Espaces de Projets - Rapport Définitif 4
Espaces de Projets - Rapport Définitif 4
Espaces de Projets - Rapport Définitif 4
REGION RABAT-SALE-KENITRA
PHASE 3
ESPACE DE PROJETS
Ayad Etudes Version définitive Mai 2020
Rapport Espaces de projets
SOMMAIRE
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
AVANT-PROPOS
Ceci a permis d’asseoir le contexte général et de fonder les propositions de Projets nécessaires
à réaliser, afin de concrétiser le Développement Humain et l’Aménagement Territorial
souhaité pour chaque Espace de Projets, intégré dans sa Zone d’Aménagement et de
Développement.
Ces propositions de Projets sont le fruit de la synthèse des résultats et recommandations des
multiples séances de travail, de discussion et de concertation que le BET a pu avoir avec
différents responsables régionaux ou locaux, d’une part, ainsi que des investigations diverses
menées sur le terrain, à travers le territoir régional, d’autre part.
Abdellatef FADLOULLAH
Chef de projet et coordinateur du Rapport
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Rapport Espaces de projets
Introduction méthodologique
LES TERRITOIRES
D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DE
LA REGION RABAT-SALE-KENITRA
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Rapport Espaces de projets
domaines, privilégiant évidemment les aires géographiques jugé les plus rentables à exploiter,
au sein même du « Maroc utile », ainsi que les agglomérations de population étrangère, dans
les villes comme dans les campagnes.
Il ne reste pas moins que, malgré la grande diversité des interventions publiques et des
efforts déployés à tous les niveaux, différentes formes de disparités socio-économico-
spatiales demeurent encore prégnantes à plusieurs égards, notamment entre l’aire urbaine
de la côte méridionale et certaines zones d’irrigation dans la plaine et le sahel,
économiquement actives, démographiquement dynamiques et socialement bien desservies,
d’un côté, et le monde des espaces ruraux, bour notamment, dont la faiblesse des activités et
des équipements, ainsi que la pauvreté des populations, accroissement la crise et hâtent le
dépeuplement, de l’autre.
2- Identification et délimitation des aires d’aménagement
La Région RSK présente ainsi des aspects d’hétérogénéité multiples. Sa stratégie de
développement régional qui est censée accomplir un aménagement rationnel et équilibré de
l’espace, avec les objectifs d’équité sociale et de durabilité du processus d’intégration à
tous les niveaux, devra donc s’appuyer sur les atouts locaux de chaque territoire, afin que la
dynamique de développement s’enracine au mieux dans tous les « terroirs » socio-
économico-culturels qui composent la Région.
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Rapport Espaces de projets
faire une synthèse nécessairement réductrice d’une réalité complexe, d’un côté, et que
l’on ne peut absolument pas éviter l’infiltration d’une certaine dose de « subjectivité »,
inhérente à tout essai de réflexion sur les questions socio-économiques, dans l’opération de
délimitation des espaces d’aménagement, de l’autre.
Les critères sur lesquels s’est basée l’opération de délimitation des aires d’aménagement, dans
la Région RSK, ont été déduits de l’analyse diagnostique, tout en les mettant en perspective
avec les impératifs de déclinaison de la stratégie d’aménagement régionale au niveau local.
Ces critères sont de différents ordres et d’inégale importance certes, mais chacun peut peser
dans le façonnement de l’aménagement de tel ou tel territoire, en fonction des combinaisons
qu’il favorise ou qu’il gêne dans le cadre d’un développement spontané ou volontariste.
Or, ces différentes caractéristiques naturelles présentent des disparités et des contrastes
bien accusés dans la Région où les grandes variations d’altitude et de relief depuis le niveau
de la mer à l’ouest jusqu’aux hauteurs dépassant parfois 1200m au sud-est, introduisent des
nuances bien marquées dans la configuration de l’espace, engendrant ainsi des conditions plus
ou moins favorables à l’importance de la présence humaine, aux formes d’utilisation du sol,
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Rapport Espaces de projets
En dépit de leur influence certaine et parfois forte, les facteurs physiques sont loin d’être
déterminants dans le façonnement des territoires. Ceci doit beaucoup plus aux données
humaines qui s’expriment, en matière d’aménagement spatial, par l’examen de paramètres
essentiels dont la variation à travers la Région peut renseigner sur les niveaux de dynamisme
qui caractérise les différents espaces. Afin de pouvoir comparer les différentes situations
spatiales, l’opération de délimitation des Espaces de Projets a retenu les éléments généraux
disponibles pour l’ensemble des composantes du territoire régional. Cela concerne d’abord
des critères d’ordre démographique, notamment le volume de population et son évolution
dans le temps, ainsi que les variations de densité, ensuite le degré d’ancienneté du peuplement
et, enfin, la nature de la formation sociale en place, notamment son caractère urbain ou rural.
Trois critères essentiels ont été pris en compte dans la reconnaissance des Espaces de Projets
de la Région, à savoir le type et le niveau de production économique dominante, les
potentialités latentes de production et d’activité à mettre en valeur, le niveau
d’intégration à l’économie de marché. Là aussi, la Région présente de très grandes
oppositions entre la zone littorale méridionale où se concentre la quasi-totalité de la
production industrielle, du commerce moderne, tertiaire supérieur et de l’activité touristique,
d’un côté, et l’arrière-pays où dominent largement les activités agro-pastorales avec des
commerces et des services courants, de l’autre. Dans l’une et l’autre zones, des écarts
importants existent entre les espaces où les potentialités de développement économiques ont
été en bonne partie mises en valeur et d’autres où ces potentialités, parfois de qualité
exceptionnelle, n’ont été que très faiblement valorisées ou restent encore à l’état de friche.
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Rapport Espaces de projets
d’ouverture sur les marchés internes et externes et, donc, sur les niveaux d’insertion dans
les économies régionale, nationale ou internationale. A cet égard, les écarts sont énormes
entre la bande côtière faisant partie du principal corridor économique du Maroc, le
couloir de communication essentiel qui relie ce corridor littoral à l’intérieur du pays et
les espaces "marginaux", peu concernés par les grandes activités d’échange, par manque de
biens à offrir et par faiblesse de la demande locale, sachant que les situations différent
sensiblement dans ces espaces périphériques en fonction de leur localisation géographique par
rapport aux zones limitrophes, d’une part, et du niveau d’évolution de leur système de
production, d’autre part.
2.4- L’incidence profonde des infrastructures de transport
Là encore, les disparités sont grandes entre les espaces bien desservis par d’importants axes
de communication (littoral et couloir Rabat-Salé-Meknès-Fès), ceux qui possèdent des
réseaux routiers de densité et de qualité moyennes, et ceux dont les voies sont rares, de niveau
peu satisfaisant dans l’ensemble et parfois pratiquement aveugles se terminant en cul-de-sac
particulièrement dans les zones montagneuses du sud-est.
2.5- L’effet moteur de l’urbanisation
A cet égard, la Région présente une opposition tranchée entre la zone littorale sud où
l’urbanisation, plus ou moins ancienne, s’est répandue de manière accélérée et tentaculaire au
cours du siècle écoulé, d’un côté, et le reste du territoire globalement sous-urbanisé, de
l’autre.
2.6- Le rôle décisif du statut et de l’encadrement institutionnels
Depuis l’Indépendance, les collectivités locales marocaines ont été inscrites dans des cadres
administratifs communaux qui, dans la majeure partie, ont repris les délimitations ethniques
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Rapport Espaces de projets
Par contre, les promotions de certaines entités ou espaces urbains au rang de Municipalité ou
de Préfecture, ainsi que l’institution du statut de Wilaya, ont instauré des cadres de gestion et
de gouvernance particuliers ayant des impacts multiformes sur l’ensemble de la vie
économique et socio-culturelle des espaces concernés, ce qui devrait influencer fortement la
mise en œuvre des projets de développement et d’aménagement.
3- Les Zones d’Aménagement et de Développement (ZAD) et Espaces de Projets
(E.P)
La combinaison raisonnée des principaux critères de typologie, présentés plus haut, permet de
reconnaître de grandes entités spatiales qui se caractérisent, chacune, par une homogénéité
interne relativement forte, tant au niveau des aspects naturels et des formes de peuplement,
que celui des types de production économique ou des problèmes d’aménagement spatial. Ce
sont là de grandes aires sous-régionales pour lesquelles il est nécessaire de concevoir des
actions de développement appropriées, dans le cadre de la stratégie d’aménagement
régionale globale. Ainsi, sept grandes zones d’aménagement et de développement (ZAD)
ressortent clairement au sein de la Région. Elles correspondent à des espaces géographiques
bien individualisés, se distinguant chacun par ses données physiques et humaines qui lui
confèrent son cachet propre et informent sur ses "vocations" économiques actuelles et futures.
Chaque ZAD se structure en fonction d’une ville importante, censée remplir les diverses
fonctions de métropole sous-régionale que favorise son rang de chef-lieu de province actuelle
(Kénitra, Khemissate, S. Kacem, S. Slimane) ou potentielle (Tiflate, Souq Larbaa), ce qui lui
confère des capacités administratives, économiques, sociales et financières nécessaires pour la
mise en œuvre et la fructification des projets de développement et d’aménagement concernant
la zone dans son ensemble ou les Espaces de Projets qui la composent. Le cas de la
conurbation de Rabat-Salé-Temara représente une ZAD particulière qui gravite autour de la
Capitale.
Les ZAD diffèrent beaucoup par leur superficie et leur effectif de population. Celle du littoral
de Bouregrag, qui comprend les 3 préfectures de Rabat, Salé et Temara, compte près de la
moitié de la population de la Région sur moins de 1/8 de l’étendue de celle-ci. A l’autre
extrême, les zones sud-orientale et centre sud, qui couvrent ensemble plus de 2/5 de la
superficie régionale, comptent juste un peu plus de 1/10 de la population actuelle de RSK. Les
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Rapport Espaces de projets
rapports population/superficie sont totalement inversés dans ces deux cas, appartenant la
moitié méridionale de la Région, ce qui souligne bien la violence des contrastes démo-
spatiaux qui la caractérisent et dont témoignent les grands écarts de densité de population
enregistrant plus de 1000 habitants au km² dans la zone littorale, soit 15 fois plus forte que
dans les zones intérieures où elle est en moyenne de 70 seulement.
Population, densité et taux d’urbanisation des ZAD de RSK
L’une des caractéristiques fondamentales de distinction entre les Zones d’Aménagement et,
du coup, entre les Espaces de Projets, est le niveau d’urbanisation qui reste encore
particulièrement bas, inférieur à 1/3 de la population totale dans les Zones du Haut Gharb
septentrional (25%), et du Gharb central (32%), alors qu’il se situe entre 2/5 et 3/5 dans les
zones nord oriental, du Haut Gharb oriental, du sud oriental et du sud occidental. Il atteint 3/4
dans la zone du littoral du Sebou et 19/20 dans celle du littoral de Bouregrag. Ces territoires
sous-régionaux présentent des écarts importants dans leur dynamisme démographique, dans la
mesure où les deux zones littorales, Bouregrag et Sebou, se sont accaparé près de 4/5 du croît
global de la population intervenu entre 1994 et 2014, soit 910.000 sur 1.164.000 habitants
supplémentaires. Ces grands écarts de rythme d’accroissement, rapportés à la masse
démographique des zones, entraînent l’augmentation ou la diminution du poids de chacun
d’elles dans la population régionale, indicateur patent de la vitalité ou de la faiblesse
économiques du territoire.
Evolution de la population et du poids démographique des ZAD
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Rapport Espaces de projets
Plus que la grande conurbation du Bouregreg (constituée des trois Préfectures), qui a certes
enregistré le croît démographique le plus massif, grâce à la masse considérable de sa
population, au taux de 1,8% l’an en 1994 et 2014, c’est bien la conurbation de Sebou
(Kénitra, villes stellites et banlieue rurale) qui a affiché le rythme d’accroissement le plus
élevé, de l’ordre de 2,3% en moyenne par an. Il faut aussi souligner l’importance de
l’augmentation de la population du Haut Gharb septentrional, à très forte majorité rurale (3/4)
et dont les agglomérations urbaines sont modestes, qui s’est faite au taux de 1,3% par an,
dépassant de loin d’autres ZAD dont le niveau d’urbanisation est très nettement supérieur. Les
ZAD les moins dynamiques correspondent aux ailes orientales et méridionales de la Région
qui connaissent toutes une émigration forte et continue en raison de la stagnation, voire la
détérioration de leurs conditions économiques.
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
LA ZONE D’AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT DU
LITTORAL DE BOUREGRAG
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Rapport Espaces de projets
Cette zone littorale s’étend sur près de 2240 km², soit 1/8 de la superficie totale de la
Région, mais concentre près de la moitié (48%) de la population de celle-ci. Avec plus de
2,3 millions d’habitants actuellement, elle abrite la deuxième conurbation du Maroc et
affiche ainsi l’une des densités démographiques les plus élevées du pays, dépassant au
total le millier d’habitants au km² en moyenne, voire plus de 4000 dans l’espace effectivement
urbanisé qui couvre 500 km² environ. A tous les égards, c’est la Zone d’Aménagement la
plus composite de la Région : des contrastes saisissants, souvent brutaux, jaillissent à tous
les niveaux entre les différents territoires qui constituent chacun un Espace de Projets
remarquable. Quatre grandes unités spatiales peuvent être ainsi distinguées au sein de cette
ZAD, commandées chacune par un centre urbain plus ou moins important, mais gravitant
toutes dans l’orbite directe de la Capitale. Il s’agit de :
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Rapport Espaces de projets
Alors que Rabat, a connu une quasi-stagnation de sa population à partir des années 1990,
avant d’entamer une phase de forte diminution (-50.000 hab.) pendant la décennie
intercensitaire 2004-2014, l’Espace de Salé a enregistré, par contre, un accroissement
fulgurant de 31% (2,8% l’an), lui apportant 192.000 habitants supplémentaires entre 1994 et
2004, puis de 20% la décennie suivante (+159.000 personnes), soit plus de 350.000 âmes en
20 ans (17500 en moyenne chaque année). Mais c’est l’Espace de Témara qui a affiché
l’accroissement le plus rapide, de 61% (4,9% l’an) dans la première décennie, avec 148.000
habitants, puis de 46% (3,5% l’an) au cours de la seconde, avec un croît total de 181.000
personnes, supérieur à celui de Salé.
Tout s’est passé (et se passe encore) comme si « l’évidement » démographique relatif de
Rabat, a reporté tout le croît de population sur l’Espace de Salé et, de plus en plus, sur celui
de Temara, plus étendu, contribuant ainsi à densifier et à étaler les tissus des agglomérations
existantes, tout en provoquant la naissance de nouvelles, formelles ou spontanées. Ainsi, la
densité moyenne y a sauté de 225 en 1994 à 528 hab/km² en 2014 et devrait se trouver
aujourd’hui au niveau de 620. Entre temps, la population de l’Espace de Bahraoui a enregistré
une augmentation de 24%, notamment dans la seconde décennie intercensitaire, gagnant au
total près de 9.000 habitants en 20 ans, ce qui fit passer la densité moyenne de 52 à 65
hab/km², valeur qui serait actuellement de l’ordre de 71.
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
RABAT
En raison de son statut de Capitale administrative et politique du pays, Rabat n’est pas
une ville comme les autres, ni dans son cadre national et encore moins dans son contexte
régional. Cette fonction centrale a toujours été prépondérante et a marqué de son sceau
l’ensemble des aspects de la vie urbaine, dans toutes ses manifestations, comme elle a
conditionné profondément l’évolution des espaces internes et externes. Dans un tel contexte,
les problématiques d’aménagement territorial et de développement économique et socio-
culturel s’avèrent à la fois complexes et particulières, requérant des actions et des projets
originaux et subtils aussi bien pour la Capitale elle-même que pour le corps urbain
gigantesque et l’espace régional tout entier, qui gravitent autour d’elle, voire pour le territoire
national dans son ensemble.
1- Une Capitale originale, aux potentialités de développement multiples
1.1- Une Cité moderne, au patrimoine culturel impressionnant
Si la fonction de Capitale nationale est récente pour Rabat, sa longue histoire est riche en
périodes de gloire, notamment du temps des Almohades, ses véritables fondateurs, qui en ont
fait une pièce maîtresse de leur immense Empire et surtout de leur présence en Andalousie
(Ribat al Fath), mais aussi sous les Mérinides et les pouvoirs successifs, avec la phase
particulière correspondant à l’installation des Musulmans expulsés d’Espagne. Tous ces
systèmes de pouvoir nationaux ont laissé leurs empreintes plus ou moins fortes dans cette
ville au site stratégique exceptionnel et l’ont dotée de monuments prestigieux qui lui
confèrent un cachet particulier et une valeur patrimoniale élevée, notamment les imposants
remparts almohades, avec leurs portes monumentales de valeur architecturale et esthétique
incomparable, l’immense Mosquée (inachevée) de Hassane, forte de ses centaines de colonnes
et surtout de sa Tour majestueuse, la nécropole mérinide de Challah intégrée dans l’enceinte
de l’ancienne colonie romaine de Sala, la pittoresque Médina subtilement aménagée par les
réfugiés andalous arrivés au début du 17ème siècle, la coquette Qaçbah des Oudaya faisant le
guet sur l’embouchure du grand fleuve qu’elle domine…
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Rapport Espaces de projets
Siège des pouvoirs politique, législatif, exécutif, judicaire, militaire et médiatique, Rabat
représente le pôle de décision principal au Maroc. Cette situation de centre de décision
multidimensionnel fait de Rabat la ville de choix pour l’installation d’une partie importante
des élites nationales, issues de toutes les régions du Maroc. Cela en fait un creuset politico-
socio-culturel national dont le rayonnement et l’attractivité agissent au niveau de
l’espace marocain tout entier.
La forte concentration des différentes élites nationales est doublée par la présence
d’importantes communautés étrangères particulièrement dynamiques, générées par la
fonction diplomatique, mais aussi par les activités administratives, économiques et sociales.
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Rapport Espaces de projets
Malgré leurs effectifs relativement limité (estimé à une quinzaine de milliers d’individus) 1,
Ces communautés, provenant des cinq continents et des aires de civilisation les plus diverses,
jouent un rôle important dans la configuration de la vie culturelle de la capitale et tiennent une
place remarquée dans la stimulation de l’activité économique en raison du pouvoir d’achat
élevé de la plupart d’entre eux.
1.3- Le Foyer Universitaire le plus important du Maroc
Avec l’infrastructure universitaire la plus étoffée, Rabat abrite aussi l’équipement médical
le plus important et le plus diversifié du pays. Ceci se matérialise par un ensemble
d’hôpitaux publics dont notamment le grand complexe Ibn Sina, qui compte plus de 12 lustres
d’activité, plus récemment renforcé par celle de l’Hôpital Chaikh Zayd, à côté de nombreux
hôpitaux de spécialités, et d’un nombre croissant de cliniques privées, le tout offrant une
capacité d’accueil de plus de 4300 lits, soit 7/10 de la capacité régionale. Parallèlement,
l’encadrement médical, tant public que privé, de la capitale, est, de loin le plus dense du
Maroc, assuré par près de 4.500 médecins, dont plus de 2/5 exercent dans le secteur privé. 3
Au total, la Capitale bénéficie assurément d’un équipement de santé imposant (hôpitaux,
cliniques, laboratoires d’analyses, centres de radiologies, etc.) ainsi que d’un encadrement
médical public et privé bien étoffé. Il est vrai que cette infrastructure et cet encadrement
sanitaire ne se limitent pas à la seule population de Rabat, mais dessert également une grande
partie de celles de l’ensemble des préfectures et provinces de la Région.
Quoi qu’il soit, l’infrastructure et l’encadrement de santé dont est dotée la Capitale
représentent indéniablement un facteur hautement positif dans l’amélioration des
conditions sanitaires de la population locale et régionale, et un atout de taille pour
augmenter la productivité des différents secteurs d’activité économique et sociale, créant
ainsi un élément d’incitation notable pour attirer l’investissement national et étranger
dans cet espace médicalement bien sécurisé et bénéficiant aussi d’un environnement de
recherche scientifique et d’expertise professionnelle confirmées.
1
En 2014, le nombre des étrangers résidant à Rabat était de 12.900 environ contre 7336 en 2004, ce qui représente une augmentation de 55%
en une décennie ! On signalera qu’en 2014, les ressortissants de divers pays africains, constituaient près de 2/5 (près de 5000 individus) de
cette population étrangère.
2
L’enseignement supérieur public de Rabat est dispensé dans les sept Facultés et les quatre Ecoles Supérieures qui composent l’Université
Mohammad V, d’un côté, et divers établissements privés, de l’autre.
3
En juillet 2013, le nombre des lits d’hôpitaux publics était de 3147 à Rabat (80% de la capacité régionale totale) dont 3/5 dans les hôpitaux
spécialisés. L’effectif des médecins s’élevait à 1272 dont les ¾ dans le secteur privé, et celui des chirurgiens-dentistes de 512 (soit 12,4%
du total national) : Annuaire statistique du Maroc – 2013.
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Rapport Espaces de projets
Rabat occupe un site naturel exceptionnel à tous les égards. L’ensemble des éléments
physiques le prédispose à l’éclosion et au développement d’un établissement humain de
qualité. Le site est bien délimité par l’Océan, la vallée du Bouregreg et celle de son affluent
Akrache, ainsi que par la forêt de Temara, qui définissent, en gros, un carré d’une dizaine de
km de côté, avec une côte rectiligne et un système dunaire consolidé qui ne présente
pratiquement pas de contrainte à l’urbanisation.
De tous temps, cet endroit a constitué un point de passage obligé entre le Sud, le Nord et
l’Est du Maroc. Le développement des moyens de communication modernes a encore plus
mis en valeur cette fonction de rotule charnière dans l’essentiel du système de transport
routier et ferroviaire national et, du coup, augmenté la pression sur un espace naturellement
limité et fortement convoité.
2- La nécessaire reconversion de l’économie urbaine
2.1- Une Capitale à base économique fragile
La base économique de la Capitale a été fondée, dès le départ, sur la Fonction Publique qui a
modelé, en grande partie, la formation sociale de la ville ainsi que les modes d’utilisation de
son espace et de production des formes de croissance qui en ont découlé. Ainsi, le nombre des
fonctionnaires n’a pas cessé de s’amplifier au fil des années. Toutefois, plusieurs facteurs sont
venus se combiner pour modifier l’évolution de ce processus : la déconcentration progressive
de l’administration centrale au profit des provinces et des régions ; le désengagement de l’Etat
et la privatisation de certaines branches de l’administration publique, notamment celles qui
ont un caractère marchand ; le non remplacement de nombreux fonctionnaires partis à la
retraite, voire la forte incitation à participer au fameux « mouvement de départ volontaire »...4
C’est aussi le résultat d’une option originelle qui n’a pas été remise en cause pour longtemps
et qui prônait « la vocation » presque exclusive de Rabat d’être et de demeurer une capitale
administrative.
2.1.1- L’affinement de l’activité industrielle
4
L’effectif du personnel de l’Etat de Rabat a atteint son maximum au milieu de la décennie 2000 avec 71 000 fonctionnaires, représentant
alors près de 62% du personnel de l’Etat dans toute la Région et 15% de l’ensemble des fonctionnaires du Maroc. En 2008, l’effectif s’est
réduit à 52400 (55% de la Région et 12% du Maroc), pour remonter légèrement et atteindre 57 700 en 2011, avant de baisser à moins de
43.800 en 2016 (52% de la Région et près de 10% du Maroc). Annuaire statistiques du Maroc.
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Rapport Espaces de projets
Il est tout à fait étonnant de constater que Rabat ne figure pas parmi les grandes destinations
touristiques marocaines, alors que ses potentialités sont immenses et diversifiées, sans
commune mesure avec l’activité touristique relativement modeste que connaît la Capitale.
Les atouts naturels de son site sont nombreux et variés : mer, grand fleuve et estuaire, plage,
jardins, important massif forestier, climat d’une remarquable douceur, … Ce sont là des
éléments rarement réunis ailleurs, sur un espace aussi restreint. Les monuments historiques et
urbanistiques abondent, dotés d’une valeur architecturale et culturelle élevée et souvent
unique : la Médina « andalouse », l’immense enceinte alhomade dont la muraille et les
imposantes portes n’ont pas d’égales, la coquette Qaçbah des Oudaya, la Tour Hassane et sa
mosquée esplanade enrichies du Mausolée Mohammad Al Khamisse, Challah, le Machouar,
l’ancien Centre colonial, la prestigieuse Médina de Salé toute proche, etc.
Toutefois, l’économie touristique semble être à la veille d’un tournant, pour la Capitale en
particulier. En effet, au cours des dernières années, on a assisté à l’émergence d’un nombre
assez important d’établissements hôteliers de qualité, de restaurants, de lieux de loisirs, de
centres commerciaux, … qui sont de nature à favoriser l’amplification de la capacité d’accueil
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Rapport Espaces de projets
et la diversification des services aussi bien pour les visiteurs nationaux que pour les touristes
étrangers.
Le développement, dans l’ensemble les domaines, ne peut se concevoir sans qu’il soit fondé
sur le Savoir et le Savoir-faire, dans toutes leurs dimensions. Ceci oblige, donc, à accorder à
l’acquisition de la Connaissance et de l’Apprentissage tout l’intérêt et l’appui
nécessaires qu’ils méritent, afin d’en faire la pierre angulaire et les leviers principaux de
la croissance économique et du développement socio-culturel, aussi bien de la Capitale
que de la Région tout entière.
2.2.1- Restructuration de l’Université et promotion de la Recherche-
Développement
A cet égard, Rabat est certainement la ville marocaine la mieux outillée pour opérer ce choix
absolument vital dans le monde d’aujourd’hui et encore plus dans celui de demain, afin de
reconvertir pertinemment son économie, lui imprimer des orientations nouvelles et lui
donner l’élan nécessaire. Cette reconversion implique logiquement la restructuration de
l’Université sur de nouvelles bases, tant au niveau des filières de formation qu’à celui
des champs de recherche. Une telle initiative, qui tarde à se concrétiser, en dépit d’efforts
déployés dans ce sens, pourrait être permise actuellement par la sage décision d’avoir mis un
terme à une situation de bicéphalie institutionnelle qui a duré un peu plus de deux décennies,
pour revenir à celle de l’Université (ré) unifiée, jugée, sans doute, plus fonctionnelle et
« rentable ».
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Rapport Espaces de projets
Aussi faudrait-il créer une véritable Cité des Sciences (Madinat al Ouloum), ayant son
espace propre, vouée uniquement à la Formation et la Recherche aussi bien fondamentale
qu’appliquée. Cela exige à procéder à des actions structurantes indispensables, obéissant à
une stratégie d’ensemble, parmi lesquelles on insisterait sur les suivantes :
- Doter la Cité des Sciences, organisée ainsi, des infrastructures et des équipements
nécessaires (laboratoires de recherche, bibliothèques spécialisées, salle de congrès,
terrains de sport, maison d’édition, auditorium/salle de spectacles, …) ainsi que des
services indispensables, afin d’assurer le bon fonctionnement d’un tel organisme qui
s’érige en pôle urbain essentiel ;
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Rapport Espaces de projets
Dans l’un et l’autre cas, la Cité des Sciences et la Cité de la Santé ne pourront remplir leurs
missions qu’en nouant des liens étroits entre elles, d’un côté, et en établissant des rapports
fructueux avec le monde de l’industrie, du commerce, des services, du tourisme et de
l’administration, de l’autre, confirmant ainsi son rôle de partenaire et de levier
incontournable dans le développement économique, social et culturel de la Capitale, de
la Région et du Pays.
2.2.3- Renforcement et réadaptation de la Formation Professionnelle
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
- Par contre, le recul a été relativement faible dans les arrondissements globalement
populaires de Yaqoub al Mansour (-3,9%) et surtout d’Al Youssoufiya (-1,3%), soit
respectivement 7.800 et 2.300 habitants.
Disparités spatio-démographiques de Rabat
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Rapport Espaces de projets
De la sorte, Rabat qui abritait autour de 1/5 de la population régionale jusqu’à la dernière
décennie du siècle passé, n’en compte actuellement qu’un peu plus de 1/10. Parallèlement,
seule grande ville ayant enregistré une diminution de la population parmi les grandes
agglomérations du pays, qui ont toutes connu un accroissement plus ou moins accéléré, la
Capitale se retrouve démographiquement au 8ème rang ! Le gros de la population, qui en
dépend étroitement, se maintient dans les espaces qui l’enveloppent, au nord et au sud de
l’estuaire du Bouregreg.
Evolution du poids de Rabat dans la population de la conurbation du Bouregrag et de
la Région RSK, avec son rang démographique parmi les grandes villes marocaines
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Rapport Espaces de projets
DENSITES DE POPULATION DE RABAT PAR ARRONDISSEMENT (2014) POPULATION ET ESPACE PAR ARRONDISSEMENT A RABAT (2014)
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
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La surpression sur l’espace, le bâti et les infrastructures dans la Médina de Rabat s’est manifesté assez tôt, tout comme pour celle de Salé et
la plupart des médinas marocaines. Estimée à 23400 personnes en 1913, la population avait dépassé 40000 en 1982, soit une augmentation
de 72%. Après une courte période de stagnation, commença une lente diminution de la population qui continue toujours, à l’instar de la
quasi-totalité des médinas.
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Rapport Espaces de projets
uniquement, avec un système soukier « bazarisé », des maisons d’hôtes ou des résidences
pour étrangers, sur le modèle marrakchi ou souiri, ni de laisser perdurer la tendance
actuelle du commerce à envahir continuellement l’espace résidentiel.
Il en va de même de la zone du bas quartier Hassane, qui devrait faire l’objet d’un projet
de renouvellement intégré, permettant à l’ancien Centre moderne de se doter ainsi des
espaces de bureaux et de services qui lui manquent, produisant ainsi une centralité urbaine
de qualité proche de la Médina, de Touarga, de la Vallée du Bouregreg et de l’ensemble
monumental de la Tour Hassane.
4.3- Densification des tissus lâches
Ce type d’intervention s’impose dans le but de créer de l’espace in situ, par changement du
COS, permettant la construction en hauteur dans plusieurs îlots réservés aux villas,
notamment le long des grandes artères du Souissi ou de Riyad. Ceci est indispensable pour
favoriser la promotion d’immeubles de résidence, mais aussi la production d’espaces de
bureaux afin de répondre à une demande sans cesse accrue en la matière, parallèlement à la
multiplication des services supérieurs dans plusieurs secteurs économiques et sociaux. Ceci
est valable aussi pour certains secteurs centraux, en vue d’offrir l’opportunité d’aménager des
aires de stationnement des véhicules, en sous-sol notamment, et augmenter la capacité en
espaces de bureaux et de locaux commerciaux et de services.
4.4- Dédensification et intégration des quartiers marginaux
34
Rapport Espaces de projets
Au cours des dernières décennies, diverses opérations de « restructuration » urbaine ont été
menées dans ces quartiers fortement problématiques à tous les égards, destinées à en
améliorer les conditions d’habitat d’une population trop nombreuse, entassée sur un espace
trop exigu et impropre à l’urbanisation. Ces interventions épidermiques n’ont apporté que des
retouches qui laissent le problème pratiquement entier. Les solutions de ce dernier sont
connues mais ne peuvent être trouvées uniquement sur place.
Rabat compte encore d’importantes aires non urbanisées, alors que le terrain se fait
paradoxalement rare et qu’une grande partie de la population de la ville se concentre sur des
espaces limités, impropres à l’urbanisation dans plusieurs cas, notamment en bord de mer et
sur le front du fleuve. Ces aires urbanisables se présentent sous trois formes essentielles :
35
Rapport Espaces de projets
- Des enclaves nombreuses qui caractérisent les vastes espaces de villas, notamment au
Souissi où les possibilités d’aménager des « cités » résidentielles ou des centres de
commerces et de services permettraient de densifier le tissu et de déployer l’activité
économique urbaine.
