnant, alliés, ils
pouvaient provoquer des conséquences monstrueuses mais maintenant qu'ils avaient compris
le truc... ils gagneraient.

Les basses résonnaient fort mais de manière beaucoup moins insupportable qu'auparavant
quand Eijiro ouvrit les yeux. Il vit Katsuki secouer la tête et tenter tant bien que mal de se
situer, Eijiro, dont l'équilibre était compromis, s'appuya au premier mur venu. La musique
s'accéléra...mais où étaient-ils ? Katsuki avait l'air plus réveillé que lui puisqu'il avait fait
quelques pas.

- Une boîte de nuit...on est...dans une boîte de nuit ?

- Quoi ?

Kirishima se rapprocha de la rambarde qui sépare ce couloir du vide...il y avait en dessous


des hommes et des femmes assis ou debout, buvant en huant plusieurs spectacles étranges
face à eux...il y avait de l'alcool à chaque table où il posait les yeux et il comprenait mieux
d'où venait la musique qu'il entendait depuis bien 10 minutes au moins en boucle. Ils étaient
pourtant en mission il y a à peine une seconde, Denki, ils avaient enfin retrouvé Denki !

- Où est Den..., commença Kirishima.

- Mais qu'est ce que vous faites là ? C'est interdit aux clients ici ! s'exclama une voix qu'il
reconnaîtrait entre mille malgrès qu'elle soit un peu plus aiguë.

Katsuki se tourna également vers la voix pour découvrir un jeune homme blond, un éclair
noir perdu dans les cheveux...un garçon encore très jeune...Abasourdi, Eijiro et Katsuki
n'arrivaient pas à prononcer un mot, le garçon dû entendre un bruit malgré le vacarne car il se
tourna apeuré vers l'arrière avant d'attraper les deux adultes par les manches.

- Merde faut pas que le patron vous voit !


Il les poussa dans ce qui semblait être un petit placard à balai à côté de la porte du bureau du
patron apparemment.

- Surtout fermez la, j'ai vraiment pas besoin qu'il soit de sale humeur ce soir.

- Mais...

Kirishima n'eut pas le temps de commencer réellement une phrase que la version miniature
de Denki avait refermé la porte sur eux. Malgré l'obscurité, Kirishima distinguait les petits
yeux rubis de son ami aussi perdu que lui. Ils n'avaient pas besoin de se parler pour savoir
qu'aucun n'avait de réponse à donner à l'autre, alors Katsuki se contenta de s'asseoir par terre
en se frottant les cheveux...mais où avaient-ils bien pu atterrir ? Heureusement qu'ils n'avaient
pas eu le temps d'enfiler leur tenue de héros, ils auraient trop attiré l'attention dans un endroit
qu'il ne connaissait pas.

Kirishima entendit une sorte de dispute au travers du mur qui le séparait sûrement d'un
bureau, paniqué il n'eut pas la patience d'attendre et sorti du placard. Katsuki l'interpella mais
ça ne l'arrêta pas, alors en pestant il le suivit. Ils n'ont même pas attendu trois secondes qu'un
corps fut jeté hors du bureau, le dos du garçon qui les avait cachés cogna contre la rambarde
mais il se releva immédiatement en suppliant et en tapant contre la porte qui avait été
directement refermée.

- C'est pas juste patron, ça fait déjà trois mois ! Allez quoi, j'vous en prie, j'peux pas danser le
ventre vide quand même !!! Hey patron hey !!!!

Sous les yeux ahuris de Eijiro et Katsuki, le garçon s'arrêta bientôt en soupirant, une
expression angoissée et désespérée passa rapidement sur le visage qui ressemblait tellement à
celui de Denki. Mais elle ne s'attarda pas, car le jeune garçon tourna la tête en se rendant
compte de leur présence, il les regarda quelques secondes semblant réfléchir avant que ses
traits s'illuminent d'une idée farfelue et qu'il ne s'adresse directement à eux.

- Vous êtes des amis du patron ? Des clients particuliers c'est pour ça que vous avez accès à
l'étage ?

- ....

Kirishima, le visage surpris, ne pouvait pas quitter le jeune garçon du regard, ce n'était pas
possible il ressemblait trop à son Denki à l'époque de la seconde, en un peu plus chétif peut-
être.

- Nan, on est pas des amis de ton patron, répondit Katsuki lentement.

- Oh...

Le jeune garçon détourna le regard en gonflant la joue, assez déçu dans un premier temps
mais il ne se découragea pas et s'adressa de nouveau à eux.

- C'est pas grave je suis sûr que vous pouvez quand même dépanner un garçon aussi mignon
que moi !
Il l'avait dit en désignant de son doigt son visage souriant.

- C'est 250$ la féllation ! Je couche plus maintenant mais pour 250$ je vous envoie au ciel !

Cette fois, Katsuki ne savait pas quoi dire, il ne pouvait pas retenir l'expression spontané de
choc qui apparut sur son visage et au fur et à mesur que Eijiro faisait le parallèle avec la
situation qu'il avait vécu un peu plus de trois semaines auparavant, une déception et une
profonde tristesse s'installa dans ses yeux et sur son visage. Le Denki face à eux, puisque
pour Kirishima il ne pouvait plus subsister le moindre doute sur son identité, perdit vite son
air de bienheureux en voyant que sa proposition ne provoquait pas l'effet escompté.

- Eh ben je vais finir par me sentir vexé...j'vous assure que je suis très doué !

- Doré Or c'est à toi !!!!

- J'ARRIVE !

Denki se tourna vers eux une dernière fois.

- Tant pis mais vous devriez vite descendre avant d'avoir des ennuis.

Il partit en courant dans ce long couloir pour descendre l'escalier et rejoindre la voix qui
l'avait appelée.

- Mais putain qu'est ce qui vient de se passer ? demanda Katsuki. On est pas...on a pas pu...

- Si...murmura Eijiro, c'était Denki.

- On a...on a...

Ils se regardèrent en se comprenant mutuellement. Ils avaient remonté le temps et ils avaient
bizarrement atterri dans le passé de Denki.

C'est après avoir pris le temps de bien digérer ce qu'insinuait cette hypothèse que les deux
amis purent enfin bouger. Ils prirent l'exact chemin que Denki avait suivi auparavant pour
descendre l'escalier le plus discrètement possible, avec l'agitation environnante, avec cette
musique tonitruante, avec toutes ces personnes qui bougeaient, dansaient, buvaient et
hurlaient, ils avaient comme l'impression d'évoluer dans un pur chaos. Ni l'un ni l'autre n'était
jamais venue dans un tel endroit, perdu dans la foule, Eijiro releva la tête pour voir sur l'une
des scènes que Denki était apparu torse nue pour danser. C'était une chorégraphie assez
intense et cardio, il bougeait bien, il était souple et avait le rythme dans la peau, ce n'était pas
forcément des pas de danse très sexalisés mais l'ambiance générale allié au fait d'être en
caleçon sur scène rendait la chose d'un coup plus sensuel...plus excitante et c'était très
dérangeant. Kirishima et Katsuki se sentaient en plein cauchemar. C'est pas possible, ils
n'avaient pas atterri dans le bon passé... les deux héros de UHHM tentèrent de s'isoler comme
ils le purent, Katsuki réfléchissait, son cerveau tournait à plein régime...comment allait-il
revenir auprès de Deku et des enfants, c'est pas possible, ils avaient trop peu d'informations
sur l'alter qui les avaient envoyé là, comment pourraient-ils s'en sortir ? Kirishima, lui, ne
pouvait tout simplement pas réfléchir, il se contentait d'observer son environnement et Denki
jusqu'à ce qu'il disparaisse de cette foutue scène.

- Il faut qu'on sorte de là...lui cria Katsuki.

Eijiro le regarda douloureusement en hochant la tête et ils tentèrent de retrouver la sortie.


Dans cette salle gigantesque et remplie, cela semblait peine perdu mais ils y arrivèrent. A leur
plus grande surprise ils y virent un vigile. Normalement il y en avait à l'entrée et la sortie
devait être libre, l'endroit où ils se trouvaient était plus calme, au moins, ils pouvaient
s'entendre sans hurler.

- Katsuki qu'est ce qu'on fait ? demanda Eijiro.

- Tch...on y va quelle question !

Que pouvaient-ils faire d'autres de toute manière ? Ils avancèrent l'air sûr d'eux et sans savoir
qu'ils étaient observés par deux yeux intelligents, aussi dorés et lumineux que de l'or en
fusion, mais l'homme les arrêta.

- Ho vos passes ?

-Hey me touches pas !

Katsuki voulut retirer la main du vigile de son épaule mais celui-ci ne s'écarta pas, il était
vraiment en colère et n'hésiterai pas à utiliser son alter, Kirishima le sentit très bien.

- Katsuki calme toi !

Eijiro lança un regard confus au vigile et ajouta :

- Ah ha ben en fait avec la foule et tout je crois qu'on nous les a volé, on les avait pour entrer
mais là on les retrouve pas.

- Vous vous fichez de moi ?

L'homme sortit une sorte de téléphone, Eijiro paniqua une demi seconde à l'idée de devoir
utiliser leurs alter pour s'enfuir, quand la dernière personne qu'il s'imaginait revoir ce soir,
apparut.

- Hey les mecs je vous ai cherché partout ! Pourquoi vous m'avez pas attendu ?

Denki venait de les attraper en sautant par derrière, à quoi jouait-il ? En tout cas, il n'attendit
pas leur réponse pour s'adresser directement au vigile.

- Salut le maton ! Y a un problème ?

- Ils sont avec toi Doré Or ?

-Yep c'est mes clients de ce soir !


- Ils ont pas de carte tes clients p'tit con.

- Hein ? Oh ben j'ai encore oublié mais tkt ils sont tout à fait réglo.

- Dégagez vite avec votre putain dans ce cas, si vous revenez sans cartes vous ne ressortirez
pas avant longtemps.

Une veine apparut sur le front de Katsuki mais comment cet homme osait-il leur parler ?
Eijiro aussi serrait les poings de rage mais Denki le prit par la main et se précipita vers
l'extérieur, vers l'air frais de la nuit noir et profonde, vers la liberté, enfin ils se sentirent un
peu mieux.

Cela faisait bien dix minutes maintenant qu'ils marchaient derrière Denki, celui-ci faisait de
grands pas nonchalants mais énergiques à bonne distance d'eux, les mains dans les poches et
le regard vers le ciel. Il dansait presque en marchant et ne s'était pas expliqué sur le pourquoi
il les avait aidés. Eijiro le regardait de derrière en souffrant, si Katsuki doutait d'être atterri
dans le bon passé, lui malheureusement ne pensait pas qu'il y avait erreur, voir Denki comme
ça le faisait souffrir. Leur jeune ami s'arrêta soudainement, il tourna à gauche en courant à
peine quelques mètres pour rejoindre un employé d'un restaurant qui sortait les poubelles.

- Hey chef ! l'interpella Denki. T'aurais pas des restes pour moi je meurs de faim !

Katsuki et Eijiro se regardèrent avant de s'avancer un peu plus vers les deux personnes.

- Haaa j'ai rien l'doré or va voir ailleur si j'y suis.

- Oh alleeeeez j'peux même bosser je te fais la plonge de ce soir en échange d'une assiette de
n'importe quoi !

- Dégage on emploie pas les mineurs depuis qu'on s'est fait chopper et puis t'a l'air d'avoir des
clients ce soir, ils ont qu'à te payer un truc s'ils veulent pas que tu t'évanouisses pendant l'acte.

L'homme était à nouveau entrée dans son restaurant, laissant Denki et les deux adultes à la
rue, Katsuki vit un morceau de journal sortir de la poubelle, il s'approcha et lit la date...1
septembre...La veille de la nuit qu'il a passé avec Deku c'était le jour où Akira retirait ses
bandages, soit le 30 août...le 31, il avait fait l'amour à Deku...et le matin du 1er il avait été
appelé en mission...12 ans, ils avaient remonté exactement 12 ans en arrière... Katsuki
regarda Kirishima avant de s'approcher pour lui montrer le papier. Quasi instantanément,
Denki se tourna vers eux les mains dans les poches et un petit sourire triste au visage.

- J'imagine que vous avez rien sur vous les gars ?

C'est Eijiro qui lui répondit.

- Tu...tu n'as pas mangé depuis quand ?

Denki s'étira en répondant.

- Huuuum deux jours mais ça va c'est pas encore la mort...


Il se baissa pour ramasser quelque chose au sol.

- Vous savez courir au moins ? Leur demanda sur un ton léger Denki en testant le caillou.

Ils n'eurent pas le temps de répondre que Denki lança la pierre sur l'un des carreaux du
restaurant avant de décamper en courant et en riant. L'employé sortit en furie constater le
carreau brisé, il jeta sa cigarette de rage et pesta sur eux autant qu'il put. Kirishima et
Bakugou n'attendirent pas qu'il vienne vers eux pour s'enfuir derrière Denki en courant.
Celui-ci déambulait dans les rues en hurlant et en riant amusé de sa petite vengeance et
d'avoir levé un doigt obscène à l'homme qui lui avait refusé à dîner. Très à l'aise pour courir
malgré la faim, Denki semblait parfaitement savoir où aller pour semer l'homme, Kirishima
le suivait, étonné de voir qu'il restait aussi léger et frivole malgré la gravité de la situation
qu'il vivait. Courir derrière lui, lui donna même une sensation de liberté, de légèreté, est ce
que c'était le rire de son ami devant qui le faisait se sentir mieux ? Il n'en savait rien... Tant
pis pour la détresse de leur situation, Eijiro sourit et accéléra l'allure pour rester au plus
proche de son coéquipier de toujours.

Denki finit par ralentir et marcher devant eux en riant.

- Hahahaha vous avez vu sa tête !

Il se tourna vers eux en marchant en arrière pour leur sourire avant de reprendre.

- J'crois que c'est mort il me prendra plus jamais pour faire la plonge !

Katsuki reprit son souffle et lui hurla dessus.

- Oï la pile électrique on peut savoir ce qui t'a pris ?!

- Mais t'a pas vu ce gars était trop méchant ! Et puis tout le monde sait que je couche plus
maintenant ! C'est insultant à force !

Denki reprit sa marche en souriant et en sifflant. Katsuki ne voulait pas croire ce qu'il
entendait.

- Oï le chargeur amb...j'veux dire Denki...t'es pas un peu jeune pour traîner aussi tard dans
ce... genre d'endroit ?

Denki se tourna vers eux surpris et continua à marcher en arrière, Katsuki et Eijiro le
suivaient toujours ils ne savaient où au milieu des rues obscures de la nuit. Des rayons clairs
et lunaires traversaient parfois les nuages pour éclairer le visage souriant du jeune garçon
face à eux.

- Oh wooow comment tu connais mon prénom ! Rassure moi t'es réglo au moins ?

- Qu'est ce que ça veut dire être réglo crétin ? demanda Katsuki.

Denki se retourna enfin pour marcher face au chemin de ses grandes enjambées étrangement
sautillantes.
- Ben tu sais réglo quoi ! T'es pas un flic ou un gars des services sociaux...

Il se tourna vers eux toujours en marchant pour les observer encore d'un air malicieux.

- En fait, vous avez le physique de héros et puis vous aviez tellement l'air perdu tout à l'heure
devant l'maton qu'on aurait pas dit des flics infiltrés, se moqua Denki.

Eijiro et Katsuki se regardèrent encore.

- Tu...tu te méfies de nous Denki ? demanda Kirishima.

- Ça dépend, c'est quoi vos noms au moins ? Lui c'est Katsuki un truc comme ça non ?

Ils s'arrêtèrent et Denki se tourna vers eux, ses mains dans les poches, Katsuki était toujours
aussi abasourdi de se rendre compte qu'il s'agissait vraiment de leur ami, cette manière de
siffloter, de tout prendre à la rigolade même les choses graves. Si le physique ne suffisait pas,
il fallait avouer que les expressions faciales, cette manière d'à la fois tout dramatiser et à la
fois tout prendre au second degré était la marque de fabrique de Kaminari Denki, c'était
exactement le garçon qu'ils ont connu en seconde. S'ils avaient remonté 12 ans en arrière
alors Denki était quoi...en dernière année de collège ? Eijiro répondit un peu embarrassé...ils
étaient dans le passé alors...que pouvaient-ils révéler exactement sans risquer de changer quoi
que ce soit à leur vie future.

- Ouais lui c'est Katsuki et moi c'est...Eiji.

Katsuki lui lança un sale regard, ok il aurait peut-être au moins dû prendre le temps de leur
inventer d'autres prénoms...mais il savait déjà pour Katsuki alors s'ils ne donnaient pas leur
nom de famille ça devrait suffire...

- Eiji ! C'est sympa, facile à retenir j'aime bien !

Denki reprit sa marche.

- Ça va vous m'avez l'air réglo ! On ne dirait pas comme ça mais j'ai une super intuition, c'est
Izuku qui m'a fait la remarque le premier et il a raison, j'vous sens bien...on dirait des gosses
de riches qui se sont perdus, s'amusa Denki.

Katsuki retint son souffle...il avait bien dit Izuku...

- Ben alors Doré Or t'a des clients ce soir ! s'écria une jeune fille extrêmement maquillée qui
déambulait un peu plus loin dans la rue.

Denki lui fit un signe de la main et lui répondit.

- T'a vu ça ! En plus des beaux gosses, ils ont l'air de tenir longtemps !

- Hahaha tu vas pas dormir cette nuit, y en a pas un des deux qui serait intéressé par moi, dit
elle en les regardant.

- Cours toujours je les garde ! contra Denki.


Ils avaient enfin dépassé la fille et Denki se tourna de nouveau vers eux.

- Vous savez où dormir ce soir ?

- ... non pas vraiment, lui répondit Kirishima, et on a pas vraiment d'argent non plus, rajouta
t-il en regardant Katsuki pour être sûre.

- C'est pas grave j'vous emmène chez moi... mais à une condition !

- Laquelle ? demanda Katsuki inquiet.

- Vous avez l'air d'être des gens trop bien pour fumer, boire ou coucher avec n'importe qui
alors j'comprends pas vraiment ce que vous faisiez dans cette boîte et même si j'vous aime
bien... faut que je sois sûr que vous êtes pas des héros ou dans les services sociaux ! J'veux
surtout pas de problèmes !

- On va pas te ramener de problème Denk'.

- Hey j'adore ce surnom ! Ben suivez-moi alors !

Denki leur fit parcourir encore plusieurs mètres qui les éloigna du centre ville, dans un
quartier industrialisé ayant l'air abandonné. Il y avait là une sorte de hangar en assez mauvais
état et un jeune homme assis sur les marches de l'entrée... Katsuki s'arrêta net en
reconnaissant les boucles vertes au vent de son ami d'enfance, son ami d'avant et son amant
du futur.

- Oh...attendez moi là...Izuku !!!!

Denki s'était joyeusement élancé vers lui mais Katsuki ne pouvait pas attendre là sans rien
faire, il prit Kirishima par le bras et ils s'approchèrent du hangar, caché par la nuit, par la rue
entre le hangar et un bâtiment abandonné, il y avait de ce côté là, le côté droit, des fenêtres
condamnés. Cela leur permit d'arriver assez près pour voir les deux jeunes garçons et écouter
leur discussion.

Denki était arrivé au niveau de celui qui ressemblait tant à Izuku et lui prit les épaules en
pleurnichant.

- Izuuuu me dit pas que tu m'as attendu toute la nuit !

- Ne t'inquiètes pas c'est pas très grave mais pk tu répondais pas au téléphone Denki ?

- J'ai pas beaucoup mangé ces derniers jours, je suis en manque d'énergie et je n'ai pas pu
recharger mon portable...

- Denki...

Izuku le regarda tristement puis lui tendit son sac.

- Tiens j'ai des paniers repas pour toi, c'est ma mère qui les a fait...
- Sérieux ?

Denki se calma et prit le sac.

- Merci...c'est vraiment gentil de sa part...

- C'est normal ne t'inquiètes pas...tu...il est bientôt 3h du matin Denki, tu travaillais encore ce
soir ?

- Hum...

- Il t'a pas encore payé...

Denki hocha négativement la tête, il s'assit sur les marches et Izuku en fit de même.

- N'y retournes pas...ça ne sert à rien...je peux t'apporter des bento tous les jours ça me
dérange pas tu sais...

Denki releva le regard vers son ami qui lui avait fait une proposition tellement agréable à
entendre.

- Je sais...mais j'ai besoin de liquide, pas que pour manger tu sais...y a mon abonnement au
téléphone aussi et puis même si ici c'est abandonné j'ai payé quelqu'un pour la plomberie
sinon j'aurai pas d'eau et...j'ai pas encore fini de le payer...et puis...

- Il faut aussi que tu économises pour Yuei...

Denki tourna la tête vers lui, Izuku avait dit cela doucement en regardant face à lui, en se
rendant compte que Denki le regardait, Deku reporta son regard émeraude sur lui et lui sourit
avec tendresse.

- C'est vrai qu'il y a ça aussi...confirma doucement Doré Or.

Denki s'appuya en arrière sur ses mains et observa quelques minutes la lune visible. Au bout
d'un moment Izuku se leva en époussetant son pantalon.

- Bon...il faut que j'y aille maintenant.

Il commença à descendre les marches, arrivés en bas, Denki l'appela.

- Izuku !

Celui-ci se retourna.

- Dis-moi quand tu arrives chez toi ! Et ne refais plus jamais ça surtout !

- Hum refaire quoi ?

- S'il est tard, vaut mieux pas m'attendre, rentre avant la nuit ! Pour venir chez moi t'es obligé
de passer devant les prostitués, les dealers et les vilains c'est hyper dangereux !
Izuku s'amusa de l'inquiétude de son ami.

- Ne t'inquiètes pas pour moi ! J'essaierai de repasser demain, bonne nuit !

Izuku repartit en courant et en levant le bras en signe de salut. Denki expira en souriant, tout
de même heureux que sa nuit ne se finisse pas si mal...se faire insulter de partout ça ne le
dérangeait pas vraiment, il avait l'habitude. Mais il n'avait entendu personne lui souhaiter
bonne nuit depuis longtemps avant de rencontrer Izuku... cela soulageait sa solitude car
Denki déteste être seul.

Il ouvrit le sac... il y avait plusieurs paniers repas !

- Hey les gars vous pouvez sortir ! Il est parti !

Katsuki qui était resté fixé, la bouche entrouverte, sur la direction qu'avait pris Izuku, ne
bougea pas. Eijiro aussi avait du mal à détacher ses yeux de la silhouette de Midoriya qui
s'éloignait, mais il finit par se tourner vers Denki qui commençait à manger.

- Vous avez faim ?

Il leur tendit les deux autres bentos qu'il avait récupéré du sac.

- Il ne te restera plus rien après ça, remarqua Kirishima.

- T'inquiètes pas pour ça Eiji ! On trouvera une autre solution pour demain, vous devez
mourir de faim.

Cela faisait un drôle d'effet de l'entendre l'appeler Eiji'...Parce que Eiji' c'est pas toi... lui
avait dit Denki un jour, Kirishima commençait peut-être à comprendre qui était vraiment Eiji,
et cela lui donnait le vertige. Katsuki finit par s'approcher pour s'asseoir également sur les
marches. C'est vrai qu'ils avaient faim, ils étaient fatigués et ils avaient faim, mais le numéro
1 ne prit pas tout de suite le bento. Il mit sa tête dans ses mains, abattu de ce qu'il venait de
voir. Izuku était là aussi, le Izuku du collège, son Deku de toujours...alors ils avaient vraiment
remonté le temps.

- Vous venez d'où en fait ? leur demanda Denki la bouche pleine.

- Bonne question... répondit Kirishima.

C'était quoi cette salle où ils s'étaient retrouvé enfermé avec Toru, le Denki adulte et les
vilains ? Comment avaient-ils été victimes d'un alter qui les avait envoyés dans le passé ?
Comment fonctionnait cet alter ? Denki les regarda, il ne les connaissait pas mais bizarrement
il ne se méfiait pas trop d'eux, ils avaient l'air simplement perdu, il continua à manger.

- C'est pas grave si vous savez pas... j'compte pas vous dire grand chose sur moi alors on est
pas obligé de se raconter tous nos secrets, vous avez quelque part où aller après cette nuit ?

- ...
Kirishima ne savait pas quoi répondre, s'ils étaient dans le passé alors il existait sûrement un
Kirishima collégien aux cheveux noirs et ayant perdu toute confiance en lui qui se battait en
ce moment même pour entrer à Yuei...il ne pouvait donc pas retourner chez ses parents...il
jeta un coup d'oeil à son ami qui était toujours désespérément assis à se tenir la tête. Pourtant,
Katsuki finit par se relever pour prendre le panier repas et répondit calmement à l'enfant avec
eux.

- Nan, on n'a nulle part où aller Denki.

C'était étrange pour Katsuki de ne pas l'insulter à tout va...pourtant il serait obligé de mieux
lui parler...car Denki ne le connaissait pas encore...il connaissait Izuku mais pas eux,
comment ? Pourquoi ? Denki l'interrompit dans ses réflexions.

- Alors ça tombe bien ! Vous pouvez rester chez moi !

Il finit son plat et mis les restes dans le sac en continuant :

- J'ai un petit problème de sécurité ces dernières semaines...ça m'arrangerait bien qu'il y ai des
gars aussi grands et musclés que vous sur place, expliqua t-il.

- Un problème de sécurité ? Denki tu vis dans ce hangar abandonné ? s'exclama Kirishima.

- Ouais ! Jugez pas trop vite, il est plus sympa à l'intérieur !

- Denk'...

- Faut pas s'inquiéter Eiji', j'crois que j'ai jamais vécu aussi bien, c'est plus confort que ça en a
l'air.

Après avoir rangé, il s'allongea en attendant qu'ils aient fini à leur tour de dîner, l'air frais
n'était pas froid, il gardait des traces de l'été et ils mangèrent en silence. Katsuki se dit qu'il
n'aurait jamais imaginé goûter à nouveau à la cuisine de Inko. Elle était délicieuse.

- Prêt ?

Denki leur fit un grand sourire.

- Bienvenue chez moi !

Il ouvrit la lourde porte et un intérieur plus ou moins aménagé apparu sous leurs yeux,
l'intérieur était plus accueillant que la façade mais ils étaient encore dans le noir. Denki
s'approcha de ce qui semblait être une sorte de compteur électrique et mis la main dessus, il
se concentra quelques secondes et laissa échapper un flux d'électricité qui alluma toute les
lumières du hangar.

- Wow c'est dingue ! s'exclama Kirishima.

- Héhé vous avez vu ça ! Vous pouvez vous installer où vous voulez !


Il n'y avait pas de pièces, seulement un très grand espace avec plusieurs bibelots, un grand
tapis au centre avec plusieurs coussins et en face une très vieille télévision. Dans le fond, il y
avait sur une table un bloc de quatre plaques à inductions portables et un micro-onde plus
vieux que le monde. En tournant la tête vers les grandes fenêtres sur le côté gauche,
Kirishima remarqua une sorte de banquette où reposait un matelas, collé pile sous les vitres,
au meilleur emplacement pour recueillir toute la lumière du soleil et de la lune contrairement
aux fenêtres condamnées du côté droit. Cette banquette était surélevée par rapport au reste.
Denki alla au fond du hangar, il y avait encore une porte qui devait mener à une deuxième
pièce gigantesque mais il ne l'utilisait pas, elle était restée froide et abandonnée.

- Il y a une sorte d'annexe entre le sous-sol et ici, c'est là que le plombier a pu m'arranger une
salle de bain, c'est hyper nouveau et pas très fonctionnel encore et l'eau est encore froide, vaut
mieux attendre demain pour l'utiliser !

Kirishima voulut s'approcher, alors Denki précisa.

- Elle est sous la banquette tu peux la voir par les fenêtres.

Pour accéder à la banquette il fallait monter une petite échelle, Eijiro n'hésita pas longtemps.
En se mettant à la fenêtre il eut une vue très dégagée avec la mer au loin... alors ils étaient
bien à Mustafu, pas très loin de la plage. En baissant les yeux, quittant l'horizon, il vit un petit
toit pile sous la fenêtre, c'était sûrement là qu'il y avait l'annexe.

Eijiro sauta de la banquette au sol et se tourna vers Katsuki, mais qu'est ce que c'était que
cette étrange maison où un gamin de 14 ans vivait seul ? C'était peut-être aménagé au mieux
mais cela restait extrêmement rudimentaire... Denki ne semblait même pas avoir de
réfrigérateur ou de toilettes et il y avait la forêt à quelques dizaines de mètres, c'était vraiment
la limite de la ville. Après avoir fait du rangement, Denki monta l'échelle, ouvrit la fenêtre et
passa les pieds à l'extérieur.

- Bon c'est pas tout mais moi j'vous dit bonne nuit !

- Où tu vas Denki ? Demanda Katsuki, inquiet.

- Moi je vais dormir ailleurs, si vous voulez voler quelque chose, vous verrez vite que j'ai rien
du tout, y'a même pas de liquide dans cette baraque.

- Hein ! Mais on ne te volera rien du tout Denk' !

- J'en doute pas mais tant que j'vous connais pas un minimum je ne vais pas prendre le risque
de dormir sous le même toit ! J'vous laisse à plus !

Il avait disparu par la fenêtre comme un éclair.

- C'était une pile électrique même quand il était plus jeune, commenta Katsuki en observant
la fenêtre par laquelle il a disparu.

C'est vrai qu'après avoir dansé et couru pendant des heures le ventre vide, il semblait toujours
avoir de l'énergie, pourtant il était maintenant 3 heures du matin.
- On peut pas le laisser partir comme ça... imagine qu'il dorme à la rue Bakugou ! s'inquiéta
Kirishima en s'approchant de l'échelle.

- Laisse tomber la tête d'ortie...

La main sur l'échelle, Eijiro se stoppa net, ce n'était pas vraiment un ordre de son coéquipier
mais il comprenait très bien ce qui lui passait par la tête en ce moment. Katsuki devait se dire
que Denki était décidément le garçon le plus débrouillard qu'il ait jamais connu... En ce
moment ce n'était pas Denki qui avait besoin d'eux, c'est eux qui avait besoin de lui.

- J'suis sûre qu'il lui arrivera rien Eijiro, ajouta Katsuki.

Kirishima réfléchit quelques secondes et se tourna vers son ami, l'esprit tourmenté et un air
douloureux sur le visage.

