Chapitre 2 REDRESSEURS A DIODES
Chapitre 2 REDRESSEURS A DIODES
Chapitre 2 REDRESSEURS A DIODES
ve
~ R vch
Pendant l'alternance positive, la diode D conduit et la tension d'entrée ve se retrouve aux bornes de
R. A l'alternance négative, la diode D cesse de conduire et vch = 0. Le courant de charge est
unidirectionnel et ondulé.
v e Vm
π 2π 3π 4π
v ch
Vm
π 2π 3π 4π
i ch
I chm
π 2π 3π 4π
vD Vm
Le courant et la tension de charge ont la même allure. L'expression du courant moyen est alors
immédiate.
1
Ichmoy = Vchmoy = Vm
R πR
4π
[ 2
π
0 4π
2
]
Vcheff = Vm ωt − 1 sin 2ωt = Vm [π −0]
2
Finalement :
Vcheff = Vm = 2 Veff = Veff
2 2 2
Courant efficace dans la charge
Comme toute la tension est appliquée à une charge purement résistive, la valeur efficace du courant
de charge se déduit de la façon suivante :
Icheff = Vcheff = Vm
R 2R
Courant moyen de la diode
Le courant de charge est le même que celui de la diode. Il en est donc de même de la valeur
moyenne.
IDmoy = Ichmoy = Vm
πR
Courant efficace de la diode
Pour la même raison que ci-dessus, le courant efficace de la diode est de même valeur que celui de
la charge.
IDeff = Icheff = Vm
2R
D'après les formes d'ondes, la tension inverse maximale aux bornes de la diode est la valeur crête de
la source d'alimentation.
VDinv = Vm
Connaissant les valeurs efficaces et moyennes de la tension redressée, nous pouvons calculer le
facteur de forme.
Vm
F = Vcheff = 2 = π =1.57
Vchmoy Vm 2
π
2
1.2 Charge inductive
Nous introduisons maintenant une inductance en série avec la résistance. Durant la croissance du
courant ich, l'inductance emmagasine de l'énergie. Lorsque le courant décroît, l'inductance restitue
cette énergie. À tout instant, on a :
di
vch = Rich + L ch
dt
Et ce, tant que la diode conduit.
La diode cesse de conduire lorsque le courant qui la traverse s'annule. Le courant ich s'annule à
l'angle θ c , une fois que toute l'énergie stockée dans l'inductance est retournée en partie à la source
de tension et l’autre partie est dissipée dans la résistance.
D ich
+
R
ve
~ vch
L
-
Déterminons l'expression exacte de ich. Lorsque la diode D entre en conduction, le circuit est décrit
par l'équation différentielle suivante :
soit :
ich = ip + it
où ip = Vm sin (ωt −φ )
R 2 +(ωL )
2
ωL
avec : φ = tan −1 (angle de la charge)
R
L
i t Ke −R Lt = Ke − t τ , τ = (constante de temps de la charge)
R
K est la constante que l'on détermine à partir des conditions initiales. La solution a donc pour
expression :
i ch = Vm sin (ω −φ) + Ke− t τ
R 2 +(ωL )
2
à t = 0, ich (t = 0) = 0
3
D'où 0= Vm sin (−φ )+ K
R +(ωL)
2 2
soit : K= Vm sinφ
R +(ωL)
2 2
On a donc :
ich(t) = Vm [sin (ωt −φ )+sinφe− t ] où Z = R 2 + (ωL )
2
τ
Z
Formes d’ondes :
ve Vm
π 2π 3π 4π
i ch
^i
ch
π θc 2π 3π 4π
v ch Vm
π θc 2π 3π 4π
vD π θc 2π 3π 4π
Vm
ich s'annule à wt = θ c
soit :
ich (t =θ c /ω) = 0 = Vm [sin (θ c −φ )+ sinφe−θ cωτ ]
Z
Pour trouver θ c , il suffit de résoudre l'équation
θc
( )
−
ωτ
sin θ c − φ + sin φ e =0
Cette équation transcendantale n'a pas de solution analytique, on ne peut que la résoudre
numériquement. Cependant, il est plus facile d'utiliser l'abaque pour trouver l'angle θ c en fonction
de l'angle de charge φ et de l'angle de retard à l’amorçage α, qui est toujours égal à 0 lorsqu'on
utilise des diodes. L'angle α aura une signification lorsqu'on étudiera les redresseurs à thyristors.
