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Signature du candidat
Table des matières
Résumé 2
Abstract 3
Introduction 4
ii
3.3.2 SCR à T années . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.3.3 SCR à T années, multi-déterministe . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.4 Approche multi-déterministe simplifiée . . . . . . . . . . . 27
5 Applications 60
5.1 Prévemp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5.1.1 Scénario central . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5.1.2 Scénarios de stress ORSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.1.3 Scénarios alternatifs de chiffre d’affaires . . . . . . . . . . . 66
5.1.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5.2 Éparuni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.2.1 Vision finale du portefeuille . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.2.2 Scénarios financiers adverses . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.2.3 Scénarios de stress transverses . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.2.4 Scénarios de stress ORSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
5.2.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
6 Analyse critique 77
6.1 Éparuni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
6.2 Prévemp . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
6.2.1 Impact des scénarios financiers sur les résultats projetés . . 78
6.2.2 Impact de la collecte sur les résultats projetés . . . . . . . 79
6.2.3 Impact sur l’évaluation du BGS . . . . . . . . . . . . . . . 80
6.2.4 Impact de la déformation de la rentabilité sur l’évaluation
du BGS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
6.2.5 Impact du SCR « primes et réserves » . . . . . . . . . . . 81
Conclusion 83
Annexes 85
iii
A Textes réglementaires 86
A.1 Directive Solvabilité II : Article 45 . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
1
Résumé
Nous abordons à travers notre mémoire les compagnies concernées, les modèles
utilisés, les questions stratégiques soulevées par les organes exécutifs et enfin les
impacts financiers des décisions prises en réponse à ces questions. Nous pourrons
alors apprécier la pertinence de l’utilisation de ces modèles et du processus ORSA
dans la gestion du développement d’une compagnie d’assurance à court et moyen
terme.
2
Abstract
The entry into force of the Solvency 2 directive and the implementation of the
Own Risk and Solvency Assessment process (ORSA), has presented complexity
for many businesses. Nevertheless, most of them have been able to manage and
steer their activities appropriately in light of these new requirements.
This thesis addresses the studied companies, the used models, the strategic ques-
tions raised by the executive bodies and finally the financial impacts of the de-
cisions taken in response to those questions. This thesis then provides an assess-
ment of the relevance of using these models and the ORSA process to manage
insurance compagnies development for the short and mid term.
3
Introduction
Deux chapitres seront ensuite consacrés aux modèles utilisés dans le processus
ORSA. Le premier décrira le cadre général dans lequel peut être évalué le besoin
global de solvabilité avec les différentes méthodologies disponibles. Le second sera
majoritairement centré sur les mécanismes réellement appliqués par les compa-
gnies étudiées d’une part, et les hypothèses de projection utilisées d’autre part.
Avant de conclure notre étude, nous reviendrons dans un chapitre dédié sur
certaines limites des modèles afin d’offrir une analyse critique et d’éventuelles
optimisations ainsi que leurs impacts.
4
Chapitre 1
5
Les points précédents découvrent les principaux objectifs et attentes d’un pro-
cessus ORSA. Les paragraphes suivants de l’article 45 1 (6 au total) traiteront
de l’importance d’avoir des procédures proportionnées aux risques auxquels l’en-
treprise est exposée, une approche prospective et une utilisation opérationnelle
pérenne dans la gestion des risques au quotidien.
L’article 45 établit les fondements du processus ORSA. Pour la mise en lien entre
ces fondements et la pratique opérationnelle, des orientations EIOPA viendront
aiguiller les acteurs de l’assurance dans l’accomplissement des idéaux de l’ORSA.
Les orientations 2 communiquées par l’EIOPA ont été transposées sous forme de «
notice Solvabilité II » précisant les exigences réglementaires en matière d’ORSA.
6
simulations de crises, de crises inversées, ou encore l’analyse de sensibilités tech-
niques et financières. Ces élèments nous permettent de faire la transition avec le
deuxième volet des orientations EIOPA qui portent sur l’aspect plus quantitatif
du processus ORSA et plus particulièrement sur l’évaluation du besoin global de
solvabilité (BGS).
Le troisième volet des orientations EIOPA traite des sujets relatifs à l’ORSA
Groupe. Ces sujets sont hors scope et ne seront pas abordés dans notre mémoire 1 .
L’ensemble de ces orientations offre une prespective un peu plus palpable des
attentes ORSA mais laisse un pan entier entre la théorie et la pratique. Un
élèment majeur permettant de faire le lien entre ces deux aspects pour une en-
treprise réside dans la définition d’une appétence aux risques et sa déclinaison
opérationnelle. Ces deux composantes font l’objet de notre prochaine section.
L’appétence au risque correspond au niveau de risque cible défini par les organes
exécutifs permettant une poursuite optimale de l’activité de l’entreprise. Dans le
cadre de l’ORSA, chaque décision stratégique doit être appréciée au regard de
son impact sur les indicateurs propres à l’entreprise et en particulier l’exigence en
capital. La déclinaison opérationnelle de l’appétence permet inversement de gui-
der les instances dans leur processus de décision, via l’identification des décisions
tratégiques optimales permettant d’atteindre le niveau cible global.
7
• Volume d’exposition (montant, duration, etc.)
• Données techniques (NBV 1 , taux de rachats, taux de mortalité, etc.)
• Solvabilité (taux de couverture, niveau des fonds propres, etc.)
Parmi l’ensemble des choix d’indicateurs offerts aux gestionnaires des risques,
nous retrouvons le taux de couverture comme une métrique incontournable sur
le marché de l’assurance et qui plus est, utilisée au sein des deux compagnies
étudiées dans notre mémoire.
Nous verrons au prochain chapitre comment chaque compagnie définit son appé-
tence au risque grâce à cet indicateur et l’utilise dans l’évaluation de son besoin
global de solvabilité.
8
Chapitre 2
2.1 Activités
Les contrats d’assurance emprunteurs sont souscrits par des mutuelles de la fonc-
1. Les noms ont été anonymisés. Les noms choisis reflètent la nature des produits commer-
cialisés par chaque compagnie. Éparuni commercialise des contrats d’ÉPARgne UNIquement
tandis que Prévemp intervient sur les périmètres de la PRÉVoyance collective et de l’assu-
rance EMPrunteur.
9
Segment Prévemp Éparuni
L’intégralité des investissements des deux compagnies se situe dans la zone Euro.
Ces investissements sont majoritairement portés vers l’obligataire avec un com-
1. Une annulation de ce traité peut être envisagée si la solvabilité de la compagnie est en
jeu.
10
plément en monétaire et une légère exposition en actions. Le tableau 2.2 présente
en détails pour chaque compagnie les expositions observées sur les marchés fi-
nanciers.
Obligations 86 % 94 %
Monétaire 11 % 0%
Action 2% 6%
Autre 1% 0%
Les risques liés aux activités des deux compagnies sont répartis en plusieurs ca-
tégories : risques financiers, risques de souscription en vie et en santé, risques
opérationnels et autres risques. Cette identification, fondée sur la formule stan-
dard Solvabilité 2, nous permettra de mettre en perspective les principaux risques
pour chaque compagnie et le poids qu’ils représentent dans le calcul du capital
réglementaire final.
Prévemp
Éparuni et Prévemp
Risques financiers
11
2.4.2 Risques de souscription en vie
Éparuni
Prévemp
Risques de souscription en vie Éparuni et Prévemp
Invalidité
Cessation
Dépenses
Révision
12
2.4.4 Risques opérationnels
Les risques opérationnels sont définis comme les risques de pertes résultant d’une
inadéquation ou d’une défaillance attribuable à des procédures, au personnel, à
des systèmes internes ou des événements extérieurs. Nous serons amenés dans le
cadre de ce mémoire à aborder un risque opérationnel structurant auquel doit
faire face Éparuni.
Prévemp définit son appétit au risque à travers le maintien d’un taux de cou-
verture supérieur à 110 % du SCR sur l’horizon du plan stratégique, même en
cas de réalisation d’aléas défavorables et combinés sur l’ensemble des principaux
facteurs de risques. Éparuni a quant à elle choisit d’utiliser quelque peu dif-
férement cet indicateur, et a défini son appétit au risque comme une variation
maximale du taux de couverture sur l’horizon du plan. Cette variation est fixée
à une baisse de 128 points de taux de couverture après un choc extrême. Elle a
également défini deux autres limites de risques :
• La limite d’actifs illiquide est fixée à 20 %
• La limite globale par émetteur est fixée à 350 K€ pour le risque de concen-
tration.
Nous ne retiendrons dans la suite, et notamment pour l’évaluation du BGS, que
l’appétit au risque directement lié au calcul du taux de couverture.
13
Chapitre 3
14
3.1 Les fonds propres économiques
Best Estimate
Le bilan économique inclut tous les actifs et passifs évalués selon les principes
de l’IFRS, à l’exception des actifs liés à des affaires nouvelles mais y compris les
passifs éventuels, mesurés avec une méthodologie market consistent. Les fonds
propres du bilan économique représentent l’excédent, en valeur de marché, des
actifs par rapport aux passifs. Ils n’incluent, par convention, que la valeur du
portefeuille, soit une vision partielle de la valeur de l’entreprise.
Nous décomposons dans la suite les différents éléments entrant dans le calcul des
fonds propres.
1. Comme souligné précédemment, seuls les fonds propres éligibles peuvent réellement ab-
sorber l’intégralité des pertes.
