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in 2010 with funding from
University of Ottawa
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LE
PROTÉVANGILE DE JACQUES
DOCUMENTS
LES
APOCRYPHES
DU
NOUVEAU
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J-cBOUSOI. B
CE-RECTEUR DE L'INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS
ET
E. AMANN
UR EN THÉOLOGIE, LICENCIÉ ÈS LETTRES
PARIS
LETOUZEY ET. ANE, ÉDITEUR
76 BIS, RUE DES SAINTS-PÈRES
1910
LES APOCRYPHES DU NOUVEAU TESTAMENT
J. BOUSQUET et E. AMANN
PROTEVANGILE DE JACQUES
SES REMANIEMENTS LATINS
INTRODUCTION
PAR
ÉMrLE A MANN
DOCTEUR EN THÉOLOGIE, LICENCIÉ ÈS LETTRES
PARIS
PREOUZEY ET ANE, ÉDIPBEUXKS
76 BIS, RUE DES SAINTS-PÈRES
1910
NIHIL OBSTAT
J. LEBRETON
IMPRIMATUR
A. BAUDRILLART,
V. G., RECT.
FEB 29 1060
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PROFESSE UR DE PATROLOGIE
(1902-1905)
AVANT-PROPOS
à étudier d’un peu près les sources des légendes qui ont,
pendant plusieurs siècles, soit à Byzance, soit en Occident
inspiré les artistes chrétiens. Nous avions songé tout
d'abord à indiquer dans une note l'influence de nos textes
sur liconographie mariale. La complexité du sujet a
fait reculer notre incompétence. Le lecteur qui voudrait
prendre une idée de la question trouverait de nombreux
matériaux dans le volumineux ouvrage de Rohault de
Fleury sur /a Sainte Vierge, et une première orientation
dans les livres de M. Broussolle. Un chapitre de M. Male,
dans L'art religieux du XITIE siècle en France, étudie d'une
manière approfondie un des points particuliers du sujet.
Le texte que nous publions est celui de Tischendorf;
nous avons ajouté en notes les variantes les plus impor-
tantes, négligeant toutes celles qui étaient purement
verbales. Il ne pouvait être question, dans une étude
comme celle-ci, de faire la collation et le classement des
nombreux manuscrits non encore édités. Du reste l'accord
général du texte de Tischendorf avec la version syriaque,
plus ancienne que tous nos manuscrits, est une preuve
que nous lisons le Livre de Jacques à peu prés comme le
faisaient les chrétiens du v? siècle. On en jugera par la
comparaison des variantes du Syriaque avec le texte grec
actuel. Le texte latin des remaniements est beaucoup
moins facile à établir; un travail analogue à celui de
M. Bonnet sur les Actes apocryphes des Apótres s’impose-
rait ici. — Nous avons fait passer dans nos explications
la substance des notes des précédents éditeurs. Le plus
récent des commentaires, celui de Meyer, nous a été
particulièrement utile; si parfois nous avons cru devoir
nous en écarter, ce n'a pas été sans motifs sérieux: lelec-
teur en jugera.
En publiant ce premier volume des Apocryphes du
Nouveau Testament, ce nous est un devoir bien agréable
de remercier tous ceux qui nous ont aidé de leurs conseils
et de leur expérience. MM. Bousquet et Francois Martin,
nous ont été d'un précieux secours. Mais nous avons des
AVANT-PROPOS . —. IX
atitude. :
Emile AMANN.
ADDENDA ET CORRIGENDA
INTRODUCTION
— FQ AS
CHAPITRE PREMIER
1. Le Protévangile de Jacques.
Em
2 ANALYSE DES TEXTES
teur de ce très court récit une sobriété voulue, qui lui fait
élaguer des textes antérieurs tout ce qui ne va pas à son
but, tout ce qui dans les récits précédents peut choquer la
bienséance, telle, du moins, que lui-même la comprend.
En dix chapitres assez courts 1] esquisse une biographie
de la Vierge jusqu'au moment de l'annonciation, aprés
quoi il juge sa tâche terminée ; les évangiles canoni-
ques sont suffisants pour nous apprendre les circons-
tances de la nativité du Sauveur. Le titre De nativi-
tate Mariz, proposé par Tischendorf, convient donc trés
bien à cet opuscule.
1-11 présentent les parents de la Vierge, décrivent leur
tristesse de ne point avoir d'enfant, la retraite de Joachim
au désert.— 111-1V. Un ange appparaît à Joachim d'abord,
à Anne ensuite pour leur annoncer la naissance d'une fille,
qu'ils devront appeler Marie. Dès son Jeune âge elle devra
être consacrée au Seigneur, car elle est réservée dés main-
tenant à l'honneur d'enfanter le Sauveur du monde. —
v. La rencontre des deux époux a lieu, à la Porte d'Or,
c'est le signe auquel ils reconnaissent que la parole de
l'ange s'accomplira. — vi-viri. À l’âge de trois ans la Vierge
est présentée au temple; deux lignes suffisent pour y
caractériser sa conduite. À quatorze ans, quand les prêtres
veulent la marier, elle répond simplement qu'elle ἃ voué
sa virginité au Seigneur. Les prétres sont tirés d'embarras
par l'oracle divin, qui, finalement, désigne Joseph, comme
celui qui doit épouser la Vierge. Les fiancailles célébrées,
Joseph retourne à Bethléem sa ville natale, tandis que
Marie, accompagnée de sept Jeunes filles, rentre en Galilée
dans la maison de ses parents. — 1x. C'est là qu'elle recoit la
visite de l'ange Gabriel. L'auteur rejoint ici l'Évangile de
saint Luc (1, 26-38) qu'il se borne à commenter. Le chapi-
tre x rapporte briévement, et en suivant de trés prés
saint Matthieu (1, 18-24), les troubles de Joseph et la com-
munication qui lui est faite par l'ange. Le livre se clôt par
une trés bréve mention de la naissance de Jésus à Bethléem.
CHAPITRE II
LES DOCTRINES
\
10 LES DOCTRINES
[Ὁ LES DOCTRINES ME
tribunal de Pilate les anciens des Juifs rapportent de Jésus qu'il est né
de la fornication.
1. Origene, Contra Celsum, 1, 32, P. G., t. x1, col. 720-721.
2. Il convient de rapprocher de la fable rapportée par Celse, les accu-
sations contre Marie dont on trouve quelques traces dans le Talmud.
Herford, Christianity in Talmud and Midrasch(Londres, 1903), rapporte
à la mère de Jésus les passages suivants: Talmud de Babylone, traité
Shabbath, 104^; traité Hagigag ^": Marie aurait fait le métier de coif-
feuse. — Traité Sanhédrin, 106* : elle descendait des princes et des
rois, et elle se conduisit mal avec des charpentiers.
3. Justin, Apol., 1, 22, 31, 32, 33 ; Dial., 67, 84, 43; — lrénée,
14 LES DOCTRINES
Hzres., III, xix, 1 ; xx1,6, P. G., t. vir, col. 938 ; — Origéne, Con-
tra Celsum, 1, 28-39, P. G., t. xx, col. 713-734.
x
;
CONCEPTION DE MARIE 15
1. Ei γὰρ ἡ τῆς Μαρίας ἱστορία xai παραδόσεις ἔχουσιν ὅτι ἐρρήθη τῷ πατρὶ
αὐτῆς ᾿Ιωαχεὶμ ἐν τῇ ἐρήμῳ ὅτι ἣγυνή σου συ ειληφυῖα, οὐχ ὅτι ἄνευ av ζυγίας
τοῦτο ἐγένετο, οὐδὲ ὅτι ἄνευ σπέρματος ἀνδρὸς, ἀλλὰ τὸ μέλλον ἔσεσθαι προεθέσ-
πιζεν ὁ ἄγγελος ἀποσταλεὶς, ἵνα μή τις γένηται δισταγμὸς διὰ τὸ ἐν ἀλ)ηθεία
γεγεννημένον, χαὶ τὸ £x θεοῦ ἤδη τεταγμένον, καὶ τῷ δικαίῳ ἐπιγεγεννημένον.
Hæres., ibid.
2. ll en trouve un curieux dans Isaïe, vri, 3, qu'il lit : zai εἰσῆ)θε
πρὸς τὴν προφῆτιν, leçon analogue à celle de l’Alexandrinus et du Sinaiti-
cus, et qu'il entend de l'annonciation, en comprenant: « Et l'ange Ga-
briel entra chez la prophétesse (Marie), et elle conçut et enfanta un
fils. »
SP ἀπ τὸ xcvit, col. 1313.
&. P. G., t, cxvir, col. 136.
,
20 LES DOCTRINES
+
Cr;
22 LES DOCTRINES
AVE, IC
2. ivit, 2.
DUE III d,
VŒU DE VIRGINITÉ 23
1:531, 2.
DONIV, i.
—"—
24 LES DOCTRINES
fallait dès lors que Marie fût sainte non plus seulement
d'une sainteté extérieure et toute légale ; 1] fallait
qu'elle füt sainte par sa libre volonté. De plus, Marie
devient dés le ru? siècle, avec Origéne, le modèle de
l'ascétisme chrétien, l’initiatrice et la protectrice de la
virginité. Plus que tout autre en Occident, saint Ambroise
a contribué à mettre Marie trés haut dans l'estime des
vierges chrétiennes !. On comprend dés lors que les re-
maniements latins aient profondément modifié dans ce
sens les données du Protévangile. Dans la profession de
virginité de Marie, ce n'est plus Anne qui ala part princi-
pale, c'est la Vierge elle-méme, qui sciemment et volon-
tairement se consacre au Seigneur. Méme dans Pseudo-
Matthieu, le vœu fait par Anne a complètement dis-
paru, et l'on n'explique pas à quel titre la sainte enfant re
De
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2d
est présentée au temple. Cette consécration semble aller
de soi ?. C'est dans un monastère de vierges, concu à la -ser
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1. Luc, x, 34.
Ὁ Ναας Πα γι, vtt; 2.
3. Cf. entre autres témoignages : S. Ambroise, De institutione
Virginis et S. Mariæ virginitate perpetua.—C. vx : Nec illud moveat quod
ait quia Joseph accepit conjugem suam et profectus est in Ægyptum, des-
ponsata enim viro conjugis nomen accepit. Cum enim initiatur conjugium
tunc conjugii nomen adsciscitur ;non enim defloratio virginitatis facit con-
jugium, sed pactio conjugalis. Denique cum jungitur puella, conjugium
est, non cum eirili admixtione cognoscitur. P. L., t. xvr, col. 316.
S. Augustin, Serm., 11, n. 21, P. L., t. xxxvii, col. 344; — De nup-
tiis et concupiscentia, 1. I, c. xz, P. L., t. xzxv, col. 420, 421.
30 LES DOCTRINES
4. La virginité « in partu ».
1. Matth., 1, 20.
PROTÉV. — 3
34 LES DOCTRINES
XVIII, 1.
xvir, 1.
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© Voir les références plus loin, dans l'histoire du livre.
VIRGINITÉ ( POST PARTUM » 39
LE
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AQ LES DOCTRINES
Xu vI. 2.
ὁ θεὸς τῶν ὑψωμάτων; VI, D
ὁ ὕψιστος; XI, ὃ.
Buc.,:1, 90"-91.
Protev., xx, 2.
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|
1
42 LES DOCTRINES
2
del'Esprit-Saint, πνεῦμα ἅγιον ἐπελεύσεται ἐπὶ δέ !, à côté
de la δύναμις ὑψίστου. ll semble au contraire, en rappro-
chant les deux textes du Protévangile que nous venons de
citer, que pour l'auteur la δύναμις χυρίου (verset 3) ne
soit pas différente du λόγος xupiou (verset 2). Gest
au Verbe divin, en d'autres termes, qu'est attribuée la
formation au sein de Marie de Celui qui sera le fils du
Trés-Haut. Cette idée, qui va à l'encontre de la vieille
formule ecclésiastique « né du Saint-Esprit et dela vierge
Marie » (τὸν γεννηθέντα Ex πνεύματος ἁγίου nai Μαρίας τῆς
παρθένου) *, n’est pas inouie dans l’ancienne litté-
rature chrétienne. On lui trouve des parallèles dans
Justin 3, Par l'effet des spéculations théologiques sur le
Verbe divin, l'Esprit-Saint a reculé à l’arrière-plan. On
sait la place très subordonnée que lui donne Justin 4, Il
est remarquable que dans ce passage du Protévangile
il ait disparu complètement. On le trouve cependant
mentionné un peu plus loin; l'ange qui vient rassurer
Joseph lui fait remarquer que «l'enfant qui est au sein
de Marie est du Saint-Esprit 5.» C'est la formule méme
de saint Matthieu : τὸ γὰρ ἐν αὐτῇ γεννηθὲν ἐχ πνεύματός
ἔστιν ἁγίου 6, » — L'enfant qui naîtra de cette mystérieuse
conception sera appelé le fils du Très-Haut?, on lui donnera
le nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses pé-
Tue; 92-
2. Cf. A. Harnack dans Hahn, Bibliothek der Symbole, 3° édit., p. 374-
375.
3. Justin, Apol., 1, 46, διὰ δυνάμεως τοῦ λόγου κατὰ τὴν τοῦ πατρὸς mÀ ν-
τῶν χαὶ δεσπότου θεοῦ βουλὴν διὰ παρθένου ἄνθρωπος ἀπεχυήθη x«i Ἴησο Uc
ἐπονομάσθη...; 66 : διὰ λόγου θεοῦ σαρχοποιηθεὶς ᾿Ιησοῦς Χριστὸς ὁ σωτὴρ
ἡμῶν Lai σάρχα xal αἷμα ὑπὲρ σωτηρίας ἡμῶν ἔσχεν.
4. Apol., 1, 6, le Saint-Esprit est mentionné après les anges.
5. Protev., x1v, 2.
6. Matth., 1, 20.
7. Protev., x1, 8.
QUESTIONS DIVERSES 43
TO EU Qu xtv, 2.
24 Mattha 1.24.
3. Ps.-Matth., 1x, 2.
4. Cf. le rôle trés important des anges, dans le Pasteur d'Hermas, et
déjà auparavant dans l'Apocalypse.
5. Prolev., vri, 1.
6. Ps.-Matth., νι, 2.
7. Ps.-Matth., v1, 3.
ND
44 LES DOCTRINES
1. Protev., 1v, 1.
2. Nat. Mar., xxx, 1.
3.Cf. Tobie, xir, 12 : l'ange Raphaël porte vers le trône de Dieu les
prières et les bonnes œuvres de Tobie. Au contraire, dans Act., x, 4,
les priéres et les bonnes ceuvres du centurion Corneille montent d'elles-
mémes vers Dieu.
^. Cf. Testament des XII patriarches, 111 (Lévi), 3. Au cinquième ciel
Se trouvent oi ἄγγελοι τοῦ προσώπου xupíou, oi λειτουργοῦντες xai ἐξιλασ-
"
*6 μενοι πρὸς χύριον ἐπὶ πάσαις ταῖς ἀγνοία:ις τῶν διχαίων. Προσφέρουσι δὲ χυ-
,
pio ὀσμὴν εὐωδίας λογιχὴν, χαὶ ἀναίμαχτον προσφοράν. — Livre d'Hénoch,
passim ; voir les références dans F. Martin, Le Livre d'Hénoch, Paris,
1906, p. xxvi, xxvir. — On retrouverait la méme idée exprimée pres-
que dans les mémes termes chez les écrivains paiens de la méme
époque. Porphyre, De abstin., 11, 38, parlant des bons génies : τὰς μὲν
παρ᾽ ἡμῶν εὐχὰς ὡς πρὸς δικαστὰς ἀναφέροντες τοὺς θεούς. Apulée, De Deo
Socratis, etc.