36
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
SALÉ
L’espace de Salé est, de loin, le plus peuplé parmi tous les Espaces de Projets de la Région,
délimités par le SRAT. Sa composition est très hétéroclite, aussi bien dans son aire
effectivement urbanisée que dans la banlieue de celle-ci, ce qui multiplie les défis
d’aménagement et oblige à effectuer nombre d’actions volontaristes dans le choix des projets
de développement et leur mise en œuvre.
1- Urbanisation explosive et surpeuplement d’un espace quasi fermé
1.1- Un espace urbain « naturellement » circonscrit
L’espace de Salé est compris entre 3 grands éléments naturels qui en définissent les contours
de manière précise : l’Océan à l’ouest, la Forêt de Maamora à l’est et le Bouregreg au sud.
Ainsi délimité, il se compose, dans l’ensemble, d’un important système dunaire qui se
structure parallèlement à la côte océanique et oriente en bonne partie l’extension de l’espace
urbain et les grands axes de communication.
Dans la partie littorale, la première dune, gréseuse, haute de 15-20 m au Sud et s’élevant à
près de 70m au Nord, est taillée en falaises. Les plages de sables ne se rencontrent qu’à
l’embouchure du Bouregreg, mais surtout dans le secteur de Bouqnadal (Plage des Nations)
au pied de la falaise. La dune intérieure est d’altitude similaire. Elle est ponctuée, sur toute sa
longueur, d’anciennes carrières dont l’exploitation (grès) a longtemps fourni les chantiers de
construction en matière première, celle-ci continuant à être travaillée localement par de
nombreux artisans (articles décoratifs divers et pierres tombales notamment). Les dépressions
inter-dunaires et leurs versants, riches en sols sableux et marneux légers, ont très précocement
fait l’objet d’un aménagement agricole particulièrement soigné de la part des Slaouis, sous
forme de jardins et vergers (qui ont longtemps fait la renommée de Salé), irrigués jadis par un
système de puits et de norias (d’où le nom de souani, plur. de sania, donné à ces exploitations
maraîchères) et, plus tard, par pompage motorisé des eaux de la nappe. Vers l’est, le système
dunaire s’élargit et prend l’allure d’un bas plateau ondulé (100 à 140m d’altitude), dont les
étendues sableuses sont couvertes par la forêt de chêne-liège de la Maamora où
s’individualise la vallée-clairière de Oued Fouarate mise en culture. Au sud, le plateau vient
mourir sur les bords de la vallée du Bouregreg dont le dernier coude permet une avancée, en
presqu’île promontoire, depuis le territoire de Hçaïne jusqu’à la confluence avec Oued
Akrache.
37
Rapport Espaces de projets
Dans ces limites ainsi esquissées, l’Espace de Salé couvre une superficie de quelque 326 km²,
dans lequel l’urbanisation, naguère confinée à la seule Médina, et ce pratiquement jusqu’au
milieu du siècle dernier, a connu une extension extra-muros de plus en plus accélérée au fil
des décennies, avec la prolifération de diverses formes d’habitat informel et insalubre, mais
aussi de lotissements spontanés ou réglementaires d’urgence, produits aussi bien par le
secteur public pour reloger les très nombreux bidonvillois, que par le secteur privé, générant
ensemble un tissu urbain globalement dysfonctionnel et très hétérogène, de qualité peu
satisfaisante pour la majeure partie. Trois grandes exceptions à cette croissance à
prédominance informelle et à plusieurs égards déficiente, sont les importants projets de Hay
Salam, Sala Al Jadida et Al Mouhète, conçus de manière planifiée.
L’urbanisation souvent rampante et parfois à coup de grands projets d’habitat, réalisés par
l’Etat, s’est avancée inexorablement sur deux fronts tentaculaires, de part et d’autre de
l’Aéroport, la Base aérienne et le massif forestier, l’un en direction du Nord, le long du
littoral, rongeant progressivement la banlieue maraîchère, l’autre à travers l’étroit plateau de
Hçaïne, vers l’Est, entre la RN6 et la vallée du Bouregreg.
Produit en grande partie dans l’urgence, sans conception urbanistique d’ensemble le plus
souvent, principalement par de petits opérateurs aux moyens très limités et par l’auto-
construction effectuée par des ménages, le tissu urbain de Salé, problématique à plusieurs
égards, appelle la mise en œuvre d’une stratégie multidimensionnelle de réhabilitation,
de restructuration, de rénovation et d’équipement, à même de le rehausser
urbanistiquement, le dynamiser économiquement et le qualifier socialement.
La correction des déséquilibres et la résorption des déficits à Salé représentent des tâches
colossales et imposent, en conséquence, l’entreprise d’actions d’envergure
complémentaires et l’ouverture de chantiers concomitants, en vue de qualifier le cadre
urbain, consolider l’équipement de la ville, mettre en articulation les différentes
composantes de l’espace et doter Salé des fonctions fondamentales qui correspondraient
à sa taille démographique et à ses ambitions légitimes de Cité co-Capitale.
1.3- Un accroissement démographique fulgurant
L’extension démesurée et rapide de l’espace urbanisé, qui occupe désormais la majeure partie
de l’immense aire municipale et se déverse sur les zones rurales environnantes, est le résultat
d’une pression démographique inouïe due à une forte immigration continue, de
provenances diverses, qui a également contribué à maintenir un accroissement naturel
consistant. L’accroissement démographique, naturel et migratoire, a entraîné la multiplication
de la population de cet espace par 18 depuis l’Indépendance, voire par près de 20 pour la
seule ville de Salé (comparativement, celle de Rabat a moins que triplé pendant la même
période). En comptant la population suburbaine habitant le centre de Bouqnadal et la
commune de Amr, qui est en fait totalement intégrée à Salé, l’espace urbain de cette ville
38
Rapport Espaces de projets
La Médina représente le seul espace patrimonial de tout Salé, à l’inverse de Rabat qui possède
de grands monuments en dehors de l’enceinte médinale. Ville historique millénaire, cette
Médina s’enorgueillit de posséder un legs monumental prestigieux, composé d’édifices
religieux, culturels et fonctionnels de qualité (notamment la grande Mosquée, mosquées de
quartiers, Médersa mérinide, zaouias, …), d’une trame urbaine originale, forte de nombreuses
grandes demeures, de fondouqs et de souks, le tout enserré dans d’importants remparts avec
des portes maritimes monumentales uniques au Maroc et des fortifications militaires diverses.
Cette cité prestigieuse, enveloppée de souanis intra et extra-muros, comptait quelque 17.000
personnes au début du siècle dernier. Seul espace bâti de rive droite du fleuve, pratiquement
jusqu’au milieu dudit siècle, la Médina a subi une immigration forte, accélérée et continue qui
a porté le nombre de ses résidents à son point culminant, soit plus de 51.000 au début de la
39
Rapport Espaces de projets
Ainsi, la détérioration de l’environnement médinal qui atteignit des seuils intolérables pour
beaucoup de ménages, l’avancée conquérante du commerce qui s’installe dans une partie de
plus en plus importante des logements, l’ouverture de lotissements et de projets immobiliers
extramuros, entrainèrent le recul de la fonction résidentielle de la Médina et, du coup, la
diminution de sa population au niveau de 44.000 habitants en 1994, pour perdre encore
10.000 personnes dix ans plus tard, puis presque autant au cours de la décennie suivante pour
ne compter guère plus de 20.000 à 25.000 âmes actuellement, soit l’effectif qu’elle abritant un
siècle auparavant. Cette dédensification spontanée toujours en cours, même si elle est très
inégale selon les quartiers, devrait constituer un facteur positif dans la mise en œuvre
d’actions de réhabilitation et de protection de la Médina de Salé.
Des études, relativement anciennes ou récentes, ont dénoncé cette situation dramatique qui
caractérise la Médina de Salé, mémoire de la ville et centre culturel et cultuel de premier
ordre au plan national. Des travaux d’entretien, de réparation et de restauration ont déjà été
accomplis pour sauvegarder des monuments prestigieux et conserver les remparts et les
portes.
40
Rapport Espaces de projets
concernés (Intérieur, Habous, Habitat, Culture, Artisanat), d’un côté, et les Conseils de la
Préfecture, de la Région et de la Commune Urbaine, de l’autre, en vue d’entreprendre
plusieurs actions d’aménagement et de réhabilitation de la Médina, concernant les volets
essentiels suivants.
On est en droit d’enrichir cette batterie d’actions structurantes destinées à sauvegarder le bâti
essentiellement, et leur adjoindre d’autres relatives à la refonctionnalisation des fondouqs
par des activités économiques, sociales et culturelles appropriées ; l’aménagement des
portes en espaces d’exposition ; la réorganisation des artères commerçantes et des
activités ambulantes ; l’aménagement d’aires de stationnement près des entrées de la
Médina ; l’amélioration de l’environnement, etc.
2.2- Le réaménagement des quartiers d’habitat
A part quelques grandes opérations d’habitat réalisées par l’Etat et des cas limités de
promotion immobilière privée, la majeure partie du tissu urbain de Salé n’a pas obéi aux
règles en vigueur en matière d’urbanisme. Les quartiers ainsi produits doivent faire l’objet
d’actions de restructuration diverses afin de redresser l’alignement des constructions,
procéder à l’achèvement de celles-ci, embellir les façades, aménager la voirie, etc.
C’est effectivement le cas des nombreux lotissements non réglementaires qui couvrent
d’immenses étendues à Battana Haut, à Tabrikt et à travers les interminables extensions de
Dar al Hamra, Chaïkh Lamfaddal, Laayaïda et Qaria, mais aussi la grande nébuleuse de S.
Moussa et ses prolongements de part et d’autre de la route de Kénitra, sans oublier l’énorme
agglomération-douar périphérique de Labrahma qui compterait à elle seule plus de 20.000
âmes ! à laquelle s’ajoutent les douars plus ou moins dispersés de Oulad Al Ayyachi (10.000
personnes) et Oulad Sbaita (5.000), entre autres.
Dans d’autres situations, les quartiers, quoique de construction réglementaire, sont devenus
vétustes, présentant plusieurs aspects de dégradation et nécessitant des actions de rénovation
41
Rapport Espaces de projets
On soulignera aussi que la croissance urbaine de Salé, du fait des conditions de production
du bâti exposées plus haut, s’est faite de manière horizontale, par adjonction de
lotissements, formels ou informels, venant occuper des superficies plus ou moins importantes,
contribuant toutes à un étalement démesuré de l’espace urbanisé. Non seulement ce type de
croissance horizontale consomme et épuise rapidement un capital foncier précieux parce que
limité, mais oblige à l’allongement des différents réseaux de distribution d’eau, d’électricité et
d’assainissement et de voirie.
Autant dire que la grande agglomération urbaine de Salé, qui abrite désormais un effectif de
population double de celui de Rabat, appelle la mise en place de grands équipements
d’importance vitale pour le bon fonctionnement d’une ville, démographiquement
millionnaire, dans tous les domaines de la vie économique, sociale et culturelle, d’une
part, et consolider son poids et ses fonctions au sein de la grande conurbation du
Bouregrag, de l’autre.
3.1- Les grands équipements socio-éducatifs
3.1.1- L’enseignement supérieur et la recherche scientifique
Pour l’instant, Salé ne dispose que de quatre établissements d’enseignement supérieur, dont le
plus ancien est l’Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs (ENFI), l’Ecole Supérieure de
42
Rapport Espaces de projets
Force est de constater que la capacité d’accueil de ces établissements supérieurs publics est
bien limitée et sans grande possibilité de choix, alors que l’université de Technopolis est
payante, situation qui oblige la majeure partie des bacheliers de Salé à se diriger vers
l’Université et les grandes écoles de Rabat pour pouvoir continuer leurs études, tendance qui
aurait été appuyée par la mise en service du tramway reliant Salé aux établissements
universitaires de la Capitale.
Il s’avère donc indispensable d’ouvrir à Salé une Université complète, avec toutes les
Facultés, Instituts et Hautes Ecoles nécessaires, capable d’accueillir les milliers d’étudiants
postulants, aujourd’hui et à l’avenir, sachant pertinemment que la plupart de ceux-ci
représentent une grande part du corps estudiantin de Rabat.
3.1.2- L’équipement et l’encadrement sanitaires
Si Salé est la seule grande ville marocaine sans université, elle est aussi celle qui souffre du
plus grand déficit en matière d’hôpitaux, dont deux très spécialisés (Arrazi et Al Ayyachi) 7 et
un seul général, totalisant une capacité de 450 lits en 2019 et devant passer à 550 en 2021, soit
9% de la capacité litière régionale publique totale. Cette capacité est bien inférieure à celle de
villes beaucoup plus modestes (Barrechid, Sattate, Nador, Bni Mallal, Rachidiya, …). Elle ne
représente aussi que moins de 12% de la capacité litière hospitalière de la conurbation de
Rabat-Salé-Temara, alors qu’elle en abrite près de la moitié de la population.
Cette situation met, là encore, Salé dans la dépendance directe de Rabat (qui bénéficie en
plus d’une très importante capacité privée), alors que la demande en soins et ses besoins en
hospitalisation sont énormes et en augmentation rapide. Ceci milite en faveur de créer un
grand complexe hospitalier pour répondre à cette demande grandissante et faire face à ces
besoins diversifiés, qui devront s’accroître davantage au cours des prochaines décennies avec
l’augmentation démographique de la ville, devant abriter plus de 1,2 million de personnes
dans moins d’une vingtaine d’années.
La ville ne dispose, en fait, que du nouvel hôpital préfectoral (My Abdallah), doté de 250 lits.
Or, les besoins actuels, sur la base d’un ratio de 1 lit pour 1800 habitants, seraient de l’ordre
de 610 lits, soit un déficit net de 360 lits. L’accroissement prévisionnel de la population fera
monter les besoins à 740 lits en 2030 (ratio 1/600), puis à 900 lits (ratio 1/400) en 2040, ce
qui implique la création de nouveaux établissements hospitaliers d’une capacité de 490
lits pour la décennie 2020-2030 et 650 autres lits pour la décennie suivante.
6
La Faculté ainsi que l’EST relève de l’Université Mohammed V de Rabat dont elles constituent une antenne sise sur la rive droite du fleuve.
7
L’Hôpital Arrazi est spécialisé dans des maladies psychiatriques, alors que l’Hôpital Al Ayyachi s’occupe de maladies rhumatologiques.
43
Rapport Espaces de projets
Là aussi le manque est patent. La disparition de l’ancien stade du Quartier Rmal, son terrain
faisant désormais partie de l’aire d’aménagement de la Vallée du Bouregreg, d’une part, et les
dimensions modestes de la zone sportive de Battana, d’autre part, soulignent le déficit de Salé
en matière de grands équipements de sport.
Le projet devrait, en fait, constituer une importante prémice pour l’aménagement d’un
complexe sportif complet, disposant de l’infrastructure nécessaire pour la plupart des
disciplines essentielles et fonctionnant en tant que véritable Cité des Sports, non seulement
au service de la ville, mais plutôt pour l’ensemble du continuum urbain de Rabat-Salé-
Temara-Kénitra, fort déjà de 3 millions d’habitants, ainsi qu’au niveau régional et national. Il
s’agit là d’un projet phare qui doterait Salé d’une centralité fonctionnelle importante,
génératrice d’emploi et de rayonnement.
3.2- Des leviers économiques majeurs à mettre en œuvre
La base économique de Salé est à la fois fragile et peu diversifiée. Elle repose essentiellement
sur des activités commerciales, de services et d’artisanat où domine largement l’informel, ce
qui ne contribue guère à améliorer les ressources financières communales, d’un côté, et
aggrave l’aménagement des espaces publics, lieux où s’exerce une grande partie de
l’économie urbaine, à l’instar de toutes les grandes villes du pays, de l’autre.
3.2.1- La promotion de l’activité touristique : un créneau largement porteur
Pourtant, l’afflux touristique reste très ténu, n’ayant guère dépassé 1400 visiteurs en 2016
(dont 2/5 d’étrangers), ayant fréquenté les 2 petits hôtels que compte la zone, dont l’un à Salé
même et l’autre à la Plage des Nations, en plus de 7 maisons d’hôtes, le tout totalisant 203
44
Rapport Espaces de projets
lits, où furent passées moins 3000 nuitées, ce qui représente à peine 2% de la capacité litière
régionale et quelque 0,4% des touristes et nuitées enregistrés dans les établissements
classés à la Région RSK.
Des aménagements importants ont été envisagés par le Ministère du Tourisme en vue de
valoriser les potentialités de la ville et de son environnement. Le Contrat-Programme
Régional, relatif à la vision 2020 du tourisme dans la Région a préconisé la réalisation d’un
certain nombre de projets centrés pour la plupart sur l’espace touristique focal que représente
la Médina, comprenant : la définition d’un circuit d’interprétation de la Médina,
l’aménagement de la Place Souq Laghzal, la mise en place d’un centre d’interprétation du
Patrimoine (comprenant boutiques de souvenirs, aires d’exposition, ateliers de formation,
documentation, etc.), l’aménagement de riyads pour l’hébergement touristique, la
réhabilitation de Qaçbat Gnaoua, la création du Musée de la Mer à Borj Addoumoua, la
réalisation de la Cité des potiers, l’organisation du Festival de « la Course », la consolidation
de la fameuse Procession des Cierges (Mawkib Achchoumoua) qui fait la renommée de Salé à
travers le pays et à l’étranger.
Des atouts extra-muros bien diversifiés devraient aussi être mis à contribution, avec
notamment : l’inclusion des Jardins Exotiques dans le circuit des parcs et jardins de la
conurbation, des balades et excursions sur le fleuve, ainsi que des courses de bateaux et de
voiliers, une école de parapente et deltaplane à l’Oulja, des aires de pique-nique et de jeux
dans la forêt Maamora … Par ailleurs, la Plage des Nations est conçue pour faire l’objet
d’aménagement en station balnéaire de haut niveau, avec Ecole de sports de glisse,
construction de 4 hôtels et un camping. L’aménagement comprendrait des établissements
d’hébergement locatif d’une capacité de 2.000 lits (villas et appartements) et un ensemble
résidentiel (170 villas et 800 appartements dont la réalisation est bien avancée), le tout
agrémenté d’un terrain de golf de 18 trous.
Entre ces 2 pôles touristiques que représentent la Médina, foyer historique et culturel par
excellence, d’un côté, et la station de la Plage des Nations, balnéaire et récréative, de
l’autre, il serait judicieux d’aménager le littoral en corniche, avec équipements de loisirs,
tout en intégrant le site d’intérêt biologique de S. Moussa, (300 ha), riche de sa colonie de
Faucon d’Eléonor. La bande côtière ainsi aménagée, le long de la route, offrira un espace
récréatif de qualité qui viendrait rejoindre la corniche de Rabat, via la vallée du Bouregreg
et son estuaire, objets d’un programme d’aménagement d’envergure, de dimension régionale,
nationale et internationale.
3.2.2- La relance de l’industrie
Au sein d’une activité industrielle globalement limitée pour toute la Région, Salé se taille une
part importante, notamment au niveau de l’emploi, avec quelque 18.000 salariés en 2015
(28% du total régional), de la valeur des exportations (près de 10%), de la valeur de la
production (14%) et du montant des investissements industriels (21%).
45
Rapport Espaces de projets
Des espoirs sont aussi attendus du grand projet d’aménagement du parc industriel de
Bouqnadal qui devrait doter l’espace de Salé d’un pôle industriel de premier ordre au
sein de la Région, profitant de sa localisation stratégique sur le plus grand axe économique et
de communication du Maroc, qui relie Casablanca à Tanger, en général, et de la proximité du
foyer industriel en puissance de Kénitra, fort de sa Zone Franche. L’espace de Technopolis,
à l’Est de l’agglomération, dédié aux nouvelles technologies est un pôle très prometteur,
notamment avec le développement de l’Université internationale et de la recherche
scientifique que cela devrait logiquement induire.
3.2.3- Revivification et réorganisation de l’artisanat de production
Salé a toujours été, à l’instar des importantes médinas marocaines, une cité industrieuse avec
de nombreux métiers artisanaux de production, bien organisés et largement rayonnants sur de
vastes arrière-pays. La stratégie de sauvegarde et d’aménagement de la Médina ne pourra pas
s’intéresser à la réhabilitation du cadre bâti, sans se soucier de l’indispensable revitalisation
de l’artisanat qui représente une composante économique et socio-culturelle
fondamentale de toute médina.
Dans l’espace extra-muros, l’artisanat trouve ses aires de développement dans le complexe
de production et de commercialisation sis à l’Oulja, mais également dans le projet
d’aménager un ensemble artisanal à S. Abdallah, pour offrir des opportunités d’emploi dans
ce nouveau quartier. Le projet de créer aussi un Institut des métiers artisanaux est de nature
46
Rapport Espaces de projets
47
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
TEMARA
L’Espace de Projets de Temara est à la fois étendu et bien diversifié à tous les égards.
Couvrant quelque 1088 km², il représente près de la moitié de la superficie totale de la zone
littorale méridionale d’aménagement. Jouissant de conditions naturelles très variées et abritant
une population de plus en plus nombreuse, c’est certainement le territoire sous-régional le
plus composite au regard des formes de croissance et d’utilisation spatiale qu’il présente et,
donc, des actions d’aménagement et des projets de développement qu’il requiert.
1- Diversité du milieu naturel et dispersion des établissements humains
1.1- Richesse et variété des conditions physiques
Cet espace se présente comme un éventail très ouvert en direction du Sud. Compris entre
l’Atlantique à l’Ouest, les plateaux de moyenne altitude de S. Battache au Sud, les oueds
Kourifla et Grou à l’Est, il constitue un vaste glacis qui descend en pente douce depuis le Sud-
Est où les altitudes sont autour de 350-400 m, pour former un plateau bien plan dans le
secteur de Aïn Aouda et S. Yahya (150-250 m), avant d’atteindre la zone littorale (moins de
100 m). Quatre grands secteurs peuvent être identifiés dans cet espace étendu, chacun
constituant un milieu naturel remarquable, ayant des aptitudes spécifiques et des potentialités
propres, sachant que celles-ci et celles-là peuvent changer plus ou moins profondément selon
l’évolution des contingences économiques et sociales et en fonction des options qu’on leur
attribue dans la stratégie d’aménagement et la politique de développement :
La côte atlantique qui court sur quelque 24 km, depuis Harehoura jusqu’à l’embouchure
de Oued Charrate. En grande partie rocheuse, cette côte est éventrée par de nombreuses
criques d’importance inégale, qui constituent autant de petites plages, souvent bien
abritées, propices au développement de l’activité balnéaire et de la pêche. Ce n’est
qu’à partir de la plage de Skhirate et jusqu’au Charrate que la côte s’abaisse et se dégage,
avec de grandes étendues sableuses, offrant de réelles opportunités d’aménagement
balnéaire d’envergure.
Le vaste plateau de Bni Abid qui constitue toute la moitié méridionale de cet espace.
Largement couvert de forêt, notamment dans sa partie Ouest, c’est le domaine de la
grande céréaliculture, mais aussi de l’élevage qui trouve ici de précieux parcours dans
les très nombreuses dayas qui parsèment le plateau et y conservent de l’humidité jusqu’en
été.
Les vallées des Oueds Charrate, Ykam, Akrache, Kourifla, et leurs affluents, abritant une
couverture forestière naturelle importante, ainsi que des reboisements, en plus de sites
attrayants dans les gorges ou en bordure du lac de barrage de S. Mohammed Ben
Abdallah, qui constituent ensemble des atouts d’écotourisme certains.
1.2- Accélération et éclatement du peuplement
Jusqu’au début des années 40 du siècle dernier, cet espace restait dominé par une économie
agro-pastorale archaïque, avec un peuplement fort limité et lâche, de l’ordre de 15.000
personnes seulement, effectif qui a doublé au moment de l’Indépendance. Toutefois, le
véritable boom démographique ne se produisit qu’à partir des années 70 et surtout au cours
de la décennie suivante, nourri par un formidable courant d’immigration de toutes
provenances, urbaines et surtout rurales, venant s’installer près de la Capitale et induire, par-
là, l’émergence et l’accroissement accéléré, et souvent spontané, d’agglomérations
tentaculaires inorganisées.
La population actuelle, qui dépasse 670.000 personnes est 16 fois plus nombreuse que
celle de 1960. Elle a plus que triplé entre 1982 et 2004. Au cours de la décennie
intercensitaire 1994-2004, la population de cet espace a gagné près de 150.000 habitants.
Pendant la décennie suivante (2004-2014), le croît démographique a dépassé 180.000
personnes. Globalement, entre 1960 et 2014, la population a augmenté de plus de 530.000
âmes au taux annuel moyen de 5% environ !
Evolution de la population de l'Espace de Projets de Temara
49
Rapport Espaces de projets
La multiplication rapide de la population de cet espace est due aussi bien au gonflement du
nombre des résidents des agglomérations existantes (Temara, Harehoura, Skhirate et Aïn
Aouda) qu’à l’apparition de nouvelles dans l’orbite de Temara et situées plus ou moins
proches de cette ville-champignon (Aïn Atig, Mars Alkhaïr, S. Y. Zaër, Tamasna, Al
Manzah). Il est intéressant de noter que Temara a conservé son poids démographique (entre
57 et 60%), malgré l’éclosion de nombreux centres, ceci en raison de son équipement et de sa
base économique relativement meilleurs, d’un côté, et de sa localisation contiguë à Rabat où
se concentre l’essentiel de l’emploi et des services supérieurs, de l’autre.
Evolution démographique des grands ensembles spatiaux
50
Rapport Espaces de projets
que la population augmente rapidement (en moyenne 17.000 personnes de plus chaque
année), que l’agriculture est en phase de recul rapide et que le tourisme est encore très réduit.
Le développement industriel devient donc impératif plus que jamais, afin d’absorber
une partie du chômage et créer de la richesse dans un espace qui ne manque pas
d’atouts.
La restructuration des zones industrielles actuelles, tant à Temara, Aïn Atig, Aïn
Aouda et Skhirate, afin de les qualifier et les habiliter à accueillir des entreprises de type
nouveau et performantes ;
L’aménagement de la Technopole de Tamasna, de nature à doter cette agglomération,
jouant pour l’instant le rôle de cité-dortoir, d’un levier économique solide et de procurer
aux habitants, pour la plupart de conditions modestes, ainsi qu’à ceux plus démunis du
centre contigu de S. Yahya, l’emploi sur place, ce qui devrait vivifier « la ville nouvelle »
et lui donner une base économique capable d’en augmenter l’attractivité économique
et résidentielle.
3- Sauvegarde et réhabilitation de l’agriculture
L’activité agro-pastorale, en majeure partie extensive, a été la base pratiquement unique de la
vie humaine dans tout cet espace, et ce jusqu’aux années 60. Elle a continué à représenter un
socle fondamental de l’économie locale au cours des décennies suivantes, donnant à la zone
littorale sa fonction de banlieue maraîchère à production intensive bien diversifiée,
dirigée vers un marché de consommation urbain voisin de plus en plus élargi, ceci en dépit de
l’émergence d’autres activités non agricoles, notamment l’industrie.
Dans cet espace, ladite étude préconise l’aménagement de 7 petits périmètres irrigués, dont 3
8
Etude d’identification des possibilités d’irrigation à partir de petits et moyens barrages dans la région de RSZZ. 2012.
51
Rapport Espaces de projets
à partir de modestes barrages qui existent déjà, et 4 autres au moyen d’autres à construire.
Pour la première catégorie, il s’agit des ouvrages de Kouraïma (commune d’Al Manzah),
Rouidate et surtout de Aïn Kwachiya (commune de S. Yahya). Ces trois ouvrages
retiendraient ensemble un peu plus de 15 millions de m3 d’eau, ce qui pourrait suffire pour
irriguer près de 2510 ha au total. Pour la seconde catégorie, ce serait les barrages potentiels de
Aïn al Ghoutra (commune de Oum Azza), S. Mbark, Kahf Nzaha et Achchaïta (tous dans la
commune de Sabbah), d’une retenue globale de 13,2 millions de m3, ayant la capacité
d’irriguer quelque 1267 ha au total.
Irrigation potentille à partir de barrages existants ou projetés dans l’Espace de Temara
Parmi ces 7 périmètres dont pourrait bénéficier cet espace, l’Etude a sélectionné 3, pour
lesquels l’analyse a été approfondie en vue de faire les propositions d’utilisation du sol
adéquates, avec l’organisation de l’irrigation sur tout le périmètre, et d’évaluer ainsi les
résultats attendus de ces aménagements en comparaison avec la situation actuelle. Il s’agit des
périmètres potentiels de Aïn Kwachia, Aïn al Ghoutra et Rouidate, estimés plus
prometteurs. Ils totalisent une superficie de 2671 ha irrigables. Mais sachant que l’irrigation
permettra l’utilisation de certaines parcelles plus d’une fois par an, avec un taux
d’intensification culturale de 1,2, la superficie pouvant être effectivement exploitée
s’élèverait à plus de 3200 ha.
Etant donné que l’irrigation permettra d’augmenter les superficies réservées aux cultures à
haute valeur ajoutée, c'est-à-dire les cultures maraîchères et les plantations fruitières
essentiellement, au dépens bien sûr des cultures céréalières et surtout de la jachère qui
disparaît, les apports monétaires du périmètre devraient s’accroître dans de grandes
proportions. Ainsi, l’étude a estimé que la part des légumineuses alimentaires, des cultures
maraîchères et des plantations pourrait passer de 1/5 du sol cultivé avant l’aménagement des 3
périmètres à plus de 3/5 après cette action. Parallèlement, la valeur de la production des
périmètres pourrait être multipliée par 7, passant de l’ordre de 30 à 200 millions de
dirhams.
52
Rapport Espaces de projets
spécifique ;
Des lacs de barrages, notamment celui de SMBA qui fait figure d’une petite « mer
intérieure », autour de laquelle s’offrent des aires de récréation, de loisirs et de sport ;
Un paysage rural de banlieue maraîchère, encore riche de produits de terroir.
L’ensemble de ces atouts naturels prennent toute leur importance en raison de leur
localisation très avantageuse à la périphérie d’une conurbation qui compte déjà plus de
2,3 millions d’habitants, dont une partie des ménages, de plus en plus motorisée, aspire à
décompresser le stress hebdomadaire en se ruant sur les plages ou en allant changer d’air dans
les sites naturels ou champêtres environnants. Toutefois, cette localisation proche
d’agglomérations urbaines dynamiques et grandes consommatrices d’espace, dans toutes les
acceptions du terme, confère à ce patrimoine naturel précieux, un intérêt tout particulier,
tout en l’exposant à de multiples formes de menaces et de risques de dégradation. Une
telle situation, diversement préoccupante, nécessite la mise en œuvre de deux types d’actions
complémentaires et concomitantes, destinées à préserver la ressource environnementale et en
promouvoir la valeur touristique de manière durable.
4.2- La protection de la ressource environnementale
Elle est d’autant plus vitale et urgente que cette ressource est limitée, fragile et soumise à
une grande pression, actuelle et plus encore à l’avenir, qu’il s’agisse des espaces boisés, du
littoral ou des étendues lacustres. Les risques d’atteinte, par destruction, dégradation et
pollution, sont nombreux et d’origines multiples. Ils peuvent aboutir à des situations critiques
graves à la fois pour le milieu naturel lui-même, mais aussi pour les populations locales ou
voisines (feux de forêt, détérioration de la qualité des plages, pollution des retenues d’eau des
barrages actuels et futurs, notamment celle de SMBA qui représente le réservoir d’alimentation
de tout l’axe urbain et économique côtier en eau potable).
