Céréal PC1 - G2 - Niébé (Version Corrigée)

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REPUBLIQUE DU BENIN

*********
AGENCE DE DEVELOPPEMENT DE
L’EDUCATION TECHNIQUE (ADET)

*********
UNIVERSITÉ NATIONALE D'AGRICULTURE DE KETOU (UNA)
*********

UNIVERSITÉ NATIONALE D'AGRICULTURE/UNIVERSITY OF KWAZULU-


NATAL
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Céréales et légumineuses (PC1)

Utilisation de la lutte intégrée dans la gestion


des mauvaises herbes du niébé

Group 2
Sous la supervision de :
1) AGONMAN Emmanuel
Dr. Ir. Ibouraïman BALOGOUN
2) AHONOUKOUN Steeve Ulrich Bagio
3) AHONOUKOUN Taïbatou
4) AKONDE Fifonsi Bérinda
5) AKPAKI Nourénou Foumilola
6) ALLADAYE Bidossessi Aubin
7) ALLOUNDOHOUNDE Silas
8) AMADJIVO Alain
9) AMALIN S. Patrick
10) AMOUN Expédit
11) ARIGBO Bélitos Martial
Participation des members du groupe

Noms et Prénoms Participation à la Participation à la


séance du Jeudi séance du Samedi
18/01/2024 20/01/2024
1) AGONMAN Emmanuel Très bien Très bien

2) AHONOUKOUN Steeve Ulrich Très bien Très bien


Bagio

3) AHONOUKOUN Taïbatou Très bien Très bien

4) AKONDE Fifonsi Bérinda Très bien Très bien

5) AKPAKI Nourénou Foumilola Très bien Très bien

6) ALLADAYE Bidossessi Aubin Très bien Très bien

7) ALLOUNDOHOUNDE Silas Très bien Très bien

8) AMADJIVO Alain Très bien Très bien

9) AMALIN S. Patrick Très bien Très bien

10) AMOUN Expédit Très bien Très bien

11) ARIGBO Bélitos Martial Très bien Très bien

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PLAN

INTRODUCTION

I- Identification des mauvaises herbes du niébé

1. Les caractéristiques

2. Mode de croissance

II- Classification des mauvaises herbes du niébé

III- Définition et principe de la lutte intégrée dans la gestion des mauvaises herbes du

niébé (Striga gesnerioides et Alectra vogelii)

1- Méthode préventive

2- Méthode culturale

3- Méthode mécanique

4- Méthode biologique

5- Méthode chimique

IV- Avantages et inconvénients de la lutte intégrée

V- Impact positif de la lutte intégrée sur le rendement du niébé

CONCLUSION

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INTRODUCTION

La lutte contre les mauvaises herbes est un des plus grands problèmes qui se posent aux
producteurs agricoles au benin. Les cultures installées poussent relativement lentement et sont
de mauvais compétiteurs. Par conséquent, les mauvaises herbes envahissent rapidement les
champs et s’établissent dans les zones dénudées. Durant le cycle des cultures, les espèces de
mauvaises herbes se succèdent dans les champs, les annuelles de la première année cèdent la
place à un mélange d’annuelles et de vivaces les années subséquentes. Les pratiques de
gestion des mauvaises herbes influencent aussi le remplacement de mauvaises herbes par
d’autres dans les champs. Un bon programme de lutte contre les mauvaises herbes est
nécessaire, pour contrôler ces indésirables pendant la production. Ce programme débute de la
préparation du sol jusqu'à la récolte des cultures. Il fait appel à une panoplie de mesures de
lutte. Tout programme de lutte contre les mauvaises herbes doit s’appuyer sur les principes de
la lutte intégrée. La lutte intégrée est une stratégie de gestion intégrée des parasites qui utilise
en association des techniques préventives, culturales, mécaniques, biologiques et chimiques
pour obtenir un système de production durable qui tient compte des préoccupations relatives à
l’économie, à la santé et à l’environnement. La gestion intégrée des mauvaises herbes est
fondée sur des principes dynamiques plutôt que sur un ensemble de règles fixes, et elle peut
varier d’une ferme à l’autre ou même de champ à champ. Durant l'élaboration des
programmes de lutte contre les mauvaises herbes fondées sur les principes et les pratiques de
la lutte intégrée, on fait souvent mention de programme de lutte intégrée contre les mauvaises
herbes.