- À partir de maintenant je ne peux plus vraiment t'appeler Bakugou et toi, tu peux plus
utiliser de surnom du genre la tête d'orties..., remarqua-t-il.

Les yeux perdus dans le vide, Katsuki ne voulait pas y réfléchir maintenant, il était plus que
fatigué alors il se dirigea vers le tapis du centre et s'installa du mieux qu'il put sur les
coussins. Dos à Eijiro, il se sentit enfin libre de sortir de sous son vêtement la chaîne avec
l'alliance du père de Deku, il la serra dans son poing qu'il ramena à ses
lèvres...Deku...comment allait-il maintenant ? Denki et Toru avait-il réussi à vaincre les
vilains ? Ou avaient-ils eux même fini par être perdus dans le passé de quelqu'un d'autre ? Il
avait au moins la certitude que, quelque soit sa santé, Izuku s'occupera de Akira et Kana... il y
avait aussi Yoasobi et Takeo Tanaka, Ochaco et Iida qui n'abandonneraient pas les enfants si
Deku ne pouvait pas... mais ce n'était pas suffisant, il n'y avait rien de pire que d'être loin de
son foyer, il le sentait, il allait entrer en dépression.

Eijiro, lui, se plaça sur le sol, sous la banquette, face au dos de Katsuki. Ils savaient qu'ils
devraient en discutaient, réfléchir ensemble à comment c'était arrivé pour comprendre
comment repartir...mais la fatigue le terrassait autant que Bakugou, il avait une chance de
mieux comprendre Denki, mais à quel prix ? Était-il vraiment prêt à faire face à ce que son
ami a vécu en dernière année de collège ? Surtout que cela impliquait aussi comment il en
était arrivé là...

Le lendemain, Eijiro ouvrit lentement les yeux sur cette pièce de vie atypique, il entendait
une légère musique venant de derrière lui, alors il repoussa sa couverture et alla regarder par
la haute fenêtre de la banquette. À l'extérieur, il y avait déjà un soleil resplendissant et Denki
semblait s'entraîner à danser. Kirishima l'observa un peu de dos effectuer ses mouvements, un
peu plus habillé et face à la forêt, dans ce décor qui mêlait nature et ruines, on pouvait mieux
se rendre compte que les pas n'avait rien de sexuel à proprement parler, en fait ils étaient
plutôt simples.

Eijiro ouvrit la fenêtre et passa sur le toit de l'annexe, ce toit était assez bas alors de là il sauta
au sol ce qui fit sursauter Denki. Surpris de sentir tout à coup une présence derrière lui, il se
retourna sur la défensive comme un animal traqué, les yeux écarquillés et Eijiro leva les
mains en signe de paix.
- Ho c'est toi Eiji, tu m'as fait peur..., soupira-t-il rassuré en se redressant.

Denki alla éteindre la petite enceinte qu'il avait mis à proximité et passa une main sur son
visage en sueur. C'était une action familière à Kirishima, il faisait toujours ça à l'entraînement
et dans les vestiaires. Eijiro avait vite remarqué que Denki transpirait beaucoup et au lieu de
prendre une serviette, il passait sa main de sorte à recueillir le plus de gouttes et s'en
débarrassait d'un geste sec vers le sol comme un automatisme. Les mêmes mimiques et les
mêmes réflexes depuis toujours... il y a des choses qui ne changent pas... Alors, juste pour le
plaisir d'avoir une interaction familière avec la personne qu'il aimait encore plus que si c'était
simplement son meilleur ami, il lui dit amusé.

- Utilise une serviette Denk', c'est dégueulasse ça !

Seulement, la réponse fut différente de celle qu'il lui donnait toujours à l'entraînement.

- J'en ai qu'une et elle est pour la douche désolé, y a deux mois j'ai mis tout mon argent dans
cette enceinte. Comme le patron m'a pas payé j'm'était dit que j'en garderai on sait jamais...
j'ai bien fait mais maintenant ça fait 3 jours que j'suis totalement à sec. C'est pas grave, j'ai
l'habitude comme ça et ma main est aussi efficace qu'une serviette.

D'habitude Denki répondait simplement C'est pas grave, j'ai l'habitude comme ça et ma main
est aussi efficace qu'une serviette. Il comprend maintenant d'où cela lui venait... et il n'aimait
pas ça.

- Mais... tu t'entraînes aussi tôt Denki ? On a dormi tard hier.

- Pas le choix, j'dois aller en cours la journée, j'rattraperai ma nuit là-bas.

- Quoi ?

- Ben les cours... j'suis au collège. Bon j'vous laisse la douche, y a pas beaucoup d'eau alors
j'vais me baigner ce matin.

Denki avait dit cela en montant sur le petit toit pour entrer par la fenêtre, Eijiro le regarda
faire, immobile, il en profita pour respirer et porta sa main au niveau de son cœur... quel
genre de vie vivait-il ? Eijiro voulait tout savoir.

Denki ressortit par la porte principale avec des affaires et détala comme un lapin vers la forêt
du côté de Eijiro. Celui-ci le regarda faire, il était tenté de le suivre au cas où... mais il avait
peur que Denki le prenne pour un pervers plus occupé à mater qu'à le protéger, car après tout
il ne le connaissait pas... Alors il entra de nouveau dans le hangar, c'est vrai que cet endroit
avait un côté assez calme et chaleureux, il s'assit à l'endroit où il s'était endormi et attendit
que Denki revienne.

Ce qui ne tarda pas tellement.

- Salut tout le monde, dit-il en pénétrant par la porte principale.

Il était propre, en uniforme et aussi gaie que lorsqu'il entrait chaque après-midi dans le bureau
qu'ils occupaient tous les deux à UHHM.
- Roooh mais tu vas la boucler Kana..., marmonna Katsuki en râlant et en se tordant dans les
coussins.

Katsuki tendit le bras sur le côté et l'absence de Deku le frappa comme un choc, il ouvrit les
yeux et ramena sa main à son front puis à ses yeux, les cachant au reste du monde.

- C'est le matin, Katsuki va falloir bouger, moi j'vais en cours !

Il alla chercher une sorte de sac de sport et, aussi rapide que l'éclair, il traversa à nouveau la
pièce pour ouvrir la porte et sortir sans rien dire de plus.

Eijiro ne put s'empêcher de l'arrêter.

- Attends Denk' !

La main sur la porte, le jeune garçon se tourna vers lui, interrogateur. Eijiro s'approcha de
l'entrée, Denki était encore tellement petit face à lui, il lui arrivait en dessous de l'épaule, sa
main, ses bras, son visage, tout était plus petit, son lui adulte n'avait pas beaucoup changé
mais il semblait moins fragile. Quand on observait Denki dans ce sweat et cette veste trop
grande pour lui, on avait l'impression qu'un coup de vent pouvait l'emporter. Eijiro ne put
s'empêcher de lever le bras pour poser sa main sur sa tête et de lui faire un sourire de
tendresse et d'amour pur.

- Bonne journée Denki.

L'enfant face à lui rougit fortement en bégayant un ittekimasu assez bancale, avant de
finalement sortir.

Denki se dépêcha de fermer la porte et après quelques pas rapides, il s'arrêta en serrant la
lanière de son sac, son cœur battait fort, il sourit finalement en se disant que Eiji était
vraiment gentil. Il n'y avait que Izuku pour lui montrer une telle chaleur, avec son ami il se
sentait réconforté et plus en paix... mais c'était différent de ce qu'il avait ressenti à l'instant
avec Eiji. Pourtant il ne l'avait rencontré que la veille, d'où pouvait venir cette impression
qu'ils se connaissent très bien... Ragaillardis par la gentille attention de son nouvel ami,
Denki releva la tête pour marcher vers son école.

Katsuki, toujours allongé, ne fit pas attention à l'échange entre les deux zigotos, il appuya ses
doigts sur ses yeux pour faire passer les quelques larmes qui pourraient en sortir, il avait la
gorge nouée mais se releva pour se positionner assis au sol.

- Faut trouver un moyen de rentrer la tête d'orties...

Eijiro regardait au sol de manière pensive et sérieuse.

- Moi je veux suivre Denki...

- Ha pourquoi ?

- Pour être sûre qu'il arrive correctement en cours...


Katsuki le regarda, depuis toujours son ami à l'alter de durcissement avait gardé un œil sur
Denki, même durant toutes ses années où Katsuki était en froid avec la pile électrique,
l'accusant silencieusement de ne pas leur dire la vérité sur Deku.

- Oï Kirishima... j'peux pas... j'peux pas croire que c'était un... un...

- Prostitué..., finit Kirishima pour lui.

Katsuki n'arrivait même pas à le dire, les sous-entendus, qui n'en étaient pas réellement tant la
situation était claire hier, n'était pas assez pour qu'il puisse imaginer des adultes se servir de
leur ami pour... ça.

- On doit être dans un passé alternatif, supposa-t-il.

- Je ne crois pas Katsuki, lui répondit-il d'un air morose.

Le-dit Katsuki se releva brusquement et d'un commun et silencieux accord, ils décidèrent de
suivre Denki. L'enfant avançait tranquillement, mais ils eurent la surprise de le voir s'arrêter
non loin de l'entrée de son école, Denki se tourna dos à tous les élèves qui s'amassaient là, se
mettant sans s'en rendre compte face aux deux héros. Il avait fermé les yeux et ses mains
tremblaient assez fort lorsqu'il sortit un masque, il le mit et rajouta la capuche de son sweat
avant de respirer profondément et de se faufiler discrètement parmi tous les élèves, sous les
yeux surpris des deux adultes.

- Denki n'a... il n'a pas d'amis, Bakugou tu penses qu'il se fait embêter à l'école ?

-J'sais pas...

Ils reprirent peu après leur chemin en silence... que faire...

- On peut peut-être aller voir à Yuei ? proposa Kirishima.

- Tch...si on rencontre la moindre personne qu'on connaîtra plus tard et qui nous voit
maintenant, on risque de changer notre relation avec elle dans le futur...

- Mais c'est déjà fait avec Denki alors...

-Peut-être pas...

Katsuki réfléchit quelques minutes...

- Il a peut-être jamais capté qu'on est les personnes qu'il rencontrera dans quelques mois ?
Notre... relation dans le futur... elle est peut-être basé sur ce qu'on vit maintenant avec lui.

Kirishima repensa à tous les sous-entendues de Denki...

- Pas possible... Il pense que je suis pas le Eiji qu'il a connu dans le passé et...je crois qu'il
m'en veut pour ça.
Katsuki marcha en silence et Kirishima le suivit, ils finirent par arriver jusqu'à la plage de
Musutafu.

- Wow j'avais oublié qu'elle était encore dans cet état à l'époque, s'exclama Kirishima.

Katsuki aussi avait oublié à quel point la plage était encombré... Il était déjà l'heure de
déjeuner, debout face à l'horizon, Katsuki observait la mer... il comprenait un peu mieux
l'étrange regard de Deku dans son rêve, lorsqu'il était face à ce désert d'eau... Lui aussi
maintenant souhaitait que l'horizon l'aspire, qu'il l'aspire pour le ramener loin d'ici et près des
personnes qu'il aime.

- C'est... C'est pas Midoriya là-bas ?

Katsuki baissa les yeux pour regarder la plage en contrebas, il y avait Deku, son jeune Deku
qui donnait tout ce qu'il avait pour pousser un des encombrants obstruant la plage.

- Katsuki... c'est pas All Might là bas ? All Might sous sa véritable forme !

- Ferme là ! s'exclama Katsuki en le frappant.

Il serrait les dents à la vue de son idole et du petit garçon qui deviendrait le père de ses
enfants. All Might l'encourageait comme il pouvait et Deku donnait ce qu'il pouvait, ça ne
l'empêcha pas de glisser sur le sable et de tomber face contre terre, comme le Deku qu'il a
toujours été. Il se releva essoufflé et les bras tremblants de l'effort qu'il avait fourni, s'en était
trop pour Katsuki qui quitta les lieux en courant.

- Katsuki attends moi !

Il s'arrêta dans la première ruelle un temps soit peu caché de la plage et Kirishima le rejoint.

- Hey mec...

Katsuki tapa du poing contre le mur de rage. Oui ça l'enrageait carrément de devoir assister à
ça, devoir supporter de voir Deku donnait tout ce qu'il avait... seul... parce qu'il avait été trop
con pour ne pas l'avoir simplement remercié de lui avoir sauvé la vie face au vilain gluant,
parce qu'il ne l'a pas aidé au lieu de le laisser seul. Il n'y avait rien de pire que de se revoir
commettre les pires erreurs de sa vie.

- Faut qu'on rentre chez nous Eijiro...le plus vite possible...je refuse d'être bloqué ici,
t'entends.

Kirishima réfléchit quelques secondes, il soupira en s'appuyant contre le mur.

- On ne sait même pas comment on est arrivé là.

- C'est l'alter de cette femme, elle nous a jeté de l'eau y a peut être un rapport.

- Mais Toru aussi a été aspergée pourtant elle n'est pas avec nous.

- Tch...
Katsuki réfléchit quelques minutes.

- Son regard, finit-il par dire, la première fois qu'on a été déplacé et quand on s'est retrouvé
ici, la dernière chose que j'ai vu c'était ses yeux...

- Mais...y a un truc qui me chiffonne...pourquoi toi et moi on était les seuls à avoir mal, Toru
avait rien et nous on était à terre, on a pas même pas pu se battre... en plus ça fait plusieurs
mois que j'ai des migraines de ce genre...

- Pas moi...

Katsuki se concentra quelques secondes avant de formuler l'hypothèse folle qui avait germé
dans son esprit depuis la veille, et qu'il s'apprêtait à expliquer à Eijiro. Il allait lui exposer une
chose dont il n'avait parlé à personne... il l'avait seulement évoqué avec Deku il y a
longtemps.

- Oï la tête d'orties... Quand... quand Deku a quitté Yuei, je vous ais dit que je faisais des
cauchemards...Y avait pas que ça, j'pense que je partage un lien psychique particulier avec
Kana, parce que j'entendais régulièrement sa voix dans ma tête pendant des années, elle
chassait mes pires cauchemars. Quand j'ai commencé à vivre avec elle, toutes mes migraines,
mes crises d'angoisses et mes cauchemars se sont envolés... Je pense que c'est son alter, je
crois qu'elle m'a mis sous sa protection... et à l'inverse, toi, t'a eu des maux de têtes qui
empirait.

- Oui et alors ? Justement c'est pas logique.

- La tête d'orties... plus on s'approchait du jour où on a disparu dans le passé et plus t'avais la
migraine à côté de Denki non ?

- Oui... en fait la... la musique qu'on a entendu hier soir à la boîte de nuit, il m'arrivait de plus
en plus souvent la semaine dernière qu'elle me martèle le cerveau...

- Parce qu'on s'approchait de plus en plus du moment où on sauterait dans le temps !

- Quoi ?

- Je crois que... on était... destiné à aller dans le passé, j'crois que c'est pour ça que t'avais de
plus en plus mal à la tête. Il y avait peut être une interférence ou je sais pas... le fait d'être
dans le passé et de vivre des choses que nos nous futur n'ont pas vécu...c'est illogique et on en
a souffert avec des migraines et des visions de ce qu'on vit maintenant.

- Mais enfin les vilains visaient Midoriya et toi à la base, pas moi, alors...

- Ils pouvaient pas savoir ! Ils peuvent peut-être nous ramener dans le passé mais ils ne
connaissaient pas l'avenir pour savoir qui partira finalement. Ils nous visaient mais finalement
c'était toi... C'est pour ça que quand il t'a vu le vilain de Wakkanai a dit que c'était le destin !

Kirishima y réfléchit...J'aurai bien aimé qu'à la place de ce héros ce soit Midoriya mais tant
pis...il faut croire que c'était le destin Red Riot.
- Mais toi aussi t'a voyagé avec moi... et pourtant tu te sentais pas aussi mal que moi.

- Parce que j'étais sous la protection de Kana... la preuve, quand elle n'était pas dans les
environs, il m'arrivait d'avoir mal aussi.

- Mais enfin... pourquoi tu partagerais un lien psychique avec la fille de Midoriya, je veux
bien entendre que son alter est indéterminé et qu'on sait pas comment il fonctionne mais dans
ce cas pourquoi toi et pas nous deux ou tous ceux qui l'entourent !

- Parce que c'est moi son père et pas n'importe qui.

Kirishima beuga à cette phrase, il fronça les sourcils et regarda très sérieusement Katsuki.
Katsuki l'avoue pour la première fois à quelqu'un, il ne riait pas et Eijiro ne le prit pas non
plus à la légère.

- Son père... c'est Izuku.

- Je sais...j'comprends pas encore comment c'est possible mais Deku m'aime et moi aussi, et
ses enfants sont aussi les miens.

- C'est pas ça que je remet en question Bakugou...

- J'ai toujours su que je partageais un truc spécial avec elle... elle et un autre petit garçon...je
sais pas comment mais je sais qu'on a un lien du sang.

Kirishima prit le temps de digérer la nouvelle... Soit, il voulait bien croire son ami, car il lui
faisait confiance et de toute manière il n'avait aucune autre explication pour comprendre tous
ses étranges phénomènes. Kirishima se laissa glisser désespérément au sol.

- Mais ça ne change rien à notre situation, on ne sait pas comment rentrer.

Katsuki ne répondit pas... non il ne savait pas, c'était peut être à leurs amis du futur de faire
cracher le morceau à la vilaine s'il y avait bien un moyen... sinon il resterait bloqué là.

- Il est hors de question de rester Eijiro.

Kirishima réfléchit encore quelques minutes.

- Peut-être mais pour l'instant on est là... et il est aussi hors de question de laisser Denki
souffrir pour nous.

C'est vrai, tant qu'il n'avait pas de solutions, il fallait au moins s'assurer de ne pas être une
charge pour un gosse qui avait déjà du mal à aligner les deux bouts seul.

- Bakugou faut qu'on trouve un moyen de bosser...c'est pas normal qu'un garçon de 14 ans
soit obligé de travailler dans des boîtes de nuit... de ce genre.

Katsuki ne connaissait pas grand-chose à ce genre d'endroits mais il avait ressentit que celle
de la veille était étrange. Un pass obligatoire avec des gardes à la sortie, il y avait quelque
chose qui leur échappait.
- Tch... on a pas de papiers on a rien, même pas une identité... comment tu veux qu'on trouve
où bosser ?

- Je ne sais pas...

Ce n'est que quelques heures plus tard que Kirishima trouva une réponse, lorsqu'il vint
retrouver Denki à la sortie de l'école, pas exactement à la sortie, il s'était mis un peu plus loin.
En le voyant, le jeune garçon se stoppa net, très surpris. Normalement, il aurait fui à la simple
vue d'un inconnu le connaissant dans son boulot de nuit et qui aurait localisé son école.

Seulement pas avec Eiji, bien loin de lui imaginer la moindre intention belliqueuse, il retira
capuche et masque pour se précipiter au contraire vers lui.

Arrivé à son côté, Eijiro lui sourit franchement.

- Mais qu'est ce que tu fais là Eiji !

- Ben j'te raccompagne à la maison ! Au moins comme ça, on est sûr que tu vas rentrer sans
soucis.

- Heee ?

Denki était extrêmement surpris et rougit un peu, eh ben ça alors, il avait passé l'âge
d'espérer encore que quelqu'un se préoccupe de lui de cette manière... c'était en primaire que
Denki regardait ses camarades se faire raccompagner par des gens aimants.

- Tu viens ?

- Hum...

Denki hocha la tête et attrapa de ses deux mains la lanière de son sac de sport en commençant
à marcher. Il regardait ses pieds mais avait un léger sourire sur le visage, il se sentait un peu
nerveux... à la fois nerveux et heureux. Kirishima, au départ amusé de ses réactions aussi
innocentes et mignonnes, perdit vite son sourire et retrouva son sérieux en se disant que ce
gosse si timide maintenant... pouvait faire payer des fellation à n'importe qui...

- Denki... tu travailles depuis longtemps dans ce genre d'endroit ?

- Hum ?

Denki releva la tête en réfléchissant.

- Ça doit faire 5 mois dans cette boîte...

Kirishima grimaça... 5 mois c'était déjà trop à ses yeux mais il ne pouvait pas s'empêcher de
vouloir en savoir plus.

- Non j'veux dire...comme...prostitué...

Denki se raidit et se mit en colère, il s'arrêta pour regarder Kirishima dans les yeux.
- Je ne suis pas un prostitué !

Ça le dérangeait toujours autant de se l'entendre dire mais il refusait de le laisser penser de


cette manière... bizarrement, plus que pour Izuku, l'idée que Eiji le voit de cette manière le
dérangeait au plus haut point... S'il avait eu le choix il se serait laissé mourir de faim plutôt
que vivre ce qu'il a vécu.

Denki regarda avec gravité et une colère non dissimulée Eiji dans les yeux.

- Un prostitué c'est quelqu'un qui couche volontairement avec quelqu'un d'autre en échange
d'argent...j'ai jamais fais ça...

- Mais... hier tu avais proposé une...

Eijiro rougit fortement en détournant le regard avant de continuer.

- ...enfin tu vois...ta proposition portait à confusion.

En le voyant aussi embarrassé, Denki se détendit et le regarda tristement.

- Ben une fellation encore ça va...c'est pas coucher non ? Et puis c'est comme un service
rendu, c'est rapide et ça peut se faire dans une rue ou les toilettes de la boîte... au point où j'en
suis ça me choque moins...

- C'est quand même laisser quelqu'un t'utiliser Denki... s'il te plaît... ne refais plus jamais ça...

Denki le regarda étrangement, puis reprit sa marche, en se replaçant aux côtés de Kirishima,
il acquiesça.

- D'accord... promis.

Ils reprirent alors tranquillement leur marche. Eijiro était cependant toujours intrigué par
quelque chose... il avait dit la veille, je couche plus et non je couche pas...pourtant il avait
affirmé ne pas avoir vendu son corps... en tout cas pas volontairement... l'idée qu'on l'oblige
lui fit serrer le poing.

- Mais tu sais je fais quasiment plus ça ! ajouta Denki.

Il ne savait pas pourquoi il était autant angoissé et tendu à l'idée de ne pas plaire à l'adulte qui
marchait à ses côtés, mais il fera quand même tout pour ne pas le fâcher... pour sentir son
approbation et son attention.

- Hier, j'avais un bon feeling, j'me suis dit que ça passerait parce que vous aviez l'air bien...
sinon je danse, je préfère danser et je le fais bien d'ailleurs !

Eijiro le regarda attendri mais pas plus rassuré, c'est sûr que danser c'est mieux que coucher
mais à ses yeux c'était comme choisir entre la peste et le choléra... au fond ce n'était pas
mieux.
Il inspira avant de regarder de nouveau face à lui en détendant un peu son visage, ce qui
rassura le collégien à ses côtés, il réfléchit un peu.

- C'est vrai, je ne savais pas que tu dansait aussi bien.

- C'est normal on se connaît que depuis hier !

- ... Où t'as appris à danser comme ça ?

Mal à l'aise, Denki détourna le regard.

- Hum je m'entraine par ci par là depuis la sixième...

- T'as pas l'air d'aimer ça.

- Non...

Denki semblait abattu soudainement.

- J'aime pas ça mais je sais pas faire autre chose alors tant pis...

- Tu rayonnes sur scène Denki, tu as de la présence, tout le monde était attiré par toi hier.

- Tu trouves !

Denki retrouva un peu de sa gaieté, venant de lui il apprécie le compliment.

- En fait j'aime bien la scène mais j'aime pas danser...

- Qu'est ce que tu voudrais faire alors ?

- De la musique, lui répondit-il des étoiles dans les yeux, un jour j'voudrais monter sur scène
pour jouer !

Eijiro rit à l'enthousiasme de son ami qui regardait maintenant vers le ciel en mimant d'avoir
une guitare dans les mains.

- Mais j'y crois pas trop... ça m'étonnerait que ça arrive un jour.

- Ah bon..., dit malicieusement Eijiro. Moi ça ne m'étonnerai pas...

Denki le regarda avec beaucoup d'affection, il était gentil Kirishima de ne pas simplement lui
dire que c'était débile qu'un garçon comme lui puisse réaliser un jour ses rêves. Eijiro souriait
en repensant à ses souvenirs du concert de la 2A, Denki avait été à fond, il adorait s'enfermer
avec Jirou tous les soirs et était resté scotché à la guitar jusqu'à maîtriser son morceau...
C'était un magnifique souvenir et il était heureux de savoir à l'avance que Denki ne serai plus
seul à l'avenir. Il aura des amis, une bonne école, un internat avec un bon lit et de la
nourriture de qualité du héros le plus doué en cuisine, Lunch rush. Il réalisera aussi un de ses
rêves en montant sur scène pour jouer dans un groupe... La vie n'était pas si injuste que ça
finalement, mais le Denki d'aujourd'hui ne le savait pas encore alors Eijiro fera tout pour que
la personne auquel il tient le plus sur cette terre s'accroche.

Ce qui lui rappela son but premier...

- Denki...Katsuki et moi on aimerait bien bosser un peu mais on a pas de papiers...

- C'est pas grave ça je peux trouver quelqu'un pour vous les faire !

- Hein ?

- J'ai pas d'argent et ça coûte cher de se faire une carte d'identité...j'espère que vous n'avez
besoin de rien d'autre parce que ça sera trop après...

Kirishima réfléchit encore quelques secondes, s'ils voulaient travailler et être payés cash, des
sortes de travails non déclarés...une carte d'identité devrait suffire, pas besoin d'un compte
bancaire ou de quoi que ce soit d'autres normalement...

- Mais comment tu...

- Tututututut j'ai dis hier que j'allais pas raconter tous mes secrets, vous avez de quoi prendre
des photos au photomaton ?

- Oui ils nous restent quelques yens.

- Super ! Allez y j'vous rejoins ce soir !

- Denki attends !

Mais c'était trop tard, il s'était déjà élancé au loin, au grand désespoir de Eijiro qui aurait
préféré l'accompagner. Denki passa en courant devant un konbini que Kirishima reconnut
immédiatement.

Intrigué, il s'y approcha.

En pleine réflexion devant la devanture de l'épicerie, Eijiro amena la main à son coeur...il en
avait eu des visions de son jeune ami sortant de ce magasin, cette rue il la connaissait parce
qu'il avait souvent rêvé de Denki au collège évoluant dans ses endroits là... Katsuki avait
donc raison, leur retour dans le passé était comme... destiné. Il y avait surement eu une
interférence, il avait eu mal parce que le moment de vivre une chose aussi illogique
approchait à grand pas... Denki... il avait peur que le Denki adulte ne souffre seul. Là bas
dans leur futur, ils ont certainement disparu et ils devaient tous paniquer...

Le soir même Denki revint en souriant dans son petit chez lui.

- Salut les gars ! Devinez ce que j'ai !!!

Katsuki était à l'extérieur, il observait le paysage avec la mer au loin pendant que Kirishima
faisait des pompes. Denki s'approcha d'eux.
- J'ai à dîner vous venez !

Denki était revenue avec des sacs de fast food, pendant le repas il les informa qu'avec les
photos ils pourraient leur ramener, par je ne sais quel miracle deux fausses cartes d'identité
bientôt, Denki était vraiment le plus débrouillard d'eux tous.

Commença alors une longue cohabitation à trois, Denki ne leur demandait pas pourquoi ils
étaient dans cette situation, sans papiers et se cachant du monde, surtout de Izuku de ce qu'il
observait. Et eux ne lui demandaient pas comment il en était arrivé à cette situation, un enfant
de 14 ans vivant seul dans un hangar abandonné et qui joue au streaptiseur de nuit. En une ou
deux semaines les deux adultes avaient trouvé des petits boulots, déménageurs le week-end et
la plonge des restaurants les soirs de semaines, étaient notamment leurs jobs les plus
réguliers, les autres restaient ponctuels et c'était un combat de tous les jours que de trouver
quelque chose à faire dans la journée qui soit rémunéré.

Izuku passait régulièrement voir Denki, à l'angoisse permanente de Katsuki. Il n'entrait


jamais dans le hangar mais ça n'empêchait pas le numéro 1 de se placer assez proche pour
pouvoir l'observer avec tristesse et nostalgie. Denki ne savait pas vraiment quoi penser de
Katsuki, il était très calme et parlait peu, il avait l'air constamment dans un autre monde.
Pourtant il sentait que l'adulte faisait attention à lui, car, maintenant que les deux garçons
amenaient régulièrement quelques billets, Katsuki l'envoyait régulièrement avec Eiji faire des
courses et il lui faisait dans la mesure du possible ses plats préférés, enfin ça devait être une
coïncidence puisqu'il ne lui avait jamais dit ce qu'il aimait mais c'était à chaque fois de très
bonnes coïncidences... Il ne saurai expliquer pourquoi, mais Denki avait vraiment cette
impression que Katsuki, bien que distant, se préoccupe sincèrement de lui.

Pour Eiji par contre c'était différent, il n'avait pas à se cacher, il n'avait pas à réfléchir deux
fois avant de parler, il passait tout son temps avec lui et s'amusait tous les jours à le connaître
mieux. Eiji était vraiment quelqu'un de bien et il ne s'était jamais vu donner toute sa
confiance à quelqu'un aussi rapidement et aussi facilement qu'avec Izuku... pourtant c'était
très différent, les circonstances de leur rencontre n'avait rien à voir avec celles de son ami aux
yeux verts, qui s'entraînait tous les jours sur la plage de Musutafu. Un jour pourtant, Denki
vit Katsuki revenir avec un sourire paisible flottant sur le visage, il regardait vers le ciel en
début de soirée un samedi, alors qu'il avait dû passer sa journée à trimballer des cartons.

Ce soir-là, Katsuki leur dit simplement qu'il avait trouvé un boulot permanent dans une
boulangerie en face d'un collège.

- Heiiiin ! Pas le mien j'espère.

- Mais non imbécile il est de l'autre côté de la ville...

Denki n'a pas tout de suite fait le lien avec le collège de Izuku, contrairement à Kirishima qui
ne dit rien. Un soir, environ trois semaines après l'arrivé de Kirishima et Katsuki dans le
passé , Eijiro suivit Denki à cette fameuse boîte de nuit, il y resta tout le temps que Denki
dansait, il s'était contenté d'un soda et observait d'un air morose le monde qui l'entourait avant
de relever les yeux vers son jeune protégé. Denki était complètement rouge et essoufflé, ça
devait bien faire 1h30 qu'il était là à donner tout ce qu'il avait.
Eijiro resserra sa prise sur son verre...mais quand allait-on enfin lui accorder sa pause... Il
n'aimait pas le voir faire ça.