5. Ps.-Matth., 111, 3.
ue.
fl
VALEUR HISTORIQUE 45
7. Valeur historique.
4. Protev., x11, 1.
9. Ade. Helvidium, vir, P. L., t. xxii, col. 192.
3. Contra Faustum, l. X XIII, c. ix, P. L., t. xxx, col. 471,
Ψ
10
46 LES DOCTRINES
les jam sub Papatu) in templum introducta et ibi enutrita fuerit. Verum
ista non conveniunt cum historiis veleris Testamenti, et alioqui hic liber jure
apocryphi titulum habet.— Mariage de la Vierge : Verum istas lusiones de
conjugio, monachatum resipientes, Evangelistae ignorant. — Épreuve
des eaux amères : In Protevangelio Jacobi recitatur utrosque juxta legem
aqua redargutionis polatos et innocentis testimonium accepisse; id non
absimile vero videtur. Sed quia in Evangelistis non exstat affirmari non
potest. À un autre endroit, col. 277, les Centuriateurs se montrent
plus sévères. In Protevangelio Jacobi narratur etiam sacerdotes comperisse
Mariam esse gravidam ac, juxta legem Numerorum, tam Mariæ quam Jo-
sepho aquam redargulionis pra buisse ac misisse ad montana, verum utrum-
que rediisse mundum. Verum cum ibi non pauca recitentur valde suspecta et
ab aliis evangelistis aliena, non putaeimus huc copiosius inserenda esse.
— Sur la nativité du Christ, col. 368 : Jacobi commenta, tanquam
non convenientia historie quam Lucas nobis reliquit, omittimus.
1. Baronius, Apparatus ad Annales ecclesiasticos, Lucques, 1740,
p. 451 : n. xxxix : Refelluntur commentitia de genere S. Mariæ : rejette
comme apocryphes le Protévangile de Jacques et le De Nativitate
Mariz ; mais au n. xr, il établit que la nativité de Marie a dû être pré-
cédée de signes ; — xrrx sq. (p. 454-455) il étudie la question du sé-
jour de Marie dans le Temple.
48 LES DOCTRINES
1. Il ne faudrait pas oublier non plus Noël Alexandre, cf. Hist. eccl.,
17 siècle, c. 1, art. 3.
2. Dans Les vies des saints, composées sur ce qui nous est resté de plus
authentique et de plus assuré de leur histoire, Paris, 1701, t. 111, au 8 sep-
tembre, col. 67; au 21 novembre, col. 349 sq.
FROTÉV. — Á
50 LES DOCTRINES
|
L
Fr
VALEUR HISTORIQUE 53
"n
54 LES DOCTRINES
2. Justin, Dial., 78. Justin est amené à ce récit par l'histoire des
\ VALEUR HISTORIQUE 57
1. Luc., τι, 11. «Aujourd'hui vous est né un Sauveur qui est le Christ
Seigneur, dans la ville de David ;»15. « les bergers se disaient entre
eux :Allons jusqu'à Bethléem et voyons cet événement que le Seigneur
nous a fait savoir. »
2. Voyez le commentaire.
ops. Mallh., Ἀττι, 2.
60 LES DOCTRINES
HISTOIRE DU LIVRE
1. Le texte grec.
4
Bn - à : .
TEXTE ET VERSIONS 65
2. Les versions.
1. 1897, t. x, p. 424-542.
2. Conybeare en voit une preuve dans le fait que la version armé-
nienne et saint Éphrem parlent également dela Conceptio per aurem,
cf. Éphrem dans Assémani, Bibliotheca orientalis, t. 1, p. 91.— Cette
preuve nous semble trés faible, car l’idée de la conception par
loreile se retrouve fréquemment dans la littérature ecclésiastique
orientale et occidentale.
TEXTE ET VERSIONS 74
1. Nous donnons ici une partie du ch. rv. On pourra ainsi juger du
caractère de l'œuvre. Ch. 1v. « Sur la sainte vierge Marie, comment elle
est donnée en mariage à Joseph, selon la règle de leur tradition pour
qu'il garde avec soin sa pureté; et sur sa confiance et sa dévotion
auSeigneur: — Quand les jours de la sainte vierge Marie dans le
temple furent accomplis et qu'elle eut quinze ans, les prétres tinrent
conseil entre eux et dirent : « Que ferons-nous de Marie ἢ car ses pa-
«rents sont morts, et ils nous ont confié sa pureté ici dans le temple, et
celle est presque arrivée à la taille de femme.Nous ne pouvons la garder
«au milieu de nous,de peur que, sans y penser, elle ne ruine le temple. »
— Les prétres se dirent entre eux : « Qu'en ferons-nous donc?» Et l'un
d'eux, dont le nom était Behezi, dit: « Il y a aussi beaucoup de filles
«des Hébreux, ici dans le temple en méme temps qu'elle. Interro-
«geons le grand-prétre Zacharie, et quoi qu'il désire, faisons-le. » Ils
lui répondirent d'un commun accord : « Bien parlé. » Alors le prêtre
Behezi s'en alla, et dit à Zacharie: « Tu es le grand-prétre pleinement
«ordonné pour le service du saint autel; et il y a ici des femmes d'en-
«tre les Hébreux qui se sont consacrées à Dieu. Entre dans le Saint
«des Saints et prie pour elles, et, quoi que le Seigneur te révéle,
«suivant son bon plaisir, cela faisons-le.» Et aussitót le grand-prétre
Zacharie se leva et prit les douze pierres et il entra dans le Saint des
Saints et pria pour elles. Et au moment oü il mettait l'encens devant le
Seigneur, voici qu'un ange de Dieu vint et se tint prés de l'autel du ta-
bernacle et dit à Zacharie : « Sors de la porte du temple et fais appeler
- «les onze filles des Hébreux, et emméne Marie avec elles, Marie qui est de
«la tribu de Juda et de la souche de David. Et fais convoquer tous les
«hommes non mariés de la ville, et fais-leur apporterà chacun une ta-
«blette, et tu les placeras dans le tabernacle du témoignage; tu mettras
«leurs noms sur les tablettes et tu prieras. Et de celui quele Seigneur
«indiquera, Marie deviendra la femme.» Et le grand-prétre Zacharie
- sortit du temple et fit faire la proclamation... Et le vieillard Joseph
ayant entendu cela laissa là sa hachette, et prit une tablette dans sa
main, se hàta et vint. Et le grand-prétre prit les tablettes dans ses
mains, et entrant dans le temple, il pria sur elles. Car c'était la régle des
tribus d'Israël que ceux de la tribu de Juda et de la famille de David
devraient continuellement donner leurs filles pour étre gardées dans le
. temple en pureté et justice durant douze ans pour attendre la venue du
commandement de Dieu : que le Verbe se fasse chair d'une vierge sainte
et pure et non souillée ct apparaisse dans la chair comme quelqu'un de
-]b2 HISTOIRE DU LIVRE
l'humanité, descende et séjourne sur terre... Mais s'il ne venait pas sur.
ces filles quelque signe, quelque ordre du Saint-Esprit, ils les prenaient
et les donnaient en mariage. De méme pour celles-ci, qui étaient douze
filles de la tribu de Juda et de la famille de David, et la vierge Marie en
était, elle qui est bien au-dessus de toutes les vierges. — Elles étaient !
donc rassemblées et se trouvaient toutes ensemble et le sort fut jeté sur
les jeunes gens pour savoir à qui d'entre eux une femme serait donnée. -
—Or quand le grand-prétre Zacharie eut pris dans le temple les diverses
tablettes, il les donna aux jeunes gens et ils virent chacun sur la tablette
le nom de la femme qu'ils devaient prendre. Et quand le grand-prétre
leur donna les tablettes, il n'y eut pas d'autre signe si ce n'est que les
noms étaient écrits. Mais la derniére tablette, il la donna à Joseph, et il
y avaitécrit sur elle lenom dela vierge Marie. Mais voici qu'une co-
lombe sortit de la tablette et se posa sur la tête de Joseph.» —Le grand-
prétre remet la Vierge à Joseph; celui-ci refuse de l'accepter; dans un
long dialogue avec le grand-prétre il lui expose ses raisons pour se déro-
ber à cet honneur. Finalement le grand-prétre lui demande : « Mais qui
donc te contraignait de venir avec les jeunes gens ?» Joseph répond :
« Je n'ai pas réfléchi, je ne comprends méme pas comment cette chose a
pu m'arriver. » Joseph a donc cédé à un mouvement irréfléchi, ou plutót
à une inspiration divine. Enfin il se laisse convaincre par les menaces
du grand-prétre :« il prit Marie hors du temple, s'en alla et la conduisit
dans sa maison. »
1. Codex apocryphus Novi Testamenti, Lipsiæ, 1832, p. 337-400.
Thilo mentionne, loc. cit., p. cvir, des indications données par Hain,
Repertorium bibliographicum, qui pourraient faire croire à l'existence
d'éditions du xv? siècle, sous ces titres : /nfantia Saleatoris ; Libellus de
infantia Salvatoris a beato Hieronymo translatus ; Infantia Salvatoris
i REMANIEMENTS LATINS 73
in lingua thoscana. Thilo n'a pas pu savoir sile texte qu'elles donnaient
avait quelque rapport avec celui qu'il a édité.
74 HISTOIRE DU LIVRE
sur cette méme féte qu'il parle de l'histoire quz clarissimi interpretis
Hieronymi prænotatur nomine, referens beatum Matthæum ortum b. Vir-
ginis atque initiamenta puerilia J.-C. obsignasse litteris hebraicis. Ibid.,
col. 327. On peut penser au premier abord que cette histoire écrite par
saint Matthieu n'est pas autre chose que la légende de Marie citée dans
le sermon précédent. Il semblerait assez bizarre que Fulbert ait eu en
main les deux remaniements latins, ait eu une certaine confiance dans
l'un (£v. de la Nativité) tandis qu'il aurait rejeté l'autre. En y réflé-
chissant on trouve que cette hypothése est moins bizarre qu'il. ne
paraît d'abord. Dans ce cas les mots que nous venons de rapporter, et le
blâme discret qui les suit, viseraient non pas l' Évangile de la Nativité,
mais celui que nous appelons Ps.-Matthieu avec Tischendorf.
1. Speculum historiale, Venise, 1591, fo 6623.
2. Ibid., fo 66b.
3. Legenda aurea, éd. Grasse, 1846, p. 585 sq.
76 HISTOIRE DU LIVRE
1. Le Protévangile de Jacques.
1. Hist. eccl., uix, 27, P. G., t. xx, col. 273. Eusébe y distingue nette-
ment deux catégories d'ébionites.
2. Hæres., xxx, 2, P. G., t. xr1, col. 840.
80 HISTOIRE DU LIVRE
1. Ainsi fait Hofmann, Das Leben Jesu nach den Apokryphen, p. 110.
2. Lipsius ne donne pasd'exemples; on peut donner celui-ci: A partir
de xxr, 3, il n'est plus une seule fois question de Marie ni de Jésus; c'est
Élisabeth, saint Jean et Zacharie qui occupent la scène.
3. In Matthzum, tract. xxv et xxvi, P. G., t. xir, col. 1629-1633.
Quel est le Zacharie dont parle Jésus (Matth., xxr11, 35), et quia été tué
par les Juifs entre le sanctuaire et l'autel ? Origéne ne pense pas que ce
soit l'ancien prophète de ce nom; ce ne peut être que Zacharie, père de
Jean-Baptiste. Sans doute l’Écriture ne nous ditrien des conditions de
sa mort; mais la tradition peut suppléer à ce silence. Or il y a une tradi.
tion (ἀλλ᾽ ἦλθεν eic ἡμᾶς τοιαύτη τις παράδοσις), d’après laquelle Zacharie
aurait permis à Marie, même après la naissance de Jésus, de se tenir
dans le parvis du temple réservé aux vierges, assurant qu’elle était
digne de cette place. Irrités de cette transgression apparente de la loi,
ses compatriotes le tuèrent.
ὍΝ.
84 HISTOIRE DU LIVRE
2. Justin, Dial., 100, oppose Marie à Eve. Celle-ci étant encore vierge,
ayant écouté la parole du serpent (le grec est plus fort τὸν λόγον τὸν
ἀπὸ τοῦ ὄφεως συλλαδοῦσα), enfanta la désobéissance et la mort, la
Vierge Marie, au contraire, ayant concu foi et joie du message angélique
répondit : « Qu'il me soit fait selon ta parole » (πίστιν δὲ xxi χαρὰν λα-
ὀοῖσα Magiy. à παρθένος). — On rapproche ces mots de Protév., xn,2:
χαρὰν δὲ λαδοῦσα Maprau ἀπίει πρὸς 'EA:056:-.— Pour notre compte, nous
croyons ce rapprochement purement fortuit.
LE PROBLÈME LITTÉRAIRE 85
1. Épiphane, Hæres., xxvi, parle d'une secte avec quiila eu des rap-
ports personnels ; ces sectaires faisaient usage d'un grand nombre de
livres apocryphes, 12, γένναν μὲν γὰρ Μαρίας βιδλίον τί φασιν εἶναι, ἐν ᾧ δει-
νά τε xai ὀλέθρια ὑποδάλλοντές τινα ἐχεῖσε λέγουσιν, P. G., t. και, col. 349,
2
86 HISTOIRE DU LIVRE $
ko
Bin
LE PROBLÈME LITTÉRAIRE 95
Li
96 HISTOIRE DU LIVRE
E
Le fait que l'auteur est un chrétien hellénisant n'empé-
che donc nullement de faire remonter le ProtévangileἃŸ
1
la seconde moitié du n? siècle ou même un peu plus
tót. |
3) Pour ce qui est des témoignages, rien ne prouve que
Justin ait connu le Protévangile. L'allusion à la grotte |
de Bethléem s'explique tout aussi bien parune tradition.
locale, assez différente d'ailleurs de celle qu'a retenue le
Protévangile. Le fait que Justin et le Protévangile fondent.
à peu près de la même manière le texte de saint Luc et.
celui de saint Matthieu, n'implique pas nécessairement"
une dépendance. Cette fusion s’est produite par ailleurs|
et on en trouve la trace dans plusieurs manuscrits.
des Évangiles. Au contraire, la manière dont Clément |
d'Alexandrie parle de la naissance virginale suppose se-.
lon toute vraisemblance qu'il connaissait notre Proté-
vangile. Origene enfin l’a certainement utilisé. Pour toutes |
ces raisons, si l'on n’est pas absolument forcé d'ad mettre
l'existence de cet apocryphe en 150, on ne voit pas non
plus pourquoi on se refuserait à l'accepter quelque trente
ans plus tard, vers l'an 180.
|
LE PROBLÈME LITTÉRAIRE 101
"XX
402 HISTOIRE DU LIVRE
1. Cetera autem quz sub nomine Matthiæ, sive Jacobi Minoris, vel sub
nomine Petri et Joannis, quæ a quodam Leucio scripta sunt (vel sub —
nomine Andrez quz a Nexocharide et Leonida philosophis), vel sub nomine «
Thomæ, et si qua sunt talia, non solum repudianda, verum etiam noveris —
esse damnanda. Texte d’après Zahn, Geschichte des N. T. Kanons, t. τι,
p- 2165. ΟΓ ΡΣ D, 1. xx ΘΟ 901: *
2. Texte dans Preuschen, Analecta, p. 153; pour la distinction des «
diverses parties du Decretum Gelasii, cf. Zahn, loc. cit., p. 259-267.
