Les Intruments de Paiement-3

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 10

Les intruments de paiement

Les intruments de paiement peuvent être définis comme des titres négociables qui
constatent, au profit du porteur, une créance de somme d’argent et qui servent à son
paiement. Ils constatent toujours une créance à court terme. Il s’agit :

Du chèque (instrument de paiement)


La lettre de change (instrument de paiement et de crédit)
Le billet à ordre (instrument de paiement et de crédit)

1 - Le chèque :

le chèque est un écrit qui, sous la forme d'un mandat de paiement, sert au tireur à
effectuer le retrait à son profit ou au profit d'un tiers, de tout ou partie des fonds
disponibles portés au crédit de son compte chez le tiré . Obligatoirement payable à
vue, le chèque n'est qu'un instrument de paiement et ne peut pas servir à faire du
crédit, à la différence de la lettre de change.

Le chèque de garantie: Le nouveau code de commerce punit d'un emprisonnement


d'un à cinq ans et d'une amende de 2.000 à 10.000 DH, sans que cette amende ne
puisse être inférieure à 25% du montant du chèque ou de l'insuffisance de provision
"toute personne qui, en connaissance de cause, accepte de recevoir ou d'endosser un
chèque à la condition qu'il ne soit pas encaissé immédiatement et qu'il soit conservé à
titre de garantie".

Le chèque au porteur: Est un chèque ne portant pas la mention ou l'indication de la


personne à l'ordre duquel il doit être payé. Ce chèque peut donc être encaissé par toute
personne qui le présente au paiement.

Le chèque barré: Dans le but de limiter les risques en cas de perte ou de vol, le chèque
peut être barré. Le barrement s'effectue au moyen de deux barres parallèles apposées
au recto. Le barrement peut être général ou spécial. Le barrement est dit général s'il ne
porte entre les barres aucune désignation ou la mention "établissement bancaire" ou
un terme équivalent. Il est dit spécial si le nom d'un établissement bancaire est inscrit
entre les deux barres. Le barrement général peut être transformé en barrement spécial
et non le contraire. Un chèque à barrement général ne peut être payé par le tiré qu'à
l'un de ses clients ou à un établissement bancaire. Un chèque à barrement spécial ne
peut être payé par le tiré qu'à l'établissement bancaire désigné ou, si celui-ci est le tiré,
qu'à son client. Toutefois, l'établissement bancaire désigné peut recourir pour
l'encaissement à un autre établissement bancaire".

Le chèque non endossable: Est un chèque qui contient la mention expresse qu'il ne
peut y avoir de transmission par voie d'endossement sauf au profit d'une banque ou
d'un établissement assimilé.
La provision: elle est constituée par la créance de somme d'argent, exigible, dont le
tireur est titulaire à l'encontre du tiré. La provision doit exister au moment même où le
chèque est émis.

L'opposition: L’opposition sur un chèque est permise en cas de perte, de vol,


d'utilisation frauduleuse ou de falsification du chèque, et en cas de redressement ou de
liquidation judiciaire du porteur. « le tireur doit immédiatement confirmer son
opposition par écrit quel que soit le support de cet écrit et appuyer cette opposition par
tout document utile » Art 271 du code de commerce. Tout établissement bancaire est
tenu de mentionner sur les formules de chèques délivrées aux titulaires de comptes,
les sanctions encourues en cas d'opposition fondée sur une autre cause que celles
prévues par la loi.

La lettre de change ou traite est un écrit par lequel une personne appelée « tireur »
donne à une autre personne appelée « tiré » l’ordre de payer à une époque déterminée
une certaine somme d’argent à une troisième personne appelée bénéficiaire ou
preneur ou à l’ordre de celle-ci.

La lettre de change est toujours réputée commerciale quelle que soit la personne qui
l’utilise et la nature de l’opération qu’elle matérialise. La compétence juridictionnelle
revient toujours au tribunal de commerce.

Pour pouvoir émettre une lettre de change il faut respecter un certain nombre de
conditions de fond et de forme. Mais étant un écrit littéral, les conditions de forme de
la lettre de change l’emportent sur les conditions de fond qui sont quasi-inexistantes.

Pour que la lettre de change soit valable elle doit contenir :

La dénomination de la lettre de change insérée dans le texte même du titre et


exprimée dans la langue employée pour la rédaction de ce titre;

Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée;

Le nom de celui qui doit payer (tiré);

L’indication de l'échéance;

Celle du lieu où le paiement doit s'effectuer;

Le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait;

L’indication de la date et du lieu où la lettre est créée;

Le nom et la signature de celui qui émet la lettre (tireur).

