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Adhesifs DR Boussalia.r

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Les adhésifs amélo-dentinaires

Les adhésifs amélo-dentinaires

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Les adhésifs amélo-dentinaires

Plan:
Introduction

I- Définitions

II- Généralités sur l’adhésion aux tissus dentaires

III- Critères requis

IV- Classification
1- Approche historique
2- Approche rationnelle

V- Efficacité des systèmes adhésifs


1- Influence de l’acidité des agents de mordançage
2- Compatibilité
3- Qualité et durabilité de l’interphase dentine adhésif

VI- Recommandations

Conclusion
Bibliographie

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Les adhésifs amélo-dentinaires

Introduction :
Les adhésifs amélo-dentinaires sont des biomatériaux d’interfaces. Ils contribuent à former un
lien idéalement adhérent et étanche entre les tissus dentaires calcifies et des biomatériaux
de restauration ou d’assemblage.
Leurs champs d’indication est donc bien établi et leur apport a l’essor de thérapeutiques plus
conservatrices, plus esthétiques et plus biocompatibles est tellement évident qu’il ne se
discute plus aujourd’hui (Roulet & Degrange 2000). Les problèmes que posent ces produits
relèvent de leur efficacité immédiate et dans la durée.
Cette efficacité dépend principalement de leur mise en œuvre, car la technique adhésive s’avère
très sensible à la manipulation.
Bien les employer, bien les exploiter requiert au préalable de bien connaitre leurs mécanismes
d’action.

I- Définitions :
1- Adhésif :
« En science de l'adhésion et dans l'industrie, c'est une substance qui, appliquée à l'état liquide
entre deux corps, contribue à les unir après durcissement. Ce durcissement est
généralement obtenu par polymérisation.
En dentisterie, les choses sont légèrement différentes. Nos adhésifs répondent plutôt à la
définition de l'agent de couplage, c'est-à dire une substance qui est capable de se lier
chimiquement, d'une part, aux tissus dentaires et, d'autre part, aux composites.
En fait, un adhésif, aujourd'hui, c'est une substance complexe qui contient des agents de
couplage, des solvants, des oligomères qui vont pouvoir copolymériser avec le composite,
parfois des charges et, bien sûr, des déclencheurs de polymérisation pour que cet adhésif
durcisse. »
Degrange, 2006.

2- La boue dentinaire (Smear layer) :


- Couche poreuse et hétérogène, constitue un agglomérat d’hydroxyapatite et de protéines.

- Contient également des bactéries.

- Epaisseur est variable selon la granularité des instruments rotatifs employés (1 à 3 μm).

Quel que soit le système adhésif, la procédure de collage commence par un traitement acide
pour:
 L’éliminer (M & R).
 La stabiliser (SAM).

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3- La couche hybride :
L’hybridation est un processus créant une zone d’enchevêtrement de molécules issues des tissus
dentaires (fibres de collagène) et de monomères adhésifs.
Cette couche hybride est une interphase adhérente unissant les biomatériaux aux surfaces
dentaires, elle repose sur la possibilité de diffusion des monomères au sein de la dent.
L’imprégnation de tissus minéralisés intacts par une résine est impossible, elle passe par un
conditionnement (afin d’augmenter l’affinité entre les deux substrats) qui est la dissolution
de la partie minérale.

 Déminéralisation superficielle émail & dentine.


 Infiltration d’un mélange de monomères de synthèse (simultanément ou
consécutivement)
 Polymérisation: interphase adhérente.
Elle permet d’assurer l’ancrage et l’étanchéité du matériau de restauration.

II-Généralités sur l’adhésion aux tissus dentaires :

 Adhésion à l’émail :
L’émail est le tissu le plus dur de l’organisme humain. Il est constitué de prismes et de substance
interprismatique. Les valeurs d’adhésion à l’émail sont excellentes grâce au mordançage
avec l’acide orthophosphorique. L’acide agit sur une épaisseur d’émail comprise entre 5 et
50 μm, en dissolvant la zone interprismatique, ce qui permet de bien exposer les prismes.
Il en résulte la formation d’une surface irrégulière et anfractueuse, qui dispose d’une haute
énergie de surface, ce qui permet à la résine adhésive hydrophobe de mouiller les
microporosités créées dans l’émail. Une fois qu’elle a était polymérisée, une adhésion
micromécanique en résulte, capable de s’opposer aux forces antagonistes de contraction
de la résine.

