Constitución de La RASD
Constitución de La RASD
Préambule
sa conviction que la liberté et la dignité de l'homme ne sont possible que dans une
société où le droit est souverain et où les conditions pour le développement social sont
créées en conformité avec les valeurs de ladite société, sa civilisation, sa religion et sa
culture nationale, ainsi qu'avec les exigences du monde moderne ;
Article 1 : Saguia el-Hamra et Rio de Oro (Sahara Occidental), dans ses frontières
reconnues internationalement, est une république démocratique, indivisible, dénommée
« République Arabe Sahraouie Démocratique » (RASD).
Article 5 : Le Drapeau, l'Hymne national et l'Emblème de la RASD sont définis par une
loi.
Article 7 : La famille est la base de la société, fondée sur les valeurs de l'islam et de
l'éthique.
Article 13 : L'État puise sa légitimité dans la volonté du peuple et est au service du seul
peuple ; sa devise est : peuple, démocratie, unité.
Article 14 : L'État exerce sa souveraineté sur son espace territorial, sur ses eaux
territoriales et sur son espace aérien.
Article 17 : Les biens publics sont propriété du peuple. Ils se composent des richesses
minérales, des ressources énergétiques, des richesses du sous-sol et des eaux
territoriales et d'autres biens définis par la loi.
Article 19 : Les fonctions au sein de l'État ne peuvent être une source d'enrichissement
ni un moyen de servir les intérêts privés ou les intérêts d'un groupe établi sur la base du
régionalisme, du népotisme ou du tribalisme.
Article 20 : Les conseils élus constituent le cadre dans lequel le peuple exprime sa
volonté et contrôle les services publics.
Article 21 : L'État est responsable de l'ordre public et de la sécurité des personnes et des
biens.
Article 23 : L'organisation de l'ALPS et le service dans l'armée sont définis par une loi.
Article 25 : Tous les citoyens sont égaux devant la loi, aussi bien pour la protection que
pour la sanction.
Article 26 : La liberté individuelle est garantie. Nul ne peut être privé de l'exercice de sa
liberté que conformément à la loi.
Tout citoyen est innocent tant que sa culpabilité n'est pas confirmée.
Nul ne peut être arrêté ou détenu que conformément à la loi.
Pas de crime ni de sanction hors du cadre de la loi.
La durée de la détention préventive ne peut dépasser les 72 heures et ne peut être
prorogée que par ordre de l'instance judiciaire compétente et ce conformément à la loi.
Article 28 : Chaque citoyen doit être en mesure de défendre ses droits devant les
instances judiciaires compétentes.
Article 30 : Le droit de création des associations et des partis politiques est reconnu et
est garanti après l'établissement total de la souveraineté sur le territoire national.
Article 32 : Tout citoyen qui répond aux conditions juridiques requises a le droit d'élire
et d'être élu.
Article 33 : Chaque citoyen a le droit de se porter candidat pour les fonctions publiques
selon les critères définis par la loi.
Article 37 : Le travail est un droit, une obligation et un honneur pour chaque citoyen.
Article 38 : L'État assure la protection de la mère, de l'enfant, des personnes âgées et des
handicapés, en instaurant des institutions à cet effet, en adoptant une politique de
sécurité sociale et en promulguant les lois nécessaires.
Article 43 : Les étrangers résidants sur le territoire de la RASD ont le droit de pratiquer
leurs religions et d'exercer leurs us et coutumes.
Article 44 : L'État garantit la défense des droits et des biens privés des étrangers vivant
légalement sur le territoire national.
Article 49 : Le service national est obligatoire ; chaque citoyen réunissant les conditions
juridiques requises à cet effet, est tenu de s'en acquitter.
Article 53 : Le chef de l'État nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions.
Article 54 : Le Premier ministre choisit les membres de son cabinet en consultation avec
le chef de l'État.
Le premier ministre ne peut nommer un ministre sans l'avoir au préalable consulté.
