Le Message Coranique

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Serigne Sam MBAYE

Né à Louga vers 1922, de parents dignes et respectés qui ont fondé


une famille réputée par son érudition et sa vertu religieuses,
SERIGNE SAM fût baptisé MAME MOR DIARRA frère utérin de
KHADIMOU RASSOUL CHEIKH AHMADOU BAMBA.

Son père AHMADOUL MOUKHTAR, plus connu sous le nom de


AHMADOU SAKHIR , fût un savant émérite, un grand adorateur
pétri de dons et de miracles. Sa mère, SOKHNA FATOU THIAM,
fervente musulmane très vertueuse, avait coutume de donner de la
nourriture à son entourage et aux nécessiteux.

Elle était une femme dévouée corps et âme à son époux et se


distinguait également par son intelligence rare.

L’Homme : son cursus à la fleure de l’âge, c’est d’abord chez le


marabout MBAYE TOURE que SERIGNE SAM fut initié au SAINT
CORAN avant d’être envoyé à COKKI par son père chez son propre
disciple CHEIKH AHMAD SAKHIR LO, pour parachever ce qui lui
restait du Coran.

En un temps record, SERIGNE SAM mémorisa le saint Coran à


la surprise de son maître qui lui enseigna le Droit Islamique, la
grammaire et beaucoup d’autres disciplines.

Serigne Sam voyagea ensuite vers Saint-Louis où il étudia auprès


d’éminents savants parmi lesquels Serigne Diakhaté à Guet Ndar
qui enseignait de célèbres disciplines. .
Serigne Sam MBAYE
(1922 - 1998)
Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
PRÉFACE

Mon très jeune frère Papa SALL m’a fait un insigne honneur en
me demandant de préfacer cette première série des « Grandes
Conférences Islamiques de Serigne Sam MBAYE ». Je suis d’autant
plus fondé à l’accepter que Pape m’a impliqué très tôt dans son projet
en me faisant lire au fur et à mesure ses traductions des différentes
Conférences Religieuses de son distingué maître. L’œuvre entreprise
avec enthousiasme par Papa SALL mérite d’être encouragée et
soutenue. D’importants thèmes comme l’entraide, la prise de
conscience par rapport à la mort, le soufisme, l’orthodoxie, etc.…, y
sont passés en revue avec une érudition rarement égalée. Ceux qui
auront le privilège de lire « Les Grandes Conférences Islamiques de
Serigne Sam MBAYE » en tireront un profit incommensurable. Ils
verront leur pratique religieuse et leurs comportements s’améliorer
notablement. S’ils comprennent correctement le message du maître,
ils deviendront, à coup sûr, de meilleurs musulmans. Ils auront
évidemment besoin, pour cela, de faire par moment de gros efforts
surtout pour ceux d’entre eux qui ne comprennent pas bien la langue
de KOCC BARMA*.

En effet, le message du maître, profond, exprimé dans une langue


exquise et illustré de citations très à propos du Coran et des hadîts,
n’est pas facile à traduire en français. Certaines expressions sont
d’ailleurs carrément intraduisibles et Papa pour ne pas trahir la
pensée du maître, les rend telles qu’elles sont exprimées en arabe.
De nombreuses autres, pour les mêmes raisons, sont traduites
littéralement, de sorte que les éventuels lecteurs qui ne pratiquent
pas correctement le wolof auront du mal à s’en tirer parfois.

Les difficultés que voilà exceptées, la lecture des « Grandes


Conférences Islamiques de Serigne Sâm MBAYE » est captivante.
Elle éclaire le lecteur sur la vie du Prophète (PSL), sur celle des
SAHABA** et d’illustres saints comme Khadimou Rassoul***. Elle l’aide
* Sage Wolof (ethnie du Sénégal)
** Les compagnons du Prophète (PSL)
*** Cheikh Ahmadou Bamba : fondateur du mouridisme

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

à mieux cohabiter avec ses semblables, à mieux entretenir sa famille


et surtout à mieux traiter l’autre quelles que soient par ailleurs ses
conditions.

Papa SALL a donc été bien inspiré, très bien inspiré d’avoir
entrepris cette œuvre immense. Je le remercie en tout cas de m’y
avoir très tôt associé et d’avoir sollicité ma modeste contribution.
Je souhaite que le Tout Puissant l’assiste et l’aide à poursuivre
l’immense travail entrepris en éclairant son chemin de sa limpide
et infaillible lumière. Qu’il répande sur sa famille, sur ses proches et
sur lui-même sa divine bénédiction.

Enfin, que les nombreux « yiw * » qu’il ne manquera pas de tirer de


son entreprise profitent largement à nos défunts pères et mères qui
étaient, Ahmad Jamâl, de leur vivant, des amis inséparables. Amen.

Mody Niang,
inspecteur de l’enseignement
à la retraite

* Bienfaits

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
AVERTISSEMENTS

« Assalâmu anleykum » Chers lecteurs,

« Les grandes conférences islamiques de Serigne Sâm MBAYE » est


une série de conférences que ce dernier a tenues à travers le monde.
Les thèmes traités sont aussi nombreux que varié. Ces conférences
embrassent la totalité des principes fondamentaux de la religion
islamique (Tawhid*, Fiqh**, Tasawwuf ***) ainsi que les règles les plus
simples de bonne conduite qui harmonisent la vie en société.

Le présent document est un essai de traduction de ces conférences


dont la richesse et l’intérêt sont sans conteste. Ces importantes
conférences ont eu jusqu’à présent comme seuls support les cas-
settes magnétiques. Elles ne sont donc pas connues du grand public
et surtout pas des intellectuels qui n’ont pas le temps de les écouter.
C’est pour atteindre en particulier ce milieu, cette cible que Serigne
Sam m’a proposé de faire ce travail de traduction.

Je suis conscient de la difficulté qui réside dans la conversion


d’une idée d’une langue donnée à un autre. C’est pour cette raison
que je voulais me limiter, au départ, la transcription simple de la
conférence telle qu’elle est dite dans la cassette ; le marabout m’en
a dissuadé et m’a encouragé à la traduction directe. Celle-ci ne peut
donc être que littérale compte tenu de la richesse de la langue wolof
****
que le marabout a utilisé pour exprimer ses idées.

C’est une tâche redoutable pour moi pour des raisons multiples :

1°) je ne pourrai jamais traduire en bon français, accessible à tous,


la richesse des conférences de Serigne Sam MBAYE. Je ne me fais pas
d’illusion là-dessus ;

* Théologie : Science qui enseigne l’Unicité de Dieu


** Jurisprudence islamique
*** Soufisme : perfection spirituelle
**** Langue nationale la plus parlée au Sénégal

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

2°) je ne suis même pas certain de bien comprendre moi-même


l’idée du conférencier ;

3°) mon niveau d’expression française n’est pas des meilleurs.

A ces raisons s’ajoutent d’autres, strictement personnelles que je


suis obligé de taire.

De plus, je connais très bien le conférencier, son itinéraire, son


orientation, je ne pourrai jamais relater exactement ce qu’il ressent.
Non. Ce que je peux traduire c’est l’idée que je me fais de la confé-
rence. J’espère seulement que vous ne serez pas trop déçus de mon
essai.

Je voudrais, avant de terminer, solliciter des prières pour moi, ma


famille et surtout pour ma mère et mon père.

Le traducteur : Papa SALL,


Môôm Bay Sam*

* Papa SALL, disciple de Serigne Sam MBAYE

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE

Invité sur le plateau de TGP par Babacar DIAGNE,


journaliste, directeur de la Télévision Nationale,
Serigne Sam Mbaye expose sur
Le Message Coranique.
L’émission date du 06 avril 1997

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

Babacar DIAGNE (B.D) : Mesdames et Messieurs nous vous saluons.


Aujourd’hui, TGP s’est déplacé mais c’est à l’intérieur du pays qu’il
s’est rendu. Nous sommes ici à Louga* pour rendre visite à Serigne
Sam MBAYE. Nous allons causé avec Serigne Sam sur un grand sujet
: nous avons choisi de parler du CORAN avec lui ; le message Cora-
nique. Quelle est la mission du CORAN ? Quelle est son origine ? Com-
ment les hommes l’ont-ils reçu ?

Quant à Serigne Sam, on ne le présente plus. Tout le monde le connaît


; tout au moins de nom. Donc ceux qui n’ont jamais vu sa personne
auront l’occasion, ce soir de le voir à l’écran.

Serigne Sam MBAYE, je vous salue.

Serigne Sam MBAYE (SSM) : Nous vous rendons votre salut.

B.D. : Serigne Sam MBAYE, Quelle est l’origine du CORAN ? D’où


vient-il ?

SSM : Le CORAN ! Vous vous êtes intéressé à quelque chose de très


lourd, de très fort, de grandiose car le CORAN est une manifestation
de DIEU. Nul ne peut dire qu’il est DIEU Soi-même mais, on ne peut
pas dire le contraire car c’est sa Parole. Il fait partie de ses attributs
(«melo»). Le texte Coranique n’est pas un texte inspiré mais un texte
révélé. Mouhammad (Salal Lâhu anléyhi wa salam**) n’y a ajouté au-
cune lettre. Il n’y a non plus soustrait la moindre lettre. Il n’y a pas
ajouté un accent ; il n’y a pas soustrait d’accent non plus. Il l’a reçu
tel qu’il est. Le CORAN, les savants et «harifûna» ont l’habitude de
s’interroger sur son origine avant d’être sur «al lawhul makhfûz» : la
tablette bien gardée. Avant, le CORAN était dans ce qu’on appelle «al
umul kitâb».

B.D : «al umul kitâb» ?

SSM : «al umul kitâb» c’est le lieu de la science (le savoir) de notre
* Région du Sénégal
** Paix et Salut sur LUI (P.S.L.)

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
Seigneur (TWT)*. Quand notre Seigneur (TWT) voulut que le CO-
RAN descende, (on doit parler de descente et non d’invention car pour
notre Seigneur, ni les noms, ni les actes, ni aucun de ses attributs n’a
de commencement ; ils existaient déjà. Notre Seigneur n’est ni dans le
temps ni dans l’espace) le CORAN quitta «umul kitâb» pour arriver
au niveau de la tablette gardée où est consigné tout ce qui doit se
produire depuis la pré-éternité (avant la création) jusqu’à la fin des
temps. C’est sa première descente. Il quitta ensuite la tablette gardée
pour descendre au niveau du premier ciel ; le plus proche de nous ;
(la notion de ciel («asamân»), le temps ne permet pas de l’expliciter, de
l’éclaircir, mais elle peut à elle seule faire l’objet d’une série d’émissions)

B.D : la notion de ciel (assamân) est étonnante.

SSM : Si ! Si ! - Arrivé au niveau du ciel le plus bas, il attendit que


se produisent des évènements pour venir les juger. Comme je vous
avais dit, notre Seigneur (TWT) n’est pas dans le temps, Il sait tout
ce qui existait hier comme Il voit ce qui va se produire dans le futur
exactement comme Il voit ce qui se produit à l’instant même. C’est
justement parce qu’Il n’est pas dans le temps qu’Il peut juger ces évè-
nements qui ne se sont pas encore produits. Lorsqu’il est venu au
niveau de ce ciel le plus bas, il y est resté pour attendre. Dès que se
produit un évènement, un verset descend pour le traiter. Il peut s’agir
d’une interdiction ou d’une recommandation ou alors d’une informa-
tion qu’il donne au Prophète (P.S.L.) ou encore, dans certains cas, les
juifs posent des questions au Prophète (P.S.L.) pour le coller et des
versets descendent pour lui apporter la réponse à ces questions.

