Un Guide Pratique Enseignement Superieur
Un Guide Pratique Enseignement Superieur
Un Guide Pratique Enseignement Superieur
planification de l’éducation
Michaela Martin
Claude Sauvageot
Enseignement supérieur
Construire un tableau de bord
pour l’enseignement supérieur
Un guide pratique
Michaela Martin
Claude Sauvageot
Institut international de
planification de l’éducation
Les idées et les opinions exprimées dans ce volume sont celles des auteurs et ne représentent pas
nécessairement celles de l’UNESCO ni de l’IIPE. Les appellations employées dans ce volume et la
présentation des données qui y igurent n’impliquent de la part de l’UNESCO ou de l’IIPE aucune prise
de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant
à leurs frontières ou limites.
Chapitre 1
Le contexte des politiquesd’enseignement supérieur ................................................................. 15
1.1 Les tendances lourdes dans l’évolution des systèmes d’enseignement supérieur
à travers le monde ......................................................................................................... 16
1.2 Les tendances de réforme en matière de gouvernance et de management ............................. 17
Chapitre 2
Déinitions et modes de construction d’un tableau de bord et d’un ensemble d’indicateurs ............. 21
2.1 Les objectifs des tableaux de bord ...................................................................................22
2.2 Tableau de bord et système de gestion .............................................................................22
2.3 Différentes utilisations des tableaux de bord ......................................................................22
2.4 Les préalables à l’élaboration d’un tableau de bord.............................................................25
Chapitre 3
Aspects méthodologiques d’un tableau de bord ........................................................................29
3.1 Qu’est-ce qu’un indicateur ? ............................................................................................30
3.2 Quels sont les critères d’appréciation d’un « bon » indicateur ? ..............................................30
3.3 Que faut-il mesurer ?...................................................................................................... 31
3.4 Les typologies d’indicateurs ou Comment classer les indicateurs ? ........................................32
3.5 Les différentes étapes du développement d’une liste d’indicateurs ou d’un tableau de bord.......34
Chapitre 4
Utilisation des indicateurs pour le pilotage de l’ensemble de l’enseignement supérieur ....................35
4.1 Assurer le suivi de la politique/du plan pour l’enseignement supérieur ....................................36
4.2 Passer des objectifs aux indicateurs ..................................................................................37
4.3 Analyser la performance d’un système d’enseignement supérieur ......................................... 41
4.4 Les sources de données ..................................................................................................44
Chapitre 5
Utilisation des indicateurs pour la gestion et le pilotage des établissements ...................................47
5.1 Élaborer un tableau de bord pour le suivi du projet d’établissement/du plan stratégique ...........48
5.2 Analyser la performance au niveau de l’établissement ........................................................49
5.3 Les sources de données ..................................................................................................50
3
Chapitre 6
Calcul des indicateurs, analyse et présentation des résultats....................................................... 51
6.1 Calcul ..........................................................................................................................52
6.2 Vériication de la cohérence des résultats ..........................................................................53
6.3 Analyse des différents indicateurs ....................................................................................54
6.4 Mise en forme du document : outils micro-informatiques ....................................................57
6.5 Utilisation du document pour l’évaluation interne et externe : le souci de transparence ...........58
6.6 Mise à jour du tableau de bord .........................................................................................58
Chapitre 7
Comment organiser un projet de « tableau de bord » ? ............................................................... 61
Chapitre 8
Utilisation des indicateurs pour la comparaison internationale.....................................................65
8.1 Les systèmes d’indicateurs internationaux .........................................................................66
8.2 Les classements nationaux ..............................................................................................68
8.3 Les classements internationaux ........................................................................................70
Conclusion ..........................................................................................................................75
Références .........................................................................................................................77
Annexe 1 ............................................................................................................................79
Annexe 2 ...........................................................................................................................84
Annexe 3 ...........................................................................................................................86
Annexe 4 ...........................................................................................................................87
Annexe 5 ...........................................................................................................................88
Annexe 6 ...........................................................................................................................90
4
Liste des abréviations
5
R&D Recherche et développement
RAE Research Assessment Exercise
SCIE Science Citation Index Expanded
SSCI Social Science Citation Index
STAPS Sciences et techniques des activités physiques et sportives
STS Section de techniciens supérieurs
TBS Taux brut de scolarisation
THES Times Higher Education Supplement
TIC Technologie de l’information et de la communication
UCAD Université Cheikh Anta Diop (Senegal)
UE Union européenne
UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
6
Liste des tableaux
Graphique 6.1 Évolution du taux brut de scolarisation de 1990 à 2004 (1re façon) 56
Graphique 6.2 Évolution du taux brut de scolarisation de 1990 à 2004 (2e façon) 56
Graphique 6.3 Évolution d’un taux de scolarisation de 1970 à 2001 56
Graphique 6.4 Évolution d’un taux de scolarisation de 1987 à 2001 56
Graphique 6.5 Évolution d’un taux de scolarisation de 1990 à 2001 56
Graphique 7.1 Structures à mettre en place 63
7
Préface
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Nous espérons que cette publication aidera les planiicateurs de l’enseignement supérieur et les décideurs
politiques à mettre en place des tableaux de bord contenant des indicateurs à la fois utiles et pertinents,
qui seront par la suite régulièrement mis à jour.
Enin, notre souhait est que les tableaux de bord permettent à l’avenir de mieux piloter les systèmes
d’enseignement supérieur en vue d’une amélioration de leur fonctionnement et de la qualité des formations
et des recherches menées en leur sein.
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Remerciements
Le projet de ce Guide a été initié par l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), qui a bénéicié de
l’expertise technique de l’Institut international de planiication de l’éducation (IIPE).
Bertrand Tchatchoua, spécialiste de programme de l’Institut de statistique de l’UNESCO, a accompagné
la conception et la réalisation de ce document. Il a de plus travaillé en étroite collaboration avec les
auteurs. Lors des différentes phases de sa rédaction, il a fait des observations précieuses et fourni des
commentaires pertinents.
Suite à un cours à distance organisé par l’IIPE sur l’assurance qualité dans l’enseignement supérieur en
Afrique francophone, de hauts responsables des ministères du Cameroun, de la Guinée et du Sénégal
ont mis à la disposition des auteurs certains des exemples de tableaux de bords et de documents de
politique présentés dans ce guide.
Plusieurs membres du personnel de l’IIPE et de l’ISU ont également apporté leurs commentaires à la
version inale de ce Guide, notamment Patricia Dias da Graça, Khadim Sylla, N.V. Varghese, Naiou
Inoussa et Saïd Belkachla.
Hendrik Van der Pol, directeur de l’ISU, et Mark Bray, directeur de l’IIPE, ont soutenu ce projet tout au
long de son exécution.
Nous remercions toutes ces personnes pour leurs importantes contributions, ayant permis de réaliser
ce Guide.
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Introduction
Les systèmes d’indicateurs, en général, et les tableaux de bord, en particulier, sont à l’ordre du jour dans
tous les secteurs et à tous les niveaux du système éducatif. L’intérêt actuel pour ces outils s’inscrit à la
fois dans les tendances propres à la réforme du secteur public en général et de l’enseignement supérieur
en particulier, mais aussi dans celles qui caractérisent les réformes intervenues dans la gouvernance des
systèmes et la gestion des établissements d’enseignement supérieur.
Dans l’enseignement supérieur, beaucoup de travaux ont été menés sur les systèmes d’indicateurs dans
les années 1980. Après une période de maturation, notamment au sein des pays de l’Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE), de nombreux pays disposent aujourd’hui d’un
système d’indicateurs appelé communément « tableau de bord ». Celui-ci permet d’évaluer dans quelle
mesure les systèmes avancent en fonction des objectifs établis. Les pays du Sud perçoivent l’intérêt de
tels outils mais rencontrent encore beaucoup de dificultés dans leur mise en œuvre.
L’émergence des tableaux de bord s’insère dans un contexte relétant une prise de conscience particulière.
D’une part, l’importance de la mise à disposition des informations pour une prise de décision rationnelle
n’est aujourd’hui plus à prouver et, dans le cadre des politiques visant à donner plus d’autonomie aux
établissements, notamment, la vériication des résultats obtenus par ces établissements devient une
obligation. D’autre part, les gouvernements ont de plus en plus besoin d’informer sur l’état du système
d’enseignement supérieur, souvent le pouvoir législatif mais parfois aussi un public plus large. La
comparaison internationale pour faire le benchmarking du système est perçue comme prioritaire dans ce
contexte. Enin, les indicateurs sont à l’ordre du jour dans le cadre des nouvelles modalités de inancement
de la coopération internationale qui préconisent l’appui budgétaire à condition que les pays disposent
d’une stratégie sectorielle et d’un système d’indicateurs à travers lequel il est possible de mesurer les
avancées. Le moment est donc propice pour aider les planificateurs, tant sur le plan national
qu’institutionnel, à construire un tableau de bord correspondant à leur politique ou à leur plan en
cours.
Cependant, la prudence s’impose dès le départ. Les tableaux de bord dans l’enseignement supérieur ne
peuvent être construits qu’à partir de deux préalables. Le premier concerne l’existence en amont d’un
système d’information fonctionnel contenant les informations de base et d’une iabilité sufisante pour
la construction des indicateurs. Ce premier préalable n’est pas toujours présent : en effet, beaucoup de
pays du Sud souffrent d’un dysfonctionnement de leur système d’information, peu iable et incapable
de produire l’information en temps voulu. Le tableau de bord ne constitue donc pas la première étape
mais une sorte d’aboutissement d’un système d’information fonctionnel pour mieux exploiter l’information
et pour mieux communiquer. Le deuxième préalable concerne une politique ou un plan sufisamment
explicite et clair, à partir duquel il est possible de construire un tableau de bord utile. Ces deux points,
d’une importance cruciale, seront repris en détail à plusieurs reprises dans ce document.
L’objectif de ce Guide pratique est de guider les planiicateurs de l’enseignement supérieur dans la
construction d’un tableau de bord à la fois bien adapté au contexte national et sufisamment explicite
pour servir d’instrument de suivi de leur politique nationale d’enseignement supérieur ou tout simplement
du fonctionnement de leur système.
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CHAPITRE 1
LE C O N T EX T E D E S P O L I T I Q U E S
D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
16
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d’étudiants en mobilité internationale est 1.2 Les tendances de réforme
passé de 750 000 en 1974 à presque 2,5
en matière de gouvernance
millions (ISU, 2006, p. 34). L’Afrique est le
continent où la mobilité est la plus grande : et de management
presque 6 % des ef fectifs en 20 04.
L’internationalisation de l’enseignement Les tendances susmentionnées contribuent
supérieur s’accompagne d’une perception de largement à une remise en question des méthodes
plus en plus accrue de l’enjeu commercial (à traditionnelles à la fois de gouvernance des
la fois individuel et collectif) sous-jacent à systèmes et de gestion institutionnelle. Beaucoup
cette mobilité : si, dans le passé, elle dépendait de pays à travers le monde ont récemment
davantage de la disponibilité de bourses introduit des réformes de leur système de
d’études, elle correspond plus aujourd’hui à gouvernance affectant directement la gestion des
une demande individuelle solvable. Dans ce établissements. Parmi les tendances les plus
contexte, les pays mènent souvent des importantes qui affectent les besoins d’information
politiques actives pour attirer les étudiants et plaident donc pour le développement des
étrangers sur leur sol. Un marché de tableaux de bord, on peut citer :
l’enseignement supérieur s’est donc mis en y La dérégulation par les gouvernements.
place et, par conséquent, un intérêt croissant Dans de nombreux pays, les administrations
pour une comparaison des performances des ont été réorganisées d’après le modèle du
systèmes nationaux.
y
« nouveau management public », impliquant
Les intégrations régionales et une redéf inition de leur rôle d’autorité
l’internationalisation des politiques. Il est à publique. En matière de politique éducative,
noter aussi que l’enseignement supérieur se une des caractéristiques émergentes de ce
trouve de plus en plus affecté par des modèle est une plus grande conf iance
mouvements d’intégration régionale comme acco rd é e à la d érég ulat io n et à la
il en existe un peu partout à travers le monde. décentralisation des pouvoirs publics vers les
Dans beaucoup de régions, la création de établissements. De nouveaux outils de
marchés intérieurs, ayant pour objectif la libre gestion apparaissent, tels que la négociation
circulation des personnes, affecte directement des objectifs et la contractualisation autour
la sphère de l’éducation car elle exige la des politiques et des projets d’établissement.
reconnaissance des diplômes. Dans la région L’application de formules de inancement
Europe, le Processus de Bologne vise à la visant à répartir le budget de l’État entre les
création d’un espace européen d’enseignement divers établissements d’enseignement
supérieur avec une structure commune des supérieur, en leur allouant une subvention
qualiications. En Afrique francophone, les forfaitaire et en utilisant les indicateurs de
établissements doivent refondre leurs performance, fait partie des nouveaux
diplômes suivant le système licence-master- mécanismes de gestion des systèmes
doctorat (LMD) dans le cadre de directives d’enseignement supérieur.
adoptées par l’Union économique et y La différentiation de la mission au sein des
monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la établissements. Face à l’expansion des
Communauté économique et monétaire de systèmes d’enseignement supérieur, on a vu
l’Afrique centrale (CEMAC). L’Union apparaître ces derniers temps des processus
africaine a proclamé comme objectif politique de différentiation informelle des établissements
l’harmonisation des diplômes universitaires. supérieurs par rapport à leur mission
Ces différents exemples illustrent comment prioritaire. Dans les systèmes en pleine
les processus d’intégration régionale peuvent expansion, les établissements cherchent à
affecter les politiques éducatives. développer, au moins en partie, un profil
propre visant à s’aligner sur les caractéristiques
de leur environnement socio-économique
pour mieux en satisfaire les besoins.
L’a r t i c u l a t i o n e s t p e r ç u e c o m m e
particulièrement importante entre l’offre de
formation et la recherche et les besoins de la
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région. Les publics visés par les formations « pilotage à distance » qui met le tableau de
offertes par l’établissement font également bord au centre du dispositif de suivi. Face à
partie de la différentiation. Aussi, et souvent la différentiation des établissements et étant
face à la contrainte financière, certains donné le besoin de générer des informations
établissements développent des activités sur leur performances, on s’interroge
entrepreneuriales pour offrir leurs services actuellement sur la nécessité d’effectuer
de formation et de recherche au monde l’évaluation par rapport à des groupes
socio-économique. d’établissements qui seraient comparables du
y L’importance de la planiication stratégique. point de vue de leur mission.
Conséquence directe d’une autonomie y Une plus forte implication du marché. Les
renforcée en matière de gestion institutionnelle, nouvelles formes de pilotage au niveau
on a vu émerger au cours des deux dernières national vont souvent de pair avec une plus
décennies des processus de planification grande coniance dans les mécanismes du
stratégique au niveau des établissements. De marché. Certains pays ont une forte tradition
tels plans stratégiques sont développés soit à dans ce domaine, alors que d’autres ont
la demande des gouvernements pour adopté ces mécanismes plus récemment.
alimenter les débats menés à l’occasion de la D’une manière générale, les utilisateurs de
contractualisation, soit à l’initiative des plus en plus divers des ser vices de
établissements eux-mêmes s’ils se trouvent l’enseignement supérieur demandent des
dans un contexte où le marché joue un rôle renseignements précis sur les résultats des
important. La mise en place de la planiication établissements. Dans des systèmes très
stratégique génère de nouveaux besoins de diversiiés et régis par les principes du marché,
suivi sur le plan institutionnel et favorise à la tel le système américain, les informations
fois le développement des systèmes fournies aux consommateurs et au public par
d’information et des tableaux de bord pour le système d’accréditation sont une pratique
le suivi de la planiication stratégique. de longue date. Mais la demande d’information
y Une plus grande importance du suivi des des familles et des étudiants sur la performance
résultats. La plus grande autonomie attribuée des établissements se manifeste aussi
aux établissementsse traduit par l’apparition actuellement dans d’autres pays de plus en
de nouveaux outils de suivi comme la mise plus inf luencés par les mécanismes du
en place des dispositifs d’assurance qualité marché. La concurrence croissante entre
externe, et notamment des systèmes établissements pour attirer les étudiants et
d’indicateurs. En matière d’assurance qualité obtenir des fonds destinés à la recherche en
ex ter ne, l’audit et l’éva luation des est une conséquence naturelle.
établissements ainsi que l’accréditation des y L’émergence des classements. Pour répondre
programmes de formation font partie des à la demande des familles et des opérateurs
mesures de réforme les plus fréquentes et privés, les établissements font de plus en plus
constituent une véritable tendance globale. souvent l’objet de classements. Ceux-ci sont
L’assurance qualité externe permet un suivi établis par les médias, mais aussi, et de plus
de la qualité en tant qu’outil visant en plus fréquemment, par des structures
prioritairement à assurer certains niveaux de semi- étatiques. Plus récemment, les
qualité sans nécessairement générer une classements nationaux ont été complétés par
vision comparable des performances. Les des classements internationaux, comme celui
systèmes d’indicateurs, déjà très répandus de Shanghai qui établit une liste des
dans le monde anglo-saxon, ont pour but le 500 meilleures universités de recherche à
suivi de la politique nationale et la constitution travers le monde. Ces classements sont très
d’une base d’information qui permet la controversés mais également d’un grand
comparaison entre entités (établissements, impact pour nourrir le débat sur les forces et
départements, individus, etc.). Ces outils sont les faiblesses des systèmes universitaires dans
liés aux notions d’autorégulation et un marché de plus en plus mondialisé et
d’autonomie et correspondent à l’idée d’un compétitif.
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Exercice 1
1) Quelles sont les récentes évolutions de votre système d’enseignement supérieur ? Parmi les tendances
mentionnées, quelles sont celles qui peuvent être observées dans votre contexte national ?
2) De quelle façon ces récentes évolutions affecteraient-elles un éventuel système d’indicateurs à
construire ou à faire évoluer ?
