Les Assurances Vie Et Capitalisation BBS 2020

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LES ASSURANCES

VIE ET CAPITALISATION

Par Arnaud MITOUMBA


DESS en Assurances

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 1


AM 2020
P L A N DU C O U R S
-----------
INTRODUCTION
CHAPITRE I - GENERALITES
CHAPITRE II - PRINCIPALE COMPOSANTE DES ASSURANCES DE
PERSONNES : L’ASSURANCE VIE
II.1. HISTORIQUE
II.2. L’EVOLUTION DE L’ASSURANCE VIE
II.2.1 EVOLUTION DE L’ASSURANCE VIE DANS LE MONDE
II.2.2 EVOLUTION DE L’ASSURANCE VIE EN AFRIQUE
II.2.3 EVOLUTION DE L’ASSURANCE VIE EN ZONE CIMA
II.3. LES DEUX FORMES D’EXPLOITATION DE L’ASSURANCE VIE
A - L’ASSURANCE VIE INDIVIDUELLE SUR UNE TETE
A1 - Généralités
A2 - Principaux contrats
A3 - Aspects techniques
A4 - Opérations de souscription et de gestion
II.4. LA BRANCHE CAPITALISATION
II.4.1 - DEFINITION
II.4.2 - LE CONTRAT DE CAPITALISATION
II.4.3 - ASPECTS TECHNIQUES
II.4.4 - OPERATIONS DE GESTION ET DE SOUSCRIPTION

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INTRODUCTION

Il existe principalement deux grandes catégories d’assurances, à savoir les


Assurances dommages et les assurances de personnes.
Le présent cours traite uniquement des assurances de personnes, c’est à dire
les assurances qui ont pour but de garantir la personne dans son intégrité
physique, dans l’éventualité d’un décès prématuré ou dans le cas d’une
longévité importante.
Après un premier chapitre de généralités présentant les deux grandes catégories
d’assurances et leurs caractéristiques essentielles, le deuxième chapitre traitera
essentiellement des assurances sur la Vie qui garantissent la personne dans
l’éventualité d’un décès prématuré ou dans ses chances de survie. Ces
assurances sur la vie constituent la composante principale des assurances de
personnes. Elles feront l’objet principal de notre cours. Ce deuxième chapitre
commence par un aperçu de l’assurance vie dans le monde, en Afrique et en
zone CIMA, avant de décrire les principaux contrats d’assurance sur la vie, leur
forme de commercialisation et les opérations de souscriptions. Nous traiterons
aussi des contrats de capitalisation également commercialisés par les sociétés
d’assurance vie bien qu’ils ne soient pas des contrats d’assurance sur la vie
encore moins des assurances de personnes.

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CHAPITRE I
GENERALITES

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I.1 LES DEUX GRANDES CATEGORIES D’ASSURANCES

Selon l’objet sur lequel porte l’assurance, on distingue deux grandes catégories
d’assurances à savoir : les assurances de personnes et les assurances
dommages (couramment dites assurances IARD).
Les assurances de personnes sont les assurances qui ont pour but de garantir
la personne dans son intégrité physique, dans l’éventualité d’un décès ou dans
ses chances de survie. Elles s’opposent aux assurances dites assurances
dommages dont l’objectif est de garantir les biens de l’assuré et les dommages
qu’il pourrait causer à autrui.
Les assurances de personnes se subdivisent principalement en trois classes, à
savoir :
1) les assurances contre les accidents corporels couramment appelées
assurance individuelle accidents ;
2) l’assurance maladie ou assurance santé ;
3) l’assurance sur la vie.
Les deux premiers types d’assurances de personne garantissent la personne
dans son intégrité physique. Le dernier type garantit la personne dans ses
chances de survie ou dans l’éventualité d’un décès.
Les assurances dommages quant à elles, se subdivisent en assurance de choses
et en assurance de responsabilité civile

I.2 PRINCIPE DE REGLEMENT DES SINISTRES EN ASSURANCE :

En assurance, on distingue deux principes de règlement des sinistres, à savoir :


- le principe forfaitaire : Les sommes versées en cas de sinistres sont connues
d’avance et fixées à la souscription du contrat.
- le principe indemnitaire : les sommes effectivement versées en cas de
sinistres ne sont pas connues d’avance et elles ont pour but de réparer le
préjudice réellement subi. Elles ne peuvent en aucun cas dépasser le montant
de la valeur assurée au moment du sinistre.

En prenant comme critère de classification le principe de règlement des sinistres,


on note que les assurances dommages obéissent au principe indemnitaire tandis
que les assurances de personnes sont régies par le principe forfaitaire.
En effet dans les assurances dommages, l’indemnité due par l’assureur en cas
de sinistre a pour but de réparer le préjudice subi alors que pour les assurances
de personnes portant sur la vie, la mort et l’accident, en cas de sinistres,
l’assureur paiera les sommes forfaitaires prévues au contrat qui n’ont pas pour
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but de réparer le préjudice subi, car on ne peut pas évaluer le prix d’une vie
humaine.
Attention : On notera toutefois que l’assurance contre les accidents
corporels et l’assurance maladie bien qu’étant des assurances de personnes
seront soumises au principe indemnitaire lorsque les garanties de l’assureur
se limitent uniquement aux remboursements des frais médicaux,
pharmaceutiques et d’hospitalisation engagés par l’assuré à la suite d’un
accident ou d’une maladie. En effet, le remboursement des frais médicaux
n’est pas forfaitaire. Il exige une justification des dépenses effectuées.

I.3 TECHNIQUES DE GESTION DES ASSURANCES

En matière d’assurance, on distingue deux techniques de gestion :

1) Les assurances gérées en répartition :

Dans ce système, l’assureur ne fait que répartir entre les assurés victimes de
sinistres, la masse des primes versées par l’ensemble des membres de la
mutualité qu’il a constituée et qu’il gère. En d’autre terme, les primes versées
par tous les assurés en début d’année vont servir à indemniser les sinistres
survenant dans l’année en cours, jusqu’à la prochaine période d’encaissement
des primes. Ainsi, les assurés non sinistrés au cours de l’année d’assurance
auront perdu leurs primes au profit des assurés sinistrés qui eux auront perçu
des sommes supérieures à la prime qu’ils auront versée.

Les assurances gérées par cette technique sont caractérisées par :


- leur durée limitée à l’année civile avec possibilité de reconduction automatique
d’année en année ;
- la probabilité de réalisation des risques inhérents à ces assurances varie très
peu dans le temps.

2) Les assurances gérées en capitalisation :

Dans ce système, il n’y a pas une véritable mutualisation du risque. L’assureur


met de côté une partie de la prime qui est capitalisée selon la méthode des
intérêts composés et qui sert à constituer le capital forfaitaire prévu au contrat.
L’assuré se voit donc accorder un capital qui est fonction des seules primes
individuelles qu’il a versées et qui ont été mises en réserve par l’assureur et

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affectées à sa seule personne. L’assuré n’est pas forcément appelé à perdre les
primes qu’il a versées si un sinistre ne survient pas.

Les assurances gérées en capitalisation sont caractérisées par :


- leur longue durée :
- la probabilité de réalisation du risque est très variable dans le temps.

En assurances dommage la technique gestion est uniquement la répartition.


En assurances de personnes, les deux techniques de gestion sont utilisées selon
la nature du risque : l’individuel accidents et l’assurance maladie sont gérés
selon la technique de la répartition alors que l’assurance vie est gérée selon la
technique de la capitalisation.

L’objet de ce cours est l’étude des assurances vie que nous allons aborder dans
les pages suivantes à la fois dans ses aspects juridiques et techniques.

I.4 REGLES SPECIFIQUES AUX ASSURANCES DE PERSONNES

Nous avons vu que les assurances de personnes (hormis les frais de soins) sont
régies par le principe forfaitaire. En d’autres termes, en matière d’assurances
de personnes (hormis les frais de soins), les sommes assurées sont fixées au
contrat à la souscription (art. 56 du Code CIMA).

Il résulte de ce principe qui est lui-même propre aux assurances de personnes,


les règles spécifiques suivantes :

a) La possibilité de cumul :

Le caractère forfaitaire des assurances de personnes permet le cumul de


plusieurs assurances de personnes. En plus ces assurances de personnes
peuvent se cumuler avec une indemnité de réparation liée par exemple à la
responsabilité d’un tiers. Ainsi, un assureur ne pourra jamais refuser de verser
les sommes prévues au contrat sous prétexte que d’autres contrats sont prévus
pour le même risque. De même, un assuré ou un bénéficiaire pourra agir contre
un tiers responsable dans le cas où l’événement survenu (accident, décès, etc.)
serait lié à la responsabilité d’un tiers. Par ailleurs, en matière d’assurances de
personne, il n’y a pas de notion de sur assurance ou de sous assurance.

b) L’absence de subrogation de l’assureur contre le tiers responsable :


En assurance de personnes, l’assureur ne peut avoir de recours contre le tiers
responsable du sinistre. En d’autres termes, l’assureur, après paiement à

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l’assuré des prestations contractuelles, ne pourra se retourner contre le tiers
responsable du sinistre afin de récupérer les sommes versées.

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CHAPITRE II : PRINCIPALE
COMPOSANTE DES
ASSURANCES DE
PERSONNES :
L’ASSURANCE VIE

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II.1-HISTORIQUE

L’assurance vie est la catégorie des assurances de personnes qui garantit la


personne dans l’éventualité d’un décès au cours d’une période déterminée ou
dans ses chances de survie à une époque donnée. Elle constitue la partie la plus
importante des assurances de personnes.

En basse Egypte (4500 avant Jésus Christ), un papyrus signale que les tailleurs
de pierres de cette contrée avaient constitué une caisse d’entre aide qui
intervenait en faveur de ses membres victimes d’un événement malheureux.

On peut donc dire que la première forme d’organisation faisant appel aux
techniques de l’assurance vie a lieu en Afrique vers l’an 4500 avant Jésus
Christ. C’était l’âge de pierre de l’assurance vie ou la pré-assurance.

Après l’effondrement de l’Egypte, les Grecs et les Romains au 7ème siècle avant
Jésus Christ, ont créé des caisses d’entraide fonctionnant selon le modèle
égyptien.

A partir du 17e siècle, de nombreuses sociétés anglaises développèrent leurs


opérations sur des bases empiriques avant d’utiliser les travaux de Pascal sur
les probabilités (la géométrie du Hasard en 1654) pour donner des bases
scientifiques à l’assurance vie pendant que cette activité restait toujours
interdite en France.

C’est en 1787 que fut créée par LABARTHE, la première compagnie d’assurance
vie française nommée « Compagnie Royale d’Assurance ».

II.2.1 EVOLUTION DE L’ASSURANCE VIE DANS LE MONDE


(A compléter)

II.2.2 EVOLUTION DE L’ASSURANCE VIE EN AFRIQUE


(A compléter)

II.2. 3 -EVOLUTION DE L’ASSURANCE VIE EN ZONE CIMA

Jusqu’à la seconde guerre mondiale et dans l’immédiat après-guerre, l’assurance


vie était pratiquement inexistante dans les pays de la zone
CIMA (ou CICA à l’époque).

Les quelques compagnies d’assurances sur la vie opérant sur le marché étaient
principalement des sociétés françaises exerçant sous forme d’agence avec une

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clientèle principalement constituée d’européens et de quelques rares
autochtones qualifiés d’émancipés (employés de l’administration coloniale ou
privée).

Les sociétés existantes vendaient essentiellement des contrats décès en


couverture des prêts bancaires.

Sur le plan législatif, les lois et règlements français étaient appliqués sans
modifications.

L’assurance vie est donc restée à l’état embryonnaire jusqu’aux indépendances.


L’idée fortement répandue était que l’assurance vie ne pouvait pas marcher en
Afrique à cause de l’organisation sociale des africains et leur faible pouvoir
d’achat.

En 1962, les pays africains membres de la zone franc créent la CICA


(Conférence Internationale des Contrôles d’Assurances) ayant pour objectif
principal l’harmonisation des législations en matière d’assurances dans les pays
membres.

La création de la CICA n’a pas fondamentalement changé les choses en


assurance vie. La loi française des assurances du 13 juillet 1930 demeurait
toujours la base réglementaire des opérations d’assurance.

Les années 80 vont être les années d’éveil de l’assurance vie dans notre zone.
C’est à partir de ces années que les sociétés anglo-saxonnes vont arriver sur le
marché. Elles vont battre en brèche les préjugés sur l’assurance vie par la mise
en place de nouveaux produits plus adaptés et des réseaux de vente très
performants. On assista alors à une pratique rationnelle de l’assurance vie et
par la suite à un développement appréciable des portefeuilles de contrats vie.

Sur le plan législatif, certains Etats comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le


Gabon vont prendre de l’avance en instituant des dispositions réglementaires
appropriées comme celle interdisant aux sociétés d’assurance de pratiquer à la
fois la branche dommage et la branche vie.

Ce qui va entraîner la création de nos premières sociétés vie : la SONAM


VIE au Sénégal, l’UNION AFRICAINE VIE en Côte d’Ivoire et OGAR VIE au
Gabon.

Dans le même temps, la CICA a pris des résolutions tendant à favoriser le


développement de l’assurance vie par la mise en place à l’IIA des modules de
formation en assurance vie et par la création d’une compagnie commune de

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réassurance (CICA-RE) ayant pour objectif entre autres, l’assistance actuarielle,
commerciale et informatique aux compagnies vie.

Aujourd’hui, avec la volonté de la FANAF et des sociétés d’assurance à


promouvoir la branche vie, et l’entrée en vigueur du Code CIMA qui impose une
nouvelle réglementation stricte et met en place une commission de contrôle
supra nationale, nous sommes optimistes quant à l’avenir de la branche vie dans
notre zone.

II.3- LES DEUX FORMES D’EXPOITATION DE L’ASSURANCE


VIE

Le public ne ressent pas toujours comme indispensable la souscription d’un


contrat d’assurance vie (contrairement à certaines assurances dommages
obligatoires). Par conséquent les assureurs vie et capitalisation ont conçu des
méthodes de distribution originales pour attirer le grand public vers les produits
d’assurance.

Ainsi la distribution des produits d’assurance vie se fait principalement sous deux
formes selon que la clientèle est constituée de particuliers ou de personnes
morales.

Cela a conduit à une classification des produits d’assurance vie et capitalisation


en deux branches à savoir la branche individuelle (dite également la grande
branche) et la branche collective (dite aussi la branche groupe).

LA GRANDE BRANCHE (OU ASSURANCE VIE INDIVIDUELLE)

La grande branche ou la branche individuelle regroupe les contrats qui ont été
souscrits à titre individuel par des particuliers.

LA BRANCHE COLLECTIVE (OU ASSURANCE VIE COLLECTIVE)

La branche collective ou la branche groupe regroupe les contrats qui ont été
souscrits par des personnes physiques ou morales au profit des membres d’un
groupe donné.

Le tableau ci-dessous présente ces deux branches de l’assurance vie.

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II.3.1- L’ASSURANCE VIE INDIVIDUELLE

A - L’ASSURANCE VIE INDIVIDUELLE SUR UNE TETE

A.1- GENERALITES

A.1.1 Définition :

Le contrat d’assurance vie est un contrat par lequel, en échange d’une ou


plusieurs primes, versées par une personne (le souscripteur), l’assureur
s’engage à verser à une tierce personne (dite bénéficiaire) une somme
déterminée à l’avance (soit sous forme de capital, soit sous forme de rente) en
cas de décès ou de survie à une époque déterminée d’une autre personne (dite
assuré).

De cette définition, il ressort :

1) L’assurance vie est une assurance de personne : l’engagement de


l’assureur dépend de la durée de la vie humaine (décès ou survie de
l’assuré à une époque donnée).

Elle est donc caractérisée par :


- le principe forfaitaire : les sommes assurées sont librement fixées au
contrat à la souscription (art. 56 du Code CIMA) ;
- l’impossibilité de recours de l’assureur contre le tiers responsable
(art. 57 du Code CIMA) ;
- la possibilité de cumul : Ainsi, lorsque l’assureur demande à l’assuré de
déclarer à la souscription du contrat, les autres contrats d’assurance qu’il a
souscrits auprès d’autres compagnies (ou dans la même compagnie), cela n’a
pas pour but de refuser le cumul des garanties, mais de se faire une idée du
risque.

2) Le contrat d’assurance vie a deux finalités principales :

a) Une finalité de prévoyance (décès avant une époque donnée) :


L’assurance vie permet au souscripteur de préserver sa famille ou des
bénéficiaires des conséquences pécuniaires de sa disparition.

b) Une finalité d’épargne (survie au-delà d’une époque donnée) :


L’assurance vie permet au souscripteur de constituer une épargne qui sera
disponible dans le futur pendant les vieux jours du bénéficiaire.

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3) Le caractère non obligatoire du paiement de la prime en
assurance vie :

On note que quelque soient les motivations du souscripteur d’un contrat


d’assurance vie (prévoyance ou épargne), il passe nécessairement par la
constitution d’une épargne. Ainsi la constitution d’une épargne est une
caractéristique de l’assurance vie.

C’est pourquoi le paiement de la prime en assurance vie n’est pas obligatoire


(art 73 du Code CIMA). En effet, on ne peut pas obliger une personne à
épargner car le fait d’épargner dépend étroitement de la situation financière du
souscripteur qui peut changer dans le temps. En plus les intérêts ayant motivé
la souscription du contrat peuvent disparaître à tout moment. Par conséquent
si à la souscription du contrat, le souscripteur était obligé de payer les primes
pendant toute la durée du contrat sous peine de sanction quelconque, peu de
personnes s’engageraient dans une opération d’assurance vie à long terme qui
risquerait de paraître très lourd ou inutile pour elles dans le temps.