Comment est descendu le CORAN ? C’est une bonne question. Car le


CORAN est la Parole de DIEU. Une créature ne peut pas supporter la
Parole de DIEU, un fils d’Adam simple ne peut pas supporter la Pa-
role de DIEU. Il ne peut même pas supporter celle d’un ange. Le CO-
RAN, on vous dit que c’est Djibril** (Anléyhi salâtu wa salâm (ASWS)),
dont on dit que si notre Seigneur (TWT) était une créature, on aurait
dit que c’est son secrétaire entre Lui et les prophètes, qui l’a amené.
* Tabaraka Wa Tahanlâ (TWT)
** L’ange Gabriel

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

Gabriel est un ange. Vous savez que l’ange en général a une nature
très tranchante. Il ne peut pas collaborer avec l’homme, ils ont des
natures opposées. Le fils d’Adam est composé de chair, de sang et
d’eau ; l’ange est immatériel et comporte des secrets très lourds et
des natures étonnantes.

B.D. : Donc l’ange et l’homme ne traitent pas directement ?

SSM : Ils ne peuvent pas traiter directement. Ce sont eux (les anges)
qui agissent sur l’homme. L’ange qui vient pour enregistrer les actes
du fils d’Adam, celui qui vient pour faire descendre la miséricorde,
celui qui vient pour demander le pardon pour les créatures et celui
qui vient pour etc....Chaque ange a sa mission mais la nature dans
laquelle ils se présentent, échappe à l’homme. Il ne les voit pas, il
ignore leur forme. Sauf peut-être dans de rares exceptions que nous
aurons sûrement l’occasion d’évoquer si le temps nous le permet.

Quel est donc celui qui va recevoir un tel message, qui est la Parole
de DIEU ? On répond en disant que c’est le Prophète. Qu’est ce qu’un
prophète. Le prophète est certes un fils d’Adam mais il s’agit d’un
homme très différent des autres. Il a des dispositions spéciales dont
il est le seul à pouvoir posséder. Il a aussi la capacité ésotérique («bâ-
tin») qui lui permet de quitter la nature humaine simple pour avoir
une autre nature qui se rapproche un peu de celle angélique de sorte
à pouvoir traiter avec les anges. C’est ce qu’on appelle en français,
un état second. Maintenant, dès que l’ange s’approche du Prophète
(P.S.L.), il quitte l’état humain normal pour épouser un état second
qui lui permet de voir l’ange, d’entendre ce qu’il dit et avoir la possi-
bilité de lui parler.

B.D. : Serigne Sam, quelle forme doit avoir l’ange quand il fait des-
cendre le CORAN ?

SSM : La forme que l’ange doit avoir s’il apporte le CORAN est une
autre forme différente de la forme dite normale.

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
Cette forme dite normale peut être celle d’une personne que les com-
pagnons du Prophète (P.S.L.) (les «sahaba») ignorent. Mais il aura
une forme remarquable. Des fois, il vient sous les traits d’un sahaba
que l’on connaît mais on ne saura pas que c’est l’ange Gabriel.

S’il apporte le CORAN, il s’accompagne alors d’un lourd secret ; cette


Parole de DIEU. Elle est pesante pour celui qui la transporte mais
notre Seigneur (TWT) lui a donné la force pour qu’il puisse remplir
cette mission. Il en est de même pour celui qui la reçoit.

Mais cela se manifeste sur celui qui reçoit le message d’une telle fa-
çon qu’on saura qu’il est en train de recevoir quelque chose de très
lourd. Le Prophète (P.S.L.), s’il recevait la révélation s’assayait s’il
s’était initialement en position debout ou se couchait s’il était assis
initialement. Parfois, il se trouvait sur sa chamelle mais celle-ci de-
venait très faible pour le supporter ; elle se couchait immédiatement
sinon elle se fracassait les pattes. Au moment de la révélation, quand
tous les autres grelottaient à cause du froid, le Prophète (P.S.L.) lui,
transpirait de partout à cause du poids de ce qu’il recevait. Donc la
lourdeur du CORAN est étonnante car notre Seigneur a dit : «Si nous
avions fait descendre le CORAN sur une montagne, elle s’écraserait
et se transformerait en poussière sous le poids des versets».

B.D. : «Lawa anzal nâ ...»

SSM : Voilà ! C’est çà !

S’il posait sa cuisse sur celle d’une autre personne si cette dernière
ne retirait pas sa cuisse elle se cassait à cause de la lourdeur des ver-
sets révélés. Mais, à mesure que se faisait la révélation, le Prophète
(P.S.L.) continuait à avoir l’habitude de la recevoir , se perfectionnait
davantage. Sa perfection était d’ailleurs totale mais il la récupérait
après son retour à l’état humain normal (lui le Prophète (P.S.L.)).
pour qu’il puisse le supporter davantage.

B.D : Il est descendu par partie ?

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

SSM : En effet, il est descendu par partie, comme je vous l’avais dit
car il attendait.

D’ailleurs les mécréants disaient pourquoi le livre entier n’est pas


descendu en un seul bloc. Mais si cela s’était produit, il y aurait de
nombreux inconvénients.

1°) On ne pourra pas le mémoriser car, il faut plusieurs années pour


arriver à apprendre par coeur tout le CORAN.

2°) On ne saura pas exactement à quelles circonstances appliquer les


lois.

3°) On peut l’oublier également.

4°) Le poids si difficile à supporter par le Prophète (P.S.L.) sera alors


extraordinaire s’il devait recevoir la totalité des versets en une seule
fois car, c’est un fils d’Adam (un humain), après tout.

Il y a beaucoup de raisons qui montrent que le CORAN devait des-


cendre par verset, par fraction de verset, par tant de versets ; comme
il est descendu selon les circonstances. Lui qui recevait ce message,
comme je l’avais dit, avait la possibilité de quitter sa nature humaine
pour une nature entre celle humaine et angélique mais qui est plus
proche de cette dernière. Il a dit lui-même «des fois, l’ange se pré-
sente et me parle. Je comprends ses propos et il part. D’autres fois,
c’est comme une sonnette qui fait «cla cla cla», à la fin de la sonnerie
je comprends tout le message qui sera comme gravé dans mon coeur.
C’est d’ailleurs cette forme de révélation qui est la plus pénible pour
moi (nous n’avons pas le temps d’expliquer tout cela car ce sera long et
l’émission est limitée par le temps). Le CORAN, après avoir passé par
toutes ces étapes pour descendre sur Mouhammad (P.S.L.)..., vous
savez que le début de cette révélation doit être difficile (lourd). La
première fois, il lui était difficile de sortir de la nature humaine pour
adopter celle angélique, l’ange lui est apparu en songe au niveau de
«haru hira» où il se trouvait pour adorer DIEU. C’est d’ailleurs cela

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
l’origine du «khalwa*» car le fils d’Adam, à chaque fois qu’il cesse de
voir ce qui se trouve sur ce bas-monde (qui se déssine sur son coeur
et obstrue certaines «portes de la lumière»), et d’entendre ce qui se
produit et ce que disent les gens (cela ferme certaines portes de lu-
mière qui donnent sur son coeur), s’il ne mange pas excessivement,
si tous ses membres sont en vacance de sorte que seul fonctionnent
son coeur qui adore DIEU et son esprit qui médite sur Lui, alors,
s’ouvrent toutes les portes du coeur. C’est cela le secret du «khalwa».

Il dormait au moment où l’ange venait (nous en avons beaucoup parlé).

B.D : Il dormait là-bas dans la grotte ou quoi ?

SSM : Oui. Il dormait. C’était une grotte qui ...

B.D : où il se mettait pour observer le «khalwa» ?

SSM : oui. Il y restait longtemps, parfois un mois ou deux. Elle était


un peu allongée en forme de parallélogramme et faisait face à la
Kâaba. Un homme peut s’allonger à l’intérieur ou se tenir debout
convenablement. C’était en pierre rouge. On monte quelques palliers
avant d’y entrer.

B.D : Jabalhu khirâkh ?

SSM : Oui. Après avoir adoré DIEU et pris par la fatigue, il se coucha
et s’endormit. Il vit l’ange en songe qui tenait une écharpe en soi pure
sur laquelle était écrit : «Iqra bi ismi rabbi ka lazi khalaq Khalaqal
insâna min anlaqin Iqra war Rabbukal akrmu hanlama bil khala-
mi anlam insâna mâ lam yahlam». C’est en ce moment qu’il l’étran-
gla et lui demanda de lire. Il lui répondit : «je ne sais pas lire ; je n’ai
jamais rien étudié.» Il l’étrangla à 3 reprises.

B.D : Donc c’est dans le rêve qu’il l’a étranglé et non en état de veille ?

SSM : C’était dans le rêve. Il ne l’avait pas encore vu. C’était un rêve.
* retraite spirituelle

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

A la dernière reprise, lorsqu’il lui dit Iqra, il lui montra l’écharpe et


il lut. L’ange disparut. Après cette lecture, il se réveilla et eut l’im-
pression d’avoir les versets qu’il récitait gravés sur son coeur. Il se
leva pour descendre les palliers. Lorsqu’il atteignit celui du milieu, il
entendit une voix, se retourna et vit Djibril (ASWS*), assis, les jambes
croisées, dans l’espace (entre le ciel et la terre) et lui dit : «Je suis
l’ange Gabriel. Tu es Mouhammad (P.S.L.) le Prophète du peuple. Je
suis le messager mandaté auprès de toi.» Le Prophète (P.S.L.) dé-
tourna son regard. Il avait peur de lui et ne voulait plus le voir. Mais il
le voyait de partout. De quelque côté où il se retournait, il le voyait.....
pour écourter cette partie, car nous allons répondre à d’autres ques-
tions non moins importantes, c’est celà le début de l’historique de la
descente du CORAN.

B.D : Il a commencé là ?

SSM : Oui il s’est poursuivi pendant 20 ans. Le Prophète (P.S.L.) a


vécu 23 ans après cela mais il y a 3 ans pendant lesquels il n’y a pas
eu de révélation. Pendant 20 ans les versets descendaient en temps
de guerre comme en temps de paix.

B.D : Il y a des moments pendant lesquels le CORAN ne venait plus ?

SSM : Oui.

B.D : Un moment qui a duré combien de temps ?

SSM : 3 ans.

B.D : 3 ans ?

SSM : Oui. Mais il y a beaucoup de choses qui se rapportent à cela


qu’on doit dire.

B.D : Et les gens avaient certainement commencé à se moquer de lui ?

* Anleyhi salâtu wa-s-salam ; sur lui la paix et le salut

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
SSM : C’est cela ! Il commença à éprouver du chagrin et des choses de
cette sorte.... les évènements sont nombreux et longs à expliquer. La
totalité du CORAN («le kamil») est donc descendu dans cette période.
Jusqu’au moment où On lui dit : «Al yawma akmaltu lakum diini-
kum» qui n’est pas d’ailleurs le dernier verset révélé mais en ce mo-
ment il commençait à faire ses adieux à «Hajjatul wadâa» : il disait
: «je ne sais pas si je vous reverrai un autre jour après ce jour-ci ou
non». Il résuma tout ce qu’il avait apporté et le rappela. Cela fit peau
neuve dans le coeur des fils d’Adam. Il partit et n’est jamais revenu.
Il mourut en effet cette année avant la date du pélerinage suivant.

B.D : C’est «Iqra» qui est descendu en premier lieu ?

SSM : En effet, «Iqra» est le premier verset révélé.

B.D : Quel est le verset qui est descendu le dernier ?