Article 56 : Le chef de l'État signe les lois qui sont publiées en son nom dès leur
approbation par le Conseil national.
Article 60 : Le chef de l'État ne doit en aucun cas déléguer son pouvoir de nomination
du Premier ministre et les autres fonctions énoncées dans la Constitution.
Article 62 : Le chef de l'État ainsi nommé ne peut se présenter candidat au poste de chef
de l'État.
Article 69 : Le Premier ministre peut mettre fin aux fonctions d'un membre du
gouvernement et proposer au chef de l'État un nouveau ministre pour le nommer.
Article 72 : Le Conseil national sahraoui est l'instance législative du pays, il assume les
fonctions de contrôle des instances et institutions et est souverain dans la préparation
des lois et leur soumission au vote.
Article 75 : Tout nouveau Conseil national est formé après le congrès dans l'intervalle
d'une durée ne dépassant pas 45 jours, conformément à un règlement établi par le
Secrétariat national du Front POLISARIO, tenant compte des dispositions de la
Constitution et du code électoral.
Article 77 : Les membres du Conseil national sont élus au moyen du suffrage direct et
secret pour dix-huit mois, deux fois entre deux congrès, et sont renouvelés trente jours
avant la fin de leur mandat.
Article 80 : Une loi organique définit l'organisation du Conseil national, son action et
les rapports fonctionnels avec le gouvernement.
Le Conseil national prépare et adopte, à la lumière de la constitution et de la susdite loi
organique, son règlement intérieur.
Article 84 : Les commissions continuent d'assumer leurs fonctions entre deux sessions.
Elles contrôlent l'exécution du programme du gouvernement au moyen de visites de
reconnaissance des institutions entrant dans le cadre de leurs prérogatives en vue de la
préparation de la session prochaine du Conseil national.
Les commissions du Conseil national peuvent tenir des réunions périodiques avec les
membres du gouvernement pour étudier des questions et des dossiers déterminés.
Article 92 : Les membres du Conseil national peuvent poser des questions orales et des
questions écrites au gouvernement dans son ensemble ou à un seul de ses membres.
Les questions écrites sont remises au gouvernement deux semaines au moins avant
l'ouverture de la session.
Article 97 : La décision de censure doit être justifiée par la maladministration, une grave
déficience dans l'exécution des tâches, la négligence excessive, le gaspillage des biens
publics, leur pillage, leur mauvaise utilisation, leur non-maintenance ou pour une erreur
grave contraire à l'éthique de l'action gouvernementale.
Article 99 : Le président du Conseil national adresse une lettre au chef de l'État et une
autre au Premier ministre, pour leur notifier la décision du Conseil d'adopter une motion
de censure contre le gouvernement ou contre l'un de ses membres.
Le résultat immédiat de la motion de censure contre un membre du gouvernement est la
démission de ce dernier et la nomination d'un nouveau ministre.
Article 100 : Après la motion de censure contre le gouvernement, le chef de l'État réagit,
dans l'intervalle d'une durée ne dépassant pas quinze jours : soit en nommant un
nouveau Premier ministre qui forme un nouveau gouvernement conformément aux
dispositions des articles 53 et 54 ;
soit en adressant une lettre au président du Conseil national lui demandant de revenir
sur sa décision, et dans ce cas, si le Conseil persiste dans le maintien de sa décision, le
chef de l'État décide de la démission du gouvernement ou de la dissolution du Conseil
national.
Article 102 : Jusqu'à l'élection d'un nouveau Conseil national, le chef de l'État peut, en
cas de besoin, promulguer des décrets-lois.
Les propositions de loi peuvent être soumises à discussion dès qu'elles sont proposées
par dix députés.
Article 103 : Le Premier ministre et les députés ont le droit de faire des propositions de
lois.