LE PROBLEME LITTÉRAIRE 105
1. Protev., 111,1, x«i ἀτενίσασα sic τὸν οὐρανὸν εἰδε xaAíav στρουθίων ἐν
LE PROBLÈME LITTÉRAIRE 407
est, sans doute, fort élevée en grâce, mais elle reste fem-
me. — Nous avons expliqué plus haut !le passage cu-
rieux où Épiphane discute le texte du Protéeangile que
plusieurs voulaient alléguer en faveur de la conception
|virginale de Marie. L'attitude d'Épiphane à l'égard de
ce texte est assez remarquable. Il lui eût été facile de
rejeter cette autorité, en montrant qu'elle était sans
valeur. Ainsi agit saint Augustin quand 1] discute con-
tre Fauste le manichéen. Épiphane garde à l'endroit du
Protévangile une réserve plus grande ; sans doute, il ne
|le met pas sur le méme pied que les Écritures canoni-
ques, mais il faut bien qu'il reconnaisse à ces tradi-
|tions une certaine valeur, pour qu'il consente ainsi à
en discuter la signification précise. Le passage que nous
avons signalé plus haut n'est pas le seul d'ailleurs oü
| Pévéque de Salamine fasse observer que la naissance de
Marie n'a pas eu lieu en. dehors des régles naturelles. Il
y insiste à plusieurs reprises?, preuve évidente que l'idée
| de la conception virginale de sainte Anne commencait
| dès lors à se répandre en divers points de l'Orient.
Petau a inséré à la fin des œuvres d' Épiphane un éloge
de la sainte Mère de Dieu (ἐγχώμιον ε '& τὴν ἁγίαν τὴν 0so-
,
!
ΠΡ: 18.
ECOL Heres, zxxvinr, 23, P. G., t. xr, col. 737. Οὔτε". γὰρ. θεὸς ἡ
Mapía, οὔτε ἀπ᾽ οὐρανοῦ ἔχουσα τὸ σῶμα, ἀλλ᾽ ix συλλήψεως ἀνδρὸς χαὶ
υγαιχὸς, κατ᾽ ἐπαγγελίαν δὲ, wonep ὁ Ισαὰκ οἰχονομιηθεῖσα.
116 HISTOIRE DU LIVRE
χύμονα, χαὶ εἰς μέγιστον χατέπεσε χλύδωνα᾽ προσέσχε πεφορτωμένην xal ÜTEVOEN
σε πεφθαρμένην (col. 735). Aprés quoi l'auteur remonte à la scène de
l'Annonciation et avec les mêmes procédés de style raconte le dialow
gue entre l'ange et Marie. — On retrouverait le même genre de style
dans une homélie faussement attribuée à saint Jean Chrysostome ^
εἰς τὸν εὐαγγελισμόν, P. G., t. Lx, col. 757 sq., et dans Germain de Cons à
tantinople, voir plus loin. -
DANS L'ÉGLISE GRECQUE 119
groupe
des jeunes filles qui l'ont accompagnée en tenant des
flambeaux; toute gracieuse, en méme temps que pleine
de gravité, elle aborde le grand-prêtre et lui fait com-
prendre par ses paroles et sesgestes enfantins que c'est
Dieu désormais qu'elle accepte pour son partage (col. 61).
1. 'Extgavíou μονάχου xxi πρεσδυτέρου λόγος περὶ τοὺ βίον τῆς om. θεοτόχου
χαὶ τῶν τῆς αὐτῆς χρόνων.
2.11 s'agit d'un dialogue sur les questions religieuses soi-disant
tenu à la cour des Sassanides. L'ouvrage serait de la fin du v1? siècle. De
126 HISTOIRE DU LIVRE
1. Σύνοψις ἱστοριῶν, ἀρχομένη ἀπὸ χτίσεως χόσμου, καὶ μεχρὶ τῆς βασιλείας
᾿Ισααχίου τοῦ Κομνήνου, P. G., t. cxxt.
PROTÉV. — 9
ἣν Ἴ - “0710
1. P.G., t. cxxmi, col. 293: «Le Seigneur avait des frères et des sœurs,
enfants de Joseph, qu'il avait eus de la femme de son frére nommé Clo-
pas. Clopas en effet étant mort sans enfant, Joseph selon la loi la prit
pour femme et en eut six enfants, quatre garcons et deux filles, Marie
que l'on appelait la fille de Clopas (Maria Cleophæ) et Salomé » (In
Matth., xxix, 54-57); col. 704 : In Luc., 1, 31-32. — Plus curieuse est l'ex-
plication donnée par Théophylacte sur la Maria Jacobi mentionnée
par saint Luc, xxiv, 10. En rapprochant ce verset de Joa., x1x, 24-27,
cet exégéte conclut que Maria Jacobi n'est autre que la Théotokos.
«On l’appelaitainsi(Marie,mère de Jacques), parce qu'elle passait pour la
mère de Jacques fils de Joseph, celui qui est appelé le Mineur. Μαρίαν
δὲ ᾿Ιαχώδον τὴν θεοτύχον νόει, οὕτως γὰρ αὐτὴν ὠνόμαζον, ὡς μητέρα δοχοῦσαν
Maxw6ou τοῦ υἱοῦ ᾿Ιωσὴφ, 0v xai μιχρὸν ἔλεγον, t. cxxii, col. 1112. — La
même explication est reprise dans le commentaire de saint Jean, xix,
94-97. Quatre Marie paraissent dans l'Évangile; la Théotokos, qu'on
appelle aussi mère de Jacques et de José. Ceux-ci étaient des enfants
‘de Joseph, nés de sa première femme. Et la Théotokos est appe-
-lée leur mère, c'est-à-dire leur belle-mère, parce qu'elle passait pour
| la femme de Joseph, t. cxx1v, col. 280. — In Act. Ap., xv, 13-15,
& cxxv, col. 977. ͵
132 HISTOIRE DU LIVRE "-
|
1. En fait elle aurait eu droit au titre de belle-fille de Marie, tout |
dente,
DANS L'ÉGLISE GRECQUE 133
1. Édité dans P. G., t. cxvir. Une étude sommaire lui a été consacrée
dans les Analecta bollandiana (1895), t. x1v, p. 396- 43%.
136 HISTOIRE DU LIVRE SIM
——
DANS L'ÉGLISE LATINE 141
5 »
1. Hoc ergo potius vel tale aliquid crederem, si illius apocryphæ scripture
ubi Joachim pater Mariz legitur auctoritate detinerer, quam mentiri Evan-
gelium in quo scriptum est, et Jesum Christum filium Dei, salvatorem
nostrum ex semine David secundum carnem, et per virginem Mariam
procreatum. — Ads. Faustum, 1. XXIII, P. L., t. xvi, col. 472.
2. In Galat. : Jacobus Domini jrater vel ex filiis Joseph de alia uxore —
sel ex cognatione Mariz matris ejus debet intelligi. P. L.,t. xxxv, col.
2110. Cf. In Matth., ibid., col. 1374.
Parmi les sermons mis sous le nom de saint Augustin, il y en a trois
sur l'Annonciation de la Vierge. Le troisième qui est conservé dans des
mss. trés anciens rappelle par nombre de traits, aussi bien dans le fond
disputans dicit : Unde hoc contigit? Quid evenit ? Non cognovi, non tetigi
νον heu ! heu ! quid contigit... Hanc Moysi sententiam præcavebam, ipsam-
que luxuriam in meo corpore refrznabam, maxime quia et David filiam
esse el regali me functum sacerdotio prænoscebam. Le sacerdoce de Joseph
est rappelé ailleurs; l'ange qui vient le rassurer lui dit: Joseph, fili
David, natus ex genere sacerdotali, verum etiam et regali, filius propheta-
rum, socius Scribarum, ille Deus qui scripsit mirabilia in lege sua, ipse
fecit. mirabilia in conjuge tua. P. L., t. xxx1x, col. 2109-2110. Évidem-
ment le sermon n'est pas de saint Augustin; il serait intéressant de pou-
voir le dater.
1. De perpetua virginitate ade. Helvidium, c. var, P. L., t. xxii,
col. 192.
144 HISTOIRE DU LIVRE
1. Vivit dominus, nescio unde sit hoc, loc. cit., col. 632.
2. Timeo enim ne hoc quod est in utero ejus divinitus sit, col, 633. Ce
EROTÉV. — 10
146 HISTOIRE DU LIVRE
Es
sions aux légendes mariales. L’homélie sur la nativit e
de la Vierge (P. L., t. xcv, col. 1514) ne fait que dévelop
per les figures bibliques relatives à Marie, et une autre
Pre
DANS L'ÉGLISE LATINE 451
Elle est née suivant la relation et les récits des saints Pères
dans la cité de Nazareth, d’un père nommé Joachim, ori-
ginaire de cette ville, et d'Anne, originaire de Bethléem.
Leur vie était simple et droite devant le Seigneur, irré-
prochable et pieuse devant les homumes, etc. » C'est le
texte du Liber de Nativitate qui est cité intégralement pour
le 127 chapitre. Le reste de l'ouvrage est ensuite analysé
à grands traits, et le tout se termine par un bref résu-
mé de la vie de Marie, de sa mort et de sa sépulture. C'est
dire que l'homélie n'est pas autre chose qu'une vie abré-
gée de la sainte Vierge.
Au début du troisième sermon, Fulbert déclare qu'il ne
veut pas faire l'histoire de Marie, mais seulement la célébrer
par des louanges mystiques. Il voudrait bien toutefois
légitimer par des considérations historiques l'existence
de la féte qu'il a lui-méme instituée dans sa cathédrale.
Mais en lisant les anciens auteurs,il a remarqué qu'ils
étaient trés sobres sur le compte de cette admirable nais-
sance; 115 ont pris soin, s'ils en ont dit quelque chose, de
le cacher aux infidéles, afin d'éviter que le bavardage
des perfides n'en prit occasion pour transpercer le sein
maternel de l'Église. Aussi bien, ce que les hérétiques ont
pu connaître soit par des traditions, soit par des écrits
"touchant la nativité de la mére du Seigneur et l'enfance
de Jésus, ils l'ont souillé par d'habiles faussetés, en telle
maniére, que, depuis lors,les docteurs de l'Église n'osent
plus citer ces récits, bien qu'ils ne les répudient pas. Or
il existe une relation assez peu connue, qui porte en tête
le nom de l’illustre traducteur Jérôme. On y lit que le
bienheureux Matthieu, après avoir fait paraître son Évan-
gile, écrivit de sa propre main, en lettres hébraiques, l'his-
toire de la naissance de ladite Vierge et des enfances de
Jésus. Il la cachait ainsi pour que nul infidèle ne pát la
connaitre et l'attaquer de ses rires mordants. C'est cette
histoire que le susdit traducteur a mise en latin, àla de-
mande de certains personnages. Et comme cette relation
154 HISTOIRE DU LIVRE ES
n'est point insérée dans le canon de la sainte Écriture,
l'Église universelle est d'accord pour ne pas en accepter
la lecture publique, sans toutefois la rejeter parmi les
livres à repousser !. Α nous et à tous les fils de l'Église.
qu'il suffise de croire en la virginité perpétuelle de Marie.»
Saint PrerRRE Daurzx (1006-1072) adopta sensiblement
la méme attitude; sermon sur la nativité de Marie. P. L., —
t. cxrLiv, col 754. « Plusieurs, dit-il, en cherchant à
être plus sages qu'il ne convient, recherchent avec une
curiosité superflue quel fut le pére, quelle fut la mére de
la bienheureuse Marie. Mais c'est vraiment peine perdue
pour un lecteur, que de vouloir rechercher ce que l'Évan- -
géliste a estimé superflu de raconter. » Cette protestation
montre bien qu'à l'époque de Pierre Damien on se préoc-
cupait de rechercher sur les origines de Marie des rensei-"
gnements extra-scripturaires, que l'on demandait aux apo-
cryphes. Toutefois les écrivains du xi? et du xn siècle
se montrent encore fort réservés dans leur emploi. Saint
ANSELME (1033-1109), qui est amené dans le Liber de con-
ceptu virginali et originali peccato à parler dela pureté
de Marie, ne mentionne pas les légendes apocryphes, non
plus que Guiserr DE Nocenr (1053-1124) dans son livre
De laude $. Mariæ; Bruno ν᾿ Asmi (1045-1123) dans
son traité De laudibus beatissime virginis Mariz , ou Ho- -
NonRrus n'Auruw (f après 1152) dans son Sigillum.
$. Mariz. 1
Chose remarquable en effet, les traités théologiques 4
ont beau se multiplier sur la vierge Marie (et cette épo- -
que du moyen âge les voit paraître en grande abondance), -
ils se refusent à faire place aux légendes, qui, à la méme -
1. Le texte n'est pas clair, et assez mal établi, nous le lisons : Et quia
hzc relatio inter sacræ Scripturz canones non habetur inserta, ideo unani-
mis Ecclesiæ conventus (consensus?) in recitanda aperte nec omnino elegi,
nec in non recipienda rejecit, cum nonnulla reperiantur dicta. vel facta,
qua in præfala serie impossibilia videantur, qua tamen volentibus e
amantibus legere non denegat fidelium industria (?).
DANS L'ÉGLISE LATINE 455
I. ÉDITIONS
1. PnoTÉvANGILF
a) Texte grec.
b) Version syriaque.
Re
172 BIBLIOGRAPHIE
d) Version arménienne.
e) Fragments sahidiques.
2. REMANIEMENTS LATINS
IT. TRADUCTIONS
1. PROTÉVANGILE
c) Traductions allemandes.
d) Traduction francaise.
G. Brunet, Les Évangiles apocryphes traduits et annotés d'après
l'édition de Thilo, Paris, 1849 ; rénmprimé dans Migne, Dic-
tionnaire des apocryphes, Paris, 1856, t. 1, p. 961 sq.
2 REMANIEMENTS LATINS
1. OUVRAGES GÉNÉRAUX
2. OUVRAGES PARTICULIERS
PRhoTÉv. — 12
lENNHZIZ MAPIAX ΤῊΣ ATIAX @EOTOKO!
mier : sur ses parents et aussi sur son annonciation par l'ange.
Eth. : Liber natieitatis Mariz. — Incipiamus, cum auailio
domini nostri J. C., conscribere librum nativitatis Mariæ dominæ
nostre, matris Dei sancta.
. €
S'il agit ainsi, ce n’est pas seulement pour ne plus voir sa femme, ce qui 4,
augmenterait sa peine, c'est encore et surtout pour supplierle Seigneur
et obtenir de lui un signe lui témoignant que sa prière a été exaucée: 4
Le désert, ce n'est point une région aride, c'est la plaine herbeuse, où l'on
mène au loin paître les troupeaux; les remaniements latins mettront
Joachim en relation avec les pasteurs, qui sont ses serviteurs. Le site -
du désert n'est pas indiqué, on ne sait pas davantage où demeurait 2
Joachim, la géographie de l'auteur est tout à fait incertaine. Joa-
chim jeünera quarante jours et quarante nuits comme ont fait autre- M
fois Moïse (Ex., xxrv, 18) et Elie (I Reg., x1x, 8), comme fera plus tard |
le Christ. S'agit-il d'un jeüne absolu ? L'expression de l'auteur, et la
comparaison avec les textes de l'Ancien et du Nouveau Testament sem-
bleraient l'indiquer; la recension arménienne a trouvé ce jeüne trop
austère; elle accorde à Joachim du pain et de l'eau. Dans les autres tex-
tes, c'est la prière qui doit servir à Joachim de nourriture et de breu-
4
EE
- TI.2 PROTÉVANGILE DE JACQUES 18!
vage. Cette trés jolie expression est une réminiscence directe de Joa.,
1v, 34. « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de mon Père. » Cf.
aussi Jerem., xv, 16. « Dès que tu m'as communiqué tes paroles, je les
ai dévorées; elles sont devenues ma joie et l'allégresse de mon cœur. »
Joachim attend done dans la solitude la visite du Seigneur, c'est-à-
dire un messsage lui annoncant que sa priére a été exaucée.