4.3- La valorisation du potentiel touristique naturel
Ceci nécessite un équipement judicieux et une exploitation rationnelle des sites. La plupart
des actions à entreprendre dans ce sens sont connues et certaines ont été formulées sous forme
de projets plus ou moins bien conçus. Les uns sont du ressort des différentes compétences
publiques (nationales, régionales, préfectorales ou communales), quand il s’agit
d’aménagements et d’équipements d’utilité publique, à la fois sociale, culturelle et
environnementale, alors que d’autres, à finalité marchande, relèvent du secteur privé,
concernant toutes les grandes composantes naturelles du territoire :
Le littoral océanique présente des aspects différents, d’un tronçon à l’autre, tout le long
de l’espace préfectoral. Il appelle donc de formes d’aménagement appropriées pour
chacune de ses séquences en fonction des spécificités physiques locales, de l’intensité et
des formes d’occupation actuelle du terrain et de la conception d’ensemble qui
donnerait à chaque tronçon une fonction propre, complémentaire avec celles des
autres.
54
Rapport Espaces de projets
Aménagement de corniches bien différenciées reliant les plages actuelles dont certaines
sont densément occupées, parfois par du résidentiel (cas de Harehoura notamment), ou par
des équipements qu’il faudra intégrer dans le projet d’aménagement. Le résultat final est
la création de corniches originales et harmonieusement conçues, ayant chacune son
cachet propre, communicant facilement entre elles (réaménagement adéquat de la route
côtière) et facilement accessible de l’intérieur.
La consolidation et la diversification des équipements de loisirs, de récréation et de
sports nautiques qui sont encore rares et faiblement attractifs dans les sites balnéaires de
ce littoral, incitant beaucoup plus les visiteurs à des passages hâtifs qu’à des séjours plus
ou moins prolongés et intéressés.
L’aménagement de véritables stations balnéaires de taille et de conception différentes,
avec des équipements de qualité qui motiveraient les estivants à venir séjourner, en
provenance de l’arrière-pays ou de zones plus lointaines. Le secteur littoral de Skhirate
se prête formidablement à la réalisation d’une grande station polyfonctionnelle,
destinées aux catégories sociales les plus diverses, dotées d’une offre multiple
d’opportunités de séjour dans des formes d’hébergement ciblant toutes les bourses, à
l’instar de ce qui se développe sur le littoral de Bouznika voisin.
Les massifs forestiers ont besoin d’être dotés d’aires de jeux pour enfants, et équipés
d’installations légères pour la restauration, les loisirs, les sports équestres et autres,
avec chemins de promenade et circuits cyclables, avec l’ouverture de centres
d’éducation environnementale pour jeunes et moins jeunes. L’action de
l’Administration Forestière entreprise dans ce sens, ces dernières années notamment, en
matière d’aménagement et d’équipement des forêts locales, particulièrement celles de Bni
Abid et Temara, est de nature à valoriser celles-ci, aux plans environnemental,
économique et touristique. 9
Dans les vallées du Bouregreg, Akrach, Kourifla, Ykam et Charrate, des aires de pique-
nique, des circuits de promenade à pied ou à vélo sont aussi attendues, avec même des
sites d’escalade aménagés, protégés et surveillés.
Au bord des étendues lacustres, tout particulièrement celle du barrage SMBA, il est
possible d’aménager des sites pour sports nautiques, sans que cela puisse porter
préjudice à la qualité du réservoir d’eau (canoë, voiliers, pédalos … sans engins à moteur).
L’aménagement d’aires de repos, de récréation, de jeu et de pique-nique est tout à fait
envisageable au bord des lacs actuels et futurs. A ce propos, apparaissent, çà et là, dans la
banlieue de la conurbation de Rabat-Salé-Temara, des "fermes écologiques", avec
restauration, aires de jeux, voire de "petits zoos".
9
Il faut signaler que, malgré les actions entreprises dans ce sens, la réalité demeure tout autre, du moins pour certaines forêts suburbaines
dont l’état de dégradation est particulièrement affligeant, comme cela est le cas, par exemple, de la Forêt de Dar Assalam elle-même, alors
que les panneaux plantés à l’entrée déclarent substantiellement qu’il s’agit d’une forêt PROTEGEE (avec énumération de tous les
interdits), AMENAGEE pour le bien-être des populations (absence de surveillance, d’équipements, de propreté… en plus du
dépérissement avancé de la Subéraie).
55
Rapport Espaces de projets
A Temara, le tissu urbain a été formé par une succession de lotissements pratiquement sans
liens les uns avec les autres, le plus souvent sans aucune cohérence de conception d’ensemble.
La nécessité est grande de restructurer ce tissu en connectant les différents lotissements
au moyen d’une voirie fonctionnelle, hiérarchisée et ponctuée de places et de placettes.
Les grands axes de communication que sont la Route Nationale et la voie de chemin de fer
orientent l’urbanisation, mais en même temps y introduisent de profondes coupures entre la
partie littorale et la partie intérieure, en raison de la grande rareté des ponts et des voies
perpendiculaires à ces axes.
A ce propos, Temara qui n’a ni repères, ni centre-ville, et se trouve éclatée entre plusieurs
« pôles » de quartiers difficilement communicant entre eux, devrait bien se doter d’un
Centre de qualité, localisé au cœur de l’agglomération, autour de la Qaçbah et des espaces
libres limitrophes ou les terrains encore occupées par de grands bidonvilles à récupérer. Ainsi,
Temara pourrait se doter d’un centre moderne performant organisé autour d’un site
historique patrimonial, qu’il faudrait réhabiliter et refonctionnaliser par une grande
activité culturelle (bibliothèque municipale, salle de conférence, musée, …), ce qui devrait
lui procurer une identité forte, qui lui fait totalement défaut à présent.
5.2- La réorganisation de Aïn Atig
56
Rapport Espaces de projets
L’agglomération récente de Mars Alkhaïr est une nébuleuse qui s’accroît très rapidement. La
commune a plus que doublé de population entre 2004 et 2014, passant ainsi de 7800 à près de
16000 habitants, ce qui devrait porter l’effectif actuel à plus 20000 âmes. Cette
agglomération-champignon nécessite d’être promue au rang de municipalité, à l’instar de
sa voisine Aïn Atig, afin de lui permettre de se doter de documents d’urbanisme appropriés
pour maîtriser son extension et organiser son espace, acquérir les moyens institutionnels,
techniques et financiers pour gérer son économie et encadrer sa population (pouvant
encore doubler dans les prochaines décennies ou même plus tôt), protéger son
environnement et assurer sa sécurité, passant ainsi de la situation actuelle de cité-dortoir
à celle de centre urbain remplissant parfaitement son rôle dans la grande conurbation
littorale.
5.4- L’organisation d’une ville moyenne émergente
Aïn Aouda, ouverte à la construction dans plusieurs directions, et ayant reçu des milliers de
foyers bidonvillois transplantés d’ailleurs, notamment de Rabat et de Temara, n’arrive pas à
se constituer un environnement urbain acceptable. Des "quartiers" entiers, mal équipés et
peu sécurisés, sont devenus de véritables ghettos à la périphérie d’un centre de commerce et
de services peu organisé, dont le fonctionnement nécessite des opérations de
réaménagement profondes dans le tissu actuel. Le récent déplacement du souk
hebdomadaire libère un terrain central précieux tout à fait approprié pour doter la ville
de grands équipements structurants, en matière d’administration et d’activités
économiques constituant ainsi un centre de commandement autour duquel se développerait
la ville.
De fait, Aïn Aouda a connu un boom démographique impressionnant, au cours des deux
dernières décennies, nourri essentiellement par des flux d’immigration très variés et de
provenances diverses. Comptant à peine 3500 habitants en 1982, le centre en abritait 13700 en
1994, le double de cet effectif en 2004, puis un nouveau doublement en 2014 gagnant 25.000
habitants en une décennie ! Sa population peut être estimée actuellement à plus de 60.000
habitants, occupant le 11 è rang parmi les villes de la Région. Elle pourrait allégrement
dépasser 80.000 âmes dans moins de deux décennies.
Dans cette perspective, Aïn Aouda nécessite la mise en œuvre d’actions multiples ayant pour
objectifs de rehausser le niveau résidentiel, d’améliorer le cachet urbanistique, de
57
Rapport Espaces de projets
Or, Skhirate ne présente des aspects d’une certaine urbanité que dans sa partie centrale,
originelle, organisée d’ailleurs en fonction de la Route Nationale qui en représente l’artère
principale. Là aussi, les quartiers d’auto-construction ou de relogement nécessitent des
actions de restructuration et de mise à niveau, en les dotant des équipements socio-culturels
indispensables pour une agglomération destinée à abriter quelque 80.000 âmes bien avant
2030, en plus de la population touristique ou résidente de la zone balnéaire.
Cette ville, qui s’accroit rapidement, nécessite donc la réorganisation complète de son tissu
afin de se doter d’un véritable centre de commandement, éliminer les diverses formes de
sous-habitat largement répandues, se constituer une base économique solide par le
renforcement de son appareil industriel et commercial, et se préparer convenablement à
fonctionner en tandem avec la grande station balnéaire préconisée sur son littoral.
5.6- La promotion fonctionnelle de Tamasna
Tamasna est une agglomération qui pose des problèmes d’une tout autre nature. L’idée de
créer là « une ville nouvelle », sur des centaines d’hectares, ouverts pratiquement tous à la
construction, avec des intervenants hétéroclites, a abouti à la production d’un espace
"urbain" très éclaté, sans âme, où les différentes formes de croissance se dispersent aux
quatre coins de "la ville promise".
Sans activités économiques réelles et sans équipements structurants, mais aussi sans statut
municipal, Tamasna a évolué, jusqu’à présent, comme un énorme lotissement d’aspect
urbain inséré dans le territoire de la commune rurale de S. Yahya de Zaër, et qui
fonctionne en tant que « quartier dortoir » de la Capitale et de Temara, sans que la
population y dispose de moyens de transport collectif performant, capable de la connecter
aisément à Rabat, à Temara et aux agglomérations voisines, là où travaille le gros des actifs et
où doivent se rendre d’importants effectifs d’élèves et surtout d’étudiants.
58
Rapport Espaces de projets
Les projets d’y implanter un technopole et un parc industriel se font de plus en plus
pressants. L’agglomération réclame un hôpital important, pour une population en
accroissement continu. Il en est de même des établissements d’enseignement supérieur,
sous forme d’instituts et hautes écoles spécialisés, voire même d’une université à moyen
terme.
5.7- La consolidation des infrastructures médicale et éducationnelle
Dans cette perspective, la population de l’espace de projets de Temara devrait donc continuer
de croître de manière soutenue, gagnant encore plus de 1/5 de million de nouveaux
résidents au cours des deux prochaines décennies (soit un accroissement de 1/3 de la
population actuelle), pour dépasser alors 890.000 habitants, et tendre vers le million
d’âmes au milieu du siècle.
Une telle masse de population ne pourra que générer une large demande multiforme en
matière d’emploi, d’équipements sociaux, éducatifs et économiques. Ceci oblige à lancer, au
plus tôt, de grands projets pour faire face aux nombreux défis actuels et futurs et asseoir
le développement de cet espace sur des bases saines d’autant plus qu’il s’agit de
l’enveloppe immédiate de la Capitale. Ceci est tributaire également et dans une large
mesure de la réalisation d’établissements universitaires et hospitaliers importants :
59
Rapport Espaces de projets
60
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
SIDI ALLAL BAHRAOUI
Cet Espace de Projets se compose d’un ensemble de bas plateaux légèrement inclinés depuis
le Sud-Est, où les altitudes se tiennent autour de 350 m, en direction du Nord-Ouest où elles
descendent à 100-150m selon les endroits, voire en dessous de 50 m dans la vallée du
Bouregreg, près de Larbaa des S’houl. En raison de la proximité relative de l’Océan, les
influences maritimes se font légèrement sentir, adoucissant le climat et augmentant les
précipitations qui dépassent habituellement 400 mm par an, en année moyenne.
Largement couvert par la forêt au Nord et au Sud et présentant des conditions moyennes pour
l’activité agricole, l’Espace de Bahraoui ne compte que peu d’habitants. L’effectif de
population actuel représente une augmentation de plus de 2/3 par rapport au début des années
80. Cet effectif se répartit à hauteur de 3/5 dans l’aire de Bahraoui et 2/5 dans celle des
S’houl.
Evolution de la population de l’espace Bahraoui-S’houl
Denité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
Ville de Bahraoui 6581 9884 15866 20000 -
C.R Aït Ali ou Lahsan 6078 5415 5128 4900 25
C.R Aït Malik 4379 4396 4856 5100 46
C.R S’houl 19959 19706 19916 20000 80
TOTAL 36977 39401 45766 50000
Rural 30396 29517 29900 30000 43
*
Source : RGPH Estimation BET
Alors que la population de la commune des S’houl est restée pratiquement stationnaire, au
niveau de 20.000 personnes, tout au long du demi-siècle écoulé, signe d’une émigration forte
61
Rapport Espaces de projets
et soutenue, celle de l’aire de Bahraoui a été multipliée par deux et demi pendant la même
période, passant de 12.000 en 1971 à 29.000 aujourd’hui. De même, inversement à la
collectivité S’houl qui est demeurée totalement rurale, en raison de sa situation d’enclavement
prononcé, la partie nord de cet espace de projet a connu l’émergence progressive de
l’agglomération de Bahraoui, particulièrement au cours des deux dernières décennies, abritant
ainsi quelque 20.000 habitants.
2- L’aire de Bahraoui : un espace charnière, aux atouts certains
2.1- Un espace carrefour au potentiel de croissance prometteur
- La grande conurbation Capitale qui groupe plus de 2,2 millions d’habitants, dont les
différentes composantes urbaines et suburbaines s’étirent de Bouqnadal à Skhirate,
représentant le second foyer économique du pays, un marché de consommation
essentiel et un centre de décision national.
- La grande conurbation du Sebou, forte de près de 0,6 million d’habitants,
combinant la grande ville de Kénitra, centre industriel en puissance (zone franche), la
station balnéaire active de Mahdiya et l’agglomération de S. Taïbi.
- Le couloir de communication essentiel de Tiflate-Khemissate et ses abords, zone de
production agricole potentielle importante, espace de résidence de plus de 400.000
personnes notamment dans ces deux pôles du pays Zammour.
- La commune de S’houl, riche surtout de ses atouts agricoles et éco-touristiques variés
que constituent les massifs forestiers et les nombreux plans d’eau formés, dans les
vallées du Bouregreg et du Grou, par le grand barrage de SMBA.
Ainsi situé, presque à égale distance de Rabat-Salé, Kénitra et Tiflate (20-25 km seulement),
l’aire de Bahraoui pourrait exercer des fonctions potentielles nombreuses qui devraient lui
permettre d’acquérir un intérêt grandissant et se placer de manière privilégiée sur
l’échiquier régional. Les fonctions essentielles qu’elle pourrait remplir, dans un processus
d’évolution et d’aménagement volontariste, seraient de 6 types : une zone de production
maraîchère de banlieue, une ville de résidence, un centre industriel, un centre de
commerce et de services, une aire touristique et un pivot de communications routières.
62
Rapport Espaces de projets
La superficie agricole utile (SAU), qui représente la moitié de l’espace rural (l’autre moitié
étant couverte par la forêt essentiellement) et s’étend sur plus de 12.000 ha, offre des
opportunités certaines pour développer les cultures maraîchères et fruitières, spéculations
qui avaient été initiées précocement par certains colons qui ont aménagé des plantations
fruitières et des vignobles, particulièrement chez Aït Malik, le long de la route nationale et
autour d’un petit centre de colonisation à Souq Tnine, dit « Moghane » (sans doute la
déformation du nom d’un colon local de l’époque appelé Morin), mais aussi de l’autre centre
de Camp Monod (dit Camouni), c’est-à-dire l’actuel Bahraoui.
La présence de possibilités d’irrigation par pompage avec système localisé, de plus en plus
pratiquée, porte la superficie irriguée dans cet Espace à près d’un millier d’hectares. La
structure foncière est favorable au développement de ces pratiques avec la présence
remarquée d’exploitations moyennes supérieures à 10 ha. L’intensification de l’agriculture
par irrigation fera évidemment reculer les superficies dédiées aux cultures annuelles,
céréalières notamment, qui occupent la majeure partie du sol, partout là où les eaux
souterraines sont exploitables, dans la partie axiale, mais aussi en bordure de la Maamora et à
l’intérieur des clairières qui s’y trouvent, profitant de l’extension de sols légers et de la
présence de conditions climatiques favorables. A cela s’ajoutent l’intensification de
l’élevage laitier, l’aviculture et l’apiculture, sans oublier la cueillette des truffes et des
glands de chêne-liège dans la Maamora.
2.3- L’aménagement d’une « ville renouvelée » de banlieue
La faible distance qui sépare Bahraoui de Salé et de Rabat, d’un côté, et de Kénitra, de l’autre,
est un avantage certain qui favoriserait le développement de ce site en « agglomération de
banlieue double », au moyen d’un aménagement urbain intégré destiné à en faire une
véritable « ville nouvelle » polyfonctionnelle, disposant de sa base économique propre et,
donc, de son marché d’emploi et de son système de production, tout en remplissant son rôle
de ville de résidence.
Une telle initiative romprait avec la tendance qui se poursuit depuis plus de trois décennies et
s’accélère actuellement, n’ayant abouti qu’à la formation plutôt d’un centre-dortoir, sur la
marge de l’axe autoroutier, animé par le souk hebdomadaire, mais surtout par la spéculation
63
Rapport Espaces de projets
foncière et immobilière qui étend démesurément l’espace loti et construit, mais en bonne
partie inachevé et même inhabité, sur des superficies étendues.
En effet, Bahraoui n’est situé qu’à une vingtaine de minutes de la côte. Il est desservi par
une voie rapide, qui devrait être doublée d’un tronçon d’autoroute, du côté de Salé, et par
la Régionale 405, liant le centre à Kénitra, artère qui devrait être redimensionnée également
en voie expresse pour permettre un trafic plus dense et une circulation plus fluide en direction
de la métropole du Gharb. Cela mettrait Bahraoui, par rapport à Salé, à la même
distance-temps que Tamasna par rapport à Rabat, mais avec une approche bien différente,
du moins au vu de l’évolution chaotique que cette « ville nouvelle » a enregistré depuis sa
création ex-nihilo près du centre de S. Yahya de Zaër. L’aménagement de Bahraoui en
« ville renouvelée », en partenaire intégrée aux deux conurbations du Bouregreg et du
Sebou, nécessite donc la refonte totale du Plan d’aménagement du centre, pour lui donner
une conception plus originale dans le sens d’un « projet de ville » ayant pour objectif le
développement d’une cité autocentrée, vivant en symbiose avec son environnement,
valorisant ses potentialités de manière optimale et s’intégrant, en complémentarité active,
avec Rabat, Salé, Kénitra, Tiflate, Bouqnadal et l’aire rurale contiguë de S’houl.
Dans une telle perspective, cette « ville renouvelée » devrait être dotée d’équipements
structurants de qualité en matière de santé (Hôpital de proximité), d’enseignement, de
formation professionnelle, de sport, de loisir, de service et de commerce, de nature à favoriser
une vie urbaine agréable tant pour les résidents actuels que pour ceux qui désireraient venir
s’y installer, notamment de jeunes couples à la recherche d’opportunité d’accès à la propriété
à un coût raisonnable et d’y trouver une ambiance citadine attractive, non loin de Rabat, de
Salé, de Kénitra et de la Maamora.
L’aménagement de la ville préparerait l’assiette foncière favorable ainsi que les facteurs
d’incitation nécessaires pour accueillir des entreprises industrielles en quête de terrains bon
marché, dans des sites bien et rapidement desservis par la route et l’autoroute, ce qui est le cas
justement de Bahraoui qui pourrait ainsi offrir un champ de déploiement industriel dans la
banlieue de Rabat-Salé et de Kénitra. Par ailleurs, la transformation en cours et surtout
future de l’activité agricole dans le sens de l’augmentation de la production maraîchère,
fruitière et laitière sont censées fournir des matières premières pour des industries agro-
alimentaires. Il en va de même des produits de la forêt proche (liège, truffes …) et de la
production apicole et avicole.
La relation directe avec Bouqnadal et la Plage des Nations, au moyen de la Route Régionale
405 convertie en voie expresse, mettrait Bahraoui dans l’arrière-pays proche de la zone
balnéaire et touristique qui comprend également la station de Mahdiya et le Lac
Boughaba. Sachant que Bahraoui se trouve enserré entre la Maamora et la forêt de S’houl,
d’un côté, et proche des plans d’eau de la retenue du barrage de SMBA, de l’autre, cette ville
est potentiellement apte à devenir une étape importante dans l’organisation de circuits
éco-touristiques intégrant l’ensemble de ces différentes ressources naturelles de qualité et
64
Rapport Espaces de projets
complémentaires.
La surface agricole utile de cette aire est de l’ordre de 20.000 ha, exploitée par près de 2700
agriculteurs, l’exploitation moyenne étant alors de 7 ha environ. L’activité agricole demeure
en grande partie à caractère traditionnel. Toutefois, de grandes fermes de plantations
arboricoles occupent les terrasses de la vallée du Bouregreg qui s’élargit en petite plaine au
Nord et au Sud de Souq Larbaa. Des domaines agricoles importants et épars ont été
développés par des propriétaires souvent citadins (de Salé et de Rabat) sur le plateau de
l’interfluve, de part et d’autre du massif forestier. En dehors de ces exploitations de
maraîchage et d’arboriculture, c’est le bour qui domine largement, avec la céréaliculture
essentiellement.
10
Etude d’identification des possibilités d’irrigation à partir des petits et moyens barrages au niveau de la région de RSZZ. 2012. Op. cité.
65
Rapport Espaces de projets
L’installation sur les berges du lac de barrage d’équipements légers destinés à la pratique
de sports nautiques, mais aussi à séjourner dans la nature, pourrait promouvoir là une
activité de tourisme rural et écologique certaine.
Le désenclavement devrait se faire non pas par l’ouverture de grandes voies, mais plutôt par
la promotion d’une activité touristique bien adaptée à un environnement pittoresque,
mais fragile (ressource hydrique précieuse et retenue d’un barrage d’importance capitale), qui
prodigue calme et sérénité, proche d’une conurbation démographiquement bi-millionnaire. Ce
tourisme protecteur de la nature s’accorderait parfaitement avec l’orientation de
l’agriculture vers des produits de terroir de plus en plus prisés par les populations
urbaines.
3.3- L’aménagement des petits centres locaux
Il s’agit d’un volet d’une grande importance dans le développement du territoire des S’houl à
caractère totalement rural. Trois sites bien différents méritent de recevoir des
aménagements et des équipements appropriés en vue d’en faire des points d’ancrage et de
diffusion du développement local :
Le site d’Al Arjat où émerge, de plus en plus, une « aire de loisirs » avec divers lieux de
restauration et quelques pratiques sportives. La fréquentation croissante de ce centre, plus
remarquée pendant les fins de semaines, les jours fériés et les périodes de vacances, incite au
réaménagement du site, légèrement à l’écart de la route nationale 6 (voie expresse) en
vue de permettre au petit centre spontané actuel de s’organiser convenablement, de se
développer et de pouvoir jouer ainsi pleinement sa fonction de pôle de loisirs et de
récréation pour la conurbation du Bouregreg, mais aussi pour l’ensemble de la Région.
Le site de Souk Sabt, situé sur la RR407, en bordure de la forêt, à proximité d’un grand
nombre de sources, mais surtout de la retenue d’eau du barrage préconisé d’Al Harcha (près
de 300.000 m3), est tout indiqué pour y aménager une petite structure d’hébergement
66
Rapport Espaces de projets
(type auberge, gîte) dans le cadre du développement de l’activité touristique basée sur la
nature.
En définitive, les deux aires contiguës de Bahraoui et des S’houl constituent des espaces de
développement complémentaires, s’articulant autour d’un grand axe routier (RN6 et
autoroute) et bénéficiant d’atouts naturels très appréciables que représentent la grande
extension du domaine forestier de Maamora et la présence du très important complexe
hydrologique permis par la confluence de deux importantes artères fluviales (Bouregreg et le
Grou), ayant engendré un milieu lacustre fort intéressant, le tout à la lisière de la dynamique
conurbation de Rabat-Salé, d’une part, ouvert sur les espaces intérieurs de la Région et à
proximité du Gharb et de sa métropole, Kénitra, d’autre part.
67
Rapport Espaces de projets
ZONE D’AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT DU
LITTORAL DE SEBOU
68
Rapport Espaces de projets
Cette Zone se compose de deux Espaces de Projets, d’étendues presque équivalentes, mais de
peuplements très inégaux. Il s’agit de l’Espace de Kénitra, proprement dit, d’une superficie de
817 km², habité par quelque 676.000 personnes, d’une part, et de l’Espace de S. Yahya qui
couvre 798 km², avec une population de 150.000 âmes, soit juste un peu plus de 1/5 du
précédent, d’autre part. Cela fait, au total, un territoire de 1615 km² et une population de
826.000 habitants, ce qui donne une densité moyenne brute de 511 hab/km².
L’unité de cette zone d’aménagement est surtout d’ordre fonctionnel, dans la mesure où le
territoire s’articule autour de la grande ville de Kénitra dont l’influence, contrecarrée par celle
de Rabat-Salé vers le sud, se déploie plus librement vers l’est, englobant l’agglomération de
S. Yahya qui évolue, en tant que centre-satellite, dans l’orbite directe de la métropole du
Sebou, tendance fortement consolidée par l’aménagement de la plateforme industrielle
intégrée (AFZ) et de la création imminente d’un agropole, d’une part, et vers le nord où se
dessine le projet de construction d’un grand port en eaux profondes, d’autre part.
Superficie Densité
Espaces de projets 1994 2004 2014 2020*
(km²) (hab/km²)
Kénitra 367800 473100 602400 676000 817 827
S. Yahya 106600 118600 138700 150000 798 190
TOTAL 474400 591700 741100 826000 1615 511
Source : RGPH * Estimation BET
La population urbaine de la Zone a augmenté de 2/3 entre 1994 et 2014, soit à un rythme deux
fois plus accéléré que celui de la population rurale, dont une bonne partie habite d’ailleurs les
secteurs périurbains de Kénitra.
69
Rapport Espaces de projets
70
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
KENITRA
Il s’agit d’un territoire globalement littoral, qui s’étire le long de l’Océan Atlantique sur une
cinquantaine de km, avec une largeur d’une dizaine de km, sauf dans partie extrême sud où
elle atteint près du double. La superficie de cet Espace est de l’ordre de 817 km², abritant une
masse de population considérable qui approche de 680.000 âmes, soit 82% de la population
totale de la Zone d’aménagement et 13,8% de la population régionale tout entière. Il constitue
ainsi l’Espace de Projets de loin le plus peuplé de la Région, après celui de Salé.
C’est également un Espace très majoritairement urbain, avec plus de 85% de la population
totale. La population urbaine, forte de 577.000 individus, se concentre à raison de 83% dans
la ville de Kénitra qui, avec quelque 480.000 habitants actuellement, abrite plus de 7/10 de la
population totale de l’Espace. Le reste des urbains revient aux deux agglomérations satellites
de Mahdiya (37.000 personnes) et de S. Taïbi (60.000).
1.2- Une vitalité démographique soutenue
Cet Espace de Projets a connu une pression démographique forte et continue depuis plusieurs
décennies. Sa population a plus que doublé au cours des 3 dernières, tout particulièrement.
Entre 1994 et 2014, le croît démographique a été de 235.000 personnes (64%), soit une
population additionnelle moyenne nette de près de 12.000 personnes par an, au taux
d’accroissement moyen de 2,5%, cadence qui est restée identique pendant ces 20 années. Près
de 9/10 de ce croît global a concerné le milieu urbain, soit 208.000 personnes (taux annuel
moyen de 2,7%), aussi bien par accroissement naturel que par immigration.
Toutefois, la population rurale a gardé un dynamisme patent, avec un croît de plus de 26.300
personnes, soit un taux d’accroissement annuel de 1,7%. Cette population se répartit entre 5
communes, dont 4 directement limitrophes de Kénitra, à savoir Haddada, S. Taïbi, Mnasra et
Oulad Slama, en plus de celle de S. Mohammad Banmansour qui, bien que située au-delà de
Mnasra, a été intégrée à cet espace dans la mesure où elle devrait domicilier le grand port
régional programmé de Kénitra-Atlantique. La densité moyenne est de l’ordre de 145 hab/km²
pour l’ensemble du territoire rural, variant entre des valeurs proches de 200 (communes de S.
Mohammad Banmansour, Oulad Slama et Mnasra), et d’autres nettement plus modestes,
autour de 80 (communes de Haddada et S. Taïbi).
71
Rapport Espaces de projets
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
Ville de Kénitra 292453 359142 431282 480000 -
Ville de Mahdiya 5905 16262 28636 37000 -
Centre de S. Taïbi - 19979 46751 60000 -
Urbain 298358 395383 506669 577000 -
C.R Mnasra 23915 29354 34429 35100 185
C.R S. Mohammad Banmansour 12745 15494 19237 20100 203
C.R Oulad Slama 14162 15936 19488 20100 197
C.R Haddada 10738 11856 15898 16800 82
C.R S. Taïbi 7871 5055 6698 6900 81
Rural 69431 77695 95750 99000 145
TOTAL 367789 473077 602419 676000 827
Source : RGPH * Estimation BET
Créée par et pour la puissance coloniale dès son installation, la ville de Kénitra a connu un
accroissement démographique rapide, tant sous l’occupant qui en a fait une pièce maîtresse de
son programme d’exploitation multiforme de la zone du Gharb au profit de la métropole,
vaste chantier au service duquel un grand port a été construit sur le Sebou, qu’au lendemain
de l’Indépendance car, depuis cette date charnière à aujourd’hui, l’effectif de population a
pratiquement été multiplié par 8. Le croît additionnel qui a été de plus de 4600 personnes en
moyenne par an entre 1960 et 1982, a presque doublé au cours de la période intercensitaire
suivante (1982-94), montant à près de 8700. Une décélération sensible se dessina par la suite,
le croît annuel diminuant à moins de 7000 personnes pendant les deux décennies 1994-2014,
en raison de la baisse de fécondité, mais aussi de l’orientation d’une bonne partie de l’apport
migratoire sur Mahdiya et surtout sur S. Taïbi, excroissance champignon qui a subitement
explosé sur le flanc méridional de Kénitra.
72
Rapport Espaces de projets
logements, qu’en ce qui concerne la création d’emploi et l’installation des équipements et des
services nécessaires ; ceci malgré l’élaboration de divers documents de planification et
d’aménagement destinés à orienter la croissance urbaine, tout en améliorant la situation
économique et socio-culturelle de la ville.
2.2- Relancer la croissance spatiale entravée d’une agglomération dynamique
L’évolution, en bonne partie tendancielle, de l’espace urbain a été accentuée par l’insuffisante
maîtrise d’un foncier mobilisable, raréfié par divers types d’entraves et de contraintes dont la
plupart, héritées, perdurent jusqu’à présent, contribuant ainsi à l’éclatement de la ville et à son
étalement démesuré, d’un côté, et à la prolifération de multiples formes de sous-habitat, de
l’autre. Il s’avère donc nécessaire de lever, au plus tôt, certains obstacles fonciers
majeurs, afin de permettre à la ville de souffler et de pouvoir se déployer plus aisément,
en procédant à un réaménagement équilibré de l’espace bâti et à une mise à niveau
fonctionnelle de ses équipements et services, d’autant plus que certaines de ces aires de
contrainte, souvent étendues, ont des localisations centrales dans le tissu urbain. La
mobilisation de ces terrains, ainsi récupérés, serait une aubaine puisqu’ils ouvriraient de
nouveaux horizons pour la réalisation de grands projets, de caractère structurant pour
toute la ville :
La réalisation d’un grand Projet urbain de qualité dans les secteurs nord et nord-ouest
de la ville. En effet, sur le site bien particulier de Barjal, qui se présente comme une petite
« mésopotamie » délimitée par l’avant-dernière boucle du Sebou, d’une part, et sur le
vaste terrain militaire contigu, circonscrit dans le dernier méandre du fleuve, d’autre part,
s’offrent des espaces suffisamment étendus pour convenir à la réalisation d’un tel Projet,
faisant face au Centre-ville, et dont la conception urbanistique moderne, à l’image de Hay
Riyad de Rabat, serait rehaussée par le traitement optimal de l’environnement local. De la
sorte, le Sebou, qui constitue actuellement une franche limite pour la ville, se retrouverait
alors dans une situation axiale en fonction de laquelle se structure l’agglomération
urbaine, ancienne et nouvelle, moyennant, évidemment, la construction de suffisamment
de ponts sur l’artère fluviale dont les deux rives seraient aménagées en corniche
longeant ce « grand canal », (endigué et dragué) le tout animé par diverses activités
aquatiques (bacs, barques, bateaux-mouches, sports, loisirs, plaisance …).