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CHAPITRE 2
DÉF INITIONS ET MODES DE CONSTRUCTION
D’UN TABLEAU DE BORD
E T D ’ U N E N S E M BL E D ’ I N D I C AT E U R S
22
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des informations consignées dans les tableaux de Le propre des tableaux de bord destinés à
bord. l’information du public est l’illustration des
données par des graphiques pour augmenter leur
On distinguera plus particulièrement trois types
lisibilité ainsi que la présence de commentaires
d’utilisation des tableaux de bord :
pour faciliter leur lecture.
y l’information du public (ou du pouvoir
législatif) sur l’état du système ;
y le suivi de la politique (ou d’un de ses axes) Le tableau de bord pour le suivi
ou du plan d’enseignement supérieur ; de la politique
y la gestion des systèmes d’enseignement
supérieur. Comme il estmentionné plus haut, les tableaux de
bord peuvent être conçus plus spéciiquement
pour suivre la mise en œuvre d’une politique ou
Le tableau de bord pour l’information
d’un plan pour l’enseignement supérieur. Dans les
du public pays ayant une longue tradition de décentralisation
de l’enseignement supérieur, comme les pays
Dans un tableau de bord de ce type, on trouve
anglo-saxons, on relève aussi une longue expérience
généralement des informations sur l’évolution des
d’utilisation des systèmes d’indicateurs.
effectifs d’étudiants (ventilés par filière, par
niveau d’étude, par sexe, parfois par établissement En Angleterre, par exemple, le gouvernement
ou en fonction des nouvelles admissions), sur les britannique a posé le problème de l’application
diplômés ainsi que sur les ressources humaines systématique des indicateurs dans l’enseignement
(enseignants-chercheurs, ventilés par discipline, supérieur dès les années 1980. Les pressions
par niveau d’étude, par grade, par âge, selon qu’il internes, de la part du gouvernement et de certains
s’agit de personnel technique ou administratif), les dirigeants institutionnels, ainsi que les pressions
ressources financières et parfois même des internationales ont donné lieu à la publication
informations sur les ressources et les résultats d’une série de rapports visant à réglementer
de la recherche scientiique. l’usage des indicateurs dans ce domaine.
Un tel tableau de bord est fréquemment mis en En 1985, le rapport Jarratt a fait ressortir l’absence
ligne par les autorités nationales pour atteindre un d’objectifs précis dans le système d’enseignement
public plus large, sinon il est diffusé sous forme de supérieur britannique et à l’intérieur même des
publication. Par exemple, celui de la Tunisie établissements, ce qui avait entravé l’application
présente 48 indicateurs qui véhiculent vers le systématique des indicateurs dans ce domaine. Ce
grand public une grande quantité d’informations rapport dressait aussi une liste des indicateurs
sur l’état de l’enseignement supérieur. Il est à noter retenus jusqu’alors et demandait de plus amples
qu’un accent y est mis sur certaines préoccupations renseignements aux universités.
de politique nationale, à savoir le souci de
La même année, le gouvernement britannique,
professionnaliser l’enseignement supérieur et de
s’appuyant sur le rapport Jarratt, a estimé que
développer ses capacités de recherche.
l’application de ces indicateurs était la clé pour
Dans le même esprit, la France publie depuis veiller au bon usage des fonds investis dans
quelques années un document intitulé L’état de l’enseignement supérieur. Leur mise en place allait
l’enseignement supérieur et de la recherche, qui permettre au gouvernement de savoir jusqu’à quel
discute de l’enseignement supérieur français à point les bénéices escomptés dans le domaine des
travers 28 indicateurs se référant aux aspects de dépenses publiques en matière d’enseignement
coût s (t rois indic ateurs), de p ersonnels supérieur pouvaient être évalués concrètement,
(trois indicateurs), d’activités (huit indicateurs), de et de comparer, en termes d’eff icacité et
résultats (six indicateurs) et de recherche d’eficience, les différentes parties du système,
(neuf indicateurs). Ce document est rendu ainsi que son évolution au il des années.
disponible avant la séance du Comité d’éducation
Par la suite, le gouvernement a porté ses efforts
de l’Assemblée nationale pour lui fournir une base
sur l’amélioration de la qualité institutionnelle, le
d’information, avant d’être diffusé comme
développement des critères éducatifs et l’incitation
publication.
à un usage plus économique des ressources. Pour
ce faire, il a demandé aux organismes chargés du
23
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inancement des établissements d’enseignement effectifs provenant de certaines catégories
supérieur de se concerter avec les représentants socioprofessionnelles et pourcentage des étudiants
de ces institutions pour concevoir et proposer un provenant de zones où la participation à
ensemble d’indicateurs destinés à évaluer l’enseignement supérieur est faible).
l’enseignement et la recherche dans le système
En dehors des efforts publics pour assurer le suivi
d’enseignement supérieur britannique.
des politiques nationales, et qui donnent souvent
À la in des années 1990, le Comité d’évaluation lieu à des publications oficielles d’indicateurs, on
de la qualité du Higher Education Funding Council distingue ceux qui sont réalisés à des f ins
of England (HEFCE) emploie la liste suivante de commerciales pour développer l’information des
groupes d’indicateurs de base (portant uniquement consommateurs, la concurrence entre les
sur la dimension de l’enseignement) : établissements et la qualité du service éducatif. Il
y
s’agit de certains guides d’étudiants et, surtout,
caractéristiques des étudiants au moment de
des classements institutionnels.
l’inscription ;
y dépenses par étudiant ; En conclusion, ces deux types de tableaux de bord
y résultats académiques des étudiants ; (information du public et suivi de la politique) sont
y taux de réussite des étudiants ; suf f isa mment proches pour êt re t raités
y emploi et études postérieures des diplômés. simultanément dans le chapitre 4. En effet, les
informations destinées au public et au pouvoir
Plus récemment, le gouvernement a adopté,
législatif sont toutes des informations de suivi de
depuis 2003, un nouveau document politique
politique ou de plan, même si elles ne sont pas
(White Paper) intitulé L’Avenir de l’enseignement
toujours aussi détaillées que dans le tableau de
supérieur. Ce document adopte les axes stratégiques
bord pour la gestion.
suivants pour le développement du secteur :
y développer l’excellence de la recherche ;
y développ er les relations université - Le tableau de bord pour la gestion
entreprise ;
y
Le tableau de bord pour la gestion s’adresse plus
augmenter la qua lité des processus
aux planiicateurs et aux gestionnaires des services
d’enseignement et d’apprentissage ;
y
centraux de l’administration centrale qu’au public
élargir l’accès à l’enseignement supérieur ;
y
en général. Il a pour but de permettre une
inclure les groupes défavorisés ;
y
planif ication stratégique et de soutenir des
développer les capacités de inancement et
décisions plus larges. Comme le tableau de bord
de transparence.
pour l’information du public, il est aussi souvent
Pour suivre l’objectif politique d’excellence de la plus fourni en informations, y compris en données
recherche, on utilise les données générées par brutes, et représente souvent un document assez
l’exercice d’évaluation de la recherche, le Research volumineux. Il fournit des statistiques sur les
Assessment Exercise (RAE). Le RAE a lieu tous les tendances relatives aux effectifs d’étudiants, aux
quatre ou cinq ans, et attribue à tout département établissements d’enseignement supérieur, aux
universitaire une note générale comprise entre A ressources huma ines, f ina ncières et en
et E, en se basant à la fois sur la quantité et sur la infrastructures. Il intègre souvent les angles
qualité de la recherche. De plus, les établissements d’analyse qui sont ceux de l’administration centrale
doivent fournir chaque année des informations sur pour le suivi de l’évolution du système dans son
les publications produites par leurs enseignants- intégralité. Pour cela, il traite fréquemment des
chercheurs. questions d’accès, de couverture, d’efficacité
Pour suivre l’objectif de qualité des processus interne et externe et des aspects relatifs à la qualité
d’enseignement supérieur, on utilise le taux des services.
d’abandon (non-continuation rate) et le taux La République de Guinée vient de préparer un tel
d’insertion professionnelle six mois après tableau de bord avec l’appui technique et inancier
l’obtention d’un diplôme universitaire. de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU).
Pour suivre l’objectif d’inclusion, les établissements Ce document n’étant pas disponible en ligne, il
doivent rapporter sur les effectifs de groupes existe en 2008 seulement sous la forme d’un projet
défavorisés (pourcentage des effectifs provenant à valider, la liste des tableaux discutés se trouve
des écoles secondaires publiques, pourcentage des présentée ci-après au chapitre 2 (tableau 4).
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Pour beaucoup de pays, cette contrainte n’est pas
Exercice 2
toujours respectée. Or il est impossible de
Quel type de tableau de bord vous semble le plus demander à des décideurs politiques de s’appuyer
approprié pour votre pays ? sur des données trop anciennes. Un ministre a
besoin d’indications sur l’effet de ses orientations
et de son action. Les étudiants souhaitent utiliser
2.4 Les préalables à l’élaboration les données pour décider de la poursuite de leurs
d’un tableau de bord études. Comment, dans ce contexte, disposer de
données indispensables sur l’année en cours,
Un système d’information sufisamment ines pour mesurer l’effet d’une
Sans un bon système d’information, impossible de politique récente ?
construire un ensemble pertinent d’indicateurs et Pour améliorer la disponibilité des données, un
donc un tableau de bord. nombre croissant de pays collectent l’information
au moyen d’enquêtes rapides sur des échantillons
La plupart des pays ont mis en place un système
représentatifs d’établissements d’enseignement
d’information pour tous les niveaux d’enseignement
supérieur. De tels outils peuvent se révéler
et, en particulier, pour l’enseignement supérieur.
particulièrement utiles dans l’une ou l’autre des
L’ i m p o r t a n c e t o u j o u r s p l u s g r a n d e d e
situations suivantes :
l’enseignement supérieur et la complexité de son
fonctionnement ont entraîné la nécessité y pour alléger la charge qui pèse sur les
d’expliciter les justiications et arguments qui sont établissements d’enseignement supérieur,
à la base des stratégies et actions éducatives. Cet certaines informations, ne nécessitant pas
impératif a encore été accentué par la recherche l’exhaustivité, ne seront collectées que pour
d’une utilisation eficiente de ressources de plus un nombre limité d’établissements ;
en plus rares. Ainsi s’est afirmé le besoin accru y pour obtenir un feed-back rapide, par
de développer ou de renforcer les systèmes exemple sur la mise en œuvre d’une nouvelle
d’information pour qu’ils s’intègrent comme une politique ou sur une information peu détaillée
composante principale du processus de planiication concernant l’évolution des effectifs, un
échantillon d’établissements d’enseignement
ou de décision.
supérieur peut fournir les données pertinentes
Un système d’information coûte cher. Très nécessaires.
souvent, il consiste à produire des annuaires
Dans le second cas, il est possible de ne pas
statistiques peu accessibles à la plupart des acteurs
attendre la in de toutes les inscriptions pour se
de l’enseignement supérieur : décideurs politiques,
faire une première idée de l’évolution des effectifs.
managers, professeurs, étudiants, parents, élèves.
En effet, il est souvent possible de s’inscrire à
C’est pourquoi la qualité et la quantité des
certaines formations sur une période de plusieurs
informations sont souvent en baisse : une
mois. Aussi est-il intéressant de disposer
information peu ou pas utilisée a en effet beaucoup d’informations indiquant une tendance sans avoir
de chances de perdre sa iabilité ou même de à attendre la date de clôture des inscriptions. Cela
disparaître. Par exemple, les informations sur les fournit une donnée provisoire utile pour le pilotage
âges des étudiants ne sont plus disponibles dans du système dans un délai très court, mais nécessite
des pays qui les recueillaient auparavant. Or, cette cependant une bonne compréhension et une
information est importante pour bien connaître la bonne explication de la notion de « données
population accueillie dans l’enseignement supérieur provisoires ». Il n’est pas toujours facile de faire
et permet également de calculer des taux de passer cette notion, qui permet pourtant aux
scolarisation par âge. Ainsi, un indicateur très statisticiens de fournir des informations très utiles
important ne peut plus être calculé faute de aux décideurs et aux gestionnaires. De plus, si on
données disponibles. De plus, pour être utilisable, renouvelle régulièrement cette enquête rapide, il
l’information doit être d’actualité. D’où l’existence est possible d’étudier le décalage entre données
d’une autre contrainte forte : disposer de données provisoires et données issues des enquêtes
récentes, c’est-à-dire sur l’année universitaire en détaillées et donc de « prévoir-estimer » les
cours ou, au pire, sur l’année universitaire données détaillées très tôt dans l’année
précédente. universitaire.
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À cet égard, il est utile de rappeler que les objectifs méthodologique et organisationnel important doit
d’un tableau de bord – ensemble d’indicateurs – et donc être mené en amont de la construction d’un
ceux d’un annuaire statistique ne sont pas les mêmes. tableau de bord.
Le premier veut aficher l’évolution du système
Si les questions de collecte de données sont
éducatif, souligner certaines tendances et signaler
résolues, on peut alors passer des données
des problèmes. Le second essaie de rassembler dans
collectées par les systèmes d’information à un
un ensemble global toutes les données sur l’éducation.
ensemble d’indicateurs constituant un tableau de
Alors que le premier vise à l’exhaustivité, le second
bord. Nous y reviendrons plus loin.
est beaucoup plus ciblé et bref.
La rélexion sur les indicateurs peut permettre
d’améliorer le système d’information, en volume
Une politique éducative et/ou un plan
et en iabilité. En effet, la publication d’un tableau d’éducation
de bord constitue un retour d’information pour
Si l’existence d’une politique ou d’un plan
les personnes qui produisent l’information (services
d’éducation n’est pas aussi vitale que celle d’un
statistiques des établissements supérieurs, etc.).
système d’information, elle facilite néanmoins
Elles peuvent ainsi constater combien leur travail
grandement le choix des indicateurs qui vont
de collecte est important, utile et utilisé. Cela
constituer le tableau de bord national. De même,
pourra alors les inciter à s’impliquer davantage
au niveau d’un établissement, l’existence d’une
pour fournir l’information exacte, remplir
rélexion stratégique ou d’un projet d’établissement
correctement les questionnaires et présenter des
facilite grandement la construction d’un tableau
données iables.
de bord pour cet établissement.
Actuellement, de nombreuses discussions portent
En effet, en plus de présenter une description
sur la iabilité des données. Certes, il est bien
claire, pertinente et simple, les indicateurs doivent
souvent dificile de connaître la précision de telle
mesurer des événements ou des évolutions qui
ou telle information sur les effectifs d’étudiants.
intéressent les différents acteurs du système
Cependant, il ne peut être question d’attendre
d’enseignement supérieur ou les responsables du
une hypothétique f iabilité des données qui
pilotage des établissements. Encore faut-il que des
« tomberait quasiment du ciel ». Bien au contraire,
objectifs clairs et mesurables aient été déinis pour
c’est en publiant des données et en les utilisant,
ce système ou ces établissements. Cela peut se
avec les précautions nécessaires, que l’on peut en
présenter de différentes manières : existence d’un
améliorer la qualité. C’est le cercle vertueux des
plan, d’une loi programme, de mesures bien
statisticiens. Par ailleurs, certains problèmes sont
identiiées dans la loi ou dans certains décrets,
si patents qu’ils ne nécessitent pas une précision
d’un projet d’établissement validé par le conseil
inférieure à quelques points de pourcentage.
d’administration, etc.
Une enquête récente 1 de l’ISU fournit des
Le travail consiste alors à élaborer les indicateurs
informations sur la situation des systèmes
et le tableau de bord les plus appropriés pour suivre
d’information sur l’enseignement supérieur
les orientations décidées.
not a mment da ns cinq pays de l’Af rique
subsaharienne : Éthiopie, Guinée, Mauritanie, On peut distinguer trois situations différentes :
Niger et Ouganda. Dans tous ces pays, la chaîne y les objectifs sont déf inis de manière
de production des statistiques de l’enseignement quantitative et les indicateurs servent à
supérieur est embryonnaire et peu structurée, tant déinir cet objectif. Exemple d’un tel objectif :
du point de vue des outils de collecte que du 50 % d’une génération doivent obtenir un
traitement des données, de la production de diplôme d’enseignement supérieur. C’est
rapports analytiques, de l’utilisation et de la évidemment la situation la plus simple ;
diffusion des données. ne telle situation ne permet y il existe des déclarations de politique
pas l’exploitation pertinente de l’information et éducative qui ont été approuvées par des
encore moins la production d’un ensemble instances oficielles (organe législatif ou de
d’indicateurs et de tableaux de bord. Un travail planiication, par exemple). Ces déclarations
de politique éducative mentionnent des
objectifs, mais ceux-ci ne sont pas quantitatifs
1. Source : Rapports de diagnostic de l’Institut de statistique de
l’UNESCO (ISU) auprès de 12 pays, dont sept en Afrique et ne font pas référence à des indicateurs
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précis. Le travail consiste alors à expliciter les n’est pas lui-même un choix politique.
indicateurs pouvant permettre d’évaluer les L a t ra nspa rence n’est pas toujours
objectifs politiques considérés. Cela nécessite souhaitée …)
un travail méthodologique important qui doit
Deux exemples très différents d’objectifs sont
être validé par les responsables de la politique
présentés ci-dessous. L’exemple 1 se réfère à la
éducative. C’est une situation plus dificile et
Déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur,
qui nécessite du temps ;
y
élaborée par l’UNESCO, qui déinit de grands
il n’existe pas de déclarations de politique
objectifs d’une manière assez générale. L’exemple 2
éducative. Il faut alors se référer à ce qui est
fournit un modèle de politique nationale pour
fait dans des pays similaires et, là encore, faire
l’enseignement supérieur, en reproduisant la
valider les choix par les responsables de la
Lettre de politique éducative du Mali, qui dans sa
politique éducative. C’est la situation la plus
partie C énonce les objectifs du gouvernement
dificile, la plus délicate et celle pour laquelle
malien pour l’enseignement supérieur. Pour le
définir un ensemble d’indicateurs ou un
Mali, l’enseignement supérieur doit répondre aux
tableau de bord « oficiel » demande le plus
besoins de développement du pays par la
de temps. (On peut également parfois se
diversiication des ilières et l’amélioration de la
demander si le lou ou le manque de clarté
qualité des enseignements.
