Cours Fiscalite Des Entreprises Swiss Umef
Cours Fiscalite Des Entreprises Swiss Umef
Cours Fiscalite Des Entreprises Swiss Umef
Dr Honoré OUEDRAOGO
Expert senior en développement
des systèmes d’organisation
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CHAP PRELEMINAIRE : GENERALITES SUR LA FISCALITE DES ENTREPRISES
La fiscalité désigne l’ensemble des règles, lois et mesures qui régissent le domaine fiscal d’un pays.
Ainsi, la fiscalité se résume aux pratiques utilisées par un Etat ou une collectivité pour percevoir des
impôts et autres prélèvements obligatoires.
Le terme fiscalité, du latin « ficus », signifie petit récipient utilisé pour récupérer l’argent dans l’empire
romain. Du terme fiscalité est né également le mot fisc, qui désigne couramment l’ensemble des
administrations publiques chargées de la gestion de l’impôt.
Dans cette première partie du cours, nous évoquerons les points suivants :
- le cadre juridique de la fiscalité, un aperçu sur l’impôt, ses fonctions,
- les différentes classifications des impôts et taxes,
- des éléments de techniques fiscales
- la gestion fiscale de l’entreprise
En somme, comme le dit le Professeur F. Michel SAWADOGO, « le droit fiscal est une matière
du droit public baignant dans le droit privé »
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b) le principe de la compétence liée de l’administration : l’administration ne peut et ne doit agir
que dans le cadre de ses missions et attributions prévues par la loi et les règlements.
N.B. : le principe de l’annualité n’entache pas la validité des dispositions fiscales antérieures qui restent
applicables permanemment tant qu’elles n’ont pas été modifiées ou abrogées.
Ce principe n’interdit pas non plus le recouvrement de l’impôt au-delà de l’année pour laquelle
il a été voté et sa perception autorisée.
d) le principe d’imposition en raison des facultés contributives des contribuables : chaque citoyen
doit payer ses impôts en fonction de ses moyens matériels et financiers.
e) le principe de la territorialité : la loi fiscale est de façon générale d’application territoriale. Elle
précise les règles relatives aux opérations mettant en jeu plusieurs territoires.
f) le principe de la non rétroactivité : ce principe commun aux lois en général peut connaître des
exceptions.
Ex 1: application de nouveaux tarifs à des revenus acquis au cours de l’année passée (cas du
BIC).
Ex 2 : loi interprétative modifiant en faveur du contribuable des applications fiscales antérieures.
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dans le code des impôts (CI) et le code de l’enregistrement, du timbre et de l’impôt sur le revenu des
valeurs mobilières, tandis que celles relatives à la fiscalité de porte se retrouvent dans le code des
douanes.
b) les règlements : c’est les textes d’application de la loi (décrets, arrêtés, circulaires).
c) la jurisprudence : jusqu’à une date très récente, la jurisprudence fiscale était pratiquement
inexistante au Burkina du fait de la peur des contribuables d’attaquer l’administration fiscale devant les
tribunaux.
d) la doctrine administrative : c’est essentiellement les instructions administratives (IA) prises
par la DGI pour donner son interprétation et l’application qu’elle entend donner à certaines dispositions
fiscales. Ces IA peuvent être attaquées par les contribuables si elles sont en leur défaveur.
e) les sources conventionnelles : il s’agit de conventions fiscales signées par le Burkina Faso
avec d’autres pays et poursuivant des buts précis (non double imposition, intégration (TEC)).
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• l’absence de contrepartie.
L’impôt est un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité par les pouvoirs publics auprès des
contribuables.
Une fois voté par le pouvoir législatif, l’impôt s’impose aux sujets de droit que sont les personnes
physiques et morales, sollicitées selon leur faculté contributive. Le caractère obligatoire concerne aussi
bien le montant, la procédure d’imposition que le recouvrement de l’impôt.
LA NOTION DE PRELEVEMENTS :
L’impôt est un prélèvement pécuniaire et définitif par opposition aux prélèvements en nature des temps
anciens. Il est définitif (ce n’est donc pas un emprunt), et sans contrepartie déterminée.
L’impôt est un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité par les pouvoirs publics auprès des
contribuables.
Une fois voté par le pouvoir législatif, l’impôt s’impose aux sujets de droit que sont les personnes
physiques et morales, sollicitées selon leur faculté contributive. Le caractère obligatoire concerne aussi
bien le montant, la procédure d’imposition que le recouvrement de l’impôt.
Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. En effet, l’impôt ne comporte pas de
contrepartie directe mais le citoyen en contribuant est en droit de s’attendre de la part de l’Etat, la mise
à sa disposition d’un certain nombre de services et d’infrastructures.
Cela distingue l’impôt :
▪ Des redevances qui sont perçues en contrepartie d’un service public rendu et généralement à un
niveau proportionnel au montant de ce service. A titre d’illustration on peut citer les redevances
audiovisuelles, les redevances pour enlèvement des résidus ménagers ; les redevances routières.
▪ Des taxes fiscales ou taxes administratives : Elles rémunèrent en principe un service mais sans
aucun lien de proportionnalité avec le service rendu. Elles sont cependant obligatoires et définies
par le législateur. Ex : taxe touristique
La non-affectation des recettes fiscales correspond à un principe budgétaire de la comptabilité publique.
Quelles sont alors les fonctions de l’impôt ?
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• une fonction économique ;
• une fonction sociale.
1) - La fonction financière
La fonction financière est la fonction classique de l’impôt. Elle consiste en la mobilisation des ressources
nécessaires à la couverture des dépenses de l’Etat et des collectivités locales.
Au nombre de ces dépenses et à titre d’exemples on distingue:
• les frais de fonctionnement des services publics,
• les salaires des fonctionnaires,
• les frais liés à l’existence même de l’Etat et à la protection de la nation (Police, santé,
Education, Défense Nationale).
Ce rôle classique est de nos jours encore prédominant mais pas exclusif.
2) : La fonction économique
La fonction économique est celle qui établit le lien entre fiscalité et développement. En effet, dans nos
Etats modernes, la fiscalité est un outil de promotion du développement économique et de régulation des
inégalités à travers :
• un encouragement à l’investissement,
• une juste redistribution des ressources.
A cet effet, l’incitation fiscale est faite sous forme d’exonérations et de facilités fiscales de toute
nature, visant à influencer les choix économiques des entreprises (ex. : implantation d’industries en
province).
Ces avantages fiscaux sont contenus dans le code des Douanes, le Codes des Impôts et dans le code des
investissements.
L’impôt est aussi un instrument de régulation économique. Le rôle économique se
manifeste également lorsque l’Etat se substitue au secteur privé pour agir dans certains domaines
indispensables à la couverture des besoins des citoyens mais financièrement non rentables.
3)- La fonction sociale
Cette fonction n’est pas négligeable même si elle n’est pas très tangible. Ce rôle social de l’impôt
exige d’une part qu’il soit tenu compte de la capacité contributive de chaque citoyen (notion d’équité)
et d’autre part qu’à partir des produits de l’impôt, l’Etat procède à une redistribution des ressources en
direction des couches les plus défavorisées sous forme de prise en charge gratuite de la santé et du
logement des personnes démunies.
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B/ LES CLASSIFICATIONS DES IMPOTS ET TAXES
Il existe plusieurs modes de classification des impôts, chaque mode traduisant une approche
donnée.
On distingue généralement :
- la classification économique,
- la classification administrative,
- les autres classifications.
Paragraphe 1 : La classification économique : Impôt sur le revenu / impôt sur la dépense
La classification permet de définir l’élément économique sur lequel la contribution est assise c’est-
à-dire la matière imposable visée. Elle est fondée sur l’origine et l’emploi de la richesse visée.
A cet effet, on distingue l’impôt sur le Revenu qui atteint les revenus des personnes physiques ou
morales (IUTS, IBICA, IS) et l’impôt sur la dépense qui taxe les dépenses de consommation (TVA).
Dans le premier cas, l’impôt frappe la richesse en fonction de son origine (salaire, bénéfice) ; dans
le second cas il touche la richesse à l’occasion de son utilisation (dépenses).
* l’impôt sur le revenu
Il frappe le revenu en fonction de son origine. Le revenu est constitué par les gains acquis par une
personne ou une entreprise au cours d’une année donnée. Il provient soit du travail (salaire) soit du
capital (loyers, revenus fonciers). Il peut également être mixte (ex : bénéfice réalisé par l’exploitant
d’une entreprise individuelle est le produit des deux facteurs capital + travail). L’impôt sur le revenu est
souvent considéré comme un instrument de justice sociale (NB : la contribution requise est fonction de
la capacité contributive de chacun, l’impôt tient
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Paragraphe 2 : la classification administrative : impôt direct / impôt indirect
Elle repose sur une distinction selon l’incidence de l’impôt et le traitement administratif qui lui est
appliqué ;
* l’impôt direct
L’impôt direct est supporté à titre définitif par le contribuable. Sur le plan technique, il est
permanent. Le fait générateur intervient à date fixe définie par la loi ou une administration. L’impôt
direct est en principe perçu par voie de rôle nominatif c’est-à-dire sur la base d’un document établi
par l’administration au nom de chaque contribuable et portant mention de la matière imposable
et de la somme due.
Dans la pratique, il est établi des avis d’imposition au regard des déclarations des contribuables et sous
réserve de contrôles ultérieurs (ex. IBICA).
*l’impôt indirect
L’impôt indirect peut être souvent répercuté par l’intermédiaire des prix sur d’autres contribuables
(notion de consommateur final définitif). L’impôt indirect est intermittent car fondé sur des évènements
économiques qui relèvent de l’activité et de l’initiative des contribuables.
Il est perçu sans rôle et est liquidé par le contribuable lui-même (ex. TVA).
Paragraphe 3 : Les autres classifications
* l’impôt réel / impôt personnel :
L’impôt réel atteint un bien sans tenir compte de la situation personnelle de son détenteur (ex la
TVA) tandis que l’impôt personnel est sensé prendre en considération l’ensemble de la situation socio-
économique, financière et sociale du contribuable (ex impôt sur le revenu. Pour le calcul de l’IUTS on
prend en compte les charges familiales).
* Impôt de répartition, impôt de quotité.
L’impôt de répartition est celui dont le produit total attendu est défini à l’avance et en masse
globale, (contrefait) puis réparti sur l’ensemble des contribuables sur un territoire déterminé tandis que
l’impôt de quotité comporte un tarif déterminé d’avance qui s’applique ensuite à toute la base imposable.
Le produit de l’impôt de quotité n’est pas connu à l’avance et dépend souvent des conditions
économiques.
* Impôts nationaux, impôts locaux.
Cette classification se fonde sur la destination budgétaire du produit de l’impôt. Les impôts
nationaux sont des impôts dont le produit est destiné au budget national (ex : IS, BIC, BNC, TVA) tandis
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que les impôts locaux sont ceux dont le produit alimente le budget des collectivités locales (ex : Patente,
taxe de résidence, etc.…).
* Impôts intérieurs, impôts de porte
Les impôts intérieurs sont ceux recouvrés à l’intérieur du territoire (par les services de la DGI)
tandis que les impôts de porte sont ceux recouvrés à la frontière (par les services des douanes).
2) Le fait générateur
Le fait générateur c’est l’évènement, la situation ou l’acte qui donne naissance à la créance d’impôt sur
la personne imposable. C’est lui qui fait naître l’obligation fiscale. Ainsi, le fait générateur de l’IUTS
est la perception de rémunérations salariales. Pour les droits de douane, c’est le franchissement du cordon
douanier…
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La notion de fait générateur est à distinguer de celle d’exigibilité. L’exigibilité est le droit que le Trésor
Public peut faire valoir à partir d’un certain moment auprès du contribuable pour obtenir le paiement de
l’impôt. L’exigibilité crée une obligation de paiement à un moment donné.