15
Fonds propres de base Les fonds propres de base sous Solvabilité 2 corres-
pondent aux fonds propres disponibles avant restrictions liées à la classification
(Tiering) et après limitation liée à la non disponibilité de certains éléments du
capital.
Les fonds propres de base sont classés sous trois niveaux (« Tier ») en application
de critères définis par la directive Solvabilité 2.
Actifs investis Le principe général est que tous les actifs doivent être évalués
à leur juste valeur dans le bilan économique Solvabilité 2.
Comme la plupart des actifs investis (actions, obligations, . . .) sont classés comme
« disponibles à la vente » et déjà évalués à leur juste valeur dans le bilan IFRS,
les ajustements nécessaires sont peu nombreux :
• Les biens immobiliers de placement, d’exploitation et destinés à la vente,
sont enregistrés à leur coût (après dépréciation) dans le bilan. Leur valeur
est donc ajustée à la juste valeur.
• Pour tous les autres actifs investis, y compris les prêts, qui ne seraient pas
enregistrés à la juste valeur, un ajustement doit être effectué.
16
Impôts différés sur les actifs et les passifs Tout élément du bilan Solva-
bilité 2 qui fait l’objet d’une valorisation différente des éléments pris en compte
dans la détermination du résultat fiscal génère la constatation d’un impôt différé.
La recouvrabilité des Impôts Différés à l’Actif (IDA) est ensuite vérifiée.
Le calcul des BEL (Vie/Santé) est basé sur la projection des flux de trésorerie
futurs. Les élèments projetés sont ceux qui constituent le bilan comptable de
l’entreprise en vision sociale et permettent de construire à chaque pas de temps,
et pour chacun des scénarios, un bilan et un résultat sur la partie engagements
techniques et actifs en représentation. Nous verrons que certaines particularités
de modélisation dépendront du périmètre considéré.
17
nistres/primes permet de prévoir à chaque pas de temps, en fonction de l’antici-
pation de chiffre d’affaires les sinistres pour chaque année de projection.
18
les frais sont projetés en fonction de clés d’activité (PM, CA) ou avec les
hypothèses d’inflation qui dépendent des scénarios stochastiques.
• Chargements sur primes
• Modélisation des actifs - les hypothèses financières intègrent :
— La valeur des actifs à la date du calcul
— Les scénarios stochastiques en risque neutre (sur 40 ou 60 ans) qui
sont élaborés à partir des données du marché (sauf dans des conditions
anormales de marché)
Frontières de contrat La frontière des contrats est cohérente avec les règles
Solvabilité 2 qui stipulent qu’aucune prime n’est projetée lorsque l’assureur a la
capacité unilatérale de résilier ou de majorer sans restriction les primes.
En pratique, aucune prime n’est projetée sur les périmètres des collectives (hors
assurance emprunteur) pour Prévemp et seules les primes périodiques sont
prises en compte sur l’épargne individuelle pour Éparuni. Les versements libres
sont exclus du modèle.
19
Ces scénarios économiques sont construits en utilisant un générateur de scénarios.
Sont modélisés de façon stochastique les actions, les obligations, les spreads de
crédit, les défauts de crédit, l’immobilier, le taux de change et l’inflation.
L’approche des deux compagnies pour établir les cibles de volatilité vise à s’ali-
gner avec la nature long terme des options et garanties incluses dans le portefeuille
au passif. Elle reflète la profondeur des marchés utilisée pour déduire les volatili-
tés implicites, ainsi que les anomalies sur les transactions qui pourraient résulter
occasionnellement de marchés étroits. Dans des conditions normales de marché,
les hypothèses de volatilités implicites des actions et des options de swap sont
déterminées à partir des données de place observables à la date du calcul. Il n’y
a pas de corrélations implicites de marché observables pour la valeur des actifs.
Les hypothèses utilisées sont basées sur des données historiques et des prévisions
pour le futur.
Les scénarios stochastiques sont fournis par l’entité Groupe de chaque filiale et
sont utilisés comme une donnée en entrée du modèle.
Nous avons défini l’ensemble des élèments nous permettant de calculer les fonds
propres économiques disponibles et éligibles (après tiering) pour la couverture du
capital réglementaire de solvabilité. Nous définissons ce dernier dans la section
suivante.
20
3.2 Le capital économique Solvabilité 2
Dans le cadre de notre mémoire, nous nous intéresserons non seulement à l’ap-
proche monopériodique préconisée par la directive (horizon d’un an) mais égale-
ment à l’approche multipériodique dans le cadre de l’ORSA. Les méthodologies
nous permettant de répondre à la première approche peuvent être séparées en
deux groupes : Formule Standard (FS) et Modèle Interne. Les deux compagnies
étudiées utilisant la Formule Standard pour le calcul de leur capital réglemen-
taire de solvabilité, nous détaillerons dans la suite uniquement cette méthode.
Les méthodes dites « Modèle Interne » sont elles décrites en annexe B.
Le calcul de la formule standard est basé sur une approche modulaire. Le SCR
de base couvre les catégories de risque majeures suivantes :
• Risque de marché
• Risque de contrepartie
• Risque Vie
• Risque Santé
• Intangibles
Les premières catégories de risque sont agrégées via une matrice de corrélation,
puis le risque sur les intangibles est ajouté. Les risques opérationnels et des
ajustements sont ensuite pris en considération. La figure 3.2 présente une vision
de l’ensemble des risques considérés par la formule standard.
21
SCR
Taux
Mortalité Santé SLT
d’intérêts
Longévité Santé
Actions
Non SLT
Spread Cessation
Change Dépenses
Concentration Révision
Catastrophe
Les risques sur taux d’intérêt, actions, immobilier et change sont calculés via
une approche par scénario, alors que l’estimation des risques de spread et de
concentration provient d’un modèle factoriel. L’agrégation des risques de marché
est basée sur une matrice de corrélation.
22
3.2.3 Risques Vie
Le SCR Vie pour chacun des risques est calculé par différence entre les FP
économiques et les FP après choc, brut d’impôt et de marge pour risque. Les
hypothèses de choc correspondent aux 99, 5ème quantile de la distribution de
risque. Cette différence de fonds propres est égale à l’évolution du BEL net des
instruments d’atténuation du risque, c’est-à-dire net des évolutions des actifs de
réassurance et des instruments de titrisation si la valeur de ces instruments est
impactée par les risques.
3.2.4 Intangibles
Le SCR sur les intangibles est évalué à 80 % du montant des intangibles pris en
compte dans le calcul des fonds propres pour Éparuni. Prévemp n’a pas de
risque lié à des immobilisations incorporelles.
Le risque opérationnel est calculé via une formule factorielle simple basée sur les
primes acquises brutes, les provisions techniques brutes, ainsi que les dépenses
annuelles pour les UC. Il découle du maximum entre un calcul lié aux primes et
un calcul lié aux provisions. Un plafond de 30 % du SCR de base est appliqué.
Pour finir, un montant dépendant des dépenses annuelles pour les contrats en
UC est ajouté.
23
prenant en compte des décisions de gestion réalistes d’imputation et de distribu-
tion, intégrant notamment les contraintes réglementaires et contractuelles, ainsi
que les pratiques actuelles.
Les cinq premières catégories de risque (marché, contrepartie, vie, santé, IARD)
sont agrégées via une matrice de corrélation, puis le risque sur les intangibles
est ajouté afin d’obtenir le SCR de base (BSCR pour Basic Solvency Capital
Requirement).
Marché 100 % 25 % 25 % 25 % 25 %
Contrepartie 25 % 100 % 25 % 25 % 50 %
Vie 25 % 25 % 100 % 25 % 0%
Santé 25 % 25 % 25 % 100 % 0%
Non-Vie 25 % 50 % 0% 0% 100 %
1. En pratique, les alternatives à l’approche SdS ne sont pas nécessairement utilisées pour
le calcul du SCR en projetant les FP sur une durée d’un an. Un RP peut également être calibré
sur des chocs instantanées en t+ 0 permettant de calculer un SCR en t0 et non en t1 .
+
24
du capital réglementaire, est évalué sur un horizon supérieur à un an. En effet,
l’ORSA implique l’adoption d’une approche multi-périodique et un choix perti-
nent concernant l’horizon considéré. Cet horizon correspond le plus souvent à la
durée du plan stratégique.
A1 F P1 Bilan en 2
BE1 A2 F P2 Bilan en T
BE2 AT F PT
BET
Cette approche, schématisée dans la figure 3.3, se base sur la méthode SdS avec
quelques adaptations :
• Simulations primaires en monde réel sur l’horizon T du plan
• Estimation des BE pour chaque simulation primaire et chaque date inter-
médiaire à travers des simulations secondaires risque-neutre ou l’utilisa-
tion des méthodes alternatives (portefeuilles répliquants, approches para-
métriques)
1. Pour nos deux compagnies, l’horizon du plan stratégique est fixé à cinq années.
2. Approche détaillée en annexe B.
25
• Construction d’un bilan économique pour chaque simulation primaire et
chaque date t entre 0 et T
Cette approche permet donc d’obtenir une distribution des fonds propres à
chaque horizon du plan stratégique. Elle permet de définir avec justesse le ni-
veau de fonds propres requis afin de respecter l’appétence au risque fixée par la
compagnie d’assurance. Cette appétence doit être néanmoins définie à travers la
notion de ruine économique, peu utilisée en pratique.