NB : 1) l’obligation de paiement de la prime par l’assuré (art. 12 du


Code CIMA) ne concerne pas les assurances vie.
2) L’alinéa 1 de l’article 73 du Code CIMA doit s’interpréter comme
l’impossibilité pour l’assureur de poursuivre le souscripteur en
justice pour le non-paiement. Cependant, rien n’empêche
l’assureur de se faire payer les primes impayées par
compensation sur le montant des sommes exigibles.

A.1.2 Les personnes intervenant au contrat

De la définition de l’assurance vie, il ressort que le contrat d’assurance vie est


avant tout un engagement entre deux personnes (morales ou physiques). L’une
des parties s’engage notamment à payer les primes prévues au contrat et l’autre
s’engage à verser les prestations prévues au contrat à des tiers en cas de décès
ou de survie d’une autre personne.

Ainsi, dans un contrat d’assurance vie, on distingue quatre (04) intervenants :


􀂃 l’assureur ;
􀂃 le souscripteur ;
􀂃 l’assuré ;
􀂃 le bénéficiaire.

L’Assureur :

L’assureur est toujours une personne morale, donc, une entreprise ayant obtenu
un agrément pour pratiquer les opérations d’assurance vie.

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Il s’engage à payer les prestations prévues au contrat.

Pour pratiquer les opérations d’assurance, une entreprise doit être constituée
nécessairement sous deux formes (art. 301 du Code CIMA), à savoir :

o Société anonyme ;
o Société d’assurance mutuelle.

Le Souscripteur :

Le Souscripteur (également appelé contractant, stipulant ou preneur


d’assurance) est la personne morale ou physique qui s’engage juridiquement
envers l’assureur, notamment au paiement des primes prévues au contrat.

Il est le signataire du contrat et il lui revient de désigner les bénéficiaires de la


prestation de l’assureur. Il est titulaire des droits sur l’épargne réalisée dans le
cadre de son contrat. A ce titre, il pourra sous certaines conditions bien précises
au contrat, faire valoir son droit de créance.

REMARQUES :

- Une personne physique, pour souscrire un contrat d’assurance vie,


doit être juridiquement capable selon le code civil.
Ainsi, un mineur non émancipé ou un majeur en tutelle ne peut pas
souscrire un contrat d’assurance vie.
Mais ces catégories de personnes physiques, avec l’assistance et
l’autorisation de leurs tuteurs légaux, peuvent souscrire un contrat
d’assurance.

L’Assuré :

C’est la personne physique dont le décès ou la survie déclenche le paiement


par l’assureur des prestations prévues au contrat. Il est l’élément principal du
contrat en ce sens que c’est son âge et son état de santé qui permettent à
l’assureur de fixer le montant de la prime à payer par le souscripteur.

REMARQUES :

- l’assuré est nécessairement une personne physique.


- Une personne peut souscrire un contrat sur sa propre tête (art. 58 du
Code CIMA).
- Il est aussi admis qu’une personne souscrive un contrat d’assurance
vie sur la tête d’un tiers (art. 58 du Code CIMA).

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- L’article 58 du Code CIMA permet l’assurance réciproque : plusieurs
personnes peuvent souscrire un contrat d’assurance vie sur la tête de
chacune d’elle par un contrat unique.

- Si dans le cas d’un contrat d’assurance en cas de vie, aucune


précaution relative à l’assuré n’est prise, dans l’hypothèse d’une
assurance en cas de décès souscrite par une personne sur la tête d’une
autre, il est nécessaire de prendre des précautions. En effet, le
paiement des prestations étant subordonné à la mort de l’assuré, cela
peut amener le bénéficiaire du contrat à faire disparaître
physiquement l’assuré.

Pour prévenir des pratiques immorales ou criminelles, le législateur a


pris certaines mesures
(art. 59, 60 et 61 du Code CIMA).

1ère mesure :
L’assuré doit donner son consentement par écrit à l’assurance en cas
de décès souscrite sur
sa tête (art. 59 du Code CIMA).
Le consentement est donné au plus tard lors de la souscription du
contrat par exemple en signant la police.
Pour toute cession, mise en gage ou transfert du bénéfice du contrat
à un tiers pendant la vie du contrat, l’assureur devra exiger le
consentement de l’assuré. Il en est de même en cas de modification
des sommes assurées.
En principe, si l’assuré retire son consentement pendant l’existence du
contrat, l’assureur devra résilier le contrat.
La sanction en cas de non-respect de cette disposition est la nullité
absolue du contrat

2ème mesure :
Il est formellement interdit de souscrire un contrat d’assurance vie en
cas de décès sur la tête d’un mineur âgé de moins de 12 ans, d’un
majeur en tutelle ou d’une personne placée dans un établissement
psychiatrique (art. 60).
On écarte ainsi les personnes incapables d’apprécier véritablement les
conséquences de leur consentement.

Cas particulier d’un mineur de plus de 12 ans :


La souscription d’une assurance en cas de décès sur la tête d’un
mineur âgé de plus de 12 ans exige deux conditions (art. 61 du Code
CIMA) :
- le consentement personnel du mineur,

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- l’autorisation écrite (avec indication de la somme assurée) de son
représentant légal.

. Sanction en cas de non-respect de cette disposition (art 60 du code CIMA)

Le Bénéficiaire :
C’est la personne physique ou morale qui recevra les prestations prévues au
contrat en cas de réalisation du risque.

a) Qualité et nombre :

Aucune qualité particulière n’est exigée du bénéficiaire mais il possède des droits
(voir plus loin dans cette partie).
Un contrat d’assurance vie peut comporter un ou plusieurs bénéficiaires. Le
nombre de bénéficiaires n’étant pas limité, le souscripteur peut en désigner
autant qu’il veut et à tout moment depuis la souscription du contrat jusqu’à son
échéance.

b) Le choix du bénéficiaire :

Le choix du bénéficiaire est un droit personnel du souscripteur. C’est donc le


souscripteur qui désigne le bénéficiaire. Il le désigne selon sa volonté, soit par
nomination dans la police, soit par testament, soit par simple lettre adressée à
l’assureur. Ce droit ne peut être exercé par une autre personne, notamment les
héritiers ou les créanciers du contractant (sauf si ce dernier leur a cédé ce droit
de son vivant).

Remarques :
1) Dans certain cas, le souscripteur peut autoriser l’assuré à désigner lui-même
le bénéficiaire (cas des contrats groupe).
2) Pour les époux mariés sous le régime de la communauté, l’assureur peut
exiger le consentement du conjoint dans le choix du bénéficiaire.
3) Pour un souscripteur incapable juridiquement, celui-ci doit intervenir
personnellement dans le choix du bénéficiaire avec l’assistance de son
représentant légal.
4) Dans le cas des contrats d’assurance vie en cas de décès, l’assuré doit donner
son consentement par écrit à la désignation du bénéficiaire.
5) La désignation du bénéficiaire peut intervenir à tout moment situé entre
la date de souscription du contrat et sa date terme.

c) Mode de désignation du bénéficiaire :

. Désignation directe ou nominative :


Le Souscripteur désigne nommément le bénéficiaire.

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C’est le mode de désignation le plus sûr qui évite tout risque d’erreur.

. Désignation indirecte (art. 68 du Code CIMA) :

Le Souscripteur indique seulement la qualité des bénéficiaires sans les nommer.


Dans ce cas, c’est la personne qui a la qualité de bénéficiaire au jour de
l’exigibilité des prestations qui les reçoit.
Exemple de désignation indirecte :
􀂃 mon conjoint :
􀂃 mes enfants nés et à naître ;
􀂃 mes héritiers.

Ainsi, dans le cas du conjoint, le bénéficiaire est la personne qui a la qualité de


conjoint au moment de l’exigibilité des prestations.

N.B. : La désignation d’un bénéficiaire n’est pas obligatoire. Ainsi,


lorsque l’assurance en cas de décès a été souscrite sans désignation
de bénéficiaire, les prestations prévues au contrat font partie du
patrimoine ou de la succession du contractant (art. 70 du Code CIMA).

d) Attribution du bénéficiaire d’un contrat vie :

Elle peut être faite :

􀂃 à titre gratuit : le bénéficiaire ne paye rien au contractant.


C’est le cas le plus courant (exemple : contrat souscrit par un père au profit de
ses enfants).

􀂃 à titre onéreux : l’attribution du bénéfice du contrat est faite en contre


partie d’une obligation que le souscripteur a vis-à-vis du bénéficiaire (ex. :
assurance vie souscrite en garantie d’un prêt immobilier).

e) Bénéficiaire acceptant :

Le bénéficiaire est dit acceptant lorsque celui-ci a fait connaître qu’il acceptait
le bénéfice de l’assurance souscrite à son profit, soit
􀂃 en signant la police d’assurance ou l’avenant indiquant sa
nomination,
􀂃 en adressant une lettre pour faire connaître son accord à
l’assureur,
􀂃 en se substituant au souscripteur pour acquitter les primes.

Dans le cas contraire, le bénéficiaire est dit non acceptant. C’est le cas lorsque
le bénéficiaire a été désigné sans qu’il ne le sache.

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f) Révocation du bénéficiaire :

Seul le souscripteur peut révoquer à tout moment le bénéficiaire qu’il a désigné.


La révocation peut être expresse (le contractant avise l’assureur de sa décision
de révoquer le bénéficiaire) ou tacite (en rachetant le contrat). Cette révocation
n’est pas possible lorsque le bénéficiaire est acceptant (art. 69 du Code
CIMA).
Lorsque le bénéficiaire n’est pas acceptant, le droit de le révoquer ne peut être
exercé ni par les héritiers, ni par les créanciers du souscripteur du vivant de ce
dernier. Ce droit ne peut être exercé, après la mort du souscripteur, par ses
héritiers, qu’après l’exigibilité de la somme assurée et au plus tôt trois mois
après que le bénéficiaire ait été mis en demeure, par acte extrajudiciaire d’avoir
à déclarer s’il accepte (art. 69 du Code CIMA).

N.B. :
1) Il est possible de révoquer un bénéficiaire même acceptant dans les cas
suivants :
- s’il a causé volontairement la mort de l’assuré. Dans ce cas, le contrat cesse
ses effets à son égard et l’épargne constituée au titre du contrat est versée par
l’assureur au contractant ou à ses ayants cause, à moins que ceux-ci ne soient
condamnés comme auteurs ou complices du meurtre de l’assuré (art. 78)
- s’il s’est rendu coupable de tentative de meurtre de l’assuré. Le souscripteur
peut alors demander le changement du bénéficiaire même si ce dernier est
acceptant (art. 78)
- En cas de divorce prononcé aux torts du conjoint bénéficiaire
- Le cas d’ingratitude notoire.

g) Droit du bénéficiaire :

Lorsque le bénéficiaire est déterminé, celui-ci dispose d’un droit propre à l’égard
de l’assureur à partir de la date de souscription du contrat (art. 71 du Code
CIMA).
Par conséquent :
- les prestations payables au décès de l’assuré à un bénéficiaire déterminé ou à
ses héritiers ne font pas partie de la succession de l’assuré.
- les prestations versées à un bénéficiaire déterminé ne peuvent être réclamées
ni par les créanciers de l’assuré, ni par les héritiers de l’assuré.

Exemple de relation entre les intervenants :

Selon les cas, le souscripteur, l’assuré et le bénéficiaire peuvent être la même


personne ou des personnes distinctes.

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L’assureur étant toujours présent dans un contrat d’assurance vie, on peut
affirmer que les personnes intervenant au contrat seraient au minimum de deux
et au maximum de quatre.

Schémas courants :

a) Souscripteur
=
Assuré + Assureur = 2 Intervenants
=
Bénéficiaire

b) Souscripteur
=
Assuré + Assureur = 3 Intervenants

Bénéficiaire
c) Souscripteur {1

Assuré {1 + Assureur = 4 Intervenants

Bénéficiaire {1

Remarque : A la fin de ce paragraphe sur les personnes intervenant dans un


contrat d’assurance vie, on peut noter que :
- quel que soit le nombre d’intervenants, les règles de droit commun restent
applicables au contrat d’assurance vie, notamment en ce qui concerne le
consentement et la capacité juridique des intervenants.

A.1.3 Les caractéristiques de la prime et des prestations en assurance vie

a) La prime

Dans un contrat d’assurance vie, le souscripteur peut payer la prime sous deux
formes :
- a1) forme unique : le souscripteur verse la totalité de la prime en une seule
fois à la souscription du contrat. Il se libère donc de ses engagements
contractuels à la souscription et reste couvert pendant toute la durée du
contrat.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 20


AM 2020
- a2) forme périodique : le souscripteur paye sa prime régulièrement
selon une périodicité (annuelle, semestrielle, trimestrielle ou
mensuelle) choisit par lui et pendant une durée inférieure ou
égale à la durée du contrat.

NB : Dans les deux cas, la prime est toujours payable d’avance


b) Les prestations :

En cas de réalisation du risque, l’assureur peut verser les prestations prévues


au contrat sous deux formes :
- b1) forme capital : le bénéficiaire perçoit l’intégralité des sommes prévues
au contrat en une seule fois à la survenance du sinistre ou au terme du contrat.
- b2) forme rente : le bénéficiaire perçoit régulièrement selon une périodicité
(annuelle, semestrielle, trimestrielle ou mensuelle) la même somme dite rente
ou arrérage sur une durée certaine ou aléatoire. Cette rente peut être payable
d’avance (la rente est payable en début de chaque période) ou payable à terme
échu (la rente est payable à la fin de chaque période).
. La rente est dite certaine lorsque le nombre de rente prévu au contrat est
connu d’avance.
. La rente est dite viagère lorsqu’elle est versée tant que le
rentier est vivant.

A.2 - PRINCIAPAUX CONTRATS D’ASSURANCE VIE INDIVIDUELLE

L’exécution des contrats d’assurance vie dépend de la durée de la vie humaine


(survie ou décès).
Il en résulte une classification des produits d’assurance vie en trois classes
principales en fonction du risque assuré :
- les contrats en cas de vie
- les contrats en cas de décès
- les contrats en cas de vie et en cas de décès ou contrats mixtes.

A ces trois principales classes, on ajoute les assurances complémentaires qui


viennent compléter les garanties souscrites dans le cadre des contrats
d’assurance.

A.2.1 – Les contrats en cas de vie

Les formules d’assurances en cas de vie garantissent le paiement d’un capital


ou d’une rente à un bénéficiaire désigné si l’assuré est vivant à une date donnée.
Dans ces assurances, l’événement aléatoire est la survie de l’assuré à un âge
donné ou à une date donnée.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 21


AM 2020
Les principales formules d’assurance en cas de vie proposées par les
compagnies sont :

a) Le capital différé sans contre assurance


C’est une formule de contrat d’assurance vie qui consiste :

- pour l’assureur, à payer un capital à un bénéficiaire désigné si l’assuré est


vivant à une date fixée à l’avance. En cas de décès de l’assuré avant la date
fixée, l’assureur ne paye rien. Les primes déjà payées par le contractant lui
restent acquises.
- pour le souscripteur, à payer une prime unique à la souscription ou des
primes périodiques tant que l’assuré est en vie.

Avantages :

Le capital différé est destiné à satisfaire les besoins d’épargne ou de placement.


C’est un bon moyen pour se constituer une épargne à moyen terme ou un
complément de retraite à long terme.

Inconvénients :

En cas de décès de l’assuré avant le terme du contrat, les primes versées sont
à fonds perdus.

b) Le capital différé avec contre-assurance


C’est la même définition qu’un capital différé sans contre-assurance. Mais ici, en
cas de décès de l’assuré avant le terme du contrat, l’assureur rembourse le
cumul des primes déjà payées.
La contre-assurance est le remboursement du cumul de primes.

b.1) Avantage :

Idem capital différé sans contre assurance plus la contre-assurance.

b.2) Inconvénient :

La contre assurance rend la prime chère.

c) La rente viagère immédiate


La rente viagère immédiate est une formule de contrat d’assurance vie qui
consiste :

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 22


AM 2020
- Pour l’assureur, à verser, dès la souscription du contrat, une rente (à terme
échu ou payable d’avance) au bénéficiaire désigné au contrat et cela jusqu’au
décès de l’assuré.
- Pour le souscripteur, à payer une prime unique à la souscription du contrat.

Remarques :
Les prestations de l’assureur commençant immédiatement à la souscription du contrat, il est
évident que la prime soit unique et donc payée en une seule fois à la souscription.
Pour la même raison, il n’y a pas en général de contre-assurance dans les contrats de rente
viagère immédiate. Cependant il est possible d’envisager le remboursement de tout ou une
partie de la prime unique si un nombre minimum de rente n’a pas encore été payé.

Avantages :
La rente viagère immédiate permet de garantir un revenu régulier à l’assuré
jusqu’à son décès et évite à l’assuré les soucis de la gestion d’un capital.

