Le Message Coranique
Le Message Coranique
Le Message Coranique
Mon très jeune frère Papa SALL m’a fait un insigne honneur en
me demandant de préfacer cette première série des « Grandes
Conférences Islamiques de Serigne Sam MBAYE ». Je suis d’autant
plus fondé à l’accepter que Pape m’a impliqué très tôt dans son projet
en me faisant lire au fur et à mesure ses traductions des différentes
Conférences Religieuses de son distingué maître. L’œuvre entreprise
avec enthousiasme par Papa SALL mérite d’être encouragée et
soutenue. D’importants thèmes comme l’entraide, la prise de
conscience par rapport à la mort, le soufisme, l’orthodoxie, etc.…, y
sont passés en revue avec une érudition rarement égalée. Ceux qui
auront le privilège de lire « Les Grandes Conférences Islamiques de
Serigne Sam MBAYE » en tireront un profit incommensurable. Ils
verront leur pratique religieuse et leurs comportements s’améliorer
notablement. S’ils comprennent correctement le message du maître,
ils deviendront, à coup sûr, de meilleurs musulmans. Ils auront
évidemment besoin, pour cela, de faire par moment de gros efforts
surtout pour ceux d’entre eux qui ne comprennent pas bien la langue
de KOCC BARMA*.
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
Papa SALL a donc été bien inspiré, très bien inspiré d’avoir
entrepris cette œuvre immense. Je le remercie en tout cas de m’y
avoir très tôt associé et d’avoir sollicité ma modeste contribution.
Je souhaite que le Tout Puissant l’assiste et l’aide à poursuivre
l’immense travail entrepris en éclairant son chemin de sa limpide
et infaillible lumière. Qu’il répande sur sa famille, sur ses proches et
sur lui-même sa divine bénédiction.
Mody Niang,
inspecteur de l’enseignement
à la retraite
* Bienfaits
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de Serigne Saam MBAYE
AVERTISSEMENTS
C’est une tâche redoutable pour moi pour des raisons multiples :
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : «al umul kitâb» c’est le lieu de la science (le savoir) de notre
* Région du Sénégal
** Paix et Salut sur LUI (P.S.L.)
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Seigneur (TWT)*. Quand notre Seigneur (TWT) voulut que le CO-
RAN descende, (on doit parler de descente et non d’invention car pour
notre Seigneur, ni les noms, ni les actes, ni aucun de ses attributs n’a
de commencement ; ils existaient déjà. Notre Seigneur n’est ni dans le
temps ni dans l’espace) le CORAN quitta «umul kitâb» pour arriver
au niveau de la tablette gardée où est consigné tout ce qui doit se
produire depuis la pré-éternité (avant la création) jusqu’à la fin des
temps. C’est sa première descente. Il quitta ensuite la tablette gardée
pour descendre au niveau du premier ciel ; le plus proche de nous ;
(la notion de ciel («asamân»), le temps ne permet pas de l’expliciter, de
l’éclaircir, mais elle peut à elle seule faire l’objet d’une série d’émissions)
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Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
Gabriel est un ange. Vous savez que l’ange en général a une nature
très tranchante. Il ne peut pas collaborer avec l’homme, ils ont des
natures opposées. Le fils d’Adam est composé de chair, de sang et
d’eau ; l’ange est immatériel et comporte des secrets très lourds et
des natures étonnantes.
SSM : Ils ne peuvent pas traiter directement. Ce sont eux (les anges)
qui agissent sur l’homme. L’ange qui vient pour enregistrer les actes
du fils d’Adam, celui qui vient pour faire descendre la miséricorde,
celui qui vient pour demander le pardon pour les créatures et celui
qui vient pour etc....Chaque ange a sa mission mais la nature dans
laquelle ils se présentent, échappe à l’homme. Il ne les voit pas, il
ignore leur forme. Sauf peut-être dans de rares exceptions que nous
aurons sûrement l’occasion d’évoquer si le temps nous le permet.
Quel est donc celui qui va recevoir un tel message, qui est la Parole
de DIEU ? On répond en disant que c’est le Prophète. Qu’est ce qu’un
prophète. Le prophète est certes un fils d’Adam mais il s’agit d’un
homme très différent des autres. Il a des dispositions spéciales dont
il est le seul à pouvoir posséder. Il a aussi la capacité ésotérique («bâ-
tin») qui lui permet de quitter la nature humaine simple pour avoir
une autre nature qui se rapproche un peu de celle angélique de sorte
à pouvoir traiter avec les anges. C’est ce qu’on appelle en français,
un état second. Maintenant, dès que l’ange s’approche du Prophète
(P.S.L.), il quitte l’état humain normal pour épouser un état second
qui lui permet de voir l’ange, d’entendre ce qu’il dit et avoir la possi-
bilité de lui parler.
B.D. : Serigne Sam, quelle forme doit avoir l’ange quand il fait des-
cendre le CORAN ?
SSM : La forme que l’ange doit avoir s’il apporte le CORAN est une
autre forme différente de la forme dite normale.
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Cette forme dite normale peut être celle d’une personne que les com-
pagnons du Prophète (P.S.L.) (les «sahaba») ignorent. Mais il aura
une forme remarquable. Des fois, il vient sous les traits d’un sahaba
que l’on connaît mais on ne saura pas que c’est l’ange Gabriel.
Mais cela se manifeste sur celui qui reçoit le message d’une telle fa-
çon qu’on saura qu’il est en train de recevoir quelque chose de très
lourd. Le Prophète (P.S.L.), s’il recevait la révélation s’assayait s’il
s’était initialement en position debout ou se couchait s’il était assis
initialement. Parfois, il se trouvait sur sa chamelle mais celle-ci de-
venait très faible pour le supporter ; elle se couchait immédiatement
sinon elle se fracassait les pattes. Au moment de la révélation, quand
tous les autres grelottaient à cause du froid, le Prophète (P.S.L.) lui,
transpirait de partout à cause du poids de ce qu’il recevait. Donc la
lourdeur du CORAN est étonnante car notre Seigneur a dit : «Si nous
avions fait descendre le CORAN sur une montagne, elle s’écraserait
et se transformerait en poussière sous le poids des versets».
