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FISCALITE DES ENTREPRISES

Dr Honoré OUEDRAOGO
Expert senior en développement
des systèmes d’organisation

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CHAP PRELEMINAIRE : GENERALITES SUR LA FISCALITE DES ENTREPRISES

La fiscalité désigne l’ensemble des règles, lois et mesures qui régissent le domaine fiscal d’un pays.
Ainsi, la fiscalité se résume aux pratiques utilisées par un Etat ou une collectivité pour percevoir des
impôts et autres prélèvements obligatoires.
Le terme fiscalité, du latin « ficus », signifie petit récipient utilisé pour récupérer l’argent dans l’empire
romain. Du terme fiscalité est né également le mot fisc, qui désigne couramment l’ensemble des
administrations publiques chargées de la gestion de l’impôt.
Dans cette première partie du cours, nous évoquerons les points suivants :
- le cadre juridique de la fiscalité, un aperçu sur l’impôt, ses fonctions,
- les différentes classifications des impôts et taxes,
- des éléments de techniques fiscales
- la gestion fiscale de l’entreprise

A/ LE CADRE JURIDIQUE DE LA FISCALITE


I – LE DROIT FISCAL
1 : Définitions
Le droit fiscal peut être défini comme l’ensemble des règles de gestion de l’impôt. C’est
l’ensemble des principes entraînant le « droit de lever l’impôt ».
Le droit fiscal de par son mode de création et de gestion relève du droit public. Il confère parfois
au fisc un pouvoir exorbitant du droit commun (par exemple la non opposabilité du secret professionnel
aux services des impôts).
Tout en relevant du droit public, le droit fiscal conserve des relations étroites avec le droit privé
car l’impôt moderne est assis sur les activités économiques des particuliers ; lesquelles activités sont
régies par le droit civil, le droit commercial, les règles de comptabilité générale, branches du droit privé.

En somme, comme le dit le Professeur F. Michel SAWADOGO, « le droit fiscal est une matière
du droit public baignant dans le droit privé »

2 : Les principes de base du droit fiscal


a) le principe de légalité de l’impôt : seul le législateur (Parlement
notamment) est habilité à créer, modifier, supprimer un impôt, à en définir les règles de
calcul et de recouvrement.

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b) le principe de la compétence liée de l’administration : l’administration ne peut et ne doit agir
que dans le cadre de ses missions et attributions prévues par la loi et les règlements.

c) le principe de l’annualité de l’impôt : la perception de l’impôt est autorisée chaque année


(l’année civile) par la loi de finances.

N.B. : le principe de l’annualité n’entache pas la validité des dispositions fiscales antérieures qui restent
applicables permanemment tant qu’elles n’ont pas été modifiées ou abrogées.
Ce principe n’interdit pas non plus le recouvrement de l’impôt au-delà de l’année pour laquelle
il a été voté et sa perception autorisée.
d) le principe d’imposition en raison des facultés contributives des contribuables : chaque citoyen
doit payer ses impôts en fonction de ses moyens matériels et financiers.

e) le principe de la territorialité : la loi fiscale est de façon générale d’application territoriale. Elle
précise les règles relatives aux opérations mettant en jeu plusieurs territoires.

f) le principe de la non rétroactivité : ce principe commun aux lois en général peut connaître des
exceptions.
Ex 1: application de nouveaux tarifs à des revenus acquis au cours de l’année passée (cas du
BIC).
Ex 2 : loi interprétative modifiant en faveur du contribuable des applications fiscales antérieures.

g) le principe du contradictoire : le contribuable a le droit de faire valoir ses explications avant


tout redressement en cas de contrôle fiscal. Le manquement à ce principe de la part de l’administration
peut rendre la procédure de redressement irrégulière.

3 : Les sources du droit fiscal


Le droit fiscal repose sur des textes d’origine variée. Outre la constitution qui est la loi
fondamentale, l’on retiendra :
a) la loi : au Burkina Faso, c’est le Parlement, expression de la souveraineté populaire qui est le
seul compétent pour voter l’impôt. L’ensemble des lois relatives à la fiscalité intérieure sont contenues

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dans le code des impôts (CI) et le code de l’enregistrement, du timbre et de l’impôt sur le revenu des
valeurs mobilières, tandis que celles relatives à la fiscalité de porte se retrouvent dans le code des
douanes.
b) les règlements : c’est les textes d’application de la loi (décrets, arrêtés, circulaires).

c) la jurisprudence : jusqu’à une date très récente, la jurisprudence fiscale était pratiquement
inexistante au Burkina du fait de la peur des contribuables d’attaquer l’administration fiscale devant les
tribunaux.
d) la doctrine administrative : c’est essentiellement les instructions administratives (IA) prises
par la DGI pour donner son interprétation et l’application qu’elle entend donner à certaines dispositions
fiscales. Ces IA peuvent être attaquées par les contribuables si elles sont en leur défaveur.
e) les sources conventionnelles : il s’agit de conventions fiscales signées par le Burkina Faso
avec d’autres pays et poursuivant des buts précis (non double imposition, intégration (TEC)).

II – DEFINITIONS ET CARACTERISTIQUES DE L’IMPOT


1 : Définitions
Il existe plusieurs définitions de l’impôt. La définition la plus classique de l’impôt est
celle donnée par Gaston ZEJE dans son cours de Finances Publiques paru en 1936 et qui indique
que « L’impôt est une prestation pécuniaire, requise des particuliers, par voie d’autorité, à titre
définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques ».
Cette définition met en exergue les caractéristiques de l’Impôt notamment son caractère obligatoire.
Cependant, il existe une définition plus fonctionnelle de l’impôt, c’est-à-dire une définition qui met en
relief sa fonction essentielle : assurer la couverture des dépenses publiques.
Cette définition qui est plutôt administrative indique que « L’impôt est une prestation pécuniaire mise à
la charge des personnes physiques et morales en fonction de leur faculté contributive, sans contrepartie
déterminée en vue de la couverture des dépenses publiques et de la réalisation d’objectifs économiques
et sociaux fixés par la puissance publique ».
Cette définition repose sur le principe d’égalité des citoyens face aux charges publiques, l’idée de
contribution des citoyens aux dépenses publiques, indépendamment des avantages reçus (et ceci
par opposition à la théorie de l’impôt contrepartie).
2 : Caractéristiques de l’impôt
Plusieurs aspects sont à retenir au titre des caractéristiques :
• la notion de prélèvement,
• le caractère obligatoire,

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• l’absence de contrepartie.
L’impôt est un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité par les pouvoirs publics auprès des
contribuables.
Une fois voté par le pouvoir législatif, l’impôt s’impose aux sujets de droit que sont les personnes
physiques et morales, sollicitées selon leur faculté contributive. Le caractère obligatoire concerne aussi
bien le montant, la procédure d’imposition que le recouvrement de l’impôt.

LA NOTION DE PRELEVEMENTS :

L’impôt est un prélèvement pécuniaire et définitif par opposition aux prélèvements en nature des temps
anciens. Il est définitif (ce n’est donc pas un emprunt), et sans contrepartie déterminée.

L’IMPOT EST OBLIGATOIRE :

L’impôt est un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité par les pouvoirs publics auprès des
contribuables.
Une fois voté par le pouvoir législatif, l’impôt s’impose aux sujets de droit que sont les personnes
physiques et morales, sollicitées selon leur faculté contributive. Le caractère obligatoire concerne aussi
bien le montant, la procédure d’imposition que le recouvrement de l’impôt.

L’IMPOT NE COMPORTE PAS DE CONTREPARTIE ET N’EST PAS AFFECTE :

Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. En effet, l’impôt ne comporte pas de
contrepartie directe mais le citoyen en contribuant est en droit de s’attendre de la part de l’Etat, la mise
à sa disposition d’un certain nombre de services et d’infrastructures.
Cela distingue l’impôt :
▪ Des redevances qui sont perçues en contrepartie d’un service public rendu et généralement à un
niveau proportionnel au montant de ce service. A titre d’illustration on peut citer les redevances
audiovisuelles, les redevances pour enlèvement des résidus ménagers ; les redevances routières.
▪ Des taxes fiscales ou taxes administratives : Elles rémunèrent en principe un service mais sans
aucun lien de proportionnalité avec le service rendu. Elles sont cependant obligatoires et définies
par le législateur. Ex : taxe touristique
La non-affectation des recettes fiscales correspond à un principe budgétaire de la comptabilité publique.
Quelles sont alors les fonctions de l’impôt ?

III – LES FONCTIONS DE L’IMPOT


Trois (3) types de fonctions sont dévolus à l’impôt :
• une fonction financière ;

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• une fonction économique ;
• une fonction sociale.
1) - La fonction financière
La fonction financière est la fonction classique de l’impôt. Elle consiste en la mobilisation des ressources
nécessaires à la couverture des dépenses de l’Etat et des collectivités locales.
Au nombre de ces dépenses et à titre d’exemples on distingue:
• les frais de fonctionnement des services publics,
• les salaires des fonctionnaires,
• les frais liés à l’existence même de l’Etat et à la protection de la nation (Police, santé,
Education, Défense Nationale).
Ce rôle classique est de nos jours encore prédominant mais pas exclusif.
2) : La fonction économique
La fonction économique est celle qui établit le lien entre fiscalité et développement. En effet, dans nos
Etats modernes, la fiscalité est un outil de promotion du développement économique et de régulation des
inégalités à travers :
• un encouragement à l’investissement,
• une juste redistribution des ressources.

A cet effet, l’incitation fiscale est faite sous forme d’exonérations et de facilités fiscales de toute
nature, visant à influencer les choix économiques des entreprises (ex. : implantation d’industries en
province).
Ces avantages fiscaux sont contenus dans le code des Douanes, le Codes des Impôts et dans le code des
investissements.
L’impôt est aussi un instrument de régulation économique. Le rôle économique se
manifeste également lorsque l’Etat se substitue au secteur privé pour agir dans certains domaines
indispensables à la couverture des besoins des citoyens mais financièrement non rentables.
3)- La fonction sociale
Cette fonction n’est pas négligeable même si elle n’est pas très tangible. Ce rôle social de l’impôt
exige d’une part qu’il soit tenu compte de la capacité contributive de chaque citoyen (notion d’équité)
et d’autre part qu’à partir des produits de l’impôt, l’Etat procède à une redistribution des ressources en
direction des couches les plus défavorisées sous forme de prise en charge gratuite de la santé et du
logement des personnes démunies.

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B/ LES CLASSIFICATIONS DES IMPOTS ET TAXES
Il existe plusieurs modes de classification des impôts, chaque mode traduisant une approche
donnée.
On distingue généralement :
- la classification économique,
- la classification administrative,
- les autres classifications.
Paragraphe 1 : La classification économique : Impôt sur le revenu / impôt sur la dépense
La classification permet de définir l’élément économique sur lequel la contribution est assise c’est-
à-dire la matière imposable visée. Elle est fondée sur l’origine et l’emploi de la richesse visée.
A cet effet, on distingue l’impôt sur le Revenu qui atteint les revenus des personnes physiques ou
morales (IUTS, IBICA, IS) et l’impôt sur la dépense qui taxe les dépenses de consommation (TVA).
Dans le premier cas, l’impôt frappe la richesse en fonction de son origine (salaire, bénéfice) ; dans
le second cas il touche la richesse à l’occasion de son utilisation (dépenses).
* l’impôt sur le revenu
Il frappe le revenu en fonction de son origine. Le revenu est constitué par les gains acquis par une
personne ou une entreprise au cours d’une année donnée. Il provient soit du travail (salaire) soit du
capital (loyers, revenus fonciers). Il peut également être mixte (ex : bénéfice réalisé par l’exploitant
d’une entreprise individuelle est le produit des deux facteurs capital + travail). L’impôt sur le revenu est
souvent considéré comme un instrument de justice sociale (NB : la contribution requise est fonction de
la capacité contributive de chacun, l’impôt tient

compte des situations individuelles du contribuable).

* l’impôt sur la dépense


Cette forme d’imposition frappe la richesse au niveau de son utilisation. Au Burkina Faso, il
s’agit essentiellement de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) qui est un impôt sur la dépense et des
différents droits indirects (taxes sur le tabac, taxe sur les produits pétroliers).
L’impôt sur la dépense est d’application simple et relativement peu visible par ce qu’elle est
incorporée au prix de la vente.
Elle peut apparaître comme un facteur de justice fiscale car le mode de calcul est le même pour
tout consommateur sans tenir compte des situations individuelles.

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Paragraphe 2 : la classification administrative : impôt direct / impôt indirect
Elle repose sur une distinction selon l’incidence de l’impôt et le traitement administratif qui lui est
appliqué ;

* l’impôt direct
L’impôt direct est supporté à titre définitif par le contribuable. Sur le plan technique, il est
permanent. Le fait générateur intervient à date fixe définie par la loi ou une administration. L’impôt
direct est en principe perçu par voie de rôle nominatif c’est-à-dire sur la base d’un document établi
par l’administration au nom de chaque contribuable et portant mention de la matière imposable
et de la somme due.
Dans la pratique, il est établi des avis d’imposition au regard des déclarations des contribuables et sous
réserve de contrôles ultérieurs (ex. IBICA).
*l’impôt indirect
L’impôt indirect peut être souvent répercuté par l’intermédiaire des prix sur d’autres contribuables
(notion de consommateur final définitif). L’impôt indirect est intermittent car fondé sur des évènements
économiques qui relèvent de l’activité et de l’initiative des contribuables.
Il est perçu sans rôle et est liquidé par le contribuable lui-même (ex. TVA).
Paragraphe 3 : Les autres classifications
* l’impôt réel / impôt personnel :
L’impôt réel atteint un bien sans tenir compte de la situation personnelle de son détenteur (ex la
TVA) tandis que l’impôt personnel est sensé prendre en considération l’ensemble de la situation socio-
économique, financière et sociale du contribuable (ex impôt sur le revenu. Pour le calcul de l’IUTS on
prend en compte les charges familiales).
* Impôt de répartition, impôt de quotité.
L’impôt de répartition est celui dont le produit total attendu est défini à l’avance et en masse
globale, (contrefait) puis réparti sur l’ensemble des contribuables sur un territoire déterminé tandis que
l’impôt de quotité comporte un tarif déterminé d’avance qui s’applique ensuite à toute la base imposable.
Le produit de l’impôt de quotité n’est pas connu à l’avance et dépend souvent des conditions
économiques.
* Impôts nationaux, impôts locaux.
Cette classification se fonde sur la destination budgétaire du produit de l’impôt. Les impôts
nationaux sont des impôts dont le produit est destiné au budget national (ex : IS, BIC, BNC, TVA) tandis

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que les impôts locaux sont ceux dont le produit alimente le budget des collectivités locales (ex : Patente,
taxe de résidence, etc.…).
* Impôts intérieurs, impôts de porte
Les impôts intérieurs sont ceux recouvrés à l’intérieur du territoire (par les services de la DGI)
tandis que les impôts de porte sont ceux recouvrés à la frontière (par les services des douanes).

C/ ELEMENTS DE TECHNIQUE FISCALE


L’application de l’impôt passe par la définition de certaines notions et mécanismes. Ces notions
et mécanismes se rattachent à ce qu’on appelle le champ d’application de l’impôt d’une part, et au
processus de l’impôt d’autre part.

I : LE CHAMP D’APPLICATION DE L’IMPOT


Définir le champ d’application d’un impôt revient à préciser :
- la matière imposable,
- le fait générateur,
- la personne imposable,
- les règles de territorialité.
1) La matière imposable
C’est l’élément économique ou l’ensemble d’éléments économiques qui est à la source de l’impôt. C’est
à partir de cet élément ou de cet ensemble d’éléments économiques que sera déterminée la base
d’imposition au cours des opérations dites d’assiette de l’impôt.
La détermination de la base imposable passe par l’évaluation de la matière imposable. Plusieurs
types d’évaluation peuvent être utilisés :
- l’évaluation réelle qui vise à connaître le montant réel de la base imposable. Elle n’est possible
que s’il existe une comptabilité bien tenue ;
- l’évaluation indiciaire (ou forfaitaire) qui se fonde sur des critères extérieurs à la base. Ex :
évaluation de la valeur locative des immeubles à partir des comparaisons avec des immeubles voisins et
similaires.

2) Le fait générateur
Le fait générateur c’est l’évènement, la situation ou l’acte qui donne naissance à la créance d’impôt sur
la personne imposable. C’est lui qui fait naître l’obligation fiscale. Ainsi, le fait générateur de l’IUTS
est la perception de rémunérations salariales. Pour les droits de douane, c’est le franchissement du cordon
douanier…

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La notion de fait générateur est à distinguer de celle d’exigibilité. L’exigibilité est le droit que le Trésor
Public peut faire valoir à partir d’un certain moment auprès du contribuable pour obtenir le paiement de
l’impôt. L’exigibilité crée une obligation de paiement à un moment donné.
3) La personne imposable
C’est celle dont la contribution est requise aux termes de la loi fiscale. Selon la nature des impôts, elle
est désignée par les termes « contribuable » (cas des impôts directs) ou « assujettis » (impôts et taxes
indirects) ou encore « redevable » (impôts indirects). Mais cette distinction n’est nullement une
exigence.
La personne imposable peut être une personne physique ou une personne morale (société de
capitaux, associations, ...).