Inconvénients :
Le choix d’une rente viagère immédiate entraîne l’aliénation du capital. Ce qui
est préjudiciable en période de forte inflation.
En plus, le risque de décès prématuré entraîne une faible récupération de la
prime payée.

d) La rente viagère différée sans contre-assurance


La rente viagère différée est un contrat qui consiste :

- Pour l’assureur, à verser une rente au bénéficiaire désigné à partir d’une


certaine époque (dite différée) et si l’assuré est en vie à cette époque. La rente
est servie jusqu’au décès de l’assuré. En cas de décès de l’assuré avant le terme
du différé, l’assureur ne paye rien.
- Pour le souscripteur, à payer une prime unique à la souscription ou des
primes périodiques pendant une durée inférieure ou égale au différé.

Avantages :
Ce sont les mêmes avantages que la rente viagère immédiate. C’est un contrat
qui est bien indiqué pour les personnes qui désirent se constituer une retraite à
vie, surtout si ces personnes n’ont pas d’héritiers.

Inconvénients :
Idem que contrat rente viagère immédiate.

e) La rente viagère différée avec contre-assurance

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 23


AM 2020
C’est le contrat rente viagère décrit au d) avec contre-assurance. Dans ce cas,
si l’assuré décède avant le terme du différé, l’assureur versera le cumul des
primes déjà payées.
Ce contrat a les mêmes avantages et inconvénients que la viagère différée sans
contre-assurance.

f) La rente temporaire immédiate


La rente temporaire immédiate consiste :

- Pour l’assureur, à verser dès la souscription du contrat, une rente au


bénéficiaire désigné jusqu’à une date fixée au contrat et tant que l’assuré est
en vie.
- Pour le souscripteur, à payer une prime unique.

Remarques :
Comme la rente viagère immédiate, il n’y a pas de contre-assurance, et la prime
est unique.

Avantages et inconvénients :

Ce sont les mêmes que pour le contrat rente viagère immédiate.


Le fait que la rente soit interrompue à une époque donnée rend cette formule
peu attrayante et constitue un inconvénient supplémentaire.

h) La rente temporaire différée sans contre-assurance

C’est un contrat qui consiste :


- Pour l’assureur, à verser une rente au bénéficiaire désigné à partir d’une
certaine époque, si l’assuré est en vie et au plus tard jusqu’à une date donnée.
En cas de décès de l’assuré pendant le différé, l’assureur ne paie rien.
- Pour le souscripteur, à payer une prime unique à la souscription ou à payer
des primes périodiques pendant le différé.
Avantages et inconvénients :
Idem que le contrat rente viagère différé. Mais cette formule est moins
répandue.

A.2.2 - Les contrats en cas de décès

Les formules d’assurance vie en cas de décès garantissent le paiement d’un


capital ou d’une rente si l’assuré vient à décéder avant une date fixée d’avance
ou à n’importe quel moment.
Dans ce genre d’assurance, l’événement aléatoire est le décès de l’assuré avant
une date donnée.
ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 24
AM 2020
Les principales formules d’assurance en cas de décès proposées par les
compagnies sont :

a) La temporaire décès :

Par ce type de contrat, l’assureur garantit le paiement d’un capital fixé à l’avance
à un bénéficiaire désigné, si l’assuré décède avant la date terme du contrat.
Si l’assuré est vivant au terme du contrat, l’assureur ne paye rien.

Cette formule est généralement commercialisée sous deux formes :


- à capital constant : quelle que soit l’époque du décès, le capital garanti ne
varie pas ;
- à capital décroissant : le capital garanti décroît au fil du temps.
La première forme sert à faire de la prévoyance.
La deuxième forme sert à garantir les prêts bancaires. On parle alors de
temporaire décès en couverture de prêt ou de contrat crédits bancaires.

Avantages :
Permet à l’assuré de faire de la prévoyance à moindre coût pour sa famille au
cas où il venait à décéder avant une certaine date.
La temporaire décès en couverture de prêt favorise le crédit à la consommation.

Inconvénients :
Les primes sont à fonds perdus.

b) La vie entière immédiate :

Dans un contrat vie entière immédiate, l’assureur s’engage à verser un capital


au décès de l’assuré, quelle que soit la date de survenance du décès.

Avantages :
La vie entière permet à l’assuré de faire de la prévoyance à vie au profit de ses
ayants droit.

Inconvénients :
Les primes sont très élevées.

c) La vie entière différée

Dans un contrat vie entière différée, l’assureur s’engage à verser un capital au


décès de l’assuré quelle que soit la date de survenance du décès au-delà d’une
période donnée (différée).

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 25


AM 2020
Si le décès survient pendant le différé, l’assureur ne paye rien.

Avantages :
La vie entière permet à l’assuré de faire de la prévoyance à vie au profit de ses
ayants droit.

Inconvénients :
Les primes sont très élevées.

d) La Temporaire Rente Education

L’assureur s’engage à verser une rente au décès de l’assuré. Ces rentes sont
payables au décès de l’assuré jusqu’à l’échéance du contrat.
A l’échéance du contrat, si l’assuré est en vie, l’assureur ne paye rien.

Avantages :
Elle permet de garantir les études des enfants.

Inconvénients :
Idem que le contrat temporaire décès.

A.2.3 – Les contrats Mixtes

Les assurances en cas de vie ou les assurances en cas de décès présentent en


général l’inconvénient de ne pas garantir une prestation certaine.
C’est le cas pour un contrat de capital différé si l’assuré décède pendant la durée
du contrat. Il est de même pour une temporaire décès si l’assuré est en vie au
terme du contrat.
La contre-assurance, lorsqu’elle est envisageable, constitue un palliatif mais
limité car seules les primes sont remboursées et sans intérêts.
Pour ces raisons, et pour d’autres raisons d’ordre psychologique (exemple : le
désir de percevoir en toute hypothèse une prestation fixée à l’avance), les
assureurs proposent en général des formules dites mixtes.
Ce sont des formules qui garantissent en cas de vie ou de décès. Ainsi dans ces
genres d’assurances, l’assureur s’engage à verser un capital ou une rente au
bénéficiaire désigné quelles que soient les circonstances (décès ou survie de
l’assuré).

Les principales formules mixtes commercialisées par les assureurs sont :

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 26


AM 2020
a) L’assurance mixte

L’assureur s’engage à verser un capital au bénéficiaire désigné lors du décès de


l’assuré, s’il se produit au cours de la durée du contrat, ou au terme du contrat,
si l’assuré est toujours en vie à ce moment.

La mixte correspond en fait à la combinaison d’une Temporaire décès et d’un


capital différé.
En général, le capital prévu en cas de décès est identique au capital prévu en
cas de vie. Dans ce cas, on parle de contrat Mixte proprement dite.
Cependant, il se peut qu’on veuille privilégier soit la composante décès, soit la
composante vie en proposant une formule où la garantie décès est plus ou
moins élevée par rapport à la garantie vie. Dans ce cas, on parle de contrat
Mixte combinée.

Avantages :
- les prestations sont certaines,
- les primes ne sont jamais à fonds perdus.

Inconvénients :
Les primes sont chères.

b) L’assurance à terme fixe

L’assurance à terme fixe prévoit le versement d’un capital à la date terme du


contrat, que l’assuré soit en vie ou non à cette date.
Ainsi si l’assuré décède en cours de contrat, le capital n’est pas tout de suite
versé à la date du décès. On attend la date terme du contrat pour verser le
capital.

Remarques :
Lorsque la prime est unique, le contrat terme fixe n’est pas considéré comme un produit d’assurance vie. Il
devient un contrat de capitalisation.
(voir plus loin).

Avantages et inconvénients : Idem que le contrat mixte.

A.2.4 Note sur les contrats vie dits « contrats vie – épargne » ou « contrats
vie modernes » et le problème de leur classification

Depuis un certain temps (notamment en France et en zone CIMA), en plus des


contrats d’assurance en cas vie décrits ci-dessus souscrits généralement dans
le but d’épargner, les assureurs vie, pour concurrencer les produits bancaires
de type compte d’épargne et satisfaire au besoin de la clientèle attirée par des

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 27


AM 2020
placements financiers simples, souples, transparents et rentables, ont élaboré
de nouveaux produits assimilables à de pure opérations d’épargne, très proches,
sinon identiques aux comptes d’épargne bancaire. Ces contrats dits contrats vie
- épargne ou « contrats vie modernes » sont de purs produits d’épargne
prévoyant en cas de décès de l’assuré avant le terme du contrat, le versement
de l’épargne acquise au bénéficiaire désigné.

Comment fonctionnement les contrats vie modernes ?

Ce sont des produits d’épargne à cotisations définies permettant à l’assuré de


se constituer une épargne ou un complément de retraite. Ils peuvent comporter
en option au choix du contractant une garantie décès dont le montant est
généralement plafonné (au plus 10 fois le montant de la prime payée par an par
le contractant).
Ces contrats fonctionnent exactement comme un compte d’épargne bancaire.
C'est-à-dire :
- l’assureur ouvre un compte individuel pour chaque contrat qu’il va alimenter
au fur et à mesure du paiement des primes (le montant et la périodicité des
paiements des primes sont choisis par le souscripteur).
- Sur chaque prime versée, l’assureur calcule une prime dite prime investie qui
est égale à la prime TTC payée par le souscripteur moins les chargements et
éventuellement la prime décès si le souscripteur a opté pour la garantie décès.
- Il crédite le compte du client de la prime investie majorée des intérêts calculés
par la méthode des intérêts composés.
- En cas de décès de l’assuré au cours du contrat, l’assureur versera aux
bénéficiaires désignés la valeur atteinte par le compte retraite à la date du décès
éventuellement majoré du montant du capital décès si le souscripteur avait
choisi la garantie décès à la souscription du contrat.
- En cas de vie de l’assuré au terme du contrat, l’assureur versera seulement la
valeur du compte retraite aux bénéficiaires désignés même si le souscripteur
avait opté pour la garantie décès à la souscription du contrat. Dans ce cas,
l’assureur ne paye rien au titre de la garantie décès et les primes décès déduites
régulièrement de la prime totale restent acquises à l’assureur.

Remarque : ici, les primes peuvent être à versements libres. En plus, lorsque la
prime est périodique ou unique, le souscripteur peut à tout moment faire des
versements exceptionnels supplémentaires qui permettent au contractant
d’augmenter son capital à terme. Ces versements exceptionnels constituent un
moyen de lutte contre l’inflation.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 28


AM 2020
Où classer les contrats vie modernes ?

A cet effet, il faut savoir qu’en réalité, d’un point de vue technique, ces contrats
d’épargne dits modernes, ne sont rien d’autre que des contrats de type capital
différé avec contre assurance égale à l’épargne atteinte à la date du décès (ou
provision mathématique) et non le cumul des primes déjà versées.
Ils doivent donc être classés dans la catégorie des contrats d’assurance sur la
vie en cas de vie tels que définis plus haut au a) du titre A.2.1 et non constituer
une nouvelle classe ou catégorie de contrats vie à part.

Sur nos marchés, ils sont appelés par abus de langage contrats de capitalisation
alors qu’il n’en est rien même si d’un point de vue technique ces contrats sont
proches des produits de capitalisation. Cette confusion a souvent amené nos
compagnies à classer ces contrats « vie - épargne » dans la colonne «
capitalisation » de l’état C1 du code CIMA.

En résume, il faut retenir qu’il y a trois classes ou catégorie de contrats


d’assurance sur la vie telles que définies au A.2 qu’on peut classer en deux sous-
groupes à savoir les contrats vie classiques (ceux décrits au A.2.1. ; A.2.2 et
au A.2.3) et les « contrats vie modernes » tels que définis ici ci-dessus.

A.2.5 - Les garanties complémentaires

Les garanties complémentaires, comme leur nom l’indique, viennent compléter


les garanties principales des contrats d’assurance vie pour satisfaire entièrement
les assurés dans leur désir de se garantir contre des risques pouvant atteindre
leur personne.
Le but de ces garanties est :
- d’augmenter les garanties de base,
- de permettre à l’assuré de poursuivre son acte de prévoyance dans certaines
périodes de sa vie, sans avoir à payer des primes,
- de fournir à l’assuré des prestations en cas d’incapacité temporaire ou
d’invalidité permanente.
Les garanties complémentaires (encore appelées garanties accessoires) sont
des assurances de personne mais ce ne sont pas des assurances vie.

Cependant, la législation permet aux compagnies d’assurance vie, à titre


accessoire, de souscrire directement des garanties complémentaires à la
condition que ces garanties fassent partie d’un contrat d’assurance vie avec une
prime distincte de celle de la garantie principale (Art. 328-2).

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 29


AM 2020
Ces garanties ne peuvent être souscrites séparément d’un contrat vie et cessent
d’avoir effet au plus tard à l’échéance de la garantie principale qu’elles
complètent.

Remarque :
Les garanties complémentaires sont des assurances de personne mais elles ne sont pas des assurances sur la
vie, car l’engagement de l’assureur ne dépend pas essentiellement de la durée de la vie humaine. Les tarifs de
ces garanties ne sont pas établis par une méthode actuarielle, mais en fonction de statistiques. Le paiement de
la prime des garanties complémentaires est facultatif, tout comme le paiement de la prime principale. En cas
de non-paiement de la prime complémentaire, les garanties sont purement et simplement résiliées.

Les principales garanties complémentaires proposées par les assureurs vie sont
les suivantes :

a) Garanties complémentaires en cas de décès :

a.1) Le décès accidentel (doublement accidentel)

En cas de décès accidentel de l’assuré, l’assureur verse une prestation


complémentaire qui vient s’ajouter à la prestation principale.
Le capital total versé étant très souvent égal au double du capital de base, on
parle de garantie doublement accidentel.

a.2) Le décès accident de la circulation (triplement accidentel)

En cas de décès de l’assuré suite à un accident de la circulation, l’assureur verse


une prestation complémentaire qui vient s’ajouter à la garantie principale. Le
capital total versé étant très souvent égal à trois fois la garantie de base, on
parle de garantie triplement accidentel.

Remarque : On note que les deux garanties complémentaires décrites ci-dessus


jouent lorsque le décès résulte d’un accident (accident tout court ou accident
de la circulation). Pour l’application de ces deux garanties on définit le décès
accidentel comme suit :
Le décès accidentel est défini comme : toute atteinte corporelle, non
intentionnelle de la part de l’assuré et provenant de l’action soudaine d’une
cause extérieure.
Ainsi, le décès est qualifié d’accidentel, si les cinq éléments suivants sont réunis
:
􀂃 atteinte corporelle
􀂃 une survenance soudaine et violente
􀂃 une cause extérieure
􀂃 l’absence de volonté de l’assuré
ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 30
AM 2020
􀂃 un lien de causalité entre le fait extérieur et la lésion.

a.3) Le double effet

Cette garantie permet non seulement de verser un capital supplémentaire au


bénéficiaire (conjoint survivant) en cas de décès de l’assuré mais également de
verser un deuxième capital en cas de décès du bénéficiaire postérieur au décès
de l’assuré avant le terme du contrat. Tout se passe comme si en cas de décès
de l’assuré principal, le conjoint redevient l’assuré et est couvert
automatiquement pour la durée du contrat initial. Si ce dernier vient à décéder
à son tour pendant la durée du contrat, un capital est versé aux bénéficiaires
(enfants).

b) Garanties complémentaires en cas de vie :

b.1) La Garantie incapacité

Cette garantie intervient en cas d’incapacité temporaire de travail.


Elle prévoit généralement deux sortes de garantie :
- la garantie indemnités journalières (I.J.) qui prévoit après un délai de
carence, le versement d’indemnités journalières forfaitaires à l’assuré tant que
dure son incapacité. Le versement des indemnités journalières est souvent limité
dans le temps.
Le montant de l’indemnité journalière est souvent égal au 1/365ème du revenu
annuel de l’assuré, s’il a un revenu. La durée de la période de franchise ou de
carence varie selon que l’incapacité résulte d’un accident ou d’une maladie.
- la garantie exonération du paiement des primes qui prévoit après une
période de franchise, la prise en charge totale ou partielle par l’assureur du
paiement des primes relatives à toutes les garanties (principales et
complémentaires) prévues au contrat d’assurance.
En d’autres termes, l’assuré est exonéré du paiement des primes tant que dure
son incapacité et les garanties de son contrat sont maintenues.

Pour les garanties incapacité, on entend par incapacité, l’impossibilité


momentanée pour un assuré d’exercer ses activités professionnelles du fait d’un
accident ou d’une maladie. Cet état doit être constaté par un certificat médical
délivré par un médecin.

b.2) La Garantie invalidité

Cette garantie prévoit le paiement d’un capital ou d’une rente en cas d’invalidité
de l’assuré.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 31


AM 2020
L’assuré est déclaré invalide, lorsqu’à la suite d’un accident ou d’une maladie, il
ne peut mener durablement une vie active normale.
Le montant des prestations versées dépend du taux ou degré d’invalidité de
l’assuré.
Par exemple, lorsqu’il s’agit d’une rente, on applique souvent la formule suivante
:
- si le taux d’invalidité N est inférieur à 33 %, l’assureur ne verse rien.
- La rente versée est égale à (N-33)/33ème de la rente totale prévue au contrat,
lorsque le taux d’invalidité est compris entre 33 % et 66 %.
- La rente versée est totale lorsque le taux d’invalidité est supérieur à 66 %.

b.3) La Garantie Invalidité Absolue Définitive (IAD)

Cette garantie prévoit le versement des prestations prévues au contrat en cas


d’invalidité absolue et définitive de l’assuré, comme si ce dernier était décédé.