II. 1. La présentation d'Anne est encore plus sobre que celle de
Joachim; l'auteur, sans nous rien dire de son passé, se contente de nous
montrer son chagrin; et cela avec un art gracieux, en utilisant les peti-
tes cireonstarces de la vie domestique. Le nom d'Anne est emprunté
à I Sam., 1 ; comme la mère de Samuel, la mère de Marie sait exprimer
en vers ses sentiments intimes, et l'auteur nous donne uneidée de la
plainte monotone qui s'échappe de ses lèvres. Les mots θρήνους θρηνεῖν,
χοπέτους χόπτεσθαι sont des expressions hébraiques ; mais elles ne
supposent pas, comme le veut Conrady,un original hébreu; l'auteur
a pu très simplement les emprunter au grec des Septante. (Cf. Gen.,
L, 10; II Sam., τὶ 17; Zach.. xir, 10. D'ailleurs semblable tour-
nure n'est pas inconnue dans le grec classique (Meyer cite lliade,
xxiv, 722: θρηνεῖν ἀοιδήν).
2. Le jour du Seigneur n'est pas désigné: Hofmann, qui rattachait
l'incident de Joachim insulté dans le temple à la fête du grand par-
don, veut voir ici la fête des tabernacles, qui suivait de près; mais
il ne faut pas chercher tant de précision dans notre auteur, et d'ail-
leurs le texte suppose entre les deux solennités
un intervalle plus grand
que celui qui séparait légalement ces deux fétes. Meyer voit dans
le nom de la servante une allusion à la suivante de Judith, l'héroine
^de Béthulie; on ne saisit pas très bien le rapprochement. « Affliger,
abaisser son àme » est encore une expression empruntée aux Septan-
186 PROTÉVANGILE DE JACQUES dLB
" , D 4 CS H - ,
ἔξεστίν μοι ἀναδήσασθαι αὐτὸ, χαθότι παιδίσχη εἰμὶ, x0
χαραχτῆρα ἔχει βασιλιχόν ?. 3. Καὶ εἶπεν Αννα΄ ἀπόστηθ
ἀπ᾿ ἐμοῦ, xal ταῦτα οὐχ ἐποίησα, xal κύριος ἐταπείνωσέν
ste, (cf. Lev., xvr, 31; xxim, 27-32; Num., xxix, 7), ellesignifie non
seulement l’humilité intérieure imposée au jour de la fête de l'ex
piation, mais encore la mortification extérieure particuliérement la
pratique du jeûne. Or le jeûne est interdit aux jours de fête solem
nelles et le dimanche, dans l’ancienne Église chrétienne, aussi bien que
chez les Juifs. (Cf. Ps. cxvirr, 24; Judith, vru, 6. C'est ce que le
servante fait observer à sa maîtresse, et en méme temps elle lui pros
pose de revétir ses habits de féte et de se ceindre la téte d'un ornement
précieux. Le χεφαλοδέσμιον est, en eflet, le diadéme au sens étymo-
logique du mot, c'est-à-dire le bandeau plus ou moins orné qui sert
à retenir les cheveux, et qui, fixé au bas de la tiare perse, devient um
ornement royal. Ce n'est pas sans intention que l'auteur fait propo
ser cet ornement à la femme de Joachim, il veut faire songer trés dis
crétement à la dignité d'Anne; elle seule peut porter ce bandeau,ca
il ne convient qu'à la fille des rois ; si l'origine davidique de Joachim
et d'Anne n'est indiquée nulle part d'une maniére précise, elle est.
constamment supposée. D'oü la servante tient-elle cet ornement
l'imprécision du texte ne le laisse pas facilement deviner. La maîtresse,
du service est-elle l'intendante préposée dans la maison d'Anne à
surveillance du personnel féminin ? Ou bien s'agit-il d'une ancienne
maîtresse au service de laquelle Judith aurait été antérieurement?
C'est ce dernier sens que semblerait indiquer le syriaque. 1
fx
09.3 PROTÉVANGILE DE JACQUES 187
1 Syr. :Va-t-en d'ici, et bien que je n'aie pas commis ces péchés,
voici que le Seigneur m'a humiliée genes
2 A : τοῦτο πανούργως ἔδωχεν col τις ; c'est la méme leço 1
que Syr. : Peut-étre cela t'a-t-il été donné avec fraude.
? Syr. : Yonathim lui dit : « Que te dirai-je sinon du bien
( c-à-d. tout ce que je pourrais te souhaiter serait du bien), car.
voici que Dieu a retiré sa miséricorde de toi, et tu ne portes pas
de fruit en Israël. » 1
^ A ajoute tout seul une longue explication : xai ἐχόπτετο xo-
πετὸν μέγαν ὅτι ὀνειδίσθη éx πασῶν τῶν φυλῶν ᾿Ισραήλ. Καὶ
ἐν αὐτὴ γενομένη elmev: τί ποιήσω ; χλαίουσα προσεύξομαι :
πρὺς χύριον τὸν θεόν uou, ὅπως ἐπισχέψηταί ue. ;
5 Syr.: ses vêtements de royauté. — A ajoute: xai περιείλατο,
πᾶσαν θλίψιν ἀπ᾽ αὐτῆς. ;
6 Syr. a lu τὴν μητέρα : comme tu as béni Sara, ma mère. Le.
sens est moins naturel. :
«-
id
190 PROTÉVANGILE DE JACQUES III, 1“
à des êtres qui nous semblent si chétifs (cf. Matth., x, 29-31) rappelle”
à la femme de Joachim sa triste condition. La complainte qui
s'échappe de ses lèvres est d'une grande simplicité, mais sa mono-
tonie même en fait le charme. Cinq strophes. Dans la première à l'exem- ^
ple de Job, 111, 2 sq., Anne maudit le jour de sa naissance; dans les qua=w
2M
ire suivantes, toutes construites sur le même modèle, elle cherche dans la
nature, pour les objecter au Seigneur, des exemples de la fécondité
qui lui a été refusée. Conrady prétend que seul un hébreu pourrait con-
cevoir et exécuter cette complainte; cela n'est pas évident. L'ensemble
"dela pièce est fort simple, et ne témoigne pas d'un art bien raffiné; le
thème une fois trouvé, et il ne semblait pas difficile de l'imaginer, tout
le reste suivait naturellement.— La premiére strophe fait mention
“d'un outrage recu par Anne dans le temple du Seigneur, ce peut être
“simplement l'injure faite à Joachim, et qui rejaillit sur sa compagne.
2, 3. Le parallélisme est strictement gardé dans les quatre strophes
“qui suivent ; les oiseaux du ciel, les bêtes des champs (cf. Genèse, 1)
l'eau et la terre sont tour à tour invoqués comme exemple de fécon-
“dité. Quelques mss. ont cru devoir donner les raisons pour lesquelles
les flots de la mer étaient féconds; l’auteur songeait évidemment à
la parole créatrice de Genèse, 1, 12-20. On remarquera le mot final,
la bénédiction qui de la terre monte vers le créateur. — Grégoire :
de Nysse (In diem natalem Christi, P. G., t. xivi, col. 1137) rapporte
le thème de cette priére; mais il s'écarte de notre texte en faisant
“du Saint des Saints l'endroit où Anne, semblable en cela à la mère de
Samuel, répand sa prière devant Dieu, ἐντὸς τοῦ ἁγίον τῶν ἁγίων
* , € 7 , = -
γενομένη ἱχέτις γίνεται τοῦ θεοῦ,
i
IV. 4. Καὶ ἰδοὺ ἄγγελος xupiou ἐπέστη ! λέγων αὐτῇ
Αννα, Αννα, ἐπήχουσε χύριος τῆς δεήσεώς cou, xal συλλή-
der 2, xal γεννήσεις, καὶ λαληθήσεται τὸ σπέρμα σου ἐν ὅλῃ
τῇ οἰχουμένῃ. Kai εἶπεν ? Αννα ζὴ κύριος ὁ θεός
ES 2 , \ ” : €
LIEU S - ! EN 155 AA 4 ’ 6
ἔρχεται μετὰ τῶν ποιμνίων αὐτοῦ 5. ΓΑγγελος γὰρ xupíou δ΄
χατέθη πρὸς αὐτὸν λέγων᾽ ᾿[ωακχεὶμ, ᾿Ιωαχεὶμ, ἐπήχουσε,
κύριος ὁ θεὸς τῆς δεήσεώς cou’ χατάθηθι ἐντεῦθεν 7: ἰδοὺ γὰρ
4 C : εἰς θυσίαν.
5 Plusieurs mss. ont passé la seconde catégorie d'offrandes.
$ Syr. : pour les prétres et les anciens du peuple.
7 Fa: ποιμένων.
8 Syr. : Anna se tint sur le bord de la route.
9 D: χαταφιλοῦσα αὐτὸν xal λέγουσα. [|
10 Grande diversité de leçons: E: ἡ ἄτεχνος oüxéct ἄτεχνος"
ν γαστρὶ γὰρ λήψομαι. Α : λήψεται. B, ΕἸ: εἴληφα. L: συλΞ
λήψομαι xal εἴληφα. — Syr.: J'étais stérile et je n'avais pas d'en--
fant, et voici que j'ai engendré. — Eth. : Num nescis misericor-
dem et clementem Dominum mihi se præbuisse; mihi ille benedizit
benedictione magna, nam qua erat sterilis, inde ab hoc tempore non.
erit sterilis, aut talis quz filios non habeat. ;
1
son sein. » 3. Et Joachim est descendu, et il a appelé ses
pasteurs, disant :« Amenez-moi ici dix agneaux sans tache
et sans défaut; et 115 seront pour le Seigneur mon Dieu; et
amenez-moi douze veaux gras, et ils seront pour les prêtres
et pour le sanhédrin, et cent chevreaux pour tout le peu-
ple. » 4. Et voici que Joachim arriva avec ses troupeaux
et Anne se tint à la porte, et elle vit Joachim venir et
accourant (vers lui) elle se suspendit à son cou, disant :
« Maintenant je connais que le Seigneur mon Dieu m'a
bénie, à l'excés. Car voici que la veuve n'est plus veuve,
et que moi qui étais sans enfant je concevrai dans mon
sein. » Et Joachim ce premier jour alla se reposer dans
sa maison.
que ses péchés lui sont pardonnés et que dés lors la stérilité de son
épouse va cesser. Aussi descend-il du temple justifié comme le pu-
blicain repentant, Luc., xviii, 14, encore qu'il ne faille pas trop insister
sur ce rapprochement. Le Protéeangile ne signale aucun événement
miraculeux dans tout le temps que dure la grossesse d'Anne, Le re-
maniement arménien est moins réservé. Aprés avoir dit comment le
grand-prétre, averti par un ange, accepte l’offrande de Joachim revenu
du désert, aprés avoir rapporté le vœu que fait Joachim de consacrer
au Seigneur l'enfant qui pourra lui naitre, il ajoutele récit des miracles
qui marquent la erossesse d'Anne. Dés le troisiéme mois, l'enfant tres-
saille dans le sein de sa mère (cf. Luc., 1, 41), et Anne fait vœu de don-
ner son enfant au temple pour tous les jours de sa vie. Au sixiéme mois
de la grossesse de sa femme, Joachim retourne au temple oflrir des sa-
erifices sanglants. Et quand Joachim a fini de présenter son offrande,
il égorge lui-méme le dernier agneau; au lieu de sang, c'est du lait
blanc qui jaillit des veines de la victime. C'est, comme l'explique le
grand-prétre Eléazar, un signe de la grande pureté de l'enfant qui va
naître. « Plus tard cette vierge concevra sans le concours d'aucun
homme, donnera naissance à un enfant mâle, qui deviendra un grand
dominateur et roi d'Israël. » Anne metau monde à la fin du septième
mois. Le fragment sahidique s'écarte bien davantage de la narration
du Protévangile. Aprés avoir raconté comment Joachim et Anne ont
été accablés d'outrages, il supprime l'épisode de Joachim au désert.
C'est dans sa maison que Joachim a un songe symbolique lui annon-
cant la naissance d'un enfant. Anne voit, la méme nuit, un songe du
méme genre, c'est aprés cela seulement qu'un ange, sous la forme
humaine, apparaît à Anne, etlui annonce la prochaine naissance d'une
fille appelée Marie.
198 PROTÉVANGILE DE JACQUES V,2-VI
2. ᾿Επληρώθησαν δὲ οἱ μῆνες αὐτῆς 1 ἐν δὲ τῷ ἐνάτῳ
μηνὶ ἐγέννησεν Αννα. Καὶ εἶπεν τῇ μαίᾳ᾽ τί ἐγέννησα; 3
δὲ εἴπεν᾽ θῆλυ, καὶ εἶπεν Αννα 8: ἐμεγαλύνθη ἡ ψυχή μου κα
τὴ ἡμέρᾳ ταύτῃ καὶ &véxAtev αὐτήν. Πληρωθεισῶν δὲ
τῶν ἡμερῶν ἀπεσμήξατο Αννα xal ἔδωχεν μασθὸν τῇ mat?
xal ἐπωνόμασε τὸ ὄνομα αὐτῆς Magtáy.
Δ 3 , \ » 3 - ,
ἀμήν.
, ;- K
Kai^ προσήνεγχεν
ΣΌΣ ΣΥΝ
αὐτὴν
5
τοῖς ἀρχιερεῦσι,
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xai E εὐλόγη
m. À
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*
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VI, 1-2 PROTÉVANGILE DE JACQUES 201
le jour où Isaac est sevré. À cette fête sont invitées toutes les autorités
religieuses : princes des prêtres, simples prêtres, scribes, sanhédrites;«
Joachim y a même convoqué toutle peuple d'Israël, car il s'agit de lui
présenter celle qui sera la mère du Sauveur. Les simples prêtres pro=
noncent les premiers une formule de bénédiction à laquelle la foule
s'associe en répondant Amen. « Donne-lui un nom illustre à jamais.
dans toutes les générations » rappelle les mots du Magnificat : « toutes
les générations me proclameront bienheureuse. » La bénédiction donnée:
par les princes des prêtres est naturellement plus solennelle. Ils com=«
mencent par invoquer le Seigneur sous le titre de « Dieu des hauteurs X
Ces « hauteurs » sont vraisemblablement les puissances qui habi- |
tent dans le ciel (cf. Rom., vin, 39, οὔτε δυνάμεις, οὔτε ὕψωμα...) —
en sorte que l'expression grecque correspondrait assez bien à.
lhébreu Yáheeh Seb&’ôt. La bénédiction que Dieu accordera à Ma-
rie est la bénédiction suprême (ἐσχάτη), après laquelle il n'y en a
plus : bénédiction sans seconde, aurait dit le xvr1* siècle. Lesyriaque
et l'éthiopien ont compris un peu différemment:« bénédiction qui ne“
passe point. » Cette bénédiction sans seconde, c’est, dans la pensée
de l'auteur, l'honneur qu'aura Marie d'étre la mére du Sauveur.