Denki, fatigué, chercha des yeux son compagnon qui avait promis de rester présent ce soir,
lorsqu'il le vit, il tenta de capter son regard et lui dédia la fin de sa danse en lui envoyant un
baiser de la main et un clin d'oeil, les gens autour le sifflaient d'avoir ciblé un client.
Généralement les danseurs faisaient cela pour sous entendre un after particulier à l'un d'eux.
Kirishima ne le savait pas mais en resta bouche bée, rougissant et incapable de quitter ce
corps des yeux.

Sur le retour cette nuit là, Denki était particulièrement fatigué...

- Allez viens monte..., lui proposa Eijiro.

Denki ne se fit pas prier pour s'installer sur son dos et ils reprirent leur marche dans la nuit,
maintenant Eijiro connaissait parfaitement le chemin compliqué qu'utilisait souvent Denki
pour rentrer... un jour, il lui avait expliqué que c'était pour éviter d'être suivi... enfin surtout
pour s'en rendre compte et pouvoir semer facilement la personne.

- Denki... Tu dors pas assez pour pouvoir enchaîner l'école et un travail comme ça.

- J'dors toujours en cours Eiji...

Kirishima sourit discrètement, c'est vrai que même à Yuei, Denki se faisait toujours prendre
par Aizawa-sensei à faire la sieste... jusqu'à aujourd'hui son rythme préféré à l'agence était de
dormir un peu la journée et travailler une petite partie de l'après-midi, la soirée et la nuit.

Denki était un garçon de la nuit, il en comprenait un peu mieux les origines.

- Denki..., dit doucement Eijiro en sentant le garçon s'assoupir.

- Hum...

- Pourquoi est-ce que tu continues à danser ?

Denki enfouit un peu plus sa tête dans le cou de l'homme fort qui le transportait.

- Parce que j'espère bien qu'il finira par me payer...

- Mais on est là nous t'es plus obligé de bosser maintenant.

Le silence s'installa quelques secondes, Denki était complètement réveillé, morose et


déprimé, il serra un peu plus sa prise sur Eiji.

- Et qu'est ce que je vais faire le jour où vous serez plus là...?

Kirishima sentit également son cœur prit en étau, Denki continuera de vivre sans eux, bientôt
il rejoindra la meilleure école du pays, il se fera des amis... Mais son petit protégé ne le laissa
pas faire la liste de tout ce qu'il était capable de faire sans lui.
- Je sais même pas cuisiner, je pourrais mourir de faim si Izuku est pas là pour me rapporter
des bento... Rien n'aura changé, avant votre arrivée ce sera comme après que vous soyez
partis... Alors ça sert pas à grand chose de faire une pause.

Kirishima se souvint de la dernière discussion auquel il avait assisté entre Izuku et Denki,
dans leur époque Midoriya lui avait dit qu'ils n'étaient plus des enfants pouvant se lancer à
corps perdu dans le noir des rues malfamés, Denki lui avait répondu qu'au contraire, rien
avait changé...

- Tu n'avais pas dit à ton ami... le soir où on est arrivé que tu voulais entrer à Yuei...

- Ha alors vous nous espionnez vraiment !

- Non c'est pas ça ! On était juste curieux... je crois...

Denki rit légèrement à son oreille, il s'installa plus confortablement et ne se gêna pour
s'appuyer le plus possible contre la chaleur réconfortante de son nouveau grand ami, le vent
de l'automne venait de plus en plus se frayer un chemin en cette fin septembre.

- J'ai dit à Izuku que je le suivrai mais... Faut être réaliste j'suis trop bête pour entrer à Yuei.

- Quoi ! C'est totalement faux.

- J'ai juste la moyenne à chaque fois.

- Mais c'est parce que tu ne travailles jamais tes cours et que tu dors en classe !

- Non Eiji j'suis sérieux... je suis complètement à côté de la plaque niveau


scolaire...J'économise pour y entrer mais... ce ne sera sûrement jamais rien de plus qu'un beau
rêve.

- Mais les rêves se réalisent ! On ne naît pas tous égaux dans la vie mais avec le temps qui
passe on récolte toujours les fruits des graines qu'on a semé.

- Pffff... Izuku me dit la même chose...

Kirishima n'en était pas étonné, Izuku était un sans alter dont le rêve d'entrer en filière
héroïque s'était finalement réalisé justement dans quelques mois.

- J'ai fait de bonnes études Denk' ! Bon je suis pas le plus doué mais je peux t'aider !

- Hein ?

- Ou encore mieux, Katsuki était très fort dans toutes les matières, on ne dirait pas comme ça
mais c'est un petit génie, tu vas voir il est assez colérique et impatient mais il explique super
bien !

- ...

- Tu devrais lui demander de l'aide pour le programme d'examen de Yuei.


- J'y réfléchirai...

Denki regretta vite de s'être laissé tenter, Katsuki était rude et méchant mais il l'encouragea à
sa manière.

- Avec un alter comme le tien t'aura aucun mal à l'épreuve pratique, par contre t'as rien dans
la tête imbécile, tiens essaie au moins de comprendre comment t'en arrives là... Comme ça tu
pourras retrouver la formule même si tu l'oublie.

C'est de cette manière que commença le mois d'octobre, pour le plus grand malheur de
Katsuki.

Le numéro 1 du futur désespérait un peu plus chaque soir de trouver un moyen de revenir à sa
vie d'avant. Rien n'y faisait, il effectuait chaque jour des recherches pour retrouver la trace de
Ko Unamari, dans l'espoir surtout de trouver un indice sur sa coéquipière et lui faire cracher
le morceau sur la façon la plus sûre de remonter à nouveau le temps. C'était un désastre
complet et Katsuki se laissait déprimer toute la journée dans la boulangerie miteuse où il
refusait de mettre les pieds plus jeune, parce qu'elle n'était pas assez bien pour lui. Il en
remercierai presque son lui du passé d'être aussi arrogant, au moins il ne s'était jamais
rencontré lui-même.

Par contre il pouvait voir Deku, il le voyait régulièrement, le matin et le soir et parfois aussi à
l'heure du déjeuner lorsqu'il s'échappait par la petite grille face à sa devanture pour aller
jusqu'à la plage continuer à la désengorger des détritus, ou alors quand il venait prendre un
sandwich dans la boutique. Un jour, Katsuki profita de la fin des cours pour sortir également
les poubelles dans la petite ruelle à l'arrière de la boulangerie. Il espérait faire assez vite pour
aller prendre une pause sur les petites marches de la devanture et attendre jusqu'à apercevoir
Deku. Il allait partir après avoir jeté ce qu'il devait quand il entendit clairement des élèves
chahuter.

En s'approchant, il vit d'autres enfants embêter son futur petit ami.

- Hey ! Dégagez de là.

À l'intervention de Katsuki, ils s'en allèrent en courant et en laissant un Deku entre deux
poubelles, recouvert de la boisson que l'un d'eux avait versé sur lui. Katsuki sentit la rage
monter, mais il rajusta sa casquette et se contenta de faire demi-tour. Il avait envie d'aller
jusqu'à Izuku toujours assis, tête basse, pour au moins l'aider à se relever, pour ne serait-ce
que le voir de près. Mais il le reconnaîtrait immédiatement, il pouvait pas la faire à Deku.
Même au collège, même durant la période où son ami d'enfance devait le plus le détester,
Deku restait tel qu'il est, il le reconnaîtrait et s'inquiétrait pour lui, Katsuki en était persuadé.
Alors il ignora tant bien que mal les sanglots qu'il entendait monter du petit corps
recroquevillé de Izuku, et s'appuya dos contre le mur en souhaitant que cela s'arrête au plus
vite. Katsuki ne savait pas qu'il n'était pas le seul à lui mener la vie dure au collège...Ceux qui
s'en étaient pris à lui aujourd'hui n'étaient pas les deux petits suiveurs qu'il avait fréquenté au
collège, autrement dit, d'autres s'était sentis le droit de le copier dans ses erreurs et de rendre
la vie encore plus dur au garçon qu'il aime.
Il ne fut donc pas surpris de voir Izuku aller chez Kaminari ce soir-là, Eijiro bossait encore et
lui était resté dans le hangar, il observa le jeune garçon auquel il était attaché arrivé en
courant et tout sourire.

- Izuuuu !

Denki le réceptionna en riant.

- Ben alors qu'est ce qu'il se passe ?

- Rien, t'inquiètes pas... mais j'aurai bien aimé me promener avec toi !

- Hum le dernier dans l'eau allume le feu dans ce cas !

- Hein mais c'est pas juste je viens de courir et je me suis trop entraîné... Denki attends !

Le chargeur ambulant s'était déjà élancé pour le plus grand malheur de Izuku, qui courait
derrière en riant pour le rattraper. Katsuki se contenta de les regarder s'éloigner vers la plage
en silence et le menton appuyé au creux de sa main. On avait beau être en octobre déjà, les
températures étaient douces, en tout cas assez douces pour permettre aux deux enfants de se
retrouver régulièrement après l'entraînement de Izuku sur la plage, goûter un peu l'eau avant
de s'installer pour une partie de la soirée. La première fois que c'était arrivé, Kirishima était
avec Denki, marchant sur la route qui surplombe la plage, Katsuki ne savait plus vraiment ce
que ses deux amis faisaient là mais Denki avait aperçu Izuku, assis et essoufflé à la fin de son
entraînement. Deku avait levé les yeux vers eux, surpris de voir Denki avec un adulte, un
adulte avec une forte carrure et une capuche rabattu sur la tête, il les regardait intrigué et se
demandant s'il pouvait appeler son ami d'ici. Izuku n'avait pas eu à se poser la question très
longtemps car Denki lui fit signe de lui-même, joyeusement et avec entrain, avant
d'abandonner Kirishima en lui disant qu'il passait la soirée avec Izuku. Eijiro, surpris, n'avait
comme d'habitude pas pu faire grand chose que Denki était déjà parti. Néanmoins, avec
Katsuki ils sont revenus discrètement sur la plage après une demi-heure pour s'assurer que
tout allait bien. Quelle ne fut leur surprise de les voir jouer dans l'eau comme des
bienheureux avant de sortir s'habiller et se placer bien cachés et au sec au milieu des rochers
pour faire un petit feu. C'était une chose interdite, mais Denki déteint sûrement sur Deku
parce que son nerd n'avait pas hésité à l'aider... à croire qu'ils en avaient l'habitude.

Quand l'un d'eux allait plus mal, il passait souvent voir l'autre alors il en était de même pour
Denki. Si la pile électrique débordait généralement d'énergie, en un mois, Katsuki l'avait
également vu quelques fois complètement à plat. Eijiro avait essayé de savoir si c'était l'école
ou le boulot mais forcément, au tout début, Denki était réservé, il l'était toujours d'ailleurs. La
nuit il arrivait souvent à Katsuki de sortir se promener du côté de son ancien quartier. Il était
tard et la plupart des résidents étaient rentrés chez eux alors il ne risquait pas de tomber sur
ses parents, c'est comme ça qu'il avait vu Denki s'approcher, un soir, du grand building
d'appartement dans lequel vivait Deku, il utilisa une sorte de clé pour monter les escaliers en
fer des urgences, arrivé au niveau de l'étage des Midoriya, il avait lancé un caillou et Izuku
avait ouvert la fenêtre. Katsuki avait observé son Deku discuter quelque temps avec Denki
avant qu'ils ne se quittent. Lui il venait pour observer la lumière allumée de la chambre de
Deku mais apparemment Denki avait accès à bien plus.
Quand je suis avec lui, je ne me sens jamais seul Eiji, c'est mon meilleur ami et la personne
en qui j'ai le plus confiance... leur avait dit Denki une fois, ce qui avait fait buguer la tête
d'orties. Plus tard Kirishima lui avait simplement dit qu'il avait eu une impression de déjà vu.

Le mois d'octobre se passa sans travers, Katsuki se contentait de se cacher, d'observer Deku
au loin et avec nostalgie en train de s'entraîner tous les jours comme un entêté pour Yuei.
Encore et encore et encore, sans relâche et sans pause, il voyait Deku avec un seul objectif en
tête et acharné à l'atteindre, comptant uniquement sur lui-même et sur les encouragements de
sa mère, de Denki et bien évidement du symbole de la paix le grand All Might. Katsuki aidait
aussi comme il le pouvait ce débile de Kaminari en se rendant compte à quel point il est à
côté de la plaque... Ce serait un véritable défi de le faire entrer à Yuei, mais il n'avait pas le
choix, sinon jamais ils ne se rencontreront, leur futur serait différent et Katsuki aime trop sa
vie d'après pour risquer de la perdre.

Par contre, posté en silence dans tous les coins d'ombre, Katsuki pouvait observer également
les réactions du jeune garçon face à la tête d'orties, elles étaient tellement évidentes...pourtant
Denki n'était pas comme ça avec Eijiro dans le futur, peut-être qu'il se trompe sur
l'attachement du collégien... Denki était peut-être simplement reconnaissant qu'un adulte lui
redonne son droit d'être un enfant comme les autres.

La pluie tombait régulièrement maintenant, et Katsuki ne savait plus s'il l'aimait ou la


détestait, les souvenirs remontent souvent à son esprit les jours de pluie. En plein mois de
novembre c'était inévitable, il était toujours là à l'entrée du hangar à la regardait tomber.

- ...Deku...

Il arrivait souvent à Katsuki de se retrouver à murmurer son surnom, comme ça, pour le
plaisir de le sentir sur ses lèvres et sans attendre de réponse. Il aurait aimé au moins rêver,
malheureusement il dormait aussi profondément qu'un bébé la nuit et n'avait pas le plaisir de
revoir sa famille.

Il lui arrivait tout aussi souvent de prononcer le nom de Akira et Kana...ou encore...

- ... Ame.

....J'arrive !...

Katsuki ne comprenait pas encore comment ils allaient s'en sortir mais cela ne saurait tarder...
Le mois de novembre passa et Eijiro ne savait plus quoi penser...Et qu'est ce que je vais faire
le jour où vous serez plus là...?

À la fin du mois de novembre, il arriva un effroyable accident qui confirma l'intuition


qu'avait développé Katsuki depuis des années au sujet de Denki et lui rappela la fameuse
journée pluvieuse à Yuei, qui avait drastiquement changé ses objectifs de vie.

Il était presque 4 h du matin quand Eijiro le réveilla affolé.

- Denki n'est pas encore rentré Katsuki...


- Raaaah mais t'a qu'à aller le chercher, il devait pas rentrer à 2h ?

- Justement j'y suis allé, j'ai fais au moins cinq allers retours et j'ai cherché dans les
environs... le vigile n'a même pas voulu me dire s'il était bien sorti de là...

Katsuki se redressa alarmé et inquiet.

- J'ai besoin de toi Katsuki pour le chercher, ajouta Kirishima.

Katsuki acquiesça et se leva pour s'habiller, Eijiro alluma la lumière et son ami eut à peine le
temps d'enfiler son pantalon que la porte du hangar s'ouvrit. Denki apparut en boitant, poings
serré et la tête baissée. Il ne les salua même pas, de toute manière il n'aurait pas eu le temps
parce que Kirishima s'était directement élancé vers lui.

- Mais enfin t'étais passé où Denki ?!

Denki releva brusquement le visage leur permettant de constater un magnifique oeil aux
bords noir et quelques coupures.

- Quoi j'ai des comptes à rendre maintenant, c'est chez moi ici j'vous signale !

Il était dans une fureur noir, les deux adultes pouvaient voir de la haine brûler dans son
regard.

- Oï Denki, qu'est ce qui s'est passé ? lui avait demandé très sérieusement Katsuki.

- J'ai démissionné c'est tout.

Denki avait dit cela en parcourant l'unique pièce pour aller prendre des vêtements, après s'être
rageusement emparé de ce dont il avait besoin, il fit demi-tour, mais Eijiro l'arrêta
immédiatement.

- Denki !

- Lâche moi !

Il s'était violemment libéré de sa prise et les regardait, agressif et hargneux avec une fureur et
une hostilité inhabituelle.

- Quoi ! Qu'est ce que vous regardez hein ?!

- Arrête Denk' on essaie de te comprendre ! affirma Kirishima.

- Comprendre quoi ! Vous pouvez pas me comprendre !!! J'parie que vous êtes nés parfaits et
avec une cuillère en or dans l'cul, vous en avez pas marre de rester avec une sous-merde
comme moi ?! Lâchez- moi à la fin !

Denki avait crié comme il ne l'avait jamais fait face à eux, même le Denki du futur n'avait
jamais élevé la voix sur Katsuki, pour Kirishima c'était un véritable choc... un peu comme
lorsqu'il s'était disputé avec lui dans son appartement, il y a de cela si longtemps.
- Retourner à vos amis parfaits, votre famille parfaite et laissez moi tranquille...., leur hurla-t-
il avant de se calmer en se recroquevillant un peu plus sur lui même. Je n'ai...j'ai besoin de
personne, vous entendez...de personne...

Il sanglotait un peu maintenant et ne s'attarda pas plus longtemps avant de se diriger vers
l'extérieur.

- Tu vas où Denki ? S'affola Eijiro.

- Sous la douche, les assomma-t-il avant de fermer la lourde porte derrière lui.

Kirishima avait encore les yeux écarquillés, que s'était-il passé ? Il angoissait à l'avance et ne
se sentait pas le courage d'être de nouveau en conflit avec son ami préféré... la dernière fois il
en avait perdu appétit et joie de vivre durant des jours.

- Il est pas fâché contre nous la tête d'orties, on a eu tort de croire qu'il est assez fort pour tout
supporter dans la vie, il avait juste besoin d'extérioriser, c'est encore un enfant.

- Mais... Katsuki, qu'est ce que tu penses qu'il lui est arrivé ?

- Ça me parait évident...il boitait et on l'a frappé au visage... Il s'est fait agressé, peut-être
abusé.

Kirishima accusa le choc en s'accroupissant au sol, le visage caché par ses mains, seigneur
mais il n'était pas capable de soulager ce genre de traumatisme... il voulait trouver la
pourriture qui lui avait fait ça... mais d'abord Denki... il allait revenir de cette salle de bain
improvisé et il ne pourrait pas le laisser s'endormir comme ça.

Katsuki soupira, dépassé par les événements... Que faire ? Tout d'abord, il éteignit les
lumières, quand Denki reviendrait il faudra lui donner un semblant d'espace et rester en
même temps proche de lui, ensuite il prit sa couverture et vint s'installer sous la banquette.

Denki mit énormément de temps avant de revenir de l'annexe. Quand il ouvrit la porte, il ne
put empêcher un soupir de soulagement de parcourir ses lèvres en voyant que ses
compagnons ne l'attendaient pas de pieds fermes, prêt à l'assaillir de questions. Il se dirigea
directement vers la banquette et vit Eiji qui l'attendait au pied de la petite échelle. Il détourna
rapidement le regard, embarrassé des propos qu'il avait eu plus tôt.

Avec la lumière de la lune qui passait par la fenêtre, Eijiro avait une vue claire sur le visage
mutilé de son petit protégé. Il lui fit un petit sourire et lui prit le menton délicatement pour lui
relever la tête. Denki le regarda à peine deux secondes dans les yeux avant de baisser à
nouveau son regard sur le côté.

- J'suis super moche hein ?

Eijiro, surpris, ébouriffa affectueusement ses cheveux.

- J'ai jamais pensé une seule fois que t'étais laid, même aujourd'hui.
Denki se laissa faire, il répugnait le contact physique après s'être fait battre, mais puisque
c'était Eiji... c'est réconfortant.

- Il commence à faire trop froid sur le toit... j'dors ici maintenant.

C'était donc sur le toit que Denki dormait depuis leur arrivée chez lui, les nuits de pluie il
revenait à l'intérieur mais ce n'était que récemment qu'il osait de temps en temps dormir pas
loin d'eux.

Eijiro était rassuré qu'il revienne définitivement sur son lit.

Le jeune garçon monta à la petite échelle et s'installa sur la banquette, face à la fenêtre et un
bras sous la tête, il resta plusieurs minutes prostré, dos à lui. Kirishima s'appuya dos contre
l'échelle et Katsuki n'avait rien dit, il se contentait de respirer, calmement installé sous le lit
de Denki. Au bout de plusieurs minutes, le jeune Denki se sentant en confiance et en sécurité,
finit par se tourner sur le dos, il croisa les bras sous la tête en regardant le plafond et
commença sur un ton hésitant.

- Mes... mes parents sont morts quand j'avais 8 ans...

Kirishima se raidit, il ne dit rien pour ne pas le couper... dans leur futur, Denki lui avait dit
que ses parents étaient morts il y avait deux ans à peine, Katsuki se concentra sur la voix de
son jeune ami, intrigué des révélations qu'il allait leur faire.

- J'ai pas...j'ai pas beaucoup de souvenirs d'eux mais je crois qu'ils m'aimaient beaucoup, en
fait j'ai pas beaucoup de souvenirs de cette période là, je sais juste qu'on était tous les trois
présent lors d'une attaque de vilains et... et le héros sur place n'a pas pu les sauver... Je me
souviens qu'il est venu à l'enterrement mais pas de son visage.

Denki rit légèrement.

- Ha en fait c'est pas étonnant parce qu'il avait tout le temps la tête baissée et puis il s'est
excusé face contre terre devant moi... je comprenais pas grand-chose à ce moment là,
mais...je lui en veux pas vraiment... c'était pas sa faute... En fait tu me fais un peu penser à lui
Eiji, tu ressembles d'une certaine manière à Crimson Riot.

Kirishima écarquilla les yeux et sa gorge se noua...Crimson Riot était son modèle depuis qu'il
avait vu son interview... celle où il disait qu'il n'avait pas pu sauver certaines personnes...
Pensait-il au couple Kaminari ?

- Quand mes parents sont morts, reprit Denki, les services sociaux m'ont pris en charge et...
J'ai été envoyé dans un foyer, celui au nord de Musutafu...

Quelques larmes commencèrent à couler de ses joues et Denki reprit en sanglotant.

- C'était un endroit horrible...Les autres enfants étaient cruels, ils étaient malheureux aussi
mais...c'était pas... pas une raison. Ils avaient l'habitude de m'enfermer dans les douches en
éteignant la lumière...je détestais cet endroit et je déteste encore plus le vieux directeur... Il
donnait des corrections physiques et qu'est ce que ça faisait mal !
Le directeur... Était-ce le même que celui qu'ils avaient rencontré pour Hiro ? Denki se reprit
un peu et prit la peine de respirer avant de continuer. Katsuki avait les sourcils froncés et
Kirishima n'avait peut-être jamais été aussi tendu de sa vie, il écoutait attentivement, même
si, chaque mot qui sortait de la bouche de Denki semblait aussi douloureux à dire qu'à
entendre.

- Dans ce genre d'endroit, on attend trois mois pour voir si on est placé rapidement... au-delà
on nous envoie en général à l'orphelinat de la ville d'à côté...

C'est vrai qu'il n'y avait pas d'orphelinat à Musutafu.

- Au bout des trois mois, ils allaient m'y placer et j'voulais pas...alors...alors j'ai fugué, j'ai
couru comme un fou mais... en à peine quelques jours ils m'ont rattrapé et c'était repartis pour
trois mois de plus....

Denki n'aimait pas se souvenir de cette fugue parce que chaque seconde avait été vécue dans
une angoisse et un désespoir total.

- J'pensais avoir atteint le fond mais quand les trois autres mois sont passés, j'suis allé à
l'orphelinat... ben j'croyais pas pouvoir encore plus détester un endroit dans ma vie, expliqua
Denki sur un ton cynique. J'y suis pas resté plus de trois mois... et j'ai encore fugué.

Cela avait sûrement été la pire erreur de sa vie, les yeux de Denki se voilèrent et il parla plus
lentement, en exposant le reste de sa vie comme un constat froid et distant... de toute manière,
jusqu'à aujourd'hui il n'avait pas digéré comment son quotidien a tourné en enfer sur terre à
ce moment-là.

-Je suis resté plusieurs jours à errer et puis un homme est venue m'aider et comme un
imbécile je l'ai suivi... C'était un gars qui travaillait dans le trafic d'enfant... Le chef de la
branche de cette région du Japon m'a estimé à un très bon prix... Pas étonnant je suis blond et
j'ai les yeux dorés. Heureusement que je maîtrisais encore mal mon alter... Du coup je n'ai pas
beaucoup travaillé, ils avaient peur que je lâche du jus en plein acte... mais si je voulais que
tout se passe bien, il valait mieux ne pas faire de vague... Alors j'ai fait ce qu'ils m'ont dit...Au
début on m'a appris à danser, j'avais que 11 ans quand j'ai vraiment commencé et ça ne s'est
arrêté que l'année dernière.

Denki se tut et recommença à sangloter un long moment, personne ne disait rien.

- Tu sais Eiji...j'voulais pas, c'est pas moi...c'est pas moi qui...

- Je sais, murmura Eijiro toujours sous le choc.

Le silence reprit de nouveau ses droits un moment avant que Denki ne reprenne.

- Je...pourrais jamais rien faire Eiji...j'suis idiot, comment j'pourrais entrer à Yuei,
franchement c'est ridicule un ex-prostitué héros du Japon, y de quoi rire tu ne trouves pas ?

- C'est faux Denki ! Eijiro l'avait contredit en se tournant vers lui.


Le jeune garçon reporta son regard sur la lune encore visible, maintenant qu'il avait les yeux
de Eiji posé sur lui, il était un peu plus réticent à continuer de s'exprimer... toutefois il
continua à réfléchir quelques instants.

- Pourtant le jour...le jour où j'ai sauvé la vie de quelqu'un...je me suis sentie...vraiment


bien...comme si je servais enfin à quelque chose...comme si j'avais fait quelque chose de bien
pour une fois...ou comme si j'avais ma place quelque part.

Eijiro tendit les doigts et alla les perdre dans la crinière blonde de son vis-à-vis, en se voulant
réconfortant. Il ne savait pas vraiment dans quelles circonstances il avait pu sauver la vie de
quelqu'un auparavant mais heureusement que sa vie se dirigeait maintenant vers Yuei.

- Je suis sûre que tes parents étaient fiers de toi quand tu l'as fait Denki..., lui assura Eiji.

Denki se tourna alors vers lui, les yeux embués et le nez qui coulait, subissant les hoquets
frénétiques de ses pleurs.

- S'ils avaient été là...si j'avais eu ne serait...ne serait ce qu'une personne avec moi...Eiji...ça
aurait été tellement...tellement plus facile...

Denki finit par éclater en sanglots pendant plusieurs minutes et Kirishima le rejoignit dans le
lit pour le prendre dans ses bras. Katsuki réfléchissait à la discussion qu'ils avaient eu dans le
camp militaire il y a de cela si longtemps...

***

- Tu sais Katsuki...Un jour...un jour Izuku m'a dit que...Aimer ne suffit pas...à l'époque je ne
comprenais pas trop et je n'étais pas d'accord. Dans ma vie, j'ai pas eu la chance d'avoir
quelqu'un à aimer alors je n'étais pas d'accord avec lui parce...parce qu'à mes yeux si j'avais
eu au moins une personne, je n'aurais pas autant souffert.

***

- Moi je suis là Denk' et je te promets que je serai jamais loin, je serai toujours là.

Katsuki fronça de nouveau les sourcils... Eijiro tenait le corps de l'enfant serrer dans ses bras
et le réconforta plus de sa présence que de paroles inutiles. Au fond, il comprenait un peu
mieux pourquoi Denki séparait avec autant de facilité sexe et amour... pourquoi il y avait
toujours une certaine distance entre lui et les autres, à quel point il fallait être proche de lui
pour le comprendre. Il comprenait beaucoup mieux énormément de choses sur la seule
personne qu'il voudrait constamment tenir dans ses bras, sur le garçon à la fois tellement
chaleureux et tellement distant, à la fois tellement libéré et tellement pudique qu'il tenait au
creux de ses bras.

Le lendemain, Denki n'est pas allé au collège, il était presque midi et il dormait encore
profondément quand Eijiro rentra de quelques courses avec de quoi préparer à manger.
Katsuki s'y est mis en silence et Kirishima le regarda intrigué... Son ami était toujours très
silencieux quand Denki n'était pas loin et Eijiro savait qu'il était totalement déprimé et
malheureux d'être loin de sa famille. Mais le silence d'aujourd'hui était accompagné d'une
expression froissée sur le visage, il était réprobateur.

- Katsuki qu'est ce qui se passe ?

Le futur numéro 1 continua à préparer le déjeuner quelques instants en ignorant la tête


d'orties puis il s'arrêta, il fallait qu'il lui dise.

- Qu'est ce qui t'a pris de promettre à Denki que tu resterais avec lui ? murmura-t-il.

Eijiro le regarda surpris, puis il rougit, embarrassé mais répondit sûr de lui.

- Parce que je ne veux pas l'abandonner.

- Tch... t'es au courant qu'on va repartir dans notre futur à un moment ou un autre ?

- Oui mais Denki ira à Yuei et on sera de nouveau ensemble !

Katsuki soupira exaspéré, son ami était-il bête ou le faisait-il exprès ?

- C'est quoi ta définition de ensemble exactement ? Rassure moi t'a remarqué au moins qu'il
t'aimait ?

- Quoi...mais...qu...

- Tu le sais très bien, y a qu'à voir comment il te regarde soit il t'aime de cette manière soit il
te prends pour son père adoptif et ça c'est pas bon pour toi... Quand on était chez nous t'avais
l'air un peu trop jaloux pour être la figure paternelle de cet imbécile.

Kirishima ne dit rien, ça lui avait pris du temps mais au final il a bien compris la nature de
ses sentiments et il voyait bien l'attachement du Denki collégien. Katsuki se tourna vers lui et
lui expliqua comme il put.

- Réfléchit un peu... Supposons qu'on arrive à rentrer chez nous... il va finir par rencontrer un
Eijiro et un Katsuki qui ont son âge et qui ne le connaisse pas... moi j'étais pas très sympa en
seconde et toi... rah... comment dire...

- Quoi ? J'étais comment au lycée ?

- Tu étais ensemble avec Mina, pas lui...T'étais une sorte de bisounours au cœur en chocolat
mais pas avec Denki. Toi et tes délires de virilité... on pouvait pas faire plus hétéro dans toute
la classe A, si on compte pas la grappe de raisin...