L’IAD est assimilée au décès. Elle est définie comme l’état d’une personne
incapable d’effecteur les actes ordinaires de la vie sans l’assistance d’une tierce
personne.
La garantie IAD est presque automatique dans les contrats temporaire décès.

c) Autres garanties complémentaires

Il existe d’autres garanties complémentaires qui ne peuvent être souscrites par


les assureurs vie.
Il s’agit de :
- la garantie exonération en cas de chômage qui dispense l’assuré du paiement
de ses primes en période de chômage (période généralement limitée à deux
ans).
- La garantie remboursement des frais médicaux, pharmaceutiques et
Chirurgicaux.
Ces garanties peuvent être associées à un contrat d’assurance vie à condition
qu’elles soient garanties par une société non vie.

A3 - ASPECTS TECHNIQUES

L’assurance vie est l’une des branches les plus scientifiques de l’assurance
faisant appel à des techniques actuarielles (mathématiques et probabilités
appliquées aux opérations d’assurance) assez complexes. Sa pratique nécessite
la compréhension d’un certain nombre de concepts qui feront l’objet de cette
partie.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 32


AM 2020
A.3.1 - Mesure de la mortalité humaine : les tables de mortalité

Dans l’assurance vie, il y a principalement deux sortes de risques :


- le décès prématuré qui peut être la cause d’un préjudice important pour la
famille de l’assuré,
- une vieillesse prolongée qui peut être la cause de difficulté financière pour
l’assuré.
Ainsi, le décès ou la survie servent de base à l’opération d’assurance vie. Par
conséquent, la mesure de la mortalité humaine doit être une des préoccupations
majeures de l’assureur vie.

Facteurs influençant la mortalité humaine :

La mortalité varie d’une population à l’autre. De nombreux facteurs


socioéconomiques influencent la mortalité humaine.
En voici les principaux dont l’assureur vie doit prendre en compte dans son
appréciation du risque :

- l’âge : le risque de décès croit avec l’âge. C’est le facteur principal de la


mortalité. Dans les notes techniques des contrats ou dans les traités de
réassurance, il faudra spécifier la méthode de calcul de l’âge.
On distingue :
 Le calcul de l’âge par différence de millésime ;
 La règle des six mois
 L’âge au dernier anniversaire.

- le sexe : l’homme a une mortalité supérieure à celle de la femme.


- la profession : la profession a une influence sur la mortalité humaine.
- le climat : Il a une grande influence sur la vie de l’organisme humain.
- l’époque ou le temps : La durée de la vie humaine augmente avec le temps
grâce au développement de la médecine. Par conséquent, la mortalité humaine
diminue progressivement dans le temps.
- l’état de santé : l’état de santé peut modifier la probabilité de décès.
- Bien d’autres facteurs tels que les conditions matérielles d’existence, le
genre de vie, l’alimentation, le milieu social, l’hérédité peuvent influencer la
mortalité humaine.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 33


AM 2020
La table de mortalité

Définition :

Une table de mortalité est un tableau constitué de données statistiques relatives


à la mortalité d’une population donnée.
Partant d’un nombre arbitraire de naissances (1 000 000 par exemple), la table
de mortalité indique pour chaque âge noté x :
- le nombre de survivants à l’âge x noté lx
- le nombre de décès constatés à l’âge x noté dx.
Lorsque les observations ayant servi à la construction d’une table de mortalité
portent sur toute une population, on parle de table de mortalité démographique.
Dans le cas où les observations ne concernent que les assurés d’une compagnie
d’assurance, on parle de table de mortalité d’expérience.

Utilisation :

Les prestations contractuelles dépendant du décès ou de la survie des assurés,


pour déterminer le montant de ses engagements sur une période donnée pour
en déduire la prime à payer par l’assuré, l’assureur doit être en mesure d’estimer
le nombre de décès ou de survie pour un groupe d’assurés sur la même période.
Les tables de mortalité lui permettent d’estimer le nombre de survivants ou de
décès pour un groupe d’assurés et par la suite de déterminer la prime.

NB : Les contrats vie épargne (paragraphe A-2.4) étant purement financier, leur
gestion technique ne fait pas recours aux tables de mortalité.

A.3.2 -Taux d’intérêt technique

En assurance vie, il existe un délai important entre le début du versement des


primes et la date de paiement des prestations par l’assureur.
Par exemple, considérons un contrat de capital différé à prime annuelle sans
contre-assurance, de durée 20 ans avec 20 000 000 FCFA de capital garantie.
Dans un tel contrat, il s’écoulera 20 ans entre la date de versement de la
première prime et la date d’exigibilité des garanties.
Pendant ces 20 ans, l’assureur va placer les primes payées par le souscripteur
sur les marchés financiers. Ce placement produira des intérêts qui doivent
profiter aux assurés.
Le calcul de la prime doit donc intégrer ces intérêts par la prise en compte d’un
taux d’intérêt.
Ainsi, il est aisé de comprendre que la prime sera d’autant plus faible que le
taux d’intérêt auquel l’assureur fait ses placements est élevé.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 34


AM 2020
Dans la pratique, compte tenu de la durée très longue des contrats vie, les
assureurs garantissent à leurs assurés un niveau de taux largement inférieur
aux possibilités de placement à long terme sur les marchés financiers. Ce taux
est appelé taux d’intérêt technique.

A.3.3 - La prime

La prime ou cotisation définitive payée par l’assuré dans le cadre d’un contrat
d’assurance vie servira :
- à payer le capital décès ;
- à constituer le capital prévu au terme ;
- à couvrir les frais engagés par l’assureur pour acquérir les contrats et à les
gérer et certaines taxes s’il y a lieu.

Il en résulte la décomposition suivante de la prime :

- la prime pure : C’est la fraction de la prime totale qui permet à l’assureur de


faire face à ces engagements. Elle est calculée à partir de la table de mortalité
et du taux d’intérêt technique
- les frais de gestion : C’est la fraction de la prime totale qui permet à
l’assureur de couvrir les frais engagés pour gérer les contrats (salaire et autres
frais généraux).
- les frais d’acquisition : C’est la fraction de la prime qui permet à l’assureur
de couvrir les frais qu’il a engagés pour acquérir le contrat (commissions versées
aux intermédiaires).
- les taxes : C’est la fraction de la prime totale qui représente les taxes
reversées à l’Etat.
Ainsi on a :
Ces différentes composantes de la prime donnent les notions suivantes de prime
:
- Prime d’inventaire : C’est la prime pure augmentée des frais de gestion ou
encore Prime d’inventaire = Prime pure + Frais de gestion
- Prime Commerciale : C’est la prime d’inventaire augmentée des frais
d’acquisition.
Ou encore Prime Commerciale = Prime d’inventaire + frais d’acquisition
- Prime TTC : C’est la prime commerciale majorée des taxes
PRIME TTC = Prime pure + Frais de gestion + Frais d’acquisition +
Taxes

Principe de calcul des primes d’assurance vie

Sans rentrer dans le détail des calculs actuariels, il est aisé de comprendre que
la prime pure d’un contrat vie est déterminée de telle sorte qu’à la souscription
du contrat, il y ait égalité entre les sommes des primes prévues au contrat et

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 35


AM 2020
les prestations de l’assureur. Ces quantités étant évaluées en tenant compte
des décès et des survivants et de la possibilité de placement des primes.

Ainsi, le montant de la prime pure va dépendre :


- du montant des capitaux garantis, ;
- du nombre de survivants ou de décès sur la période de couverture (probabilité
de survenance du risque) et donc de la table de mortalité ;
- de la durée du contrat ;
- du taux d’intérêt technique.

Le montant des garanties et la durée du contrat sont généralement fixés à la


souscription par l’assuré.
Il reste donc deux éléments : la table de mortalité et le taux technique.

Ces deux éléments sont les outils de base de l’assureur vie pour le calcul des
primes.

Le choix de ces deux éléments influence significativement le montant de la


prime.
Ainsi, un taux d’intérêt technique élevé combiné à une table de mortalité sous-
estimant la mortalité de la population assurable donnera des montants de
primes très bas dans le cadre d’un contrat temporaire décès.

Dans le souci de protéger les assurés, le législateur (Code CIMA) n’a pas laissé
l’assureur seul choisir ces deux éléments. Il a imposé les tables de mortalité à
utiliser et le niveau du taux d’intérêt technique à utiliser par les assureurs vie
pour établir leur tarif.

L’article 338 du Code CIMA fixe les tables de mortalité et le taux d’intérêt
technique à prendre en compte dans le calcul des primes.

Il s’agit des tables de mortalité TD et TV avec un taux d’intérêt technique au


plus égal à 3,5 %.

Le Tarif

Dans la pratique, le calcul de la prime à payer par l’assuré dans le cadre d’un
contrat d’assurance vie (autres que les contrats Vie épargne) ne passe pas par
le calcul de chacune de ses composantes séparément.
Partant du principe que le montant de la prime commerciale est proportionnel
au capital garanti pour les contrats vie, les assureurs vie établissent pour chaque
type de contrat un tarif, c’est-à-dire un tableau à double entrée qui donne pour
chaque âge et chaque durée, le montant de la prime correspondant à un capital
prédéterminé (égal à un multiple de 1000 FCFA) dit capital de base du tarif.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 36


AM 2020
Exemple d’utilisation de tarif :

Faire un calcul de prime pour chaque type de contrat vie à partir de quelques
tarifs.

NB : Un tarif donné dépend des éléments ci-dessous dits bases du tarif, à savoir
:
- une table de mortalité
- un taux d’intérêt technique
- des chargements (gestion et acquisition).
Les deux premiers éléments sont fixés par le Code CIMA (art. 338). Les
chargements sont fixés librement par l’assureur.

Remarque : Prime et tarifs des contrats Vie épargne


Les contrats Vie épargne décrits au paragraphe A.2.4 étant purement financier,
le risque décès n’intervient pas dans leur gestion technique. On n’a donc pas
besoin des tables de mortalité. Par contre, il est garanti dans ces contrats un
taux technique fixé également au plus à 3,5%.

Pour ces contrats, le problème de calcul de la prime ne se pose pas car son
montant et sa périodicité sont choisis par le souscripteur. Ici, l’assureur doit
seulement pouvoir isoler la prime nette à investir (dite prime investie) en
déduisant de la prime totale payée par le souscripteur les chargements, taxes
et éventuellement le coût de la garantie décès.

Le tarif des contrats Vie épargne est un tableau qui donne pour chaque durée
la valeur du compte retraite au terme du contrat sur la base d’une prime dite
prime de base et égale généralement à un multiple entier de 1 000.

A.3.4 - Les provisions mathématiques

a) Définition et mécanisme

En assurance vie, il se passe généralement un long moment entre la date de


versement des primes et la date d’exigibilité des prestations prévues au contrat.

Par conséquent, l’assureur vie doit prendre beaucoup de précaution pour


pouvoir faire face à ses engagements au terme du contrat.
Pour cela, tout au long de l’existence des contrats, il va constituer des provisions
dites techniques et qu’il inscrira au passif de son bilan.
Ces provisions techniques comportent plusieurs composantes dont la plus
importante est appelée « Provisions Mathématiques », dénomination due aux
formules mathématiques utilisées pour calculer leur montant.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 37


AM 2020
Sans entrer dans les détails du calcul actuariel, il faut retenir que les provisions
mathématiques sont égales à l’accumulation de la fraction de la prime non
utilisée (pour couvrir le risque garanti et les frais de chargements de l’assureur),
majorée des intérêts calculés au taux technique. Il faut noter que la fraction de
la prime à capitaliser est fonction de la nature du contrat.

A partir de la définition même des provisions mathématiques donnée par le code


CIMA (Art.334-2) « différence entre les valeurs actuelles des
engagements respectivement pris par l’assureur et par les assurés »
nous pouvons écrire la formule suivante :

P.M.= Valeur actuelle probable des engagements de l’assureur


_
Valeur actuelle probable des engagements de l’assuré

Ou

P.M. + Valeur actuelle probable de l’ensemble des primes futures


= Valeur actuelle probable de l’ensemble des prestations futures

Cette égalité met en lumière la véritable nature de la provision mathématique


comme étant une réserve de prime (s) qui permet à l’assureur de maintenir un
équilibre permanent entre ses ressources et ses charges futures.

b) - les PM et le rôle d’investisseur de l’assurance vie

Compte tenu de leur mécanisme de formation (capitalisation des primes sur de


longue période), et du fait qu’elles sont des dettes de l’assureur vis-à-vis des
assurés, les PM vont évidement engendrer de grosses sommes au passif du
bilan des compagnies vie qui doivent avoir autant de placements à leur actif
pour faire face à leur passif. Ainsi l’assurance vie de par l’existence des PM est
génératrice d’épargne à la fois longue, stable et en croissance rapide. Cette
épargne détenue par les assureurs mais qui n’en sont pas propriétaires fait de
ceux-ci des investisseurs de premier ordre dans l’économie nationale. Dans la
plupart des pays au monde, l’état dans le souci de protéger les assurés
propriétaires de cette manne financière la contrôle par une réglementation
stricte dont les principaux objectifs sont : la sécurité, la rentabilité et la liquidité
des placements.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 38


AM 2020
A.3.5 – La Participation aux Bénéfices (P.B.)

La participation aux bénéfices est une pratique spécifique à l’assurance vie qui
consiste à allouer aux assurés ou bénéficiaires des contrats, une bonne partie
des bénéfices techniques et financiers réalisés par l’assureur. Cette pratique
trouve son origine dans la fixation des hypothèses de calcul des primes des
compagnies vie. En Effet, dans le paragraphe portant sur le principe de calcul
de la prime vie, nous avions noté que pour calculer la prime d'un contrat
d'assurance-vie, l'assureur se basait sur certains éléments :
- la table de mortalité afin d'estimer les charges de sinistres ;
- le taux d'intérêt pour la capitalisation des primes d'épargne ;
- les chargements pour compenser les dépenses de l’assureur et les
commissions versées aux intermédiaires.
La prime calculée à partir de tous ces éléments doit rester constante et ne peut
être modifiée comme dans les assurances IARD. C'est pourquoi l'assureur doit
être pessimiste dans la fixation de ces éléments de base. Malheureusement
cette manière de procéder rend la prime onéreuse et pénalise les assurances
vie (comme moyen d'épargne) comparer à d'autres formes de placement. Pour
corriger cette situation, les assureurs vie ont institué la pratique d'une
participation aux bénéfices. Cela consiste à ristourner aux assurés :
- une partie des primes de risque qui n'a pas été utilisée pour payer les sinistres
(car les tables utilisées prévoient en général plus de décès que la réalité). C'est
la notion de bénéfice de mortalité.
- une partie des chargements théoriques pris en compte dans le calcul des
primes qui n'a pas servi à la couverture des dépenses de l'assureur. C'est la
notion de bénéfices de gestion.
- une partie des revenus de placements à des taux d'intérêts qui dépassent
généralement le taux d'intérêt technique. C'est la notion de bénéfices financiers.
La participation au bénéfice est un donc un moyen de revalorisation de l’épargne
des assurés. Cette disposition contractuelle associée à la notion de taux garanti
est un argument solide de vente des produits vie face à la concurrence des
banques. Pour protéger les assurés, le législateur, a imposé aux assureurs non
seulement la pratique de la participation aux bénéfices, mais également un
montant minimum de celle-ci.

A4 - LES PRINCIPALES OPERATIONS DE SOUSCRIPTION


ET DE GESTION DES CONTRATS D’ASSURANCE VIE

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 39


AM 2020
A.4.1 - Les différentes étapes de la souscription d’un contrat d’assurance Vie

Etape 1 : La déclaration du risque à l’origine du contrat.

La souscription d’un contrat d’assurance vie pour le client (futur souscripteur)


commence généralement (sauf cas des contrats ayant un caractère obligatoire,
exemple : couverture de prêt bancaire) par la visite (à domicile ou sur le lieu de
travail) d’un agent commercial de la société d’assurance.
Au premier contact, après certaines explications pour convaincre son prospect
à souscrire au contrat, l’agent commercial va remettre à ce dernier un imprimé
de la société qu’il devra remplir et signer. Cet imprimé est dit proposition
d’assurance.

La Proposition d’assurance :
C’est un imprimé (standard par type de produit) édité par l’assureur sous forme
d’un questionnaire auquel le sollicitant doit obligatoirement répondre pour
permettre à l’assureur d’effectuer une première approche du risque. C’est
pourquoi la proposition d’assurance doit contenir les éléments essentiels
suivants :
- l’identité des personnes intervenant au contrat (assuré, contractant,
bénéficiaire)
- la formule d’assurance choisie
- la nature des garanties (montant, type, durée, option de règlement au terme),
- les renseignements relatifs à la prime (montant, durée, périodicité, mode de
paiement).
- Les assurances déjà souscrites sur la tête de l’assuré.
Pour les assurances en cas de décès, les renseignements indiqués ci-dessus
s’avèrent insuffisants. Le risque étant dans ce cas lié au décès de l’assuré,
l’assureur doit pouvoir apprécier l’état de santé de l’assuré avant de sélectionner
le risque.
Par un questionnaire médical, l’assuré va compléter les informations contenues
dans la proposition.

Le Questionnaire Médical :

C’est un ensemble de questions relatives à l’état de santé de l’assuré et à ses


habitudes de vie.
Joint à la proposition (pour les contrats en cas de décès uniquement), il devra
être obligatoirement rempli par le souscripteur (ou l’assuré lorsque celui-ci est
différent du souscripteur).
Il renseigne l’assureur sur :
- la morphologie de l’assuré (rapport poids/taille),

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 40


AM 2020
- son état de santé actuel et passé (certaines maladies dont il a souffert dans le
passé),
- ses antécédents familiaux (hérédité éventuelle pouvant influencer l’espérance
de vie de l’assuré),
- les éventuelles infirmités de l’assuré.
Le questionnaire médical est souvent complété par des questions d’ordre
général et relatives à :
- la profession de l’assuré
- les sports pratiqués
- les habitudes de vie de l’assuré.