Dans cette alternative, nous ne nous intéressons plus à l’évènement de ruine éco-
nomique mais à la non-couverture du SCR ou d’un pourcentage (>100 %) du
SCR. En complément de l’approche précédente, nous calculons à chaque pas de
temps en plus du BE, un SCR en utilisant les différentes méthodologies intro-
duites section 3.1. Cette approche, présentée en figure 3.4, permet d’obtenir la
distribution des SCR et des fonds propres à chaque horizon du plan stratégique.
Les compagnies dont l’évaluation du BGS fait appel à l’indicateur de taux de
couverture privilégieront cette approche à celle qui précède.
Bilan en t+
A t+ F P t+
BEt+
Simulations
« primaire
Simulations « primaires secon-
primaire »
daires » ou chocs de la formule
standard
Bilan en t+
Bilan en t A t+ F P t+
At F Pt BEt+
BEt
n1
latio
Bilan en 0 simu
simulation i
A0 F P0
simulatio
BE0 nP
26
3.3.3 SCR à T années, multi-déterministe
Bilan en 1+ ou en 2 Bilan en T + ou en T + 1
Bilan en 0 A1+ F P1+ Bilan en 0 AT + F PT +
A0 F P0 BE1+ A0 F P0 BET +
BE0 BE0
L’approche schématisée en figure 3.5 permet d’obtenir une chronique des SCR
et des fonds propres à chaque horizon du plan stratégique sur les scénarios de
stress déterministes selectionnés. Le tableau 3.2 compare les charges de calcul
correspondant à chaque approche.
Approche 1 Approche 2 Approche 3
Probabilité de ruine à T SCR à T années -
SCR à T années
années multi-déterministe
Nous avons dit plus haut que l’approche multi-déterministe SCR à T années
servait de base théorique aux modèles utilisés par les deux compagnies. Cette ap-
27
proche est en effet appliquée de manière stricte, mais uniquement au niveau du
Groupe pour chaque filiale, que ce soit avec l’utilisation de la formule standard re-
visitée (Groupe Prévemp) ou les portefeuilles répliquants (Groupe Éparuni).
L’approche initiale suppose une projection primaire déterministe suivie d’une
projection secondaire stochastique. Au sein des filiales, une approximation est
utilisée en remplacement de la projection secondaire stochastique. Cette appli-
cation simplifiée de l’approche multi-déterministe s’explique par des raisons de
proportionnalité, Prévemp et Éparuni représentant respectivement 1% et 2%
des provisions techniques au niveau de l’entité Groupe, et se matérialise différe-
ment en fonction de la compagnie.
Éparuni utilise son propre modèle pour la projection des fonds propres mais
récupère les facteurs d’évolution des différents sous-module du capital régle-
mentaire de la part du Groupe. Ces facteurs d’évolution sont calculés grâce
aux portefeuilles répliquants et en prenant en compte des hypothèses telles que
l’évolution des marchés financiers, les expositions aux différents risques (alloca-
tion/désallocation), ou encore la vision du management en terme de limite de
risque. Ces facteurs bien qu’ils soient calculés au niveau Groupe, par la simila-
rité des contrats en portefeuille entre le Groupe et la filiale, sont directement
appliqués par cette dernière pour la projection du SCR global.
L’hypothèse principale sur laquelle est fondée l’intégralité des simplifications sup-
pose une linéarité des composantes projetées du taux de couverture et les risques
sous-jacent. Dans l’approche multi-déterministe simplifiée, les filiales influeront
donc principalement à travers la vision stratégique du business, celle-ci étant à
leur main, et dans une moindre mesure sur les scénarios adverses ayant trait au
business plan. Les risques adverses en lien avec l’évolution des marchés financiers
étant transverses à toutes les filiales, les paramètres d’évolutions de ces risques
sont fixés par le Groupe.
28
Chapitre 4
29
ne pose aucune difficulté en t0 . Elle sert néanmoins, comme nous le verrons dans
la suite, à comprendre les modèles de projection du BGS implémentés par les
deux compagnies. La figure 4.1 présente l’ensemble des composants entrant dans
le calcul du ratio de solvabilité. Ces élèments sont présentés séparément dans la
suite avec un tableau récapitulatif sur l’utilisation que fait chaque compagnie de
ces élèments.
Fonds propres IFRS (F P0,IF RS )
Valeur du portefeuille (V IF0 )
F P0
marge pour risque (RM0 )
Ajustements
SCR Taux d’intérêt (SCR0,ir )
F P0
RS0 =
SCR Actions (SCR0,equity )
SCR0
. . .
SCR Mortalité (SCR0,mortality )
SCR0
SCR Longevité (SCR0,longevity )
...
SCR Intangibles (SCR0,intangibles )
SCR Opérationnel (SCR0,ope )
Les deux compagnies utilisent la formule standard pour le calcul du capital ré-
glementaire. Les risques importants ont été introduits au chapitre 2. Nous pré-
1. Value Of Inforce : correspond à la richesse apportée par les contrats en portefeuille et les
affaires nouvelles.
30
sentons ici les valeurs calculées pour l’année d’initialisation du plan stratégique.
Le tableau 4.3 présente les taux de couvertures obtenus pour l’année initial de
projection.
L’appétence au risque est respectée pour les deux compagnies. Le BGS pour
Prévemp est défini avec 110 % du SCR alors que celui d’Éparuni est fixé à 250
% du SCR. En prenant en compte ces seuils, les fonds propres actuels de chaque
compagnie couvrent leur besoin global de solvabilité instantané. À la suite de la
projection, le BGS final sera égal au montant du BGS le plus élévé observé sur
l’ensemble des scénarios et pas de temps considérés. Le surplus/deficit sera alors
calculé par différence avec les fonds propres initiaux.
31
4.1.4 Application des scénarios de stress ORSA
Dans le cadre de l’ORSA, plusieurs scénarios de stress sont évalués afin d’estimer
leurs impacts sur la solvabilité de la compagnie. Ces scénarios 1 , propres à chaque
compagnie, sont appliqués quelque peu différement.
Nous verrons dans la section qui lui est dédiée qu’Éparuni évalue également
l’impact de chocs instantanés sur le taux de couverture. Néanmoins, ces chocs ne
sont pas embarqués directement dans les scénarios ORSA et font l’objet d’ana-
lyses spécifiques.
4.2 Prévemp
32
4.2.1 Projection des fonds propres de base
Le tableau 4.4 indique pour chaque variable si celle-ci est recalculée ou est issue
d’une donnée utilisateur tout au long de la projection.
33
Comme introduit dans la section 4.1.4 dédiée à l’application des scénarios de
chocs ORSA, la perte opérationnelle est fixée à 30% du capital réglementaire du
risque opérationnel. Cette perte est ensuite ajustée avec l’évolution des provisions
mathématiques au moment de l’évalution. L’évolution de la PM fait partie du
plan stratégique et est fixée en même temps que l’évolution du chiffre d’affaires.
Fonds Propres IFRS (F PIF RS ) Les fonds propres IFRS sont construits à
partir du bilan social de l’entreprise. Ils sont facilement détérminés en t0 , mais
nécessitent l’ajout d’élèments complémentaires dans le cadre Solvabilité 2. Les
élèments nécessaires au calcul et leurs définitions ont été introduits prédécem-
ment. Le modèle de projection définit les fonds propres IFRS comme suit à chaque
pas de temps :
Les fonds propres IFRS représentent un socle important pour le calcul des fonds
propres de base. A ce socle, viennent s’ajouter les plus ou moins values latentes,
les dividendes de l’année et les impôts différés non recouvrables. Ces élèments
sont définis dans la suite.
P M V Lt = M Vt − BVt (4.3)
Cette variable permet de capter l’effet des marchés financiers sur les fonds propres
de base. Les actifs qui composent les fonds propres de base sont projetés ligne à
ligne à travers l’outil Excel et à chaque horizon du plan sont calculées les valeurs
de marché et les valeurs comptables. Ces deux élèments permettent de déduire le
montant de plus ou moins values latentes impactant les fonds propres de base. Il
est à noter que les chocs ORSA sont également pris en compte faisant par exemple
baisser les fonds propres de base à travers l’augmentation de moins-value ou la
diminution de plus-value.
Impôts Différés Nets (IDNt ) Le bilan prudentiel est basé sur des valeurs
de marché alors que les impôts sont calculés à partir des comptes sociaux. Les
écarts d’évaluation enregistrés dans le bilan se traduiront pour l’entreprise par
des suppléments ou des déductions d’impôts dans l’avenir. Ces suppléments ou
déductions sont à prendre en compte dans le bilan prudentiel sous forme d’im-
pôts différés. Par exemple, pour les actifs en plus-values latentes, il convient de
comptabiliser un flux d’impôt futur correspondant à la taxation que l’entreprise
subira au moment de la réalisation de la plus-value. A l’inverse, lorsque le pas-
34
sage des comptes actuels au bilan prudentiel conduit à la diminution de la valeur
d’un actif, cette diminution peut être atténuée par l’évaluation d’impôts différés
actifs (IDAt ). Toutefois, il convient de vérifier que les impôts différés actifs nets
d’impôts différés passifs (IDPt ) sont effectivement recouvrables. L’entreprise doit
ainsi démontrer qu’elle serait en mesure de dégager des bénéfices lui permettant
d’imputer ces crédits d’impôts futurs à la charge fiscale associée auxdits béné-
fices 1 .
