DDA DESCO Complet Actualisu00e9
DDA DESCO Complet Actualisu00e9
DDA DESCO Complet Actualisu00e9
Le droit objectif est connu beaucoup plus par son synonyme qui est la règle de droit.
C’est une règle juridique qui s’applique à toute personne vivant dans une société donnée.
Il présente des caractères spécifiques et se subdivisent en plusieurs branches de droit ;
en outre il tire sa forces de différentes sources.
- La loi : elle est définie comme l’ensemble des règles de droit édictées par le pouvoir
législatif (Assemblée Nationale ou le Parlement.) pour s’appliquer à tous sous la garantie
de la force publique.
Pour être valable, la loi doit être votée par l’Assemblée Nationale ou le Parlement,
promulguée par le Chef de l’Etat, publiée au journal officiel et mise en application après
un jour franc qui est de 24 h et qui est encore appelé délai légal d’information
Une fois entrée en vigueur, la loi a une force obligatoire. Le caractère obligatoire de la loi
est une notion bien relative. En effet, il y a lieu de distinguer entre les lois impératives ou
d’ordre public (qui ont une force obligatoire absolue et n’admettent pas de dérogation) et
les lois supplétives (qui s’appliquent aux individus dès lors que ceux-ci n’ont pas
manifesté une volonté contraire : tel est le cas des lois sur les contrats.)
La loi ne s’applique, en principe, qu’à des faits survenus après sa mise en vigueur. Elle
ne régit pas des faits et actes commis antérieurement à son entrée en vigueur. C’est ce
que l’on appelle la non rétroactivité de la loi.
§2 : Le droit subjectif
Le droit subjectif représente l’ensemble des prérogatives et des privilèges reconnus aux
individus par le droit objectif et dont ils jouissent sous la protection des pouvoirs. Ces
individus sont appelés sujets de droit et seuls des êtres humains peuvent être des sujets
de droit.
Exemple : Une personne peut être propriétaire d’un bien : c’est le droit subjectif. Le droit
de propriété est réglementé par le droit objectif (la loi) quant à son acquisition, ses modes
Il existe deux sources du droit subjectif : les actes juridiques et les faits juridiques.
- Les actes juridiques : un acte juridique est une manifestation de la volonté des individus
destinée à créer des effets de droit. Exemple : le consentement des deux parties à une
vente va entraîner le transfert des propriétés et des obligations à la charge de l’acheteur
(payer le prix) et du vendeur (livrer la chose vendue).
Il existe plusieurs sortes d’actes juridiques.
Les actes unilatéraux et les actes conventionnels : L’acte unilatéral est celui qui résulte
d’une seule volonté. Exemple : le testament
L’acte conventionnel est la manifestation d’un accord entre plusieurs volontés. L’acte
conventionnel peut être bilatéral ou multilatéral. Exemple : le contrat d’assurance, le
contrat de mariage.
Les actes à titre gratuit et les actes à titre onéreux : L’acte à titre onéreux est par contre
celui qui comporte des avantages réciproques pour chaque partenaire. Cet acte suppose
une idée d’échange, de contrepartie.
Exemple : l’assurance, la vente. L’acte à titre gratuit est celui par lequel une personne
décide volontairement d’accorder un avantage à une autre personne sans contrepartie.
Exemple : la donation
Les actes instantanés et les actes successifs : un acte est dit instantané lorsqu’il produit
- Les faits juridiques : Ce sont des événements ou circonstances auxquels la loi attache
des effets de droit sans que la volonté de l’individu soit prise en considération.
Contrairement aux actes juridiques, les faits juridiques ne tiennent pas compte de la
volonté des parties.
Il existe deux sortes de faits juridiques : les faits de la nature ou les faits juridiques
involontaires et les faits juridiques volontaires.
Les faits juridiques involontaires ou les faits de la nature : ce sont des faits juridiques qui
se rattachent à la vie de l’homme. Ces faits présentent des caractères imprévisible,
insurmontable et extérieur. Exemple : la naissance, le décès, la majorité, l’incendie,
l’ouragan, la force majeure ou le cas fortuit, la prescription.
Les faits juridiques volontaires ou les faits de l’homme : A l’inverse des faits juridiques
involontaires, les faits juridiques volontaires ou les faits de l’homme font une place
importante à la volonté de celui qui les accomplit. L’individu a voulu les circonstances qui
ont provoqué la naissance du droit mais il n’a pas voulu le droit. On distingue dans cette
catégorie de faits ; les délits et les quasi-délits d’une part et les quasi-contrats de d’autre
part. Les délits et les quasi-délits constituent l’ensemble des dommages causés à une
personne et qui engagent votre responsabilité votre responsabilité. Exemple : l’accident
de voiture est un quasi-délit, renverser volontairement un piéton, voler sont des délits. Les
quasi-contrats sont les faits purement volontaires de l’homme qui créent un engagement
vis-à-vis des deux parties. Exemple 1 : la gestion d’affaire ; une personne sans avoir reçu
mandat gère les affaires d’une autre personne (faire réparer la toiture du voisin en son
absence pour que l’eau de pluie ne pénètre pas dans la maison). Exemple 2 :
L’enrichissement sans cause c’est par exemple la construction édifiée sur le terrain du
voisin qui lui appartient.
Dans l’exemple cité, ci-dessus il s’est beaucoup agi plus de l’activité commerciale que de
l’entreprise en tant que personne morale. Cette activité se présente juridiquement sous la
forme d’un contrat et plus précisément d’un contrat commercial sur lequel se greffent
d’autres relations accessoires de sorte que le droit commercial « stricto sensu » ne puisse
pas les appréhender. Ce dépassement du cadre restreint du droit commercial fait
déboucher sur le droit des affaires. En réalité, le droit des affaires n’étudie pas
uniquement les rapports juridiques concernant le commerce proprement dit ; il fait
intervenir des éléments de beaucoup d’autres disciplines telles que le droit civil puisque
c’est sur des connaissances de droit civil que se greffent les contrats et les
responsabilités des affaires. Le droit des affaires présente des interférences également
avec le droit public puisque l’homme d’affaires conclut de plus en plus des contrats avec
l’Administration. Le droit des affaires ne pourra ignorer le droit fiscal, le droit pénal, ni le
droit social. Alors comment définir une discipline qui fait intervenir les éléments de
presque toutes les autres branches juridiques ?
Pour certains auteurs, le DDA serait l’ensemble des règles de droit qui régissent les
relations d’affaires et qui sont propres au monde des affaires. En d’autres termes, c’est
l’ensemble des règles qui s’appliquent au monde des activités commerciales, industrielles
et financières.
Pour d’autres, il s’agit de cette branche de droit privé qui régit la vie des entreprises
commerciales, industrielles et financières sur tous ses aspects.
En définitive, le DDA tel qu’il est conçu de nos jours se rapproche davantage de la
deuxième définition en ce qu’elle laisse la porte ouverte à la prise en compte, au fil du
temps, d’autres disciplines qui pourront se révéler indispensables au bon déroulement de
la vie des affaires.
Enseigner donc le DDA aux praticiens ou aux futurs praticiens, c’est leur apprendre à lire
§2 : L’originalité du DDA
Le DDA apparaît, à travers la définition qui lui a été donnée, comme un droit original,
autonome, un particulariste et d’exception. Il s’agit d’une branche du droit privé dont le
tronc commun se trouve constitué par le droit civil ou le droit commun. L’originalité du
DDA se vérifie à plusieurs niveaux par l’application des règles spécifiques aux activités
propres au monde des affaires.
1.1- Originalité fondée sur la rapidité des opérations dans le monde des
affaires
La rapidité des opérations relevant du domaine du droit des affaires peut être appréciée
par la formule anglaise « time is money » qui s’illustre, en la matière, par le fait que le
DDA peut se passer aisément des formalités administratives souvent trop lourdes et
paralysantes pour le monde des affaires. A cet égard, la formalité de l’écrit prescrite par le
droit civil pour certaines transactions ne paraît pas conciliable avec la rapidité admise en
DDA où la preuve peut être faite par tous les moyens, notamment par présomption ou par
témoin. De même, on sait qu’en principe la mise en demeure exige un acte extra
judiciaire, lequel doit emprunter le ministère d’un huissier. En DDA, la mise en demeure
peut résulter d’une simple lettre recommandée.
La solidarité est érigée en règle dans la pratique des affaires : on dit que la solidarité se
présume en DDA contrairement au droit civil où la solidarité ne joue qu’en vertu d’une
stipulation expresse du contrat. Il s’agit de l’hypothèse où le créancier se trouve en
présence de plusieurs débiteurs commerçants. En principe, le créancier peut actionner
l’un quelconque des débiteurs en recouvrement de sa créance. C’est la règle de
l’obligation solidaire qui veut qu’un seul soit tenu pour le tout. Mais dans les rapports
entre débiteurs, l’obligation devient divisible et conjointe .En clair, celui des débiteurs qui
a payé le tout a un recours contre les autres codébiteurs en leur réclamant l’excédent de
ce qu’il a payé. Si l’un des codébiteurs est insolvable, on répartit sa charge sur celles des
autres y compris celui qui a réglé.
Il est notoire que toutes les activités relevant du DDA nécessitent à l’évidence de l’argent.
Le DDA s’y est préoccupé en développant la technique de la lettre de change ou traite qui
devient, non un instrument de paiement mais un instrument de crédit. L’exemple
classique est celui du fournisseur qui a livré des marchandises à un grossiste qui, à son
tour, va faire des crédits à des détaillants pour leur permettre de payer plus facilement.
Les rapports entre le grossiste et les détaillants se matérialisent par la lettre de change.