4) La territorialité
Les règles de territorialité précisent les limites du territoire auquel s’applique la législation fiscale
nationale. Elles précisent également les règles applicables en cas d’opérations mettant en jeu d’autres
pays.
II : LES PHASES D’ELABORATION DE L’IMPOT
1) L’assiette de l’impôt
L’assiette de l’impôt peut être définie comme « ce sur quoi repose l’impôt » ou encore « ce sur quoi est
assis l’impôt ».
Asseoir l’impôt, c’est déterminer quelles sont les matières imposables qui peuvent être
touchées par le prélèvement fiscal, en tenant compte notamment des exonérations et des
exemptions.
C’est aussi et surtout mesurer dans chaque cas, avec le maximum d’exactitude, la valeur de la
matière imposable sur laquelle doit précisément s’appliquer l’impôt. Cette valeur ainsi déterminée
s’appelle la base d’imposition. Sa détermination peut s’effectuer de plusieurs manières (voir modes
d’évaluation décrits plus haut).
2) La liquidation
Une fois la base imposable déterminée, l’on procède à la liquidation de l’impôt. Liquider un impôt
consiste à chiffrer la dette fiscale à réclamer au contribuable. En pratique, cette opération consiste à
appliquer sur la base imposable un tarif défini par la loi. La liquidation prend en compte certaines notions
fondamentales comme les déductions et les abattements, ainsi que les réductions et les majorations
d’impôt. Les déductions et les abattements sont appliqués sur la base de calcul tandis que les réductions
et majorations sont appliquées à l'impôt qui aurait dû être réclamé.

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*les taux: on distingue les taux ad valorem des taux spécifiques
-les taux ad valorem sont des pourcentages à appliquer à la base exprimée en valeur monétaire.
Ils peuvent être des taux proportionnels ou des taux progressifs (par tranche de revenu ou par classe).
-les taux spécifiques sont des unités monétaires à appliquer à des unités physiques (150 F/ tête,
1500 F / tonne, 1000/ litre…).
NB: la tendance actuelle est de changer les taux spécifiques en ad valorem.
3) Le recouvrement
Il s’agit de l’encaissement effectif du montant de l’impôt dans les caisses du Trésor Public. Le
recouvrement peut se faire de plusieurs manières définies par la loi:
- suivant un avis de recouvrement émanant des services des recettes (patente, TFS, taxe
de résidence,…)
- selon le mode de la retenue à la source (IUTS, IRF, IRCM, …)
- ou spontanément par le contribuable lui-même (TVA, TPA,…).
Dans le système de retenue à la source, la personne qui a l'obligation de retenir l'impôt et de le
reverser à l'administration fiscale est appelée redevable légal.
La personne qui subit la retenue et supporte réellement la charge de l'impôt est appelée redevable
réel.
Dans tous les cas, quel que soit le mode de recouvrement, le principe est que l’impôt doit être
portable et non quérable, c’est-à-dire que c’est le contribuable qui doit se déplacer vers l’administration
fiscale et s’acquitter de sa propre dette d’impôt.
Mais on remarque dans la pratique, que ceci n’est pas toujours le cas.

III – QUELQUES CARACTERISTIQUES DU SYSTEME FISCAL BURKINABE


1 : Définition
Le système fiscal peut être défini comme l’ensemble des impôts et taxes en vigueur dans un pays.
Il tient compte également des modalités de gestion desdits impôts.
2 : Caractéristiques
a) Un système fiscal essentiellement déclaratif : cela signifie que c’est le contribuable qui doit
indiquer (déclarer) les éléments de sa propre imposition, voire liquider l’impôt et le payer auprès des
services des impôts. L’administration fiscale intervient a posteriori pour en contrôler la sincérité et
l’exactitude afin d’effectuer les redressements s’il y a lieu ; d’où l’expression de « principe de la
déclaration contrôlée » utilisée aussi pour caractériser le système fiscal burkinabé.
b) Un système fiscal d’impôts cédulaires : cela signifie que les impôts sont établis non pas sur
une situation d’ensemble du contribuable (par exemple, tout son patrimoine, tous ses revenus) mais sur

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chaque élément de cette situation. Chaque impôt cédulaire a ses modalités propres d'imposition et
recouvrement.
Par exemple un contribuable qui, au cours d’une période donnée a perçu des salaires, a encaissé
des loyers issus de la location de ses immeubles et en outre s’est vu versé des intérêts provenant de
placements en banque ne sera pas imposé au titre de tous ses revenus à travers un seul impôt (dans ce
cas, on parlerait d’impôt général sur le revenu), mais sera soumis à l’IUTS pour ses revenus salariaux, à
l’IRF pour ses revenus fonciers (loyers) et à l’IRCM pour les revenus générés par ses créances auprès
de sa banque.

c) Un système fiscal dominé par les impôts de consommation (TVA, droits de douane
notamment) : ceci est à l’image même de la structure de l’économie burkinabé marquée par :
- la faiblesse du tissu industriel : la plupart des commerçants se contentant d’opérer dans le
secteur de l’achat revente ;
- l’importance du secteur agricole (environ 40 % du produit intérieur brut, occupant près
de 80 % de la population active) qui ne paie pourtant (dans la réalité) aucun impôt sur les revenus
agricoles.
d) Un système fiscal en pleine évolution : ceci est pratiquement une exigence dans la mesure
où :
- d’une part, la fiscalité est en prise directe avec l’environnement économique et social, lequel
environnement est en perpétuelle mutation (développement des TIC, émergence de nouvelles
activités,…). Au risque de se trouver dépassé et donc inefficace, le système fiscal doit s’adapter ;
- d’autre part, le processus d’intégration sous régionale engagé dans le cadre de l’UEMOA
comporte des exigences en matière d’harmonisation des fiscalités des pays membres (mise en place du
tarif extérieur commun, libéralisation du commerce intracommunautaire, mesures en matière
d’exonérations fiscales, etc.,). Le système fiscal burkinabè, à l’instar de ceux des autres pays de l’espace
UEMOA, est donc en restructuration pour être conforme aux prescriptions et recommandations à
caractère fiscal rendues nécessaires par ce processus d’intégration.

D/ LA GESTION FISCALE DE L’ENTREPRISE


La gestion fiscale de l’entreprise implique la connaissance du droit et des mécanismes
fiscaux. En effet, pour mieux remplir les nombreuses obligations mises à la charge de l’entreprise,
il importe de maîtriser les implications fiscales de chaque catégorie d’imposition.

I : LES CATEGORIES DE REGIMES D’IMPOSITIONS

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Au Burkina Faso il existe trois (3) types de régime d’imposition : Le régime du réel normal, le
régime simplifié d'imposition (RSI) et le régime de la Contribution des Micro-entreprises (loi de
finance gestion 2015). La classification des entreprises dans les différents régimes se fait en fonction
du niveau du chiffre d’affaires réalisé ou à réaliser (prévisionnel).

Tableau synthétique des régimes d’imposition (reformes fiscales décembre 2014)

Nature des activités Chiffre d’affaires Annuel (CA) HT Régimes


Quelle que soit la nature de l’activité CA HT ≥ 50.000.000 RNI
et sa forme juridique 15.000.000 ≥ CA HT < 50 000 000 RSI
CA HT < 15 000 000 CME

NB : Les contribuables exerçant une profession libérale, quelle que soit la forme juridique de
l’activité, ne peuvent relever de la CME.

II : LA FISCALITE, UNE CONTRAINTE MAITRISABLE PAR L’ENTREPRISE


La fiscalité est un paramètre avec lequel l’entreprise doit vivre. Elle peut toujours tenter de
frauder mais c’est une alternative dangereuse d’autant que l’administration fiscale bénéficie de
nombreuses prérogatives et techniques lui permettant de découvrir la fraude éventuelle. Or, la
découverte de la fraude entraîne des conséquences désastreuses pour l’entreprise ou
l’entrepreneur : amendes fiscales, pénalités ou majorations d’impôt, dont le doublement des droits
dus, la taxation d’office, la fermeture de l’entreprise, l’emprisonnement des dirigeants, interdiction
d’exercer le commerce… La fraude fiscale réduit les moyens financiers de l’Etat et partant de la
collectivité nationale dans son ensemble qui supportera, en définitive, le poids de cette fraude. Elle
pénalise les contribuables et redevables non fraudeurs, notamment, par le développement de la
concurrence déloyale et les pertes d’emploi.
Il faut donc une bonne utilisation de la fiscalité, ce que l’on appelle la gestion fiscale,
pour permettre à l’entreprise, sans sortir de la légalité, d’en minimiser les inconvénients. La gestion
fiscale, qui est une utilisation performante de la loi fiscale au mieux des intérêts du contribuable
ou du redevable, nécessite la maîtrise fiscale à travers la tenue d’une bonne comptabilité, la
connaissance des règles, des procédures et des mécanismes fiscaux, enfin l’exercice des choix
fiscaux offerts aux entreprises.
1) La tenue d’une bonne comptabilité

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L’entreprise doit tenir une bonne comptabilité. La tenue d'une comptabilité fiable est
une obligation découlant de la loi fiscale, du droit commercial, et spécialement du droit de sociétés.
De plus, sur le plan pénal existe de présentation d’un bilan inexact. La comptabilité applicable aux
entreprises doit être conforme au plan comptable en vigueur, c’est-à-dire au système comptable de
l’OHADA (SYSCOHADA) qui est un cadre harmonisé de la comptabilité en vigueur dans les pays
membres de l’OHADA.
2) La connaissance des règles, des procédures et des mécanismes fiscaux.
L’entreprise doit connaître les règles, les procédures et les mécanismes fiscaux.
Plus que la théorie, c’est la technique fiscale qu’il faut maîtriser car la fiscalité est une
matière beaucoup plus pratique que théorique.
3) Le bon exercice des choix et options offerts aux entreprises
La maîtrise de la fiscalité permet à l’entreprise de mesurer à l’avance les conséquences
fiscales de ses actes et opérations qu’elle pose : augmentation de capital, constitution d’une filiale,
importation de machines ou de matières, acquisition d’immeubles… Elle éclaire les choix ou
options qui sont laissés aux entreprises par la loi fiscale.

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CHAP. I - L’IMPOT UNIQUE SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES (IUTS)

I. LE CHAMP D’APPLICATION
1. Les revenus imposables
L’impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS), perçu au profit du budget de l’État, est applicable
à l’ensemble des traitements publics et privés, indemnités, émoluments et salaires de toute nature perçus,
y compris les avantages en nature à l’exception des avantages en nature supportés par l’État, les
collectivités territoriales et les établissements publics n’ayant pas un caractère industriel ou commercial.
Sont également imposables à l’impôt unique sur les traitements et salaires :
les primes et gratifications de toute nature servies aux travailleurs des secteurs public et privé ;
les rémunérations des gérants de société en nom collectif, de sociétés en commandite simple, de
SARL et de sociétés civiles ;
les rémunérations de l’administrateur unique de la société anonyme.
Il est édicté par l’article 105 du CGI.
La qualité juridique de salarié qui détermine l’imposition à l’IUTS s’apprécie par rapport à la nature
juridique du lien de subordination qu’établit le contrat de travail entre un employé et son employeur
quelle que soit la forme du contrat (écrit ou verbal) et quelle que soit la dénomination de la rémunération
(salaire, traitement, indemnités, primes).
Il suffit que la rémunération (revenus en espèce ou en nature) ait été perçue en contrepartie d’un
travail exécuté en état de subordination juridique de l’employé vis à vis d’un employeur.
Par exemple, les honoraires d’un avocat ou d’un médecin qui en principe relèvent des bénéfices non
commerciaux relèveront de l’IUTS lorsque leurs bénéficiaires exercent leur activité dans le cadre d’un
contrat qui les place en état de subordination à l’égard d’un employeur.
Sont considérés au titre des avantages en nature, les dépenses ci-après prises en charges par
l’employeur au profit de l’employé :
− les frais de voyage de congé ;
− la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone;
− les impôts personnels du salarié;
− la domesticité : gardiens, jardiniers, cuisiniers etc. ;
− le logement y compris le matériel et le mobilier ;

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− le transport à l’exception du transport en commun.
Ces avantages sont estimés suivant le montant réel des sommes mises à la charge de l’employeur.
Cependant, s’il s’agit d’un élément d’actif immobilisé de l’entreprise, il sera retenu une valeur forfaitaire
mensuelle égale au douzième de la valeur brute du bien figurant au bilan affectée d’un coefficient de
cinq pour cent (V x 1/12 x 5%)= 1/240.
2. Les revenus exonérés
Il existe des exonérations totales et des exonérations partielles.
a) Les exonérations totales
Les exonérations totales portent sur certains avantages sociaux et revenus particuliers. Il s’agit
notamment :
− Les allocations familiales, allocations d’assistance à la famille, les majorations de soldes ou
d’indemnités attribuées en considération de la situation ou des charges familiales.

− Les pensions civiles et militaires.

− Les traitements attachés à une distinction honorifique à caractère civil ou militaire à l’exclusion
des majorations de salaires consécutives aux décorations dans les différents ordres nationaux.

− Les indemnités de licenciement, à l’exclusion des sommes versées au titre de l’indemnité de


préavis ou de congés payés.

− Les indemnités ou les primes de départ à la retraite.

− Les appointements des agents diplomatiques et consulaires pour l’exercice de leurs fonctions
diplomatiques et consulaires dans la mesure où les pays qu’ils représentent accordent des
avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires du Burkina Faso.

b) Les exonérations partielles


Les exonérations partielles portent sur des revenus pouvant échapper à l’impôt selon des limites et
conditions prévues par la loi. A cet effet, sont exonérées dans les limites suivantes de :
- 20 % du salaire brut sans dépasser 50 000 francs par mois pour l’indemnité de logement ou
l’avantage en nature en tenant lieu ; la limite de 50 000 est portée à 75 000 à compter du 01
janvier 2020 ;
- 5 % du salaire brut sans dépasser 30 000 francs par mois pour l’indemnité de fonction ou
l’avantage en nature en tenant lieu. La limite de 30 000 est portée à 50 000 à compter du 01
janvier 2020 ;

16
Sont considérées comme indemnités de fonction « les allocations spéciales destinées à couvrir les frais
inhérents à la fonction ou l’emploi » et « expressément prévues par un texte, un statut ou un contrat ».
Représentent notamment des indemnités de fonction :
✓ les indemnités de caisse,
✓ les indemnités de responsabilités,
✓ les indemnités de sujétion,
✓ les indemnités de représentation,
✓ les indemnités de salissure.
- 5 % du salaire brut sans dépasser 20 000 francs par mois pour l’indemnité de transport ou de
déplacement ou l’avantage en nature en tenant lieu. La limite de 20 000 est portée à 30 000 à
compter du 01 janvier 2020
En cas de cumul d’indemnités et d’avantages en nature de même objet la limitation s’applique au total.

Il est à noter que le salaire brut est obtenu en déduisant du montant brut des sommes payées et de la
valeur des avantages accordés, les retenues obligatoires opérées par l’employeur en vue de la constitution
de pensions ou de retraites dans la limite de 8 % du salaire de base.

c) l’abattement forfaitaire pour frais et charges professionnelles


En sus des exonérations ci-dessus citées, le code des impôts accorde un abattement forfaitaire de 20%
du salaire de base pour frais et charges professionnelles pour les catégories supérieures et de 25%
pour les autres catégories (Ordonnance N° 2008-22/PRES portant modification du code des impôts du
30 décembre 2008). Les catégories supérieures s’entendent des catégories « P », « A », et « B », ou des
catégories 6, 1 et 2 du secteur public et des grilles catégorielles équivalentes dans le secteur privé.

Par salaire de base, il faut entendre le salaire catégoriel tel qu’il résulte du contrat de travail, exclusion
faite des indemnités de quelque nature que ce soit. C’est le traitement que perçoit l’employé en vertu de
son contrat individuel de travail ou en vertu de la législation sociale à l’exclusion des indemnités diverses
et des autres formes de complément de salaire (sursalaires sauf pour certains cas, heures supplémentaires,
primes diverses…).
3. La territorialité
Les salaires ci-dessus visés sont ceux perçus par tout salarié au Burkina Faso.
Les redevables de l’IUTS sont :
− tous les salariés travaillant au Burkina Faso et bénéficiaires de revenus imposables quelque soit
leur statut ou leur nationalité (N.B : critère = lieu d’exercice de la profession : Burkina Faso) ;

17
− tous les salariés domiciliés ou ayant leur résidence habituelle au Burkina Faso alors même que
l’activité rémunérée s’exerce hors du Burkina Faso ou que l’employeur est domicilié ou établi
hors du Burkina Faso (N.B : critère du lieu de résidence).

4. Le fait générateur
Le fait générateur est constitué par la mise à disposition des rémunérations (paiement direct, versement
bancaire dans un compte sur lequel le bénéficiaire peut opérer des prélèvements).

II. LA BASE IMPOSABLE


La base imposable est obtenue en déduisant des revenus bruts imposables d’une part les retenues
effectuées par l’employeur en vue de la constitution des pensions et retraites dans la limite de 8% du
salaire de base et d’autre part les indemnités déductibles puis l’abattement pour frais et charges
professionnelles.
Dans la pratique, la détermination de la base imposable à l’IUTS consiste à procéder aux opérations
successives suivantes :

1°) L’évaluation du revenu brut imposable

Le revenu imposable s’obtient en additionnant les différents éléments de rémunération : le salaire de


base, les éléments accessoires à la rémunération de base perçus en argent (heures supplémentaires,
primes, gratifications, allocations forfaitaires pour frais, indemnités…) ainsi que les avantages en nature
accordés à l’employé. Les avantages en nature sont évalués et intégrés à la base de calcul.

NB : Les avantages en nature servis par l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics
n’ayant pas un caractère commercial ou industriel échappent à l’IUTS.