73
Rapport Espaces de projets
La conurbation du Sebou compte parmi les espaces urbains qui souffrent le plus de la
prolifération du sous-habitat, avec son corollaire, la pauvreté. Le phénomène prend une
ampleur quasi-explosive notamment dans les deux secteurs de Sakniya-Aïn Sbaa qui occupe
la partie sud-est de Kénitra, d’un côté, et l’agglomération champignon de S. Taïbi, de l’autre.
Dans le premier cas, celui de Sakniya le phénomène est très ancien, le quartier, apparu
dans les années 20 du siècle dernier, n’a été intégré que tardivement au périmètre urbain 11.
Ce noyau originel s’est développé peu à peu sous la colonisation, puis de plus en plus
rapidement au lendemain de l’Indépendance, nourri par des flux d’immigration intenses,
avant d’être relayé par les constructions plus ou moins sommaires, en dur, dans la zone de
Aïn Sbaa, le tout constituant une véritable nébuleuse de sous-habitat qui s’étend jusqu’à la
forêt de Maamora, et dont l’avancée n’a pu être stoppée que par l’autoroute.
La situation serait ainsi devenue plus problématique puis qu’en 2014 le Recensement a
révélé que 1/10 des ménages de Kénitra, soit un effectif de plus de 10.000 âmes,
s’abritaient dans des logements sommaires. Des programmes intégrés de résorption de
ce phénomène tenace et rampant (restructuration urbaine, équipements socio-éducatifs,
emploi …) sont nécessaires afin de corriger au mieux les conditions de vie de dizaines
de milliers d’habitants devant être associés dignement au développement de la Cité.
Le cas de S. Taïbi est tout aussi préoccupant, cette agglomération spontanée ayant
subitement surgi, ex-nihilo, à la lisière méridionale de Kénitra. Au cours de la décennie
intercensitaire 2004-2014, cette bourgade incontrôlée a plus que doublé de population,
passant de 20.000 à 47.000 âmes, s’accroissant au taux époustouflant de 9% par an en
moyenne par les effets conjugués d’une immigration forte et d’une fécondité soutenue.
Cela englobait alors plus près de 9/10 de la population totale de la commune rurale de
même nom, qui comptait moins de 8.000 en 1994. L’extension fougueuse et anarchique de
cette excroissance constituée en corps d’habitat gigantesque, devenue très préoccupante, a
été maîtrisée, ces dernières années, par l’Administration, dans la mesure où le phénomène
prenait des proportions inquiétantes en matière de sécurité interne et de circulation sur la
RN1 reliant Kénitra à Salé.
11
Le Recensement de 1936, distingue le quartier de Sakniya, alors peuplé de 3875 habitants, du reste de la ville de Port-Lyautey.
74
Rapport Espaces de projets
Néanmoins, il est fortement regrettable de constater que cet important monument n’a pas
bénéficié des divers travaux de restauration et des actions indispensables que requiert sa
réhabilitation, en vue de sa protection et sa sauvegarde, d’une part, et de le valoriser en
tant que site touristique animé par des activités culturelles, le tout en harmonie et en
complémentarité avec les éléments naturels divers et nombreux qui l’entourent, pouvant
constituer ensemble un complexe touristique de grande qualité dont la zone de Kénitra et la
Région entière ont besoin, de l’autre.
3.2- L’aménagement d’une station balnéaire de niveau régional
75
Rapport Espaces de projets
Mahdiya abrite le seul port de pêche d’une certaine importance dans la Région RSK
dont il réalise la quasi-totalité des prises, même si le tonnage pêché demeure bien modeste
(4.743 T en 2016 pour une valeur de 53,2 M dh, le maximum ayant été atteint en 2010 avec
près de 12.000 T). Il ya lieu d’estimer que ce port de pêche artisanale, qui représente un atout
économique et social certain, n’a pas bénéficié de tout l’intérêt qu’il mérite, pour en
moderniser les infrastructures et les équipements, dans la mesure où le développement de
son activité devrait contribuer non seulement à augmenter et diversifier la production, à
amplifier le chiffre d’affaires et les revenus, mais aussi à assurer davantage d’emplois, à
toutes les étapes de la filière qu’il s’agit d’élargir pour accroître la valeur ajoutée des prises,
de sauvegarder une tradition locale et un patrimoine peu commun dans la Région et de
garantir à celle-ci la possibilité de valoriser au mieux ses ressources halieutiques dans le
cadre de sa sécurité alimentaire, activité que sera sans doute largement consolidée par la
construction du grand port de Kénitra-Atlantique.
3.4- Aménagement et équipement d’une cité littorale agréable
Alors que les ressources halieutiques n’ont pas été développées, que le patrimoine historique
reste globalement marginalisé, que le potentiel touristique diversifié demeure en friche, que
les capacités balnéaires certaines sont sous-exploitées et que les atouts écologiques nombreux
continuent d’être négligés à Mahdiya, le foncier, par contre, a attisé de nombreuses
convoitises et l’immobilier attiré divers promoteurs, notamment au cours des trois
dernières décennies, d’autant plus que les réserves foncières disponibles à Kénitra ont été en
bonne partie épuisées et que l’extension de l’urbanisation rencontre diverses contraintes aussi
bien au centre qu’à la périphérie. Ainsi, un mouvement de construction soutenu s’est
déclenché, favorisé par la promotion de Mahdiya en municipalité, entraînant la multiplication
rapide de la population dont l’effectif a pratiquement quintuplé, passant de 5.900 en 1994 à
près de 29.000 en 2014, pour atteindre quelque 37.000 actuellement, répartis sur plus de 9.000
ménages. La faiblesse notoire de l’économie locale et l’avancée inexorable du front
d’urbanisation ouest de Kénitra, font que Mahdiya, spatialement phagocytée par la grande
métropole du Gharb, fonctionne désormais en tant que cité dortoir pour celle-ci.
76
Rapport Espaces de projets
Le grand Kénitra est le foyer industriel le plus important de la Région, réalisant près de 2/5 de
la valeur de la production et 3/5 de celle des exportations industrielles, tout en assurant 2/5
environ de l’emploi dans ce secteur. Le poids de cette participation, qui s’est fortement
ressenti auparavant de la disparition du port fluvial, a sérieusement repris du poil de la bête,
au cours des dernières années, surtout grâce à la mise en production de la zone franche ( AFZ).
Toutefois, l’effort ne devrait pas se concentrer uniquement sur ce site, certes important mais
d’essence « exogène », ce qui le rend très sensible aux fluctuations des exportations, et
s’occuper avec autant d’intérêt, sinon plus, du développement d’industries « endogènes »,
qui s’appuient notamment sur la valorisation des produits végétaux, animaux et minéraux,
abondants dans la Région, et ont un impact positif sur l’ensemble des segments des filières
concernées.
L’important Projet de l’Agropole du Gharb, dont la création est imminente, (sur 105 ha,
au site Oulad Bourahma, Amr Safliya) vient à point nommé pour dynamiser le secteur de
l’agro-alimentaire et les industries annexes, dans le cadre de la stratégie d’extension et de
modernisation de l’agriculture de la plaine du Gharb et du Sahel. Il est donc nécessaire de
mener deux types d’actions concomitantes et complémentaire afin de consolider le tissu
industriel de la conurbation du Sebou : consolider les branches industrielles existantes,
notamment celles qui réalisent des valeurs de production et ou d’exportation élevées et des
niveaux d’emploi appréciables, d’un côté, explorer des niches innovantes dont la valeur
ajoutée requiert davantage de Recherche Scientifique et de technologique, en rapport avec
les nouvelles filières de formation professionnelle, de l’autre. Le renforcement de l’AFZ et de
la zone industrielle libre attenante, devrait être doublé de l’étoffement des industries intra-
urbaines de Bir Rami, mais aussi de la création d’un noyau d’activité industrielle à
S. Taïbi.
4.2- Construction d’un secteur touristique élaboré
77
Rapport Espaces de projets
Rabat certes, mais avec les effectifs de touristes et de nuitées supérieurs, respectivement de
11% et de 23%, à la totalité de ceux qui ont été comptabilisés dans les préfectures de Salé et
Skhirate-Temara, augmentés de ceux des autres provinces. On notera volontiers que les
nombres moyens de nuitées par lit (105) et par touriste (2,1), ont été, en 2016,
paradoxalement équivalents à ceux de Rabat, alors que les capacités d’attraction et de
rétention des touristes sont infiniment inégales entre les deux villes ! Il faudrait penser que les
établissements hôteliers de Kénitra, vu les prix d’hébergement et de restauration plus modérés
qu’ils offrent, réussissent, par l’intermédiation des Tours opérators notamment, à capter une
partie de la clientèle potentielle de la Capitale, toute proche, sur le grand itinéraire touristique
Tanger-Casablanca-Marrakech.
Cette forme de « performance » ne doit pas cacher que le secteur touristique demeure bien en
deçà des potentialités que possède la conurbation du Sebou dans ce domaine. Celle-ci pourrait
ainsi augmenter le nombre de ses visiteurs et varier leurs profils, en procédant à la
diversification de son offre touristique par des produits balnéaires, culturels, naturels et
de services de qualité, d’une part, et la consolidation et la modernisation de son
infrastructure hôtelière, l’adaptant à l’évolution des demandes intérieures et extérieures.
De fait, la capacité litière (817 lits en 2016) se concentre à raison de ¾ dans 5 établissements
à 3 étoiles, le reste se distribuant entre 1 établissement à 2 étoiles (6%), 3 établissements à 1
étoile (12%) et 2 gîtes (6%). Cette infrastructure insuffisante vise des clientèles moyennes ou
modestes13. Il y a donc lieu d’étoffer ces catégories d’hôtels, mais aussi de les enrichir
d’établissements de niveaux plus élevés (4 et 5 étoiles) et plus diversifiés (maisons d’hôtes,
résidences hôtelières, club-hôtels, campings …) afin de pouvoir drainer et satisfaire des
clientèles plus exigeantes et plus variées.
13
En plus des établissements non classés, dont le nombre a continuellement diminué (32 établissements en 2004, totalisant 871 lits, selon
l’Annuaire Statistique du Maroc, dont les éditions ultérieures ne mentionnent plus cette information).
14
Dont la construction a été entamée par le Sultan Hassan I en 1892 et achevée en 1895. Cet édifice militaire avait pour mission de protéger
le pont sur Oued Fouarate, ainsi que les caravanes (Tanger à Fès ou Salé) qui l’empruntaient.
78
Rapport Espaces de projets
La surface agricole utile représente près de 2/3 du domaine rural dans son ensemble qui est de
l’ordre de 81.000 ha, le reste correspondant aux boisements et aux terrains impropres aux
cultures (zones inondables, côte, dunes vives, infrastructures, habitat …). Le climat océanique
caractérisé par une pluviométrie assez fournie et des températures modérées, d’une part, la
prédominance de sols légers, d’autre part, sont favorables à la pratique de cultures
maraîchères et fruitières diverses, bananier et avocatier notamment, sous-tendues par le
développement de l’irrigation par pompage des eaux souterraines, et par la multiplication
des abris en plastique, le tout concernant plus de la moitié de la SAU.
Devant ce risque majeur qui aurait pour conséquence la baisse de plus en plus marquée
de la productivité de l’agriculture, voire la réduction de l’espace cultivé, par manque
d’eau et/ou salinisation des sols irrigués, avec ce que cela aurait comme impact dramatique
sur l’emploi dans le secteur agricole, tout comme en amont et en aval des filières de
production, l’ORMVAG a réalisé une Etude en vue de lancer un vaste Projet d’aménagement
de l’ensemble de la zone littorale du Gharb, moyennant l’organisation de l’irrigation par
les eaux de surface à partir du Sebou. La réalisation de cette profonde mutation technique,
qui protégerait la nappe locale, devrait permettre d’étendre la superficie irriguée dans la
zone, avec le doublement de la valeur de la production agricole et celui du nombre
d’emplois directs et indirects.
79
Rapport Espaces de projets
Par ailleurs les liaisons entre Kénitra et Rabat-Salé, d’un côté, et avec la zone franche, de
l’autre, sont d’un intérêt évident, vu les mouvements de navettes quotidiennes qui les animent,
donnant lieu à des situations de saturation, tout particulièrement sur l’axe oriental où cela se
traduit par un branle-bas chaotique que créent des centaines de minibus transportant le
personnel, surgissant en même temps et roulant à vive allure dans un désordre indescriptible.
L’organisation d’un système de transport collectif sur ces deux artères routières pourrait
permettre d’effectuer les navettes dans des conditions plus sécurisées, confortables et
ordonnées.
4.5- L’enrichissement souhaitable des cursus d’enseignement et de formation
universitaires
Après trois décennies et demie d’existence, l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra a atteint l’âge
adulte et devrait faire peau neuve. Sa structure d’enseignement reste globalement
« primaire », à l’instar de la plupart des universités régionales marocaines, assurant
essentiellement des formations basiques dans trois établissements majeurs (Facultés de lettres
et Sciences Humaines, Sciences et Droit) qui concentrent 19/20 de l’ensemble des étudiants
qui était de 46.000 en 2017, soit près de 4 fois celui de 2010, et devrait atteindre actuellement
autour de 55.000.
Ceci est censé renforcer, progressivement mais sûrement, le poids de cet Espace dans la
Région, à toutes les échelles et dans tous les domaines, le promouvant à devenir un pôle
80
Rapport Espaces de projets
81
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
SIDI YAHYA DU GHARB
Au cours des deux dernières périodes intercensitaires, l’effectif de population totale a connu
un accroissement relativement modéré, au taux moyen de 1,3% l’an, nettement inférieur à
celui de la plupart des Espaces de la région du Gharb, avec toutefois un redressement
significatif pendant la décennie 2004-2014 (1,6% l’an) par rapport à la décennie 1994-2004
(1,1%), ce qui serait le signe d’une plus grande rétention de la population locale sur place,
sans exclure une légère immigration.
La ville de S. Yahya est l’unique agglomération de cet Espace, peuplée de quelque 42.000
âmes actuellement, soit pratiquement le double de l’effectif de 1982 (21340 hab). Malgré
cela, le taux d’urbanisation de cet Espace reste bas, de l’ordre de 28%, proportion qui n’a pas
changé pendant tout le quart de siècle écoulé. Ceci traduit tout aussi bien le faible dynamisme
démographique de la ville que la vitalité de l’accroissement de la population rurale. Ainsi,
entre 1994 et 2014, les 3/4 du croît démographique enregistré par cet Espace ont concerné le
milieu rural contre 1/4 seulement pour S. Yahya, même si la part de cette ville dans ce croît a,
en fait, augmenté pendant la seconde décennie (31%) par rapport à la précédente (14%).
82
Rapport Espaces de projets
Dans la partie nord de cet Espace, l’agriculture occupe un domaine étendu et dispose de sols
globalement riches, même si ces derniers sont , en grande partie lourds, argileux et gonflants
(tirsifiés), favorisant, localement, la constitution de vastes zones marécageuses et la
persistance de marjas, lors des grandes pluies ou en période de crue et d’inondation.
Toutefois, c’est l’irrigation qui constitue le facteur de production le plus décisif.
L’aménagement hydro-agricole, par grande hydraulique, qui couvre la majeure partie de la
plaine du Gharb, ne touche ici que le secteur ouest de la commune de Mograne, enserré en
bande allongée, entre les méandres que décrit le Sebou (de Allal Tazi à Mograne) et la
confluence de ce fleuve avec Oued Baht.
Dans le cadre du vaste programme en cours entrepris par l’ ORMAG, destiné à étendre
l’irrigation dans la plaine, ce sera l’ensemble de la comme de Mograne qui en profitera,
ainsi que la partie septentrionale de la commune de Amr Chamaliya. Cela devra constituer un
tournant capital dans l’évolution de l’agriculture dans cette zone, l’activité devenant ainsi
plus moderne (système d’irrigation localisée), plus productive et plus diversifiée, pourvoyant,
en conséquence, davantage d’emploi et de revenus aux exploitants, mais aussi des quantités
importantes de produits pour l’agro-industrie, tout en activant le transport et le commerce.
Cette mutation imminente de l’agriculture rejaillira, sans doute, positivement sur la localité de
Mograne qui, malgré son ancienneté, demeure à l’état embryonnaire et désorganisé, comptant
1284 habitants en 2014, souffrant de sa contiguïté à une zone inondable. L’assainissement de
celle-ci, dans le cadre dudit projet d’aménagement hydro-agricole, moyennant une action
d’aménagement adéquate, permettra à Mograne de se développer normalement,
profitant de sa situation sur la RN1 et au point de croisement de celle-ci avec la route
provinciale 4278 qui joint S. Yahya, ainsi que sa proximité de l’importante nébuleuse de
Qariate Laamamra Tnaja (près de 5200 hab. en 2014). Une telle évolution habiliterait
Mograne à devenir un centre de service actif aussi bien pour l’agriculture que pour les
83
Rapport Espaces de projets
L’élevage prend une dimension importante, en raison des vastes parcours en forêt,
autorisés pour les exploitants riverains, dont plusieurs détiennent des troupeaux nombreux, en
propriété ou en association avec des agriculteurs ou des spéculateurs exogènes, ce qui entraîne
la surcharge des parcours et porte préjudice à la formation forestière, notamment la
subéraie.
3- La ville de S. Yahya : accroissement démographique soutenu et croissance
économique faible
3.1- Doublement de l’effectif de population en moins de quatre décennies
Apparu dans les années 30 du siècle dernier 15, comme halte routière pour les colons, entre
Kénitra et S. Slimane, la bourgade de S. Yahya a connu un peuplement rapide, en dépit de
l’absence d’un périmètre irrigué, nourri par d’importants flux de migrants, souvent de misère,
affluant de zones proches ou lointaines, en quête d’emploi dans les travaux de construction du
centre, de la route et la voie ferrée, mais aussi dans la forêt (plantation d’eucalyptus, coupe de
bois, démasclage du chêne-liège, ouverture de pistes …), puis, plus tard, dans l’usine de
production de pâte à papier voisine (la Cellulose).
15
Le Recensement de la population effectué par l’occupant en 1936 donne à l’agglomération de S. Yahya 888 habitants dont 207 Européens.
16
La population de cet énorme bidonville périphérique, non intégré à la ville, abritait 2,5 fois d’habitants que celle-ci en 1960 (4769 contre
1920, soit 6629 au total), puis plus de 69% en 1971 (7260 contre 4289, soit 11549 en tout). L’intégration statistique du bidonville dans le
centre par le Recensement de 1982 porta brusquement la population totale de l’agglomération à 21340, dont près de la moitié dans le
bidonville.
84
Rapport Espaces de projets
Après plus de sept décennies d’existence, marquées par une évolution démographique
perturbée et assez rapide, sans cesse nourrie par des migrations de gens en très grande
majorité pauvres, en quête d’un emploi souvent aléatoire, les actions d’aménagement urbain
et de développement économique ont été rares et souvent d’impact superficiel et ponctuel,
S. Yahya continue toujours à pâtir d’un lourd héritage, globalement problématique, dont la
persistance et l’agglomération se manifestent à tous les niveaux. Une telle situation de
marasme prolongé appelle l’urgence de la mise en œuvre d’un Programme d’Action
pluridimensionnel intégré, capable de vivifier une ville qui possède des potentialités certains
de développement, ce qui l’habiterait à participer activement à la stratégie d’aménagement
régionale. Trois grands chantiers constitueraient les volets essentiels de ce Plan d’Action : le
réaménagement urbanistique de l’agglomération, la stimulation de l’économie urbaine, la
consolidation des infrastructures et des grands équipements.
Le réaménagement urbanistique de S. Yahya est une opération clé, ayant pour objectif
d’améliorer et soigner la macroforme de cette agglomération qui a grandi de manière
plutôt chaotique, sans plan d’ensemble, générant un tissu et un bâti souvent de facture peu
enviable. Trois volets sont à prendre en considération :
85
Rapport Espaces de projets
86
Rapport Espaces de projets
LA ZONE D’AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT DU
GHARB CENTRAL
87
Rapport Espaces de projets
Cette Zone d’Aménagement se caractérise par sa localisation centrale par rapport au Gharb,
occupant essentiellement des espaces de plaine. Elle s’étend sur environ 2068km² et abritere
actuellement près de 4454.000 habitants, soit 9% de la population totale de la Région, sur près
de 12% de la superficie de celle-ci. Il s’agit donc d’une zone relativement équilibrée à cet
égard, avec une densité moyenne de l’ordre de 215 hab/km² (densité régionale 276).
La Zone se compose de trois Espaces de Projets inégaux quant à leur superficie et leur masse
démographique, mais assez rapprochés au niveau de leur densité de population. Il s’agit,
d’abord, de l’Espace de Projets de S. Slimane, le plus étendu (1245 km²) le plus peuplé
(252.000 hab) et le plus urbanisé (40%), mais avec la densité la moins élevée (202) ; ensuite,
de l’Espace de Machraa Balqciri, dont la densité est la plus forte (238), alors que son niveau
d’urbanisation est moindre (33%) ; enfin de l’Espace de Dar Gaddari, plus réduit en superficie
moins peuplé, mais dense, et presque totalement rural.
Cette zone demeure très majoritairement rurale, le taux d’urbanisation global n’y dépassant
guère 32%, avec une population urbaine de l’ordre de 142.000, concentrée à raison de 7/10
dans la ville de S. Slimane qui vient d’intégrer la catégorie des villes de plus de 100.000
habitants, alors que la ville de Machraa Balqciri en abrite moins de 1/4, contre à peine 5%
pour la municipalité de Dar Gaddari. Toutefois, la tendance est vers une urbanisation de plus
en plus soutenue, dans la mesure où ce sont justement les villes qui reçoivent la majeure
partie du croît démographique de la Zone, soit 36% entre 1994 et 2004, puis 51% entre 2004
et 2014, voire 65% depuis cette dernière année à aujourd’hui, ce qui y traduit l’accélération du
mouvement d’immigration, notamment à S. Slimane, relativement mieux équipée et plus
dynamique que les deux autres villes.
Evolution de la population de la Zone d’Aménagement
Superficie Densité
Espaces de projets 1994 2004 2014 2020*
(km²) (hab/km²)
S. Slimane 201800 222100 241600 252000 1245 202
Machraa Balqciri 82600 90300 99200 103000 432 238
Dar Gaddari 68700 76000 85800 90000 432 230
TOTAL 353100 388400 426600 445000 2068 215
Source : RGPH * Estimation BET
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
SIDI SLIMANE
L’Espace de Projets de S. Slimane, qui couvre quelque 1245 km² (7% de la superficie
régionale), se compose de trois compartiments naturels, d’étendus inégales : la plaine du
Gharb au nord, constituant la majeure partie du territoire, dominé par des sols argileux
tirsifiés ; un pan important du bas plateau sableux de la Maamora, au sud-ouest ; le glacis du
Zrar17, au sud-est, grand plan incliné, descendant en pente régulière depuis les rides
prérifaines jusqu’à la plaine. Après sa sortie du plateau d’Al Ganzra où il s’encaisse, le Baht
traverse la plaine, suivant un cours sud-nord, avant d’obliquer à l’ouest, en direction de Dar
Gaddari et, plus loin, vers le Sebou qu’il rejoindra à Mograne.
1- Une évolution contrastée de la population
1.1- Un accroissement démographique relativement modéré
17
C’est l’une des innombrables déformations phonétiques que l’occupant avait l’habitude d’opérer sur les noms et toponymes au Maroc,
comme partout au Maghreb et dans les colonies. Dans ce cas précis, la déformation coloniale a atteint le vocable Azaghar, bas-pays, par
opposition à Adrar (haut-pays).
90
Rapport Espaces de projets
diminution du croît démographique dans les campagnes est l’émigration vers la ville voisine
et en direction des grandes agglomérations littorales de la Région ou ailleurs. Le phénomène
est variable selon les communes : alors que certaines ont sensiblement diminué de population
(Dar Balamri et Boumaïz) les autres en ont augmenté de manière inégale (notamment
Qçaïbiya et Azghar). Différentes par leur volume de population et l’évolution de celui-ci, les
communes le sont aussi par leur densité de peuplement qui varie de valeurs relativement
faibles, autour de 80 hab/km², dans les espaces à dominante bour, à des valeurs fortes, 200 à
plus de 250 hab/km² dans les aires irriguées.
1.3- D’une agglomération hydro-agricole à une métropole provinciale
En 1960, le centre abritait quelque 11.500 personnes, soit 2/5 de plus que l’effectif de 1952
(7128 dont 17% européens). Onze années plus tard, le nombre a pratiquement doublé (20.400
hab.), avec un taux d’accroissement annuel moyen de 5,4%. Le rythme s’accélère par la suite
et la population de la ville est multipliée par 2,5 entre 1971 et 1982 (croît de 30.000 âmes), au
taux vertigineux de 8,6% l’an, résultat combiné d’une immigration forte, d’une natalité élevée
et de l’adjonction de douars périphériques.
La cadence baisse sensiblement, avec 38% entre 1982 et 1994 (2,7% l’an) apportant pourtant
un croît substantiel de plus de 19.000 personnes, ce qui porta l’effectif à près de 70.000
habitants. Elle descend plus encore à 12% pendant la décennie suivante (croît de 8.400
personnes) avant de monter au cours de la période intercensitaire 2004-2014, avec 19% au
total et 1,8% par an en moyenne ; la ville gagnant ainsi 15.000 habitants supplémentaires,
pour atteindre 93.000 âmes. Ceci s’expliquerait aussi par la reprise de l’immigration dans une
ville promue en chef-lieu d’une province nouvelle, ce qui y augmenta les opportunités
d’emploi et améliora les services d’autant que sa voisine S. Kacem connaît une situation
critique à ces égards, d’une part, mais aussi du fait de l’absorption de douars périurbains,
d’autre part.
Gagnant probablement une dizaine de milliers d’habitants ces toutes dernières années, la
population de S. Slimane aurait actuellement dépassé 100.000 personnes, ce qui la place juste
derrière Khemissate, parmi les villes intérieures, devenant ainsi un maillon important du
91
Rapport Espaces de projets
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
Ville de Sidi Slimane 69645 78060 92989 102000 -
C.R Oulad Hsine 25982 27972 30215 31400 232
C.R Qçaïbiya 19914 23218 27059 29200 83
C.R Dar Balamri 27429 31453 28156 26100 78
C.R Msaada 17566 18879 19853 20200 255
C.R Boumaïz 19260 20419 19684 19100 204
C.R Oulad b. Hammadi 11700 12100 12778 13000 140
C.R Azghar 10340 9972 10850 11000 75
TOTAL 201236 222073 241564 252000 202
Population rurale 132191 144013 148595 150000 122
Source : RGPH * Estimation BET
92
Rapport Espaces de projets
Les effets combinés de ces différentes opérations d’amélioration des moyens, des conditions
et des structures de production agricole sont de nature à dynamiser sensiblement les activités
de culture et d’élevage, dans le sens de la massification, la diversification et l’affinement
des produits. Cette évolution multidimensionnelle aura certainement diverses retombées
positives, non seulement au niveau de l’emploi, dans les différentes phases de déroulement de
chaque filière de production, mais aussi en matière de revenus des exploitants et, donc, de
pouvoir d’achat, comme de possibilités d’épargne et d’investissement.
3- L’indispensable qualification fonctionnelle du pôle urbain émergent de
S. Slimane
La promotion de S. Slimane en chef-lieu de province, qui est une initiative de grande portée,
devrait aider cette ville à mieux soigner son image urbanistique, diversifier ses activités
économiques et socio-culturelles et consolider ses équipements, afin de pouvoir remplir
convenablement les fonctions d’encadrement, de services, de gestion et de
commandement qui lui incombent et œuvrer ainsi au développement équilibré et durable de
son propre Espace ainsi que celui du vaste territoire qui gravite dans son orbite.
3.1- Le réaménagement structurel d’un espace urbain disloqué
Générée par l’agriculture irriguée moderne et ayant grandi, des décennies durant, en fonction
du développement de celle-ci, S. Slimane est le produit direct du périmètre agricole qui
l’enserre, avec lequel la ville a tissé des liens étroits, à tous les niveaux, tantôt de
complémentarité, tantôt de tensions et de compétition. L’accroissement démographique
considérable que cette ville a enregistré et celui qui se profile à moyen et long termes, d’un
côté, les prérogatives et fonctions nouvelles qu’elle assume désormais, de l’autre, obligent les
gestionnaires à mettre en œuvre un vaste Programme de Restructuration du tissu urbain,
aussi bien pour les besoins de l’habitat au profit des diverses catégories sociales, que pour
ceux des infrastructures et des grands équipements.
93
Rapport Espaces de projets
Autant l’extension spatiale de la ville a été foncièrement commandée par celle du périmètre
irrigué, autant celui-ci a grandement conditionné son économie, aussi bien par l’implantation
de divers services sur lesquels repose l’activité agricole, que par l’installation
d’établissements, grands et petits, pour en conditionner, traiter, stocker ou commercialiser la
production, ceci de manière relativement précoce (création de la sucrerie en 1963). En effet,
les industries agro-alimentaires ont constituent l’essentiel du tissu industriel de la ville et
continueront à se développer parallèlement à l’extension du domaine irrigué, l’amélioration
des techniques d’irrigation, la diversification de la production et l’avancement du processus
de melkisation des terres collectives. Ces mutations ouvrent également de larges horizons à
diverses industries connexes relatives à la production d’intrants, de produits d’emballages,
de matériel agricole, etc.
L’activité touristique, absente pour l’instant, bénéficie, dans cet Espace de Projets, d’atouts
non négligeables qui nécessitent, toutefois, un intérêt particulier pour en assurer la
valorisation. Trois créneaux intéressants peuvent être développés, de manière parallèle et
complémentaire.
- Le tourisme culturel pourrait bien s’appuyer sur deux anciens sites romains, proches
de S. Slimane. Le premier est celui de Righa, localisé sur la rive gauche du Baht,
contenant des vestiges importants, partiellement dégagés par des fouilles
archéologiques (thermes, ensemble de constructions avec mosaïques …). Le second
est celui de Aqua Dacicae (actuel site My Yaqoub, par analogie à la station thermale
proche de Fès) qui se trouve au milieu du défilé de Jbal Outeta (entre Righa et
Volubilis), contenant un établissement thermal important, alimenté par aqueduc.Si la
valorisation de ces sites requiert l’organisation de missions de fouilles nombreuses,
l’exploitation de l’existant à des fins culturo-touristiques nécessiterait des travaux plus
réduits de mise en forme. L’itinéraire thématique peut inclure également le fameux
site de Volubilis en plus de la ville de My Idriss Zarhoune.
94
Rapport Espaces de projets
- Le tourisme naturel qui pourrait s’appuyer sur l’existence des gorges proches du
Baht, en plus du lac de barrage d’Al Ganzra et du panorama qui s’offre à partir de ce
dernier surplombant la plaine irriguée.