SSM : «Iqra» est d’une importance capitale. «Iqra bi ismi rabbika lazi
khalaq». Les «hârifûna» ont dit que «Iqra» : apprends, ne signifie
pas apprends seulement. Il veut dire apprends, agis, adore DIEU, fais
des actes classiques... mais tout ce que tu fais, «bi ismi rabbi ka lazi
khalaq.» Car tout ce que tu fais si tu n’as pas l’intention sincère de le
faire au nom de DIEU, n’aura pas une valeur pour l’autre monde et,
même si elle en aura pour ce bas monde, elle sera très minime. Donc
pour le musulman, «Iqra» doit conduire toute sa vie. Tout ce qu’il
fait, il le fait «bi is mi Rabika lazi khalaq». Même l’arme qu’on a fabri-
quée, tu dois l’utiliser au nom de DIEU. A chaque fois que tu dois te
défendre, la loi te permet de l’utiliser.

B.D : Donc le CORAN est descendu là-bas. Il est descendu à la Mecque.


Il y a même dans certains livres, des gens qui disent que le CORAN est
descendu à la Mecque, à l’époque du Prophète (P.S.L.) pour parler aux
habitants de la Mecque et de son entourage. Il y a également d’autres
qui disent, ce que nous savons, «wa mâ arsal nâka ilâ kâfatan lin
nâssi». Maintenant est-il descendu pour s’adresser aux mecquois et
leurs voisins immédiats ou alors «kâfatane*» il est venu pour tout le
* pour tout le monde

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

monde ?

SSM : Le CORAN est venu pour tout le monde. Le milieu dans lequel
est descendu le CORAN, cette société arabe était une société non ci-
vilisée. Notre Seigneur (TWT) a choisi le peuple le plus arriéré de
tous les peuples de cette époque pour leur envoyer un Prophète. Ce
dernier se mit alors à les éduquer, à les instruire, les civiliser, leur ap-
prendre la façon avec laquelle on doit traiter avec les autres.... C’était
un maître, un guide pour eux, à chaque étape correspondaient des
leçons jusqu’à ce qu’ils atteignirent un niveau que le fils d’Adam ne
pourra jamais dépasser, le CORAN finit de descendre et le Prophète
(P.S.L.) quitta ce monde. Le secret de cela c’est que aussi bien les
peuples les plus arriérés au monde, les peuples intermédiaires que
les peuples les plus évolués trouveront leurs leçons respectives dans
le CORAN. S’il s’était intéressé uniquement à l’éducation d’un peuple
déjà civilisé, les autres peuples non civilisés ne pourront pas suivre
l’évolution. Il en est de même pour l’inverse. C’est pour les mêmes
raisons que le CORAN est venu pour toutes les époques. Car le CO-
RAN a amené des règles. Des règles qui.... Si tu entends parler du
«Ijtihâd» : «Ijtihâd» veut dire effort personnel ou alors raisonnement
par analogie. Tu appliques la règle que tu connais. Ce sont les règles
qui embrassent tout mais non les détails. Le Prophète (P.S.L.) après
avoir amené toutes les règles, a enseigné aux sahaba le «ijtihâd».
C’est le raisonnement par analogie. Il savait que durant toute sa vie
qu’il a passée à juger des événements, il existe des évènements qui
ne se produiront qu’après sa mort. Il a donc prévu dans les règles
une procédure qui juge tout. Le CORAN a adopté un style qui est ce-
lui de notre Seigneur (TWT) et non le style d’un fils d’Adam. Il avait
trouvé les arabes avec une langue bien perfectionnée qui ne pou-
vait plus s’améliorer. Elle comportait déjà les règles grammaticales
et tout. Ils avaient des poêtes très éloquents. Ilsy avaient également
des «Khoutaba» c’est-à-dire des gens qui préparaient des discours ;
des éloquents. Les arabes se vantaient des discours de ces derniers.
Qui parle mieux ! qui chante mieux !

B.D : Il est descendu dans un arabe limpide : «fii lissânin arabin

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
mubiin»

SSM : «Fii lissânin arabin mubiin». Le CORAN est venu étonner tout
le monde. En quoi faisant ? Il n’est ni en prose ni en vers. Ce qui se
trouve dans la poésie et qui fait qu’elle est agréable à entendre et
différente de la prose est plus manifeste dans le CORAN que dans la
poésie. De même la clarté de la prosodie est plus remarquable dans
le texte Coranique que dans n’importe quel autre texte. Etonnés, les
arabes disaient que ce que récite Mouhammad (P.S.L.) est de la ma-
gie car ce n’est ni de la poésie, ni de la prose, à cause de son caractère
énigmatique pour ceux qui comprennent l’arabe. C’est pour cette rai-
son que la traduction n’a pas une grande importance car, traduit dans
une autre langue, le CORAN perd ce qu’on appelle la couleur vocale.
Tu lis la traduction mais tu ne sens rien. Elle ne te fait pas exulter, elle
n’a aucun effet sur ton coeur ou ton corps. Tu vois donc que ce texte
traduit, est différent du CORAN proprement dit. D’abord le CORAN
est descendu pour être lu, pour qu’on le récite avec la langue. C’est
pourquoi, ce «tajwid là» dont on parle, la façon dont il est débité est
si agréable à entendre, si tu es arabe ou quelqu’un qui a grandi chez
les arabes ou quelqu’un qui a beaucoup de connaissances ou alors un
«hârifûna bil Lahi» dont le coeur est propre et pur, qui peut boire à
partir des océans du CORAN, capable de patauger à l’intérieur... pour
celui-là rien n’est comparable au CORAN. Les arabes ne comprennent
qu’une partie du texte : sa valeur littéraire mais, malgré tout, qui-
conque entendait la récitation du CORAN se convertissait à l’Islam.
C’était pour cette raison qu’ils interdisaient d’écouter Mouhammad
(P.S.L.) quand il récitait le CORAN. Après cette interdiction, les 4 no-
tables les plus acharnés dans cette interdiction se cachaient pour
l’écouter. Ils se retrouvèrent à la fin de la récitation de Mouhammad
(P.S.L.), sur le chemin du retour. Ils se critiquèrent et se dirent : «si
nous interdisons aux autres d’écouter Mouhammad (P.S.L.), et nous
cachons pour l’écouter, nous ne parviendrons jamais plus à nos fins,
tellement le style et la valeur littéraire du CORAN sont au dessus de
toutes les imaginations. C’est une chose que nul n’a jamais vue et, les
secrets qui se trouvent à l’intérieur sont encore plus étonnants, on
n’en parle même pas.

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

B.D : Si - Si

SSM : Maintenant pour ceux qui ont reçu le CORAN ... le Prophète
(P.S.L.) a donné des exemples en disant qu’il est comparable à une
pluie abondante qui est tombée sur des terrains différents. Ce ter-
rain-ci ne capte pas d’eau ni ne fait germer de semences. Il corres-
pond à celui qui entend le CORAN, s’étonne, sent son coeur exulter et
l’oublit aussitôt après ; il ne l’applique pas, il ne s’en sert pas. Un autre
terrain qui ne garde pas l’eau mais fait germer la semence. Celle-ci
pousse, mûrit et les gens s’en servent. C’est celui pour qui on dit «Rub-
ba hàmin fikh him ray fikh hii an ruba hamin fikh him ilâ man hum» :
Il est fréquent de voir quelqu’un qui apporte une science à quelqu’un
d’autre qui la comprend mieux que lui. C’est le terrain qui fait germer
mais qui ne garde pas l’eau. Le troisième terrain enfin, garde l’eau
et les gens viennent, puisent, lavent leurs habits, se baignent, cui-
sinent, boivent et font tout ce qu’ils veulent et en plus, il fait germer
les semences, les fruits et toutes sortes de graines que les hommes
consomment.

En résumé donc, c’est celui qui entend pour oublier avant même de
s’en servir, celui qui va raconter les paroles qu’il a entendues mais
ne s’en sert pas et celui qui capte ce qu’il a entendu, s’en sert et l’en-
seigne aux autres pour éclairer leur coeur.

B.D : En connaître le sens profond.

SSM : Oui. Le CORAN est comme ça.

B.D : Est-ce qu’on peut dire que, puisque le CORAN est descendu là-
bas à la Mecque, chez les arabes, il est venu pour corriger des défauts
et guérir des maladies qui se trouvaient chez le peuple arabe à cette
époque ? Peut-on dire cela ?

SSM : Il est venu, comme je vous l’avais dit, chez un peuple très arrié-
ré pour corriger leurs défauts. Il a continué à les corriger, à rectifier le
plus petit défaut jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien et, il poursuit son

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
oeuvre avec les «hârifûna». Ce qu’on appelle les «siddîqûna». vous
savez que «siddîq» est un grade très élevé dans la foi. Vous savez que
la foi augmente en fonction de la façon avec laquelle l’individu pra-
tique ses actes de dévotion, en fonction de sa présence («teew lu»*)
et de sa façon de méditer. Ceux-là s’ils lisent le CORAN, découvrent
à chaque nouvelle lecture, une chose qu’ils n’avaient pas vue lors de
la lecture précédente. C’est pour cette raison que l’on dit que chaque
«haraf» (lettre) du CORAN a une partie visible et une partie cachée,
la partie cachée comporte elle-même un côté exotérique et un autre
ésotérique ... ainsi de suite jusqu’à 70 compositions de la sorte.

B.D : Ce que je veux dire, c’est que nous étions au 6è siècle et au-
jourd’hui nous sommes au 20ème siècle. Est-ce que si on prenait le CO-
RAN à ce siècle (6ème) et dans ce milieu (chez les arabes) pour l’ame-
ner à New York au 20ème siècle ou Dakar au 20ème siècle il sera toujours
appliquable comme il l’était au 6e siècle chez les peuples arabes ?

SSM : C’est de cette manière qu’il s’appliquait là-bas à cette époque


qu’il s’appliquera partout ailleurs. Le CORAN est pour tous les temps
et pour tous les peuples. J’avais dit qu’il comporte deux parties. La
partie spirituelle est immuable ; chacun le sait.

B.D. : Immuable ?

SSM : Elle ne peut pas changer. C’est la partie qui te conduit auprès
de DIEU. Elle chasse tes défauts et te fait connaître DIEU, te Le fait
aimer, t’apprend comment tu dois L’adorer et comment tu Le sens
réellement. L’autre partie est celle qui s’occupe de toutes les corrup-
tions rencontrées dans ce monde-ci, ce qui sacrifie les hommes et ce
qui t’empêche d’être en paix avec les autres, ce qui amène le mal, la
guerre et comment l’homme se corrompt et comment il s’améliore.
Cela également est valable pour n’importe quel siècle, pour n’im-
porte quel peuple. Le CORAN a adopté la science contrairement aux
religions antérieures. Vous savez que les autres religions étaient, à
leur début des ennemis de la science. Elles rendaient la vie difficile
à quiconque faisait une découverte ou une invention. Tu parles de la
* expression woloff qui désigne concentration, méditation

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

rotondité et de la rotation de la terre... qui l’avait dit ?...on l’emprison-


na, il se rétracta et on le libéra. Mais à sa sortie de prison, la vérité
était si forte à supporter sur son coeur qu’il piétina la terre et dit :
«Et pourtant elle tourne». L’Islam n’a pas fait cela. «Dârul hikmatu»,
au 2ème siècle -pour montrer la façon dont l’Islam a adopté la science-
ils sont allés voir au niveau de la science des égyptiens (vous savez
que les grecs étaient les premiers enseignants des égyptiens) après le
développement de toutes les sciences, les arabes sont allés prendre
toutes les connaissances pour les traduire dans leur langue et y
ajouter beaucoup d’autres choses. Ils sont ensuite venus en Europe
: Andalousie, Espagne, Portugal... ils y ont introduit une civilisation
que les européens ne connaissaient pas. S’ils étaient des ennemis
de la science, cele ne pourrait pas se produire. Le Prophète (P.S.L.)
avait dit aux arabes : «Utlubul hilma wa law bi chine». A cette époque,
la Chine était très éloignée. C’était donc pour montrer qu’il vaut la
peine d’aller très loin pour rechercher le savoir mais, il n’a pas voulu
dire d’aller seulement jusqu’en Chine pour faire cette recherche. Il
avait dit aussi : «Al hikmatu dai yatul mûminou» : «La science utile
appartient au musulman, qu’il la prenne où qu’il la trouve.»