REMARQUES :
- La proposition d’assurance (y compris le questionnaire médical) doit être signé par le souscripteur et
éventuellement par l’assuré (s’il est distinct du contractant), si le contrat comporte la garantie décès. La
signature de la proposition par l’assuré est une preuve du consentement de celui-ci,
- La forme et le contenu du questionnaire médical ne sont pas réglementés par le Code des
Assurances. Chaque assureur le conçoit selon ses propres règles de souscription.
Tout comme la proposition qu’il complète (pour les contrats en cas de décès), il doit être complet et précis car
l’assureur ne peut se prévaloir du fait qu’une question exprimée en termes généraux (ou mal exprimée) n’a
reçu qu’une réponse imprécise (art. 7 du Code CIMA).

La valeur juridique de la proposition

La proposition d’assurance bien que signée par le contractant n’engage ni le


contractant, ni l’assureur (art. 6 du Code CIMA).
Le contractant peut retirer la proposition à tout moment avant l’acceptation de
l’assureur.
En plus, il dispose d’un droit de renonciation (art.65 du Code CIMA) qui donne
la possibilité au contractant de renoncer à une proposition ou même à une police
signée dans un délai de 30 jours, à compter du premier versement par envoi
d’une lettre recommandée à l’assureur ou tout autre moyen équivalent.
Ce délai de renonciation est prolongé si l’assureur n’a pas satisfait à l’obligation
d’information indiquée à l’article 65 du Code CIMA.
L’assureur peut également refuser le risque proposé. Aucun délai n’est imposé
à l’assureur pour sa réponse.
S’il est vrai que la proposition d’assurance n’engage ni le contractant, ni
l’assureur, elle fait partie intégrante du contrat si celui-ci se réalise. Les
renseignements y figurant pourront être utilisés en cas de contestation de l’une
ou de l’autre des parties.

Etape 2 : La sélection des risques

L’assureur ne va pas accepter systématiquement toutes les propositions dans le


but d’accroître son chiffre d’affaires. Il procèdera à une sélection rigoureuse des
risques (notamment les risques portant sur le décès ; il n’y a pas de sélection
médicale pour les contrats en cas de vie).

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 41


AM 2020
La sélection des risques commence par l’analyse des réponses aux questions
contenues dans la proposition et le questionnaire médical (pour les contrats ne
comportant que la garantie vie, notamment les contrats vie épargne la sélection
est basée sur la seule proposition d’assurance).
A l’analyse de ces deux documents, l’assureur peut ressentir le besoin
d’approfondir sa connaissance du risque. Il va donc demander des
renseignements complémentaires plus précis relatifs à la moralité du
souscripteur et à l’état de santé de l’assuré.
Pour l’aspect moralité, il demandera à l’apporteur ou agent commercial un
rapport confidentiel sur l’état de la fortune du souscripteur et sur sa moralité.
Pour approfondir sa connaissance de l’état de santé du risque, il va demander
au futur assuré un examen médical complet donnant lieu à un rapport médical
confidentiel qui sera examiné par le Médecin-Conseil de la compagnie.
En plus du rapport confidentiel, selon le montant des capitaux garantis et l’âge
de l’assuré, l’assureur peut être amené à demander à l’assuré une visite
médicale complète comprenant des analyses médicales, une radiographie, un
électrocardiogramme, etc…
Ainsi, chaque assureur dispose d’un tableau de formalités médicales pour la
sélection des risques avec garantie décès. Ce tableau donne par classe d’âge et
classe de capitaux garantis, l’ensemble des visites et analyses médicales à
effectuer par l’assuré, en plus des réponses aux questions contenues dans la
proposition et le questionnaire médical.
Grâce à tous ces documents (proposition, questionnaire médical, rapport et
analyses médicales), l’assureur, avec l’assistance de son Médecin-Conseil va se
faire une opinion du risque et classer le risque dans l’une des classes suivantes
:
- risque normal ;
- risque aggravé ;
- risque taré.

- Risque normal : Il s’agit des risques où l’état de santé de l’assuré est bon,
L’assureur accepte ces risques au tarif normal de la compagnie sans surprime.
- Risque aggravé : Il s’agit des risques où une pratique particulière de l’assuré
(pilote d’essai, CRS, parachutisme, course automobile, plongée, sous-marine
etc..) peut augmenter sa probabilité de décès indépendamment de son état de
santé.
L’assureur peut accepter le risque moyennant une surprime (dite sportive ou
professionnelle) et des exclusions spécifiques qui seront indiquées en caractères
apparents dans le contrat.

- Risque taré : Il s’agit des risques où, pour des raisons de santé de l’assuré,
celui-ci a une probabilité de survie inférieure à la moyenne indiquée par la table
de mortalité.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 42


AM 2020
Dans ce cas, l’assureur peut :
- accepter le risque dans les conditions ci-après :
􀂃 avec une surprime qui peut être calculée à partir d’un taux de mortalité
(donné par le Médecin-Conseil) ou par un vieillissement de l’assuré (tarification
de la proposition à un âge supérieur à l’âge réel de l’assuré),
􀂃 après réduction de la durée du contrat,
􀂃 après modification de la formule d’assurance.
- ajourner le risque (exemple : dans le cas d’une femme enceinte, l’assureur
pourra ajourner sa décision jusqu’à l’accouchement)
- refuser le risque purement et simplement.

REMARQUES :

1) Les règles strictes de sélection imposées par les assureurs vie ne doivent pas être mal comprises par les
assurés. Ces pratiques sont dans l’intérêt de l’ensemble des assurés.
En effet, dans le principe, il s’agit pour l’assureur de ne pas faire supporter à la mutualité des assurés des
risques anormaux.
3) Les formalités médicales ne sont pas exigées lors de la souscription des contrats en cas de vie, parce
que le décès de l’assuré profite finalement à l’assureur en supprimant ou en réduisant sa prestation
initialement prévue.

Remarque 1 : L’obligation de déclaration du risque par l’assuré

Nous avons vu que c’est à partir de la proposition et du questionnaire médical


que l’assureur va sélectionner le risque.
C’est pourquoi l’assuré est obligé de répondre exactement aux questions posées
par l’assureur (art. 12 du Code CIMA), d’autant plus que pendant toute la durée
du contrat aucune obligation de déclarer les circonstances venues aggraver
l’état du risque initial ne peut être imposée à l’assuré.
En effet, la nature même de l’assurance vie (notamment pour les contrats en
cas de décès) a pour objet de garantir l’aggravation fatale de l’état de santé de
l’assuré et ce quelles qu’en soient les prestations après la conclusion du contrat.

Les sanctions du non-respect de l’obligation de déclaration du risque

Pour l’application de ces sanctions, on distingue :


- la réticence ou fausse déclaration intentionnelle :
Dans ce cas, le contrat est nul (art. 18 du Code CIMA) et l’assureur rembourse
au contractant ou au bénéficiaire la provision mathématique (épargne
constituée) du contrat (art. 67 du Code CIMA)
- la fausse déclaration non intentionnelle :
Dans ce cas, l’assureur a deux façons de réagir (art. 19 du Code
CIMA) :
- Si la fausse déclaration est constatée avant le sinistre, l’assureur maintient le
contrat moyennant une prime complémentaire, soit il le résilie si l’assuré refuse
de payer la prime complémentaire.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 43


AM 2020
- Si la fausse déclaration est constatée après le sinistre, le capital garanti est
réduit (en proportion du taux de primes payées par rapport aux taux des primes
qui auraient été dues si le risque avait été exactement déclaré).

- l’erreur sur l’âge :


Dans le cas d’erreur sur l’âge (erreur intentionnelle ou non) il y a trois cas (art.
80 du Code CIMA) :
- Si l’âge réel de l’assuré se situe en dehors des limites fixées par le tarif de
l’assureur, le contrat est nul et les primes payées sont remboursées sans intérêt.
- Si l’âge déclaré est inférieur à l’âge réel, les prestations garanties sont réduites
proportionnellement.
- Si l’âge déclaré est supérieur à l’âge réel, l’assureur rembourse le trop-perçu
sans intérêt.

Remarque 1 : Exclusion de certains risques


L’assureur est libre de choisir les risques qu’il souhaite garantir et ceux qu’il
souhaite ne pas couvrir.
En plus des exclusions légales, il peut exclure certains risques de son propre
chef. Dans ce cas, l’exclusion est dite conventionnelle et doit figurer en caractère
gras dans le contrat.
a) Les exclusions légales
Dans les assurances en cas de décès, la couverture de certaines causes de décès
n’est pas autorisée.
Il s’agit des cas suivants :
a.1 - le suicide :
Le suicide conscient et volontaire ne peut être garanti (art. 66 du Code CIMA),
s’il se produit au cours des deux premières années du contrat. Dans ce cas, le
risque n’est plus aléatoire.
En cas de suicide de l’assuré dans les deux premières années du contrat,
l’assureur ne versera pas les prestations prévues au contrat, il restituera
simplement la provision mathématique du contrat aux bénéficiaires.
Cependant, il faut noter que le suicide est garanti lorsqu’il intervient plus de
deux ans après la signature du contrat (art. 67 du Code CIMA). Dans ce cas, on
suppose que l’assuré n’avait pas encore l’intention de se suicider au moment où
il s’est assuré et le risque garde son caractère aléatoire.
Lorsque l’assureur évoque le suicide volontaire et conscient, il lui appartient de
prouver le caractère intentionnel de cet acte (art. 11 du Code CIMA).

a.2 - le meurtre de l’assuré par le bénéficiaire :


En cas de meurtre de l’assuré par le bénéficiaire, le contrat cesse d’avoir effet à
l’égard de celui-ci et il ne perçoit rien de l’assureur. Dans ce cas, l’assureur doit
simplement verser le montant de la provision mathématique du contrat au
contractant ou à ses ayants droit, à moins que ceux-ci ne soient condamnés
comme auteurs ou complices du meurtre de l’assuré (art. 78 du Code CIMA).

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 44


AM 2020
Il faut noter que cette disposition ne joue qu’en cas d’attentat volontaire à la
vie de l’assuré et non en cas d’homicide involontaire ou lorsque le bénéficiaire
peut invoquer un fait justificatif comme la légitime défense.
Cette exclusion repose sur deux raisons :
- celui qui provoque la mort d’autrui ne doit pas en retirer profit,
- le meurtre volontaire de l’assuré par le bénéficiaire enlève tout caractère
aléatoire au risque.

a.3. – le risque de guerre


Le risque de guerre étrangère n’est pas véritablement exclu. Il est seulement
demandé aux assureurs vie de ne pas prendre d’engagement ferme concernant
la garantie du risque de guerre, donc de ne rien promettre aux assurés.
Pour cela, toute police d’assurance sur la vie doit contenir une clause stipulant
qu’en cas de guerre, la garantie du contrat n’aura d’effet que dans les conditions
qui seront déterminées par l’Etat après l’arrêt des hostilités (art.94 du Code
CIMA)
c) Les exclusions conventionnelles ou contractuelles :

En plus des exclusions légales énumérées ci-dessus, l’assureur peut introduire


des exclusions supplémentaires de son choix. Ces exclusions supplémentaires
dites conventionnelles ne pourront être évoquées par l’assureur que si elles
figurent en caractères apparents dans le contrat.
Les exclusions conventionnelles concernent généralement les risques très
dangereux comme la navigation aérienne ou certaines professions dangereuses.
Ces exclusions sont aussi souvent liées à des affections dont la première
constatation médicale est intervenue avant la conclusion du contrat dans le cas
des garanties incapacité et non des garanties en cas de décès.

Etape 3 : La conclusion du contrat

A l’issue de la deuxième étape, l’assureur sait s’il doit accepter ou non la


proposition.
En cas de refus, l’assureur notifie sa décision au contractant et classe le dossier.
S’il accepte le risque, il doit également le porter à la connaissance du
contractant.
Dans ce cas, l’acceptation de l’assureur peut être notifiée au contractant sous
n’importe quelle forme. Cependant, la loi exige une preuve écrite. Pour cela,
l’assureur établira un contrat écrit dit police d’assurance dont le contenu et la
forme sont réglementés par la loi (art. 7, 8, 62 et 63 du Code CIMA).

La Police d’Assurance

a) – La forme :

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 45


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La police d’assurance doit être rédigée (art. 7 du Code CIMA) :
􀂃 par écrit,
􀂃 dans la ou les langues officielles du pays,
􀂃 en caractère apparents.

b) – Le contenu :

La police d’assurance comprend deux parties :


- la première partie dite « Conditions Générales » sont des documents pré-
imprimés par l’assureur. Comme son nom l’indique, cette partie décrit les
conditions générales applicables à l’ensemble des souscriptions.
- La deuxième partie dite « Conditions Particulières » adapte les conditions
générales à chaque souscription.
La police d’assurance vie doit obligatoirement mentionner les rubriques citées
aux articles 8 et 62 du Code CIMA dont les importantes sont :
- les noms et domiciles des parties contractantes
- les noms, prénoms et date de naissance de l’assuré (ou de ceux sur la tête
desquelles repose l’assurance),
- l’événement ou le terme duquel dépend l’exigibilité des prestations,
- la nature des risques garantis,
- le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie,
- le montant de la garantie,
- la prime d’assurance,
- les conditions de la tacite reconduction, si elle est stipulée,
- les clauses éditant les nullités, les déchéances et les exclusions,
- les obligations des parties contractantes,
- la prescription des actions dérivant du contrat d’assurance

REMARQUES :

La date d’effet du contrat : C’est le point de départ (ou la prise d’effet) des garanties. La détermination de la
date d’effet d’un contrat d’assurance vie n’est soumise à aucune réglementation particulière. Seule une clause
spécifique du contrat indique en général, de façon précise la prise d’effet des garanties.

Dans la pratique, l’assureur établit dans un premier temps la police d’assurance


à partir de la proposition.
Ensuite, elle la transmet par des moyens très surs au contractant. Celui-ci signe
la police et retourne un exemplaire à l’assureur.
Si le contractant avait déjà payé la première prime lors de la signature de la
proposition, le contrat prend effet aussitôt. Dans le cas contraire, la police ne
prendra effet qu’après le paiement de la première prime.
En effet, le paiement de la prime en assurance vie n’étant pas obligatoire,
l’assureur ne s’engage qu’après avoir reçu la preuve de la décision du
contractant d’être garanti.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 46


AM 2020
A.4.2 – Les opérations de gestion des contrats pendant leur existence

A.4.2.1. Modifications du contrat en cours : L’Avenant

Un contrat d’assurance une fois émis, peut subir des modifications dans des
conditions bien précises. Le contractant peut donc modifier certains éléments
de son contrat.
Cependant, toute modification apportée au contrat pendant son existence doit
être constatée par document écrit et signé par les deux parties (art. 7 du Code
CIMA). Ce document est appelé Avenant et il fait partie intégrante de la police.
Les modifications les plus courantes nécessitant l’établissement d’un avenant
sont :
- le changement d’adresse du contractant,
- le changement du bénéficiaire,
- l’augmentation ou la diminution des capitaux,
- l’augmentation ou la diminution des primes,
- le changement de la périodicité de paiement des primes,
- le changement du mode de paiement des primes (espèce ou virement bancaire
etc.)

Remarque : La transformation

La transformation est une opération qui consiste à modifier un ou plusieurs


éléments techniques du contrat.
Il s’agit notamment des 4 dernières modifications possibles citées ci-dessus. Une
opération de transformation doit être donc constatée par avenant.
Contrairement à d’autres types d’opérations que nous verrons dans la suite
(Rachat, Réduction, etc…) la transformation n’est pas obligatoire pour
l’assureur. Il peut l’accepter ou la refuser selon les cas. A cet effet, il est
important de savoir que toutes les transformations ne sont pas possibles.

Exemple Il n’est pas possible de transformer un contrat ne comportant pas une


certitude de paiement en un contrat prévoyant dans tous les cas un paiement
(exemple : capital différé, contrat mixte).
L’assureur ne doit pas accepter automatiquement pour les contrats en cas de
vie, les transformations qui rapprochent trop l’échéance du contrat.
Il faut aussi noter que dans les contrats en cas de décès, l’assureur peut exiger
une nouvelle visite médicale lors de l’augmentation du capital assuré.

A.4.2.2. La résiliation

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 47


AM 2020
La résiliation met fin au contrat. Elle peut être du fait de l’assuré ou de l’assureur
sans des conditions bien précises. Si l’assuré peut résilier son contrat
à tout moment, pour des raisons diverses, pour l’assureur, seul le défaut de
paiement des primes peut amener ce dernier à résilier le contrat après respect
d’une procédure dans des conditions précises.

A.4.2.3. Les droits du contractant sur la provision mathématique de


son contrat

Nous avons vu lors de l’étude technique de la provision mathématique que celle-


ci, bien que détenue par l’assureur, appartient au contractant. A ce titre, il
possède sur elle un droit de créance qu’il peut exercer dans des conditions bien
définies dans le contrat d’assurance.