S’il posait sa cuisse sur celle d’une autre personne si cette dernière
ne retirait pas sa cuisse elle se cassait à cause de la lourdeur des ver-
sets révélés. Mais, à mesure que se faisait la révélation, le Prophète
(P.S.L.) continuait à avoir l’habitude de la recevoir , se perfectionnait
davantage. Sa perfection était d’ailleurs totale mais il la récupérait
après son retour à l’état humain normal (lui le Prophète (P.S.L.)).
pour qu’il puisse le supporter davantage.
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Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : En effet, il est descendu par partie, comme je vous l’avais dit
car il attendait.
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l’origine du «khalwa*» car le fils d’Adam, à chaque fois qu’il cesse de
voir ce qui se trouve sur ce bas-monde (qui se déssine sur son coeur
et obstrue certaines «portes de la lumière»), et d’entendre ce qui se
produit et ce que disent les gens (cela ferme certaines portes de lu-
mière qui donnent sur son coeur), s’il ne mange pas excessivement,
si tous ses membres sont en vacance de sorte que seul fonctionnent
son coeur qui adore DIEU et son esprit qui médite sur Lui, alors,
s’ouvrent toutes les portes du coeur. C’est cela le secret du «khalwa».
SSM : Oui. Après avoir adoré DIEU et pris par la fatigue, il se coucha
et s’endormit. Il vit l’ange en songe qui tenait une écharpe en soi pure
sur laquelle était écrit : «Iqra bi ismi rabbi ka lazi khalaq Khalaqal
insâna min anlaqin Iqra war Rabbukal akrmu hanlama bil khala-
mi anlam insâna mâ lam yahlam». C’est en ce moment qu’il l’étran-
gla et lui demanda de lire. Il lui répondit : «je ne sais pas lire ; je n’ai
jamais rien étudié.» Il l’étrangla à 3 reprises.
B.D : Donc c’est dans le rêve qu’il l’a étranglé et non en état de veille ?
SSM : C’était dans le rêve. Il ne l’avait pas encore vu. C’était un rêve.
* retraite spirituelle
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Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
B.D : Il a commencé là ?
SSM : Oui.
SSM : 3 ans.
B.D : 3 ans ?
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SSM : C’est cela ! Il commença à éprouver du chagrin et des choses de
cette sorte.... les évènements sont nombreux et longs à expliquer. La
totalité du CORAN («le kamil») est donc descendu dans cette période.
Jusqu’au moment où On lui dit : «Al yawma akmaltu lakum diini-
kum» qui n’est pas d’ailleurs le dernier verset révélé mais en ce mo-
ment il commençait à faire ses adieux à «Hajjatul wadâa» : il disait
: «je ne sais pas si je vous reverrai un autre jour après ce jour-ci ou
non». Il résuma tout ce qu’il avait apporté et le rappela. Cela fit peau
neuve dans le coeur des fils d’Adam. Il partit et n’est jamais revenu.
Il mourut en effet cette année avant la date du pélerinage suivant.
SSM : «Iqra» est d’une importance capitale. «Iqra bi ismi rabbika lazi
khalaq». Les «hârifûna» ont dit que «Iqra» : apprends, ne signifie
pas apprends seulement. Il veut dire apprends, agis, adore DIEU, fais
des actes classiques... mais tout ce que tu fais, «bi ismi rabbi ka lazi
khalaq.» Car tout ce que tu fais si tu n’as pas l’intention sincère de le
faire au nom de DIEU, n’aura pas une valeur pour l’autre monde et,
même si elle en aura pour ce bas monde, elle sera très minime. Donc
pour le musulman, «Iqra» doit conduire toute sa vie. Tout ce qu’il
fait, il le fait «bi is mi Rabika lazi khalaq». Même l’arme qu’on a fabri-
quée, tu dois l’utiliser au nom de DIEU. A chaque fois que tu dois te
défendre, la loi te permet de l’utiliser.
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
monde ?
SSM : Le CORAN est venu pour tout le monde. Le milieu dans lequel
est descendu le CORAN, cette société arabe était une société non ci-
vilisée. Notre Seigneur (TWT) a choisi le peuple le plus arriéré de
tous les peuples de cette époque pour leur envoyer un Prophète. Ce
dernier se mit alors à les éduquer, à les instruire, les civiliser, leur ap-
prendre la façon avec laquelle on doit traiter avec les autres.... C’était
un maître, un guide pour eux, à chaque étape correspondaient des
leçons jusqu’à ce qu’ils atteignirent un niveau que le fils d’Adam ne
pourra jamais dépasser, le CORAN finit de descendre et le Prophète
(P.S.L.) quitta ce monde. Le secret de cela c’est que aussi bien les
peuples les plus arriérés au monde, les peuples intermédiaires que
les peuples les plus évolués trouveront leurs leçons respectives dans
le CORAN. S’il s’était intéressé uniquement à l’éducation d’un peuple
déjà civilisé, les autres peuples non civilisés ne pourront pas suivre
l’évolution. Il en est de même pour l’inverse. C’est pour les mêmes
raisons que le CORAN est venu pour toutes les époques. Car le CO-
RAN a amené des règles. Des règles qui.... Si tu entends parler du
«Ijtihâd» : «Ijtihâd» veut dire effort personnel ou alors raisonnement
par analogie. Tu appliques la règle que tu connais. Ce sont les règles
qui embrassent tout mais non les détails. Le Prophète (P.S.L.) après
avoir amené toutes les règles, a enseigné aux sahaba le «ijtihâd».
C’est le raisonnement par analogie. Il savait que durant toute sa vie
qu’il a passée à juger des événements, il existe des évènements qui
ne se produiront qu’après sa mort. Il a donc prévu dans les règles
une procédure qui juge tout. Le CORAN a adopté un style qui est ce-
lui de notre Seigneur (TWT) et non le style d’un fils d’Adam. Il avait
trouvé les arabes avec une langue bien perfectionnée qui ne pou-
vait plus s’améliorer. Elle comportait déjà les règles grammaticales
et tout. Ils avaient des poêtes très éloquents. Ilsy avaient également
des «Khoutaba» c’est-à-dire des gens qui préparaient des discours ;
des éloquents. Les arabes se vantaient des discours de ces derniers.
Qui parle mieux ! qui chante mieux !