Eijiro comprit un peu mieux ce que voulait lui dire Katsuki, c'est sûre qu'il serait ensemble
tout le lycée et en parcours pro, et c'était sûr aussi qu'un jour il viendrait à passer tout leur
temps ensemble comme un vrai couple, mais ça allait prendre 10 ans... Katsuki reprit.

- En lui faisant cette promesse tu vas le faire souffrir...et personne ne dit qu'il a conservé des
sentiments pour toi à notre époque.
Kirishima releva les yeux vers Katsuki...c'est vrai que s'il pouvait lire dans le Denki enfant
comme un livre ouvert...si connaître son passé pouvait l'aider à comprendre la personne qu'il
sera...cela ne garantissait rien sur la manière dont le verra Denki dans le futur. À leur époque,
il n'avait aucune indication...aucune preuve que son coéquipier l'aimait toujours. Denki
pouvait lui cacher ses relations et il ne s'intéressait pas aux siennes (preuve en était avec Mina
au restaurant), il avait le parfait profil de l'ami qui supporte affectueusement un meilleur pote
un peu trop collant et démonstratif.

Une voix paraissant lointaine à ses oreilles leur parvint du lit surélevé.

- Hum ça sent hyper bon !

Denki descendit les rejoindre à toute vitesse.

- Wow ça a l'air délicieux !

Il regarda son ami aux cheveux rouges et s'inquiéta un peu à son air... dans les vapes.

- Eiji ça va ? T'as pas l'air bien.

Tout à coup éveillé, il lui répondit que ça allait et l'envoya faire sa toilette avant que leur
déjeuner ne soit prêt. Denki ne se fit pas prier et partit en courant. Katsuki et lui se
regardèrent une dernière fois avant que chacun ne reprenne son activité...Katsuki était encore
chiffonné par deux autres points importants de la veille.

- Denki, l'appela t-il.

Celui-ci, occupé à se régaler, s'arrêta pour mieux l'écouter.

- C'est parce que t'a démissionné que tu reviens avec un oeil aux bords noir.

- Hummm...en fait, hier je suis allé voir le patron parce qu'il m'a pas donné tout ce qu'il me
devait, il a dit qu'il le ferai si je passais au service particuliers pour les clients.

Denki avala encore une bouchée avant de continuer.

- Il parait que les clients m'aiment bien mais personne pourra plus jamais m'forcer à faire ce
genre de boulot...Alors j'ai refusé, ils étaient pas très content et ont voulu me..persuader en...
hum... enfin bref... je l'ai mordue.

- Tu as quoi ? s'exclama Eijiro.

- Ben...tu sais...je t'ai promis que je ferai plus ça...avec Izuku on appelle ça un coup
spécial...je l'ai mordu, il l'a mal pris et m'a frappé mais j'ai utilisé mon alter et je me suis
sauvé.

Mais quelle histoire...Katsuki en avait mal à la tête.

- Ben t'a bien fait si je pouvais j'irai...


- Rien du tout, l'interrompit Katsuki l'aura menaçante, t'irai rien du tout.

Et puis quoi encore comme s'il pouvait se permettre d'intervenir dans le passé d'autres
personnes que celui de Denki, déjà lui c'était trop mais ils comptaient sur l'hypothèse que
c'était normal qu'ils soient là.

- Dans tous les cas, reprit Eijiro, tant mieux que tu sois plus là bas t'es pas obligé de travailler
on est là nous ! C'est pas à un enfant de s'occuper de ça normalement...toi tu ferais mieux
d'étudier pour Yuei, de pas dormir en classe et...

- Et quoi Eiji ?

- Ben de t'amuser un peu ! T'aura la vie devant toi pour t'occuper des factures.

Denki le regarda étrangement, s'amuser ? Mais il arrivait à s'amuser malgré sa misérable vie
et puis il ne saurai pas trop comment s'amuser différemment, il n'avait pas d'autres amis que
Izuku.

Katsuki soupira.

- Ouais au moins tu vas pouvoir te reposer un peu.

Et cela signa la fin de cette conversation...il restait encore un dernier point à éclaircir...mais il
le fera plus tard, le petit avait besoin de souffler. L'avantage d'avoir dû supporter patiemment
le retour de Deku, la révélation de sa paternité et leur mise en couple, était peut-être qu'il
avait appris à y aller pas à pas avec les émotions des gens, éventuellement à se mettre à leur
place et ce n'était pas si facile.

La période de Décembre est arrivée très froide, ils avaient dû acheter trois petits radiateurs
alimenté par l'électricité de Denki. Katsuki et Eijiro réfléchissaient aussi beaucoup à l'avenir
de leur jeune ami...si l'argent qu'ils gagnent servait à manger et à son abonnement
téléphonique, le reste, ils le conservaient précieusement dans le but qu'à leur départ, leur ami
ne soit pas à sec. Maintenant que Denki ne travaille plus, le quotidien était moins angoissant,
leur vie plus tranquille.

- Eijiiiii tu viens ?

Denki appelait son ami en le pressant, alors qu'il montait la pente au bord de la plage avec un
sac de course assez lourd et un sac de vêtements plus chauds pour eux.

- Maiiiiis on voit que c'est pas toi qui porte !

Denki revint vite vers lui et prit une lanière.

- On peut le faire ensemble !

C'était comme ça maintenant ils ne se quittent quasiment plus, à part pour dormir et pour
l'école. Denki n'hésitait déjà pas à montrer toute son affection, mais le sentiment d'avoir été
compris et accepté tel qu'il avait vécu sa vie, lui procura une euphorie qu'il avait du mal à
contenir. Plus qu'avec Izuku, la présence de Eiji le mettait vraiment dans un état de pur
bonheur. Katsuki en était le témoin direct, ce n'était pas ses affaires mais il n'était pas à l'aise
à l'idée que le seul ami de Deku, dans ce passé où il l'avait abandonné, puisse souffrir dans le
futur et jusqu'à leur époque. Mais il ne dit rien, Eijiro de toute manière ne pouvait pas
l'abandonner et qu'aurait-il pu faire d'autre que de soulager un minimum son ami.

Ils étaient toujours bloqués dans ce passé.

Katsuki ne comprenait toujours pas pourquoi son ami d'enfance passait autant de temps avec
Denki...Ils avaient l'air de beaucoup tenir l'un à l'autre, ce qui expliquait beaucoup leur
complicité par message au lycée et celle qu'ils auraient dans le futur. Un soir, Eijiro travaillait
au service de nuit lorsque Izuku vint de nouveau rendre visite à Denki, et ce fut une occasion
de plus pour lui de comprendre un peu mieux comment les deux jeunes collégiens étaient
devenus si soudés. Il comprit un peu mieux pourquoi, de tous ses amis de Yuei et malgré leur
rapprochement au lycée, c'est Denki et aucun autre qui s'était douté du départ de Izuku,
sûrement au courant de tous ses secrets.

Katsuki était posé dos contre le mur, à côté de la fameuse banquette et de la fenêtre ouverte
sur l'extérieur. Izuku était arrivé tard et Katsuki ne s'y attendait pas, alors Denki l'avait sauvé
en lui proposant de s'installer sur une couverture placée sur le toit. Les deux jeunes garçons
feraient quelque chose d'un peu fou en allumant cette fois un petit feu sur le toit.

Même s'il avait fait exceptionnellement plus doux ce jour-là, pour se chauffer et ne pas trop
sentir le glacial hiver, Denki trouvait plus amusant de faire un feu. Izuku avec ses éternelles
angoisses, questionnements et marmonnements, insista pour entourer la zone de petits
rochers et pour amener un seau d'eau à proximité. Avant de se laisser convaincre, il voulut
vérifier le matériau constituant le toit cherchant sur le net si c'était compatible et bien
résistant à un petit feu. Sous le rire moqueur de Denki, Deku ne lâchait pas l'affaire et faisait
toutes sortes de vérifications. Cela fit sourire Katsuki d'entendre Deku avec sa voix d'avant
mais son attitude de toujours. Avec les années Deku s'était améliorée mais n'avait pas changé.

Une fois fait, ils s'installèrent enfin pour observer la pleine lune de ce 27 Décembre.

- Ta mère va s'inquiéter Izuku si tu restes tard...

- Elle s'est déjà couchée...je lui ai pas dit que je venais te voir.

- Hein j'arrive pas à croire que t'es parti en catimini !

Izuku ria légèrement avant de reprendre d'un ton plus sérieux.

- Elle veut toujours que tu viennes à la maison Denki...

- Grâce à elle mon chez moi est bien aménagé et vivable, elle a déjà fait beaucoup, je veux
pas m'imposer.

- C'était le minimum ça !

Denki regarda son ami, il se souvenait des tout débuts de leur amitié et quelque chose
l'intrigue toujours beaucoup. Katsuki devait sûrement déjà être en train de dormir et Eiji ne
reviendra que tard alors il pouvait se permettre de poser ses questions ce soir.

- Izuku...toi et ta mère vous...vous vivez dans un petit appartement et...enfin tu vois on dirait
pas du tout sur toi que t'es riche.

Izuku se tourna vers lui d'un air interrogateur et Denki reprit.

- Ben tu sais quand... quand t'es venu me chercher t'a dépensé tellement d'argent pour moi...je
me demande pourquoi vous vivez comme n'importe qui alors que t'a autant d'argent.

- J'avais..., corrigea Deku.

Izuku ramena ses genoux contre lui et réfléchit quelques minutes avant de regarder de
nouveau la lune et de s'expliquer, Denki à ses côtés était très attentif.

- Dans toutes les civilisations et les mythologies du monde et depuis des milliers d'années, on
a toujours parlé de certaines personnes du côté des gens de pouvoir qui avaient des capacités
spéciales...que ce soit des devins, des magiciens ou des sorciers. Plus on s'est approché des
temps modernes et moins on y a cru, surtout avec les avancées de la science...Maintenant que
les alters sont apparus, il y a une théorie, pas très connue du grand public, qui dit qu'en
réalité, les alters existaient déjà à ces moments là... Sauf qu'ils n'étaient pas aussi répandu ce
qui rendait ses personnes ou ses familles là uniques. Tu comprends ?

- Hum oui ? Mais quel rapport avec toi ?

- Eh bien de ce que ma mère m'a raconté, ma famille a longtemps servi les empereurs et
dirigeants du Japon grâce à leur capacité spéciale...une sorte d'alter indéterminé assez proche
de la divination... Malheureusement, je ne sais pas grand-chose dessus parce qu'avec les
temps modernes et surtout depuis les guerres mondiales, ma famille a fui les
gouvernements... Ils ont tous vécu caché, sans laisser de traces, l'alter s'est transmis de
génération en génération, mais je n'ai pas pu trouver d'information dessus. Quand les alters
sont devenus communs dans la société c'était encore pire, ma famille s'est complètement
fondu dans la masse et mon père ne m'a rien laissé...

- Quoi ? demanda doucement Denki.

Un rictus amusé se forma sur le visage de Izuku quand il releva le regard pour réexpliquer à
Denki en le regardant dans les yeux.

- Eh bien je te dis que ma richesse est aussi héréditaire que les alters, c'est parce que je viens
d'une très ancienne famille importante que j'ai autant d'argents aujourd'hui sur mon compte
personnelle et pas sur celui de ma mère.

Denki accusa le coup, il ne s'attendait pas du tout à ça.

- Depuis des générations tous mes ancêtres ont eu cet alter spéciale et moi je suis le premier à
naître sans..., murmura Izuku avant de d'interrompre.

Il ne finit jamais sa phrase.


- Katchan doit avoir raison je suis vraiment un bon à rien..., ajouta-t-il en baissant le regard.

Katsuki dans le hangar se raidit, des centaines d'années que la famille de Deku avait une
capacité spéciale et il était le premier à naître sans alter, c'est ce qu'il avait voulu dire...

- Laisse tomber ton Katchan c'est un imbécile !

Izuku le regarda en souriant légèrement face à la tentative de réconfort de Denki.

- Enfin comme je n'ai pas hérité de cet alter, mon père est parti de la maison quand j'étais tout
petit... tu sais la semaine dernière, il y a même un officier habillé en civil qui est passé chez
nous.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Parce que même s'il y a des alters partout maintenant, celui-là est spécial...le gouvernement
veut de nouveau qu'on soit rattaché à lui.

- C'est pour ça que ton père est parti ?

- Pour ça en partie, l'autre raison c'est qu'il y a aussi un petit groupe de personnes qui
connaissent ce secret d'état et cherche à s'approprier cet alter depuis longtemps...c'est une
sorte de secte avec une religion étrange...mais je ne les connais pas du tout, ça c'est juste ce
que m'a raconté ma mère...

Denki ne dit rien et digéra peu à peu toutes ses informations, il se rapproche un peu plus du
feu.

- Eh ben ça alors...je m'y attendais pas...

- Je ne l'ai jamais dit à personne... pas même... à Katchan...

Denki se retourna vers lui, ils se regardèrent quelques secondes...avant de, ensemble,
détourner les yeux, Izuku vers la lune et Denki vers le feu. Après plusieurs minutes de
silence, Denki reprit lentement en changeant de sujet.

- Si on est ensemble à Yuei...comment on pourra expliquer qu'on est amis ?

Izuku réfléchit aussi un peu avant de répondre.

- Katchan ne va pas comprendre que j'ai un ami...il m'ignore depuis le début de l'année, mais
ça va le mettre en colère si je réussi l'examen...et encore plus si j'ai un ami...ou alors ça lui est
égal...mais il me posera quand même des questions.

- T'es vraiment incapable de mentir pas vrai Izuku ?

- Hum...surtout à lui.

- C'est ridicule...même s'il est fort, Kat-chan ne t'arrive pas à la cheville, dit Denki en
prononçant de manière moqueuse le surnom de Katsuki.
Izuku en ria avant de regarder à nouveau Denki dans les yeux et en souriant.

- Si on est à Yuei ce sera un nouveau départ pour nous deux.

- Ouais plus question de rester comme avant ce sera une nouvelle vie !

-Dans ce cas, nouvelle vie, nouveaux amis. On se rencontrera pour la première fois à la
rentrée de Yuei ! s'exclama Izuku.

- Tu veux qu'on fasse comme si on se connaissait pas ?

- Qu'est ce que tu en penses toi ? Demanda Izuku avec enthousiasme.

- J'en dis que ça va être marrant, j'suis partant ! On reprendra de zéro, comme si on était
normaux !

Ils en rirent joyeusement avant que Denki ne se tourne vers lui.

- Mais par contre pas de secret entre nous ! On doit pas changer l'un pour l'autre!

Izuku perdit son sourire, un peu mal à l'aise, il avoua.

-En fait Denki...il y a quand même une chose que je peux pas te dire...J'ai promis à la
personne qui m'a confié ce secret de ne rien dévoiler alors...

Denki se demanda ce que c'était, à ce moment-là il ne pouvait pas se douter que Izuku lui
cachait qu'il était un sans alter que All Might, le symbole de la paix, avait choisi pour lui
confier le One for All. Il ne l'apprendra qu'en même temps que tous les autres un an plus tard,
mais en voyant l'air embarrassé de son meilleur ami, il le rassura immédiatement.

- Ça me va... moi aussi il y a une chose que je t'ai pas encore dit !

Denki se replaça, à demi allongé en arrière sur ses coudes pour observer lui aussi la lune en
repensant à Eiji.

- Alors un secret chacun ça te va ?

C'est vrai qu'au début, le collégien à l'alter électrique n'avait pas voulu parler directement à
Izuku des deux adultes qui vivaient avec lui. Tout d'abord pour ne pas l'inquiéter, car même
lui se rendait compte de la dangerosité de parier sur la bonne foi de deux inconnus en se
basant uniquement sur son instinct. Mais ensuite, c'était surtout parce qu'il avait remarqué les
efforts que Eiji et Katsuki faisaient pour rester discret, ne pas interagir avec les autres et il
fuyait notamment Izuku comme la peste. Il regarda de nouveau son ami, celui-ci semblait
libéré d'un grand poids et le regardait avec reconnaissance et affection, il acquiesça en levant
sa main vers Denki.

- On a peut-être chacun notre secret mais entre nous ce sera toujours à la vie à la mort, tu sais,
je te considère comme mon frère.
Touché et troublé par les paroles de son ami, Denki ne sut que dire avant que Izuku ne
rajoute.

- Je t'aime vraiment de tout mon coeur Denki.

Complètement bouleversé, Denki déglutit avant de lever lui aussi la même main que son ami
et de la saisir.

- Ouais, à la vie à la mort...moi aussi je t'aime Izuku.

Ce n'était pas une poignée de main ordinaire, c'était une promesse qui le mettrait toujours de
bonne humeur et lui rendrait tout l'entrain qu'il pourrait perdre dans les épreuves qui
l'attendaient. Avoir un allié dans la vie, c'était bien la chose la plus précieuse que l'univers lui
avait offert jusqu'à maintenant. Izuku lui offrit un sourire plus lumineux que le clair de lune
avant qu'ils ne se lâchent la main, tous les deux émus et ébranlés à leur manière de la
discussion qu'ils venaient d'avoir.

Katsuki se laissa glisser le long du mur, assis par terre, il sortit l'alliance de son vêtement et la
ramena à ses lèvres.

Décidément, être là était contraignant et crucifiant, mais lui apprenait aussi beaucoup de
choses importantes, à son retour, dans le futur, plus rien ne sera jamais pareil.

Lorsque le mois de janvier passa, cela signa le début d'un complet désespoir dans le cœur de
Katsuki Bakugou, même Kirishima commençait à douter qu'il existe un moyen de rentrer
chez eux. Ils n'avaient pas trouvé d'informations sur Ko Unamari et n'avaient pas les
ressources pour des recherches à l'extérieur du Japon. Denki sentait bien le vent de déprime
qui s'intensifiait au fil du mois dans son chez lui. Après janvier, c'est le mois de février qui
commença à filer à toute vitesse, Denki était tombé malade mais sa fièvre ne dura pas plus de
quelques jours et pour cause Eiji s'occupait bien de lui. Katsuki était à la boulangerie pendant
que Denki se reposait devant cette vieille télévision quand Eijiro vint lui apporter une tasse
fumante en s'installant à ses côtés.

- En fait, comment tu fais pour justifier tes absences Denk' ?

- Ben j'invente des faux mots et des fausses signatures...

Un petit sourire en coin amusé s'afficha discrètement sur le visage de Eijiro, avant que Denki
ne lâche comme une bombe.

- Izuku m'a accompagné à mon ancien foyer avant l'été... et je suis entré en douce pour voler
mon dossier.

- Quoi !!!!

- Ben oui fallait bien si je voulais m'inscrire à l'école pour ma rentrée en dernière année ! En
plus y a plein de papiers importants que je vais devoir montrer pour Yuei et aussi c'est mon
dossier à la base !
Eijiro soupira, alors Izuku connaissait le foyer dans lequel ils avaient placé Hiro et
auparavant Denki, il n'était plus vraiment étonné de rien de toute façon. Ils regardaient une
sorte de série romantique sans intérêt, le but était simplement de faire passer le temps de
repos du jeune garçon dans un cocon de chaleur réconfortant. Eijiro ne s'imaginait pas que ça
marcherait aussi bien, mais Denki se laissa complètement aller contre lui. Finalement un peu
mal à l'aise de la question qu'il allait poser, Denki enfonça sa tête dans son torse, ce qui
surprit Kirishima. Ils étaient vraiment très proches là, Eiji n'en avait pas l'habitude.

- Tu...tu trouves qu'elle est jolie l'actrice ?

Kirishima regarda un peu plus attentivement l'écran.

- Mouais elle est mignonne.

Denki releva la tête, se détachant un peu de lui, l'air déçu, Eijiro détailla un peu plus son
propos devant l'air à demi-alarmé du collégien.

- Enfin elle est belle comme toutes les femmes sont belles et les hommes beaux...il en faut
beaucoup pour que je trouve quelqu'un moche, expliqua-t-il dans un petit rire embarrassé.

- Mais et moi ? La dernière fois tu as dit que tu me trouvais pas laid...

Eijiro rougit un peu avant de détourner les yeux.

- Toi...c'est différent Denki...murmura t-il.

Avec toute l'audace du monde, le jeune garçon se retourna pour se placer sur les jambes de
Eijiro, assis sur ses cuisses et face à lui, il accrocha ses mains sur son pull et le regarda
intensément.

L'adulte rougit énormément face à ce regard inquisiteur.

- Mais je pourrais être ton genre ? Demanda t-il sérieusement.

- Q...qqqq quoi ?

Denki sembla une nouvelle fois déçu.

- Ou alors tu préfères les filles, c'est ça ?

- Mais qu'est ce que tu racontes ?

Eijiro posa ses mains sur ses épaules dans le but de l'éloigner un peu.

- Je raconte que je t'aime et c'est sérieux je rigole pas.

Dire que cette déclaration ne lui avait rien fait serait mentir, Eijiro ne savait pas comment lui
répondre. Denki le fixait de ses yeux dorés et déterminés, il était si sûr de lui. Katsuki avait
raison, il l'aimait et c'était un soulagement mais... en sera-t-il de même dans plusieurs années
?
- Eiji...

Denki l'avait interpellé de nouveau dans l'espoir d'une réponse, le pauvre semblait déjà
commencer à souffrir et Kirishima ne le supporta pas. Au lieu de le repousser, il le serra
contre lui avec force et sans parler. Denki en tira lui-même ses propres conclusions et des
larmes commencèrent à perler au coin de ses yeux, il enfouit sa tête dans le cou de son Eiji.

- J'suis vraiment débile...un ex prostitué ça doit te dégouter...

- Dit pas ça c'est faux ! contra fermement Eijiro. Je...je t'aime aussi...

Denki releva un regard surpris vers lui et Eijiro mit un point d'honneur à ne surtout pas se
défiler.

- Je t'aime vraiment...

Denki un peu plus rassuré et n'ayant décidément peur de rien, amena ses deux mains de
chaque côté des deux joues de Eijiro et approcha son visage de celui plus que rouge de son
vis à vis. Il ferma ensuite les yeux et Eijiro en comprenant ce qu'il s'apprêtait à faire, finit par
détourner le visage, au grand désespoir du collégien.

- Je ne veux pas qu'on s'embrasse Denki...

- Tu préfères autre chose ? Tu peux me dire je suis doué dans ce domaine, je te ferai ce que tu
veux.

Bizarrement, ça ne lui plut pas d'entendre ça, au contraire, il se raidit et eut un petit
grognement contrarié en ramenant de nouveau le garçon contre son torse.

- Je croyais qu'on s'aimait alors pourquoi tu ne veux pas...c'est pas ça que font généralement
les couples ?

- Denki je t'aime mais...tu n'es encore...encore qu'un enfant.

- On ne doit pas avoir beaucoup d'années de différence.

Eijiro ria en serrant encore plus fort l'enfant au creux de son torse.

- Denki...on a au moins 10 ans de différence, t'es encore mineur...tu es un enfant je peux


pas...je pourrais pas te faire quoi que ce soit même si t'es consentant, ça ne serait pas bien...
Tu comprends ?

- Mais...Denki reprit en sanglotant, moi je croyais que... on s'aime non ?...

Ce que s'apprêtait à dire Kirishima aura sûrement une répercussion dans le comportement
futur du collégien, il en avait conscience... Il allait dire une chose contraire à tout ce qu'il
pensait auparavant...

- Tu sais Denki...l'amour et le sexe...ça va pas forcément ensemble...et moi ce n'est pas parce
que je ne peux rien faire de plus que te tenir dans mes bras que je ne suis pas fou amoureux
de toi.

Maintenant qu'il connaissait le passé de Denki il comprenait mieux pourquoi il était plus
évident et même vitale de séparer les sentiments de l'emprise physique et dominatrice que
pouvait avoir quelqu'un sur soi. C'était fou qu'en ce moment même, ce soit Denki qui agissent
comme lui le voulait tant et Eiji qui refuse, malgré leur fort attachement mutuelle. Beaucoup
de souvenirs lui revenaient à ce moment-là en tête, en passant par un Denki bourré à un
Denki nostalgique et triste...

- Hahaha Kirishima, je t'envie tu sais...

- Quoi ? Pourquoi ?

- Parce que tu fais partie des gens qui croient encore que sexe et amour vont toujours
ensemble, franchement t'a quel âge ?

...

- Mais t'es pas la personne que je veux...

...

- Parce que Eiji c'est pas toi, allez viens ...

...

- Je t'envie Eiji...

- De quoi ?

- De pouvoir être gêné pour aussi peu...

- C'est pas si peu d'embrasser la personne qu'on aime, surtout si elle nous aime aussi !

- Peut-être...moi je n'ai pas pu savoir...

...

Eijiro serra un peu plus fort l'enfant qu'il apprendrait à aimer de plus en plus fort en
grandissant.

- Je suis désolé Denki...je te promet que même si ça va te semblait long ça ne durera pas.

À partir de là et comme pour se consoler, Denki venait régulièrement se rassurer dans les bras
de l'homme qu'il aime et Eijiro ne lui refusait pas ses quelques moments de tendresse. Alors
le collégien ne ressent pas un manque quelconque, bien qu'ils doivent chacun réfréner l'envie
d'au moins embrasser l'autre, c'était toujours une situation très vivable.

Un autre moment assez dure à vivre pour Denki a été d'apprendre comment l'une de ses
connaissances était morte. Bien que Kirishima lui ait maintes fois interdit, Denki, comme le
hibou de nuit qu'il était, allait régulièrement rejoindre son Eiji à la fin de son service de nuit.
Alors qu'ils rentraient chez eux par l'une des rues devenues habituelles, Denki aperçut une
des filles de nuit au loin avec qui il alla échanger quelques mots. Le temps que Eijiro le
rejoigne, il avait dû se passer quelque chose car la femme de 40 ans, habillée très léger sous
son gros manteau, se contenta de poser une main sur l'épaule du jeune collégien.

- C'est la vie et les risques du métier ça mon beau...

Elle jeta un regard mi intrigué mi dédaigneux à Eijiro avant de simplement les quitter sans un
aurevoir. Quand Kirishima tourna la tête vers lui, il vit que son jeune amoureux était comme
en état de choc.

- Denki qu'est ce qui se passe ? Hey Denk' ?

Comme soudainement réveillé par les petites secousses de Eijiro, Denki le regarda avant de
simplement appuyer sa tête contre son torse. Kirishima mit la main à l'arrière de sa tête pour
lui donner de légères caresses.

- Qu'est ce qui ne va pas ?

Après quelques secondes, il lui répondit...

- Le monde est horrible je le déteste...

C'était assez violent et Eijiro reconnut dans ses yeux la même lueur de colère que le jour où
ils avaient décrit, avec Izuku, les personnes qui assistaient au bal de Noël auquel leur ami
avait été convié. La lueur quasi haineuse dans son regard laissa place à une profonde tristesse,
complètement abattu il marmonna dans sa barbe...

- Elle était bête ou quoi...tout le monde sait qu'il faut faire attention...

-Attention à quoi Denki ?

- Tu vois la fille qui nous avait interpellé le soir où je vous ai emmené chez moi.

Eijiro hocha la tête, oui il voyait bien cette gamine avait l'air d'être à peine majeur.

- Elle est morte.

- Quoi ? Mais comment ?

- On s'en fiche du comment... elle est juste morte.

Il observa un peu plus l'enfant face à lui, Denki se révoltait de quelque chose mais il ne savait
pas quoi avant qu'il ne s'explique un peu plus.

- C'était une fille de la rue...elle aurait dû savoir...Tu comprends pas Eiji ? Les victimes c'est
toujours les mêmes ! Les premiers à qui on distribue des drogues c'est toujours les jeunes..
nous, les enfants perdus...on est toujours... toujours les premiers à y passer. Si quelqu'un veut
pourrir un quartier c'est simple, la première étape c'est nous... les enfants de la rue. Cette fille
c'était pas mon ami mais je la connaissais, elle a été rendue plus ou moins addict à une
substance illicite, pour en avoir elle a fait n'importe quoi. Aujourd'hui c'est fini... elle est
morte.

Denki rajouta après un moment et avec dégoût .

- Pourtant c'est la règle numéro 1 de ne pas se faire droguer par un client... quelle imbécile.

Puis il reprit son chemin, les mains dans les poches, le regard morose et baissé, pour vite
quitter l'univers de ce quartier malfamé avec Eiji à ses côtés. La vie de cette fille comme la
sienne, n'étaient de toute manière que des histoires parmis tant d'autre lugubres qui
pullulaient dans le noir de la nuit.

***

- Ils avaient pris un aphrodisiaque Eiji...quand dans un quartier des jeunes puceaux se
promènent en bandant c'est que quelqu'un distribue quelque chose de pas légal.

- Alors on y retournera, l'agence surveille ce quartier c'était la zone de Hitoshi et Kirishima-


kun.

- C'est vrai on reviendra en plein jour ce sera plus sûr et ....

- Ça ne servirait à rien et vous le savez...

***

Non... il n'y avait que lui qui le savait si bien, Denki avait décidément connu beaucoup de
choses, ou en tout cas assez pour avoir une intuition infaillible, tout se passait toujours la
nuit. Cet incident ne fut pas rapporté à Katsuki, à peine arrivé chez eux que Denki faisait déjà
comme si de rien était. De toute manière il avait toujours été comme ça, quand il voit une
saleté il détourne les yeux vers quelque chose de plus beau. Eijiro et Katsuki n'avaient juste
pas l'habitude d'en voir, quand d'autres en étaient complètement fascinés et certains s'arrêtent
à leurs chocs et leur dégoût, sans savoir passer outre.

***

Katsuki, avant cette aventure dans le passé, ne s'était pas rendu compte à quel point le 14
février était une date importante aux yeux de Izuku, cela lui était tellement égal dans sa
jeunesse qu'il n'avait rien vu. Alors, évidemment, s'il n'avait pas été surpris de voir des hordes
de filles depuis quelques jours dans sa petite épicerie/boulangerie, il ne s'attendait pas à ce
que Izuku entre le matin où il était à la caisse pour se diriger vers les chocolats. Katsuki
replaça sa casquette et décida de mettre un masque en espérant que cela serait suffisant, le
petit Izuku regardait ce qui l'intéressait mais sans bouger.

- Eh bien petit cette année tu veux changer de parfum ?

