Désignation des matériaux DT11

1. Présentation
Il existe une très grande quantité de matériaux différents dans lesquelles les pièces peuvent être
usinées. La matière de la pièce est choisie par le concepteur de manière à respecter les attentes
clients et en fonction des différentes contraintes liées à la pièce. En temps que technicien usinage, on
est informé de la matière à usiner sur le dessin de définition de la pièce. Pour faciliter la
compréhension entre les différentes personnes, on utilise un code (une désignation normalisée) pour
décrire la matière.

2. Sommaire
Nous étudierons les matériaux les plus utilisés à l’atelier.
 Les fontes
 Les aciers et leurs alliages
 Les aluminiums et leurs alliages
 Les alliages de cuivre
 Les autres matériaux

3. Les fontes
a- Procédé d’obtention
Elle est obtenue dans des immenses fours appelés Hauts fourneaux (50m de haut et 8m de diamètre)
dans lesquels on chauffe un mélange de minerai de fer (récolté dans les mines de fer) et du coke
(obtenu à partir du charbon).
Le haut fourneau chauffe se mélange à environ 2000°C. Ceci permet de récupérer à la base deux
éléments :
- De la fonte liquide qui sera ensuite moulée et refroidie pour obtenir des pièces.
- Des impuretés appelées Laitiers issues de la gangue (minerai sans valeur) du minerai de fer. On
utilise ces impuretés pour fabriquer du ciment, des engrais ou des enrobés pour autoroutes.
La fonte brute obtenue a généralement la composition suivante en poids : environ 92 % de fer, 3 à
4 % de carbone, 0.5 à 3 % de silicium, 0.25 à 2 % de manganèse, du phosphore et du soufre à l’état
de traces.
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b- Désignation des fontes

La norme Européenne nous impose une écriture à respecter dans la désignation des fontes.
* La désignation commence toujours par EN-GJ
* On ajoute ensuite le symbole de la famille :
 L pour les fontes à graphite lamellaire
 S pour les fontes à graphites sphéroïdales
 MB pour les fontes malléables à cœur noir (Black)
 MW pour les fontes malléables à cœur blanc (White)
 N pour les fontes sans graphite
 V pour les fontes vermiculaires
 Y pour les fontes spéciales
* On ajoute la valeur de la résistance maximale à la rupture (en mégapascal MPa)
* On ajoute éventuellement la valeur d’allongement maximal à la rupture en %

c- Les différentes familles de fontes

Les fontes à graphite lamellaire (fonte grise)

Ex : EN-GJL-400
Ce sont les fontes les plus courantes, elles portent ce nom à cause de la
forme du graphite qui les composent (il prend la forme de lamelles).
On l’utilise dans les bâtis de machines outils, les tuyaux et canalisations, les
disques de freins, les plaques de cheminées.

Les fontes à graphite sphéroïdal

Ex : EN-GJS-500-3
Elles sont plus résistantes que les fontes GJL, elles portent ce nom à cause
de la forme du graphite qui les composent (il prend la forme de billes).
On l’utilise dans les engrenages, les vilebrequins, les corps de pompes, les
bras de suspensions de voitures, les plaques d’égouts.

Les fontes vermiculaires

Ex : EN-GJV-350-7
Ce type de fonte se distingue par la forme de son graphite. La fonte à
graphite vermiculaire présente un graphite en forme de barrette, ce qui
lui confère des caractéristiques mécaniques situées entre la fonte à
graphite lamellaire et celle à graphite sphéroïdal.
On l’utilise pour les blocs moteurs de véhicules.
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Les fontes blanches

Ex : EN-GJMW-350-10
Le carbone se trouve sous forme de carbure de fer ce qui leur donne une très
grande dureté et une très bonne résistance à l’usure.
On l’utilise pour les galets de foreuses, les garnitures de meules.
4. Les aciers
a- Procédé d’obtention
Les aciers peuvent être obtenus de deux manières différentes.
* La filière fonte : En retirant une partie du carbone dans la fonte liquide
* La filière électrique : En recyclant les aciers usagers
L’acier est donc un métal ferreux (alliage de fer et de carbone) qui contient entre 0.15 et 2% de
carbone.
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b- Désignation des aciers

Masse volumique : 7850 kg/m3 T°C de fusion : ≈ 1400°C
On trouve les aciers sous différentes formes dans le commerce.

Les aciers usuels non alliés

Ces aciers sont très communs et peu chers, ils sont utilisés dans de très nombreux domaines.
* La désignation commence toujours par une lettre :
 S pour des aciers d’usage général
 E pour des aciers de construction mécanique
 P pour des aciers pour appareils à pression
 B pour des aciers à béton
 H pour des aciers plats pour formage
* On ajoute ensuite la valeur minimale de la limite élastique Re en Mpa
* La désignation peut être précédée par la lettre G pour indiquer un acier moulé

Les aciers non alliés pour traitement thermique

La teneur en manganèse est inférieure à 1 %, et aucun élément d'addition ne dépasse 5 % en masse.
Leur composition est plus précise et plus pure et correspond à des usages définis à l’avance.
Leurs applications courantes sont les forets (perceuses), ressorts, arbres de transmission, matrices
(moules), etc.
* La désignation commence toujours par la lettre C
* On ajoute ensuite le pourcentage de carbone multiplié par 100
* La désignation peut être précédée par la lettre G pour indiquer un acier moulé
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Les aciers faiblement alliés

Ces aciers passent, lors de leur fabrication, par une phase de mise à nuance dans laquelle on ajoute
divers éléments d’addition (élément d’alliage) afin d’améliorer leurs caractéristiques.
* La désignation commence toujours par un chiffre indiquant le pourcentage de carbone multiplié
par 100
* Ensuite on liste les éléments chimiques d’addition dans l’alliage
* La désignation se termine par les quantités des différents éléments d’alliage dans l’ordre de leur
écriture dans la désignation

Le tableau ci-dessous donne les principaux éléments d’addition associés à leur facteur multiplicateur
que l’on peut trouver dans les aciers alliés. Ils sont désignés par leur symbole chimique.