4
1 ⎛ θc
dich ⎞ 1 θ cω 1 θ cω dich
∫ ⎜ Rich + L dt ⎟⎠ dt = T ∫0 Richdt + T ∫0 L dt dt
⎜ ⎟
ω
Vch moy =
T 0 ⎝
Or, la tension moyenne aux bornes de l'inductance est nulle, en effet :
di
vL = L ch
dt
θc
VLmoy =
1 ω dich
∫0
L dt =
L θc
∫0
dich =
L
( )
ich(θ c ) − ich(0) = 0
T dt T T
Vch moy
d'où : I ch moy =
R
Comme la tension moyenne est fonction de θ c , donc L/R, il en sera de même pour le courant
moyen.
( )
2
θc ⎛ ⎞ 2 θc θc
∫ ⎜ Vm sin ωt ⎟ dωt = Vm ∫0 (1−cos2ωt )dωt = Vm ωt − 1 sin 2ωt soit :
2
Vch eff = 1
2π 0
⎝ ⎠ 4π 4π 2 0
4π
2
(
Vch eff = Vm θ c − 1 sin 2θc
2
)
La relation est fortement non linéaire.
Si l'on ajoute une diode en antiparallèle avec la charge, elle se met à conduire dès que la tension aux
bornes de la charge devient négative. L'énergie accumulée dans l'inductance de charge circulera
dans cette diode : c'est pour cela qu'on l'appelle « diode de roue libre » ou « diode de retour ». De
cette façon, l'énergie emmagasinée par l'inductance est fournie à la résistance R, lorsque la diode D
se bloque. En conséquence, le courant de charge est moins ondulé. On dit qu'il est « lissé ».
5
Séquences du circuit
1) 0 < ωt < π
D : conduit
DR : bloqué
ich
ve
R
vch
L
vch = ve = Vm sinωt
= R ich1 + L dichl ⇒ ichl = ve − L dichl
dt R R dt
ichl = V
Z
m
[
sin (ωt −φ )+sinφe− Lω
Rπ
]
Valable en condition discontinue, à cause de la condition initiale.
2) π < ωt < β
D : bloqué
DR : conduit
ich2
ve
di ch 2 L di ch 2
v ch = Ri ch 2 + L = 0 ⇒ i ch 2 = −
dt R dt
R⎛ π⎞
− ⎜ t− ⎟
⇒ i ch 2 = k 2 e L ⎝ ω⎠
π
à t= ou ωt = π
ω
i ch1 = i ch 2
[
ich1(ωt =π )= Vm sin (π −φ )+ sin φ e− Lω = k 2
Z
Rπ
]
Z
[
⇒ ich2 = Vm sin (π −φ )+ sin φ e− Lω e− L ⎜⎝ t − ω ⎟⎠
Rπ R⎛ π ⎞
]
Formes d’ondes :
6
Cas discontinu
θc
θc
Notons que dans le cas ci-dessus le courant dans la charge s'annule : on dit que nous sommes en
« conduction discontinue ». Cela dépend de la constante de temps de la charge τ = L/R.
Cas continu
e
m
m
Tension moyenne
π
Vch moy = 1 ∫ Vm sinωt dωt = Vm
2π 0 π
Courant moyen
[
π
] 2π
Ich moy = 1 ∫ Vm sin ωt − L . dich1 dωt + 1 ∫ − L . dich2 dωt
2π 0 R R dt 2π π R dt
= Vch moy + 1 .Lω (I1−I2 )+ 1 . Lω (I2 −I1)
R 2π R 2π R
Ich moy = Vch moy
= Vm
R πR
N.B. : Ce montage avec roue libre possède Vch = cte ⇒ Vch ne dépend pas de L.
Le redresseur monophasé simple alternance est très peu utilisé compte tenu des mauvais
coefficients calculés. Cependant ce convertisseur a l'avantage d'être simple et de permettre la
compréhension des diverses grandeurs caractérisant tous ces montages.