3) La personne imposable
C’est celle dont la contribution est requise aux termes de la loi fiscale. Selon la nature des impôts, elle
est désignée par les termes « contribuable » (cas des impôts directs) ou « assujettis » (impôts et taxes
indirects) ou encore « redevable » (impôts indirects). Mais cette distinction n’est nullement une
exigence.
La personne imposable peut être une personne physique ou une personne morale (société de
capitaux, associations, ...).
4) La territorialité
Les règles de territorialité précisent les limites du territoire auquel s’applique la législation fiscale
nationale. Elles précisent également les règles applicables en cas d’opérations mettant en jeu d’autres
pays.
II : LES PHASES D’ELABORATION DE L’IMPOT
1) L’assiette de l’impôt
L’assiette de l’impôt peut être définie comme « ce sur quoi repose l’impôt » ou encore « ce sur quoi est
assis l’impôt ».
Asseoir l’impôt, c’est déterminer quelles sont les matières imposables qui peuvent être
touchées par le prélèvement fiscal, en tenant compte notamment des exonérations et des
exemptions.
C’est aussi et surtout mesurer dans chaque cas, avec le maximum d’exactitude, la valeur de la
matière imposable sur laquelle doit précisément s’appliquer l’impôt. Cette valeur ainsi déterminée
s’appelle la base d’imposition. Sa détermination peut s’effectuer de plusieurs manières (voir modes
d’évaluation décrits plus haut).
2) La liquidation
Une fois la base imposable déterminée, l’on procède à la liquidation de l’impôt. Liquider un impôt
consiste à chiffrer la dette fiscale à réclamer au contribuable. En pratique, cette opération consiste à
appliquer sur la base imposable un tarif défini par la loi. La liquidation prend en compte certaines notions
fondamentales comme les déductions et les abattements, ainsi que les réductions et les majorations
d’impôt. Les déductions et les abattements sont appliqués sur la base de calcul tandis que les réductions
et majorations sont appliquées à l'impôt qui aurait dû être réclamé.
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*les taux: on distingue les taux ad valorem des taux spécifiques
-les taux ad valorem sont des pourcentages à appliquer à la base exprimée en valeur monétaire.
Ils peuvent être des taux proportionnels ou des taux progressifs (par tranche de revenu ou par classe).
-les taux spécifiques sont des unités monétaires à appliquer à des unités physiques (150 F/ tête,
1500 F / tonne, 1000/ litre…).
NB: la tendance actuelle est de changer les taux spécifiques en ad valorem.
3) Le recouvrement
Il s’agit de l’encaissement effectif du montant de l’impôt dans les caisses du Trésor Public. Le
recouvrement peut se faire de plusieurs manières définies par la loi:
- suivant un avis de recouvrement émanant des services des recettes (patente, TFS, taxe
de résidence,…)
- selon le mode de la retenue à la source (IUTS, IRF, IRCM, …)
- ou spontanément par le contribuable lui-même (TVA, TPA,…).
Dans le système de retenue à la source, la personne qui a l'obligation de retenir l'impôt et de le
reverser à l'administration fiscale est appelée redevable légal.
La personne qui subit la retenue et supporte réellement la charge de l'impôt est appelée redevable
réel.
Dans tous les cas, quel que soit le mode de recouvrement, le principe est que l’impôt doit être
portable et non quérable, c’est-à-dire que c’est le contribuable qui doit se déplacer vers l’administration
fiscale et s’acquitter de sa propre dette d’impôt.
Mais on remarque dans la pratique, que ceci n’est pas toujours le cas.
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chaque élément de cette situation. Chaque impôt cédulaire a ses modalités propres d'imposition et
recouvrement.
Par exemple un contribuable qui, au cours d’une période donnée a perçu des salaires, a encaissé
des loyers issus de la location de ses immeubles et en outre s’est vu versé des intérêts provenant de
placements en banque ne sera pas imposé au titre de tous ses revenus à travers un seul impôt (dans ce
cas, on parlerait d’impôt général sur le revenu), mais sera soumis à l’IUTS pour ses revenus salariaux, à
l’IRF pour ses revenus fonciers (loyers) et à l’IRCM pour les revenus générés par ses créances auprès
de sa banque.
c) Un système fiscal dominé par les impôts de consommation (TVA, droits de douane
notamment) : ceci est à l’image même de la structure de l’économie burkinabé marquée par :
- la faiblesse du tissu industriel : la plupart des commerçants se contentant d’opérer dans le
secteur de l’achat revente ;
- l’importance du secteur agricole (environ 40 % du produit intérieur brut, occupant près
de 80 % de la population active) qui ne paie pourtant (dans la réalité) aucun impôt sur les revenus
agricoles.
d) Un système fiscal en pleine évolution : ceci est pratiquement une exigence dans la mesure
où :
- d’une part, la fiscalité est en prise directe avec l’environnement économique et social, lequel
environnement est en perpétuelle mutation (développement des TIC, émergence de nouvelles
activités,…). Au risque de se trouver dépassé et donc inefficace, le système fiscal doit s’adapter ;
- d’autre part, le processus d’intégration sous régionale engagé dans le cadre de l’UEMOA
comporte des exigences en matière d’harmonisation des fiscalités des pays membres (mise en place du
tarif extérieur commun, libéralisation du commerce intracommunautaire, mesures en matière
d’exonérations fiscales, etc.,). Le système fiscal burkinabè, à l’instar de ceux des autres pays de l’espace
UEMOA, est donc en restructuration pour être conforme aux prescriptions et recommandations à
caractère fiscal rendues nécessaires par ce processus d’intégration.
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Au Burkina Faso il existe trois (3) types de régime d’imposition : Le régime du réel normal, le
régime simplifié d'imposition (RSI) et le régime de la Contribution des Micro-entreprises (loi de
finance gestion 2015). La classification des entreprises dans les différents régimes se fait en fonction
du niveau du chiffre d’affaires réalisé ou à réaliser (prévisionnel).
NB : Les contribuables exerçant une profession libérale, quelle que soit la forme juridique de
l’activité, ne peuvent relever de la CME.
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L’entreprise doit tenir une bonne comptabilité. La tenue d'une comptabilité fiable est
une obligation découlant de la loi fiscale, du droit commercial, et spécialement du droit de sociétés.
De plus, sur le plan pénal existe de présentation d’un bilan inexact. La comptabilité applicable aux
entreprises doit être conforme au plan comptable en vigueur, c’est-à-dire au système comptable de
l’OHADA (SYSCOHADA) qui est un cadre harmonisé de la comptabilité en vigueur dans les pays
membres de l’OHADA.
2) La connaissance des règles, des procédures et des mécanismes fiscaux.
L’entreprise doit connaître les règles, les procédures et les mécanismes fiscaux.
Plus que la théorie, c’est la technique fiscale qu’il faut maîtriser car la fiscalité est une
matière beaucoup plus pratique que théorique.
3) Le bon exercice des choix et options offerts aux entreprises
La maîtrise de la fiscalité permet à l’entreprise de mesurer à l’avance les conséquences
fiscales de ses actes et opérations qu’elle pose : augmentation de capital, constitution d’une filiale,
importation de machines ou de matières, acquisition d’immeubles… Elle éclaire les choix ou
options qui sont laissés aux entreprises par la loi fiscale.
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CHAP. I - L’IMPOT UNIQUE SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES (IUTS)
I. LE CHAMP D’APPLICATION
1. Les revenus imposables
L’impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS), perçu au profit du budget de l’État, est applicable
à l’ensemble des traitements publics et privés, indemnités, émoluments et salaires de toute nature perçus,
y compris les avantages en nature à l’exception des avantages en nature supportés par l’État, les
collectivités territoriales et les établissements publics n’ayant pas un caractère industriel ou commercial.
Sont également imposables à l’impôt unique sur les traitements et salaires :
les primes et gratifications de toute nature servies aux travailleurs des secteurs public et privé ;
les rémunérations des gérants de société en nom collectif, de sociétés en commandite simple, de
SARL et de sociétés civiles ;
les rémunérations de l’administrateur unique de la société anonyme.
Il est édicté par l’article 105 du CGI.
La qualité juridique de salarié qui détermine l’imposition à l’IUTS s’apprécie par rapport à la nature
juridique du lien de subordination qu’établit le contrat de travail entre un employé et son employeur
quelle que soit la forme du contrat (écrit ou verbal) et quelle que soit la dénomination de la rémunération
(salaire, traitement, indemnités, primes).
Il suffit que la rémunération (revenus en espèce ou en nature) ait été perçue en contrepartie d’un
travail exécuté en état de subordination juridique de l’employé vis à vis d’un employeur.
Par exemple, les honoraires d’un avocat ou d’un médecin qui en principe relèvent des bénéfices non
commerciaux relèveront de l’IUTS lorsque leurs bénéficiaires exercent leur activité dans le cadre d’un
contrat qui les place en état de subordination à l’égard d’un employeur.
Sont considérés au titre des avantages en nature, les dépenses ci-après prises en charges par
l’employeur au profit de l’employé :
− les frais de voyage de congé ;
− la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone;
− les impôts personnels du salarié;
− la domesticité : gardiens, jardiniers, cuisiniers etc. ;
− le logement y compris le matériel et le mobilier ;
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− le transport à l’exception du transport en commun.
Ces avantages sont estimés suivant le montant réel des sommes mises à la charge de l’employeur.
Cependant, s’il s’agit d’un élément d’actif immobilisé de l’entreprise, il sera retenu une valeur forfaitaire
mensuelle égale au douzième de la valeur brute du bien figurant au bilan affectée d’un coefficient de
cinq pour cent (V x 1/12 x 5%)= 1/240.
2. Les revenus exonérés
Il existe des exonérations totales et des exonérations partielles.
a) Les exonérations totales
Les exonérations totales portent sur certains avantages sociaux et revenus particuliers. Il s’agit
notamment :
− Les allocations familiales, allocations d’assistance à la famille, les majorations de soldes ou
d’indemnités attribuées en considération de la situation ou des charges familiales.
− Les traitements attachés à une distinction honorifique à caractère civil ou militaire à l’exclusion
des majorations de salaires consécutives aux décorations dans les différents ordres nationaux.
− Les appointements des agents diplomatiques et consulaires pour l’exercice de leurs fonctions
diplomatiques et consulaires dans la mesure où les pays qu’ils représentent accordent des
avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires du Burkina Faso.
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Sont considérées comme indemnités de fonction « les allocations spéciales destinées à couvrir les frais
inhérents à la fonction ou l’emploi » et « expressément prévues par un texte, un statut ou un contrat ».
Représentent notamment des indemnités de fonction :
✓ les indemnités de caisse,
✓ les indemnités de responsabilités,
✓ les indemnités de sujétion,
✓ les indemnités de représentation,
✓ les indemnités de salissure.
- 5 % du salaire brut sans dépasser 20 000 francs par mois pour l’indemnité de transport ou de
déplacement ou l’avantage en nature en tenant lieu. La limite de 20 000 est portée à 30 000 à
compter du 01 janvier 2020
En cas de cumul d’indemnités et d’avantages en nature de même objet la limitation s’applique au total.
Il est à noter que le salaire brut est obtenu en déduisant du montant brut des sommes payées et de la
valeur des avantages accordés, les retenues obligatoires opérées par l’employeur en vue de la constitution
de pensions ou de retraites dans la limite de 8 % du salaire de base.
Par salaire de base, il faut entendre le salaire catégoriel tel qu’il résulte du contrat de travail, exclusion
faite des indemnités de quelque nature que ce soit. C’est le traitement que perçoit l’employé en vertu de
son contrat individuel de travail ou en vertu de la législation sociale à l’exclusion des indemnités diverses
et des autres formes de complément de salaire (sursalaires sauf pour certains cas, heures supplémentaires,
primes diverses…).
3. La territorialité
Les salaires ci-dessus visés sont ceux perçus par tout salarié au Burkina Faso.