Elément Symbole Facteur Elément Symbole Facteur

d’addition chimique multiplicateur d’addition chimique multiplicateur
Aluminium Al 10 Nickel Ni 4
Azote N 100 Niobium Nb 10
Béryllium Be 10 Phosphore P 100
Bore B 1000 Plomb Pb 10
Cérium Ce 100 Silicium Si 4
Chrome Cr 4 Soufre S 100
Cobalt Co 4 Tantale Ta 10
Cuivre Cu 10 Titane Ti 10
Magnésium Mg 10 Tungstène W 4
Manganèse Mn 4 Vanadium V 10
Molybdène Mo 10 Zirconium Zr 10

Les aciers fortement alliés

Ces aciers ont eux aussi été mélangés avec des éléments d’addition mais dans une quantité telle qu’un
de ces éléments d’alliage dépasse 5%. Ils sont destinés à des usages bien spéciaux : aciers à outils,
aciers réfractaires, résistants à la corrosion ou à toutes sortes de produits chimiques.
Les aciers rapides supérieurs (ARS ou HSS High speed steels) font partie de cette famille.
* La désignation commence toujours par un X
* Ensuite on trouve un chiffre indiquant le pourcentage de carbone multiplié par 100
* Ensuite on liste les éléments d’addition dans l’alliage
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* La désignation se termine par les quantités des différents éléments d’alliage dans l’ordre de leur
écriture dans la désignation

5. Les aluminiums et leurs alliages

a- Procédé d’obtention
L’aluminium est un métal non ferreux. Fabriqué industriellement depuis 1886 à partir de la bauxite, ce
métal est le plus utilisé juste après les fontes et les aciers.

L’aluminium constitue 8% de la masse de l’écorce terrestre, il n’apparaît pas sous forme pure, mais
comme minerai composite appelé bauxite. La bauxite est équitablement répartie à la surface de la
planète.
Les principales réserves minières de bauxite à forte concentration d’alumine se situent en Amérique
centrale, en Afrique et en Australie.
b- Désignation des alliages d’aluminium
Masse volumique : 2700 kg/m3 T°C de fusion : ≈ 650°C

Les alliages d’aluminium moulés

Ces alliages sont utilisés pour le moulage en sable ou permanent en acier (moulage en coquille). On
l’utilise pour les carters moteurs, les carters de boites de vitesses.
* La désignation commence toujours par EN
* On ajoute ensuite la lettre A pour Aluminium
* On ajoute ensuite la lettre C pour indiquer un produit moulé
* Une symbolisation numérique à 5 chiffres avec les deux premiers représentant la famille d’alliage.
21 : Al Cu 41 : Al Si Mg Ti 42 : Al Si7 Mg
43 : Al Si10 Mg 44 : Al Si 45 : Al Si5 Cu
46 : Al Si9 Cu 47 : Al Si Cu 51 : Al Mg 71 : Al Zn Mg
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* Elle peut être complétée par une désignation symbolique placée entre crochets avec les symboles
chimiques de l’aluminium puis des éléments d’addition suivis de leur teneur. Les éléments sont classés
dans l’ordre décroissant de leur teneur.

Les alliages d’aluminium corroyés

Le corroyage est une opération consistant à déformer une pièce avec allongement (forgeage, laminage,
etc.) à chaud ou à froid afin d'obtenir une pièce de la forme désirée. On l’utilise pour les
constructions automobiles, aéronautiques et spatiales.
* La désignation commence toujours par EN
* On ajoute ensuite la lettre A pour Aluminium
* On ajoute ensuite la lettre W pour indiquer un produit corroyé
* Une symbolisation numérique à 4 chiffres et une lettre éventuellement
1er chiffre
1 : Aluminium pur 2 : Al + Cuivre 3 : Al + Manganèse
4 : Al + Silicium 5 : Al + Magnésium 6 : Al + Magnésium + Silicium
7 : Al + Zinc 8 : Al + autre élément

Les 2ème, 3ème et 4ème chiffres concernent la pureté de l’aluminium et la teneur en aluminium au-delà de
99%.

6. Le cuivre et ses alliages.

Le cuivre est un métal non ferreux de couleur rouge orangé possédant une haute conductibilité
thermique et électrique ainsi qu’une bonne tenue aux corrosions courantes.
Ce métal peut-être utilisé sous différentes formes :
 Alliage de cuivre et de zinc (Laiton) largement utilisé en mécanique
 Alliage de cuivre et d’étain (Bronze) utilisé en mécanique pour les pièces de frottement
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a- Désignation des alliages de cuivre

* La désignation commence toujours par Cu
* Ensuite on liste les éléments chimiques d’addition dans l’alliage dans l’ordre décroissant des
teneurs

L’ajout de plomb a pour effet de faciliter l’usinage de cette matière.

De nombreux fabricants utilisent un code couleur avec des lettres pour désigner les grandes familles
de matériaux. ( Ex : Sandvik Coromant)
Prix relatif des différents
matériaux à masse égale