L’UNESCO a élaboré la Déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur au XXIe siècle. Dans cette déclaration, plusieurs
grands objectifs sont déinis dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle vision de l’enseignement supérieur :
y assurer l’accès dans l’enseignement supérieur dans l’équité ;
y renforcer la participation et promouvoir le rôle des femmes ;
y faire progresser les connaissances par la recherche dans les domaines scientiique, artistique et des sciences humaines
et la diffusion de ses résultats ;
y une orientation à long terme fondée sur la pertinence ;
y renforcer la coopération avec le monde du travail ainsi que l’analyse et l’anticipation des besoins de la société ;
y diversiier les modèles de l’enseignement supérieur pour accroître l’égalité des chances ;
y une approche novatrice de l’éducation : pensée critique et créativité.
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Ce plan tiendra compte des besoins dans les domaines de la formation des enseignants-chercheurs des structures universitaires
et de développement des formations doctorales et les fonds seront mis à disposition des professeurs ou groupes de professeurs
présentant des projets de recherche conformément au plan sur une base compétitive.
Mesure 14 : Le développement des infrastructures de l’enseignement supérieur
Pendant la période, au moins un pôle universitaire régional sera créé sur la base des résultats de l’étude de faisabilité des pôles
régionaux, les Bibliothèques existantes seront réhabilitées et la Bibliothèque universitaire centrale (BUC) et le campus
universitaire seront construits et équipés.
Mesure 15 : Gestion de l’enseignement supérieur et de la recherche scientiique et technologique
L’amélioration du pilotage et de la gestion de l’enseignement supérieur se fera à travers : (i) la mise en place d’instruments de
suivi, de gestion et de contrôle correspondant à l’autonomie accordée aux établissements, (ii) la conception et la mise en
œuvre d’un mode de inancement permettant d’allouer une partie du budget des établissements d’enseignement supérieur
sur une base contractuelle. Le PISE II mettra l’accent sur la conception du système d’information, de gestion de la scolarité
et de la comptabilité des établissements d’enseignement supérieur et un important effort de formation des agents, dont les
fonctions vont évoluer, sera consenti. La maîtrise des effectifs de l’enseignement supérieur sera réalisée au sein des
établissements d’enseignement supérieur par l’accélération de la circulation des cohortes, la réduction de la durée d’obtention
des diplômes, par l’émergence de pôles universitaires régionaux et par le développement d’alternatives dans le secteur privé.
Une meilleure maîtrise des coûts résultera du développement de ilières courtes et de l’augmentation de la part des dépenses
d’enseignement par rapport aux dépenses administratives et aux transferts sociaux. Le PISE II verra l’amélioration de la
gestion des œuvres universitaires et la mise en place d’une concession privée des internats universitaires.
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CHAPITRE 3
ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES
D’UN TABLEAU DE BORD
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y sa pertinence ; réponse de leur part n’est pas chose facile et
y sa capacité à résumer l’information sans la demande des moyens inanciers importants qu’il
déformer ; est nécessaire de prévoir si l’on souhaite disposer
y son caractère coordonné et structuré, qui de cette information. De même, mesurer l’eficacité
permet de le mettre en relation avec d’autres d’un système de gestion de projet nécessite la mise
indicateurs pour une analyse globale du en place d’un système fournissant toutes les
système ; informations nécessaires au calcul de l’indicateur.
y sa précision et sa comparabilité ; Cela alourdira nécessairement la gestion elle-
y sa iabilité ; même et aura donc un coût. Il est donc très
y son actualité (il doit correspondre à des important de prendre cet élément en compte et
informations portant sur des années décider ensuite en fonction des moyens
récentes). disponibles.
Il doit permettre : En résumé, les indicateurs jouent un rôle clé dans
y
le pilotage et l’évaluation du système éducatif en
de mesurer la distance existant par rapport
général et celui de l’enseignement supérieur en
à un objectif donné ;
y
particulier. Ils sont les éléments de base nécessaires
d’identiier les situations problématiques ou
à la construction d’un tableau de bord tant sur le
inacceptables ;
y
plan national que pour un établissement donné.
de répondre aux préoccupations des politiques
et au questionnement ayant conduit à ce qu’il
soit choisi en tant qu’indicateur ;
y de comparer sa valeur à une valeur de 3.3 Que faut-il mesurer ?
référence, à une norme ou à lui-même calculé
pour une autre période d’observation. Pour construire un bon indicateur, il faut pouvoir
repérer les phénomènes les plus intéressants à
Un système d’indicateurs doit fonctionner comme mesurer. Ceux-ci dépendent soit des choix d’un
un tableau de bord. Il facilite la mise en évidence pays, inspirés par les objectifs de sa politique
des problèmes et permet de mesurer leur ampleur. éducative, soit des choix des institutions dans la
Le diagnostic détaillé et la recherche des solutions déinition de leur projet propre. La pertinence
se feront par une analyse et une recherche d’autres indicateurs est plus universelle, plus
complémentaires. On peut donner ici l’image, descriptive aussi, mais leur importance est fonction
classique mais appropriée, du voyant avertissant du contexte.
de la surchauffe d’un moteur : lorsqu’il s’allume,
le spécialiste doit chercher les causes du problème Le taux de scolarisation pour tous les niveaux
et trouver des solutions pour y remédier. d’enseignement est un bon indicateur. Mais
lorsqu’un pays a atteint un taux de scolarisation
La tentation est souvent grande d’ajouter des brut assez élevé aux niveaux 5 et 6 de la
données brutes aux indicateurs. Il faut résister à Classiication internationale type de l’éducation
cette dérive pour conserver le caractère propre à (CITE), cet indicateur perd beaucoup de son
ce type de travail. intérêt et doit être complété par d’autres, plus
Le coût de fabrication doit également être pris en qualitatifs.
considération. En effet, il arrive assez souvent que Les indicateurs doivent également avoir une visée
le choix d’un indicateur se fasse sans tenir compte descriptive du système d’enseignement supérieur.
de son coût, qui peut cependant être très lourd. Une vue d’ensemble, simple et précise, est
Par exemple, il peut être décidé d’évaluer toutes nécessaire. Elle doit donner des points de
les formations dispensées dans l’enseignement comparaison à l’analyse des différents phénomènes.
supérieur en analysant l’insertion professionnelle De plus, il est essentiel de présenter l’évolution des
des étudiants ayant suivi ces formations. C’est un données sur plusieurs années (sachant que certains
critère d’évaluation externe très intéressant mais aspects d’un système ne peuvent s’observer que
qui nécessite des enquêtes complexes, qu’il faut sur la durée). Enin, il faut aussi rendre compte des
d’ailleurs répéter : à court terme, après la sortie diversités ou disparités géographiques ou
de la formation et à plus long terme (trois ans après sociodémographiques (sexe, catégorie sociale,
la sortie de la formation par exemple). Conserver etc.).
un lien avec tous les étudiants et obtenir une
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Outre leurs aspects descriptifs, les indicateurs personnels), activités et résultats, complétée par
doivent fournir des éléments d’analyse de la une description de l’environnement social et
politique éducative. En utilisant un regroupement culturel. C’est une approche très intéressante dans
d’indicateurs, il est possible de chercher des pistes « l’optique tableau de bord ». On distingue aussi
de compréhension et d’explication des relations parfois résultat et impact : le résultat est alors
causales sur le fonctionnement du système une mesure immédiate de la formation et l’impact
éducatif af in de préserver la transparence. une mesure des conséquences de la formation sur
Cependant ces interprétations sont délicates. la situation de l’individu, du groupe ou de la société
C’est pourquoi il est important que le groupe à laquelle il appartient.
d’indicateurs choisi permette plusieurs points de
Si, en revanche, on souhaite classer suivant les
vue. Ce n’est pas chose aisée, mais c’est la seule
différentes entités, on peut alors utiliser une
façon de donner des outils de pilotage aux
répartition en établissements, étudiants,
décideurs politiques et des éléments de
enseignants et coûts.
compréhension à l’ensemble du corps social.
Quatre publications utilisent de préférence la
première répartition : L’état de l’école (France),
3.4 Les typologies d’indicateurs L’état de l’enseignement supérieur et de la recherche
(France), Géographie de l’école (France) et Regards
ou comment classer sur l’éducation (OCDE).
les indicateurs ?
L’exemple 3 présente la typologie utilisée dans
Les classements des différents L’état de l’enseignement supérieur en France, qui
indicateurs varient suivant représente un classement par domaine et par
les publications thèmes.
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Cette manière de classer les indicateurs est la plus d’enseignement supérieur, la couverture de
proche d’un modèle explicatif des systèmes l’enseignement supérieur et l’efficacité utilise
éducatifs. En effet, les trois composantes sont liées plutôt la seconde répartition (exemple 4).
par des relations étroites et multidirectionnelles.
Le tableau de bord élaboré pour l’enseignement
supérieur en Guinée distingue le contexte socio-
économique et f inancier, les institutions
On pourrait également utiliser un regroupement Une autre approche, qui consiste à présenter
suivant quatre grands thèmes : niveau de chaque objectif de politique éducative avec les
connaissances des étudiants, préparation à la vie indicateurs permettant son suivi, est présentée au
professionnelle, préparation à la vie sociale, équité chapitre suivant.
ou démocratisation de l’enseignement. On mesure
Ces différents exemples laissent à penser que c’est
alors l’eficacité ou l’eficience du système éducatif
inalement la présentation Ressources/activités
dans ces domaines. Cependant ces grands thèmes
– Processus/résultats qui facilite le plus l’analyse
correspondent plus à une logique d’analyse
pour le lecteur par sa proximité d’un modèle
transversale des indicateurs qu’à une logique de
explicatif des systèmes éducatifs comme indiqué
présentation du document.
ci-dessus. On peut y ajouter les caractéristiques
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de l’environnement sociodémographique qui 3.5 Les différentes étapes
interagissent avec chacune des composantes et
du développement
distinguer, dans la partie « résultats » un ensemble
d’indicateurs liés au fonctionnement interne d’une liste d’indicateurs ou
(réussite aux examens, abandon) et un autre d’un tableau de bord
ensemble lié à l’impact de la formation sur le
salaire, la situation professionnelle et sociale. Dix étapes sont nécessaires au développement
d’une liste d’indicateurs ou d’un tableau de bord.
Les premières ont déjà été abordées rapidement
Quelques remarques sur « qualitatif/ dans ce chapitre.
quantitatif »
y étape 1 : identiication des objectifs
Les indicateurs peuvent tout à fait être déinis dans y étape 2 : identiication d’une liste de questions
les domaines dits qualitatifs. Certes le travail est « politiques » basée sur les objectifs
plus compliqué, plus délicat, mais il existe toujours identiiés
un moyen de mesurer la qualité dès que la qualité y étape 3 : élaboration de la liste des
recherchée est correctement déinie. Ainsi il sera indicateurs
possible de mesurer la « qualité de l’enseignement » y étape 4 : identification des informations
en précisant la signiication : s’il s’agit de la qualité requises pour calculer les indicateurs
des enseignants-chercheurs, il faudra étudier leur y étape 5 : identif ication des sources de
qualiication ; s’il s’agit des résultats des étudiants, données disponibles
il conviendra de mesurer leurs acquis cognitifs et y étape 6 : calcul des indicateurs
les compétences acquises ; s’il s’agit de la qualité y étape 7 : vériication des résultats
des outils pédagogiques, il faudra par exemple y étape 8 : analyse des divers indicateurs
connaître le nombre de livres par étudiant y étape 9 : sélection inale
disponibles à la bibliothèque universitaire, etc. Il y étape 10 : choix de la présentation du
est également possible de mesurer la qualité des document
services mis à la disposition des étudiants : par Les étapes 1 à 5 seront reprises de façon détaillée
exemple, services d'orientation ... Il est même dans les chapitres 4 et 5, et appliquées, d’une part,
possible de regrouper toutes ces données sous au p il ot a ge d e l ’e n s e m b l e d u s ys t è m e
forme d’un indicateur composite permettant de d’enseignement supérieur ou d’un établissement
positionner les établissements les uns par rapport d’enseignement supérieur et ,d’autre part, à la
aux autres. En résumé, l’opposition apparente gestion d’un établissement d’enseignement
entre qualitatif et quantitatif peut être dépassée supérieur.
au prix d’une déinition claire, indispensable à la
bonne compréhension des acteurs du système Les étapes 6 à 10 seront traitées au chapitre 6.
d'enseignement supérieur.
Exercice 4
À partir des objectifs que vous avez choisis dans
l’exercice 3, déinissez quelques indicateurs qui
pourront les mesurer. Indiquez à quelles questions
« politiques » ces indicateurs permettront de
répondre.
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CHAPITRE 4
U T I L I S AT I O N D E S I N D I C AT E U R S P O U R
LE PILOTAGE DE L’ENSEMBLE
DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Exemple 5 : Union européenne – les objectifs pour l’éducation et la formation à l’horizon 2010
(Processus de Lisbonne)
L’Union européenne (UE) a établi un lien étroit entre ses objectifs et les indicateurs devant servir à les évaluer.
Les politiques d’éducation et de formation constituent un élément important de la stratégie de Lisbonne. Elles doivent participer
activement au grand objectif qui est de faire de l’UE le leader dans le domaine de l’économie de la connaissance.
Les chefs d’État ou de gouvernement ont demandé « non seulement une transformation radicale de l’économie européenne,
mais aussi un programme ambitieux […] en vue de moderniser les systèmes de sécurité sociale et d’éducation ».
L’UE a déini, en 2007, 20 grands champs (annexe 4) liés aux 8 grands domaines considérés comme stratégiques. Ces 20 champs
constituent désormais un cadre dans lequel doit être développé un ensemble cohérent d’objectifs et d’indicateurs.
Quatre de ces champs se déclinent pour l’enseignement supérieur en objectifs, de la façon suivante :
y améliorer la qualité des institutions d’enseignement supérieur ;
y développer les investissements inanciers dans l’enseignement supérieur ;
y augmenter le nombre de diplômés dans l’enseignement supérieur, notamment dans le domaine des mathématiques,
sciences et techniques (MST) ;
y développer la mobilité des étudiants.
Quelques objectifs chiffrés ont été adoptés. Le plus important puisqu’il a été retenu comme l’un des cinq critères de référence
(benchmarks) de l’UE est le suivant : augmenter de 15 % le nombre de diplômés en mathématiques, sciences et techniques
entre 2000 et 2010 tout en diminuant l’écart entre garçons et illes dans ces spécialités.
Dans le domaine de la recherche, un autre objectif chiffré a été ixé : les dépenses de recherche devront représenter 3 % du
produit intérieur brut (PIB) en 2010.
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y mettre en place les principes de bonne gouvernance, de transparence et de responsabilité dans le système d’éducation
postsecondaire ;
y s’assurer d’un usage optimum des ressources par les institutions d’enseignement supérieur ;
y soutenir la recherche et le conseil ;
y nourrir la compréhension régionale et internationale ainsi que la coopération par une diversiication des bourses d’études
et d’institutions à l’étranger.
Exemple 7 : Cameroun
Le Cameroun a lui aussi élaboré une stratégie dont les principales caractéristiques sont les suivantes :
(1) Réguler des lux volontaristes en amont
y limiter les effectifs du second cycle de l’enseignement secondaire à des niveaux compatibles avec le développement
anticipé de l’enseignement supérieur au moyen d’une régulation des lux à l’entrée du second cycle du secondaire ;
y améliorer de façon signiicative la qualité des services offerts au second cycle de l’enseignement secondaire pour une
meilleure préparation des études supérieures : davantage de ilières scientiiques et de fonctionnalité informatique ;
y mettre en place des mécanismes et des structures d’insertion pour les jeunes qui ne poursuivent pas leurs études à l’issue
du premier cycle du secondaire ou du second cycle du secondaire du fait de la régulation des lux.
(2) Assurer des formations qui, en quantité et en qualité, seraient déterminées en référence aux demandes de
l’économie camerounaise avec une double diversiication des enseignements offerts
y obtenir une distribution des effectifs entre (i) les établissements publics, (ii) les établissements privés et (iii) les étudiants
inscrits dans une formule d’enseignement à distance ;
y diversiier les effectifs à l’intérieur du public avec (i) maintien du nombre d’étudiants inscrits dans les disciplines littéraires
et juridiques, (ii) augmentation de l’ordre de 50 % des effectifs des disciplines scientiiques et (iii) augmentation de 150 %
du nombre d’étudiants dans des formations professionnelles.
4.2 Passer des objectifs intéressant de se poser des questions pour mieux
cerner l’objectif à mesurer.
aux indicateurs
Pour préciser cette étape, on pourra se reporter
Une fois une première liste d’objectifs établie, il au tableau 4.1. Il indique comment, à partir d’un
convient d’attacher à chacun un ensemble objectif, on dégage une question dont la réponse
d’indicateurs. Pour faciliter ce passage, il est permet de le suivre ; on choisit ensuite l’indicateur
qui permet de répondre à la question.
Bien évidemment, un même indicateur peut être utilisé pour plusieurs objectifs. Plusieurs cas sont exposés
ci-après à titre d’exemple.
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Exemple 8 : UNESCO – objectifs, questions et indicateurs
À la suite de la Déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur pour le XXIe siècle, deux experts3. ont élaboré une liste de
questions liées aux grands objectifs mentionnés à la section 2.4, puis ont déini un ensemble d’indicateurs permettant de
répondre à ces questions.
L’objectif de l’équité dans l’accès à l’enseignement supérieur, qui est l’un des grands objectifs mentionnés dans la Déclaration,
est examiné à titre d’exemple.