95
Rapport Espaces de projets
des routes régionales 409 (vers Khemissate), 411 (vers Tiflate) et 705 (vers Meknès),
d’autre part.
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Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
MACHRAA BALQCIRI
Situé dans la partie nord de la plaine du Gharb, de part et d’autre du Sebou, l’Espace de
Balqciri se déploie chez les collectivités Mokhtar au sud du fleuve, et Bni Malik au nord. Il
s’étend ainsi sur 432 km² et compte actuellement quelque 103.000 habitants, ce qui en fait un
territoire très densément peuplé avec une densité moyenne, 238 hab/km². Son économie se
base essentiellement sur l’agriculture, irriguée en majeure partie, qui concerne le gros de la
population, même si les activités industrielles et commerciales ne sont pas négligeables.
1- Un accroissement démographique inégalement modéré
Comme cela s’est passé partout dans la plaine du Gharb, les grands travaux d’aménagement
hydro-agricoles ont enclenché un boom démographique fulgurant, d’inégale ampleur selon les
Espaces. Ainsi, celui de Balqciri a plus que doublé de population au cours du 1/3 de siècle qui
va de 1960 à 1994, celle-ci étant passée de 39.400 à 82.600, au taux d’accroissement annuel
moyen de 2,2%. Pendant les deux dernières intercensitaires (1994-2014), ce taux a très
nettement fléchi, diminuant de près de 3/5, jusqu’à 0,9%, niveau qui est resté pratiquement
constant durant les deux décennies.
L’évolution démographique dans cette période a été variable entre les milieux urbain et rural,
comme au sein de ce dernier. La population de la ville de Balqciri a connu ainsi un
accroissement nettement plus élevé, de l’ordre de 1,3% (même s’il reste, en fait, modeste) que
celle des communes rurales qui l’entourent où ce taux a été globalement inférieur à 0,8%.
Toutefois, c’est dans la commune de Haoufate que le croît a été le plus faible (689 personnes
seulement sur 20 ans), par rapport à celles de Safsaf et Nouirate dont les populations ont
augmenté de 1/5 environ (4.100 personnes pour la première et 4.300 pour la seconde). Ces
différences d’intensité du rythme d’accroissement se traduisent bien par des pressions
inégales sur l’espace, qu’expriment des niveaux de densité de population restés pratiquement
constants dans la commune d’Al Houafate, autour de 120 hab/km², alors qu’ils atteignent 175
à Nouirate, voire 200 à Safsaf.
Evolution récente de la population de l’Espace de Projets de Machraa Balqciri
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
Ville de Machraa Balqciri 23876 27630 31497 33000 -
C.R Safsaf 20984 22941 25075 26100 200
C.R Nouirate 20552 22639 24805 25700 175
C.R Al Houafate 17153 17119 17842 18200 125
TOTAL 82565 90329 99219 103000 238
RURAL 58689 62699 67722 70000 165
Source : RGPH * Estimation BET
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
d’actions et de mesures adéquates, de nature à les maîtriser et à promouvoir une ville dont les
potentialités de développement sont également multiples et diverses. Parmi la panoplie
d’interventions requises pour corriger la situation actuelle et préparer l’avenir, les suivantes
sont d’une importance capitale :
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Rapport Espaces de projets
100
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
DAR GADDARI
L’Espace de Projets de Dar Gaddari occupe une bonne partie du secteur central de la plaine
du Gharb, zone de subsidence, se maintenant entre 5 et 15 m d’altitude selon les endroits, ce
qui la rend particulièrement soumise aux risques d’inondation. C’est le territoire des
collectivités Mokhtar au nord du Sebou et des Amr et Sfafaa au sud. Il s’agit d’un Espace
presqu’exclusivement rural, tant par son peuplement que par son économie, couvrant une
superficie de 391 km². Sa population actuelle serait de l’ordre de 90.000 âmes, d’où une
densité moyenne brute fort élevée de 230 hab/km².
1- Une évolution démographique modérée et constante
Au cours du dernier quart de siècle écoulé, l’effectif de population de l’Espace de Dar
Gaddari a augmenté de 21.000 âmes. Entre les recensements de 1994 et 2014, l’accroissement
démographique a été de 25%, au taux annuel moyen de 1,12%, légèrement plus élevé dans la
seconde décennie (1,23%), induisant ainsi un croît d’environ 9900 personnes, que dans la
première (1,01%) dont le croît a été nettement moins consistant (7300). Cela témoigne de la
permanence d’une vigueur démographique relativement plus soutenue que dans les autres
campagnes de la Région où souvent l’effectif de population est en voie de stagnation ou de
diminution, à l’exception de celles du Sahel.
Ce dynamisme démographique relatif varie sensiblement entre les quatre communes locales ;
un peu plus marqué dans celle de Dar al Aslouji qui a augmenté de 30% que dans celles de
S. Al Kamil (24%) et de Rmilate (19%), le centre de Dar Gaddari se maintenant à un niveau
moyen (23%). La densité de population rurale est passée, pendant ces deux décennies, de
162 hab/km², en moyenne en 1994, à 179 en 2004, puis à 203 en 2014, pour se situer
actuellement autour de 215, variant entre 130 à Rmilate, 225 à S. Al Kamil et plus de 300 à
Dar al Aslouji. Cela en fait, globalement, les campagnes les plus densément peuplées
parmi tous les Espaces de Projets de la Région, constituant, en quelque sorte, une zone de
« haute pression » démographique remarquable.
Evolution de la population de l’Espace de Projets de Dar Gaddari
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
C.R Dal al Aslouji 24681 27836 32127 33700 302
C.R S. Al Kamil 24418 26800 30199 31700 225
C.R Rmilate 14157 15307 16861 17600 131
RURAL 63256 69943 79185 83000 215
Ville de Dar Gaddari 5403 6011 6683 7000 -
TOTAL 68659 75954 85830 90000 230
Source : RGPH * Estimation BET
101
Rapport Espaces de projets
Les cultures intensives et variées, qui fournissent des quantités considérables de produits
destinés à la consommation directe et à l’agro-industrie, nécessitent une main-d’œuvre
abondante en toute raison, ce qui explique, en bonne partie, l’existence de densités de
population élevées. Ce phénomène devrait continuer encore longtemps en raison des
opérations d’extension de l’irrigation programmées par l’ORMVAG, dans la partie centrale
de la zone comprise entre les oueds Baht et Rdom, non encore aménagée, d’une part, et la
reconversion de l’irrigation actuelle (par gravitaire et aspersion) à celui de l’irrigation
localisée qui assure une importante économie d’eau et un meilleur rendement cultural, d’autre
part.
102
Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
LA ZONE D’AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT DU
GHARB SEPTENTRIONAL
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Rapport Espaces de projets
Ce vaste territoire, correspond à la partie nord de la Région RSK, comprise entre l’Océan
Atlantique à l’ouest, la limite avec la province de Larache au nord et celle d’Ouazzane au
nord-est, alors qu’au sud la limite est marquée par le Sebou, entre Machraa Balqciri et S. Allal
Tazi. La zone s’étend ainsi sur quelque 2240 km² et abriterait actuellement près de 440.000
habitants, d’où une densité moyenne brute proche de 200 hab/km².
La zone se compose de trois Espaces de Projets dont la ruralité partagée lui donne une
certaine unité. Ces Espaces de Projets ont des superficies sensiblement similaires, couvrant
chacun plus ou moins 1/3 du territoire total. Il en va de même des effectifs de population qui
varient entre 140.000 et 150.000 personnes, d’où des densités relativement proches.
Ces trois Espaces de Projets comptent ensemble une quinzaine de communes rurales en plus
de 5 agglomérations urbaines de tailles modestes pour la plupart, largement coiffées par la
ville de Souq Larbaa. Depuis le milieu de la décennie 1990 à aujourd’hui, la population de
cette Zone aurait gagné quelque 117.000 habitants supplémentaires, soit une moyenne de
4500 par an et un accroissement global de l’ordre de 36%.
Pendant la décennie 2004-2014, le croît démographique global a été de 45.000 personnes, soit
une augmentation de 12% environ (1,13% l’an), ce qui représente un léger ralentissement par
rapport à la décennie précédente (1994-2004) dont le croît a été proche de 51.000 habitants,
soit 16% de plus au taux annuel moyen de 1,45%. Cela donne, au total, un croît de population
de 95.000 personnes au cours des deux décennies. La distribution de ce croît s’est accomplie
de manière très contrastées entre les deux décennies. Dans la première, 2/3 du croît
démographique se sont produits en milieu rural, contre 1/3 seulement en milieu urbain, alors
que dans la seconde ce dernier a concentré près de ¾ du croît global, le milieu rural n’en
recevant qu’un peu plus de 1/4, ce qui dénote bien l’importance de l’émigration rurale et
l’attractivité croissante des centres urbains, même si une partie de l’accroissement
démographique urbain est, en fait, imputable à l’élargissement du périmètre municipal de
Souq Larbaa.
Le taux d’urbanisation demeure pourtant, malgré tout, bien faible, d’à peine 25%, variant
entre 50% dans l’Espace de Projets de l’importante ville de Souq Larbaa, quelque 21% dans
celui L. Mimouna et guère plus de 4% dans l’espace littoral quasi rural de A. Tazi. Au total,
avec plus du doublement de l’effectif de population urbaine et une augmentation de plus de
1/5 de la population rurale, depuis le milieu de la décennie 1990, cette Zone conserve un
dynamisme démographique assez soutenu qui lui a permis de maintenir son poids
relativement stable dans la population totale de la Région, au niveau de 1/10 environ.
105
Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
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Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJET DE
SOUQ LARBAA
L’Espace de Projets qui gravite autour de la ville de Souq Larbaa couvre quelque 764 km² et
compterait actuellement une population de 152.000 âmes, ce qui donne une densité moyenne
proche de 200 habitants au km². Schématiquement, il est à cheval sur trois milieux naturels
distincts : la plaine du Gharb à l’ouest, de basses croupes au centre, et une zone de collines
relativement plus élevées faisant partie du domaine prérifain, à l’est.
1- Un accroissement démographique modéré
Considérant l’évolution démographique récente, on constate que l’effectif de population a
augmenté d’un peu plus de 21.000 personnes en 20 ans (1994-2014), soit près de 17% au total
et à peine un millier d’individus supplémentaires par an en moyenne. Le taux d’accroissement
annuel moyen est resté en-deçà de 0,8%, ce qui exprime bien le faible dynamisme
démographique d’ensemble, sous-tendu par des flux d’émigration importants. Cette tendance
de décélération de l’accroissement de la population s’est confirmée de plus en plus, dans la
mesure où l’effectif a augmenté de près de 14.000 personnes entre 1994 et 2004, au taux
annuel moyen de 1%, alors que le croît n’a été que de 7600 individus pendant la décennie
suivante (soit 45% de moins que le précédent), au taux de 0,5% l’an seulement.
Actuellement l’effectif de population se distribue à égalité entre les communes rurales, d’un
côté, et la ville de Souq Larbaa, de l’autre. Les cinq entités rurales de cet espace qui
totaliseraient aujourd’hui 76.000 habitants sont de deux catégories : la commune de Souq
Tlata, sise totalement dans la plaine, et celle de Bni Malik, qui enveloppe Souq Larbaa, toutes
deux relativement étendues spatialement (197 et 248 km²), ont une population plus
nombreuse, respectivement 22.400 et 24.500 âmes. Ensemble, elles concentrent plus de 3/5 de
la population rurale totale de l’Espace de Projets. Près de 3/10 de celle-ci habitent les
communes de S. Amr Al Hadé et Qariat Banaouda, avec 22.000 personnes. Moins de 1/10 de
la population se trouve dans la commune de S. Ahmad Banaïssa. En rapportant les effectifs de
population aux superficies communales respectives, ce sont les communes de S. Amr Al hadé
et Souq Tlata qui affichent les densités les plus fortes (129 et 114 hab/km²), comparées à
celles de Bni Malik (99) et surtout de Qariate Banaouda et S. Ahmad Banaïssa (autour de 80).
Souq Larbaa, unique agglomération de cet Espace, compte parmi les centres urbains les plus
anciens du Gharb, voire de toute la Région. Elle a connu une évolution démographique
rapide, mais à rythme d’accroissement irrigulier où alternent des séquences de forte
augmentation avec d’autres plus modérées. Globalement, l’effectif de population actuelle
représente 8 fois celui que la ville abritait au moment de l’Indépendance, soit quelque 76.000
108
Rapport Espaces de projets
contre moins de 10.000 âmes. Son poids démographique dans l’Espace de Projets a doublé
entre le début des années 1990 et aujourd’hui, soit de 1/4 à 1/2.
Evolution de la population de l’Espace de Projets de Souq Larbaa
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab./km²)
Ville de Souq Larbaa 37216 43392 69265 76000 -
C.R Bni Malik 36270 43282 26098 24500 99
C.R Souq Tlata 21152 22416 22554 22400 114
C.R S. Amr al Hadé 11481 11868 11814 11400 129
C.R Qariate B. Aouda 11812 11147 11087 10600 80
C.R S. Ahmad Banaïssa 9248 8901 7810 7100 78
Rural 89963 97614 79363 76000 100
TOTAL 127179 141006 148628 152000 199
Source : RGPH * Estimation BET
L’activité agricole, dans ce territoire composite, s’accomplit de manière très contrastée entre
le domaine de croupes et de vallonnements de la partie orientale prérifaine, d’un côté, et la
basse plaine du Gharb qui s’étend entre le Sebou au sud et le cours moyen du Mda au nord, de
l’autre :
L’agriculture bour domine très largement dans la zone des collines. L’augmentation
légère des altitudes, d’ouest en est, de 50-100m dans le voisingae de Souq Larbaa à 200m
et plus à l’approche du pays d’Ouazzane, d’une part, les variations des sols (hamri, rmal,
harch ou tirsifiés) en fonction des différences de substrat rocheux (flysch et marnes
notamment), d’autre part, influencent beaucoup la nature des cultures pratiquées par les
collectivités Bni Malik. Ainsi dominent les cultures de céréales et de légumineuses,
avec l’olivier principalement et le figurer. L’absence de nappe phréatique ne permet la
pratique d’un peu de maraîchage irrigué que dans certaines vallées, alors que les
précipitations relativement appréciables en année normale autorisent un maraîchage
de plein champ plus ou moins important et diversifié. L’élevage, ovin surtout, constitue
un complément précieux du système de culture local.
109
Rapport Espaces de projets
La plaine est le domaine de la polyculture irriguée, constituée, en grande partie, par les
cultures sucrières, le maraîchage et les cultures forragères, support d’un élevage
bovin, laitier surtout. Des plantations agrumicoles s’égrenent le long des levées qui
bordent la rive droite du Sebou. Quant à la culture du riz, elle prend une place importante
dans la partie ouest de la commune de Souq Tlata, faisant partie de la grande ceinture
rizicole qui s’étend de S. Allal Tazi jusqu’au cours inférieur de Ouad Mda.
Les systèmes d’irrigation par aspersion domiant, et par ravitaire, doivent faire l’objet de
reconversions, collective et individuelle, au système d’irrigation localisée, visant la
réalisation d’une importante économie d’eau, dans le cadre du Programme mené à cette fin
par l’ORMVAG. Cette mutation technologique est de nature à introduire, dans le système de
culture, une plus grand diversification par la consolidation des cultures à haute valeur
ajoutée actuelles, par d’autres, tant au niveau des cultures annuelles qu’à celui de
l’arboriculture, ce qui devrait aussi appuyer l’élevage et l’activité apicole, le tout visant à
affermir davantage la sécurité alimentaire.
3- La promotion multiforme de la métropole urbaine du Gharb septentrional
3.1- L’accroissement démo-spatial de Souq Larbaa
Dés, les toutes premières années de l’occupation, un village initial s’est organisé sur un
lotissement colonial privé. Sa population atteignit près de 4160 personnes en 1936, dont 1/3
dans le bidonville de Kallito18. Elle double en 1952, avec 8000 habitants, puis augmente de
près de moitié en 1960, l’effectif dépassant alors 11.600 personnes. La décennie 1960 est
marquée par un rythme d’accroissement plus modéré, donnant un croît de 33%, soit une
population de 15.500 âmes en 1971. Le rythme reprend par la suite, la ville gagnant près de
10.000 habitants en 1982, soit une augmentation de 62% portant l’effectif des résidents à plus
18
Dénomination due à sa proximité d’un boisement d’eucalyptus.
110
Rapport Espaces de projets
Le recencement de 2004 donna à la ville une population de 43.400 personnes, soit un croît
global de 6.200 en moyenne par an et un taux d’accroissement annuel de 1,5%. Mais
brusquement, le nombre d’habitants saute à plus de 69.000 en 2014, signifiant un croît
démographique de près de 26.000 personnes et un accroissement global de 60% en 10 ans
(4,8% l’an moyenne). Il s’agit là, en fait, d’un accroissement en grande partie artificiel dû
à l’élargissement du périmètre municipal qui incorpora notamment l’énorme excroissance
périphérique de Oulad b. Sbaa qui devait alors compter près de 20.000 âmes, soit l’équivalent
de 2/5 de la population municipale19.
3.2- Réaménagement urbain et dynamisation de l’économie de la ville
Au cours de son histoire centenaire, Souq Larbaa n’a pas bénéficié d’actions d’aménagement
et de développement de portée structurante, de nature à en maîtriser l’accroissement
démographique et la croissante spatiale, ce qui y a laissé s’accumuler et se complexifier les
problèmes les plus divers, relatifs surtout à l’habitat, l’emploi, les services sociaux et
éducatifs. La mise en œuvre de la stratégie du SRAT est certainement l’occasion idoine pour
promouvoir cette importante localité sur les plans urbanistique, économique et social. Les
projets les plus déterminants à ces égards peuvent être groupés autour des axes suivants :
Réaménagement urbain d’une ville qui s’est accrue sans stratégie de développement
efficiente, mission essentielle qui réquiert un certain nombre d’actions prioritaires :
19
La formation de cette agglomération marginale remonte bien loin : 3500 individus en 1971 ; puis 4850 en 1982 et 13970 en 2004. Sa prise
en compte dans l’espace municipal par le Recensement de 2004 aurait porté la population de Souq Larbaa à près de 57400 habitants.
111
Rapport Espaces de projets
mesure où Souq Larbaa, qui bénéficie d’une localisation de contrat entre la plaine
et les collines, ainsi que d’une situation privilégiée sur un axe de communication
essentiel, reliant, par la RN1 et la voie ferrée, le Tangéroîs à Rabat et Casablanca,
d’une part, Fès et Meknès, d’autre part. Centre de collecte des produits ruraux de
son arrière-pays et marché d’approvisionnement pour ce dernier 20, Souq Larbaa a
joué aussi le rôle de « plaque-tournante » du commerce parallèle (contrebande), en
raison de sa proximité de la ligne de démarcation entre les anciennes zones
d’occupation espagnole au nord et française au sud, à l’instar de Laqçar Lakbir.
L’affaiblement de cette fonction commerciale ancienne, devenue, en quelque sorte,
une vocation de la ville, appelle la mise en œuvre de mesures d’encouragement
et d’incitation afin de réorganiser le secteur, professionnellement et
sapatialement et lui redonner la vigueur nécessaire, parallélement au
développement attendu et potentiel des autres secteurs économiques, dans la ville
comme dans sa zone d’aménagement, le souk du mercredi devenant ainsi le
marché de tous les jours, pour le plus grand nombre..
- Constitution d’un embryon industriel, qui fait défaut, qu’il faudrait développer
et enrichir, notamment par des établissements agro-alimentaires, en relation avec
l’importance de la production agricole dans la zone, destinée à devenir plus
abondante et plus variée, parallèlement aux aménagements hydro-agricoles en
cours. Ces derniers représentent aussi une incitation de taille pour développer des
industries qui pourvoient l’agriculture, l’équipement des périmètres et des
parcelles notamment, en matériel et pièces nécessaires diverses.
20
L’importance de cette activité commerciale est soulignée par l’installation de nombreux juifs (168 en 1936 puis 834 en 1952), en tant que
négociants céréalistes, mais aussi des gens de Fès (tissus, produits artisanaux).
112
Rapport Espaces de projets
113
Rapport Espaces de projets
S. Amr Al Hadé (Tnine Srafah), disposant d’un souk important, sis au croisement
de la R408 et la P4223, et d’un collège (855 élèves en 2018), peuplé de 1037 hab.
en 2014. Souq Tlata du Gharb est encore plus avantagé par sa localisation au
milieu d’un riche périmètre irrigué, sur la RN1, là où vient se brancher la bretelle
de la P4232 menant à Machraa Balqciri ; si la population du centre proprement dit
était de 1135, l’effectif est en fait beaucoup plus consistant avec les douars
alentour, donnant une agglomération de 6500 personnes en 2014 et sans doute près
de 8000 actuellement..
Cette importante décision d’ordre institutionnel aura certainement des impacts positifs sur les
plans social, culturel et économique, pour l’ensemble du territoire de la nouvelle province et
permettra à Souq Larbaa de retrouver un nouvel élan, avec de meilleurs équipements et une
organisation spatiale plus harmonieuse, ce qui ne manquera pas d’en consolider l’attractivité
et le dynamisme, de nature à en stopper le processus de déclassement de cette ville dans la
hiérarchie urbaine régionale, sachant qu’elle est passé du 5 e rang démographique en 1936,
au 6e en 1960, puis au 7e en 1971, au 9e depuis 1982 et probablement à une place plus
défavorable, dans la prochaine décennie, rattrapée et dépassée par les villes de Skhirate et Aïn
Aouda.
114
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
SIDI ALLAL TAZI
La seule agglomération qui possède quelques aspects d’urbanisation rudimentaire, dans cette
zone quasi-rurale, est le centre de S. Allal Tazi. En dépit de ses nombreux atouts, cette
agglomération ne s’est que peu développée, comptant ainsi moins de 5000 âmes en 2014.
Evolution de la population de l'Espace de Projets de S. Allal Tazi
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab./km²)
C.R Banmansour 29917 36380 43822 47400 230
C.R S. Mohammad Lahmar 30112 36125 42637 45600 288
C.R Bahhara Oulad Ayyad 22178 27488 31860 33900 160
C.R S. Allal Tazi (rural) 11361 12701 13185 13100 119
Centre de S. Allal Tazi 2205 3140 4870 6000 -
TOTAL 95803 115834 136674 146000 212
Source : RGPH * Estimation BET
115
Rapport Espaces de projets
Cette importante reconversion technique, qui protège la nappe locale et évite la salinisation
des sols, permettra d’étendre la superficie irriguée. La SAU concernée, dans les communes de
Banmansour, Bahhara Oulad Ayyad et S. Mohammad Lahmar, est de l’ordre de 27.550 ha. Le
taux d’intensification culturale restera sensiblement le meme, au niveau de 130%, mais la
production pourra augmenter et se diversifier, ce qui se répercutera immanquablement sur les
niveaux de revenu des exploitants, avec davantage de cultures de rente, aussi bien maraîchères
que fruitières, avec la production laitière. Les fruits rouges (fraise, framboise, myrtille)
représentent une spéculation importante dans le système de culture, dirigée surtout vers
l’exportation, tandis que la production d’avocat cible davantage le marché intérieur, ainsi que
l’arachide qui constitue un élément essentiel dans la sécurité oléicole nationale.
L’Espace de Projets ne compte qu’une seule agglomération qui possède quelques caractères
urbains rudimentaires. Il s’agit de S. Allal Tazi, situé sur la rive droite du Sebou. Centre de
colonisation précoce, avorté comme beaucoup d’autres dans le Gharb, il n’a été reconnu
comme centre rural qu’en 1971, dans la commune rurale de Souq Tlata, avec une population
proche de 1100 personnes. Celle-ci augmente de 25% en 1982, mais avec un croît dérisoire
116
Rapport Espaces de projets
117
Rapport Espaces de projets
routes provinciales transverses 4201, 4220, 4234, 4239 et 4211, dont la fonction
sociale et économique implique leur aménagement.
- L’Espace de S. Allal Tazi dispose d’un linéaire de côte qui s’étend sur une
cinquantaine de kilomètres. Pourtant, cette longue façade océanique demeure
quasi aveugle pour les populations « terriennes » locales qui lui tournent le dos,
(alors que la collectivité littorale en place porte le nom emblématique de Bahhara
Oulad Ayyad). L’économie locale gagnerait énormément par l’ouverture de cette
zone sur la mer, à la fois en aménageant des havres de pêche artisanale, d’un
côté, et de petites plages pour initier l’activité balnéaire, de l’autre.
118
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
LALLA MIMOUNA
Il s’agit d’un territoire à forte dominance rurale, les habitants des campagnes représentent 4/5
de la population totale. Ces habitants ruraux se répartissent entre 6 communes au poids
démographique inégal, allant de plus de 27% pour celle de Arbaoua à moins de 6% pour celle
de Ouad al Makhazine. Cette population rurale a augmenté beaucoup plus rapidement au
cours de la décennie 2004-2014 (11.300 personnes) que pendant la décennie précédente
(moins de 6900) signe de la permanence d’une vigueur démographique certaine, sous-tendue
à la fois par la natalité et par l’immigration, celle-ci s’activant particulièrement dans le secteur
littoral dynamique (agriculture et tourisme). Les densités de population rurale varient
énormément, de l’ordre de 70 hab./km² à Ouad al Makhazine, à près de 190-200 à Arbaoua,
My Bousalham et Boukbar al Haj, en passant par 130 à L. Mimouna et 110 à Boubkar al Haj.
Ces valeurs atteignent 250 et plus si l’on considère les communes de L. Mimouna et My
Bousalham dans leur ensemble, populations rurale et urbaine confondues.
En l’absence d’une ville importante, cet espace dispose de trois centres urbains différents par
leurs tailles, leurs dynamismes et leurs fonctions. Le plus peuplé est celui de L. Mimouna
dont le nombre d’habitants serait actuellement de l’ordre de 18.000, soit le double de celui de
1994. La population du centre balnéaire récent de My Bousalham, sur la côte, approcherait de
9.000 âmes, alors que celle de l’ancienne agglomération de Arboua, ne dépasse guère 3500
personnes. Cela fait une « petite armature urbaine en puissance », totalisant quelque 30.000
habitants, soit près du triple de l’effectif du début des années 1990.
119
Rapport Espaces de projets
120
Rapport Espaces de projets
LA ZONE D’AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT DU
GHARB ORIENTAL
121
Rapport Espaces de projets
Contiguë à la Zone du Gharb Central, du côté est, la Zone d’aménagement du Gharb Oriental
se trouve dans une situation géographique franchement continentale, à cheval sur la
terminaison Est de la plaine du Gharb et les premières hauteurs du Prérif occidental, le tout
drainé par les grands cours d’eau de Sebou et Ouargha et leurs affluents qui ouvrent des
vallées, tantôt larges, tantôt étroites, empruntées par d’importantes voies de communication
(routes et voie ferrée).
C’est une Zone à dominante rurale, aussi bien dans son économie que dans l’importance de sa
population. Sur quelque 2110 km², vivent actuellement environ 324.000 personnes, d’où une
densité globale de 154 hab/km², et une densité rurale de l’ordre de 89.
Cette Zone d’Aménagement se compose de trois Espaces de Projets, inégaux par leur
extension spatiale et leur poids démographique. L’Espace de S. Kacem qui correspond
grossièrement au territoire des Chrarda, est à la fois le plus étendu (752 km²) et le plus peuplé
(150.000 personnes), avec une densité brute moyenne de 200 hab./km² environ. Celui de Jorf
al Malha, qui occupe essentiellement l’interfluve Sebou-Ouargha, a une densité de population
de 170 hab./km², alors que celui de Had Kourte, tout aussi étendu, est nettement moins
peuplé, avec une certaine tendance à la décroissance démographique, affichant une densité
moyenne inférieure à 90.
Dans l’ensemble, l’effectif de population de cette Zone n’a enregistré qu’un accroissement
modéré au cours des dernières décennies, de l’ordre 16% seulement depuis 1994 à
aujourd’hui, avec un croît global de 44.000 âmes. L’augmentation a été en-deçà de 8% entre
1994 et 2004 et même de 5% entre 2004 et 2014, ce qui dénote une lente tendance à la
stagnation, en raison de l’accélération de l’émigration. La population rurale est restée
remarquablement stable depuis le milieu des années 1990, au niveau de 187.000, avant
d’esquisser récemment un léger mouvement de diminution. Par contre, la population urbaine a
augmenté de 40% environ au cours de cette période, passant de 93.000 à près de 131.000
personnes.
Cette dynamique démographique urbaine relative est plutôt le fait des centres de Jorf Al
Malha et Khnichate, que de l’importante ville de S. Kacem dont la population n’a
pratiquement pas augmenté. Les tendances d’évolution globalement faibles ont induit un recul
patent du poids démographique de cette zone dans la population totale de la Région RSK,
diminuant ainsi de 8,2% en 1994 à 6,9% en 2014 et, sans doute, au niveau de 6,6% seulement
aujourd’hui.
122
Rapport Espaces de projets
Superficie Densité
Espaces de projets 1994 2004 2014 2020*
(km²) (hab/km²)
S. Kacem 137500 145200 149100 150000 752 199
Jorf Al Malha 79900 94300 106700 114000 666 171
Had Kourte 62900 62900 61800 60000 693 87
ZONE 280300 302400 317600 324000 2111 153
Source : RGPH * Estimation BET
123
Rapport Espaces de projets
124
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
SIDI KACEM
Il s’agit là d’un territoire physiquement assez composite, même s’il se déploie essentiellement
sur la zone prérifaine comprise entre le Sebou au nord et l’Oued Rdom à l’ouest, où les
altitudes varient entre 200 et 500 m, avec localement des reliefs plus vigoureux donnant
l’aspect de montagnette dominée par des pointements rocheux dont le plus important est Jbel
Salfate (810 m). Quelques vallées en gorge, notamment celle du Rdom, constituent des
trouées empruntées par des voies de communication (route et chemin de fer) reliant le Gharb
au Saïss. Dans sa partie nord-ouest, l’espace mord amplement sur la plaine du Gharb oriental,
dans le secteur de S. Kacem proprement dit.
1- Une évolution démographique en phase de stagnation persistante
S’étendant sur près de 752 km², cet Espace compte une population de près de 149.000 âmes,
ce qui donne une densité moyenne proche de 200 hab./km². Cette densité a peu évolué au
cours des trois dernières décennies notamment (180 hab./km² au début des années 1990), ce
qui souligne bien la faiblesse de l’accroissement démographique qui n’a été que 8,4% en tout,
soit au taux annuel moyen dérisoire de 0,4%, au cours des deux périodes intercensitaires
(1994-2014), l’effectif de population passant de 137.500 à 149.000 personnes. En fait, la
valeur de ce taux a chuté de moitié entre la première décennie (0,55% l’an) et la seconde
(0,26%), signe d’une stagnation démographique patente, sous-tendue par une émigration
massive, réduisant ainsi la fécondité et, par voie de conséquence, la taille des ménages, aussi
bien en milieu rural (de 7,3 à 5,8 personnes entre 1994 et 2014, soit une diminution de 1/5)
qu’en milieu urbain (de 5,5 à 4,3 personnes, avec 1/5 en moins également).
Au cours de cette période de 20 ans, l’effectif de population rurale est resté stationnaire,
au niveau de 65.000 personnes. Par contre, la population de l’agglomération de S. Kacem
(la municipalité, plus le petit centre attenant de Zirara) a légèrement augmenté, de 16%
environ (au taux annuel moyen de 0,74%), gagnant ainsi 11.500 habitants. Pourtant, ne fit que
peu évoluer le taux d’urbanisation qui est passé de 52,5% en 1994 à 56,1% en 2014. Avec une
population urbaine de l’ordre de 85.000 âmes actuellement, ce taux demeure en deçà de 57%.