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I- Identification des mauvaises herbes du niébé
Les deux types de mauvaises herbes parasites qui attaquent le niébé sont Striga gesnerioides
et Alectra vogelii mais Striga est plus répandu que Alectra et a un effet plus dévastateur que
Alectra en Afrique de l’Ouest. Striga gesnerioides est répandu dans les zones à faible
pluviométrie et à faible fertilité des sols, conditions communes dans les zones de savane du
nord de la Guinée et du Soudan, ainsi que dans la région sahélienne.

Par ailleurs, comme mauvaise herbe du niébé on peut citer aussi le chiendent.

1. Les caractéristiques
o Striga gesnerioides et Alectra vogelii

Le parasite utilise son haustorium pour pénétrer dans la racine de la plante et saper les
nutriments de l’hôte à la plantation de Striga. Cela provoque un retard de croissance, un
flétrissement et jaunissement entre les veines des feuilles de niébé, entraînant la mort des
plantes infestées. Le problème s’aggrave lorsque l’humidité du sol est limitée.

o Chiendent rampant ( Elytrigia repens):

Le chiendent appartient à la famille des poacées. Il est muni de feuilles au limbe étroit,
caractérisées par la présence d’oreillettes et d’une courte ligule située à la base du limbe. Le
chiendent possède une inflorescence formée d’épillets aplatis et placés parallèlement à l’axe
central de l’inflorescence. Le chiendent dispose d’un système racinaire très superficiel. La
répartition des organes souterrains du chiendent dans le sol dépend du travail du sol. En
l’absence de travail du sol ou avec un travail du sol inférieur à 10 cm de profondeur, les
rhizomes restent à la surface du sol. En situation de parcelle labourée, les rhizomes se situent
dans la couche labourée.

2. Mode de croissance
❖ Striga gesnerioides et Alectra vogelii

Les graines de ces parasites peuvent survivre dans le sol pendant de nombreuses années (plus
de 20ans) jusqu’à ce qu’une variété sensible soit plantée. Le Striga peut entraîner la perte
totale de la récolte si elle n’est pas contrôlée. Les mesures de luttes culturales comprennent la
rotation niébé-céréale, les engrais azotés, la germination suicidaire dans un système de culture
avec piège et la lutte contre les herbicides.

❖ Chiendent rampant

La propagation par les graines est minime, car les semences sont souvent stériles et les
germinations sont rares.

Le chiendent est une vivace de rhizomes. Une même plante peut produire jusqu'à 150
rhizomes en une année. La production de rhizomes est possible si les températures sont
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comprises entre 2°C et 30°C. Les rhizomes du chiendent possèdent des bourgeons végétatifs.
Les bourgeons terminaux, aussi appelés bourgeons apicaux, situés à l’extrémité des rhizomes,
sont les seuls bourgeons capables de former de nouvelles pousses. C’est la remontée des
rhizomes vers la surface qui permet la formation de nouvelles pousses de chiendent. Parmi les
autres bourgeons végétatifs, la majorité reste en dormance et certains produisent de nouveaux
rhizomes, permettant l’expansion du système racinaire.

Si le système racinaire est fragmenté, les bourgeons végétatifs situés sur les fragments
racinaires sortent de dormance pour produire de nouvelles pousses et permettre de reformer de
nouvelles plantes. Ce processus est appelé la « régénération » des fragments racinaires. Le
chiendent peut se régénérer à partir du stade 3-4 feuilles.

Striga gesnerioides Alectra vogelii

Chiendent rampant

II- Classifcation des mauvaises du niébé : striga gesnerioides et Alectra vogelii


➢ Striga gesnerioides

L'herbe sorcière (Striga gesnerioides) est une mauvaise herbe paysagère non indigène
dont les origines sont inconnues. Mauvaise herbe parasite, l'herbe-sorcière parasite
principalement le niébé.