 Adhésion à la dentine :
À l'issue de la préparation mécanique de la cavité, la surface dentinaire est recouverte d’une
couche de boue dentinaire. Ce dépôt pénètre les canalicules et forme des bouchons,
encore appelés smear plugs.
Cette boue dentinaire est faiblement attachée à la surface de la dentine et, par conséquent, ne
peut être utile pour l’adhésion à la résine.
Le mordançage élimine la boue dentinaire et les bouchons mais, en même temps, déminéralise
la dentine intertubulaire et péritubulaire sur une profondeur de 5 à 15 μm, en exposant les

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fibres de collagène. Ce réseau de fibre de collagène privé de son soutien naturel formé par
les cristaux d’hydroxyapatite, se trouve dans des conditions d’instabilité et de faible
mouillabilité. L’application de solution appelées primaire ou primer, est indispensable pour
soutenir les fibres de collagène et augmenter la mouillabilité.

III- Critères requis :


1- Biocompatibilité:
Un adhésif ne devrait pas induire de réaction néfaste ni pour son utilisateur, ni pour son
destinataire.
Idéalement, il ne doit pas être allergisant ni toxique. Il ne doit pas avoir de potentiel mutagène.
Sur un plan plus local, un adhésif ne doit pas être cytotoxique pour la pulpe.

2- Adhésion et étanchéité:
Un adhésif doit avant tout coller et assurer de manière immédiate un joint adhérent
suffisamment fort pour s’opposer aux contraintes de polymérisation du composite qu’on
applique à sa surface.
Ce joint doit présenter une résistance précoce suffisante.

3- Durabilité :
Les qualités d’adhérence et d’étanchéite doivent non seulement être immédiates mais durables
pour éviter :

- Les colorations marginales

- Les caries récurrentes

- Les sensibilités

- La perte de la restauration

4- Simplicité et fiabilité de mise en œuvre :


Tout praticien devrait idéalement pouvoir espérer des résultats thérapeutiques fiables et
reproductibles.
Ce n’est pas le cas actuellement car la technique adhésive est très sensible à la manipulation. De
petits écarts dans la procédure de mise en œuvre sont susceptibles de compromettre la
durabilité du collage.

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IV- Classification :

IV- 1 - L’approche historique : regroupe 7 générations d’adhésifs :


ère
1 génération ou période des pionniers : 1952-1982 :
Le chimiste suisse dépose le premier brevet d’un adhésif à usage dentaire (Hagger 1951).
Ce produit, qui sera commercialisé sous le nom de Sevriton, contenait déjà un monomère
réactif, le di-methacrylate de l’acide glycerophosphorique (GPDM) associé à un mode de
chimio-polymérisation efficace en milieu acide.

À cette époque, les résines acryliques sont proposées comme alternative aux ciments
d’obturation à base de silicates.

La résine acrylique n’a aucun potentiel spécifique d’adhésion aux tissus dentaires : une
adhérence de 3 Mpa.

2ème génération : Les esters méthacryliques de l’acide phosphorique : 1980-1985 :


A la fin des années 1970, l'utilisation sans cesse croissante des composites rend nécessaire
d’optimiser l’adhésion et l’étanchéité à la dentine pour une meilleure longévité.

Aux Etats-Unis et en Europe, on voit apparaître une série d’adhésifs présentant tous une
fonction terminale phosphate acide. Ce sont les produits de 2e génération.
La dentine ne subit aucun traitement préalable à leur application.

Le potentiel d'adhérence dentinaire de ces produits s'avère cependant encore faible (5 MPa)
et très inférieur à la rétention procurée par l’émail mordancé (15-20 MPa).

3ème génération : Introduction de la notion de système adhésif : 1985-1991 :


Développement du concept du système adhésif.
C’est une association de plusieurs produits.

La résine adhésive est couplée à une ou plusieurs solutions qui sont appliquées préalablement
pour stabiliser les boues dentinaires et faciliter leur mouillage et leur infiltration sur les
parois cavitaires.