Les redevables de l’IUTS sont :
− tous les salariés travaillant au Burkina Faso et bénéficiaires de revenus imposables quelque soit
leur statut ou leur nationalité (N.B : critère = lieu d’exercice de la profession : Burkina Faso) ;
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− tous les salariés domiciliés ou ayant leur résidence habituelle au Burkina Faso alors même que
l’activité rémunérée s’exerce hors du Burkina Faso ou que l’employeur est domicilié ou établi
hors du Burkina Faso (N.B : critère du lieu de résidence).
4. Le fait générateur
Le fait générateur est constitué par la mise à disposition des rémunérations (paiement direct, versement
bancaire dans un compte sur lequel le bénéficiaire peut opérer des prélèvements).
NB : Les avantages en nature servis par l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics
n’ayant pas un caractère commercial ou industriel échappent à l’IUTS.
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-les dépenses de domesticité : gardiens, jardiniers, cuisiniers, blanchisseurs ;
-les dépenses de logement ;
-les dépenses de nourriture.1
Les 5,5% s’applique à l’ensemble de ces rémunérations sans dépasser 33 000 francs.
En ce qui concerne les agents de la Fonction Publique, leur cotisation pour la retraite est versée à la
CARFO et représente 8% du salaire de base (salaire indiciaire).
Pour le calcul de la cotisation sociale de ceux qui travaillent dans le Privé, un double contrôle s’impose :
il s’agit de voir si la cotisation ne dépasse pas dans un premier temps la limite fiscale et dans un deuxième
temps la limite CNSS.
Concrètement, pour les salariés du secteur privé (cotisant à la CNSS), la retenue est de 5,5% des
rémunérations totales versées en espèces et en nature (A). Toutefois, le montant à exonérer ne doit pas
excéder les limites ci-après :
- limite imposée par la CNSS : 33 000 F (B) (soit 5,5% x 600 000)
- limite imposée par le fisc : 8% du salaire de base (C)
Ainsi, le montant exonéré sera le plus petit montant entre A, B et C.
3°) La détermination du salaire brut
Le salaire brut est la base de contrôle des indemnités. Il s’obtient en faisant la différence entre le montant
total des rémunérations (y compris les avantages en nature) et la cotisation pour pension ou retraite dans
la limite de 8% du salaire de base. (article 109 du CGI).
4°) Le contrôle des indemnités pouvant échapper à l’impôt
Aux termes de l’article 106 du CGI, les indemnités de fonction, de logement et transport sont exonérées
dans les limites bien définies. Le contrôle de ces indemnités consiste à rechercher la fraction exonérée
des indemnités concernées en tenant compte des limites fiscales suivantes :
- Indemnité de logement : 20% du salaire brut sans dépasser 50 000 F/mois ou 75 000/mois ;
- Indemnité de fonction : 5% du salaire brut sans dépasser 30 000 F/mois ou 50 000/mois ;
- Indemnité de transport : 5% du salaire brut sans dépasser 20 000 F/mois ou 30 000/mois.
Les avantages en nature alloués et se rapportant aux mêmes éléments seront soumis aux mêmes limites.
En cas de cumul de ces indemnités ou avantages en nature, les limites seront appliquées à la somme
globale des indemnités et avantages en nature accordés.
1
Loi N°015-2006/AN du 11 mai 2006 portant régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs salariés et assimilés au
Burkina Faso et arrêté N°2008-006/MTSS/SG/DGPS du 10 mars 2013 portant fixation des règles d’évaluation des
avantages en nature.
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Pour ce qui est des autres indemnités ainsi que des avantages en nature non soumis à un contrôle de
limite (ex : frais de voyage de congé, frais d’eau et d’électricité, impôts personnels, dépenses de
domesticité), les sommes à inclure dans les bases d’imposition sont constituées par le montant réel des
dépenses effectivement supportées par l’employeur.
EX : En matière de frais de domesticité, sont à prendre en compte les dépenses ci-après :
− les rémunérations brutes allouées ;
− la taxe patronale et d’apprentissage (3%)
− les cotisations sociales patronales (16%)
− tous autres frais inclus.
En ce qui concerne le cas particulier des avantages en nature constitués par la mise en disposition du
salarié d’un élément de l’actif immobilisé de l’entreprise, la loi précise qu’il sera retenu, une valeur
mensuelle égale au douzième de la valeur brute du bien figurant au bilan affecté d’un coefficient de 5%.
5°) Le calcul de l’abattement forfaitaire pour frais et charges Professionnelles
Il est égal à 20% du salaire de base pour les cadres supérieurs et 25% pour les autres.
6°) La détermination du salaire net imposable
Le salaire net imposable est égal au salaire brut auquel on soustrait les exonérations et l’abattement
forfaitaire.
La base imposable est égale au salaire net imposable arrondi au cent francs inférieur.
III. LA LIQUIDATION
Pour le calcul de l’impôt, il est fait application du barème progressif par tranche ci-après:
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Pour tenir compte des charges de famille, il est accordé une réduction d’impôt dans les proportions allant
de 8 % à 14 % comme suit :
1 charge : 8%
2 charges : 10 %
3 charges : 12 %
4 charges : 14 %
Sont considérés comme charges de famille à condition de ne pas avoir de revenus distincts :
− les enfants mineurs, infirmes ou ceux âgés de moins de 25 ans lorsqu’ils poursuivent leurs
études ;
− les orphelins recueillis par le salarié dans son foyer et entretenus par lui ;
− le conjoint non salarié.
L’épouse ou les épouses salariées sont imposées séparément et bénéficient des charges de famille au
titre de leurs propres enfants et ceux recueillies par elles lorsque ces charges ne sont pas retenues pour
le calcul de l’IUTS de l’époux.
2. Les sanctions
a) Tout employeur qui n’a pas fait les retenues ou qui a opéré des retenues insuffisantes, est passible
d’une amende fiscale égale à 50 % du montant des retenues non effectuées, majoré de 1 % par mois de
retard ou fraction de mois de retard.
b) La même amende est applicable :
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aux personnes domiciliées au Burkina Faso qui, ayant reçu des sommes imposables de débiteurs
domiciliés ou résidents hors du Burkina Faso, n’ont pas fait les versements auxquels elles sont
tenues en vertu des dispositions légales;
aux contribuables qui reçoivent des traitements, indemnités, émoluments et salaires de missions
diplomatiques et organisations internationales établies au Burkina Faso et qui n’ont pas effectué
les versements auxquels ils sont tenus en vertu des dispositions légales.
c) Tout employeur qui, ayant effectué les retenues de l’impôt unique sur les traitements et salaires, verse
celles-ci à la recette des impôts dans les soixante jours qui suivent l’expiration du délai fixé à l’article
116 est frappé d’une pénalité égale à 25 % du montant des sommes dont le versement a été différé par
mois ou fraction de mois de retard.
d) Cette pénalité est portée à 100 % si le paiement a lieu plus de 60 jours après l’expiration de ce délai,
majoré d’un intérêt égal à 1 % par mois ou fraction de mois de retard.
e) Si l’employeur a opéré des retenues mais n’effectue aucun versement, il est personnellement imposé
par voie d’avis d’imposition d’une somme égale aux retenues non versées, majorées d’une pénalité égale
à 200 % du montant des retenues et d’un intérêt égal à 1 % par mois ou fraction de mois de retard.
f) Les infractions aux prescriptions des articles 115 à 117 et 191 donnent lieu à l’application d’une
pénalité fiscale égale à 25 % du montant des droits éludés avec un minimum de vingt-cinq mille (25.000)
francs CFA.
22
CHAPITRE II - LA TAXE PATRONALE ET D’APPRENTISSAGE : TPA
I. LE CHAMP D’APPLICATION
Aux termes des dispositions de l’article 227 du CGI, la TPA s’applique à la totalité des rémunérations
payées en argent au titre des salaires, traitements, pécules, émoluments et indemnités. Sont également
imposable les frais de voyage de congé du personnel ainsi que les avantages en nature accordés par
l’employeur aux employés sous forme de prise en charge des dépenses ci-après estimées comme en
matière d’impôt IUTS.
2. Les exonérations
Sont exonérées de la totalité de la TPA :
- l’État et les collectivités territoriales ainsi que les établissements publics n’ayant pas un caractère
industriel ou commercial ;
- la Poste Burkina Faso (ex SONAPOST) ;
- les missions diplomatiques, les organisations internationales et interafricaines ;
- les entreprises privées d’enseignement et de soins de santé ;
- les associations ou organismes à but non lucratif, sous réserve du respect strict de leur objet ;
- les caisses de crédit agricole mutuel fonctionnant conformément aux dispositions légales qui les
régissent ;
- les institutions mutualistes et les coopératives d’épargnes et de crédit ;
- l’institut d’émission de la monnaie (BCEAO).
Les adhérents des centres de gestion agréés bénéficient d’un abattement de 20% sur les sommes et
avantages alloués à leurs salariés.
Des exonérations temporaires (allant de cinq à sept ans à compter du début de l’exploitation) sont
accordées aux entreprises bénéficiaires des agréments du code des investissements et du code minier.
Des avantages similaires peuvent être accordés aux entreprises dans le cadre des contrats PPP.
Ces avantages fiscaux visent à favoriser l’investissement.
23
Le bénéfice de ces mesures d’exemption est subordonné à la tenue par l’entreprise d’une comptabilité
régulière.
3. La base d’imposition
La base d’imposition à la TPA est constituée par la totalité des sommes payées en argent à titre de
traitements, salaires, indemnités, émoluments augmentés des frais de voyage de congé du personnel ainsi
que de la valeur des avantages en nature estimés comme en matière d’IUTS. (On peut citer notamment
la consommation d’eau, d’électricité, les frais de domesticité, de logement ou ceux liés au logement et
au transport).
4. Le taux
Le taux de la taxe est fixé à 3% de la base imposable.
(N.B. : la TPA est une taxe professionnelle acceptée en déduction des charges d’exploitation pour le
calcul de l’impôt sur les bénéfices).
En cas de cession ou cessation d’activité en cours d’exercice, l’état récapitulatif de versement doit être
produit dans le délai de 10 jours et le versement des sommes dues immédiatement effectué. En cas de
décès ce délai est de six mois.
2. Les sanctions
Le contribuable qui n’a pas déposé sa déclaration dans les délais prescrits est passible d’une pénalité
égale à 25% du montant des droits dus.
Le défaut ou l’insuffisance de déclaration entraîne une pénalité de 50% pour le contribuable.
24
CHAP. III- L’IMPÔT SUR LES REVENUS FONCIERS (IRF)
I/ CHAMP D’APPLICATION
Il est institué au profit du budget de l’Etat un Impôt sur les Revenus Fonciers (IRF) applicable
aux revenus de la location des immeubles bâtis ou non bâtis quel que soit leur usage ainsi que les revenus
accessoires.
A- Personnes et revenus imposables
L’impôt est dû par les personnes bénéficiaires des revenus imposables.
L’IRF s’applique :
- aux produits de la location des propriétés bâties (maisons, usines y compris leur outillage
fixés à perpétuelle demeure, magasins, bureaux, toutes installations commerciales et
industrielles assimilables à des constructions…), y compris les revenus accessoires;
- aux produits de la location des propriétés non bâtis (terrains y compris ceux occupés par les
carrières, les mines, les étangs…), y compris les revenus accessoires;
- aux produits de la sous-location d’immeubles bâtis ou non bâtis et des baux à construction.
- Aux produits de la location des droits d’affichage, de la location des droits d’exploitation des
carrières, mines…
B- Exonérations
Sont exonérés de l’IRF :
- les loyers des immeubles appartenant à des personnes morales soumises à l’impôt sur les
sociétés (IS) ;
- l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics n’ayant pas un caractère industriel ou
commercial ;
- les loyers des chambres d’hôtels et des établissements assimilés (qui sont soumis à l’IBICA) ;
- les loyers dont le cumul mensuel par bailleur n’excède pas 20 000 F CFA;
- les personnes retraitées des secteurs publics et privé et les conjoints survivants de retraités,
dans la limite d’un seul immeuble et dans la limite d’un loyer mensuel n’excédant pas
500 000 F, et sous réserve que l’immeuble ait été construit ou acquis pendant la période
d’activité. Le choix de l’immeuble ou de la partie d’immeuble objet du bail exonéré est
définitif. Pour bénéficier de cette mesure les intéressés doivent adresser au Directeur général
des impôts une demande comprenant les documents justificatifs de leur statut et de la période
d’acquisition de l’immeuble ;
25
- les loyers des constructions nouvelles, reconstructions, additions de constructions et ouvrages
assimilés, réalisés au moyen d’un prêt contracté auprès d’une banque de la zone UEMOA ;
cette exonération est prévue pour cinq (5) ans à compter de la date d’achèvement des travaux.