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mubiin»
SSM : «Fii lissânin arabin mubiin». Le CORAN est venu étonner tout
le monde. En quoi faisant ? Il n’est ni en prose ni en vers. Ce qui se
trouve dans la poésie et qui fait qu’elle est agréable à entendre et
différente de la prose est plus manifeste dans le CORAN que dans la
poésie. De même la clarté de la prosodie est plus remarquable dans
le texte Coranique que dans n’importe quel autre texte. Etonnés, les
arabes disaient que ce que récite Mouhammad (P.S.L.) est de la ma-
gie car ce n’est ni de la poésie, ni de la prose, à cause de son caractère
énigmatique pour ceux qui comprennent l’arabe. C’est pour cette rai-
son que la traduction n’a pas une grande importance car, traduit dans
une autre langue, le CORAN perd ce qu’on appelle la couleur vocale.
Tu lis la traduction mais tu ne sens rien. Elle ne te fait pas exulter, elle
n’a aucun effet sur ton coeur ou ton corps. Tu vois donc que ce texte
traduit, est différent du CORAN proprement dit. D’abord le CORAN
est descendu pour être lu, pour qu’on le récite avec la langue. C’est
pourquoi, ce «tajwid là» dont on parle, la façon dont il est débité est
si agréable à entendre, si tu es arabe ou quelqu’un qui a grandi chez
les arabes ou quelqu’un qui a beaucoup de connaissances ou alors un
«hârifûna bil Lahi» dont le coeur est propre et pur, qui peut boire à
partir des océans du CORAN, capable de patauger à l’intérieur... pour
celui-là rien n’est comparable au CORAN. Les arabes ne comprennent
qu’une partie du texte : sa valeur littéraire mais, malgré tout, qui-
conque entendait la récitation du CORAN se convertissait à l’Islam.
C’était pour cette raison qu’ils interdisaient d’écouter Mouhammad
(P.S.L.) quand il récitait le CORAN. Après cette interdiction, les 4 no-
tables les plus acharnés dans cette interdiction se cachaient pour
l’écouter. Ils se retrouvèrent à la fin de la récitation de Mouhammad
(P.S.L.), sur le chemin du retour. Ils se critiquèrent et se dirent : «si
nous interdisons aux autres d’écouter Mouhammad (P.S.L.), et nous
cachons pour l’écouter, nous ne parviendrons jamais plus à nos fins,
tellement le style et la valeur littéraire du CORAN sont au dessus de
toutes les imaginations. C’est une chose que nul n’a jamais vue et, les
secrets qui se trouvent à l’intérieur sont encore plus étonnants, on
n’en parle même pas.
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
B.D : Si - Si
SSM : Maintenant pour ceux qui ont reçu le CORAN ... le Prophète
(P.S.L.) a donné des exemples en disant qu’il est comparable à une
pluie abondante qui est tombée sur des terrains différents. Ce ter-
rain-ci ne capte pas d’eau ni ne fait germer de semences. Il corres-
pond à celui qui entend le CORAN, s’étonne, sent son coeur exulter et
l’oublit aussitôt après ; il ne l’applique pas, il ne s’en sert pas. Un autre
terrain qui ne garde pas l’eau mais fait germer la semence. Celle-ci
pousse, mûrit et les gens s’en servent. C’est celui pour qui on dit «Rub-
ba hàmin fikh him ray fikh hii an ruba hamin fikh him ilâ man hum» :
Il est fréquent de voir quelqu’un qui apporte une science à quelqu’un
d’autre qui la comprend mieux que lui. C’est le terrain qui fait germer
mais qui ne garde pas l’eau. Le troisième terrain enfin, garde l’eau
et les gens viennent, puisent, lavent leurs habits, se baignent, cui-
sinent, boivent et font tout ce qu’ils veulent et en plus, il fait germer
les semences, les fruits et toutes sortes de graines que les hommes
consomment.
En résumé donc, c’est celui qui entend pour oublier avant même de
s’en servir, celui qui va raconter les paroles qu’il a entendues mais
ne s’en sert pas et celui qui capte ce qu’il a entendu, s’en sert et l’en-
seigne aux autres pour éclairer leur coeur.
B.D : Est-ce qu’on peut dire que, puisque le CORAN est descendu là-
bas à la Mecque, chez les arabes, il est venu pour corriger des défauts
et guérir des maladies qui se trouvaient chez le peuple arabe à cette
époque ? Peut-on dire cela ?
SSM : Il est venu, comme je vous l’avais dit, chez un peuple très arrié-
ré pour corriger leurs défauts. Il a continué à les corriger, à rectifier le
plus petit défaut jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien et, il poursuit son
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oeuvre avec les «hârifûna». Ce qu’on appelle les «siddîqûna». vous
savez que «siddîq» est un grade très élevé dans la foi. Vous savez que
la foi augmente en fonction de la façon avec laquelle l’individu pra-
tique ses actes de dévotion, en fonction de sa présence («teew lu»*)
et de sa façon de méditer. Ceux-là s’ils lisent le CORAN, découvrent
à chaque nouvelle lecture, une chose qu’ils n’avaient pas vue lors de
la lecture précédente. C’est pour cette raison que l’on dit que chaque
«haraf» (lettre) du CORAN a une partie visible et une partie cachée,
la partie cachée comporte elle-même un côté exotérique et un autre
ésotérique ... ainsi de suite jusqu’à 70 compositions de la sorte.
B.D : Ce que je veux dire, c’est que nous étions au 6è siècle et au-
jourd’hui nous sommes au 20ème siècle. Est-ce que si on prenait le CO-
RAN à ce siècle (6ème) et dans ce milieu (chez les arabes) pour l’ame-
ner à New York au 20ème siècle ou Dakar au 20ème siècle il sera toujours
appliquable comme il l’était au 6e siècle chez les peuples arabes ?
B.D. : Immuable ?
SSM : Elle ne peut pas changer. C’est la partie qui te conduit auprès
de DIEU. Elle chasse tes défauts et te fait connaître DIEU, te Le fait
aimer, t’apprend comment tu dois L’adorer et comment tu Le sens
réellement. L’autre partie est celle qui s’occupe de toutes les corrup-
tions rencontrées dans ce monde-ci, ce qui sacrifie les hommes et ce
qui t’empêche d’être en paix avec les autres, ce qui amène le mal, la
guerre et comment l’homme se corrompt et comment il s’améliore.