3. Aprés cette présentation officielleà tout le peuple d'Israël, Marie
rentre dans sa clôture, qu'elle ne quittera plus que pour le temple de
VI, 2-3 PROTÉVANGILE DE JACQUES 203 |
x 2 r c E
206 PROTÉVANGILE DE JACQUES VI, 2-3
πᾶσαν ἡμέραν, chaque jour, ἀνὰ ziv ἔτος, chaque année (Hérodote)
L'ordre de Joachim s'accomplit et le cortège arrive au temple. Dans
la pensée de l'auteur,ce ne peut être que le grand-prétre qui reçoit Marie
et lui adresse les paroles de bienvenue. On remarquera que les paroles
sont sensiblement les mémes que celles prononcées au festin dont il
a été question plus haut. Ce sur quoi l'auteur veut attirer l'attention, '
c'est la gloire future de Marie, le grand renom qu'elle aura dans toutes
les générations à venir. Le grand-prêtre précise maintenant les raisons
de cette gloire. C'est par Marie qu'au dernier jour, c’est-à-dire àla fin
des temps, quand commencera l'ére messianique, Dieu manifestera
sa rédemption aux fils d'Israél. Sile grand-prétre n'est pas autre que
Zacharie, futur père du Baptiste, il n'est pas étonnant, qu'en sa qualité
de prophète, il ait sur la rédemption prochaine d'Israél des lumières
n
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AE
PROTÉVANGILE DE JACQUES 207
elles firent ainsi jusqu’à ce qu’on fût monté au temple du
. Seigneur. Et le prêtre la reçut, et l'ayant embrassée, il la
— bénit et dit :« Le Seigneur a glorifié ton nom dans toutes
- les générations. Par toi, au dernier des jours, le Seigneur
manifestera sa rédemption aux fils d'Israël. » 3. Et illa fit
“asseoir sur le troisième degré de l'autel, et le Seigneur
ᾧ envoya sa grâce sur elle, et elle dansa sur ses pieds, et toute
- la maison d’Israël l'aima.
Nysse, dans le sermon déjà cité, fait entendre qu'il n'était pas conve
nable de voir une jeune fille séjourner au milieu des prétres. L' expres
sion : « tu te tiens à l'autel du Seigneur,» que certains mss. n'ont pas
comprise, indique simplement, qu'ensa qualité de souverain sacrifi-
cateur, le grand-prétre est tout désigné pour consulter l'oracle du Sei-.
gneur. ll rentrera donc dans le sanctuaire, revêtu du costume obli- Ἢ
gatoire en pareille circonstance. Le mot δωδεχαχώδων est bien sine
gulier pour désigner ce vêtement. Il fait évidemment allusion aux
clochettes que l'Exode (xxvii, 33-35) prescrit de mettre au bas dela |
robe du grand-prétre, et dont parlent encore Joséphe (Ant. III, vu, 4)
et Philon (Vit. Mos., 1. III). Le nombre des clochettes n'était pas déter=
miné dans l Ancien Testament. D’après le texte de l'Exode il E
étre assez considérable; les rabbins ont parlé de soixante-douze, Clé
ment d'Alexandrie (Strom., v, 241) en met trois cent soixante. Justin
(Dial., 42) connait le chiffre de douze; cette précision doit venir de |
la considération du nombre des tribus. Nous avons signalé plus haut
(Introd., p. 89) la légende que la γέννα Mapias décrite par Épiphan
rattachait à l'institution dece costume.
uc
VIII,3 PROTÉVANGILE DE JACQUES 219
2. Joseph refuse d'abord l'honneur qui lui est fait. Il allégue son grand
âge et, subsidiairement, la présence dans sa maison de fils déjà grands, 5
qui sont des hommes, dit le Syriaque. Les documents postérieurs sont. M)
bien renseignés sur l’âge exact de Joseph. D'aprés l'Histoire arabe de Jo-
seph le charpentier (ch. 1v, x, xiv, xv), ce patriarche aurait eu quatre- |
vingt-dix ans quand Marie lui fut confiée. Épiphane a des renseigne- À
ments du même genre. Hæres., 11, 10, il était πρεσδύτης ὀγδοήκοντα
ἐτῶν πλείω ἢ £600. —Hæres., Lxxvu1, 8, 10, au retour d'Égypte, ilavait |
quatre-vingt-quatre ans, et vécut encore huit ans. D’après l’histoire
de Joseph de Charpentier, il aurait méme été jusqu'à cent onze ans,
dépassant ainsi d'une année le premier Joseph qui d’après les M
calculs juifs avait vécu cent dix ans. Les apocryphes que nous
AIX, 2 PROTÉVANGILE DE JACQUES 211
XI. 1. Καὶ ἔλαθεν τὴν χάλπην xoi ἐξῆλθεν γεμίσαι ὕδωρ 5"
conté deux apparitions. Mais il est peu vraisemblable qu'il ait existé, dès
le 11* siècle, deux traditions relatives au lieu de l'annonciation.—Meyer,
pour expliquer la salutation à la fontaine, fait appel aux légendes po-
pulaires, qui mettent auprès des sources les rencontres avec les génies
ou les fées. — La voix quise fait entendre est bien celle del'ange, encore
que son nom ne soit pas exprimé; la salutation est celle de Luc.1,28:
mais à laquelle se joint εὐλογημένη συ ἐν γυναιξίν de Luc., 1, 42. Cette +
addition au texte de l'Évangile est très ancienne, elle est attestée
par plusieurs manuscrits onciaux, et se retrouve dans le syria- —
que, la vulgate, le gothique, l'éthiopien, dans Tertullien (De virg.
veland., 6, P. L., t. 11, col. 897) et Eusèbe (Dem. eeang.,l. VIL, e. 1,2
P. G., t. xxu, col. 517). — Marie prise de frayeur rentre à la maison,
et déposant sa cruche se remet au travail. Les représentations.
iconographiques de l'Annonciation. ont longtemps figuré la cru- |
che et la pourpre. Marie, qui tout à l'heure filait l’écarlate, a rep : |
maintenant la pourpre. Si le texte est bien authentique, ce change-
ment ne doit pas étre sans signification. Plusieurs commentateurs
grecs font remarquer, qu'au moment de la conception, Marie doit avoir
sur elle le tissu le plus précieux; ne va-t-elle pas devenir maintenant
le véritable Saint des Saints, où Dieu va séjourner? La visite de l'ange
XI, 1-2 PROTÉVANGILE DE JACQUES P
εἶπεν 4^ τίς εἰμι ἐγὼ κύριε, ὅτι πᾶσαι αἱ γενεαὶ τῆς γῆς εὐλῦν
γοῦσίν ue 5; 3. Καὶ ἐποίησεν τρεῖς μῆνας πρὸς τὴν "EXC
2 ,
4 Fb:éy ἑαυτῇ:
5 Syr.: m'appellent bénie. — Eth. supprime la phrase: 2xe-
entier,
6 C’est la leçon de A, B, D, E, I, R, Pos., Syr. — Fa : dexaveos
σάρων. — C: πεντεχαίδεχα. — Pb:8éxa πέντε.
— H : δέχ
ἑπτά. — Eth. pas d'indication, aprés le Magnificat ajoute seu- |
lement : Remansit deinde Maria tres menses apud. Elisabeth, et
abiit in domum suam.
— 4
αὐτοῦ xai ἔρριψεν ἑαυτὸν χαμαὶ ἐπὶ τὸν σάχχον 3, xal ἔχλαῦσε,
5, AE A0 1 i4 — * E ^ , A M , 3 Δ» 1
P - ) I 4. I , i , P , P DF 4
πιχρὼς AETOY ποίῳD προσωπῷῳ ATEYIOW προς AUPIOY TOY 025
£XAa6oy αὐτὴν éx ναοῦ κυρίου τοῦ θεοῦ μου xal οὐχ ἐφύλαξα
Τίς ὁ θηρεύσας με 9; τίς τὸ πονηρὸν τοῦτο ἐποίησεν ἐν τῷ οἴχῷ
μου καὶ ἐμίανεν τὴν παρθένον 9; Μήτι εἰς ἐμὲ ἀναχεφαλαιώθηἡ
ἱστορία τοῦ ᾿Αδάμ ; ὥσπερ γὰρ ἐν τῇ ὥρᾳ τῆς δοξολογίαςἡ
αὐτοῦ ἦλθεν ὁ ὄφις xol εὗρε τὴν Εὔαν μόνην xoi ἐξηπάξ
* - Ξ- * p A CA À " , A , ἢ
2. Joseph ne veut pas dire cependant qu'il en aurait été ainsi pou di
Marie; l’idée la plus naturelle est celle d'une séduction ordinaire, c’est
pourquoi il veut interroger Marie etsavoir d'elle le nom du sédueteur. |
Il commence d'abord par lui reprocher sa faute présumée, faute d autant
plus grave, que la pureté de Marie était une chose plus particulière
ment sacrée. Elle qui autrefois a été élevée dans le temple d'une
manière si extraordinaire, comment a-t-elle pu oublier son Dieu à ee -
point? On remarquera l'expression hébraïque ἐταπείνωσας τὴν ψυχήν σου.
3. Marie ne sait que répondre aux accusations et aux reproch
de Joseph. Elle affirme son innocence, en redisant les paroles que Lu
avait mises dans sa bouche au moment de l'Annonciation, 1, 34: ἄνδρα
οὐ γινώσχω. Cependant sa grossesse est évidente et Joseph lui en des
mande une explication. La réponse que suggére à Marie l'auteur du.
Protévangile est aussi invraisemblable que celle de xir, 2; Marie sai
bien en effet de qui elle a concu; l'ange ne lui a-t-il pas révélé qu'elle
concevrait du Dieu vivant, Mais il ne faut pas trop presser le sens de
XIII, 1 - XIV, 1 PROTÉVANGILE DE JACQUES 239
tait en ce sens le passage de Genèse, vi, 2, qui parle de l'union des fils
de Dieu (c'est-à-dire des anges) avec les filles des hommes. Le Livre.
d'Hénoch avait popularisé cette interprétation (cf. Hénoch, cvr, 6) et
saint Paul, quand il recommande aux femmes d'avoir la tête voilée:
dans l'assemblée chrétienne à cause des anges (I Cor.,x1, 10) songe
peut-être au péril qu'elles peuvent courir. La mention que fait l'auteur.
de cette hypothèse, qui sera réfutée tout à l'heure, a vraisemblable- -
CS
cm
Ce
XIV,1-XV,{ PROTÉVANGILE DE JACQUES 235
εἶπεν αὐτῷ ᾿Ιωσήφ᾽ ὅτι ἔχαμον ἀπὸ τῆς ὁδοῦ, καὶ ἀνεπαῦτ
σάμην τὴν πρώτην ἡμέραν ? Καὶ ἐστράφη xal εἶδεν τὴν Μαρι
y E ^ , [4 , 2 K AT. , τ ^ 57 M à.
qui était chére à l'auteur, et qui d'ailleurs se retrouve sous une autre -
forme dans les légendes postérieures. D’après Origene, le grand--prétre
Zacharie a laissé pénétrer Marie aprés la naissance de Jésus, dans l'en-
ceinte du temple exclusivement réservée aux vierges. Suidas rapporte
(au mot Ἰησοῦς) que, Jésus ayant été élu comme prêtre par le sanhé-
drin, Marie vint déposer officiellement qu'il avait Dieu pour pére. Cette
mention avait été inscrite sur le registre des prêtres. C'était une mae
nière de répondre directement aux calomnies juives concernant la.
naissance du Sauveur. Ici, la scéne est bien combinée, et d'une manie e
beaucoup moins invraisemblable que dans la légende rapportée par
Suidas. Marie, ayant été consacrée au service du temple, doit gardersa
virginité intacte, et méme après qu elle a été confiée à Joseph, elle reste
L
ML
l'expression qui suit : xai οὐχ ἐφανέρωσεν τοῖς υἱοῖς Ἰσραήλ laisse place
à quelque difficulté. Il semblerait d’après ces mots que Joseph, en
prévenant l'autorité sacerdotale, aurait pu acquérir le droit d’user
du mariage. Le grand-prétre, qui s'est porté garant de la conduite de
Joseph, ne veut pas se rendre immédiatement. C'est seulement aprés
avoir constaté de visu la situation de Marie qu'il admet l'existence du
crime. | *
3. Les reproches qu'il fait à Marie sont les mémes que Joseph lui
avait précédemment adressés. Marie a oublié sa condition privilégiée -
et les devoirs qu'elle lui imposait. Les hymnes que Marie a entendus,
peuvent être les chants du temple, plusieurs mss. grecs et le syriaque —
ont compris, et à juste titre, qu'il s'agissait des hymnes angéliques. Con-
rady veut voir dans ces mots une traduction inexacte des mots hébreux
dibré-Y ahveh avec une allusion à I Sam., 111, 3. Marie aurait reçu dans
le temple les communications divines comme autrefois Samuel. Cette
conjecture est inutile. — Marie ne peut que pleurer en protestant de
son innocence. 1
4. Sans se rendreà cette protestation contre laquelle les apparences
semblent parler si haut, le grand-prétre interroge Joseph. Il nes'arréte
pas un instant à l'idée que Marie aurait pu être la victime d'un sédue- —
teur étranger, car dans ce cas Joseph aurait dû la dénoncer. Lui seul|
PL
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SEL
Ey. 2-4 PROTÉVANGILE DE JACQUES 239
D à
* , A ^ CEN A - P
Kai πάλιν ἐστράφη ᾿Ιωσὴφ xai εἶδεν αὐτὴν γελῶσαν. Καὶ
LEE M , , AN: - 7 D , , 4
εἶπεν αὐτὴ Μαρία, τί σοί ἐστιν τοῦτο, ὅτι τὸ πρόσωπόν
σου βλέπω ποτὲ μὲν γελῶν, ποτὲ δὲ στυγνάζον. Καὶ εἶπε
qui est dit de Rébecca, Gen., xxv, 23: Yahveh lui dit : « Deux natio
sont dans ton sein etsesépareront ausortir de tes entrailles. » Cepen-
dant les deux peuples ne sont point dans le sein de Marie, ils som
devant ses yeux, et c'est l'enfant qui va naitre qui cause la joiede
l'un et la tristesse de l'autre. L'allusion est évidente à la prophéti
de Siméon, Luc, 11, 34: Jésus est destiné à amener la chute ete
relèvement de plusieurs en Israël. Et de même que dans la prophétie
de Siméon, il est dit qu'un glaive de douleur transpercera le cœur
de Marie, de même ici les sentiments des deux peuples se reflétem
sur le visage (et dans l'àme) de la Vierge. L'épisode a d’ailleurs
pour but de montrer que Marie n'est point sujette aux douleu
physiques de l'enfantement et que ses angoisses sont purement. |
D
Je
coort
- XVII,
2- XVIII, 1 PROTÉVANGILE DE JACQUES 247
attristé ?» Et Marie dit à Joseph : « C'est que je vois de
mes yeux deux peuples, l'un qui pleure et s'afflige bruyam-
ment, l'autre qui se réjouit et tressaille d'allégresse. »
3. Ils étaient arrivés à moitié chemin et Marie lui dit:
« Descends-moi de l’ânesse, parce que ce qui est en moi me
presse et (veut) paraitre au Jour.» Et il la fit descendre de
l'ànesse et illui dit : « Où te conduirai-je, et mettrai-je
à l'abri ta pudeur? Car l'endroit est désert. »
morales. Les deux peuples dontil est question, ne sont pas néces-
sairement les Juifs et les paiens, mais plutót les croyants et les
ineroyants.