−IDPV IF,t )
Impôts différés non recouvrables (IDN Rt ) Les impôts différés non recou-
vrables correspondent au surplus constaté lors du dépassement du seuil maximal
fixé pour les impôts différés à l’actif. La variable IDN Rt représente ce surplus
non recouvrable et est définie comme suit :
35
Avec :
• F PIF RS,t les fonds propres IFRS en t
• P M V Lt les plus ou moins values latentes
• Dt les dividendes
• IDN Rt les impôts différés non recouvrables
Comme expliqué en introduction, le modèle de Prévemp projette les fonds
propres avant tiering. Pour l’application du tiering, il est convenu que les im-
pôts différés appartiennent au troisième tiers. Les fonds propres de base pour
chaque tiers sont définis comme suit :
F P bT 1,t = F P bt − IDNt
(4.8)
F P bT 3,t = IDNt
Avec :
• F P bT n,t les fonds propres de base pour le tiers n
• IDNt les impôts différés nets
Alors que l’impact volume est identique aux deux indicateurs, les impacts fi-
nanciers sont modélisés différement pour la VIF et le SCR. Nous détaillons plus
loin les spécificités pour chaque indicateur. Avant d’aborder le calcul de l’impact
volume, notons que les impacts financiers sont tous basés sur l’évolution d’un ou
plusieurs drivers. Le tableau 4.5 présente le driver utilisé pour chaque élèment
projeté.
1. Nous entendons par indicateur indifférement VIF et SCR.
36
Elément projeté Driver
Cet impact est combiné à posteriori avec l’ensemble des impacts financiers pré-
sentés dans la suite.
Comme l’indique le tableau 4.5, l’impact financier VIF est déterminé par l’évo-
lution de la courbe des taux, l’écartement des spreads corporate ou govies ou
encore l’évolution de l’indice action. Nous rappelons l’approximation générale
(4.9) utilisée 1 :
V IFt = V IFt0 × Iφ,t × ICA,t
37
Les différents impacts sont déterminés séparément et indépendamment les uns
des autres. Cela a pour conséquence la non-prise en compte de l’effet de corréla-
tion entre les différents drivers.
t0 t
En utilisant l’équation 4.13, la VIF après impact est obtenue comme suit :
50 2300
V IFt = 100 + × −1
49% 2100 (4.14)
= 109, 7
38
Driver Taux Selon le niveau des taux en t, la V IFt est obtenue par interpo-
lation entre le niveau des taux en t et le niveau des taux en t choqué à la hausse
ou à la baisse. L’hypothèse de linéarité est reprise pour l’effet du risque taux sur
la VIF. L’équation 4.15 décrit le principe de l’impact taux sur la VIF.
rt + rt0
V IFt = V IFt0 × × (−SCRt0 ) (4.15)
rchoc,t0 + rt0
Le modèle effectue une interpolation linéaire entre les points connus, qui se com-
posent de la VIF dans le scénario central (Base Case), et selon le cas, de la VIF
issue du choc « Hausse des taux » ou celle issue du choc « Baisse des taux ».
Le choc est appliqué au stock des actifs en ligne à ligne et dépend de la notation
et de la duration de chaque actif. Le modèle détermine d’abord le niveau du
39
spread implicite du SCRspread de référence :
SCR actions L’évolution du SCR action est basée sur celle du choc action y
compris dampener et sur l’évolution de l’indice action.
40
Le driver du risque est alors déduit comme suit :
Choct Indicet
Drivert = × (4.22)
Choct0 Indicet0
t0 t
Le SCR après impact est déduit comme suit en utilisant l’équation 4.21 :
34% 2300
SCRt = 100 × ×
49% 2100 (4.23)
= 76
SCR taux d’intérêts Le principe diffère légèrement des autres SCR. Au lieu
d’appliquer une variation directe sur le SCR, l’idée est de recréer une VIF centrale
et une VIF choquée (hors effet volume) puis d’en déduire par différence un SCR
approximé. Selon le niveau des taux en t, la V IFt est obtenue par prorata entre
le niveau des taux en t et le niveau des taux en t choqué à la hausse ou à la
baisse des taux.
41
Le principe de l’approximation du SCRspread est comme suit :
∆spread,t
SCRt = SCRt0 × (4.26)
ChocSpread Implicit,t0
SCR Vie et SCR Santé Pour les riques vie et santé, les sous-modules sont
uniquement impactés par l’effet volume. Nous présentons au chapitre 5 les diffé-
rents plans stratégiques envisagés avec les effets volumes correspondants.
Le modèle calcule à chaque horizon du plan le SCR hors marché afin d’appliquer
son évolution à la marge pour risque. Le modèle n’applique pas d’effet volume
supplémentaire car cet effet est déjà pris en compte dans l’évolution de chaque
sous-module du SCR.
4.2.3 Tiering
La projection se fait donc d’abord sans tiering en projetant toutes les compo-
santes et puis le tiering permet d’obtenir les fonds propres éligibles à la couverture
du capital réglementaire.
Avant le tiering, les fonds propres éligibles à la couverture du SCR sont la somme
des fonds propres de base sous Solvabilité 2, de la VIF et de la marge pour risque.
42
La VIF et la marge pour risque font partie du Tiers 1 :
Avec :
• F P bk,t : les fonds propres de base pour le tier k (1, 2 ou 3) en t
• DSk,t : les dettes subordonnées pour le tier k en t
• V IFt : la Value of Inforce en t
• RMt : la marge pour risque en t
Prévemp n’ayant pas de dettes subordonnées et de fonds propres catégorisés en
Tiers 2, l’équation 4.28 peut se réécrire :
Nous avons présenté dans les sections 4.2.1 et 4.2.2 les mécanismes permettant de
projeter respectivement les FP et le capital réglementaire et puis par déduction le
ratio de solvabilité, en partant d’hypothèses d’évolutions données. Ces hypothèses
sont explicitées dans les prochaines sections. Les scénarios présentés comprennent
l’évolution des marchés financiers sur l’horizon du plan stratégique, des scénarios
de stress financiers et techniques ainsi que différentes perpsectives d’évolution en
terme de stratégie commerciale.
Le scénario central des marchés financiers est fondé sur les hypothèses fournies
par le Groupe.
43
3,5 %
3%
2,5 %
2%
1,5 %
1%
0,5 %
0%
−0,5 %
0 5 10 15 20 25 30
2019 2020 2021 2022 2023 2024
Sur le marché actions, il a été calibré une progression à rythme modéré en Europe
avec comme indice référentiel le DJ Eurostoxx. La figure 4.3 présente l’évolution
de cet indice.
5000
4800
4600
4431
4400 4274
4200
4122
4000
3835 3976
3800
3699
3600
2019 2020 2021 2022 2023 2024
Figure 4.3 – Projection de l’indice DJ Eurostoxx
Les spreads des obligations souveraines et des obligations d’entreprises ont été
44
Variation 2019 2020 2021 2022 2023 2024
100 bps
80 bps
60 bps
FRA10Y
ESP10Y
ITA10Y
40 bps IRL10Y
FRA5Y
ESP5Y
20 bps ITA5Y
IRL5Y
0 bps
−20 bps
La figure 4.5 présente l’évolution des spreads corporate. On note une augmen-
tation commune de l’ensemble des notations en début de projection puis une
stagnation jusqu’à la fin de l’horizon du plan.
Obligation 86 %
Monétaire 11 %
Action 2%
Diversification 1%
45
400 bps
350 bps
300 bps
250 bps
AAA
AA
200 bps A
BBB
BB
150 bps
100 bps
50 bps
0 bps
2019 2020 2021 2022 2023 2024
Figure 4.5 – Projection des spreads corporates
Stress financier
Les stress financiers sont supposés comme étant corrélés et sous-tendent une
dégradation conjointe des conditions de marché. Les différents facteurs de risques
considérés prennent en compte des risques qui ne sont pas présents dans la for-
mule standard mais qui ont été identifiés par le groupe (spread souverain par
exemple).
Stress techniques
Les stress techniques ORSA sont appliqués uniquement sur la VIF, au titre
46
de l’ensemble des facteurs de risques techniques pris en compte dans la formule
standard. L’ensemble des impacts VIF sous modulaires sont ensuite agrégés selon
les corrélations de la formule standard afin d’obtenir l’impact global sur la VIF.
Actions de management
Par le passé, une modification de la part de la coassurance sur le périmètre
de l’assurance des emprunteurs a été opérée. Cette action a permis d’augmenter
le ratio de solvabilité de la filiale. Une action similaire pourrait être envisagée
à nouveau dans le cadre des scénarios dégagés. Toutefois, aucune n’est pour le
moment à l’étude.
Sur la base des évolutions financières présentées dans les sections précédentes
et qui représentent des facteurs de risques exogènes, la compagnie souhaite éva-
luer plusieurs scénarios de développement de son activité et de déterminer quel
est le meilleur scénario pour augmenter sa solvabilité. Le portefeuille de Pré-
vemp comprend plusieurs contrats de prévoyence collective dont le terme arrive
à échéance et dont le renouvellement (ou pas) est un facteur déterminant dans
le maintien du profil de risque de la compagnie. Le chiffre d’affaires sur le péri-
mètre de l’assurance emprunteur est supposé constant. La projection du chiffre
d’affaires dans le scénario central est présenté au tableau 4.11, celle des scénarios
alternatifs est présentée au chapitre 5.