Cela également est valable pour n’importe quel siècle, pour n’im-
porte quel peuple. Le CORAN a adopté la science contrairement aux
religions antérieures. Vous savez que les autres religions étaient, à
leur début des ennemis de la science. Elles rendaient la vie difficile
à quiconque faisait une découverte ou une invention. Tu parles de la
* expression woloff qui désigne concentration, méditation
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : Ces secrets ne sont pas des choses closes ou interdites. Tout
dépend de l’effort de l’homme, de ses dispositions et de ces deux
choses qui sont le «fikrou» et le «zikrou». J’ai l’habitude d’en par-
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ler dans mes causeries, «az-zikru» c’est la mention des noms de
DIEU. «Al fikru» c’est la méditation. Les «hârifûna» sont partagés
pour déterminer celle qui prime entre ces deux choses. Qu’est ce
qui conduit le plus rapidement auprès de DIEU. Tous les deux sont
bons. Chacun est capable de conduire auprès de DIEU. Tout dépend
de la nature de l’homme. Vous savez que même la foi est une ques-
tion de tempérament. vous pouvez par exemple dire la même chose à
deux personnes différentes, l’une d’elles y ajoute foi et l’autre non ou
alors elles croient toutes les deux mais l’une est plus convaincue que
l’autre. Surtout, la foi lorsqu’elle repose sur la science. Elle devient
plus solide car nul ne pourra plus vous tromper. A titre d’exemple,
le Prophète Moussa (ASWS) lorsque les magiciens avaient mis plu-
sieurs serpents dans la vallée et qu’il eut lui-même peur et que notre
Seigneur lui dit de jeter son bâton qui se transforma en serpent hors
du commun et avala les autres serpents, il sortit la main qui devint
plus brillante que le soleil et éblouit tous les autres qui ne pouvaient
plus ouvrir les yeux ; ceux que ce miracle avait amené à avoir la foi
sont ceux-là même qui l’ont perdu lorsque Sâmiriyyu avait construit
le veau d’or et avait mis dedans un peu de sable qui vivait (ce sable...
vous savez qu’à cette époque, une femme avait mis au monde un garçon
or, le roi se mettait à tuer tous les garçons car on lui aurait dit que celui
qui doit le détrôner naîtra ces temps-ci. L’ange qui venait pour nourrir
le nouveau-né en lui faisant têter du lait ici et du miel là, était un esprit
(«ruh»), sa monture également. Vous savez que l’esprit fait vivre tout
ce qu’il touche). C’est sur ce sable sur lequel se tenait la monture de
Gabriel que Sâmiriyyu avait prélevé une partie pour la mettre dans
le veau d’or qui se mit à beugler et à marcher. Il leur dit alors : «voilà
le DIEU que Moussa est allé chercher, ils ont fait un chassé croisé».
(C’était au moment où Moussa avait le rendez-vous de 40 jours avec
notre Seigneur. Il avait d’abord 40 jours puis 30.) Moussa étant absent,
Samiriyou leur demanda d’adorer le veau d’or et ils obéirent.
B.D. : On peut donc dire que le miracle n’était pas pédagogique ? L’ac-
tion basée sur le CORAN était plus pédagogique ?
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : Oui. Pour leur montrer que c’est un homme afin de les amener
à croire à la prophétie. Car le Prophète....pour expliquer pourquoi
notre Seigneur n’a pas envoyé un ange (cela se trouve dans le COR-
AN), l’homme qu’on peut imiter sur l’ensemble de ses actes, qui est
comme vous est celui qui peut nous servir d’exemple. Car si un ange
était venu nous ne pourrons jamais l’imiter. Il ne mange pas pour
légiférer sur ce qu’on doit manger : ceci est prohibé on ne doit pas
le manger, cela est interdit. Il ne boit pas pour montrer comment on
doit boire, la discipline de cet acte. Il ne fonde pas de foyer pour te
faire connaître les droits que tu as sur ta famille et les droits qu’ils
ont en retour sur toi, et tes obligations, l’obligation de les éduquer.
Rien de tout cela ne sera pris en compte. Pour modèle, Il a envoyé
un homme parfait pourqu’on suive son exemple. S’il fait une chose,
tu vois que tu pourras faire la même chose si tu fournis les mêmes
efforts que lui car, DIEU «Là yu kalliful Làha nafsan ilà wus ha hâ»
: «ne fait supporter à aucune âme une charge au dessus de ses
capacités». S’Il avait envoyé un ange, nous ne serions pas en mesure
de l’imiter, ni dans ses actes, ni dans ... rien du tout, nous aurions par
conséquent raison sur notre Seigneur (TWT). Afin de rompre tous
les alibis possibles, pour que personne ne dise que nous ne pouvions
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de Serigne Saam MBAYE
pas imiter le messager, Il a mandaté une personne qui sent la faim
comme vous, qui sent la soif comme vous, qui sent la fatigue comme
vous -m’entendez-vous ?- qui tombe malade comme vous, qui va à la
chasse et rentre bredouille comme vous ... vous entendez ! En un mot
quelqu’un qui fait tout ce que vous faites. Ce qui vous différencie se
trouve à l’intérieur ; c’est autre chose.
B.D. : Le CORAN -c’est vrai- a dit des choses et a donné des règles
pour que les hommes les suivent mais, des fois on entend quelqu’un
dire que l’on peut prendre une page, la laver et la boire pour guérir
ceci ou cela. Comment voyez-vous cela ?
SSM : Avant de donner mon point de vue, je voudrais faire une petite
digression par rapport à des propos que j’avais entendus à la Radio.
J’avais entendu quelqu’un comparer le CORAN au code de la route. Il
avait dit que le CORAN est venu pour recommander au fils d’Adam
ce qui lui sert et lui interdir ce qui lui est nuisible. S’il fait ce qu’il lui
recommande cela le servira, à l’instar du code de la route, si tu le
respectes, tu ne feras pas d’accident, s’il plaît à DIEU ou alors dans
de très rares cas.
B.D. : Lui, avait dit que le CORAN était comme le code de la route ?
SSM : Oui, il avait dit cela : si tu le bois et n’évites pas ce qu’il interdit
ou si tu ne fais pas ce qu’il te recommande, il ne te servira à rien. C’est
tout comme si tu respectais cela, le boire ne servirait donc à rien. Ce
sont des propos ridicules. Le code est une oeuvre humaine. Ce sont
des hommes qui l’ont confectionné. Le CORAN est la Parole de DIEU.