1re question : Comment obtenir une indication sur l’égalité d’accès dans l’enseignement supérieur quels que soient la race,
le genre, le langage, la religion, l’âge, le statut économique ou social, et/ou les handicaps physiques ?
Indicateurs proposés :
y évolution dans le temps du nombre d’étudiants de l’enseignement supérieur (par sexe) pour 100 000 habitants ;
y taux net d’admission par mode de participation, âge et sexe ;
y accès à la formation tout au long de la vie par type de formation et niveau de revenus ;
y barrières observées pour participer à l’enseignement et à la formation continue.
2e question : Quelle est la performance des institutions dans l’établissement de systèmes d’accès bénéiciant à tous les
individus ayant les motivations et les capacités nécessaires pour suivre un enseignement supérieur ?
Indicateurs proposés :
y nombre d’étudiants inscrits dans des institutions open learning ou des centres de formation à distance ;
y taux de rétention des étudiants ;
y taux de promotion des étudiants ;
y inancement des formations pour adultes ;
y emplacements pour des formations pour adultes ;
y média pour des formations d’adultes.
3e question : Comment peut-on tester la participation et le rôle dans la prise de décision des femmes, à tous les niveaux de
l’enseignement supérieur et dans toutes les disciplines ?
Indicateurs proposés :
y évolution dans le temps du ratio femmes/hommes dans le personnel enseignant et chez les étudiants ;
y présence de femmes parmi les administrateurs et les managers.
4e question : Quelle est la performance des programmes des institutions d’enseignement supérieur pour éliminer les inégalités
de genre dans les curricula et dans la recherche, et pour obtenir une représentation paritaire femmes/hommes à tous les
niveaux de management ?
Indicateurs proposés :
y diplômes par âge, sexe et domaine d’enseignement ;
y nombre et % de femmes dans les enseignants par niveau d’éducation ;
y index de variation dans les écarts femmes/hommes.
5e question : Quel est le niveau de soutien apporté aux étudiants pour augmenter le niveau de scolarisation et développer le
niveau d’accès des minorités et des handicapés dans l’enseignement supérieur dans les secteurs public et privé ?
Indicateurs proposés :
y causes des échecs ou des abandons des cours ;
y bourses d’études pour les ménages et prêts aux étudiants ;
y subventions publiques et aide inancière aux étudiants ;
y rapports élèves/enseignant ;
y dépenses par étudiant comparée au PIB.
3. Fielden, J. ; Abercromby, K. 2001. « Accountability and international co-operation in the renewal of higher education ». UNESCO
Higher Education Indicators Study.
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Exemple 9 : Union européenne – objectifs et indicateurs
Sur les neuf sous-objectifs et les 29 indicateurs que l’Union européenne avait déinis après la conférence de Lisbonne (tableau
complet en annexe 4), deux sous-objectifs et huit indicateurs concernaient l’enseignement supérieur (tableau 4.2).
Tableau 4.2 Liens entre objectifs et indicateurs dans l’Union européenne (2004)
Objectifs Indicateurs
Augmenter le recrutement 10. Étudiants inscrits dans les formations en MST en proportion de l’ensemble des
dans les études scientiiques étudiants
et techniques 11. Diplômés en MST en % de tous les diplômés
Développer la mobilité des 26. Mobilité (entrées/sorties) des enseignants et des élèves, Erasmus + Leonardo
élèves et des étudiants ainsi
que la coopération 27. Mobilité (entrées/sorties) des étudiants Erasmus et des stagiaires Leonardo
29. Pourcentage des étudiants d’un même pays d’origine inscrits à l’étranger par rapport à
l’ensemble de tous les étudiants inscrits dans ce pays d’origine
Comme indiqué précédemment, l’UE a déini en obtient alors 12 « indicateurs » pour suivre les
2007 un groupe de 20 champs d’indicateurs, dont quatre objectifs mentionnés à la section 4.1.
quatre concernent l’enseignement supérieur. On
Exemple 10 : France
La France a déini, pour chacun des objectifs de la loi organique pour la loi de inances (LOLF), un ou
plusieurs indicateurs permettant d’en apprécier l’évolution et la possibilité d’atteindre ces objectifs.
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Tableau 4.4 Liens entre objectifs et indicateurs en France
Objectifs Indicateurs
1) Répondre aux besoins de qualiication supérieure Pourcentage d’une classe d’âge titulaire d’un diplôme
d’enseignement supérieur
Insertion professionnelle des jeunes diplômés trois ans après leur
sortie de leur formation initiale
Pourcentage de sortants diplômés suivant le système LMD
2) Améliorer la réussite à tous les niveaux de formation Part des inscrits dans les formations courtes STS et IUT parmi
les bacheliers technologiques et professionnels poursuivant leurs
études dans l’enseignement supérieur
Jeunes sortis non diplômés de l’enseignement supérieur
Pourcentage de licences obtenues en 3 ans
Taux de réussite en STS et DUT suivant le bac d’origine
Pourcentage de doctorants allocataires soutenant leur thèse en
trois ans au plus
3) Maîtriser l’offre de formation Pourcentage de sites secondaires dont le nombre d’étudiants est
inférieur à 1 000
Nombre de regroupements d’écoles d’ingénieurs
Part des mentions à faible effectifs (licence, master)
4) Faire de l’enseignement supérieur un outil performant Pourcentage de diplômés en formation continue par rapport au
de formation tout au long de la vie nombre total de diplômés
Nombre de validations des acquis de l’expérience dans les
universités et au Centre national des arts et métiers (CNAM)
5) Accroître l’attractivité internationale de l’offre Mesure de la mobilité des étudiants (au sein de l’OCDE)
française de formation et son intégration dans les Part des étudiants étrangers inscrits en master et en doctorat
systèmes européen et mondial (non titulaires du baccalauréat en France)
Ratio de réussite comparée des étudiants étrangers par rapport
aux étudiants français (licence, master)
Nombre de diplômes conjoints (master et doctorat)
6) Optimiser l’accès aux ressources documentaires pour Mesure de la disponibilité hebdomadaire des places de
la formation et la recherche bibliothèque
Nombre de documents communiqués sur place, prêtés à domicile
et téléchargés ; taux de demandes satisfaites
7) Produire des connaissances scientiiques au meilleur Production scientiique des opérateurs du programme
niveau international Reconnaissance scientiique des opérateurs du programme
8) Développer le dynamisme et la réactivité de la Réactivité scientiique des opérateurs du programme
recherche universitaire
9) Contribuer à l’amélioration de la compétitivité de Part des opérateurs du programme dans les brevets déposés
l’économie nationale par le transfert et la valorisation des Part des ressources apportées aux opérateurs par les redevances
résultats de la recherche sur titre de propriété intellectuelle
Part des contrats de recherche passés avec les entreprises dans
les ressources des opérateurs
10) Concourir au développement de l’attractivité Attractivité des opérateurs du programme
internationale de la recherche française
11) Participer à l’espace européen de la recherche Taux de participation des opérateurs du programme dans les
projets inancés par les programmes cadres de R&D de l’Union
européenne
Taux de coordination des opérateurs du programme dans les
projets inancés par les programmes cadres de R&D de l’Union
européenne
Part des articles co-publiés avec un pays membre de l’Union
européenne (U25) dans les articles des opérateurs du programme
12) Optimiser la gestion des établissements de Pourcentage d’établissements disposant d’un dispositif d’auto-
l’enseignement supérieur et l’évolution du patrimoine évaluation ou d’assurance qualité
immobilier Montant des ressources propres procurées par les prestations de
services
Part des ressources propres liées à des prestations de services sur
les recettes de fonctionnement, hors droits d’inscription
Taux d’occupation des locaux
4. CITE 5A = enseignement supérieur long ; CITE 5B = enseignement supérieur court ; CITE 6 = études doctorales.
40
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4.3 Analyser la performance l’enseignement supérieur. Le problème tient ici à
la dificulté de la mesure car la mise en place de
d’un système
systèmes permettant de fournir des enquêtes sur
d’enseignement supérieur ce devenir se révèlent assez coûteux. On peut
également utiliser des données provenant
Dans la construction d’un tableau de bord, on d’enquêtes sur la force de travail.
retrouve le plus souvent les mêmes grands thèmes,
dont les principaux sont les suivants : Dans l’un ou l’autre cas, on peut alors calculer les
indicateurs suivants :
L’accès y le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement
supérieur ;
La plupart des pays souhaitent développer l’accès y le taux de chômage des diplômés de
à l’enseignement supérieur. Mais certains pays, l’enseignement supérieur ;
comme le Cameroun, souhaitent maîtriser les lux, y la proportion de diplômés de l’enseignement
parfois même dès l’enseignement secondaire. supérieur possédant un emploi dans différents
Sur ce sujet, on a pu constater que plusieurs pays (en % des personnes âgées de
25-64 ans) ;
y
indicateurs avaient été utilisés :
les salaires des diplômés de l’enseignement
y la pa rt d’une génération accédant à supérieur.
l’enseignement supérieur ;
y la mesure de la transition entre enseignement Faute de données précises sur l’insertion des
secondaire et enseignement supérieur ; étudiants, le Cameroun a choisi de mesurer
y le taux brut de scolarisation. l’employabilité en mesurant la taille des ilières
professionnelles et techniques.
Ces indicateurs peuvent être ventilés par province,
par sexe et par catégorie sociale ain de déceler Le devenir des étudiants lorsqu’ils ont quitté
l’existence d’inégalités. l’université est donc un sujet important mais où
les données sont rares, en particulier dans les pays
africains. Nous y reviendrons au chapitre 7.
L’eficacité interne
41
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courtes (deux ou trois ans de formation). Mais y la part de la dépense intérieure pour
c’est souvent le manque de précision dans leur l’enseignement supérieur, en pourcentage du
identiication ainsi que l’absence de statistiques PIB ;
ines sur ces ilières qui posent problème. y la pa rt de la dépense publique pour
l’enseignement supérieur dans l’ensemble des
Le Cameroun (tableau 4.6) accorde une
dépenses publiques ;
y
importance toute particulière à ces ilières. C’est
les dépenses moyennes pour un étudiant de
également le cas de la Tunisie et de la France.
l’enseignement supérieur ;
Les indicateurs utilisés sont : y les dépenses par étudiant cumulées sur la
y la proportion d’étudiants dans les filières durée moyenne des études supérieures ;
professionnelles ; y la répartition des dépenses de l’enseignement
y la réussite dans ces ilières ; supérieur public/privé.
y l’insertion professionnelle après ces ilières. Les exemples 11 et 12 ci-dessous illustrent la façon
dont sont traités ces grands thèmes.
La capacité de recherche et
d’innovation La capacité de gestion et de pilotage
C’est un sujet important qui mériterait un guide Donner des indications sur la capacité de gestion
entier à lui seul. Nous avons donc choisi de ne pas et de pilotage du système d’enseignement
le développer ici malgré les liens étroits qu’il supérieur et de ses établissements constitue une
entretient avec l’enseignement supérieur. priorité, car il s’agit d’une préoccupation majeure
dans la plupart des projets de réforme et donc d’un
Les indicateurs les plus fréquemment utilisés pour objectif fréquemment rencontré d’amélioration
mesurer la capacité de recherche et d’innovation des politiques et des plans d’enseignement
sont : supérieur.
y le nombre de publications ; Pourtant cette capacité est dificile à mesurer. On
y le nombre de brevets ; l’approche le plus souvent à travers des indicateurs
y les dépenses et les personnels liés à la « proxy » comme, par exemple, la part non
recherche et au développement. exécutée d’un budget ou de programmes pour
l’enseignement supérieur. Des indicateurs peuvent
L’équité aussi être construits, notamment à partir
d’enquêtes relatives à la satisfaction des usagers
La réduction des inégalités d’accès et de réussite des services administratifs ou encore à partir du
dans l’enseignement supérieur sont également une nombre de recours administratifs introduits pour
préoccupation très importante de la plupart des irrégularités d’actes administratifs.
gouvernements. Il est donc très important de
disposer de plusieurs indicateurs sur ce thème. Exercice 5
Ces indicateurs vont généralement s’appliquer à Pensez-vous que la liste ci-dessus d’angles
différents groupes socioculturels et informer d’analyse et d’indicateurs soit exhaustive ? Quels
sur : autres thèmes pourraient être importants pour
y
analyser la performance ou le fonctionnement
leur accès aux études ;
y
de votre système d’enseignement supérieur ?
leur participation aux études ;
y leur rétention ; L’exemple 11 ci-dessous présente le cas de la
y leur réussite dans les études. Tunisie. Bien que la Tunisie n’ait pas, semble-t-il,
explicité les objectifs auxquels se réfèrent les
indicateurs contenus dans son tableau de bord, il
Les coûts et dépenses
est intéressant de savoir quels indicateurs ont été
Sur les dépenses et les coûts, les indicateurs les retenus pour chacun des grands domaines :
plus souvent utilisés sont : scolarisation, orientation, diplômés, filières et
diplômes, enseignants, institutions universitaires,
budget, partenariat, enseignement supérieur privé,
42
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œuvres universitaires, pédagogie numérique et bord, outre des indicateurs proprement dits, des
formation tout au long de la vie. La Tunisie a de
données générales. Cela se justiie parfois lorsqu’il
s’agit de compiler au mieux, dans un minimum de
plus fait le choix d’intégrer dans son tableau de
place, les données essentielles avec les indicateurs
choisis. Il convient cependant de ne pas abuser des
Exemple 11 : Tunisie
données « brutes ».
Tableau 4.5 : Tableau de bord de l’enseignement supérieur pour la Tunisie
Thèmes Indicateurs
Scolarisation Évolution des effectifs d’étudiants5
Évolution des étudiants des sciences et ingénierie
Taux de scolarisation à l’université de la tranche d’âge des 20-24 ans
Évolution des effectifs d’étudiants par sexe
Pourcentage de illes (comparaison internationale)
Étudiants tunisiens boursiers à l’étranger par pays d’étude
Étudiants tunisiens non boursiers à l’étranger
Étudiants étrangers inscrits dans les universités tunisiennes
Orientation Répartition des étudiants par ilière (classiication CITE)
Étudiants des ilières courtes
Nouveaux inscrits dans les ilières courtes
Diversiication et modernisation des ilières courtes
Diplômés Répartition des diplômés suivant les ilières
Répartition des diplômés suivant la classiication CITE et le type de diplôme
Évolution des diplômes des sciences et ingénierie
Évolution des diplômes du supérieur
Filières et diplômes Filières de l’enseignement supérieur
Diplômes de l’enseignement supérieur
Diplômes de l’enseignement supérieur sans répétition
Évolution des étudiants dans les ilières prometteuses
Évolution des effectifs des étudiants en informatique, multimédia et communication
Renforcement des ilières courtes
Enseignants Enseignants exerçant à plein temps dans les universités tunisiennes suivant le grade, le
mode de recrutement, l’université et le sexe
Professeurs visiteurs
Évolution du nombre d’enseignants
Évolution du nombre d’enseignants suivant le grade
Institutions universitaires Évolution des effectifs d’étudiants par université
Implantation des universités par région
Répartition des établissements universitaires et des nouveaux inscrits par université
Budget Budget de l’enseignement supérieur
Taux du budget de l’enseignement supérieur par rapport au budget de l’État et au PIB
Partenariat Partenariat avec les universités étrangères
Subventions au proit des associations scientiiques
Enseignement Effectifs des étudiants dans l’enseignement supérieur privé
supérieur privé Effectifs des étudiants en informatique, multimédia et télécommunication dans
l’enseignement supérieur privé
Œuvres universitaires Cités et foyers universitaires
Bourses et prêts universitaires
Pédagogie numérique Pédagogie numérique
Formation tout au long de la vie Répartition des étudiants cartouchards par université
Retour à l’université et taux de réussite
Formation complémentaire
5. Il est à noter que la deuxième colonne représente des titres de tableaux d’indicateurs et que certains titres ne représentent pas des
indicateurs stricto sensu.
43
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Exemple 12 : Cameroun
Le Cameroun a déini une liste d’indicateurs pour suivre l’accès, l’eficacité interne et les indicateurs inanciers. Il a ainsi classé
ses indicateurs par rapport à ces trois domaines d’action.
4.4 Les sources de données population par âge, provenant en général des
instituts nationaux de statistiques.
La principale source de données pour les indicateurs Pour obtenir des informations sur le devenir des
provient des enquêtes statistiques annuelles étudiants après leurs études, il faut faire appel à
menées en général par un service ou une direction d es e n q u êt es s p é c if i q u es d e s u i v i d es
du ministère chargé de l’Enseignement supérieur. sortants-diplômés ou obtenir des informations à
Ces enquêtes s’appuient sur les informations partir des enquêtes sur les forces de travail. Dans
recueillies au niveau des établissements. De la le premier cas, les informations peuvent provenir
qualité de la prise d’informations dépend donc la d’un organisme ou d’un établissement spécialisé
qualité des indicateurs. L’autonomie de plus en plus dans ce type d’enquêtes (le CEREQ9 en France,
grande des établissements doit nécessairement par exemple). Dans le second cas, ce sont les
s’accompagner d’un maintien d’une collecte de instituts nationaux de statistiques qui peuvent les
données organisées au niveau national, sans quoi fournir.
il ne sera plus possible de disposer d’informations
C oncer na nt les données f ina ncières ou
comparables et iables pour un pilotage national
macroéconomiques, ce sont également les instituts
de l’enseignement supérieur.
nationaux de statistiques, ou parfois les ministères
Les informations concernant les effectifs par des Finances, qui peuvent fournir les informations
discipline, les diplômés et les enseignants nécessaires au calcul des indicateurs.
proviennent de ces enquêtes.
Les ichiers de gestion peuvent également être
Pour calculer les taux de scolarisation et les taux utilisés pour générer des statistiques. Par exemple,
d’accès, il est nécessaire d’utiliser des données de les ichiers de paie des enseignants peuvent fournir
des informations statistiques très intéressantes.