Les propriétaires doivent à cet effet souscrire auprès du service des impôts, dans un délai de
trois (3) mois à compter de la date d’achèvement des travaux, une demande comprenant tous
les documents justificatifs requis (nature et destination du bâtiment, référence de la parcelle,
autorisation de construire...) ;
- les entreprises publiques ou privées ayant pour principal objet la promotion de l’habitat social
(l’exonération dans ce cas est accordée par décret pris en Conseil des Ministres sur
proposition du Ministre chargé des finances et après avis du Ministre chargé de l’habitat).
C- Territorialité
Sauf dispositions expresses contraires, l’impôt sur les revenus fonciers s’applique :
- aux revenus des immeubles situés au Burkina Faso ;
- aux revenus des immeubles situés à l’étranger lorsque le bailleur réside au Burkina Faso ou
y exerce ses activités.
A- LE LOYER BRUT
Il s’agit des produits de toute nature provenant de la location et de la sous-location d’immeubles,
notamment :
26
- les loyers ;
- les dépenses incombant normalement au bailleur et mises contractuellement à la charge du
locataire (grosses réparations, prime d’assurance incendie…) ;
- les suppléments de loyers et autres revenus exceptionnels ;
- les sommes reçues des locataires à titre de dépôt de garantie, dès lors qu’elles sont utilisées
par le bailleur pour couvrir des loyers ;
- la valeur mensuelle de l’amortissement des investissements réalisés par le preneur calculé
selon la durée du contrat, majorée des indemnités, avantages ou prestations de toute nature
servis au bailleur en exécution du bail à construction ;
- les droits d’affichage et tous autres revenus accessoires.
NB : En cas de paiement d’avance, le montant de l’impôt correspondant à l’avance perçue au titre d’un
mois donné est obtenu en appliquant à l’impôt dû au titre des revenus se rapportant à ce mois le rapport
avance perçue / loyer brut
L’impôt payé au titre de l’avance constitue un acompte déductible de l’impôt dû sur les revenus
du mois faisant l’objet de l’avance.
Exemple : soit un loyer mensuel de 300 000 F ; le locataire paie le 15 novembre 2017 la somme
de 500 000 F (300 000 F de novembre 2017 et 200 000 F d’avance de décembre 2017).
On aura :
• Détermination de l’IRF dû au titre du loyer de novembre :
27
- Loyer brut: 300 000 ; abattement = 50 % X 300 000 = 150 000
- Revenu net imposable = 300 000 – 150 000 = 150 000
- Base imposable = 150 000
- IRF dû = (100 000 x 18 %) + (50 000 x 25 %) = 30 500
• Détermination de l’IRF dû au titre de l’avance de décembre 2017
- IRF/avance = (IRF sur loyer de novembre x avance pour décembre) /loyer brut de
novembre
= (30 500 x 200 000) / 300 000 = 20 333
Ainsi, si par exemple l’IRF de décembre est 30 500 F, il lui sera réclamé seulement
10 167 F soit 30 500 – 20 333.
V/ OBLIGATIONS ET SANCTIONS
Toute personne bénéficiaire de revenus imposables est tenue d’en effectuer la déclaration auprès du
service des impôts du lieu de situation géographique de l’immeuble, au plus tard le 10 du mois suivant
celui au titre duquel le loyer est échu, à l’aide d’un imprimé fourni par l’Administration.
L’impôt correspondant doit être acquitté dans le même délai auprès du même service.
Pour les revenus des immeubles situés à l’étranger, la déclaration doit être faite au service des impôts du
lieu de résidence du bailleur.
Lorsque le montant de l’impôt dû mensuellement n’excède pas deux mille cinq cents (2 500) F CFA, la
déclaration et le paiement doivent être effectués dans les dix (10) premiers jours des mois d’avril, juillet,
octobre et janvier pour le trimestre écoulé. Si pour un mois déterminé le montant de l’impôt vient à
excéder 2 500 F CFA, toutes les sommes dues depuis le début du trimestre en cours doivent être versées
dans les dix premiers jours du mois suivants.
En cas de résiliation avant terme du contrat de bail, le bailleur doit en effectuer la notification au service
des impôts dans les dix jours de la rupture du contrat. A défaut, l’impôt est dû sur la totalité du revenu
correspondant à l’échéance conventionnelle.
28
Le non respect des obligations prévues ci-dessus entraîne à l’encontre des bailleurs concernés :
- une pénalité égale à 25% des droits dus en cas de déclaration tardive ; en cas de taxation
d’office, cette pénalité est doublée
- Une pénalité égale à 50% des droits compromis en cas d’omission ou d’insuffisance des bases
déclarées ;
- une pénalité égale à 10% des droits dus majorée de 1% par mois ou fraction de mois de retard
pour ce qui concerne le paiement.
I CHAMP D’APPLICATION
Sont soumis à une retenue à la source, les loyers des immeubles bâtis ou non bâtis pris à bail par les
locataires suivants établis au Burkina Faso :
les personnes physiques ou morales relevant du régime réel d’imposition (RSI et RNI) ;
l’État, les Collectivités territoriales et les établissements publics ;
les associations, les fondations, les organisations non gouvernementales, les projets et
programmes ;
les représentations diplomatiques et consulaires ainsi que les organismes internationaux et
assimilés.
Le montant de la retenue est égal au montant de l’impôt sur les revenus fonciers dû sur le loyer.
III OBLIGATIONS
Les retenues d’un mois déterminé doivent être reversées au service des impôts au plus tard le 10 du
mois suivant sur un formulaire conforme au modèle de l’administration fiscale.
Toutefois, lorsque la périodicité du règlement est supérieure à un mois, les retenues doivent être versées
au plus tard le 10 du mois suivant la période écoulée.
29
Les locataires sont tenus de remettre à leur bailleur un état des versements effectués au service des
impôts. L’état des versements doit être visé par le receveur des impôts compétent et comporter les
références de la quittance de règlement.
Cet état doit contenir les indications suivantes :
nom, prénoms, profession, domicile, adresse complète et numéro d’identification financier unique
(IFU) le cas échéant du locataire ;
nom, prénoms, profession, domicile, adresse complète et éventuellement numéro d’identification
financier unique (IFU) du bailleur ;
montant des sommes versées au bailleur ;
montant brut du loyer ;
période au titre de laquelle les versements ont été effectués ;
montant de l’impôt retenu à la source.
Tout bailleur d’immeuble soumis à la retenue à la source sur les loyers est tenu de souscrire au plus tard
le 15 février et le 15 août de chaque année auprès du service des impôts du lieu de situation de
l’immeuble loué, sur un formulaire conforme au modèle de l’administration fiscale, une déclaration
indiquant le montant des loyers perçus et l’impôt sur les revenus fonciers acquitté sur lesdits loyers.
30
CHAPITRE IV : L’IMPOT SUR LES SOCIETES (IS)
L’impôt sur les sociétés a été institué au Burkina Faso par la loi n° 008-2010/AN du 29/01/10
promulguée par le décret n° 2010-112/PRES du 18/03/2010. C’est un impôt qui touche l'ensemble des
bénéfices ou revenus des sociétés, des autres personnes morales et des organismes assimilés. Il présente
un grand nombre d’éléments communs d’avec l’IBICA (dû par les personnes physiques) tant du point
de vue des principes que du point de vue des règles de détermination du résultat imposable. Il est calculé
a un taux unique sur le bénéfice fiscal de la société selon des règles d’assiette en grande partie communes
à toutes les entreprises (individuelles ou sociétés). Il est annuel, calculé et liquidé spontanément par la
société.
I – Champ d’application
L’assujettissement à l’impôt sur les sociétés est fonction soit de la forme juridique de l’entreprise,
soit de la nature des activités exercées ou résulte d’une option expresse de la société.
31
▪ lorsqu’elles se livrent à des opérations d'intermédiaire pour l’achat ou la vente
d'immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou parts de sociétés
immobilières ou lorsqu'elles achètent habituellement en leur nom les mêmes
biens en vue de les revendre ;
▪ lorsqu’elles procèdent au lotissement et à la vente, après exécution des travaux
d'aménagement et de viabilisation de terrains acquis à titre onéreux ;
L’option est irrévocable et ne peut être exercée par les sociétés de personnes issues de la transformation
antérieure de sociétés de capitaux.
Pour être valable, l’option doit être signée par tous les associés et notifiée au service du lieu d’imposition
dans les trois mois du début de l’exercice fiscal.
Les associés ou membres des sociétés en nom collectif, des sociétés en commandite simple, des sociétés
en participation, des sociétés de fait et des groupements d’intérêt économique sont imposables sur option
à l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux.
Pour être valable, l’option doit être signée par tous les associés et notifiée au service du lieu d’imposition
dans les trois mois du début de l’exercice fiscal.
32
Paragraphe 2 : Exemptions
Ce sont des personnes morales ou des collectivités qui devraient normalement être soumises à l’IS du
fait de leur forme ou de la nature de leur activité (ou d’une option) mais qui sont exclues du champ
d’application de cet impôt en vertu de certaines dispositions. Sont affranchis de l'impôt :
1. les sociétés coopératives de consommation qui se bornent à grouper les commandes de leurs
adhérents et à distribuer dans leurs magasins de dépôt les denrées, produits ou marchandises qui
ont fait l'objet de ces commandes ;
2. les établissements publics de l’Etat ou des collectivités territoriales n’ayant pas un caractère
industriel ou commercial;
3. les caisses de crédit mutuel agricole fonctionnant conformément aux dispositions légales qui les
régissent ;
4. les institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit constituées conformément à la
loi n° 59-94/ADP du 15/12/1994 portant règlementation des institutions mutualistes ou
coopératives d’épargne et de crédit ;
5. la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest ;
6. les sociétés coopératives agricoles, associations d'intérêt général agricole, sociétés d'assurances et
de réassurances mutuelles agricoles fonctionnant conformément aux dispositions légales qui les
régissent ;
7. les sociétés de secours mutuels ;
8. les sociétés civiles professionnelles sous réserve de l’option prévue à l’article 3 ci-dessus ;
9. les centres de gestion agréés ;
10. les associations ou organismes sans but lucratif sous réserve du respect strict de leur objet ;
11. les sociétés d’investissements en valeurs mobilières et les sociétés de gestion et de portefeuille
pour la partie des bénéfices provenant des produits nets de leur portefeuille ou des plus- values
qu’elles réalisent sur la vente des titres ou des parts sociales faisant partie de ce portefeuille.
Paragraphe 3 : Territorialité
Sous réserve des dispositions des conventions internationales relatives aux doubles impositions,
l'impôt sur les sociétés est dû à raison de l’ensemble des produits, revenus et bénéfices réalisés par les
sociétés exploitées au Burkina Faso.
Les bénéfices résultant d’opérations réalisées à l’étranger ne sont pas imposables au BF à l’IS
lorsqu’ils ont été effectués dans le cadre d’un établissement autonome, ou par un représentant de
l’entreprise.
33
II – La détermination de la base imposable
A/- Les caractères généraux du bénéfice imposable
1°- La notion du bénéfice imposable
Aux termes de l’article 9 de la loi portant impôt sur les sociétés, le bénéfice imposable de chaque
exercice comptable est déterminé d’après l’excédent des produits sur les charges de l’exercice en
application de la législation et de la réglementation comptable en vigueur, sous réserve des dispositions
fiscales contraires en vigueur.