3. Nous avons déjà expliqué l'expression « au milieu du chemin»,
Les paroles de Marie ne signifient pas qu'elle ressent les douleurs de
l'enfantement, mais simplement que son terme est tout proche; il est
done nécessaire qu'elle descende de sa monture. Un docéte ne se serait
pas exprimé de cette maniére, Nous avons traduit les paroles de
Joseph mo3?.... ἀσχημοσύνην, comme il s'y avait αἰσχύνην que donnent
plusieurs mss.; le sens général reste le méme. Sur les mots « l'endroit
est désert » et sur la mention de la grotte, cf. introduction, p. 54 sq.
Seul le fragment sahidique parle à cet endroit d'une hôtellerie, πανδοχίον»
où Joseph aurait fait descendre Marie. — Il parait qu'au vi? siéele on
vénérait à Jérusalem la pierre que Marie avait sanctifiée en s'asseyant
sur elle à ce moment du voyage. Cette pierre avait été originairement
à trois milles de Jérusalem Cf. Protee., xvii, 2. Après une tentative
qui échoua miraculeusement pour la transporter à Constantinople,
elle avait été dressée en guise d'autel dans l'Éelise du Saint-Sépulcre.
Un pèlerin l'y vit vers 530. Théodosius, De situ terrz sanctæ, dans les
Itinera hierosolymitana, Corpus de Vienne, t. XXXIX, p. 28.
XVIII, 4. Joseph laisse ses fils auprès de Marie. Quelques mss.
ajoutent : « en dehors de la grotte », ce qui est plus convenable; et
part à la recherche d'une sage-femme juive.
248 PROTÉVANGILE DE JACQUES XVIII,2
xal ἀνέθλεψα εἰς τὸν ἀέρα, xoi εἶδον τὸν ἀέρα ἔχθαμθον᾽ xal
Ἐ
!
avébheba εἰς τὸν πόλον τοῦ οὐρανοῦ, xal εἶδον αὐτὸν ἑστῶτα,
χαὶ τὰ πετεινὰ τοῦ οὐρανοῦ ἠρεμοῦντα 2: xal ἐπέῤλεψαι
ἐπὶ τὴν γῆν, xal εἶδον σχάφην χειμένην xol ἐργάτας ἀναχειμέ-
γους, xai χεῖρες αὐτῶν ἐν τῇ σχάφῃ᾽ xal οἱ μασσώμενοι οὐχ
ἐμασσῶντο, xal οἱ αἴροντες οὐχ ἀνέφερον, xal οἱ προσ-
φέροντες τῷ στόματι αὐτῶν
τὰ πρόσωπα ἄνω βλέποντα a
1 ἢ >=
ἦν ,καὶ οὐ προέδαινον ἀλλ᾽ ἵσταντο, xai ἐπῆρεν
τὴν χεῖρα αὐτοῦ τοῦ πατάξα "e x 6
αὐτοῦ ἔστη ἄνω" xal ἐπέῤλεψα ἐπὶ Toy χείμαρρον τοῦ- ovas
RER S " 5 A Σ 2 ! H A ,
sur des nuées que parait le Fils de l'homme. Cette nuée est donc le si-
gnal de l'apparition de Dieu parmi les hommes; c'est bien ce qu'ex--
prime la sage-femme qui s'écrie : « Le salut (ou la rédemption) est arrivé
pour Israël, » La scène de la naissance du Christ est représentée commen LT
3
XIX, 2.8 PROTÉVANGILE DE JACQUES 253
de gazer ce que le texte primitif peut avoir d'un peu cru. D'ailleurs il
faut juger de tout l'épisode non point avec nos idées modernes, mais
d'aprés les idées et les sentiments de l'auteur qui jugeait fort naturel
de faire constater de eisu et de tactu le miracle de l'enfantement. La
premiére sage-femme exprime bien la préoccupation à laquelle veut ré-
pondre l'auteur. Ce combat auquel on se livre de son temps au sujet
de l'enfantement virginal, l’auteur veut qu'il soit définitivement
terminé par le récit de cette constatation. En même temps il veut mon-
trer à son lecteur qu'on n'est pas impunément incrédule à cette vérité,
Le chátiment de Salomé doit servir d'exemple à tous.
2. Salomé châtiée pour son incréduhtá et pour sa curiosité ne perd.
pas confiance, elle fléchit le genou devant le Seigneur. L'auteur ne
pense pas à Jésus enfant : c'est devant le Pére tout-puissant que s'in-
cline Salomé; elle lui dit en effet : « Dieu de nos pères »; elle lui rappelle
qu'elle est de la race d'Abraham (cf. Luc., xii, 16; xix, 9), qu'elle a,
par conséquent, un droit plus spécial à la bénédiction divine. Παραδειγ-
ματίζω a ici son sens étymologique : ne fais pas de moi un exemple.
Meyer suppose que πένησιν est une faute de transcription pour γονεῦσιν
qui est la leçon du syriaque et de Fa, L, Pos. Mais la phrase suivante
montre bien qu'il s'agit des pauvres. Comment, privée de ses mains,
Salomé pourrait-elle secourir les pauvres dont elle a l'habitude de pren-
— dre soin ? Cette incidente montre que Salomé exercait elle-aussi le
᾿ς métier de sage-femme, bien que l'auteur ne parle point de sa profes-
sion. En cette qualité elle était amenée à rendre aux pauvres de menus
— soins médicaux, dont elle ne demandait point le salaire. La manière
un peu dégagée dont elle parle de ses bonnes actions fait songer à la
256 PROTÉVANGILE DE JACQUES XX, 2-XXI,
NI
Wire
Aus
ἤλθε Σαλώμη καὶ ÉbdoraËey αὐτό, λέγουσα 4 προσχυνήσω m ne
>
PROTÉV. — 17
258 PROTÉVANGILE DE JACQUES - XXI, ΓΝ
1 G, Η: ἐξ Ἰουδαίας.
2 D: ἐφ᾽’ ὅλην τὴν Ιου δαίαν. — Syr. : ἃ Bethléem de Juda.
3 F^:éx Περσίδος. Fa, B: ἀπὸ ἀνατολῶν.
4 D, E, F2, G, Syr.: ἐν τῷ πραιτωρίῳ αὐτοῦ. :
5 H ajoute : £y τῷ προφήτῃ. D, F8 ajoutent : Kai σὺ Bq6-
λεὲμ, γῇ ᾿Ιούδα, οὐδαμῶς ἐλαχίστη εἶ ἐν τοῖς ἡγεμόσιν "lou
δά᾽ ἐχ σοῦ γάρ μοι ἐξελεύσεται ἡγούμενος ὅστις ποιμανεῖ τὸν
λαὸν μου τὸν ᾿Ϊσραήλ. — Eth. donne simplement le récit de
saint Matthieu en ajoutant les noms des mages : Tanisuram, Malik
et Sisseba,
6 Fa: Kal ἀπολύσας τοὺς ἀρχιερεῖς ἀνέκρινεν αὐτοὺς ἐν τῷ
πραιτωρίῳ τοὺς μάγους λέγων αὐτοῖς.
7 D: Χριστὸν βασιλέα.
v , 2. «, ES Lo 2 : , , 7 » ὩΝὟ
ζητήσατε xal ἐὰν εὕρητε ἀπαγγείλατέ μοι, ὅπως χἀγὼ
ἐλθὼν προσχυνήσω αὐτόν. 3. Καὶ ἐξῆλθον οἱ μάγοι. Καὶ
ἰδοὺ ὃν εἶδον ἀστέρα ἐν τὴ ἀνατολὴ προῆγεν αὐτοὺς ἕως
εἰσῆλθον εἰς τὸ σπήλαιον, χαὶ ἔστη ἐπὶ τὴν χεφαλὴν τοῦ σπη-
λαίου 3. Καὶ εἶδον οἱ μάγοι τὸ παιδίον μετὰ τῆς μητρὸς
αὐτοῦ Μαρίας 4, καί ἐξέθαλον ἀπὸ τῆς πήρας 5 αὐτῶν
δῶρα, χρυσὸν καὶ λίθανον xal σμύρναν. 4 Kol χρηματισ-
θέντες ὑπὸ τοῦ ἀγγέλου μὴ εἰσελθεῖν εἰς τὴν ᾿Ιουδαίαν 6,
δι᾿ ἄλλης ὁδοῦ ἐπορεύθησαν εἰς τὴν χώραν αὐτῶν.
Judée. Ils partirent donc par une autre route. — N ajoute d'a-
prés Matth., 11, 13-15, le récit de la fuite en Égypte.
P
τὰ
to
3. Élisabeth, dont il avait été si peu question dans tout ce qui pré-
cède, apparaît pour quelques instants au premier plan. La montagne
où elle s’enfuit, emmenant son jeune fils, est la région vague et indéter-
minée où nous avons déjà vu s'accomplir plusieurs prodiges. La ma- :
nière dont la mère du Baptiste est sauvée rappelle divers épisodes des
apocryphes de l'Ancien Testament, en particulier le cèdre qui s'ouvre
pour donner asile à Isaie poursuivi. C'est aussi le théme de nombreuses
légendes. Dans cette retraite miraculeuse, la mére et l'enfant ne restent
cependant point dans l'obscurité, puisque la lumière peut leur arriver.
Cette lumiére ne semble pas due à la présence de l'ange, en ce sens que
ce serait l'ange lui-même qui la répandrait autour de lui; il semble
seulement que, grâce aux bons offices de l'ange, la montagne peut laisser
filtrer la lumière nécessaire. Le texte suppose que les fugitifs feront
un séjour de quelque durée dans cette retraite, l'auteurne se préoccupe
pas d'ailleurs de nous dire comment ils y vécurent et quand ils en sor-
tirent. La recension slave, publiée par Berendts, avait des renseigne-
ments sur ces divers points. L'ange fait sortir dela montagne du pain et
de l'eau. A l’âge de neuf mois, Jean est sevré, et reçoit du miel sauvage
d'un palmier du désert. Quand l'enfant a treize mois, Élisabeth recoit
l'ordre de sortir de sa retraite. A l’âge de cinq ans, Jean est confié à
lange Uriel; c'est alors qu'on lui donne le vétement de poils de cha-
meau qu'il portera toute sa vie. Épiphane le Moine dans la vie de la
Vierge (P. G., t. cxx, col. 201) rapporte qu'Élisabeth, qui était à Beth-
léem, prit Jean et se sauva dans le désert. Elle se cacha quarante
jours dans une caverne, Cédrénus a transcrit ces détails dans son his-
toire (P. G., t. cxxr, col. 365).
264 PROTÉVANGILE DE JACQUES XXII, 3 - XXIII, 3
2. Cette réponse ne fait que fortifier les soupcons d' Hérode; il envoie
une seconde fois des serviteurs vers Zacharie, et cette fois il fait des
menaces, L'Éthiopien suppose qu'il y eut aprés cela un troisiéme envoi,
et une nouvelle menace. Mais cette répétition est inutile.
3. En effet, la réponse de Zacharieà ceux qui le menacent est tout à
fait adéquate. Le texte, il est vrai, est difficile à établir. On peut répartir
les sens en deux groupes. Dans le premier, l'ordre des idées est celui-
ci: « Dieu m'est témoin queje dis la vérité ; si malgré cette affir-
mation tu prétends me tuer, c'est un sang innocent que tu répandras
et dés lors Dieu recevra mon esprit. » C'est l'ordre le plus naturel. Dans
le second groupe, le sens serait celui-ci : « Je n'ai pas peur de la mort,
car je suis innocent. » D’après la plupart des mss., Zacharie mentionne
lui-méme le vestibule du temple comme le lieu de sa mort. Cela aug-
mente la grandeur du crime d'Hérode et le droit de Zacharie au titre
de martyr. Cette mention d'ailleurs était nécessaire, à un moment ou
à l'autre, puisque la légende de Zacharie se donne comme une explica-
tion des mots de Matth., xxii, 35, où Jésus parle de « Zacharie fils de
Barachie, tué entre le temple et l'autel. » Saint Jéróme nous apprend
dans le commentaire de ce passage, qu'à son époque, les pèlerins chré-
tiens vénéraient encore, dans les ruines du temple,les traces du sang
de Zacharie. Au lieu de διάφαυνα plusieurs mss. lisent διάφραγμα, vou-
lant sans doute désigner par ce mot la séparation existant entre le
vestibule et l'autel, Ce texte a des chances d'étre primitif,
266 PROTÉVANGILE DE JACQUES XXIII, 3 -XXIV,
yard
wo
Lt
PV.
— XXIV, 2-4 PROTÉVANGILE DE JACQUES 269
ensuite les portes du temple est prise à I Sam., 11, 15; elle montre bien,
la conception que l'on se faisait postérieurement du temple de Jérusa-
lem.
3. Lorsque les prétres, à l'appel de leur collégue, pénétrent dans le
sanctuaire, il se passe un prodige analogue à celui de la voix qui s'est
fait entendre tout à l'heure. Cette fois, ce sont les lambris du temple
qui font entendre un long gémissement. C'est un miracle semblable
à celui qui se passe à la mort du Christ, quand le voile du temple se
déchire depuis le haut jusqu'en bas. Matth., xxvii. 51. L'analogie
serait méme plus frappante, si on lisait dans le texte comme ont fait
certains mss.: αὐτὰ δὲ περιεσχίσαντο, « et les lambris se fendirent ».
Meyer fait remarquer toutefois, à l'encontre de cette leçon, que l'emploi
du moyen περιεσχίσαντο, à la place du passif, qui se lit dans Matth.,
ἐσχίσθη, indique plus naturellement une action faite par des person-
nes ; que d'autre part la préposition περὶ convient mieux aussi à l'ac-
tion de déchirer les habits qui entourent le corps. On observera cepen-
dant que περισχίζω s'emploierait difficilement sans complément pour
signifier : « déchirer les vêtements», et que d'autre part ce même verbe
s'emploie au moyen avec un nom de chose comme sujet. Il n'est donc
pas impossible que primitivemnet le sens de la phrase ait été celui
que nous avons signalé d'abord, mais d'assez bonne heure on a dû lire
αὐτοί au lieu de αὐτά, puisque le Syr. a compris : «ils déchirérent leurs
vétements. » Le deuil des tribus d'Israél fait penser au deuil dont
il est question, Zacharie, xir, 11-14.
4. Le prétre Siméon qui est désigné par le sort (!) pour succéder
à Zacharie n'est autre que le vieillard dont saint Luc fait mention,
270 PROTÉVANGILE DE JACQUES XXIV, 4-XXV, 2
ἀντ᾽ αὐτοῦ στήσουσιν, xal 1 ἀνέθη ὁ xAïfooc ἐπὶ e"
οὗτος γὰρ ἦν ὁ χρηματισθεὶς ὑπὸ τοῦ ἁγίου πνεύματος, μὴ i
* M LS L4 M € * - € , , οι:
|
XXV. 4. ?' Evo
i
82'Iáxo8ogz ὁ γράψας τὴν ἱστορίαν ταύτην y
ἐν ’Iepouoæhtu, θορύθου γενομένου, ὅτε ἐτελεύτησεν
Ἡρώδης 4, συνέστειλα ἐμαυτὸν ἐν τὴ ἐρήμῳ ἕως xat=#
ἔπαυσεν ὁ 0ógu6oc ἐν ᾽᾿Ϊερουσαλήμ, δοξάζων τὸν δεσπότην.
θεὸν τὸν δόντα μοι τὴν δωρεὰν καὶ τὴν σοφίαν τοῦ γράψαι 92
τὴν ἱστορίαν ταύτην 9. 2. [Ἔσται δὲ ἡ χάρις ἴ μετὰ τῶν
φοθουμένων τὸν κύριον ἡμῶν ᾿Ιησοῦν Χριστὸν, o ἡ δόξα,
εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων" ᾿Αμήν.