44
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Il faut enf in noter que le calcul de certains
Exercice 6
indicateurs nécessite des enquêtes spéciiques. Il
faut toujours s’efforcer d’en limiter le nombre et, Quelles questions peut-on se poser sur chacun
le cas échéant, la taille en procédant aussi souvent des objectifs choisis dans l’exercice 3 et quels
que possible à des enquêtes par sondage. seraient les indicateurs qui permettraient de
répondre à ces questions ?
Il convient d’insister sur l’importance de travailler
sur ces sources de données pour obtenir des
informations de qualité : la qualité du tableau de Exercice 7
bord dépend de celle des sources de données. Veuillez indiquer pour chaque indicateur la
source de données !
45
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CHAPITRE 5
U T I L I S AT I O N
D E S I N D I C AT E U R S
POUR LA GESTION ET LE PILOTAGE
DES ÉTABLISSEMENTS
48
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Tableau 5.1 Le passage des objectifs → indicateurs pour les universités françaises
Objectifs Indicateurs
Améliorer la réussite à tous les niveaux de Part des inscrits dans les formations courtes STS et IUT parmi les
formation bacheliers technologiques et professionnels poursuivant leurs études
dans l’enseignement supérieur
Maîtriser l’offre de formation Part des mentions à faible effectif (licence, master)
Accroître l’attractivité internationale de l’offre Part des étudiants étrangers inscrits en master et en doctorat (non
française de formation et son intégration dans les titulaires du baccalauréat en France)
systèmes européen et mondial Ratio de réussite comparée des étudiants étrangers par rapport aux
étudiants français en licence, master
Cependant ces indicateurs ne constituent qu’une ainsi observer l’ensemble des grands domaines
petite partie de l’ensemble des informations et des pour lesquels les universités françaises disposent
indicateurs disponibles pour un établissement. En de données harmonisées.
effet, à partir du système d’informations sur
C’est une façon de retourner une information de
l’enseignement supérieur, un nombre important
qualité à ceux qui ont fourni l’information de base,
d’indicateurs est fourni aux universités par la
et donc une application du cercle vertueux des
Direction de l’évaluation, de la prospective et de
statistiques.
la performance (DEPP) du ministère. On peut
Tableau 5.2 Les grands domaines d’indicateurs pour les universités françaises
Grands chiffres Formations et diplômes
Étudiants
Ressources
Diplômes délivrés et réussite
Recherche
Place de l’université dans le paysage universitaire Formations et diplômes
Étudiants
Ressources
Diplômes délivrés et réussite
Recherche
5.2 Analyser la performance diplômés par formation et par niveau, les taux de
au niveau de l’établissement réussite et d’abandon par formation. Si, par
exemple, le développement des formations
professionnelles fait partie du plan stratégique, il
Au niveau institutionnel, un tableau de bord visera
faudra leur accorder une attention particulière. Il
généralement à analyser la performance d’un
faudra aussi s’efforcer d’obtenir des informations
établissement supérieur ou, en d’autres termes,
sur le devenir professionnel des anciens étudiants.
ses forces et faiblesses. Par « performance » on
Pour les enseignants, il s’agira de connaître leur
entend aussi la capacité d’un établissement à
statut, leur qualiication et leur expérience.
atteindre ses objectifs. Il faudra alors tenir compte
des trois angles d’analyse se référant respectivement
à l’enseignement, à la recherche et à la capacité En matière de recherche
de gestion. Comme indiqué dans le chapitre 4, ce domaine ne
sera pas traité dans ce guide.
En matière d’enseignement
49
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En matière de gestion Pour calculer des taux de scolarisation ou
des établissements comparer le devenir professionnel des étudiants
et celui de l’ensemble de la population, il faudra
Il est important de connaître les sources de
également faire appel à des données collectées par
inancement et de savoir si l’évolution correspond
les instituts nationaux de statistiques.
au plan stratégique, par exemple en ce qui
concerne le développement des ressources Exercice 8
propres.
Quels sont les objectifs qu’on pourrait déinir
Tous ces indicateurs devront être analysés à la
pour un plan de développement d’un établissement
lumière du plan stratégique ou des contrats
d’enseignement supérieur ?
d’objectifs de l’établissement.
Exercice 9
5.3 Les sources de données Quelles questions peut-on se poser sur ces
objectifs et quels indicateurs peut-on identiier
C’est l’établissement qui est sa propre source de pour répondre à ces questions ?
données. Il pourra utiliser à la fois le système
d’information mis en place au niveau national et Exercice 10
son système propre, étroitement lié à sa gestion.
Quelles sont les sources de données ?
Il pourra également développer des enquêtes
spécifiques pour connaître, par exemple, les
opinions des étudiants ou des enseignants, ou
encore leur devenir professionnel.
50
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CHAPITRE 6
CALCUL DES I N D I C AT E U R S , A N A L Y S E
E T P R É S E N T AT I O N D E S R É S U L T AT S
La validité doit être indiquée par les services qui est-elle indispensable dans la publication inale.
ont fourni les données. Cela permet au lecteur On peut par exemple déinir :
une appréciation plus exacte de l’information qui y indicateurs sur l’enseignement supérieur :
lui est fournie. indices, taux, taux d’accroissement et
Il est également important de déinir les termes quantités calculés à partir de statistiques
que l’on utilise. Aussi la présence d’un glossaire scolaires et, lorsque c’est nécessaire, de
52
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données démographiques, économiques ou Deux exemples de vériication de la cohérence
autres. Ils doivent synthétiser l’information des résultats sont présentés ci-dessous.
disponible pour la rendre plus accessible et
plus facile à utiliser pour les différentes Premier exemple : taux d’accès
personnes qui se servent de données à l’enseignement supérieur
quantitatives ;
y établissement d’enseignement supérieur : D a ns la r ev u e, Regard s sur l ’ éducation
unité administrative où se déroule un (numéro 2006), le taux d’accès à l’enseignement
enseignement reconnu par l’État comme supérieur est présenté comme suit :
faisant partie de l’enseignement supérieur ;
y
Tableau 6.1 Taux d’accès à l’enseignement
nouveaux inscrits dans l’enseignement
supérieur dans quelques pays de l’OCDE
supérieur : effectifs s’inscrivant pour la
première fois dans l’enseignement supérieur Pays membres Taux d’accès Diplôme
quelle que soit la ilière (universités, écoles, de l’OCDE enseignement in secondaire
supérieur 3A + 3B
enseignements professionnels courts, etc.) ;
y
5A + 5B
premier diplôme de l’enseignement Australie 70 70
supérieur : ensemble des premiers diplômes Japon 75 69
obtenus dans l’ensemble des f ilières de Corée 94 66
l’enseignement supérieur (enseignement long Nouvelle-Zélande 140 75
à l’université, enseignement court, écoles Royaume-Uni 80 78
d’ingénieurs, écoles de commerce, etc.). On peut se dire que les Néo-Zélandais sont très
On pourrait également déinir des termes comme avancés (un taux ne peut être supérieur à
« étudiant », « enseignant », « établissement 100 %) … mais les autres pays mentionnés ici
privé », etc. connaissent aussi la génération spontanée
d’étudiants (puisque le taux d’accès à l’enseignement
supérieur est supérieur au taux d’achèvement de
6.2 Vérification de la cohérence l’enseignement secondaire) !
des résultats Le problème réside dans la déinition des « nouveaux
inscrits ». En effet, une personne qui a interrompu
Après le calcul des différents indicateurs, il est sa scolarité et qui, après avoir travaillé plusieurs
nécessaire de vériier la cohérence des résultats années, se réinscrit à l’université doit-elle être
obtenus. En effet, plusieurs sources d’informations considérée comme un nouvel inscrit ? Si l’on
ont été mobilisées : enquêtes statistiques du répond « oui » à cette question, alors il sufit qu’un
ministère chargé de l’Enseignement supérieur, système universitaire organise de nombreux
données démographiques, données d’enquêtes cursus de formation continue pour que les taux
spéciiques, données issues d’enquêtes sur les d’accès puissent dépasser 100 %. Il est donc
forces de travail, etc. Tout statisticien connaît la préférable de ne prendre en compte que la
dificulté d’une telle utilisation. Il faut par exemple première inscription dans l’enseignement
vériier que : supérieur.
y les taux de scolarisation nets ou les taux
d’accès ne dépassent pas 100 % ; Deuxième exemple : données
y ces mêmes taux sont cohérents avec des taux
inancières – budget voté ou budget
d’activité des mêmes groupes d’âge ;
y
exécuté
les dépenses d’éducation pour l’enseignement
supérieur fournies par le ministère chargé de Pour les données inancières, on utilise souvent le
l’Enseignement supérieur sont du même budget voté car c’est la donnée la plus facile à
ordre que celles fournies par le ministère des trouver. C’est également souvent la plus récente.
Fina nces ou l ’Inst it ut nat iona l des Or elle peut être très différente du budget
statistiques. exécuté. Celui-ci n’est en général déterminé que
Ce travail est très important, car c’est lui qui très tardivement, avec un ou deux ans de décalage.
assure la validité de l’ensemble. Il faut donc y Cette disparité peut donc donner une idée fausse
consacrer le temps nécessaire. des dép enses réellement réa lisées p our
l’enseignement supérieur, par exemple.
53
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Que faire si les données ne sont pas partie de texte complétée par quelques tableaux
harmonisées ? et des graphiques.
Cette présentation est très souvent utilisée pour
Si l’on ne peut parvenir à harmoniser toutes les
les données générales sur l’enseignement primaire
données, une solution possible est de réaliser des
ou secondaire. On peut citer les documents sur
estimations. Cela nécessite de disposer d’éléments
l’état de la scolarisation au Québec (les premiers
fiables sur plusieurs années, qui rendent ces
du genre), l’état de l’école en France, la scolarisation
estimations possibles. L’autre solution est
en Algérie, au Danemark, au Lesotho, au Mali,
d’indiquer clairement les sources des données et
aux Pays-Bas, au Sénégal, etc.
d’expliquer pourquoi il existe des différences. Il
ne faut pas oublier que le tableau de bord s’adresse Sur l’enseignement supérieur en revanche, il existe
à des non-statisticiens. Il faut donc rendre beaucoup moins d’ouvrages. À titre d’exemple,
compréhensible les concepts correspondant aux on pourra consulter une double page de L’état de
différentes données. Il est important de bien l’enseignement supérieur et de la recherche
montrer qu’il n’est pas possible de faire dire tout (annexe 2).
et son contraire par des statistiques : c’est l’enjeu
de cette vériication de cohérence. C’est en jouant
Quelques principes généraux
la transparence qu’on peut atteindre ce but.
Il convient de répéter ici que la précision des Le texte part d’une analyse générale de l’indicateur
données n’est pas une condition sine qua non à leur et plus particulièrement de son évolution. On
utilisation. On peut suivre l’évolution du système approfondit ensuite les résultats les plus récents.
éducatif et identiier les problèmes cruciaux (ce à Puis on étudie une ou plusieurs ventilations de cet
quoi doivent servir un document d’indicateurs et indicateur (par exemple par sexe puis par région).
un tableau de bord) même si on ne dispose pas de Ce commentaire doit être sobre et précis,
données infaillibles. compréhensible par le non-spécialiste.
Trop de chiffres nuisent à la lisibilité d’un texte.
Il faut donc veiller à ce qu’ils ne surchargent pas
6.3 Analyse des différents l’analyse, surtout s’ils igurent déjà sur un tableau
indicateurs ou un graphique.
Les tableaux et les graphiques doivent être
Il s’agit d’une étape essentielle à la réussite du choisis avec soin et fournir un maximum
travail. En effet, l’analyse doit être accessible à d’informations avec un minimum de données. En
tous les publics concernés par le tableau de bord : fonction des indicateurs, ils peuvent présenter une
l’ensemble de la population, les parlementaires, les série chronologique, une ventilation de l’indicateur
acteurs de l’université, etc., donc des personnes suivant une catégorie et, si les données sont
qui ne sont pas des spécialistes des statistiques et disponibles, une répartition par région. Pour les
des indicateurs. Cette étape demande donc d’être graphiques, les usages les plus répandus sont :
y
beaucoup travaillée. Présenter des informations
de façon simple n’est pas facile, surtout pour un utiliser des courbes pour présenter des séries
chronologiques ;
y
statisticien. Mais c’est à la clarté du texte que se
jugera la qualité du document. Même si les utiliser des histogrammes pour présenter des
phénomènes exposés sont complexes, il faut ventilations d’un même indicateur par région
ou par sexe ;
y
parvenir à les exposer simplement sans perdre en
précision. utiliser des représentations cartographiques
pour mettre en évidence les diversités ou les
disparités régionales.
Quelques exemples
Dans un document de ce type, on ne peut pas
De nombreux documents, largement diffusables présenter toutes les données de façon systématique
et comportant une analyse de l’ensemble des ni même tous les graphiques sur certaines données,
indicateurs, sont construits suivant la même faute de place. Le choix se fera donc en fonction
logique: chaque indicateur (ou groupe d’indicateurs) de la précision nécessaire ou de la lisibilité la plus
occupe une double page ; celle-ci comprend une grande. Si l’on observe une faible évolution pour
un indicateur tel que la part de l’éducation dans
54
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le PIB, on peut présenter les légères variations de Analyse et choix de l’indicateur
sa valeur dans un tableau mais par sur un
graphique, où elles seront peu lisibles. Au contraire, Il peut arriver que l’analyse d’un phénomène
des taux d’accès qui ont beaucoup évolué sont plus conduise à modiier le choix d’un indicateur. Si,
visibles sur un graphique que dans un tableau. par exemple, on veut étudier l’évolution des
Le principe est ici d’être souple et de rechercher disparités garçons/filles dans l’enseignement
toujours la représentation la plus parlante pour le supérieur dans un pays donné. Les données de
non-spécialiste. base sont les suivantes :
En observant le pourcentage de illes (tableau 6.2), Dans tous les cas, on constate que le pourcentage
on aboutit à la conclusion que les disparités ont de illes, pris tout seul, n’est pas un bon indicateur
diminué. Cependant, en poursuivant l’analyse, on de l’évolution des disparités. Il faut donc être
se rend compte que l’écart entre les effectifs de prudent dans le choix du calcul de l’indicateur.
garçons et ceux de illes, ainsi que l’écart entre les L’analyse peut ainsi jouer un rôle de redéinition
taux de scolarisation garçons/illes ont augmenté. de l’indicateur.
Ainsi, on peut conclure que les disparités se sont
accrues et, pour le montrer, il est préférable de
Le choix du type de graphique
choisir un des deux écarts plutôt que le pourcentage
de illes. On peut encore regarder ce tableau sous La présentation d’un indicateur joue également
un autre angle, en calculant le rapport garçons/ un rôle important. En effet, suivant le choix du
illes (ou l’inverse). On constate alors que celui-ci type de graphique ou même de sa forme, on peut
a légèrement diminué (2,25 en 1989-1990 contre modiier la perception d’un lecteur non averti.
2,06 en 1993-1994). Ainsi, en termes relatifs, les Ainsi, en jouant sur la largeur et la longueur du
effectifs des illes ont augmenté légèrement plus graphique, sur son échelle, on peut accentuer ou
vite que ceux des garçons. diminuer la perception des évolutions ou des
Des mêmes données de base, il est donc possible disparités. Il est donc important de représenter de
de déduire deux indicateurs qui donnent deux façon pertinente le graphique afin de faciliter
impressions dif férentes et appa remment l’analyse visuelle.
contradictoires de la même réalité. En fait, cette Les graphiques 6.1 et 6.2 en donnent une illustration.
contradiction n’est qu’apparente. Les écarts Ils sont basés sur le même tableau (tableau°6.3) et
absolus et l’accroissement relatif sont deux faces représentent un taux brut de scolarisation dans
d’un même problème : ils se complètent sans se un pays en développement sous forme de courbes,
contredire. pour la période 1990-2004.
55
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Graphique 6.1 Évolution du taux y le graphique 6.3 couvre la période de 1970 à
brut de scolarisation de 1990 à 2004 2000 et prend en compte les données de
(1re présentation) 1970, 1975, 1980, 1985, 1990, 1995 et 2000 ;
39
38
Graphique 6.3 Évolution d’un taux
37 de scolarisation de 1970 à 2000
36
80
35
34 70
33 60
32
31 50
30 40
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
30
20
Graphique 6.2 Évolution du taux brut 10
de scolarisation de 1990 à 2004
0
(2e présentation) 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
y
40
35 le graphique 6.4 couvre la période de 1997 à
30 2001 et présente les données annuelles ;
25
10 Graphique 6.4 Évolution d’un taux
15 de scolarisation de 1997 à 2001
10
58
5
0 56
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
54
60
La période présentée
50
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2001
1991
56
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Ici encore, on peut constater à quel point le choix présentation de tableaux et de graphiques, etc. Le
effectué (dans ce cas les années représentées) va chef de projet contrôle, par exemple, que le
modiier l’analyse. Le graphique 6.4 montre des document utilise partout les mêmes symboles dans
résultats très satisfaisants en croissance régulière. les graphiques. Il est souhaitable qu’il anime une
Le graphique 6.5 est très alarmiste car il montre équipe de statisticiens et/ou d’analystes qui
une chute très importante non compensée par rédigeront le document après s’être répartis les
l’augmentation récente. Le graphique 6.3 permet indicateurs en fonction de leurs compétences.
de replacer clairement la chute récente dans le Chaque rédacteur doit se sentir responsable de la
cadre d’une croissance assez forte de 1975 à 1990. qualité de son ou de ses indicateurs.