Les principaux droits du contractant sont :

a) Le Rachat

Le rachat est une opération qui consiste à rompre le contrat par le paiement
anticipé de la provision mathématique (diminuée d’une pénalité) au contractant.
Cette opération émane généralement du contractant. Cependant, elle peut être
du fait de l’assureur.
Tout se passe comme si l’assureur rachète ses engagements, matérialisés par
l’original du contrat, en reversant à l’assuré une bonne partie de la provision
mathématique avant la fin du contrat.
Le montant payé est dit valeur de rachat. Il est égal à la provision mathématique
du contrat diminuée d’une pénalité qui ne peut excéder 5 % dans les dix
premières années du contrat. Cette pénalité est nulle après dix ans.
Le rachat met fin au contrat, sauf dans le cas de rachat partiel où le montant
versé s’impute sur la provision mathématique sans mettre fin au contrat.

- Conditions nécessaires à un rachat :

Les conditions préalables à un rachat sont obligatoirement précisées dans les


conditions générales de la police (art. 74 du Code CIMA).
Pour qu’il y ait rachat, il faut que deux primes annuelles au moins aient été
payées ou 15 % des primes prévues au contrat.
Lorsque l’une de ces deux conditions est remplie, l’assureur ne peut en aucun
cas refuser la demande de rachat du contractant. L’assureur doit verser la valeur
de rachat dans un délai qui ne peut excéder deux mois (art. 74 du Code CIMA).

Attention :
Seul le souscripteur peut demander le rachat de son contrat. Ce droit lui est propre. Il peut l’exercer
souverainement, sauf s’il y a un bénéficiaire acceptant. Dans ce cas, l’accord de ce dernier doit être requis. La
valeur de rachat est versée au contractant.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 48


AM 2020
REMARQUES :
Tous les types de contrats d’assurance vie ne sont pas rachetables (art. 77 du Code CIMA).
Il s’agit des contrats suivants :
- les assurances Temporaire Décès,
- les rentes viagères immédiates ou en cours de service,
- les capitaux ou rentes viagères différés sans contre assurance,
- les assurances de capitaux ou rentes de survie.

b) La Réduction du contrat

La réduction est une opération qui consiste à diminuer le montant des garanties
offertes par l’assureur lorsque l’assuré cesse de payer ses primes pour une
raison quelconque.
La réduction peut être du fait du contractant (c’est le cas lorsque le contractant
a des difficultés financières) ou de l’assureur (c’est le cas lorsque l’assureur
constate plusieurs impayés sur une police).
Tout se passe comme si l’assureur émettait un nouveau contrat identique au
contrat initial, mais avec l’âge atteint par l’assuré à la date de l’opération pour
une durée égale à la durée résiduelle du contrat initial et pour une prime unique
égale à la provision mathématique du contrat.

- Conditions nécessaires à une réduction :


Les conditions préalables à une réduction sont obligatoirement précisées dans
les conditions générales du contrat (art. 74 du Code CIMA).
Ces conditions diffèrent selon que la demande de réduction émane du
contractant ou de l’assureur.

b.1) Réduction émanant de l’assureur

L’assureur peut se permettre de réduire le contrat d’un contractant si celui-ci a


un ou plusieurs impayés et cela à condition qu’il ait suivi la procédure de mise
en demeure et que le contrat ait une valeur de rachat suffisante (art. 74 du
Code CIMA).

L’assureur doit donc procéder comme suit :


Dix jours après l’échéance de la prime, l’assureur envoie au
contractant une lettre recommandée pour l’informer que son contrat
sera réduit après un délai de 40 jours à dater de l’envoi de la lettre
recommandée. Si au terme de ces 40 jours, le contractant ne paye pas
sa prime, l’assureur vérifie si le contrat a une valeur de rachat
suffisante. Si c'est le cas, il met le contrat en réduction. Sinon, il résilie
purement et simplement le contrat de façon unilatérale.
Dans le cas où la valeur de rachat existe mais est insuffisante (inférieure au
ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 49
AM 2020
SMIG), l’assureur peut substituer le rachat à la réduction (art. 74 du Code
CIMA).

b.2) Réduction émanant du contractant

Un contractant qui, pour une raison quelconque se trouve dans l’impossibilité


de payer ses primes, peut demander la mise en réduction de son contrat.
L’assureur ne peut refuser sa demande s’il a déjà payé 15 % des primes prévues
au contrat ou s’il a déjà payé deux primes annuelles au moins (art. 74 du Code
CIMA).

REMARQUES :
1) Un contrat réduit va jusqu’à son terme mais avec des garanties
moindres et sans paiement de prime.
2) Un contrat réduit peut être réactivé à la demande du contractant si
celui-ci décide de poursuivre le paiement des primes. En général, dans
ce cas, l’assureur exige le paiement des primes arriérées majorées
d’intérêt de retard avec la reprise de nouvelles formalités médicales si
cela est nécessaire.
3) Tous les contrats non rachetables ne peuvent pas être réduits.

c) La cession du contrat

L’existence des provisions mathématiques dans les contrats d’assurance vie


donne à ces contrats une valeur patrimoniale. En tant que propriétaire du
contrat, le souscripteur peut le céder à un tiers à titre gratuit ou onéreux dans
les conditions précises.

La cession peut se faire :


- par avenant (document écrit et signé des deux parties),
- par tout moyen légal et porté à la connaissance de l’assureur.
Condition de la cession :
- le consentement par écrit de l’assuré,
- le consentement du bénéficiaire s’il est acceptant.

d) La mise en gage du contrat

En tant que propriétaire de l’épargne (provision mathématique) constituée au


titre de son contrat, le souscripteur d’un contrat d’assurance vie peut donner sa
police d’assurance vie en garantie à un créancier. On dit que le souscripteur met
en gage sa police.
Cette opération confère au créancier gagiste le droit de se faire payer, par
préférence et à hauteur de la créance garantie, sur le capital assuré.
La mise en gage peut se faire :

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 50


AM 2020
- par avenant,
- par tout moyen légal (entre créancier et souscripteur) et porté à la
connaissance de l’assureur.
Condition de mise en gage :
- le consentement écrit de l’assuré,
- le consentement du bénéficiaire s’il est acceptant.

Remarque :

Pour éviter tout problème, la mise en gage entraîne la remise de la police entre
les mains du créancier qui peut se substituer au souscripteur défaillant pour
payer les primes.
Si le souscripteur débiteur ne rembourse pas dans les délais convenus, le
créancier gagiste réalisera le gage qui lui a été remis en sûreté de sa créance.
Le créancier gagiste peut, lorsque sa créance devient exigible, et si le débiteur
ne s’exécute pas, demander le rachat du contrat dont la valeur est limitée au
montant de la créance.

e) L’avance sur police

L’avance sur police est une opération par laquelle l’assureur consent au
souscripteur la remise d’une partie de la provision mathématique de son contrat.
Elle est en fait un prêt de l’assureur au souscripteur. Elle émane du souscripteur
uniquement.
En effet, lorsque ce dernier a des difficultés financières momentanées, il peut
sans mettre fin à son contrat, demander à l’assureur une avance d’argent, à
valoir sur le montant de la provision mathématique de son contrat en cas de
non remboursement.

- Conditions nécessaires :

Les conditions exigées pour effectuer une avance sur police sont :
- le contrat doit avoir une valeur de rachat (donc les conditions de rachat doivent
être remplies).
En effet, l’assureur ne peut consentir des avances au souscripteur que dans les
limites de la valeur de rachat du contrat.
- le consentement du bénéficiaire acceptant doit être obtenu. En effet, ce
dernier en tant que propriétaire des prestations prévues au contrat, verrait ses
droits réduits, si le souscripteur ne remboursait pas l’avance.

Remarques :

1) Contrairement au rachat, la réduction, la cession et la mise en gage qui sont obligatoires pour l’assureur,
l’avance est facultative pour celui-ci (art. 74 du Code CIMA). Il peut donc la refuser ou ne même pas en donner
la possibilité au contractant en le mentionnant expressément dans les conditions générales du contrat.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 51


AM 2020
2) Le montant de l’avance n’est soumis à aucune règle. Mais elle doit rester dans la limite de la valeur de rachat.
En général, les assureurs plafonnent le montant de l’avance à 80 % ou 90 % de la provision mathématique.
3) L’avance n’affecte aucunement les relations contractuelles entre les deux parties contractantes.
Mais en cas de survenance du risque garanti avant le remboursement intégral de l’avance par le souscripteur,
l’assureur versera au bénéficiaire le capital garanti diminué de l’avance restant à rembourser.
4) L’avance, comme prêt consenti au souscripteur par l’assureur, la première cité doit rembourser l’avance
avec intérêts. Les modalités de calcul de ces intérêts ne sont soumises à aucune réglementation.
Cependant, elles doivent être indiquées dans les conditions générales des contrats où sont consignés dans un
document remis au souscripteur lors de l’avance.

A.4.3 - Les obligations de l’assuré et de l’assureur

A.4.3.1–Les obligations de l’assuré

a) L’obligation de déclaration du risque à la souscription :

Elle a été déjà décrite en détail précédemment.


Nous rappelons que la déclaration du risque doit être faite lors de la conclusion
du contrat. Elle concerne toutes les circonstances connues de l’assuré et
antérieures à la conclusion du contrat. Par contre, toutes les aggravations ou
modifications du risque intervenues après la conclusion du contrat ne sont pas
à déclarer.

b) Le paiement de la prime :

Le souscripteur s’engage à payer les primes prévues au contrat selon la


périodicité de son choix ou en une seule fois à la souscription.
Lorsque la prime est périodique, elle est payable d’avance dans les 10 jours
suivant son échéance.
La prime est portable : elle doit être payée au domicile de l’assureur ou de son
mandataire titulaire d’un mandat écrit (art. 14 du Code CIMA).
. Les conséquences du non-paiement de la prime :
En assurance vie, l’assureur n’a pas d’action pour exiger le paiement de la prime.
Lorsqu’une prime n’est pas payée dans les 10 jours suivant son échéance,
l’assureur déclenche la procédure de mise en demeure (art. 73 du Code CIMA).
Si cette procédure est épuisée alors que le souscripteur n’a pas réagi, l’assureur
peut envisager trois solutions selon que le contrat possède ou non une valeur
de rachat :

1er cas : Le contrat n’a pas de valeur de rachat (inexistence ou insuffisance)


Dans ce cas, l’assureur résilie purement et simplement le contrat.
Les primes déjà encaissées restent acquises à l’assureur et le souscripteur ne
reçoit aucune indemnisation de la part de l’assureur.
2e cas : Le contrat a une valeur de rachat
Dans ce cas, l’assureur peut proposer le rachat ou mettre le contrat en
réduction. Mais s’il trouve que la valeur de rachat est inférieure au montant brut

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 52


AM 2020
mensuel du SMIG, l’assureur peut d’office substituer le rachat à la réduction
(art. 74).
A.4.3.2 Les obligations de l’Assureur

a) L’obligation d’information du souscripteur :

Dans le souci de protéger les assurés, la loi exige de l’assureur une transparence
en l’obligeant à informer clairement le souscripteur à la souscription et pendant
la vie du contrat.
Cette obligation d’information peut porter notamment sur :
- la communication des valeurs de rachat des 8 premières années, dans la
proposition et dans la police à la souscription du contrat (art.65 du Code CIMA),
- la possibilité de renonciation offerte au souscripteur 30 jours après la signature
de la proposition ou de la police en joignant à la proposition le modèle de lettre
de renonciation (art. 65 du Code CIMA),
- la communication au souscripteur chaque année de la valeur de rachat, de la
valeur de réduction, des capitaux garantis et de la prime pour les contrats à
primes périodiques.
L’assureur doit préciser dans cette communication en termes clairs et précis, ce
que signifient les opérations de rachat et de réduction et quelles sont leurs
conséquences légales et contractuelles (art. 75 du Code CIMA).
Cette communication est faite sur demande du souscripteur lorsque le contrat
est à prime unique ou est réduit.
Il est demandé à l’assureur de faire référence à cette obligation d’information
dans le contrat (art. 75 du Code CIMA).

b) L’obligation de paiement des sinistres :

Dès que les formalités de déclaration ont été accomplies, l’assureur est tenu de
payer les prestations prévues au contrat dans le délai convenu.

Formalités de déclaration :

Lorsque le risque se réalise ou lorsque le contrat arrive à échéance, il est du


devoir du bénéficiaire d’en faire la déclaration à l’assureur et d’apporter la
preuve de l’exigibilité des prestations.
- Pour les assurances en cas de vie, le bénéficiaire doit prouver que l’assuré
était en vie à la date terme du contrat.
Si l’assuré est égal au bénéficiaire, la seule présence de celui-ci suffit.
Par contre, si l’assuré est différent du bénéficiaire, celui-ci doit fournir un
certificat de vie de l’assuré, soit le cas échéant un acte de décès de l’assuré
prouvant que le décès de ce dernier est intervenu après le terme du contrat.
- Pour les assurances en cas de décès, le bénéficiaire devra fournir un acte de
décès et un certificat de genre de mort.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 53


AM 2020
Dans les deux cas, il peut être demandé au bénéficiaire de fournir la police
d’assurance pour éviter des erreurs. En cas d’erreur, l’article 79 protège
l’assureur.

II.3.2- L’ASSURANCE VIE COLLECTIVE

A – GENERALITES

Les assurances vie groupe ou assurances vie collectives sont constituées des
contrats d’assurance vie qui couvrent un grand nombre de personnes contre
des risques bien définis, par la signature d’un seul contrat entre une personne
morale et une compagnie habilitée à pratiquer ce genre d’opérations. Ainsi,
l’assureur prend autant d’engagements qu’il y a de personnes.
L’assurance groupe vie a pris véritablement forme aux Etats- Unis au début des
années 1900. Initialement, les assurances vie groupe étaient uniquement
souscrites pour les personnels des grandes entreprises. Par la suite, elles ont
été souscrites par des organismes de crédit, notamment les banques pour la
garantie en cas de décès de leurs clients emprunteurs. Depuis lors, le
développement de la branche collective a pris un essor considérable compte
tenu de ses atouts à savoir :
- En tant que moyen collectif de prévoyance ou de préparation de la retraite, la
souscription de contrats groupe par une entreprise renforce sa politique sociale.
- L’assurance groupe décès constitue pour les organismes de crédit, notamment
les banques un moyen de parer aux conséquences du décès prématuré d’un
emprunteur.
- L’assurance groupe par sa nature permet de minimiser le risque d’anti-
sélection notamment dans le cas où le contrat est à adhésion obligatoire.
- Les primes payées dans le cadre d’un contrat groupe sont nettement
inférieures aux primes payées dans le cadre des contrats individuels de même
nature.
- Une fiscalité souvent plus incitative qu’en branche individuelle.
Cependant, le Code CIMA dans sa version actuelle ne réglemente pas
suffisamment cette activité. Seul le titre IV dudit Code et constitué que de quatre
articles (95 à 98) fait mention de cette importante activité en terme de
possibilités de croissance. L’article 95 en donne la définition et précise
clairement les risques pouvant être couverts dans le cadre d’un contrat groupe.

A.1) DEFINITION (article 95 du code CIMA)


Est un contrat d’assurance groupe, le contrat souscrit par une personne morale ou
un chef d’entreprise en vue de l’adhésion d’un ensemble de personnes répondant à
des conditions définies au contrat, pour la couverture des risques dépendant de la
durée de la vie, des risques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne ou

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 54


AM 2020
liés à la maternité, des risques d’incapacité de travail ou d’invalidité ou du risque
chômage.
Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec le souscripteur.

A.2) PRINCIPALES CARACTERISTIQUES D’UN CONTRAT GROUPE

De la définition ci-dessus, il ressort les principales caractéristiques suivantes de


l’assurance groupe :
1) Le souscripteur d’un contrat groupe est nécessairement une personne morale
ou une personne physique agissant au nom d’un groupe.
2) Dans un contrat collectif, il est obligatoire que les adhérents aient un lien de
même nature avec le souscripteur et non entre les adhérents eux-mêmes. Ainsi,
un contrat d’assurance groupe n’est pas un simple regroupement de contrats
individuels, mais un contrat souscrit pour un ensemble de personnes. Sans un
tel lien, on ne peut pas parler d’assurance groupe. Dans la pratique le lien qui
unit le souscripteur et les adhérents est souvent contractuel : un contrat de
travail, un contrat de prêt conclu avec un organisme de crédit, l’adhésion à une
association,
etc.
3) En plus de l’obligation de l’existence d’un lien de même nature entre le
souscripteur et les adhérents dans un contrat d’assurance groupe, l’ensemble
des adhérents doit répondre à des conditions définies au contrat. Il ne suffit
donc pas d’avoir un lien de même nature avec le souscripteur que les autres
adhérents, il faut en plus répondre à des conditions définies au contrat.
4) La définition ci-dessus précise également les risques pouvant être couverts
par un contrat groupe à savoir :
- les risques qui dépendent de la durée de la vie humaine
- les risques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne ou liés à la
maternité.
- les risques d’incapacité de travail ou d’invalidité.
- le risque chômage
Le premier type de risques garantis par un contrat groupe relève de l’assurance
vie. Les deuxième et troisième types relèvent de l’assurance non vie,
précisément de la branche Accidents et de la branche maladie. Le dernier type
de risque cité relève également de l’assurance non vie, plus précisément de la
branche 16 du Code CIMA (pertes pécuniaires diverses Art. 328).
Ainsi il apparaît clairement qu’un contrat groupe peut couvrir soit des garanties
vie uniquement, soit des garanties non vie ou soit à la fois des garanties vie et
non vie. Dans ces conditions, compte tenu de la spécialisation des branches
(article 326 du Code CIMA), un contrat groupe garantissant des prestations en
cas de décès, des remboursements de frais médicaux (maladie) et des
prestations chômage ne peut être conclu par une seule et même société
d’assurance. Dans ce cas l’intervention de deux sociétés au moins est
absolument nécessaire. Il faut noter que la possibilité offerte aux compagnies
vie de commercialiser des risques complémentaires (article 328-2 du Code)
ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 55
AM 2020
résout partiellement le problème lorsque le contrat groupe ne comporte pas la
garantie des frais médicaux et le risque chômage.
Ici, dans ce chapitre portant sur les assurances vie, nous nous limiterons
naturellement aux contrats groupe vie, c'est-à-dire aux contrats groupe
souscrits pour la couverture des seuls risques dépendant de la durée de la vie
humaine avec éventuellement des risques complémentaires définis à l’article
328-2 du Code.