4.3 Éparuni
47
par le Groupe des facteurs d’évolution pour chaque sous-module de risque comme
nous le verrons dans la section 4.3.2.
La projection des fonds propres de base est régie par la formule de récurrence
suivante :
48
qui sont modélisés à travers Rt,N B . Nous retrouvons la variable Rt dans le calcul
de la VIF, par exemple en t0 1 :
X
V IF0 = Rt × δt
t>0
Rt,N B Éparuni différencie la richesse apportée par les affaires nouvelles (Rt,N B )
et celle liée aux contrats en portefeuilles (Rt ). Les affaires nouvelles comprennent
uniquement les nouveaux versements. Avec ces élèments, nous obtenons le résul-
tat de première année R1,N B et la valeur actualisée des résultats au delà de la
première année V IFt+1,N B = i>t+1 Ri,N B × δi . Le premier intervient dans le
P
calcul des fonds propres de base et le dernier dans le calcul de la VIF. En appli-
quant l’évolution de la collecte à ces deux élèments, nous projetons les résultats
et VAN 2 de résultats liées aux affaires nouvelles :
CAt
∆CA,t = (4.32)
CAt−1
Le modèle suppose le maintien d’une rentabilité similaire entre affaires en por-
tefeuille et affaires nouvelles.
Iφ,F P,t Cette variable regroupe l’ensemble des effets financiers de la période t
impactant les fonds propres de base. Les effets financiers comprennent l’évolution
des taux swap, du niveau des spreads, de l’indice immobilier et de l’indice des
actions. À l’aide de sensibilités calculées en amont à l’image des chocs de la
formule standard, le modèle établit une correspondance entre une variation de
référence et un niveau de perte/gain sur les fonds propres de base 3 . Le tableau
4.12 présente pour chaque choc l’impact financier en volume et en pourcentage.
49
Sensibilités FP Base ∆
Avec :
• Iφ,V IF,t les impacts financiers sur la VIF en t
Comme introduit plus haut, Éparuni utilise une mécanique similaire entre la
projection de la VIF et celle des fonds propres de base. Le résultat de l’année t
est déduit au préalable de la VIF car intégré par ailleurs aux fonds propres de
bases. En ce qui concerne la VIF issue des affaires nouvelles, elle est calculée en
appliquant l’évolution du CA à la VIF de référence. Cette évolution, présentée au
tableau 4.13, correspond au rapport de la collecte entre deux années consécutives.
2018 100 %
2019 95 %
2020 95 %
2021 95 %
2022 95 %
2023 0%
50
Les impacts financiers Iφ,V IF,t sont calculés de manière identique à ceux des fonds
propres de base. Le tableau 4.14 présente les sensiblités calculées sur la VIF
pour la date de référence t0 . Deux adaptations ont été faites par rapport à la
projection des fonds propres de base. La première concerne les sensibilités qui sont
appliquées en absolu (montant) et non en pourcentage. Ceci est dû à un montant
faible de VIF (-1,2 M€). La deuxième concerne le nombre d’impacts financiers
comptabilisés. Les sources de richesse du portefeuille étant plus diversifiées que les
actifs que composent les fonds propres de base, les aléas financiers sont légèrement
plus nombreux. En plus des risques de base (taux swap, spread, immobilier et
action), le modèle évalue également la volatilité des taux, des actions ainsi que
l’ajustement de volatilité.
Sensibilités VIF ∆
En ce qui concerne la marge pour risque, et comme nous le verrons plus loin avec
le SCR, Éparuni récupère les facteurs d’évolution calculés par le Groupe sur un
fonds 1 similaire au portefeuille d’Éparuni. Ces facteurs d’évolution sont alors
appliqués directement à la marge pour risque de référence.
51
• l’évolution des conditions financières (noté ∆φ )
• l’évolution de l’exposition (noté ∆ALM )
Les facteurs d’évolution du risque et des conditions financières sont fournies par
le Groupe tandis que l’exposition sur les marchés reste déterminée par Éparuni.
L’évolution du risque fournie par le Groupe est obtenue grâce à l’utilisation des
portefeuilles répliquants (voir annexe B.4). Les facteurs d’évolution du risque
sont produits à l’aide des étapes suivantes :
• Calibration d’un portefeuille répliquant le BE sur un ensemble de contrats
au niveau Groupe
• Simulation de 11000 trajectoires sur l’horizon du plan stratégique (5 an-
nées)
• Calcul pour chaque classe d’actif et à chaque pas de temps du quantile 99.5
• Déduction des facteurs d’évolution pour chaque risque en rapportant le
niveau du quantile observé en t au quantile 99.5 calculé en t0 (SCR initial
pour le risque considéré)
Le portefeuille répliquant est calibré au niveau du Groupe et sur un portefeuille
d’assurance vie. Les garanties et les produits étant représentatifs du portefeuille
d’Éparuni les facteurs d’évolution pour chaque risque sont donc utilisés tels
quels.
52
4.3.2.3 Évolution de l’exposition
Allocations,t
∆ALM,s,t = (4.36)
Allocations,0
Avec :
• Allocations,t l’allocation cible pour la période t et la classe d’actif s
• Allocations,0 l’allocation initiale pour la classe d’actif s
L’allocation cible émane de la direction des investissements et se présente sous
la forme d’une chronique par classe d’actif donnant pour chaque période de pro-
jection la proprotion à atteindre. Notons toutefois qu’aucune classe d’actif n’est
introduite durant la projection et seules les proportions des différentes classes
initialement présentes varient.
Une fois l’ensemble des sous-modules projetés, nous utilisons la matrice de cor-
rélation afin d’obtenir le capital réglementaire final projeté.
Comme pour Prévemp nous présentons dans cette section l’ensemble des hy-
pothèses utilisées dans le modèle de projection. Une spécificité liée au porte-
feuille d’Éparuni comprend l’évaluation d’un risque opérationnel non compta-
bilisé dans la formule standard.
53
concerne un risque opérationnel que l’on spécifie en section 4.3.3.3. Comme pour
Prévemp, nous abordons les hypothèses financières en scénario central, les scé-
narios de stress financiers et techniques, les perspectives de développements et
enfin les scénarios de stress complémentaires appelés « scénarios transverses ».
Actif Éparuni
Obligations 94 %
Monétaire 0%
Action 6%
Autre 0%
Nous présentons ci-dessous l’ensemble des impacts appliqués aux hypothèses fi-
nancières du scénario central. En plus de ce dernier, deux scénarios supplémen-
taires sont définis :
1. Hausse des taux
2. Baisse des taux
La hausse et la baisse des taux correspondent comme le nom l’indique à une
augmentation et à une baisse des taux constatés sur les marchés financiers. Les
chocs appliqués aux risques actions et immobiliers seront néanmoins communs à
ces deux scénarios. L’objectif est d’avoir un scénario de stress de base et d’évaluer
54
l’évolution du taux de couverture en cas de remontée des taux ou de leur maintien
à un bas niveau.
Taux Swap La figure 4.6 met en perspective les taux swap pour les trois
scénarios définis ci-dessus.
3,5 % 3,35%
3,2%
2,92%
3% 2,77%
2,65%
2,5 %
2%
1,5 %
1,21% 1,21%
1% 0,82%
0,9%
0,45%
0,5 % 0,35%
0,17% 0,39% 0,37%
0,29% 0,27%
0%
2018 2019 2020 2021 2022 2023
Central Hausse des taux Baisse des taux
Spread La figure 4.7 met en perspective le niveau des spreads par scénario.
Actions Comme expliqué plus haut, les scénarios stressés pour l’indice action
sont identiques pour les scénarios hausse et baisse des taux. Ils sont présentés
dans la figure 4.8.
Immobilier La figure 4.9 présente les scénarios stressés pour l’indice immobi-
lier.
55
80 bps
75
70 70
70 bps 68
65
67
60
60 bps
55
50
50 bps
40 bps 42
31
30 bps
25 25
24
20 bps
18 18
10 bps
0% −1,6%
−6,5%
−10 %
−20 %
−30 %
−36,1%
−40 %
2018 2019 2020 2021 2022 2023
Central Hausse/Baisse des taux
56
5%
4,05% 4,05% 4,05% 4,05%
5% 3%
0%
−5% −5% −5%
−5 %
−10%
−10 %
−15 %
−20 %
−25%
−25 %
aléa a deux résultats potentiels comme impact : la filiale est recapitalisée et/ou
absorbée au sein de l’entité mère.
57
Type taux garanti Clôture Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3
Crise financière combinée avec une hausse des rachats Ce premier scé-
nario comprend une hausse des rachats (rachats massifs +22 % et hausse des
rachats structurels +22 %) et d’arbitrage vers les comptes à capital garanti. Ceci
58
est combiné à une baisse des taux de 50 bps, une forte baisse des actions, de
l’immobilier (baisse allant de -10 % à -30 %) ainsi qu’à une hausse significative
des spreads de 150 bps.
59
Chapitre 5
Applications
5.1 Prévemp
Avant d’aborder la projection des taux de couverture sur l’horizon du plan, nous
rappelons au tableau 5.1 les données de l’année de référence. Cette image de la
solvabilité représente le point de départ dans le scénario central.
Poste t0
60
Afin de mieux comprendre les variations constatées lors de la projection des taux
de couverture, nous décomposons la base de départ présentée au tableau 5.1.