Ces systèmes ont permis d'élever la valeur moyenne de l'adhérence à la dentine, dans une
fourchette de 8 à 12 MPa.

4ème génération : Reconnaissance du concept du mordançage total :1990 :


C’est le principe d’adhésion micro-mécanique de la couche hybride et des brides décrit par
Nakabayashi en 1982.

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Il a fallu un profond changement d’esprit en occident, pour accepter ce qui est aujourd’hui une
évidence. La boue dentinaire était alors considérée comme une barrière s’opposant à la
diffusion des micro-organismes et des produits agressifs vers la pulpe.

Ces systèmes mettent en jeu plusieurs étapes, généralement trois :

- La première est un mordançage acide de la surface dentinaire ;

- La seconde consiste à favoriser le mouillage et la pénétration de la surface traitée à l’aide


de ce qu’on appelle un primaire ;

- La troisième, c’est l’infiltration d’une résine adhésive qui doit co-polymériser avec le
composite.

5ème génération : 1995 :


Regroupe dans un même flacon : primaire et résine adhésive.
Ils nécessitent toujours un mordançage préalable à l’acide phosphorique.

S’ils sont plus rapides et apparemment plus simples d’emploi, leur pénétration requiert que la
surface de dentine déminéralisée présente une certaine humidité résiduelle pour être
suffisamment perméable.

Ils contiennent tous des monomères hydrophiles, des solvants organiques et parfois un peu
d’eau. Solvants et monomères hydrophiles contribuent à améliorer l’infiltration de
l’adhésif.
6ème génération : L’auto-mordançage par des monomères : 1995 :
Développés principalement par l’industrie japonaise.
Le mordançage et le primaire  regroupés dans un seul flacon.

- L’agent de mordançage n’est plus un acide minéral ou organique classique mais des
monomères acides, aptes à déminéraliser et infiltrer simultanément les tissus dentaires
calcifiés.

- L’emploi de ces primaires acides n’est pas suivi de rinçage (les monomères qu’ils
contiennent vont contribuer à la copolymérisation)

- Leur application est suivie de celle d’une résine adhésive classique (hydrophobe) capable
d’assurer un bon degré de co-polymérisation avec le composite.

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7ème génération : Les adhésifs “tout en un” : 2000 :


Ces produits regroupent en un seul conditionnement ou en un seul mélange les 3 étapes du
collage.

Ils sont théoriquement susceptibles de mordancer et d’infiltrer émail et dentine tout en formant
une couche de résine apte à s’unir au composite par photo polymérisation.

C’est l’ultime simplification de la procédure de collage en attendant le biomatériau auto-adhésif.

IV- 2 - La classification rationnelle :


Basée sur des principes d’action des différents systèmes adhésifs et sur le nombre de
séquences d’applications.

Le premier à avoir décrit ces principes est Bart Van Meerbeek en 2003, reprise par Michel
Degrange en 2004.

1/ Les systèmes avec mordançage préalable et rinçage (M&R) :


A- Les systèmes M&R III (etch and rinse in three steps) :
1) Le mordançage :
Consiste à appliquer une solution ou un gel, généralement d’acide phosphorique.
Temps d’application moyen :
30 s => émail.
15 s => dentine.
La durée varie selon pH et de la concentration de l’acide.

Il est souhaitable d’employer des gels d’acide phosphorique dont la concentration est supérieure
à 20 % pour contrôler visuellement l’efficacité du mordançage sur l’émail qui présente
après rinçage et séchage, un aspect blanc mat crayeux  la morphologie de l’émail
interprismatique prend l’aspect de trous de serrures (key holes).

Au niveau des surfaces dentinaires, l’attaque acide :

- Elimine l’essentiel des boues dentinaires.

- Ouvre les orifices tubulaires.

- Déminéralise superficiellement les zones péri et inter-tubulaires (profondeur de 1 à


quelques μm).

Cette zone superficielle de dentine est constituée d’un réseau de fibrilles de :

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+ 1/4 collagène entrelacées et dispersées dans presque ¾ de l’eau du rinçage.