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Nom scientifique : Striga gesnériodes

Nom commun : herbe sorcière

Saisonnalité : Chaud

Type de sol : Humide à sec

Toxicité : Non toxique

Croissance des plantes : annuelle

striga gesnerioides est la seule espèce à attaquer les hôtes à feuilles larges. en plus de la
préférence, la striga gesnerioides tend vers un holoparasitisme rappelant l'orobanche. Les
plantes striga gesnerioides semblent achlorophylles (incolores) bien qu'elles puissent avoir
de la chlorophylle masquée par d'autres pigments. En conséquence, les plantes sont
blanches, avec des nuances de violet et de rouge, semblables aux espèces d'orobanche. De
plus, les plantes de Striga gesnerioides ont des feuilles réduites en écailles - une
caractéristique commune à toutes les espèces d'orobanche.

➢ Alectra vogelii

Règne: Plantae

Sous Règne: Angiospermes

Division: Dicotylédones vraies

Classe : Noyau des Dicotylédones vraies

Sous classe : Astéridées

Clade: Lamiidées

Ordre: Lamiales

Famille: Orobanchaceae

Tribu: Buchnereae

Genre: Alectra

Espèce: Alectra vogelii Benth., 1846[1]

Alectra vogelii est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Orobanchaceae,
originaire d'Afrique subsaharienne.

C'est une plante herbacée annuelle, hémi-parasite épirhize, qui est toujours associée aux
cultures de légumineuses, en particulier niébé et arachide, dans les régions semi-arides
d'Afrique subsaharienne. Elle présente un port dressé, la plante émergeant à partir d'une tige
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souterraine qui naît d'un tubercule amylifère fixé sur les racines de la plante-hôte. L'espèce est
inconnue dans la végétation sauvage.

III- Définition et principe de la lutte intégrée contre les mauvaises herbes du niébé
(Striga gesnerioides et Alectra vogelii)

Le principe de la lutte intégrée est de combiner différentes méthodes de lutte contre les
organismes nuisibles de manière coordonnée et durable. Cela inclut l'utilisation de méthodes
biologiques, chimiques, culturelles et mécaniques pour maintenir les populations de ravageurs
sous contrôle, tout en minimisant les impacts sur l'environnement et la santé humaine.
L'approche intégrée vise à favoriser l'équilibre naturel et à réduire la dépendance aux
pesticides chimiques.

La lutte intégrée contre les mauvaises herbes est une approche qui combine différentes
méthodes de gestion des mauvaises herbes de manière coordonnée et durable. Cela peut
inclure l'utilisation des méthodes preventives, de méthodes mécaniques (comme le désherbage
manuel ou mécanique), culturales (rotation des cultures, densité de semis), biologiques
(utilisation d'organismes auxiliaires) et chimiques (herbicides) de manière réfléchie. L'objectif
est de maintenir les populations de mauvaises herbes à des niveaux acceptables tout en
minimisant les impacts environnementaux et en préservant la productivité agricole.

1- Méthode préventive dans la lutte intégrée contre les mauvaises herbes du niébé
(Striga gesnerioides et Alectra vogelii)

Pour prévenir le striga gesnerioides et Alectra vogelii dans les champs de niébé, plusieurs
methodes prévéntives peuvent être utilisées. Il s’agit entre autre :

• Utilisation des variétés résistantes

Bien qu’efficace dans beaucoup de pays de la sous région comme le Burkina faso et le
Nigéria, l’utilisation de variété résistantes de niébé contre le striga au Bénin se heurte au
problème de races physiologiques qui existe à l’intérieur de l’espèce. Ainsi, 5 variétés ont été
identifiées mais a l’état actuel des recherches, aucune variété ne peut résister à la fois aux 5
souches dont la race 4 (Zakpota) se trouve être la plus redoutable. En effet, la résistance des
plantes hôtes offre une mesure de contrôle de la viabilité de Striga et Alectra. Les gènes qui
confèrent une résistance aux 2 pantes parasites ont été identifiés. Ceux-ci sont disponibles
pour de nombreuses lignées génétiques de niébé à l’IITA. Des lignées génétiques de niébé
améliorées sont à tester dans différentes localités pour la résistance aux 5 variétés de Striga et
à Alectra. Des efforts sont faits dans ce sens afin d’introduire ces gènes dans divers
backgrounds.