B.D. : Qu’il la prenne ?

SSM : Oui. Qu’il la trouve chez le mécréant ou chez un autre musul-


man ou n’importe où qu’il la trouve qu’il la prenne. Qu’il recherche
la vérité et rien d’autre. Parce que tout ce qui est vrai dans la science
est reconnue par le CORAN. Le CORAN est venu pour combattre
l’ignorance, le mensonge, pour aider la vérité et mettre en place la
science et la sagesse.

B.D. : L’accès est-il libre maintenant ? C’est-à-dire : est-ce que de nos


jours, n’importe quel musulman peut chercher et trouver dans le
livre Coranique ces secrets dont vous parlez ?

SSM : Ces secrets ne sont pas des choses closes ou interdites. Tout
dépend de l’effort de l’homme, de ses dispositions et de ces deux
choses qui sont le «fikrou» et le «zikrou». J’ai l’habitude d’en par-

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ler dans mes causeries, «az-zikru» c’est la mention des noms de
DIEU. «Al fikru» c’est la méditation. Les «hârifûna» sont partagés
pour déterminer celle qui prime entre ces deux choses. Qu’est ce
qui conduit le plus rapidement auprès de DIEU. Tous les deux sont
bons. Chacun est capable de conduire auprès de DIEU. Tout dépend
de la nature de l’homme. Vous savez que même la foi est une ques-
tion de tempérament. vous pouvez par exemple dire la même chose à
deux personnes différentes, l’une d’elles y ajoute foi et l’autre non ou
alors elles croient toutes les deux mais l’une est plus convaincue que
l’autre. Surtout, la foi lorsqu’elle repose sur la science. Elle devient
plus solide car nul ne pourra plus vous tromper. A titre d’exemple,
le Prophète Moussa (ASWS) lorsque les magiciens avaient mis plu-
sieurs serpents dans la vallée et qu’il eut lui-même peur et que notre
Seigneur lui dit de jeter son bâton qui se transforma en serpent hors
du commun et avala les autres serpents, il sortit la main qui devint
plus brillante que le soleil et éblouit tous les autres qui ne pouvaient
plus ouvrir les yeux ; ceux que ce miracle avait amené à avoir la foi
sont ceux-là même qui l’ont perdu lorsque Sâmiriyyu avait construit
le veau d’or et avait mis dedans un peu de sable qui vivait (ce sable...
vous savez qu’à cette époque, une femme avait mis au monde un garçon
or, le roi se mettait à tuer tous les garçons car on lui aurait dit que celui
qui doit le détrôner naîtra ces temps-ci. L’ange qui venait pour nourrir
le nouveau-né en lui faisant têter du lait ici et du miel là, était un esprit
(«ruh»), sa monture également. Vous savez que l’esprit fait vivre tout
ce qu’il touche). C’est sur ce sable sur lequel se tenait la monture de
Gabriel que Sâmiriyyu avait prélevé une partie pour la mettre dans
le veau d’or qui se mit à beugler et à marcher. Il leur dit alors : «voilà
le DIEU que Moussa est allé chercher, ils ont fait un chassé croisé».
(C’était au moment où Moussa avait le rendez-vous de 40 jours avec
notre Seigneur. Il avait d’abord 40 jours puis 30.) Moussa étant absent,
Samiriyou leur demanda d’adorer le veau d’or et ils obéirent.

B.D. : On peut donc dire que le miracle n’était pas pédagogique ? L’ac-
tion basée sur le CORAN était plus pédagogique ?

SSM : C’est ça. En général, ils voulaient surtout exploiter le Prophète

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

(P.S.L.) et se moquer de lui : Votre pays est fait de montagnes on ne


peut pas y pratiquer l’agriculture, c’est étroit, tu as un pouvoir ou
si ce que tu dis est vrai fais aplanir les montagnes, amènes alors les
fleuves... etc ... fais ceci fais cela... S’il l’avait fait, ils s’en serviraient et
n’auraient pas pour autant la foi. Ils l’auront donc exploiter et profi-
ter de ses miracles. Mais il leur répondit : «Ne confondez pas. Moi, je
suis un messager. On m’a mandater. Je m’arrête à la mission qu’on m’a
confiée. Je ne suis pas un homme doué de pouvoir et à qui vous de-
mandez des choses qu’il va se mettre à réaliser». C’est pourquoi il les
ramenait à la raison pour leur faire savoir que c’est un être humain
: «Ne me prenez pas pour quelqu’un qui est venu pour bouleverser
l’ordre du monde, qui brûle les océans et les cieux qui retourne la
terre et fait tout ce que vous voulez. Non ! Ne confondez pas».

B.D. : Je ne suis qu’un simple humain !

SSM : Oui. Pour leur montrer que c’est un homme afin de les amener
à croire à la prophétie. Car le Prophète....pour expliquer pourquoi
notre Seigneur n’a pas envoyé un ange (cela se trouve dans le COR-
AN), l’homme qu’on peut imiter sur l’ensemble de ses actes, qui est
comme vous est celui qui peut nous servir d’exemple. Car si un ange
était venu nous ne pourrons jamais l’imiter. Il ne mange pas pour
légiférer sur ce qu’on doit manger : ceci est prohibé on ne doit pas
le manger, cela est interdit. Il ne boit pas pour montrer comment on
doit boire, la discipline de cet acte. Il ne fonde pas de foyer pour te
faire connaître les droits que tu as sur ta famille et les droits qu’ils
ont en retour sur toi, et tes obligations, l’obligation de les éduquer.
Rien de tout cela ne sera pris en compte. Pour modèle, Il a envoyé
un homme parfait pourqu’on suive son exemple. S’il fait une chose,
tu vois que tu pourras faire la même chose si tu fournis les mêmes
efforts que lui car, DIEU «Là yu kalliful Làha nafsan ilà wus ha hâ»
: «ne fait supporter à aucune âme une charge au dessus de ses
capacités». S’Il avait envoyé un ange, nous ne serions pas en mesure
de l’imiter, ni dans ses actes, ni dans ... rien du tout, nous aurions par
conséquent raison sur notre Seigneur (TWT). Afin de rompre tous
les alibis possibles, pour que personne ne dise que nous ne pouvions

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de Serigne Saam MBAYE
pas imiter le messager, Il a mandaté une personne qui sent la faim
comme vous, qui sent la soif comme vous, qui sent la fatigue comme
vous -m’entendez-vous ?- qui tombe malade comme vous, qui va à la
chasse et rentre bredouille comme vous ... vous entendez ! En un mot
quelqu’un qui fait tout ce que vous faites. Ce qui vous différencie se
trouve à l’intérieur ; c’est autre chose.

B.D. : Le CORAN -c’est vrai- a dit des choses et a donné des règles
pour que les hommes les suivent mais, des fois on entend quelqu’un
dire que l’on peut prendre une page, la laver et la boire pour guérir
ceci ou cela. Comment voyez-vous cela ?

SSM : Avant de donner mon point de vue, je voudrais faire une petite
digression par rapport à des propos que j’avais entendus à la Radio.
J’avais entendu quelqu’un comparer le CORAN au code de la route. Il
avait dit que le CORAN est venu pour recommander au fils d’Adam
ce qui lui sert et lui interdir ce qui lui est nuisible. S’il fait ce qu’il lui
recommande cela le servira, à l’instar du code de la route, si tu le
respectes, tu ne feras pas d’accident, s’il plaît à DIEU ou alors dans
de très rares cas.

B.D. : Lui, avait dit que le CORAN était comme le code de la route ?

SSM : Oui, il avait dit cela : si tu le bois et n’évites pas ce qu’il interdit
ou si tu ne fais pas ce qu’il te recommande, il ne te servira à rien. C’est
tout comme si tu respectais cela, le boire ne servirait donc à rien. Ce
sont des propos ridicules. Le code est une oeuvre humaine. Ce sont
des hommes qui l’ont confectionné. Le CORAN est la Parole de DIEU.
J’avais dit tout à l’heure que la Parole de DIEU est très pesante. Le
CORAN a beaucoup de «barké» pour celui qui y a foi. C’est une chose
qui a beaucoup de «barké» pour celui qui y croit. C’est la baraka que
l’on recherche. «La fatiha est un remède pour toute maladie» a une
signification ; il y a une façon de l’interpréter. Mais avant cela, la
prière.... c’est à DIEU que nous adressons nos prières. Su tu formules
tes prières, tu récites des versets et des «salatu anla nabi». Si tu for-
mules le voeu d’être sauvé... Tout ce que l’individu veut dire par sa

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

langue, et ne sait pas le faire parce qu’il ne le connaît pas par coeur, il
peut demander qu’on le lui écrive car, c’est l’écriture qui a remplacé
la parole. La fatiha, selon des hadith authentiques, des sahaba qui
voyageaient avaient trouvé dans une concession un malade, ils ont
prié pour lui à partir de la Fatiha pour le soigner. On leur offrit un
mouton. A leur arrivée, le Prophète (P.S.L.) leur dit «donnez-moi ma
part du mouton. Comment avez-vous fait pour savoir que la Fatiha
est un remède ?» à la descente du verset «A onzu bi kalimâtil Lahit
tamâti min sharin mâ khalakha» on a recommandé de l’écrire pour
ceux qui ne pouvaient pas le lire. On rapporte qu’à part le CORAN, le
deuxième lieu immédiatement après en matière d’authenticité c’est
«Sahîhul Boukhâry» puis «Sahîhul Mouslim». Ils sont plus authen-
tiques que n’importe quel autre écrit à part le CORAN. Ces deux, un
hadith sur lequel ils sont unanimes est donc plus authentique que
tout autre écrit à part le CORAN. Les musulmans ne peuvent avoir, à
part le CORAN, quelque chose d’aussi fiable que cela ou alors de plus
fiable. Et si tu cherches dans «Zâdil muslim fii mutafkha anlayhim
Boukhari wa Muslim» ils sont d’accord tous les deux que ce que tu
portes ou ce que tu bois, la seule charte à respecter est que cela ne
soit pas des paroles que tu ignores car si c’est dit dans une langue
que tu ne comprends pas, il peut s’agir des éloges que l’on faits à des
jins pour les flatter, leur donner la place de DIEU, leur dire des pa-
roles qui montrent que tu les adores alors que cela est de l’associa-
tion, c’est prohibé. Mais si tu comprends ce que tu dis, ou si ce que tu
dis est un nom de DIEU ou du CORAN, il n’y a aucun doute que c’est
une chose de profitable pour celui qui y croit.

B.D. : Donc vous êtes pour le fait de porter, de boire, de se baigner....


avec les versets du CORAN.

SSM : Oui. Lis dans les livres de fiq ! (législation islamique). C’est
vrai, nul ne peut tout connaître, mais nous avons l’obligation de nous
préoccuper de toute chose. Si tu lis dans «Mukhtaçar Cheikh Khalil
-il fait partie des livres anciens du rite malikite- tu y verras qu’il te
dit qu’au moment d’entrer dans les toilettes, si tu portes sur toi un
«gris-gris» cousu qui n’est pas enveloppé sur du cuir ou s’il n’est pas

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mis dans une boite, de l’enlever.

B.D. : Ce qui veut dire donc que cela existait à cette époque ?