A.3) LES INTERVENANTS A UN CONTRAT GROUPE

Comme l’assurance vie individuelle, l’assurance vie collective fait intervenir


plusieurs personnes juridiquement distinctes :
− l’assureur et le souscripteur comme les parties au contrat. Ce sont les deux
signataires du contrat.
− Les adhérents et les bénéficiaires qui sans être véritablement parties du
contrat, y sont intéressés. On pourrait les appeler les partenaires au contrat.

1) Les signataires du contrat :

- L’assureur: idem assurance individuelle


- Le souscripteur ou la contractante: c’est la personne qui conclut le contrat
pour l’ensemble des personnes du groupe. En assurance groupe, c’est
forcément une personne morale ou d’un chef d’entreprise (ou une personne
agissant d’un ensemble de personne) contrairement à l’assurance vie
individuelle. Le souscripteur d’une assurance contrat groupe ne peut pas être
une personne physique agissant à titre individuel. Dans la pratique, on distingue
quatre (04) grandes catégories de souscripteurs, à savoir :
− un employeur (entreprises)
− un organisme professionnel (syndicat ou association professionnelle)
− un établissement de crédit (banque, etc.)
− une association (culturelle, sportive, etc.)

2) les partenaires au contrat :


- Les adhérents : ce sont les assurés du contrat. Les risques garantis au
contrat reposent sur leurs têtes. Ils doivent remplir les mêmes conditions que
l’assuré d’un contrat d’assurance vie individuel. Les adhérents doivent avoir un
lien de même nature avec le souscripteur (exemple : contrat de travail, contrat
de prêt, affiliation à une association).
- Les bénéficiaires : comme en assurance individuelle, ce sont les personnes
qui perçoivent les prestations de l’assureur en cas de réalisation du risque. Leurs
droits, leurs conditions de désignation, d’acceptation et de révocation sont les
mêmes qu’en assurance vie individuelle. Ici, il faut noter que le bénéficiaire n’est
pas toujours désigné par le souscripteur. C’est le cas des contrats groupe décès
souscrits par des entreprises. C’est l’adhérent qui choisit le bénéficiaire.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 56


AM 2020
Par contre, dans un contrat souscrit par un organisme de crédit pour la
couverture des prêts qu’il accorde à sa clientèle, c’est le souscripteur qui choisit
le bénéficiaire, en l’occurrence, lui-même.

A.4) LA FORME DES PRIMES ET DES PRESTATIONS

La prime et les sommes assurées d’un contrat groupe ont les mêmes formes
qu’en assurance grande branche.

B - PRINCIPAUX CONTRATS COLLECTIFS

Théoriquement tous les principaux contrats individuels d’assurance décrits


précédemment peuvent être souscrits sous la forme collective, c’est-à-dire
souscrits par une personne morale ou un chef d’entreprise pour un ensemble
de personnes ayant un lien de même nature avec le souscripteur et remplissant
des conditions définies au contrat. Cependant, dans la pratique, tous les
contrats vie individuels ne sont pas couramment commercialisés sous la forme
collective. En général, les compagnies commercialisent les contrats groupe
suivants :
− contrat groupe décès entreprise ou prévoyance entreprise
− contrat groupe décès liés à des opérations financières
− contrat de retraite à cotisations définies
− contrat de retraite à prestations définies
− contrat indemnité de fin de carrière (IFC).

Ces contrats peuvent être classés en contrat groupe décès ou prévoyance


collective (pour ce qui concerne les deux premiers types de contrats), et contrat
groupe retraite complémentaire (regroupant les trois derniers types de
contrats).
Chacun des contrats des deux groupes pouvant comporter des garanties
complémentaires comme celles décrites dans les contrats de la grande branche.

B.1 - CONTRATS GROUPE RETRAITE COMPLEMENTAIRE

Dans la plupart des pays de notre zone, la couverture du risque vieillesse


(retraite) est assurée par une caisse de Sécurité Sociale, notamment en ce qui
concerne le secteur privé. Les prestations de ces caisses n’étant pas toujours
suffisantes, les entreprises souscrivent des contrats groupe retraite (dits retraite
complémentaire) auprès des compagnies d’assurance qui permettent à celles-ci
de constituer une retraite au profit de la totalité ou d’une catégorie de salariés.
Par ailleurs ces mêmes entreprises pour couvrir certaines obligations sociales
(indemnité de licenciement, indemnité de départ à la retraite etc…) envers leur
personnel dans le cadre d’une convention collective, d’un contrat de travail ou

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 57


AM 2020
tout autre accord, font également recours à des contrats groupe retraite. On
distingue :
- les contrats retraite à cotisations définies,
- les contrats retraite à prestations définies.
- Les contrats indemnité de fin de carrière
B.1.1 - LES CONTRTATS RETRAITE A COTISATION DEFINIES

a) Objet : ce contrat permet à une entreprise de constituer, au profit de tout


ou une partie de son personnel, une retraite complémentaire sous forme de
rente viagère réversible ou non.
b) Cotisations : les cotisations sont fixées en pourcentage du salaire
mensuel.
Le taux de cotisation est uniforme pour l’ensemble des salariés ou par catégorie.
Ce taux peut comporter une quote-part de l’Employeur et une quote-part du
salarié, ou pris en charge totalement par l’employeur seul. Le choix du taux de
cotisation n’est pas définitif, il peut varier en hausse ou en baisse, en fonction
de la politique sociale de l’entreprise. Les cotisations sont prélevées
périodiquement par l’entreprise pour l’ensemble des salariés concernés. Elles
sont ensuite reversées en totalité à la compagnie d’assurance. Ici donc les
cotisations sont fixées d’avance d’où le nom de retraite à cotisations définies.
Par contre le montant des prestations au terme à verser à chaque salarié est
incertain : il dépend de la carrière de celui-ci (durée, évolution des salaires) et
des résultats financiers.

c) Fonctionnement pendant la période d’activité

c.1) constitution de l’épargne

Pour chaque salarié en activité, l’assureur ouvre un compte individuel alimenté


(pendant la période d’activité du salarié) par :
- les cotisations nettes de chargement
- les intérêts et la participation bénéficiaire
Ainsi chaque compte fonctionne exactement compte un contrat individuel vie
épargne. En plus des cotisations régulières, le contrat peut prévoir la possibilité
d’effectuer des versements exceptionnels pour des collaborateurs âgés et ayant
déjà passé un grand nombre d’années dans l’entreprise à la mise en place du
contrat et qui du fait de leur âge avancé cotiseront sur une durée insuffisante
pour avoir une retraite conséquente à la durée de leur carrière.

c.2) les droits acquis en cours de contrat :

Dans le Code CIMA, il n’y a pas de dispositions relatives à la gestion des droits
acquis dans un contrat groupe retraite à cotisations définies. En se référant à la
pratique, on peut noter les points suivants :
ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 58
AM 2020
- rachat : il n’y a pas de rachat dans le cas d’un contrat groupe retraite dont
les prestations sont liées à la cessation d’activité, sauf dans trois cas :
. la cessation d’activité non salarié à la suite d’une liquidation judiciaire
. Invalidité du salarié (2ème ou 3ème catégorie)
. l’expiration des droits du salarié au allocations de chômage en cas de
licenciement.
- Maintien des droits : le salarié conserve le bénéfice de ses droits même
lorsqu’il quitte l’entreprise avant son départ à la retraite.
Il peut opter pour :
. garder son compte en l’état auprès de son ancien patron. Dans ce cas, son
compte continue à se capitaliser jusqu’à l’âge de la retraite.
. transférer son compte.

- Décès : en cas de décès du salarié avant la retraite, l’épargne acquise est


versée au(x) bénéficiaires(s) désigné(s).

d) Fonctionnement en phase de service de la retraite : la liquidation


de la retraite intervient au moment où l’adhérent atteint l’âge de la
retraite, ou au moment où il est atteint d’une invalidité. La prestation de
retraite est versée sous forme de rente viagère constituée de façon
différente selon les contrats. Il existe essentiellement deux formules :

d.1) Le système de rentes viagères différées : Chaque cotisation versée


est transformée immédiatement en unité de rentes calculées en fonction de
l’âge au moment de chaque versement. Ces différentes rentes cumulées et
revalorisées à chaque exercice selon les résultats techniques et financiers
constituent la rente servie au moment du départ à la retraite.
d.2) Le système de l’épargne bloquée : A la date de départ à la retraite le
capital épargné dit capital constitutif de rente, est converti sous forme d’une
rente viagère. Le montant de la rente dépend de la table de mortalité utilisée,
du taux technique utilisé, des frais de gestion et de la participation aux
bénéfices.
B.1.2 - LES CONTRATS RETRAITE A PRESTATIONS DEFINIES

Les contrats groupe retraite à cotisations définies garantissent au salarié


arrivant à la retraite, un revenu différé qui dépend des cotisations qu’il a versées
pendant qu’il travaillait et qui n’a aucun lien avec son dernier revenu à son
départ à la retraite. En effet, dans un régime à cotisations définies, le coût de
financement des retraites (cotisations) est maîtrisé mais pour chaque salarié le
montant de la retraite est incertain car il dépend de l’évolution de son salaire,
du montant et du nombre de cotisations et des produits financiers. Ce qui
constitue un inconvénient pour les contrats groupe retraite à cotisations
définies. Pour palier cet inconvénient, les assureurs vie ont mis en place des
contrats groupe retraite dits contrats à prestations définies. Dans ces contrats

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 59


AM 2020
à l’inverse des contrats à cotisations définies, pour chaque salarié, l’assureur
s’engage sur un montant de retraite déterminé à l’avance, exprimé en
pourcentage du dernier salaire d’activité et lié à la durée de l’activité dans
l’entreprise. Dans ces contrats, il y a donc une obligation de résultat
(contrairement aux contrats à cotisations définies où il y a une obligation de
moyen sans prestations définies au terme) portant sur les prestations définies
au terme du contrat d’où le nom de contrats retraite à prestations définies.

a) Objet : les contrats Retraite à prestations définies garantissent à tout ou


une partie du personnel d’une entreprise, une retraite complémentaire sous
forme de rente viagère égale à un certain pourcentage du dernier salaire.
L’objectif est de rapprocher le niveau des ressources du retraité du montant de
son dernier salaire de fin de carrière. Pour cela, dans ces plans de retraite, les
prestations sont liées au dernier salaire d’activité du salarié. On distingue
généralement deux formes de retraite à prestations définies :

- les régimes différentiels (ou régimes chapeaux) : constitution d’un


complément de retraite aux régimes obligatoires de base afin d’obtenir une
pension égale à un certain pourcentage du dernier salaire d’activité
Exemple : Retraite = 70% du dernier salaire de fin de carrière - Montant de la
pension acquis dans les régimes de base
Si le régime de base obligatoire est celui de la Sécurité sociale ivoirienne par
exemple, la pension de retraite sera de 43,49% au bout de 30 ans de carrière.
Par conséquent la retraite garantie sera de 36,51%
- les régimes additifs : les prestations garanties sont indépendantes du
montant des retraites versées par les régimes obligatoires. Il s’agit d’un
supplément de retraite exprimé en pourcentage du dernier salaire de fin de
carrière et qui viendra s’ajouter à la pension d’un régime de base obligatoire ou
d’autres pensions légales.
Exemple : Retraite garantie : 0,5% du dernier salaire annuel par année
d’ancienneté. Soit une retraite de 15% du dernier salaire pour une carrière de
30 ans. Par exemple dans le régime obligatoire en Côte d’Ivoire, la pension de
retraite est de 43,49% au bout de 30 ans de carrière. Par conséquent la retraite
sera de 58,51%.

b) Cotisations : dans les contrats retraite à prestations définies, le montant


des cotisations ne peut être définitivement déterminé à l’avance. Il est fonction
du niveau des engagements de l’entreprise qui lui-même est déterminé à la
suite d’études actuarielles basées sur des paramètres dont les plus importants
sont : l’évolution des salaires, les dates de naissance des salariés, l’ancienneté
des salariés, la probabilité de présence du salarié au moment de son départ à
la retraite (table de mortalité et taux de rotation du personnel). Au départ,
l’assureur va faire une évaluation du montant des cotisations qu’il ajustera
régulièrement en fonction de l’évolution des paramètres indiqués ci-dessus.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 60


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c) Fonctionnement pendant la période d’activité :

c.1) Constitution de l’épargne : l’assureur crée un fonds collectif. Les


cotisations versées par le contractant (déductions faites des charges), les
intérêts et la participation au bénéfice technique et financier vont alimenter le
fonds.
Lorsqu’un salarié arrive à la retraite, il est prélevé sur le fonds le capital
constitutif nécessaire à la liquidation de la retraite dudit salarié. Contrairement
aux contrats de retraite à cotisations définies, l’assureur ne constitue pas de
compte individuel pour chaque salarié. Ici, les cotisations ne sont pas
individualisées. Elles forment un seul compte global dit fonds collectif.

c.2) les droits acquis en cours de contrat : les contrats groupe retraite à
prestations définies étant généralement financés par l’employeur seul, et
compte tenu de la gestion non individualisées des adhérents, les droits acquis
dans ces contrats ont un caractère virtuel. En d’autres termes, le versement des
prestations est conditionné par la présence du salarié dans l’entreprise lors de
son départ à la retraite.

d) Fonctionnement en phase de service de la retraite : Ici le montant de


la rente est prédéterminé (égal généralement à un pourcentage du salaire de
fin de carrière dont le mode de calcul est défini au contrat). L’assureur va
calculer le capital constitutif de rente en fonction du tarif en vigueur. Une fois
le capital constitutif calculé, l’assureur en prélève le montant dans le fond
collectif dédié au contrat et l’affecte à un deuxième fonds dit « fonds de service
des rentes ».

B.1.3 - LES CONTRATS INDEMNITE DE FIN DE CARRIERE (IFC)

a) Objet : les employeurs ont généralement l’obligation de verser à leurs


salariés, lors de leur départ à la retraite, une indemnité prédéfinie en fonction
d’un certain nombre de paramètres. Afin d’être en mesure de respecter ses
engagements envers ses salariés, l’employeur va souscrire un contrat de type «
prestations définies » garantissant le versement d’un capital de fin de carrière
(exemple un mois de salaire de fin de carrière après cinq ans d’ancienneté).

b) Cotisations et fonctionnement : les contrats IFC fonctionnent de la même


manière que les contrats à prestations définies à la seule différence que les
prestations sont versées sous forme de capital.

Remarque : Dans les contrats groupe à prestations définis et les contrats IFC,
le versement des prestations est très souvent conditionné par la présence du
salarié au moment de son départ à la retraite.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 61


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Remarque : Les fonds de pension

Un fonds de pension est une entité (personne morale) dotée d’une nature
juridique propre ayant pour unique objet la couverture et la gestion financière
des engagements des plans de retraite d’entreprise.
Les fonds de pension dans leur fonctionnement technique ne sont pas des
entités nouvelles. En effet, ils ne font que gérer des contrats groupe retraite à
cotisations ou à prestations définies décrits ci-dessus mais souscrits dans un
cadre légal très précis. Il faut noter que certaines grandes entreprises
désignaient déjà par fonds de pension, les régimes de retraite à cotisations
définies mis en place pour leurs salariés et gérés en interne par elles. La
nouveauté est donc la définition légale d’un cadre juridique prudentiel par l’Etat
permettant de garantir une plus grande sécurité aux futurs retraités.
Aujourd’hui, on en parle de plus en plus notamment en France (ils existent déjà
en grand nombre dans les pays anglo-saxon) en raison du vieillissement de la
population et de la baisse des rendements de régimes de retraite par répartition
constatés dans ce pays. La montée en puissance du débat sur les fonds de
pension répond à un besoin urgent de compléter les retraites actuelles par
répartition par un système en capitalisation. En France, un décret récent relatif
à la création des fonds de pension vient de paraître.
Ce décret donne de façon détaillée les règles de gestion administrative,
technique et financières de ce qu’on appelle « groupement d’épargne populaire
» et qu’on pourrait appeler les « fonds de pension à la française ».

B.2 CONTRATS GROUPE DECES

Dans la zone CIMA, la majorité des contrats groupe décès sont soit des contrats
souscrits par des entreprises, associations ou syndicats au profit de leurs
membres, soit des contrats souscrits par des organismes de crédit pour la
couverture des prêts qu’ils accordent à leurs clients. On rencontre donc
principalement deux types de contrats groupe décès à savoir :
- Le contrat Prévoyance Entreprise ou groupe décès entreprise
- Les contrats groupe décès lié à des opérations financières.