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• Amélioration de la fertilité du sol pour une meilleure gestion du striga

L’amélioration de la fertilité du sol aide à améliorer la gestion du striga. La fertilité du sol


joue un rôle important sur le cycle biologique du Striga. Trois composantes, à savoir, les
engrais organiques, la production in situ de matière organique et l’apport des faux hôtes du
Striga jouent un rôle déterminant dans la fertilité du sol pour la lutte contre le Striga. Le rôle
de NH4, du C/N, de la capacité de rétention en eau du sol et l’éthylène ont été mis en exergue.
Des plantes productrices in situ de matière organique ont été identifiées. Il s’agit de Mucuna
Spp, Cajanus cajan, Cassia occidentalis, Centrosema pubescens, niébé. D’autres
pratiques telles que les semis précoces, l’association des cultures, la stabulation du bétail
contribuent de façon efficace dans la lutte contre le striga.

• Le Labour
Le travail du sol peut avoir des effets différents suivant sa nature et sa profondeur. Le labour
en profondeur ou de défoncement permet d’enfouir les graines de Striga de telle manière
qu’elles ne puissent plus germer. Cette technique n’est recommandée lorsque est trop sec car
elle augmente considérablement les risques de dégradation des sols par érosion.

2- Méthode culturale dans la gestion intégrée des mauvaises du niébé (Striga


gesnerioides et Alectra vogelii)

• Association de culture pour la lutte contre Striga dans le niébé


Cette technique qui consiste à associer dans un même champ une céréale et une légumineuse
qui va couvrir les interlignes permet de diminuer fortement la pression du Striga sur le niébé.
Les variétés de céréales à utiliser doivent être résistantes aux plantes parasites de cette culture
comme S. hermonthica. L’association peut se faire en lignes alternées. On peut aussi faire la
rotation entre les lignes occupées par les deux cultures l’année suivante. L’association en
poquets alternés a aussi donné de bons résultats avec le niébé. Les associations de cultures les
plus rencontrées sont : mil/niébé et l’arachide et le pois d’Angole en association avec le
sorgho.
• Rotation culturale et utilisation des faux hôtes et des cultures pièges
La pratique de la monoculture l’augmentation régulière des graines de Striga. La mesure
préconisée est la rotation culturale de telle sorte que la culture sensible ne revienne que tous
les 4 à 5 ans. La rotation culturale est utilisée avec des faux hôtes (arachide, coton, niébé, le
soja, le vouandzou). Les faux hôtes sont des plantes qui provoquent la germination des
graines de Striga sans être parasitées “germination suicide”. Cette technique permet de réduire
le nombre de Striga dans le sol. Il est important de noter que pour être efficace, l’utilisation
des faux hôtes doit être accompagnée par la destruction des mauvaises herbes susceptibles de
servir d’hôte de relais.
• La date et densité de semis
Une gestion adaptée de la date des semis est l’une des mesures qui permettent de limiter
considérablement le développement des adventices du niébé. En effet, dans les zones où cela
est possible, on peut réduire l’effet des infestations du Striga sur le rendement par des semi-
précoces qui permettent l’établissement de la culture avant que les températures ne deviennent

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favorables au développement du Striga, ou par des semi-tardifs au moment où les pluies sont
régulières, ce qui permet d’éviter les périodes de sécheresses intermittentes favorisant le
parasitisme. L’ombrage de la densité de peuplement des cultures au sol réduit l’émergence du
Striga à cause de l’abaissement de la température du sol.

3- Méthode mécanique dans la gestion intégrée des mauvaises du niébé (Striga


gesnerioides et Alectra vogelii)
Les méthodes mécaniques de gestion des mauvaises herbes du niébé comprennent
essentiellement le désherbage manuel et mécanique.
• Le désherbage manuel
Ceci est très important dans la culture du niébé. Cela représente une grande quantité de
travail, mais si le désherbage est assez efficace et méticuleux, moins de travail sera ensuite
nécessaire sur la parcelle, les cultures pourront bien se développer et les rendements seront
meilleurs. A cet effet, il faut désherber le niébé deux fois avec la houe, d’abord 2 semaines
après semis et 4 à 5 semaines plus tard pour assurer la propreté du champ. Un troisième
désherbage juste avant la floraison peut être nécessaire, selon la situation du champ.
• Le désherbage mécanique
Grâce à un outil tracté par des animaux de trait ou par un engin à moteur (par exemple un
tracteur, un motoculteur, etc.), on peut augmenter considérablement l’efficacité du travail.
Cela dépend beaucoup des conditions de l’exploitation. Par exemple, si les cultures sont
inondées ou en pente trop inclinée, il sera impossible de travailler avec un tracteur, qui risque
de s’embourber dans les sols ou de se retourner en flanc de colline. Dans tous les cas, le
désherbage doit être fait avant que les mauvaises herbes aient le temps de fleurir ou de
produire des graines matures.