SSM : Sans conteste ! Si c’était interdit, il ne dirait pas cela ; il ne


t’interdirait pas de l’introduire dans les toilettes mais il te dirait que
c’est prohibé. Il existe beaucoup de choses que l’on n’entend que de
nos jours, que les hommes soulèvent mais nous devons retourner au
passé car aucun autre prophète n’est descendu pour permettre ce
que Mouhammad avait interdit ou pour interdire ce qu’il avait auto-
risé. Donc, nous ne pouvons que retourner au CORAN et aux hadiths.
Nombreux sont d’ailleurs ceux qui disent que prier sur la baraka
d’un tel homme ou du Prophète (P.S.L.) est prohibé. Tous ceux qui
l’ont soutenu et que j’ai eu à rencontrer n’ont pas pu m’indiquer un
seul verset ou hadith qui interdit ce fait alors que moi je leur ai dit
que Seydina Oumar, pendant une période de grande sécheresse avait
regroupé les sahaba pour une séance de pières. Il pria lui, sur la ba-
raka de Seydina Abass Ibn Abdoul Moutalib qui était un oncle pater-
nel du Prophète (P.S.L.) et la pluie est tombée. Tous les autres étaient
présents et ils n’ont rien dit. Et pourtant les sahaba ne tolèrent la
plus petite injustice venant d’un autre parmi eux, quelque puissent
être son rang et son grade, tous les sahaba étaient unanimes là-des-
sus. Une chose sur laquelle tous les sahaba sont d’accord... Eh ! que
dire là-dessus ? Que les autres me montrent un seul verset ou un
seul hadith qui montre que prier sur la baraka d’un tel homme ou du
Prophète (P.S.L.) est un acte prohibé («haram»)...., qu’ils me le disent.

B.D. : Retournons maintenant au zikru dont vous aviez parliez tout


à l’heure.

SSM : Oui. Quant au zikru, le nom de DIEU, j’ai l’habitude de dire et


de le répéter, -je l’ai répété bien des fois, nous ne faisons que rappeler
et ravacher ce que nous avons toujours dit- Zikru et Fikru sont deux
choses capables de conduire l’homme auprès de DIEU. Le zikru est
la mention du nom de DIEU. On rapporte que le nom de DIEU est
plus puissant que le diable (Satan). Ce qui lutte contre satan doit

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

donc être puissant. Car si l’homme n’a pas chassé les mauvaises ha-
bitudes qui se trouvent en son sein, son coeur est considéré comme
une chambre, les mauvaises habitudes sont comme de la viande et
Satan représente le chien debout là-bas à l’écart. Tout son souhait
c’est d’entrer dans la chambre pour manger la viande. Tu es en train
de prononcer le nom de DIEU, il prend la fuite car il a peur du nom
de DIEU mais, il ne s’éloigne pas. Il se met debout à côté et dès que
tu cesses de mentionner le nom de DIEU il revient pour entrer dans
la chambre. Mais si tu parviens à combattre tous les défauts en fai-
sant le «jihadul nafsi» pour te débarasser de toutes sortes de défaut,
le chien n’a plus besoin d’entrer dans la chambre car, il n’y a plus
de viande à l’intérieur, il s’en ira. Le fikru a des règles mais il peut
conduire auprès de DIEU. C’est lui qui «ouvre l’homme» et lui donne
le «fathu» afin qu’il comprenne les secrets, afin de pouvoir se servir.
DIEU est très fort, si fort que rien ne peut Le supporter à cause de sa
grandeur et de son poids. Vous avez entendu parler de celui dont la
foi est si puissante qu’au moment de traverser le pont sirat, l’Enfer
lui dit : «dépêches-toi de passer car la lumière de ta foi est en train
d’éteindre mon feu». Il y a beaucoup de choses dont j’ai parlé à plu-
sieurs reprises dans mes conférences car ce sont les mêmes sujets
qui se répètent, les mêmes thèmes à chaque fois, il est difficile de ne
pas se répéter mais, c’est un rappel après tout et c’est ce qui fait que
je répète beaucoup de choses. Cela, cette foi si puissante atteint un
degré tel que Satan n’osera plus se rapprocher de toi. Le Prophète
(P.S.L.) avait dit que Oumar ne pénètre dans aucune rue si ce n’est
que Satan s’en est sauvé. Cheikh Abdoul Ahat Shahrâni a dit que s’il
voit Satan (puis que DIEU lu a donné la possibilité de voir Satan), s’il
récite le CORAN, s’il ne se sauve pas rapidement il prend feu aussitôt.

B.D. : Si Satan ne se sauve pas il prend feu ?

SSM : Oui, s’il ne se sauve pas, il prend feu sur le champ. C’est le CO-
RAN qu’il récite qui le brûle. La puissance du CORAN est proportion-
nelle à la nature de celui qui le lit et au degré de sa foi : «Wa law an-
nal khur âna fii...». Si tu vois que les versets étaient si lourds pour le
Prophète (P.S.L.) au moment de la révélation c’est tout simplement à

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cause des secrets qu’il est seul à pouvoir à comprendre. Mais, on en-
seigne à un enfant des sourates telles que Yâsin ou souratul Ikhlas qui
sont si lourds et il parvient à les mémoriser et il ne sent absolument
rien. Donc le CORAN dépend de la foi de l’homme. Maintenant, celui
qui répète le nom de DIEU.... il existe deux sortes de «Iznu» (per-
mission) : «al iznul hamm» comme a dit le Seigneur : souvenez-vous
de DIEU plus que vous ne le faites de vos parents. Il a dit : «rappe-
lez-vous de moi et J’en ferai autant avec vous». Prononcez mon nom
et J’en ferai autant avec le vôtre. Il a félicité ceux qui «Al laziina yaz-
kurunal Làha khiyâman wa khuhoudan wa anlâ junuudu hum wa
yatafakkaruuna fii khalqis-samâwâti wal ardi» vous voyez qu’il a
réuni dans ce verset le fikru et le zikru. Il félécite ceux qui répètent
le nom de DIEU quand ils sont assis, debout, à tout moment ils se
mettent à répéter le nom de DIEU. On a demandé au Prophète (P.S.L.)
ce qui pouvait rapprocher l’individu de DIEU et il répondit : «que sa
langue ne cesse de prononcer le nom de DIEU, qu’elle ne cesse d’être
fraîche dans cette mention des noms de DIEU où qu’il puisse se trou-
ver, qu’il ne reste jamais un long moment sans prononcer le nom de
DIEU». Cela est une recommandation pour tout le monde. Chacun
peut choisir un nom (ou plusieurs) et arrêter un nombre de fois qu’il
faudra le répéter par jour, par semaine, par mois.....

B.D. : On dit qu’il existe un nombre précis pour chaque nom spéci-
fique ; ou cela n’a pas d’importance ?

SSM : Si, mais tout dépend de la raison pour laquelle on fait la men-
tion du nom de DIEU. S’il s’agit du «iznul khass» c’est-à-dire si c’est
quelqu’un qui connaît le secret du nom qui te l’a donné, cela devient
autre chose.

B.D. : Qui a fait le «zikru» jusqu’à découvrir le secret du nom en


question ?

SSM : Oui, J’ai l’habitude de l’illustrer en disant que celui qui est en
train de défricher son champ (je ne sais pas si vous connaissez le
défrichage)

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

B.D. : Si, si nous le connaissons.

SSM : celui-là si tu lui demandes.... c’est une portion de terre qu’il te


donnera. Mais celui qui a fini de défricher, de cultiver, de récolter...
qui a fini de préparer son cous-cous, si tu lui demandes c’est du cous-
cous qu’il va te donner ; tu ne feras que manger.

B.D. : Mais il n’y a pas de danger à pratiquer le zikru ?

SSM : Ça dépend.

B.D. : Ça dépend ?

SSM : Oui. Car si tu consultes «Ihyâ u Yawmudin», tu verras que Al


Imam Ghazali a dit : «Kulluman tajara dabbi zikri fa khat rakhiba
safiinatan khatari : imma an yahlika mahal hâlikiina aw yaru jan wa
law yakuno min malikiddiin» : «Quiconque laisse tout de côté pour se
consacrer au zikru est monté sur «un bateau du danger». Soit il sera
maudit («alku») en compagnie des maudits ou alors il sera sauvé et fera
partie, dans ce cas, des rois de la religion» Comment expliquer le dan-
ger qui se trouve dans le zikru des noms de DIEU ? L’âme charnelle
(«bakan») est un âne. Si tu lui fais supporter un poids au dessus de
ses capacités, dans la précipitation, en ne le faisant pas passer par la
voie normale, il te fera tomber avec la charge et te donnera ensuite
un coup de patte et tu seras blessé. Si tu pratiques le Zikru égale-
ment les jinns peuvent penser que tu cherches à les maîtriser avec le
secret que tu possèdes. Tu pourras gâter ce qu’ils voudront faire ou
bien leur détourner de leur chemin. Ils te feront alors la guerre. Il y
a tous ces dangers. Mais s’il s’agit du «iznul hamm», comme je l’avais
dit plus haut, l’homme peut déterminer un nombre limité, pas exa-
géré. Il peut prendre par exemple la formule «Lâ il Lah ilal Laha» ou
un «salâtu anlâ Nabi». Le «salâtu alâ Nabî est la mention sur laquelle
tout le monde est unanime ; il ne comporte aucun danger. De plus
les autres noms de DIEU n’acceptent pas ce qu’il permet. Tu peux le
répéter dans un état d’impureté alors que cela peut te sacrifier s’il
s’agit d’un autre nom de DIEU. L’Imam Sanoussi a dit qu’il n’y a que

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le «Salâtu anlâ Nabî» qui peut conduire l’homme au voisinage du Sei-
gneur car il l’attire jusqu’à la proximité du Prophète (P.S.L.).

B.D. : Comment peut-on comprendre le fait que DIEU prie sur le Pro-
phète (P.S.L.) «Innal Lâaha wa malâ ikatu ho yus saluna anlâ Na-
bii» comment faut-il comprendre cela ?

SSM : Bien ! Sa prière sur le Prophète représente sa miséricorde. La


façon dont DIEU prie sur le Prophète, celle dont les anges prient sur
le Prophète et la prière des hommes ne sont pas identiques. Il y a
une différence entre chacune d’elles. Vous savez que dans «laylatul
mikhrâj» lorsque le Prophète (P.S.L.) avait atteint un niveau que nulle
autre créature ne pouvait dépasser Seydina Djibril lui avait dit : «Kh-
ida an mu lathie» : «si j’avance encore d’un «iota», je serais abîmé
par les lumières. Il n’y a que toi qui peux continuer maintenant, toi à
qui DIEU a donné la force d’avancer. «Al Burâq» lui ne pouvait plus
avancer malgré ses nombreuses ailes qu’il avait étalées. Avant d’en-
trer dans le «hadar», il sentit une solitude si grande, à cause du fait
que nul autre fils d’Adam n’a jamais atteint ce milieu. C’est à cause de
cela, (de cette solitude) que notre Seigneur lui fit entendre une voix
semblable à celle de Aboubacar* (R.A.) qui était...

B.D. : son ami.

SSM : il n’était pas son ami car le Prophète (P.S.L.) a dit : «s’il m’était
donné d’avoir un ami, c’est Aboubacar que je choisirai mais c’est mon
parent auprès de DIEU». Il ajouta «lâ kin sâbi hakum khalilur Rah-
mân». Il a dit qu’il est l’ami de DIEU uniquement. Mais Aboubacar
est celui qu’il fréquentait le plus, celui avec qui il échangeait le plus
de secrets.... il entendit sa voix qui lui dit «Khis yâ Mouhammad inna
Rabbika yu salii» : «Mouhammad arrêtes-toi, ton Seigneur est en train
de prier»

B.D. : Hum ! DIEU était en train de prier ?

SSM : Oui, c’est que je veux expliquer,


* Premier calife de l’Islam aprés le rappel à DIEU du Prophète (P.S.L.)

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

B.D. : «Eskey !»

SSM : car c’est une chose étonnante.

B.D. : En effet c’est étonnant.