"em
274 PSEUDO-MATTHIEU
est bonne; c’est pour avoir voulu se mettre sur le méme pied que
les récits canoniques, que les récits de l'enfance s'étaient attiré les
condamnations ecclésiastiques. C'est done œuvre salutaire que pré-
tend faire l'auteur en substituant à des livres apocryphes la pure|
vérité, telle qu'elle est sortiede la plume d'un évangéliste.
PSEUDO-MATTHIEU 277
Alia epistola.
NU
POMA
di
s
PSEUDO-MATTHIEU 279
c'est une œuvre entreprise uniquement avec des souvenirs sans grande
préoccupation de rester fidéle à l'original. Ceci caractérise fort bien
d'ailleurs l'attitude de ce remaniement latin par rapport au livre de
Jacques; Ps,-Matthieu ne se gène pas pour composer à sa fantaisie,
et même inventer des épisodes complets, qua consequenter scribi potue-
runt. L'ensemble de la lettre laisse donc une impression extrémement
trouble, et il se pourrait bien que l'on ait affaireà un texte fabriqué
en prenant cà et là divers morceaux sans relations entre eux.
Le ms. Paris 4560 donne à la fin de la narration (f? 19) une notice
littéraire qui rappelle la lettre précédente : Onesimus et Joannes epan-
gelista hunc libellum scripserunt eundem signantes. Et quod vidit domi-
nus similiter quod sanctus apostolus et evangelista Joannes sua scri-
pserunt manu hunc libellum litteris hebraicis obsignantes qui a viris
religiosis habeatur. Sed quod beatus Leucius beati Matthæi discipulus,
qui apostolorum gesta [also sermone scripserat, quædam in. hoc opere
addidit superflua, Jeronimus ille doctor propitius episcopis Cromatii
(Chromatio) et Leoderii (Heliodoro) de Hebraico sermone in latinum
deduxit. Et per hoc, orta (sc. ortus) simul et nativitas beatæ Mariz vir-
ginis, atque infantia Saleatoris declaratur, et hereticorum astutiæ ob-
viatur, et eorum fallaciæ excluduntur, atque Christi amor fidelibus aug-
mentatur et crescit. »
280 PSEUDO-MATTHIEU
Alius prologus.
Le prologue que nous publions à la suite de cette lettre est celui des
mss. C et D. Il est apparenté à l'épilogue qui termine le Protévangile
mais l'auteur s'y donne plus nettement la qualité de fils de Joseph et
de témoin oculaire des événements qu'il relate. La plénitude (des
temps) dont il est question n'est autre chose que l'avénement de l'ére
messianique. Cf. Gal., 1v, 4. L'auteur remercie Dieu de lui avoir donné
la sagesse nécessaire pour écrire cette histoire, qui doit montrer aux
douze tribus d'Israél que les temps messianiques sont enfin arrivés.
4 PSEUDO-MATTHIEU 281
Autre prologue.
1 C, E : in Israel. 4
2 C’est la leçon de E ; les autres mss. ont des leçons qui dérivent |
de celle-ci mal comprise. 3r
3 B donne une leçon qui se rapproche de Nat. Mar., 1 ,2. ὃ
^ B:XXX annorum. i
5 C : Achar. D : Agar. D : Aquar.
6 B donne le texte de Nat. Mar., 1, 3.
cryphes en usage chez les hérétiques. Les mots duplicia offerens rap-
pellent les mots du Protévangile:« il offrait en double ses oflrandes au
Seigneur; » mais le sens est différent, il n'est plus question des sacrifices,
mais seulement des aumónes que faisait Joachim. — Possidere eideba-
tur, Joachim est déjà un ascéte chrétien, il est pauvre en esprit. — Pere-
grini ce ne sont pas les étrangers, comme dans Deut., xxrv, 19-21,
mais plutôt les pèlerins ; l'hospitalité accordée au pèlerin est une des
ceuvres de miséricorde.
2. La bénédiction matérielle accordée par Dieu est un trait fréquent
dans l'Ancien Testament. — Filiam Ysachar, c'est le seul endroit où
paraisse cette donnée. Les Grecs, qui connaissent une généalogie
d'Anne, n'ont point connu celle-ci.
284 PSEUDO-MATTHIEU II, 1-2
1 A :sacerdos.
? B pour tout ce paragraphe donne le texte de Nat. Mar., τι.
3 A partir d'ici, C rejoint notre texte, avec quelques variantes.
4 A : Nescio ubi jam moratus sit, eel si mortuum scissem sepultu-
ram ubi (sic) ejus fecissem. — D : Nescio vero si mortuus sit ubi se-
pulcrum ejus inveniam.
« Per viginti annos habui eam, nunc vero quia noluit. Deus
mihi ex ea dare filios, cum verecundia de templo Dei ex-
probratus exivi !: ut quid revertar ad eam semel abjectus |
atque despectus? Hic ergo cum ovibus meis ero quamdiu
hujus seculi Deus mihi lucem concedere voluerit; per
manus autem puerorum meorum pauperibus et viduis et
orphanis, et colentibus Deum partes suas libenter resti-
tuam ?. » 2. Et cum hzc dixisset, respondit ei juvenis :
«Angelus Dei ego sum, qui apparui hodie uxori tuæ flenti |
et oranti, et consolatus sum eam, quam scias ex semine
tuo concepisse ? filiam. Hac in templo Dei erit 4, et
Spiritus Sanctus requiescet in ea; et erit beatitudo ejus
super omnes sanctas feminas, ita ut nullus possit
dicere quia fuit talis ante eam, sed et post eam nunquam
erit ei similis ventura in hoc seculo. Propter quod des-
cende de montibus et revertere ad conjugem tuam, et
invenies eam habentem in utero?: excitavit enim Deus
que avec joie, la vie telle que Dieu la lui a faite; d'autre part les pau-
vres n'auront pas à souflrir de son absence.
2. Angelus Dei ego sum, cf. Tob., xit, 15. — Ex semine tuo concepisse ;
e'est la lecon de quatre mss., confirmée d'ailleurs par ce qui suit : quam
invenies in utero habentem ; ex semine tuo est une addition posté-
rieure, destinée à restreindre le miracle, Mais cette bizarre alliance de
mots donne un sens tout à fait invraisemblable, si l'on songe en parti-
eulier que Joachim est parti depuis cinq mois, — Beatitudo ejus la quali-
té qui la rend beata, bienheureuse, d'un bonheur objectif. On re-
marquera la variante de E : hæc erit templum Dei. — Ut nullus possit di-
cere, l'ensemble de la phrase rappelle les paroles de Sedulius : Nec pri-
mam similem visa est nec habere sequentem. Carm. pasch., 1. ll, vers 68,
P. L., t. xix, col. 600. — 7n utero, l'addition de D «de Spiritu Sancto »
est tout à fait conforme à l'idée du livre, mais elle est contradictoire
^ avec les mots ex semine tuo, — Les mots excitavit Deus semen in ea, sion
les prend à la rigueur, indiqueraient le mode de la conception d'Anne,
PROTÉV.— 19
290 PSEUDO-MATTHIEU
1 B ajoute : et comede.
? A, B : Videntes autem pueri et mercenarü ejus qui eum eo eranl,
? A, B : putabant eum esse mortuum et accedentes vix elevaverunk Í
eum de terra. ll
"
H
1 D : contigit ut soporaretur.
? Leçon de C, D, E. — A, B lisent: vobisque Deus talem dabit
fructum qualem ab initio nunquam habuerunt prophetz nec sanctus
aliquis, nec habituri sunt.
3 C. D : secretarios suos.
4 A : dictum angeli.— Db: angel dicta.
5 A ajoute : et ascende in Jerusalem.
primée dans les mêmes termes que Tob., xir, 12. — Gregarios suos,
ceux qui gardent les troupeaux, une mauvaise lecture a amené la cu-
rieuse lecon de C, D : secretarios suos.
5. Triginta dies. l'auteur a fait la remarque qu'on s'avancait à toutes
petites journées, en faisant paitre les troupeaux,ilfaut bien en effet
que les étapes aient été fort courtes; mais l'auteur n'a sur la géogra-
phie de la Palestine et particulièrement surles distances que des idées
trés confuses. — Angelus Domini, dans le Protévangile, ce sont les messa-
gers de Joachim qui viennent prévenir Anne;la transformation est inté-
ressante. — Ad portam qua vocatur aurea. La désignation est insuflisante.
Joséphe nous apprend, en eflet, que parmiles portes du temple plusieurs
étaient recouvertes d'or ou d'argent : τῶν δὲ πυλῶν αἱ μὲν ἐννέα χρυσῷ xai
ἀργύρῳ χεχαλυμμέναι: πανταχόθεν ἦσαν, μία δὲ ἡ ἔξωθεν τοῦ νεὼ Κορινθίου χάλχου
De bell. jud., V, v, 3; cf. VI, v, 5. Il n'est pas impossible d'ailleurs que
notre auteur ait pensé, non à une porte du temple, mais à une porte de
-l'eneeinte de Jérusalem, on ne voit pas bien Joachim arriver avec tous
294 PSEUDO-MATTHIEU HLS-I
iy
TS
ur
oct
o
ses troupeaux à la porte du temple. — S/ans orare, l'auteur veut montrer
sa connaissance des usages juifs. Cf. Matth., vi, 5, in angulis platea-«
rum stantes orare. — Et ecce jam concepi. L'art du moyen âge, sur la foi
de ces paroles, a adopté la scène de la porte d'or comme une desrepré-
sensations de l’(Immaculée)-Conception de Marie. — Gratularetur, cf
Luc., r 57-58, à propos de la naissance de Jean-Baptiste; peut-ótre -
faudrait-il traduire:« toute la terre d'Israél se félicitait (se réjouissait) -
de cette bonne nouvelle. » +
IV.1. Mensibus novem, la lecon de B, mensibus IIII, est destinée ἃ |
expliquer les mots ez semine tuo concepisse du chapitre précédent. En ^
ajoutant les cinq mois du séjour de Joachim dans le désert à ces quatre :
mois, on obtient les neuf mois réglementaires. En définitive, Marie au-—
rait été conçue ez semine Joachim avant le départ de ce dernier pour le -
désert. C'est évidemment une correction postérieure,— Pseudo-Matthieu« "v4
BU δ΄. IV PSEUDO-MATTHIEU 295
aulem ejus facta sunt alba sicut nix (grec: ὡς τὸ φῶς); par son habi- -
leté dans le travail manuel.
2. indique ensuite son règlement de vie, nous avons traduit les mots
tertiam, nonam, par les mots correspondants, tierce, none. L'auteur
pense que la laus perennis s'accomplissait suivant les règles de l'office 1
canonique en nsage de son temps. La journée monastique était parta-
VI 1-3 PSEUDO-MATTHIEU 299
1 B, D : duodecim.
? E: jam pro consuetudine feminea in templo Dei illam morari
non posse.
3 D : octava. — À : tertia octaea.
4 D : Abyachar vel Ysachar.— D, E : Isachar.
5 B ajoute : ne aliquis eam decipere possit.
1
1
VII, 2-VIII, 2 PSEUDO-MATTHIEU 305
Mais l'idée de Joseph est trés singulière, et l'on voit qu'il n'a pas trés
bien compris le róle qui lui revient. Le grand-prétre exclut cette hypo-
thése, mais la maniére dont il parle du mariage futur de Joseph montre
que l'auteur duremaniement n'a pas bien saisi le sens du Protévangile,
Il semble vouloir distinguer entre les fiancailles etle mariage proprement
dit. Tout ceci témoigne d'une certaine incohérence dans les idées de
Pseudo-Matthieu, qui hésite entre deux conceptions: celle du Froté-
vangile qui fait de Marie une virgo subintroducta, celle des Évangiles
canoniques qui font de Marie l'épouse légitime de Joseph,
B
310 PSEUDO-MATTHIEU VIII, 4-5 —
1 B: istius infantulæ.
? A, B ajoutent : ad solatium.
3 Les noms des vierges différent beaucoup suivant les mss.
4 C,D :nendam.
5 C, D : in fatigatione sermonis.
me non voilée sa maternité divine. Les mots beata es Maria, etc., sem-
blent être l'écho d’une formule liturgique, — Lux de cælo, allusion au pro-
logue de saint Jean, r, 9: Eratlux vera quz illuminat omnem hominem
venientem in hunc mundum. L'idée est heureuse de raccorder ainsi
les deux prologues de saint Luc et de saint Jean.
2. Tertia die, dans le Protévangile, c'est immédiatement après le retour
de Marie de la fontaine.— Juvenis, cf. plus haut' rir, 1.—Purpuram fait al-
lusion au trait mentionné dans Protée.. x1, 1. Le thème de Marie tenant la
pourpre à la main au moment de l'annonciation était devenu classique.
— Noli timere, l'absence de la salutation de Luc., r, 28, tient à ce que l'au-
teur du remaniement serre d'assez prés le récit du Protévangile, lequel
avait mis la salutation auprès de la fontaine. Comme cette salutation
manque ici, l'équilibre du récit n'est pas conservé, On remarquera en
outre la suppression detout dialogue. L'auteur est censé renvoyer à
l'Évangile canonique. — La substitution de regem qui imperet, etc., aux
mots de l'Évangile s'explique par l'influence de Sedulius, Carm. Pasch.,
11, 63 sq. : Salve sancta. parens, enixa puerpera Regem qui calum ter-
ramque tenet per sæcula etc., auquel notre auteur a déjà emprunté
plusieurs expressions.
X. 4. Mensibus novem, neuf mois depuis qu'il avait reçu Marie dans
sa maison; comme, d'après l'auteur, l'annonciation
a dü avoir lieu peu
314 PSEUDO-MATTHIEU X, 12
|
suam invenit Mariam prægnantem. Et totus contremuit et
positus in angustia exclamavit et dixit : « Domine Deus,
accipe spiritum meum, quoniam melius est mihi mori
|
|
quam vivere. » Cui dixerunt virgines quæ cum Maria
erant : « Quid ais, domine Joseph ?? Nos scimus quoniam
vir non tetigit eam; nos scimus quoniam integritas et
virginitas in ea immaculata perseverat 3, Nam custodita
est a Deo, semper in oratione nobiscum permansit 4, quo-
tidie cum ea angelus Domini loquitur 5; quotidie de manu
|
angeli escam accepit. Quomodo fieri potest ut sit aliquod PT
a
dun
ni
dé
X, 1-2 PSEUDO-MATTHIEU 315
à ses travaux, à Capharnaüm du bord de la mer, car il
était charpentier; 1] y demeura neuf mois. Et rentré dans
sa maison, il trouva Marie enceinte. Il trembla de tous ses
membres et plein d'angoisse il s'écria : « Seigneur Dieu,
reçois mon esprit, car il me vaut mieux mourir que vivre.»
Les vierges qui étaient avec Marie lui dirent :« Que dis-tu,
seigneur Joseph ? Nous savons bien, nous, qu'aucun
homme ne l'a touchée; nous savons que son intégrité et
que sa virginité demeurent sans tache. Car elle a été gardée
par Dieu; elle est toujours demeurée en priére avec nous;
chaque jour un ange du Seigneur converse avec elle, cha-
que jour c'est de la main d'un ange qu’elle reçoit sa nour-
riture, Comment peut-il se faire qu'un péché soit en elle?