Katsuki sursauta, tout à son observation, il n'avait pas remarqué sa vieille patronne surgir
derrière lui, elle s'approcha un peu de Izuku et celui-ci tourna son regard vert, tellement
nuancé, vers eux. Katsuki était heureux de voir de nouveau de près le visage de Deku, de loin
c'était différent, comment avait-il pu ignorer Izuku dans sa jeunesse ? Il ressemblait à un ange
tombé du ciel. Une vague chaude de tendresse le traversa, il comprenait un peu mieux le
besoin impérieux de Kirishima de vouloir rester et protéger le jeune Kaminari. À ce moment
précis, il aurait tout donné pour être celui qui protège le petit Izuku jusqu'à laisser la relève à
son jeune lui quand il aura enfin retrouvé ses esprits.

Izuku sourit pour répondre à la vieille dame et cela le tira de ses pensées.

- Non cette année j'ai décidé de ne rien acheter...

- Vraiment ? lui demanda la gérante assez étonnée. Pourtant tu avais l'air d'y tenir.

- Aha c'est vrai mais la personne à qui je les offres n'a jamais remarqué. Alors cette année, j'ai
décidé d'arrêter...

- Ooh j'en suis désolé... tiens choisis en un autre pour toi, c'est un cadeau de la maison.

- Merci ! lui répondit-il en souriant.

Ce n'est que quand la dame repartit vers la caisse que Izuku détendit ses épaules, l'air abattu,
avant de reporter un regard morose sur le rayon qui l'intéressait. Il prit une des boîtes et la tint
un petit moment dans ses mains avant de soupirer et de finalement la reposer pour sortir.
Katsuki quitta la caisse et s'approcha de la place de Izuku, il restait énormément de paquet du
goût qu'il avait choisi, c'était le seul dont il restait d'ailleurs, les autres avaient été dévalisés
les jours précédents.

La vieille dame revint en portant un petit carton.

- Le petit est déjà parti ?

- Ouais...

- Alala les autres filles s'y prennent toujours à l'avance pour éviter la rupture de stock mais lui
il vient directement le jour de la saint valentin... l'année dernière il est même passé durant sa
récréation de l'après midi...

Katsuki ne savait pas que Izuku avait été amoureux de quelqu'un au collège...elle ou il ne lui
a sûrement jamais rendu ses sentiments puisque Deku lui avait toujours affirmé qu'il n'y avait
jamais eu personne d'autre que lui dans sa vie.

- Tch... il devrait s'y prendre plus tôt s'il veut avoir du choix...

- Oh ce n'est pas la peine, il y a deux ans il m'a dit que le garçon qu'il aimait détestait le trop
sucrée, c'est un de mes seuls clients à acheter des chocolats épicés, il y en a toujours alors il
passe souvent à la dernière minute... enfin souvent, je ne le connais que depuis quatres ans
mais si j'ai bien compris c'est une habitude qu'il a depuis plus longtemps.

Elle commença à placer les articles du carton dans le rayon.

- Alala les jeunes...


Katsuki retourna à la caisse en réfléchissant, Deku l'aimait donc même pendant la période où
il avait été le plus odieux avec lui... Il n'avait jamais fait attention aux chocolats, il en trouvait
plusieurs chaque année dans son casier et les jetait sans réfléchir. Maintenant qu'il se
concentrait, il avait peut-être un souvenir d'une boîte qu'il trouvait systématiquement le soir, à
la fin des cours, comme voulant se démarquer des autres mis à la poubelle le matin même ou
dans la journée...Y avait-il un mot avec ? Si c'était le cas, il ne l'avait jamais lu... Il avait
toujours jeté sans même regarder... Alors il n'avait jamais accepté une fois les chocolats de
Deku ? Et à partir de la dernière année de collège, Deku ne lui en avait plus jamais offert.
Mais quel imbécile il avait été, chaque seconde dans ce passé était une torture et pourtant ça
ne faisait que quelques mois, comment Deku avait-il pu vivre toutes ces années avec un
constant et violent rejet... Au final, ce n'était vraiment pas étonnant que jusqu'à maintenant
son amant ait du mal à se confier à lui.

Il l'avait compris il y a longtemps mais maintenant il ressentait vraiment le poids du mal qu'il
lui avait fait.

Izuku ne l'avait jamais insulté, Katsuki en était sûr même s'il savait que se faire rejeter faisait
souffrir il ne l'avait jamais personnellement ressenti avant ce jour de saint valentin.

Deku avait été morose toute la journée, d'ailleurs il était repassé par la boulangerie en fin de
journée et en était de nouveau parti les mains vides. Alors Katsuki avait vu même de loin
qu'il était mal. Il ne fut pas étonné en rentrant de voir Izuku et Denki discuter...mais
contrairement à d'habitude ils étaient à l'intérieur du hangar...Katsuki avait à peine commencé
à bouger la lourde porte qu'il avait entendu Deku élever la voix, se disputaient-ils ? Il
s'immobilisa, heureusement personne ne l'avait remarqué. Katsuki fit le tour du bâtiment et
entra par l'arrière, les lieux étaient tellement froid comparé à leur plus petite pièce à vivre, il
lui fallut plusieurs minutes pour traverser tout l'espace et arriver à la porte qui devait le faire
passer dans la pièce à vivre, il s'y posta en tendant l'oreille.

Deku et Denki devaient être installés sur le tapis au milieu des coussins et couvertures car il
pouvait entendre leur discussions. Il aurait tout donné pour connaître le début de cette
conversation afin de comprendre comment ils en étaient arrivés là.

- Izuku...sois pas fâché, peut-être que ça changera ?

- Hein tu rigoles ! Katchan est égoïste et cruel, je ne ferai plus jamais la même erreur !
expliqua-t-il sur un ton amer.

- Mais si tu l'aimes alors il y aura toujours un moyen....

- Mais qu'est ce que tu crois Aimer ne suffit pas ! cria Izuku en l'interrompant.

Il serra les poings et baissa les yeux, tendu et en colère, il renchérit violemment.

- C'est bien beau d'aimer quelqu'un mais qu'est ce que ça peut changer à la situation ! Y a des
choses qui nous dépassent, c'est le destin on ne peut rien y faire ! Mon père m'aimait et
pourtant il est plus là et la même chose pour tes parents Denki ! Moi j'aime Katchan à la folie
et qu'est ce que ça change hein ? Rien du tout ! Il reste orgueilleux, agressif et insupportable !
Izuku se calma un peu et finit en sanglotant.

- Je suis fatigué...J'en ai vraiment assez...j'abandonne, je ne ferai plus jamais rien pour lui...je
veux devenir le meilleur des héros pour aider les gens, le reste n'a pas d'importance, je veux
juste qu'on me laisse tranquille...

Un long silence s'empara du lieu avant que Denki ne vienne s'asseoir.

- Je ne comprends pas...

Il avait Eiji avec lui et Eiji avait dit le contraire, que l'aimer était tout ce dont ils avaient
besoin, le cas Katchan était vraiment un casse-tête mais bon...

- C'est pourtant simple Denki, Katchan est un sans cœur qui ne m'a jamais pris en compte... à
partir de là rien n'est possible, je crois que l'amour n'est vraiment pas nécessaire dans la vie...
au contraire, c'est plus dure que d'être seul.

- ...

Denki ne pouvait pas comprendre, être seul était la pire chose à ses yeux, s'il avait eu
quelqu'un à qui s'accrocher... Leurs situations respectives étaient simplement trop différentes
pour être comparables. Pourtant, le jour où Denki sera séparé de Eiji, il repensera à cette
discussion, et durant les années qui passeront il comprendra un peu mieux les paroles de
Izuku. Parce que finalement même pour eux deux s'aimer n'aura pas suffit, il l'a perdu sans
espoir de le retrouver.

Le mois de Mars commença et avec lui une tornade jaune qui revenait beaucoup trop tôt de
l'école, il courait vers Eijiro et Katsuki.

- Je l'ai !!!!! J'ai réussi l'examen d'entrée ! Je vais à Yueiiiii, cria Denki de loin en balançant la
main qui tenait le petit dispositif digital qu'il avait ouvert dans les toilettes de son collège, il y
a à peine 20 minutes.

Eijiro le réceptionna et le porta en triomphe, Katsuki soupira de soulagement... au moins une


bonne chose de faite.

Très vite après cela, Denki reçut son uniforme, vêtement qu'il contemplait dans son
emballage avec des yeux brillants de beaucoup d'émotions, d'excitation, d'espoir et de fierté.

- Tu ne veux pas ouvrir le sachet plastique Denk' ?

- Tu rigoles ! Il risque de se salir.

- Pfff mais c'est pas grave on le lavera.

- Si c'est très grave Eiji ! C'est toujours l'apparence et surtout la première apparence qui
compte ! Il faut pas qu'il arrive quoi que ce soit à ce vêtement, je veux pas que les profs et les
autres se doutent de quoi que ce soit sur moi !

Eijiro perdit son sourire et ne dit rien, néanmoins il se força à reprendre bonne figure.
- Tu as raison Denki, de toute manière j'ai pas besoin que tu le portes pour savoir qu'il doit
super bien t'aller !

- Tu penses ? Tu crois que j'serai beau dedans !

- Ça j'en suis sûre ! reprit Kirishima avec enthousiasme.

- Les deux zozos vous venez ou je mange tout tout seul !

- Hey attends nous Katsuki, insista Denki en reposant son uniforme comme s'il était en
crystal.

Les trois amis ne se doutaient pas qu'ils avaient été observés. De temps en temps un homme
passait par là, Denki l'avait repéré il y a des mois et se doutait déjà de qui c'était. D'où l'idée
de demander à deux grands gars de vivre avec lui. Alors il avait comme d'habitude tout
ignorer. Après tout, cela faisait bien des mois qu'il avait quitté la mafia japonaise et même s'il
était toujours observé, il ne lui arrivait finalement rien. Denki s'imaginait déjà sûrement
continuer une longue vie avec ses deux compagnons de fortune, il ne se posait plus de
question et son avenir était tracé à ses yeux...il entrerait à Yuei et deviendra un héros dont son
Eiji serai fier, à sa majorité, il pourra enfin rester avec lui de la manière dont il commençait à
le rêver certaines nuits.

Jamais il ne se serait imaginé ce qui se passerait quelques jours après son admission à lui et à
Izuku dans l'école de leur deuxième chance.

Ce soir-là, en rentrant des cours, Eiji l'attendait devant le konbini pas loin de son collège. Ils
avaient marché ensemble et, comme à son habitude, Denki s'amusait à taquiner le plus grand
en lui effleurant la main et en le prenant par le bras. Il montait sur la route surplombant la
plage, c'était un détour mais Eiji avait insisté car il savait que Katsuki devait y être. Le
numéro un observait l'entraînement de Deku à son insu et à celui de Denki, qui n'avait
d'ailleurs toujours pas compris le drôle d'attachement qu'il avait pour lui. Alors forcément,
Denki a été agréablement surpris de trouver Katsuki sur le chemin du retour. Le collégien
avait tardé à l'école, il faisait presque nuit, alors ils ont vu de loin les flammes brûler, ils
sentaient cette odeur amère mais qui pique la gorge et les yeux.

Katsuki et Eijiro échangèrent un regard en comprenant enfin lorsque Denki détala comme un
lapin, l'angoisse au ventre, vers le hangar. Il arriva le premier pour admirer des ses yeux
écarquillés et la bouche crispée le massacre de sa propre maison par les flammes. En
secouant la tête frénétiquement il resta figé jusqu'à l'arrivée quasi immédiate de ses amis.

- Non non non non... c'est pas possible...

- Denki il faut reculer et appeler les pompiers ! insista Eijiro.

Il voyait bien l'état de choc de son petit protégé et un début de larmes perler aux coins de ses
yeux. Katsuki, au contraire, se rapprocha pour essayer de délimiter la zone à risque, c'était un
automatisme de héros, faire le tour et sécuriser le terrain en s'assurant qu'il n'y avait personne
de trop proche. Pourtant ils étaient dans un quartier industriel abandonné depuis plus de vingt
ans, qui risquerait de s'y aventurer ?
Alors forcément Katsuki ne vit pas l'étincelle folle briller dans les yeux de Denki.

- Passe moi ça Denki !

Eijiro lui arracha le téléphone pour appeler les pompiers, à peine la première tonalité retentit
qu'il entendit Denki murmurer dans un souffle essoufflé et désespéré.

- Mon uniforme...

-Quoi ?

- Yuei...Mon uniforme de Yuei !

- Pompiers de Musutafu quelle est votre urgence ?

Avant que Eijiro n'ai pu émettre un son, Denki s'était déjà précipité pour pousser et
s'engouffrer par la lourde porte entourée de flammes. Eijiro ne prit même pas la peine de
répondre aux pompiers, il lâcha le téléphone et se précipita vers le jeune garçon, déterminé,
apeuré et surtout perdu... Mais que se passait-il ? Les choses ne devaient pas tourner comme
ça. Et si Denki restait prisonnier de cette chaleur infernale ? Et s'il était gravement brûlé ou
blessé ? Les choses ne devaient pas se passer comme ça !

C'est consumé de colère contre le destin que Red Riot s'est enfoncé dans l'épais nuage de
fumée noire au milieu des flammes rugissantes qui créaient une infernale symphonie de
crépitements et de détonations. Denki tenait le sachet plastique au bras, accroupis, les yeux
fermés et la main sur la bouche en suffoquant. Eijiro activa son alter de durcissement pour la
première fois depuis des mois... pour la première fois depuis que les vilains les avaient
envoyé ici. Il rejoignit au plus vite son abruti d'amoureux, tenta comme il put de dégager la
banquette en feu et le prit sous le bras pour s'échapper en brisant la fenêtre. Ils roulèrent
ensemble sur le petit toit avant de tomber à terre, Kirishima sur le dos et le garçon qu'il aimait
dans ses bras. Heureusement, Denki était enveloppé par Eijiro qui avait activé son alter, il
n'eut pas trop à souffrir de sa chute, mais l'alter de Eijiro le blessa et l'écorcha à plusieurs
endroits. Avant que le petit n'ait le temps de prendre de nouveau ses repères, Kirishima le
traînait déjà au plus loin du hangar, Denki roula en lâchant le sachet avec son uniforme et
commença à fortement tousser à quatre pattes au sol.

Katsuki les rejoignit rapidement et Eijiro désactiva au plus vite son alter, au sol, légèrement
essoufflé et très en colère.

- Denk' !!!!! Espèce de taré ! Qu'est ce qui t'a pris Imbécile ???!!!!

- Mon uniforme ...

Comme enfin réveillé de cet état figé, Denki chercha anxieusement ce qu'il avait lâché plus
tôt. Il l'attrapa en couinant de douleur.

- Denki ! N'y touche pas, tu vas te brûler ! insista Eijiro.

Kaminari Denki semblait n'en avoir rien à faire, il murmurait compulsivement des choses
incompréhensibles en tâchant du mieux qu'il pouvait de retirer l'habit du plastique à moitié
fondu. Katsuki le regardait faire en fronçant les sourcils, il fallait vite que lui et Eijiro quitte
les lieux avant que les policiers et pompiers ne viennent pointer le bout du nez. Mais
Kirishima ne l'entendait pas de cette oreille et n'y pensait pas encore, il attrapa violemment le
bras du collégien pour le reculer de son obsession.

- Arrête, imbécile ! Tu te fais des cloques aux mains ! On s'en contrefout de ce putain
d'uniforme alors lâche le !

- Personne s'en fout il n'y a que cet uniforme qui compte ! hurla-t-il en réponse.

Denki se détacha avec brusquerie et reprit son travail à moitié en criant et à moitié en
pleurant.

- Il n'y a que les apparences qui comptent Eiji, il faut qu'il soit en bon état ! Il faut...il faut
absolument que...

Katsuki le regardait bégayer en s'acharnant sur sa tâche....C'est la première impression qui


compte, la première impression qui fait tout, c'est pas ta faute Katsuki, tu pouvais pas
savoir...

...Je sais bien mais en apparence, tout est question d'apparence, on est pas tous aussi
baraqué que toi ou Bakugou... C'est plutôt les garçons de type mignon et imberbe, vous ne
me trouvez peut être pas mignon mais vous avez tort...

....C'est pas grave je suis sûr que vous pouvez quand même dépanner un garçon aussi mignon
que moi !

....Il n'y a que les apparences qui compte Eiji, la première impression et l'apparence, si les
gens croient aux apparences alors je n'ai pas besoin d'aller vérifier ce qu'ils disent sur moi
parce que...de toute manière, les apparences sont toujours fausses et tant mieux.

Eijiro et Katsuki se regardèrent, Kirishima était blanc comme un linge, estomaqué et il se


sentait furieux. Cette croyance était tellement ancrée dans le cœur de Denki... Comment
avait-il fait pour ne pas voir tous ces signes... ou plutôt pour ne pas les comprendre ?

- Haa...

Denki ne souriait pas encore mais on pouvait voir un peu de la tension qu'il ressentait
redescendre en voyant que son uniforme allait à peu près bien. Katsuki ne voulut pas
s'attarder plus.

- Maintenant que c'est bon faut....

- Bonsoir tout le monde ! Doré Or dis moi tu avais des invités on dirait.

Ils se retournèrent à l'unisson vers l'homme qui avait parlé, il n'était pas seul mais
accompagné de plusieurs autres à l'allure de délinquants.

Lui par contre était habillé élégamment et d'un beau noir.


- Tu as beaucoup manqué à Oya-sama tu sais ?

Il n'en fallut pas plus pour que Denki s'enfuit en courant, Katsuki ne tarda pas à le poursuivre
et Kirishima se releva aussi vite qu'il put pour en faire de même, ils avaient maintenant
plusieurs hommes qui leur couraient après. Kirishima n'en revenait pas de l'expression de
terreur pure qu'il avait vu apparaître sur le visage du collégien avant qu'il ne s'en aille.....

- Katsuki ! cria Kirishima toujours en pleine course, tu vois Denki ?

- Ouais on le suit !

- Nom de dieu mais qu'est ce qu'il se passe à la fin !!!

- Je suis pas sûre, continua Katsuki en courant, mais j'crois que Oya c'est le nom qu'on donne
au père protecteur de la mafia japonaise.

Les choses deviennent plus claires... Denki se fait embêter par son ancien patron pas celui de
la boîte de nuit mais le chef de l'organisation à la branche trafic d'enfants, et c'est sûrement
eux qui ont mis le feu au hangar...J'ai un petit problème de sécurité ces dernières
semaines...ça m'arrangerait bien qu'il y ai des gars aussi grands et musclés que vous sur
place !

Denki espèce d'imbécile si je t'attrape ! Kirishima supportait encore moins que Katsuki le
passé dans lequel ils étaient enfermés. Il était en colère, tellement en colère qu'un autre
souvenir étrange remonta à son esprit

...T'es fâché Eiji ? C'est la première fois que tu me cries dessus... quoique non c'est pas la
première fois t'étais souvent fâché contre moi avant...

C'est vrai que depuis qu'ils étaient dans ce foutu passé... Eijiro se fâchait parfois avec le
Denki enfant... parce que cet imbécile ne prend pas soin de lui... parce qu'il préfère se faire
des cloques aux doigts que d'aller pleurer dans ses bras comme n'importe quel enfant qui vit
l'incendie de sa maison. Son foutu et futur petit-ami n'en faisait qu'à sa tête mais pouvait-il lui
en vouloir en voyant que le destin voulait s'acharner contre lui ?

Denki tourna à une ruelle qui se trouvait être un cul de sac et se tourna vers eux, l'uniforme
de Yuei toujours serré dans ses bras.

- C...C'est pas grave...Katsuki, Eiji on va prendre par...

Il s'apprêtait à courir dans l'autre direction pour s'échapper avant que les autres mafieux
n'arrivent quand une chose extraordinaire se produisit. Quelque chose que Denki ne put voir
mais qui figea Katsuki et brisa le cœur de Eijiro... parce que la suite devenait trop claire
maintenant...

Une sorte de large cercle d'un noir profond apparut au fond de la ruelle, un cercle d'où sortit
une petite main tendu vers eux, puis la tête d'une petite fille blonde reconnaissable entre
mille... Kana Midoriya...
Le cœur de Katsuki bondit dans sa poitrine, un large sourire apparut et une larme perla sur sa
joue, totalement figé, il n'émit aucun son.

- Katsuki papa, Tonton Eijiro ! C'est par là !

- La gauche si on prend à gauche je connais un raccourci ! fini d'expliquer Denki.

Le jeune collégien se tourna vers eux pour voir Katsuki avancer vers le fond du cul de sac
sans l'écouter et Eiji finit par tourner le visage vers lui. Un visage totalement bouleversé et
tourmenté qu'il ne comprit pas, ils n'avaient pas le temps mais bon sang que faisait Katsuki !

- Oncle Denki ne me voit pas vite !!!! insista Kana.

- C'est maintenant ou jamais ! ajouta Katsuki à l'intention de Kirishima.

À la grande surprise de Denki, Katsuki prit Eiji par le bras et le traîna vers le fond, le
collégien paniqua et retourna vers eux.

- Qu'est ce que....C'est pas par là les gars !

- Je suis désolé, Denki je suis désolé, je t'en prie pardonne moi.

- Eiji ! s'écria Denki en tendant le bras vers lui.

Katsuki avait disparu sous ses yeux en traversant le mur et son Eiji avait l'air de vouloir faire
la même chose. Kirishima se tourna de nouveau vers lui.

- Je suis désolé je vais te faire souffrir mais faut que tu m'attendes Denki ! Promets moi que
tu vas attendre !

- Attends Eiji !

Denki était presque au fond de la ruelle, il était à quelques centimètres de Eiji quand celui-ci
disparut à son tour et qu'il se cogna contre le mur froid de béton.

- Nooon ! Eiji !!!! Eiji j't'en supplies m'abandonnes pas ! Eiji !!! J't'en prie, Eiji reviens !!!!

Denki tapait contre le fond de la ruelle comme un fou, en pleurant et ne comprenant pas
comment il avait pu se retrouver seul. Le temps qu'il perdait à supplier l'homme qu'il aimait
de revenir laissa l'opportunité à ses ennemis d'arriver dans le piège à souris où il se trouvait.
Denki se retourna en vitesse pour se retrouver dos au mur contre plusieurs hommes, il
déglutit avant de tenter de fuir sur le côté, en passant au-dessus des poubelles. Peine perdu,
car ils l'attrapèrent facilement pour lui filer l'une des pires raclées de sa vie. Allongé et
amorphe après cette bonne séance de tabassage, l'homme habillé d'un costume noir
s'accroupit à son côté.

- Tu dois te demander ce qui t'arrive n'est ce pas ? Je vais t'expliquer la pute à 3 000... Le boss
ferme le game au Japon... On s'en va alors c'est ton seul et unique avertissement... T'as deja
de la chance de pas juste te faire liquider mais ose l'ouvrir sur quoi que ce soit pendant qu'on
est à l'étranger et t'es foutu, t'entends petit con ?
Il l'attrapa douloureusement par les cheveux, Denki ne sentait plus sa mâchoire, il avait
l'impression que ses côtes étaient aussi brisées que son cœur et sa jambe droite le lançait
comme jamais.

- J'entends rien, t'as compris ou faut en rajouter une couche ?

Denki émit un râle de douleur que son bourreau décida de prendre pour une approbation, il le
relâcha avec mépris et lui colla un dernier coup de pied au visage avant de partir
définitivement. Le nez de Denki était cassé à présent... Après des minutes entières de froid,
qui sait peut-être une heure entière, il rampa vers les poubelles pour en sortir son uniforme de
Yuei, crasseux et déchiré de partout par les hommes qui l'ont attaqué. L'image de l'habit pour
lequel il avait risqué sa vie plus tôt, le fait d'être seul, de ne plus avoir ni maison ni foyer ni
ami et d'avoir aussi mal partout, s'en était trop et le hurlement qui le saisit, ponctué par de
sanglots douloureux pour ses côtes et son visage, se fit entendre à plusieurs mètres... et même
à une autre dimension.

Kirishima avait le visage baigné de larmes et la main sur la bouche, Katsuki était tétanisé
devant la scène qui se produisait sous ses yeux. Mais Kana, elle, elle semblait déjà concentrée
sur autre chose, dos à eux et les yeux fermés. Kirishima se tourna vers Katsuki,
complètement ébranlé et la souffrance coulant de ses yeux, il se jeta sur lui.

- Connard on aurait pu attendre un peu !!! Ça n'aurait rien coûté d'attendre un peu ! On les
aurait mis K-O facilement alors POURQUOI ! Hein pourquoi tu m'as tiré ????!!!!!!!

- Et on aurait fait quoi la tête d'orties ! Hein ? On aurait utilisé nos alters ? Pour qu'il nous
reconnaisse quand il ira à Yuei !

- Son uniforme est foutu il ira pas à Yuei !!! hurla Eijiro.

Kirishima détendit sa prise du col de Katsuki et se calma petit à petit, abattu de plus en plus
par son désespoir et ses pleurs.

- L'uniforme c'est...c'est qu'une apparence Eijiro ...c'est pas la réalité, Deku était déjà un héros
sans uniforme... ce sera la même chose pour lui... il a déjà sauvé quelqu'un, tu le sais...

- Il ira pas... on l'a abandonné...je l'ai... C'est moi qui l'ai abandonné...

- C'est faux Tonton Eijiro.

Kana se tourna de trois quart vers eux, elle avait toujours l'air ailleurs mais les regarda de ses
yeux rouges perçants. Avec tout le sérieux du monde elle leur expliqua.

- Dans le présent vos corps ont été renvoyé dans l'usine où vous étiez en reconnaissance avec
Earphone jack et Invisible girl mais... personne ne comprend pourquoi vous êtes dans un
coma et on arrive pas à vous faire revenir... Les médecins sont désespérés et Oncle Denki
n'arrête pas de leur crier dessus, alors maman... Maman m'a autorisé à utiliser mon alter sur
vous. Je savais pas comment faire, j'avais aucune idée de comment m'y prendre mais j'ai
réussi à m'infiltrer dans les souvenirs de Oncle Denki...le problème c'est que je ne connais pas
très bien toutes ces dimensions, je me perds tout le temps partout ! Et c'est très dur d'ouvrir
des portes entre la réalité et les dimensions des souvenirs et des émotions... je suis désolée
Tonton Eijiro mais je maitrise pas grand chose et j'aurai pas pu tenir le portail plus
longtemps...Je vous cherche déjà depuis tellement de temps.

Katsuki s'approcha enfin de sa fille, il s'accroupit laissant Eijiro toujours abattu à l'arrière et
la prit dans ses bras. Enfin...il avait sa fille, sa petite, son enfant...son sang enfin calé au creux
de son cou. Il sentait son petit cœur battre et la serra plus fort.

- Je suis fier de toi... Kana je suis tellement fier...

Il porta sa main dans ses long cheveux blond et resta quelques instants à lui prodiguer des
caresses, en ouvrant les yeux pour mieux observer ce qui l'entourait. C'était simple il n'était
entouré par rien... ce n'était pas exactement le vide, il y avait une sorte d'huile noir d'un noir
profond qui les entouraient en semblant vouloir les engloutir sans pouvoir et c'était tout.

- Denki...je n'ai rien eu le temps de lui dire mais qu'est ce qu'il va devenir...

Katsuki relâcha Kana et elle s'approcha de Kirishima.

- Je ne sais pas...ça ne m'intéresse pas d'espionner les souvenirs je n'ai pas le droit de
m'attarder dessus, maman dit que ça me rendrai folle et triste. Je veux juste trouver le chemin
pour rentrer à la maison et pour ça il faut qu'on continue vers des points clés...pour venir j'ai
vu qu'il y avait des croisements, il faut qu'on arrive à la croisée des mondes de plusieurs
personnes.

- Tu cherches quoi exactement ?

- L'énergie de Maman, je la connaîs par coeur, je suis née dedans maman nous a tout donné !

Nous... Et pourtant elle ne parlait pas de Akira, ils sont trop différents... ou peut-être que
oui... après tout sa vitalité avait surpris les médecins. Katsuki se tourna vers son ami du lycée,
il regardait toujours vers le sol et Katsuki en eut mal au cœur...

- Je t'avais dit qu'avec tes promesses tu le ferai souffrir...

- Mais qu'est ce que j'aurai pu faire Katsuki dis moi...qu'est ce que...qu'est ce qu'il aurait fallu
faire ? murmura Kirishima en retenant du mieux qu'il le pouvait ses larmes. Qu'est ce qu'il
faut faire ?

- Retourner chez nous la tête d'orties...je veux retourner chez moi alors bouge toi le cul
maintenant !

Katsuki lui tendit la main.

- Il faut suivre Kana même si on passe par des souvenirs difficiles...ma fille est notre seul lien
vers chez nous, alors dépêches toi imbécile.

La vérité c'est que Katsuki était aussi chamboulé que lui sur le passé difficile de Denki mais
que pouvait-il y faire maintenant...ils n'avaient pas eu le choix, s'ils avaient su, si on leur avait
simplement dit qu'il suffisait de montrer un amour sans faille, auraient-ils pu l'un comme
l'autre éviter toutes ces souffrances ? Probablement pas... comme Izuku l'expliquait si bien, il
y a des choses qui nous dépassent et c'est ce qu'on appelle le destin.

Kirishima releva la tête, essuya ses larmes du revers de la main et accepta la main tendue vers
lui. Ils se tournèrent vers Kana, concentrée encore une fois sur autre chose, des choses qu'ils
ne sentaient pas, cette fille semblait au-dessus de tout le tragique du fil de vie des
protagonistes de l'histoire, c'est normal, elle regardait sans voir et elle entendait sans écouter
ce qu'il se déroulait car c'est encore une enfant et qu'elle avait toujours si bien obéi lorsque
Izuku lui disait de se protéger.

- Je crois que c'est par là ! dit-elle en se précipitant dans la masse d'huile noir qui se fendait
en deux à son passage.

Démarra alors la plus longue et éprouvante course que les deux héros n'aient jamais eu à
suivre de leur vie. Il voyait beaucoup d'images en accéléré de la vie de Denki mais parfois il
y avait des étranges ralentis, Kana hésitait souvent et s'arrêtait aussi. C'est de cette manière
que les deux héros purent voir un Denki boiter jusqu'à Yuei, blessé et sous la pluie.

- ...Je te reconnais...tu es l'un de mes futurs élèves. Allez viens...

...

- Yuei a pris contact avec ton ancien établissement..., Aizawa soupira. Cet orphelinat craint
grave, le directeur va parler de toi à des amis, est ce que tu acceptes de rester avec eux ?

...