En effet, le grossiste va tirer sur le détaillant qui l’accepte une traite représentant le
montant de la créance due par le détaillant. Le grossiste va remettre cette traite en
paiement au fournisseur qui, s’il a besoin de liquidités, va l’escompter auprès de sa
banque. L’escompte de la traite consiste pour le banquier à remettre du numéraire
moyennant commission et agios.
L’idée d’une organisation du droit des affaires en Afrique est née de la volonté unanime
des Ministres des Finances des Etats de la zone franc de créer un outil d’intégration
économique pour mieux répondre aux attentes des opérateurs économiques. C’est ainsi
qu’en avril 1992, ils ont décidé à Ouagadougou d’étudier un projet de mise en place
progressive d’un droit harmonisé pour l’amélioration de l’environnement juridique de
l’entreprise. Partant du constat que les textes existant dans les différents Etats de la zone
franc, marqués essentiellement par une éparsité et une obsolescence caractérisées,
risquent de rebuter les opérateurs économiques, les Ministres des Finances des Etats de
la zone franc ont entrepris de briser les entraves à l’investissement et au développement
des échanges commerciaux sur la base de trois acquis essentiels : une culture juridique
commune, une monnaie commune, une volonté manifeste et déclarée d’intégration
économique. Une étude de faisabilité demandée par les Ministres des Finances des Etats
de la zone franc a été diligentée avec l’appui de la France qui en a accepté le
financement en octobre 1992. Le juriste Sénégalais Kéba MBAYE a dirigé la mission qui
devrait présenter son rapport en avril 1993 aux Ministres des Finances des Etats de la
zone franc réunis à Yaoundé. En octobre de la même année, la réforme du droit des
affaires a été validée à Libreville lors du sommet franco-africain. Un directoire a été mis
en place pour mener à bonne fin la réforme du droit des affaires. Il fut composé de M.
Kéba MBAYE, M. Martin KIRCH, Conseiller honoraire à la Cour de Cassation française,
M.Michel GENTOT, Conseiller au Conseil d’Etat français. Un an plus tard, lors du
Sommet de la Francophonie tenu à Port-Louis (Ile Maurice) du 17 au 19 octobre 1993, fut
signé le Traité créant l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
(OHADA). Le traité est entré en vigueur le 18 septembre 1998 et révisé le 17 octobre
2008 à Québec.
L’OHADA est une organisation internationale dotée de la personnalité juridique
internationale. A ce titre, elle a la capacité de contracter, d’acquérir et d’aliéner des biens
meubles et immeubles et d’ester en justice. Elle jouit sur le territoire de chaque Etat-
partie au Traité de l’immunité et des privilèges reconnus à toutes les organisations
internationales. Ainsi, les biens et avoirs qui lui appartiennent ne peuvent faire l’objet
d’aucune action en justice. Les fonctionnaires et employés des institutions de l’OHADA
jouissent, dans l’exercice de leur fonction, des privilèges et immunité diplomatiques.
A l’inverse des Ministres des Finances de la zone franc qui étaient les précurseurs de
l’OHADA, le Conseil des Ministres de l’OHADA est composé à la fois des Ministres des
Finances et des Ministres de la Justice des Etats-parties. Investi du pouvoir législatif à la
place des Parlements nationaux, le Conseil des Ministres joue actuellement le rôle de
Parlement de l’OHADA. A ce titre, il délibère et adopte les Actes Uniformes après avis de
la CCJA. En outre, il approuve le programme annuel d’harmonisation du droit des
affaires, élit les membres de la CCJA, nomme le Secrétaire Permanent de l’OHADA et
nomme le Directeur de l’ERSUMA. La présidence du Conseil des Ministres est exercée à
tour de rôle par chaque Etat-partie pour une durée d’un an selon des modalités
spécifiques. Le Conseil des Ministres se réunit au moins une fois par an sur convocation
de son Président, sur l’initiative du Président lui-même ou du tiers au moins des Etats-
parties. Il ne peut valablement délibérer que si les deux tiers au moins des Etats-parties
sont représentés.
Composée de 9 juges élus pour un mandat de 7 ans non renouvelable par le Conseil des
Ministres, la CCJA a son siège à Abidjan. Les juges sont choisis sur une liste préétablie
par les Etats-parties comprenant les Magistrats, les avocats et les professeurs de droit
ressortissant des Etats de l’UEMOA. Elle est assistée d’un greffier en chef qui assure le
secrétariat de la Cour. Elle a un triple rôle de consultant, de juge et de contrôleur. En tant
que consultant, elle est consultée sur les projets d’Acte Uniforme avant leur présentation
et leur éventuelle adoption par le Conseil des Ministres. En tant que juge, elle statue
comme juge de cassation à la place des Cours de Cassation nationales pour tout ce qui
touche au droit harmonisé des affaires. En tant que contrôleur, elle contrôle le bon
Sous ce titre, sont regroupées toutes les matières ou disciplines susceptibles de faire
l’objet d’uniformisation dans le cadre du Traité de l’OHADA. On les appelle des Actes
Uniformes (A.U.).
Il s’agit de toute discipline du droit des affaires de nature à promouvoir les échanges
régionaux et internationaux. En l’état actuel du Traité, la priorité est donnée aux matières
et disciplines énumérées à l’article 2 du Traité. Cet article énonce : «Entrent dans le
domaine du droit des affaires l’ensemble des règles relatives au droit des sociétés et au
La société plonge ses racines dans les temps les plus anciens, car les hommes ont
toujours cherché à grouper leurs moyens pour réaliser des projets qui les dépassaient
individuellement. La société se définit comme un groupement de personnes et de biens
constitué par contrat et doté de la personnalité morale. Le mot société revêt alors un
double sens puisqu’il désigne à la fois un contrat et une personne.
- D’une part, il désigne le contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
conviennent de mettre quelque chose en commun en vue de se partager le bénéfice ou
de profiter de l’économie qui pourra en résulter ; c’est l’acte constitutif de la société. Mais
certaines sociétés peuvent être constituées par une seule personne, c'est-à-dire qu’elles
peuvent être unipersonnelles c’est l’idée de patrimoine d’affectation qui est ainsi traduite
dans notre droit.
- D’autre part, le mot société désigne la personne juridique dite personne morale à
laquelle est affectée « la chose » mise en commun et qui est investie, après son
immatriculation au RCCM, de la capacité juridique d’agir au nom et dans l’intérêt de la
collectivité. Autrement dit, la personne morale est un acteur de la vie juridique, en tant
que tel sujet de droits et d’obligations.
1
V. AUDSC, Art. 8 et 9.
2
V. AUDSC, Art. 1.
3
V. AUDSC, Art. 19 à 22.
4
V. AUDSC, Art. 4.
5
V. AUDSC, Art. 20.
6
V. AUDSC, Art. 19.
7
V. AUDSC, Art. 270.
8
V. AUDSC, Art. 293.
9
V. Marius TCHENDJOU, Le conjoint de l’associé, RTD-Com 1996, n° 3 juillet-sept, P. 409.
10
Ce dernier apport doit respecter le formalisme prévu par les articles 147 et s. de l’AUDCG.
11
V. AUDSC, Art. 52.
12
V. AUDSC, Art. 57.
13
V. AUDSC, Art. 61.
14
V. AUDSC, Art. 54, al. 2.
L’absence d’affectio societatis est de nature à mettre en péril le pacte social; c’est le socle
vers lequel convergent les autres éléments constitutifs du contrat de société : l’associé
qui a valablement effectué son apport participe à la prise de décision, en vue de concourir
à la détermination de l’intérêt social dont la finalité est le partage des bénéfices et la
contribution aux pertes.
15
V. AUDSC, Art. 54, al. 1.
16
V. AUDSC, Art. 371 et s. pour la S.A.R.L et 664 et s. pour la S.A.
17
V. sur la notion : J. Hamel, L’affectio societatis, R.T.D.Civ. 1925, p. 761 et s ; quelques réflexions sur le contrat
de société, Mélanges Dabin, T. II, p. 645 et s ; A. Amiaud, L’affectio societatis, Mélanges Simonius, Festgabe
Simonius, Bâle, 1995, p. 1 et s ; F. Terré, La distinction de la société et de l’association en droit français, Mélanges
Roger Sécrétan, Paris 1964, P. 325 et s ; S. Vaisse, La loi de la majorité dans la société anonyme, thèse Paris 1967,
spéc. P. 83 à 95 ; D. Schmidt, Les droits de la minorité dans la société anonyme, éd.Sirey, 1970, spéc. P. 70 et s ; A.
Viandier, La notion d’associé, L.G.D.J, 1978, spéc., p. 125 et s ; J. M. De Bermond De Vaulx, Le spectre de l’affectio
societatis, J.C.P. 1994, éd.E, I, 346 ; Y. Guyon, La fraternité dans le droit des sociétés, Rev. Soc. 1989, P.439 et s ;
Affectio societatis, Juris cl. Soc., Fasc 19, n° 2 ; C. Ruellan, La loi de la majorité dans les sociétés commerciales, thèse
Paris II, 1997, P. 201 et s ; P. Didier, Les entreprises en société, T. 2, coll. Thémis, PUF, Paris 1993, spéc. P. 66 et
s ; G. Cornu, Du sentiment en droit civil, Annales Faculté Lièges, 1963, P. 189.
18
V. J. Julien, Observation sur l’évolution jurisprudentielle du sort des associés dans la société civile, RTD.Com.
2001, 841 et s.
19
V. en ce sens, T.G.I. Paris, 14 mars 1973, Gaz. Pal.1973, II, P. 913, nte M. Peisse.
20
V. AUDSC, Art. 12.
21
V. AUDSC, Art. 10 et 11.
22
V. AUDSC, Art. 13.
23
V. AUDSC, Art. 28.
24
V. AUDSC, Art. 14.
25
V. AUDSC, Art. 294, al. 2.
26
V. AUDSC, Art. 16.
27
V. Th. Bonneau, Conflits entre deux sociétés dont la dénomination sociale comporte le nom patronymique, J.C.P.,
éd. E, 1993, II, 522.