J’avais dit tout à l’heure que la Parole de DIEU est très pesante. Le
CORAN a beaucoup de «barké» pour celui qui y a foi. C’est une chose
qui a beaucoup de «barké» pour celui qui y croit. C’est la baraka que
l’on recherche. «La fatiha est un remède pour toute maladie» a une
signification ; il y a une façon de l’interpréter. Mais avant cela, la
prière.... c’est à DIEU que nous adressons nos prières. Su tu formules
tes prières, tu récites des versets et des «salatu anla nabi». Si tu for-
mules le voeu d’être sauvé... Tout ce que l’individu veut dire par sa
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
langue, et ne sait pas le faire parce qu’il ne le connaît pas par coeur, il
peut demander qu’on le lui écrive car, c’est l’écriture qui a remplacé
la parole. La fatiha, selon des hadith authentiques, des sahaba qui
voyageaient avaient trouvé dans une concession un malade, ils ont
prié pour lui à partir de la Fatiha pour le soigner. On leur offrit un
mouton. A leur arrivée, le Prophète (P.S.L.) leur dit «donnez-moi ma
part du mouton. Comment avez-vous fait pour savoir que la Fatiha
est un remède ?» à la descente du verset «A onzu bi kalimâtil Lahit
tamâti min sharin mâ khalakha» on a recommandé de l’écrire pour
ceux qui ne pouvaient pas le lire. On rapporte qu’à part le CORAN, le
deuxième lieu immédiatement après en matière d’authenticité c’est
«Sahîhul Boukhâry» puis «Sahîhul Mouslim». Ils sont plus authen-
tiques que n’importe quel autre écrit à part le CORAN. Ces deux, un
hadith sur lequel ils sont unanimes est donc plus authentique que
tout autre écrit à part le CORAN. Les musulmans ne peuvent avoir, à
part le CORAN, quelque chose d’aussi fiable que cela ou alors de plus
fiable. Et si tu cherches dans «Zâdil muslim fii mutafkha anlayhim
Boukhari wa Muslim» ils sont d’accord tous les deux que ce que tu
portes ou ce que tu bois, la seule charte à respecter est que cela ne
soit pas des paroles que tu ignores car si c’est dit dans une langue
que tu ne comprends pas, il peut s’agir des éloges que l’on faits à des
jins pour les flatter, leur donner la place de DIEU, leur dire des pa-
roles qui montrent que tu les adores alors que cela est de l’associa-
tion, c’est prohibé. Mais si tu comprends ce que tu dis, ou si ce que tu
dis est un nom de DIEU ou du CORAN, il n’y a aucun doute que c’est
une chose de profitable pour celui qui y croit.
SSM : Oui. Lis dans les livres de fiq ! (législation islamique). C’est
vrai, nul ne peut tout connaître, mais nous avons l’obligation de nous
préoccuper de toute chose. Si tu lis dans «Mukhtaçar Cheikh Khalil
-il fait partie des livres anciens du rite malikite- tu y verras qu’il te
dit qu’au moment d’entrer dans les toilettes, si tu portes sur toi un
«gris-gris» cousu qui n’est pas enveloppé sur du cuir ou s’il n’est pas
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mis dans une boite, de l’enlever.
B.D. : Ce qui veut dire donc que cela existait à cette époque ?
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
donc être puissant. Car si l’homme n’a pas chassé les mauvaises ha-
bitudes qui se trouvent en son sein, son coeur est considéré comme
une chambre, les mauvaises habitudes sont comme de la viande et
Satan représente le chien debout là-bas à l’écart. Tout son souhait
c’est d’entrer dans la chambre pour manger la viande. Tu es en train
de prononcer le nom de DIEU, il prend la fuite car il a peur du nom
de DIEU mais, il ne s’éloigne pas. Il se met debout à côté et dès que
tu cesses de mentionner le nom de DIEU il revient pour entrer dans
la chambre. Mais si tu parviens à combattre tous les défauts en fai-
sant le «jihadul nafsi» pour te débarasser de toutes sortes de défaut,
le chien n’a plus besoin d’entrer dans la chambre car, il n’y a plus
de viande à l’intérieur, il s’en ira. Le fikru a des règles mais il peut
conduire auprès de DIEU. C’est lui qui «ouvre l’homme» et lui donne
le «fathu» afin qu’il comprenne les secrets, afin de pouvoir se servir.
DIEU est très fort, si fort que rien ne peut Le supporter à cause de sa
grandeur et de son poids. Vous avez entendu parler de celui dont la
foi est si puissante qu’au moment de traverser le pont sirat, l’Enfer
lui dit : «dépêches-toi de passer car la lumière de ta foi est en train
d’éteindre mon feu». Il y a beaucoup de choses dont j’ai parlé à plu-
sieurs reprises dans mes conférences car ce sont les mêmes sujets
qui se répètent, les mêmes thèmes à chaque fois, il est difficile de ne
pas se répéter mais, c’est un rappel après tout et c’est ce qui fait que
je répète beaucoup de choses. Cela, cette foi si puissante atteint un
degré tel que Satan n’osera plus se rapprocher de toi. Le Prophète
(P.S.L.) avait dit que Oumar ne pénètre dans aucune rue si ce n’est
que Satan s’en est sauvé. Cheikh Abdoul Ahat Shahrâni a dit que s’il
voit Satan (puis que DIEU lu a donné la possibilité de voir Satan), s’il
récite le CORAN, s’il ne se sauve pas rapidement il prend feu aussitôt.
SSM : Oui, s’il ne se sauve pas, il prend feu sur le champ. C’est le CO-
RAN qu’il récite qui le brûle. La puissance du CORAN est proportion-
nelle à la nature de celui qui le lit et au degré de sa foi : «Wa law an-
nal khur âna fii...». Si tu vois que les versets étaient si lourds pour le
Prophète (P.S.L.) au moment de la révélation c’est tout simplement à
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cause des secrets qu’il est seul à pouvoir à comprendre. Mais, on en-
seigne à un enfant des sourates telles que Yâsin ou souratul Ikhlas qui
sont si lourds et il parvient à les mémoriser et il ne sent absolument
rien. Donc le CORAN dépend de la foi de l’homme. Maintenant, celui
qui répète le nom de DIEU.... il existe deux sortes de «Iznu» (per-
mission) : «al iznul hamm» comme a dit le Seigneur : souvenez-vous
de DIEU plus que vous ne le faites de vos parents. Il a dit : «rappe-
lez-vous de moi et J’en ferai autant avec vous». Prononcez mon nom
et J’en ferai autant avec le vôtre. Il a félicité ceux qui «Al laziina yaz-
kurunal Làha khiyâman wa khuhoudan wa anlâ junuudu hum wa
yatafakkaruuna fii khalqis-samâwâti wal ardi» vous voyez qu’il a
réuni dans ce verset le fikru et le zikru. Il félécite ceux qui répètent
le nom de DIEU quand ils sont assis, debout, à tout moment ils se
mettent à répéter le nom de DIEU. On a demandé au Prophète (P.S.L.)