2°) Le calcul des cotisations déductibles


Depuis le décret n° 2003-252 / PRES /PM du 20 mai 2003 et l’arrêté n° 2003-012 /MTEJ/SG/ DGTSS
/DT du 20 juin 2003, les taux des cotisations de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) sont les
suivants :
− 16% à la charge de l’employeur ;
− 5,5% à la charge de l’employé.
La base des cotisations CNSS est constituée par l’ensemble des rémunérations en espèces et une
partie des rémunérations en nature. Les avantages en nature à prendre en compte pour le calcul
de la cotisation CNSS sont :
-les dépenses de consommation d’eau et d’électricité ;

18
-les dépenses de domesticité : gardiens, jardiniers, cuisiniers, blanchisseurs ;
-les dépenses de logement ;
-les dépenses de nourriture.1
Les 5,5% s’applique à l’ensemble de ces rémunérations sans dépasser 33 000 francs.
En ce qui concerne les agents de la Fonction Publique, leur cotisation pour la retraite est versée à la
CARFO et représente 8% du salaire de base (salaire indiciaire).
Pour le calcul de la cotisation sociale de ceux qui travaillent dans le Privé, un double contrôle s’impose :
il s’agit de voir si la cotisation ne dépasse pas dans un premier temps la limite fiscale et dans un deuxième
temps la limite CNSS.
Concrètement, pour les salariés du secteur privé (cotisant à la CNSS), la retenue est de 5,5% des
rémunérations totales versées en espèces et en nature (A). Toutefois, le montant à exonérer ne doit pas
excéder les limites ci-après :
- limite imposée par la CNSS : 33 000 F (B) (soit 5,5% x 600 000)
- limite imposée par le fisc : 8% du salaire de base (C)
Ainsi, le montant exonéré sera le plus petit montant entre A, B et C.
3°) La détermination du salaire brut
Le salaire brut est la base de contrôle des indemnités. Il s’obtient en faisant la différence entre le montant
total des rémunérations (y compris les avantages en nature) et la cotisation pour pension ou retraite dans
la limite de 8% du salaire de base. (article 109 du CGI).
4°) Le contrôle des indemnités pouvant échapper à l’impôt
Aux termes de l’article 106 du CGI, les indemnités de fonction, de logement et transport sont exonérées
dans les limites bien définies. Le contrôle de ces indemnités consiste à rechercher la fraction exonérée
des indemnités concernées en tenant compte des limites fiscales suivantes :
- Indemnité de logement : 20% du salaire brut sans dépasser 50 000 F/mois ou 75 000/mois ;
- Indemnité de fonction : 5% du salaire brut sans dépasser 30 000 F/mois ou 50 000/mois ;
- Indemnité de transport : 5% du salaire brut sans dépasser 20 000 F/mois ou 30 000/mois.

Les avantages en nature alloués et se rapportant aux mêmes éléments seront soumis aux mêmes limites.
En cas de cumul de ces indemnités ou avantages en nature, les limites seront appliquées à la somme
globale des indemnités et avantages en nature accordés.

1
Loi N°015-2006/AN du 11 mai 2006 portant régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs salariés et assimilés au
Burkina Faso et arrêté N°2008-006/MTSS/SG/DGPS du 10 mars 2013 portant fixation des règles d’évaluation des
avantages en nature.

19
Pour ce qui est des autres indemnités ainsi que des avantages en nature non soumis à un contrôle de
limite (ex : frais de voyage de congé, frais d’eau et d’électricité, impôts personnels, dépenses de
domesticité), les sommes à inclure dans les bases d’imposition sont constituées par le montant réel des
dépenses effectivement supportées par l’employeur.
EX : En matière de frais de domesticité, sont à prendre en compte les dépenses ci-après :
− les rémunérations brutes allouées ;
− la taxe patronale et d’apprentissage (3%)
− les cotisations sociales patronales (16%)
− tous autres frais inclus.
En ce qui concerne le cas particulier des avantages en nature constitués par la mise en disposition du
salarié d’un élément de l’actif immobilisé de l’entreprise, la loi précise qu’il sera retenu, une valeur
mensuelle égale au douzième de la valeur brute du bien figurant au bilan affecté d’un coefficient de 5%.
5°) Le calcul de l’abattement forfaitaire pour frais et charges Professionnelles
Il est égal à 20% du salaire de base pour les cadres supérieurs et 25% pour les autres.
6°) La détermination du salaire net imposable

Le salaire net imposable est égal au salaire brut auquel on soustrait les exonérations et l’abattement
forfaitaire.
La base imposable est égale au salaire net imposable arrondi au cent francs inférieur.

III. LA LIQUIDATION
Pour le calcul de l’impôt, il est fait application du barème progressif par tranche ci-après:

Salaire imposable Taux en vigueur


0à 10 000 0%
10 000 à 20 000 0%
20 000 à 30 000 0%
30 000 à 50 000 12,1%
50 000 à 80 000 13,90%
80 000 à 120 000 15,70%
120 000 à 170 000 18,40%
170 000 à 250 000 21,70 %
Supérieur à 250 000 25,00%

20
Pour tenir compte des charges de famille, il est accordé une réduction d’impôt dans les proportions allant
de 8 % à 14 % comme suit :
1 charge : 8%
2 charges : 10 %
3 charges : 12 %
4 charges : 14 %
Sont considérés comme charges de famille à condition de ne pas avoir de revenus distincts :
− les enfants mineurs, infirmes ou ceux âgés de moins de 25 ans lorsqu’ils poursuivent leurs
études ;
− les orphelins recueillis par le salarié dans son foyer et entretenus par lui ;
− le conjoint non salarié.
L’épouse ou les épouses salariées sont imposées séparément et bénéficient des charges de famille au
titre de leurs propres enfants et ceux recueillies par elles lorsque ces charges ne sont pas retenues pour
le calcul de l’IUTS de l’époux.

IV. LES OBLIGATIONS ET SANCTIONS


1. Les obligations
Tout employeur a l’obligation de :
1°) tenir un livre de paye (où les sommes payées seront enregistrées).
2°) d’opérer mensuellement la retenue de l’IUTS et de procéder au reversement dans les 10 premiers
jours du mois suivant. Cependant, lorsque le montant précompté par mois n’excède pas 5 000 F par
mois, les versements peuvent n’être effectués que semestriellement dans les 10 premiers jours des mois
de juillet et de janvier pour le semestre écoulé. Chaque versement doit être accompagné d’un état
d’IUTS-TPA fourni par l’administration.
3°) Joindre à leur déclaration de résultat un état des sommes versées à titre de traitement, salaires,
rétributions sous peine de rejet de ces charges d’exploitation pour le calcul de l’impôt sur les bénéfices.

2. Les sanctions
a) Tout employeur qui n’a pas fait les retenues ou qui a opéré des retenues insuffisantes, est passible
d’une amende fiscale égale à 50 % du montant des retenues non effectuées, majoré de 1 % par mois de
retard ou fraction de mois de retard.
b) La même amende est applicable :

21
aux personnes domiciliées au Burkina Faso qui, ayant reçu des sommes imposables de débiteurs
domiciliés ou résidents hors du Burkina Faso, n’ont pas fait les versements auxquels elles sont
tenues en vertu des dispositions légales;
aux contribuables qui reçoivent des traitements, indemnités, émoluments et salaires de missions
diplomatiques et organisations internationales établies au Burkina Faso et qui n’ont pas effectué
les versements auxquels ils sont tenus en vertu des dispositions légales.
c) Tout employeur qui, ayant effectué les retenues de l’impôt unique sur les traitements et salaires, verse
celles-ci à la recette des impôts dans les soixante jours qui suivent l’expiration du délai fixé à l’article
116 est frappé d’une pénalité égale à 25 % du montant des sommes dont le versement a été différé par
mois ou fraction de mois de retard.
d) Cette pénalité est portée à 100 % si le paiement a lieu plus de 60 jours après l’expiration de ce délai,
majoré d’un intérêt égal à 1 % par mois ou fraction de mois de retard.
e) Si l’employeur a opéré des retenues mais n’effectue aucun versement, il est personnellement imposé
par voie d’avis d’imposition d’une somme égale aux retenues non versées, majorées d’une pénalité égale
à 200 % du montant des retenues et d’un intérêt égal à 1 % par mois ou fraction de mois de retard.
f) Les infractions aux prescriptions des articles 115 à 117 et 191 donnent lieu à l’application d’une
pénalité fiscale égale à 25 % du montant des droits éludés avec un minimum de vingt-cinq mille (25.000)
francs CFA.

22
CHAPITRE II - LA TAXE PATRONALE ET D’APPRENTISSAGE : TPA
I. LE CHAMP D’APPLICATION

Aux termes des dispositions de l’article 227 du CGI, la TPA s’applique à la totalité des rémunérations
payées en argent au titre des salaires, traitements, pécules, émoluments et indemnités. Sont également
imposable les frais de voyage de congé du personnel ainsi que les avantages en nature accordés par
l’employeur aux employés sous forme de prise en charge des dépenses ci-après estimées comme en
matière d’impôt IUTS.

1. Les personnes imposables


La taxe patronale et d’apprentissage (TPA) est à la charge des personnes physiques ou morales de toute
nature qui paient des traitements, indemnités, émoluments et salaires ou accordent des avantages en
nature.

2. Les exonérations
Sont exonérées de la totalité de la TPA :
- l’État et les collectivités territoriales ainsi que les établissements publics n’ayant pas un caractère
industriel ou commercial ;
- la Poste Burkina Faso (ex SONAPOST) ;
- les missions diplomatiques, les organisations internationales et interafricaines ;
- les entreprises privées d’enseignement et de soins de santé ;
- les associations ou organismes à but non lucratif, sous réserve du respect strict de leur objet ;
- les caisses de crédit agricole mutuel fonctionnant conformément aux dispositions légales qui les
régissent ;
- les institutions mutualistes et les coopératives d’épargnes et de crédit ;
- l’institut d’émission de la monnaie (BCEAO).
Les adhérents des centres de gestion agréés bénéficient d’un abattement de 20% sur les sommes et
avantages alloués à leurs salariés.
Des exonérations temporaires (allant de cinq à sept ans à compter du début de l’exploitation) sont
accordées aux entreprises bénéficiaires des agréments du code des investissements et du code minier.
Des avantages similaires peuvent être accordés aux entreprises dans le cadre des contrats PPP.
Ces avantages fiscaux visent à favoriser l’investissement.

23
Le bénéfice de ces mesures d’exemption est subordonné à la tenue par l’entreprise d’une comptabilité
régulière.

3. La base d’imposition
La base d’imposition à la TPA est constituée par la totalité des sommes payées en argent à titre de
traitements, salaires, indemnités, émoluments augmentés des frais de voyage de congé du personnel ainsi
que de la valeur des avantages en nature estimés comme en matière d’IUTS. (On peut citer notamment
la consommation d’eau, d’électricité, les frais de domesticité, de logement ou ceux liés au logement et
au transport).

4. Le taux
Le taux de la taxe est fixé à 3% de la base imposable.

II. LES OBLIGATIONS ET SANCTIONS


1. Les obligations
Tout employeur est tenu, aux termes des dispositions en vigueur, de déclarer la TPA dans les 10 premiers
jours de chaque mois et d’effectuer les paiements dans le même délai pour les rémunérations du mois
précédent.
Toutefois, lorsque le montant mensuel de la taxe n’excède pas 5 000 F, le versement peut n’être effectué
que dans les dix premiers jours des mois de juillet et de janvier pour le semestre écoulé.
En outre, il est fait obligation aux redevables de la TPA de produire aux services des impôts un état
annuel récapitulatif indiquant les bases et le montant des versements effectués au cours de l’année
précédente.

(N.B. : la TPA est une taxe professionnelle acceptée en déduction des charges d’exploitation pour le
calcul de l’impôt sur les bénéfices).
En cas de cession ou cessation d’activité en cours d’exercice, l’état récapitulatif de versement doit être
produit dans le délai de 10 jours et le versement des sommes dues immédiatement effectué. En cas de
décès ce délai est de six mois.
2. Les sanctions
Le contribuable qui n’a pas déposé sa déclaration dans les délais prescrits est passible d’une pénalité
égale à 25% du montant des droits dus.
Le défaut ou l’insuffisance de déclaration entraîne une pénalité de 50% pour le contribuable.

24
CHAP. III- L’IMPÔT SUR LES REVENUS FONCIERS (IRF)
I/ CHAMP D’APPLICATION
Il est institué au profit du budget de l’Etat un Impôt sur les Revenus Fonciers (IRF) applicable
aux revenus de la location des immeubles bâtis ou non bâtis quel que soit leur usage ainsi que les revenus
accessoires.
A- Personnes et revenus imposables
L’impôt est dû par les personnes bénéficiaires des revenus imposables.
L’IRF s’applique :
- aux produits de la location des propriétés bâties (maisons, usines y compris leur outillage
fixés à perpétuelle demeure, magasins, bureaux, toutes installations commerciales et
industrielles assimilables à des constructions…), y compris les revenus accessoires;
- aux produits de la location des propriétés non bâtis (terrains y compris ceux occupés par les
carrières, les mines, les étangs…), y compris les revenus accessoires;
- aux produits de la sous-location d’immeubles bâtis ou non bâtis et des baux à construction.
- Aux produits de la location des droits d’affichage, de la location des droits d’exploitation des
carrières, mines…

B- Exonérations
Sont exonérés de l’IRF :
- les loyers des immeubles appartenant à des personnes morales soumises à l’impôt sur les
sociétés (IS) ;
- l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics n’ayant pas un caractère industriel ou
commercial ;
- les loyers des chambres d’hôtels et des établissements assimilés (qui sont soumis à l’IBICA) ;
- les loyers dont le cumul mensuel par bailleur n’excède pas 20 000 F CFA;
- les personnes retraitées des secteurs publics et privé et les conjoints survivants de retraités,
dans la limite d’un seul immeuble et dans la limite d’un loyer mensuel n’excédant pas
500 000 F, et sous réserve que l’immeuble ait été construit ou acquis pendant la période
d’activité. Le choix de l’immeuble ou de la partie d’immeuble objet du bail exonéré est
définitif. Pour bénéficier de cette mesure les intéressés doivent adresser au Directeur général
des impôts une demande comprenant les documents justificatifs de leur statut et de la période
d’acquisition de l’immeuble ;

25
- les loyers des constructions nouvelles, reconstructions, additions de constructions et ouvrages
assimilés, réalisés au moyen d’un prêt contracté auprès d’une banque de la zone UEMOA ;
cette exonération est prévue pour cinq (5) ans à compter de la date d’achèvement des travaux.
Les propriétaires doivent à cet effet souscrire auprès du service des impôts, dans un délai de
trois (3) mois à compter de la date d’achèvement des travaux, une demande comprenant tous
les documents justificatifs requis (nature et destination du bâtiment, référence de la parcelle,
autorisation de construire...) ;
- les entreprises publiques ou privées ayant pour principal objet la promotion de l’habitat social
(l’exonération dans ce cas est accordée par décret pris en Conseil des Ministres sur
proposition du Ministre chargé des finances et après avis du Ministre chargé de l’habitat).

C- Territorialité
Sauf dispositions expresses contraires, l’impôt sur les revenus fonciers s’applique :
- aux revenus des immeubles situés au Burkina Faso ;
- aux revenus des immeubles situés à l’étranger lorsque le bailleur réside au Burkina Faso ou
y exerce ses activités.

II/ FAIT GENERATEUR ET EXIGIBILITE


Le fait générateur est constitué par la mise de l’immeuble à la disposition du preneur, mais l’impôt n’est
exigible que sur les loyers dus au titre du mois écoulé.
Toutefois, lorsque l’échéance des loyers telle que stipulée au contrat est supérieure à un (01) mois sans
excéder trois (03) mois, l’impôt est exigible à l’expiration de l’échéance conventionnelle.
Lorsque celle-ci est supérieure à trois (03) mois, la périodicité de paiement de l’impôt est fractionnée en
autant de périodes de trois (03) mois que comporte l’échéance conventionnelle.
En cas de paiement d’avance, l’impôt est immédiatement exigible.

III/ BASE IMPOSABLE


La base imposable est constituée par la différence entre :
- le loyer brut hors taxe acquis par le bailleur au cours d’un mois et au titre de chaque location
- et l’abattement forfaitaire de 50% pour frais et charges.

A- LE LOYER BRUT
Il s’agit des produits de toute nature provenant de la location et de la sous-location d’immeubles,
notamment :

26
- les loyers ;
- les dépenses incombant normalement au bailleur et mises contractuellement à la charge du
locataire (grosses réparations, prime d’assurance incendie…) ;
- les suppléments de loyers et autres revenus exceptionnels ;
- les sommes reçues des locataires à titre de dépôt de garantie, dès lors qu’elles sont utilisées
par le bailleur pour couvrir des loyers ;
- la valeur mensuelle de l’amortissement des investissements réalisés par le preneur calculé
selon la durée du contrat, majorée des indemnités, avantages ou prestations de toute nature
servis au bailleur en exécution du bail à construction ;
- les droits d’affichage et tous autres revenus accessoires.

B- L’ABATTEMENT FORFAITAIRE POUR FRAIS ET CHARGES


Il est fixé à 50% des loyers bruts. Il est obligatoire et le bailleur ne peut pas opter pour la déduction des
frais réels.

IV/ LIQUIDATION DE L’IMPÔT


Le montant de l’impôt est obtenu par application des taux progressifs par tranches ci-après au revenu
net imposable, arrondi aux 100 frs inférieur :

0 à 100 000 → 18%


Au-dessus de 100 000 → 25%

NB : En cas de paiement d’avance, le montant de l’impôt correspondant à l’avance perçue au titre d’un
mois donné est obtenu en appliquant à l’impôt dû au titre des revenus se rapportant à ce mois le rapport
avance perçue / loyer brut
L’impôt payé au titre de l’avance constitue un acompte déductible de l’impôt dû sur les revenus
du mois faisant l’objet de l’avance.