Nous commencons par le SCR et ses sous-modules présentés en figure 5.1. Nous
retrouvons pour chaque risque le montant du capital requis ainsi que sa propor-
tion par rapport au SCR final 1 .
50,7 100 %
Change Catastrophe
0,1 0% 3 6%
Concentration
1,5 3%
Le SCR de Prévemp est principalement porté par les modules santé (75 %),
marché (21 %) et vie (11 %). Les sous-modules invalidité ainsi que celui des
primes et réserves expliquent l’intégralité de l’impact du module santé. Côté
marché, l’exposition majoritaire sur les obligations expliquent l’importance du
choc spread qui représente 85 % du SCR marché.
Le tableau 5.2 présente la décomposition pour les fonds propres. Notons l’im-
1. Nous entendons par « SCR final » le capital réglementaire de solvabilité après application
de la matrice de corrélation ainsi que l’ajout du SCR opérationnel et des ajustements liés aux
impôts différés ou à l’absorption des provisions techniques.
61
portance des fonds propres de base et des PMVL dans la couverture du capital
réglementaire.
Total 92 410 k€
Poste t0 t1 t3 t5 t5 − t0
62
Le tableau 5.5 détaille les facteurs d’évolution par périmètre en distinguant les
effets volumes et les effets financiers. Nous rappelons que les hypothèses de dé-
veloppements dans le scénario central, abordées en section 4.2.4.3, impliquent
un chiffre d’affaires constant sur le périmètre emprunteur et une augmentation
progressive de la collecte sur celui de la prévoyance collective.
t1 t3 t5
Périmètre t0 t0 t0
L’impact VIF sur l’horizon du plan (+6 M€) provient premièrement de l’effet
volume du périmètre prévoyance collective (+3 M€ 1 ) et de l’effet bénéfique des
marchés financiers. Bien qu’il y ait eu une légère diminution des actifs en début
de projection, la remontée des taux (+219 bps en cumulé en t5 par rapport à t0 )
apporte un impact positif de 2 M€. La composition des deux effets permet un
gain complémentaire d’un million d’euros.
Le tableau 5.6 présente les sources d’évolution des fonds propres de base. Les
deux principaux sont le résultat projeté 2 et les plus ou moins values latentes.
Ces deux grandeurs expliquent 91 % de l’impact final constaté.
Poste t1 − t0 t3 − t1 t5 − t3 total
Pour rappel, la chronique des résultats projetés provient des calculs Solvabilité
2 effectués au cours de l’exercice de clôture pour l’évaluation du Best Estimate.
Étant une donnée en entrée du modèle, nous pouvons constater qu’elle participe
fortement à l’obtention d’une évolution favorable du taux de couverture.
1. Le chiffre d’affaires du périmètre prévoyance collective en t0 étant de 10,7 M€, et l’effet
volume en t5 étant de 128 % (cf. tableau 5.5), nous déduisons l’impact avec +28 % × 10,7 M€
= 3 M€.
2. Pour rappel, la chronique de résultat projeté correspond aux résultats projetés dans le
scénario central au moment des calculs Solvabilité 2.
63
Nous renviendrons dans la suite sur l’importance d’évaluer la sensibilité du mo-
dèle aux données ayant un grand impact sur les taux de couverture projetés, la
chronique des résultats faisant partie de ces données.
Contrairement aux FP, le capital réglementaire évolue très peu (+5 M€ versus
+21 M€). Le tableau 5.7 détaille l’évolution du capital requis pour chaque sous-
module de la formule standard. L’impact global (+4,6 M€) est porté par le
sous-module Santé (+5,4 M€) avec notamment l’effet volume sur le périmètre de
la prévoyance collective - également abordé pour l’évolution des fonds propres -
compensée par une baisse du sous-module Marché.
64
Poste t0 t1 t3 t5 t5 − t0
La figure 5.2 présente les résultats de la projection des taux de couverture pour les
scénarios de stress ORSA avec une hausse et une baisse des taux. Nous rappelons
que les deux scénarios, présentés au tableau 4.10 page 46, embarquent également
des chocs sur les indices actions et immobiliers.
205%
196%
200 %
182% 182%
162%
153%
150 % 139% 138% 153%
148%
134% 135%
Seuil d’appétence
100 %
50 %
0%
2019 2020 2021 2022 2023 2024
Scénario central Baisse des taux Hausse des taux
65
sensibilite à la baisse des taux. Malgré les impacts en début de projection, les
taux de couvertures s’améliorent progressivement. La chronique des résultats «
non choquée » explique en grande partie cette évolution. L’appétence au risque
est ainsi respectée sur l’ensemble des scénarios considérés.
Poste t0 t1 t3 t5
Scénario t0 t1 t2 t3 t4 t5
Quelque soit le scénario considéré, l’appétence au risque est bien vérifiée. L’évo-
lution du taux de couverture est néanmoins contre intuitive car l’augmentation
66
252% 248%
250 %
205% 205%
196%
200 % 182% 182%
190% 190%
177%
150 %
Seuil d’appétence
100 %
50 %
0%
2019 2020 2021 2022 2023 2024
CA Central Baisse du CA Hausse du CA
Fonds Propres 92 410 k€ 97 249 k€ 103 012 k€ 115 906 k€ 23 496 k€ 20 952 k€ 2 544 k€
SCR 50 703 k€ 55 063 k€ 54 330 k€ 60 864 k€ 10 161 k€ 4 561 k€ 5 599 k€
Ratio de couverture 182 % 177 % 190 % 190 % +8 pts +23 pts -15 pts
BGS 55 773 k€ 60 569 k€ 59 763 k€ 66 950 k€ 11 177 k€ 5 017 k€ 6 159 k€
Surplus (110%) 36 637 k€ 36 680 k€ 43 249 k€ 48 956 k€ 12 319 k€ 15 934 k€ -3 615 k€
67
Poste 2019 2020 2022 2024 t5 − t0
162% 161%
152% 153% 153%
148%
150 % 135% 139% 138%
134% 149% 151%
142% 140%
131% 132%
Seuil d’appétence
100 %
50 %
0%
2019 2020 2021 2022 2023 2024 2019 2020 2021 2022 2023 2024
CA Central Baisse du CA Hausse du CA CA Central Baisse du CA Hausse du CA
5.1.4 Conclusion
Prévemp a pu évaluer son besoin global de solvabilité sur l’ensemble des scéna-
rios envisagés par les organes exécutifs. Ces scénarios ont pris en compte aussi
bien des chocs au niveau financier que des pertes au niveau des parts de mar-
ché. Quelque soit le scénario considéré, le BGS est couvert par les fonds propres
68
Poste 2019 2020 2022 2024
actuels. Avant d’aborder les décisions stratégiques adoptées suite à ces résultats,
nous souhaitons revenir sur une limite importante du modèle utilisé.
Cette limite réside dans la forte asymétrie entre la sensibilité du capital réglemen-
taire aux hypothèses de chiffre d’affaires et sa sensibilté à l’évolution des marchés
financiers. Dès lors, une baisse drastique du chiffre d’affaires devient presque une
source de satisfaction avec un gain important au niveau du taux de couverture.
En pratique, il est important de maintenir un niveau de collecte satisfaisant car
elle est la source principale de profitabilité pour la compagnie. Afin de palier à
cette limite au prochain processus ORSA, Prévemp considère l’utilisation de
plusieurs chroniques calculées en amont permettant de mieux saisir les impacts
de la collecte sur le résultat courant 1 .
5.2 Éparuni
69
Taux de couverture en t0 Éparuni
Ce risque est évalué en priorité car il peut être amené à revoir les données de
référence initiale. Il fait l’objet de notre première section.
Cette image de la solvabilité offre une très bonne base pour l’absorption des
chocs dans le cadre de l’ORSA. L’évaluation du risque opérationnel mentioné
plus haut, qui doit son origine à certaines clauses présentes dans les conditions
générales de ventes de plusieurs générations de contrats, est présentée au tableau
5.17.
70
Poste Q4 2017 Q4 2018 ∆
Cette décision implique deux conséquences dont la première porte sur la solva-
bilité de la compagnie et la deuxième sur le respect de son appétence au risque.
Concernant la solvabilité, Éparuni passe effectivement d’un surplus (+113 M€)
à un déficit (-11 M€) de couverture après l’adoption de cette nouvelle modélisa-
tion. Une recapitalisation est donc nécessaire conformément à l’article 138 de la
directive Solvabilité 2. Elle devra à minima compenser le déficit constaté, mais
71
comme nous le verrons plus loin, l’appétence initialement définie n’étant plus
respectée, une recapitalisation plus importante pourrait être effectuée.
Pour rappel, l’appétence au risque définie en section 1.3 fixe le seuil minimal de
taux de couverture à 250 %, synonyme d’une perte de 128 points au Q4 2018.
L’impact de la nouvelle modélisation dépasse significativement l’appétence au
risque avec une baisse de 262 points du taux de couverture comme le montre le
tableau 5.19.
Dès lors que la vision finale du portefeuille a été validée, nous avons évalué
sur cette base les scénarios de stress complémentaires composés de sensibilités
financières et de scénarios de stress transverses. Nous présentons dans la suite
les impacts financiers de ces scénarios avant d’aborder pour finir les résultats
obtenus pour les scénarios de stress ORSA.