ce qui pouvait rapprocher l’individu de DIEU et il répondit : «que sa
langue ne cesse de prononcer le nom de DIEU, qu’elle ne cesse d’être
fraîche dans cette mention des noms de DIEU où qu’il puisse se trou-
ver, qu’il ne reste jamais un long moment sans prononcer le nom de
DIEU». Cela est une recommandation pour tout le monde. Chacun
peut choisir un nom (ou plusieurs) et arrêter un nombre de fois qu’il
faudra le répéter par jour, par semaine, par mois.....
B.D. : On dit qu’il existe un nombre précis pour chaque nom spéci-
fique ; ou cela n’a pas d’importance ?
SSM : Si, mais tout dépend de la raison pour laquelle on fait la men-
tion du nom de DIEU. S’il s’agit du «iznul khass» c’est-à-dire si c’est
quelqu’un qui connaît le secret du nom qui te l’a donné, cela devient
autre chose.
SSM : Oui, J’ai l’habitude de l’illustrer en disant que celui qui est en
train de défricher son champ (je ne sais pas si vous connaissez le
défrichage)
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : Ça dépend.
B.D. : Ça dépend ?
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le «Salâtu anlâ Nabî» qui peut conduire l’homme au voisinage du Sei-
gneur car il l’attire jusqu’à la proximité du Prophète (P.S.L.).
B.D. : Comment peut-on comprendre le fait que DIEU prie sur le Pro-
phète (P.S.L.) «Innal Lâaha wa malâ ikatu ho yus saluna anlâ Na-
bii» comment faut-il comprendre cela ?
SSM : il n’était pas son ami car le Prophète (P.S.L.) a dit : «s’il m’était
donné d’avoir un ami, c’est Aboubacar que je choisirai mais c’est mon
parent auprès de DIEU». Il ajouta «lâ kin sâbi hakum khalilur Rah-
mân». Il a dit qu’il est l’ami de DIEU uniquement. Mais Aboubacar
est celui qu’il fréquentait le plus, celui avec qui il échangeait le plus
de secrets.... il entendit sa voix qui lui dit «Khis yâ Mouhammad inna
Rabbika yu salii» : «Mouhammad arrêtes-toi, ton Seigneur est en train
de prier»
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Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
B.D. : «Eskey !»
SSM : Voilà une autre question. J’ai vu dans un livre écrit par Khalifa
NIASS pour faire les éloges du Prophète (P.S.L.).
SSM : Oui, qui était à Kaolack *, le frère aîné de Sidi Ibrahima NIASS.
B.D. : Le grand ?
B.D. : Oui.
B.D. : Ha !
* Région du Sénégal
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SSM : vous savez qu’il avait écrit de nombreux livres. Il a écrit un
«diwân» (un recueil de poèmes) faits sur le Prophète (P.S.L.). Il a dit
dans un de ses écrits que le Prophète (P.S.L.) a vu notre Seigneur
(TWT). Vous savez que les savants sont partagés sur la question.
Seydatuna Aïcha* (R.A.) a dit qu’il ne L’a pas vu : «quiconque a dit
que Mouhammad a vu DIEU a commis un grand mensonge en Islam»
Abdoulaye Ibn Abass a dit lui que le Prophète (P.S.L.) a vu DIEU. Kha-
lifa NIASS a expliqué cela en disant que le Prophète (P.S.L.) savait
que Seydatuna Aïcha était une femme et il voulait qu’elle continue à
avoir la même considération pour DIEU. C’est pour cette raison qu’il
lui a dit qu’il ne L’a pas vu. Quant à Abdoulahi Ibn Abass, qui a la pos-
sibilité de l’interpréter, il lui a dit : «Je L’ai vu». Les égyptiens qui ont
édité le livre ont mentionné sur l’exemplaire que je possède : «Ceci
est une grande erreur de la part de Cheikhna Ahmed Tidjiane** (R.A.),
comment le Prophète (P.S.L.) peut dire d’une chose qu’il n’a pas vue,
je l’ai vue ou d’une chose qu’il a vue, je ne l’ai pas vue.» Ce sont eux
qui n’ont rien compris. Ils n’ont rien compris du secret mais Cheikh
Ahmed Tidjiane (R.A.) lui, le comprend parfaitement. Car le CORAN
a dit «Lâ tud labu labsâr wa hu ... labsâr» : «L’oeil ne voit pas notre
Seigneur» Ces yeux là qui sont matériels ne peuvent pas voir notre
Seigneur (TWT). C’est cela qu’il a dit à Seydatuna Aïcha : «Je ne L’ai
pas vu». Mais c’est avec son coeur qu’il a vu notre Seigneur (TWT).
Les lumières de son coeur sont plus claires que ses yeux. C’est avec
elles qu’il a vu DIEU. C’est cela qu’il a dit à Abdoulaye Ibn Abass.
B.D. : Nous devons donc retenir qu’il ne L’a pas vu avec ses yeux mais
il L’a vu avec son coeur.
SSM : Oui, avec son coeur. Et vous savez que Moussa dans le CO-
RAN, lorsqu’il avait demandé à notre Seigneur «Rabbi arinii anzur
ilayka» : «Montrez-vous, que je vous regarde», Il lui a répondu :
«Lan tarânii» : «Tu ne me verras jamais, tes yeux ne pourront
jamais me voir.... walâ kin...Jabali» «Regarde la montagne, si je
me découvre à elle et qu’elle reste intacte tu sauras que tu peux
me voir». Les savants ont quelques divergences sur la quantité que
* épouse du Prophète (P.S.L.), fille de Seydina Abou Bakr (R.A.)
** Fondateur de la confrérie at-Tidianiya
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : Oui. Nous aurons d’autres corps au Paradis. Même les formes
et les tailles changeront.
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nuit, certains qui avaient la foi l’ont d’ailleurs perdu sur le champ.
Le Prophète (P.S.L.) leur donna des preuves. Ces preuves qu’il avait
données ont montré que c’est bien son corps qui avait fait le dépla-
cement.