SSM : Maintenant, ton meilleur ami vient te rendre visite. On t’an-


nonce qu’il est devant la porte de la maison ; tu vas refaire tes chaises,
replacer les fleurs, mettre un peu de parfum.... pour te préparer à le
recevoir. Il lui prépara donc de la miséricorde et de la tranquillité car
il s’agissait d’un endroit que ni Seydina Djibril, ni Mikâ’il, ni Izrâ’il, ni
Izrâfil ne peuvent atteindre et lui, il y entre avec le plus grand calme,
capable de comprendre ce qu’on lui dit, de rester calme, sans tom-
ber malade ni mourir... cela nécessite la misércorde divine. Il étala
pour lui cette miséricorde sur son chemin, entre eux-deux.... jusqu’à
sa proximité, jusque dans leur conversation.

B.D. : Mais lui, Seydina Mouhammad (P.S.L.) il ne L’a pas vu ?

SSM : Voilà une autre question. J’ai vu dans un livre écrit par Khalifa
NIASS pour faire les éloges du Prophète (P.S.L.).

B.D. : Le grand Khalifa NIASS ?

SSM : Oui, qui était à Kaolack *, le frère aîné de Sidi Ibrahima NIASS.

B.D. : Le grand ?

SSM : Le grand. Je ne parle pas de El Hadj Abdoulaye NIASS. Je veux


parler du plus grand, celui qui était leur père.

B.D. : Oui.

SSM : Son premier Khalif après sa mort,

B.D. : Ha !
* Région du Sénégal

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
SSM : vous savez qu’il avait écrit de nombreux livres. Il a écrit un
«diwân» (un recueil de poèmes) faits sur le Prophète (P.S.L.). Il a dit
dans un de ses écrits que le Prophète (P.S.L.) a vu notre Seigneur
(TWT). Vous savez que les savants sont partagés sur la question.
Seydatuna Aïcha* (R.A.) a dit qu’il ne L’a pas vu : «quiconque a dit
que Mouhammad a vu DIEU a commis un grand mensonge en Islam»
Abdoulaye Ibn Abass a dit lui que le Prophète (P.S.L.) a vu DIEU. Kha-
lifa NIASS a expliqué cela en disant que le Prophète (P.S.L.) savait
que Seydatuna Aïcha était une femme et il voulait qu’elle continue à
avoir la même considération pour DIEU. C’est pour cette raison qu’il
lui a dit qu’il ne L’a pas vu. Quant à Abdoulahi Ibn Abass, qui a la pos-
sibilité de l’interpréter, il lui a dit : «Je L’ai vu». Les égyptiens qui ont
édité le livre ont mentionné sur l’exemplaire que je possède : «Ceci
est une grande erreur de la part de Cheikhna Ahmed Tidjiane** (R.A.),
comment le Prophète (P.S.L.) peut dire d’une chose qu’il n’a pas vue,
je l’ai vue ou d’une chose qu’il a vue, je ne l’ai pas vue.» Ce sont eux
qui n’ont rien compris. Ils n’ont rien compris du secret mais Cheikh
Ahmed Tidjiane (R.A.) lui, le comprend parfaitement. Car le CORAN
a dit «Lâ tud labu labsâr wa hu ... labsâr» : «L’oeil ne voit pas notre
Seigneur» Ces yeux là qui sont matériels ne peuvent pas voir notre
Seigneur (TWT). C’est cela qu’il a dit à Seydatuna Aïcha : «Je ne L’ai
pas vu». Mais c’est avec son coeur qu’il a vu notre Seigneur (TWT).
Les lumières de son coeur sont plus claires que ses yeux. C’est avec
elles qu’il a vu DIEU. C’est cela qu’il a dit à Abdoulaye Ibn Abass.

B.D. : Nous devons donc retenir qu’il ne L’a pas vu avec ses yeux mais
il L’a vu avec son coeur.

SSM : Oui, avec son coeur. Et vous savez que Moussa dans le CO-
RAN, lorsqu’il avait demandé à notre Seigneur «Rabbi arinii anzur
ilayka» : «Montrez-vous, que je vous regarde», Il lui a répondu :
«Lan tarânii» : «Tu ne me verras jamais, tes yeux ne pourront
jamais me voir.... walâ kin...Jabali» «Regarde la montagne, si je
me découvre à elle et qu’elle reste intacte tu sauras que tu peux
me voir». Les savants ont quelques divergences sur la quantité que
* épouse du Prophète (P.S.L.), fille de Seydina Abou Bakr (R.A.)
** Fondateur de la confrérie at-Tidianiya

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

notre Seigneur a montré à Moussa. Certains disent qu’Il lui a montré


l’équivalent d’un atome, d’autres disent que c’est l’équivalent du trou
de l’aiguille, d’autres soutiennent que c’est l’équivalent de la narine
d’un veau...... et la montagne s’écrasa et se transforma en poussière.
Le Prophète (P.S.L.) a dit que «Yawmal qiyam» nous verrons notre
Seigneur comme nous voyons la lune dans le ciel.

B.D. : «Yawmal qiyam» quand tout sera fini.

SSM : En ce moment, la vie des hommes sera différente de celle d’ici-


bas. La nature des hommes qui leur permettra de voir DIEU sera
différente de celle qu’ils ont maintenant. Nous avons l’habitude de
parler des différents rapports entre le corps et l’esprit.

B.D. : On aura d’autres corps également ?

SSM : Oui. Nous aurons d’autres corps au Paradis. Même les formes
et les tailles changeront.

B.D. : Et les tailles ?

SSM : Oui, et le poids et l’âge. Tout changera.

B.D. : Je voudrais demander si Seydina Mouhammad (P.S.L.) lorsqu’il


se rendait en haut, le «ragnân*» est ce-que c’est son corps qui était
monté ou son âme («ruh») ? A-t-il fait l’ascension avec son corps, ou
était-ce son coeur ou ?

SSM : Cela a fait couler beaucoup d’encre et de salive au niveau des


savants. Les uns disaient que c’est son esprit qui avait fait le voyage,
les autres disaient que c’était un rêve que notre Seigneur a rendu
réel. Les autres disaient que c’est son corps qui avait fait le dépla-
cement. Si nous examinons de plus près tout cela nous y aurons
quelques notions. Lorsqu’il est venu leur dire : «j’étais allé à Baytil
Mouqadass (Jérusalem : Baytil Mouqadis ou Baytil Maqdiss) dans la
* expression wolof qui désigne le voyage nocturne (Al Isrâ wal Mihrâj) du Pro-
phète (P.S.L.)

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
nuit, certains qui avaient la foi l’ont d’ailleurs perdu sur le champ.
Le Prophète (P.S.L.) leur donna des preuves. Ces preuves qu’il avait
données ont montré que c’est bien son corps qui avait fait le dépla-
cement.

B.D. : C’est son corps qui était allé en haut ?

SSM : Nous n’y sommes pas encore, il y a le mihrâj et l’Isrâ. Le mi-


hrâj c’est l’ascencion mais l’Isrâ d’abord. Avant de monter le Pro-
phète (P.S.L.) est passé par ces 3 mosquées, il s’est rendu à Jéruza-
lem. Il a dirigé la prière pour les autres prophètes avant de monter.
Les preuves qu’il avait données sont : - des hommes qui dormaient à
l’ombre d’un arbre avaient voilé leur eau, il la dévoila et la bu. C’est
le corps qui boit. Ceux-là ont trouvé à leur réveil, que l’eau était finie.

B.D. : C’est vrai, c’est le corps qui a besoin de boire.

SSM : Oui ! - Ceux qui avaient perdu leur chameau et partaient à sa


recherche, c’est lui qui leur avait indiqué l’endroit où ils pouvaient le
traouver.

- Il leur dit : «après demain, les caravaniers dont j’ai bu leur eau pas-
seront par ici. C’est un chameau gris qui ouvrira leur marche, il sera
chargé d’un sac qui a de gros traits.

B.D. : C’est ça qu’il avait dit à ses compagnons ?

SSM : A ceux qui le démentaient, ceux qui disaient qu’il n’était pas
allé à Baytil Mouqadass. (à Qouts).

B.D. : Ils virent cela quand même ?

SSM : Il leur indiqua l’heure : la levée du soleil. Tout le monde se ren-


dit à l’endroit qu’il avait indiqué dans l’espoir de constater un men-
songe de sa part.

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

B.D. : Oui ?

SSM : Les chameaux apparurent et celui qui se trouvait en tête était


celui qu’il avait indiqué avec les mêmes caractéristiques qu’il avait
données, la charge également. Les caravaniers confirmèrent que
quelqu’un avait bu leur eau pendant qu’ils dormaient. Ils recon-
nurent également avoir perdu leur chameau et que c’est quelqu’un
qui leur avait indiqué l’endroit où ils pouvaient le trouver. C’est clair !

B.D. : C’est clair ! Peut-on considérer que le corps est allé jusqu’à une
hauteur que ne peut dépasser un corps et le reste du voyage s’effec-
tua sans le corps ?

SSM : On dit que le Prophète (P.S.L.) avait, cette nuit («laylatul mi-
hrâj») 3 natures différentes. La nature humaine, au moment où Sey-
dina Djibril est venu le réveiller pour qu’il monte sur «Al Burâq» ; la
nature angélique lorsqu’il traversait les cieux, les uns disent à par-
tir du quatrième ciel, les autres le cinquième car il raconte quelque
part, dans les hadiths qu’il était en compagnie de Djibril. A hauteur
de quelque chose qui ressemblait à un arbre, ils virent deux sortes
de cage («tâgg*»). Il se mit sur l’une et Gabriel sur l’autre. «Ar ra-
fraful ahlâ» s’envola vers eux et Seydina Djibril s’évanouit de peur
alors que lui, il ne bougea même pas. Il ajouta : «En ce moment, j’ai
compris que Djibril connaissait mieux que moi ce qui se passait dans
cet endroit». Car, c’était la première fois qu’il se rendait là-bas. Il dit
«Djibril connaissait ce qui venait vers nous et moi non». Maintenant,
les fils d’Adam considèrent un «mas a la» qui est en fait une ques-
tion de voile et le confondent à la distance. Seydina Aboubacar (R.A.),
lorsqu’on est venu lui dire : «Mais toi, ton Prophète a dit qu’il s’est
rendu à Qouts dans la nuit, il est allé au ciel», il répondit «vous lui
faites dire ce qu’il n’a pas dit. Ne mentez pas». Ils lui dirent «Le voilà
dans la mosquée en train de le raconter». Lorsque Seydina Abouba-
car (R.A.) lui a demandé si c’était vrai il a répondu affirmativement,
on lui demanda s’il croyait à cela, il a répondu : «Mais bien entendu.
Il me parle de Djibril qui vient de Sidratul Muntaqâ pour lui apporter

* expression woloff qui désigne nid «d’oiseau»

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
des versets en l’espace d’une fraction de seconde et j’y crois... Pour-
quoi n’ajouterai-je pas foi à cela ? Vous voyez ? : il s’agit d’un voile que
l’on soulève et non d’une distance.

Le Prophète (P.S.L.) au moment où un verset est descendu pour dire


«Il vous réserve un Paradis aussi vaste que les cieux et la terre réu-
nis» : Un juif est venu lui dire, pour le coller, dans ce cas, où se trouve
l’Enfer ? Il lui répondit : «Ignare ! Où se trouve le jour pendant la nuit
?» Il veut montrer que notre Seigneur peut, de par sa capacité, faire
entrer les cieux et la terre dans cet espace-ci ainsi que le Paradis et
l’Enfer et ce qui se trouve entre eux.

Abdoul Aziz Ibn Mas-houd -c’est lui Cheikh Abdoul Aziz Dabakh
(R.A.*) qui se trouvait au Maroc- avait déclaré à son époque : «le di-
wan auquel se rendent les awluyâ, se trouve ici dans ma poitrine».