Pour rappel, deux facteurs de risque ayant un impact sur le taux de Solvabilité
2 ont été étudiés :
• Baisse de 40 % des marchés actions
• Baisse de 50 bps des taux d’intérêts
• Hausse de 50 bps des taux d’intérêts
• Hausse de 200 bps des taux d’intérêts
1. Au moment de notre étude.
2. Le montant additionnel des fonds propres est calculé comme suit : 18 543 = 86 758 ×
108 % − 75 156.
72
Le tableau 5.20 présente la sensibilité du taux de couverture à chacun de ces
scénarios.
Une hausse (+50 bps) et une baisse (-50 bps) impactent respectivement de ma-
nière positive (+3 M€) et négative (-8 M€) les fonds propres. L’impact négatif
de la sensibilité +200 bps (-11,4 M€) provient de la hausse de la volatilité qui
accompagne ce scénario impactant fortement à la baisse la VIF et les Fonds
Propres. Une sensibilité supplémentaire a été produite concernant l’ajustement
de volatilité qui est l’unique option du paquet dit « branches longues » utilisée
par Éparuni. Sans cet ajustement, le taux de couverture est estimé à 77 %.
Les scénarios financiers les plus adverses induisent directement (baisse des mar-
chés actions) ou indirectement (hausse de 200 bps des taux) une baisse de la
richesse des actifs financiers. Cette baisse de valeur qui a pour corollaire une
baisse de rendement, rend difficile l’atteinte des taux cibles garantis aux client.
Prévemp doit alors compenser avec sa marge ou ses fonds propres 1 pour tenir
ses engagments.
Le résultat des évaluations des scénarios transverses est présenté au tableau 5.21.
Ces estimations sont instantanées et n’intègrent pas l’effet du déclenchement d’un
plan d’actions du management.
73
Définition Fonds Propres SCR Ratio S2 ∆
les contrats TMGA considérés comme rentables, vont être sensibles aux chocs
diminuant la duration des engagements au passif 1 . La maille utilisée pour déter-
miner le capital réglementaire pour chaque brique de risque contient le niveau du
taux minimum garanti comme variable discriminante. Un capital est retenu dès
lors qu’au niveau de cette maille, l’impact ait été défavorable. Cette approche
empêche la mutualisation lors des chocs de la formule standard entre les contrats
« rentables » et les contrats « non rentables ». La faible proportion des TMG
(32 %) du portefeuille global est compensée par la non-linéarité des chocs sur ces
garanties à taux fixes comme montré en section 5.2.1 à l’aide du scénario 3. Dès
lors, quelque soit le scénario envisagé, l’impact final sera principalement véhiculé
par une seule partie du portefeuille (TMG ou TMGA).
Avec :
• F P0 les fonds propres initiaux avant recapitalisation
• F P0 0 les fonds propres après recapitalisation
• F Pi les fonds propres après l’application du scénario transverse i
1. Chocs mortalité, hausse des rachats, . . .
2. Comme envisagé par Prévemp, la recapitalisation permettant d’atteindre 108 % de taux
de couverture porte les Fonds Propres à 93,7 M€.
74
Définition Ratio S2 Ratiomin Ratiomax
100 %
92% 92% 92% 92%
90%
87%
80 %
69%
60 % 63% 64% 64%
61% Scénario central
57%
Ratio
20 %
0%
2019 2020 2021 2022 2023 2024
75
Le taux de couverture en scénario central atteint 92 % en 2024 (+5 pt), prin-
cipalement tiré par les performances attendues de la poche actions ainsi qu’une
baisse de la volatilité (actions et obligations). On observe une forte baisse les pre-
mières années dans les scénarios de crise. Pour le scénario à la hausse des taux,
le taux de couverture se dégrade atteignant 37 % en 2024. Ceci est dû à la forte
remontée des taux dans ce scénario (+300 bps) impactant de manière négative
les fonds propres à travers les fonds propres de base. Le niveau de choc étant
moins important dans le scénario à la baisse des taux, une légère amélioration du
taux de couverture est observée comparé au scénario à la hausse des taux avec
une projection à 64 % en 2024.
Le besoin global de solvabilité est estimé à 142,6 M€ 1 . Les fonds propres actuels,
y compris en intégrant la recapitalisation envisagée, ne couvrent pas ce besoin.
5.2.5 Conclusion
76
Chapitre 6
Analyse critique
Nous avons présenté dans ce qui précède les modèles utilisés par chaque com-
pagnies, les hypothèses, ainsi que les résultats obtenus dans le processus ORSA.
Ces résultats ont mené à des décisisions stratégiques cruciales pour la gestion du
développement du business.
L’ensemble de ces travaux ont été produits dans le cadre de missions de conseils
et pour répondre à un besoin spécifique du client. Ce besoin, au-delà de la réalité
probable des éléments projetés, peut être orienté par des intérêts subjectifs. Nous
nous proposons dans le cadre de ce chapitre, d’apporter une analyse critique
sur ce qui nous semble être des points d’améliorations des modèles ou des choix
alternatifs d’hypothèses, et qui n’ont pas pu être traités durant l’accomplissement
des travaux ORSA initiaux. Nous nous intéressons particulièrement aux aspects
qui peuvent changer les conclusions de l’étude, sur lesquels nous pouvons influer
et qui ont une réalité potentiellement observable.
6.1 Éparuni
77
L’allocation stratégique, quant à elle, permettrait de diminuer les sous-risques
à fort coût en capital réglementaire en réduisant l’exposition de la compagnie à
ces derniers. Dans le même temps, ils sont également les principaux vecteurs des
performances financières et réduire leurs parts dans l’allocation stratégique aura
un effet défavorable sur la VIF déjà fortement impactée par le nouveau poids des
TMG.
6.2 Prévemp
Nous appliquons à travers cette optimisation des sensibilités financières afin d’im-
pacter le résultat calculé initialement pour l’année t en prenant en compte la
variation équivalente observée au niveau de la V IF sur la même période. La
variation de la VIF a été retraitée du choc opérationnel appliqué dans les scé-
narios ORSA afin de ne pas double compter cet effet. De cette manière, nous
prenons en compte uniquement les effets financiers que l’on applique à la chro-
nique des résultats utilisés en entrée du modèle. Les taux de couvertures obtenus
78
avec l’application de cette optimisation, présentés en figure 6.1, montrent une
variation positive de quatre points dans le scénario à la hausse des taux et une
perte de deux points dans le scénario à la baisse des taux. Ces variations sont
en ligne avec l’évolution observée des indices financiers sur chaque scénario de
stress. Nous embarquons cette optimisation qui sera appliquée pour la suite en
combinaison avec les optimisations restantes.
ORSA Baisse des taux ORSA Hausse des taux
220 %
120 %
Seuil d’appétence
100 %
2019 2020 2021 2022 2023 2024 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Scénario central ORSA initial ORSA optimisé Scénario central ORSA initial ORSA optimisé
L’objet de cette optimisation est l’ajout d’une corrélation entre le résultat projeté
et le scénario de CA envisagé. En effet, la chronique initiale des résutlats projetés
présume un volume donné de CA. Ce volume correspond au scénario central de
CA dans les visions alternatives du développement du business.
100 %
2019 2020 2021 2022 2023 2024
79
En ce qui concerne les deux autres scénarios (hausse et baisse du CA), aucune
variation n’est apportée à la chronique des résultats. Afin d’y remedier, nous
appliquons à la chronique initiale la variation constatée entre le scénario central
de CA et le scénario baisse/hausse du CA.
100 %
2019 2020 2021 2022 2023 2024 2019 2020 2021 2022 2023 2024
80
6.2.4 Impact de la déformation de la rentabilité sur l’éva-
luation du BGS
Une dernière sensibilité a été produite afin d’évaluer l’impact d’une dérive de la
rentabilité de la nouvelle collecte sur les taux de couvertures. Nous supposons à
travers deux scénarios complémentaires une hausse puis une baisse de 30 % de
la rentabilité de la collecte. L’évaluation faite sur le scénario de référence 1 est
présentée en figure 6.4.
140 % 142%
139% 138% 139%
134%
134%
130 % 130%
110 %
100 %
2019 2020 2021 2022 2023 2024
Bien que dix points de couvertures séparent le scénario le plus favorable du scé-
nario le plus défavorable, et malgré une forte hypothèse de perte de rentabilité,
l’appétence au risque de Prévemp est toujours respectée. Ces élèments per-
mettent une fois de plus de conforter les conclusions de l’étude à l’exception du
point abordé au paragraphe suivant.
81
couverture. Afin de palier à cette limite, la compagnie peut envisager l’appétence
au risque comme une combinaison entre un indicateur résultat (VIF par contrat)
et un indicateur risque (taux de couverture). Dans cette optique, bien que la
hausse des volumes de CA puisse induire une hausse du capital réglementaire
et une baisse du taux de couverture, la vision résultat peut compenser la vision
risque et aboutir à un scénario finalement privilégié par les organes exécutifs.
82
Conclusion
Suite aux résultats obtenus lors de l’exercice ORSA, les décisions prises par les
organes exécutifs ont eu des impacts concrets d’un point de vue business. Pré-
vemp a revu ses priorités en renforçant la fidélisation des contrats en portefeuille
au détriment du gain de nouvelles part de marché. Éparuni devra quant à elle
faire l’objet d’une recapitalisation et sera intégrée à l’entité Groupe. Ces im-
pacts immédiats rendent l’exercice ORSA beaucoup plus ancré dans la réalité
contrairement à d’autres processus de la directive Solvabilité 2.