Exemple : soit un loyer mensuel de 300 000 F ; le locataire paie le 15 novembre 2017 la somme
de 500 000 F (300 000 F de novembre 2017 et 200 000 F d’avance de décembre 2017).
On aura :
• Détermination de l’IRF dû au titre du loyer de novembre :

27
- Loyer brut: 300 000 ; abattement = 50 % X 300 000 = 150 000
- Revenu net imposable = 300 000 – 150 000 = 150 000
- Base imposable = 150 000
- IRF dû = (100 000 x 18 %) + (50 000 x 25 %) = 30 500
• Détermination de l’IRF dû au titre de l’avance de décembre 2017
- IRF/avance = (IRF sur loyer de novembre x avance pour décembre) /loyer brut de
novembre
= (30 500 x 200 000) / 300 000 = 20 333

• Détermination de l’IRF total dû en novembre


IRF à payer en décembre = 30 500 + 20 333 = 50 833
Remarque : les 20 333F constituent un acompte de l’IRF à payer au titre de décembre.

Ainsi, si par exemple l’IRF de décembre est 30 500 F, il lui sera réclamé seulement
10 167 F soit 30 500 – 20 333.

V/ OBLIGATIONS ET SANCTIONS

Toute personne bénéficiaire de revenus imposables est tenue d’en effectuer la déclaration auprès du
service des impôts du lieu de situation géographique de l’immeuble, au plus tard le 10 du mois suivant
celui au titre duquel le loyer est échu, à l’aide d’un imprimé fourni par l’Administration.

L’impôt correspondant doit être acquitté dans le même délai auprès du même service.
Pour les revenus des immeubles situés à l’étranger, la déclaration doit être faite au service des impôts du
lieu de résidence du bailleur.
Lorsque le montant de l’impôt dû mensuellement n’excède pas deux mille cinq cents (2 500) F CFA, la
déclaration et le paiement doivent être effectués dans les dix (10) premiers jours des mois d’avril, juillet,
octobre et janvier pour le trimestre écoulé. Si pour un mois déterminé le montant de l’impôt vient à
excéder 2 500 F CFA, toutes les sommes dues depuis le début du trimestre en cours doivent être versées
dans les dix premiers jours du mois suivants.

En cas de résiliation avant terme du contrat de bail, le bailleur doit en effectuer la notification au service
des impôts dans les dix jours de la rupture du contrat. A défaut, l’impôt est dû sur la totalité du revenu
correspondant à l’échéance conventionnelle.

28
Le non respect des obligations prévues ci-dessus entraîne à l’encontre des bailleurs concernés :
- une pénalité égale à 25% des droits dus en cas de déclaration tardive ; en cas de taxation
d’office, cette pénalité est doublée
- Une pénalité égale à 50% des droits compromis en cas d’omission ou d’insuffisance des bases
déclarées ;
- une pénalité égale à 10% des droits dus majorée de 1% par mois ou fraction de mois de retard
pour ce qui concerne le paiement.

Retenue à la source de l’impôt sur les revenus fonciers

I CHAMP D’APPLICATION
Sont soumis à une retenue à la source, les loyers des immeubles bâtis ou non bâtis pris à bail par les
locataires suivants établis au Burkina Faso :
les personnes physiques ou morales relevant du régime réel d’imposition (RSI et RNI) ;
l’État, les Collectivités territoriales et les établissements publics ;
les associations, les fondations, les organisations non gouvernementales, les projets et
programmes ;
les représentations diplomatiques et consulaires ainsi que les organismes internationaux et
assimilés.

II BASE D’IMPOSITION ET TAUX DE LA RETENUE

Le montant de la retenue est égal au montant de l’impôt sur les revenus fonciers dû sur le loyer.

III OBLIGATIONS

Les retenues d’un mois déterminé doivent être reversées au service des impôts au plus tard le 10 du
mois suivant sur un formulaire conforme au modèle de l’administration fiscale.
Toutefois, lorsque la périodicité du règlement est supérieure à un mois, les retenues doivent être versées
au plus tard le 10 du mois suivant la période écoulée.

29
Les locataires sont tenus de remettre à leur bailleur un état des versements effectués au service des
impôts. L’état des versements doit être visé par le receveur des impôts compétent et comporter les
références de la quittance de règlement.
Cet état doit contenir les indications suivantes :
nom, prénoms, profession, domicile, adresse complète et numéro d’identification financier unique
(IFU) le cas échéant du locataire ;
nom, prénoms, profession, domicile, adresse complète et éventuellement numéro d’identification
financier unique (IFU) du bailleur ;
montant des sommes versées au bailleur ;
montant brut du loyer ;
période au titre de laquelle les versements ont été effectués ;
montant de l’impôt retenu à la source.
Tout bailleur d’immeuble soumis à la retenue à la source sur les loyers est tenu de souscrire au plus tard
le 15 février et le 15 août de chaque année auprès du service des impôts du lieu de situation de
l’immeuble loué, sur un formulaire conforme au modèle de l’administration fiscale, une déclaration
indiquant le montant des loyers perçus et l’impôt sur les revenus fonciers acquitté sur lesdits loyers.

30
CHAPITRE IV : L’IMPOT SUR LES SOCIETES (IS)

L’impôt sur les sociétés a été institué au Burkina Faso par la loi n° 008-2010/AN du 29/01/10
promulguée par le décret n° 2010-112/PRES du 18/03/2010. C’est un impôt qui touche l'ensemble des
bénéfices ou revenus des sociétés, des autres personnes morales et des organismes assimilés. Il présente
un grand nombre d’éléments communs d’avec l’IBICA (dû par les personnes physiques) tant du point
de vue des principes que du point de vue des règles de détermination du résultat imposable. Il est calculé
a un taux unique sur le bénéfice fiscal de la société selon des règles d’assiette en grande partie communes
à toutes les entreprises (individuelles ou sociétés). Il est annuel, calculé et liquidé spontanément par la
société.

I – Champ d’application

L’assujettissement à l’impôt sur les sociétés est fonction soit de la forme juridique de l’entreprise,
soit de la nature des activités exercées ou résulte d’une option expresse de la société.

Paragraphe 1 : Personnes imposables


1. Sont passibles de l’impôt sur les sociétés en raison de leur forme :
a) les sociétés de capitaux ou assimilés quel que soit leur objet : les sociétés anonymes et les sociétés
à responsabilité limitée y compris celles ne comprenant qu’un associé unique ;
b) les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés en participation et
les Groupements d’intérêt économique (GIE) ;
c) les sociétés coopératives et leurs unions, les associations et les organismes légalement assimilés.

2. Sont imposables en raison de leurs activités :


a) les établissements publics, les organismes de l'Etat ou des collectivités territoriales, qui
jouissent de l'autonomie financière et se livrent à une activité à caractère industriel ou
commercial ou à des opérations à caractère lucratif ;
b) les fonds créés par voie législative ou réglementaire ne jouissant pas de la personnalité
morale et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé, lorsque ces
fonds ne sont pas expressément exonérés par une disposition d’ordre législatif
c) les sociétés civiles qui :
− se livrent à une exploitation ou à des opérations de nature commerciale, industrielle,
artisanale ou agricole, notamment :

31
▪ lorsqu’elles se livrent à des opérations d'intermédiaire pour l’achat ou la vente
d'immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou parts de sociétés
immobilières ou lorsqu'elles achètent habituellement en leur nom les mêmes
biens en vue de les revendre ;
▪ lorsqu’elles procèdent au lotissement et à la vente, après exécution des travaux
d'aménagement et de viabilisation de terrains acquis à titre onéreux ;

▪ lorsqu’elles donnent en location un établissement commercial ou industriel muni


du mobilier et du matériel nécessaire à son exploitation, que la location
comprenne ou non tout ou partie des éléments incorporels du fonds de commerce
ou d'industrie.
− comprennent parmi leurs membres une ou plusieurs sociétés de capitaux ou qui ont opté
pour ce régime d’imposition.
d) les sociétés de fait ;
e) toutes autres personnes morales se livrant à une exploitation ou à des opérations à caractère
lucratif, ou qui ne seraient pas assujetties à un autre impôt sur les revenus.
3. Sont imposables sur option :
a) les syndicats financiers ;
b) les sociétés civiles professionnelles.

L’option est irrévocable et ne peut être exercée par les sociétés de personnes issues de la transformation
antérieure de sociétés de capitaux.
Pour être valable, l’option doit être signée par tous les associés et notifiée au service du lieu d’imposition
dans les trois mois du début de l’exercice fiscal.
Les associés ou membres des sociétés en nom collectif, des sociétés en commandite simple, des sociétés
en participation, des sociétés de fait et des groupements d’intérêt économique sont imposables sur option
à l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux.
Pour être valable, l’option doit être signée par tous les associés et notifiée au service du lieu d’imposition
dans les trois mois du début de l’exercice fiscal.

32
Paragraphe 2 : Exemptions
Ce sont des personnes morales ou des collectivités qui devraient normalement être soumises à l’IS du
fait de leur forme ou de la nature de leur activité (ou d’une option) mais qui sont exclues du champ
d’application de cet impôt en vertu de certaines dispositions. Sont affranchis de l'impôt :

1. les sociétés coopératives de consommation qui se bornent à grouper les commandes de leurs
adhérents et à distribuer dans leurs magasins de dépôt les denrées, produits ou marchandises qui
ont fait l'objet de ces commandes ;
2. les établissements publics de l’Etat ou des collectivités territoriales n’ayant pas un caractère
industriel ou commercial;
3. les caisses de crédit mutuel agricole fonctionnant conformément aux dispositions légales qui les
régissent ;
4. les institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit constituées conformément à la
loi n° 59-94/ADP du 15/12/1994 portant règlementation des institutions mutualistes ou
coopératives d’épargne et de crédit ;
5. la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest ;
6. les sociétés coopératives agricoles, associations d'intérêt général agricole, sociétés d'assurances et
de réassurances mutuelles agricoles fonctionnant conformément aux dispositions légales qui les
régissent ;
7. les sociétés de secours mutuels ;
8. les sociétés civiles professionnelles sous réserve de l’option prévue à l’article 3 ci-dessus ;
9. les centres de gestion agréés ;
10. les associations ou organismes sans but lucratif sous réserve du respect strict de leur objet ;
11. les sociétés d’investissements en valeurs mobilières et les sociétés de gestion et de portefeuille
pour la partie des bénéfices provenant des produits nets de leur portefeuille ou des plus- values
qu’elles réalisent sur la vente des titres ou des parts sociales faisant partie de ce portefeuille.

Paragraphe 3 : Territorialité
Sous réserve des dispositions des conventions internationales relatives aux doubles impositions,
l'impôt sur les sociétés est dû à raison de l’ensemble des produits, revenus et bénéfices réalisés par les
sociétés exploitées au Burkina Faso.
Les bénéfices résultant d’opérations réalisées à l’étranger ne sont pas imposables au BF à l’IS
lorsqu’ils ont été effectués dans le cadre d’un établissement autonome, ou par un représentant de
l’entreprise.

33
II – La détermination de la base imposable
A/- Les caractères généraux du bénéfice imposable
1°- La notion du bénéfice imposable

Aux termes de l’article 9 de la loi portant impôt sur les sociétés, le bénéfice imposable de chaque
exercice comptable est déterminé d’après l’excédent des produits sur les charges de l’exercice en
application de la législation et de la réglementation comptable en vigueur, sous réserve des dispositions
fiscales contraires en vigueur.
Il résulte de cette définition que ce sont les données de la comptabilité qui servent de base à la
détermination du bénéfice imposable. Mais le résultat fiscal est différent du résultat comptable. Cela
tient au fait que la loi fiscale refuse la déduction d’un certain nombre de charges (amendes et pénalités
par exemple) ou la réglemente strictement (provisions, rémunérations des dirigeants et de leurs
conjoints…). De ce fait, le bénéfice comptable doit faire l’objet de corrections extra-comptables pour
obtenir le résultat fiscal. Ces corrections s’expriment en réintégrations et en déductions
complémentaires.
Les réintégrations ont essentiellement pour objet d’ajouter au résultat des charges comptabilisées,
alors qu’elles ne sont pas déductibles du point de vue fiscal.
Exemples :
- amortissements excédentaires et autres amortissements non déductibles ;
- provisions non déductibles….
Les déductions complémentaires consistent à retrancher du résultat comptable des éléments non
imposables ou déjà imposés ou soumis à un régime spécial.
Conclusion : Résultat fiscal = Résultat comptable + Réintégrations - Déductions

2°- L’annualité du bénéfice


L’impôt sur les sociétés est établi chaque année sur les bénéfices réalisés au cours de l’année
civile précédente. Ainsi, et conformément aux prescriptions du SYSCOHADA, les comptables sont
tenus d’arrêter leurs comptes au 31 décembre de chaque année ; sauf en cas de cession ou de cessation.
Toutefois, il existe deux dérogations à ce principe :
- les contribuables qui commencent leurs activités au cours du second semestre de
l’année (c’est-à-dire après le 30 juin) : dans ce cas, l’impôt sera établi sur le bénéfice
des états financiers arrêtés au 31 décembre de l’année suivante ;
- les contribuables qui cessent leurs activités en cours d’année : dans ce cas, l’impôt
sera établi sur le bénéfice des états financiers arrêtés à la date de cession.

34
B- ELEMENTS CONSTITUTIFS DU BENEFICE IMPOSABLE
Il s’agit d’une part des produits bruts et d’autre part des charges déductibles.
La comptabilité des entreprises commerciales étant une comptabilité d’engagement et non de caisse, le
résultat comptable sera donc déterminé à partir des créances acquises et des dettes engagées.
Ainsi, pour les ventes, c’est au transfert juridique que la créance est acquise.

Pour les prestations de services, la créance est enregistrée comme produit lorsque la prestation a été
exécutée. Toutefois, en ce qui concerne les prestations continues, c’est-à-dire celles dont l’exécution se
prolonge dans le temps sur plusieurs exercices (locations, contrats d’assurance, prêts d’argent,…), il
convient de rattacher à chaque exercice la créance correspondante.

1) Les produits bruts


Il s’agit essentiellement des produits de la vente des marchandises et de la vente des produits et services
fabriqués par l’entreprise.
Les produits imposables comprennent notamment :
- les ventes et les recettes (vente de marchandises, de produits et services fabriqués) ;

− les produits divers ou exceptionnels ;


− les revenus ou prestations accessoires (produits réalisés à l’occasion de la gestion commerciale
de l’entreprise, mais qui ne se rapportent pas à son objet principal, ou qui proviennent de la
réalisation de certains éléments d’actifs) ;
− les produits financiers et revenus bruts des capitaux mobiliers ;
− les produits de la location des immeubles bâtis et non bâtis, y compris les revenus accessoires ;
− les bonus sur reprises et cessions d’emballages ;
− les travaux faits par l’entreprise pour elle-même ;
− les subventions d’exploitation et les subventions d’équilibre;
− les travaux en cours, évalués au prix de revient ;
− les reprises et les transferts de charges ;
− les dégrèvements obtenus de l’administration au titre des impôts déductibles ;
− les plus-values de cessions d’éléments de l’actif immobilisé.
NB : Le Chiffre d’affaires des entreprises cotées en bourse ne peut être inférieur à partir des prix
du marché au jour ou les ventes sont réalisées2

2
Article 14 de la loi 040-2016/AN du 15 décembre 2016 portant loi de Finances pour l’exécution du budget de l’Etat
gestion 2017

35
2°- les charges déductibles
En pratique, les charges se constituent des achats, des frais généraux, des amortissements et des
provisions.
Les achats et les frais généraux sont comptabilisés dès lors qu’ils revêtent pour l’entreprise le caractère
de dette certaine (peu importe la date de règlement).
La déductibilité des charges obéît à des conditions générales et spécifiques. Ainsi, toute charge
pour être déductible doit satisfaire les conditions suivantes :
− être exposée dans l'intérêt direct de l'exploitation ou se rattacher à la gestion normale de
l'entreprise ;
− correspondre à une charge effective et être appuyée de justifications suffisantes. Les charges qui
n’ont pas été inscrites dans la comptabilité de la société ou qui n’ont pas été comptabilisées en
tant que telles ne sont pas déductibles ;
− entraîner une diminution de l'actif net de l'exploitation ou de l'entreprise ;
− être comprise dans les charges de l'exercice.
− Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur les bénéfices3 ;
− Pour les sommes donnant lieu à un prélèvement ou à une retenue à la source, apporter la preuve
de la déclaration et du paiement de la retenue correspondante.4

Les conditions spécifiques concernent notamment :


i. Les charges de personnel et autres rémunérations
Les rémunérations allouées aux salariés sont déductibles dans la mesure où elles correspondent
à un travail effectif. Cette disposition s’applique à toutes les rémunérations directes ou indirectes y
compris les indemnités, allocations, avantages en nature et remboursements de frais.
Les rémunérations de toute nature versées aux associés dirigeants des sociétés de capitaux ou à
leurs conjoints pour un emploi effectif exercé dans l’entreprise sont déductibles, à condition qu’elles ne
soient pas exagérées par rapport aux rémunérations des emplois de même nature exercés dans
l’entreprise ou dans les sociétés similaires.
En cas d’exagération ou de rémunérations fictives, l’ensemble des rétributions versées aux
associés dirigeants ou à leurs conjoints sera considéré comme des bénéfices distribués et traités comme
tels.