Evolution de la population de l’Espace de Projets de S. Kacem
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
Agglomération urbaine de S. Kacem** 72141 80769 83672 85000 -
C. R. Bir Talib 11047 11252 11370 11100 131
C. R. Salfate 9768 9686 10239 10100 79
C. R. Zaggouta 9228 9526 10032 10100 75
C. R. Chbanate 11522 10618 10371 10000 109
C. R. Zirara 8842 8326 8606 8500 157
C. R. Bab Tiouka 8081 8042 7697 7300 51
C. R. Takna 6883 6994 7068 6900 70
TOTAL 137512 145213 149055 149000 198
Rural 65371 64444 65383 64000 87
Source : RGPH * Estimation BET ** Vile de S. Kacem plus centre de Zirara
125
Rapport Espaces de projets
126
Rapport Espaces de projets
Cette situation d’un système de production relativement figé, entravé par le régime foncier en
vigueur, hérité d’autres époques, devrait connaître des changements plus ou moins importants
selon les secteurs, parallèlement à l’avancement de l’Opération de melkisation des terres
collectives entreprise par l’Administration dans la zone, comme partout ailleurs à travers le
territoire national. De fait, cette opération est censée porter sur près de 63.500 ha chez les
Chrarda, devant être melkisés en trois tranches ; concernant quelque 14.310 ayants-droit.
La première tranche, la plus importante, en cours d’achèvement, intéresse plus 8502 ayants-
droit (59,4% du total), pouvant bénéficier de l’appropriation de 32.047 ha (50,5% du total),
d’où une taille moyenne de 3,77 ha par attributaire. La seconde tranche, programmée pour la
période 2017-2022, porte sur 16.400 ha (25,8% du total) pour le compte de 3711 ayants-droit
(25,9% du total), ce qui donne une taille moyenne de 4,42 ha. Quant à la troisième tranche,
programmée pour 2020-2022, elle concerne 15.010 ha (23,7%) pour 2094 attributaires
(14,6%), bénéficiant d’une taille moyenne de 7,18 ha, beaucoup plus importante que la taille
moyenne générale qui est de 4,44 ha. On voit bien que cette dernière est devenue
pratiquement la moitié de celle qui était prévue, en principe, au moment du premier partage (8
ha), il y a plus de huit décennies, ce qui signifie que la majorité des exploitations ont subi des
divisions ultérieures nécessitées par la multiplication des ayants-droit, mais aussi des
accaparements plus ou moins étendus.
3- L’impératif redressement d’une situation urbaine préoccupante
3.1- Dynamisme et affaiblissement démographiques de la ville de S. Kacem
127
Rapport Espaces de projets
128
Rapport Espaces de projets
infinitésimale, d’à peine 0,4% de la production industrielle régionale en 2016 23, proportion
qui a enregistré une baisse continue au fil des décennies 24.
Il est évident que le développement de ces industries reste tributaire de l’aménagement
d’une zone industrielle de qualité satisfaisante, susceptible de drainer des investisseurs
publics et privés, bénéficiant d’incitations foncières et financières probantes.
Le soutien du secteur artisanal local qui compte un effectif important de métiers. La
création et l’équipement adéquat d’une zone d’activité artisanale, doublée de mesures
incitatives, d’encouragements et d’aides tangibles, est susceptible de contribuer au
développement de ce secteur essentiel, sur les plan économique et social.
L’initiation de l’activité touristique, tout à fait absente dans la zone, alors qu’elle y
bénéficie d’atouts divers non négligeables, parmi lesquels on mentionnera les suivants :
- La Zaouia de S. Kacem, qui représente le lieu historique et spirituel le plus important
du Gharb. Sa réhabilitation fonctionnelle appelle l’enrichissement de la zaouia
proprement dite, avec son mausolée, d’un Centre de Recherche spécialisé dans
l’étude de la culture et l’histoire du Gharb, qui sont deux volets peu connus. Ce
centre devrait ainsi disposer d’une riche bibliothèque et d’un équipement adéquat
utilisant des méthodes modernes, pour les étudiants et pour les chercheurs. Il pourrait
bien être implanté dans l’enceinte de la Qacbah contiguë qui serait, de la sorte,
culturellement restaurée.
- Les environs de S. Kacem sont riches en paysages naturels intéressants, en raison
de leur relief inhabituel dans le Gharb. Il en va ainsi des montagnettes locales qui
dominent les collines, comme Jbal Salfate (810 m d’altitude), Jbal Outeta, Jbal
Haricha, ainsi que le défilé assez impressionnant dans lequel coule l’oued Rdom, le
col de Zaggota avec la vue panoramique qu’il permet. Par ailleurs, le paysage
agraire géométrique des Chrarda, en blad bour, est également une curiosité
touristique appréciable. S. Kacem peut aussi profiter de sa grande proximité du lac de
barrage d’Al Ganzra, d’une part, ainsi que des deux sites touristiques fameux de
My Idriss et de Volubilis, au pied du Jbal Zarehoune. On mentionne enfin que
l’Administration Forestière régionale a programmé, dans son Plan d’action, destiné à
aménager les forêts urbaines et suburbaines, la mise en valeur de la forêt de S.
Kacem, comprise dans le périmètre municipal, couvrant quelque 196 ha.
3.3- La requalification urbaine
23
Ceci correspond à la production industrielle de l’ensemble de la province de S. Kacem, dans laquelle cette ville concentre la grande part.
(Annuaire Statistique du Maroc 2017). Au début de la décennie 1990, cette part dans le total régional était de 3,4% dans le nombre des
employés et de 6% dans la valeur de la production.
24
Entre 1992 et 2015, le nombre d’établissements industriels de la province est passé de 29 à 20, alors que l’effectif des employés a chuté de
1172 à 462, soit une diminution de 71%.
130
Rapport Espaces de projets
périmètre municipal afin qu’elle puisse évoluer en tant que quartier intégré dans la
ville et non plus comme centre de la commune rurale où elle se trouve.
Cette stratégie de mise à niveau des composantes urbaines et d’unification de la ville,
parallèlement au lancement des chantiers relatifs à la redynamisation de son économie,
nécessite l’édification d’un troisième pilier d’importance capitale pour le
fonctionnement et le rayonnement de la Cité. Il comporte deux volets principaux :
- Le volet culturel, consistant à doter la métropole des Chrarda d’une fonction
d’enseignement et de formation supérieure, d’autant que S. Kacem et son Espace de
Projets se distinguent par un niveau de scolarisation relativement plus satisfaisant que
ceux des Espaces des autres villes moyennes du Gharb, avec une proportion d’élèves
du lycée plus élevée, ce qui signifierait qu’il y aurait ici moins de déperdition et de
décrochage scolaires25. Ceci devrait militer en faveur de la consolidation de cette
« vocation » scolaire par la création d’une antenne principale de l’Université Al
Mamora (préconisée par le SRAT). La ville nécessite aussi la consolidation de la
Formation professionnelle, aussi bien dans l’agriculture, que dans l’industrie, afin
d’accompagner l’évolution imminente dans le premier secteur et l’indispensables Plan
de relance dans le second. Ce complexe d’établissements d’enseignement, de
formation et de recherche (Centre d’étude spécialisé recommandé à Zaouia) trouverait
bien sa localisation entre le Centre moderne et Zaouia, venant ainsi combler un hiatus
spatial tenace et souder les deux grandes composantes urbaines de S. Kacem.
Par ailleurs, la ville dispose d’un Hôpital provincial considéré comme suffisant par les
responsables de la Santé, d’autant plus qu’ils ont programmé la création de deux Hôpitaux de
proximité, l’un à Jorf al Malha, l’autre à Machraa Balqciri.
- Le volet des infrastructures de transport, dans la mesure où S. Kacem remplit la
double fonction de carrefour ferroviaire et routier dans le Gharb intérieur. Son
importance ferroviaire a toutefois diminué directement du fait du court-circuitage
opéré par la construction de tronçon S. Yahya-Machraa Balqciri, sur la ligne Rabat-
Kénitra-Tanger, et indirectement par la mise en service de la ligne Grande Vitesse
Tanger-Rabat. Mais son intérêt demeure comme plaque-tournante sur la ligne Fès-
Meknès-Tanger, d’un côté, et vers Rabat, de l’autre. C’est à ce titre que la gare locale
mérite d’être rénovée, dans le cadre de la Stratégie de relance de l’économie et
d’aménagement urbain. La fonction de carrefour routier est tout aussi importante, S.
Kacem étant le lieu où se croisent les routes N4, reliant Kénitra à Fès, destinée à être
convertie en voie express entre Kénitra et la métropole des Chrarda, avec la route
R413 reliant celle-ci à Souq Larbaa, dont la conversion en voie express est
recommandée par le SRAT. L’élargissement de la route P4270 faciliterait les liaisons
avec Khemissate (R409) et Tiflate (R411) via Dar Balamri.
25
La répartition des élèves par niveau d’enseignement, en 2018, permet de constater que c’est l’Espace de Projets de S. Kacem qui
bénéficiait de la proportion de lycéens la plus élevée, soit 16% du total des élèves du primaire et du secondaire, alor s qu’elle était de 12%
dans l’Espace de Projets de S. Slimane et de 10% dans celui de Souq Larbaa. Cette relative performance de S. Kacem s’accompagne d’une
propension à recourir à l’enseignement privé (secteur marchand) aussi accentuée que dans la ville « plus aisée » de S. Slimane, avec des
proportions respectives de 18,4% et 18,1%.
132
Rapport Espaces de projets
133
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
JORF AL MALHA
Limité par l’Oued Sebou au sud, l’Espace de Projets de Jorf Al Malha s’étend d’est en ouest,
de part et d’autre de Oued Ouargha. Pays de croupes prérifaines dans sa majeure partie
orientale, dans lesquelles s’ouvrent de larges vallées en terrasses empruntées par les voies
routières, il comprend aussi d’importantes étendues de plaine à l’ouest, notamment à la faveur
de la confluence des deux grands cours d’eau précités. Sa superficie est de 666 km², pour une
population actuelle de 114.000 habitants, d’où une densité moyenne brute de 170 hab./km².
1- Un dynamisme démographique soutenu
L’accroissement démographique récent a été plutôt modéré, de l’ordre de 1/3 entre 1994 et
2014, soit au taux annuel moyen de près de 1,5%, avec une tendance à la décélération entre
les deux décennies, c'est-à-dire 1,66% pour la première puis 1,25% pour la seconde, ce qui
donne une diminution de 25%. L’évolution tendancielle ramènerait le taux à 1,1% seulement
entre 2014 et 2020.
Cette évolution démographique s’est accomplie à un rythme très contrasté entre la
population rurale et celle des deux agglomérations urbaines. Alors que la première
n’aurait augmenté que de 5% au cours du quart de siècle écoulé, celle de la seconde aurait
presque triplé, passant de 16.000 à 47.000 habitants, depuis 1994 à aujourd’hui.
La population rurale a évolué de manière inégale d’une commune à l’autre. Tandis que celles
des communes de Khnichate et Oulad Noual ont très légèrement diminué entre 1994 et 2014
(de 1 à 3%), les populations de Lamrabih et S. Mohammad Chalh ont très peu augmenté (3 à
5%), au moment où celle de Taoughilt s’est accrue de 29%. Quant aux deux centres urbains
locaux, leurs population ont enregistré un accroissement continu, mais à des rythmes inégaux.
De fait, au cours de cette période de 20 ans, l’effectif des habitants de Jorf Al Malha a presque
triplé, passant de 10.200 à 28.700, alors que celui de Khnichate a augmenté de 71%, soit de
6.030 à 10.300 personnes.
Evolution de la population de l’Espace de Projets de Jorf Al Malha
Densité
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
Centre de Jorf Al Malha 10187 20581 28681 35000 -
Centre de Khnichate 6031 7936 10295 12000 -
C.R Lamrabih 19453 20187 20461 20200 97
C.R Taoughilt 11437 14108 14764 14600 120
C.R Khnichate 13791 12963 13412 13300 135
C.R Oulad Noual 11512 11076 11371 11200 70
C.R S. M’hammad Chalh 7525 7382 7737 7700 116
Population rurale 63718 65716 67745 67000 103
TOTAL 79936 94233 106721 114000 171
Source : RGPH * Estimation BET
134
Rapport Espaces de projets
136
Rapport Espaces de projets
26
Il est à mentionner que Jorf al Malha comptait, en 2018, quelque 1460 élèves dans l’enseignement privé (près de 6% du total) ce qui
renseigne sur l’amélioration du niveau de certains ménages.
137
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
HAD KOURTE
L’Espace de Projets de Had Kourte fait partie de Haut Gharb. Il s’étend essentiellement dans
les premières collines du Prérif occidental dont la couverture sédimentaire généralement
tendre (flysh et marnes) est largement érodée. Dans ce paysage de croupes d’altitude modeste
(100 à 300 m), émergent localement des pitons rocheux dont le plus saillant est celui de Jbal
Kourte (443 m), d’une part, alors que s’ouvrent des vallées alluviales, plus ou moins larges,
notamment celles des oueds Rdate et Tnine, d’autre part.
Couvrant quelque 693 km², cet Espace abrite juste un peu plus de 60.000 habitants, ce qui en
fait l’Espace de Projets qui compte le moins de population et le moins densément peuplé de
tout le Gharb, avec 87 hab/km² en moyenne. Seules les Espaces méridionaux des hauts
plateaux Zaër et Zammour affichent des effectifs de population et des densités plus faibles
dans la Région.
1- Un peuplement très majoritairement rural, en phase de décroissance
Plus de 17/20 de la population de cet Espace où se côtoient Bni Malik à l’ouest et Soufiane à
l’est, se trouvent en milieu rural répartis entre les trois communes qui enveloppent le centre de
Had Kourt (S. Azzouz, My Abdalqadir et Bni Oual), en plus de celle de Aïn Dfali située
légèrement à l’est. La population de cette dernière, forte d’un peu plus de 24.000 âmes,
concentre à elle seule 2/5 de l’ensemble des habitants de l’Espace et près de la moitié de ses
ruraux. Toutes ces communes rurales sont entrées en phase de diminution
démographique, plus ou moins précocement, au cours du dernier quart de siècle. Ainsi, à
part la commune de Aïn Dfali dont l’effectif de population a pratiquement stagné (-1%) entre
2004 et 2014, les trois autres ont diminué 10 à 12% de leurs habitants, pendant cette décennie.
Ensemble, elles ont perdu 3.900 personnes.
Les densités de population les plus basses caractérisent les communes de My Abdalqadir
(46 hab/km²) et Bni Oual (62), alors que celle de S. Azzouz à une densité (73) très proche de
la moyenne rurale de l’Espace (75), et que celle de Aïn Dfali dépasse légèrement 100. Seule
la commune urbaine de Had Kourte a connu une évolution démographique positive,
ayant porté le nombre de ses habitants à près de 8.000 en 2014 et, sans doute, à plus de 9.000
aujourd’hui, ce qui conforta sensiblement son poids démographique dans son Espace, passant
de moins de 7% en 1994 à près de 13% en 2014 et de 15% aujourd’hui.
138
Rapport Espaces de projets
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
Ville de Had Kourte 4296 5051 7843 9000 -
C.R Aïn Dfali 23930 24521 24241 24300 104
C.R S. Azzouz 15796 16001 14356 13400 73
C.R My Abdalkadir 8835 8871 7896 7400 46
C.R Bni Oual 10014 8480 7485 6900 61
TOTAL 62871 62924 61821 61000 88
Source : RGPH * Estimation BET
139
Rapport Espaces de projets
140
Rapport Espaces de projets
LA ZONE D’AMENAGEMENTET DE
DEVELOPPEMENT DU
SUD ORIENTAL
141
Rapport Espaces de projets
Cette vaste Zone correspond à la moitié ouest de la Province de Khemissate. Elle couvre ainsi
un peu plus de 3730 km², soit 21% du territoire régionale dont elle constitue la zone
d’aménagement la plus étendue. Sa population actuelle est estimée à 282.000 personnes, ce
qui donne une densité moyenne brute de 75 hab/km². Cet effectif, qui constitue moins de 6%
de la population globale de RSK se répartit de manière très déséquilibrée entre les 3 Espaces
de Projets qui sont, en fait, les cercles administratifs dont se compose la Zone.
Les 4/5 de la population se concentrent dans l’Espace direct de Khemissate qui couvre un peu
plus de 1680 km² (45% du territoire zonal) soit 225.000 habitants, d’où une densité moyenne
de 134 hab/km². Celle-ci est plus de 4 fois inférieure dans l’Espace contigu de Maaziz (32
hab/km²) qui s’étend sur quelque 1060 km², alors qu’il n’abrite que 34.000 âmes (12% de la
population). C’est encore moins que le nombre d’habitants de l’Espace d’Oulmès, plus
méridional et en altitude, qui se limite à 23.000 individus, (8% de la population) pour une
superficie de 990 km² environ, la densité moyenne brute se réduisant ainsi à 23 hab./km²
seulement.
Khemissate 196900 74,5 215700 76,3 223300 78,6 225000 79,8 1683 134
Maaziz 42500 16,1 41300 14,6 36800 12,9 34000 12,0 1061 32
Oulmes 25000 9,4 25700 9,1 24200 8,5 23000 8,2 988 23
ZONE 264400 100 282700 100 284300 100 282000 100 3732 75
Source : RGPH * Estimation BET
142
Rapport Espaces de projets
Le résultat évident de cette évolution contrastée entre les 3 Espaces de Projets est la
confirmation sensible du poids démographique de celui de Khemissate qui bénéficie de la
présence de la capitale provinciale, de la localisation le long du grand couloir de
communication (route et autoroute) reliant la zone littorale au Saïss, ainsi que de meilleures
conditions pour l’activité agricole. Cette évolue a conduit, au niveau de la zone, à la réduction
continue de l’effectif de population rurale, par émigration, baisse de la fécondité, mais aussi
par intégration de douars périurbains dans l’aire municipale de Khemissate et la promotion au
statut de « centre » de Aït Yadine. Ainsi, la proportion de population urbaine qui était de 2/5
en 1994 serait passée actuellement à 3/5. La moitié de la population totale de la zone se
concentre dans la ville de Khemissate.
143
Rapport Espaces de projets
144
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
KHEMISSATE
Si la ville de Khemissate est le chef-lieu d’une immense province, son espace d’obédience
économique directe se confinerait plutôt à un territoire plus restreint comprenant
essentiellement la dizaine de communes rurales qui gravitent autour de cette municipalité.
1- Diversité du milieu physique et importance du peuplement
1.1- Des composantes naturelles variées
Contré par la présence de Tiflate et son aire d’influence à l’Ouest, l’espace de projet de
Khemissate se développe plutôt vers l’Est dans la vallée du Baht pour mordre sur la frange
occidentale du Saïss, et vers le Nord atteignant le Gharb et en direction du Sud-Est pour
comprendre les versants septentrionaux du Plateau Central. Cette diversité des milieux
géographiques s’exprime par les variations de l’altitude et des sols, ainsi que par les nuances
du climat et des données de la géologie, déterminant ainsi des ressources naturelles différentes
et des aptitudes agricoles diverses. Ainsi, quatre milieux naturels se distinguent dans ce vaste
espace qui est à cheval sur :
Mise à part la frange océanique qui domicilie le gros de la population régionale, l’aire de
Khemissate est le territoire le plus peuplé parmi l’ensemble des espaces de projets intérieurs
de la Région. La population actuelle de cet Espace de Projets serait de l’ordre de 229.000
habitants. Après une phase d’accroissement relativement soutenu, le rythme s’est
progressivement ralenti au cours des trois dernières décennies notamment. Le croît global a
été de 26.000 personnes entre 1994 et 2014 (soit à peine 1300 individus en moyenne par an),
145
Rapport Espaces de projets
avec une diminution manquée entre la décennie 1994-2004 (15.000) et la décennie 2004-2014
(11.000). Alors que la population de la ville de Khemissate a augmenté de moitié pendant
cette période (de 89.000 à près de 132.000 habitants), la population recensée comme rurale a
diminué de 22%. Toutes les communes rurales ont enregistré un recul démographique plus ou
moins prononcé, aussi bien par émigration que par extension du périmètre municipal de
Khemissate ou émergence du centre de Aït Yadine comptant plus de 7.000 âmes en 2014.
Evolution de la population de l’Espace de Projets de Khemissate
Deqnsité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab/km²)
Ville de Khemissate 88839 105088 131542 142000 -
C.R Centre Aït Yadine - - 7242 9000 -
C.R Al Ganzra 14699 13404 13209 12300 47
C.R Aït Yadine rural 18273 15674 13260 12200 95
C.R Majmaa Tolba 13483 16698 12609 11600 57
C.R Aït Ouribal 10102 10224 9640 8900 91
C.R Aït Mimoune 11685 10236 8426 7800 20
C.R Sfassif 9119 8051 7685 7100 36
C.R S. Al Gandour 15231 18587 7377 6800 60
C.R S. Allal Lamçaddar 9397 8740 7366 6800 58
C.R Aït Sibarn 6110 5232 4900 4500 27
Rural 108099 106846 91774 87000 47
TOTAL 196938 211934 223316 229000 136
Source : RGPH * Estimation BET
L’activité agricole trouve dans l’espace de Khemissate des conditions globalement favorables.
Les données physiques ne posent pas de grandes contraintes dans la majeure partie du
territoire. La mise en valeur du sol, entreprise jusqu’à présent, montre que la gamme des
cultures permises par le milieu est bien variée, notamment lorsque des ressources hydriques
locales et les capacités technico-financières permettent de pratiquer l’irrigation. Or, justement,
sur une superficie agricole utile (SAU) de près de 110.000 ha, à peine 3% bénéficient de
l’irrigation, en majorité par le recours au pompage de ressources souterraines limitées, étant
donné le caractère très discontinu de la nappe ou la grande profondeur de celle-ci. Par ailleurs,
le seul grand ouvrage hydraulique de la zone, que représente le barrage d’Al Ganzra (ou al
Qançra) sur le Baht, se trouve sur la marge Nord de cet espace ; les eaux de son importante
retenue (capacité normale de quelque 220 millions de m3) ont été initialement réservées à
l’irrigation des périmètres de S. Slimane et de S. Kacem, dans la plaine du Gharb voisine.
146
Rapport Espaces de projets
Cette prouesse, permise par l’organisation de l’irrigation, se fonde sur l’intensification des
culture, parmi lesquelles la part des céréales diminue fortement et la jachère disparaît, au
profit des cultures à haute valeur ajoutée, principalement le maraîchage qui devrait
occuper 3/5 de la superficie qui sera effectivement exploitée dans le prochain périmètre et qui
serait de l’ordre de 2450 ha (coefficient d’intensification culturale de 1,2) pour représenter
plus de 4/5 de la valeur de la production totale du périmètre.
Utilisation du sol avant et APRES l'aménagement du périmètre irrigué de Ouljat Assoultane
147
Rapport Espaces de projets
Il s’agit d’un bour relativement favorable pour l’essentiel, tant sur le plan édaphique qu’au
niveau climatique. Les problèmes sont plutôt d’ordre foncier et technico-financier. De fait,
comme partout, ce sont les petits, voire les très petits exploitants (< 5 ha) qui sont les plus
nombreux, représentant la moitié de l’ensemble, mais possédant à peine 1/5 du sol cultivable.
A l’opposé, les moyens et gros propriétaires qui ne sont que 1/6 des exploitants détiennent la
moitié de ce sol agricole. Ainsi, seule une minorité de propriétaires, ayant les moyens
techniques et les ressources financières nécessaires, sont susceptibles d’opérer les
changements que requiert le système cultural en vue d’augmenter la production et
rehausser la valeur de celle-ci, aussi bien pour la production végétale que pour la production
animale.
Les diverses dispositions mises en place par le Plan Agricole Régional, dans le cadre du Plan
Maroc Vert, destinées à encourager la production dans toutes les filières porteuses, et à
organiser et encadrer les exploitants par le système de l’Agrégation, devraient continuer à
porter leurs fruits et à donner une dimension nouvelle à l’activité agricole locale, comme dans
l’ensemble de la Région, induisant la dynamisation et la diversification de la production.
L’intensification de la production des céréales et des légumineuses, l’extension des cultures
fourragères et du tournesol, le développement des plantations fruitières, en particulier
l’olivier, mais aussi la culture de plantes aromatiques, notamment le jasmin (spéculation
fameuse par le passé, tout près de la ville de Khemissate), l’intégration avancée de l’élevage
dans le système agricole, constituent les éléments les plus marquants et les plus porteurs du
secteur bour à l’avenir.
3- Qualification urbaine et consolidation de la base économique de Khemissate
3.1- Accroissement démographique et essoufflement fonctionnel
Simple bourgade aux aspects encore ruraux jusqu’à la décennie 70, et étape routière sur le
grand axe de communication Rabat-Fès (RN6), Khemissate connut, par la suite, un
accroissement très rapide avec son érection au rang de chef-lieu d’une province nouvelle,
148
Rapport Espaces de projets
accueillant des flux continus d’immigrants provenant des campagnes alentour et d’autres plus
ou moins lointaines, pour dépasser 100.000 âmes au début de ce siècle et compter, en 2014,
près de 132.000 au sein de son aire municipale, après avoir phagocyté des agglomérations
marginales comptant plus de 15.000 personnes, pour abriter quelque 142.000 âmes
aujourd’hui.
La restructuration urbaine
L’espace bâti de Khemissate est, en bonne partie, le produit de l’improvisation et de
l’urgence, le tout sous la pression d’une immigration intense et l’intervention d’acteurs très
disparates. Il présente ainsi de nombreux aspects d’incohérence, de disharmonie et
d’insuffisance. La correction de cette situation, qui doit œuvrer à donner à la ville un cachet
urbain convenable et un environnement urbanistique attrayant, implique la mise en marche
d’actions fondamentales qui représentent de véritables chantiers devant impliquer toutes les
parties concernées :
149
Rapport Espaces de projets
- La création d’une Université qui pourrait commencer sous forme de Faculté poly-
disciplinaire, à l’instar de ce qui a été fait dans d’autres villes de taille démographique
similaire (Taza, Nador, Larache, Rachidiya, Ouarzazate, al Qalaa …) alors qu’elles
étaient au moment de cette acquisition (et certaines le sont encore) beaucoup moins
peuplées que Khemissate. L’encadrement pourrait être en partie assuré, dans un
premier temps, par des enseignants des universités de Rabat-Salé, Kénitra ou Meknès,
alors que celle de Khemissate se constitue progressivement son propre corps
enseignant. La création de cette Université (pouvant être dénommée Maamora)
viendrait combler un grand vide dans la zone en matière d’aménagement et de
formation supérieurs, dont tous les établissements demeurent concentrés à Rabat-Salé
et Kénitra. Khemissate domicilierait ainsi le foyer central d’une Université
polynucléaire, répartie entre cette ville, Tiflate, S. Slimane, S. Kacem et Souq Larbaa,
avec des antennes spécialisées à S. Yahya, Rommani et Oulmès.
150
Rapport Espaces de projets
- Les connexions externes : Khemissate est très bien reliée aux espaces que dessert le
grand axe de communications national (autoroute et route nationale) sur lequel elle se
trouve. Par contre, ses liaisons sont moins aisées en direction du Sud, vers la zone de
plateau et de montagne, et du Nord, vers le Gharb. Or, la consolidation future de
l’économie de la province et de son chef-lieu, d’un côté, et la consolidation des
liaisons sud-nord, dans le cadre de la Régionalisation avancée, de l’autre, incitent à
améliorer, de manière tangible, la qualité des voies, afin de sous-tendre le
fonctionnement optimum de cette ville et la connecter au mieux aux territoires
qu’elle est censée encadrer ou dans lesquels elle doit bien s’intégrer. Par ailleurs, il
y a lieu de faire écho à une requête récurrente, légitimement exprimée par la plupart
des responsables administratifs et des élus, relative à la construction d’une ligne de
chemin de fer entre Rabat-Salé et Meknès, par Khemissate et Tiflate, réalisation
qui aurait l’avantage d’intégrer les villes et agglomérations de ce couloir dans le
réseau ferré national.
151
Rapport Espaces de projets
- La création d’une zone industrielle de qualité pour remplacer l’ancienne qui n’est
plus fonctionnelle. Cette nouvelle zone, installée à la périphérie de la ville, bien relié à
la route et à l’autoroute, sera destinée à accueillir des entreprises diverses : l’agro-
alimentaire, en parallèle avec la relance attendue de l’économie agro-pastorale au
moyen de l’irrigation notamment et l’ouverture sur le Gharb et le Saïs ; la distillation
des plantes aromatiques qui représente une activité qui a longtemps été pratiquée à
Khemissate (traitement du jasmin) et qui pourrait retrouver un nouveau souffle avec la
production de ces plantes dans le pays d’Oulmès ; la fabrication de matériaux de
construction qui trouverait dans les chantiers potentiels de la ville et dans le marché
régional des opportunités intéressantes à exploiter ; la fabrication de matériels
nécessaires à l’irrigation, phénomène qui devrait se développer dans les périmètres
de PMH, vu le nombre de barrages projetés ou programmés à travers la province, ainsi
que dans les secteurs où s’active l’irrigation par pompage, mais aussi d’articles pour le
conditionnement et l’emballage (plastique, carton, papier) ; l’accueil d’entreprises
délocalisées de provenances diverses ou de création ex-nihilo dans les branches du
textile, de la confection, des constructions mécaniques, de l’imprimerie… ; le
traitement de la fluorine dont la zone possède la seule mine de production au Maroc
(Manjam al Hammam qui fournit quelque 75.000 à 90.000 tonnes par an pour une
valeur supérieure à 150 millions de dh à l’exportation) est un créneau à investir. Il en
va de même pour le sel gemme de la mine de Ghar al Milh (10.000 à 15.000 T par an)
situé sur les bords du Baht.
152
Rapport Espaces de projets
Marrakech…
Par ailleurs, dans l’orbite directe de Khemissate, seul le centre de Aït Yadine, chef-lieu de la
commune de même nom, a pu émerger au cours des deux dernières décennies. Agglomération
considérée encore comme rurale en 2004, avec près de 3800 habitants, Aït Yadine a accédé au
statut de centre urbain en 2014, comptant plus de 7200 personnes, faisant ainsi figure de petite
ville dans la périphérie nord de la capitale provinciale, et jouant déjà le rôle de relais vers les
villes du Gharb méridional. Vu le dynamisme de son extension, l’agglomération abritait
actuellement plus près de 9.000 âmes, taille qui l’habiliterait à être promue au rang de
municipalité, ce qui lui permettrait d’obtenir des prérogatives administratives et des moyens
techniques et financiers pour mener l’aménagement de l’espace urbain, l’équiper et le
connecter favorablement aux territoires environnants.
153
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
MAAZIZ
L’espace de Maaziz, qui s’étend sur quelque 1061 km², occupe une position géographique
intermédiaire entre la zone littorale au Nord-Ouest et le pays d’Oulmès au Sud-Est, d’une
part, le haut pays Zaër au Sud-Ouest et les limites Nord-Est de la Région avec le Gharb,
d’autre part. Cette localisation en fait un carrefour potentiellement important que traversent
les routes régionales 404, joignant Khemissate à Rommani, puis Banslimane, et 407 qui part
d’Al Arjat sur la Nationale 6 pour atteindre Oulmès, les deux axes se croisant exactement à
Maaziz. Une telle situation prédispose ce territoire à prendre davantage de poids dans
l’économie régionale, considérant les projets qu’il est appelé à recevoir dans ses propres
limites, ainsi que ceux qui sont préconisés dans les différents territoires qui l’entourent.