3 - Méthodes Biologiques de lutte intégrée contre Striga gesnerioides et Alectra vogelii

Les méthodes biologiques de lutte intégrée se basent sur l'utilisation d'organismes vivants
pour contrôler les mauvaises herbes du niébé de manière naturelle et durable. Cette approche
respectueuse de l'environnement favorise l'équilibre écologique tout en minimisant les
impacts négatifs sur la culture.

• Utilisation d'organismes auxiliaires :

Des essais scientifiques dans de nombreuses cultures dont le niébé ont montré que le
champignon Fusarium oxysporum (identifié au Burkina Faso, au Mali et au Niger), transmis
par le sol, est très efficace contre la mauvaise herbe des sorcières, ou striga (Striga
gesnerioides et S.hermonthica). D’autres espèces de Fusarium (F. nygamai, F. oxysporum et
F. solani), trouvées au Soudan et au Ghana, sont également très efficaces. Ce champignon,
ayant des propriétés herbicides contre le striga, est sur le point d’être inventorié dans les
différents pays d’Afrique, afin de pouvoir être potentiellement utilisé par tous les agriculteurs
à l’avenir.
Certaines bactéries peuvent infecter les racines des espèces de striga, et ainsi bloquer la
germination des graines, voire détruire la semence. Ces bactéries des racines (appelées

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rhizobactéries) sont des agents de lutte biologique prometteurs pour l’avenir, dans la mesure
où elles peuvent être produites facilement et à moindre coût.
Elles peuvent ainsi servir d’inoculant, c’est-à-dire être ajoutées aux semences des cultures
principales afin de lutter contre le striga dès la période de semis. Par exemple, les bactéries
Pseudomonas fluorescens putida permettent d’inhiber la germination des graines de Striga
hermonthica. Cependant, bien que ces propriétés soient scientifiquement démontrées, aucun
produit stimulant la lutte biologique contre le striga n’est disponible sur le marché.

• Utilisation de plantes compagnes :

- Sélection de plantes qui ont des propriétés allélopathiques, inhibant la croissance des
mauvaises herbes. Ces plantes incluent le sorgho, le millet, le tournesol, etc. Ces cultures sont
reconnues pour leur capacité à libérer des composés allelopathiques qui peuvent entraver la
croissance des mauvaises herbes associées au niébé.

- Cultivation de cultures de couverture qui concurrencent efficacement les mauvaises herbes


pour la lumière et les nutriments.

• Bioherbicides :

- Utilisation de produits biologiques dérivés de micro-organismes pathogènes tels que


Colletotrichum gloeosporioides et Alternaria alternata. Ces organismes pathogènes peuvent
être utilisés dans des méthodes biologiques de lutte intégrée pour contrôler les mauvaises
herbes du niébé de manière écologique

- Exemples incluent l'utilisation de bactéries ou de champignons spécifiques pour contrôler


sélectivement les mauvaises herbes du niébé. Par exemple l'utilisation de bactéries
rhizosphériques bénéfiques telles que les espèces de Rhizobium, qui forment des associations
symbiotiques avec les racines du niébé, favorisant ainsi sa croissance et compétitionnant
indirectement contre les mauvaises herbes. De plus, l'utilisation de champignons
mycorhiziens peut également être bénéfique pour améliorer la résilience du niébé face aux
mauvaises herbes.

L'utilisation judicieuse de ces méthodes biologiques dans le cadre de la lutte intégrée offre
plusieurs avantages, tels que la préservation de la biodiversité, la réduction des risques pour la
santé humaine et la durabilité à long terme des systèmes agricoles.