Les conséquences humaines 1 pour nos compagnies ont été nulles. Ce lien avec le
réel rend important l’évaluation de la robustesse de nos modèles, dont les limites
ont été soulevées durant notre mémoire. L’analyse critique de certaines de ces
limites, dans un chapitre dédié et à travers les optimisations envisagées, n’a pas
abouti à une remise en question des conclusions de l’étude.
83
Bibliographie
84
Annexes
85
Annexe A
Textes réglementaires
86
résultats du modèle interne sur la mesure de risque et le calibrage qui
sous-tendent le capital de solvabilité requis.
3. L’évaluation interne des risques et de la solvabilité fait partie intégrante de
la stratégie commerciale et il en est tenu systématiquement compte dans
les décisions stratégiques de l’entreprise.
4. Les entreprises d’assurance et de réassurance procèdent à l’évaluation visée
au paragraphe 1 sur une base régulière et immédiatement à la suite de
toute évolution notable de leur profil de risque.
5. Les entreprises d’assurance et de réassurance informent les autorités de
contrôle des conclusions de chaque évaluation interne des risques et de la
solvabilité, dans le cadre des informations à fournir en vertu de l’article 35.
6. L’évaluation interne des risques et de la solvabilité ne sert pas à calculer
un montant de capital requis. Le capital de solvabilité requis n’est ajusté
que conformément aux articles 37, 231 à 233 et 238.
87
Annexe B
L’utilisation d’un modèle interne peut être envisagée lorsque le profil de risque de
l’entreprise s’écarte significativement des hypothèses qui sous-tendent le capital
de solvabilité requis calculé à l’aide de la formule standard 1 .
Dans le deuxième cas, nous introduisons les techniques dont l’objectif est le
calcul du capital économique à travers l’établissement de la distribution des fonds
propres sur un horizon 1 an. Ces techniques sont plus en ligne avec la définition
théorique du capital économique mais présente des contraintes plus ou moins
importantes en fonction de la méthode considérée.
1. Conformément au chapitre VI, section 4, sous-section 2 de la directive Solvabilité 2.
88
B.1 Formule standard revisitée
Dans certaines mesures, un assureur peut être amené à définir son propre niveau
de choc. Pour faciliter notre exposé, prenons en exemple le sous-module cessation
du risque de souscription en vie. Ce risque est un exemple représentatif des
risques pouvant différer en fonction du profil de l’entreprise. Une entreprise avec
une politique aggressive de participation aux bénéfices aura un risque de rachats
plus faible que la moyenne du marché. Le raisonnement à appliquer aux autres
sous-modules sera similaire.
Pour rappel, les chocs 1 à appliquer pour le sous-module cessation sont définis
comme suit :
• Hausse soudaine permanente de 50 % des options de cessation
• Baisse soudaine permanente de 50 % des options de cessation
Dans le cas où l’assureur dispose d’une loi lui permettant de modéliser les taux
de cessations au sein de son portefeuille, il peut en utilisant cette loi calculer ses
pertes théoriques et grâce au quantile 99,5 % déduire son propre niveau de choc.
La méthode dite des « simulations dans les simulations » 2 (SdS) est d’un point de
vue théorique la solution idéale pour calculer la distribution des fonds propres à
horizon 1 an. Cette méthode prescrit de faire deux tours de simulations appelées
1. Nous omettons pour simplifier le choc de cessation de masse.
2. Nous reprenons ici de manière succinte les notions présentées dans l’article Devineau et
Loisel (2009).
89
respectivement simulations primaires et simulations secondaires. Les simulations
primaires ont pour objectif d’évaluer en monde-réel les scénarios d’évolution du
bilan à horizon 1 an. Les simulations secondaires doivent quant à elle permettre
d’évaluer en risque-neutre les engagements assurantiels.
Bilan en 1 - simulation 1
A1 1 F P1 1
BE1 1
n1
tio
ula Bilan en 1 - simulation i
...
sim
Bilan en 0 A1 i F P1 i
simulation i BE1 i
A0 F P0
BE0
sim Bilan en 1 - simulation P
...
ula
tio
nP A1 P F P1 P
BE1 P
t=0 t=1
90
• F1p l’information de première année contenue dans la simulation primaire
p,
• F P1p les fonds propres économiques en fin de première période pour la
simulation primaire p,
• BE1p la valeur économique des passifs en fin de première période pour la
simulation primaire p.
Les postes du bilan économique en t = 1, pour la simulation primaire p sont
alors calculés de la manière suivante :
X δu 1 X X δup,s p,s
F P1p = R1p + E Ru |F1p ≈ R1p + R , (B.1)
u≥2 δ1 S s=1 u≥2 δ1p u
Et,
X δu 1 X X δup,s p,s
BE1p =E Pu |F1p ≈ P . (B.2)
u≥2 δ1 S s=1 u≥2 δ1p u
Les simulations secondaires ont pour objectif la valorisation des espérances condi-
tionnelles F P1p et BE1p alors que les simulations primaires ont pour but d’obtenir
une distribution empirique de la loie de F P1 pour le calcul du quantile 0,5 %.
La complexité en P × S rend l’application des SdS très couteuse en réalité et
pratiquement impossible d’un point de vue opérationnel. Plusieurs alternatives 1
s’offrent à nous, et la première d’entre elles se base sur les SdS mais permet de
réduire le nombre des simulations en se concentrant uniquement sur les scénarios
adverses.
Nous présentons ici de manière succinte la solution d’accélération des SdS pro-
posée par Devineau et Loisel (2009).
Le raccourci qui peut être utilisé dans la méthode SdS est le suivant : au lieu de
calculer l’ensemble des scénarios primaires (P ), pourrions-nous évaluer unique-
ment les N scénarios que l’on sait être défavorables ? Si nous sommes capables
d’extraire les facteurs de risques inhérents à chaque scénario considéré et d’éva-
luer l’intensité de leur impact sur les fonds propres, nous serions alors en mesure
1. Un travail sur l’agrégation des models points du passif peut améliorer la mise en oeuvre
opérationnelle. Ce travail n’étant pas spécifique à une méthode en particulier peut être mis en
place indépendament du choix de la méthode.
91
de réduire notre jeu de simulation primaire P initial à un subset beaucoup plus
petit composé uniquement des scénarios les plus adverses.
Bilan en 1 - simulation i
Bilan en 0 A1 i F P1 i
A0 F P0 BE1 i
BE0
Bilan en 1 - simulation P
A1 P F P1 P
BE1 P
t=0 t=1
92
cashflows pour chaque simulation ou encore une moyenne des VAN des cashflows
pour l’ensemble des scénarios RN 1 .
Quelque soit la composante que l’on souhaite répliquer, les étapes de mise en
place peuvent être résumées comme suit (Source Devineau, 2017d) :
• Calibration et production des scénarios économiques
• Projections ALM à l’aide des modèles de la compagnie
• Sélection des actifs candidats
• Algorithme de calibration / d’optimisation
• Validation de la réplication de la variable cible
Une fois ces étapes validées, la valeur du RP correspond à la valeur du Best Esti-
mate des passifs. Nous disposons donc d’un portefeuille répliquant parfaitement
la variation de la variable BE et qui nous servira de proxy au calcul des fonds
propres. En effet, dans notre nouveau schéma B.3, la variable BE est estimée
par notre RP et non plus par des simulations risque-neutre. La valorisation du
RP étant faite principalement par formules fermées, l’obtention de la distribution
des FP à une date t 2 est immédiate 3 .
Bilan en 1 - simulation 1
A1 1 F P1 1
RP1 1
n 1
tio
ula Bilan en 1 - simulation i
...
sim
Bilan en 0 A1 i F P1 i
simulation i RP1 i
A0 F P0
BE0
sim Bilan en 1 - simulation P
...
ula
tio
nP A1 P F P1 P
RP1 P
t=0 t=1
Certaines notions telles que le choix des actifs de réplication en fonction des ca-
ractéristiques des contrats au passif (avec ou sans garanties) et leurs calibrations
sont hors scope et ne seront pas abordées dans ce mémoire. Nous renvoyons le
lecteur à Devineau et Chauvigny (2010) pour plus de détails.
1. Cette approximation est généralement calculée en t+ 0 ou en t1
2. t+
0 ou t 1 en fonction de la cible choisie par la compagnie.
3. Relativement par rapport à des milliers de simulations RN.
93
B.5 Approches formes paramétriques
Bien que ces approches ne soient pas directement utilisées dans le cadre de notre
mémoire par les compagnies concernées, elles font partie de l’arsenal à disposition
des actuaires pour calculer la distribution des fonds propres.
F P 1 (1)
Approche purement simulatoire
(SdS) 1
ion
u lat
Sim
F P i (1)
Approche Curve Fitting
Peu de simulations monde-réel Sim
1
ula
ion
M
M << N F P M (1)
ul
m
Si
1
t ion
ula
Approche LSMC Sim
Si
m
ul
monde-réel
N
1 simulation RN 3
N << P
Sim
ula
tio
nP
VAN margesP (1)
Simulations Simulations
primaires secondaires
« monde-réel » « risque-neutre »
Figure B.4 – Schéma des approches Curve Fitting et LSMC (Documentation Milliman)
Nous renvoyons le lecteur à Devineau (2017b) pour plus de détails sur la mise
en pratique et la comparaison avec l’approche SdS en terme de calcul de capital
réglementaire.
94