1- Potentialités naturelles fortes et peuplement faible
1.1- Des ressources naturelles diversifiées
154
Rapport Espaces de projets
Ainsi, au cours de la décennie 2004-2014, la population a diminué de 4400 personnes dont les
4/5 ont été perdus dans les communes de Aït Ikkou et Tiddasse, c'est-à-dire dans les terres
relativement élevées de la partie sud du territoire, beaucoup moins propices à l’agriculture par
rapport aux communes de Maaziz et Houdarrane, plus basses et pourvues de terres arables
non négligeables, d’un côté, proches de l’important couloir de circulation Rabat-Fès et des
villes de Tiflate et Khemissate, de l’autre. Le centre de Maaziz représente la localité la plus
importante de cet espace. Il a atteint son maximum de peuplement en 2004 avec près de 9200
personnes, avant de commencer à décliner légèrement. Il en va de même du petit centre de
Tiddasse qui abritait alors moins de 3.500 personnes. Deux autres localités méritent d’être
signalées, à savoir Houdarrane (quelque 2400 hab.) et Sabt Aït Ikkou (près de 1200).
En somme, qu’il s’agisse de la population franchement rurale ou de celle qui habite les petits
centres, la léthargie démographique est manifeste et perdure dans cet espace depuis plusieurs
décennies, signe d’une crise socio-économique profonde et endémique, qui contraste
pourtant avec les atouts de développement certains qu’il possède et la localisation
géographique avantageuse dont il bénéficie. Le déblocage de cette situation nécessite
donc la mise en chantier de projets concrets capables de dynamiser la vie économique et
d’améliorer sensiblement l’environnement socio-culturel local. Dans l’un et l’autre
domaines, le territoire de Maaziz semble être à la veille de changements importants, de
nature à ouvrir des horizons de développement nouveaux.
2- Les capacités de développement de l’économie locale
Les actions volontaristes qui pourraient sous-tendre la dynamisation de l’économie de ce
territoire devront concerner, de manière concomitante et avec la même vigueur, aussi bien le
milieu rural que le milieu urbain.
2.1- Un potentiel agricole prometteur
2.1.1- Une production agricole encore modeste
155
Rapport Espaces de projets
l’emporte, avec 7/10 de l’espace emblavé, contre 1/6 pour le blé dur et 1/8 pour l’orge.
L’espace irrigué demeure fort limité, en dépit de l’apparition de plus en plus de parcelles
équipées en système d’irrigation localisée, notamment dans le compartiment Nord du
territoire où les ressources hydriques le permettent, et tout particulièrement dans le bassin de
Tanoubarte et ses bordures qui bénéficient de l’existence d’une nappe relativement
importante. La superficie irriguée qui ne dépasse pas 4% de l’ensemble de la SAU, reste en
deçà de 2000 ha. Or, c’est justement ce créneau de l’irrigation qui est le seul moyen
capable de faire changer fondamentalement la donne agricole, en permettant la
transition vers une production à la fois intensive, diversifiée et à haute valeur ajoutée,
pourvoyeuse d’emploi, génératrice de revenus et créatrice de richesse locale, tout en
ayant également des retombées économiques nombreuses, à l’amont et à l’aval du système de
production, et des impacts patents sur le niveau et la qualité de vie des habitants.
2.1.2- Les promesses de l’irrigation par l’intensification des cultures
Espace Maraîchage et
actuel du Céréales Jachère légumineuses Arboriculture Total
périmètre alimentaires
préconisé Superf. Valeur Superf. Superf. Valeur Superf. Valeur Superf. Valeur
(ha) (1000 dh) (ha) (ha) (1000 dh) (ha) (1000 dh) (ha) (1000 dh)
Tiddasse 4120 12720 - 213 7668 91 5545 4424 25933
S. Omar 2645 8166 146 210 7560 70 4256 3071 19982
TOTAL 6765 20886 146 423 15228 161 9801 7495 45915
Source : Etude du Ministère de l’Agriculture, citée plus haut.
28
Etude d’identification des possibilités d’irrigation à partir de petits et moyens barrages dans la région de RSZZ. 2012.
156
Rapport Espaces de projets
Maraîchage et
Périmètre Céréales légumineuses Arboriculture Total
aménagé alimentaires
Superf. Valeur Superf. Valeur Superf. Valeur Superf. Valeur
(ha) (1000 dh) (ha) (1000 dh) (ha) (1000 dh) (ha) (1000 dh)
Tiddasse 1768 21415 3650 328500 182 20748 5600 370663
S. Omar 1150 13822 2400 216000 140 15960 3690 245782
TOTAL 2918 35237 6050 544500 322 36708 9290 661445
Source : Etude du Ministère de l’Agriculture, citée plus haut.
157
Rapport Espaces de projets
Le territoire de Maaziz et Tiddasse dispose d’atouts naturels appréciables qui lui permettent
de devenir un espace touristique de qualité, intermédiaire entre la montagne d’Oulmès, le haut
pays Zaër et le couloir de Khemissate-Tiflate, non loin aussi de la zone littorale urbaine,
fortement peuplée. De fait, le compartiment élevé de Tiddasse est riche de ses forêts,
notamment celle d’Al Harcha (950 m d’altitude) qui a précocement (dès les années 30) été
élue par l’occupant comme site touristique naturel où l’on a aménagé un refuge et un petit
hôtel fréquenté par des colons. La création d’un établissement hôtelier et de structures
d’hébergement plus légères et de facture écologique dans ce site exceptionnel pourrait
constituer un projet très intéressant à réaliser conjointement par les communes de Tiddasse et
Oulmès, en partenariat avec des promoteurs privés.
Cet Espace de Projets possède une petite "armature urbaine" en puissance, composée de
quatre agglomérations, inégalement importantes, qui quadrille, en quelque sorte, le territoire,
où se détache largement le centre de Maaziz. Ces agglomérations, qui concentrent
actuellement près de 16.000 habitants, jouent un rôle important dans l’encadrement et la
desserte de leur territoire, par la prestation de services administratifs, scolaires et sanitaires
de base, ainsi qu’au niveau commercial par les souks hebdomadaires et les activités fixes
qu’elles abritent.
158
Rapport Espaces de projets
Une telle évolution devrait se traduire par l’accroissement de la population de ces centres qui
pourraient abriter un effectif de population plus consistant, de l’ordre de 25.000 dans deux
décennies.
Evolution de la population des centres locaux
160
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
OULMES
Situé dans la partie Sud-Ouest de la Région, l’Espace d’Oulmès fait partie de l’imposant mole
que constitue le Plateau Central, ce qui en fait le compartiment le plus élevé du territoire
régional. Dans la majeure partie de son étendue, les altitudes dépassent 1000 m et ce n’est que
sur les bordures Nord et Ouest, ainsi que dans les vallées profondes, qu’elles sont moins
élevées. L’altitude et l’exposition Nord-Ouest font que ce massif est la partie relativement la
mieux arrosée de la Région, recevant, en année normale, plus de 500 mm de pluies en
moyenne. Le réseau hydrographique y est dense, avec des vallées encaissées dans des
formations anciennes du socle primaire. S’agissant de roches essentiellement schisteuses, leur
capacité d’emmagasinage des eaux de pluie que reçoit la zone sont faibles, d’où l’absence de
réserves hydriques souterraines importantes.
Cet espace aux multiples aspects montagneux, porte une forêt étendue et bien diversifiée,
composée essentiellement, selon la nature du soubassement rocheux, de chêne-vert ou de
chêne-liège, mais aussi de thuya et de pin, avec même quelques reliques de cèdre et des
spécimens d’arganier. L’ensemble couvre quelque 65.000 ha, soit plus de 3/5 de la superficie
totale de l’Espace, ce qui en fait le territoire de projet le plus boisé de la Région. Les
parcours et les étendues incultes totalisent près de 10.000 ha. Ces caractéristiques naturelles
prédisposent l’espace d’Oulmès à être beaucoup plus un pays d’élevage que de culture, tout
en le dotant de potentialités éco-touristiques considérables et bien diversifiées.
1.2- Un peuplement faible, de plus en plus réduit
161
Rapport Espaces de projets
seulement, ce qui donnerait une densité brute moyenne de l’ordre de 23 hab./km², mais
seulement de 11 pour la population rurale !
Si, pour l’ensemble du territoire, la population a augmenté de 1/3 entre 1971 et 2004, les 3
communes qui le composent ont enregistré des évolutions bien contrastées : accroissement de
71% pour celle d’Oulmès, grâce surtout à son centre dont la population a plus que triplé ;
stagnation pour celle de Aït Ichchou et régression de l’effectif de 25% à Bouqachmir.
Evolution des populations communales de l’Espace de Projet d’Oulmès
La population de cet espace se répartit de manière très inégale, puisque la seule commune
d’Oulmès en abrite 4/5, alors que celle de Bouqachmir, dont le nombre d’habitants a diminué
de 1/3 depuis le début du siècle, ne compte que pour 13%, contre à peine 6% pour la
commune de Ait Ichchou qui en cours de désertification démographique très prononcée,
représentant ainsi l’espace communal le moins peuplé de toute la Région, avec guère plus de
1500 habitants actuellement ! Par ailleurs, dans la commune d’Oulmès, près de 2/3 de la
population habitent le centre (quelque 12.000 âmes) qui est d’ailleurs l’unique agglomération
à caractère urbain de tout ce pays de montagne.
2- Valorisation des ressources locales et stimulation de l’économie
Le territoire d’Oulmès est particulièrement riche en potentialités naturelles diverses qui
appellent des actions d’envergure pour en assurer la mise en valeur et faire sortir cet espace
montagneux de sa situation de marginalité économique et lui permettre de contribuer, à sa
juste valeur, au développement régional souhaité. Cinq grandes actions peuvent représenter
les leviers fondamentaux de la stratégie d’un développement équilibré et intégré de
l’économie locale.
2.1- La modernisation de l’élevage
162
Rapport Espaces de projets
Malgré l’existence de ces divers atouts, la productivité de l’élevage demeure encore faible,
souffrant d’une alimentation déficiente, aggravée par la surcharge pastorale des parcours qui
se dégradent, de l’absence quasi-générale d’une amélioration génétique appropriée, d’une
situation peu satisfaisante de la santé des animaux et de pratiques souvent archaïques dans la
conduite reproductive des troupeaux. Ainsi, l’activité pastorale réclame un certain nombre
d’actions structurantes afin de la moderniser et en faire un pivot essentiel du
développement local. L’essentiel de ces actions sont préconisées par les responsables du
Département de l’Agriculture. On pourrait les résumer en quatre grands volets, constituant
chacun un chantier indispensable à réaliser au plus tôt.
Le savoir-faire ancestral, acquis précieux pour les éleveurs, a besoin d’être enrichi
constamment, au moyen d’un encadrement de proximité opérationnel en matière
d’amélioration sanitaire des troupeaux et de leur reproduction génétique, ainsi qu’au
niveau de la conduite de l’élevage, dans le temps et dans l’espace. Or, le Centre de Travaux
d’Oulmès ne compte qu’un nombre réduit de techniciens et agents pour encadrer et assister
toute l’activité agricole et pastorale, dans un territoire immense où les communications sont
souvent difficiles. Le renforcement de cet encadrement, qui devrait aussi s’occuper de la
formation, est tout à fait indispensable vu l’ampleur de la tâche à accomplir et les objectifs à
atteindre.
Fournir les services de santé animale adéquats afin d’éradiquer les différentes
pathologies qui affectent les troupeaux et se traduisent parfois par des surmortalités et
des états de santé handicapants pour l’amélioration de la productivité.
Améliorer le régime alimentaire des animaux par une conduite des troupeaux et
l’apport de rations complémentaires nécessaires en quantité et en qualité, d’autant plus
que les parcours, desquels les bêtes tirent l’essentiel de leur alimentation, connaissent
une dégradation patente du fait de la surcharge pastorale et des aléas climatiques de
plus en plus pesants. Dans ce sens, il est indispensable de remédier à cette situation
par l’amélioration des parcours en introduisant de nouvelles plantes bien adaptées,
mais également en incitant les agriculteurs, dont la plupart sont aussi éleveurs, à
insérer des cultures fourragères dans l’assolement.
163
Rapport Espaces de projets
La production agricole actuelle est presque totalement assurée par le bour. L’irrigation
traditionnelle est très limitée (puits et quelques sources). Le petit barrage de Aït Lamrabteya
(commune de Bouqachmir), construit il y a plus d’une trentaine d’années pour faciliter
l’abreuvement du cheptel, a perdu, par envasement, beaucoup de sa capacité de retenue
initiale (200.000 m3). Pourtant, une étude relativement récente réalisée par le Ministère de
l’Agriculture29, a estimé qu’il était possible d’organiser là un petit périmètre (au lieu-dit
Ben Ababou) sur quelque 47 ha, répartis en 2 blocs de 12 et 35 ha.
Nettement plus importante est l’irrigation organisée par de grandes sociétés privées
disposant de moyens puissants, avec d’importantes plantations d’arbres fruitiers divers,
particulièrement les rosacées, équipées de systèmes d’irrigation localisée, dont la production
intensive est orientée tant vers le marché régional que vers le marché national. Ceci montre
bien la place que peut occuper ce territoire dans la production fruitière notamment. Au total,
la superficie irriguée reste de l’ordre du millier d’hectares pour tout cet espace.
L’augmentation de la production agricole est ainsi tributaire de l’amélioration de l’agriculture
bour parallèlement à l’exploration de tous les moyens rationnels susceptibles d’augmenter les
possibilités d’irrigation :
29
Etude d’identification des possibilités d’irrigation à partir de petits et moyens barrages dans la région de RSZZ. 2012.
164
Rapport Espaces de projets
Le tourisme écologique
Cette activité bénéficie ici d’atouts certains, permettant d’aménager des espaces d’accueil
localisés, pour le séjour ou comme étapes dans des itinéraires bien étudiés, à travers les
parties les plus pittoresques de la montagne et de la forêt, agrémentés d’aires de repos et de
pique-nique légèrement équipées, notamment pour éviter toute atteinte au milieu naturel.
Certains sites de qualité exceptionnelle, comme la forêt d’Al Harcha notamment, devraient
faire l’objet d’un aménagement particulier, comportant un ensemble de chalets destinés aux
« éco-vacanciers », avec des équipements « d’éducation environnementale » et aires de jeux et
de détente. De fait, le Contrat Programme Régional (CPR), dans le cadre de la vision 2020 du
Ministère du Tourisme au niveau national, préconise la réalisation d’un certain nombre de
projets intégrés dans le site d’Al Harcha comprenant l’aménagement d’aires de pique-nique,
avec équipements de restauration, terrains de sport et diverses structures légères. Le CPR
prévoit aussi « l’aménagement de pistes cyclables permettant aux touristes et aux nationaux
de faire des balades à vélo de Rabat à Oulmès, à travers Aïn Aouda et Rommani ».
Le tourisme rural
A ces équipements préconisés par le CPR, le SRAT recommande d’adjoindre un certain nombre
d’équipements culturels, notamment un musée, ainsi qu’une salle de conférences, avec
bibliothèque spécialisée dans l’étude du milieu de montagne, structures qui pourraient
accueillir des événements culturels et des rencontres scientifiques diverses tout au long de
l’année, en complémentarité avec les Universités de la Région et d’autres institutions en quête
d’un environnement de calme et de dépaysement, différent de celui des grandes villes.
165
Rapport Espaces de projets
Le tourisme thermal
L’impact de ce vaste programme touristique serait beaucoup plus important encore avec la
réalisation d’un projet d’envergure qui consiste à aménager une station thermale à
Tarmilate, afin de valoriser davantage les eaux minérales exploitées uniquement pour la
production d’eau de table gageuse ou plate (Oulmès et S. Ali), mais également pour créer un
établissement de cure et de repos qui viendrait prendre sa place à côté des deux fameuses
stations thermales de renommée nationale et même internationale qui sont S. Hrazam et My
Yaaqoub, près de Fès. Il s’agit là d’un projet phare de grande portée non seulement pour ce
territoire de montagne mais également pour la Région dans son ensemble, pouvant
consolider sérieusement l’attractivité et cet espace de montagne et l’intégrer
fonctionnellement dans le paysage touristique régional et national.
Le tourisme sportif
La réalisation de ce vaste programme touristique bien diversifié, préconisé dans le cadre d’un
contrat régional multipartite, et appuyé par les propositions du SRAT, devrait faire du
territoire d’Oulmès un espace touristique de premier ordre à l’échelle régionale et de
rang honorable au niveau national. Les retombées économiques, sociales (notamment emploi
et revenus) et culturelles de ces différents projets sont incommensurables et contribueraient
non seulement à créer de la richesse locale, mais également à épauler l’économie régionale
et à mieux équilibrer l’aménagement du territoire, contrebalançant ainsi, tant soit peu,
les hyper concentrations multiformes sur le littoral.
2.4- La vivification de l’activité artisanale
Le secteur de l’artisanat trouve, dans ce territoire de montagne, des atouts appréciables dont la
valorisation peine cependant à se concrétiser, alors que plusieurs conditions sont remplies,
notamment le savoir-faire artisanal ancestral chez des Zaïane Aït Amar ; la présence de
matières premières intéressantes (laine, bois de thuya, pierre, plantes médicinales et
aromatiques) ; le soutien des responsables du Département de l’Artisanat, sachant que le
166
Rapport Espaces de projets
C’est, sans doute, dans ce sens que le Ministère de l’artisanat a formulé, dans sa stratégie de
développement du secteur au niveau de toute la région, la décision de restructurer le
complexe artisanal actuel d’Oulmès afin de le rendre plus performant, capable de mieux
soutenir les artisans locaux et promouvoir leur production, tant en ce qui concerne la
qualité qu’en ce qui touche à la commercialisation. Mais cela nécessite également la création
d’un centre de formation professionnelle, avec aussi bien les filières du moment que celles
de l’avenir, notamment pour répondre à la demande multiforme qui devrait émaner des grands
projets touristiques, sportif et urbains attendus, mais également dans les métiers de l’agro-
foresterie, de l’apiculture et de l’élevage. Parallèlement, il s’avère indispensable d’aménager
une zone d’activité fonctionnelle à Oulmès destinée aux métiers artisanaux, à la fois
traditionnels et modernes.
3- Qualification urbaine et désenclavement du territoire
Afin de garantir le succès souhaité des projets économiques programmés, envisagés ou
potentiels, et de permettre au territoire d’Oulmès de fonctionner de manière optimale, il est
indispensable de procéder à deux types d’aménagements structurants, relatifs à la
qualification des centres, d’un côté, et au renforcement du réseau de communications, de
l’autre.
3.1- La qualification de la ville d’Oulmès
167
Rapport Espaces de projets
De simple bourgade de contrôle colonial (275 habitants en 1936), perdue dans un vaste massif
montagneux où domine la vie pastorale, l’agglomération d’Oulmès émerge progressivement
comme centre communal après l’Indépendance (2700 hab. en 1960), où s’installent des
populations de provenances locales et diverses. L’effectif de ses résidents dépasse 5000 âmes
au recensement de 1982, résultat d’un accroissement dépassant 5% l’an depuis 1960. Malgré
le ralentissement de son rythme d’augmentation, par la suite, la population dépasse 9.000
personnes au tout début du siècle, voire 11.000 en 2014 et compterait quelque 12.000
actuellement. Cette évolution relativement soutenue témoigne de l’existence d’une certaine
vigueur démographique à Oulmès qui abrite désormais 2/3 de la population totale de sa
commune et plus de la moitié de celle de l’espace de projet tout entier.
Les projets agricoles et pastoraux, mais surtout touristiques, qui sont envisagés dans ce centre,
dans sa commune et à travers l’ensemble de cet espace de montagne, sont tributaires, pour
leur mise en œuvre et leur succès, d’un pôle d’encadrement local, siège des institutions et
des organismes indispensables à la gestion de proximité que réclament l’exécution et le
soutien desdits projets. Ainsi, l’agglomération d’Oulmès a besoin de mettre en place un
certain nombre de structures et d’équipements de nature à remplir ses fonctions de
commandement et d’encadrement actuelles et futures de manière satisfaisante et de jouer
le rôle moteur qui lui revient dans la stratégie de développement envisagée pour son
territoire. Ces actions, à caractères institutionnel et infrastructurel seraient les suivantes :
168
Rapport Espaces de projets
Les grands projets prévus ou programmés pour ce territoire auront pour corollaire
l’augmentation du trafic routier en direction d’Oulmès et de Tarmilate, alors dotée de sa
station thermale. Or, la route régionale 407, qui relie ce haut pays au couloir de
communication de Rabat-Meknès, est très activement sollicitée par les convois fréquents de
gros camions qui évacuent leurs chargements de bouteilles d’eau minérale à partir de l’usine,
ce qui aggrave la dégradation de la chaussée et y rend la circulation peu aisée pour les
voitures, d’autant plus que cette voie est étroite et insuffisamment entretenue. Une telle
situation oblige donc à renforcer sérieusement cette voie en la redimensionnant
convenablement, d’autant plus qu’elle est appelée à être plus activement circulée avec la
réalisation des divers projets touristiques et sportifs ainsi que le développement des centres
169
Rapport Espaces de projets
Par ailleurs, Oulmès fait encore figure de cul-de-sac, sans relations routières commodes du
côté de l’Est. L’élargissement du rayon d’influence de ce centre touristique futur, ainsi que le
développement de la station thermale, obligent à assurer une bonne connexion avec les villes
de Mrirt et de Khenifra au Sud-Est, et avec Meknès (R 701) via la province d’Al Hajeb au
Nord-Est. Ceci promeut Oulmès à jouer le rôle d’escale obligée sur la grande artère qui prend
en écharpe tout le sud de la Région, depuis la côte vers le Moyen Atlas, via Khenifra, ce qui
en fait un itinéraire touristique fort intéressant.
Avec la concrétisation des projets touristiques inscrits dans le cadre du CPR et ceux qui
émanent du Plan Agricole Régional, préconisés tous pour l’horizon 2020, d’un côté, et les
différents projets structurants proposés par le SRAT, de l’autre, le territoire d’Oulmès se
trouverait actuellement à un tournant essentiel de son évolution, de nature à le faire passer de
la situation d’espace économique relativement archaïque, à dominante agro-pastorale, à
celle de territoire d’économie tertiaire moderne prépondérante, avec une population
urbaine de plus en plus majoritaire, largement ouverte sur les espaces contigus ou
lointains, bien intégrée dans le contexte régional et même interrégional.
170
Rapport Espaces de projets
LA ZONE D’AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT
SUD OCCIDENTALE
171
Rapport Espaces de projets
L’effectif global de population est actuellement proche de 240.000, soit un peu moins de 5%
de la masse démographique régionale. Cette répartition se répartit presque à égalité entre
population rurale et urbaine. Pendant les deux périodes intercensitaires 1994-2014, cette
population a augmenté de 28.000 personnes (moyenne annuelle de 1400), soit de 14%, avec
une différence sensible entre les deux décennies (7,6% pour la première avec un croît
démographique de 15.600, contre 5,6% pour la seconde avec 12.400 habitants
supplémentaires). La totalité de ce croît a eu lieu en milieu urbain dont la population a
augmenté d’environ 42.000 âmes, alors que le milieu rural a diminué de près de 14.000.
Comme dans la Zone sud-orientale voisine, la majeure partie de la population se trouve dans
le secteur nord, autour de Tiflate, où se concentrent 2/3 des habitants sur 1/3 seulement de
l’étendue de la zone. Il en va également de la tendance d’évolution démographique, puisque
tout le croît s’est limité à cet espace septentrional qui a gagné près de 36.000 habitants entre
1994 et 2014, au taux d’accroissement annuel moyen de 1,4%, alors que les espaces de
Rommani et Zhiliga ont enregistré une évolution négative, diminuant ainsi, respectivement,
de 7,4% (-4.600 hab.) et 10,1% (-3.100 hab). La ville de Tiflate concentre plus de 2/5 de la
population totale de la Zone et 17/20 de la population urbaine de celle-ci. Cela porte la densité
moyenne brute de population à 125 hab/km² actuellement dans l’Espace de Projets de Tiflate,
tandis qu’elle descend au niveau de 40, dans l’Espace de Rommani, voire à 26 seulement dans
celui de Zhiliga, ce qui souligne bien les différences de possibilités actuelles de fixation et
d’attraction démographique entre ces Espaces voisins.
Evolution de la population de la Zone d’Aménagement sud-occidentale
172
Rapport Espaces de projets
173
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
TIFLATE
L’Espace de Projet de Tiflate, qui s’étend sur près de 1237 km², occupe une situation
charnière dans la Région. Sa localisation intermédiaire entre la zone littorale (dans laquelle
s’intègre le secteur de Bahraoui) à l’Ouest, l’Espace de Khemissate à l’Est, ceux de Rommani
et Maaziz au Sud, ainsi que le Gharb au Nord, représente un atout de taille pour le
développement de cet Espace d’autant plus qu’il possède un pôle urbain relativement
dynamique, Tiflate, peu éloigné de la Capitale Nationale. Ce territoire se compose de six
communes rurales, très inégales par leur étendue et l’effectif de leur population.
1- Un territoire de bas plateau et une population croissante
1.1- Les disparités du milieu naturel
L’espace de Tiflate se présente comme un vaste plateau qui descend en pente douce du Sud
vers le Nord, passant ainsi du niveau de 400 à 500m dans la partie centrale, empruntée par le
grand axe de communication (A2 et RN6), à 200-300m au Nord de la ville, avant de
descendre à moins de 200m sur la frange septentrionale, dans la Maamora. La partie Sud de
ce plateau s’inscrit dans le bassin-versant du Bouregreg alors que le bas plateau du Nord est
drainé par une multitude d’oueds parallèles, au tracé rectiligne, qui atteignent péniblement le
Baht ou se perdent dans les sables de la forêt de la Maamora. La proximité relative de l’Océan
adoucit le climat qui y est moins rigoureux que ceux qui prévalent vers l’Est et le Sud. Les
précipitations y sont de l’ordre de 400 à 500 mm en moyenne par année normale.
Les sols sont à dominante rmal, secondairement hamri, dans la partie Nord du plateau
développée sur les formations détritiques de sable et de cailloutis. Dans la partie Sud, où le
massif ancien n’est pas profond, les sols harch l’emportent, avec la présence de sols biod ou
parfois hamri. On signalera l’existence de sols tirsifiés dans de petites dépressions,
notamment chez les Aït Ouahi. L’espace forestier s’étend sur près de 43.000 ha, soit 35% de
la superficie totale de ce territoire. A l’exception de quelques lambeaux qui se trouvent sur la
rive droite du Bouregreg, dans les communes de Aït Balkacem et Khmiss S. Yahya, la forêt se
localise presque entièrement sur la frange Nord de cet espace, représentant une grande partie
de la Maamora, composée de chêne-liège et de reboisements d’eucalyptus.
Ces contrastes entre les parties Nord et Sud de l’Espace se retrouvent dans la distribution des
ressources hydriques, avec la présence d’eaux souterraines importantes au Nord, sous la
couverture forestière et sableuse (nappe de la Maamora) et des ressources limitées au centre et
au Sud où la nappe est souvent discontinue et/ou profonde. La répartition des éléments
naturels à travers le territoire, et tout particulièrement les types de sols et l’importance des
174
Rapport Espaces de projets
ressources en eau, conditionne en grande partie les formes d’utilisation du sol, la nature des
productions agricoles et, en quelque sorte, la densité de la population rurale.
1.2- Plus du triplement de la population en six décennies
L’Espace de Tiflate compte parmi les territoires qui ont connu le rythme de peuplement le
plus rapide dans la zone des plateaux qui constituent la moitié sud de la Région. En effet, à
l’inverse des hautes terres qui occupent toute la partie méridionale de ces plateaux où la
population n’enregistre qu’un accroissement modéré, voire très faible, et même de l’espace de
Khemissate qui abrite la capitale provinciale, celui de Tiflate a pratiquement triplé d’effectif
de population depuis 1960 à aujourd’hui, passant de l’ordre de 53.000 à près de 155.000, avec
un taux d’accroissement annuel moyen de 1,8% sur toute la période des six dernières
décennies, augmentant ainsi de plus de 100.000 habitants.
Evolution récente de la population de l'Espace de Tiflate
Densité 2020
Communes 1994 2004 2014 2020*
(hab./km²)
Vile de Tflate 49918 69640 86709 97000 -
C.R Aïn Jouhra 17483 17351 17307 17200 44
C.R S. Abdarrazzaq 12508 13654 13464 13300 46
C.R Mqam Tolba 13645 14705 13503 12800 55
C.R Khmiss S. Yahya 6889 6562 6673 6700 60
C.R Aït Balkacem 5077 4915 4466 4200 31
C.R Aït Bouyahya 5381 5514 4471 3800 57
TOTAL 110861 132341 146593 155000 125
Rural 60943 62701 59884 5800 47
Source : RGPH * Estimation BET
En plus de la ville de Tiflate, cet Espace se compose de six communes rurales d’étendue et de
peuplement inégaux. Celles de Aïn Jouhra, Mqam Tolba et S. Abdarrazzak, dont le nombre
d’habitants varie en 17000 pour la première et 13000 pour les deux autres, domicilient ¾ de la
population rurale totale, qui est de l’ordre de 58000, le ¼ restant se répartissant entre les trois
communes de Khmiss S. Yahya (6700), Aït Balqassim (4200) et A¨t Bouyahya (3800). Alors
que l’effectif de la population rurale a esquissé un léger mouvement de diminution depuis le
milieu du siècle présent, la population de Tiflate n’a pas cessé de s’amplifier, notamment au
cours des 3 dernières décennies, avec le doublement du nombre d’habitants entre 1994 et
aujourd’hui, sa population s’approchant de 100.000 âmes.
2- Limites et promesses de la production agro-pastorale
2.1- Contraintes et opportunités de l’activité agricole locale
La superficie agricole utile est d’environ 58.000 ha, ce qui représente 47% de l’étendue totale
de l’espace de Tiflate. Si la distribution, inégale et diversifiée, des potentialités naturelles
oriente, en gros, vers certaines « vocations » dans l’utilisation du sol, la structure foncière
conditionne souvent le choix des cultures pratiquées et les possibilités d’évolution des
systèmes de production et leur niveau de performance, dans la mesure où les gros
175
Rapport Espaces de projets
Certains secteurs pourvus de possibilités d’irrigation inégales sont tout à fait propices à
entreprendre des transformations importantes de leur système de production.
Cette situation appelle une double action destinée à améliorer les conditions de production
par la structuration du périmètre irrigué naissant et l’encadrement des exploitants,
d’une part, l’organisation de la commercialisation des produits dans une aire spécialisée
au centre émergent local de S. Abdarrazzaq qui, par la même occasion, nécessite un
aménagement urbain adéquat pour en éviter le développement anarchique, d’autre part.
176
Rapport Espaces de projets
177
Rapport Espaces de projets
Il s’agit là d’une réalisation de taille, accomplie par le Conseil Régional, pour le territoire de
Tiflate et pour toute la Région. Prévu pour s’étendre sur 400 ha, puis ramené à 200 ha, le parc
a été conçu pour être une aire industrielle intégrée pouvant comprendre, en plus de la zone
d’implantation des établissements industriels, une station de traitement des rejets, divers
équipements de proximité, un pôle administratif, des logements et une aire d’exposition, le
tout dans un cadre de verdure. Une première tranche de 30 ha a été aménagée, équipée et
commercialisée. Actuellement, cinq établissements, d’importance inégale, sont installés,
employant 388 personnes au total, dont 72% dans les deux plus grands, l’un spécialisé dans la
fabrication d’équipements aéronautiques, l’autre dans la production de nouilles instantannées.
La dynamisation de cet important site industriel de qualité, dont l’attractivité reste faible,
nécessite la concrétisation d’actions d’appui forte et concomitantes de nature à donner
l’impulsion souhaitée : connecter le Parc à l’autoroute voisine au moyen d’un échangeur ;
intégrer une Plateforme logistique multifonctionnelle au sein du Parc ; incorporer le Parc
dans le périmètre municipal de la ville contiguë de Tiflate, L’effet moteur de ces actions se
trouve consolidé par des avantages de localisation géographique patents, notamment
l’existence de bassins d’emploi local (Tiflate et Khemissate) et proche (conurbation littoral),
ainsi que la proximité de l’aéroport comme du prochain port de Kenitra-Atlantique.