4 - Méthode chimique dans la lutte intégrée contre les mauvaises herbes du niébé (Striga
gesnerioides et Alectra vogelii)

Dans le contexte de la méthode chimique de lutte intégrée contre les mauvaises herbes du
niébé, le choix des herbicides doit être soigneusement pensé pour minimiser les impacts sur
l'environnement tout en maximisant l'efficacité contre les mauvaises herbes. Voici quelques
exemples d’herbicides chimiques couramment utilisés et des considérations pour leur choix
dans une approche de lutte intégrée :

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• Herbicides de pré-émergence

Ces herbicides sont appliqués à la surface du sol après le semis, mais avant l’émergence de la
culture. Le Trifluraline, le Chlorfenac, l’Oxyflorfène se sont montrés plus. D’autres produits
tels que le 2,4-DB, le Pendiméthaline et le Méthalchlor ont montré des succès surtout quand le
sol est humecté par de la pluie ou de l’eau d’irrigation 2 à 3 semaines après le semis.
L’application de ses produits sur le sol formerait une barrière retardant l’émergence des
graines de Striga.

• Herbicides de post-émergence
D’une façon générale, les traitements chimiques réalisés en post-émergence n’ont pas un effet
immédiat sur le rendement de la culture en place car ils ne permettent que d’éviter la
production de nouvelles graines du parasite et de l’augmentation du stock de graine de parasite
dans le sol. D’excellents résultats ont été obtenus sur le Striga, après pulvérisation dirigée de
2,4-D (1à 1,5 g.m.a/ ha ) sur le S. gesnerioides parasitant le niébé au Mali et sur le S. hermonthica
parasitant les céréales. C’est le seul produit actuellement disponible dans la sous région. Des
produits comme, l’Amétryne, le MCPA, le Paraquat, le Glyphosate, le Linuron, le Fluorodifène se
sont montré aussi efficaces contre le Striga. Certains de ces produits sont également utilisés en
association : 2,4-D+ Paraquat ; 2,4-D+MCPA ; 2,4- D+ Glyphosate ; 2,4-D+ Atrazine. Ils ont été
utilisés en application foliaire, après l’émergence du Striga avec une certaine réussite. D’autre
part, la pulvérisation directe d’une solution d’urée à 20% d’urée sur la plantule de Striga permet
de réduire la production de graines en brûlant les parties aériennes du parasite.

Considérations pour choisir un herbicide dans le contexte de lutte intégrée :

- Sélectivité : Privilégiez les herbicides sélectifs pour minimiser les impacts sur le niébé et les
cultures non ciblées. Ceci s'aligne avec les principes de la lutte intégrée.

- Rotation des modes d'action : Alternez les herbicides avec des modes d'action différents
pour éviter le développement de résistances chez les mauvaises herbes. Cela favorise la
durabilité de la méthode chimique.

- Compatibilité avec d'autres méthodes de lutte : Intégrez les herbicides avec d'autres
méthodes de lutte, telles que la rotation des cultures, pour maximiser l'efficacité globale du
système.

- Évaluation régulière : Surveillez régulièrement l'efficacité des herbicides et ajustez votre


approche si nécessaire. La flexibilité est cruciale dans la lutte intégrée.

- Minimisation des impacts environnementaux : Choisissez des herbicides avec des profils
environnementaux favorables. Évitez les produits persistants qui pourraient avoir des
conséquences néfastes sur les sols et les écosystèmes locaux.

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- Consultation d'experts : Recherchez des conseils auprès d'experts en agronomie ou de
services de vulgarisation pour adapter votre choix d'herbicides aux conditions spécifiques de
votre région.

En conclusion, dans une approche de lutte intégrée, la sélection d'herbicides pour le niébé
doit être basée sur une compréhension approfondie des facteurs locaux, des pratiques
agricoles durables et de la nécessité de minimiser les impacts environnementaux.

IV- les avantages et les inconvénients de la lutte intégrée

La lutte intégrée est une démarche de planification et de gestion qui utilise une variété de
méthodes de réduction des populations d’organismes nuisibles à des niveaux acceptables. Ce
type de lutte comporte des techniques de prévention et de dépistage pour établir le seuil
acceptable d’organismes nuisibles, afin de déterminer à quel moment il faut prendre des
mesures correctives par des moyens de lutte culturale et biologique, et l’application de
pesticides à risque réduit en cas de nécessité seulement.