28
V. AUDSC, Art. 359, 551 et 554, al. 3.
29
V. AUDSC, Art. 61.
30
La responsabilité constitue la contrepartie de la liberté.
31
Cette responsabilité civile peut être délictuelle ou contractuelle.
32
V. Loi uniforme UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, Art. 5 et 42, transposée au Sénégal
par la loi n° 2004-09 du 6 février 2004 et au Mali par la loi n° 06-066 du 29 décembre 2006.
33
V. E. Paillet, L’activité de la société en formation, Rev. Soc. 1980, 419 ; R. Micha-Goudet, Clauses attributives de
compétence dans les contrats passés au nom et pour le compte de la société en formation, D. S. 1997, chr. 121.
34
V. Chr. LOPEZ, la responsabilité solidaire et indéfinie des fondateurs ; le sort des engagements pris au nom d’une
société en formation en cas de défaut de reprise des actes par la société, J.C.P., éd. E, 1998, P.408.
35
V. AUDSC, Art. 109.
36
Il ne faut pas confondre société faisant appel public à l’épargne et société faisant appel à l’épargne publique.
37
V. AUDSC, Art. 107.
38
V. AUDSC, Art. 107
39
V. Paris, 22 nov. 1988, RTDCom 1989, 241.
40
V. AUDSC, Art. 111 et s.
41
V. Bastian, La situation des sociétés commerciales avant leur immatriculation au registre du commerce, Etudes à la
mémoire de H. Cabrillac, 1968, 23 ;
42
V. A. Picand-D’Amezec, L’obligation des associés en participation envers les tiers, Rev soc, 1990, 567.
43
V. AUDSC, Art. 862.
44
V. AUDSC, Art. 863.
45
V. Com 15 fév. 1994, Rev soc 1995, 521, note Libecchaber.
46
V. AUDSC, Art. 868.
Première Etape
Il faut réunir les futurs associés ou tout au moins les contacter pour décider du principe de
la constitution de la société et de la forme à adopter. Il faut que les futurs associés
promettent de faire partie de la société à créer. Lorsque la société fait appel public à
l’épargne, cette phase n’existe pas. A ce stade, il convient de noter le rôle primordial des
fondateurs. Les fondateurs sont ceux qui prennent l’initiative de la constitution et qui
accomplissent les démarches et formalités nécessaires à cette fin.
Deuxième Etape
Les futurs associés scellent leur engagement par la signature des statuts. Ils peuvent le
faire personnellement ou par l’intermédiaire d’un mandataire muni d’une procuration
spéciale. Les statuts, contrat entre les parties, constituent leur loi. En ce sens ils ont
autorité à l’égard de tous les associés, dès la signature du contrat. En application de
l’article 10 de l’Acte Uniforme susvisé, les statuts peuvent être constitués ou modifiés par
un acte sous seing privé. Ils doivent cependant être enregistrés au rang des minutes d’un
notaire.
a) Rôle et présentation générale des statuts
Les statuts ont pour fonction essentielle de matérialiser l’accord de volonté, de régler le
fonctionnement de la société, notamment en fixant les attributions des différents organes
sociaux et prévoir les modes de règlements des problèmes et litiges qui peuvent surgir.
Concrètement, les statuts se présentent en un document de plusieurs pages comprenant
un nombre d’articles plus ou moins importants et regroupés pour la commodité de la
consultation en plusieurs titres ou chapitres. Le nombre d’exemplaires varie selon les
sociétés et les formalités à accomplir.
1) Les statuts synthétiques : ils se contentent des mentions obligatoires et des options ou
choix que la loi permet d’exercer. Ils sont brefs parce qu’ils ne reprennent pas, quand
ce n’est pas nécessaire, les dispositions impératives de la loi.
Troisième Etape
Les associés vont effectuer leurs apports en respectant les conditions légales, en
procédant à leur évaluation. Le problème d’évaluation se pose pour les apports en nature
et en industrie. La libération des apports se fait aux conditions prévues par les statuts,
sauf pour les apports en nature qui requièrent une libération intégrale et immédiate. En
principe, la SARL ne peut être définitivement constituée que si toutes les parts ont été
réparties entre les associés dans l’acte de société et ont été intégralement libérées. Il en
est ainsi, qu’il s’agisse des apports en nature ou des apports en numéraire. Les apports
en industrie sont en principe interdits, bien que l’Acte Uniforme n’en dise rien, car, en plus
de la responsabilité limitée, l’associé en industrie exerçant une prestation successive,
serait dans l’impossibilité de libérer immédiatement son apport. Pour les SA, la libération
minimal est du ¼ en ce qui concerne les apports en numéraires.
Quatrième Etape
Les apports en numéraires doivent être déposés dans une banque ou chez un notaire. Le
but essentiel visé c’est d’empêcher que les fonds résultant des souscriptions soient
dilapidés avant la création effective de la société. C’est pourquoi, les fonds ne peuvent
être retirés qu’après constitution effective de la société et nomination des dirigeants
sociaux. Bien entendu, si la société n’est pas constituée, les associés récupéreront leurs
apports.
Sixième Etape
Il faut qu’un certain nombre de formalités soient accomplies par les dirigeants sociaux ou
de manière générale par les mandataires sociaux. Ce sont :
- la publicité dans un journal d’annonces légales où les fondateurs doivent passer un
avis de constitution dans un journal d’annonces légales du département dans
lequel est situé le siège de la société (www.jo.gouv.sn). Exemple : la Lex de
Doudou Ndoye ; le BIE (Bulletin d’information économique) de la Chambre de
Commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar), le journal le Soleil ; et aussi au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM). L’immatriculation est l’acte
par lequel la société accède à la vie juridique, c’est donc sa déclaration à l’état-
civil ;
- l’enregistrement de l’acte auprès des services compétents (direction du domaine,
de l’enregistrement et du timbre) ;
- la déclaration d’existence auprès de la direction des Impôts ;
- la déclaration d’existence à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
47
V. AUDSC, Art. 261 et 262.
48
V. AUDSC, Art. 243.
49
V. Ch. HANNOUN, L’action en nullité et le droit des sociétés : réflexions sur les sources procédurales du droit de
critique et leurs fonctions, Bull Joly, 1993, 255.
3. La régularisation de la société
Pour restreindre les cas d’annulation des sociétés, le législateur, non seulement, a réduit
les causes de nullité et les délais pour agir mais il a aussi et surtout mis en place un
dispositif permettant d’éviter les jugements d’annulation. Ainsi, selon l’article 246 de l’acte
uniforme, lorsque la cause de nullité a disparu au jour où le tribunal statue en 1 ère
instance, l’action en nullité est éteinte sauf si la nullité est fondée sur l’illicéité ou
l’immoralité de l’objet social.
Pour permettre de couvrir la nullité, trois (3) règles sont prévues :
- le tribunal saisi d’une demande en nullité ne peut prononcer celle-ci moins de deux
mois après l’acte introductif d’instance ;
- le tribunal peut même d’office fixer un délai pour couvrir la nullité ;
- si pour couvrir une nullité, une assemblée doit être convoquée et s’il est justifié
d’une convocation régulière de cette assemblée, le tribunal accorde le délai nécessaire
pour que les associés puissent prendre une décision52.
Corrélativement, le législateur a prévu des mécanismes de régularisation qui ont pour
effet de faire disparaître la nullité. On se rappelle que lorsque la nullité est fondée sur un
vice de consentement ou sur l’incapacité tout intéressé peut mettre en demeure
l’incapable ou l’associé dont le consentement est illicite soit d’opérer la régularisation soit
de demander la nullité dans un délai de six (6) mois à peine de forclusion53.
Si celui-ci décide d’agir dans le délai, la société ou tout associé peut soumettre au tribunal
saisi toute mesure susceptible de supprimer l’intérêt du demandeur notamment le rachat
de ses droits sociaux, c’est-à-dire prononcer son exclusion de la société. Le tribunal saisi
50
V. AUDSC, Art. 412.
51
V. AUDSC, Art. 246.
52
V. AUDSC, Art. 247.
53
V. AUDSC, Art. 248.
54
V. AUDSC, Art. 249.
55
V. AUDSC, Art. 255.
L’exercice des droits dont jouit la société suppose une volonté qui se charge de les mettre
en œuvre. La société, entité abstraite, est donc nécessairement représentée par des
personnes physiques. Cette représentation est soumise à des règles particulières selon
les types de société. Cependant, elle présente un certain nombre de traits généraux,
communs à toutes les sociétés, qui peuvent d’ores et déjà être précisés.
Paragraphe I : Définition
Dans les sociétés en nom collectif, en commandite simple ou par actions et dans les
sociétés à responsabilité limitée, la gestion de la société est confiée à une ou plusieurs
personnes appelées « gérants ». Les sociétés anonymes sont classiquement
administrées par un organe collégial appelé « conseil d’administration », lequel désigne
un président, obligatoirement administrateur, et éventuellement, un ou plusieurs
56
V. AUDSC, Art. 256, al. 1.
57
V. AUDSC, Art.78, 162 et 165.
Les dirigeants ont différents pouvoirs à l’égard de la société elle-même et à l’égard des
tiers. A l’égard de la société, les dirigeants ont en principe tous pouvoirs pour engager la
société. Toutefois, les statuts ou l’assemblée générale des actionnaires peuvent y
apporter des restrictions. A titre d’exemple, il peut être prévu que certains types de
contrats ou d’opérations bancaires pour des montants définis, requièrent l’autorisation
préalable des actionnaires ou du conseil d’administration.