V1
ich
ve ~
V2 - vch +
D2
Formes d’ondes :
m m m
e
m
m
m
m
m
FIGURE 5 : Redressement monophasé, double alternance avec transformateur à point milieu
Fonctionnement
Durant l'alternance positive de v1, c'est la diode D1 qui conduit : D2 est alors polarisée en inverse.
À l'alternance négative de v1, correspond l'alternance positive de v2. Dans ce cas, la diode D2
conduit. La diode D1 est alors bloquée.
π ∫0
D'où : Vch moy = 1 V1m sin ωt dωt Vch moy = 2V1m
π
Elle est doublée par rapport à un redresseur simple alternance.
8
π 2
⎛ ⎞
Vch eff = ∫⎜ V1m sinωt ⎟ dωt
1 Vch eff = V1m
π 0⎝ ⎠ 2
Chaque diode conduit une demi-période du réseau. Donc, le courant moyen est :
ID1 moy = Ich moy = V1m = ID 2 moy
2 πR
Courant efficace dans une diode
^
I ch eff V1
D'où : I DI eff = I D2 eff = =
2 2R
Considérons la diode D1. Quand la diode D2 est passante, la tension VD1 a pour expression :
vD1 = v1 - v2 or v1 = - v2
D'où :
VD inv max = 2V1m
Par rapport au montage à simple alternance, ce montage détient les avantages suivants :
9
La Fig. 6 montre les formes d'ondes.
vs1 ic h
ve
vs2
vc h
vs1 vs 2
Ich
ic h
Ich
Fonctionnement :
Les séquences de fonctionnement sont les suivantes :
i ch i ch
D1 D3
+ +
+ -
vs Vs
v V
ch + ch
-
- -
D2 D4
10
Durant l'alternance positive (0 < ωt < π), D1 et D2 sont polarisées en direct et conduisent.
Durant l'alternance négative (π < ωt < 2π), D3 et D4 sont en conduction.
Formes d’ondes :
Il est aisé de remarquer, à partir du schéma de la séquence 1, que les diodes D3 et D4, sont
polarisées en inverse et supportent une tension crête :
VD inv max = Vsm
Dans ce montage, le courant secondaire du transformateur est purement alternatif. Il n'y a pas de
composante continue. Le facteur d'utilisation sera donc meilleur, par rapport au montage
monophasé, simple alternance.
2Vsm 2Vsm
FUT = Vch moy Ich moy
= π πR = 8 = 81.06%
Vs eff Ich eff Vsm Vsm π2
2 2R
Vsm pour une charge purement résistive.
2R
De plus, le transformateur est mieux utilisé, car le secondaire est traversé par un courant à valeur
moyenne nulle. Dans ce cas, le circuit magnétique ne saturera pas.
Il existe deux topologies de base dans la réalisation des redresseurs, à savoir la configuration en
étoile et la configuration en pont.
Le redresseur triphasé en étoile est un circuit dont les redresseurs ont la même électrode commune.
L'ensemble de ces semi-conducteurs forment ce q'on appelle un groupe de commutation à cathode
commune. Chaque diode est associé en série à une seule phase et vice versa. Pour un montage à
trois phases, on a un groupe de commutation à trois phases. Si on dispose de q phases, on aura un
groupe de commutation à q phases (q diodes).
11
Dans un groupe de commutation une seule diode conduit à la fois : c'est la diode qui est raccordée à
la phase pour laquelle la tension instantanée est la plus positive par rapport aux autres. À la sortie
du groupe de commutation, il apparaît la tension redressée vch formée d'une succession d'arches de
sinusoïdes.
Dans notre cas, avec q = 3, les trois enroulements secondaires fournissent des tensions sinusoïdales
déphasées de 120° entre elles.
Puisque la tension des trois phases apparaît aux bornes de la charge durant une période 360o, le
convertisseur est du type à trois pulsations (q = 3).