Le choix des graphiques dépendra en partie de Son action est ici encore très importante. Étant
l’objectif qu’on veut piloter. Mais, dans le cas donné l’ampleur de la tâche, le chef de projet peut
présent, c’est sans doute le graphique 6.3 qui se faire aider par une autre personne possédant
permet l’analyse la plus pertinente : forte croissance une bonne expérience de rédacteur en chef.
suivie d’une chute brutale, puis légère croissance Dans ce domaine en particulier, des formations et
ces dernières années. Il est évidemment très l’aide d’experts seront souvent nécessaires.
intéressant de chercher des explications à de telles
variations.
En résumé, ces quelques exemples démontrent 6.4 Mise en forme
l’importance des choix liés aux graphiques.
du document : outils
Le texte d’accompagnement
micro-informatiques
57
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On peut essayer d’alimenter les logiciels de mise montre aussi les efforts visant à améliorer, par un
en forme directement à partir d’une base de contrôle régulièr, l’évaluation et le pilotage. C’est
données utilisée pour la gestion des statistiques. pourquoi la décision d’une telle publication est
Cela est possible car on peut exporter des données politique. De ce fait, il est nécessaire d’obtenir le
d’une base vers un tableur. La saisie de données soutien et l’accord du ministre, ainsi que des
n’étant cependant pas une opération très lourde, présidents ou directeurs des établissements. Ce
il ne faut donc pas consacrer trop de temps à la sont eux qui doivent valider le document inal et,
création de cette passerelle, qui n’est pas mieux encore, le préfacer.
indispensable. Le choix sera fait en fonction de ce Cela n’est pas toujours facile mais reste
rapport temps de fabrication d’une interface/ fondamental. Il faut convaincre les décideurs
temps de saisie. Il dépend des conditions locales politiques de la nécessité de publier largement ces
mais ne doit pas retarder l’avancement des informations et éviter, comme c'est parfois arrivé,
travaux. que des documents de ce type dorment dans des
armoires (parfois plombées …).
Diffusion et publication En effet, ce tableau de bord, une fois publié, doit
être largement diffusé et alimenter le débat sur
Différents supports peuvent être utilisés pour la l’enseignement supérieur ou sur l’établissement.
diffusion des tableaux de bord : support papier, Il doit donc être tenu à la disposition des hommes
site web et CD-rom. politiques (ministres, élus, etc.), des responsables
Lorsqu’il s’agit d’un support papier, les dificultés de l’enseignement supérieur, des étudiants, des
apparaissent lorsque le document doit passer par associations de parents d’élèves, des syndicats
une chaîne graphique nécessaire aux publications d’enseignants, des chefs d’établissement et des
bi- ou quadri-chromiques. Il existe en effet de personnels administratifs et techniques des
nombreux problèmes techniques à résoudre, qui établissements scolaires.
nécessitent une formation longue pour les La inalité est qu’il devienne l’ouvrage de référence
personnels chargés de la préparation du document. dans les discussions politiques et les médias. C’est
Il est bien sûr possible d’utiliser un éditeur local, un objectif ambitieux, mais c’est celui qu’il convient
mais le coût du document pour le ministère s’en de se ixer pour un tel projet.
trouve alors démultiplié. Quoi qu’il en soit, une Bien évidemment, le succès de cette opération ne
bonne analyse des coûts locaux doit être menée sera réel que si la publication du document
avant toute prise de décision quant au type de accompagne ou suit une transformation de la
document à publier. manière dont sont prises les décisions : la culture
Il est également important de publier rapidement de la donnée objective doit se répandre et se
le document une fois sa fabrication achevée. On développer. Faute d’une telle transformation, le
a en effet insisté tout au long de cette étude sur document perdra de son intérêt et sans doute de
la nécessité de produire un document comportant son utilité. Par le passé, des documents du même
les données les plus récentes. Il ne faut pas perdre type sont apparus puis ont disparu faute d’un réel
trop de temps dans la phase de fabrication et impact. La parole est ici aux décideurs. Les
d’impression. Le facteur temps est donc aussi à producteurs du document doivent tout faire pour
prendre en compte dans les choix du type de en montrer l’utilité et, comme déjà répété plusieurs
document à publier. fois, le co nst r u i r e p o u r qu’ il d ev ien n e
« incontournable ».
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Suivant les moyens dont on dispose, on peut Comme indiqué précédemment, le rédacteur en
choisir une périodicité annuelle, ou publication chef doit succéder au chef de projet. Pour que
tous les deux ou trois ans. l’opération devienne une routine, elle doit
s’accompagner d’une complète immersion dans
Il faut donc organiser une production régulière du
les services du ministère ou de l’établissement
document. Cela a des conséquences sur
concerné. Le rôle du rédacteur en chef demeure
l’organisation du travail, la collecte des données,
essentiel. Il est le garant de la qualité et de
etc.
l’homogénéité du document et doit éviter toutes
Les outils informatiques permettent d’effectuer les dérives, y compris celles liées au succès du
les mises à jour des textes, des tableaux et des premier numéro (demande de plus d’informations,
graphiques relativement facilement. Il faut pour de plus d’indicateurs, etc.) !
cela organiser les données grâce au tableur et
conserver la même mise en page pour le document Exercice 11
d’une publication à l’autre. Dès que de nouvelles
Quelles dificultés pensez-vous rencontrer dans
données sont disponibles, il faut effectuer les mises
les étapes qui viennent d’être présentées ?
à jour des ichiers informatiques. Évidemment, on
Comment les surmonter ?
peut envisager des procédures automatiques, mais
elles peuvent parfois être plus lourdes à utiliser
qu’une mise à jour manuelle. Il est donc nécessaire Exercice 12
de bien analyser les procédures avant d’investir Quels supports et quelles diffusions imaginez-
dans une mise à jour automatique. vous pour votre tableau de bord ?
L’idéal est, bien sûr, de parvenir rapidement à une
publication annuelle. Cela doit demeurer l’objectif
à atteindre.
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CHAPITRE 7
COMMENT ORGANISER UN PROJET
DE « TABLEAU DE BORD » ?
62
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Graphique 7.1 : Structures à mettre en place
Comité d’organisation
Groupe de travail
Choix des objectifs à piloter et
indicateurs Travail d’exécution
PUBLICATION
Exercice 13 Exercice 14
Comment concevez-vous l’organisation du Construisez l’organisation d’un tel projet dans
projet de « tableau de bord » dans votre pays ou votre pays : étapes, calendrier de travail,
dans votre établissement ? En particulier : quelles responsabilités.
contraintes faudra-t-il surmonter ?
63
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CHAPITRE 8
U T I L I S AT I O N
D E S I N D I C AT E U R S
P O U R L A C O M PA RA I S O N I N T E R N AT I O N A L E
66
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d’accès au second cycle du secondaire des jeunes y le taux d’accès à l’enseignement supérieur,
âgés de 20-24 ans ; le ratio de jeunes de 15 ans ayant en distinguant l’accès en 5B et en 5A ;
un faible niveau en compréhension de l’écrit ; le y la répartition par âge des nouveaux entrants
taux de participation des adultes à la formation tout dans l’enseignement supérieur ;
au long de la vie. En 2008, l’objectif a été atteint y le taux brut de scolarisation dans le
sur le premier critère (nombre de diplômés en supérieur ;
MST), mais il paraît peu probable que les autres y le taux d’obtention d’un doctorat ;
objectifs soient atteints en 2010, d’où la nécessité y le taux d’obtention d’un diplôme de
de les rediscuter et d’en déinir de nouveaux pour type 5A ;
après 2010. Ce travail est en cours. y le taux d’obtention d’un diplôme de
On retrouve dans les comparaisons internationales type 5B ;
les thèmes déjà évoqués dans les chapitres 4 et 5. y le taux d’obtention d’un diplôme en
sciences ;
y
Ces thèmes sont donc repris ici sous l’angle des
comparaisons internationales. la durée moyenne de scolarisation dans
l’enseignement supérieur ;
y
Les formules de calcul des indicateurs mentionnés
ci-dessous sont données en annexe 5. la part des diplômés du supérieur chez les
25-34 ans ;
Les principaux indicateurs utilisés pour les y la comparaison de la part des diplômés de
comparaisons internationales dans le domaine des l’enseignement supérieur chez les 25-34 ans
dépenses sont : et les 25-64 ans ou les 55-64 ans.
y la part de la dépense intérieure pour Malgré les grands progrès effectués dans les
l’enseignement supérieur en % du PIB ; comparaisons internationales au cours de cette
y la pa rt de la dépense publique pour dernière décennie, il reste à régler d’importants
l’enseignement supérieur dans l’ensemble des problèmes pour obtenir des comparaisons
dépenses publiques ; totalement iables :
y
y
les dépenses moyennes pour un étudiant de
le taux d’accès à l’enseignement supérieur
l’enseignement supérieur ;
y
(déjà évoqué au chapitre 5) ;
les dépenses par étudiant cumulées sur la y le taux de réussite (appelé improprement
durée moyenne des études supérieures ;
y
« taux de survie ») dans l’enseignement
la répartition des dépenses de l’enseignement supérieur. Pour pouvoir parler de réussite
supérieur public/privé. dans l’enseignement supérieur, il faut essayer
Les problèmes de comparabilité sur ces indicateurs de savoir combien d’étudiants ayant
viennent de l’existence de différents types d’aide commencé leurs études le quittent avec un
aux étudiants, qui peuvent être ou non prises en diplôme. Il est peu important qu’ils aient
compte dans les dépenses, et de la façon de obtenu ce diplôme après avoir changé
comptabiliser les dépenses de recherche, qui peut d ’orient ation, c a r ces cha ngements
varier d’un pays à l’autre suivant l’organisation d’orientation pour une meilleure réussite sont
même de la recherche. plutôt à mettre au crédit du système. Jusqu’à
Certaines aides, directes ou indirectes, accordées présent, les données fournies ne mesuraient
par certains États aux étudiants ou à leur famille que la réussite en ilière 5A. Or de nombreux
ne sont pas prises en compte dans la dépense pour étudiants (notamment en France) se
l’enseignement supérieur : elles sont d’ordre iscal réorientent en cours d’études vers une
(majoration du quotient familial) ou ne sont pas ilière 5B et obtiennent leur diplôme dans
liées directement au statut étudiant (allocation de cette f ilière ; il n’est pas normal de les
logement social). La comparaison internationale considérer comme ayant échoué. Pour
mettre en lumière ce phénomène, il a fallu
des aides publiques aux étudiants s’avère très
utiliser des enquêtes de suivi qui ont permis
délicate, les dépenses à la charge des étudiants ou
d’observer l’importance et le succès de ces
de leur famille pour le f inancement des
réorientations (tableau 8.1). Il faut maintenant
établissements d’enseignement supérieur étant
opérationnaliser cette connaissance pour
elles-mêmes très variables d’un pays à l’autre.
améliorer la comparabilité de cet indicateur.
Les principaux indicateurs dans la mesure de
l’activité des établissements d’enseignement
supérieur sont les suivants :
67
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Tableau 8.1 Taux d’obtention d’un diplôme dans l’enseignement supérieur en France à
partir de données individuelles sur les étudiants (2004)
Entrants en : Total Diplômés du Diplômés du Ensemble des Sortants sans
tertiaire type A tertiaire type B diplômés du diplôme du
supérieur supérieur
Tertiaire type A 100 64,3 14,5 78,8 21,2
Tertiaire type B 100 1,6 77,6 79,2 20,8
Ensemble du supérieur 100 38,5 40,5 79,0 21,0
Lecture du tableau 8.1 : sur 100 étudiants qui démarrent une formation de niveau universitaire (supérieur de
type A) : 64 obtiendront un diplôme au moins équivalent à la licence ; 15 se réorienteront vers une formation
de type 5B (IUT, STS, etc.) et obtiendront un diplôme ; 21 sortiront du système sans obtenir un diplôme du
supérieur.
y
pays en pourcentage des personnes âgées de
le taux d’obtention d’un premier diplôme de
25-64 ans ;
y
l’enseignement supérieur. La question est ici
les salaires des diplômés de l’enseignement
de bien identiier le premier diplôme et de ne
supérieur ;
y
pas faire de double décompte (un étudiant
les gains relatifs en termes de salaire d’un
passant par exemple un diplôme de type 5B
diplômé de l’enseignement supérieur.
puis un diplôme de type 5A pouvant
Les dificultés pour ces indicateurs sont liées aux
facilement être compté deux fois ...). Des
sources d’information. En effet, celles-ci
travaux sont en cours pour améliorer cet
proviennent d’enquêtes sur les forces de travail ou
indicateur.
d’enquêtes de suivi des sortants et/ou des diplômés
Les discussions sur les aménagements à apporter de l’enseignement supérieur. Il faut donc disposer
à la CITE 1997 permettront également d’améliorer d’enquêtes sur les forces de travail incluant des
la comparabilité de tous ces indicateurs. Il est questions permettant de connaître la situation des
important de retenir que tous les problèmes de personnes actives suivant leur niveau de diplôme,
comparabilité ne sont pas encore résolus et qu’il leur âge et parfois la date de sortie de l’enseignement
faut beaucoup d’efforts et de temps pour parvenir supérieur. L’autre possibilité est de disposer d’un
à une comparaison solide. système d’enquêtes sur tous les sortants de
La proportion d’étudiants étrangers dans l’enseignement supérieur. Ces enquêtes peuvent
l’enseignement supérieur est le principal indicateur être effectuées très rapidement après la sortie de
de mesure de l’attractivité. La principale l’enseignement supérieur ou, comme le fait le
dificulté vient de l’identiication des étudiants CEREQ10 en France, trois, cinq ou sept ans après
étrangers résidents et de ceux venus faire leurs cette sortie. Ces dispositifs sont très importants
études. Le critère retenu est le lieu d’obtention du pour une bonne évaluation externe des
diplôme de in d’enseignement secondaire ou du formations.
diplôme permettant l’entrée dans l’enseignement
supérieur. ; S’il a été obtenu dans le pays d’études
alors il s’agit d’un résident, sinon il s’agit bien d’un 8.2 Les classements nationaux
étudiant venu spécialement pour suivre des
études. Il n’est pas encore possible d’obtenir un Auparavant, il existait déjà des classements, mais
calcul avec cette distinction pour tous les pays, leur couverture géographique était limitée le plus
mais là aussi des travaux sont en cours. souvent au niveau national.
Les principaux indicateurs utilisés dans la mesure Ainsi, la classiication Carnegie des institutions
de l’eficacité externe sont : d’enseignement supérieur est apparue pour la
y
première fois en 1973. Elle concernait les colleges
le taux d’emploi des diplômés de l’enseignement
et les universités des États-Unis. D’autres
supérieur ;
y le taux de chômage des diplômés de
l’enseignement supérieur ; 10. Le Centre d’études et de recherches sur les qualiications
y la proportion de diplômés de l’enseignement (CEREQ) organise notamment des interrogations
d’un échantillon de sortants du système éducatif (des
supérieur possédant un emploi dans différents « générations de sortants ») trois, cinq ou sept ans après leur
sortie du système éducatif (www.cereq.fr).
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classements ont suivi aux États-Unis, notamment L’Australie (Good Universities Guide) et le Canada
un classement d’universités publié en 1983 par le (Classement de Maclean) produisent également
magazine US News & World Report. depuis plusieurs années des classements
En France, des quotidiens, hebdomadaires et nationaux.
mensuels publient régulièrement depuis le milieu
Plus de 20 registres de résultats de classements
des années 1990 des classements de certaines
(classements nationaux, transnationaux ou
catégories d’établissements d’enseignement
internationaux) ont alors été répertoriés dans le
supérieur (grandes écoles, écoles de commerce et
monde. Quelques exemples, cités dans cet article
de gestion, etc.) en utilisant des méthodes et des
(tableau 8.2), concernent l’Allemagne, l’Australie,
critères très variés.
le Canada, les États-Unis, la Pologne et le
Au Royaume-Uni, le Times et le Guardian publient
Royaume-Uni. Selon l'analyse de Nina Van Dyke11
régulièrement des classements d’établissements
(2005), le but aff iché est certes d’honorer
d’enseignement supérieur.
l’excellence, mais il est le plus souvent d’aider les
diplômés des lycées à choisir où étudier et de
favoriser leur choix.
Tableau 8.2 Quelques exemples de registres de classement des établissements
d’enseignement supérieur (2002)
Auteur Titre du registre de résultats Pays/Région But poursuivi
Asiaweek Les meilleures universités d’Asie Asie Honorer l’excellence
The Center Les meilleures universités de recherche États-Unis Identiier les meilleures universités de
américaines recherche
CHE/Stern Les classements universitaires du CHE Allemagne Aider les diplômés de lycées à choisir où
et du Stern étudier
Good Universities Le guide des bonnes universités Australie Choix des lycéens
Guides
The Guardian Le guide des universités Royaume-Uni Choix des lycéens
Maclean’s Le classement des universités Canada Choix des lycéens
Melbourne L’index de l’Institut de Melbourne du Australie Classement international des universités
Institute classement international des universités australiennes
australiennes
Perspektyw Le classement des universités Pologne choix des lycéens
The Times Le guide des bonnes universités Royaume-Uni Choix des lycéens (axé sur
l’enseignement plutôt que sur la
recherche)
US News Les meilleurs collèges des Etats-Unis États-Unis Choix des lycéens
69
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Il s’agit aujourd’hui d’améliorer les méthodologies,
Exercice 16
en respectant un certain nombre de règles de
Existe-t-il des classements nationaux dans votre bonne pratique. Le Classement de Shanghai
pays ? Sinon, pensez-vous qu’il serait intéressant évolue également car ses concepteurs tiennent le
d’en construire ? Dans ce cas, qui devrait le plus grand compte des critiques exprimées. Ainsi,
faire ? Pour quels usages ? pour la première fois depuis 2007, sa méthode
distingue désormais cinq grands domaines.