Néanmoins, de telles restrictions sont inopposables aux tiers agissant de bonne foi et
contractant avec la société. Par conséquent, elles n’auront donc d’effet qu’entre les
dirigeants et les associés si les tiers sont de bonne foi.
A l’égard des tiers, la société est liée par tous les actes des dirigeants qui ne relèvent pas
de l’objet social, tel que défini dans les statuts, à moins qu’elle ne prouve que le tiers
savait que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer, compte tenu des
circonstances.
La dissolution est le terme de l’existence sociale. Les liens qui unissent les associés se
dénouent et la personnalité morale s’affaiblit, puis disparaît. Par conséquent, le
patrimoine social n’a plus de titulaire. Il faut le liquider, payer les créanciers et partager le
solde entre les associés. La liquidation de la société est l’ensemble des opérations
consistant, après règlement du passif sur les éléments de l’actif, à convertir ces éléments
en argent, de manière que le partage puisse être effectué. Eventuellement, elle consiste
également à déterminer la part que chaque associé doit prendre à sa charge dans le
L’OHADA a retenu un certain nombre de sociétés qui peuvent être regroupées selon
plusieurs critères selon qu’elles sont ou non immatriculés, de personnes ou de capitaux, à
risque ou non limité. La classification retenue tiendra compte du critère de risque. Aussi
distinguerons-nous d’un côté les sociétés à risque limité et de l’autre les sociétés à risque
illimité.
Il s’agit des sociétés en nom collectif (c’est une forme de société dans laquelle tous les
associés sont commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes
sociales (Art. 270 à 292 AU) et des sociétés en commandite simple caractérisée par la
coexistence de deux catégories d’associés : les commanditaires et les commandités et
se définissant comme une société dans laquelle sont associées une ou plusieurs
personnes indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales (les associés
commandités) et une ou plusieurs personnes qui ne sont responsables que dans la limite
de leurs apports (les associés commanditaires). (Art. 293 à 308)
Parmi les sociétés non immatriculées, on distingue entre la société en participation et les
sociétés de fait.
La société en participation est caractérisée par l’inexistence de personnalité morale. Elle
est définie par l’article 854 de l’Acte Uniforme comme une société dans laquelle les
associés conviennent qu’elle ne sera pas immatriculée au registre du commerce et du
Régie par les articles 309 à 384 de l’A.U., la SARL est définie comme une société dans
laquelle les associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs
apports et dont les droits sont représentés par des parts sociales.
Elle peut être constituée par une personne physique ou morale, ou entre deux ou
plusieurs personnes physiques ou morales.
La SARL est commerciale par la forme sans qu’il soit exigé que son ou ses associé(s)
soi(en)t commerçant(s).
Le capital social peut s’élever au minimum à 1.000.000 FCFA divisés en parts sociales
dont la valeur nominale ne peut être inférieure à 5.000 FCFA. (Art. 311).
Mais face à la liberté accordée par le législateur certains Etats membres de l'OHADA ont
déjà usé de la flexibilité introduite par les dispositions, relativement au capital minimum de
la SARL et à l'intervention du notaire dans la constitution des sociétés commerciales. On
Il ressort des dispositions de l’article 385 de l’A.U que la société anonyme (S.A) est une
société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des dettes sociales qu’à
concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des actions.
La S.A est une société par la forme. Peu importe son objet social. La constitution d’une
S.A requiert l’intervention d’un notaire pour le dépôt des statuts. Les statuts peuvent
QUALITES REQUISES
Lire une décision de justice est, pour les non-initiés, un exercice déroutant. Le
vocabulaire peut paraître désuet, les techniques de construction et de rédaction sont
particulières.
Néanmoins, la tâche sera facilitée si vous maîtrisez parfaitement les mécanismes de
l’organisation judiciaire. Vous n’aurez plus de difficultés à comprendre la procédure. Une
bonne connaissance du vocabulaire juridique est, par ailleurs, indispensable. Nous nous
efforcerons de recenser ici les termes techniques les plus usités (en gras dans le texte).
LES ETAPES
CONSEILS PRATIQUES
Vous devez proposer une solution juridique répondant au problème soulevé par les faits
exposés dans l’énoncé. Cette solution doit être argumentée par le rappel des principes et
mécanismes applicables au cas décrit.
QUALITES REQUISES
La résolution d’un cas pratique suppose une bonne maîtrise des connaissances, mais
également une aptitude à mener un raisonnement juridique, c’est-à-dire à qualifier les
situations proposées et à en tirer au plan du droit, toutes les conséquences.
LES ETAPES
Quatre étapes doivent donc être respectées pour résoudre un cas pratique :
La présentation des faits,
L’énoncé du ou des problèmes juridiques posés,
Le rappel des principes juridiques applicables,
La présentation de la solution.
CONSEILS PRATIQUES
Consulter un contrat, c’est analyser un document écrit dans lequel sont précisés les
engagements que deux ou plusieurs personnes ont pris par ce contrat les unes envers
les autres. Ce document peut être présenté de façons diverses, aucune norme
n’imposant une présentation particulière, sauf cas exceptionnels.
Les exigences de la pratique professionnelle dans chaque branche d’activité et celles de
la rigueur juridique ont donné naissance à trois types de présentation pour les contrats
qu’il convient de connaître pour les consulter efficacement.
1
Droit des sociétés et associations
3 Droit du crédit
4 Droit social
6 Droit du Contentieux
Restructurationsde sociétés
Transformations;
Détails du projet
Les détails de la restructuration doivent être présentés dans un projet de restructuration
préparé par les dirigeants de chacune des sociétés impliquées dans le processus de
restructuration.
Formalités de dépôt et d’information
- Compétence
En règle générale, la décision de restructuration appartient à chacune des sociétés y
participant dans les conditions prévues pour la modification des statuts et selon les
procédures applicables en matière d’augmentation de capital ou de dissolution de la
société.
- Documents mis à disposition à l’avance
Pour une SA, l’Acte Uniforme requiert que le projet de restructuration, le rapport spécial
des dirigeants, les états financiers de synthèse ainsi que les rapports de gestion des trois
derniers exercices de la société soient mis à la disposition des actionnaires au siège
social de la société au moins quinze jours avant la tenue de l’assemblée générale
appelée à statuer sur la restructuration (article 674). Ce délai est plus court que celui
prévu par le droit français qui requiert que ces documents soient mis à disposition au
moins un mois avant l’assemblée générale. L’Acte Uniforme requiert, par ailleurs, qu’un
état comptable soit établi selon la même méthode et la même présentation que le dernier
bilan annuel, si les derniers états financiers de synthèse se rapportent à un exercice dont
la fin est antérieure de plus de six mois à la date du projet de restructuration. Ce nouvel
état comptable doit être antérieur de moins de trois mois à la date du projet de
restructuration.
- Unanimité
L’Acte Uniforme énonce cependant une exception à la règle de majorité prévue pour les
SA, SARL et SCS, selon laquelle si l’opération projetée a pour effet d’augmenter les
engagements des associés ou des actionnaires, de l’une ou plusieurs sociétés en cause,
elle ne peut être décidée qu’à l’unanimité desdits associés ou actionnaires (article 197).
Le droit de s’opposer à une restructuration est accordé tant aux créanciers de la société
absorbée, qui cherchent à se prémunir contre un changement de débiteur, qu’aux
créanciers de la société absorbante, afin évidemment d’épargner à ces derniers un
concours fâcheux avec les créanciers de la société absorbée.
3. Remboursement
En complément, les créanciers peuvent contracter des conventions leur permettant
d’exiger le remboursement immédiat de leur créance dans le cas où la société débitrice
serait impliquée dans une opération de fusion ou de scission avec une autre société
(article 680).
- Approbation du projet
Le projet de restructuration doit être soumis aux assemblées d’obligataires des sociétés
absorbées, à moins qu’une offre ne soit publiée dans un journal d’annonces légales afin
de rembourser leurs obligations sur simple demande, auquel cas la société absorbante
deviendrait débitrice des obligataires de la société absorbée (article 678 et 686).
Les restructurations peuvent prendre différentes formes: il peut s'agir des transformations
de sociétés ou de fusions, scissions et apports partiels d'actif
Traditionnellement, la fusion se confondait avec la scission puisque sur bien des plans,
elles présentent des similitudes; et pourtant chacune de ces deux notions recèle des
particularités que le droit OHADA a le mérite d'avoir soulevées. Il y a fusion lorsque deux
sociétés se réunissent pour n'en former qu'une soit par création d'une société nouvelle,
soit par absorption de l'une par l'autre. La scission est l'opération par laquelle le
patrimoine d'une société est partagé entre plusieurs sociétés existantes ou nouvelles.
Le Groupement d’Intérêt Economique est une forme juridique nouvelle qui est
réglementée par le Livre 7 de la Partie 3 de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique (Art.869 à 885). C’est un
groupement de deux ou plusieurs personnes physiques ou morales pour une durée
déterminée et dans le but de faciliter ou développer l’exercice de l’activité de ses
membres et accroître ou améliorer les résultats de cette activité. L’article qui définit utilise
les termes « activités économiques » qui tend à se substituer à la notion d’ « actes de
commerce » apparue trop restrictive pour englober les activités qui ne serait pas de
nature purement commerciale (activités agricoles, professions libérales etc.) Les
termes « activités économiques » ont été utilisés en particulier dans l’art. 871 de l’AUSCG
qui est expressément consacré à la possibilité de créer des GIE entre personnes de
plusieurs corps de métiers et notamment les personnes exerçant une profession libérale.