Il résulte de cette définition que ce sont les données de la comptabilité qui servent de base à la
détermination du bénéfice imposable. Mais le résultat fiscal est différent du résultat comptable. Cela
tient au fait que la loi fiscale refuse la déduction d’un certain nombre de charges (amendes et pénalités
par exemple) ou la réglemente strictement (provisions, rémunérations des dirigeants et de leurs
conjoints…). De ce fait, le bénéfice comptable doit faire l’objet de corrections extra-comptables pour
obtenir le résultat fiscal. Ces corrections s’expriment en réintégrations et en déductions
complémentaires.
Les réintégrations ont essentiellement pour objet d’ajouter au résultat des charges comptabilisées,
alors qu’elles ne sont pas déductibles du point de vue fiscal.
Exemples :
- amortissements excédentaires et autres amortissements non déductibles ;
- provisions non déductibles….
Les déductions complémentaires consistent à retrancher du résultat comptable des éléments non
imposables ou déjà imposés ou soumis à un régime spécial.
Conclusion : Résultat fiscal = Résultat comptable + Réintégrations - Déductions
34
B- ELEMENTS CONSTITUTIFS DU BENEFICE IMPOSABLE
Il s’agit d’une part des produits bruts et d’autre part des charges déductibles.
La comptabilité des entreprises commerciales étant une comptabilité d’engagement et non de caisse, le
résultat comptable sera donc déterminé à partir des créances acquises et des dettes engagées.
Ainsi, pour les ventes, c’est au transfert juridique que la créance est acquise.
Pour les prestations de services, la créance est enregistrée comme produit lorsque la prestation a été
exécutée. Toutefois, en ce qui concerne les prestations continues, c’est-à-dire celles dont l’exécution se
prolonge dans le temps sur plusieurs exercices (locations, contrats d’assurance, prêts d’argent,…), il
convient de rattacher à chaque exercice la créance correspondante.
2
Article 14 de la loi 040-2016/AN du 15 décembre 2016 portant loi de Finances pour l’exécution du budget de l’Etat
gestion 2017
35
2°- les charges déductibles
En pratique, les charges se constituent des achats, des frais généraux, des amortissements et des
provisions.
Les achats et les frais généraux sont comptabilisés dès lors qu’ils revêtent pour l’entreprise le caractère
de dette certaine (peu importe la date de règlement).
La déductibilité des charges obéît à des conditions générales et spécifiques. Ainsi, toute charge
pour être déductible doit satisfaire les conditions suivantes :
− être exposée dans l'intérêt direct de l'exploitation ou se rattacher à la gestion normale de
l'entreprise ;
− correspondre à une charge effective et être appuyée de justifications suffisantes. Les charges qui
n’ont pas été inscrites dans la comptabilité de la société ou qui n’ont pas été comptabilisées en
tant que telles ne sont pas déductibles ;
− entraîner une diminution de l'actif net de l'exploitation ou de l'entreprise ;
− être comprise dans les charges de l'exercice.
− Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur les bénéfices3 ;
− Pour les sommes donnant lieu à un prélèvement ou à une retenue à la source, apporter la preuve
de la déclaration et du paiement de la retenue correspondante.4
3
Article 53 du Code Général des Impôts
4
Article 53 du Code Général des Impôts
36
Les rémunérations versées aux gérants associés de sociétés en nom collectif, aux gérants
commandités de sociétés en commandite simple, aux membres des sociétés en participation ou de
sociétés civiles qui ont opté pour l’imposition à l’impôt sur les sociétés sont admises en déduction
condition qu’elles correspondent à un travail effectif, qu’elles ne soient pas excessives et qu’elles soient
soumises à l’impôt sur les bénéfices au nom de ces derniers après déduction des frais professionnels
fixés forfaitairement à 25% desdites rémunérations.
Les cotisations patronales obligatoires versées en vue de la constitution de la retraite d’un
expatrié et ayant un caractère obligatoire dans la limite de 20% du salaire de base sont déductibles.
Les sommes fixes et jetons de présence décidés par les assemblées générales ordinaires alloués
à titre d’indemnités de fonction en rémunération des activités des administrateurs sont déductibles.
Les rémunérations exceptionnelles allouées aux membres des conseils d’administration
conformément aux dispositions de l’article 432 de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique sont déductibles. Ces rémunérations donnent lieu
à un rapport spécial du commissaire aux comptes.
Les allocations forfaitaires qu’une société alloue à ses dirigeants et aux cadres pour frais de
représentation et de déplacement sont déductibles, à condition que ces frais ne figurent pas déjà parmi
les frais habituels de cette nature remboursés aux intéressés.
A l’occasion des congés de leurs personnels sous contrat de travail expatrié, les frais de transport
aller et retour desdits personnels, de leurs épouses et de leurs enfants à charge, à raison d’un voyage par
an sont déductibles à condition que le voyage ait été effectué.
En aucun cas, les charges de personnel ne peuvent donner lieu à des dotations à un compte de
provisions.
37
iii. Les rémunérations versées à l’étranger
les rémunérations de services, payés ou dus et assimilés (Les intérêts, arrérages et autres produits des
obligations) par des personnes morales domiciliées ou établies au Burkina Faso à des personnes physiques
ou morales qui sont domiciliées ou établies hors du Burkina Faso et y sont soumises à un régime fiscal
privilégié, ou un pays non coopératif, ne sont admis comme charges déductibles pour l’établissement de
l’impôt que si le débiteur apporte la preuve que les dépenses correspondent à des opérations réelles et
qu’elles ne présentent pas un caractère anormal ou exagéré.
Les personnes sont considérées comme soumises à un régime fiscal privilégié dans l’Etat considéré si
elles n’y sont pas imposables ou si elles y sont assujetties à des impôts sur les bénéfices ou les revenus
dont le montant est inférieur de plus de la moitié à celui de l’impôt sur les bénéfices ou sur les revenus
dont elles auraient été redevables dans les conditions de droit commun au Burkina Faso, si elles y avaient
été domiciliées ou établies.
Sont considérés comme non coopératifs, les Etats et territoires qui ne se conforment pas aux standards
internationaux en matière de transparence et d’échange d’informations dans le domaine fiscal, de
manière à favoriser l’assistance administrative nécessaire à l’application de la législation fiscale
burkinabé. La liste desdits Etats est fixée par décision du Ministre chargé des Finances.
38
vi. Les frais d’hôtels et de restaurants, libéralités, dons, subventions
Les frais d’hôtels et de restaurants justifiés par des factures sont admis en déduction dans la limite de
5‰ du montant du chiffre d’affaires hors taxes. La limite ci-dessus ne s’applique pas :
✓ aux frais engagés directement pour l’exécution d’un contrat dans une région administrative ou
dans un pays où le contribuable n’a pas d’installation fixe ;
✓ aux frais engagés dans le cadre du détachement ou de l’expatriation du personnel de la société
Les libéralités, dons et subventions constituent des charges déductibles du bénéfice imposable
lorsqu’il s’agit :
− de cadeaux et objets spécialement conçus pour la publicité justifiés par des factures dans la limite
de de 2‰ du chiffre d'affaires hors taxe ;
− de versements effectués au profit des fondations des associations sportives et culturelles,
d'œuvres ou organismes d'intérêt général à caractère philanthropique, éducatif, scientifique,
social reconnus d'utilité publique par l’autorité compétente, dans la limite de 3%o du chiffre
d'affaires hors taxe. Toutefois, le bénéfice de cette disposition est subordonné à la double
condition que soit joint aux états financiers un relevé indiquant les montants, la date des
versements et l’identité des bénéficiaires d’une part, et d’autre part que le résultat net imposable
avant déduction de ces versements soit positif.
5
A titre illustratif, le taux d’intérêt légal est fixé à 4,2391% par l’arrêté n°012/MINEFID/SG/DGTCP/DAMOF portant
fixation du taux d’intérêt légal pour l’année 2021.
39
Le CGI définit un intérêt comme « les revenus des créances de toute nature, assorties ou non de
garanties hypothécaires ou d’une clause de participation aux bénéfices du débiteur, et notamment les
revenus des fonds publics et les revenus d’obligations ou d’emprunts, y compris les primes et lots
attachés à ces obligations ou emprunts. Les pénalités pour paiement tardif ne sont pas considérées
comme des intérêts ».
Toutefois, sous réserve du respect de certaines dispositions, les entreprises sont autorisées à
comptabiliser des amortissements dérogatoires. Ce sont :
40
transformation, de manutention, de transport, à des activités de boulangerie ou d'exploitation minière ou
hôtelière.
41
x. Les provisions
Sont admises en déduction, les provisions constituées en vue de faire face à des pertes ou charges
nettement précisées et que les événements en cours rendent probables, à condition qu'elles aient été
effectivement constatées dans les écritures de l'exercice et figurent au relevé des provisions.
Toutefois, la provision pour propre assureur constituée par une entreprise n'est pas admise en déduction
de son bénéfice imposable. Il en est de même de la provision pour congés payés et de la provision pour
indemnités de départ à la retraite de la provision pour dépréciation des immobilisations amortissables et
de la provision pour pertes de change.
Les provisions qui en tout ou partie reçoivent un emploi non conforme à leur destination ou
deviennent sans objet au cours d'un exercice ultérieur sont rapportées aux résultats dudit exercice, sauf
dispositions réglementaires contraires. Lorsque le rapport n'a pas été effectué par l'entreprise elle-même,
l'administration peut procéder aux redressements dès qu'elle constate que les provisions sont devenues
sans objet. Dans ce cas, ces provisions sont, s'il y a lieu, rapportées aux recettes du plus ancien des
exercices soumis à vérification.
Les sociétés et organismes de toute nature qui effectuent la recherche et l'exploitation des
substances minérales concessibles au Burkina Faso sont autorisés à déduire de leur bénéfice net
42
d'exploitation tel qu'il résulte du bilan, des provisions pour reconstitution des gisements dans les
conditions fixées par la loi.
La provision pour reconstitution des gisements est inscrite au passif du bilan de la société sous
une rubrique spéciale faisant ressortir le montant des dotations de chaque exercice.
43
l’article 432 de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique, qui profitent aux administrateurs au titre de leurs fonctions ;
− les sommes versées aux dirigeants ou cadres d’une société au titre d’indemnité, de frais d’emploi
ou de service et ne correspondant pas à une charge réelle de la fonction exercée. Pour l’application
de cette disposition, les dirigeants s’entendent, dans les sociétés de personnes et les sociétés en
participation, des associés desdites sociétés ;
les dépenses de toute nature ayant trait à l’exercice de la chasse et de la pêche sportives, à l’utilisation
des bateaux de plaisance, d’aéronefs de tourisme ou de résidences d’agrément et de toutes autres
dépenses à caractère somptuaire, que ce soit sous la forme d’allocations forfaitaires ou de
remboursement de frais.
44
2. Le minimum forfaitaire de perception ( des personnes morales)
Il est établi un minimum forfaitaire de perception de l’impôt sur les sociétés au titre d'une année
déterminée, en fonction du chiffre d'affaires hors taxe de la période écoulée.
Il est dû par les sociétés déficitaires ou dont le résultat fiscal ne permet pas de générer un impôt sur les
sociétés supérieur au montant déterminé à l’article 54 ci-après.
Pour le calcul du minimum, le chiffre d'affaires visé ci-dessus est arrondi aux cent mille (100 000) francs
CFA inférieurs. Il est fait application d’un taux de 0,5 % mais en aucun cas le montant ne peut être
inférieur à un million (1 000 000) de francs CFA pour les contribuables relevant du régime du bénéfice
du réel normal d’imposition et trois cent mille (300 000) francs CFA pour les contribuables relevant du
régime du bénéfice du réel simplifié d'imposition.
Les adhérents des centres de gestion agréés bénéficient d'une réduction de 50% du minimum forfaitaire
de perception.
Les sociétés nouvelles sont exonérées du minimum forfaitaire pour leur premier exercice d’exploitation.