Et vraiment si tu veux que nous te dévoilions nos soup-
cons, ce n'est pas un autre qu'un ange de Dieu qui l'a ren-
due enceinte. » 2. Et Joseph leur dit : « Pourquoi chercher
à me tromper et à me faire croire que c'est un ange du
Seigneur quil'a rendue enceinte ? Il est possible, en effet,
qu'un homme se soit fait passer pour un ange du Sei-
gneur et l’ait trompée. » Et ce disant il pleurait et s'é-
criait : « De quel front irai-je (maintenant) au temple de
sa houche les paroles que nous avons signalées chez certains auteurs
grecs. On ne lui fera plus tenir les propos qu'il tient dans le Protévan-
gile. De méme, c’est aux compagnes de Marie et non plus à Joseph
qu'est attribuée l'idée bizarre que la conception de Marie serait dueà
un ange.
2. Seducere, non pas séduire, mais chercher à tromper. — Potest autem
fieri, elle n'a pas été séduite à proprement parler, elle a été trompée
sur la qualité de celui qui lui parlait. C'est là une excuse pour Ma-
rie, mais non pour Joseph, puisqu'il aurait dà veiller avec soin sur
les relations de Marie. C'est pourquoi Joseph est dans un si grand
désespoir. La faute retombe tout entiére sur lui. On remarquera la
parenté étroite entre ces paroles de Joseph,et celles de Protes., xim, 1.
— Occultare se et dimittere eam, dans le Protévangile, aussi bien que
dans Matth., 1, 19, il semble que Joseph veuille secrètement renvoyer
Marie. Cette solution ne parait plus convenable à notre auteur;
s'emparant des mots de la Vulgate : voluit occulte dimittere eam, ilima-
316 PSEUDO-MATTHIEU X, XI
rité est d'abord pour Marie. —Nec videre voluit, allusion au vœu de la
Vierge, c'est un vœu de virginité parfaite.— Devotabat se, jurait ses
grands dieux, On remarquera la variante de E:«Joseph jurait qu'au-
cun homme n'avait jamais touché Marie, » Leçon inexacte, Joseph ne
doit pas révéler le secret qu'il tient de l'ange. — Aquam potationis Do-
mini, tous les mss. lisent ainsi, mais on a un sens bien plus satis-
faisant en lisant, aquam probationis Domini, qui est la traduction lit-
térale de ὕδωρ ἐλέγξεως.
|
TI 4:3 PSEUDO-MATTHIEU 319
E
Pseudo-Matthieu se rappelle que ce sont des Juifs qui sont en cause,
et il les dépeint comme des incrédules. Le Protévangile n'avait pas cette
note aigre à l'endroit du judaisme. — V ieit Dominus, c'est la manière
dont la Vulgate traduit régulièrement la formule de serment : Z% ὁ
χύριος.- Et hoc Deo meo. votum feci, etc., on croirait une formule de
vœux monastiques; les expressions ont une saveur liturgique.
5. Clamantes et dicentes, réminiscence verbale de l'antienne du di-
manche des Rameaux : Pueri Hebræorum ... clamantes et dicentes,
PROTÉV. — 21
322 PSEUDO-MATTHIEU XIL
5- XIIL 4 4
T
XII, 5 - XIII, 1 PSEUDO-MATTHIEU 323
1 A, B ajoutent : ut te visitent.
? A, B : eas intrare.
3 A, B ajoutent : Salome non ingressa.
4 B: Quod audio, nisi probavero certe non credam. Ingressa ad
beatam virginem dixit : Volo probare palpando te utrum verum sit
quod dixit Zelomi.
5 A, E ajoutent: qua peperit (À venit?) lumen verum, et post
partum eirgo permansit.
M
5. Cumque hzc diceret, apparuit juxia illam juvenis —
quidam valde splendidus dicens ei : « Accede ad infantem :
et adora eum, et continge de manu tua, et ipse salvabit te,
quia ipse est salvator seculi et omnium sperantium in
se. » Qua confestim ad infantem accessit, et adorans eum
tetigit fimbrias pannorum in quibus infans erat involutus,
et statim sanata est manus ejus. Et exiens foras clamare
ccpit et dicere magnalia virtutum quas viderat ! et qua
passa fuerat, et quemadmodum curata fuerat, ita ut ad
praedicationem ejus multi crederent.
6. Nam et pastores ovium ? asserebant se angelos vidisse
in medio noctis hymnum dicentes, Deum czli laudantes
et benedicentes, et dicentes quia natus est salvator om-
nium, qui est Christus Dominus, in quo restituetur salus
Israel 3. 7. Sed et stella ingens a vespere usque ad matuti-
num splendebat super speluncam, cujus magnitudo nun-
quam visa fuerat ab origine mundi. Et propheta qui fue-
rant in Jerusalem dicebant hanc stellam indicare nativi-
tatem Christi, qui restauraret promissionem non solum
Israel sed et omnium gentium 4.
1 B ajoute : in spelunca.
? E ajoute : qui erant in ipsis partibus venientes. — B : qui erant
in regione illa custodientes gregem suum.
3 B : dicentes : Gloria in excelsis Deo et in terra paz hominibus bo-
nz voluntatis.Qui et dixerunt : Natus est hodie saleator mundi qui...
^ E: qui restauraret, sicut promiserat non solum Israel, sed et
omnes gentes.
saint Luc, ayant voulu se rallier à saint Matthieu pour les récits de l'en-
fance, il avait laissé de côté le ITIe Évangile. Ps.-Matthieu n'éprouve
nulle difficulté de concilier les deux récits canoniques ; et bien qu'il
n'indique pas d'une facon expresse l'adoration des bergers, il laisse en-
tendre qu'il faut chercher dans saint Luc, un récit complet des événe-
ments. — Quia nalus est Saleator, cf. Luc., 11, 113, avec suppression carac-
téristique des mots in civitate David; en effet, la naissance de Jésus a eu
lieu en pleine campagne.
T. Stella ingens, cen'est pas l'étoile des mages, puisqu'elle demeure
continuellement au-dessus de la grotte, tandis que l'astre des mages
les guide. Cependant elle est décrite à peu prés dans les mémes termes
que l'étoile des mages,cf. Protev., xx1, 2.—Prophetæ qui fuerant, la phrase
est assez obscure; on peut entendre que les anciens prophètes d'Israél
avaient autrefois prédit la signification de cette étoile; ou bien 1]
330 PSEUDO-MATTHIEU XIV-XV, 1
1 C. D : tredecim.
? B:a Spiritu S.
3 B: Visitavit et fecit redemptionem plebis suæ Israel benedictus
Dominus Deus noster.
^ B ajoute : se ad portam templi.
5 B : accepit in ulnas suas et dizit,
$ B ajoute : Et cum esset CXII annorum et vix posset se ipsum
regere, portaeit puerum in ulnis suis usque ad altare templi Domini.
Senex puerum portabat, sed puer senem regebat. Tunc locutus est
Jesus dicens : Exaudita est oratio tuo, Symeon. Et stupefacti sunt
omnes magistri templi de eerbo quod infans locutus est.
7 B : Quz dixit : Ecce positus est in ruinam et in resurrectionem
multorum in Israel, ipsius animam pertransibit gladius ut revelen-
tur ex multis cordibus cogitationes, qui seculi redemptio est. Tunc
reversi sunt cum eo parentes ejus in Bethleem.
XVI. Secundo anno, les mss. oflrent sur cette date des variations
importantes; nous avons déjà vu que D place l'adoration des magés
avant la présentation, C la met deux jours aprés. Cette donnée est
celle qui semblerait le mieux se concilier avec le texte de saint Mat-
thieu, τι, 1; l'adoration des mages aurait suivi de prés la naissance
du Christ. Mais comme d'autre part le massacre des Innocents ἃ dü
suivre d'assez prés ladoration des mages, on se demande pourquoi
XV, 3-XVI,2 PSEUDO-MATTHIEU 335
dut faire un voyage à Rome, soit pour s'y disculper d'un crime de lèse-
majesté, soit au contraire pour accuser ses deux fils Alexandre et Aris-
tobule. C'est seulement au retour de ce long voyage, qu'il put s’occu-
per dela question des mages et donner les ordres relatifs au massacre de
Bethléem.C'est un écho de cette explication que l'on retrouve dans le ms.
D; elle n'a pas chance d’être originale; c'est assez tard en eflet que cette
explication s'est accréditée dans le moyen âge latin. Pierre Comestor
(f 1178) semble avoir été le premier à la mettre en circulation dans
son Histoire scolastique (P. L., t. cxcvrrr, col. 1543). Il nous semble
done, tout bien considéré, que le texte original de Pseudo-Matthieu
mettait l'adoration des mages deux ans après la nativité et le mas-
sacre des innocents peu après la visite des mages.
Le récit de Pseudo-Matthieu donne ensuite la narration de la fuite
PROTÉV, — 22
338 . PSEUDO-MATTHIEU — XVII,
riam et infantem, et per viam eremi perge in Ægyptum.
Joseph vero secundum angeli dictum ivit !,
De nativitate Mariæ.
Præfatro.
Préface,
ιν
IV, 1-V,2 NATIVITÉ DE MARIE 351
dés l'instant de sa naissance, elle demeurera pendant les
trois années de son allaitement dans la maison paternelle;
ensuite, consacrée au service du Seigneur, elle ne s'éloignera
pas du temple jusqu'à l’âge de discrétion. Là, en somme,
servant Dieu jour et nuit dans les jeünes et les oraisons, elle
s’abstiendra de tout ce qui est impur; elle. ne connaîtra
Jamais d'homme; mais seule,sans avoir jamais eu d'exem-
ple, sans tache, sans corruption, sans union avec un hom-
me, vierge elle enfantera un fils, servante elle enfantera
son: Seigneur, celui qui sera par gráce, par titre, par
action le sauveur du monde. 2. Ainsi léve-toi, monte à
Jérusalem, et quand tu seras arrivée à la porte qu'on
appelle (la porte) d'or, parce qu'elle est dorée, là en guise
de signe tu rencontreras ton époux sur l'état duquel tu es
inquiète, Quand doncces choses seront ainsi arrivées, sache
que ce que je t'annonce s'accomplira sans aucun doute. »
VII.4. Cum etatis processu, cf. Luc., 11, 52, et Jesus proficiebat sapien-
tie et ætate et gratia apud Deum et homines, et I Sam., i, 26.
— Juxta
Psalmistam, Ps. xxvr, 10 (Vulg.): Quoniam pater meus et mater mea
dereliquerunt me, Dominus autem assumpsit me. Le souci de montrer
sa science scripturaire rend notre auteur un peu dur pour les vieux
parents de Marie qui n'avaient dà se séparer qu'à regret de leur enfant. —
Ab angelis frequentabatur, il n'est pas parlé de la nourriture apportée — -
par les anges : l'auteur peut bien admettre la visite des anges, mais il E
recule devant le réalisme de l'apport de la nourriture quotidienne. Il 1
est tout naturel qu'une sainte religieuse soit réjouie tous les jours «
par la visite des anges; il l'est moins qu'elle soit nourrie par eux. j
2: Épisode correspondant à celui de la demande en mariage par le 1
4
"
|VII, 4-2 NATIVITÉ DE MARIE 355
io
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DO
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ct
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ΠΟ
E VII, 2- VIII,4 NATIVITÉ DE MARIE SA
4. Nuptui habiles non conjugatos, il n'est pas fait mention des veufs,
ils sont plutôt exclus si l'on traduit non conjugatos : n'ayant pas été
mariés,— Florem germinasset, comme dans l'épreuve racontée, Num.,
VIE, Ὁ:
VIII. 4. Joseph devait demeurer à Bethléem qui semble être sa ville
natale Cf, Luc., ri, 3-4, Si l'on parle de son grand âge, il n'est fait
358 NATIVITÉ DE MARIE VIIL 4 -IX.4
font aller aussitót Marie dans la maison de Joseph ; ici Joseph se rend
seul dans sa demeure, tandis que Marie retourne à Nazareth. Cela tient
à la distinction des fiancailles et du mariage, distinction qui est conçue
au point de vue occidental. — Bien que l'auteur ne donne pas à Marie
le titre de reine des vierges, il en accepte cependant l'idée. Marie doit
être entourée d'un cortège de vierges. — Ad domum parentum ne
suppose pas nécessairement que les parents vivaient encore.
IX. 1. La première annonciation à la fontaine a disparu. Cette scène,
pour ainsi dire canonisée dans l'Église grecque, a semblé suspecte à
l'auteur, puisqu'elle n'est point relatée dans saint Luc. — Modum vel
ordinem, expression que l'auteur a dû trouver toute faite, et dont il
360 NATIVITÉ DE MARIE IX 44
de Jésus. Au fait, son but était atteint; 1l a comblé par quelques brèves
indications les lacunes des Évangiles relativement à l'enfance de Marie,
il ne lui reste plus qu'à laisser la parole aux évangélistes eux-mêmes,
Est-il besoin de faire remarquer, en terminant, que le choix fait parl'au-
teur dans les légendes mariales a été intelligent, puisque seuls les épi-
sodes qu'il mentionne sont demeurés classiques dans l'Église latine?
jor ica dE
TABLE ALPHABETIQUE
DES MATIÈRES ET DES NOMS PROPRES
PROTÉV, — 24
ENS SES ἢ PP AE. VER (| MT ME
ACA D ! ; -
Ψ
Mages, 4, 7, 67, 68, 257, 258, 259, naissance avant terme, 198.
261, 264, 333, 335, 336. naissance virginale (voir virginité
Magnificat, 16, 202, 226. in partu).
Maïa, 55. Nationale (Bibliothéque), 63, 67,
Maître souverain, 41, 189, 256. 68, 69, 73.
Makarius de Moscou, 90. Nativité de Marie (livre de la), 7
Male, 160. 21. 99.) 31,739, A55 25: 75 “ἢ:
Manichéens, 101, 103, 106, 141. 101, 107, 149, 151, 156, 1688:
142, 273. 165, 169.
Maria Cleophæ, 131, 132, Nativité de Marie (féte), 68, 118,
Maria Jacobi, 131. 119, 133, 148, 150, 158, 160.
mariage, 24, 29, 30, 52, 144, 359. Nazaréens, 82.
Mare, 10. Nazareth, 30, 73, 113, 126, 237,
Marcionites, 82. 335, 342, 349, 351.
Marie, 2, 3, 4, 6, 7, passim... Néander, 165, 180, 196.
_dispensatrice des grâces, 40, Neubert, 27, 32, 37, 110.
nom de Marie, 8, 198, 199, 203, Nicéphore Calliste, 130, 217.
295, 348. Nicétas David, 122, 123.
Martin François, 44. Noél Alexandre, 49.
Martin Paulin, 110.
martyres des apôtres, 105, 278, CEcuménius, 131,
martyrologe, 134, 150, Olier, 162.
Matthieu (S.), 6, 10, 74, 76, 230. Opus imperfectum in Mattheum,
Maxime de Turin, 146. 145.
Méchitaristes de Venise, 70. Origéne, 13, 28, 29, 38, 57, 82, 83,
Médicis (Bibliothèque), 73. 86, 90, 97, 99, 100, 109, 179.
Méliton (Pseudo), 105, Osiris, 94, 200. '
972 PROTÉVANGILE DE JACQUES
I. ANCIEN TESTAMENT
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EME en eo ML. n LANI. Las 203 DEV de. 0 DE CUM 195
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Brovembes vrir, 22......... 287 | Ezéchiel, xr, 13-14 ...... 207
Sagesse, xvi, 14-15....... 249. Daniel, *v1t; 419 5-2.E 251
Beelomaste, vr,12 .........: 220. I OS: 1: 10.. RTE MTS 195
LECTEURS 994 1D41,0199 πες REN 195
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