La surface traitée est donc principalement hydrophile ce qui pose un problème pour y infiltrer
une quantité suffisante de monomères méthacryliques hydrophobes nécessaires à l’obtention
d’une bonne co-polymérisation avec le biomatériau de restauration.

2) Le primaire (Primer) : permet :


- Soit de maintenir suffisamment poreux le réseau de collagène,
- Soit de le permettre sa ré-expansion s’il a été collapsé lors du séchage.

L’application d’un primaire s’avère à priori essentielle pour permettre une perméabilité de la
dentine déminéralisée après évaporation de l’eau qu’elle contient.
Une fois l’eau éliminée, la surface présente un caractère hydrophobe propice à la pénétration de
la résine.

Les primaires contiennent :

- Eau

- Monomères hydrophiles : le plus couramment employé est l’HEMA (hydroxy-éthyl


méthacrylate) qui est le seul composé méthacrylique à être totalement soluble dans l’eau.

- Solvants organiques : contribuent à faciliter l’évaporation de l’eau après application du


primaire. L’élimination quasi complète de l’eau par séchage s’avère nécessaire à la
formation d’une interphase adhérente de qualité.

La présence d’eau résiduelle conduit à la formation de lacunes et une réduction du taux de


conversion des monomères de résine.

3) La résine adhésive :
Doit pénétrer les tubules et s’infiltrer dans les canaux du réseau protéique inter et
péri-tubulaire.

Dans des conditions optimales, après copolymérisation avec le composite, on aboutit à la


formation d’une interphase adhérente et étanche entre le composite et la dentine intacte.

Cette interphase est constituée d’une couche hybride inter et péritubulaire de brides résineuses
intratubulaires (tags).

B- Les systèmes M&RII (etch and rinse in two steps) :


Produits présentés en un seul flacon qui contient les éléments du primaire et de la résine
adhésive : c-à-d :

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-Monomères hydrophobes
-Monomères hydrophiles
-Solvants
-Des amorceurs de polymérisation.
-Des charges : parfois

La présentation de ces adhésifs permet de supprimer l’étape intermédiaire de l’application du


primaire.

Leurs solvants organiques (généralement alcool ou acétone) activent la pénétration du produit


appliqué et facilitent l’évaporation de l’eau, lors du séchage.

Leur mise en œuvre est plus simple que celle des M&R III, mais elle est en fait délicate.
Le problème de l’élimination des excès d’eau à la surface de la dentine mordancée et rincée,
avant application de l’adhésif, devient crucial.
- En excès : l’eau s’oppose à la formation d’un joint adhésif continu  phénomène du
“sur-mouillage”.

- À l’inverse : un séchage trop intense  collapse le collagène avec ses conséquences.

La difficulté pour le clinicien est de trouver le bon degré d’humidité dentinaire procurant une
pénétration optimale de l’adhésif.

Plusieurs techniques ont été proposées à cet effet :

- Séchage à l’air progressif en se rapprochant de la préparation.

- Elimination des excès par simple aspiration avec la canule salivaire.

- Absorption des excès d’eau par tamponnement à l’aide de boulette de coton humide ou de
“micro-brosses”.

- Séchage de la cavité à l’air comprimé suivi d’une réhydratation par tamponnement.

Rq : Les adhésifs M&R II contenant de l’acétone sont considérés comme plus sensible à l’état
d’humidité de la dentine que ceux qui contiennent de l’alcool.

2/ Les systèmes auto-mordançant :


Les monomères acides :
- Déminéralisent et infiltrent simultanément émail et dentine

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- Ils participent à la polymérisation  pas de rinçage après leur application.


- Ils contiennent de l’eau : nécessaire pour activer le potentiel d’ionisation des monomères
fonctionnels acides qu’ils contiennent.

Au niveau de la dentine, ils dissolvent en premier :


- La phase minérale de la boue dentinaire.
- La dentine sous-jacente : superficiellement.
Les ions calcium et phosphates passent en solution dans l’adhésif liquide.

La boue dentinaire n’est donc pas totalement éliminée mais infiltrée.