Pour les conditions de fond :


Capacité : Tout signataire de la lettre de change doit avoir la capacité d’exercer le
commerce ;

Provision : Est la créance du tireur sur le tiré. A l’échéance de la lettre de change, la


provision doit être certaine, liquide et exigible. La preuve qu’elle existe à l’échéance
incombe au tireur. Toutefois, rien n’empêche le tiré de constater lui-même l’existence
de la provision en signant et en apposant sur la lettre de change le mot « accepté » ou
tout autre mot équivalent.

La signature du tiré sur la lettre de change vaut acceptation à payer le montant


mentionné sur la lettre à l’échéance. Le tiré devient redevable en vertu du droit
cambiaire à l’égard du porteur. Mais rien n’oblige le tiré à accepter, il demeure libre
de refuser ou d’accepter la lettre de change sauf, si elle est créée en exécution d'une
convention relative à des fournitures de marchandises et passée entre commerçants et
que le tireur a satisfait aux obligations résultant pour lui du contrat. Dans ce cas le tiré
est tenu de donner son acceptation dès l’expiration d’un délai conforme aux usages
normaux du commerce en matière de reconnaissance de marchandises.

Régi par les articles 239 à 328 du code de commerce, Le chèque est l'écrit par lequel
le tireur donne au tiré, qui doit nécessairement être une banque ou un établissement
assimilé, l'ordre de payer à vue une somme déterminée au bénéficiaire ou à son ordre.

Le législateur marocain a encadré le chèque d’un dispositif lourd visant à protéger sa


fonction d’instrument de paiement et à garantir au bénéficiaire l’existence de la
provision pendant le délai légal de prescription du chèque.

La validité d'un chèque dépend de l'existence, dans sa rédaction, d'un certain nombre
de mentions obligatoires.

1. La création du chèque :
Mentions Obligatoires :

La dénomination de "chèque", insérée dans le texte du titre et exprimée dans la langue


employée pour la rédaction de ce titre ;

Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée (payez) ;

La somme à payer en chiffres et en lettres (si la somme a été inscrite deux fois en
chiffres ou deux fois en lettres, en cas de différence, il vaut pour la somme la moins
forte) ;

Le nom de celui qui doit payer, nommé le tiré (le banquier);

L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer (adresse de l’agence bancaire);

L’indication de la date et du lieu où le chèque est créé ;

La signature manuscrite de l’émetteur du chèque, nommé le tireur.


Si l'une de ces des énonciations obligatoires fait défaut, ne vaut pas comme chèque
régi par le droit cambiaire, il est réputé non valable. Il peut être considéré comme un
titre ordinaire établissant la créance, si ses conditions comme titre sont remplies.

Mentions facultatives :

Le nom du bénéficiaire : Le chèque peut être émis au porteur ou en blanc sans aucune
indication du non du bénéficiaire. Toutefois, il est interdit d’émettre des chèques au
porteur quand il s’agit de tirages d’un établissement sur un autre de ses sièges ;

La clause « non endossable » ou « non à ordre » : Selon cette clause, il ne pourra pas
y avoir transmission par voie d'endossement. Il interdit au créancier de se substituer
une personne sans le consentement du débiteur. Le titre comportant une telle clause ne
peut pas être transmis que comme un titre civil. Cependant, l’indication de cette
clause sur un chèque ne peut être utile que lorsque le chèque est nominatif ;

Le barrement : Un chèque barré est un chèque comportant au recto deux barres


parallèles. Si aucune mention n'est portée entre ces deux barres, le barrement est dit
général. Il est spécial lorsque le nom d’une banque y est mentionné entre les deux
barres. Son endossement devra obligatoirement passé par le compte d'une banque. Le
compte du bénéficiaire du chèque n'est pas directement crédité. La banque du
bénéficiaire joue donc un rôle d'intermédiaire servant de garanti supplémentaire à la
personne qui a délivré le chèque. Ainsi le titulaire du chèque est protégé contre tout
abus suite au vol ou à la perte se son chéquier ;

La certification : Un chèque certifié est un chèque dont la provision a été certifiée par
la banque par apposition d'un certificat. La provision correspondant est bloquée
jusqu’au terme du délai de présentation qui est de 20 jours à compter de la date
d'émission du chèque. Après ce délai la certification n'est plus valable et le chèque
redevient un chèque ordinaire, avec des risques de non paiement (défaut de
provision...).