4- L’urgence d’une qualification urbaine multidimensionnelle
Cet Espace de Projets gravite autour de l’unique centre urbain que représente Tiflate. La ville
a connu une explosion démographique fulgurante et une extension spatiale démesurée au
cours des trois dernières décennies notamment, engendrant des problèmes divers et complexes
à tous les niveaux, ce qui constitue un handicap sérieux pour le développement harmonieux
de cette agglomération urbaine, en accroissement rapide.
4.1- Une croissance démographique accélérée et continue
Emergeant vers les années 30 du siècle dernier, la localité de Tiflate est restée longtemps une
simple bourgade routière sur l’axe Rabat-Fès comptant un millier de personnes. Abritant
quelque 5000 âmes au moment de l’Indépendance, l’agglomération a connu, tout au long des
décennies suivantes, des flux d’immigration importants, doublés d’une natalité soutenue et de
l’absorption de douars limitrophes, multipliant ainsi par 2 l’effectif de population entre 1960
et 1971, puis entraînant un second doublement en 1982, au taux d’accroissement de 7% l’an.
178
Rapport Espaces de projets
C’est donc un organisme urbain de taille appréciable qui est en train de se former
s’étendant sur une superficie qui sera au moins le double de l’actuelle, étant donné les
aménagements et les équipements nécessaires qu’il faudra réaliser afin de combler les
déficits, doter la ville des structures et infrastructures administratives, économiques,
sociales et culturelles qui lui permettront de fonctionner de manière convenable et jouer son
rôle grandissant au sein de la province, voire au niveau de la Région dans son ensemble.
4.2- La mise à niveau du tissu urbain
179
Rapport Espaces de projets
l’investissement dans cette ville, voire attirer des populations travaillant à Rabat-Salé
et ne pouvant y trouver un logement accessible. Or, le Ministère de Santé n’a pas
prévu de renforcer la capacité litière de cet établissement, dans le Schéma Régional de
l’Offre de Soins établi pour 2017-2021.
L’économie actuelle de Tiflate repose essentiellement sur les commerces et les services de
proximité, sur une activité artisanale peu productive et sur une administration globalement
limitée. Cela ne constitue guère une base économique solide d’une agglomération qui
s’accroît démographiquement, s’étend spatialement et qui est censée jouer un rôle moteur
dans l’économie provinciale et même régionale. La vivification de l’économie de la ville est
donc absolument fondamentale. Cette grande entreprise requiert notamment : la
réorganisation des commerces et des services, dont l’écrasante majorité appartient au
secteur informel ; l’aménagement de zones d’activités spécifiques ; l’organisation de
l’activité artisanale ; l’exploration de créneaux en matière de tourisme écologique, vu
l’importance du domaine forestier (Maamora), les sites naturels de la vallée du Bouregreg et
la diversité des paysages ruraux.
4.5- L’aménagement adéquat du réseau routier
Cette action est indispensable pour consolider les relations ville-campagne, afin d’encourager
la promotion économique et socioculturelle du monde rural et appuyer la fonction
d’encadrement de celui-ci par sa métropole locale. Ceci est également vrai pour les routes qui
desservent la partie Sud du territoire en direction de la RR401 (Rabat-Rommani), de la RR407
joignant Maaziz et Oulmès et la R411 menant à Houdarrane, avant de déboucher sur la R407 ;
qualifier les voies qui mènent en direction du Nord, afin de bien relier le territoire de
Tiflate à la zone du Gharb, vers S. Slimane, S. Yahya et Dar Balamri, ce qui devrait mieux
contribuer à la concrétisation de la fusion des deux grandes composantes sous-régionales
antérieures, septentrionale et méridionale.
180
Rapport Espaces de projets
Dans l’espace de Tiflate se compose de six communes rurales, seuls les chefs-lieux de
Khmiss S. Yahya et de S. Abdarrazzaq font figure de petits centres qui acquièrent certains
aspects d’urbanisation embryonnaire. Leurs populations respectives est actuellement de
l’ordre de 1.000 et près de 4.000 personnes. A ce titre, ils nécessitent, notamment le dernier
d’entre eux, des actions d’aménagement de nature à leur garantir une croissance
harmonieuse et un développement social et économique équilibré, avec les équipements
de base indispensables pour servir et encadrer leur propre population, appelée à augmenter
sensiblement, ainsi que celle de leurs communes respectives. Il en va de même des chefs-lieux
des autres communes, permettant ainsi l’émergence de petits centres locaux tout à fait
essentiels dans le maillage de l’espace rural auquel ils offrent des services économiques,
administratifs et socio-culturels basiques, mais vitaux.
181
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
ROMMANI
Au plan naturel, il s’agit d’un plateau compact, d’altitude moyenne, limité par les oueds
Kourifla à l’Ouest et Grou à l’Est, qui descend en pente douce du Sud-Est (600 à 800 m
d’altitude) vers le Nord-Ouest (300 à 500 m). L’Oued Machraa, qui descend des hauteurs de
Zhiliga au Sud, coule dans la partie centrale du plateau, avant de rejoindre Oued Kourifla au
niveau des gorges que creuse ce dernier, à hauteur de la localité de Nkhila. Le climat y est
semi-aride, avec des précipitations très variables selon les années, donnant des moyennes
allant de 450 mm dans la partie Nord, relativement proche de l’Océan, à 350 mm dans le Sud,
plus continental. La forêt naturelle (notamment de chêne-vert) et les reboisements (surtout pin
d’Alep et eucalyptus) s’étendent sur près de 50.000 ha, occupant ainsi 36% de la superficie
totale de ce territoire, et 10% de l’ensemble de l’espace forestier de la Région. La zone
bénéficie de sols en bonne partie fertiles, notamment dans sa partie méridionale où s’étendent
des sols tirs ou tirsifiés de grande valeur agronomique, propices aux cultures annuelles,
faisant de ce plateau l’un des plus importants espace de production de céréales et de
légumineuses au Maroc, ayant mérité naguère, sous la colonisation, le nom de « Plateau des
milliardaires ».
1.2- L’essoufflement démographique
Le vaste plateau de Rommani représente le cœur du pays Zaër qui se prolonge au Sud dans le
territoire de Zhiliga, mais également au Sud-Ouest, dans les communes de S. Battache et Bir
Annasr (compris dans la province de Banslimane) et au Nord-Ouest dans les communes de
S. Yahya, Al Manzah et Oum Azza (faisant toutes parties de la Préfecture de Skhirate-
Temara).
182
Rapport Espaces de projets
personnes, puis par une stagnation à ce niveau durant toute la décennie, pour connaître un
accroissement relativement vigoureux par la suite, arrivant ainsi à son niveau de peuplement
maximum, avec un peu plus de 62.000 âmes en 1994 (plus de 12% depuis 1982), avant
d’entamer une période de décroissance qui continue toujours. A part la commune de
Marchouch, qui a enregistré une légère augmentation entre 2004 et 2014 (+6% environ),
toutes les autres communes ont connu une diminution de population plus ou moins prononcée,
notamment Jamaat Moul Lablad (-13%) et Aghbal (-10%).
Evolution des populations communales de l’Espace de Rommani
Cette population est constituée, actuellement, de quelque 12.700 ménages, ce qui donne une
taille moyenne des ménages de l’ordre de 4,5 personnes, représentant une réduction de
25%par ménage par rapport à la situation de 1994. Ceci témoigne à la fois de l’ampleur de
l’émigration des jeunes notamment, mais aussi du recul de la natalité, situation que l’on
retrouve dans la plupart des campagnes de la province de Khemissate. Au total, il s’agit d’une
population peu nombreuse, presque partout en diminution, alors qu’elle stagne dans le
centre de Rommani. La densité de population globale y est donc faible, de l’ordre de 41
habitants au km², voire seulement de 32 au niveau du milieu rural.
2- Un niveau d’urbanisation continuellement faible
Ce territoire a toujours été un espace presque exclusivement rural. Seule la localité de
Rommani, apparue assez précocement comme centre de colonisation rurale (du nom de
Marchand), fait ici figure de petite ville. En 1936, elle figurait au 4 è rang dans l’arrière-pays
de Rabat et Salé, avec quelque 1150 habitants, procédée seulement par Khemissate (près de
2400 âmes). Bourgade encore modeste au lendemain de l’Indépendance (près de 3.000
habitants en 1960), Rommani triple de population en 1982, comptant alors 9.000 résidents, à
la fois par immigration et par maintien d’une natalité assez soutenue. En 1994, la population
du centre augmente de 27% par rapport à 1982, au taux de 2% l’an en moyenne, dépassant
ainsi 11400 habitants. Son rythme d’accroissement ralentit par la suite puisque Rommani
n’arrive ni à capter une partie de l’importante émigration qui se produit dans son
territoire rural, ni à retenir le nombre croissant de personnes qui la quittent, mécanismes
dont la combinaison se traduit par une fécondité de plus en plus réduite. Depuis, l’effectif des
habitants de cette agglomération, bénéficiant pourtant du statut de municipalité, stagne au
niveau de 12.000 ! Toutefois, le poids démographique de Rommani a progressivement
183
Rapport Espaces de projets
augmenté dans la population de son territoire dont les campagnes se dépeuplent de plus en
plus. Il est passé de 8% en 1971 à 16% en 1982 et serait actuellement de l’ordre de 22%.
La population de ces petits centres, au nombre de 5, s’est régulièrement accrue jusqu’au début
du siècle présent, augmentant de moitié entre 1982 et 2004, passant de 6700 à près de 10.000
habitants. Cependant, cette tendance s’est inversée au cours de la dernière période
intercensitaire (2004-2014), la population globale ayant diminué de près de 1/10. Elle ne
dépasserait guère 8.500 personnes actuellement. Seule l’agglomération de Aïn Sbite a
enregistré une très légère augmentation et pourrait compter, aujourd’hui, quelque 3.500
habitants, soit autant que le centre de Tiddasse et presque l’équivalent de la population de
Zhiliga.
Evolution de la population des centres embryonnaires de l’Espace de Rommani
Cette émergence de petits centres, non loin de Rommani, explique en partie la léthargie
démographique de cette dernière localité de laquelle certains d’entre eux détourneraient une
proportion négligeable d’immigrés potentiels. Quoi qu’il en soit, le taux d’urbanisation,
consolidé par le biais de ces petits centres, s’améliorerait dans le territoire de Rommani,
atteignant actuellement 36%, avec près de 21.000 habitants sur 57.000 au total.
184
Rapport Espaces de projets
l’autre.
La surface agricole utile (SAU) de l’espace de Rommani est d’environ 70.000 ha, ce qui
représente la moitié de sa superficie totale, l’autre moitié est occupée essentiellement par le
domaine forestier sous diverses formes (35%), ainsi que par les parcours, les terres incultes,
les infrastructures, les constructions, etc. La quasi-totalité de cette SAU est cultivée en bour,
avec la nette prédominance des céréales, principalement le blé tendre pour plus des 3/5, avec
une présence importante pour le blé dur et l’orge. Les légumineuses tiennent une place
remarquée dans l’assolement, notamment les lentilles qui prennent de plus en plus d’étendue
et fournissent une production appréciable, en quantité et en qualité (produit terroir). Les
rendements sont très inégaux entre une majorité d’exploitants qui sont de petits propriétaires
ayant peu de moyens pour moderniser les travaux, d’un côté, et les grands domaines et les
moyennes exploitations pourvus de matériel agricole et pratiquant des méthodes
d’intensification de la production, de l’autre. La zone la plus favorisée est celle de Marchouch
et de Aïn Sbite dotée de sols tirsifiés particulièrement riches.
Actuellement, l’irrigation est réduite à de petites superficies dans le territoire de Rommani qui
ne bénéficie ni de l’existence de nappes phréatiques facilement exploitables, ni de la présence
d’ouvrages hydrauliques importants. Seul existe le petit barrage de Arid, situé un peu au Sud
de Rommani, destiné essentiellement à l’abreuvement du cheptel et, accessoirement, à
l’irrigation de quelques parcelles.
185
Rapport Espaces de projets
Les apports monétaires de cette conversion d’une partie du bour à l’irrigué, devrait
amplement bénéficier à plus de 400 ménages exploitants, tout en créant des opportunités
d’emploi non négligeables et donc, de revenu. L’Etude précitée estime que la valeur de
production agricole pourrait ainsi être multipliée par 5 ou plus par rapport à celle que
procure la production actuelle dans l’aire devant être occupée par les périmètres irrigables.
30
Etude d’identification des possibilités d’irrigation à partir de petits et moyens barrages dans la Région de RSZZ – 2012.
186
Rapport Espaces de projets
Il s’agit là d’un périmètre de grande taille et d’un seul tenant, couvrant plus de 1600 ha,
superficie qui pourrait être agrandie par l’exploitation des eaux souterraines locales (déjà
assez bien utilisées sur une cinquantaine d’hectares, avec système d’irrigation localisée) et
augmentée par une bonne intensification culturale, ce qui donnerait quelque 2.000 ha
environ effectivement irrigués, sur des sols en grande partie de bonne qualité. Là aussi,
la conversion du système de production actuel, axé sur la céréaliculture principalement,
avec les légumineuses et la jachère, vers un système intensif où domineraient les cultures à
haute valeur ajoutée (notamment maraîchage, vignoble et arboriculture) entrainerait
l’augmentation de la valeur de production locale, pouvant atteindre 20 fois celle de la
valeur de la production actuelle.
On imagine bien que les marges bénéficiaires des agriculteurs seront ici autrement plus
importantes que dans les systèmes précédents, si l’on considère que la masse de production
alimentera les grands marchés urbains de la côte, ainsi que ceux des villes de l’intérieur dont
la population s’accroît assez rapidement.
Barrages et superficies irriguées projetées dans le territoire de Rommani
Au total, l’irrigation à partir des barrages actuels et projetés, augmentée par l’exploitation de
ressources souterraines et renforcée par l’intensification culturale des parcelles, pourrait
étendre la superficie irriguée à plus de 3.500 ha au terme des aménagements
hydrauliques préconisés, ce qui est considérable par rapport à l’état actuel. Toutefois cela ne
représenterait alors que 5% seulement de la SAU du territoire de Rommani dont les 19/20
resteraient donc dédiés à l’agriculture pluviale.
187
Rapport Espaces de projets
Le développement de ces cultures pluviales s’inscrit dans le cadre du Plan Maroc Vert, à
l’instar de toutes les filières végétales et animales. Le plateau de Rommani est appelé par le
Plan Agricole Régional à confirmer sa position et sa renommée en tant que grande zone
productrice de blé, et ce au moyen de mesures incitatives, organisationnelles (système de
l’Agrégation) et promotionnelles importantes et diverses. Le Plan Agricole Régional accorde
aussi une attention particulière à la culture des légumineuses, notamment la lentille. Il
s’agit de la lentille dite de Aïn Sbite qui occupe plus de la moitié de la SAU consacrée aux
légumineuses et fournit une partie importante de la production nationale. Il y a donc là un
produit de terroir potentiel qui, selon une étude spécifique menée par la DRA régionale
(2010), s’insère bien dans le système d’assolement avec les céréales et présente un grand
potentiel de production.
188
Rapport Espaces de projets
Cet aménagement est tout à fait indispensable pour permettre aux différents centres, plus ou
moins, émergents de se développer convenablement. L’action de structuration urbaine est
multiforme : élaborer des plans d’aménagements appropriés et efficaces, favorisant la
promotion économique et l’harmonie sociale, avec une occupation du sol aussi fonctionnelle
que possible ; assurer l’approvisionnement en eau potable et en électricité pour une
population croissante dont les besoins devront croître parallèlement ; équiper tous les centres
de réseaux d’assainissement liquide avec station de traitement des eaux usées ; aménager
des décharges réglementaires pour chacun des centres ou une décharge de grande taille,
commune à Rommani et ses centres-satellites ; procéder à la restructuration de l’habitat
actuel en organisant des lotissements appropriés pour une population plus nombreuse et,
socialement, plus diversifiée ; aménager des zones à vocations spécifiques (administrations,
activités économiques, loisirs …), en prévision des développements futurs ; réaménager les
souks et les doter des équipements nécessaires.
4.2- Promouvoir l’économie des centres
Ainsi les centres émergents pourraient jouer le rôle de "pôles" locaux de développement
dont l’activité serait au service de l’économie rurale par la fourniture de services
nécessaires et la transformation de produits agricoles qui acquièrent ainsi une réelle
valeur ajoutée, au profit d’une population tentée alors de mieux se fixer sur place.
189
Rapport Espaces de projets
Cette action essentielle est tributaire de l’installation et/ou de la consolidation des services
rendus par les établissements de santé, d’enseignement (notamment le collège et
éventuellement le lycée), de formation professionnelle (filières dans les métiers agricoles et
artisanaux avec initiation informatique), d’encadrement administratif, technique et
financier, mais aussi culturel.
Toutefois, la ville souffre d’une situation de léthargie durable que révèle bien la quasi-
stagnation de l’effectif de population au cours des deux dernières décennies notamment.
Autant dire que Rommani a besoin de mettre en œuvre un certain nombre d’actions
d’envergure destinées à renforcer les équipements structurants, à asseoir une base
économique viable et à restructurer le cadre bâti et à améliorer l’environnement
urbain, conditions incontournables pour lui permettre de trouver un élan nouveau afin de
promouvoir sa destinée.
5.1- Le réaménagement du tissu urbain
Cette tâche essentielle nécessite les actions fondamentales suivantes : l’éradication des
formes d’habitat insalubre, d’origine clandestine ou rurale ; la restructuration de la
plupart des quartiers d’habitat économique et social, avec la création des équipements de
proximité nécessaires ; la mise en œuvre du plan d’aménagement dans une option
prospective destinée à améliorer l’image de marque de la ville et lui permettre de se
développer de manière harmonieuse ; l’aménagement d’une voirie adaptée à la mobilité
intra urbaine et à la fonction d’étape et de carrefour que remplit Rommani, dans
190
Rapport Espaces de projets
Cette entreprise de longue haleine appelle des actions d’aménagement et des mesures
d’incitation complémentaires, s’inscrivant dans une stratégie de développement de la
ville, afin de lui conférer le souffle indispensable pour offrir de l’emploi à la population
actuelle et future et contribuer, ainsi, à la croissance économique du territoire et à la
dynamisation de son peuplement. Ceci nécessite, entre autres initiatives, la préparation de
l’environnement d’accueil des activités et les mesures de leur encouragement à
s’installer et à s’organiser. Dans cette perspective, il s’avère indispensable, dans le cadre du
plan d’aménagement de préparer deux zones d’activité spécialisées, bien dimensionnées et
convenablement équipées :
- Une zone réservée aux activités liées à l’agriculture et l’élevage avec unités de
collecte, de stockage et de transformation des produits agricoles dont le volume et
la diversité devraient augmenter parallèlement aux améliorations qu’apporteraient les
opérations d’aménagement des périmètres d’irrigation et de densification de la
production dans le secteur bour, autour de Rommani et dans sa zone ; unités de
production de petit matériel et d’équipements pour l’activité agro-pastorale ;
- Une zone pour les activités liées au transport et au bâtiment : ateliers de réparation
de véhicules dont le nombre devra augmenter (trafic interne et de transit), ateliers de
ferronnerie, de menuiserie, de fabrication d’agglos, etc.
5.3- Le renforcement de l’infrastructure routière
Le projet, de long terme, qui prévoit la construction d’une autoroute continentale destinée
à décongestionner le trafic de plus en plus intense qui caractérise le corridor de transport
littoral Rabat-Casablanca, mettant en relation Barrechid et Kénitra, via l’aile occidentale du
Plateau Central, passe ainsi non loin de Rommani. Cela créera une opportunité précieuse
pour le développement de cette petite ville en mal de croissance, ainsi que de son arrière-
pays, qui se verraient rapidement connectés aussi bien au grand continuum urbain
littoral (Kénitra-Rabat-Salé-Temara-Skhirate), qu’à celui du Grand Casablanca, ce qui ne
manquera pas d’offrir de nouvelles conditions économiques et sociales au territoire de
Rommani-Zhiliga.
191
Rapport Espaces de projets
192
Rapport Espaces de projets
L’ESPACE DE PROJETS DE
ZHILIGA
1- Des conditions naturelles contraignantes et un peuplement réduit
L’espace de Zhiliga constitue la composante méridionale du pays Zaër, en contact avec les
provinces de Khouribga au Sud (Bni Khirane et Smaala), de Benslimane à l’Ouest (Lahlalif et
Slamna, eux-mêmes Zaër) et de Khenifra à l’Est (Zaïane). Il se compose de 2 communes
rurales, à savoir celle de Zhiliga dans la partie orientale et celle de Laghoualam dans la partie
occidentale. L’ensemble du territoire s’étend sur quelque 1053 km², ce qui représente 28,5%
de la superficie totale de la zone d’aménagement.
1.1- Un territoire de haut plateau semi-aride
Malgré l’accroissement de l’altitude, les pluies s’amenuisent sensiblement dans ce haut pays,
restant habituellement en deçà de 350mm et souvent même de 300mm par an en moyenne. Le
réseau hydrographique devient médiocre sur ce massif schisteux et granitique. L’écoulement
ne s’y organise que rarement sous forme de petits cours d’eau pour la plupart discontinus et
même à sec en période estivale. L’aridité croissante et la rareté des ressources en eau, tant
superficielles que souterraines, d’une part, et la qualité médiocre de la plupart des sols, d’autre
part, font que ce territoire est beaucoup plus un espace d’élevage que d’activité agricole.
L’espace forestier, constitué essentiellement de feuillus, s’étend sur quelque 31.000 ha, soit
près de 30% du territoire, occupant les parties élevées et quelques vallées. Il se présente assez
souvent sous forme d’un matorral plus ou moins dégradé. Les parcours et les superficies
incultes s’étendent sur près de 28.000 ha, c’est-à-dire sur plus de ¼ de la superficie totale.
1.2- Faiblesse et léthargie du peuplement local
La population de cet espace est estimée actuellement à 27.000 personnes seulement, c’est-à-
dire la moitié de celle de l’espace limitrophe de Rommani. Cet effectif est presque équivalent
à celui qu’il y avait au début de la décennie 1980. Le niveau de peuplement maximum a été
atteint au milieu des années 1990, avec près de 31.000 habitants.
193
Rapport Espaces de projets
Zhiliga, ancien centre de colonisation (dénommé alors Christian) est la seule agglomération
d’importance dans ce haut pays. Sa population, qui a connu un accroissement non négligeable
au cours des dernières décennies (1487 personnes en 1971), dépasserait bien 4.000 habitants
actuellement.
Quant à Had Laghoualam, il demeure une localité très modeste, abritant à peine 700
personnes, animée par son souk du dimanche, ses rares établissements administratifs en tant
que chef-lieu de commune, et de petites activités de commerce et de service de proximité.
Evolution de la population des centres locaux
194
Rapport Espaces de projets
Pourtant, les atouts ne sont pas négligeables. Diversifiés, leur mise en valeur est de nature
à favoriser l’amorce d’une dynamique économique et sociale nouvelle, capable de faire
participer au mieux ce haut pays au développement régional souhaité et préconisé et devant
être mis en œuvre par l’action volontariste de tous les intervenants.
Cette action de renouveau devrait évidemment opérer à tous les niveaux et dans l’ensemble
des domaines afin d’améliorer une situation fort problématique. Toutefois, l’attention devrait
se porter sur cinq leviers économiques et sociaux fondamentaux et complémentaires. Il s’agit
de l’augmentation de la production agricole, la valorisation de l’élevage, la promotion de
l’écotourisme, l’amélioration du réseau routier et de l’aménagement des centres émergents.
2.1- L’augmentation et la diversification nécessaires de la production agricole
Le territoire Zhiliga possède une SAU de l’ordre de 50.000 ha, ce qui représente près de la
moitié de sa superficie totale. Comme partout, la petite propriété (moins de 5ha) domine
largement, concernant plus de la moitié des exploitants, mais ne représentant que 1/6
seulement de la SAU, alors que les propriétés ayant plus de 10 ha, qui ne comprennent que le
¼ des exploitants, concentrent les 2/3 de la terre agricole.
La quasi-totalité de cette terre agricole est consacrée à la culture des céréales. Le blé tendre en
occupe habituellement plus de la moitié, le blé dur et l’orge près de 1/5 chacun. Etant donné
l’aridité du climat, la qualité peu favorable de la plupart des sols et la nature souvent
extensive du système d’exploitation, les rendements demeurent globalement bas, ce qui
n’assure qu’une production annuelle limitée. Les légumineuses n’occupent qu’une place très
marginale dans l’assolement, à l’inverse des céréales fourragères, indispensables à
l’alimentation du bétail. La jachère est une pratique encore bien vivace et répandue.
Sur le Grou, le projet de construction d’un barrage important (Boukhmisse) n’a pas
encore abouti. Entamés depuis plusieurs années déjà, les travaux de construction ont été
suspendus. Le projet est toujours retenu, même si la reprise des travaux n’est pas encore
programmée. La fonction initiale de cet ouvrage, dont le volume de retenue est estimée à
200 millions de m3, est de renforcer les capacités du bassin du Bouregreg en matière
d’approvisionnement en eau potable. L’irrigation préconisée de 1802 ha par ce barrage
intéresse les communes de Aïn Sbite et de Jamaat Moul Lablad, situées en aval, c’est-à-dire
195
Rapport Espaces de projets
Seul un petit barrage, édifié depuis 2002 sur l’Oued Bridila, en amont de la localité de Had
Laghoualam, existe pour l’instant. Le volume de retenue d’eau y est de 0,9 million de m3. En
plus de sa fonction d’assurer l’abreuvement du cheptel, cet ouvrage est capable d’irriguer
quelque 143 ha à proximité du centre précité. En dépit de son exiguïté, ce petit périmètre,
une fois équipé et bien valorisé, devra représenter une opportunité importante pour
l’intensification de l’agriculture locale, avec l’introduction de cultures à haute valeur
ajoutée, alliant l’horticulture aux plantations fruitières. Ceci participerait à créer là des
possibilités d’emploi, augmenterait grandement les revenus des exploitants concernés et
fournirait une production diversifiée qui trouverait son déboucher sur place (centre et souk
de Laghoualam), mais aussi à Rommani, voire même dans la ville de Benslimane toute
proche. Cette expérience pourrait également servir d’exemple démonstratif pour le
développement d’autres petits périmètres irrigués à identifier dans la zone.
196
Rapport Espaces de projets
laitière, dans des unités de transformation, à créer notamment dans les 2 centres de Zhiliga
et Had Laghoualam, fournira des produits de terroir (fromages surtout) de plus en plus
prisés par les populations urbaines (grandes surfaces et superettes).
2.3- La promotion de l’écotourisme
Le tourisme écologique peut représenter dans cet espace, comme dans beaucoup d’autres à
travers la Région, un créneau porteur tout à fait intéressant, dans la mesure où il bénéficie
ici d’atouts non négligeables, mais dont la valorisation nécessite des actions d’aménagement
diverses : - Des massifs forestiers étendus, occupant les parties Sud-Est (forêt d’Al
Khaloua), Nord-Ouest (forêt de Sibara) et Ouest (forêt d’Al Khatouate), avec la possibilité de
créer des refuges touristiques dans ou près des maisons forestières et l’organisation de
circuits ; - Les vallées du Kourifla et du Grou où des travaux d’aménagement sont entrepris
par l’administration forestière ; - Les hauteurs prémontagneuses, riches parfois en points de
vue panoramiques intéressants, comme dans le massif d’Al Khatouate qui domine les
plateaux et vallées environnants, et le site de Riah Baddouz (1020m d’altitude) qui offre une
vue plongeante sur la vallée du Grou et les environs ; - L’intérêt de ce dernier site
augmenterait grandement avec la construction du barrage de Boukhmisse à ses pieds, et le
vaste plan d’eau auquel il donnerait naissance (200 millions de m3), ce qui permettrait
d’organiser des activités de sports nautiques dans le lac et des espaces de pique-nique sur
ses bordures, avec l’opportunité de pêche et l’installation de structures d’hébergement.
Il va sans dire que cette activité touristique prometteuse pourrait être sérieusement appuyée
par l’offre de structures d’accueil et de produits agricoles et gastronomiques de terroir,
mais également par l’aménagement de voies de desserte convenables, régulièrement
entretenues.
2.4- Le désenclavement du territoire
A part la route régionale 401, reliant Rabat à Khouribga, par Rommani, et la route provinciale
4301 joignant Marchouch à Had Laghoualam puis à la RR401, le territoire de Zhiliga
nécessite une amélioration sérieuse de son réseau routier, à la fois pour les besoins de desserte
interne et ceux pour la connexion fonctionnelle avec les provinces limitrophes, tout
particulièrement la RP 4324 qui devrait ouvrir cette zone sur la Chaouia, via le massif d’Al
Khatouate, et la RP 7300 qui mène vers Khenifra, via My Bouazza.
Ce double désenclavement, interne et externe, est de nature à mieux servir l’activité agro-
pastorale, à promouvoir le tourisme et à asseoir la fonction de carrefour que peut jouer le
centre de Zhiliga par lequel passent ces axes de communication, fonction qui ne pourra que se
traduire positivement sur l’économie de cette petite ville naissante et de son arrière-pays, dont
la localisation sur une grande artère de transport l’habilite à se développer.
2.5- La restructuration et le développement des centres
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Rapport Espaces de projets
centres urbains jouent toujours un rôle central d’encadrement et de service pour les
campagnes environnantes, de même qu’ils constituent des points particulièrement précieux
pour la localisation de différents projets de développement économique et social.
- La consolidation de la position de Zhiliga est primordiale en tant que pôle local
capable de fournir les services de base nécessaires à son environnement et à sa
propre population qui devrait augmenter sensiblement, pouvant atteindre
quelque 7000 personnes au terme des deux prochaines décennies. Aussi, la
préparation de la petite ville de demain réclame-t-elle une série d’actions
d’aménagement, dont les plus déterminantes seraient les suivantes : - Restructuration
du tissu urbain afin de qualifier le cade bâti et mettre à niveau la trame viaire ;
- Créer une zone d’activité polyvalente, destinée à accueillir des ateliers de réparation
et/ou des unités de production artisanale ou industrielle, ainsi que des centres de
collecte et de transformation des produits laitiers et agricoles ; - Renforcer le centre
de santé pour en faire un établissement pouvant à la fois répondre aux besoins de la
population locale en accroissement, tant urbaine que rurale, ainsi que des touristes
qu’attireraient les aménagements mentionnés plus haut ; - Créer un établissement de
formation professionnelle, notamment dans les filières agro-pastorale, touristique et
artisanale ; - Doter Zhiliga d’un ensemble culturel et artisanal ; - Aménager un
ensemble sportif intégré ; - Installer des structures d’accueil touristiques
(auberge, maison d’hôtes) sachant que Zhiliga à toutes les chances de devenir un petit
centre relais vers les espaces touristiques environnants, ainsi qu’une étape intéressante
située, au carrefour de plusieurs voies routières et notamment la R 401 ; -
Dimensionner le réseau d’assainissement pour servir une localité de population
double et d’étendue beaucoup plus grande que ce qu’elles sont actuellement.
La situation du centre de Had Laghoualam est tout autre. Cette localité pourrait bien
profiter de l’aménagement de la route (RP 4301) et de celui du petit périmètre
d’irrigation voisin, susceptible d’ouvrir à ce lieu un horizon nouveau capable de le faire
sortir de la léthargie qui le caractérise et contribuer ainsi à l’augmentation de sa
population (700 à 800 âmes actuellement) et au développement de son économie. Dans
cette perspective, la réalisation d’un plan d’aménagement adéquat pour cette localité
est recommandée afin d’organiser le cadre bâti existant, préparer les projets de
lotissement et d’une zone d’activité, restructurer le souk, réaliser les équipements sociaux
nécessaires …
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