Le GIE est une structure originale de groupement qui permet à des entreprises
juridiquement indépendantes les unes des autres, de mettre en commun certaines de
leurs activités ou de réaliser certaines actions communes, entre autres dans le domaine
de la vente, de l’importation ou de l’exportation, de la recherche, tout en conservant leur
individualité et leur autonomie.
Le GIE connaît actuellement un essor remarquable compte tenu de sa facilité de
fonctionnement. Beaucoup d’entreprises y ont recours lorsqu’elles ne veulent pas
procéder à la création d’une filiale commune, mais souhaitent réaliser en commun,
différentes opérations telles que services de recherche, études de marché, publicité,
bureaux d’achat ou de vente, bureaux d’importation ou d’exportation, service de gestion
administrative ou informatique, formation professionnelle, etc.
Les membres du GIE sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes du GIE
vis-à-vis des tiers, sauf dispositions contractuelles contraires expressément énoncées.
Le choix du législateur pour ce type de groupement correspond parfaitement aux objectifs
fixés par les africains à travers l’élaboration d’un marché commun africain marqué par la
nécessité d’une coopération entre entreprises africaines en vue de faire face à la
concurrence internationale. De plus, les avantages fiscaux offerts par le GIE constituent
des atouts majeurs à ses membres et constitue un gage de déploiement sécuritaire de
leurs activités en toute légalité. Mais force est de constater que les premiers GIE créés
Aux termes des articles 176 à 178 de l'AU, une société est considérée comme ayant pris
une participation dans le capital d'une autre société lorsqu'elle possède dans cette société
une fraction de capital égale ou supérieure à 10%. La participation peut être simple (une société
détient une fraction de capital de l'autre) ou réciproque (ou croisée lorsque deux sociétés
possèdent mutuellement une fraction de capital l'une de l'autre).
4.2 : Les groupes de sociétés (société mère et filiale; groupes contractuels,
unions et accords d’entreprises)
Il y a société mère lorsqu'une société possède dans cette société qui s'appelle filiale une
participation supérieure à 50%. Si la société mère détient la majorité requise pour les décisions
en AGE, on dit que la société mère exerce une domination juridique incontournable.
L'article 180 de l'AU vise l'hypothèse de la filiale commune et précise que pour qu'il y ait
filiale commune, il faut que chacune des sociétés mères remplisse les deux conditions
cumulatives suivantes:
1. posséder séparément, directement ou indirectement, une participation financière
suffisante pour qu'aucune décision extraordinaire ne puisse être prise sans son accord:
c'est ce qu'on appelle une minorité de blocage;
2. participer à la gestion de la filiale commune.
En ce qui concerne les groupes contractuels, il y a lieu de noter que l'OHADA ne
prévoit aucune disposition juridique à leur sujet, mais il faut retenir que des sociétés
sont libres d'adopter des regroupements en vue de réaliser ponctuellement ou
durablement des affaires. C'est ainsi que nous pouvons citer:
1. les contrats d'union qui ont pour objectif des actions concertées, chaque société
membre conservant son indépendance; Ex: joint-ventures sur le plan international
2. le contrat d'intégration qui est illustré par des concessions commerciales et des
contrats de sous-traitance ou de franchising (dans lequel un franchiseur concède
au franchisé, contre paiement d'une redevance, le droit d'exploiter sa marque en
s'engageant à lui fournir son assistance);
3. les conventions d'assistance technique ou d'assistance financière (dont l'objet est
l'assistance par octroi de prêt ou par fourniture de garanties).
L'association est le contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun
de façon permanente, leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que le
partage de bénéfices.
L'association est par conséquent caractérisée par les éléments suivants:
Il existe des types particuliers d'association dont la reconnaissance se fait par voie de
décret. On peut citer:
Quelle que soit la nature de l'association, elle n'a pas la capacité juridique si elle n'a pas
la personnalité morale.
5.3.1 La personnalité morale des associations ordinaires
Les associations ordinaires soumises aux formalités dans les normes donnent droit à la
personnalité morale. L'association ainsi dotée de la personnalité morale peut recevoir des
cotisations de ses membres et acquérir à titre onéreux, tous les biens meubles et
immeubles nécessaires à son fonctionnement.
5.3.2 La personnalité morale des associations d'utilité publique
Ces associations ont la personnalité morale dès leur constitution régulière. Ce n'est donc
pas déclaration d'utilité qui leur confère la capacité juridique.
5.3.3 La personnalité morale des fondations
L'acte de fondation peut ne pas viser la création d'une personne morale. Mais lorsque
l'acte a pour but la création d'une personne morale, la fondation n'acquiert la capacité
juridique qu'à partir de la date d'entrée en vigueur du décret accordant la reconnaissance
d'utilité publique.
Elles fonctionnent de façon classique, avec des organes délibérants, des organes
d'administration ou de direction, un personnel.
les organes délibérants.
Ce contrôle est exercé par les «financeurs» de l'association. Ainsi, les membres de
l'association exercent leur contrôle du fait de leurs cotisations. L'Etat, les collectivités
locales et les autres bailleurs de fonds exercent également leur contrôle. Ces
différents groupes constituent les «financeurs». Un contrôle comptable est également
effectué.
5.4.3 La dissolution des associations
Les difficultés des entreprises peuvent survenir à des périodes différentes et dans des
circonstances diverses et variées. Pour certaines d’entre elles, un cas de force majeure
(incendie, inondation, guerre etc.) peut être à l’origine de leurs difficultés en dépit de la
compétence de leurs dirigeants ou d’un choix judicieux de politique commerciale. Pour
d’autres, c’est l’incompétence des dirigeants sociaux lié à leur incurie et à leur incapacité
à anticiper sur les éventuels problèmes financiers et organisationnels que la société
pourrait être amenée à rencontrer qui compromettent sérieusement le fonctionnement
normal de la société. Aussi, l’hétérogénéité des causes des difficultés que les entreprises
pourraient connaître explique-t-elle le fait qu’elles se manifestent sous de multiples
formes Il existe plusieurs causes à l’origine des difficultés des entreprises. Elles peuvent
être juridiques ou non juridiques, accidentelles ou non accidentelles, internes ou externes
à l’entreprise. Cette dernière catégorie de causes servira de critères de distinction à
retenir dans le cadre du présent cours.
Afin de prévenir les difficultés des entreprises, deux moyens essentiels sont offerts par la
loi : il s’agit de la procédure d’alerte et du règlement préventif
La procédure d’alerte constitue une innovation du droit OHADA par rapport aux
législations existantes dans les Etats-parties avant son entrée en vigueur. Elle a pour but
d’attirer l’attention sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation de
la société. Eu égard au rôle délicat qu’elle est appelée à jouer, consistant à prévenir les
dirigeants sociaux des écueils prévisibles et éventuels que la société pourrait rencontrer,
on a pu soutenir que la procédure d’alerte devrait rester confidentielle pour ne pas éveiller
l’attention des concurrents, ni alimenter inutilement des rumeurs susceptibles de ternir
l’image de la société.
La procédure d’alerte n’est pas règlementée dans l’Acte Uniforme portant Organisation
des Procédures Collectives d’Apurement du Passif (AUPCAP), mais plutôt dans l’Acte
Uniforme relatif au Droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt
Economique (AUSCG) en ses articles 150 à 158. Un tel choix se justifie par la notion
même de procédures collectives qui illustre la situation d’une société dont la trésorerie est
L’exercice de ce devoir diffère selon le type de société dans laquelle le CAC exerce sa
mission. Dans les sociétés anonymes, l’alerte se fait dans des conditions plus précises
que dans les autres formes de société.
Dans les huit jours suivant le dépôt du rapport sur la situation économique et financière
de l’entreprise, le Président saisit la juridiction compétente et convoque le débiteur pour y
être entendu en audience non publique. L’expert ayant rédigé le rapport et les créanciers
concernés devront également participer à l’audience. A compter de sa saisine, la
juridiction compétente dispose d’un délai maximal de trente jours pour se prononcer.
Lors du prononcé de la décision de la juridiction compétente, deux situations peuvent se
présenter : la cessation des paiements ou l’acceptation des mesures proposées pour le
redressement de l’entreprise.
En cas de cessation des paiements, le Président prononce d’office et à tout moment le
redressement judiciaire ou la liquidation des biens.
Par contre, lorsque la situation du débiteur le permet, il rend une décision de règlement
préventif et homologue le concordat en constatant les délais et remises consentis par les
créanciers et en donnant acte au débiteur du plan de redressement qu’il a proposé.
L’homologation du concordat préventif suppose la réunion d’un certain nombre de
conditions :
Les conditions de validité du concordat sont remplies ;
Aucun motif tiré de l’intérêt collectif ou de l’ordre public ne paraît de nature à empêcher le
concordat ;
Le concordat offre des possibilités sérieuses de redressement de l’entreprise, de
règlement du passif et des garanties suffisantes d’exécution ;
Les délais consentis n’excèdent pas trois ans pour l’ensemble des créanciers et un an
pour les créanciers de salaires.
Une fois homologué, le concordat préventif est obligatoire et s’impose à tous les
créanciers antérieurs dans les mêmes conditions de délais et remises qu’ils ont
consenties au débiteur. Il en est de même à l’égard des cautions qui ont acquitté des
dettes du débiteur nées antérieurement à la décision d’homologation. Les cautions et
coobligés du débiteur peuvent se prévaloir des délais et remises du concordat préventif.