Après polymérisation, les constituants organiques de cette boue sont imprégnés par :
 Les fibres de collagène (de la surface dentinaire traitée)
 La résine de l’adhésif

La zone hybride contient donc à la fois les protéines de la boue dentinaire et de la dentine.
Comme le pH des monomères se situe dans la fourchette 0,8-2,5, la couche hybride est de
faible épaisseur (généralement inférieure à 2 μm) comparée à celle que l’on peut former
après attaque à l’acide phosphorique.

Il est clairement établi que l’adhérence à la dentine ne dépend pas de l’épaisseur de la couche
hybride (TANI & FINGER; 2002).

L’acidité des primaires des SAM peut être conséquente sur leur efficacité au niveau de l’émail et
sur la durabilité des joints qu’ils forment.

On peut distinguer les primaires et/ou adhésifs :

- A caractère acide fort (pH<1) et ceux qui sont plus

- Faiblement acides (pH>2). (Van Meerbeek et coll; 2003) .

Ils sont constitués d’un mélange d’éléments chimiques où chacun a son propre rôle :

- Des monomères hydrophiles acides polymérisables : qui vont déminéraliser le substrat


dentaire.

- Monomères hydrophobes : destinés à assurer la ténacité de l’adhésif après polylmérisation


et la liaison avec la première couche de composite.

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- Eau : nécessaire pour activer le potentiel acide des monomères hydrophiles. Elle est
essentielle pour l’ionisation des monomères acides.

- Amorceurs de polymérisation

- Agents stabilisateurs.

- Charges : parfois.

- Solvants : activent et optimisent principalement la pénétration du produit.

Rôles des solvants :

• Facilitent l’évaporation de l’eau lors du séchage.

• Capables de dissoudre/ disperser une ou plusieurs autres substances.

• Indispensables car nécessaires à la liaison avec la dentine de nature humide et permettent


une bonne pénétration

• Par le fait qu’ils dissolvent les monomères, ils diminuent la viscosité des primaires et
résines, et déterminent leur capacité à pénétrer la structure dentaire.
Les solvants les plus utilisés sont : eau, éthanol et acétone.

A) Les systèmes SAM II: Self etch two steps:


1) On applique un primaire acide, le “selfetching primer”.
- C’est l’alternative à l’attaque à l’acide phosphorique.
- Il déminéralise et infiltre simultanément les tissus dentaires calcifiés.

- Pour que sa diffusion en profondeur soit efficace, il doit agir pendant un temps minimum
(20 à 30 secondes).

2) Après évaporation de l’eau qu’il contient par séchage, il est recouvert d’une résine dont la
majeure partie des composants est hydrophobe (généralement similaire à celle des M&R
III).

- Cette couche de résine permet d’obtenir une co-polymérisation efficace avec la matrice
des composites.

- Elle peut également contribuer à dissiper les contraintes du retrait de polymérisation du


composite et les contraintes mécaniques subies par la restauration en fonction, réduisant
ainsi le risque de rupture des interfaces collées.

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- Elle contribue également à limiter l’incompatibilité du système adhésif avec les composites
chimio-polymérisables ou duales.

B) Les systèmes SAM I: “all-in-one”:


Combinent avec un seul produit les rôles de mordançage, primaire et adhésif.

Leur avantage apparent est de simplifier la procédure clinique du collage.

Outre cet aspect ergonomique, la réduction des séquences opératoires limite potentiellement le
risque d’erreur de manipulation que l’on peut faire à chaque étape du collage.

Toutefois, ces produits associent nécessairement :

- Eau

- Monomères hydrophiles

- Monomères hydrophobes

- Solvants (éthanol ou acétone)

La coexistence de ces constituants dans une solution homogène ne peut se faire que dans des
limites critiques de composition.
Ils peuvent être sujet à séparation de phase lors de leur procédure d’application surtout si
l’évaporation de l’eau qu’ils contiennent n’est pas suffisante.

V- Efficacité des systèmes adhésifs :

V- 1- Influence de l’acidité des agents de mordançage :

1/ Au niveau de l’émail :
La qualité du mordançage est le principal facteur influençant la valeur de l’adhésion amélaire.

La nature de l’acide employé, sa concentration, ses temps d’application et de rinçage sont plus
conséquents que la nature de l’adhésif.