- Il leur dit : «après demain, les caravaniers dont j’ai bu leur eau pas-
seront par ici. C’est un chameau gris qui ouvrira leur marche, il sera
chargé d’un sac qui a de gros traits.
SSM : A ceux qui le démentaient, ceux qui disaient qu’il n’était pas
allé à Baytil Mouqadass. (à Qouts).
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
B.D. : Oui ?
B.D. : C’est clair ! Peut-on considérer que le corps est allé jusqu’à une
hauteur que ne peut dépasser un corps et le reste du voyage s’effec-
tua sans le corps ?
SSM : On dit que le Prophète (P.S.L.) avait, cette nuit («laylatul mi-
hrâj») 3 natures différentes. La nature humaine, au moment où Sey-
dina Djibril est venu le réveiller pour qu’il monte sur «Al Burâq» ; la
nature angélique lorsqu’il traversait les cieux, les uns disent à par-
tir du quatrième ciel, les autres le cinquième car il raconte quelque
part, dans les hadiths qu’il était en compagnie de Djibril. A hauteur
de quelque chose qui ressemblait à un arbre, ils virent deux sortes
de cage («tâgg*»). Il se mit sur l’une et Gabriel sur l’autre. «Ar ra-
fraful ahlâ» s’envola vers eux et Seydina Djibril s’évanouit de peur
alors que lui, il ne bougea même pas. Il ajouta : «En ce moment, j’ai
compris que Djibril connaissait mieux que moi ce qui se passait dans
cet endroit». Car, c’était la première fois qu’il se rendait là-bas. Il dit
«Djibril connaissait ce qui venait vers nous et moi non». Maintenant,
les fils d’Adam considèrent un «mas a la» qui est en fait une ques-
tion de voile et le confondent à la distance. Seydina Aboubacar (R.A.),
lorsqu’on est venu lui dire : «Mais toi, ton Prophète a dit qu’il s’est
rendu à Qouts dans la nuit, il est allé au ciel», il répondit «vous lui
faites dire ce qu’il n’a pas dit. Ne mentez pas». Ils lui dirent «Le voilà
dans la mosquée en train de le raconter». Lorsque Seydina Abouba-
car (R.A.) lui a demandé si c’était vrai il a répondu affirmativement,
on lui demanda s’il croyait à cela, il a répondu : «Mais bien entendu.
Il me parle de Djibril qui vient de Sidratul Muntaqâ pour lui apporter
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des versets en l’espace d’une fraction de seconde et j’y crois... Pour-
quoi n’ajouterai-je pas foi à cela ? Vous voyez ? : il s’agit d’un voile que
l’on soulève et non d’une distance.
Abdoul Aziz Ibn Mas-houd -c’est lui Cheikh Abdoul Aziz Dabakh
(R.A.*) qui se trouvait au Maroc- avait déclaré à son époque : «le di-
wan auquel se rendent les awluyâ, se trouve ici dans ma poitrine».
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : Oui
SSM : Toute sa vie, ses mauvaises et ses bonnes actions. Il voit d’abord
ses bonnes oeuvres ensuite les mauvaises. Mais à part cela il verra
tous les secrets qui se trouvent sur la terre.
SSM : Si !
B.D. : «Eskey !»
SSM : Oui. Mais quand il découvriront que tout leur passé était une
catastrophe («Mussiba narul Lahi»), il sera trop tard, cela ne leur ser-
vira plus à rien du tout.
B.D. : «karâma» ?
SSM : Oui, karâma. C’est ce que fait un saint. S’il n’y a plus de pro-
phète, il n’y aura plus de miracle.
SSM : Non, c’est fini. C’est le «kharbâkh» qui demeure. Tant qu’il y
aura des saints, il y aura des «kharbâkh». Maintenant, le monde a
suivi une certaine évolution. Si nous considérons que l’Islam est né
en Arabie Saoudite. Si vous considérez le fait que la majorité des pays
islamisés sont des pays du tiers monde... c’est à cause de sa propaga-
tion, la voix qu’il a suivie pour se répandre. Si vous partez de l’Ara-
bie Saoudite, vous savez que l’Egypte, si ce n’était pas le Nil serait
un pays désertique. Toute cette partie est désertique, voyez-vous
? même l’Afrique du Nord. A partir de la Lybie jusqu’en Afrique du
Nord est longée par le désert.
B.D. : Dans les forêts au niveau des pays qui sont arrosés etc..;
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : Oui. Là où les arabes n’avaient pas atteint pour propager l’Is-
lam. Il n’est pas possible, au demeurant, que l’apparition des saints se
fasse avant l’arrivée de l’Islam. Mais à y regarder de près, les saints
reconnus comme de très grands par les hommes apparaissent bien
après l’introduction de l’Islam. Il faut nécessairement que l’Islam
s’installe, que la foi se développe véritablement et que les hommes
commencent à apprendre avant que des saints se découvrent. Si
tu examines le chemin suivi par l’Islam jusqu’à son arrivée au Sé-
négal, tu verras les saints qui sont apparus. Cele ne veut pas dire
qu’il n’existe pas d’autres saints ailleurs. C’est pour te montrer que
les saints peuvent apparaître dans la région que tu habites ou alors
dans un autre endroit que tu ne connais pas, tu penseras qu’il n’y a
plus de saints alors qu’ils sont en train de se manifester ailleurs.
SSM : Oui.
SSM : Mais partout où l’Islam est passé, des saints sont apparus. Si tu
avais lu ce livre-là qui parle des «kirâmatul awluyâ» de Cheikh Yous-
soufa Nabahâni, tu comprendras beaucoup de choses sur les saints.
Il te montrera des «karâma».
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B.D. : «Fathu»
B.D. : Ouverture ?
SSM : «ouvrir l’individu» sur la lumière c’est lui montrer des secrets
qui se rapportent à la foi et tout ce qui a trait à DIEU. Celui qui a une
ouverture dans l’obscurité c’est celui à qui on a montré tous les se-
crets qui détournent l’homme de DIEU. Cela a commencé par le fait
de connaître ce qui doit se produire mais qui est dans le futur. On dit
que la science appartient à DIEU. «Al khaybu» avec l’article «al» veut
dire l’inconnu. Nul ne le sait si ce n’est DIEU mais il existe certains
secrets, le secret voulant dire, pour l’homme, ce qu’il ne sait pas en-
core.