3
Article 53 du Code Général des Impôts
4
Article 53 du Code Général des Impôts

36
Les rémunérations versées aux gérants associés de sociétés en nom collectif, aux gérants
commandités de sociétés en commandite simple, aux membres des sociétés en participation ou de
sociétés civiles qui ont opté pour l’imposition à l’impôt sur les sociétés sont admises en déduction
condition qu’elles correspondent à un travail effectif, qu’elles ne soient pas excessives et qu’elles soient
soumises à l’impôt sur les bénéfices au nom de ces derniers après déduction des frais professionnels
fixés forfaitairement à 25% desdites rémunérations.
Les cotisations patronales obligatoires versées en vue de la constitution de la retraite d’un
expatrié et ayant un caractère obligatoire dans la limite de 20% du salaire de base sont déductibles.
Les sommes fixes et jetons de présence décidés par les assemblées générales ordinaires alloués
à titre d’indemnités de fonction en rémunération des activités des administrateurs sont déductibles.
Les rémunérations exceptionnelles allouées aux membres des conseils d’administration
conformément aux dispositions de l’article 432 de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique sont déductibles. Ces rémunérations donnent lieu
à un rapport spécial du commissaire aux comptes.
Les allocations forfaitaires qu’une société alloue à ses dirigeants et aux cadres pour frais de
représentation et de déplacement sont déductibles, à condition que ces frais ne figurent pas déjà parmi
les frais habituels de cette nature remboursés aux intéressés.
A l’occasion des congés de leurs personnels sous contrat de travail expatrié, les frais de transport
aller et retour desdits personnels, de leurs épouses et de leurs enfants à charge, à raison d’un voyage par
an sont déductibles à condition que le voyage ait été effectué.
En aucun cas, les charges de personnel ne peuvent donner lieu à des dotations à un compte de
provisions.

ii. Les Frais de siège et assistance technique


La déduction des frais de siège et des frais d’assistance technique est limitée 10% du montant des frais
généraux. Les frais généraux sont des dépenses indirectes car ils ne contribuent pas directement à la
fabrication d’un produit ou à la prestation d’un service. Dans le compte de résultat on les retrouve aux
postes suivants: Autres achats , Transport, Services extérieurs, Impôts et taxes, Autres charges ( à
l’exclusion des dépréciations et des pertes sur créances clients) et Charges de personnel.
Le taux de10 % s’applique au montant cumulé des frais de siège et des frais d’assistance technique,
comptable, financière, des frais d’études et assimilés,
Ces frais doivent en outre correspondre à des services précis et effectivement rendus à l’entreprise
exploitée au Burkina Faso.

37
iii. Les rémunérations versées à l’étranger

les rémunérations de services, payés ou dus et assimilés (Les intérêts, arrérages et autres produits des
obligations) par des personnes morales domiciliées ou établies au Burkina Faso à des personnes physiques
ou morales qui sont domiciliées ou établies hors du Burkina Faso et y sont soumises à un régime fiscal
privilégié, ou un pays non coopératif, ne sont admis comme charges déductibles pour l’établissement de
l’impôt que si le débiteur apporte la preuve que les dépenses correspondent à des opérations réelles et
qu’elles ne présentent pas un caractère anormal ou exagéré.
Les personnes sont considérées comme soumises à un régime fiscal privilégié dans l’Etat considéré si
elles n’y sont pas imposables ou si elles y sont assujetties à des impôts sur les bénéfices ou les revenus
dont le montant est inférieur de plus de la moitié à celui de l’impôt sur les bénéfices ou sur les revenus
dont elles auraient été redevables dans les conditions de droit commun au Burkina Faso, si elles y avaient
été domiciliées ou établies.
Sont considérés comme non coopératifs, les Etats et territoires qui ne se conforment pas aux standards
internationaux en matière de transparence et d’échange d’informations dans le domaine fiscal, de
manière à favoriser l’assistance administrative nécessaire à l’application de la législation fiscale
burkinabé. La liste desdits Etats est fixée par décision du Ministre chargé des Finances.

iv. Les dépenses locatives


Le montant des loyers des locaux professionnels figurant dans le contrat de bail dûment
enregistré est déductible à condition que l’état détaillé des loyers soit joint à la déclaration annuelle de
résultat. Il en est de même des loyers des biens pris en crédit-bail.
Par ailleurs, les dépenses de location de biens meubles consenties par un associé dirigeant personne
physique détenant au moins 10 % des parts ou des actions dans la société ne sont pas déductibles.

v. Les primes d’assurances


Sont notamment déductibles au titre des primes d’assurances :
− les primes versées aux sociétés et compagnies d’assurances de la zone UEMOA en raison de
contrats conclus pour la constitution d’indemnités de fin de carrière, de décès et d’invalidité à
condition que lesdits contrats concernent l’ensemble du personnel ou tout au moins, une ou
plusieurs catégories du personnel ;
− les primes versées aux compagnies d’assurance burkinabè en raison de contrats d’assurance
maladie conclus au profit de l’ensemble du personnel ou d’au moins une ou plusieurs catégories
du personnel dans la limite de 5% de la masse salariale du personnel effectivement assuré.

38
vi. Les frais d’hôtels et de restaurants, libéralités, dons, subventions
Les frais d’hôtels et de restaurants justifiés par des factures sont admis en déduction dans la limite de
5‰ du montant du chiffre d’affaires hors taxes. La limite ci-dessus ne s’applique pas :
✓ aux frais engagés directement pour l’exécution d’un contrat dans une région administrative ou
dans un pays où le contribuable n’a pas d’installation fixe ;
✓ aux frais engagés dans le cadre du détachement ou de l’expatriation du personnel de la société

Les libéralités, dons et subventions constituent des charges déductibles du bénéfice imposable
lorsqu’il s’agit :
− de cadeaux et objets spécialement conçus pour la publicité justifiés par des factures dans la limite
de de 2‰ du chiffre d'affaires hors taxe ;
− de versements effectués au profit des fondations des associations sportives et culturelles,
d'œuvres ou organismes d'intérêt général à caractère philanthropique, éducatif, scientifique,
social reconnus d'utilité publique par l’autorité compétente, dans la limite de 3%o du chiffre
d'affaires hors taxe. Toutefois, le bénéfice de cette disposition est subordonné à la double
condition que soit joint aux états financiers un relevé indiquant les montants, la date des
versements et l’identité des bénéficiaires d’une part, et d’autre part que le résultat net imposable
avant déduction de ces versements soit positif.

vii. Les charges financières


Sont notamment déductibles au titre des charges financières:
− les intérêts servis aux associés à raison des sommes versées par eux dans la caisse sociale, en sus de
leur part de capital, quelle que soit la forme de la société sont déductibles dans la limite de ceux
calculés au taux d’intérêt légal5 majoré de deux points ;
− les intérêts des emprunts réalisés par les sociétés auprès de personnes physiques ou morales
étrangères à celles-ci, autres que les banques et établissements financiers sont déductibles ;
Toutefois, le montant total des intérêts déductibles ne peut pas excéder 15 % de l’excédent brut
d’exploitation (EBE) ; cette disposition ne s’applique pas aux banques et aux établissements financiers.
Cette déduction est subordonnée à la condition que le capital de la société ait été entièrement libéré, qu'il
s'agisse de constitution de société ou d'augmentation de capital.

5
A titre illustratif, le taux d’intérêt légal est fixé à 4,2391% par l’arrêté n°012/MINEFID/SG/DGTCP/DAMOF portant
fixation du taux d’intérêt légal pour l’année 2021.

39
Le CGI définit un intérêt comme « les revenus des créances de toute nature, assorties ou non de
garanties hypothécaires ou d’une clause de participation aux bénéfices du débiteur, et notamment les
revenus des fonds publics et les revenus d’obligations ou d’emprunts, y compris les primes et lots
attachés à ces obligations ou emprunts. Les pénalités pour paiement tardif ne sont pas considérées
comme des intérêts ».

viii. Les impôts, taxes, amendes et pénalités diverses


Sont déductibles les impôts à la charge de l'entreprise mis en recouvrement au cours de l'exercice,
à l'exception de l’impôt sur les sociétés et du minimum forfaitaire. Si des dégrèvements sont
ultérieurement accordés sur les impôts déductibles, leur montant entre dans les recettes de l'exercice au
cours duquel la société est avisée de ces dégrèvements.
Toutefois, les montants des transactions, amendes, confiscations, pénalités et majorations de
toute nature mises à la charge des contrevenants à la législation fiscale, douanière et sociale, à la
réglementation des prix, de circulation ou de consommation et, d’une manière générale, aux lois et
règlements de l’Etat ne sont pas admis en déduction des bénéfices soumis à l’impôt.

ix. Les amortissements


Sont déductibles, les amortissements réellement pratiqués et comptabilisés dans la limite de ceux
qui sont généralement admis selon les usages de chaque nature d'industrie, de commerce ou
d'exploitation,
Ne sont pas admis en franchise d’impôt les amortissements se rapportant à des biens meubles et
immeubles inscrits à l’actif et n’ayant pas fait l’objet de mutation au nom de la société.
Dans le cadre du crédit-bail, le locataire peut déduire les amortissements des biens loués dans le cadre
d’un contrat de crédit-bail ou de location-vente. La durée d’amortissement de ces biens est réputée
coïncider avec leur durée d’utilité. Cela implique que pour le crédit-bailleur et le bailleur, dans le cadre
de la location-vente, les amortissements des biens donnés en location ne sont pas déductibles.

Toutefois, sous réserve du respect de certaines dispositions, les entreprises sont autorisées à
comptabiliser des amortissements dérogatoires. Ce sont :

➢ Les amortissements accélérés


Peuvent faire l'objet d'un amortissement accéléré les matériels et outillages neufs d'une durée de
vie supérieure à cinq ans et exclusivement utilisés à des opérations industrielles de fabrication, de

40
transformation, de manutention, de transport, à des activités de boulangerie ou d'exploitation minière ou
hôtelière.

Pour ces matériels et outillages, le montant de la première annuité d'amortissement, calculé


d'après la durée d'utilisation normale, est doublé. Cette durée étant alors réduite d'une année.
Le bénéfice de l'amortissement accéléré est conditionné par un agrément préalable de
l'administration fiscale.

➢ Les amortissements dégressifs


Les entreprises imposées d'après le régime du bénéfice réel peuvent amortir suivant un système
dégressif les immobilisations citées à l’article 32 (matériels et outillages matériels de manutention,
matériels de panification et de pâtisserie, machines informatiques, installations et équipements
techniques de téléphonie mobile, matériels de construction ou de travaux publics, etc.).
Sont exclus du bénéfice de l'amortissement dégressif, les biens qui étaient déjà usagés au moment
de leur acquisition ainsi que ceux dont la durée de vie est inférieure à trois ans.
Les taux d'amortissement dégressif sont obtenus en appliquant aux taux d'amortissement linéaire
les coefficients ci-dessous :

− 1,5 lorsque la durée normale d'utilisation est de trois à quatre ans ;

− 2 lorsque cette durée est de cinq à six ans ;

− 2,5 lorsqu'elle est supérieure à six ans.


Les amortissements régulièrement différés en période déficitaire peuvent être imputés sur les
résultats des premiers exercices suivants qui laissent apparaître un bénéfice, en plus de l'annuité afférente
à ces exercices.
Un tableau spécial des immobilisations faisant l'objet d'un amortissement dégressif doit être
produit lors de la déclaration annuelle de résultats.
Sont par ailleurs soumis à amortissement :
− les emballages réutilisables en l’état à condition d’être identifiables ;
− les biens donnés en location ;
− nonobstant les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 30, les constructions et aménagements sur
sol d’autrui.

41
x. Les provisions
Sont admises en déduction, les provisions constituées en vue de faire face à des pertes ou charges
nettement précisées et que les événements en cours rendent probables, à condition qu'elles aient été
effectivement constatées dans les écritures de l'exercice et figurent au relevé des provisions.

Sont également déductibles :


− la provision pour annulation de primes et la provision pour sinistres tardifs constituées par les
entreprises d’assurances suivant la méthode de la cadence ;
− la provision pour dépréciation de créances constituée par les banques et établissements financiers
en application des normes de prudence édictées par la BCEAO. Ces provisions ne sont pas
cumulables avec des provisions déterminées forfaitairement ;
− la provision constituée par les banques et établissements financiers effectuant des prêts à moyen
ou à long terme ainsi que par les sociétés se livrant à des opérations de crédit foncier et destinée
à faire face aux risques particuliers afférents à ces prêts ou opérations ;
− la dotation annuelle de la provision prévue ci-dessus peut atteindre 5% du bénéfice comptable
de chaque exercice, sans que le montant de ladite provision puisse excéder 5% du total des crédits
à moyen ou à long terme effectivement utilisés. Cette provision n'est pas cumulable avec la
provision pour dépréciation des créances constituées par les banques et établissements financiers
en application des normes de prudence édictées par la BCEAO.

Toutefois, la provision pour propre assureur constituée par une entreprise n'est pas admise en déduction
de son bénéfice imposable. Il en est de même de la provision pour congés payés et de la provision pour
indemnités de départ à la retraite de la provision pour dépréciation des immobilisations amortissables et
de la provision pour pertes de change.
Les provisions qui en tout ou partie reçoivent un emploi non conforme à leur destination ou
deviennent sans objet au cours d'un exercice ultérieur sont rapportées aux résultats dudit exercice, sauf
dispositions réglementaires contraires. Lorsque le rapport n'a pas été effectué par l'entreprise elle-même,
l'administration peut procéder aux redressements dès qu'elle constate que les provisions sont devenues
sans objet. Dans ce cas, ces provisions sont, s'il y a lieu, rapportées aux recettes du plus ancien des
exercices soumis à vérification.
Les sociétés et organismes de toute nature qui effectuent la recherche et l'exploitation des
substances minérales concessibles au Burkina Faso sont autorisés à déduire de leur bénéfice net

42
d'exploitation tel qu'il résulte du bilan, des provisions pour reconstitution des gisements dans les
conditions fixées par la loi.
La provision pour reconstitution des gisements est inscrite au passif du bilan de la société sous
une rubrique spéciale faisant ressortir le montant des dotations de chaque exercice.

xi. Le report de déficits


Le déficit constaté au cours d’un exercice est considéré comme une charge déductible du bénéfice
imposable de l’exercice suivant. Si ce bénéfice n’est pas suffisant pour que la déduction puisse être
intégralement opérée, il est procédé à un report déficitaire sur les exercices suivants jusqu’au cinquième
exercice qui suit l’exercice déficitaire.

xii. commissions et courtages sur achat de marchandises


La déduction des commissions et courtages sur achat est limitée à 5 % du montant des achats effectués
par les centrales d’achats ou les intermédiaires;
Ces commissions et courtages doivent faire l’objet d’une facture régulière jointe à celle des fournisseurs.

xiii. les redevances


Les redevances de cession ou concession de licences d’exploitation, de brevets d’invention, de marques
de fabrique, procédés ou formules de fabrication et autres droits analogues en cours de validité ne sont
déductibles qu’à concurrence de 3,5 % du chiffre d’affaires hors taxes.;
la limitation ci-dessus ne s’applique pas aux sommes versées aux entreprises participant directement ou
indirectement à la gestion ou au capital d’une entreprise située au Burkina Faso.
Les licences d’exploitation, les brevets d’invention, les marques de fabrique, les procédés ou formules
de fabrication et les autres droits analogues doivent être en cours de validité, et les redevances doivent
correspondre à des opérations réelles.

3°- les charges non déductibles


D’une manière générale, ne sont pas admises en déduction, toutes charges ne remplissant pas les
conditions générales de déductibilité définies à l’article 12.
Sont notamment exclues des charges déductibles :
− les rémunérations autres que les sommes perçues dans le cadre d’un travail, les sommes fixes autres
que celles décidées par les assemblées générales ordinaires à titre d’indemnités de fonction en
rémunération des activités des administrateurs et les rémunérations exceptionnelles allouées aux
membres des conseils d’administration autres que celles fixées conformément aux dispositions de

43
l’article 432 de l’Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique, qui profitent aux administrateurs au titre de leurs fonctions ;
− les sommes versées aux dirigeants ou cadres d’une société au titre d’indemnité, de frais d’emploi
ou de service et ne correspondant pas à une charge réelle de la fonction exercée. Pour l’application
de cette disposition, les dirigeants s’entendent, dans les sociétés de personnes et les sociétés en
participation, des associés desdites sociétés ;
les dépenses de toute nature ayant trait à l’exercice de la chasse et de la pêche sportives, à l’utilisation
des bateaux de plaisance, d’aéronefs de tourisme ou de résidences d’agrément et de toutes autres
dépenses à caractère somptuaire, que ce soit sous la forme d’allocations forfaitaires ou de
remboursement de frais.

III.- Liquidation et recouvrement de l’impôt


A- Le calcul de l’impôt
Le taux de l’impôt sur les sociétés est de 27,5%. Il s'applique sans abattement au bénéfice
imposable des sociétés.
Toute fraction du bénéfice imposable inférieure à mille (1 000) francs CFA est négligée.
B- Paiement de l’impôt
En principe, l’impôt sur les sociétés est payable après la liquidation qui intervient dès la
déclaration de résultat par le contribuable après la clôture de l’exercice.

1. Les acomptes provisionnels


Il donne lieu, au titre de l’exercice comptable en cours, au versement de trois acomptes
provisionnels égaux calculés sur la base de 75% du montant de l’impôt dû au titre du dernier exercice
clos, appelé « exercice de référence ». Les paiements doivent être effectués spontanément au plus tard
les 15 juillet, 15 octobre et 15 janvier de chaque année auprès du receveur des impôts du lieu de
rattachement.
Les sociétés nouvellement créées ou nouvellement soumises à l’impôt sur les sociétés sont
dispensées du versement d’acomptes au cours de leur premier exercice ou de leur première période
d’imposition.
Le non-respect des obligations de déclaration et de paiement entraîne à l'encontre des contribuables
concernés :
− une pénalité égale à 25% des droits dus en cas de déclaration tardive ;
− une pénalité égale à 50% des droits dus en cas de taxation d’office.
Toute autre infraction donne lieu à l'application d'une pénalité de 25% des droits compromis.