La prescription demeure suspendue à l’égard des créanciers et le débiteur recouvre la
pleine liberté d’administration et de disposition de ses biens. Sur demande du débiteur ou
sur rapport du syndic, la juridiction compétente peut décider toute modification de nature
à abréger ou à favoriser l’exécution du concordat. L’article 22 de l’AUPCAP prévoit que la
décision de suspension des poursuites individuelles n’est susceptible d’aucune voie de
recours. Les décisions de la juridiction compétente sont exécutoires par provision. L’appel
est interjeté dans les 15 jours de la décision et la Cour d’appel doit statuer dans le mois
de sa saisine. Les décisions du Président visées à l’article 11 (autorisation du débiteur à
passer outre les interdictions) ne peuvent faire l’objet que d’une opposition devant la
juridiction dans le délai de huit jours à compter de la notification et la juridiction d’appel se
prononce dans le délai de huit jours de sa saisine.
Parmi les conditions de fond de l’ancien droit français de la faillite, applicable dans les
Etats-parties de l’OHADA avant l’émergence de l’AUPCAP figuraient deux éléments
fondamentaux : la qualité de commerçant et la cessation des paiements. Si la première
condition est en train d’être abandonnée, la deuxième demeure nécessaire à l’ouverture
de la procédure de règlement judiciaire et de liquidation des biens.
a)- La qualité de commerçant : condition partiellement abandonnée
Les procédures collectives sont applicables à toute personne physique ou morale
commerçante, à toute personne morale de droit privé non commerçante, à toute
entreprise publique ayant la forme d’une personne morale. Tel est, en substance, le
contenu de l’article 2 de l’AUPCAP. A travers cet article, il faudra retenir que sont
assujetties aux procédures collectives les personnes physiques ayant la qualité de
commerçant et toutes les personnes morales quelle que soit leur forme et leur objet,
qu’elles aient un but lucratif ou non. Ainsi outre les commerçants et les sociétés
commerciales, sont également visés les sociétés civiles, les associations, les syndicats
ou les Comités d’entreprise dotés de la personnalité morale. Il y a lieu de remarquer qu’à
propos des entreprises publiques, l’OHADA n’a pas limité le champ d’application des
procédures collectives aux sociétés commerciales dans lesquelles un Etat ou une
personne morale de droit public est associé(e).
c) Le redressement judiciaire
Le redressement judiciaire permet de préserver l’entreprise comme une unité
économique et sociale. A ce titre, il ouvre droit au débiteur au bénéfice d’un concordat de
redressement dont l’objet n’est pas uniquement de se voir accorder des délais et des
remises, mais également de prendre toutes mesures juridiques, techniques et financières
susceptibles de réaliser le rétablissement des conditions de fonctionnement normal de
l’entreprise. Trois traits caractérisent le règlement judiciaire :
tous les créanciers (chirographaires et titulaires de garanties) sont astreints à la
suspension provisoire des poursuites jusqu’à l’homologation du concordat, l’absence de
déchéance du terme de leurs créances, l’arrêt du cours des intérêts et de l’inscription des
sûretés ;
si le concordat de redressement ne consiste plus en l’obtention des délais, la juridiction
compétente peut les accorder sans vote des créanciers ; dans les autres cas, le
concordat peut être voté et homologué en des termes inégaux selon les créanciers, c’est-
à-dire selon les termes diversement acceptés par eux ;
la résolution du concordat de redressement n’est pas automatiquement prononcée en cas
de défaut d’exécution et, lorsqu’elle intervient, elle n’entraîne pas automatiquement
l’ouverture d’une liquidation des biens.
Les sanctions encourues lors des procédures collectives d’apurement du passif peuvent
être distinguées selon leurs caractères. D’un côté, il y a les sanctions civiles et de l’autre
les sanctions pénales.
a) La banqueroute
La banqueroute s’applique aux commerçants personnes physiques, aux associés des
sociétés commerciales ayant la qualité de commerçants et répondant solidairement et
indéfiniment aux dettes sociales.
- - après cessation des paiements de la société avoir payé ou fait payer un créancier au
préjudice de la masse etc….
Sont punis des peines de la banqueroute frauduleuse les dirigeants qui ont soustrait les
livres de la société, détourné ou dissimulé une partie de son actif etc. (art 233
AURPCAP). couvert ou aux li et place de ses représentants légaux le couvert ou aux lieu
et place de ses représentants légaux.
Les établissements financiers sont classés en diverses catégories compte tenu de leurs
activités. Ce classement se fait par voie de décret. Une autorisation préalable est
nécessaire pour exercer les activités d’une autre catégorie. Le retrait de cette autorisation
se fait comme en matière de retrait d’agrément.
1.2.2 Le virement
Le virement est l’opération par laquelle un transfert de fonds ou de valeurs est effectué
par un jeu d’écritures : écriture au débit d’un compte et écriture corrélative au crédit d’un
autre compte. Il n’y a pas de déplacement matériel de fonds. Le virement peut se faire par
les banques (virement bancaire) ou par la poste (virement postal).
b)-Chèque stipulé payable au profit d’une personne déterminée, avec la clause «à ordre»
ou sans aucune clause.
Le mode normal de transmission d’un tel chèque est l’endossement ou endos c'est-à-dire
l'apposition de sa signature sur un chèque en vue de sa transmission. L’endossement a
pour effet de transmettre tous les droits résultant du chèque, surtout la propriété de la
provision. Peut bénéficier de ces effets un porteur légitime, c’est-à-dire celui qui peut
justifier de son droit par une suite ininterrompue d’endossements. Tout endosseur est
garant du paiement du chèque et il y a inopposabilité des exceptions fondées sur des
rapports personnels avec le tireur ou des porteurs antérieurs, sauf si le porteur, ou
acquérant le chèque, a agi sciemment au détriment du débiteur.
Les salariés disposent de deux moyens juridiques pour jouir de leur prérogative
d’expression directe et collective sur le contenu et l’organisation du travail ainsi que sur la
définition et la mise en œuvre d’actions destinées à améliorer les conditions de travail
dans l’entreprise: ils sont représentés au niveau des différents groupements
professionnels qui sont mis en place dans l’entreprise en même temps qu’ils participent à
la vie de l’entreprise au même titre que le chef d’entreprise.
A titre indicatif, les allocations prénatales se répartissent dans certains pays de la façon
suivante :
1 000 Fcfa après le 1er examen (3ème mois)
2 000 Fcfa après le 2ème examen (6ème mois)
1 500 Fcfa après le 3ème examen (8ème mois)
L’assurance vieillesse a pour but de faire bénéficier l’assuré social arrivé à l’âge de la
retraite, d’une pension ou d’une rente calculée en fonction de la durée ; de son activité
salariale et des cotisations qu’il a versées rendant cette période. On rencontre
habituellement plusieurs régimes dans le cadre de cette assurance. Il y a d’abord le
régime pour les salariés dans lequel on verse des pensions et des rentes. Il y a des
régimes des vieux travailleurs salariés qui ont droit à une allocation pension.
Pour avoir droit à ce type d’assurance, il faut avoir atteint selon les pays 55 ou 60 ans et
remplir les conditions de la durée de l’immatriculation à la caisse de sécurité sociale (20
ans), de cotisation (60 mois d’assurance au cours des 10 dernières années précédant la
date de prétention à pension). Il est prévu dans les codes africains la possibilité d’obtenir
une pension de vieillesse anticipée. L’assuré ayant 50 ou 55 ans accomplis, atteint d’une
usure prématurée de ses facultés physiques ou mentales peut demander une pension
anticipée de vieillesse s’il réunit 12 mois d’assurance. Cette allocation est payée en une
seule fois. Les modalités de paiement et l’appréciation de l’usure prématurée sont fixées
par le Ministre du Travail après avis du Conseil ‘Administration de la Caisse de Sécurité
Sociale.
Le calcul de la pension vieillesse tient compte des éléments suivants :
la durée de l’assurance dont justifie l’assuré lors de l’ouverture du droit à la
pension
le salaire mensuel moyen : à titre indicatif ce salaire est le 1/36ème ou le 1/60ème
du salaire ayant donné lieu à cotisation ;
le taux appliqué au salaire mensuel moyen c’est-à-dire, à titre indicatif, 20% pour
une durée d’assurance comprise entre 5 et 15 ans.
Il existe un régime d’assurance vieillesse pour certaines catégories de personnes qui ne
peuvent relever du régime général de l’assurance vieillesse soit en raison de la loi soit en
raison de la nature des activités du régime général de l’assurance vieillesse. Il s’agit des
mineurs de fonds atteints d’une incapacité permanente au moins égale à 30%, des
travailleurs non salariés et des salariés agricoles.
La grève consiste dans un arrêt collectif du travail, destiné à exercer une pression sur le
chef d’entreprise ou sur les pouvoirs publics.
Il existe plusieurs types de grèves : la grève d’avertissement, la grève de solidarité, la
grève tournante, la grève perlée, la grève sur le tas et la grève surprise.
- la grève d’avertissement s’appelle également la grève de débrayage : elle est
généralement de courte durée et a pour but d’attirer l’attention de l’employeur sur un
malaise latent dans l’entreprise
la grève de solidarité se présente comme une manifestation de soutien aux salariés
d’autres entreprises déjà en grève : la licéité d’une grève de solidarité est fonction de la
cause défendue ; ainsi une grève de solidarité déclenchée pour soutenir la cause
purement personnelle d’un salarié est illicite ;
la grève tournante se caractérise par des débrayages de durée variable affectant
successivement les différents secteurs de l’entreprise ;
la grève perlée est réalisée par la manifestation d’un ralentissement dans la cadence du
travail, une exécution du travail dans des conditions inhabituelles, comme l’exécution
volontairement défectueuse du travail ;
la grève sur le tas : c’est la forme de grève qui s’accompagne d’une occupation des
locaux avec constitution de piquets de grève aux portes de l’entreprise ;
la grève surprise est une grève déclenchée sans préavis.