Pour les personnes qui viendraient à être frappées d’une interdiction à émettre des
chèques par suite d’incidents antérieurs, les chèques certifiés constituent le seul
moyen d’émettre un chèque au profit d’autrui.

2. L’émission du chèque :
Au Maroc le chèque constitue le second moyen de paiement après les espèces. A
partir du moment où il est émis, le chèque commence à remplir sa fonction
d’instrument de paiement à vue et engage la responsabilité de son signataire.

« Entre commerçants et pour faits de commerce, tout paiement d'une valeur


supérieure à dix mille dirhams doit avoir lieu par chèque barré ou par virement.

Toute inobservation des dispositions de l'alinéa précédent est passible d'une amende
dont le montant ne peut être inférieur à six pour cent de la valeur payée.

Le créancier et le débiteur sont solidairement responsables du paiement de cette


amende » Article 306 du code de commerce.
L’émission du chèque suppose l’existence au préalable de la provision, à défaut de
laquelle, l’émetteur sera poursuivi pour émission de chèque sans provision.

Recommandations à vous émetteurs de chèque

a. La détention des chéquiers


Notez et conservez les numéros des formules de chèques dès que vous entrez en
possession d'un chéquier.

Limitez le nombre de chéquiers en votre possession.

Conservez vos chéquiers en lieu sûr.

Si vous les recevez par voie postale, n'hésitez pas à contacter votre agence en cas de r
etard de réception (convenir éventuellement d'une mise en opposition

Ne signez pas par avance de formules vierges.

b. La rédaction des chèques

Lors de la rédaction des chèques (la loi demande que soient indiqués le montant, la da
te, le lieu d'émission du chèque ; la signature de l'émetteur du chèque est à apposer) :

Utilisez de préférence un stylo à bille noire ;

Ne laissez aucun espace devant les sommes en chiffres et en lettres et laissez le minim
um d'espace entre les chiffres et entre les mots ; tirez un trait pour compléter la ou les
lignes ;

Ne faites ni rature ni surcharge, rédigez vos chèques dans la monnaie prévue par la for
mule;

Ne modifiez en aucun cas des mentions figurant sur les chèques ;

Libellez clairement le nom du bénéficiaire et rayez l'espace restant ;

Evitez de donner en paiement un chèque qui ne comporte pas le nom du bénéficiaire o


u bien,si vous ne remplissez pas vous même l'ordre du chèque, veillez à ce que le
bénéficiaire le complète devant vous!

Si le chèque est rempli par une machine, vérifiez le et signez


le après vous être assuré de la lisibilité et de l'exactitude des mentions portées par la
machine.

Le chèque de garantie désigne tout chèque qui, dans la commune intention des parties,
ne doit pas être présenté au paiement ou ne doit l’être qu’à une date déterminée. Ainsi
l’acceptation d’un tel chèque équivaut à une sorte d’avance du montant inscrit sur le
chèque accordée par le bénéficiaire au profit du tireur tenu a posteriori de constituer la
provision au moment consenti. Le chèque de garantie constitue le fruit du rapport de
force entre son émetteur et son accepteur, qui permet au premier d’acquérir un crédit
et au second d’assurer le paiement de sa créance.

En pratique, commerçants ou non commerçants l’utilisent en tant qu'instrument de


garantie. Conscient ou non des conséquences qui en découlent, ils y recourent pour
faire face à leur besoin et faciliter leur relation. Or le chèque est un instrument de
paiement à vue, obéissant à des conditions de formes très rigoureuses. L’article 316
prévoit que toute personne qui, en connaissance de cause, accepte de recevoir ou
d'endosser un chèque à la condition qu'il ne soit pas encaissé immédiatement et qu'il
soit conservé à titre de garantie encours un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une
amende de 2.000 à 10.000 dirhams sans que cette amende puisse être inférieure à
vingt-cinq pour cent du montant du chèque. L’article 544 du code pénal prévoit de sa
part qu’il est puni de l’emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 500 à
5.000 Dirhams quiconque émet ou accepte un chèque à la condition qu'il ne soit pas
encaissé immédiatement mais conservé à titre de garantie, sans que l'amende puisse
être inférieure au montant du chèque.Ce qui demeure difficile en matière du chèque
de garantie c’est de prouver qu’un chèque a été donné à titre de garantie, ce qui
explique le nombre restreint de poursuites le concernant.
Dans le cas où la preuve a pu être établie, les juridictions compétentes condamnent
dans le cas de provision inexistante ou insuffisante, le tireur pour le délit d’émission
d’un chèque sans provision, et le bénéficiaire du délit d’acceptation d’un chèque de
garantie. Dans le cas où la provision existait au moment de l’émission du chèque,
l’accepteur sera poursuivi pour l’acceptation du chèque donné à titre de garantie et
l’émetteur pour son émission conformément aux dispositions de l’article 544 du code
pénal.