45
transférés au sens de l’article 66 et l’administration fiscale est autorisée à évaluer le montant du transfert
de bénéfices à partir des seuls éléments dont elle dispose.
2) Sanctions
a) Le défaut ou le retard dans la souscription de cette déclaration dans les délais entraîne une
majoration de 10%, portée à 25% en cas de récidive. La majoration ne peut être inférieure à 50 000 F
CFA
b) Au cas où la déclaration est déposée après l’envoi d’une mise en demeure, la majoration est
de 25% des droits dus et portée à 50 % en cas de récidive ou de taxation. Si la déclaration n’est pas
déposée dans les trente jours d’une mise en demeure, la majoration est de 100% sans être inférieure à
100 000 F CFA.
c) En cas d’insuffisance, inexactitudes et omissions, les droits dus sont majorés de 25% en cas
de bonne foi, de 50% en cas de mauvaise foi et 100% en cas de manœuvre frauduleuse.
d) Le paiement tardif donne lieu à une majoration de 10% des droits dont le paiement a été
différé augmenté d’un intérêt de 1% par mois ou fraction de mois.
e) Si le résultat est déficitaire et que l’entreprise n’a pas souscrit aux obligations
déclaratives, une amende fiscale de 500 000 F CFA est applicable à l’entreprise fautive.
f) Une amende de 1 500 000 F CFA est appliquée aux entreprises conventionnées ou à celles
bénéficiant d’un régime temporaire d’exonération qui ne fournissent pas les documents
accompagnant la déclaration de résultat.
46
CHAPITRE V : L’IMPOT SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS, COMMERCIAUX ET
AGRICOLES (IBICA)
Le revenu imposable à l’IBICA se définit comme étant le profit retiré de l’exercice d’une
profession industrielle, commerciale, artisanale, agricole, pastorale et forestière ou réputés telle par la
loi. On y assimile également les profits retirés d’activités accessoires de nature non commerciale.
L’exercice d’une profession industrielle ou commerciale consiste en l’accomplissement à titre
habituel par une personne agissant pour son propre compte dans un but lucratif d’au moins une des
opérations telles que :
- l’achat en vue de la revente en l’état ou après transformation de biens, matières ou
objets ;
- l’acquisition de meubles en vue de la location ;
- les transports ;
- l’exploitation d’établissement destiné à fournir le logement, la nourriture, les soins
personnels ou la distraction ;
- les opérations d’intermédiaires de commerce (commissionnaires, courtiers, agents de
change, etc.…) ;
- les opérations de banque et d’assurance ;
- l’exploitation des mines et carrières.
La profession artisanale quant à elle, consiste en l’exercice d’une activité essentiellement
manuelle par une personne et pour son propre compte.
I – Champ d’application
A/- Les personnes imposables et le lieu d’imposition
L'impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles est dû à raison des bénéfices
réalisés par les personnes physiques ci-après :
• 1) les personnes physiques qui habituellement achètent en leur nom, en vue de les revendre, des
immeubles ou des fonds de commerce ;
• 2) les personnes physiques qui habituellement achètent en leur nom, ou qui souscrivent en vue
de les revendre, des actions ou parts de sociétés immobilières ;
• 3) les personnes physiques qui habituellement se livrent à des opérations d’intermédiaires pour
l’achat, la souscription ou la vente des biens visés aux points 1) et 2) ;
• 4) les personnes physiques qui procèdent au lotissement et à la vente des terrains leur appartenant
;
47
• 5) les personnes physiques qui donnent en location un établissement commercial ou industriel
muni du mobilier et du matériel nécessaires à son exploitation, que la location comprenne ou non
tout ou partie des éléments incorporels du fonds de commerce ou d’industrie ;
• 6) les adjudicataires, concessionnaires et fermiers de droits communaux ;
• 7) les loueurs d’appartements meublés. Toutefois, ne sont pas imposables les personnes
physiques qui se contentent de louer une pièce faisant partie intégrante de leur appartement ;
• 8) les membres de sociétés en participation ou de société civile qui ont opté pour l’imposition à
l’IBICA ;
• 9) toutes autres personnes physiques se livrant à une exploitation ou à des opérations à caractère
industriel, commercial, artisanal, agricole, pastoral ou sylvicole.
L’impôt sur les BIC est établi au nom de la personne physique pour l’ensemble de ses activités
réalisées au BF, au siège de la direction de l’entreprise ou au lieu de son principal établissement.
B/- Territorialité
Sous réserve des dispositions des conventions internationales relatives aux doubles
impositions, l’impôt est dû à raison des bénéfices réalisés au BF par les personnes physiques. Sont
réputés réalisés au Burkina Faso, l’ensemble des produits et des bénéfices se rapportant aux
activités et aux opérations à caractère industriel, commercial, artisanal, agricole, pastoral et
sylvicole que ces personnes réalisent même à titre occasionnel.
Il résulte de cette définition que ce sont les données de la comptabilité qui servent de base à la
détermination du bénéfice imposable comme précédemment vu en matière d’impôt sur les sociétés. Le
48
résultat fiscal s’obtient en ajoutant au résultat comptable les réintégrations et en soustrayant les
déductions.
49
− les subventions d’exploitation et les subventions d’équilibre;
− les travaux en cours, évalués au prix de revient ;
− les reprises et les transferts de charges ;
− les dégrèvements obtenus de l’administration au titre des impôts déductibles ;
− les plus-values de cessions d’éléments de l’actif immobilisé.
50
− correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications suffisantes : Les charges
qui n’ont pas été inscrites dans la comptabilité de la société ou qui n’ont pas été comptabilisées
en tant que telles ne sont pas déductibles. Conformément à ce principe, aucune charge n’est
déductible si elle n’est pas appuyée par une facture ;
− entraîner une diminution de l'actif net de l'exploitation ou de l'entreprise : Il résulte de cette
condition que ne peuvent figurer dans les frais généraux déductibles, les dépenses ayant pour
résultat l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif immobilisé. De même, seront exclues les
dépenses ayant pour contrepartie la disparition d’une dette au passif ou la naissance d’une
créance à l’actif ;
− être comprises dans les charges de l'exercice : L’imputation des charges déductibles doit s’opérer
sur les résultats de l’exercice auquel ces charges s’appliquent, c’est-à-dire à l’exercice au cours
duquel les charges revêtent pour l’entreprise le caractère de dette certaine et sont déterminées
quant à leur montant.
− Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur les bénéfices ;
− Pour les sommes donnant lieu à un prélèvement ou à une retenue à la source, apporter la preuve
de la déclaration et du paiement de la retenue correspondante.
− Il s’ensuit que par exemple les rappels d’impôts ou de cotisations d’assurance ne sont
déductibles que sur les résultats de l’exercice au cours duquel l’entreprise a été reconnue débitrice
des droits ou cotisations rappelés. A l’inverse, les frais payés d’avance ne doivent pas avoir une
incidence sur les résultats de l’exercice de leur paiement. Pour les frais couvrant plusieurs
exercices, il est fait application de la règle du prorata temporis.
− Enfin, pour être déductibles, les frais généraux doivent figurer sur un relevé joint aux états
financiers déclarés au service des impôts. (Règle formelle).
51
Il n’y a pas de limitation de la rémunération déductible au titre de la rémunération du conjoint de
l’exploitant. Cependant, le salaire du conjoint doit correspondre à un travail effectif dans l’exploitation
à temps complet et ne doit pas être exagéré par rapport aux rémunérations des emplois de même nature
exercés dans l’entreprise ou dans les entreprises similaires et que l’intéressé soit affilié à un organisme
de sécurité sociale obligatoire au Burkina Faso.
Toutefois, la rémunération de l’exploitant individuel n’est pas déductible. Car, en tant que
propriétaire de l’entreprise, le bénéfice qu’il réalise constitue la rémunération normale de son travail.
Par conséquent, toute rémunération en cours d’exercice constitue un prélèvement anticipé sur le bénéfice
qu’il faudra totalement réintégrer au résultat imposable.
Pour les autres charges, le CGI est on un peu plus clair. En effet, il dispose que : « Le bénéfice
net est établi sous déduction de toutes charges remplissant les conditions de déductibilité définies en
matière d’impôt sur les sociétés (art. 16, 20, 22, 23 et suivants)». Les conditions de déductibilité de ces
charges (dépenses locatives, primes d’assurance, frais d’hôtels, de restauration, les libéralités, les dons
et les subventions, les charges financières, les impôts, taxes, amendes et pénalités, les amortissements et
les provisions, les reports déficitaires, etc.) ont été déjà examinées dans le chapitre précédent consacré à
l’IS.
52
N.B. : la base est arrondie aux 1 000 F inférieurs.
B- Paiement de l’impôt
En principe, l’impôt sur le BIC est payable après la liquidation qui intervient dès la déclaration
de résultat par le contribuable après la clôture de l’exercice. Toutefois pour des raisons de trésorerie pour
le budget de l’Etat, l’IBICA fait l’objet d’un versement minimal anticipé sous le nom d’IMFPIC dans
l’ancienne loi (impôt minimum forfaitaire sur les professions industrielles et commerciales) et de
minimum forfaitaire de perception (MFP) dans la nouvelle loi.
Le MFP constitue donc des acomptes déductibles de l’IBICA qui sera établi à la clôture de
l’exercice. Le montant de chaque acompte est obtenu en appliquant au CA HT le taux de 0,50 %. La
déclaration et le versement doivent intervenir, pour les contribuables du réel normal, au plus tard le 15
de chaque mois pour les affaires réalisées au cours du mois précédent et, pour ceux du réel simplifié,
au plus tard le 10 du mois suivant chaque trimestre pour les affaires réalisées au cours dudit trimestre.
Le MFP des contribuables du réel normal ne peut être inférieur à 1 000 000 F / an, celui des
contribuables du réel simplifié est de 300 000 F / an.
Toutefois, lorsque le montant du minimum forfaitaire de perception est supérieur à celui de
l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, l’excédent est acquis au Trésor public.
Depuis janvier 2000, il a été institué des prélèvements à la source de 2 %, 1 % ou 0,2 % (sur les
achats de biens) et des retenues à la source de 5 %, 1 % , 20 % ou 25% (sur les sommes reçues des
prestations de service). Ces prélèvements et retenues sont aussi des acomptes de l’impôt sur le BIC et
sont déductibles d’abord mensuellement ou trimestriellement sur les MFP et, s’il y a lieu, sur l’IBICA
liquidé en fin d’exercice. Les entreprises relevant de la Direction des Grandes Entreprises sont exonérées
de ces prélèvements et retenues.
La non souscription de cette déclaration dans les délais entraîne une amende de 200 000 F par
document non produit sans compter le rejet des charges y afférentes. L’inexactitude dans les
renseignements fournis entraîne une amende 20 000 F par infraction.
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Le défaut de tenue de la comptabilité selon les règles du SYSCOHADA peut être sanctionné
d’une amende allant de 100.000 à 500 000.
Lorsqu’ils ont versé à des tiers ne faisant pas partie de leur personnel des commissions, courtages,
ristournes, honoraires, vacations, loyers…, les contribuables relevant de l’IS, du BIC et BNC doivent
joindre à leur déclaration de résultat un état indiquant l’identité des bénéficiaires et les montants perçus
par chacun d’eux. A défaut, ces sommes seront réintégrées dans leur bénéfice imposable.
4) Sanctions
Le défaut ou le retard dans la souscription de cette déclaration dans les délais entraîne une
majoration de 10%, portée à 25% en cas de récidive. La majoration ne peut être inférieure à 50 000 F
CFA
b) Au cas où la déclaration est déposée après l’envoi d’une mise en demeure, la majoration est
de 25% des droits dus et portée à 50 % en cas de récidive ou de taxation. Si la déclaration n’est pas
déposée dans les trente jours d’une mise en demeure, la majoration est de 100% sans être inférieure à
100 000 F CFA.
c) En cas d’insuffisance, inexactitudes et omissions, les droits dus sont majorés de 25% en cas
de bonne foi, de 50% en cas de mauvaise foi et 100% en cas de manœuvre frauduleuse.