44
2. Le minimum forfaitaire de perception ( des personnes morales)

Il est établi un minimum forfaitaire de perception de l’impôt sur les sociétés au titre d'une année
déterminée, en fonction du chiffre d'affaires hors taxe de la période écoulée.
Il est dû par les sociétés déficitaires ou dont le résultat fiscal ne permet pas de générer un impôt sur les
sociétés supérieur au montant déterminé à l’article 54 ci-après.
Pour le calcul du minimum, le chiffre d'affaires visé ci-dessus est arrondi aux cent mille (100 000) francs
CFA inférieurs. Il est fait application d’un taux de 0,5 % mais en aucun cas le montant ne peut être
inférieur à un million (1 000 000) de francs CFA pour les contribuables relevant du régime du bénéfice
du réel normal d’imposition et trois cent mille (300 000) francs CFA pour les contribuables relevant du
régime du bénéfice du réel simplifié d'imposition.
Les adhérents des centres de gestion agréés bénéficient d'une réduction de 50% du minimum forfaitaire
de perception.
Les sociétés nouvelles sont exonérées du minimum forfaitaire pour leur premier exercice d’exploitation.

IV.- Obligations des contribuables et sanctions


1) Obligations des contribuables
Les sociétés sont tenues de déclarer, au plus tard le 30 avril suivant la clôture de leur exercice
une déclaration de résultat accompagnée de la liasse fiscale comportant tous les documents dont la
production est exigée (état des salaires, états des comptes de charges et de produits, état des loyers avec
indication de l’identité des bailleurs, état des honoraires et commissions de toutes sortes versés, liste des
clients dont les achats sont au moins égal à 5 000 000 F CFA HT, liste des bénéficiaires effectifs, etc.).
En ce qui concerne les sociétés et compagnies d’assurance et de réassurances, le délai est fixé au
31 mai suivant la clôture de l’exercice comptable.
Lorsqu’ils ont versé à des tiers ne faisant pas partie de leur personnel des commissions, courtages,
ristournes, honoraires, vacations, loyers…, les contribuables relevant de l’IS, de l’IBICA et de l’IBNC
doivent joindre à leur déclaration de résultat un état indiquant l’identité des bénéficiaires et les montants
perçus par chacun d’eux. A défaut, ces sommes seront réintégrées dans leur bénéfice imposable.
Toute entreprise exploitée au Burkina Faso doit tenir à la disposition de l’administration fiscale une
documentation permettant de justifier la politique de prix pratiquée dans le cadre de transactions de toute
nature réalisées avec des entreprises liées exploitées au Burkina Faso ou hors du Burkina Faso
Lorsque l’entreprise vérifiée ne produit pas cette documentation ou produit une documentation partielle
dans le délai imparti de trente (30) jours, elle est passible d’une amende égale à 5 % des bénéfices

45
transférés au sens de l’article 66 et l’administration fiscale est autorisée à évaluer le montant du transfert
de bénéfices à partir des seuls éléments dont elle dispose.

2) Sanctions
a) Le défaut ou le retard dans la souscription de cette déclaration dans les délais entraîne une
majoration de 10%, portée à 25% en cas de récidive. La majoration ne peut être inférieure à 50 000 F
CFA

b) Au cas où la déclaration est déposée après l’envoi d’une mise en demeure, la majoration est
de 25% des droits dus et portée à 50 % en cas de récidive ou de taxation. Si la déclaration n’est pas
déposée dans les trente jours d’une mise en demeure, la majoration est de 100% sans être inférieure à
100 000 F CFA.

c) En cas d’insuffisance, inexactitudes et omissions, les droits dus sont majorés de 25% en cas
de bonne foi, de 50% en cas de mauvaise foi et 100% en cas de manœuvre frauduleuse.

En cas de récidive, les majorations ci-dessus sont de 50%, de 100% et de 200%.

d) Le paiement tardif donne lieu à une majoration de 10% des droits dont le paiement a été
différé augmenté d’un intérêt de 1% par mois ou fraction de mois.

e) Si le résultat est déficitaire et que l’entreprise n’a pas souscrit aux obligations
déclaratives, une amende fiscale de 500 000 F CFA est applicable à l’entreprise fautive.

f) Une amende de 1 500 000 F CFA est appliquée aux entreprises conventionnées ou à celles
bénéficiant d’un régime temporaire d’exonération qui ne fournissent pas les documents
accompagnant la déclaration de résultat.

46
CHAPITRE V : L’IMPOT SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS, COMMERCIAUX ET
AGRICOLES (IBICA)
Le revenu imposable à l’IBICA se définit comme étant le profit retiré de l’exercice d’une
profession industrielle, commerciale, artisanale, agricole, pastorale et forestière ou réputés telle par la
loi. On y assimile également les profits retirés d’activités accessoires de nature non commerciale.
L’exercice d’une profession industrielle ou commerciale consiste en l’accomplissement à titre
habituel par une personne agissant pour son propre compte dans un but lucratif d’au moins une des
opérations telles que :
- l’achat en vue de la revente en l’état ou après transformation de biens, matières ou
objets ;
- l’acquisition de meubles en vue de la location ;
- les transports ;
- l’exploitation d’établissement destiné à fournir le logement, la nourriture, les soins
personnels ou la distraction ;
- les opérations d’intermédiaires de commerce (commissionnaires, courtiers, agents de
change, etc.…) ;
- les opérations de banque et d’assurance ;
- l’exploitation des mines et carrières.
La profession artisanale quant à elle, consiste en l’exercice d’une activité essentiellement
manuelle par une personne et pour son propre compte.

I – Champ d’application
A/- Les personnes imposables et le lieu d’imposition
L'impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles est dû à raison des bénéfices
réalisés par les personnes physiques ci-après :
• 1) les personnes physiques qui habituellement achètent en leur nom, en vue de les revendre, des
immeubles ou des fonds de commerce ;
• 2) les personnes physiques qui habituellement achètent en leur nom, ou qui souscrivent en vue
de les revendre, des actions ou parts de sociétés immobilières ;
• 3) les personnes physiques qui habituellement se livrent à des opérations d’intermédiaires pour
l’achat, la souscription ou la vente des biens visés aux points 1) et 2) ;
• 4) les personnes physiques qui procèdent au lotissement et à la vente des terrains leur appartenant
;

47
• 5) les personnes physiques qui donnent en location un établissement commercial ou industriel
muni du mobilier et du matériel nécessaires à son exploitation, que la location comprenne ou non
tout ou partie des éléments incorporels du fonds de commerce ou d’industrie ;
• 6) les adjudicataires, concessionnaires et fermiers de droits communaux ;
• 7) les loueurs d’appartements meublés. Toutefois, ne sont pas imposables les personnes
physiques qui se contentent de louer une pièce faisant partie intégrante de leur appartement ;

• 8) les membres de sociétés en participation ou de société civile qui ont opté pour l’imposition à
l’IBICA ;
• 9) toutes autres personnes physiques se livrant à une exploitation ou à des opérations à caractère
industriel, commercial, artisanal, agricole, pastoral ou sylvicole.

L’impôt sur les BIC est établi au nom de la personne physique pour l’ensemble de ses activités
réalisées au BF, au siège de la direction de l’entreprise ou au lieu de son principal établissement.

B/- Territorialité
Sous réserve des dispositions des conventions internationales relatives aux doubles
impositions, l’impôt est dû à raison des bénéfices réalisés au BF par les personnes physiques. Sont
réputés réalisés au Burkina Faso, l’ensemble des produits et des bénéfices se rapportant aux
activités et aux opérations à caractère industriel, commercial, artisanal, agricole, pastoral et
sylvicole que ces personnes réalisent même à titre occasionnel.

II – La détermination de la base imposable


A/- Les caractères généraux du bénéfice imposable
1°- La notion du bénéfice imposable
Le bénéfice imposable est défini dans les mêmes conditions que celles prévues en matière
d’Impôt sur les Sociétés. Aux termes des dispositions du CGI, « le bénéfice imposable de chaque
exercice comptable est déterminé d’après l’excédent des produits sur les charges de l’exercice en
application de la législation et de la réglementation comptable en vigueur, sous réserve des dispositions
fiscales contraires en vigueur ».

Il résulte de cette définition que ce sont les données de la comptabilité qui servent de base à la
détermination du bénéfice imposable comme précédemment vu en matière d’impôt sur les sociétés. Le

48
résultat fiscal s’obtient en ajoutant au résultat comptable les réintégrations et en soustrayant les
déductions.

2°- L’annualité du bénéfice


Le CGI dispose que le bénéfice est établi chaque année sur les bénéfices réalisés l’année
précédente. Ainsi, et conformément aux prescriptions du SYSCOHADA, les comptables sont tenus
d’arrêter leurs comptes au 31 décembre de chaque année ; sauf en cas de cession ou de cessation.
Toutefois, il existe deux dérogations à ce principe :
- les contribuables qui commencent leurs activités au cours du second semestre de
l’année (c’est-à-dire après le 30 juin) : dans ce cas, l’impôt sera établi sur le bénéfice
des états financiers arrêtés au 31 décembre de l’année suivante ;
- les contribuables qui cessent leurs activités en cours d’année : dans ce cas, l’impôt
sera établi sur le bénéfice des états financiers arrêtés à la date de cession.

B/Eléments constitutifs du bénéfice imposable


Tout comme en matière d’IS, la comptabilité des entreprises commerciales étant une comptabilité
d’engagement et non de caisse, le résultat comptable sera donc déterminé à partir des créances acquises
et des dettes engagées.

1) Les produits taxables


A l’exclusion des revenus des capitaux mobiliers (intérêts et dividendes), et des produits de la
location des immeubles bâtis et non bâtis qui ne sont pas inscrits à l’actif du bilan, les produits taxables
sont les mêmes que ceux imposables à l’impôt sur les sociétés notamment :
− les ventes et les recettes (vente de marchandises, de produits et services fabriqués) ;
− les produits divers ou exceptionnels ;
− les revenus ou prestations accessoires (produits réalisés à l’occasion de la gestion commerciale
de l’entreprise, mais qui ne se rapportent pas à son objet principal, ou qui proviennent de la
réalisation de certains éléments d’actifs) ;
− les produits de la location des immeubles bâtis et non bâtis (inscrits à l’actif du bilan), y compris
les revenus accessoires ;
− les bonus sur reprises et cessions d’emballages ;
− les travaux faits par l’entreprise pour elle-même ;

49
− les subventions d’exploitation et les subventions d’équilibre;
− les travaux en cours, évalués au prix de revient ;
− les reprises et les transferts de charges ;
− les dégrèvements obtenus de l’administration au titre des impôts déductibles ;
− les plus-values de cessions d’éléments de l’actif immobilisé.

2) Les charges déductibles


En pratique, les charges se constituent des achats, des frais généraux, des amortissements et des
provisions.
Les achats et les frais généraux sont comptabilisés dès lors qu’ils revêtent pour l’entreprise le
caractère de dette certaine (peu importe la date de règlement).
a) Les achats
Il s’agit plus exactement des coûts de revient des achats de biens vendus ou utilisés au cours de
la période d’imposition.

Achats vendus ou utilisés = achats de l’exercice + stock initial – stock final


Autrement, Achats vendus ou utilisés = achats de l’exercice – variation de stock avec variation
de stock = stock final – stock initial

b) Les frais généraux


Ce sont des frais qui profitent à l’ensemble des activités de l’entreprise (frais de personnel,
électricité, téléphone, loyer, etc.)
Il existe des conditions générales de déduction mais en plus de cela, il y a d’autres conditions
particulières à certains frais généraux.

❖ Les conditions générales de déductibilité


Le bénéfice net imposable est établi sous déduction de toutes charges remplissant les conditions
suivantes :
− être exposées dans l'intérêt direct de l'exploitation ou se rattacher à la gestion normale de
l'entreprise : Ainsi, les dépenses qui ne sont pas nécessitées par l’exercice de la profession telles
que les dépenses personnelles, les dépenses d’entretien et l’amortissement d’un immeuble
n’appartenant pas à l’entreprise ainsi que les dépenses qui n’incombent pas directement à
l’entreprise ne sont pas admises en déduction ;

50
− correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications suffisantes : Les charges
qui n’ont pas été inscrites dans la comptabilité de la société ou qui n’ont pas été comptabilisées
en tant que telles ne sont pas déductibles. Conformément à ce principe, aucune charge n’est
déductible si elle n’est pas appuyée par une facture ;
− entraîner une diminution de l'actif net de l'exploitation ou de l'entreprise : Il résulte de cette
condition que ne peuvent figurer dans les frais généraux déductibles, les dépenses ayant pour
résultat l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif immobilisé. De même, seront exclues les
dépenses ayant pour contrepartie la disparition d’une dette au passif ou la naissance d’une
créance à l’actif ;
− être comprises dans les charges de l'exercice : L’imputation des charges déductibles doit s’opérer
sur les résultats de l’exercice auquel ces charges s’appliquent, c’est-à-dire à l’exercice au cours
duquel les charges revêtent pour l’entreprise le caractère de dette certaine et sont déterminées
quant à leur montant.
− Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur les bénéfices ;
− Pour les sommes donnant lieu à un prélèvement ou à une retenue à la source, apporter la preuve
de la déclaration et du paiement de la retenue correspondante.
− Il s’ensuit que par exemple les rappels d’impôts ou de cotisations d’assurance ne sont
déductibles que sur les résultats de l’exercice au cours duquel l’entreprise a été reconnue débitrice
des droits ou cotisations rappelés. A l’inverse, les frais payés d’avance ne doivent pas avoir une
incidence sur les résultats de l’exercice de leur paiement. Pour les frais couvrant plusieurs
exercices, il est fait application de la règle du prorata temporis.
− Enfin, pour être déductibles, les frais généraux doivent figurer sur un relevé joint aux états
financiers déclarés au service des impôts. (Règle formelle).

❖ Les conditions spécifiques


En plus des conditions générales ci-dessus, la déduction de certaines charges est soumise à
d’autres restrictions :
a) Les frais de personnel
Pour être déductibles, ils doivent :

● correspondre à un travail effectif et ne pas être excessifs eu égard à l’importance du service


rendu ;
● faire l’objet d’un relevé joint aux états financiers et indiquant les noms, prénoms, adresse des
bénéficiaires et les montants des sommes payées par l’entreprise (condition de forme).

51
Il n’y a pas de limitation de la rémunération déductible au titre de la rémunération du conjoint de
l’exploitant. Cependant, le salaire du conjoint doit correspondre à un travail effectif dans l’exploitation
à temps complet et ne doit pas être exagéré par rapport aux rémunérations des emplois de même nature
exercés dans l’entreprise ou dans les entreprises similaires et que l’intéressé soit affilié à un organisme
de sécurité sociale obligatoire au Burkina Faso.

Toutefois, la rémunération de l’exploitant individuel n’est pas déductible. Car, en tant que
propriétaire de l’entreprise, le bénéfice qu’il réalise constitue la rémunération normale de son travail.
Par conséquent, toute rémunération en cours d’exercice constitue un prélèvement anticipé sur le bénéfice
qu’il faudra totalement réintégrer au résultat imposable.

b) les dépenses mixtes


Le CGI stipule que : « En ce qui concerne les dépenses mixtes qui se rapportent à la fois à
l'exercice de la profession et aux besoins personnels de l'exploitant, il y a lieu de faire une ventilation en
vue de déterminer la fraction desdites dépenses qui se rapportent à l'exploitation. A défaut de pouvoir
déterminer précisément cette fraction, il est retenu forfaitairement deux tiers du montant desdites
charges ». Le tiers restant est considéré comme un usage privé et non déductible.
c) les autres charges

Pour les autres charges, le CGI est on un peu plus clair. En effet, il dispose que : « Le bénéfice
net est établi sous déduction de toutes charges remplissant les conditions de déductibilité définies en
matière d’impôt sur les sociétés (art. 16, 20, 22, 23 et suivants)». Les conditions de déductibilité de ces
charges (dépenses locatives, primes d’assurance, frais d’hôtels, de restauration, les libéralités, les dons
et les subventions, les charges financières, les impôts, taxes, amendes et pénalités, les amortissements et
les provisions, les reports déficitaires, etc.) ont été déjà examinées dans le chapitre précédent consacré à
l’IS.

III.- Liquidation et recouvrement de l’impôt


A- Le calcul de l’impôt
L’impôt est liquidé suivant un barème progressif par tranche qui est le suivant :
0 - 500.000 10 %
500 001 - 1 000 000 20 %
Plus de 1 000 001 27,5 %

52
N.B. : la base est arrondie aux 1 000 F inférieurs.
B- Paiement de l’impôt
En principe, l’impôt sur le BIC est payable après la liquidation qui intervient dès la déclaration
de résultat par le contribuable après la clôture de l’exercice. Toutefois pour des raisons de trésorerie pour
le budget de l’Etat, l’IBICA fait l’objet d’un versement minimal anticipé sous le nom d’IMFPIC dans
l’ancienne loi (impôt minimum forfaitaire sur les professions industrielles et commerciales) et de
minimum forfaitaire de perception (MFP) dans la nouvelle loi.
Le MFP constitue donc des acomptes déductibles de l’IBICA qui sera établi à la clôture de
l’exercice. Le montant de chaque acompte est obtenu en appliquant au CA HT le taux de 0,50 %. La
déclaration et le versement doivent intervenir, pour les contribuables du réel normal, au plus tard le 15
de chaque mois pour les affaires réalisées au cours du mois précédent et, pour ceux du réel simplifié,
au plus tard le 10 du mois suivant chaque trimestre pour les affaires réalisées au cours dudit trimestre.
Le MFP des contribuables du réel normal ne peut être inférieur à 1 000 000 F / an, celui des
contribuables du réel simplifié est de 300 000 F / an.
Toutefois, lorsque le montant du minimum forfaitaire de perception est supérieur à celui de
l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, l’excédent est acquis au Trésor public.
Depuis janvier 2000, il a été institué des prélèvements à la source de 2 %, 1 % ou 0,2 % (sur les
achats de biens) et des retenues à la source de 5 %, 1 % , 20 % ou 25% (sur les sommes reçues des
prestations de service). Ces prélèvements et retenues sont aussi des acomptes de l’impôt sur le BIC et
sont déductibles d’abord mensuellement ou trimestriellement sur les MFP et, s’il y a lieu, sur l’IBICA
liquidé en fin d’exercice. Les entreprises relevant de la Direction des Grandes Entreprises sont exonérées
de ces prélèvements et retenues.