Lorsqu’elle est déclenchée dans les conditions prévues par les textes juridiques du pays,
la grève est licite et n’emporte aucune conséquence sur la rémunérations des grévistes ;
dans le cas contraire, elle entraîne sanctions disciplinaires et responsabilité civile à
l’encontre des auteurs de la grève.
Le règlement des conflits collectifs se déroule suivant une procédure assez particulière
qui met en relief la conciliation et l’arbitrage et dans une certaine mesure la médiation
Module 3 : Les infractions non prévues par les Actes Uniformes OHADA
Droit pénal économique : ventes, chèques, publicité mensongère, usure…;
Droit pénal social;
Escroquerie, abus de confiance, faux en écriture, recel;
1 : L’infraction et la peine
L’action civile
L’action civile vise la protection d’un intérêt particulier : c’est l’action exercée par la
victime tendant à faire réparer un dommage qui lui a été causé par l’auteur d’une
infraction. C’est une prérogative exclusive reconnue toute personne (physique ou
morale)victime d’une action répréhensible mais son exercice est subordonné au respect
du délai requis. En effet, la victime qui n’exerce pas l’action civile dans les délais prévus
par la répression du fait incriminé est frappé de forclusion : on dit qu’elle est forclose ou
que son action est éteinte par prescription. Son action peut être éteinte par une des
causes d’extinction des obligations prévues en droit civil : paiement, compensation,
novation, transaction, renonciation du créancier. Elle peut l’être également par l’autorité
de la chose jugée lorsqu’une décision définitive sur le fond est intervenue contre laquelle
il n’y a plus de voies de recours possible.
1-1 : La banqueroute
Le délit de banqueroute est prévu par l’article 25 de l’Acte Uniforme portant sur les
Procédures Collectives d'Apurement du Passif (AUPCAP). Une personne physique ou
morale commerçante est poursuivie d’un tel délit lorsqu’elle est dans l’impossibilité «de
faire face à son passif exigible avec son actif disponible».
L'AUPCAP distingue deux cas de banqueroute :
- La banqueroute simple qui est constatée dans les cas suivants : emploi de moyens
ruineux et tenue d'une comptabilité incomplète ou irrégulière, cas où le directeur d'une
entreprise a contracté sans recevoir des valeurs en échange ou pris des engagements
trop importants eu égard à sa situation, ou si sans excuse légitime, il ne fait pas
déclaration à la juridiction compétente de son état de cessation des paiements dans les
trente jours, ou enfin si, l'entreprise a été, déclarée deux fois en état de cessation des
paiements en cinq ans, ses procédures ont été clôturées pour insuffisance d’actif.
- La banqueroute frauduleuse
Les cas de banqueroute frauduleuse sont plus nombreux :le détournement de tout ou
partie de l’actif et l’augmentation frauduleuse du passif, la soustraction de la comptabilité,
l’exercice des fonctions de commerçant contrairement aux interdictions, le paiement à un
créancier au préjudice de la masse, après la cessation des paiements, la stipulation avec
un créancier des avantages particuliers en raison de son vote dans les délibérations de la
masse.
Enfin, l’AUPCAP sanctionne des peines de banqueroute frauduleuse, toute personne
assujettie à une procédure de règlement judiciaire qui, de mauvaise foi, présente un état
financier inexact ou incomplet ou qui accomplit des actes interdits sans autorisation
judiciaire.
L’article 243 de l’AUPC incrimine le fait pour tout syndic d’exercer une activité
professionnelle sous le couvert de l’entreprise du débiteur masquant ses agissements, de
disposer du crédit ou des biens du débiteur comme des siens propres, de dissiper les
biens de celui-ci. En plus est sanctionné le syndic qui poursuit abusivement et de
mauvaise foi, soit directement, soit indirectement, une exploitation déficitaire de
l’entreprise du débiteur, ou qui se rend acquéreur pour son compte, directement ou
indirectement, des biens du débiteur. Dans ce dernier cas, la juridiction doit prononcer la
nullité de l’acquisition et statuer sur l’allocation des dommages-intérêts.
L'article 891 de l'AUSC incrimine des abus portant sur des valeurs patrimoniales que
représentent les biens sociaux ou le crédit de la société. En fait, il dispose que les
L’article 889 dispose : « encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui, en
l’absence d’inventaire ou au moyen d’inventaire frauduleux, auront sciemment, opéré
entre les actionnaires ou les associés la répartition de dividendes fictifs ». Une telle
distribution serait préjudiciable aux associés de même qu’à la société car, c’est le capital
lui-même qui sera entamé puisqu’en réalité il n'y a pas de bénéfice à partager. Ainsi
l’infraction sera consommée lorsque ses éléments matériel et moral seront réunis. En fait,
il faut un inventaire fictif ou frauduleux, une répartition de dividendes fictifs et une
mauvaise foi. Mais en vérité l’inventaire ne constitue qu’une condition préalable de
l’infraction.
L'information infidèle est réprimée par l'article 890 de l'AUSC en ces termes : "encourent
une sanction pénale les dirigeants sociaux qui auront, sciemment, même en l'absence de
toute distribution de dividendes, publié ou présenté aux actionnaires ou associés, en vue
de dissimuler la véritable situation de la situation financière et de celle du patrimoine de la
société, à l'expiration de cette période". Cet article punit le délit de présentation ou de
publication des états financiers infidèles.
L'article 890 de l'AUSC vise "des états financiers de synthèse ne donnant pas, pour
chaque exercice, une image fidèle des opérations de l'exercice, de la situation financière
et de celle du patrimoine". Les états financiers de synthèse annuelle doivent donc être
réguliers, sincères et donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et
du résultat de l'exercice, conformément à l'article 168 de l'AUSC.
II/- Les infractions non prévues par les Actes Uniformes OHADA
2-1: Les infractions relevant de l’ordre public général
Il s’agit de l’abus de confiance, de l’escroquerie, du faux et d’usage de faux et du recel de
choses
2-1-1 Abus de confiance.
Il y a abus de confiance lorsque son auteur s’approprie une chose qu’il détient ou profite
d’une situation pour détourner à son profit un bien qui lui avait été remis. Ainsi pour qu’il y
ait abus de confiance, il faut la réunion de trois éléments :
une remise : la remis doit se traduire par un transfert précaire ou passagère de propriété :
ce qui n’est pas le cas lorsqu’il y a transfert en pleine propriété.
la chose remise : la chose remise peut être un bien meuble ou immeuble corporel ou
incorporel
et le contrat en vertu duquel la chose a été remise : la plupart des lois votées par les pays
africains ont précisé que ce contrat peut constituer en un louage (ou location),un dépôt,
un mandat, un nantissement qui s’appelle gage lorsqu’il porte sur une chose mobilière ou
antichrèse lorsqu’il porte sur une chose immobilière , un prêt à usage ou commodat qui
ne peut porter que sur les choses fongibles (interchangeables), un travail salarié ou non.
Ainsi un expert comptable qui conserve les documents qui lui ont été confiés pour
l’exercice de sa mission a été jugé coupable d’abus de confiance.
2-1-2 Escroquerie
L’escroquerie est commise lorsque le coupable s’est servi d’un faux nom ou d’une fausse
qualité pour s’approprier le bien d’autrui en faisant usage de manoeuvres frauduleuses.
Le délit d’escroquerie est ainsi commise par la réunion de deux actes : le mensonge et
les manoeuvres frauduleuses. En application de ces deux actes, le PDG d’une société a
été jugé coupable d’escroquerie lorsqu’il a déclaré faussement ladite société
concessionnaire exclusive d’une maison de commerce. De même, constitue une
manoeuvre frauduleuse caractérisant le délit d’escroquerie l’intervention d’un tiers,
Le faux et usage de faux en écriture est une infraction contenant deux types d’actes
répréhensibles : le faux et l’usage du faux.
Le faux peut porter sur aussi bien un acte authentique, sur un acte sous seing privé ainsi
que sur des écritures de commerce ou de banque. Elle consiste en l’altération d’un écrit
sous toutes ses formes : fausse signature, imitation ou contrefaçon de signature,
surcharge dans un registre etc.
L’usage du faux est matérialisé par un acte d’usage portant sur une pièce fausse et
causant un préjudice à autrui. Tel est le cas lorsque l’on produit en justice des
reconnaissances de dettes comportant des contre-vérités quant à la cause de la dette
dont le paiement est réclamé.
Les infractions relatives au chèques sont prévues par la loi sur les instruments de
paiement : mais elles portent essentiellement sur l’émission de chèques sans provision,
de falsification de chèques ou de signature
Le délit d’usure est commis lorsque lors de la conclusion ou de la concession d’un prêt,
l’emprunteur fait usage d’une stipulation d’intérêts excessifs caractérisés par le
dépassement des taux de référence déterminés par les textes juridiques d’un Etat donné.
Module 3 : L'arbitrage
3.1 Les conventions d'arbitrage
3.1.3 La clause compromissoire
3.1.2 Le compromis d'arbitrage
3.2 L'instance arbitrale
3.3 La sentence arbitrale
La juridiction est l’organe de l’Etat chargé de dire le droit en toute matière. Eu égard aux
multiples manières dont elle procède pour assumer cette tâche, on distingue la juridiction
de fait et la juridiction de droit, la juridiction d’instruction et la juridiction de jugement, la
juridiction civile et la juridiction pénale, la juridiction gracieuse et la juridiction
contentieuse.
Juridiction de fait et juridiction de droit : la juridiction a pour mission de constater les
circonstances dans lesquelles les faits ayant donné lieu au litige, se sont produits. Son
rôle est un préalable indispensable au règlement du litige ; comme juridiction du fait, on
peut citer le Tribunal départemental, le Tribunal régional et la Cour d’Appel. La juridiction
du droit est investie de la mission de vérifier la légalité des décisions portées à sa
connaissance et rendre uniforme l’interprétation de la règle de droit. La juridiction du droit
ne revient plus sur les circonstances de la cause souverainement appréciées par les
juges du fond. Exemple : la Cour de Cassation et la Cour Suprême.