2 - LE BILLET À ORDRE

Régi par les articles 232 à 238 du code de commerce, le billet à ordre est un titre par
lequel une personne « le souscripteur » s’engage à payer à une certaine date une
somme déterminée à une autre personne, « le bénéficiaire » ou à son ordre. Considéré
comme un des moyens de paiement et de crédit, son régime s’apparente beaucoup à
celui de la lettre de change avec quelques points de divergence. En effet les
dispositions des articles 234 à 236 du code de commerce renvoient aux dispositions
de la lettre de change. On cite :

Article 234 : « Sont applicables au billet à ordre, en tant qu'elles ne sont pas
incompatibles avec la nature de ce titre, les dispositions relatives à la lettre de change
et concernant:

- l'endossement (art. 167 à 173);

- l'échéance (art. 181 à 183);

- le paiement (art. 184 à 195);


- les recours faute de paiement (art. 196 à 204 et 206, 207 et 208);

- les protêts (art. 209 à 212);

- le rechange (art. 213 et 214);

- le paiement par intervention (art. 215, 217 à 221);

- les copies (art. 225 et 226);

- les altérations (art. 227);

- la prescription (art. 228);

- les jours fériés, les jours ouvrables y assimilés, la computation des délais et
l'interdiction des jours de grâce (art. 229 et 231). »

Article 235 : « Sont aussi applicables au billet à ordre les dispositions concernant la
lettre de change payable chez un tiers ou dans une localité autre que celle du domicile
du tiré (art. 161 et 177), la stipulation d'intérêts (art. 162), les différences
d'énonciations relatives à la somme à payer (art. 163), les conséquences de
l'apposition d'une signature dans les conditions visées à l'article 164 et celle de la
signature d'une personne qui agit sans pouvoirs ou en dépassant ses pouvoirs (art.
164). »

Article 236 : « Sont également applicables au billet à ordre les dispositions relatives à
l'aval (art. 180). Toutefois, dans le cas prévu au sixième alinéa de cet article, si l'aval
n'indique pas pour le compte de qui il a été donné, il est réputé l'avoir été pour le
compte du souscripteur du billet à ordre. »

L’émission du billet à ordre :

Les conditions de forme :

Comme pour le chèque et la lettre de change, pour sa validité, le billet à ordre doit
contenir un certain nombre de mentions obligatoires. Il s’agit de :

1) la clause à ordre ou la dénomination du titre insérée dans le texte même et


exprimée dans la langue employée pour la rédaction de ce titre;

2) la promesse pure et simple de payer une somme déterminée (je paierai);

3) l'indication de l'échéance;

4) l’indication du lieu où le paiement doit s'effectuer;

5) le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait;

6) l'indication de la date et du lieu où le billet est souscrit;


7) le nom et la signature de celui qui émet le titre (souscripteur).

Le défaut d’une de ces mentions a pour conséquence que le billet ne vaut pas comme
billet à ordre mais comme simple promesse de paiement.

Les conditions de fond :

Sont réputés actes de commerce, outre la lettre de change, « le billet à ordre signé
même par un non-commerçant, lorsqu’il résulte d’une transaction commerciale ». Par
conséquent, le billet à ordre revêt le caractère commercial si la dette à l’occasion de
laquelle il est souscrit est commerciale, et il est un acte civil si l’opération à l’occasion
de laquelle il est souscrit est civile. Dans la première hypothèse, la capacité
commerciale sera requise, car l’acte est commercial, alors que dans la deuxième
hypothèse, le simple fait d’être majeur ou mineur émancipé suffit de le dresser.

Concernant la provision et contrairement à la lettre de change, en matière de billet à


ordre, il n’y a pas de provision, qui est une créance du tireur sur le tiré. Le
souscripteur cumule en effet entre ces deux qualités et c’est lui-même qui doit payer.
Il aura seulement à verser chez son banquier les fonds nécessaires au paiement si le
billet est domicilié chez un banquier.

Corrélativement, puisque le billet à ordre met en relation deux personnes, le


souscripteur et le bénéficiaire, il n’y a donc pas de tiré, l’acceptation n’a pas de raison
d’être. Le souscripteur rédige lui-même l’effet et sa signature à l’émission, l’engage
juridiquement à payer à l’échéance entre les mains du bénéficiaire, de la même
manière que l’accepteur d’une lettre de change. Toutefois, le billet à ordre payable à
un certain délai de vue doit être présenté au visa du souscripteur dans le délai d’un an.
Le refus du souscripteur de donner son visa daté est constaté par un protêt dont la date
sert de point de départ au délai de vue.