IV.- Obligations des contribuables et sanctions


3) Obligations des contribuables
Les contribuables doivent souscrire au plus tard le 30 avril suivant la clôture de leur exercice
une déclaration de résultat accompagnée de la liasse fiscale comportant tous les documents dont la
production est exigée (état des salaires, état des loyers, état des honoraires et commissions de toutes
sortes versés, etc.).

La non souscription de cette déclaration dans les délais entraîne une amende de 200 000 F par
document non produit sans compter le rejet des charges y afférentes. L’inexactitude dans les
renseignements fournis entraîne une amende 20 000 F par infraction.

53
Le défaut de tenue de la comptabilité selon les règles du SYSCOHADA peut être sanctionné
d’une amende allant de 100.000 à 500 000.

Lorsqu’ils ont versé à des tiers ne faisant pas partie de leur personnel des commissions, courtages,
ristournes, honoraires, vacations, loyers…, les contribuables relevant de l’IS, du BIC et BNC doivent
joindre à leur déclaration de résultat un état indiquant l’identité des bénéficiaires et les montants perçus
par chacun d’eux. A défaut, ces sommes seront réintégrées dans leur bénéfice imposable.

4) Sanctions
Le défaut ou le retard dans la souscription de cette déclaration dans les délais entraîne une
majoration de 10%, portée à 25% en cas de récidive. La majoration ne peut être inférieure à 50 000 F
CFA

b) Au cas où la déclaration est déposée après l’envoi d’une mise en demeure, la majoration est
de 25% des droits dus et portée à 50 % en cas de récidive ou de taxation. Si la déclaration n’est pas
déposée dans les trente jours d’une mise en demeure, la majoration est de 100% sans être inférieure à
100 000 F CFA.

c) En cas d’insuffisance, inexactitudes et omissions, les droits dus sont majorés de 25% en cas
de bonne foi, de 50% en cas de mauvaise foi et 100% en cas de manœuvre frauduleuse.

En cas de récidive, les majorations ci-dessus sont de 50% (bonne foi), et de 100% (manœuvre
frauduleuse).

d) Le paiement tardif donne lieu à une majoration de 10% des droits dont le paiement a été
différé augmenté d’un intérêt de 1% par mois ou fraction de mois.

e) Si le résultat est déficitaire et que l’entreprise n’a pas souscrit aux obligations
déclaratives, une amende fiscale de 500 000 F CFA est applicable à l’entreprise fautive.

f) Une amende de 1 500 000 F CFA est appliquée aux entreprises conventionnées ou à celles
bénéficiant d’un régime temporaire d’exonération qui ne fournissent pas les documents
accompagnant la déclaration de résultat.

54
CHAPITRE VI– L’IMPÖT SUR LES BENEFICES DES PROFESSIONS NON
COMMERCIALES (IBNC)
L’impôt sur les bénéfices des professions non commerciales est dû à raison des bénéfices réalisés
par les personnes physiques exerçant une profession libérale ou titulaire d’une charge ou office ainsi que
les membres des sociétés civiles professionnelles.

SECTION - I - Champ d’application


I – Activités et profits imposables
Les bénéfices soumis à l’impôt sur les BNC sont ceux des professions libérales, des charges et
offices, des occupations et exploitations lucratives et de toutes autres sources de profit non imposées
dans une autre catégorie d’impôt sur le revenu.
A – Les professions libérales
Ce sont celles dans lesquelles l’activité intellectuelle est prépondérante et qui consiste en la
pratique personnelle, à titre indépendant, d’une science ou d’un art.
Il en est ainsi :
- des professions juridiques (avocats, conseils juridiques, notaires,…) ;
- des professions comptables (experts comptables, comptables, comptables agrées,…) ;
- des professions médicales (médecins, dentistes, sages-femmes, vétérinaires ;
- des professions techniques (architectes, ingénieurs, géomètres,…) ;
- Etc.
B – Les charges et offices
Ce sont des fonctions attribuées à vie par l’autorité publique et qui confèrent à leurs bénéficiaires
le droit de présentation. Le titulaire de ce droit a la faculté de choisir lui-même son successeur contre le
prix de sa propre démission.
Les titulaires de ces charges sont les notaires, les huissiers, les commissaires-priseurs, les avoués,
certains greffiers.
C – Les autres profits imposables
Il s’agit de tous autres profits ayant le caractère de revenu et qui ne sont pas imposés dans une
autre catégorie d’impôt spécial sur le revenu. Cette règle fait du champ d’application du BNC, un
« fourre – tout » qui permet au fisc d’imposer tous les revenus même occasionnels.
Ainsi seront imposés à l’IBNC :
- les produits des opérations de bourse ;
- les produits des droits d’auteurs ;
- les produits de la propriété industrielle (brevets, licence, …) ;

55
- les commissions des agents et sous-agents d’assurance ;
- les gains des prostituées, des joueurs de loterie, de PMU’B ;
- les revenus non salariaux des sportifs,
- les produits perçus par les organisateurs de spectacles
- Etc.

II – Les personnes imposables et le lieu d’imposition


Sont soumises à l’IBNC, les personnes physiques et les membres des sociétés civiles
professionnelles. L’impôt est établi au nom du bénéficiaire des revenus au lieu d’exercice de sa
profession ou de son principal établissement, ou à son domicile le cas échéant.

Relativement à la territorialité, les règles applicables en matière d’IBICA reçoivent également


application en matière d’IBNC.

III – Les exemptions et exonérations


Compte tenu de son caractère résiduel, l’impôt sur les BNC n’offre pas en principe de possibilité
d’exonération :
- les sociétés de capitaux (SA, SARL, …) sont exclues du champ d’application du BNC parce qu’elles
sont imposables à l’impôt sur les sociétés ;
- Les revenus non commerciaux tirés d’activités accessoires à une activité principale soumise à l’impôt
sur les sociétés ou à l’IBICA sont également imposés à l’impôt sur les sociétés ou à l’IBICA et
non à l’IBNC (théorie de l’accessoire).

SECTION - II – Le bénéfice imposable


I – Généralités
Le bénéfice imposable est un bénéfice professionnel, annuel, encaissé.
- un bénéfice professionnel car constitué par l’excédent des recettes totales sur les dépenses
nécessitées par l’exercice de la profession ;
- un bénéfice annuel car c’est celui réalisé au cours de l’année civile (donc l’exercice doit être
clôturé au 31 décembre de la chaque année) ;

Seule dérogation : les professions littéraires, scientifiques ou artistiques ; (romanciers,


chercheurs,…) pour lesquelles le bénéfice peut, à la demande du contribuable, être déterminé sur la base

56
des moyennes des recettes et des dépenses des trois (03) dernières années. L’option pour ce mode de
détermination du bénéfice est irrévocable ;
- Un bénéfice encaissé car il résulte de la différence entre les recettes encaissées au cours de
l’année (quelle que soit l’année au cours de laquelle la créance est née) et les dépenses payées (quelle
que soit l’année au cours de laquelle la dette est née). On dit que les redevables de l’IBNC tiennent une
comptabilité de caisse et non d’engagement.
Seule dérogation : en cas de cessation d’activité ou de cession de clientèle, le bénéfice imposable
tient compte des créances acquises et des dettes certaines non encore réglées.

Remarque : l’Administration admet toutefois qu’à la demande du contribuable, le bénéfice


imposable à l’IBNC soit déterminé comme en matière de l’IBICA.

II – Les éléments constitutifs du bénéfice imposable


Contrairement à celle de l’IS et de l’IBICA, la comptabilité des entreprises non commerciales
étant une comptabilité de caisse, le résultat comptable sera donc déterminé à partir des encaissements
effectifs et des décaissements effectifs.
1/- Les recettes brutes
Les recettes brutes comprennent :
a) les recettes ordinaires à savoir :
- les honoraires perçus en contrepartie des prestations de services rendus (déduction faite de ceux qui
sont rétrocédés à des confrères) ;
- les honoraires rétrocédés par des confrères à l’occasion des remplacements ;
- les commissions, ristournes, vacations, intéressements ;
- les provisions et avances sur honoraires (sauf celles reçues en débours ou en dépôt pour couvrir les
frais de procédure) ;
- les avances sur prestations futures ;
- les sommes versées par les clients à titre de remboursement de frais ;
- les profits financiers (revenus de créances, dépôts, cautionnements, etc.).
b) les profits ou gains exceptionnels
Il s’agit :
- des plus values de cession d’éléments de l’actif immobilisé et indemnités d’éviction ;
- des cadeaux et dons lorsqu’ils constituent la rémunération des services rendus ;
- les indemnités qui visent à réparer un préjudice matériel et non un préjudice moral ;
- les subventions reçues ;

57
- les dégrèvements d’impôts déjà payés ;
- des recettes diverses et des recettes accessoires qui peuvent être de nature commerciale (théorie de
l’accessoire).
Les sommes reçues par les avoués, les avocats et notaires, qui constituent de simples dépôts de
fonds destinés à couvrir des frais de procédure ou d’actes et enregistrés généralement dans un compte
spécial ne sont pas comprises dans les recettes.

2/ – Les dépenses
Les dépenses qui sont susceptibles d’être retranchées des recettes sont celles qui remplissent les
conditions ci-après :
− être exposées dans l'intérêt direct de l'exploitation ou se rattacher à la gestion normale de
l'entreprise ;
− correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications suffisantes ;
− entraîner une diminution de l'actif net ;
− être effectivement payées au de l'exercice ;
− concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt assis sur le bénéfice.
− Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur les bénéfices ;
− Pour les sommes donnant lieu à un prélèvement ou à une retenue à la source, apporter la preuve
de la déclaration et du paiement de la retenue correspondante.

Le code des impôts cite à titre énonciatif (c’est à dire non exhaustif) un certain nombre de
dépenses déductibles. Il s’agit des :
- loyers des locaux professionnels payés figurant dans le contrat de bail dûment
enregistré ; il en est de même des biens pris en crédit bail ;
- frais d’études et d’assistance payées aux personnes domiciliées à l’étranger ;
- du salaire du conjoint dans les mêmes conditions qu’en matière de BIC ;
- impôts déductibles mis en recouvrement et payés au cours de l’exercice ;
- primes versées à des compagnies d’assurance burkinabé en raison de contrats conclus
pour constitution d’indemnités de fin de carrière, de décès et d’invalidité, d’assurance
maladie comme en matière d’IS et de BIC;
- les primes versées à des compagnies d’assurance burkinabé en raison de contrats
d’assurance maladie conclus au profit de l’exploitant dans la limite de 0,5 % du montant
total des dépenses de l’exercice ;

58
- amortissements déterminés comme en matière d’IBICA et d’IS
- des dépenses de personnel.
- les charges financières, les libéralités, dons, subventions dans les conditions et limites
fixées en matières d’IS et d’IBICA.
- L’article 34-3) du CGI dispose que les dépenses mixtes se rapportant à la fois à
l’exercice de la profession et aux besoins personnels de l’exploitant doivent être ventilées
en vue de déterminer la fraction de ces dépenses qui se rapportent à l’exploitation.
À défaut de pouvoir déterminer précisément cette fraction, 2/3 du montant de ces charges
sont réputées se rapporter à l’exploitation.

Ne sont pas déductibles les dépenses personnelles, les dépenses se rapportant à une activité
exercée à titre bénévole, les dépenses d’agrément ou somptuaires, les dépenses engagées dans l’intérêt
de la profession mais qui ne constituent pas des charges. Il s’agit :
- des sommes engagées pour l’acquisition des immobilisations ;
- des dépenses ayant pour but l’extinction d’une dette en capital ;
- des dépenses ayant le caractère d’un placement ;
- des montants des transactions, amendes confiscations, pénalités et majorations de toute nature.
NB : Le déficit d’un exercice est une charge pour les exercices suivants jusqu’au quatrième exercice.

SECTION - III : Liquidation


Le montant de l’impôt est obtenu en appliquant à la base imposable arrondie au millier de francs
(1.000) inférieur le barème progressif par tranche ci-après :
0 –500.000 10%
501.000 – 1.000.000 20%
Plus de 1.000.001 27,5%

Le montant de l’impôt ne peut être inférieur, même en cas de déficit, à :


- 50.000 F pour les cabinets privés de soins infirmiers ;
- 200.000 F pour les cliniques d’accouchement ;
- 1.000.000 F et 300.000 F pour toutes les autres professions libérales relevant
respectivement du RNI et du RSI.

NB : Pour les gains des parieurs et jeux de hasard, les organismes payeurs (LONAB, Ludic Lydia…)
effectuent une retenue de 15% qu’ils reversent au plus tard le 20 du mois suivant.

59
SECTION - IV – Obligations et sanctions
* Les contribuables du BNC doivent produire au plus tard le dernier jour du mois de
février de chaque année leur déclaration de résultat indiquant le montant des recettes brutes, le détail
des dépenses et le résultat d’exploitation. En cas de cessation, la déclaration de résultat doit être produite
dans les 10 jours.
Leur déclaration de résultat doit être accompagnée de la liasse fiscale comportant tous les
documents dont la production est exigée (état des salaires, état des loyers, état des honoraires et
commissions de toutes sortes versés, état des honoraires rétrocédés avec indication de chaque
bénéficiaire etc.).

a) Le défaut ou le retard dans la souscription de cette déclaration dans les délais entraîne une
majoration de 10%, portée à 25% en cas de récidive. La majoration ne peut être inférieure à 50 000 F
CFA

b) Au cas où la déclaration est déposée après l’envoi d’une mise en demeure, la majoration est
de 25% des droits dus et portée à 50 % en cas de récidive ou de taxation. Si la déclaration n’est pas
déposée dans les trente jours d’une mise en demeure, la majoration est de 100% sans être inférieure à
100 000 F CFA.

c) En cas d’insuffisance, inexactitudes et omissions, les droits dus sont majorés de 25% en cas
de bonne foi, de 50% en cas de mauvaise foi et 100% en cas de manœuvre frauduleuse.

En cas de récidive, les majorations ci-dessus sont de 50% (bonne foi), et de 100% (mauvaise foi) et
200% (manœuvre frauduleuse).

c) Le paiement tardif donne lieu à une majoration de 10% des droits dont le paiement a été
différé augmenté d’un intérêt de 1% par mois ou fraction de mois.

d) Si le résultat est déficitaire et que l’entreprise n’a pas souscrit aux obligations
déclaratives, une amende fiscale de 500 000 F CFA est applicable à l’entreprise fautive.
* Lorsqu’ils ont versé à des tiers ne faisant pas partie de leur personnel des
commissions, courtages, ristournes, honoraires, vacations, loyers…, les contribuables relevant de l’IS,
du BIC et BNC doivent joindre à leur déclaration de résultat un état indiquant l’identité des bénéficiaires
et les montants perçus par chacun d’eux. A défaut, ces sommes seront réintégrées dans leur bénéfice
imposable.

60
CHAPITRE – VII LES PRELEVEMENTS A LA SOURCE
I CHAMP D’APPLICATION
1) Matière imposable
Il est institué au profit du Budget de l’Etat, un prélèvement à la source sur :
les importations de biens, quelle que soit leur situation au regard des droits et taxes d’entrée ;
les ventes effectuées par tout importateur, fabricant ou commerçant à toute personne physique ou morale
passible de l’impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles, de l’impôt sur les bénéfices
des professions non commerciales, de l’impôt sur les société ou de la contribution du secteur informel.

Toutefois, les ventes de biens effectuées par les importateurs, les fabricants et les commerçants
de ventes en gros et demi-gros, à l’exception de celles qu’ils réalisent dans leurs magasins exclusivement
réservés à la vente au détail, sont réputées être consenties au profit de personnes physiques ou morales
passibles du prélèvement à la source à titre d’acompte sur les impôts sur les bénéfices.
Cette présomption de destination est irréfragable.

2) Exonérations
Sont exemptés du prélèvement :
- Les importations de biens manifestés en transit.

- Les importations de marchandises bénéficiant de la franchise des droits et taxes de douanes en


vertu de l’article 165 de l’annexe au règlement n°09/2001/CM/UEMOA du 26 novembre 2001
portant adoption du code des douanes de l’UEMOA.

- Les importations effectuées par les entreprises de vente d’hydrocarbures et les entreprises de
production et de fourniture d’eau, d’électricité et de télécommunications.

- Les opérations de ventes portant sur l’eau, l’électricité, les télécommunications et les boissons
de fabrication locale.
- Les importations et achats de produits pharmaceutiques, produits de la santé et de la reproduction
notamment les condoms, stérilets, colliers, spermicides et consommables médicaux effectuées
par les centrales d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux.
- Les importations et les achats effectués par les entreprises bénéficiant d’une exonération totale
d’impôts sur les bénéfices.
- Les importations et les achats effectués par les entreprises relevant de la Direction des grandes
entreprises.

61
Pour bénéficier des exonérations prévues aux deux derniers points ci-dessus, les contribuables doivent
présenter leur attestation d’exonération délivrée par la Direction générale des impôts.

II BASE D’IMPOSITION
La base du prélèvement est constituée :
- pour les importations, par la valeur des marchandises telle que définie à l’article 22 du code des
douanes, majorée des droits et taxes perçus par le service des Douanes, y compris les droits d’accises et
la TVA ;
- pour les ventes, par le prix réclamé au client ou par toutes les sommes, valeurs, biens ou services reçus
ou à recevoir en contrepartie, y compris les droits d’accises et la TVA. La base ainsi définie s’entend
tous frais et taxes compris.
- Les ristournes, remises et rabais accordés par notes d’avoir par les fabricants, les importateurs et les
commerçants de ventes en gros et demi-gros, sont réputés nets du prélèvement. Ils ne peuvent donner
lieu à rectification, sous forme d’avoir, du prélèvement initialement facturé.