La seule exception concerne la situation particulière où il s’avère nécessaire de coller sur émail
humide, puisque la dentine doit être humide avant l’application de certains systèmes.

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Grâce à leurs primaires, certains M&R III procurent une bonne adhérence à l’émail humide.

Pour obtenir une liaison fiable et durable à l’émail, l’acide phosphorique dans une fourchette de
composition comprise entre 20 et 40 % reste la référence.

La qualité de l’adhésion à l’émail des systèmes auto-mordançants reste un sujet encore très
discuté. La plupart des auteurs s’accordent sur un point : les faciès d’attaque générés par
les SAM sur l’émail apparaissent moins rétentifs que ceux que procure l’acide
phosphorique.

Sur un émail non préparé (non fraisé) les SAM présentent de faibles valeurs d’adhérence.
L’adhérence à l’émail semble pour partie liée au pH de la solution de mordançage et à
l’amplitude de l’attaque qu’il provoque.

Mais les valeurs de pH des SAM ne permettent pas d’expliquer totalement leur performance au
niveau de l’émail.

La capacité des monomères MDP (méthacryloxy déca ethyl phosphate) à se lier à


l’hydroxyapatite peut expliquer l’assez bon comportement sur l’émail des adhésifs qui le
contiennent.

L’adhésion des SAM à l’émail est-elle suffisante pour garantir l’étanchéité marginale des
restaurations à long terme ? Il est trop tôt pour pouvoir l’affirmer.
Rien n’empêche, en revanche, de mordancer à l’acide phosphorique les marges d’émail d’une
préparation, et uniquement ces marges, avant d’appliquer un SAM dans toute situation où l’on
estime que la restauration sera particulièrement sollicitée.

2/ Au niveau de la dentine :
D’une manière générale, un temps prolongé de mordançage rend plus aléatoire l’infiltration
complète de la zone dentinaire déminéralisée.

L’amplitude de l’attaque dépend du pH et de la force de l’acide employé. Pour le gel d’acide


phosphorique à 35-40 %, il est conseillé de ne pas prolonger le temps de contact au-delà
de 15 secondes.

Si nous avons vu qu’on pouvait optimiser l’adhésion à l’émail des SAM par un mordançage
préalable, cette pratique est tout à fait contre-indiquée au niveau de la dentine. Les
monomères des adhésifs auto-mordançants ont peu de chance de pénétrer en totalité la
dentine déminéralisée.

Lorsque les SAM sont appliqués directement sur la dentine, on pourrait penser à priori que

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l’hybridation qu’ils forment est complète puisque les monomères acides polymérisables
atteignent nécessairement le front de déminéralisation.

En fait, ce n’est pas totalement le cas puisqu’une étude a montré que la déminéralisation
dentinaire provoquée par un SAM 1 à caractère acide fort pouvait se prolonger au-delà de
leur polymérisation.
(WANG & SPENCER; 2005)

Un autre problème que l’on peut rencontrer avec les SAM est l’épaisseur de la couche de boue
dentinaire formée lors du fraisage, elle dépend du type de fraise employé. Elle est de :
 1 μm : fraises diamantées ultra fines
 Peut atteindre 2,8 μ m avec des instruments à gros grains.

L’influence de cette épaisseur est controversée dans la littérature.


 Certains ont noté : ↙adhérence de certains systèmes auto-mordançants lorsque l’épaisseur
de la boue augmentait.
 D’autres ont montré : que les SAM étaient capables de former une couche hybride quelle que
soit l’épaisseur de la boue dentinaire.

V - 2- Compatibilité :
Certains systèmes adhésifs s’avèrent incompatibles avec les colles ou composites
chimio-polymérisables, ou avec certains matériaux dual quand le manque ou l’absence
d’énergie lumineuse ne permet pas leur activation photonique.

Il en résulte une zone de faible cohésion, non polymérisée à l’interface adhésif-composite


chimio-activable qui est la cause de problèmes cliniques :
- Décollement de reconstitutions corono-radiculaires
- De facettes et d’inlays.
Cette incompatibilité est principalement due à l’acidité de certains adhésifs, qu’il s’agisse de
systèmes M&R ou de SAM.