Considérons le cas d'une charge résistive ou bien d'une charge inductive. Nous pouvons constater
que pour π/6 (jusqu’à 5 π/6) c'est la phase qui est connectée à la charge, la tension de la phase 1 est
la plus positive, par conséquence, la phase 1 via la diode D1 alimente la charge. Nous avons alors :
π 5π v
pour ≤ ωt ≤ ; vch = Vm sinωt et i ch = ch = i DI
6 6 R
Pour 5π/6 < ωt < 3 π/2, la phase 2 est la phase la plus positive, la diode D2 conduit et la phase 2
alimente la charge. Nous avons alors en conservant la référence de la tension l'axe des y.
5π 3π V
pour ≤ ωt ≤ ; vch = Vm sin (ωt −2π /3) et i ch = ch = i D 2
6 2 R
Chaque diode conduit 2π/3 radians. Les formes d'ondes des tensions aux bornes d'une diode de la
charge et les courants dans les diodes sont montrés à la Figure 10.1.
Noter bien que chaque enroulement du transformateur fourni un courant pendant 1/3 de la période
du réseau d'alimentation. La commutation des diodes au redresseur est effectuée par la tension
d'alimentation. Cette commutation s'effectue quand la tension aux bornes de la diode devient
positive. Cette commutation est initiée quand une des trois phases, une tension positive et
supérieure aux autres deux phases. Ainsi la diode qui y est connectée se met à conduire. De la
même façon on peut calculer les grandeurs des valeurs moyennes et efficaces en connaissant la
durée de conduction de chaque semi-conducteur.
12
FIGURE 10.1 : Redresseur triphasé non-commandé en étoile
La tension moyenne se calcule en appliquant la définition sur une période du signal redressé.
vchmoy = 1 ∫
(π / 6 + 2π / 3)
2π /3 π / 6 2π
(
Vm sin ωt dωt = 3 Vm cos π − cos 5π
6 6
)
Vchmoy = 3 3 Vm = 0.82 Vm
2π
Tension inverse aux bornes d'une diode
Lorsque, par exemple, D1 conduit, D2 voit à ses bornes une tension v2 – v1. Donc une tension
ligne-ligne ; la valeur maximale sera donc :
( 3
) (
v12 = v1 −v2 = Vm sin ωt −Vm sin ωt − 2π = 3 Vm sin ωt + π
6
)
13
4.1.1.2 Débit sur charge inductive
Dans les montages industriels, la charge est généralement fortement inductive, on peut alors dire
que le courant qui la traverse est à faible teneur d'ondulation et on représente la charge par une
source de courant.
Il est alors facile de déduire les valeurs moyenne et efficace du courant qui circule dans une diode.
14
La figure ci-dessous donne le schéma d'un redresseur en pont. Il s'agit d'un pont simple réalisé par
la mise en série de deux redresseurs en étoile. Les caractéristiques de cette topologie se résument
comme suit :
Principe de superposition :
- Le redresseur est composé de deux groupes de commutation, l'un désigné comme groupe positif
ayant en commun les cathodes, l'autre comme groupe négatif ayant en commun les anodes des
diodes.
- Dans chaque groupe de commutation, la durée de conduction de chaque diode est de 2π/q, avec
q = 3.
- La tension instantanée obtenue à la sortie de chaque groupe de commutation (vch1 et vch2) est
identique à celle de redresseurs étoilés opérant seuls.
- La tension instantanée de sortie du pont, vch, représente la tension composée de deux groupes de
commutation :
vch = vch1 + vch2
15
• • • •
1 3 5 V1 V2 V3
V1 V2 V3 V CHM1 4 6 2 V CHM2
• • • •
V CH = V CHM1 - V CHM2
16
17
En considérant la phase 12 comme référence, on peut écrire :
* Vchmoy = 1
π ∫π
π
6
2
(
v12 dωt, V12 = 3 Vm sin ωt +π
6
)
3
π
π
Vchmoy = 3 ∫π 2 3 Vm sin ωt +π
6
( 6
)dωt ; Vchmoy =
3 3 Vm
π
[−cos (ωt +π 6 )]π
π
2
Vchmoy =
3 3 Vm
π
[sin π6 + cos π3 ] = 3 3πV [12 + 12 ]= 3[ 3πV ]
m m
π ⎢⎣ ⎥⎦
18