Quels que soient l’analyse et le sentiment de
8.3 Les classements chacun sur ces classements, on peut constater
internationaux aujourd’hui qu’ils jouent un rôle de plus en plus
déterminant dans l’image des universités et donc
Le premier classement mondial des établissements dans leur attractivité, leur crédibilité et leur
d’enseignement supérieur a été élaboré en 2003 capacité à obtenir des moyens auprès des instances
par l’université Jiao Tong de Shanghaï. Une nationales, européennes et internationales.
première réunion internationale, organisée sur les La multiplicité des problèmes méthodologiques
systèmes de classement des établissements que pose le classement a conduit le Centre
d’enseignement supérieur, a eu lieu en 2002 à européen de l’UNESCO pour l’enseignement
Varsovie. Le « Classement de Shanghai », dans sa supérieur (CEPES) et l’Institute for Higher
première version de 2003, a été accueilli dans les Education Policy (IHEP) de Washington à créer,
milieux universitaires avec scepticisme et en 2004, le Groupe d’experts des classements
condescendance. Un an plus tard, cependant, le (IREG), qui a produit un ensemble de principes de
périodique britannique Times Higher Education qualité et de bonnes pratiques : les Principes de
Supplement produisait à son tour un classement Berlin pour le classement des établissements
de même type, élaboré à partir de quelques d’enseignement supérieur (Berlin Principles on
critères chiffrés. Ranking of Higher Education Institutions). Ces
Des objections ont été d’emblée formulées sur ces Principes 13 ont été formalisés en mai 2006
classements. Elles concernaient, d’une part, la (annexe 6) et énoncent 16 recommandations
méthodologie et plus précisément l’effet très réparties en trois catégories.
réducteur des classements mondiaux, qui reposent Ces 16 principes peuvent être résumés en quatre
sur quelques indicateurs quantitatifs ayant grandes recommandations :
l’ambition de cerner la qualité d’institutions
complexes, et, d’autre part, le principe des y prendre en compte la diversité des
objectifs poursuivis (usage immédiat pour le choix établissements, de leurs missions et de leurs
de futurs étudiants, ou distinction entre objectifs spéciiques ;
établissements et à travers eux entre systèmes y adopter une mét hodologie cla ire et
nationaux d’enseignement supérieur). Par la suite, transparente ;
des objections ont été également formulées sur y utiliser de préférence des indicateurs d’output
leur iabilité. En effet, l’instabilité des classements et de performance et utiliser des données
d’une année à l’autre est étonnante car l’on sait statistiques iables et comparables ;
que la qualité d’une université ne peut se dégrader y éclairer les utilisateurs sur l’ensemble de la
ou au contraire s’améliorer considérablement en méthodologie mise en œuvre et offrir le choix
un laps de temps aussi court. sur la manière dont les classements sont
afichés.
Depuis lors, force est de constater que ces L’observation de ces principes devrait aller de pair
classements se sont imposés comme un élément avec la fiabilité des données utilisées dans le
de discussion et d’évaluation incontournable. Il est processus de classement.
clair qu’ils vont perdurer, qu’ils soient ou non
approuvés par les universités et par d’autres
organisations.
12. http://fr.excelafrica.com/showthread.
php ?p=10697#post10697 13. www.che.de/downloads/Berlin_Principles_IREG_534.pdf
70
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Les méthodes pour déinir la qualité, ils sont le plus souvent bâtis sur un tout petit
les critères et les indicateurs utilisés nombre de critères afin de faire apparaître la
bonne position de telle ou telle institution sur ce
Les approches utilisées sont très différentes tant petit nombre de critères. Ils ne respectent
sur les modalités du choix des établissements qui évidemment pas le code de bonne pratique édicté
sont ensuite classés que sur les méthodes de à Berlin par l’IREG en 2006 (annexe 6).
mesure et le format de présentation. La troisième étape est le processus de classement
La première étape, dans tous les systèmes de et le choix des critères, qui est directement lié aux
classement, consiste à choisir quel type d’unité objectifs recherchés.
l’on souhaite classer : universités, établissements, L e Classement de Sha ngha ï s’intéresse
facultés, dépa rtements disciplinaires ou principalement aux critères liés à l’activité de
regroupements disciplinaires sur un même site, recherche. Les indicateurs de classement
etc. Le choix est vaste mais il conditionne la suite comprennent le nombre de prix Nobel et de
des travaux. médailles Fields, le pourcentage de chercheurs très
La seconde étape consiste à établir la liste des fréquemment cités et celui des articles indexés
établissements d’enseignement supérieur qu’il dans Science Citation Index Expanded (SCIE),
s’agit de soumettre aux critères de classement. Social Science Citation Index (SSCI) et Arts and
Cette étape est très importante, puisqu’elle Humanities Citation Index (AHCI). Deux nouveaux
détermine la liste des unités choisies qui igureront indicateurs ont été introduits : le pourcentage
dans le classement inal. d’articles publiés dans les meilleures revues (20 %
pour chaque domaine) et le budget consacré à la
Le Times Higher Education Supplement, par recherche.
exemple, a constitué la liste pour le classement
2007 en demandant à 5 101 experts, dont les En Allemagne, la méthodologie du classement CHE
adresses e-mail sont répertoriées dans la base de (CHE Excellence Ranking) est plus complexe. Elle
données de Quacquarelli Symonds (QS)14, de utilise beaucoup plus de données, certaines servant
désigner chacun 30 établissements (en dehors du à classer les établissements, d’autres à informer les
leur) qu’ils considèrent comme excellents dans leur étudiants. Seules la biologie, les mathématiques, la
domaine. chimie et la physique sont couverts par ce
classement.
Le Centre d’études sur les sciences et les
technologies (CWTS) de l’Université de Leiden Le système Webometrics Ranking of World
développe un classement basé uniquement sur des Universities15 analyse environ 15 000 établissements
indicateurs bibliométriques. Celui-ci s’applique aux et en classe plus de 5 000. Il utilise quatre
universités européennes repérées par ces indicateurs principaux : la taille du site Web, la
indicateurs. richesse des documents en ligne, les données tirées
de Scholar sur le nombre de documents et de
Il faut signaler aussi un projet en gestation pour
citations par domaine, le nombre total de liens
l’Afrique, qui paraît solide : il s’agit d’un système
externes. Ce système fournit un classement de
de classement de la qualité de l’enseignement
toutes les universités du monde à travers l’image
supérieur en Afrique (African Higher Education
qu’elles donnent sur le Web. On peut donc y
Quality Rating System), qui a été demandé par la
trouver un classement des universités africaines.
Conférence des ministres de l’Union africaine. Il
devrait être mis en place de 2009 à 2011. Bien que les auteurs du Webometrics Ranking se
réclament des Principes de Berlin, il convient
En réaction à l’importance prise par certains de
d’être très prudent dans l’analyse de ces
ces classements, diverses institutions ont voulu
classements, qui ne portent que sur la vitrine Web
produire elles aussi leur propre classement. Mais
des universités.
71
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Pour connaître plus en détail les différents critères de la complexité de l’exercice, il est probable que
utilisés dans ces classements, on pourra se reporter cette typologie ne sera par une partition au sens
à deux documents qui les analysent16. mathématique du terme et qu’une institution
pourra appartenir à plusieurs groupes.
En guise de conclusion sur Il faudra ensuite que cette typologie soit
les classiications et les classements accompagnée d’un ensemble d’informations (de
internationaux variables) descriptives donnant une grande
souplesse aux différents classements qui pourront
En quelques années, les classements des en être déduits et la rendant utilisable par plusieurs
établissements supérieurs ont connu un types d’utilisateurs : étudiants, personnels
développement fulgurant, preuve indiscutable d’orientation, évaluateurs, selon diverses
qu’ils correspondent à une attente, celle de la approches. Cela est absolument nécessaire pour
mesure de la qualité de l’enseignement supérieur la crédibilité du projet, de même qu’il est nécessaire
et de la recherche. de respecter les Principes de Berlin pour construire
ce classement. Cela permettra d’éviter autant que
Face à cette attente, il paraît important de poser possible la confusion qui règne souvent aujourd’hui,
correctement les bases d’une telle mesure. Tout consistant à utiliser par exemple un classement
d’abord, il est fondamental de dire qu’il existe sur la recherche pour classer des enseignements.
plusieurs types d’excellence dans l’enseignement
supérieur. En effet, tous les établissements n’ont Une des questions importantes est de définir
pas les mêmes objectifs et n’assurent pas les l’unité à prendre en compte dans la typologie. Les
mêmes fonctions dans la large palette des différents classements actuels en utilisent
responsabilités que doit assumer l’ensemble de plusieurs : universités entières, facultés,
l’enseignement supérieur. départements, etc.
Un établissement supérieur peut très bien avoir On peut observer d’ailleurs que les classements
un objectif de développement régional basé sur actuels ont eu un effet de prise de conscience de
des formations supérieures courtes et être la nécessité d’améliorer la cohérence de l’offre
excellent dans ce domaine. Un autre établissement d’enseignement et de recherche. Ils ont conduit
peut viser l’excellence mondiale dans le domaine plusieurs universités à se regrouper : en France, le
de la recherche en mathématiques ou en biologie. projet strasbourgeois est le plus avancé, et on
Il n’y a aucun intérêt à classer ces deux trouve plusieurs exemples à l’étranger (Zurich,
établissements sur la même échelle et selon la Londres, Salford ou Manchester).
même grille. On mesure aussi la complexité des fusions
Il faut donc fonder le classement mais également d’établissements et l’énergie nécessaire à leur
l’évaluation sur une typologie des établissements réalisation administrative. De plus, il n’y a aucune
d’enseignement supérieur. La dificulté est de raison pour que l’université dans son ensemble soit
construire cette typologie en obtenant un accord l’unité pertinente de classement. On peut en effet
minimal des intéressés eux-mêmes. prendre en compte une autre unité, celle d’un site
universitaire lié à une unité de lieu pour une
Il est également impératif de construire un projet discipline donnée, quelles que soient les institutions
englobant l’ensemble des établissements qui l’enseignent.
d’enseignement supérieur et prenant en compte
la diversité des objectifs et des fonctions. Au vu
72
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Ainsi, plusieurs unités de chimie ou de physique Concernant les pays africains, il serait très utile de
dispersées dans plusieurs établissements développer un classement propre de manière à
(universités, écoles, etc.) mais situées dans une prendre en compte les spécif icités de leurs
même agglomération pourraient être regroupées établissements, de garantir la qualité dans
et constituer une unité à évaluer. Cela demande l’enseignement supérieur et de répondre à la
un travail de repérage important ainsi qu’une stratégie d’harmonisation de l’enseignement
volonté de ces unités de se coordonner, mais supérieur des États africains. Comme déjà
semble être une approche prometteuse. mentionné, un projet est en cours dans ce
domaine, piloté par l’Union africaine. La mise en
Il est donc nécessaire d’utiliser le mouvement
place dans tous les pays d’Afrique devrait se faire
actuel pour construire une évaluation de la qualité
entre 2009 et 2011.
de l’enseignement supérieur ; la rélexion menée
sur les « classements » peut être un levier important Exercice 17
pour améliorer cette qualité.
Que pensez-vous des classifications et des
classements internationaux des établissements
d’enseignement supérieur ? Vous paraissent-ils
adaptés au contexte africain ? Sinon, que
faudrait-il faire pour qu’ils le soient ?
73
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CONCLUSION
Face à l’expansion des effectifs, l’enseignement supérieur se trouve aujourd’hui en pleine mutation dans
beaucoup de pays. Des réformes importantes ont été entreprises pour faire face aux nouveaux déis, y
compris la gestion du secteur. En échange d’une plus grande autonomie, les autorités publiques demandent
une planiication stratégique et la démonstration des résultats a posteriori. Dans ce contexte, les tableaux
de bord pour l’enseignement supérieur et ses établissements deviennent des outils de gestion
indispensables.
Il faut néanmoins souligner une inquiétude déjà exprimée dans ce document : il n’est pas possible de
construire des tableaux de bord si on ne dispose pas de données statistiques iables et régulières sur
l’enseignement supérieur. Or, comme il a déjà été dit, la situation sur ce point reste préoccupante dans
beaucoup de pays et, en particulier, ceux d’Afrique subsaharienne, où les systèmes d’information
statistique sont encore embryonnaires, voire inexistants. Aussi impossible de disposer de tableaux de
bord sans un effort préalable très important sur les systèmes d’information sur l’enseignement
supérieur.
Le déicit en informations statistiques régulières dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne au
niveau de l’enseignement supérieur est un frein majeur à la maîtrise de ce sous-secteur en pleine mutation.
Si les systèmes d’enseignement supérieur veulent se développer et jouer un rôle dans le processus de
mondialisation, il est impératif qu’ils améliorent leur fonctionnement, leurs performances et leur mode
de gestion. Pour cela, ils ont besoin de disposer de tableaux de bord et d’éléments pour, entre autres,
pouvoir se comparer aux autres systèmes. Il s’agit donc d’un enjeu vital pour le développement de
l’enseignement supérieur, qui doit se doter de tous les outils nécessaires pour relever ce déi.
Les tableaux de bord sont des outils très importants pour alimenter une rélexion stratégique sur
l’enseignement supérieur. Le développement de ce secteur est un élément essentiel dans le développement
d’un pays car il produit les ressources humaines et les connaissances qui permettent à celui-ci de s’insérer
dans le nouvel ordre international déterminé par la mondialisation. Construire des tableaux de bord
opérationnels de grande qualité (avec des données iables) est donc essentiel.
Ce guide s’est efforcé de présenter un panorama complet des éléments qui doivent constituer un tableau
de bord et espère ainsi avoir apporté sa contribution à ce secteur crucial du système éducatif dans la
plupart des pays en développement.
75
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78
Institut international de planification de l'éducation www.iiep.unesco.org
Annexe 1
80. Dans ce niveau sont classés les programmes technique préparant à un métier précis,
d’enseignement supérieur ayant un contenu d’autre part ;
éducatif plus approfondi que celui des y la durée théorique cumulée en équivalent
niveaux 3 et 4 de la CITE. L’admission à ces plein-temps ;
programmes exige normalement que y la position dans la structure nationale de
l’étudiant ait achevé avec succès le niveau 3A diplômes ou de titres (premier et deuxième
ou 3B ou ait acquis une qualif ication diplômes, diplôme plus élevé, recherche).
comparable au niveau 4A.
Ce n’est qu’en associant ces trois dimensions
81. Tous les diplômes et tous les titres sont indépendantes qu’on peut rendre compte de la
classés par type de programmes, position grande diversité des programmes d’enseignement
dans la structure nationale de diplômes ou de supérieur. La façon de les associer est fonction des
titres (voir ci-après) et durée cumulée dans problèmes à analyser.
le supérieur.
Type de programmes
Critères de classiication
84. La première dimension à prendre en
82. Les critères suivants permettent de déinir considération est la distinction entre les
ce niveau : programmes qui sont fondés sur la théorie et
y normalement, la condition minimale préparent à la recherche (histoire, philosophie,
d’admission à ce niveau est d’avoir achevé mathématiques, etc.) ou qui permettent
avec succès le niveau 3A, 3B ou 4A de la d’accéder à des professions exigeant des
CITE ; compétences de haut niveau (par exemple,
y les programmes de niveau 5 ne conduisent médecine, dentisterie, architecture, etc.) et
pas directement à l’obtention d’un titre de les programmes pratiques, techniques et
chercheur de haut niveau (niveau 6) ; préparant à un métier précis. Pour faciliter la
y ces programmes doivent avoir une durée présentation, les programmes de la première
théorique cumulée de deux ans au moins à catégorie sont appelés 5A et ceux de la
partir du début du niveau 5. seconde 5B.