III FAIT GENERATEUR ET EXIGIBILITE


Le fait générateur et l’exigibilité du prélèvement sont constitués :
- pour les importations, par la valeur des marchandises telle que définie par les dispositions des
articles 2 à 11 du règlement n°05/1999/CM/UEMOA du 6 août 1999 portant valeur en douane
des marchandises, majorée des droits et taxes perçus par le service des douanes, y compris les
droits d’accises et la TVA ;
- pour les ventes, par le prix réclamé au client ou par toutes les sommes, valeurs, biens ou services
reçus ou à recevoir en contrepartie, y compris les droits d’accises et la TVA. La base ainsi définie
s’entend tous frais et taxes compris.
Les ristournes, remises et rabais accordés par notes d’avoir par les fabricants, les importateurs et les
commerçants de ventes en gros et demi-gros sont réputés nets du prélèvement. Ils ne peuvent donner
lieu à rectification, sous forme d’avoir, du prélèvement initialement facturé.

IV TAUX DU PRELEVEMENT
Le taux du prélèvement est fixé comme suit :
- Pour les importations, le taux est fixé à 5%.
Toutefois, ce taux est réduit à 1% pour les importations réalisées par les contribuables relevant du régime
du réel d’imposition ;
- Pour les ventes de boissons de fabrications locales, le taux est de 5%.

62
- pour les autres ventes, le taux est de 2%.
Toutefois, ce taux est réduit à :
- 1% pour :
* le ciment hydraulique,
* le sucre,
* la farine de froment,
* la noix de cola.
- 0,2% pour les hydrocarbures.

V IMPUTATIONS
Les prélèvements supportés au cours d’un exercice donné, sont imputables sur les cotisations du
minimum forfaitaire de perception ou sur les acomptes provisionnels exigibles au titre du même
exercice.
Si le montant des prélèvements excède celui du minimum forfaitaire de perception ou des acomptes
provisionnels, l’excédent est imputé sur la ou les cotisations ultérieures d’impôt sur les sociétés, d’impôt
sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ou d’impôt sur les bénéfices des professions non
commerciales.
Les crédits de prélèvements résiduels sont imputables exclusivement sur les cotisations de l’impôt
sur les sociétés, de l’impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ou de l’impôt sur les
bénéfices des professions non commerciales dues au titre de l’exercice au cours duquel les prélèvements
ont été supportés et des exercices suivants.

VI OBLIGATIONS
1) Les redevables doivent délivrer obligatoirement à leurs clients une facture mentionnant distinctement
le montant du prélèvement.
2) Cette facture doit être conforme aux dispositions des articles 562 et suivants. Elle doit en outre
mentionner le régime d’imposition du fournisseur et le service des impôts dont il dépend pour
l’accomplissement de ses obligations fiscales professionnelles.
Les factures qui ne comportent pas toutes les mentions requises ou qui comportent des mentions
inexactes n’ouvrent pas droit à imputation des prélèvements facturés chez le client.
3) Tout prélèvement facturé est dû.
Les prélèvements facturés par des fournisseurs inconnus de l’administration fiscale ou qui ne relèvent
pas d’un régime du réel d’imposition ne sont pas imputables.

63
4) Les importateurs, fabricants et commerçants sont tenus de verser au service des impôts de
rattachement au plus tard le 15 de chaque mois, le montant des prélèvements facturés au cours du mois
précédent, au moyen d’une déclaration établie conformément au modèle prescrit par l’administration.
La déclaration doit être déposée dans les mêmes délais lorsque le redevable n’a effectué au cours d’un
mois déterminé aucun prélèvement.
5) Les contribuables sont tenus, lors du versement du minimum forfaitaire de perception ou des acomptes
provisionnels, de remettre au service des impôts les relevés des prélèvements supportés à l’importation,
accompagnés d’une copie des quittances délivrées par les services des douanes et/ou un état détaillé des
prélèvements supportés en régime intérieur contenant les indications suivantes :
nom, prénom (s), ou raison sociale du fournisseur ;
profession ou activité ;
adresse complète ;
numéro d’identification financier unique (IFU) ;
date des factures ;
montants des prélèvements.

VII SANCTIONS
1) Toute facturation illégale du prélèvement à la source est sanctionnée par une amende égale à 200 %
du montant des sommes indûment facturées.
2) Le défaut de facturation ou l’omission de la facturation séparée du prélèvement ou toute autre
irrégularité dans les libellés des factures sont passibles d’une amende égale à 100 % du prélèvement dû
sans préjudice des dispositions du paragraphe 2 de l’article 204 relatives à la non imputation des
prélèvements.
3) Le défaut de production du relevé et/ou de l’état détaillé prévu au dernier paragraphe de l’article 204,
entraîne d’office la réintégration des prélèvements imputés sur les acomptes provisionnels, les
cotisations du minimum forfaitaire de perception et de l’impôt sur les bénéfices.
4) Le défaut de déclaration des prélèvements dans les délais prévus au paragraphe 4 de l’article 204
entraîne pour son auteur et ses complices l’application d’une pénalité égale à 25 % majorée de 5 % par
mois ou fraction de mois de retard des droits dus. Cette pénalité ne saurait être inférieure à deux cent
cinquante mille (250.000) francs CFA.
Cette pénalité est portée à 50 % et majorée de 5 % par mois ou fraction de mois de retard lorsque le
service a procédé à une taxation d’office. La pénalité ci-dessus ne peut être inférieure à cinq cent mille
(500.000) francs CFA.

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Le non-respect des dispositions du paragraphe 4 de l’article 204 place en outre le redevable en situation
de taxation d’office assortie des pénalités visées à l’alinéa précédent.
5) Toute minoration, inexactitude ou omission d’un ou de plusieurs éléments de la déclaration de
prélèvements fait l’objet d’une procédure de redressement assortie d’une pénalité égale à 50 % majorée
de 5 % par mois ou fraction de mois de retard des prélèvements non déclarés ou dont la perception a été
compromise. Cette pénalité est portée à 200 % en cas de manœuvres frauduleuses.
6) Tout redevable qui n’a pas fait de prélèvement ou qui n’a opéré que des prélèvements insuffisants est
redevable, outre le montant des prélèvements non effectués, d’une amende fiscale de 100 % des
prélèvements éludés.
En outre, le redevable qui ayant effectué des prélèvements, ne s’en acquitte pas dans les délais prévus
au paragraphe 5 de l’article 204, est passible d’une pénalité égale à 10 % majorée de 5 % par mois ou
fraction de mois de retard supplémentaire.

65
CHAPITRE – VIII LES RETENUES A LA SOURCE

A/ LES RETENUES A LA SOURCE SUR LES SOMMES VERSEES AUX


PRESTATAIRES RESIDENTS

I CHAMP D’APPLICATION
Il est institué au profit du budget de l’Etat, une retenue à la source sur les sommes versées par
des débiteurs établis au Burkina Faso, à des personnes qui y résident, en rémunération de prestations de
toute nature fournies ou utilisées sur le territoire national.
Ces sommes ne sont pas passibles de la retenue lorsqu’elles sont versées aux contribuables
relevant de la Direction des Grandes Entreprises (DGE).
Sont considérés comme débiteurs établis au Burkina Faso:
- les personnes physiques et morales relevant de l’impôt sur les bénéfices industriels,
commerciaux et agricoles ou de l’impôt sur les bénéfices des professions non commerciales, selon le
régime du bénéfice réel d’imposition ;
- l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics ;
- les projets sur financements extérieurs ;
- les organisations non Gouvernementales.
Par prestation de toute nature fournie ou utilisée, on entend toute opération de nature lucrative autre
qu’une vente de biens, une location d’immeubles ou une location effectuée par une société de crédit-bail
dont le montant est égal ou supérieur à cinquante mille (50.000) francs CFA hors taxes.

II BASE D’IMPOSITION ET TAUX DE LA RETENUE


Le taux de la retenue est fixé à 5 % du montant hors taxe des sommes versées à des personnes justifiant
d’une immatriculation à l’identifiant financier unique (IFU). Toutefois, ce taux est réduit à 1% pour les
travaux immobiliers et les travaux publics.
Le taux est de 25 % du montant des sommes versées pour les personnes non salariées ne justifiant pas d’une
immatriculation à l’identifiant financier unique (IFU).

III OBLIGATIONS
Les retenues afférentes aux paiements effectués au cours d’un mois déterminé doivent être
versées au plus tard le 15 du mois suivant auprès du service des impôts du lieu du siège social ou du
principal il établissement ou du domicile de la partie versante.

66
Les versements sont effectués au vu d’une déclaration réglementaire comportant pour chaque
prestataire faisant l’objet d’une retenue les indications suivantes :
- nom et prénoms ou raison sociale et forme juridique du prestataire ;
- profession ou activité ;
- numéro IFU ;
- adresses géographique et postale ;
- date et montant de la facture ;
- date et montant des paiements ;
- retenue opérée.
La déclaration doit être accompagnée pour chaque prestataire précompté d’une attestation
individuelle de retenue à la source établie conformément au modèle prescrit par l’administration.
Les attestations individuelles de retenue à la source annotées par le receveur des impôts
compétent des références de la quittance de paiement, sont remises par la partie versante aux prestataires
pour leur permettre de faire valoir ultérieurement les retenues qu’ils ont subies.
Les retenues effectuées par les comptables publics chargés de l’exécution des dépenses, font
l’objet d’écritures de transferts nominatifs de recettes au profit des services des impôts dont dépendent
les prestataires précomptés.
Ces transferts sont accompagnés pour chaque prestataire d’avis de crédit d’impôt sur les
bénéfices mentionnant les indications prévues ci-dessus.

IV IMPUTATIONS
Les retenues supportées au cours d’un exercice donné sont imputables sur les cotisations du
minimum forfaitaire de perception ou sur les acomptes provisionnels exigibles au titre du même
exercice.
Si le montant des retenues excède celui du minimum forfaitaire de perception ou des acomptes
provisionnels, l’excédent est imputé sur la ou les cotisations ultérieures d’impôt sur les sociétés, d’impôt
sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ou d’impôt sur les bénéfices des professions non
commerciales.
Les crédits de retenues résiduels sont imputables exclusivement sur les cotisations de l’impôt sur les
sociétés, de l’impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux et agricoles ou de l’impôt sur les
bénéfices des professions non commerciales dues au titre de l’exercice au cours duquel les prélèvements
ont été supportés et des exercices suivants.

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V SANCTIONS

1) Tout débiteur qui n’a pas effectué de retenues ou qui n’aura opéré que des retenues insuffisantes est
personnellement redevable du montant des retenues non effectuées majoré d’une pénalité de 25 %.
En outre, il perd le droit de porter dans ses charges professionnelles le montant de la retenue rappelée,
pour l’établissement de ses propres impositions.
2) Tout débiteur qui, ayant effectué les retenues, a versé celles-ci après l’expiration du délai légal, est
frappé d’une pénalité égale à 15 % par mois ou fraction de mois de retard.
3) Tout débiteur qui a opéré des retenues mais n’a effectué aucun versement dans un délai de trois (3)
mois à compter de la date d’exigibilité, est tenu au paiement des retenues non versées, majorées d’une
pénalité de 200 %.

B/ LES RETENUES A LA SOURCE SUR LES SOMMES VERSEES AUX


PRESTATAIRES NON RESIDENTS
I CHAMP D’APPLICATION
Il est institué au profit du Budget de l’Etat, sous réserve des dispositions des conventions fiscales
dûment ratifiées, une retenue à la source sur les sommes que les personnes physiques et morales qui ne
possèdent pas d’installation professionnelle au Burkina Faso perçoivent en rémunération de prestations
de toute nature fournies ou utilisées au Burkina Faso.
La retenue à la source s’applique aux rémunérations payées notamment pour :
- la fourniture d’études et de conseils de toute nature, de prestations d’ingénieries,
d’informatique, de comptabilité, d’audit, de publicité, de formation, de communication, d’assistance
technique ;
- la participation aux frais de siège ;
- l’usage ou la concession de l’usage d’un brevet, d’une marque de fabrique de commerce, d’une
franchise commerciale, d’un dessin, d’un modèle, d’un plan, d’une formule ou d’un procédé secret ainsi
que d’un équipement industriel, commercial ou scientifique ne constituant pas un bien immobilier ;
- les informations ayant trait à une expérience acquise dans le domaine industriel, commercial,
agricole ou scientifique ;
- l’usage ou la concession de l’usage d’un droit d’auteur sur une œuvre littéraire, artistique ou
scientifique y compris les productions cinématographiques, télévisuelles, audiovisuelles,
radiophoniques, théâtrales et artistiques.

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La retenue à la source s’applique également aux rémunérations versées aux artistes de théâtre et
de music-hall, musiciens-danseurs, acteurs, comédiens, modèles et autres artistes de spectacles et de la
mode et aux sportifs, non domiciliés au Burkina Faso, qui participent à des manifestations organisées ou
produites au Burkina Faso.

II BASE D’IMPOSITION ET TAUX DE LA RETENUE


Le taux de la retenue à la source est fixé à 20 % du montant net des sommes versées aux
personnes non établies au Burkina Faso, y compris les sommes et frais accessoires exposés par le
débiteur au profit du prestataire.
Le montant de la retenue ne saurait être pris en charge par le débiteur.

III OBLIGATIONS
Les personnes physiques et morales relevant de l’impôt sur les bénéfices industriels,
commerciaux et agricoles ou de l’impôt sur les bénéfices des professions non commerciales, selon le
régime du réel normal d’imposition, qui versent des rémunérations visées au titre I ci-dessus, sont tenues
de prélever pour le compte du Trésor public la retenue à la source de 20 %.
Les retenues afférentes aux sommes mises en paiement au cours d’un mois donné doivent être
versées au plus tard le 15 du mois suivant au service des impôts de rattachement.
Les versements sont effectués au vu d’une déclaration réglementaire comportant pour chaque
personne faisant l’objet d’une retenue les indications suivantes :
- nom et prénoms ou raison sociale et forme juridique ;
- activité ou profession ;
- adresse géographique et postale ;
- nationalité ;
- nature des prestations fournies ;
- date et montant des paiements ;
- montant de la retenue opérée.
La déclaration doit être accompagnée, pour chaque prestataire précompté, d’une attestation
individuelle de retenue à la source établie conformément au modèle prescrit par l’administration.
IV SANCTIONS
1) Tout débiteur qui n’a pas effectué de retenues ou qui n’aura opéré que des retenues insuffisantes est
personnellement redevable du montant des retenues non effectuées majoré d’une pénalité de 25 %.

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En outre, il perd le droit de porter dans ses charges professionnelles le montant de la retenue rappelée,
pour l’établissement de ses propres impositions.
2) Tout débiteur qui, ayant effectué les retenues, a versé celles-ci après l’expiration du délai légal, est
frappé d’une pénalité égale à 15 % par mois ou fraction de mois de retard.
3) Tout débiteur qui a opéré des retenues mais n’a effectué aucun versement dans un délai de trois (3)
mois à compter de la date d’exigibilité, est tenu au paiement des retenues non versées, majorées d’une
pénalité de 200 %.

C/ LA RETENUE A LA SOURCE LIBERATOIRE SUR LES SOMMES PERCUES PAR


LES PERSONNES NON IMMATRICULEES
I CHAMP D’APPLICATION
Il est institué au profit du budget de l’Etat une retenue à la source libératoire sur les sommes perçues par
les personnes physiques salariées des secteurs public et privé à l’occasion de l’exercice à titre accessoire
d’une activité non commerciale sont soumises à une retenue à la source libératoire.
Les enseignants vacataires sont soumis à la retenue à la source libératoire, quel que soit leur statut.

II BASE D’IMPOSITION ET TAUX DE LA RETENUE


La base de la retenue est constituée par le montant net des sommes versées aux bénéficiaires. Le
taux de la retenue à la source est fixé à :
- 10% du montant net des sommes versées aux bénéficiaires ;
- 2% pour les activités d’enseignement ;
Le montant de la retenue ne saurait être pris en charge par le débiteur.

III OBLIGATIONS
Sont tenus, lorsqu’ils versent des rémunérations visées ci-dessus, de prélever pour le compte du Trésor
Public la retenue à la source de 10% ou 2%
- les personnes physiques et morales soumises au régime du réel d’imposition:
- les projets, les organisations non gouvernementales,
- l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics,
- les représentations diplomatiques et consulaires ainsi que les organismes internationaux et
assimilés.

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Les retenues afférentes aux sommes mises en paiement au cours d’un mois donné doivent être
versées au plus tard le 15 du mois suivant au service des impôts de rattachement.
Les versements sont effectués au vu d’une déclaration réglementaire comportant pour chaque
personne faisant l’objet d’une retenue les indications suivantes :
- Nom et prénoms ou raison sociale et forme juridique ;
- Activité ou profession ;
- Adresse géographique et postale ;
- Nature des prestations fournies ;
- Date et montant des paiements ;
- Montant de la retenue opérée.

La déclaration doit être accompagnée pour chaque prestataire précompté d’une attestation
individuelle de retenue à la source établie conformément au modèle prescrit par l’administration.

IV SANCTIONS
1) Tout débiteur qui n’a pas effectué de retenues ou qui n’aura opéré que des retenues insuffisantes est
personnellement redevable du montant des retenues non effectuées majoré d’une pénalité de 25 %.
En outre, il perd le droit de porter dans ses charges professionnelles le montant de la retenue rappelée,
pour l’établissement de ses propres impositions.
2) Tout débiteur qui, ayant effectué les retenues, a versé celles-ci après l’expiration du délai légal, est
frappé d’une pénalité égale à 15 % par mois ou fraction de mois de retard.
3) Tout débiteur qui a opéré des retenues mais n’a effectué aucun versement dans un délai de trois (3)
mois à compter de la date d’exigibilité, est tenu au paiement des retenues non versées, majorées d’une
pénalité de 200 %.

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