- Bonjour Kaminari-kun...Je suis l'inspecteur Tsukauchi un ami de l'un de tes futurs


professeurs.

- Lequel ?

- Ha ça c'est encore une surprise petit, mais tu peux me faire confiance...je vais t'aider à te
construire une nouvelle identité...

- Personne ne peut m'aider...

- Ça va être dur mais quand on est doué avec un ordinateur, de nos jours on peut tout faire.
Je vais t'aider avec les bases et en échange il faut que tu m'aides à prendre au piège ceux qui
t'ont attaqué, ça te va ?

...

Kana s'arrêta et Kirishima tourna la tête vers un souvenir en particulier. Denki était assis à
l'extrémité d'un canapé, jambes recroquevillées avec des bandages de partout, il regardait vers
le sol, clairement malheureux, déprimé et l'air atrocement seul...

- C'est dans deux jours ta rentrée à Yuei mon grand, dit un vieux monsieur debout dans le
salon qui tenait sa partenaire de vie, ridée du temps et des années, par l'épaule. Tu n'es pas
trop stressé j'espère.
Après un silence la vielle femme s'approcha.

- C'est normal que tu ne sois pas très bavard mais sens toi comme chez toi ici d'accord ?

- Je vous interdit de m'approcher ! leur hurla le Denki collégien, la hargne aux yeux et
raclant sa voix. Je n'ai besoin de personne et vous ne serez jamais mes parents !

Le vieil homme ne se formalisa pas de cet excès de haine et rie.

- Hahaha je crois que vu notre âge on aura plus l'air d'être tes grands parents ! Qui sait si
nous serons toujours là dans 10 ans...

- Nous n'avons pas l'intention de prendre la place de tes parents, dit avec douceur la dame
âgée en souriant. Tu n'en as que deux et ils devaient être très beaux et très forts pour avoir un
fils comme toi...

Denki en fut touché aux larmes, elles coulaient maintenant abondement sur ses joues.

- Kaminari-kun ...

- Personne ne m'appelle par mon vrai nom... Et même à Yuei ils font ça... pourquoi...
pourquoi vous faîtes tous ça ?

- Parce que tu es l'enfant de tes parents, c'est normal..., lui répondit le grand-père.

- Je n'ai rien d'un enfant normal !

- Rassure toi Kaminari-kun , on ne te demande pas de tout oublier ou de nous aimer... nous
voulons simplement que tu aies assez confiance pour nous laisser te créer un endroit où tu te
sentiras bien et en sécurité, tu comprends ?

...

- Moi c'est Kirishima Eijiro ! Et toi ?

- Denki... moi c'est Denki Kaminari ...

- Je suis sûre qu'on deviendra les héros les plus badass de notre génération c'est quoi ton
alter déjà ?

... Maintenant qu'il voyait ce souvenir, Kirishima ne pu rater l'expression de douleur et de


déception qui passa sur le visage du nouveau lycéen face à son lui ignorant.

....

- Dis moi Denki...pourquoi tu passes tout ton temps avec Mineta-kun ? Tu ne t'intéresses
même pas aux filles.

- Parce qu'on a dit qu'on faisait comme si on se connaissait pas d'avant Izuku ! Sinon
t'imagines bien que je serai pas là à encore me faufiler en cachette dans ta chambre.
- Mais ça ne te ressemble pas...tu es naturellement joyeux mais là j'ai l'impression que tu te
forces surtout à faire le débile en fait... tu es plus intelligent que ça.

- J'veux pas que les autres se posent des questions sur moi...je préfère qu'on me prenne pour
l'idiot de service obsédé par les filles...c'est plus simple de se fier aux apparences.

- Et Kirishima-kun alors ? Tu devrais rester avec lui, il m'a l'air gentil, je suis sûr qu'il
t'appréciera comme tu es.

- Je ne sais pas... et puis il traîne tout le temps avec Bakugou...

- Et alors je suis sûr que tu adoreras Katchan ! Tu as vu il a fini premier au championnat !

- Mais c'est lui qui te harcelais !!!! J'arrive pas à assumer que j'étais assez naïf pour croire
que ton harceleur s'appelait vraiment Katchan !

- Haha tu pensais qu'il s'appelait comment ?

- Je sais pas mais sûrement pas Katsuki !

- Pourquoi ?

- Parce que... pour moi Katsuki c'était quelqu'un d'autre... quelqu'un de mieux...

- Je ne comprends pas.

- Fais pas gaffe Izuku c'est par rapport à mon secret.

- Dans tous les cas, tu ne devrais pas t'arrêter à ce qu'il m'a fait au collège. Ne t'empêche
d'être amis avec lui pour moi...c'est quelqu'un d'extraordinaire quand on le connaît. Il faut
que tu te fasses ta propre expérience de lui.

- Ouais...et puis il y a Eiji...Je veux dire Kirishima ! Je veux mieux le connaître !

- Tu l'adores déjà Denki ! se moqua gentiment Izuku, toujours concentré sur son devoir assis
à son bureau.

- C'est juste...qu'il me fait penser à quelqu'un..., ajouta pensivement Denki en regardant le


plafond, allongé sur le lit All Might de Izuku.

... Les images se floutaient pour affluer rapidement et lentement à la fois, le bruit était sourd
et parfois muet. Les événements et les combats avec Shigaraki s'enchaînaient néanmoins à
une vitesse toujours trop lente pour les empêcher de revivre les pires moments de la classe A.
Le moment où Denki ouvrit sa lettre pour apprendre en même temps que tout le monde le
lien de Deku avec le One for All fut particulièrement révélateur... Katsuki voyait clairement
marqué une simple phrase sur le papier.

Voilà je n'ai plus aucun secret pour toi Denki...

***
- Un jour moi aussi je te dirai le mien...mais là c'est...toujours trop dur Izuku...on m'a encore
abandonné et je déteste la personne qui m'a fait ça.

...

- Izuku...je sais que c'est pas bien mais...je l'aime je l'aime vraiment beaucoup et je
suis...tellement triste...je pensais que maintenant qu'on était revenu tous sain et sauf à
Yuei...je pensais que maintenant que t'es de nouveau avec moi...je pourrai rester avec lui
toujours mais...il m'a...il m'a encore laissé tomber...

Denki pleurait toutes les larmes de son cœur sur l'épaule de Deku. Izuku l'avait rejoint, assis
sur les petits escaliers de l'internat. La fête battait son plein à l'intérieur et Denki l'avait vite
fuit en entendant la nouvelle.

- Je suis désolé Denki... même moi je ne m'imaginais pas qu'avec Mina...ils formeraient un
couple.

- C'est ma faute...J'ai cru...j'ai vraiment cru comme un imbécile...C'est pas vrai mais je suis
tellement bête ! Izuku si tu savais à quel point je suis débile ! C'est pas lui...ça a jamais été
lui...Kirishima est amoureux d'une fille et je parie que ça changera jamais ...il...il a toujours
eu la belle vie, une vie parfaite...on a...on a vraiment rien à voir lui et moi...

... Kana s'arrêta brusquement et tourna les yeux du côté opposé que Katsuki et Eijiro fixaient
à l'instant. Ses yeux s'écarquillèrent et son visage s'illumina.

- Je reconnais cette énergie !

Les deux héros s'arrêtèrent à son niveau pour voir apparaître une fille qu'ils n'avaient jamais
vu. Mais ils n'en avaient pas besoin pour la reconnaître, elle ressemblait tellement à sa mère.

- Je m'appelle Meroji ! C'est comme Melody en anglais ! Merci de m'avoir sauvé de ce


malade mental, dit la jeune fille en s'inclinant.

- C'est normal on est de futurs héros de Yuei, répliqua fièrement le propriétaire de la vie
qu'ils parcouraient.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit nous serons là pour t'aider ! Je m'appelle Izuku, Izuku
Midoriya et lui c'est mon meilleur ami Denki Kaminari !

Katsuki observa Deku lui tendre la main avec ce sourire si doux et si particulier qui
n'appartenait qu'à lui et à ses enfants.

- C'est par là ! C'est par là Katsuki papa je suis sûr que c'est par là que je suis née !!!!!

- Quoi ?

- Je veux trouver un croisement des souvenirs de maman pour y entrer et revenir par là je suis
sûr que par là il y a un moyen, je reconnais l'énergie de Tata Melody !
Elle s'engouffra dans la direction de l'image qu'ils observaient, cette image qui se flouta à leur
passage pour se transformer en autre chose et les héros la suivirent.

...

-Je suis désolée Izuku-kun je suis tellement désolée...je ne m'étais pas rendu compte que
j'avais perdu le contrôle à ce moment-là !

Izuku semblait tétanisé et il portait la main à son ventre.

- Tu es sûr du fonctionnement de ton alter Melody ! demanda Denki avec insistance.

- Oui...je veux en faire mon métier, mon alter permet à une personne qui ne le peux pas de
donner la vie à un ou plusieurs enfants qui seront le mélange parfait de l'ADN de la personne
que j'ai "activé" et de celui ou celle qu'il ou elle aime...Plus l'amour ou le temps passé à
l'aimer est fort et plus il y a de risques de donner naissance à plusieurs enfants...Izuku je suis
tellement désolée...pardonne moi, s'excusa t-elle en pleurant.

...

- Il y a forcément un moyen Izuku ! Tu peux peut-être faire un truc du même genre que
l'avortement ou je sais pas !

Deku était tourné dos contre Denki, ils étaient sur le toit de Yuei et Denki était paniqué, au
bord de la crise d'angoisse.

- Comment je pourrais faire ça hein ! cria Izuku, apparemment en rage et frustré, la tête
baissée. Mon moindre passage à l'hôpital, à l'infirmerie ou n'importe où est comme mon
courriel... analysé par des gens que je ne connais pas. Même si Yuei ne le sait pas, je suis
toujours surveillé par l'Etat ! Si quelque chose de pareil se fait savoir, ils ne me laisseront
pas tranquille !

- T'es quand même pas obligé de partir, Izuku ! Denki se rapprocha en lui tendant la main. Je
t'en supplies, on trouvera quelque chose, ensemble on s'en sortira !

- Ça te mettra en danger toi, Melody, ma mère, Ochaco et tous les autres !

- Mais si tu n'as plus cet enfant, tout ira mieux non ?

- JE NE PEUX PAS

Izuku s'accroupit à terre en pleurant

- Je peux pas tu comprends Denki...on l'a su trop tard...il a déjà plusieurs mois...je pourrais
pas tuer mon propre enfant et celui de Katchan aussi, même si ça va sûrement le
répugner...Et je peux pas lui dire, on est à peine redevenu amis cette année, s'il apprend de
cette manière là à quel point je tiens à lui...je vais le choquer...Je peux pas lui imposer
ça...c'est moi qui suis amoureux de lui, il m'a rien demandé et... soit il sera complétement
dégouté et nous rejettera soit il va vouloir prendre ses responsabilités sur des sentiments qu'il
a jamais éprouvé pour moi... c'est... c'est pas sa faute... C'est moi qui l'aime... Je...je peux pas
lui demander ça...et je peux pas tuer mon enfant même si c'est lui qui me tuera à la fin...et je
peux pas rester parce qu'on s'en prendra à nous deux et je mettrai tous mes amis en
danger...Denki...j'ai pas le choix...

Izuku semblait souffrir plus que tout, les joues baignées de larmes et le visage crispé, seul en
proie à une décision terrible.

- On a toujours le choix...s'il te plaît Izuku, réfléchit encore...moi et Melody on sera toujours


de ton côté...

...

- Allez il faut continuer plus vite, je sens qu'on y est presque, insista Kana, alors ils accélèrent
encore l'allure.

Mais Katsuki ne put s'empêcher d'observer encore les alentours, ils étaient au milieu de pistes
d'avions...

- T'aurais pas dû me suivre Denki !

- T'allais partir sans même me prévenir Izuku !

- Parce que je ne veux pas que tu gâches ta vie pour moi ! Réfléchis tu as enfin des parents
que tu aimes et qui s'occupent bien de toi ils sont vieux il faut que t'en occupes... et tu as des
amis à Yuei, t'a réussi ton nouveau départ, tu as la vie que tu mérites depuis tellement
longtemps, Denki, je t'en prie gâche pas ça pour moi.

- Je refuse...c'est pas juste je peux pas vivre la belle vie sans savoir si tu vas bien, c'était notre
promesse Izuku tu as dit qu'on était comme des frères !

L'image se brouilla soudainement, des hommes étrangement vêtus apparurent et Denki


s'interposa pendant que Izuku semblait...il semblait se réfugier dans le cockpit d'un avion qui
allait très bientôt décoller. Eijiro assista à la scène avec la nausée, parce que Denki se battait
une nouvelle fois tout seul, comme toujours, comme sous cette douche pendant le camp
d'entraînement. Eijiro devinait que le jeune lycéen n'utilisait pas son alter pour éviter de
dérégler les appareils de l'aéroport...éviter une autre tragédie.

- Ça y est cette fois je suis sûr qu'on y est ! dit Kana en sautant à pied joint, Katsuki ne tarda
pas à la rattraper et Kirishima à fermer les yeux pour suivre ce saut.

Seulement ce n'était sûrement pas ce qu'espérait Kana en arrivant, parce qu'elle perdit vite
son sourire face à la scène qui se déroulait devant eux.

...

- Je m'appelle Takeo Tanaka, dit un homme dans la cinquantaine en tendant la main à Denki.
Je suis un ami de Izuku...c'est moi qui était sur l'île avec lui.

- Qu'est ce que vous voulez exactement ? J'ai revu Izuku longtemps après qu'il ait quitté
l'île...mais je l'ai encore perdu, je ne sais pas où il est alors si vous savez quoi que ce soit...
- Je ne connais pas la localisation actuelle de Izuku...Quand je suis revenu sur l'île après le
ravitaillement et qu'il n'était plus là, je me suis senti fautif de ne pas savoir s'il a pu
s'échapper lui et les enfants...Alors j'ai quitté mon travail et je l'ai cherché. Ça m'a
directement mené au nord de Chubut en Patagonie, il y avait une femme japonaise qui se
recueillait sur la tombe de sa fille et cette femme m'a raconté qu'elle avait cherché sa fille à
travers le monde depuis qu'elle avait fugué pour retrouver son ami. Un ami sur qui elle avait
utilisé un alter de fertilité...

- Oui, c'est Melody...les bombes pleuvaient et Izuku a réussi à mettre Kana et Akira en
sécurité pendant qu'elle m'aidait à évacuer le village...je suis désolée pour sa mère...

- Elle s'appelle Yoasobi , c'est une femme très bien...nous sommes revenus ensemble
d'amérique du sud et...elle veut aider le garçon pour qui sa fille s'est sacrifié. Et moi...je me
suis beaucoup attaché à Izuku, son parcours et celui de son père me fascinent alors je veux
faire quelque chose pour le persuader de rentrer. La vie qu'il mène avec ses deux enfants...ce
n'est pas tenable...il était tellement faible, il risque de s'écrouler...je m'en sentirai
responsable.

- La mère de Izuku est morte, plus rien ne le rattache au Japon...

- Mais il y a vous et moi et Yoasobi-san aussi...c'est déjà pas mal...

- Il y en a encore plus, tous ses anciens amis de Yuei et... Bakugou aussi...c'est le héros qui est
devenu numéro 1 du Japon il y a quelques mois... Il le cherche partout depuis le jour où il a
quitté Yuei... Je suis sûr que lui et ses anciens amis pourront le persuader de rester...

- Bakugou ?

- Il l'appelle toujours Katchan...

- Le père des enfants...

- Oui mais...il ne l'a jamais su et il ne pourra jamais le retrouver de lui même, il faut que
Izuku accepte de revenir...

- Je ne sais pas comment Kaminari-san ...

- Moi je sais...j'ai appris à mes 18 ans que...deux amis que je m'étais fait en dernière année
du collège ont économisé de l'argent sur un compte pour moi...je pensais qu'ils m'avaient
complètement abandonné mais j'imagine que finalement, aucun des deux ne bluffait sur leur
amitié...ajouta Denki dans un murmure.

- Et que voulez-vous faire de cet argent Kaminari-san ?

- Je veux...Denki semblait réfléchir... Je veux qu'il y ait une agence de héro remplie des
personnes qui compte le plus pour Izuku...comme ça le jour où il reviendra...il nous
trouvera...Même s'il pense que c'est impossible moi je suis sûr qu'un jour Izuku reviendra
pour être un héros du Japon...le successeur d'All Might.

- Dans ce cas je vous aiderai Kaminari-san ...et Yoasobi-san aussi en sera très heureuse.
...

- C'est pas vrai, on est allé trop loin Katsuki papa ! On est déjà né depuis longtemps à ce
moment-là. Je sais pas...je suis encore perdu, je sais pas comment rentrer...

Katsuki déglutit face aux images de Denki, bricolant dans le bâtiment de la future agence
avec la mère de Melody et Tanaka...sûrement à peine quelques semaines avant que l'ex
scientifique ne vienne se présenter à lui chez Endeavor. Il se tourna vers Kana qui ne
contrôlait plus ses larmes, elle marchait au hasard en regardant à droite à gauche
complètement déboussolée.

Katsuki l'attrapa par les épaules et s'accroupit face à elle.

- Respire princesse...calme toi t'entends..., Katsuki avait la gorge noué mais il continua. Je te
fais confiance et toi aussi tu dois rester confiante, on va trouver la sortie...on va trouver le
moyen de se raccrocher à l'énergie de Deku.

- Mais je n'y arrive pas...je sais plus... je...

- Concentre-toi. Tu vas trouver, j'ai confiance...

Katsuki remonta son menton et lui offrit un large sourire comme il en faisait rarement. C'est
alors que les yeux rubis de la jeune fille s'accrochèrent à un objet brillant au niveau du cou de
Katsuki...

- C'est...c'est la bague de Grand-père Hizashi ?

Katsuki fronça les sourcils et la sortie, permettant à Kana de l'effleurer du bout des doigts,
une idée sembla germé dans son esprit puisqu'elle leva des yeux brillant vers lui.

- Qu'est ce qui se passe Kana ? Demanda Kirishima jusque là légèrement en retrait.

- Cette bague...Elle contient beaucoup d'énergie positive...elle est pleine d'amour...c'est


l'amour de Grand-père pour Grand-mère Inko et de maman pour... toi et grand-père et grand-
mère et nous...

- Quoi ? demanda Katsuki.

- J'ai vu cette bague passer dans les souvenirs de Oncle Denki, je reconnais sa bonne énergie,
il faut qu'on retourne en arrière Katsuki papa !

Katsuki n'était pas sûr de comprendre mais il lui faisait confiance alors il hocha simplement
la tête, prêt à la suivre au bout du monde où au bout du temps. Et c'était repartie pour un tour
qui dura moins longtemps toutefois. Notamment parce que Kana semblait parfaitement savoir
où aller maintenant.

Elle s'arrêta si brusquement que Kirishima en bouscula Katsuki face à lui.

- Hey ça va pas de freiner comme...


- C'est ici ! la coupa Kana.

Kirishima leva la tête vers le souvenir en question. Il avait l'air de faire beau mais frais dans
la rue sur laquelle marchait Denki et Izuku lycéen...

- Tu déconnes Bakugou veut plus te lâcher ! Tu verrai les regards qu'il me lance des fois, à
croire que c'est lui qui maîtrise les éclairs ! Même Melody pense que tu devrais au moins
tenter des chocolats d'amitié.

- Arrête ça ! Katchan est comme ça...il est plus gentil parce qu'il se rend de plus en plus
compte du mal qu'il faisait au collège...Ça n'a rien à voir avec de l'amour...et puis j'ai juré de
plus lui offrir de chocolats de saint valentin et de ne plus me faire avoir comme ça...

- Hummm si tu le dis... Mais on est en première il te restera que l'année prochaine si tu


changes d'avis.

Denki mit les mains dans ses poches et observa le ciel pensif avant de regarder sur le côté. Il
s'arrêta en observant l'enseigne d'une boutique.

- Qu'est ce qui se passe Denki ?

Izuku était revenu au niveau de son ami, légèrement inquiet et Denki tourna vers lui un
regard brillant de malice et un sourire sincère.

- Et si ce ne sont pas des chocolats ?

- Quoi ?

- Et si c'était autre chose que tu offrais à ton Katchan adoré ?!

- Heiiiiin ? Comme quoi par exemple ?

- ... Hummm une bague par exemple ! Denki l'avait dit en faisant semblant de réfléchir et le
doigt maintenant pointé sur la bijouterie qu'il observait plus tôt.

- Quoi !!!!! Mais ça va pas, c'est ridicule ! Katchan n'a jamais accepté mes chocolats et tu
voudrais que je lui offre une bague ! On est à peine redevenu amis cette année.

- Oh allez Izuuuuu ça serait trop drôle !

- Tu as juste envie de le voir m'exploser c'est tout !

- Ben oui je veux savoir s'il serait capable de te taper comme avant. Maintenant, à moins
d'être en duel contre toi, il n'ose même pas t'effleurer ! T'es le seul avec qui il fait attention
dans la classe c'est trop mignon.

- Arrête un peu Denki ! La seule bague que j'ai c'est celle de mon père...

Izuku sortit la chaîne avec à son bout l'alliance de sa poche.


- Et....je supporterai pas que Katchan la jette à la poubelle comme les chocolats.... tu
comprends.

Bien-sûr que Denki comprenait, après tout il n'avait toujours pas digéré le rejet et l'abandon
de Eiji...

- T'es pas obligé de lui donner celle-là !

Izuku leva les yeux vers son ami.

- Allez viens !

Denki le traîna quasiment de force dans la boutique d'en face et Izuku, décontenancé, se
laissa faire. En sortant de la boutique, Izuku tenait à la main la copie parfaite de l'alliance et
la regardait avec beaucoup d'émotion...

- T'abuses Izu t'aurais au moins pu accepter de la mettre dans une boîte.

- Mais je ne vais pas lui offrir...

- Quoi ? Tous mes efforts pour rien !

Izulu réfléchit plusieurs minutes sous le regard et le sourire bienveillant de Denki.

- Si un jour... si un jour j'osais offrir quelque chose pour la saint valentin à Katchan...alors
ça ne pourrait être que la bague de papa...

Soudain Izuku mit la nouvelle bague à son doigt.

- Celle-là, elle est pour moi...c'est la jumelle de l'alliance de mon père...je veux qu'elle reste
avec moi...

Le sourire de Denki s'agrandit.

- Si tu veux... , dit-il en croisant les bras derrière sa tête.Haaaa c'est déjà demain... Et moi
j'imagine qu'il va falloir que je supporte Mina et Kirishima se bécoter toute la journée..., dit-
il sur le ton dramatique qu'il aimait employer pour se montrer dérisoire.

Ils reprirent leur marche.

- Tu abuses toi aussi Denki, ils ne font jamais ça devant nous.

- Mouais...ça ne change rien au fait que je n'ai jamais rien eu à offrir à personne pour la
saint valentin et que cette année ne fait pas exception...

- Tu trouveras Denki j'en suis sûr !

Katsuki observait la bague au doigt de Deku...il ne l'avait jamais remarqué avant son grand
retour 8 ans plus tard... au moment de ce souvenir, le lendemain devait être le 14 février...ce
qui signifiait que Deku quitterai Yuei moins d'un mois plus tard. Il connaissait Melody et au
moment où il discutait de lui offrir l'alliance qu'il portait maintenant au cou, alors qu'il sortait
joyeusement et sous ses yeux de cette bijouterie... Izuku portait déjà ses enfants sans le
savoir... Bon sang il aurait dû y aller plus doucement pendant les entraînements à Yuei ! Il
aurait pu blesser Deku et leurs enfants sans le savoir.

- Katsuki papa c'est le meilleur moment ! Maman n'a jamais été aussi bien qu'à ce moment là.

Katsuki vit Denki mettre son bras autour de l'épaule de Deku... Deku avait l'air heureux...
Deku n'avait jamais eu l'air aussi heureux qu'après leur réconciliation, alors qu'il était amis
avec Denki, Melody, Uraraka, Iida, Todoroki et tous les autres...avec le poid du secret de All
Might en moins et le mal qu'incarnait All for One vaincue... Lorsque sa mère était toujours
vivante et All Might à ses côtés... entouré de toutes les personnes qu'il aimait.

Katsuki observa le visage bienheureux de Deku qui riait à ce que racontait ce débile de
Kaminari... bon sang cet état de bonheur complet avait duré pour Izuku moins d'une année...
Durant moins d'une année il avait vécu comme une personne normale. Pas comme un sans
alter ou un garçon détesté de son ex meilleur ami et de tous ceux qu'il l'entoure, pas un père
prématuré chassé de chez lui par la force du destin, ni un ado qui porte le poid du bien et du
mal incarné par le One for All sur ses épaules. Et ça n'avait duré que la moitié d'une année...

- Katsuki papa il faut y aller !

Le numéro 1 du Japon sortit de sa transe et suivit Kana qui se précipita droit sur le corps de
Izuku, Kirishima douta.

- Euuuh vous êtes sûr là ?

- Parfaitement Tonton Eijiro ! C'est comme Oncle Denki tout à l'heure, ils ne nous voient pas
!

Ils traversèrent le corps de Deku sans encombre.

- Ben pourquoi tu t'arrêtes Izuku ?

- Je ne sais pas...tu n'as pas senti un vent bizarre ?

- Hum... Non il n'y a pas de vent, il fait super bon par rapport à la semaine qu'on a passée !

- Oui...c'est étrange...j'ai dû rêver...

...

Katsuki ouvrit les yeux au beau milieu de cette huile noir, elle le recouvrait de partout,
comme dans ses cauchemars, Eijiro aussi semblait faire tout ce qu'il pouvait pour s'en
débarasser. Kana n'était visible nulle part... Généralement, à sa présence, cette drôle de
sombre substance fuyait littéralement. Les deux héros commençaient à se noyer dedans
quand ils entendirent le tintement mélodieux d'un rire d'enfant. Katsuki ne fut qu'à moitié
surpris de voir apparaître un petit garçon aussi blond que lui avec des cheveux indomptables,
un joli sourire d'enfant à la Midoriya et des yeux d'émeraudes sans impureté et tellement
brillant...il n'avait pas de tâche de rousseurs.
L'huile noir s'écarta d'elle même comme en présence de Kana et le gosse vint lui tenir la main
comme pour jouer, avant de tendre le doigt vers une direction en particulier. Eijiro, la main
sur la gorge et qui respirait enfin, n'avait jamais vu cet enfant mais la ressemblance avec
Kana était plus que frappante, elle était ahurissante.

- Qui...qui c'est ? demanda-t-il la voix rayée.

- Son nom c'est...Ame...

Ame avait à peine l'apparence d'un enfant de 3 ans, il ne parlait pas mais devait être très
heureux d'entendre son prénom, puisqu'il lâcha Katsuki pour applaudir joyeusement des
mains. Il laissa échapper un dernier rire avant de tendre de nouveau le doigt vers ce qui devait
être l'un des plus vieux souvenirs de Izuku, maintenant ils sont sur d'être entré dans le
déroulement de sa vie et d'avoir quitté le fil conducteur de Denki.

Le problème, c'est qu'il ne distinguait pas grand chose et entendait les voix comme si elles
étaient sous l'eau.

Il y avait dans le clair obscure un homme de dos qui s'apprêtait à sortir d'un
appartement...mais il se retourna au dernier moment. Quelque chose avait attiré son attention
et c'était un petit garçon avec une figurine et un pyjama All Might. Ils discutaient et l'homme
prit l'enfant et le souleva pour le porter en le serrant dans ses bras...

- Je suis tellement fier de toi mon fils...tu entends Izuku...que tu sois un sans alter, c'est la
meilleur chose qui est pu t'arriver mon chéri...Je t'aime de tout mon coeur n'en doutes
jamais.

...

- Wow Katchan tu sais lire les idéogrammes !

- Ouais et même que Izuku on peut le lire Deku et devinez quoi ? ça veut dire bon à rien !

- C'est pas très gentil ça Katchan...

... Katsuki ferma les yeux, pas du tout préparé à revivre toute l'enfance de Deku et se mit à
courir dans cette direction, il hurla les instructions qu'il avait déduit à la tête d'ortie.

- Il faut retrouver Kana en suivant la voie de Ame !

...

- C'est vraiment cruel de faire ça Katchan, j'te ...j'te laisserais pas continuer sans rien faire !

- T'es un sans alter alors ne te prends pas pour un héros, espèce de bon à rien !!

...

Eijiro n'en manqua pas une miette...se faire battre dans le petit parc pour enfants, se faire
ignorer des professeurs et des autres élèves, cacher à sa mère que les choses ne se passaient
pas bien, il traversait tout cela le souffle court et la gorge nouée.

- Bakugou on va aller jusqu'où comme ça ?

- Jusqu'à ce qu'on retrouve Kana !

- Mais si tu fermes les yeux on va la louper !!!

Il n'avait pas tort...alors il ouvrit les yeux et essaya comme sa fille auparavant de ne pas se
concentrer sur les évènements qui se profilent sous ses yeux pour ressentir sa
présence...c'était une perte de temps et d'énergie car il n'avait pas son alter mais que
pouvaient-ils faire d'autres ?

Pourtant à force d'avancer dans les années collèges, Katsuki commença à voir une drôle de
lumière filtrer à l'horizon.

- C'est par là Kirishima ! dit-il en accélérant.

Cependant ils furent ralentis en se cognant contre un mur d'huile noir.

...

- Katchan s'il te plaît !

Izuku était redressé dans le soleil couchant, les fermés et les poings serrés.

- Va te faire foutre j'parles pas aux nazes.

Les yeux de Izuku s'ouvrirent brusquement et laissèrent apparaître un puits de souffrance et


de déception.

Katsuki se souvenait de cette vision, elle lui avait fait accepter le rendez-vous au match avec
la secrétaire Shin.

...

- T'as pas un alter de "basse popularité" toi, t'en as même pas du tout ! Alors pourquoi est-ce
que tu tentes d'entrer dans la même arène que moi hein ?!!

- Att-tend tu te trompes. Pas si vite Katchan j'ai...pas l'intention de rivaliser contre toi, pas du
tout ! J'te jure ! C'est juste...que c'est mon but depuis que je suis tout petit...et puis qui ne
tente rien n'a rien...

...

- Il y a une méthode qui peut être vraiment efficace si tu tiens tant que ça à devenir un héros.
Faire le saut de l'ange depuis le toit...en croyant de toutes ses forces qu'on aura un alter dans
l'autre monde.