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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : J’avais dit que le zikru : celui qui va vers DIEU... vous savez que
certains recherchent le Paradis, une grande récompense et un salut
; c’est cela leur problème. D’autres ne veulent que se rendre auprès
de DIEU. Ils se moquent du Paradis et de l’Enfer. Ce sont ceux qui
sont très proches de DIEU. Celui dont je te parlais tout à l’heure, dont
j’avais dit que si le feu de «Al-âkhira» l’avait vu il s’éteindrait de peur
à cause de la force de sa foi et celui (j’ai tellement parlé de tout cela)
qui a dit qu’il préfère ne pas transgresser la loi de DIEU et aller en
Enfer que transgresser sa loi et aller au Paradis.
B.D. : Ha !
SSM : Car le bonheur qu’il éprouve auprès de DIEU... celui-là s’il était
entré en Enfer, ne sentirait pas la chaleur et le feu s’éteindrait.
B.D. : «Eskey !»
SSM : c’est étonnant mais ce qui l’explique c’est que je vous ai dit que
DIEU est très fort. Il arrive que l’individu se remplit totalement de
DIEU de sorte qu’il ne sent plus sa propre personne. Il ne sent que
DIEU. Celui-là s’il entre en Enfer ne sentira pas la chaleur du feu car
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le feu aura peur de lui, il le fuiera ou s’éteindra.
B.D. : Il ne sentira pas cela. Donc ce sera une peine pour lui d’entrer
au Paradis. «Eskey !» Nous parlions du Zikru
SSM : En effet. Je vous avais dit que celui-ci recherche le Paradis, ce-
lui-là DIEU. Celui qui recherche DIEU ne se préoccupe ni du Paradis
ni de l’Enfer. Il y a plusieurs degrés d’adoration :
- celui qui adore DIEU par peur d’entrer en Enfer ou par amour du
Paradis
- celui qui adore DIEU pour le glorifier uniquement, qu’Il l’ait recom-
mandé ou non, le faira pour le glorifier.
B.D. : Hou la la la ! Si ! Si !
SSM : Si nous considérons maitenant celui qui fait le zikru pour son
salut demain, pour obtenir un grand «Xewal*» ici-bas et à l’au-delà,
pour avoir une mort douce et entrer au Paradis....
* bienfait
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Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : «Al iznul amm», une recommandation générale, faite par notre
Seigneur à toutes les créatures : «Azkurul Lâha khiyâman khaw-
lan», cela, c’est un nom de DIEU que l’on répète pour la seule face
de DIEU tout en respectant les chartes, c’est-à-dire : être en état de
pureté, s’isoler, le plus souvent avoir la face tournée vers la Kâaba et
en plus être présent d’esprit («teewlu»);
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les détails car le temps ne nous le permettra pas). A la résurrection le
rapport changera à nouveau. Cette fois c’est l’âme qui va charouil-
ler le corps, contrairement à ce qui se passe maintenant ; ce sera
comme s’il n’y avait qu’une âme. C’est ce qui explique qu’au Paradis
les hommes ne meurent pas.
Celui dont j’ait di qu’il fait le zikru pour avoir une grande récompense,
un grand honneur «yawmal khiyâm», pour être sauvé de la souf-
france dans la tombe, pour accéder au Paradis, celui-là peut prendre
un nom de DIEU ou un «salâtu anlâ Nabî», déterminer un nombre en
fonction de son temps, être en état de pureté et avoir la face tournée
vers la Kâaba, c’est de la sorte que la baraka pénètre plus facilement.
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traversera le pont sirat sans payer, au préalable, tous les «hax» qu’il
doit aux autres musulmans. Celui à qui on a dit du mal, celui qu’on a
calomnié, celui qu’on a injurié, celui dont on a mangé le bien..... se-
ront tous dédommagés. Maintenant, puisque l’homme à chaque fois
qu’on prononce le nom de DIEU il s’effrai à cause du degré de sa foi,
parcequ’il a des devoirs qu’il ne peut pas remplir, il n’y a que la mi-
séricorde divine qui peut le secourir. Mais ce qu’il doit faire, c’est de
faire tout qui est de son possible, s’il reste la plus petite portion, il
se trouve en présence d’un danger. «Al leziina izâ zukiral Lâhu wa
jilat qulûbuhum, wa izâ tuliyat anlayhim ayâtuhuu zâ dathum
iimânan» : «quand on mentionne le nom de DIEU ou quand on
leur parle de ses versets, leur foi augmente» (nous avons beaucoup
abrégé à cause du cadre très limité de l’émission...) Donc l’homme, s’il
est comme il doit être, les versets du CORAN produisent sur lui un
effet extraordinnaire. Seydina Ousmane a entendu un verset et s’est
évanoui à cause des secrets. Seydina Oumar, la même chose. Le CO-
RAN, si on le récite à côté de celui qui le connaît très bien, son corps
fémit. ( J’avais l’intention de parler de la façon dont le CORAN s’adres-
se au Prophète mais on n’aura pas le temps..). Mais l’homme, qu’il se
souvienne de la mort, qu’il la place devant soi à tout moment. Mais
cela ne doit pas l’empêcher de travailler car l’action fait partie de la
foi. car on nous l’a recommandée. «wa kuli war ra....» : «Ihmal li dunyâ
ka....». Si tu agis sur les choses de ce bas monde, fais comme si tu ne
devais jamais mourir. Pour quoi ? Car tu n’agis pas pour ta seule per-
sonne. Tu agis au nom de DIEU. Si tu plantes un arbre, au moment où il
commencera à produire, tu seras déjà mort, peut-être, mais ceux qui
mangeront les fruits, qu’ils soient des hommes, des oiseaux ou des
animaux, même si l’arbre tombe le bois que l’on utilisera pour faire
la cuisine, les oiseaux qui se cacheront sous ses feuilles, les hommes
qui s’assayeront à l’ombre.... sont tant de choses qui font que tu es
comme quelqu’un qui continue à vivre. C’est cela : «ihmal li dunyâ.....
abadan». C’est parce que tu ne le fais pas pour ta propre personne
mais tu le fais pour «tâmirud dunyâ...» construire ce bas monde dans
l’intention de préparer l’autre monde. C’est cela qui fait que tous ceux
qui viennent après s’en serviront et la récompense («yôôl») viendra
te trouver dans l’autre monde.
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