3 - LA LETTRE DE CHANGE

La lettre de change ou traite est un écrit par lequel une personne appelée « tireur »
donne à une autre personne appelée « tiré » l’ordre de payer à une époque déterminée
une certaine somme d’argent à une troisième personne appelée bénéficiaire ou
preneur ou à l’ordre de celle-ci.

La lettre de change est toujours réputée commerciale quelle que soit la personne qui
l’utilise et la nature de l’opération qu’elle matérialise. La compétence juridictionnelle
revient toujours au tribunal de commerce.

Pour pouvoir émettre une lettre de change il faut respecter un certain nombre de
conditions de fond et de forme. Mais étant un écrit littéral, les conditions de forme de
la lettre de change l’emportent sur les conditions de fond qui sont quasi-inexistantes.

Pour que la lettre de change soit valable elle doit contenir :


 La dénomination de la lettre de change insérée dans le texte même du titre et
exprimée dans la langue employée pour la rédaction de ce titre;
 Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée;
 Le nom de celui qui doit payer (tiré);
 L’indication de l'échéance;
 Celle du lieu où le paiement doit s'effectuer;
 Le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait;
 L’indication de la date et du lieu où la lettre est créée;
 Le nom et la signature de celui qui émet la lettre (tireur).

Pour les conditions de fond :

Capacité : Tout signataire de la lettre de change doit avoir la capacité d’exercer le


commerce ;

Provision : Est la créance du tireur sur le tiré. A l’échéance de la lettre de change, la


provision doit être certaine, liquide et exigible. La preuve qu’elle existe à l’échéance
incombe au tireur. Toutefois, rien n’empêche le tiré de constater lui-même l’existence
de la provision en signant et en apposant sur la lettre de change le mot « accepté » ou
tout autre mot équivalent.

La signature du tiré sur la lettre de change vaut acceptation à payer le montant


mentionné sur la lettre à l’échéance. Le tiré devient redevable en vertu du droit
cambiaire à l’égard du porteur. Mais rien n’oblige le tiré à accepter, il demeure libre
de refuser ou d’accepter la lettre de change sauf, si elle est créée en exécution d'une
convention relative à des fournitures de marchandises et passée entre commerçants et
que le tireur a satisfait aux obligations résultant pour lui du contrat. Dans ce cas le tiré
est tenu de donner son acceptation dès l’expiration d’un délai conforme aux usages
normaux du commerce en matière de reconnaissance de marchandises.
La lettre de change Le billet à ordre

La lettre de change met en rapport trois Le billet à ordre met en rapport deux
personnes : Le tireur (en sa qualité de personnes : Souscripteur (en même
créancier) ; Le tiré (en sa qualité de temps tireur et tiré) et le bénéficiaire
débiteur) et le bénéficiaire.

Le tireur donne l’ordre au tiré de payer à


une date déterminée une certaine somme
d’argent au bénéficiaire.

La lettre de change est un acte de commerce Le billet à ordre n’est un acte de


par la forme, elle est commerciale quelles commerce que lorsqu’il est signé à
que soient les personnes qui l’utilisent l’occasion d’une transaction
(commerçants ou non) et quel que soit commerciale.
l’objet de la créance pour laquelle elle a été
émise (civile ou commerciale).

La lettre de change doit être acceptée par le Le billet à ordre ne peut pas être
tiré. Son acceptation est exprimée par le présenté à l’acceptation, puisque c’est le
mot « acceptée » et par sa signature au souscripteur lui-même qui le rédige. Sa
recto. signature à l’émission à elle seule,
l’engage juridiquement à payer à
A souligner que la présentation de la lettre l’échéance entre les mains du
de change à l’acceptation n’est pas bénéficiaire, de la même manière que
obligatoire. Mais une traite qui n’est pas l’accepteur d’une lettre de change
acceptée est difficilement négociée car le
tiré tant qu’il n’a pas accepté, il peut refuser
de payer.

Existence de la provision qui est la créance Absence de la notion de provision. C’est


du tireur sur le tiré. Une fois la traite est le souscripteur du billet à ordre lui-
émise, la propriété de la provision est même qui est tenu au paiement.
transmise à un bénéficiaire que le créancier
a choisi, lequel sera payé par le tiré.

Vous aimerez peut-être aussi