B.D. : Hum ! Hum !

SSM : C’est-à-dire.. il faut nécessairement avoir une foi véritable.


Comme je l’avais dit, la foi diminue. A l’approche de la fin du monde,
la foi diminue car les hommes jugent beaucoup de choses par la rai-
son or ce que nous connaissons dans ce bas monde s’arrête ici-bas.

B.D. : Unhu ! unhu ! unhu !

SSM : C’est le monde des dimensions. Si quelqu’un vient te dire je


suis entré dans la chambre sans passer par la porte, sans l’ouvrir, tu
lui réponds quoi ?..... «Tu mens». Notre Seigneur savait que la science
allait se développer et découvrir beaucoup de choses et verra tous
ces miracles. Tous ceux qui ont la foi, ont retourné tout cela à notre
Seigneur. Ceux qui n’ont pas la foi sauront également que c’est la vé-
rité mais, à quel moment ? Pendant l’agonie. Au commencement de la
mort, il verront tout cela, ils comprendront tout.

B.D. : Comment le verront-ils ?

* Radiyallâhou anhou : que DIEU l’agréé

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

SSM : On leur montrera tout.

B.D. : Pendant l’agonie ?

SSM : Oui

B.D. : J’ai vu dans un livre que, effectivement au moment de quitter


ce monde, les images reviennent et l’homme revoit tout.

SSM : Toute sa vie, ses mauvaises et ses bonnes actions. Il voit d’abord
ses bonnes oeuvres ensuite les mauvaises. Mais à part cela il verra
tous les secrets qui se trouvent sur la terre.

B.D. : Pendant l’agonie ?

SSM : Si !

B.D. : «Eskey !»

SSM : Maintenant, notre Seigneur (TWT) sait qu’Il a caché beaucoup


de secrets qu’Il montre aux gens pour qu’ils soient convaincus de
leur véracité. Même les athés, les nihilistes , les matérialistes etc...
verront tout cela avant de mourir.

B.D. : Avant de mourir ?

SSM : Oui. Mais quand il découvriront que tout leur passé était une
catastrophe («Mussiba narul Lahi»), il sera trop tard, cela ne leur ser-
vira plus à rien du tout.

B.D. : Hun ! Hun !

SSM : «Sanuriihim âyâtinâ fiil âfâkhi wa fii anfusihim hattâ


yatabyyana lehum annahul haqqu a walam yakfi bi Rabbika an-
nahuu anlâ kulli shaïn shahiidun» (S.41-V.53) comporte en son
sein beaucoup de sens (significations), c’est pourquoi on vous dit que
le CORAN est une chose étonnante.
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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
B.D. : Je voulais faire une petite digression. On dit que les miracles
existaient mais c’est maintenant fini il n’y a plus de miracle. Est-ce
que vous -vous êtes un leader bien distingué dans ce domaine- est-ce
que de nos jours ou dans un passé récent il s’est produit des miracles
ici dans notre pays ou dans les pays environnants ?

SSM : Si nous faisons la différence entre le miracle et la magie. Car on


dit que «Muhjiza» -c’est le miracle- est pour les prophètes et la magie
-qui est le «karâma»- est pour les saints.

B.D. : «karâma» ?

SSM : Oui, karâma. C’est ce que fait un saint. S’il n’y a plus de pro-
phète, il n’y aura plus de miracle.

B.D. : Pas de Prophète pas de miracle. Donc le fait de faire descendre


la lune et la fendre en deux n’est plus possible ?

SSM : Non, c’est fini. C’est le «kharbâkh» qui demeure. Tant qu’il y
aura des saints, il y aura des «kharbâkh». Maintenant, le monde a
suivi une certaine évolution. Si nous considérons que l’Islam est né
en Arabie Saoudite. Si vous considérez le fait que la majorité des pays
islamisés sont des pays du tiers monde... c’est à cause de sa propaga-
tion, la voix qu’il a suivie pour se répandre. Si vous partez de l’Ara-
bie Saoudite, vous savez que l’Egypte, si ce n’était pas le Nil serait
un pays désertique. Toute cette partie est désertique, voyez-vous
? même l’Afrique du Nord. A partir de la Lybie jusqu’en Afrique du
Nord est longée par le désert.

B.D. : C’est vrai.

SSM : Les musulmans commencent à partir de là-bas. Si vous exa-


minez cela, vous verrez que les pays qui ne se trouvent pas dans le
désert sont dans .... comment dirais-je ?

B.D. : Dans les forêts au niveau des pays qui sont arrosés etc..;

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

SSM : Oui. Là où les arabes n’avaient pas atteint pour propager l’Is-
lam. Il n’est pas possible, au demeurant, que l’apparition des saints se
fasse avant l’arrivée de l’Islam. Mais à y regarder de près, les saints
reconnus comme de très grands par les hommes apparaissent bien
après l’introduction de l’Islam. Il faut nécessairement que l’Islam
s’installe, que la foi se développe véritablement et que les hommes
commencent à apprendre avant que des saints se découvrent. Si
tu examines le chemin suivi par l’Islam jusqu’à son arrivée au Sé-
négal, tu verras les saints qui sont apparus. Cele ne veut pas dire
qu’il n’existe pas d’autres saints ailleurs. C’est pour te montrer que
les saints peuvent apparaître dans la région que tu habites ou alors
dans un autre endroit que tu ne connais pas, tu penseras qu’il n’y a
plus de saints alors qu’ils sont en train de se manifester ailleurs.

B.D. : Alors qu’ils apparaissent ailleurs ?

SSM : Oui.

B.D. : Hum ! hum ! alors qu’ils se montrent ailleurs.

SSM : Mais partout où l’Islam est passé, des saints sont apparus. Si tu
avais lu ce livre-là qui parle des «kirâmatul awluyâ» de Cheikh Yous-
soufa Nabahâni, tu comprendras beaucoup de choses sur les saints.
Il te montrera des «karâma».

B.D. : Des «karâma» faits par des saints ?

SSM : Faits par des saints jusqu’à une époque récente...

B.D. : Qu’est-ce qui a fortifié la magie ? Qu’est ce qui l’a fortifié ?

SSM : La magie : il existe des secrets dont on dit qu’il se rapportent


à Satan. On dit que notre Seigneur a créé des créatures et leur a ou-
vert des portes sur la lumière et d’autres pour qui, Il en ouvere dans
l’obscurité ; c’est le phénomène du «fathu».

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
B.D. : «Fathu»

SSM : «Al fathu» c’est l’ouverture.

B.D. : Ouverture ?

SSM : «ouvrir l’individu» sur la lumière c’est lui montrer des secrets
qui se rapportent à la foi et tout ce qui a trait à DIEU. Celui qui a une
ouverture dans l’obscurité c’est celui à qui on a montré tous les se-
crets qui détournent l’homme de DIEU. Cela a commencé par le fait
de connaître ce qui doit se produire mais qui est dans le futur. On dit
que la science appartient à DIEU. «Al khaybu» avec l’article «al» veut
dire l’inconnu. Nul ne le sait si ce n’est DIEU mais il existe certains
secrets, le secret voulant dire, pour l’homme, ce qu’il ne sait pas en-
core.

B.D. : Ce qu’il ne sait pas encore ?

SSM : Si les services de la Météorologie déclarent qu’il va pleuvoir


demain, ils se sont basés sur des indications uniquement pour le
dire. S’il pleut le lendemain, que dira-t-on ? On le savait à partir de
quelques indications. Mais s’il ne plaisait à DIEU, Il détournerait la
pluie. Cela est donc une science qui dépend de la volonté de DIEU.
Il le fait s’Il veut, s’Il ne veut pas Il ne fera rien. Cela n’est donc pas
du «hilmul khaybu» véritable. On dit qu’il arrivait à Seydina Alioune*
(R.A.) de connaître une chose à venir mais il ne voulait pas le dire
car, notre Seigneur pouvait la détourner. Il se rappelait à tout mo-
ment la puissance de notre Seigneur, ses moyens et ses plans qu’Il
a mis en place et qu’il ignorait. Il ne connaissait que cela et il n’était
pas sûr de sa réalisation. Car même si c’est écrit sur une tablette qui
n’est pas «Lawhul mahfûz» notre Seigneur peut l’effacer. On dit qu’il
y a une tablette au niveau de chaque ciel, mais ce qui est écrit sur ces
tablettes n’est pas définitif, on peut toujours l’effacer.

B.D. : Nous parlions de la méditation et du «zikru».

* Quatrième calife de l’Islam, gendre du Prophète (P.S.L.)

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

SSM : J’avais dit que le zikru : celui qui va vers DIEU... vous savez que
certains recherchent le Paradis, une grande récompense et un salut
; c’est cela leur problème. D’autres ne veulent que se rendre auprès
de DIEU. Ils se moquent du Paradis et de l’Enfer. Ce sont ceux qui
sont très proches de DIEU. Celui dont je te parlais tout à l’heure, dont
j’avais dit que si le feu de «Al-âkhira» l’avait vu il s’éteindrait de peur
à cause de la force de sa foi et celui (j’ai tellement parlé de tout cela)
qui a dit qu’il préfère ne pas transgresser la loi de DIEU et aller en
Enfer que transgresser sa loi et aller au Paradis.

B.D. : Ha !

SSM : Car le bonheur qu’il éprouve auprès de DIEU... celui-là s’il était
entré en Enfer, ne sentirait pas la chaleur et le feu s’éteindrait.

B.D. : Cela il faut le répéter.

SSM : Sehlou Abdallahi at-Toustari a dit : «Je préfère de loin ne pas


transgresser la loi de DIEU et aller en Enfer que transgresser sa loi et
aller au Paradis». Réfléchis sur cela d’abord.

B.D. : Transgresser la loi de DIEU

SSM : et aller au Paradis. Je préfère ne pas transgresser la loi de DIEU


et aller en Enfer.

B.D. : «Eskey !»

SSM : vous avez entendu cela ?

B.D. : Je l’ai entendu mais c’est une chose étonnante.

SSM : c’est étonnant mais ce qui l’explique c’est que je vous ai dit que
DIEU est très fort. Il arrive que l’individu se remplit totalement de
DIEU de sorte qu’il ne sent plus sa propre personne. Il ne sent que
DIEU. Celui-là s’il entre en Enfer ne sentira pas la chaleur du feu car

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
le feu aura peur de lui, il le fuiera ou s’éteindra.

B.D. : C’est celui qui s’est anéanti en DIEU.

SSM : Oui, et c’est un endroit qui matérialise la colère de notre Sei-


gneur alors que lui, il s’accompagne de la miséricorde divine qui est
plus puissante que cela. Mais puisque c’est un lieu qui matérialise
la colère de DIEU et lui la miséricorde divine qui l’accompagne est
plus puissante, il préfère ne pas transgresser l’amour qu’il avait pour
notre Seigneur. Car, cela sera pour lui un chagrin et une honte qui
feraient de sorte qu’il ne sentira pas ce qui se trouve au Paradis.

B.D. : Il ne sentira pas cela. Donc ce sera une peine pour lui d’entrer
au Paradis. «Eskey !» Nous parlions du Zikru

SSM : En effet. Je vous avais dit que celui-ci recherche le Paradis, ce-
lui-là DIEU. Celui qui recherche DIEU ne se préoccupe ni du Paradis
ni de l’Enfer. Il y a plusieurs degrés d’adoration :

- celui qui adore DIEU par peur d’entrer en Enfer ou par amour du
Paradis

- celui qui adore DIEU pour suivre ses recommandations. Celui-là


même si le Paradis et l’Enfer n’existaient pas, respecterait les recom-
mandations par considération pour DIEU.

- celui qui adore DIEU pour le glorifier uniquement, qu’Il l’ait recom-
mandé ou non, le faira pour le glorifier.