En cas de récidive, les majorations ci-dessus sont de 50% (bonne foi), et de 100% (manœuvre
frauduleuse).
d) Le paiement tardif donne lieu à une majoration de 10% des droits dont le paiement a été
différé augmenté d’un intérêt de 1% par mois ou fraction de mois.
e) Si le résultat est déficitaire et que l’entreprise n’a pas souscrit aux obligations
déclaratives, une amende fiscale de 500 000 F CFA est applicable à l’entreprise fautive.
f) Une amende de 1 500 000 F CFA est appliquée aux entreprises conventionnées ou à celles
bénéficiant d’un régime temporaire d’exonération qui ne fournissent pas les documents
accompagnant la déclaration de résultat.
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CHAPITRE VI– L’IMPÖT SUR LES BENEFICES DES PROFESSIONS NON
COMMERCIALES (IBNC)
L’impôt sur les bénéfices des professions non commerciales est dû à raison des bénéfices réalisés
par les personnes physiques exerçant une profession libérale ou titulaire d’une charge ou office ainsi que
les membres des sociétés civiles professionnelles.
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- les commissions des agents et sous-agents d’assurance ;
- les gains des prostituées, des joueurs de loterie, de PMU’B ;
- les revenus non salariaux des sportifs,
- les produits perçus par les organisateurs de spectacles
- Etc.
56
des moyennes des recettes et des dépenses des trois (03) dernières années. L’option pour ce mode de
détermination du bénéfice est irrévocable ;
- Un bénéfice encaissé car il résulte de la différence entre les recettes encaissées au cours de
l’année (quelle que soit l’année au cours de laquelle la créance est née) et les dépenses payées (quelle
que soit l’année au cours de laquelle la dette est née). On dit que les redevables de l’IBNC tiennent une
comptabilité de caisse et non d’engagement.
Seule dérogation : en cas de cessation d’activité ou de cession de clientèle, le bénéfice imposable
tient compte des créances acquises et des dettes certaines non encore réglées.
57
- les dégrèvements d’impôts déjà payés ;
- des recettes diverses et des recettes accessoires qui peuvent être de nature commerciale (théorie de
l’accessoire).
Les sommes reçues par les avoués, les avocats et notaires, qui constituent de simples dépôts de
fonds destinés à couvrir des frais de procédure ou d’actes et enregistrés généralement dans un compte
spécial ne sont pas comprises dans les recettes.
2/ – Les dépenses
Les dépenses qui sont susceptibles d’être retranchées des recettes sont celles qui remplissent les
conditions ci-après :
− être exposées dans l'intérêt direct de l'exploitation ou se rattacher à la gestion normale de
l'entreprise ;
− correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications suffisantes ;
− entraîner une diminution de l'actif net ;
− être effectivement payées au de l'exercice ;
− concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt assis sur le bénéfice.
− Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur les bénéfices ;
− Pour les sommes donnant lieu à un prélèvement ou à une retenue à la source, apporter la preuve
de la déclaration et du paiement de la retenue correspondante.
Le code des impôts cite à titre énonciatif (c’est à dire non exhaustif) un certain nombre de
dépenses déductibles. Il s’agit des :
- loyers des locaux professionnels payés figurant dans le contrat de bail dûment
enregistré ; il en est de même des biens pris en crédit bail ;
- frais d’études et d’assistance payées aux personnes domiciliées à l’étranger ;
- du salaire du conjoint dans les mêmes conditions qu’en matière de BIC ;
- impôts déductibles mis en recouvrement et payés au cours de l’exercice ;
- primes versées à des compagnies d’assurance burkinabé en raison de contrats conclus
pour constitution d’indemnités de fin de carrière, de décès et d’invalidité, d’assurance
maladie comme en matière d’IS et de BIC;
- les primes versées à des compagnies d’assurance burkinabé en raison de contrats
d’assurance maladie conclus au profit de l’exploitant dans la limite de 0,5 % du montant
total des dépenses de l’exercice ;
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- amortissements déterminés comme en matière d’IBICA et d’IS
- des dépenses de personnel.
- les charges financières, les libéralités, dons, subventions dans les conditions et limites
fixées en matières d’IS et d’IBICA.
- L’article 34-3) du CGI dispose que les dépenses mixtes se rapportant à la fois à
l’exercice de la profession et aux besoins personnels de l’exploitant doivent être ventilées
en vue de déterminer la fraction de ces dépenses qui se rapportent à l’exploitation.
À défaut de pouvoir déterminer précisément cette fraction, 2/3 du montant de ces charges
sont réputées se rapporter à l’exploitation.
Ne sont pas déductibles les dépenses personnelles, les dépenses se rapportant à une activité
exercée à titre bénévole, les dépenses d’agrément ou somptuaires, les dépenses engagées dans l’intérêt
de la profession mais qui ne constituent pas des charges. Il s’agit :
- des sommes engagées pour l’acquisition des immobilisations ;
- des dépenses ayant pour but l’extinction d’une dette en capital ;
- des dépenses ayant le caractère d’un placement ;
- des montants des transactions, amendes confiscations, pénalités et majorations de toute nature.
NB : Le déficit d’un exercice est une charge pour les exercices suivants jusqu’au quatrième exercice.
NB : Pour les gains des parieurs et jeux de hasard, les organismes payeurs (LONAB, Ludic Lydia…)
effectuent une retenue de 15% qu’ils reversent au plus tard le 20 du mois suivant.
59
SECTION - IV – Obligations et sanctions
* Les contribuables du BNC doivent produire au plus tard le dernier jour du mois de
février de chaque année leur déclaration de résultat indiquant le montant des recettes brutes, le détail
des dépenses et le résultat d’exploitation. En cas de cessation, la déclaration de résultat doit être produite
dans les 10 jours.
Leur déclaration de résultat doit être accompagnée de la liasse fiscale comportant tous les
documents dont la production est exigée (état des salaires, état des loyers, état des honoraires et
commissions de toutes sortes versés, état des honoraires rétrocédés avec indication de chaque
bénéficiaire etc.).
a) Le défaut ou le retard dans la souscription de cette déclaration dans les délais entraîne une
majoration de 10%, portée à 25% en cas de récidive. La majoration ne peut être inférieure à 50 000 F
CFA
b) Au cas où la déclaration est déposée après l’envoi d’une mise en demeure, la majoration est
de 25% des droits dus et portée à 50 % en cas de récidive ou de taxation. Si la déclaration n’est pas
déposée dans les trente jours d’une mise en demeure, la majoration est de 100% sans être inférieure à
100 000 F CFA.
c) En cas d’insuffisance, inexactitudes et omissions, les droits dus sont majorés de 25% en cas
de bonne foi, de 50% en cas de mauvaise foi et 100% en cas de manœuvre frauduleuse.
En cas de récidive, les majorations ci-dessus sont de 50% (bonne foi), et de 100% (mauvaise foi) et
200% (manœuvre frauduleuse).
c) Le paiement tardif donne lieu à une majoration de 10% des droits dont le paiement a été
différé augmenté d’un intérêt de 1% par mois ou fraction de mois.
d) Si le résultat est déficitaire et que l’entreprise n’a pas souscrit aux obligations
déclaratives, une amende fiscale de 500 000 F CFA est applicable à l’entreprise fautive.
* Lorsqu’ils ont versé à des tiers ne faisant pas partie de leur personnel des
commissions, courtages, ristournes, honoraires, vacations, loyers…, les contribuables relevant de l’IS,
du BIC et BNC doivent joindre à leur déclaration de résultat un état indiquant l’identité des bénéficiaires
et les montants perçus par chacun d’eux. A défaut, ces sommes seront réintégrées dans leur bénéfice
imposable.
60
CHAPITRE – VII LES PRELEVEMENTS A LA SOURCE
I CHAMP D’APPLICATION
1) Matière imposable
Il est institué au profit du Budget de l’Etat, un prélèvement à la source sur :
les importations de biens, quelle que soit leur situation au regard des droits et taxes d’entrée ;
les ventes effectuées par tout importateur, fabricant ou commerçant à toute personne physique ou morale
passible de l’impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles, de l’impôt sur les bénéfices
des professions non commerciales, de l’impôt sur les société ou de la contribution du secteur informel.
Toutefois, les ventes de biens effectuées par les importateurs, les fabricants et les commerçants
de ventes en gros et demi-gros, à l’exception de celles qu’ils réalisent dans leurs magasins exclusivement
réservés à la vente au détail, sont réputées être consenties au profit de personnes physiques ou morales
passibles du prélèvement à la source à titre d’acompte sur les impôts sur les bénéfices.
Cette présomption de destination est irréfragable.
2) Exonérations
Sont exemptés du prélèvement :
- Les importations de biens manifestés en transit.
- Les importations effectuées par les entreprises de vente d’hydrocarbures et les entreprises de
production et de fourniture d’eau, d’électricité et de télécommunications.
- Les opérations de ventes portant sur l’eau, l’électricité, les télécommunications et les boissons
de fabrication locale.
- Les importations et achats de produits pharmaceutiques, produits de la santé et de la reproduction
notamment les condoms, stérilets, colliers, spermicides et consommables médicaux effectuées
par les centrales d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux.
- Les importations et les achats effectués par les entreprises bénéficiant d’une exonération totale
d’impôts sur les bénéfices.
- Les importations et les achats effectués par les entreprises relevant de la Direction des grandes
entreprises.
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Pour bénéficier des exonérations prévues aux deux derniers points ci-dessus, les contribuables doivent
présenter leur attestation d’exonération délivrée par la Direction générale des impôts.
II BASE D’IMPOSITION
La base du prélèvement est constituée :
- pour les importations, par la valeur des marchandises telle que définie à l’article 22 du code des
douanes, majorée des droits et taxes perçus par le service des Douanes, y compris les droits d’accises et
la TVA ;
- pour les ventes, par le prix réclamé au client ou par toutes les sommes, valeurs, biens ou services reçus
ou à recevoir en contrepartie, y compris les droits d’accises et la TVA. La base ainsi définie s’entend
tous frais et taxes compris.
- Les ristournes, remises et rabais accordés par notes d’avoir par les fabricants, les importateurs et les
commerçants de ventes en gros et demi-gros, sont réputés nets du prélèvement. Ils ne peuvent donner
lieu à rectification, sous forme d’avoir, du prélèvement initialement facturé.
IV TAUX DU PRELEVEMENT
Le taux du prélèvement est fixé comme suit :
- Pour les importations, le taux est fixé à 5%.
Toutefois, ce taux est réduit à 1% pour les importations réalisées par les contribuables relevant du régime
du réel d’imposition ;
- Pour les ventes de boissons de fabrications locales, le taux est de 5%.
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- pour les autres ventes, le taux est de 2%.
Toutefois, ce taux est réduit à :
- 1% pour :
* le ciment hydraulique,
* le sucre,
* la farine de froment,
* la noix de cola.
- 0,2% pour les hydrocarbures.
V IMPUTATIONS
Les prélèvements supportés au cours d’un exercice donné, sont imputables sur les cotisations du
minimum forfaitaire de perception ou sur les acomptes provisionnels exigibles au titre du même
exercice.
Si le montant des prélèvements excède celui du minimum forfaitaire de perception ou des acomptes
provisionnels, l’excédent est imputé sur la ou les cotisations ultérieures d’impôt sur les sociétés, d’impôt
sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ou d’impôt sur les bénéfices des professions non
commerciales.
Les crédits de prélèvements résiduels sont imputables exclusivement sur les cotisations de l’impôt
sur les sociétés, de l’impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ou de l’impôt sur les
bénéfices des professions non commerciales dues au titre de l’exercice au cours duquel les prélèvements
ont été supportés et des exercices suivants.
VI OBLIGATIONS
1) Les redevables doivent délivrer obligatoirement à leurs clients une facture mentionnant distinctement
le montant du prélèvement.
2) Cette facture doit être conforme aux dispositions des articles 562 et suivants. Elle doit en outre
mentionner le régime d’imposition du fournisseur et le service des impôts dont il dépend pour
l’accomplissement de ses obligations fiscales professionnelles.