Article 105 : En plus des domaines réservés aux lois organiques selon la Constitution, le
Conseil national légifère par des lois organiques dans les domaines suivants :
- l'organisation des services publics et leurs activités ;
- la loi fondamentale de la justice et l'organisation judiciaire ;
- la loi concernant la sécurité nationale ;
- la loi organique doit être soumise au contrôle pour s'assurer de la compatibilité du
texte avec la Constitution.
Article 106 : Le chef de l'État promulgue les lois dans un délai de trente jours à compter
du jour de leur réception.
Article 107 : Le chef de l'État peut demander un relecture d'une loi et le vote du Conseil
sur cette loi, et ce dans l'intervalle de trente jours à compter de la date de son
approbation. Dans ce cas , la loi est nécessairement approuvée par les deux tiers des
membres du Conseil national.
Article 108 : Le vote au Conseil national est personnel et ne peut être délégué.
Article 109 : Le chef de l'État peut prononcer un discours devant le Conseil national.
Article 112 : Les jugements sont rendus au nom du peuple et exécutés en son nom.
Article 113 : La justice est à la disposition de tous : ses bases sont la légalité et l'égalité.
Elle est concrétisée par le respect du droit.
Article 114 : Les tribunaux sont les tribunaux de première instance, les cours d'appel et
la Cour suprême.
Les tribunaux de réconciliation, traitant des actes de mariage et de divorce, sont
considérés comme étant des sections locales des tribunaux de première instance. Les
tribunaux militaires traitent les questions relatives à l'institution militaire.
Leur organisation et leurs attributions sont définies par une loi.
Article 115 : La composition, les fonctions et les prérogatives des tribunaux sont
définies par une loi.
Article 117 : Le procureur de la République est désigné par le chef de l'État sur
proposition du ministre de la Justice.
Article 118 : Tous les organismes, institutions et instances de l'État sont tenus
d'appliquer les ordres et les jugements de la justice à tout moment, en tout lieu, et dans
toutes les circonstances.
Article 119 : La loi protège le citoyen contre toute déviation ou pression de la part de
l'autorité judiciaire.
Le juge est responsable devant le Conseil supérieur de la justice de la manière de
s'acquitter de ses fonctions conformément à la loi.
Dans le cas où le juge agit en contradiction avec la Constitution ou en cas de violation
de la loi, il fera l'objet d'une convocation pour une séance disciplinaire devant le Conseil
supérieur de la justice.
La durée de l'exercice d'une fonction dans le Conseil supérieur de la justice est de quatre
ans renouvelables.
Article 122 : L'État protège l'indépendance de la justice : L'État protège le juge contre
toutes les formes de pression et contre les interventions qui portent atteintes à sa
fonction et à l'impartialité de son jugement.
L'État protège le juge contre les menaces, les humiliations, l'insulte, les agressions de
toute sorte durant et à l'occasion de l'exécution de ses fonctions.
Au cas où le juge est l'objet de sévices, qu'ils soient matériels, physiques ou moraux,
l'État s'engage à compenser les dommages qui en découlent.
Les avocats bénéficient de la même protection et des mêmes droits établis
constitutionnellement pour les juges.
Article 125 : La fonction d'avocat est un métier libre, indépendant dans le cadre de
l'administration judiciaire.
Elle est organisée par une loi qui définit son fonctionnement.
Troisième partie : Le contrôle et les institutions consultatives
Article 126 : Les congrès locaux sont chargés du contrôle au plan populaire.
Article 127 : Les conférences politiques sont tenues tous les dix-huit mois et constituent
le cadre pour l'élection des membres du Conseil national.
Article 132 : Le Conseil national poursuit ses fonctions jusqu'à l'élection du premier
parlement après le parachèvement de la souveraineté de la RASD sur l'intégralité de son
territoire national.
Article 133 : Le chef de l'État promulgue des décrets présidentiels ayant force de loi
pour réadapter les textes de loi - qui ne le sont pas - avec la Constitution en attendant
qu'ils soient amendés par l'instance législative.