85. La demande d’enseignement supérieur
Dimensions complémentaires croissant dans de nombreux pays, la distinction
entre les ilières longues et courtes est très
83. Trois dimensions complémentaires sont
importante. Les programmes des filières
nécessaires pour subdiviser ce niveau :
y
longues sont plus théoriques et peuvent
le type de programmes avec une distinction
conduire à des programmes de formation à
entre les programmes, qui sont fondés sur la
la recherche de pointe ou à une profession
théorie, préparent à la recherche et donnent
exigeant des compétences de haut niveau.
accès à des professions exigeant des
Les ilières courtes sont davantage orientées
compétences de niveau élevé, d’une part, et
vers la pratique.
les programmes de formation pratique et
79
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86. La structure des programmes d’enseignement aussi comprendre certaines bases
supérieur variant beaucoup suivant les pays, théoriques.
aucun critère unique ne peut être utilisé pour
89. Le contenu des programmes de niveau 5B de
déinir des frontières entre les niveaux 5A et
la CITE a une orient ation pratique
5B de la CITE. Les critères suivants sont les
correspondant à une profession précise et est
conditions minimales à remplir pour classer
principalement destiné à permettre aux
un programme dans la catégorie 5A, bien que
participants d’acquérir les compétences
les programmes qui ne remplissent pas l’un
pratiques et le savoir-faire nécessaire pour
des critères ne doivent pas êt re
occuper un emploi dans une profession ou un
automatiquement exclus. Si un programme
métier particulier, ou dans un groupe de
a un contenu analogue à celui d’autres
professions ou de métiers. Achever avec
programmes remplissant chacun de ces
succès ces programmes permet normalement
critères, il doit être classé au niveau 5A.
aux participants d’obtenir un titre utilisable
87. Les programmes de niveau 5A sont des sur le marché du travail.
programmes d’enseignement supérieur
90. Un programme doit être classé au niveau 5B
fondés dans une large mesure sur la théorie
s’il remplit les critères suivants :
y
et destinés à offrir des qualiications sufisantes
il est davantage orienté vers la pratique et
pour être admis à suivre des programmes de
vers une profession déterminée que les
recherche de pointe ou à exercer une
programmes de niveau 5A et ne donne pas
profession exigeant des compétences de haut
directement accès à des programmes de
niveau. Ils doivent remplir un nombre
formation à la recherche de pointe ;
y
sufisant des critères suivants :
y
il a une durée minimale de deux ans en
ils ont une durée théorique cumulée minimale
équivalent plein-temps, mais prend en général
(dans l’enseignement supérieur) de trois ans
2 ou trois ans. Pour les systèmes dans lesquels
en équivalent plein-temps, bien qu’ils durent
les titres sont obtenus à la suite de
habituellement quatre ans ou plus. Si un
l’accumulation d’unités de valeur, leur durée
diplôme implique une durée d’études de trois
et leur intensité doivent être comparables ;
y
ans en équivalent plein-temps, celles-ci sont
l’admission peut être subordonnée à la
généralement précédées de treize années de
maîtrise de matières déterminées au niveau 3B
scolarité au moins (par. 35). Pour les systèmes
ou 4A de la CITE ;
y
dans lesquels les diplômes sont accordés à la
le programme permet d’accéder à une
suite de l’accumulation d’unités de valeur, leur
profession.
durée et leur intensité doivent êt re
comparables ; Durée théorique cumulée
y ils exigent habituellement que les enseignants 91. La durée théorique cumulée des programmes
soient titulaires de diplômes de chercheur de de début d’études supérieures est tout
haut niveau ; simplement la durée théorique en équivalent
y ils peuvent impliquer la réalisation d’un projet plein-temps de ces programmes depuis le
de recherche ou la soutenance d’une début du niveau 5.
thèse ;
y ils assurent le niveau d’étude nécessaire pour 92. Pour les programmes dans lesquels l’admission
accéder à une profession exigeant des est subordonnée à l’achèvement d’autres
compétences de haut niveau (voir par. 84) ou programmes d’études supérieures (voir
à un programme de formation à la recherche ci-après la structure nationale des diplômes
de pointe. et des titres), la durée cumulée est calculée
en ajoutant les conditions minimales
88. Les qualif ications correspondant aux d’admission au programme (c’est-à-dire
programmes de la catégorie 5B sont obtenues l’équivalent plein-temps des années d’études
par des études généralement plus courtes que supérieures nécessaires) à la durée en
celles de la catégorie 5A et sont axées sur des équivalent plein-temps du programme. En ce
compétences propres à une profession et de qui concerne les diplômes et les titres pour
nature à permettre d’accéder au marché du lesquels le nombre d’années d’études en
travail. Toutefois, ces programmes peuvent équiva lent plein -temps est incon nu
80
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(c’est-à-dire les cours conçus expressément structure nationale de diplômes ou de titres
pour des études à calendrier souple ou à remplira nécessairement tous les critères
temps partiel), la durée cumulée est calculée énumérés ci-dessus pour un programme à
en se fondant sur la durée de programmes base théorique et conduira au premier titre
plus traditionnels conduisant à un diplôme ou important pour le monde de l’enseignement
à un titre et ayant un contenu éducatif de ou sur le marché du travail décerné dans le
niveau analogue. cadre de ce type de programme. L’échelon
recherche est destiné aux pays qui ont un
93. Les catégories à prendre en considération
diplôme de chercheur autre que le doctorat,
sont :
y
tel que la maîtrise de philosophie existant
deux ans ou moins de trois (particulièrement
dans certains pays, et veulent qu’il apparaisse
pour le niveau 5B de la CITE) ;
y
cla irement da ns les st atistiques
trois ans ou moins de quatre ;
y
internationales.
quatre ans ou moins de cinq ;
y cinq ans ou moins de six ; 97. Lorsque les programmes « fondés sur la
y six ans et plus. théorie » sont structurés et fournissent une
succession de titres, seul le dernier donne en
Structure des diplômes et des titres nationaux
général directement accès au niveau 6, mais
94. Cette dimension permet de classer les titres tous ces programmes sont classés au
du niveau 5A comme du niveau 5B d’après niveau 5A.
leur position dans la structure nationale des
98. Le grade de « bachelor » dans de nombreux
titres de l’enseignement supérieur dans un
pays anglophones, le « Diplom » dans de
pays donné.
nombreux pays germanophones et la
95. Si la structure nationale des diplômes et des « licence » d a ns d e nombreux p ays
titres est retenue comme dimension distincte, francophones répondent aux critères de
cela tient essentiellement au fait que la date contenu applicables aux premiers programmes
à laquelle ils sont obtenus correspond dans fondés sur la théorie. Les deuxièmes
les pays à des points de passage importants programmes et les programmes de niveau
entre les systèmes éducatifs et le marché du plus élevé qui sont également fondés sur la
travail. Ainsi, dans un pays A, un étudiant théorie (par exemple « master’s degree » dans
qui achève un programme de trois ans les pays anglophones et « maîtrise » dans les
menant à une licence aura accès à un large pays francophones) seront distingués des
éventail de professions et de possibilités titres de chercheur de haut niveau, qui auront
d’enseignement plus approfondi, alors que le leur propre position dans le niveau 6 de la
même étudiant, dans un pays B, (qui ne fait CITE (voir ci-après).
pas de distinction entre un premier et un
99. Les diplômes ou les titres occupant un rang
deuxième diplôme universitaire) n’obtiendra
numérique différent dans deux pays peuvent
un titre utilisable sur le marché du travail
être équivalents du point de vue du contenu
qu’après avoir achevé un programme complet
éducatif. Ainsi, les programmes conduisant
de quatre ou cinq ans menant à un diplôme,
à un diplôme de « graduate » ou à un deuxième
même si le contenu de celui-ci est analogue
diplôme dans de nombreux pays anglophones
à celui d’un programme menant à un
doivent être classés au niveau 5 comme les
deuxième diplôme (maîtrise) dans le
longs programmes menant à un premier
pays A.
d i p l ô m e d a n s d e n o m b r e u x p ay s
96. La « position » attribuée dans une structure germanophones. C’est seulement en
de diplômes ou de titres (premier, deuxième, combinant la structure nationale des diplômes
niveau plus élevé, recherche) repose sur la avec d’autres dimensions de l’enseignement
hiérarchie interne des diplômes et des titres supérieur, telle que la durée théorique
dans les systèmes nationaux d’éducation. cumulée et l’orientation des programmes,
Ainsi, un premier diplôme ou titre résultant que l’on peut disposer d’informations
d’études théoriques (classiication croisée des sufisantes pour regrouper les diplômes et les
types de programmes 5A fondés sur la titres ayant un contenu éducatif analogue.
théories avec le «premier échelon» de la
81
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Tableau A1 Comment fonctionnent les trois dimensions complémentaires au niveau 5
dans la CITE
Durée théorique cumulée NIVEAU 5
dans l’enseignement Programmes 5A Programmes 5B
supérieur Premier Deuxième diplôme Recherche Premier titre Deuxième titre
diplôme et diplôme de niveau
plus élevé
2 ans et < 4 ans
4 ans et <5 ans
5 ans et <6 ans
6 ans et +
Comprend aussi :
100. Ce niveau comprend tous les programmes partie du programme axée sur des recherches
de formation à la recherche qui ne font pas de haut niveau doit alors être classée au
partie d’un doctorat, notamment tous les niveau 6 et les premières années au
types de maîtrise. niveau 5.
101. Dans certains pays, les étudiants qui entrent 102. Les programmes d’éducation des adultes
dans l’enseignement supérieur s’inscrivent dont le contenu est équivalent à certains
directement dans un programme conduisant programmes de niveau 5 de la CITE
à un titre de chercheur de haut niveau. La pourraient être classés à ce niveau.
82
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Niveau 6 – Deuxième cycle de l’enseignement superieur
(conduisant à un titre de chercheur de haut niveau)
83
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Annexe 2
84
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B) Extrait de l’État de l’enseignement supérieur en France n° 1 (édition 2007)
– Tableaux et graphiques
85
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Annexe 3
Améliorer la qualité des enseignants et des 17. Dépenses totales dans des institutions
formateurs : d’éducation par élève ;
1. Â ge d es enseig n a nt s ( p o u rcent a ge 18. Dépenses totales dans des institutions
d’enseignants âgés de plus de 50 ans dans le d’éducation par élève, comparées au PIB par
primaire, dans le secondaire) ; tête.
2. Nombre de jeunes (part des moins de 20 ans Développer un accès ouver t pour les
dans la population totale) ; apprentissages :
3. Ratio élèves par enseignant. 19. Participation à la formation tout au long de
Développer les compétences pour la société de la vie de la population 25-64 ans, ensemble
la connaissance : et bas niveau de formation (par sexe).
7. Performance en culture mathématique des 22. Taux de participation à l’éducation pour les
élèves de 15 ans (PISA) [par sexe] ; 15-24 ans ;
8. Performance en culture scientifique des 23. Pa r t des sor t ies précoces chez les
élèves de 15 ans (PISA) [par sexe] ; 18-24 ans.
86
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Annexe 4
Il reste cependant encore à décrire plus précisément les indicateurs qui permettront d’analyser certains
champs comme, par exemple, les compétences en civisme, en langue ou le développement professionnel
des enseignants et des formateurs. Il s’agit donc là d’une étape intermédiaire avant la déinition précise
des indicateurs. Le travail n’est pas encore aussi inalisé qu’il ne l’avait été en 2004 avec la déinition des
29 indicateurs (annexe 3). Ceux-ci seront donc remplacés très prochainement par des indicateurs
correspondant aux 20 champs présentés plus haut.
87
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Annexe 5
y Pa r t de la dép ense intér ieure p our type 5A (déinition en annexe 1) pour une
l’enseignement supérieur en % du PIB : c’est année donnée divisée par une population de
le ratio entre l’ensemble des dépenses faites référence.
y
pour l’enseignement supérieur à l’intérieur
d’un pays, quelle qu’en soit l’origine, et le Taux d’obtention d’un diplôme de type 5B :
produit intérieur brut de ce pays. c’est le nombre de diplômés d’un diplôme de
type 5B (voir déinition en annexe 1) pour une
y Pa r t d e l a d é p e n s e p u b l i q u e p o u r année donnée divisée par une population de
l’enseignement supérieur dans les dépenses référence.
y
publiques : c’est le ratio entre les dépenses
des institutions publiques pour l’enseignement Taux d’obtention d’un diplôme en sciences :
supérieur et les dépenses publiques totales. c’est le nombre de diplômés en sciences pour
une année donnée divisée par une population
y Dépenses moyennes pour un étudiant de de référence.
y
l’enseignement supérieur : c’est le ratio entre
la dépense totale pour l’enseignement Durée moyenne de scolarisation dans
supérieur et le nombre total d’étudiants de l’enseignement supérieur
l’enseignement supérieur. y Part des diplômés du supérieur dans les
y Dépenses par étudiant cumulées sur la durée 25-34 ans : c’est le nombre de diplômés de
moyenne des études supérieures : c’est la l’enseignement supérieur âgés de 25-34 ans
dépense par étudiant précédemment décrite divisé p a r la p o p ulat ion tot a le des
multipliée par la durée moyenne de la 25-34 ans
scolarisation dans l’enseignement supérieur. y Comparaison de la part des diplômés de
y Répartition des dépenses de l’enseignement l’enseignement supérieur dans les 25-34 ans
supérieur public/privé : c’est la part des et les 25-64 ans ou les 55-64 ans : c’est le
dépenses publiques ou privées pour ratio ent re la pa r t des diplômés de
l’enseignement supérieur dans l’ensemble des l’enseignement supérieur dans les 25-34 ans
dépenses pour l’enseignement supérieur. et cette part chez les 25-64 ans ou les
55-64 ans.
y
y
Taux d’accès à l’enseignement supérieur en
distinguant l’accès en 5B et en 5A : c’est le Proportion d’étudiants étrangers dans
n o m b r e d e n o u ve au x i n s c r it s d a n s l’enseignement supérieur : c’est le nombre
l’enseignement supérieur divisé par la d’étudiants étrangers divisé par le nombre
population âgée de x ans (âge de référence). total d’étudiants.
y Taux brut de scolarisation dans le supérieur : y Taux d’emploi des diplômés de l’enseignement
c’est l’effectif total de l’enseignement supérieur : c’est le nombre de diplômés de
supérieur divisé par la population âgée de l’enseignement supérieur en emploi divisé par
x ans (groupe d’âges de référence, souvent le nombre total de diplômés de l’enseignement
18-24 ans). supérieur (dans un groupe d’âges donné ou
dans une cohorte de sortants de l’enseignement
y Taux d’obtention d’un doctorat : c’est le supérieur).
y
nombre de docteurs une année donnée
divisée par une population de référence. Taux de chômage des diplômés de
l’enseignement supérieur : c’est le nombre de
y Taux d’obtention d’un diplôme de type 5A : diplômés de l’enseignement supérieur au
c’est le nombre de diplômés d’un diplôme de chômage divisé par le nombre total de
88
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diplômés de l’enseignement supérieur actifs y Salaire des diplômés de l’enseignement
(dans un groupe d’âges donné ou dans une supérieur : c’est le salaire moyen d’un diplômé
cohorte de sortants de l’enseignement de l’enseignement supérieur dans un groupe
supérieur). d’âges donné ou dans une cohorte de
y
sortants de l’enseignement supérieur.
Proportion de diplômés de l’enseignement
supérieur possédant un emploi dans différents y Gains relatifs en termes de salaire d’un
pays en % des personnes âgées de 25-64 ans : diplôme de l’enseignement supérieur : c’est
c’est la part des diplômés de l’enseignement le ratio entre le salaire moyen d’un diplômé
supérieur âgés de 25-64 ans dans l’ensemble de l’enseignement supérieur et le salaire
des personnes en emploi dans la population moyen d’une personne ayant achevé le
25-64 ans. second cycle du secondaire.
89
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Annexe 6
90
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Publications et documents de l’IIPE
Plus de 1 200 ouvrages sur la planiication de l’éducation ont été publiés par l’Institut
international de planiication de l’éducation. Un catalogue détaillé est disponible ; il
présente les sujets suivants :
Planiication de l’éducation
Généralités – contexte du développement
Administration et gestion de l’éducation
Décentralisation – participation – enseignement à distance – carte scolaire –
enseignants
Économie de l’éducation
Coûts et inancement – emploi – coopération internationale
Qualité de l’éducation
Evaluation – innovations – inspection
Différents niveaux d’éducation formelle
De l’enseignement primaire au supérieur
Stratégies alternatives pour l’éducation
Éducation permanente – éducation non formelle – groupes défavorisés – éducation des
illes
91
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L’Institut international de planiication de l’éducation
L’Institut international de planiication de l’éducation (IIPE) est un centre international, créé par
l’UNESCO en 1963, pour la formation et la recherche dans le domaine de la planiication de l’éducation.
Le inancement de l’Institut est assuré par l’UNESCO et les contributions volontaires des Etats
membres. Au cours des dernières années, l’Institut a reçu des contributions volontaires des Etats
membres suivants : Australie, Danemark, Espagne, Inde, Irlande, Norvège, Pays-Bas, Suède et
Suisse.
L’Institut a pour but de contribuer au développement de l’éducation à travers le monde par
l’accroissement aussi bien des connaissances que du nombre d’experts compétents en matière de
planiication de l’éducation. Pour atteindre ce but, l’Institut apporte sa collaboration aux organisations
dans les États membres qui s’intéressent à cet aspect de la formation et de la recherche. Le Conseil
d’administration de l’IIPE, qui donne son accord au programme et au budget de l’Institut, se compose
d’un maximum de huit membres élus et de quatre membres désignés par l’Organisation des Nations
Unies et par certains de ses institutions et instituts spécialisés.
Président :
Raymond E. Wanner (États-Unis)
Conseiller principal sur les questions intéressant l’UNESCO, Fondation des Nations Unies,
Washington, DC, États-Unis.
Membres désignés :
Manuel M. Dayrit
Directeur, Département des Ressources humaines pour la santé, Bases factuelles et information
à l’appui des politiques, Organisation mondiale de la santé, Genève, Suisse.
Carlos Lopes
Secrétaire général adjoint et directeur exécutif de l'Institut des Nations Unies pour la formation
et la recherche (UNITAR), Nations Unies, New York, États-Unis.
Jamil Salmi
Directeur adjoint, Département de l'éducation, Institut de la Banque mondiale, Washington,
DC, États-Unis.
Diéry Seck
Directeur, Institut africain de développement et de planiication, Dakar, Sénégal.
Membres élus :
Aziza Bennani (Maroc)
Ambassadeur, Déléguée permanente du Maroc auprès de l’UNESCO.
Nina Yeimovna Borevskaya (Russie)
Directrice de recherche et chef de projet, Institut d'études extrême-orientales, Moscou.
Birger Fredriksen (Norvège)
Consultant en développement de l’éducation, Banque mondiale (Ancien conseiller principal en
éducation pour la région Afrique, Banque mondiale).
Ricardo Henriques (Brésil)
Conseiller spécial du Président, Banque nationale de développement économique et social,
Brésil.
Takyiwaa Manuh (Ghana)
Directrice, Institut d’études africaines, Université du Ghana, Legon.
Philippe Méhaut (France)
LEST-CNRS, Aix-en-Provence, France.
Xinsheng Zhang (Chine)
Vice-Ministre de l’éducation.
Pour obtenir des renseignements sur l’Institut, s’adresser au :
Secrétariat du Directeur, Institut international de planiication de l’éducation,
7-9, rue Eugène Delacroix, 75116 Paris, France
Les auteurs
Michaela Martin est Spécialiste du programme à l’IIPE, spécialisée dans les questions de politiques, de
planiication et de gestion de l’enseignement supérieur. Auteur de nombreuses publications sur ce sujet,
elle est notamment en charge d’un programme de recherche et de formation sur l’assurance qualité externe
dans l’enseignement supérieur. .
Claude Sauvageot est chef de la Mission aux relations européennes et internationales à la Direction
de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale et
du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (France). Il est également professeur associé
à la faculté des sciences humaines et sociales – Sorbonne de l’Université Paris V et président du Groupe
de travail d’Ines (Indicateurs sur les systèmes éducatifs) pour l’OCDE. Claude Sauvageot est par ailleurs
l’auteur de nombreux articles et ouvrages, notamment sur les indicateurs en éducation.
Institut international de
planification de l’éducation
ISBN : 978-92-803-2329-0