Les stratégies de lutte intégrée sont personnalisées selon les besoins et les exigences des
particularités locales.

Elles comportent l’utilisation de matériaux et de méthodes qui sont :

- les moins perturbants dans les luttes naturelles;


- les moins dangereux pour la santé humaine;
- les moins toxiques pour les organismes non ciblés;
- les moins dommageables pour l'environnement en général;
- les plus susceptibles d'entraîner une
- réduction à long terme des organismes nuisibles;
- les plus faciles à réaliser avec efficacité;
- les plus rentables à court et à long terme.

Elle permet de réduire la dépendance aux herbicides en combinant diverses méthodes de


gestion, telles que la rotation des cultures, le désherbage mécanique et l'utilisation de
techniques culturales adaptées. En intégrant ces approches, on peut minimiser le risque de
résistance des mauvaises herbes aux herbicides. De plus, la lutte intégrée favorise la
préservation de la biodiversité et la santé des sols, contribuant ainsi à une agriculture plus
durable et respectueuse de l'environnement

En milieu urbain, la lutte intégrée n’est pas seulement une approche d’intervention, elle a
également pour objectif de mettre en place l’adaptation des aménagements paysagers afin de
prévenir l’apparition de problèmes phytosanitaires. Plus globalement, la lutte intégrée en
milieu urbain introduit la notion d’intervention préventive dans la planification de
l’aménagement paysager, dans sa mise en place et son entretien. Cette approche se résume par
le principe de « la bonne plante au bon endroit ».

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Bien que la lutte intégrée contre les mauvaises herbes présente de nombreux avantages, elle
peut également présenter certains inconvénients. Certains agriculteurs peuvent trouver que la
mise en œuvre de différentes méthodes nécessite plus de main-d'œuvre et de ressources, ce
qui peut augmenter les coûts initiaux. De plus, la gestion intégrée peut demander une
expertise plus approfondie et une surveillance constante, ce qui peut représenter un défi pour
certains agriculteurs. En outre, l'efficacité de la lutte intégrée peut varier en fonction des
conditions locales, de la nature des mauvaises herbes présentes et d'autres facteurs spécifiques
à chaque exploitation agricole.

V- impact positif de la lutte intégrée sur le rendement du niébé

La lutte intégrée peut avoir un impact positif sur le rendement du niébé en réduisant la
dépendance aux pesticides chimiques. En combinant différentes méthodes de gestion des
ravageurs, telles que la rotation des cultures, l'utilisation d'ennemis naturels des ravageurs et
des méthodes culturales adaptées, la lutte intégrée favorise un équilibre écologique, ce qui
peut améliorer la santé globale des cultures, réduire les pertes de récolte et améliorer les
rendements. Cependant, l'efficacité de la lutte intégrée dépend de divers facteurs, notamment
les conditions locales, les espèces de ravageurs présentes et les pratiques agricoles
spécifiques.

CONCLUSION

De nombreux herbicides utilisés dans la production des cultures, ont des restrictions
prolongées en ce qui concerne la rotation des cultures, car les herbicides demeurent actifs
dans le sol. Les producteurs doivent être conscients de ces restrictions et gérer ces risques, que
ce soit dans le choix des cultures de rotation, par la mise en place de périodes de jachère, ou
en restreignant l’utilisation d’herbicides au cours de la production et à l'approche des récoltes.
Afin de minimiser les risques de dommage à la culture, il importe de ne pas dépasser la dose
recommandée et de bien comprendre et suivre les instructions écrites sur les étiquettes des
produits. Les herbicides ne peuvent pas régler tous les problèmes de mauvaises herbes.
Certains travaux de désherbage mécaniques et manuels sont nécessaires pour venir à bout des
mauvaises herbes.

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Documents consultés

UA/SAFGRA, 2009 : Manuel de formation en lutte participative contre le Striga en Afrique 97


pages

USAID/ CORAF/WECARD, 2014 : Guide de formation en lutte participative contre le striga dans le
syteme de culture à base du niébé

15

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