Les factures qui ne comportent pas toutes les mentions requises ou qui comportent des mentions
inexactes n’ouvrent pas droit à imputation des prélèvements facturés chez le client.
3) Tout prélèvement facturé est dû.
Les prélèvements facturés par des fournisseurs inconnus de l’administration fiscale ou qui ne relèvent
pas d’un régime du réel d’imposition ne sont pas imputables.
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4) Les importateurs, fabricants et commerçants sont tenus de verser au service des impôts de
rattachement au plus tard le 15 de chaque mois, le montant des prélèvements facturés au cours du mois
précédent, au moyen d’une déclaration établie conformément au modèle prescrit par l’administration.
La déclaration doit être déposée dans les mêmes délais lorsque le redevable n’a effectué au cours d’un
mois déterminé aucun prélèvement.
5) Les contribuables sont tenus, lors du versement du minimum forfaitaire de perception ou des acomptes
provisionnels, de remettre au service des impôts les relevés des prélèvements supportés à l’importation,
accompagnés d’une copie des quittances délivrées par les services des douanes et/ou un état détaillé des
prélèvements supportés en régime intérieur contenant les indications suivantes :
nom, prénom (s), ou raison sociale du fournisseur ;
profession ou activité ;
adresse complète ;
numéro d’identification financier unique (IFU) ;
date des factures ;
montants des prélèvements.
VII SANCTIONS
1) Toute facturation illégale du prélèvement à la source est sanctionnée par une amende égale à 200 %
du montant des sommes indûment facturées.
2) Le défaut de facturation ou l’omission de la facturation séparée du prélèvement ou toute autre
irrégularité dans les libellés des factures sont passibles d’une amende égale à 100 % du prélèvement dû
sans préjudice des dispositions du paragraphe 2 de l’article 204 relatives à la non imputation des
prélèvements.
3) Le défaut de production du relevé et/ou de l’état détaillé prévu au dernier paragraphe de l’article 204,
entraîne d’office la réintégration des prélèvements imputés sur les acomptes provisionnels, les
cotisations du minimum forfaitaire de perception et de l’impôt sur les bénéfices.
4) Le défaut de déclaration des prélèvements dans les délais prévus au paragraphe 4 de l’article 204
entraîne pour son auteur et ses complices l’application d’une pénalité égale à 25 % majorée de 5 % par
mois ou fraction de mois de retard des droits dus. Cette pénalité ne saurait être inférieure à deux cent
cinquante mille (250.000) francs CFA.
Cette pénalité est portée à 50 % et majorée de 5 % par mois ou fraction de mois de retard lorsque le
service a procédé à une taxation d’office. La pénalité ci-dessus ne peut être inférieure à cinq cent mille
(500.000) francs CFA.
64
Le non-respect des dispositions du paragraphe 4 de l’article 204 place en outre le redevable en situation
de taxation d’office assortie des pénalités visées à l’alinéa précédent.
5) Toute minoration, inexactitude ou omission d’un ou de plusieurs éléments de la déclaration de
prélèvements fait l’objet d’une procédure de redressement assortie d’une pénalité égale à 50 % majorée
de 5 % par mois ou fraction de mois de retard des prélèvements non déclarés ou dont la perception a été
compromise. Cette pénalité est portée à 200 % en cas de manœuvres frauduleuses.
6) Tout redevable qui n’a pas fait de prélèvement ou qui n’a opéré que des prélèvements insuffisants est
redevable, outre le montant des prélèvements non effectués, d’une amende fiscale de 100 % des
prélèvements éludés.
En outre, le redevable qui ayant effectué des prélèvements, ne s’en acquitte pas dans les délais prévus
au paragraphe 5 de l’article 204, est passible d’une pénalité égale à 10 % majorée de 5 % par mois ou
fraction de mois de retard supplémentaire.
65
CHAPITRE – VIII LES RETENUES A LA SOURCE
I CHAMP D’APPLICATION
Il est institué au profit du budget de l’Etat, une retenue à la source sur les sommes versées par
des débiteurs établis au Burkina Faso, à des personnes qui y résident, en rémunération de prestations de
toute nature fournies ou utilisées sur le territoire national.
Ces sommes ne sont pas passibles de la retenue lorsqu’elles sont versées aux contribuables
relevant de la Direction des Grandes Entreprises (DGE).
Sont considérés comme débiteurs établis au Burkina Faso:
- les personnes physiques et morales relevant de l’impôt sur les bénéfices industriels,
commerciaux et agricoles ou de l’impôt sur les bénéfices des professions non commerciales, selon le
régime du bénéfice réel d’imposition ;
- l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics ;
- les projets sur financements extérieurs ;
- les organisations non Gouvernementales.
Par prestation de toute nature fournie ou utilisée, on entend toute opération de nature lucrative autre
qu’une vente de biens, une location d’immeubles ou une location effectuée par une société de crédit-bail
dont le montant est égal ou supérieur à cinquante mille (50.000) francs CFA hors taxes.
III OBLIGATIONS
Les retenues afférentes aux paiements effectués au cours d’un mois déterminé doivent être
versées au plus tard le 15 du mois suivant auprès du service des impôts du lieu du siège social ou du
principal il établissement ou du domicile de la partie versante.
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Les versements sont effectués au vu d’une déclaration réglementaire comportant pour chaque
prestataire faisant l’objet d’une retenue les indications suivantes :
- nom et prénoms ou raison sociale et forme juridique du prestataire ;
- profession ou activité ;
- numéro IFU ;
- adresses géographique et postale ;
- date et montant de la facture ;
- date et montant des paiements ;
- retenue opérée.
La déclaration doit être accompagnée pour chaque prestataire précompté d’une attestation
individuelle de retenue à la source établie conformément au modèle prescrit par l’administration.
Les attestations individuelles de retenue à la source annotées par le receveur des impôts
compétent des références de la quittance de paiement, sont remises par la partie versante aux prestataires
pour leur permettre de faire valoir ultérieurement les retenues qu’ils ont subies.
Les retenues effectuées par les comptables publics chargés de l’exécution des dépenses, font
l’objet d’écritures de transferts nominatifs de recettes au profit des services des impôts dont dépendent
les prestataires précomptés.
Ces transferts sont accompagnés pour chaque prestataire d’avis de crédit d’impôt sur les
bénéfices mentionnant les indications prévues ci-dessus.
IV IMPUTATIONS
Les retenues supportées au cours d’un exercice donné sont imputables sur les cotisations du
minimum forfaitaire de perception ou sur les acomptes provisionnels exigibles au titre du même
exercice.
Si le montant des retenues excède celui du minimum forfaitaire de perception ou des acomptes
provisionnels, l’excédent est imputé sur la ou les cotisations ultérieures d’impôt sur les sociétés, d’impôt
sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ou d’impôt sur les bénéfices des professions non
commerciales.
Les crédits de retenues résiduels sont imputables exclusivement sur les cotisations de l’impôt sur les
sociétés, de l’impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ou de l’impôt sur les
bénéfices des professions non commerciales dues au titre de l’exercice au cours duquel les prélèvements
ont été supportés et des exercices suivants.
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V SANCTIONS
1) Tout débiteur qui n’a pas effectué de retenues ou qui n’aura opéré que des retenues insuffisantes est
personnellement redevable du montant des retenues non effectuées majoré d’une pénalité de 25 %.
En outre, il perd le droit de porter dans ses charges professionnelles le montant de la retenue rappelée,
pour l’établissement de ses propres impositions.
2) Tout débiteur qui, ayant effectué les retenues, a versé celles-ci après l’expiration du délai légal, est
frappé d’une pénalité égale à 15 % par mois ou fraction de mois de retard.
3) Tout débiteur qui a opéré des retenues mais n’a effectué aucun versement dans un délai de trois (3)
mois à compter de la date d’exigibilité, est tenu au paiement des retenues non versées, majorées d’une
pénalité de 200 %.
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La retenue à la source s’applique également aux rémunérations versées aux artistes de théâtre et
de music-hall, musiciens-danseurs, acteurs, comédiens, modèles et autres artistes de spectacles et de la
mode et aux sportifs, non domiciliés au Burkina Faso, qui participent à des manifestations organisées ou
produites au Burkina Faso.
III OBLIGATIONS
Les personnes physiques et morales relevant de l’impôt sur les bénéfices industriels,
commerciaux et agricoles ou de l’impôt sur les bénéfices des professions non commerciales, selon le
régime du réel normal d’imposition, qui versent des rémunérations visées au titre I ci-dessus, sont tenues
de prélever pour le compte du Trésor public la retenue à la source de 20 %.
Les retenues afférentes aux sommes mises en paiement au cours d’un mois donné doivent être
versées au plus tard le 15 du mois suivant au service des impôts de rattachement.
Les versements sont effectués au vu d’une déclaration réglementaire comportant pour chaque
personne faisant l’objet d’une retenue les indications suivantes :
- nom et prénoms ou raison sociale et forme juridique ;
- activité ou profession ;
- adresse géographique et postale ;
- nationalité ;
- nature des prestations fournies ;
- date et montant des paiements ;
- montant de la retenue opérée.
La déclaration doit être accompagnée, pour chaque prestataire précompté, d’une attestation
individuelle de retenue à la source établie conformément au modèle prescrit par l’administration.
IV SANCTIONS
1) Tout débiteur qui n’a pas effectué de retenues ou qui n’aura opéré que des retenues insuffisantes est
personnellement redevable du montant des retenues non effectuées majoré d’une pénalité de 25 %.
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En outre, il perd le droit de porter dans ses charges professionnelles le montant de la retenue rappelée,
pour l’établissement de ses propres impositions.
2) Tout débiteur qui, ayant effectué les retenues, a versé celles-ci après l’expiration du délai légal, est
frappé d’une pénalité égale à 15 % par mois ou fraction de mois de retard.
3) Tout débiteur qui a opéré des retenues mais n’a effectué aucun versement dans un délai de trois (3)
mois à compter de la date d’exigibilité, est tenu au paiement des retenues non versées, majorées d’une
pénalité de 200 %.
III OBLIGATIONS
Sont tenus, lorsqu’ils versent des rémunérations visées ci-dessus, de prélever pour le compte du Trésor
Public la retenue à la source de 10% ou 2%
- les personnes physiques et morales soumises au régime du réel d’imposition:
- les projets, les organisations non gouvernementales,
- l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics,
- les représentations diplomatiques et consulaires ainsi que les organismes internationaux et
assimilés.
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Les retenues afférentes aux sommes mises en paiement au cours d’un mois donné doivent être
versées au plus tard le 15 du mois suivant au service des impôts de rattachement.
Les versements sont effectués au vu d’une déclaration réglementaire comportant pour chaque
personne faisant l’objet d’une retenue les indications suivantes :
- Nom et prénoms ou raison sociale et forme juridique ;
- Activité ou profession ;
- Adresse géographique et postale ;
- Nature des prestations fournies ;
- Date et montant des paiements ;
- Montant de la retenue opérée.
La déclaration doit être accompagnée pour chaque prestataire précompté d’une attestation
individuelle de retenue à la source établie conformément au modèle prescrit par l’administration.
IV SANCTIONS
1) Tout débiteur qui n’a pas effectué de retenues ou qui n’aura opéré que des retenues insuffisantes est
personnellement redevable du montant des retenues non effectuées majoré d’une pénalité de 25 %.
En outre, il perd le droit de porter dans ses charges professionnelles le montant de la retenue rappelée,
pour l’établissement de ses propres impositions.
2) Tout débiteur qui, ayant effectué les retenues, a versé celles-ci après l’expiration du délai légal, est
frappé d’une pénalité égale à 15 % par mois ou fraction de mois de retard.
3) Tout débiteur qui a opéré des retenues mais n’a effectué aucun versement dans un délai de trois (3)
mois à compter de la date d’exigibilité, est tenu au paiement des retenues non versées, majorées d’une
pénalité de 200 %.
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