Vous voyez que ces 3 degrés sont très différents.

B.D. : Hou la la la ! Si ! Si !

SSM : Si nous considérons maitenant celui qui fait le zikru pour son
salut demain, pour obtenir un grand «Xewal*» ici-bas et à l’au-delà,
pour avoir une mort douce et entrer au Paradis....
* bienfait

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

B.D. : Al hamdulil Lahi. Cela est très bien.

SSM : «Al iznul amm», une recommandation générale, faite par notre
Seigneur à toutes les créatures : «Azkurul Lâha khiyâman khaw-
lan», cela, c’est un nom de DIEU que l’on répète pour la seule face
de DIEU tout en respectant les chartes, c’est-à-dire : être en état de
pureté, s’isoler, le plus souvent avoir la face tournée vers la Kâaba et
en plus être présent d’esprit («teewlu»);

B.D. : Vous dites le plus souvent ...?

SSM : Le plus souvent avoir la face tournée vers la Kâaba. Il peut ne


pas avoir cette position mais c’est cela la règle générale car si on vous
dit qu’à chaque fois que vous prononcez le nom de DIEU (ou à chaque
fois que vous donnez une aumône) votre tombe s’élargira, ne serait-ce
que l’équivalent d’un atome (trou de l’aiguille), la tombe deviendra, si
vous persévérez dans cette mention, très large. De même : pour l’obs-
curité dans la tombe, si on vous dit qu’à chaque fois que vous dites
«Ach-hadu an la il Laha ilal Lah wa ash-hadu an Mouhamadan
Abdouhou war Rassoulouhou» ou si vous dites un «Salâtu anlâ Na-
bii » votre tombe s’éclairsira d’une lumière équivalente à celle d’une
bougie, si vous le faites le plus souvent, vous atteindrez un degré
tel que si vous le dites une seule fois, elle s’éclairsira l’équivalent de
la lumière solaire ou deviendra alors plus claire que cette lampe-ci.
Cela c’est pour ...si vous ... car, j’avais commencé une chose que je
n’avais pas terminée. Il y a beaucoup de choses à dire. Je parlais des
différents rapports entre le corps et l’esprit. Il existe 5 types de rap-
port entre le corps et l’esprit pendant l’existence d’un homme. Pour
le foetus qui se trouve dans le ventre de sa mère, ce rapport est si
faible qu’il ne sent rien de ce qui se passe dans le monde. Il ne sent
ni la faim ni la soif. Il ne connaît rien. A la naissance, le rapport sera
plus renforcé, il voit ce qui bouge autour de lui, il entend ce qui se dit
autour de lui, il sent la faim, la soif, etc....Pendant le sommeil, le rap-
port change à nouveau. Il ne sent plus rien mais, il vit quand-même.
Si on le touche il se réveille. A la mort, le rapport change encore, cette
fois d’une façon plus extraordinnaire ( je ne pourrai pas entrer dans

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
les détails car le temps ne nous le permettra pas). A la résurrection le
rapport changera à nouveau. Cette fois c’est l’âme qui va charouil-
ler le corps, contrairement à ce qui se passe maintenant ; ce sera
comme s’il n’y avait qu’une âme. C’est ce qui explique qu’au Paradis
les hommes ne meurent pas.

B.D. : Car, ils ne sont plus que des âmes.

SSM : Oui... Nous parlions de Zikru...

Celui dont j’ait di qu’il fait le zikru pour avoir une grande récompense,
un grand honneur «yawmal khiyâm», pour être sauvé de la souf-
france dans la tombe, pour accéder au Paradis, celui-là peut prendre
un nom de DIEU ou un «salâtu anlâ Nabî», déterminer un nombre en
fonction de son temps, être en état de pureté et avoir la face tournée
vers la Kâaba, c’est de la sorte que la baraka pénètre plus facilement.

Quant à celui qui veut se rendre auprès de DIEU, si c’est quelqu’un


qui a pratiqué le zikru jusqu’à découvrir le secret qui le lui a donné,
il lui indique le nombre de fois qu’il doit le répéter ainsi que le mo-
ment auquel il doit le faire. Il le surveille également comme le méde-
cin surveille son malade. S’il doit augmenter le nombre, il le lui dit,
s’il doit diminuer également. S’il voit une chose qui l’étonne, il vient
se référer à lui. IL lui donne une nouvelle conduite à tenir et des ex-
plications s’il doit lui en donner sinon, il ne lui dit rien. Il lui dira sim-
plement fait ceci. Il passera par des étapes et deviendra si pur qu’il
ne lui restera plus le moindre défaut décrié par la sharia. Il aimera
DIEU d’une telle façon qu’il ne se préoccupera plus de rien dans ce
monde. C’est celui-là qui va vers DIEU. En ce moment c’est des «mara-
tabas» qui existent. Si nous considérons la façon dont les «hârifûna»
et les «siddîqûna» ont hiérarchisé (ce sont ceux qui sont allés là-bas
qui le connaissent, ceux qui ne s’y sont pas rendu ne le connaissent pas»
nous verrons qu’il ya «nukhaba», les «nujaba», les «awtâd», les «ab-
dâl», «al wakîl», «al imâmâni».... jusqu’au «khutbul qaws» et «afrâdul
hâlamîn»... Maintenant....

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

B.D. : Nous devons conclure maintenant notre émission car, elle


commence à durer. Nous parlions donc du message Coranique. Mal-
gré les digressions, c’est enrichissant. Maintenant, si vous deviez
conclure une telle émission sur le message Coranique, comment
conclurez-vous ?

SSM : Si je devais conclure... pourquoi le CORAN est descendu ? Pour


sauver l’homme ici-bas et à l’au-delà. Le CORAN est venu pour pré-
parer aussi bien l’homme que ce monde-ci. De ce fait, les habitudes
dont j’ai parlé montrent que le CORAN forme le musulman en gé-
néral. Il a donc formé le juge, il a formé l’enseignant, il a formé le
soldat, il a formé le ministre, il a formé le président, il a formé aussi
les parent, il a formé également les enfants majeurs....; une forma-
tion telle que personne ne fera jamais du tort. On évitera de se faire
tort mutuellement à cause des «haqq». On doit savoir que chaque
action a des conséquences. Tout ce qui peut entraîner un dommage
pour un homme, on doit l’éviter car une explication sera demandée.
Si quelqu’un entraîne les hommes dans une révolte, il sera respon-
sable des pertes humaines causées par cette révolte. De même celui
qui enseigne aux hommes une chose fausse.... car : «Innal Leziina
izâ zukir..» c’est ceux-là que le CORAN a donné comme exemple à
suivre. Ce sont eux qu’il a traités de seuls croyants. Ce sont eux qui
à chaque fois qu’ils entendent prononcer le nom de notre Seigneur,
éprouvent une frayeur au niveau de leur coeur... pourquoi ? : La gran-
deur de notre Seigneur et sa puissance, ce qu’Il nous a recommandé
et qui est très difficile à faire, l’incertitude des derniers moments de
notre vie, comment serons-nous par rapport à la foi, comment se-
ront nos actions, nos transgressions, notre incapacité de respecter
tous ses droits, sa force et sa puissance, notre appartenance à Lui et
notre négligence, nos oublis, notre paresse, nos sommeils profonds,
notre gourmandise qui nous fait manger des choses illicites,...... si
nous nous rappelons tout cela, si on mentionne le nom de DIEU, nous
serons effrayés car nous Le rencontrerons chacun individuellement
sans aucun voile entre nous, et rien de tout ce que nous avons fait ne
sera négligé, tout est écrit, on le verra, tout, même la plus petite par-
tie équivalente au trou de l’aiguille, nous la verrons et personne ne

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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
traversera le pont sirat sans payer, au préalable, tous les «hax» qu’il
doit aux autres musulmans. Celui à qui on a dit du mal, celui qu’on a
calomnié, celui qu’on a injurié, celui dont on a mangé le bien..... se-
ront tous dédommagés. Maintenant, puisque l’homme à chaque fois
qu’on prononce le nom de DIEU il s’effrai à cause du degré de sa foi,
parcequ’il a des devoirs qu’il ne peut pas remplir, il n’y a que la mi-
séricorde divine qui peut le secourir. Mais ce qu’il doit faire, c’est de
faire tout qui est de son possible, s’il reste la plus petite portion, il
se trouve en présence d’un danger. «Al leziina izâ zukiral Lâhu wa
jilat qulûbuhum, wa izâ tuliyat anlayhim ayâtuhuu zâ dathum
iimânan» : «quand on mentionne le nom de DIEU ou quand on
leur parle de ses versets, leur foi augmente» (nous avons beaucoup
abrégé à cause du cadre très limité de l’émission...) Donc l’homme, s’il
est comme il doit être, les versets du CORAN produisent sur lui un
effet extraordinnaire. Seydina Ousmane a entendu un verset et s’est
évanoui à cause des secrets. Seydina Oumar, la même chose. Le CO-
RAN, si on le récite à côté de celui qui le connaît très bien, son corps
fémit. ( J’avais l’intention de parler de la façon dont le CORAN s’adres-
se au Prophète mais on n’aura pas le temps..). Mais l’homme, qu’il se
souvienne de la mort, qu’il la place devant soi à tout moment. Mais
cela ne doit pas l’empêcher de travailler car l’action fait partie de la
foi. car on nous l’a recommandée. «wa kuli war ra....» : «Ihmal li dunyâ
ka....». Si tu agis sur les choses de ce bas monde, fais comme si tu ne
devais jamais mourir. Pour quoi ? Car tu n’agis pas pour ta seule per-
sonne. Tu agis au nom de DIEU. Si tu plantes un arbre, au moment où il
commencera à produire, tu seras déjà mort, peut-être, mais ceux qui
mangeront les fruits, qu’ils soient des hommes, des oiseaux ou des
animaux, même si l’arbre tombe le bois que l’on utilisera pour faire
la cuisine, les oiseaux qui se cacheront sous ses feuilles, les hommes
qui s’assayeront à l’ombre.... sont tant de choses qui font que tu es
comme quelqu’un qui continue à vivre. C’est cela : «ihmal li dunyâ.....
abadan». C’est parce que tu ne le fais pas pour ta propre personne
mais tu le fais pour «tâmirud dunyâ...» construire ce bas monde dans
l’intention de préparer l’autre monde. C’est cela qui fait que tous ceux
qui viennent après s’en serviront et la récompense («yôôl») viendra
te trouver dans l’autre monde.

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Thème : LE MESSAGE CORANIQUE
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE

Au total donc, le musulman doit se rappeler la mort à tout moment


car c’est cela qui l’empêchera de faire ce qu’on lui a interdit. Il doit
avoir peur de la perte de temps. Il doit bien choisir ses compagnons
et ceux avec qui il cause. Il doit essayer de fréquenter les milieux qui
fortifient sa foi et tout ce qui le sert dans cette foi car on ne fera ja-
mais suffisamment de bonnes choses. Il doit éviter tout mal et faire
des efforts dans ce sens. Mais qu’il sache que DIEU, on ne peut pas
parler de sa force. Sa force ne peut pas se contenir dans ce monde.
On ne pourra jamais remplir son contrat avec Lui mais, qu’il fasse
tout son possible pour y arriver. Qu’il évite également d’offenser son
semblable et son Seigneur. Qu’il ramène à tout moment ce dont je
voulais parler et que le temps ne m’a permis de faire c’est-à-dire la
méditation. La méditation est très riche, elle peut à elle seule faire
l’objet d’une émission. Voilà donc, nous pouvons nous séparer là....

B.D. : Serigne Sam MBAYE merci. Mesdames et Messieurs, Ren-


dez-vous dans quinze jours pour un autre TGP./-

Traduction achevée le 7/06/1998 : Papa SALL môôm Baye Saam

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