...
Eijiro suffoqua en entendant cette phrase, il ouvrit les yeux dans cette masse noir et vit
Katsuki se débattre comme un enragé pour avancer le plus vite possible vers la lumière face à
eux. Kirishima pensait que cela ne servait à rien de gaspiller autant d'énergie jusqu'à ce qu'il
réussisse à distinguer le toit d'un collège et la silhouette de Midoriya défaisant les lacets de
ses chaussures, les posant prêt de lui et en chaussettes se tournant vers le grillage.

Deku observait l'horizon dos à lui avant de sortir une paire de cisaille de son énorme sac
jaune et de couper un très large rectangle dans le grillage qui le séparai du vide. Au moment
de passer à travers le grillage, Katsuki réussi enfin à sortir un bras du pétrole noir qui le
gênait et au son de son appel Deku se tourna enfin vers lui, surpris et les yeux rouges, leurs
regards se croisèrent à peine que le rire heureux et cristallin d'une fillette réussit à faire voler
en éclat toute la noirceur qui l'entourait.

- Ame ! Hourra Ame desu ! Katsuki papa ! Tonton Eijiro je vous ai enfin retrouvé !

Eijiro retrouva tous ses mouvements et comme Katsuki il eut le réflexe de tourner la tête pour
voir ce qui se passerait.

- Deku !!!! hurla Katsuki en repoussant sa fille.

- Non Katsuki papa il faut pas intervenir ! dit-elle en le retenant par le bras.

Ils virent Izuku Midoriya sursauter et trébucher en arrière dans le vide, mais il y avait un
autre corps qui apparut soudainement et le retint. La force de la chute de Deku avait fait
basculer le corps du collégien qui venait l'aider vers l'avant mais Eijiro et Katsuki n'eurent
aucun mal à reconnître cette drôle de tignasse jaune avec un éclair noir.

...

- Lâche moi ! Tu vas tomber avec moi si tu ne me lâches pas.

- Il...en...est...hors de...question, formula difficilement Denki à cause de l'effort.

Izuku remarqua tout de suite que le garçon qui le tenait avait les bras aussi maigrichon que
lui.

- Tu es faible alors lâche moi !

- JE REFUSE ! QUE LE MONDE AILLE SE FAIRE FOUTRE POURQUOI C'EST


TOUJOURS LES MÊMES QUI PAIENT LE PRIX FORT, SI JE SUIS OBLIGÉ DE VIVRE
ALORS TOI AUSSI !

Denki respira profondément avant de hurler en tirant de toutes ses forces.

- JE T'INTERDIS D'MOURIR !!!!

Deku fut remonté de moitié et il s'accrocha au rebord de toutes ses forces, le collégien qui ne
portait même pas l'uniforme de son établissement avait basculé en arrière, allongé,
complètement essoufflé et les bras tremblants sur le toit. Izuku était maintenant à quatres
pattes et l'observait également en tremblants.
- Tu n'es pas de mon collège...qui...qui es-tu ?

L'autre sursauta surpris, ils se regardèrent une bonne minute dans les yeux et dans un déclic
le jeune intrus dans ce collège prit la poudre d'escampette sans répondre.

- Attends ! supplia Izuku en tendant le bras toujours à terre.

Izuku mit quelques secondes à se relever normalement et il se baissa à nouveau pour


ramasser une carte qui avait dû tomber de la poche du collégien qui lui avait sauvé la vie.

- Doré Or...Heavenly Hell...

...

- Katsuki papa ! Il ne faut jamais intervenir sinon on ne retrouvera pas le même chez nous
que celui qu'on a quitté ! Allez viens !

Elle le tirait autant qu'elle le pouvait mais Katsuki demeurait figé et tremblant face à la
frayeur qu'il avait eu...

- Denki et Izuku...c'est...c'est comme ça qu'ils se sont rencontrés ? ...Mais que...comment


Denki a pu arrivé au bon moment...? demanda Kirishima aussi choqué que lui.

- Je l'ai vu quand je cherchais à vous rejoindre Tonton Eijiro ! Oncle Denki était en train de
marcher dans la rue en face quand il a vu Maman sur le toit, vite maintenant il faut y aller !!!!

- D...Deku...

Putain Deku était vraiment monté sur ce toit...il l'avait pris au sérieux mais
comment...comment pouvait-il penser à l'aimer alors que lui même se détestait autant...Allait-
il vraiment sauté ou c'était seulement qu'il avait trébuché ? Mais enfin, ses parents l'aimaient
tellement...Son père était tellement heureux qu'il soit un sans alter...Aurait-il vraiment foutu
sa vie en l'air comme ça...à cause de lui ?

- Deku....

- Bakugou !

Kirishima le prit par l'épaule.

- Même si ça te choque, il ne faut pas qu'on reste ici...dans notre présent, Midoriya a besoin
de toi, tu es le père de ses enfants, Denki aussi... On a pas le droit de encore les abandonner,
t'entends Katsuki !

Katsuki hocha lentement la tête et laissa sa fille et son meilleur ami le tirer à l'opposé du
souvenir lugubre de Deku, seul et les bras ballants sur le toit.

Deku allait descendre chercher le carnet qu'il avait jeté à l'eau, il va presque mourir une
deuxième fois en se faisant attaquer par un vilain et se fera sauver par All Might, il aura de
nouveau le coeur brisé et le désespoir au ventre en entendant de sa bouche qu'être sans alter
excluaient de devenir héros. Il allait ensuite croiser Katsuki dans cette ruelle et risquer une
fois de plus sa vie, pour le sauver du vilain gluant...Et lorsque le soleil se couchera...Katsuki
reviendra lui faire un semblant de remerciement à sa manière brusque et bien sûr All Might
ne sera pas loin ...

- Alors tu peux devenir un héros ! (You can become a hero)

Eijiro sentitvles larmes lui montaient aux yeux en voyant Midoriya s'écrouler au sol en
pleurant toutes les larmes de son cœur, se libérant enfin de plusieurs émotions négatives et
bien sûr de tout le stress d'une journée où il avait risqué sa vie trois fois...

...

- Je cherche Dddoré Or...

- Ha ??? Est ce que tu captes que Heavenly Hell c'est une boite de nuit géré par la mafia...

- Vous ne vous cachez même plus, railla un client sur le comptoir du bar.

- Ferme là ! C'est interdit aux mineurs alors dégage gamin !

- Mais je veux parler à l'employeur de mon ami, c'est important !

- Doré Or a jamais eu d'amis, les seuls amis des putes c'est d'autres putes tu cherches du
boulot peut-être ?

- Oui !

...

- Alors comme ça tu veux que je libère Doré Or de son contrat ?

Denki était à genoux par terre au fond de la salle en se demandant comment est ce que ce
garçon qu'il ne connaissait toujours pas l'avait retrouvé. Entouré de plusieurs hommes,
aucun des deux collégiens ne se sentaient à l'aise.

- Oui.

- Il faudra payer cher parce qu'il me rapporte beaucoup...

Izuku tremblait de tout son corps en s'approchant du bureau pour noter une somme sur un
bout de papier. L'homme assis au bureau jeta un œil avant de sourire.

- Ça m'étonne qu'une petite crevette comme toi dispense d'une telle somme...

- C'est tout l'héritage de mon père...si vous voulez me faire du chantage à l'avenir ou me
demander plus ça ne servirait à rien, je n'ai rien d'autre.

Un homme bien habillé en noir se pencha vers le patron.


- Oya-sama, Doré Or perds de sa valeur en grandissant, vers 18 ans ils deviennent tous
complètement amorphe et vide, et on se contente de les relâcher à la rue...avec cette somme
c'est comme s'il était toujours aussi rentable qu'aujourd'hui jusqu'à ses vingt ans et plus...

- C'est vrai que c'est une bonne affaire... Tu vas me manquer tu sais Doré Or... Vient dire au
revoir à Papa.

...

Kirishima s'attarda sur l'image pour voir avec dégoût le jeune Denki, tel qu'il était lorsqu'ils
avaient vécu ensemble ces derniers mois, se lever et s'approcher en tremblant de l'homme à
qui il appartenait lorsqu'il était une marchandise des Yakuzas et de celui qui le tabasserai
après avoir brûlé sa maison.

...

- Allez viens !

Izuku le tira vers la main et ils sortirent avec empressement, Denki avait le vertige, il planait
littéralement et au moment où il revint à lui, il se détacha avec brusquerie.

- Lâche moi ! Denki s'écroula à genoux au sol et ramena ses bras sur lui-même en pleurant.

Izuku retira sa veste et la ramena sur les épaules de son vis-à-vis qui lui jeta le pire regard au
monde.

- Je t'ai dit de me lâcher et puis d'abord qui tu es ?! Comment tu m'as retrouvé ????

Izuku recula face à la violence qui se dégageait de son corps et baissa les yeux extrêmement
embarrassés.

- Dddésolé ...je... t' avais fait tomber ça, dit-il en lui tendant la carte. Je voulais te retrouver
pour te remercier...mais tu avais l'air tellement malheureux la dedans...Désolé je ne t'ai pas
demandé ton avis avant de faire ça...

- Tu as...tu as dépensé des millions comme ça ! Pour un inconnu ?!!!

Izuku rougit et porta sa main à la mèche avant de ses cheveux en se mordant la lèvre
inférieure.

- Je m'appelle Izuku Midoriya...

Denki se calma mais garda les yeux baissés.

- Je suis...Denki...

- Tu n'as pas de nom de famille ?

- Mes parents sont morts.


- Et alors ?

- ... Kaminari ...moi, c'est Denki Kaminari .

Izuku sourit et lui tendit la main.

- Dans ce cas Denki Kaminari ... on peut dire que c'était... ma vie contre ta liberté...ça te va ?

Denki releva les yeux vers lui, il serra un peu plus la veste de ce Izuku, qui lui apportait un
peu de chaleur dans cette nuit fraîche et regarda avec insistance la main tendue vers lui.
Liberté...la chose dont il rêvait depuis des années... depuis la mort de ses parents. Il accepta
la poignée de main tendue vers lui.

- C'est d'accord... ta vie contre ma liberté...

...

- Izukuuuu !

...

- Ta chambre est trop belle Izuku mais j'ai jamais vu autant de All Might de ma vie!

...

- Izuku t'as vu ça ! Il n'y a quasiment personne on va passer par l'arrière, il y a un long


couloir alors tu tiens la garde pendant que j'entre dans le bureau.

- Denki tu es sûr que c'est une bonne idée...voler ce n'est pas trop pour les futurs héros...

- Pas le choix j'ai besoin de papiers d'identités sinon pas de collège pour moi cette année !

...

- Denki pourquoi tu n'essaierai pas Yuei ?

- Heiiin ???

- Tu m'a sauvé la vie alors que tu ne me connaissais même pas et ton alter est incroyable ! Si
tu deviens un héros tu pourras empêcher que d'autres enfants vivent ce que tu vis...

- Je suis pas assez intelligent pour ça...

- On m'a dit toute ma vie que je n'y arriverai pas et je ne sais pas encore si je réussirai
l'examen de Yuei...Pourtant il a suffi qu'une personne croit en moi pour que je donne tout
pour y arriver !

- Tu penses...

...
- Izuuuu me dit pas que tu m'as attendu toute la nuit !

- Ne t'inquiètes pas c'est pas très grave mais pourquoi tu répondais pas au téléphone Denki ?

- J'ai pas beaucoup mangé ces derniers jours, je suis en manque d'énergie et je n'ai pas pu
recharger mon portable...

- Denki...

...

- Izuku ! Dis- moi quand tu arrives chez toi ! Et ne refais plus jamais ça surtout !

- Hum refaire quoi ?

- S'il est tard, vaut mieux pas m'attendre, rentre avant la nuit ! Pour venir chez moi t'es obligé
de passer devant les prostitués, les dealers et les vilains c'est hyper dangereux !

- Ne t'inquiètes pas pour moi ! J'essaierai de repasser demain, bonne nuit !

...

- Izuku...tu avais raison...

- Sur quoi ?

- Ben... Quelqu'un croit en moi maintenant alors...j'ai décidé de tout faire pour entrer à Yuei !

...

- Je ne comprends pas mon garçon, j'avais pourtant pris en compte tes capacités, mon
programme est très bien calculé....Oooh je vois, il y en a un qui s'est surmené !

All Might secoua le doigt réprobateur.

- Ce n'est pas bon de faire du zèle Midoriya-shonen... si t'en fais trop ça ne te donnera que de
mauvais résultats ! Est-ce que tu veux réussir ou pas ?

- Je veux le suivre vraiment ! Mais ce n'est pas suffisant pour juste passer l'examen !! Si je ne
travaille pas des dizaines de fois plus que tout le monde, je trébucherai et j'échouerai , je
veux être un héros comme vous ! Je veux être aussi fort que le plus fort des héros !!!

...

- On est dans la bonne direction maintenant, informa Kana en courant, on est bien dans les
souvenirs et la dimension de Maman je vais pouvoir nous conduire droit dans le présent !

Eijiro sentait les larmes lui montaient aux yeux, Denki...Denki j'arrive pour de bon cette fois !

La dernière ligne droite, Katsuki la fit sans regarder parce qu'il savait bien mieux à partir de
là comment Deku avait vécu sa vie, le secret de All Might révélé au monde, la fugue de Deku
en laissant des lettres et ses excuses qui l'ont fait revenir, le discour de la gravity girl, chaque
bataille, chaque alter de chaque possesseur du One for All... la victoire finale... La joie de
Deku à l'idée de revenir à Yuei en faisant pour la première fois depuis longtemps le chemin
ensemble, tout le temps passé à étudier, à s'entraîner à deux...

...

- Tch...on peut savoir ce qu'il a de si intéressant à te raconter le débile électrique ????

- Rrrien de spécial Katchan ! Mais même si on vit tous ensemble c'est drôle de s'envoyer des
messages ! Je ne l'ai jamais fait avec personne...

- ...

...

T'aurais pu le faire avec moi Deku.

...

- Katchan ! Je pense que tu devrais revoir ta vitesse quand tu sautes...tu vas trop vite, c'est
bien pour surprendre l'ennemi mais ça ne te laisse pas l'occasion de bien visualiser ton
environnement.

- Ha ? Pas la peine le nerd, à deux tu peux assurer le coup en prévoyant les dégâts, ça me
laisse le champ libre pour déployer toute ma puissance.

- Travailler à deux Katchan ?

...

- Oï le nerd bouge ton cul !

- Attends Katchan...je ne sais pas pourquoi mais...j'ai vraiment mal au ventre...

- T'es vraiment une femmelette t'a qu'à aller chez la vieille, je vais me mettre avec la tête
d'orties.

Katsuki continua à avancer devant Izuku, qui se stoppa à l'arrière. Une larme coula de sa
joue et il murmura...

- Je sais que tu n'attendra jamais pour moi...mais tu pourrais le dire moins méchamment
Katchan...

...

- Melody...j'ai de plus en plus de mal à suivre l'entraînement...les autres ne l'ont pas encore
remarqué mais je suis tout le temps fatigué, monter l'escalier suffit à m'essouffler et
Katchan... Il se moque de moi sur ça... Je sais qu'il agit comme d'habitude et en général ça
ne me fait plus rien mais ces derniers temps j'ai envie de pleurer à la moindre remarque.
- Je pense que tu dois sécréter beaucoup d'hormones typiquement féminine Izuku-kun...il faut
absolument aller consulter, je n'ai aucune idée de comment ça se passe si j'active un homme !

- ...

- Tu en as parlé à Denki ?

- Non, il flippe déjà trop pour moi et puis il est de plus en plus déprimé maintenant que
Kirishima ne fait plus attention à lui... il a peur du moment où je partirai...

- Tu dois le prévenir, c'est normal qu'un ami s'inquiète pour toi, tu n'as pas à lui retirer ce
droit...

- Melody...qu'est ce que mes autres amis vont penser...je vais les dégoûter, ils vont me prendre
pour un monstre...

- C'est faux tu n'es pas un monstre...

Melody l'enveloppa dans ses bras.

- C'est ma faute Izuku je suis tellement désolée...

...

- Lâchez-moi ! Lâchez-moi !!!!!

Katsuki et Eijiro furent interpellés par ce cri du cœur qui fendait tout l'espace, ils ralentirent
et Kana s'arrêta en respirant fortement.

- Hey Kana ça va aller ? demanda Kirishima.

- Oui...mais je...c'est bon on est bientôt au moment où je suis né...je vais revenir dans mes
souvenirs et il me faudra...à peine...à peine quelques secondes...pour arriver à notre
époque...dit-elle essoufflée et transpirante.

- Alors pourquoi t'a l'air aussi mal ? insista Katsuki.

- Je ne sais pas...c'est un moment bizarre où Maman perd toute son énergie...moi aussi ça
me...ça me fatigue...je crois qu'on peut rester là et attendre que ça arrive tout seul...

- Lâchez-moi !!!! Assassin ! Je vengerai mon père vous entendez !

- Ferme là petit con !

Un homme jeta Deku au fond d'un...coffre ? Non...c'était la queue d'un petit avion de chasse.
Mais Deku...ne ressemblait pas à Deku...il avait un vêtement comme un long poncho qui
cachait à peine un ventre très arrondis et il était terriblement maigre aux yeux de Kirishima...

- L'organisation t'a enfin eu, bienvenue sur le vol 306 le monstre ! Nous transportons en
général du fric et de la drogue mais le chef sera agréablement surpris qu'on t'ai enfin
retrouvé ! expliqua l'homme en attachant les bras et jambes de Izuku.

- Arrête de te débattre gamin, dans la secte au moins tu peux être sûr que ton enfant naitra et
sera aussi adoré et utilisé qu'il est sencé l'être...toi par contre tu mourras sûrement de la
même manière que ton père.

- Fais nous plaisir petite salope, t'en ai déjà à 9 mois alors évites de perdre les eaux pendant
le vol...

Katsuki vit en même temps qu'il sentis l'angoisse de Deku quand l'appareil perdit contact,
quand les orages du pacifique s'abattirent sur eux, quand les pilotes tentaient en vain d'éviter
le crash. Kana avait fermé les yeux et se bouchait les oreilles quand Eijiro observa sans
détacher le regard, Izuku tenter du mieux qu'il pouvait de détacher ses liens. Il le vit fermer
les yeux en hurlant et en essayant de protéger au mieux son ventre et surtout, il vit le nez de
l'appareil plonger dans l'eau et l'onde de choc qui s'ensuivit. Katsuki vit la silhouette étrange
de Deku se débattre dans l'eau, éclairé de temps à autre par la foudre et à un moment, plus
rien...

La lumière apparut lentement lorsque Deku ouvrit à nouveau les yeux...il hurla de douleur, il
saignait du bas et était paralysé de douleur.

- Deku ! cria Katsuki en s'approchant.

- Bakugou attends ! Kirishima lui désigna sa fille accroupie et tremblante.

- Kana...c'est bon je suis là chérie tout va bien se passer, dit il en la prenant et en la portant
dans ses bras.

- HAAAAAAA....Mmmhh...huuuu....HAAAAA... je vous en supplie...MAMAN...DENKI... Par


pitié...A L'AIIDE...Haaaa...au secours...KATCHAN... QUELQU'UN PAR PITIÉ !

Izuku était allongé sur une plage de sable blanc, sous le rude soleil et soufflant rudement de
la douleur qui raisonnaient jusque dans ses os, il ressentait des crampes abdominales trop
intenses pour être naturelles ou alors justement elles étaient trop naturelles et lui n'avait pas
le bon corps pour les sentir.

- ça...ça tire...pitié...qu...qu'est ce que je dois faire...HAAAAA... Hmuuu ...

Avec l'énergie du désespoir, rouge et pleurant, il retira le poncho et saisit le premier


coquillage pointue venu, il tenta de se relever à minima et regarda son ventre rond...

- Deku...non putain Deku fait pas ça...dit Katsuki en serrant plus fort sa fille de manière à lui
épargner le spectacle.

- Huuuu...il faut... faut que ça sorte...

Izuku regarda une dernière fois le coquillage avant d'oser le plonger à l'extrémité de sa
hanche droite et d'ouvrir de lui-même et en hurlant de douleur une large plaie sur son bas
ventre. Il ne put pas aller jusqu'à la hanche gauche, Deku s'évanouit rapidement de douleur.
Alors forcément, tout comme Deku, ils sentirent et entendirent plus qu'ils ne virent une voix
grave résonner...l'image était très floue... et la voix grave ils la connaissaient très bien...

- Ne vous inquiétez pas...je vais vous aider...faites moi confiance...

...

- Izuku...Izuku...IZUKU !

...

- Je suis Takeo Tanaka...je suis biologiste et médecin en garde sur cette île du
pacifique...Izuku ? Est ce que vous comprenez ce que je dis ? Vous m'entendez ? Réveillez
vous !

- C...comment connaissez vous mon nom ?

- Ah vous revenez enfin à vous...c'est le nom qu'il y a marqué sur la carte d'étudiant dans
votre poche...Vous êtes bien Izuku Midoriya ?

- Qu'est c...qu'est ce qui se passe ? murmura Izuku...mon enfant...mon...bébé...le bébé de


Katchan où est !

- Calmez vous Izuku, restez allongé où vous allez souffrir plus que ce que vous sentez déjà...
Izuku écoutez moi bien...je n'aurai jamais cru en temps que médecin voir ça un jour
mais...vous aviez une plaie ouverte au ventre et comme... vous êtes un garçon, vous ne pouvez
normalement pas accoucher...Alors j'ai ouvert plus profondément la plaie et...il n'y avait pas
qu'un enfant, vous comprenez ?

- Non...je j'ai mal, où est...où il est mon bébé ?...il y a eu le crash, le vol 306 a crashé et...

- Justement Izuku écoutez moi...Il y avaient deux placentas, dans l'une des poches il y avait
un garçon...regardez il est là...

Izuku tourna la tête vers la direction que pointait Tanaka-san et vit à à peine cinq centimètres
de lui un petit garçon respirer doucement, les yeux fermés. A la grande surprise de Izuku, il y
en avait un autre juste à côté...

- Dans l'autre poche Izuku, il y avait de vrais jumeaux...un garçon et une fille...mais le
garçon...le garçon n'a pas survécu...je suis désolé, les débris d'un avion sont revenus sur la
plage...Si j'ai bien compris, il y a eu un crash et je crois que...votre enfant n'y a pas
survécu...il était déjà mort quand je suis intervenue.

- Mon bébé...j'ai...tué...mon bébé...

- Ce n'est pas ce que j'ai dit...Izuku vous êtes affaiblis...il faut vous reposer...

Izuku ne bougea pas, pas plus que Katsuki qui regarda les choses se faire sans rien dire... Le
soir même un autre orage du même type que celui qui l'avait fait s'écraser s'abattit sur l'île et
la pluie fouetta férocement ce petit lopin de terre émergée. Kirishima toujours sous le choc
vit dans la vie de son ami que Izuku s'était levé sans jeter un regard aux enfants, il sortit de
l'habitation en boitant et arriva sur la plage pour s'écrouler à genoux et pleurer toute les
larmes de son corps...

- HAAAA, Izuku sanglotait et suffoquer sous le poid de sa culpabilité, KATCHAAAAN JE


L'AI TUE... AME J'AI TUE AMEEEEE....HAAA HA HAAA...

Ses pleurs durèrent des heures et Katsuki assista à chaque seconde de cette souffrance
intense, pendant que Kana s'était endormie, épuisée... A la fin de cette nuit passée sous la
pluie, Tanaka avait fini par se réveiller et le porter à l'intérieur... Izuku passa les jours qui
suivirent mou et sans vie, sans un regard pour Akira et Kana à qui ils n'avaient toujours pas
donné de prénom et Tanaka s'occupa du mieux qu'il put d'eux. Pendant que Kana dormait
dans les bras de Katsuki et qu'ils vivaient littéralement chaque seconde de la vie de Izuku,
Eijiro s'était assis sur le sol de cette dimension étrange et n'osait rien dire à son ami. Katsuki
ne parlait pas, il ne bougeait pas, ses yeux étaient toujours écarquillés et à l'affût du moindre
mouvement de Deku, encore en état de choc...

...

Izuku prit enfin pour la première fois son fils dans les bras et eut un petit sourire, le bébé bien
que minuscule se débattait un peu ce qui agrandit son sourire.

- Je parie...que tu es comme Katchan...tu ne voudras qu'on ne regarde jamais personne


d'autre que toi...tu vas être brillant...Akira...

- Il y a aussi elle Izuku...elle est vraiment calme...

Izuku ne put s'empêcher de penser à sa mère quand il prit la petite dans ses bras...sa maman
méritait plus que n'importe qui de connaître ses petits enfants...c'était égoïste d'être parti en
ne laissant rien....

- Je veux que tu ressembles à ma maman...Kana, tu devras être aussi généreuse qu'elle...

...

- Je me sens mieux Katsuki papa ! Maintenant que je me sens mieux, on peut rentrer...

Il ne lui fallut pas d'autorisation pour joindre les mains, fermer les yeux et murmurer...

- Activation.

*
*

Quand Katsuki ouvrit les yeux, il était dans une chambre d'hôpital, il entendait le bruit
caractéristique des machines qui mesuraient les battements du cœur et se demanda
sérieusement comment le sien faisait pour toujours battre.

- Bakugou ? Kirishima avait aussi ouvert les yeux.

Son ami regardait à droite et à gauche complètement perdu.

- Oh mon dieu Katsuki-san ! Kirishima-san ! Ils sont réveillés !!!

Katsuki mit du temps à reconnaître la voix mais se tourna pour constater qu'il s'agissait de la
secrétaire Shin, il eut à peine le temps de légèrement se redresser que la femme lui sauta au
cou en pleurant. Kirishima, lui, eut toute la liberté de se redresser, avec une seule idée en tête.

- Denki...Denki...où est Denki...?

Il se rassit complètement, en paniquant légèrement, il retira compulsivement les fils qui le


reliaient à je ne sais quoi.

- Kirishima-kun attends ! J'ai appuyé sur le bouton, les médecins vont arriver dans une
seconde.

Le sang de Eijiro se glaça et il se tourna vers la voix.

- Midoriya ?

C'était bien lui, leur ami avait une blouse comme eux, prouvant qu'il était également interné
dans cet hôpital, Eijiro ne s'attendait pas à le voir tout de suite, les images de lui sur cette
plage était encore trop récentes et la nausée lui monta à la gorge. Il se retourna vers Katsuki
qui n'avait toujours pas bougé et toujours pas prononcé un mot. Ils étaient quatres dans cette
pièce en comptant la secrétaire Shin toujours pendue au cou de Bakugou. Mais Eijiro secoua
la tête, il n'avait ni le temps, ni la force... Denki, il devait vraiment...vraiment voir
Denki...Alors il se releva en trébuchant, toujours assommé et sans repère, il se précipita dans
le couloir en appelant le garçon qu'il aime.

- Denki...Denki DENKI !
Il l'appela plusieurs fois en s'engouffrant dans ce couloir et Izuku se dirigea lui aussi vers la
sortie de la pièce dans le but de l'arrêter.

- Attends Kirishima-kun !

Mais son collègue n'en avait que faire et s'avançait déjà loin. Sentant l'urgence de son besoin,
Izuku décida de s'arrêter à l'entrée de la chambre d'hôpital et de le laisser faire, les médecins
et infirmières arrivaient justement pour l'arrêter. Izuku soupira et tourna le regard vers le lit
de Katsuki.

Leurs yeux se croisèrent et cela lui déchira le cœur...Izuku n'était pas dupe, si sa fille avait
réussi...alors...alors il avait sûrement été trifouillé dans ses pires souvenirs. Le voir aussi
inerte, comme statufié ne le rassurait pas du tout, la secrétaire Shin lui parlait toujours en
pleurant sur son torse mais Katsuki ne lui répondait rien...toujours le regard figé sur lui
comme s'il était la chose la plus improbable du monde...D'une certaine manière, Izuku le
comprenait...comment faire plus infâme, plus monstrueux ou tout simplement plus
improbable qu'un garçon qui à un moment n'en était plus vraiment un contre sa propre
volonté... Katsuki ne pourra plus jamais le voir de la même manière...et il y avait Ame
aussi.... Izuku ne put supporter plus longtemps le regard de son ami d'enfance et quitta
l'encadrement de la porte pour retourner à sa propre chambre... complètement détruit.

- Midoriya-san....

C'était son médecin.

- Oui ?

- Maintenant que les héros se sont réveillé vous n'avez plus aucune raison de retarder cette
opération...il faut vraiment retirer ses bouts de tissus de votre organisme, cette drôle de
structure...comme du placenta...vous encombre les organes et demande à votre corps des
sécrétions hormonales qui perturbent toujours leur fonctionnement normal...ça ne sert à rien
d'attendre plus...

- D'accord.

...

- Denkiiii ! Denki ! Lâchez-moi !!!!

Soudain il le vit, le héros à l'alter électrique adulte qui se disputait avec un médecin.

- Mais enfin c'est ridicule, on peut pas faire plus flou comme réponse !!!!

- Pourtant je vous le redit encore Charge bolt personne ne comprend la nature de ce coma et
...

- DENKIIIII !!!! hurla Eijiro.

Le médecin et le héros se retournèrent comme un seul homme et le visage de Denki passa à la


surprise la plus totale.
- Eijiro..., murmura-t-il choqué de le voir debout alors qu'il y a cinq minutes il était à son
chevet.

- Red Riot je vous en prie vous devez..., commença en vain une infirmière.

Kirishima se précipita en courant vers le garçon avec qui il avait vécu les derniers mois et
même sa vie pour le prendre dans ses bras en le faisant tourner, choquant tous les médecins,
infirmiers, infirmières et malades passant par là. Il respira profondément son odeur.

- C'est moi...je suis là Denki, je suis revenu...

- Eijiro !

Denki resserra sa prise sur lui les larmes aux yeux.

- Mais t'es malade Eijiro faut que tu repartes t'allonger avant de...

- Non ! Non je t'en supplies Denk', il faut que tu me pardonnes...je suis désolé, je savais pas
encore je te jure...

- Mais enfin qu'est ce que tu racontes...Eij

Kirishima se détacha légèrement de lui avant de fendre sur ses lèvres, leur premier baiser...
enfin... Eijiro passa sa main dans les cheveux de son bien aimé et mouva ses lèvres plusieurs
minutes, dès qu'il eut fini, il recommença et à son plus grand bonheur, Denki lui répondit...