Explication :
Plusieurs études ont montré que les adhésifs automordançants laissent facilement passer les
fluides dentinaires si on ne polymérise pas immédiatement la couche de composite placée
au-dessus  apparition de bulles liquidiennes qui soufflent la surface du composite dans
le fond de la cavité.

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Ceci a lieu particulièrement avec certains M&R 2 et avec la plupart des SAM 1.
À l’inverse, les systèmes M&R 3 et SAM 2 qui impliquent l’application d’une couche de résine
intermédiaire hydrophobe et peu perméable présentent généralement une meilleure
compatibilité avec les composites chimio-polymérisables et dual.

V – 3- Qualité et durabilité de l’interphase dentine-adhésif :


Le concept de l’hybridation des tissus dentaires calcifiés a ouvert de nouvelles voies à la
dentisterie réparatrice, toutefois, la formation d’un joint réellement étanche au contact de
la dentine reste actuellement un problème à résoudre.

Cela tient en premier lieu à la complexité des substrats que l’on rencontre en clinique, la surface
d’une préparation n’est que rarement constituée de dentine primaire saine.

Les parois d’une même cavité peuvent être composées de différents types de tissus modifiés :
dentines secondaires, tertiaires, sclérotiques, carieuses, déminéralisées, reminéralisées
ou hyper minéralisées.

La spécificité de ces différents états est nécessairement conséquente sur les valeurs d’adhésion
et d’étanchéité aux interfaces cavitaires.
(MARSHALL et coll; 1997)

L’interphase dentine-adhésif apparaît souvent imparfaite. La zone de dentine déminéralisée


peut n’être que partiellement infiltrée par les monomères.

Ce différentiel entre l’épaisseur de tissu déminéralisé et l’épaisseur de l’infiltration est


générateur de défauts à la base de la couche hybride, source de nano-fuites.

C’est la raison pour laquelle il est conseillé de limiter le temps de mordançage de la dentine à 15
secondes pour les systèmes M&R.

Même si la pénétration de l’adhésif peut apparaître, dans certains cas, matériellement


complète, la qualité de l’hybridation n’est pas nécessairement bonne.

Les monomères à poids moléculaire élevé et à caractère hydrophobe ne pénètrent que


superficiellement la matrice protéique.

À l’inverse, les monomères hydrophiles à bas poids moléculaire (type HEMA) constituent
l’essentiel de la zone d’infiltration profonde.

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Les systèmes adhésifs simplifiés ne s’avèrent pas plus tolérants, à ce titre, que les adhésifs en 3
séquences du type M&R3, bien au contraire.

La pénétration des systèmes M&R2 est très dépendante de l’état plus ou moins humide de la
dentine déminéralisée sur laquelle ils sont déposés.

Un substrat pas assez ou trop séché peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de
l’hybridation.

D’une manière similaire, un séchage généralement insuffisant ou trop brutal après l’application
d’un SAM1 ou 2 peut dramatiquement affecter la qualité du joint collé.

VI- Recommandations pratiques :


Adhésifs M&R :
A ce jour et en terme de performance, ils restent les plus efficaces, au prix d’une mise en œuvre
rigoureuse parfois délicate.

Adhésifs SAM :
• Simplification de la procédure : pas de rinçage
• Collage sur dentine et émail tous deux secs
• Diminution des sensibilités postopératoires.

Mais …
• La manipulation, même simplifiée reste exigeante : évaporation de l’eau qu’il contient…
• L’adhésion à l’émail des SAM encore inférieure à celle des M&R ; il est possible de l’optimiser
en réalisant une étape de mordançage préalable de la marge amélaire périphérique. Le
système n’est plus alors aussi simple à utiliser …

Indications actuelles :

• Secteurs antérieurs : aire d’émail importante  M&R.

• Secteurs postérieurs : surface dentinaire plus importante  SAM.

Conclusion :
Au-delà des performances strictes des adhésifs, on constate que leur mise en œuvre est encore
contraignante et très peu tolérante.
C’est pour cela que la connaissance parfaite des procédures associées aux systèmes utilisés par
chacun reste indispensable.

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