Juridiction d’instruction et juridiction de jugement : la juridiction d’instruction est celle dont
la compétence est reconnue en matière répressive pour les affaires les plus graves et les
plus compliquées ; elle est chargée de rechercher, réunir et apprécier les preuves et de
décider du renvoi ou non de la personne poursuivie devant la juridiction de jugement ; en
première instance, il y a le juge d’instruction rattaché au Tribunal départemental ou au
Tribunal régional ; au deuxième degré il y a la chambre d’accusation. La juridiction de
jugement statue au fond sur le procès et tranche le litige en prononçant la règle de droit.
Juridiction civile et la juridiction pénale : la juridiction civile est compétente pour connaître
les litiges d’ordre privé entre deux particuliers (litiges familiaux, patrimoniaux et
commerciaux) tandis que la juridiction pénale est appelée à juger les infractions (crimes,
délits et contraventions). Toutefois, dans l’hypothèse du déclenchement d’une action de
la victime devant le juge pénal, il faut que la décision rendue au civil se conforme à ce qui
a été jugé au pénal ou que le juge civil s’abstient de statuer tant que le juge pénal n’a pas
rendu sa décision. C’est ce que l’on exprime par l’adage « le criminel (ou le pénal) tient le
civil en état ». Devant la juridiction civile, la procédure est accusatoire (ce sont les parties
1. : La Cour de Cassation
La Cour de cassation est compétente pour examiner les pourvois en cassation introduits
devant elle contre les décisions rendues en dernier ressort par les juridictions du premier
degré ou celles rendues à charge d’appel par les juridictions d’appel. Elle ne procède pas
à un nouvel examen des faits soumis à l’appréciation des juges de fond. Elle vérifie
uniquement si la règle de droit a été correctement interprétée et appliquée par la
juridiction dont émane la décision attaquée. Elle peut rendre :
4) un arrêt de rejet : le pourvoi n’est pas retenu et la décision attaquée devient
irrévocable
5) un arrêt de cassation avec renvoi : la décision rendue n’est pas conforme à la
règle de droit, mais la Cour de cassation étant incompétente pour examiner les
faits, elle doit renvoyer l’affaire à une autre juridiction de même nature et de
même degré que celle dont émane la décision cassée ou à la même juridiction
autrement composée; cette juridiction peut mettre fin à l’affaire en maintenant la
solution de la première juridiction ou attaquer la décision de la juridiction de
renvoi et dans ce cas, une formation plus solennelle est saisie : les Chambres
Réunies (Assemblée Plénière).
6) un arrêt de cassation sans renvoi lorsque la Cour de cassation estime que les
juges du fond n’ont pas correctement appliqué la loi ou lorsque le Procureur
général se pourvoit en cassation dans l’intérêt de la loi.
Il arrive que la Cour de cassation soit amenée à connaître du fond d’un litige; c’est le cas
de la demande de prise à partie (action dirigée contre un magistrat afin d’établir sa
responsabilité personnelle) et dans les demandes en révision en matière criminelle ou
correctionnelle.
La Cour de cassation est également chargée de régler tous les incidents qui sont de
nature à entraver la bonne marche de la machine judiciaire comme les demandes de
2. Le Conseil d’État
Le Conseil d’État est juge de cassation pour toutes les questions administratives. Il est
juge du recours pour excès de pouvoir, du contentieux des inscriptions sur les listes
électorales et des contestations relatives aux élections aux Conseils régionaux. Il connaît
enfin des recours formés contre les décisions de la Chambre de Discipline Financière et
des autres Chambres de la Cour des Comptes ainsi que des organismes administratifs à
caractère juridictionnel.
3. Le Conseil Constitutionnel
La Cour des comptes juge les comptes des comptables publics. En outre, elle vérifie par
l’intermédiaire de la Commission de vérification des comptes, les comptes des
entreprises du secteur public. Elle vérifie également les comptes de tout organisme dans
lequel l’État détient une participation au capital social permettant d’exercer un pouvoir
prépondérant de décision ou de gestion. Enfin elle exerce une fonction juridictionnelle en
matière de discipline financière.
Frais, dépens et assistance judiciaires: les frais engendrés par le procès, (droit de
timbre, droits d'enregistrement, droits de plaidoirie, frais des officiers ministériels,
taxes des témoins, frais et vacation des experts, etc...) et les dépens (partie des
frais que le gagnant peut se faire rembourser par le perdant) sont supportés par
les parties au procès mais ils sont pris en charge par l'Etat pour les plaideurs qui
n'ont pas de moyens (assistance judiciaire).
L’opposition
L’opposition est une voie de recours de droit commun qui permet au défaillant de faire
revenir l’affaire devant le Tribunal ayant statué la première fois. L’autorité de la chose
jugée dont bénéficie la première décision se trouve suspendue dès l’opposition jusqu’à
l’intervention de la nouvelle décision (effet suspensif). L’opposition ramène le litige devant
le juge qui avait prononcé la nouvelle décision (effet dévolutif). Si l’opposition est
acceptée, elle n’anéantit pas les effets les actes accomplis en exécution du premier
jugement. En revanche en cas de succès de l’opposition, le deuxième jugement qui fait
suite à la première décision.
L’appel
L’appel est une voie de recours de droit commun et de réformation par laquelle une partie
qui se croit lésée par un jugement, demande un examen par les juges du degré
supérieur. La voie d’appel est ouverte en toute matière contre les jugements de première
instance s’il n’en est autrement disposé. On dit que le jugement est rendu à charge
d’appel par opposition à celui qui est rendu en premier et dernier ressort. L’appel obéit au
principe de la succombance c’est-à-dire que pour pouvoir former appel, il faut avoir perdu
à l’instance qui s’est déroulée devant la juridiction du premier degré. L’intimé qui est
l’adversaire de l’appelant peut également prétendre à l’appel. Son appel porte le nom
d’appel incident contrairement à l’appel principal dont l’appelant est titulaire. L’appel
produit deux effets : l’effet suspensif (qui signifie que le jugement prononcé au premier
degré ne saurait être exécuté une fois que l’appel est interjeté) et l’effet dévolutif (qui
signifie que l’appel remet la chose jugée en question devant la juridiction d’appel pour
qu’il soit à nouveau statué en fait et en droit.
Le pourvoi en cassation
Le pourvoi en cassation peut être formé par toute partie à la décision attaquée dans le
délai de deux mois. Il est valablement formé par une requête remise au greffe de la Cour
de Cassation. Les moyens du pourvoi peuvent être développés dans un document joint à
L’arbitrage est un mécanisme alternatif de règlement des conflits. Il est défini comme
l’institution de justice privée en vertu de laquelle les litiges sont soustraits aux juridictions
de droit commun pour être résolus par des personnes revêtues pour la circonstance, de
la mission de juges.
L’arbitrage ainsi défini, se distingue de certaines notions qui ont tendance à lui être
assimilées.
Arbitrage et expertise : l’arbitrage et l’expertise se ressemblent car ils consistent à
demander à des tiers d’intervenir en vue de permettre le règlement d’un litige ; il
existe des différences importantes entre les deux institutions. Les arbitres ont pour
mission de trouver une solution au litige et leur décision qui est revêtu de l’autorité
de la chose jugée, s’impose aux parties et aux Tribunaux d’Etat. En revanche, les
experts sont seulement chargés par les parties ou par les juges de donner leur
avis qui n’a pas forcément un caractère obligatoire. C’est le cas, à quelques
nuances près, de la médiation et de la conciliation
Arbitrage et transaction : comme l’arbitrage, la transaction a pour but de mettre fin
à un litige, mais une personne désignée pour transiger, ne doit pas comprendre.
La transaction est un contrat est un contrat par lequel les parties mettent elles-
mêmes fin à un différend qui les oppose. Elles doivent se conformer aux
dispositions qui ont été prises. En cas de violation, chacune des parties peut
demander aux Tribunaux de condamner l’autre à exécuter ce qui a été prévu dans
la transaction ; une sentence arbitrale, au contraire, devient directement exécutoire
dès qu’elle est revêtue de la formule exécutoire.
- elle doit être stipulée par écrit dans le contrat principal ou dans un document auquel
celui-ci se réfère ;
- elle doit désigner les arbitres soit prévoir leur mode de désignation ;
- elle est valable seulement en matière commerciale et non en matière civile ou mixte ;
- elle rend incompétente la juridiction qui’ en son absence, aurait dû connaître du litige ;
- elle entraîne la mise en œuvre directe de l’arbitrage sans passer par le compromis ;
La sentence arbitrale est la décision rendue par les arbitres sur le litige que les parties
leur ont soumis. Elle a tous les caractères d’un jugement à ces exceptions près qu’elle
n’est pas publiée (mais seulement déposée au greffe du Tribunal du lieu où elle a été
rendue) et qu’elle n’a pas automatiquement la force obligatoire, bien qu’ayant l’autorité de
la chose jugée. La sentence arbitrale peut faire l’objet d’une exécution amiable ou d’une
exécution forcée. L’exécution amiable peut se manifester par un acquiescement :
chacune des parties effectue alors les prestations mises à sa charge par les arbitres.
L’exécution forcée nécessite une ordonnance d’exequatur : c’est un acte par lequel le
juge appose sur la minute de cette sentence la formule exécutoire. Il n’y a pas de recours
possible contre l’ordonnance qui rend l’exequatur, mais celle qui la refuse peut être
frappée d’appel. Quant à la sentence elle-même, elle n’est susceptible que d’appel et de
recours en annulation.