- Eijiro...Eijiro...Qu'est ce que...tu te rends comptes de ce que tu fais...

Eijiro l'embrassa encore une fois.

- Tu m'as tellement manqué Denki, je suis désolé de t'avoir abandonné...je suis désolé de tout.

Denki se détacha doucement et s'écarta en passant sa main sur le visage de Red Riot, confus
et inquiet, Denki ne comprenait pas grand chose, c'était sûrement une erreur.

- Eijiro...tu...tu dis des choses bizarres, t'es sûrement sous médoc ou je sais pas mais faut que
tu te reprennes, on nous a pris en photo tout à l'heure et ça va encore faire scandale...

- On s'en fout Denki ! Je t'aime et je sais que toi aussi t'a attendu longtemps pour embrasser la
personne que t'aime...

Eijiro prit la main de Denki et la porta sur son cœur.

- C'est moi...c'est Eiji...je suis enfin revenue...

- E...Eiji ? Denki le regarda en penchant la tête et en commençant à pleurer. T...tu es sûr que
c'est vraiment toi... ? Le Eiji que je connais... ne m'a...il a pas voulu...je ne sais pas...je suis
pas sûr qu'il m'aimait...il m'a abandonné et je, je déteste être seul...Il il se fâchait souvent
contre moi et...
- C'est pas vrai Denki ! On était toujours ensemble...quand tu m'a raconté pour tes parents et
ton passé je ne me suis pas fâché et je t'aime... vraiment...plus que j'ai jamais rien aimé
d'autres dans ma vie... Denki...tu m'as tellement manqué...je t'en supplies pardonne moi...

Denki éclata en sanglot et se laissa faire, Kirishima le prit dans ses bras et l'embrassa
plusieurs fois sur le visage, les yeux, le front, les joues et enfin, encore la bouche et ils
restèrent bien cinq minutes sans qu'aucune tierce personne n'ose les séparer.

*
*
*

Izuku ouvrit doucement les yeux à peine deux jours plus tard...il sentait des caresses sur ses
cheveux et était encore dans les vapes, il distinguait seulement la voix grave de Katchan qui,
penché sur lui, n'arrêta pas ses caresses.

- Imbécile...pourquoi tu m'as pas dit que tu devais te faire opérer avant que je te fasse l'amour
? murmura Katsuki.

- Je ne sais pas...répondit dans un souffle Izuku, les yeux entrouverts. J'étais...dans le déni...

- Tch.... Tu me saoule Deku... tu te mets toujours dans des galères pas possible...mais je
t'aime quand même abruti...tu le sais n'est ce pas ?

Izuku sentit sa gorge se nouer et il ferma les yeux, provoquant la chute d'une larme le long de
sa joue.

- J'en étais pas sûr Katchan...Je suis désolé de pas... y...de pas y avoir crû...

- Le médecin a dit qu'il avait tout retiré, ça a duré des heures mais c'est enfin parti
maintenant...

- Et tu voudrais le refaire avec moi c'est ça ? dit Izuku sur un ton plus léger malgré les larmes
traîtresses qui montraient son émotion.

- Débile de nerd... faudra échanger au début... je veux pas revivre ce qu'il s'est passé il y a
deux mois alors... je vais te laisser me faire l'amour Deku...

Izuku ouvrit les yeux surpris de la proposition de son amant...

- Tu es resté avec Kirishima-kun endormi pendant deux mois Katchan...c'était insupportable...

- C'est le temps qu'il fallait pour...pour comprendre...

- Comprendre quoi...?

Les yeux de Katsuki s'embuèrent et, pour cacher son désarroi, il plongea dans le cou de
Izuku.

Deku le sentit mouiller sa peau.


- Katchan...?

- ...Ame...mon...notre enfant...

Le souffle de Izuku se coupa, ses larmes reprirent de plus belle et sa respiration s'accéléra.
Ame n'existait déjà plus, il était leur enfant perdu qu'il n'avait jamais vu... parce qu'il n'avait
pas eu le courage de l'enterrer. Tanaka-san avait enveloppé le petit corps et s'en était chargé,
et lui, il vivait depuis sa vie avec cette constante impression qu'il manquait un membre
important. Izuku se demandait parfois à quoi ressemblerait son fils s'il avait vécu. Kana n'en
parlait jamais mais il savait que cet alter indéterminé et le fait d'avoir grandi dans le même
placenta, leur conférait un lien spécial au-delà de la mort. Ame manquait d'une manière
différente à Kana, parce que d'une certaine manière ils étaient toujours ensemble...
Contrairement à lui qui était loin, si loin, tellement loin de son petit...

- Je suis désolé Katchan...je suis désolé d'avoir...provoqué la mort de ton bébé...j'ai..tué notre
enfant...

Katsuki ne put pas prononcer grand chose. Quand il retrouvera sa voix, il tâchera de lui faire
comprendre que ce n'était pas de sa faute...que la vie voulait ça et qu'ils n'y pouvaient
rien...mais maintenant c'était simplement le temps de pleurer l'un dans les bras de l'autre.

*
- Deku...je vais mettre ta bague au doigt...parce que nous sommes ensembles et que nous
nous appartenons mutuellement... Il n'y aura jamais que toi et tu le sais maintenant.

***

Note de l'auteur :

Lorsque Kana s'exclame : - Ame ! Hourra Ame desu !

Cette phrase peut être traduite et interprété de deux manières :

- Il pleut ! Hourra il pleut !

Ou alors

- Ame ! Hourra Ame est là !

C'est important pour comprendre que Katsuki avait juste mal interprété au chapitre 1 parce
qu'il ne connaissait pas encore Ame.
Épilogue

Hiro cherchait de ses yeux gris son ami de toujours dans la cour du collège.

- Akira où es tu passé ?

Le petit garçon avait bien grandi mais n'avait pas tellement changé, il y avait la même
douceur qui se dégageait de sa personne, il était toujours aussi sage et raisonné, et avait
appris à dépasser les quelques instants de déprime qu'il lui arrivait de ressentir plus
jeune...notamment à cause de la mort de ses parents.

Il traversa toute la cour en cherchant l'aîné des enfants Midoriya.

- Alors tu sais où est Nii-chan ? demanda une jeune fille qui apparut de nulle part dans son
dos.

- Kana ! Tu m'as fait peur.

- Héhé désolée ! dit-elle en lui tirant gentiment la langue.

Elle recula en souriant, les mains jointes derrière son dos et l'air malicieux, ses longs cheveux
blond retombant en cascade dans son dos. Elle avait grandi en devenant une jeune fille svelte
et tonique, sûre d'elle et terriblement joueuse. Au côté de Hiro et étant donné qu'ils se
connaissaient depuis tout petits et au vu de leurs beaux cheveux blond, un point commun très
visible, ils étaient souvent confondu comme des frères et sœurs. Personne n'imaginait que le
garçon brun et grognon toujours à leur côté était le véritable et unique frère vivant de Kana et
l'amour secret de Hiro.

- Je ne l'ai pas retrouvé...il m'a donné son diplôme et m'a prévenu qu'il revenait dans un
instant mais ça fait déjà une demie heure... tu n'as pas d'idée toi ? demanda-t-il inquiet.

- Huuuum mon petit doigt me dit qu'il doit être à l'arrière !

- Quoi ? Mais pourquoi ?

- Je sais paaas ! Allez j'y vais ! À tout à l'heure Hiro-chan !!!

Le jeune diplômé soupira face à l'énergie toujours débordante de la sœur d'Akira, il ne l'avait
jamais vu fatigué ou malade... sauf une fois, il y a six ans à peu près. Hiro y réfléchissait en
marchant... déjà sept ans qu'ils se connaissaient tous les trois, et environ un an après leur
rencontre, Kana était tombé malade durant plus d'un mois... Elle avait eu une fièvre
terrible...c'était juste après que les héros Dynamight et Red Riot ne sorte de leur inconscience.
Hiro se souvenait bien de cette période qui avait été un des changements majeurs de sa vie.
Denki-san et lui passait de plus en plus de temps à trois avec Red Riot, son tuteur s'inquiétait
souvent de son ressenti sur ce fait particulièrement. Hiro sourit en repensant à tous ces
instants où Denki-san ne pouvait cacher son inquiétude à son lui enfant... Même très jeune,
Hiro avait vite compris que Eiji-san n'était pas n'importe qui pour son tuteur et inversement...
Oui, d'une certaine manière, il s'attendait à ce que Eijiro Kirishima fasse partie intégrante de
sa vie, pas qu'il l'adopte officiellement comme il l'avait fait, mais il n'avait pas été étonné,
après quelques mois, d'emménager à trois.

Hiro tourna au coin et retrouva Akira assis face à un lapin dont il caressait le haut du crâne
avec douceur, Hiro sourit avec tendresse... c'était le lapin de leur classe, auquel aucun de ses
camarades n'avait pensé. Pourtant ils étaient en vacances, personne n'aurait continuer à s'en
occuper et c'était au délégué de ne pas oublier. Akira avait descendu la cage, l'avait ouverte et
était resté faire ses adieux à l'animal.

- Akira ! l'appela Hiro de loin.

Le jeune homme se releva lentement, en le regardant toujours dos à lui, les mains dans les
poches et ses sourcils froncés accentuant son air sauvage de bad boy. Mais Hiro savait bien
qu'il était capable d'une très grande sensibilité, et ce depuis toujours, Kana lui avait dit que
cette sensibilité venait de leurs mère... C'est vrai que le héros Deku n'oubliait jamais
personne, par souci d'humanité et de justice Akira était comme lui.

Seulement cela se voyait moins, parce que la plupart des gens ne s'arrêtent qu'aux
apparences... Denki-san lui avait dit un jour qu'il fallait aller au-delà de la première
impression.

Hiro se rapprocha de lui et s'accroupit à son tour vers le petit animal, Akira resta debout et le
regarda faire.

- 'scuse...j'ai pas vu le temps passer...

- C'est pas grave Akira...

Hiro commença à caresser le lapin albinos, mais il perdit son sourire en pensant à quelque
chose d'important.

- Les filles de la classe t'ont cherché partout... je crois qu'il y en a qui voulait se déclarer.

- ...

- Il y avait même des kouhai.

- Tch...elles devraient se concentrer pour avoir la note maximale au diplôme au lieu de faire
des gâteaux aux garçons.

Hiro releva la tête vers lui.

- Je les comprends moi Akira...c'est important d'aimer quelqu'un et de se sentir aimé en


retour...c'est aussi vital qu'un diplôme...

Akira rougit en détournant le regard.

- Pas de la manière dont elles le font Hiro... elles font ça avec n'importe quel garçon qu'elles
trouvent intéressants... ça change chaque année, aucune n'a pris la peine de me connaître...
c'est pas de l'amour.

Hiro se releva en tendant son diplôme à son ami.

- Alors tu penses quand même que les sentiments sont importants ?

Akira prit ce qui lui appartenait et ne dit rien, il commença à quitter la cour arrière et Hiro se
dépêcha de mettre correctement son sac pour le rejoindre.

Hiro fut surpris quelques instants plus tard d'entendre finalement une réponse, il pensait que
le sujet était clos.

- C'est parce que c'est important d'être avec les personnes qu'on aime qu'il faut travailler pour
être le meilleur...

- Tu as eu la note la plus élevée Akira ! C'est impressionnant !

Akira sourit sincèrement fier de lui, un rictus presque hautain au visage, il se tourna vers l'ex
collégien à ses côtés, ses boucles brunes et son uniforme du collège effleuré comme celui de
Hiro par le vent et les premiers pétales de cerisiers.

- Comme ça tu manqueras jamais de rien Hiro...c'est ça le vrai amour, ces débiles ont rien
compris...elles font pas les choses dans le bon ordre.

Hiro prit plusieurs teintes de rouge sur les joues... Akira ne s'était jamais déclaré et lui-même
ne lui avait jamais rien dit... Pourtant, Hiro avait toujours plus ou moins su... Il n'y avait qu'à
lui que le digne héritier du numéro 1 pouvait sortir ce genre de réplique. Alors il baissa les
yeux sur le chemin qu'ils suivaient, au fond aucun des deux n'avaient besoin d'une déclaration
maintenant... ils avaient toute la vie devant eux et s'aimer était largement suffisant.

- Alors tu es sûr de toi Akira ?

- Hum ?

- Pour le lycée... tes deux parents sont des héros, tout le monde est persuadé que toi et Kana
vous irez à Yuei.

- Ha ? Ouais...j'en suis sûr...

Akira décida d'y réfléchir une dernière fois... Yuei avait beaucoup de moyens mais, à part
pour la filière héroïque, elle n'était pas non plus la mieux classée. Akira ne va pas à Yuei et sa
sœur non plus, il n'a plus le besoin impérieux d'être le meilleur et n'a pas le syndrome du
héros de l'homme que Kana appelait toujours Maman. Plus Akira y réfléchissait et plus il
comprenait qu'avec la vie qu'il a mené, avec tout ce qu'ils ont vécu enfant, avec l'attentat de
New york notamment et dont la violence restera à jamais gravé dans son esprit, que la seule
chose qui compte dans sa vie c'est de passer du temps avec ceux qu'il aime et d'être assez fort
pour les protéger. Akira ne doute pas de sa force, quelle que soit la filière dans laquelle il
s'inscrit, il cherchera le meilleur et fera tout pour l'être...parce qu'il veut être sûr que personne
n'ait le pouvoir de lui retirer le droit de rester avec Hiro, sa sœur et ses parents.
Yuei c'était la crème en filière héroïque...pour les études qu'il fera, il y aura mieux.

Hiro observa un moment Akira avant de reporter son regard vers l'horizon, rassuré et
heureux. Akira avait fait son choix et il était soulagé de ne pas être séparé de lui.

- Vous venez vous deux !!!!! leur cria Kana, aussi heureuse et insouciante qu'à son habitude.

- On peut savoir ce qui te prend ?! lui hurla Akira mécontent d'être pressé alors qu'il profitait
du retour avec Hiro, son diplôme bien en poche.

- Tante Ochaco va passer avec Kazuhiko !!!! Je ne l'ai pas vu de toute la semaine alors je
vous attends pas !

Kana se précipita en courant, son sac sur le dos et empressée, elle dévala rapidement la pente
et se retrouva bloquée au passage du train.

Il est juste derrière Nee-chan !

Oh Ame... si tu savais à quel point il m'a manqué !!!

De l'autre côté de ce passage piéton il y avait aussi le petit garçon de 7 ans qui courait vers
elle. Quand le train finit de passer, les barrières se levèrent...

- Kana-chan !!! Je suis là !

- Kazuhikooooo ! dit-elle en se précipitant vers lui.

Hiro, en marchant au côté d'un Akira souriant, l'observa joyeusement accourir vers le petit
garçon qui deviendra un jour, son avenir à elle, pourvu qu'ils attendent patiemment en
s'aimant simplement...

FIN 💚
Annexes qui peuvent aider à la compréhension

Tout d'abord je remercie tout ceux qui seront allé jusqu'au bout de l'histoire, cela me fait très
plaisir d'être lue et j'espère que c'était un moment agréable pour les lecteurs. J'ai littéralement
écris le KatsuDeku que j'aurai aimé lire et j'avoue que j'en suis très heureuse.

Plusieurs autres histoires sont à venir mais je n'en dis pas plus car cela mettra un peu de
temps je pense.

Pour ceux qui se poseraient des questions encore sur des points resté inéclaircies n'hésitez pas
en commentaires, sinon je rajoute ci dessous des "brouillons" qui m'ont servie de fil
conducteur pendant que j'écrivais, afin de ne pas me perdre sur la psychologie de certains
personnages, la temporalité et d'éviter les incohérences. Ce sont des annexes que je met à la
disposition de ceux qui auraient encore des questions.

La relation de Kana et Kazuhiko :

Kana a vécu des moments simultanés avec un Kazuhiko de son âge, dans un monde auquel
elle est la seule à avoir accès. À la naissance de Kazuhiko, elle se rend compte qu'il est
différent, il n'est pas au même stade qu'elle, Kazuhiko est en retard et ça l'attriste de ne pas
pouvoir jouer avec lui comme dans ses rêves où l'âge ne compte pas, parce qu'ils sont en
même temps, en harmonie, dans la même phase et elle va devoir attendre longtemps pour
revivre les moments de bonheur où ils se ressemblent.

La relation de Kana et Ame:

Ils ont en réalité toujours été ensembles, Ame est toujours avec elle et se trouve à l'origine
des informations que Kana peut avoir légèrement en avance. Comme le fait que Denki
rendrai visite à la famille Bakugou l'après midi du cinquième jour après le ravage de leur
quartier. Comme le retour de Deku après le ravage du quartier, comme le fait que Kazuhiko
soit juste derrière le train ou encore Akira derrière le collège.

- Ame ! Hourra c'est Ame ! que Katsuki traduit comme il pleut dans son rêve la première fois
qu'il l'entend était en fait une prémonition de son voyage dans le passé mais plus exactement
un souvenir en avance et une premonition de leur retour dans le présent car, quand ils ont été
séparé en entrant dans les souvenirs de Deku, Kana a du les chercher et c'est Ame qui a guidé
sa sœur vers Katsuki et Eijiro. C'est pour cela qu'elle arrive heureuse et riante en pensant
croiser son frère jumeaux (hourra Ame Ame desu) mais en réalité elle retrouve son Katsuki
papa et Tonton Eijiro.

La fraternité Akira, Kana et Ame :

Deku aime profondément Katsuki depuis des années d'où la formation de trois embryons
(c'est l'alter de Melody beaucoup d'amour depuis longtemps = beaucoup d'enfants), Akira est
dans une poche et pompe de l'énergie à son père pour survivre, les deux autres sont de vrai
jumeaux et il se trouve qu'ils partagent tout les deux le même alter indéterminé. Donc non
seulement ils ont un lien de vrai jumeaux mais en plus de même alter et de même alter dont
on ne connait pas les propriétés et qui agit sur d'autres dimensions (les souvenirs, les
émotions ou le futur par exemple). C'est eux qui ont pris le plus d'énergie à Deku et je pose
aussi l'hypothèse (par l'intermédiaire de Recovery girl) qu'ils ont pompé aussi de l'énergie du
One for All pour survivre.

Malheureusement Ame est mort à cause de l'accident d'avion, du stress et de la vie


dangereuse que menait Deku à ce moment-là. Akira ne sera mis au courant qu'il a un frère
mort né que très longtemps après et, comme Izuku, il ne l'aura finalement jamais vu. Akira
est légèrement jaloux de Kana car son alter lui a permis de voir leurs grands parents et ce
frère qu'il n'a jamais connu alors que pour lui la famille et sa protection reste un sujet
sensible...

Le prénom Akira est composé du Kanji "brillant/Lumineux", Kana de "Généreux" et bien sûr
Ame de celui de la pluie.

Evolution de la réflexion de Deku :

Au collège : Il est désespéré et amer, aimer ne suffit pas, Katsuki le déteste et ne se préoccupe
pas de lui mais tant pis parce qu'il se dit mériter de réaliser son rêve, je vais vivre à partir de
maintenant Denki. (J'ai finalement jamais réussi à placer cette réplique)

1ère année du Lycée : Izuku se rend compte que quelque soit ses choix, il ne peut pas
s'empêcher de vouloir rester dans la vie de Katchan et se rend compte également et avec
toutes les aventures de Yuei qu'il peut être son égal, il devient sans le vouloir son rival. Mais
ce n'est pas grave selon son ressenti parce qu'il a une chance de réaliser son rêve aux côtés de
la personne qu'il admire le plus. L'amour n'est pas nécessaire dans la vie, il s'en passera, tant
pis mais il ne s'imagine plus s'éloigner maintenant que la la personnalité de Katsuki
s'améliore un peu.

2ème année du Lycée : Katchan s'est excusé et ils sont devenus amis, ce qui le rend
extrêmement heureux, même s'il ne dira jamais à son ami ses véritables sentiments, ce n'est
pas grave car ils peuvent compter l'un sur l'autre au moindre problème. L'aimer ne suffit pas,
parce que Katsuki aura tellement d'opportunités de réussir dans sa vie professionnelle et
personnelle que lui révéler ses sentiments ne fera que le freiner mais ce n'est pas grave car ils
peuvent rester côte à côte.

A l'apparition des enfants, après l'alter de Melody : Izuku ne peut finalement pas rester car
son enfant héritera peut être de cet alter indéterminé ce qui le mettra en danger, lui et tous
ceux qui l'entoureront. Il ne veut pas non plus tuer un bébé qui n'a rien demandé en avortant.
Que faire ? Prévenir Katsuki ? Non, il ne peut pas lui imposer ce qu'il n'a jamais voulu, si cet
enfant est là c'est uniquement à cause de l'amour de Izuku pour son ami d'enfance, Katsuki
n'a rien demandé, il n'a pas à assumer puisqu'il ne l'a même pas aimé et n'est jamais tombé
amoureux de lui. C'est uniquement la faute de Izuku, il ne peut pas révéler la vérité, il ne peut
pas demander de l'aide, son seul choix est de partir.

Grossesse, accouchement et premiers mois : Izuku descends la pente du désespoir, son


manque d'énergie et sa prise de risque cause la mort de Ame, il ressent de la culpabilité, il a
besoin d'aide, il perd ses émotions (manque d'hormones), mais regagne au dernier moment
l'envie de vivre pour Akira et Kana qui méritent d'avoir une chance dans cette vie et un père à
leurs côtés a minima.

La survie : Izuku après avoir été chassé avec ses enfants de son île n'a pas d'autres solutions
que de vivre au jour le jour, il évolue dans un monde cruel et doit assurer la survie à chaque
seconde, ne pouvant réfléchir qu'à les protéger en instaurant des règles strictes. Seulement
plus le temps passe et plus il se rend compte que son père a fait le choix de l'abandonner pour
lui assurer un avenir alors que lui en vivant de cette manière les habitue à ne plus avoir
d'espoir, à ne pas avoir de projet. S'il veut que ses enfants aient un futur, il va falloir avoir une
répartie face à la secte qui le pourchasse et c'est avec l'aide de Denki qu'il va organiser
l'attentat de New York. Izuku s'en veut, non seulement il est un mauvais père pour avoir
risqué et perdu la vie de son fils Ame, mais il ne peut pas offrir à ses enfants ce qu'ils ont
mérité de droit en naissant sur Terre (une vie normale et de l'espoir) sans les faire participer à
un attentat et ça le culpabilise de les utiliser de cette façon.

Juste avant son retour en octobre 7 ans plus tard : Izuku vient de se débarrasser de l'ennemi
principal de sa famille, il veut enfin faire connaître à ses enfants bien aimés ce qu'est une vie
normale et veut retrouver Denki, son frère de cœur. Fatigué de la course effréné de sa fuite
durant des années (course qui l'a fait vivre hors d'haleine lui donnant l'impression que le lycée
c'était encore hier car il n'a pas évolué contrairement à ses camarades), il cède devant les
arguments de Tanaka et Denki pour revenir au Japon. Izuku pense que ses amis lui ont voulu
d'être parti et l'ont oublié depuis le temps, surtout Katsuki. Il n'a pas son diplôme de héros
(c'est donc un bon à rien) et a enfanté, ce qui fait de lui une sorte d'anormalité monstrueuse.
Izuku a peur que ses amis le découvrent et en soit dégouté (d'où la phrase : je reste jusqu'à ce
que vous me renvoyez. Chapitre 4). Il ne s'est toujours pas pardonné la mort de Ame et
Melody. Il pense que même s'il revenait au Japon, il ne peut pas révéler la paternité de
Katsuki car après toutes ses années, il se sentirai encore moins concerné, le numéro 1 est
sûrement hétéro et a peut être d'ailleur une petite amie ou une fiancée. Katsuki a toujours
toute la vie devant lui, Izuku ne veut pas l'entraver et pense toujours que l'amour n'est pas
nécessaire dans la vie. Dans la sienne, elle a failli le détruire plusieurs fois. Il veut se
contenter de s'occuper de ses enfants en restant éloigné de Katsuki .

A son retour : Katsuki ne le laisse pas garder ses distances, il devient son coéquipier, lui porte
une attention particulière, en plus il l'a cherché pendant des années. Katsuki ne l'a jamais
oublié et ses amis l'accueillent avec joie, ce qui le rend heureux. Mais il lui reste un arrière
goût amer, si ses amis et Katsuki agissent ainsi c'est parce qu'il ne savent pas ce qu'il s'est
passé, persuadé de devoir continuer à tout cacher pour assurer la paix des enfants (il est un
personnage public maintenant qu'il est héros et ne veut pas de scandal) et l'amitié de ses
anciens camarades. Izuku tente de s'en sortir du mieux qu'il peut sans parler de Akira et Kana.
Mais il a l'impression que c'est trop tard, s'il avait pu être sûr à l'époque de l'aide de Katsuki,
il aurait pu faire un autre choix mais ils ne savaient pas et, enlisé dans ses secrets, il a
l'impression qu'il est trop tard pour révéler la vérité : ça ne ferait que tout gacher. Pourtant,
ses amis lui assurent tous les jours de la confiance qu'il peut leur accorder ce qui le met de
plus en plus à l'aise. Katsuki ne semble pas vouloir se séparer de lui et ne cesse de lui donner
des preuves d'attention et d'aide ce qui le détend et le rassure. Oui il va pouvoir leur parler de
ses enfants mais comment faire pour cacher qu'ils n'ont jamais eu de mère ? Comment va
réagir Katsuki au fait qu'il avait deux enfants et ne le lui a jamais dit ?
Apparition des enfants et vie à 4 chez Katsuki : Izuku n'a pas eu le choix, tout le monde est
au courant maintenant qu'il y a eu l'accident de son quartier et ses enfants ont été accepté,
mais comme il le pensait précédemment il doit éviter de révéler que c'est lui qui leur a donné
naissance pour ne pas dégoûter ceux qu'il aime, et c'est ce qu'il fait. Katsuki, au lieu de
s'éloigner, semble avoir choisi de faire partie de cette famille. Il leur donne un toit et se crée
une place dans le cœur de ses enfants, place qui lui étaient de toute manière destiné. Mais
Izuku ne se fait pas d'illusion, il n'est pas dans une relation avec son ami, il s'agit seulement
d'affection pour eux. Finalement Katsuki devra se marier et fonder la famille qu'il aura choisi
d'avoir s'il en veut une (la secrétaire shin est un bon parti selon Mitsuki). Cela angoisse Izuku
car il a, sans le vouloir, fait goûter à ses enfants ce qu'était d'avoir leur deuxième père avec
eux, il a peur que ce bonheur que Akira et Kana apprennent à connaître leurs soit enlevé et
qu'ils n'en souffrent. Alors il veut de nouveau reprendre ses distances en emménageant dans
un nouveau chez soi.

A partir de la maison de Izuku et du baiser : Katsuki lui donne encore des preuves qu'il a fait
le choix de sa famille. Izuku aura tout essayé mais ne peut plus rien y faire, Katsuki semble
vraiment l'avoir choisi, il n'a plus de doute. Il apprécie la vie avec la personne qu'il aime et se
dit que s'aimer à 4 de cette manière est peut être suffisant, surtout après le baiser sur son lit. Il
décide de ne plus se poser de question parce que Katsuki l'aime, maintenant il le sait. Mais il
ne lâche toujours pas totalement prise et n'officialise rien de ce qu'il y a entre eux car il lui
reste deux secrets d'une importance capitale...Il a lui-même donné naissance à leurs enfants et
par sa faute le fils de Katsuki, Ame, est mort. Persuadé que Katsuki lui en voudra, il angoisse
à l'idée de révéler ses deux vérités sachant que c'est inévitable. Si Katsuki s'en va, ses enfants
souffriront d'être encore une fois seuls. Cela le rend parfois amer, triste et solitaire et son
doute sur le fait de construire quelque chose dans le temps avec la personne qu'il aime ne fait
que persister. Il choisit souvent d'y croire, notamment en acceptant de passer la nuit en faisant
l'amour avec lui, mais a tout de même peur de s'engager totalement. Les choses auraient été
plus simples si Katsuki avait trouvé quelqu'un d'autre à aimer et n'était resté qu'une vieille
connaissance avec qui il s'était réconcilié au lycée.

Au retour du voyage dans le temps : Katsuki est au courant de tout et choisit de rester près de
lui. Ce qui fait voler ses derniers doutes, il n'a plus rien à craindre ou à se faire pardonner,
alors il officialise sa relation avec son ancien ami d'enfance en l'autorisant à porter la bague
de son père.

Résumé sur la réflexion de Denki :

Denki aime le Eijiro de Yuei parce qu'il le comparaît à celui du futur qui est venu dans son
passé, mais au moment où Eijiro choisi de sortir avec Mina, Denki a ressenti la différence
entre celui de Yuei et celui qu'il idéalise du futur, comme une gifle qui l'a mit KO. Ce sont
deux personnes différentes, celui qu'il idéalise, l'aime et l'accepte tel qu'il est et avec son
passé alors que le Eijiro de Yuei a toujours eu la belle vie, comme Katsuki, tout lui a toujours
été accessible et facilité, hétéro avec jolie petite amie, une belle famille, une belle maison, des
amis aussi talentueux que lui et un caractère parfait. Mais Eijiro ne le connaît pas, il ne
l'acceptera sûrement pas aussi facilement et Denki n'a pas envie de se battre pour la personne
que Eijiro n'est pas. Si ce n'est pas le Eiji de son passé alors il ne s'inventera pas une relation
avec le Eiji de Yuei, il décide donc de rester distant avec lui. Seulement son amitié avec le
Eiji de Yuei le garde toujours plus ou moins proche, il lui arrive donc toujours de projeter les
émotions qu'il ressent pour le Eiji du passé sur la personne de Kirishima Eijiro de Yuei.
Denki souffre tous les jours de voir une version copier-coller de la personne qu'il aime tenter
par tous les moyens de rester à ses côtés quand lui essaie de ne plus se faire d'illusion.
Lorsque Kirishima Eijiro aura enfin vécu ce qu'il devait vivre pour se rendre compte que c'est
bien lui que Denki a toujours choisi, les choses reviendront dans l'ordre, il n'aura plus à subir
de migraines terribles et Denki n'aura plus de raison d'avoir l'impression d'être en même
temps proche et séparé de la personne qu'il aime...au final il s'agit bien de la même personne.

Voilà voilàààà ! Bonne continuation et à bientôt j'espère !


Please drop by the Archive and comment to let the creator know if you enjoyed their work!

Vous aimerez peut-être aussi