B.2.1 CONTRAT PREVOYANCE ENTREPRISE

a) Objet : C’est un contrat groupe souscrit par une entreprise au profit de


son personnel et par lequel, en cas de décès d’un salarié, l’assureur
garantit le paiement d’un capital ou d’une rente aux bénéficiaires désignés
(généralement conjoints et/ou enfants) du salarié décédé.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 62


AM 2020
b) Risques couverts et nature des prestations généralement accordées :

b.1) Le décès de l’assuré :


Le décès de l’assuré constitue le risque principal. Les prestations garanties par
l’assureur dans ce cas, peuvent revêtir la forme d’un capital ou d’une rente.
b.1.1) Prestations en capital (capital décès de base) :
Dans ce cas, le contrat groupe décès prévoit le versement d’un capital au(x)
bénéficiaire(s) désigné(s) en cas de décès de l’assuré dit capital de base.
Pour un groupe salarié, le montant de ce capital est généralement lié soit au
salaire et à la situation de famille du salarié ou soit fixé forfaitairement par
catégorie de personnel. Dans les deux cas, des majorations de capital par enfant
à charge peuvent être prévues.

Exemples :

1) Garanties en fonction du salaire et de la situation de famille

100 % du salaire annuel pour les célibataires, veuf ou divorcé


150 % du salaire annuel pour les mariés avec une majoration de 25 % du salaire
annuel par enfant à charge.
Ainsi pour un salarié marié, père de deux enfants et ayant un salaire annuel de
24 000 000 FCFA, les capitaux garantis seront de 48 000 000 FCFA.

2) Garanties forfaitaires
60 000 000 FCFA pour les cadres
20 000 000 FCFA pour les agents de maîtrise
5 000 000 FCFA pour les autres catégories

b.1.2) Prestations en rente


Le décès de l’assuré donne lieu au service d’une rente viagère au bénéfice du
conjoint survivant tant qu’elle reste non mariée (dite rente de veuve) ou service
d’une rente à chaque enfant de l’adhérent décédé tant qu’il poursuit les études
(dite rente d’orphelin). Dans les deux cas, le montant de la rente est un
pourcentage du salaire annuel de l’adhérent au décès. Pour la rente d’orphelin
le pourcentage de salaire garanti est fonction de l’âge de chaque enfant.

Remarques :
1) Comme en assurance vie individuelle, dans le but d’une prévoyance complète,
la garantie de base décès peut être compléter par les garanties complémentaires
« décès accidentel » et « décès par accident de la circulation ».
2) Il arrive que certains contrats prévoient des prestations en cas de décès du
conjoint ou d’un enfant de l’assuré.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 63


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b.2) Autres risques et prestations (à développer)
- l’incapacité de travail
- l’invalidité
- maladie

B.2.2 CONTRATS GROUPE DECES LIES A DES OPERATIONS


FINANCIERES

L’assurance vie intervient de plus en plus dans les opérations des organismes
financiers autre que les compagnies d’assurance. En plus de son domaine
d’intervention classique à savoir la couverture des prêts bancaires, d’autres
opérations financières font appel à l’assurance groupe décès. On distingue :
- Les contrats liés à des opérations d’épargne
- Les contrats liés au solde des comptes bancaires (comptes parrainés)

B.2.2.1 LES CONTRATS LIES A DES OPERATIONS DE CREDITS : LES


CONTRATS GROUPE DECES EMPRUNTEURS

L’assurance vie est devenue aujourd’hui un élément fondamental dans la mise


en place des crédits par la garantie qu’elle offre aux organismes de crédit quant
au risque de décès, d’incapacité temporaire de travail, d’invalidité liés à la
personne de leurs débiteurs. Si l’organisme de crédit est en mesure d’estimer le
risque d’insolvabilité d’ordre économique de son débiteur, il reste impuissant
face au décès prématuré de celui-ci avant d’avoir remboursé son prêt. C’est
pour cela que les organismes de crédit se sont entièrement tournés vers les
assureurs vie pour garantir les risques inhérents à la personne physique de leurs
débiteurs.
Aujourd’hui, partout dans le monde, les banquiers et les assureurs ont mis en
place des conventions pour la couverture des prêts bancaires.

a) objet : le contrat d’assurance groupe décès emprunteur est un contrat


d’assurance groupe souscrit par un organisme de crédit auprès d’une société
d’assurance, au profit de ses débiteurs ou emprunteurs. Il détermine toutes les
conditions de garanties : nature des risques couverts, groupe assuré, éventail
des garanties, caractéristiques des prêts, condition d’affiliation à l’assurance,
prise d’effet et durée des garanties, formalité médicale d’acceptation, etc…
Le contrat est de durée un an, et se renouvelle ensuite, par tacite reconduction,
par périodes annuelles successives. Mais chaque assuré est couvert pour la
durée de son prêt.
Les garanties pratiquées dans ce contrat sont multiples et fonction de la nature
du prêt.

b) Risques couverts et nature des prestations généralement accordées :

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 64


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b.1) le décès ou l’invalidité absolue définitive
Ce sont les deux risques principalement pratiqués en zone CIMA dans les
contrats groupe décès emprunteur. En cas de décès ou d’invalidité absolue
définitive d’un assuré, le contrat garanti à l’organisme prêteur l’une des
prestations suivantes :
- soit le capital restant dû en principal
Il s’agit du montant non amorti du prêt tel qu’il figure au tableau
d’amortissement au jour du décès (capital initial diminué des remboursements
arrivés à échéance)
- soit les échéances restant dues au jour du décès
Il s’agit du montant total des échéances non réglées, intérêts compris pour les
prêts amortissables.
- soit un montant intermédiaire défini contractuellement
Il s’agit en général :
- soit du capital restant dû majoré d’un certain pourcentage permettant de
compenser les intérêts que la banque n’a pas perçu entre le jour du paiement
effectif des sommes dues par l’assureur ;
- soit du capital initialement prêté, augmenté des intérêts dus, depuis le début
du prêt si le paiement de ceux-ci a été prévu lors du remboursement définitif,
ou depuis la dernière échéance s’ils sont réglés périodiquement,
- soit le montant du prêt initial sans tenir compte des remboursements déjà
effectués. Dans ce dernier cas, l’organisme de crédit et les ayants droits de
l’assuré (ou des bénéficiaires désignés par lui) se partagent le capital versé par
l’assureur. C’est le cas le plus simple à gérer, mais la prime est plus élevée.

b.2) L’incapacité de travail


Le contrat garantit à l’organisme prêteur, lorsqu’un assuré se trouve dans un
état de santé tel qu’il lui permet de bénéficier d’indemnités journalières, la
substitution de l’assureur à l’assuré pour le paiement des traites échues pendant
la durée de l’arrêt de travail après un délai de franchise défini au contrat.
b.3) L’invalidité permanente partielle (IPP)
Lorsque l’assuré se trouve dans un état d’invalidité permanente partielle,
l’assureur se substitue à lui pour verser à l’organisme prêteur, tout ou partie des
termes (ou les échéances d’intérêts) échus.
b.4) La perte d’emploi (garantie chômage)
Des garanties peuvent être prévues dans le contrat groupe décès crédit en cas
de perte d’emploi de l’assuré et consister en :
- un report des échéances en fin de prêt
Cette garantie a pour objet de prévoir le paiement à l’organisme financier des
seuls intérêts courant pendant la période de chômage, suite à un report
d’échéance accordé par l’organisme prêteur à son client. Ceci a pour effet de
reporter les échéances impayées à la fin du tableau d’amortissement et de
prolonger d’autant les garanties en cas de décès.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 65


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- Une prise en charge partielle ou totale de celles-ci, lorsque l’assuré se trouve
au chômage, par période de chômage ou pour un maximum d’indemnisation
pour la durée totale d’amortissement du prêt.
Cette garantie n’est pas très commercialisée dans notre zone.
B.2.2.2 LES CONTRATS LIES A DES OPERATIONS D’EPARGNE
La constitution d’un plan d’épargne peut s’apparenter au contrat de prêt
classique. En effet, la personne s’engage à verser selon une périodicité définie
à l’avance, pendant une durée déterminée au contrat, un montant convenu.
Ce type de contrat vise à couvrir les risques décès, invalidité absolue et
définitive, incapacité de travail ou invalidité, des titulaires de comptes d’épargne,
l’assureur intervenant en lieu et place du débiteur pour effectuer les versements
prévus par le plan.
- En cas de décès ou d’invalidité absolue et définitive
L’assureur groupe garantit à l’organisme bancaire, le versement du cumul des
paiements restant à effectuer au moment du décès ou de la mise en invalidité
absolue et définitive. Le montant du capital ainsi déterminé devient
immédiatement disponible pour les bénéficiaires de l’assurance, le plan étant
interrompu.
- En cas d’incapacité de travail ou d’invalidité
L’assureur groupe se substitue au débiteur frappé d’incapacité de travail ou
d’invalidité, après une franchise (le plus souvent de 90 jours), pour effectuer les
versements périodiques prévus au plan d’épargne et venant à échéance durant
la période de l’incapacité.
Cette garantie permet à l’assuré de poursuivre la constitution d’un capital dans
le délai prévu, et donc de bénéficier des avantages financiers (exemples : prêts,
primes…) prévus au terme.
Les primes d’assurance sont souvent fixées en fonction de l’engagement annuel
et par tranche d’âges.

B.2.2.3 LES CONTRATS LIES AU SOLDE DES COMPTES BANCAIRES (OU


CONTRATS COMPTES PARRAINES).

Ces contrats permettent d’assurer en cas de décès, des déposants d’une


banque, pour des capitaux fonction du solde moyen de leur compte sur une
période donnée.
Dans la pratique, le contrat garantit le solde du compte à une date déterminée,
de préférable la moyenne de ce solde au cours du trimestre civil précédant la
date du décès. Il prévoit en général des montants maximum et minimum de
garantie.
Ces plafonds doivent s’appliquer normalement à l’ensemble des comptes ouverts
au nom d’une même personne dans une banque déterminée. Et s’il y a comptes
joints, il est spécifié que la garantie n’est accordée qu’en cas de décès d’un des
titulaires nommément désigné. L’extension de la garantie à tous les titulaires
entraîne le paiement de la prime par chacun de ceux-ci.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 66


AM 2020
Pour garantir le décès par accident, le solde du compte au jour de l’accident
peut servir de base de garantie.
Le montant maximum est défini pour éviter une trop grande dispersion des
capitaux garantis. Le montant minimum défini est payable quel que soit la
position du compte au moment du décès (débiteur ou créditeur).

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 67


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II.4 LA BRANCHE CAPITALISATION

II.4.1 DEFINITION ET REMARQUES

a) Définition :
Le code CIMA en son article 328 définit la branche capitalisation comme « toute
opération d’appel à l’épargne en vue de la capitalisation et
comportant, en échange de versements uniques ou périodiques,
directs ou indirects, des engagements déterminés quant à leur durée
et à leur montant ».

b) Remarques :
1) Il ressort clairement de la définition ci-dessus que la capitalisation est une
opération purement financière qui n’est pas une opération d’assurance et encore
moins une opération d’assurance vie car la notion de risque est exclue et les
engagements couverts ne dépendent pas de la durée de la vie humaine. Elle est
néanmoins régie par le Code CIMA qui la définie comme une branche (branche
23) et pouvant être pratiquée par les compagnies d’assurance vie. Il ne faut
cependant pas confondre la branche capitalisation et la branche vie. Nous
l’avons présentée ici dans le chapitre portant spécialement sur la branche vie
parce que les compagnies d’assurance vie sont habilitées à la pratiquer.
2) La capitalisation, en tant qu’opération purement financière, les sociétés
d’assurance vie ne sont pas les seuls organismes habilités à la pratiquer. Ainsi
tous les établissements financiers peuvent la pratiquer.
3) Les compagnies d’assurances vie souhaitant pratiquer cette branche doivent
en principe demander l’agrément correspondant.
4) Il faut savoir distinguer la « capitalisation comme opération financière » de
la « capitalisation comme technique de gestion des assurances ». Ainsi bien que
la branche vie soit distincte de la branche capitalisation, elle est gérée par la
technique de capitalisation.
II.4.2 LE CONTRAT DE CAPITALISATION

a) Définition : Le contrat, bon ou titre de capitalisation est une opération par


laquelle, en échange de versement de cotisations déterminées à l’avance, une
société s’engage contractuellement à verser à l’adhérent ou au porteur un
montant déterminé à l’avance, soit à une échéance fixée à l’avance, soit avant
cette échéance si le contrat est désigné par tirage au sort. Ces contrats
constituent la branche capitalisation (branche 23 définie à l’article 328).
Le capital versé à la date terme de l’opération correspond au cumul des primes
versées, augmenté des intérêts (calculé par la méthode des intérêts composés)
et de la participation des assurés aux résultats techniques et financiers de la
société de capitalisation.

ASSURANCE VIE ET CAPITALISATION 68


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b) Principales caractéristiques
- Le contrat de capitalisation peut être au porteur (art. 9/ du Code CIMA),
contrairement aux contrats d’assurance sur la vie qui eux ne peuvent être au
porteur (art. 9 du Code CIMA). Le contrat de capitalisation pouvant être au
porteur, sa perte, son vol ou sa simple disparition comporte un risque non
négligeable. Le Code CIMA a prévu des dispositions pour réduire les effets
néfastes de ces événements aléatoires (art. 91 et 92 du Code CIMA).
- Le contrat de capitalisation peut comporter une clause de tirage au sort. Dans
ce cas, il est immédiatement versé au souscripteur le capital prévu au terme au
cas où son titre est tiré au sort. Bien sûr le calcul de la prime prend en compte
la probabilité de versement anticipé du capital terme par tirage au sort. Les
modalités (nombre, date, mécanismes, proportions de titres remboursés) du
tirage au sort lorsqu’il est prévu dans un contrat de capitalisation sont
strictement réglementées par le Code CIMA (articles 87 à 90)

Exemple : Soit un bon de capitalisation avec clause de tirage au sort qui en


contrepartie d’une prime unique de 100 000 F prévoit le paiement d’un capital
de 200 000 F dans 10 ans. Dans ces conditions, si le bon du souscripteur est
tiré au premier triage par exemple, il recevra immédiatement les 200 000 F
prévus au terme.

c) Les intervenants dans un contrat de capitalisation


Dans un contrat de capitalisation, il n’y a pas de notion d’assuré au vrai sens du
mot. En plus le décès du souscripteur ou du détenteur d’un bon de capitalisation
est un non-événement pour la société émettrice car les engagements financiers
pris par cette société continuent à courir jusqu’au terme initialement prévu sauf
si le rachat du bon est demandé entre temps.

d) Caractéristiques des primes et des prestations


Ce sont les mêmes qu’en assurance vie grande branche. En plus, dans les
contrats de capitalisation, les primes peuvent être à versements libres. Dans ce
cas, le souscripteur verse la prime qu’il veut et au moment qui lui convient.

e) Distinction entre contrat de capitalisation et contrat d’assurance vie


Le contrat, bon ou titre de capitalisation appartient à une branche spécifique (la
branche 23 dite capitalisation et définie à l’article 328 du Code CIMA). Les
contrats de cette catégorie bien qu’autorisés à être commercialisés par les
sociétés vie et soumis à des règles communes, ne sont pas des contrats
d’assurance vie dans lesquels le paiement de la prestation est subordonné au
décès ou à la survie d’une personne dite l’assurée. Outre la non exposition à un
risque lié à la vie humaine, le titre de capitalisation se distingue d’un contrat
d’assurance vie épargne pure par :
- la possibilité d’être au porteur
- la possibilité de remboursement par tirage au sort.
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- pas de garantie particulière en cas de décès.

II.4.3. ASPECTS TECHNIQUES

a) Table de mortalité :
Le contrat de capitalisation étant un contrat purement financier, le risque décès
n’intervient pas dans le calcul. On n’a donc pas besoin de table de mortalité.
Cependant le contrat de capitalisation peut, lorsqu’on a des tirages au sort sont
prévus, être assimilé au contrat mixte à certains égards. Dans les deux types de
contrat, les sommes garanties sont payables au terme, à moins qu’un
évènement qui ne dépend pas des contractants : tirage au sort dans les contrats
de capitalisation et décès dans les contrats mixtes ne vienne anticiper le
paiement des sommes garanties. La probabilité de tirage au sort jouera, dans
les bases techniques du contrat de capitalisation, le même rôle que la probabilité
de décès pour un contrat mixte.

b) Taux d’intérêt
Comme en assurance vie, il est garanti un taux d’intérêt dit taux d’intérêt
technique fixé à 3,5 % (art. 338 du Code CIMA).

c) La Prime
Dans un contrat de capitalisation, la prime et la périodicité de la prime sont
fixées par l’assuré. Le problème de calcul de la prime ne se pose donc pas.
L’assureur doit seulement calculer la prime nette à investir (dite prime investie)
en déduisant de la prime totale payée par l’assuré les chargements, taxes.
On a donc :
Prime investie = Prime TTC - chargements – Taxes

d) Les provisions mathématiques


Dans les contrats de capitalisation, les provisions mathématiques à une date
donnée sont égales à la valeur de l’épargne acquise

e) La participation aux bénéfices


Les contrats de capitalisation prévoient une participation des assurés aux
bénéfices techniques et financiers réalisés par l’entreprise dans le cadre de la
gestion de leur contrat.

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